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UNIVERSITE DE CARTHAGE
COURS
ORGANES ET
INSTITUTIONS DE
L'UNION AFRICAINE
Prof. Hajer GUELDICH
II
Professeure agrégée à la faculté des sciences juridiques politiq ues et sociales de Tunis
(Université de Carthage)
Présidente de la Commission de l'Union africaine pour le Droit international (AUCIL- CUADI)
Membre de l’équipe de Paul Kagamé sur la réforme institutionnelle de l’Union africaine
hajer.gueldich@yahoo.fr
Tel. 00216. 51. 951. 887
https://www.facebook.com/Hajer.Gueldich
https://twitter.com/HajerGueldich
https://independent.academia.edu/HajerGueldich
https://www.instagram.com/hajer_gueldich/
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Cours:
Présentation du cours
Le programme du cours tourne autour de 4 idées principales qui sont les suivantes : 1. Les
origines et l'évolution du panafricanisme, 2. La mise en place de l’Union Africaine et 3. La
nouvelle réforme structurelle de l'Union africaine.
Ces différentes parties abordent à la fois l'histoire, les relations internationales, le droit
international régional et les sciences politiques.
Le module est au carrefour de plusieurs disciplines, pas seulement l'histoire. Le cours sera
interactif et se base sur quelques lectures (des extraits de textes officiels, d'ouvrages, d'articles
et articles de presse) mais aussi sur des extraits vidéos du Professeur Elikia M'Bokolo qui
raconte l'Afrique et qui présente le projet "Histoire générale de l'Afrique", en collaboration
avec RFI et UNESCO, d'une manière originale et attrayante. Des commentaires, discussions
et débats avec les étudiants suivront chaque vidéo qui dure de 2 à 3 minutes.
Les étudiants seront aussi amenés à faire la connaissance des pères du panafricanisme. De la
période précoloniale à la période de l’indépendance jusqu’à l’ère démocratique des années
1990, ils ont été plusieurs personnalités à marquer l’histoire de l’Afrique de par leurs actions,
détermination et engagement en faveur de leur pays et du panafricanisme. Ces personnalités
ont été de tous les combats pour la libération de l’Afrique des mains des colons.
Parmi elles: Edward Wilmot Blyden, Anténor Firmin, Henry Sylvester Williams et Benito
Sylvain, Henry Sylvester-Williams, William Edward Burghardt , Booker Taliaferro
Washington , Marcus Mosiah Garvey, George Padmore, Kwame Nkrumah, Kémi Séba
A la fin de ce cours, les étudiants seront capables :
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
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PLAN DU COURS
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BIBLIOGRAPHIE
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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
1- OUVRAGES :
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nouveaux, défis, Codesria, Dakar, 2007.
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Paris, L'Harmattan, 1980, 437 p.
AL ACHAAL (A.), L’Union Africaine et les questions contemporaines africaines, Dar Annahdha Al
Arabiya, Le Caire, Egypte, 2003, 431 pages.
AL DESOUKI (S-I), La succession entre les organisations internationales : étude pratique sur la
succession entre l’Union africaine et l’Organisation de l’Unité africaine, à la lumière de l’ordre
mondial, Dar Annahdha al Arabiya, Le Caire, Egypte, 200, 620 pages.
AMAO (O.), African Union Law: The Emergence of a Sui Generis Legal Order, 1st Edition,
Routledge, 2018, 220 pages.
AOUDA (A.), Les années décisives en Afrique, Librairie anglo-égyptienne, Le Caire, Egypte, 1969,
267 pages.
ASBAR( A.), Le parcours de l’unité africaine, Dar al Kalima pour la publication, Le Caire, Egypte,
1975, 393 pages.
ATLAM (H-M), Organisation de l’IGAD pour les pays de l’Afrique de l’Est, 2e éd, Dar arrahman, Le
Caire, Egypte, 2005, 379 pages.
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
BANGOURA (D.), (sous dir.), L’Union Africaine face aux enjeux de paix, de sécurité et de défense,
Actes des conférences de l’OPSA, les 18 juin, 13 novembre, et 19 décembre 2002, Paris, Observatoire
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BIPOUM- WOUM (J-M), Le droit international africain, Paris, LGDJ, 1970, 327 p.
BOUKONGOU (J-D) et TCHEUWA (J.-Cl), (sous dir.), De la paix en Afrique au 21e siècle, Yaoundé,
Presses de l’UCAC d’études et de recherche en droit international et communautaire (CEDIC),
Yaoundé, 2007.
BOUKONGOU (J-D) et TCHEUWA (J-C) (sous dir.), De la paix en Afrique au XXIe siècle, Presses
de l'UCAC, Yaoundé, 2007.
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DIOP (A-C), Nations Nègres et culture, Présence Africaine, Paris, 1979, 3e édition, 336 p., Tome I
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Dakar, 2001.
DJIENA WEMBOU (M-C), L'OUA à l'aube du XXIe siècle: bilan, diagnostic et perspectives, Paris :
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FOGUE TEDOM (Alain), Enjeux géostratégiques et conflits politiques en Afrique noire, Paris,
L’Harmattan, Col. Défense, Stratégie & Relations Internationales, 2008, 418p.
GHALI (B -B), L'Organisation de l'Unité Africaine, Paris, Librairie Armand Colin, 1969, 196 p.
GONIDEC (P-F), L'OUA, trente ans après, Paris, Karthala, 1993, 160 p.
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
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l’idéologie, 1978, 353 pages.
ISSA BEN YACINE (D.), Le nouvel espace africain et ses fondement, Bruyant, Bruxelles, 2005.
JAWHAR (A-N), Les décisions de l’Organisation de l’Unité africaine, la théorie et la pratique et leur
rôle dans les règlements des problèmes du continent, Mancha Al Maaref, Alexandrie, Egypte, 1987,
273 pages.
JOUVE (E.), L'Organisation de l'Unité Africaine, Paris, Presses universitaires de France, 1984, 284 p.
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KAMGA (M.), et MBENGUE (M.) (éds.), L’Afrique et le droit international : Variations sur
l’Organisation internationale – Liber Amicorum Raymond Ranjeva (préface de Mohammed Bedjaoui,
ancien Président de la Cour internationale de Justice), Paris, Pedone, 2013.
KAMTO (M.), (sous dir.), La Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et le Protocole y
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Bruxelles, Bruylant/Editions de l’Université de Bruxelles, 2011.
KAMTO (M.), L'OUA rétrospectives et perspectives africaines, Economica, Paris, 1990, 338 p.
Collection La Vie du droit en Afrique.
KAUNDA (K.), Une politique pour l'homme en Afrique, édition « Les bergers et les mages », 1970.
KI-ZERBO (J.), L’histoire de l’Afrique Noire, d’hier à demain, Hatier, Paris, 1978, 702 pages.
KOUASSI (E-K), Les rapports entre l'Organisation des Nations unies et l'Organisation de l'Unité
africaine : contribution à la théorie institutionnelle dans les rapports internationaux, Bruxelles,
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KOUASSI (E-K), Les organisations internationales africaines, Paris, Berger- Levrault, 1987, 485 p.
LIGOM (C.), La ligue africaine. Guide politique. Traduction d’Ahmed Mahmoud Soliman, Dar
Egyptienne pour la publication et la traduction, Le Caire, Egypte, 1966, 461 pages.
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
MAIA (C.) et HARELIMANA (J-P) (sous dir.), L’Afrique et la pénalisation du droit international,
Paris, Pedone, 2018.
MAKINDA (S.) et OKUMU (F-W), The African Union: Challenges of Globalization, Security, and
Governance, Routledge, 2007.
MEDARD (J-F), (sous dir.), Etats d'Afrique noire, formation, mécanismes et crise, Paris Karthala
1991.
MERLIN (P.), Espoir pour l'Afrique noire, Présence Africaine, Paris, 1996, 2e édition, 515 p.
MOUSSILHI (M-H), Organisation de l’Unité Africaine, Dar Annahdha al Arabia, Le Caire, Egypte,
1976, 361 pages.
MUBIALA (M.), La mise en œuvre du droit des réfugiés et des personnes déplacées en Afrique,
Louvain-la-Neuve, Académia-Bruylant, 2006, 150 p.
MUBIALA (M.), Le système régional africain de protection des droits de l’homme, Bruxelles,
Bruylant, 2005, 300 p.
MVELE (G.) et ZANG (L.), (sous dir.), L’Union africaine quinze ans après, Tome 2, Paris,
L’Harmattan, 2017.
MVELLE (G.), L’Union africaine: Fondements, organes, programmes et actions, L’Harmattan, Paris,
2007, 466 pages.
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
OSENGA BADIBAKE (Th.), Pouvoir des organisations internationales et souveraineté des Etats, Le
cas de l'Union africaine, L’Harmattan, Paris, 2010, 125 pages.
SEKOU (T-A), Les Etats unis africains, 1e éd en arabe, Traduction d’Alboukhari Mohammed, Institut
général égyptien pour le livre, Le Caire, Egypte, 1981, 163 pages.
TALONTO (T-F), Union africaine et développement : entre espoirs et illusions, Publication Paris,
l'Harmattan, 2004, Collection L’esprit économique, 287 p.
TCHIKAYA (B.), Le droit de l’Union africaine: principes, institutions et jurisprudences, Ed. LGDJ,
2019.
TOPPE (G.), L’Union africaine et le développement de l’Afrique, L’Harmattan, Paris, 2010, 156.
VANDERLINDEN (J.), Les systèmes juridiques africains, collection Que sais-je?, n°2103, Paris,
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WODIE (F.), Les Institutions Internationales régionales en Afrique Occidentale et Centrale, Libraire
Générale de droit et de Jurisprudence, Paris, 1970, 274 pages.
YUSUF (A.) et OUGUERGOUZ (F.) (sous dir.), L’Union africaine: cadre juridique et institutionnel.
Manuel sur l’Organisation panafricaine, Paris, Pedone, 2013.
YUSUF (A.), Pan-African and International Law, Pocketbooks of the Hague Academy of
International Law, 2014.
ZEIGIER (J.), Main Basse sur l’Afrique : Les racines de l’idéologie Panafricaine, SEUIL, 1978, 304
pages.
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
AUCIL Yearbook 2013, Records of Activities of AUCIL ordinary and extraordinary sessions, Legal
opinions, Forum of experts of International Law and African Union law, AU, addis Ababa, 2013.
3e Forum sur le droit international et le droit de l’Union africaine sur « la Codification du Droit
international au niveau régional africain », organisé les 11 et 12 décembre 2014 à Addis Abeba
(Ethiopie) par la CUADI.
4e Forum sur le droit international et le droit de l’Union africaine portant sur « Les enjeux de la
ratification et la mise en œuvre des traités en Afrique » des 19 et 20 octobre 2015, organisé au Caire
(Egypte) par la CUADI.
Guide de l'Union africaine 2016, Publié conjointement par la Commission de l’Union africaine et le
ministère des Affaires étrangères et du Commerce extérieur de Nouvelle-Zélande, 3e édition, 2016.
Renforcer la participation populaire dans l’Union africaineun guide pour mieux connaitre les
structures et procédures de l’UA, AfriMAP, Une publication du réseau Open Society Institute, 2010,
https://www.oxfam.org/sites/www.oxfam.org/files/file_attachments/au-guide-fr_0.pdf
2- MEMOIRES ET THESES:
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Thèse de doctorat, Académie de Nasser, Le Caire, Egypte, 2002, 517 pages.
ADJOVI (R.), L'Organisation de l'Unité Africaine et la gestion des conflits internes, Paris, Mémoire,
Paris X Nanterre, juin 1996.
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études, Benghazi, 2004, 331 pages.
AL ZOUBEIDI (S-M), L’Union africaine et l’ordre mondial, Thèse de Master., Faculté des études
supérieures. Université des deux Nils. Khartoum, 2006, 146 pages.
ALOUI (A.), La personnalité juridique de l'Union africaine, Faculté de droit et des sciences politiques
de Tunis, Université de Tunis El Manar, 2005.
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
AMOR (H.), Le droit de l'Union africaine et les crises politiques internes, Mémoire de diplôme des
études approfondies en droit public et financier, sous direction Pr. Slim Laghmani, Faculté des
sciences juridiques politiques et sociales de Tunis, 2009.
BEN SAASI (F.), De l'organisation de l'unité africaine à l'Union africaine, Mémoire de mastère en
droit public et financier, sous-direction Pr. Rafaa Ben Achour, Faculté des sciences juridiques
politiques et sociales de Tunis, 2003.
BINYAM (V.), Problèmes causés par la création d’un Etat Africain, Thèse de Doctorat en droit.
Université d’Auvergne Clermont-Ferrand I, Faculté de droit et sciences politiques, 2003, 468 pages.
DAMMAK (M.), La Convention de Kampala pour la protection des personnes déplacées en Afrique,
Mémoire de Master de recherche en Droit public, Faculté des sciences juridiques politiques et sociales
de Tunis, Université de Carthage, 2014
DOGBE (K.), Le rôle de l'OUA dans la promotion de la paix, Mémoire de Master II, IRIC, Yaoundé,
juin 1986.
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ELABIDI (A.), L’évaluation de l’Union africaine par rapport à l’Union européenne (comme un
modèle de régulation juridique internationale d’excellence) : étude comparative, Thèse de Doctorat en
Droit, Université d’Auvergne - Clermont-Ferrand I, 2015.
ELIAS (T-O), Africa and the Development of International Law, A.W. Sijtheff. Leiden Oceana
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FALA MAYU MULEEL ( P.), L'Union Africaine: Bilan et perspectives (2001-2008), Université de
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
GUEUYOU (M-L.), Les rapports entre l'organisation de Nations unies et l'organisation de l'unité
africaine au regard du Chapitre VIII de la Charte de l'ONU, Paris, Thèse Droit Public, Université
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KAMARIZA (E.), 35 ans d'existence de l'OUA : ses forces et ses faiblesses, Bujumbura, Mémoire
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KASSABO (L-D), Le système africain de sécurité collective régionale à l’ère de l’Union africaine,
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MENZAN (A.), Les enjeux de l'Union africaine, Mémoire, ENA, Brevet section Diplomatie, Côte
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MUTUMBA (J.), Le fonctionnement de l'organisation de l'Unité Africaine (O. U. A.), Thèse pour le
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économiques de Bordeaux, 1969.
NASREDDINE (I.), L’Organisation de l’Unité Africaine et le combat contre la colonisation,
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NEHDI (R.), L'Union Africaine et les conflits armés en Afrique, Mémoire de Mastère en droit
international, Faculté de Droit et des sciences politiques de Tunis, Université Tunis El Manar, 2008.
NYAMOYA (F.), Application du principe de l'intangibilité des frontières dans les organisations
internationales : exemple de l'OUA, Bujumbura, Mémoire UB, septembre 1982.
ROLAND (A.), L’Organisation de l’Unité africaine et la gestion des conflits internes, Mémoire de
Maîtrise en science politique, Université de Nanterre-La Défense, Paris, 1996.
SANGO (O.), Le système juridique de l'OUA dans l'application du principe de non intervention dans
les affaires intérieures d'un autre Etat, Bujumbura, Mémoire UB, juillet 1983.
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
TSHIBAMBA (D-B), L’intégration des Etats africains au sein de l’Union Africaine: Etude de son
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Kinshasa, 2007.
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AHTAIBH (M-H), «Le rôle du Conseil africain de paix et de sécurité dans la résolution des conflits en
Afrique», in Journal des sciences économiques et juridiques de l’Université de Damas, Syrie, Vol 27,
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AOUDA (A.), «La guerre et la paix en Afrique», Institut al Ahram, le livre économique d’el Ahram,
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BACHMANN (O.), « The African Standby Force: External support to an “African solution to African
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CARBONE (M.), « De l'OUA à l'UA : Une page de l'Afrique est tournée », in Le Courrier ACP-UE,
septembre-octobre, n° 194, pp. 30-34
CHAFEI (B-H), «La politique libyenne envers l’Afrique dans les années 90» in Revue de politique
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ESSY (A.), « La Transition vers l’Union africaine : une année capitale », in Géopolitique africaine,
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FOGUE TEDOM (A.), « L’Union Africaine face au défi titanesque de la prévention, du règlement et
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FOGUE TEDOM (A.), « Union Africaine : Un défi politique stratégiquement mal engagé », Revue
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220,
G. ETOA OYONO (G.) « L’Union africaine et la prévention des conflits en Afrique subsaharienne
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Paris, L’Harmattan, 2017, pp.167 et ss.
GAM (P.), « L'OUA », in Revue juridique et politique, avril- juin 1966, Vol. 20, N° 2, pp. 295-334.
GARCIA (A.), «L'Union africaine et la gestion des conflits et le défi du règlement international de ce
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HANAFI (A-K), «Le 6ème Sommet de la COMESA", in Revue de politique internationale, Année 37,
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HANAFI (A-K), «La nouvelle politique régionale en Afrique», in Revue de politique internationale,
Année 37, N° 144, Le Caire, Egypte, Avril 2001, pp. 178-204.
HASSAN (H-A), «Le Sommet de Lusaka et l’avenir de l’Union Africaine», in Revue de politique
internationale, Année 37, N° 146, Le Caire, Egypte, Octobre 2001, pp. 144-173.
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JOUBERT (J-P), «La marge de manœuvre des Africains », N° 7-8. Réflexions sur les Etats-Unis
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KOWOUVIH (S.), «La Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples : une rectification
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LABIB (M.), «L’Organisation de l’Unité africaine face aux défis», in Revue de politique
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LECOUTRE (D.), « Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, clef d’une nouvelle
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LUC (S-J), «La société civile et l’Union africaine», in Recherches de la conférence de l’Union
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MUBIALA (M.), “L’‘Etat léonin’ en Afrique”, Congo-Afrique, vol. 58, 2018, pp. 296-306.
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MUBIALA (M.), « L’application de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples par la
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MUBIALA (M.), « L’Afrique et les commissions internationales d’enquête sur les violations des droits
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
COURS
25
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
L'Afrique du Nord, berceau des berbères fut tour à tour sous l'emprise des Phéniciens
(notamment avec le comptoir de Carthage au nord-est de l'actuelle Tunisie) au Ier millénaire
avant notre ère, des Romains et des Arabes. Aujourd'hui, l'Afrique du Nord est
majoritairement musulmane. Mais l'Afrique du Nord a aussi été l'objet de la colonisation.
Voir lien:
https://www.youtube.com/watch?v=JA91Dx92z1E&list=PLi_zbgj_QX4pqlK7djlXuJN8
w9deOy1YE
https://www.youtube.com/watch?v=lE8Dyh_N_do
26
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
PARTIE 1.
Le mot « panafricain » est apparu à la fin du XIXe siècle lors de la préparation de la Première
Conférence panafricaine de 1900. Historiquement, l'idée se développe en réaction aux
conséquences du démantèlement progressif de l'esclavage en Amérique. L'expansion du
panafricanisme se retrouve dans les écrits et discours de quelques figures fondatrices, parmi
lesquelles Edward Wilmot Blyden et Anténor Firmin.
Au début du XXe siècle, d'autres figures telles que Bénito Sylvain ou W. E. B. Du Bois
contribuent à l'affirmation politique du projet panafricain. Avec la décolonisation, celui-ci
prend une ampleur nouvelle et se retrouve incarné par des dirigeants tels que Kwame
Nkrumah. Encore aujourd'hui, le panafricanisme s'exprime en Afrique comme dans les
anciennes puissances coloniales dans les domaines politique, économique, littéraire ou encore
culturel. La plus large organisation panafricaine aujourd'hui est l'Union africaine. L'une des
figures les plus visibles du panafricanisme moderne francophone est Kémi Séba.
27
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
La Conférence se tient lors des 23, 24 et 25 juillet 1900 au Westminster Hall de Londres. Ses
participants sont des notables Noirs (hommes politiques, avocats, médecins, instituteurs)
originaires des Caraïbes, des États-Unis, du Canada, d'Afrique et du Royaume-Uni. Une
organisation permanente est fondée, et avec elle des membres en fonction pendant deux ans
chargés d'organiser le prochain rassemblement.
28
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
La couleur et la race ne doivent plus êtres des « critères de distinction » entre les noirs
et les blancs
Les libertés des « indigènes d'Afrique » doivent être respectées, au même titre que leur
droit d'accéder aux « voies du progrès et de la culture »
Les missions chrétiennes ne doivent plus être le prétexte de « l'exploitation
économique et l'effondrement politique des nations les moins développées »
La nation britannique doit accorder « les droits dignes d'un gouvernement
responsables aux colonies noires d'Afrique et des Indes Occidentales »
Les États-Unis doivent octroyer aux Noirs-Américains « le droit de vote, la sécurité
des personnes et la propriété »
Les colonies françaises, allemandes et belges doivent se souvenir que leur richesse
réside dans la « prospérité », le « progrès » et le « bonheur » du peuple noir
Les puissances impérialistes doivent respecter « l'intégrité et l'indépendance » de
l'Éthiopie, du Liberia et d'Haïti
Largement financé par les Afro-américains, la réunion parisienne de 1919 est la seconde
rencontre des Africains du monde mais la première à porter le nom de « Congrès ». Le choix
de Paris se justifie par la réunion, au même moment, de la conférence de la paix chargée de
décider de l'avenir des colonies allemandes. L'accord des autorités françaises est obtenu avec
l'appui de Blaise Diagne, premier député noir du Sénégal élu en 1914, alors chargé des
recrutements de soldats en Afrique. Le congrès réunit 57 délégués originaires de quinze pays :
États-Unis (16), colonies françaises (13), Haïti (7), France (7), Liberia (3), colonies
espagnoles (2), Éthiopie, colonies portugaises, Congo Belge, Égypte, Saint-Domingue. Ils y
expriment les revendications suivantes :
29
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Si les résolutions prises à Paris en 1919 condamnent les abus de la colonisation, elles ne
condamnent pas son principe, par souci de compromis avec les autorités occidentales. Les
résolutions du Congrès ne font ainsi pas l'unanimité chez les représentants africains. Organisé
successivement dans trois capitales impériales différentes, Londres, Bruxelles et Paris en
1921, le second Congrès panafricain est ainsi marqué par des divergences, qui conduisent à
une rupture.
L'abolition des lois foncières autorisant à enlever leurs terres aux Africains;
Le droit pour les Africains de développer les ressources économiques de leur pays sans
entrave;
L'abolition de toutes les lois de discrimination raciale;
La liberté de parole, de presse, d'association et d'assemblée;
30
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
L'éducation obligatoire et gratuite, l'installation d'un service de santé et d'aide sociale pour
tous;
Accorder le droit de vote à tous les hommes et femmes de plus de 21 ans;
L'abolition du travail forcé et l'introduction du principe de salaire égal à travail égal des
Antillais.
Kwame Nkrumah est le premier à constituer une grande formation politique panafricaine en
reprenant un ancien projet d'union ouest-africaine. En décembre 1945, il crée le West African
National Secretariat (WANS) et voyage en Grande-Bretagne et en France, où il rencontre les
nouveaux élus africains tels que Sourou Migan Apithy, Lamine Guèye, Félix Houphouët-
Boigny et Léopold Sédar Senghor.
Liés aux partis d'extrême-gauche français, ces élus africains envisagent une transformation
radicale de la société et l'entrée dans une « union librement consentie » avec le peuple
français. La SFIO et le MRP condamnent fermement leur projet ; affiliés à ceux-ci, Léopold
Sédar Senghor et Lamine Guèye boycottent en conséquence le congrès de Bamako (19-21
octobre 1946) qui donne naissance au Rassemblement démocratique africain.
Dans une deuxième étape, le processus d'union africaine est fortement dynamisé par la
proclamation de l'indépendance du Ghana de Kwame Nkrumah, qui survient le 6 mars 1957.
31
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Dans son discours, Kwame Nkrumah rappelle que « l'indépendance du Ghana n'a pas de sens
si elle n'est pas liée à la libération totale de l'Afrique ». Le 15 avril 1958, la Conférence des
États Indépendants d'Afrique se réunit à Accra, la capitale ghanéenne, et réunit les délégués
des huit puissances africaines déjà souveraines (Égypte, Libye, Maroc, Tunisie, Éthiopie,
Ghana, Liberia et Soudan).
Ailleurs en Afrique, le climat politique de la fin des années 1950 est favorable à la
concrétisation politique du panafricanisme. En juillet 1958 à Cotonou, Léopold Sédar Senghor
accueille en tant que dirigeant du Parti du regroupement africain de nombreux délégués de
l'Afrique française afin de conforter ses positions panafricaines et fédéralistes. La même
année, les mouvements nationalistes de pays tels que le Kenya, l'Ouganda ou encore le
Mozambique se retrouvent à Mwanza au Tanganyika afin de donner naissance au Mouvement
pan-africain pour l'Afrique orientale et centrale.
32
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
«modérés». Marquée par les discours d'Haïlé Sélassié, Kwame Nkrumah et Patrice Lumumba,
elle donne lieu à la création de l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Celle-ci comprend «
les États africains continentaux, Madagascar et les autres îles voisines de l'Afrique ». Elle se
donne pour objectif de « renforcer l'unité et la solidarité des États africains », de « défendre
leur souveraineté », d'éliminer « sous toutes ses formes » le colonialisme et enfin de «
favoriser la coopération internationale ».
Réunie à Accra en 1965, l'OUA adopte une « Déclaration sur la subversion » qui interdit
l'intervention d'un État africain dans les affaires d'un autre. Cette déclaration provoquera par
la suite de nombreux désaccords, notamment sur la question du dialogue avec le régime de
l'apartheid sud-africain.
L'acte constitutif de l'Union africaine, créée en 2002 à Durban, a été signé par tous les chefs
d'État de tous les pays membres de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA).
Inspirés par « les Pères fondateurs » de l'OUA et par « des générations de panafricanistes »,
ces dirigeants se donnent entre autres les objectifs suivants : l'unité et la solidarité des pays
d'Afrique, la défense de l'intégrité et de la souveraineté de ces pays, l'accélération de
l'intégration politique et socio-économique du continent et de la recherche scientifique et
technologique, la promotion internationale des « positions africaines communes » et enfin
l'harmonisation et la coordination des politiques économiques régionales.
33
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
PARTIE 2.
Au moment où l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) (1) fut créée, de nombreux États
africains sont encore sous domination coloniale. Les trente-deux États qui venaient d'acquérir
leur indépendance et qui se sont exprimés à la Conférence du Sommet de mai 1963 à Addis
Abeba, voulaient d’emblée solidifier au sein d’une coopérative les indépendances rudement
obtenues, affirmer leur existence et consolider leur accession à une communauté d’États.
C’est dans cette perspective historique et toujours actuelle que s'est située, par la suite,
l’Union africaine (UA) (2).
Dès sa création, l’OUA accorde une place essentielle au règlement pacifique des conflits
interafricains. Pour y parvenir, une Commission de médiation, de conciliation et d’arbitrage a
1
Pour la chronologie des étapes-clés qui ont marqué l'histoire de l'organisation panafricaine depuis sa création en
1963, voir BOUZENNOUT (F.), "Union africaine: l’OUA quarante ans d'histoire", Article publié le 26/05/2002,
http://www1.rfi.fr/actufr/articles/029/article_15289.asp
2
Selon Fayçal Bouzennout, " Issue d'une aspiration des Africains à l'union afin de promouvoir la solidarité du
continent contre toutes les formes d’impérialisme, elle est aussi l’aboutissement d’une bataille diplomatique
entre chefs d'États Issue. Deux camps s'étaient dégagés : celui du « groupe de Monrovia », conçu comme le
regroupement des « modérés » qui souhaitaient que l’intégration régionale se fasse par étape ; et le « groupe de
Casablanca », qui rassemblait des leaders révolutionnaires adeptes d’une intégration rapide, comptant
notamment dans ses rangs le Ghanéen Nkrumah, l'Égyptien Nasser, l'Algérien Ben Bella et le Guinéen Sékou
Touré. Cet antagonisme et les compromis qui ont résulté ont abouti à la première phase de réalisation de l'idéal
panafricain et en même temps ont durablement consacré une Afrique des divisions", in BOUZENNOUT (F.),
"Union africaine: Ce que fut l’OUA", Article publié le 28/05/2002.
http://www1.rfi.fr/actufr/articles/029/article_15291.asp
3
En mai 1963, la charte de l'organisation (qui fut rédigée notamment par le président malien Modibo Keïta et le
président togolais Sylvanus Olympio quelque temps avant sa mort) fut signée par trente-deux États africains
indépendants.
34
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
été mise en place à cet effet mais ses moyens sont limités et l’organisation recourt parfois à
des Conseils de Sages ou comités ad-hoc pour tenter de trouver des solutions aux différends.
Une Charte africaine des droits de l’homme et des peuples est adoptée au sommet de 1981, à
Nairobi, et conduit à la création en 1986 de la Commission africaine des droits de l’homme et
des peuples.
L'OUA, affaiblie par les clivages politiques résultant de la guerre froide et de l'affrontement
est-ouest, a connu dans les années 80 la plus grave crise de son histoire. Celle-ci avait été
provoquée par l'admission, en 1984, de la RASD (République arabe sahraouie démocratique)
qui avait divisé ses membres et suscité le retrait du Maroc de l'organisation4.
La Conférence, qui est l’organe suprême réunissant les chefs d'État et de gouvernement,
prenait toutes les décisions. Les États étaient souvent divisés sur les sujets, ce qui entraînait un
certain immobilisme dans de nombreux domaines.
Au niveau économique, l’objectif d'intégration économique est caractérisé par une trop grande
ambition des projets comparée aux faibles moyens alloués. En 1991, le Traité d’Abuja 5
prévoit l’instauration d’un marché commun continental à l’horizon 2025. Mais les avancées
du projet laissent les observateurs sceptiques.
Sur la promotion des droits de l’homme et de la démocratie, l’OUA adopte en 1981 une
Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, aujourd’hui ratifiée par la quasi-totalité
4
En 1984-1985, le Maroc se retire de l'Organisation de l'unité africaine, dont il était membre depuis 1963, à la
suite de l'admission de la République arabe sahraouie démocratique.
5
Le Plan d'action de Lagos adopté au Sommet d’avril 1980 a poussé en avant le développement économique et
l’intégration des économies africaines, en recommandant notamment les regroupements régionaux et
l’autosuffisance alimentaire. En juin 1991, il est remplacé par le Traité d'Abuja instituant la Communauté
économique africaine. Ce traité prévoit notamment la création, dans un délai de 30 ans, d’un marché commun
africain, un parlement, une banque centrale, un fonds monétaire africains.
35
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
des États. Son mécanisme de contrôle est resté très limité : la Commission qui s’en chargeait
ne pouvait que rendre un rapport, souvent confidentiel, à la Conférence des chefs d’État et de
gouvernement qui disposait du dernier mot.
En juillet 1999, lors du sommet extraordinaire de Syrte, l’OUA décide d’établir une nouvelle
organisation appelée à la remplacer (l'Union africaine).
Mais que reproche-t-on à l'OUA et pourquoi avait-elle eu à être remplacée par une autre
organisation?
Selon Elio Comarin, "la lente mutation de l'OUA en UA est d'ores et déjà aussi douloureuse
et ambiguë que la longue existence de l'Organisation de l'unité africaine : née en 1963 à
Addis Abeba l'OUA a souvent fait la preuve de son inefficacité notamment face aux conflits
qui déchirent depuis les années 60 le continent africain et aux principaux problèmes qu'il doit
affronter actuellement (marginalisation, sous-développement, Sida). C'est d'ailleurs pour cela
que le colonel Kadhafi n'a cessé ces dernières années de prôner une véritable réunification
du continent, et la création des Etats-Unis d'Afrique, sur le modèle des Etats-Unis
d'Amérique. Mais, faute d'accord et d'enthousiasme de la part des autres Etats africains, le
chef d'Etat libyen a dû réviser quelque peu ses ambitions et se contenter d'un projet qui
ressemble comme une goutte d'eau au projet plus ou moins fédéraliste en cours sur le
continent européen »6.
En tout cas, parmi les failles et les faiblesses du système de l'OUA qui ont abouti à le faire
remplacer par l'UA, nous pouvons mentionner notamment le fait que l’action de l’OUA en
matière de règlement pacifique des différents interafricains s’est révélée globalement
inefficace. La faiblesse de la Charte d’Addis-Abeba peut expliquer en partie ces insuffisances
car rien n’obligeant les Etats membres à reconnaître sa compétence. De surcroit, la Charte n’a
pas prévu de doter l’organisation d’une force armée permanente.
Mais la raison principale de l'inefficacité du système de l'OUA dans le règlement des conflits
reste notamment le manque de volonté politique des Etats membres, plus soucieux de la
préservation de leur souveraineté7.
6
COMARIN (E.), "Union africaine: De l’OUA à l’UA", Article publié le 08/07/2001,
http://www1.rfi.fr/actufr/articles/019/article_9019.asp
7
" L’affaire du Sahara occidental, venue empoisonner les débats de l’OUA dès son apparition, en 1965,
provoquera le départ d’un membre fondateur, le Maroc, en 1984, en protestation de l’admission de la RASD
dans l’OUA, en 1981, et divisera l’OUA en deux camps. Par ailleurs l'OUA a tenté, à de nombreuses reprises, de
36
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Dans un éditorial fort critique, Jacques Rozenblum ne manqua pas de montrer son scepticisme
quant à ce projet fait plus d'illusions que de réalités, en soulignant que: " L'OUA incapable de
mettre fin durablement à un seul conflit aussi minuscule soit-il se prend ainsi à rêver d'une
maison commune sur le modèle européen. Mais on ne construit une maison sur des ruines en
commençant par le toit. Il serait plus raisonnable de commencer par faire vivre des
organisations régionales. Sur les 5 actuellement existantes, 2 seulement fonctionnent vaille
que vaille: celle de l'Afrique de l'Ouest et celle de l'Afrique australe. Voilà un objectif sans
doute moins ambitieux mais ô combien plus réaliste. L'Afrique a besoin d'un sursaut mais son
ballet diplomatique donne sa représentation annuelle en se berçant d'une nouvelle illusion"8.
Dans des propos plus nuancés, visant à rappeler aussi les atouts de l'OUA, Hugo Sada a
affirmé que: " En théorie, c'est vrai, l'Afrique a besoin de muscler ses capacités globales pour
relever les défis auxquels elle est confrontée et mieux s'imposer sur la scène internationale.
En pratique, c'est vrai aussi, l'Organisation de l'Unité africaine a montré ses limites. Mais les
grands principes de la charte ne sont pas considérés comme caducs par la plupart des pays
membres. Peu nombreux aussi sont ceux, même parmi les plus proches de Kadhafi, qui sont
trouver une solution aux conflits en déployant une intense politique d’apaisement ou en mettant en place des
forces ad hoc en vue de résoudre un conflit, comme ce fut le cas en Tchad, entre 1981 et 1992. Ces missions, non
prévues par la Charte, se sont révélées plus efficaces, parce que plus en phase avec la réalité du continent
africain, que la seule Commission de médiation, de conciliation et d’arbitrage.
Après la fin de la bipolarité, causée par l’effondrement du bloc communiste au début des années 1990, l’OUA a
dû redéfinir sa politique de gestion des conflits. Par ailleurs, la prolifération des conflits infra-étatiques en
Afrique, où la logique de prédation domine, a changé la donne politique. Le 30 juin 1993, à l’issue du Sommet
du Caire, les Etats membres de l’Organisation ont entériné un mécanisme de prévention, de gestion et de
résolution des conflits, dont l’organe principal est composé des chefs d’Etats des pays membres du bureau en
exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement. Ce mécanisme introduit une innovation par
rapport au Protocole de 1964, l’organe central pouvant désormais être saisi, dans certains cas, sans le
consentement des parties au conflit. Au vu des multiples conflits parmi les plus sanguinaires qui se sont déroulés
durant les années 1990 (Rwanda, Burundi, ex-Zaïre, Angola, Somalie…), on ne peut affirmer que l’organe
central de ce mécanisme ait été à la hauteur des espérances du continent. Il ne faudrait, néanmoins, pas oublier
qu’il ne peut se substituer à lui seul au Conseil de sécurité des Nations unies, en charge du maintien de la paix et
de la sécurité internationale. Il a en outre affiché une grande visibilité dans la résolution de plusieurs conflits
africains, tels la guerre Erythrée-Ethiopie, la crise aux Comores et le conflit entre RCA et Tchad";
BOUZENNOUT (F.), "Union africaine: Ce que fut l’OUA", op. cit.
8
ROZENBLUM (J.), "Union africaine Ballet diplomatique pour une chimère", article publié le 12/07/2000,
http://www1.rfi.fr/actufr/articles/007/article_3609.asp
37
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
prêts à se lancer dans une aventure unitaire trop audacieuse, et qui sont conscients des
risques nouveaux de divisions qu'elle pourrait entraîner"9.
Son remplaçant, l'Union africaine semble après quelques années d'existence faire preuve de
plus d'efficacité dans la prévention et la résolution des conflits, et dans l'ouverture
démocratique. Sans renier l’héritage idéologique et politique de l’OUA10, l’Union africaine,
d’après l’expression du Pr. Rafâa Ben Achour « se veut beaucoup plus ambitieuse et adaptée
aux besoins des Etats et des peuples africains et surtout aux défis du troisième millénaire »11.
L’Union africaine (UA) fut lancée officiellement au Sommet de Durban de 2002 en Afrique
du Sud, en application de la déclaration de Syrte du 9 septembre 199912. Son siège fut établi à
Addis-Abeba en Éthiopie13.
9
SADA (H.), "Union africaine: la fin de l'OUA?", article publié le 10/07/2000,
http://www1.rfi.fr/actufr/articles/007/article_3603.asp
Voir aussi CHAMPIN (Ch.), " Union africaine Quel avenir pour l'Union africaine?", article publié le 10/07/2000,
http://www1.rfi.fr/actufr/articles/007/article_3602.asp
10
Dans le préambule de l’Acte constitutif de l’UA, les chefs d’Etat et de gouvernement n’ont pas manqué de
souligner la continuité entre l’UA et l’OUA et de rendre hommage à cette dernière, en rappelant : « Considérant
que depuis sa création, l’Organisation de l’unité africaine a joué un rôle déterminant et précieux dans la
libération du continent, l’affirmation d’une identité commune et la réalisation de l’unité de notre continent, et a
constitué un cadre unique pour notre action collective en Afrique et dans nos relations avec le reste du monde ».
11
BEN ACHOUR (R.), Institutions de la société internationale, CPU, 2004, p. 224.
12
Les étapes marquant la naissance de l'Union africaine sont les suivantes:
– L’adoption de la Déclaration de Syrte (Libye) du 9 septembre 1999, qui prévoit la création de l’Union africaine
– L’adoption de l’Acte Constitutif de l’Union Africaine lors du Sommet de Lomé le 11 juillet 2000 au Togo, et
entré en vigueur en mai 2001.
– La 38ème Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’OUA, tenue le 9 juillet 2002, à Durban, en
Afrique du Sud, proclame la naissance officielle de l’Union africaine.
13
Pour mieux comprendre comment l’Afrique va devoir assurer sa viabilité au projet d’Union africaine, le juriste
et politologue Albert Bourgi a présenté son analyse des étapes et du mode de fonctionnement de la future
institution, dans une interview recueillie par Fayçal Bouzennout, "Union africaine: l'Union en chantier", article
publié le 25/05/2002, http://www1.rfi.fr/actufr/articles/029/article_15287.asp
38
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Il y a actuellement 55 Etats membres de l'UA, soit tous les pays d'Afrique 14.
Son Acte constitutif prévoit des organes et institutions inspirés notamment du modèle de
l’Union européenne15.
Selon les articles 4, paragraphe (p) et 30 de l'Acte constitutif de l'Union africaine, l'Union
« [condamne et rejette] des changements anticonstitutionnels de gouvernement » et considère
que « les Gouvernements qui accèdent au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels ne sont
pas admis à participer aux activités de l’Union ». C'est sur les fondements de ces articles que
l'Union africaine a suspendu plusieurs États16 mais aucun ne l'est actuellement.
Par ailleurs, la mise en place des institutions de l'UA (Commission, Parlement panafricain et
Conseil de paix et de sécurité) a eu lieu en juillet 2003 au sommet de Maputo au
Mozambique.
14
Le Sud soudan est le 54e Etat devenu membre de l'Union africaine en juillet 2011, après sa scission avec le
Nord-Soudan. Le Maroc qui s'est retiré de l'OUA en 1984 pour protester contre l'admission de la République
arabe sahraouie démocratique en 1982, réintègre l'UA en 2017 et en devient le 55e Etat membre.
15
En termes très généraux, celui-ci se contente d’énumérer, dans trente-trois articles, les objectifs de l’Union
(article 3) et les principes (article 4) sur lesquels devra fonctionner l’organisation. C’est ce même type d’énoncé
très bref que recouvrent les dispositions qui traitent des pouvoirs et des attributions des principaux organes de
l’Union. Cette rédaction plutôt sobre reflète l’accord minimal sur lequel se sont finalement entendus les Etats
membres et qui permettait de dissiper les craintes exprimées lors de l’élaboration de l’Acte constitutif de l’Union
sur la nature de l’Union et sur son éventuel caractère supranational.
Sur ce dernier point. A l’évidence, les Etats africains ont pris le parti de laisser au temps et à la pratique le soin
de déterminer, voire d’étendre, le champ des compétences de l’Union et, partant, de fixer, au vu des résultats
obtenus, les différentes étapes à venir de l’intégration.
16
Les anciens États suspendus, aujourd'hui réintégrés à l'Union africaine sont : la Centrafrique, qui est suspendue
le 24 mars 2013 après le coup d'État des rebelles de la Seleka. Le président auto-proclamé Michel Djotodia
promet des élections démocratiques dans les 3 ans. Le pays a été rétabli en tant que membre de plein droit en
avril 2016; Madagascar, a été suspendu à la suite de la crise politique de 2009 qui a entraîné la prise de pouvoir
d'Andry Rajoelina ; cette suspension a été levée à la suite de l'investiture d'un nouveau président
démocratiquement élu; la Côte d'Ivoire, suspendue lors de la crise ivoirienne de 2010-201; la Guinée, suspendue
lors du coup d’État militaire le 23 décembre 2008; la Mauritanie, suspendue une première fois le 4 août 2005,
après un coup d’État militaire. Elle fut réintégrée après l'élection présidentielle de 2007. Elle fut de nouveau
suspendue, pour les mêmes raisons, le 6 août 2008; le Niger, suspendu le 8 février 2010 après un coup d’État
militaire; le Togo, suspendu le 25 février 2005 du fait de questionnements concernant l'élection du président. Une
élection présidentielle s'est tenue le 4 mai 2005; le Mali, suspendu le 23 mars 2012 après le coup d'État militaire
du 21-22 mars 2012, a été rétabli le 26 octobre 2012 après la mise en place d'un régime de transition, dans le
contexte de la prise de contrôle par les milices islamistes du nord du pays; la Guinée-Bissau, suspendue le 17
avril 2012 après le coup d'État militaire du 12 avril 2012; l'Égypte, à la suite du coup d'État militaire du 3 juillet
2013; le Burkina Faso, qui est suspendu le 18 septembre 2015 après le coup d'État du 16-17 septembre puis
réintégré après que l'ordre démocratique soit de retour au cours du même mois.
17
D'après l’article 3 de l’Acte constitutif de l’Union africaine, les objectifs de l’Union sont les suivants:
(a) réaliser une plus grande unité et solidarité entre les pays africains et entre les peuples d’Afrique;
(b) défendre la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de ses États membres;
39
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Ainsi, la vision de l'Union africaine était de «bâtir une Afrique intégrée, prospère et en paix,
dirigée par ses citoyens et constituant une force dynamique sur la scène mondiale». Il s’agit
d’aller plus vite sur le chemin de l’unité. Il s’agit aussi d’un changement de perspective avec
40
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
la définition de politiques communes dans des domaines prioritaires: défense, paix et sécurité
continentale, intégration des économies africaines, libre circulation des personnes, des biens
et des capitaux, sécurité alimentaire, lutte contre la pauvreté, développement, commerce,
environnement, lutte contre les pandémies. Le règlement pacifique des conflits se retrouve en
particulier au centre des préoccupations19.
Dans ce sens, le professeur Blaise Tchikaya écrit: " Rien ne préparait l’Afrique à
l’émergence d’une organisation internationale aussi sophistiquée, comme peut l’être
aujourd’hui l’Union africaine (UA). L’existence de cette organisation continentale relève,
sous sa forme actuelle, de l’inattendu. Elle porte en elle deux versants contradictoires :
d’une part, l’échec de la dépendance handicapante à l’Occident dont elle est héritière
historique des méthodes de travail, et d’autre part, elle constitue la réussite d’une
certaine volonté constructive africaine, nonobstant les acculturations sociales
successives"20.
Néanmoins, l'UA naît handicapée par les mêmes clivages entre partisans et adversaires d'un
véritable fédéralisme qui ont constamment accompagné l'OUA.
"Sans doute conscients des difficultés à venir, deux leaders africains parmi les plus
importants du moment - le Sénégalais Wade et le Sud-africain Mbeki - ont décidé de mettre en
commun leurs plans respectifs, Omega et MAP, qui visent à lancer le redémarrage politique
et économique du continent africain. Ce mariage de raison est intervenu à Pretoria : il
s'appelle Initiative africaine (IA) et devrait voir le jour officiellement à l'issue du sommet de
l'OUA de Lusaka. «Par ce programme les dirigeants africains s'engagent envers le peuple
africain et le monde à œuvrer ensemble pour reconstruire le continent, lit-on dans son
préambule. L'Afrique reconnaît qu'elle détient la clef de son propre développement». Cette
initiative identifie clairement quatre «priorités immédiates» : les maladies transmissibles
(Sida, paludisme, tuberculose), les technologies de l'information, la réduction de la dette et
l'accès aux marchés"21.
19
Voir " De l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) à l’Union Africaine (UA) : 50 ans de marche vers l’unité
africaine", publié le 28 mai 2013, http://www.africa-eu-partnership.org/fr/newsroom/all-news/de-lorganisation-
de-lunite-africaine-oua-lunion-africaine-ua-50-ans-de-marche-vers
20
TCHIKAYA (Blaise), Le droit de l’Union africaine, Ed. Berger Levraut, 2014, page 13.
21
COMARIN (E.), "Union africaine: De l’OUA à l’UA", op. cit.
41
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Contrairement au projet fédéraliste voulu, au départ, par l'ancien chef d'Etat libyen Muammar
Gaddafi22, l'Union africaine ne fut pas un projet d'intégration. Selon Christophe Champin "
Par ailleurs, si cette dernière s'apparente à l'Union européenne, il n'est question ni de banque
centrale, ni d'union monétaire, et le parlement envisagé n'aura finalement qu'un rôle
consultatif auprès des parlements nationaux"23.
Dans son évaluation de cette institution, Alain Fogue Tedom constate un fossé important entre
les objectifs et les principes démocratiques de l’UA et la conviction, mesurable par des
pratiques et actes, de la majorité de ses Etats membres. En effet, il souligne ce qui suit: " En
chargeant des Etats membres, dont les systèmes politiques sont contraires à ses valeurs,
d’assurer la prévention des conflits par la mise en branle de la police démocratique qu’aurait
dû être le CPS, l’UA ne donne pas des gages de crédibilité sur sa détermination à impulser la
renaissance politique"24. Il poursuit: " L’absence de volonté politique de l’UA à faire
respecter ses valeurs, plus de dix après son entrée en fonction, conforte la thèse selon laquelle
les dirigeants africains ont arrêté des objectifs et des principes démocratiques qu’ils se
savaient incapables de tenir"25.
22
Dans le cadre de son grand retour africain, par lequel il sort de son isolement et se construit une nouvelle
image de sage au service de la paix, Gaddafi a réuni chez lui, pas moins de 43 chefs d'Etat et de gouvernement
du continent. Sa grande idée était de mettre en place en 2000 une Union africaine, une sorte de fédération
structurée des Etats africains, qui remplace l'OUA et sa charte. Il veut l'union et l'intégration tout de suite.
D'une manière générale, on adhère à l'idée qu'une union plus forte est nécessaire, on est d'accord sur quelques
objectifs généraux à long terme. Mais on reste prudent face à l'ardeur de Kadhafi qui martèle : "il est temps
d'aller de l'avant (à) nous ne devons pas perdre de temps". La "Déclaration de Syrte" promet qu'un projet sera
élaboré et discuté à Lomé en juillet 2000.
23
CHAMPIN (Ch.), " Union africaine: Compromis sur l'Union africaine", article publié le 12/07/2000,
http://www1.rfi.fr/actufr/articles/007/article_5867.asp
24
FOGUE TEDOM (A.), " UA et crise libyenne Des incohérences stratégiques et diplomatiques de l’Union
Africaine (UA) à la question de la crédibilité du projet de la renaissance africaine", article publié le 3 juin 2012,
http://www.diploweb.com/UA-et-crise-libyenne.html
25
Idem. op. cit.
26
Le budget de l’UA est alimenté par les contributions des États membres et des bailleurs de fonds. A propos du
budget et du barème des contributions, voir Guide de l'Union africaine 2016, Publié conjointement par la
Commission de l’Union africaine et le ministère des Affaires étrangères et du Commerce extérieur de Nouvelle-
Zélande, 3e édition 2016, https://www.mfat.govt.nz/assets/_securedfiles/Handbooks/AUHB-2016-French-PDF-
FINAL-January-2016.pdf, pp. 179-183.
27
L’Union africaine a un budget qui dépasse les 700 millions d’euros pour l’exercice 2016-2017. Dans son
budget-programme, ce sont les donateurs qui abondent, au titre de l’aide au développement, les comptes de
l’organisation. Ces sommes sont considérables mais elles demeurent insuffisantes. L’Union s’est mise en quête
de sources alternatives de financement pour ses activités, notamment par le biais de taxes ciblées.
93 % des financements viennent de l’Occident d’après le Président du Conseil économique social et culturel
(ECOSOCC) http://www.camer.be/40611/12:1/afrique-union-africaine-93-de-financement-proviennent-de-
loccident-.html
Par ailleurs, les chefs d'Etat africains réunis en sommet à Kigali, au Rwanda, en juillet 2016, ont adopté le
42
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
sont insuffisantes, ses moyens humains sont inadaptés et mal gérés, ses capacités techniques
et administratives sont trop faibles.
S'y ajoute aussi une guerre de positionnement entre quelques pays africains qui ont un poids
non négligeable en Afrique (notamment l'Afrique du Sud, le Nigéria et l'Algérie), une lutte
d'influence et d'intérêts évoquée Jean-Karim Fall, dans son article, comme suit: "aux blessures
non cicatrisées du passé s’ajoute aujourd’hui une sourde lutte d’influence entre les États qui
aspirent à jouer les premiers rôles sur la scène diplomatique"28.
Dans ce sens, Albert Bourgi écrit: " la rupture tant annoncée avec les égarements de l’OUA
se heurte une nouvelle fois aux réalités d’une Afrique toujours repliée sur le dogme de la
souveraineté étatique et confrontée à des difficultés, notamment financières, qui risquent de
renvoyer à un avenir plus lointain le vaste chantier des politiques communes"29.
principe d'une taxe sur les importations pour financer l'Union africaine. Actuellement, le budget de l'organisation
panafricaine dépend pour l'essentiel d'aides extérieures. Cette nouvelle taxe de 0,2% doit s'appliquer à toutes les
importations des 54 Etats de l'Union africaine, à l'exception de certains biens de première nécessité, dont la liste
reste cependant à être précisée. Si elle est appliquée, elle devrait rapporter 1,1 milliard d'euros par an, de quoi
financer cette organisation de manière sûre et régulière.
Pour l'instant, le budget de l'Union africaine – 707 millions d'euros prévus pour l'exercice 2016-2017, hors
opérations de maintien de la paix – repose à 73 % sur l'apport des donateurs étrangers : Union européenne, Etats-
Unis, Chine et Banque mondiale. La dépendance financière de l'organisation africaine à ces financements
extérieurs est d'ailleurs souvent dénoncée.
Le reste du budget est théoriquement à la charge des Etats membres, mais les retards et les défauts de paiement
entravent le bon fonctionnement de l'organisation (voir les différents rapports sur les contributions soumis au
Conseil Exécutif de l'UA à l’occasion de ses sessions ordinaires). D'où l'idée de cette taxe sur les importations
qui ne porterait pas sur certains produits de première nécessité. http://www.rfi.fr/afrique/20160718-sommet-
union-africaine-kigali-adopte-principe-taxe-importations-financement
28
FALL (J-K), "Cinquante ans après sa création, l’Union africaine se cherche toujours", article publié le
25/05/2013 ; http://www.france24.com/fr/20130525-cinquante-ans-apres-creation-union-africaine-cherche-
toujours
29
BOURGI (A.), « L'Union Africaine entre les textes et la réalité », in AFR, Paris, vol 5, 2005
43
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
PARTIE 3.
30
Le liste complète des organes de l'UA se compose de:
– la Conférence des chefs d’État et de gouvernement ;
– la présidence de l’Union africaine ;
– le Conseil exécutif des ministres ;
– le Comité des représentants permanents ;
– la Commission de l’Union africaine ;
– le Conseil de paix et de sécurité ;
– le Parlement panafricain ;
– la Commission de l’Union africaine pour le droit international ;
– la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples ;
– la Cour africaine des droits de l’Homme et des Peuples (future Cour de justice africaine, des droits de
l’Homme et des Peuples) ;
– le Comité d’experts sur les droits et le bien-être de l’Enfant ;
– le Conseil économique, social et culturel (ECOSOCC) ;
– le Conseil consultatif contre la corruption ;
– le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) ;
– le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) ;
– les Comités techniques spécialisés ;
– les institutions financières ;
– les communautés économiques régionales.
31
La plupart des organes de l’Union africaine sont établis en vertu des dispositions de l'article 5 de l’Acte
constitutif de l’UA. Certains sont mis en place par des protocoles à l’Acte constitutif ou au Traité
d’Abuja établissant une communauté économique pour l’Afrique, des traités non intégrés ou d’autres
sources juridiques.
44
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Dans ce chapitre, nous allons passer en revue seulement les organes politiques, notamment les
organes suivants: la Conférence de l'Union (1), le Conseil exécutif (2), le Comité des
représentants permanents (3), la Commission (4) et le Parlement panafricain (5).
La Conférence est l’organe politique et décisionnel suprême de l’UA. Elle réunit tous les
chefs d’État et de gouvernement des États membres. Elle définit les politiques de l’UA, fixe
ses priorités, adopte son programme annuel et assure le contrôle de la mise en œuvre de ses
politiques et décisions.
En outre, la Conférence :
• élit le président et le vice-président de la Commission de l’UA ;
• nomme les commissaires de la Commission et détermine leurs fonctions et leurs mandats ;
• accepte l’adhésion de nouveaux membres ;
• adopte le budget de l’UA ;
• prend des décisions sur les questions majeures concernant l’UA ;
• amende l’Acte constitutif conformément aux procédures établies ;
• interprète l’Acte constitutif, prérogative qui incombera à la Cour africaine de justice et des
droits de l’homme dès sa prise de fonction ;
• approuve la structure, les attributions et les règlements de la Commission ;
• détermine la structure, les attributions, les pouvoirs, la composition et l’organisation du
Conseil exécutif.
La Conférence peut créer tout comité, groupe de travail ou commission qu’elle juge
nécessaire. Elle peut également déléguer ses pouvoirs et fonctions à tout autre organe de
l’Union africaine, le cas échéant.
Pour les questions de paix et de sécurité, la Conférence a délégué sa compétence au Conseil
de paix et de sécurité (CPS) lorsque celui-ci est devenu opérationnel en 2004. Créé en 2003,
le Conseil est l’organe permanent pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits
(Protocole sur les amendements à l’Acte constitutif, article 9).
45
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Les dispositions régissant la composition 32, les attributions et les pouvoirs 33, le vote et les
procédures34 de la Conférence sont énumérées dans les articles 6 et 9 de l’Acte constitutif de
l'UA et du Protocole sur les amendements à l’Acte constitutif.
La section 1, article 4 du règlement intérieur de la Conférence, tel que modifié en 2007,
énumère et décrit plus en détail les fonctions et attributions de la Conférence35.
32
L'article 6 de l'Acte constitutif relatif à la Conférence dispose que:
"1. La Conférence est composée des Chefs d’Etat et de Gouvernement ou de leurs représentants dûment
accrédités.
3. La Conférence se réunit au moins une fois par an en session ordinaire. A la demande d’un Etat membre et sur
approbation des deux tiers des Etats membres, elle se réunit en session extraordinaire.
4. La présidence de la Conférence est assurée pendant un an par un chef d’Etat et de Gouvernement élu, après
consultations entre les Etats membres".
33
Selon l'article 9 de l'Acte constitutif relatif à la Conférence relatif aux "Pouvoirs et attributions de la
Conférence":
"1. Les pouvoirs et attributions de la Conférence sont les suivants :
a. (a) Définir les politiques communes de l’Union ;
b. (b) Recevoir, examiner et prendre des décisions sur les rapports et les recommandations des autres
organes de l’Union et prendre des décisions à ce sujet ;
c. (c) Examiner les demandes d’adhésion à l’Union ;
d. (d) Créer tout organe de l’Union ;
e. (e) Assurer le contrôle de la mise en œuvre des politiques et décisions de l’Union, et veiller à leur
application par tous les Etats membres ;
f. (f) Adopter le budget de l’Union;
g. (g) Donner des directives au Conseil exécutif sur la gestion des conflits, des situations de guerre et
autres situations d’urgence ainsi que sur la restauration de la paix;
h. (h) Nommer et mettre fin aux fonctions des juges de la Cour de justice ;
i. (i) Nommer le Président, le ou les vice-présidents et les Commissaires de la Commission, et déterminer
leurs fonctions et leurs mandats.
2. La Conférence peut déléguer certains de ses pouvoirs et attributions à l’un ou l’autre des organes de
l’Union".
34
Selon l'Article 7 de l'Acte constitutif relatif aux décisions de la Conférence:
"1. La Conférence prend ses décisions par consensus ou, à défaut, à la majorité des deux tiers des Etats
membres de l’Union. Toutefois, les décisions de procédure, y compris pour déterminer si une question est de
procédure ou non, sont prises à la majorité simple.
2. Le quorum est constitué des deux tiers des Etats membres de l’Union pour toute session de la Conférence".
35
Selon cet Article 4 (Pouvoirs et attributions):
"La Conférence:
a) définit les politiques communes de l'Union, fixe ses priorités et adopte son programme annuel;
b) assure le contrôle de la mise en œuvre des politiques et décisions de l'Union, et veille à leur application par
tous les Etats membres, à travers des mécanismes appropriés;
c) accélère l'intégration politique et socioéconomique du continent, etc.'
46
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Une question d'une importance primordiale mérite notre attention, à la lecture de l'article 23
de l'Acte constitutif de l'Union africaine, combiné à la section 5 (articles de 35 à 37) du
règlement intérieur de la conférence. Il s'agit de la question des sanctions.
36
Lors du Sommet de 2004, la Conférence a décidé de tenir deux sessions ordinaires par an
(Assembly/AU/Dec.53[III]), alors qu'elle ne se réunissait qu'une seule fois par an auparavant.
37
Selon l'article 5 paragraphe 1 du règlement intérieur de la Conférence de l'Union.
38
Selon l'article 5 paragraphe 2 du règlement intérieur de la Conférence de l'Union.
39
Selon l'article 11 du règlement intérieur de la Conférence de l'Union.
40
Selon l’article 6, alinéas 4 et 5 de l’Acte constitutif, tel que modifié en 2003.
41
Article 15 du règlement intérieur de la Conférence.
47
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
En effet, les sanctions sont de trois natures, soit consécutives à des arriérés non payés par un
Etat membre, soit pour non-respect des décisions et des politiques de l'Union, soit pour
changement anticonstitutionnel de gouvernent.
Chacun de ces trois cas a été minutieusement abordé par le règlement intérieur de la
Conférence et graduellement évoqué, en fonction de la nature de l’infraction ou de l’acte
fautif constituant un cas de non-respect des décisions et des politiques de l’UA.
Ainsi et pour ce qui est du premier cas, à savoir les arriérés non payés par un Etat membre, il
faut dire que parmi les sujets qui reviennent sans cesse à l’ordre du jour de la Conférence
des ministres et de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, figure le problème
du versement effectif des contributions par les États membres. Des rappels sont faits
chaque année aux États ne l’ayant pas versée. Les États membres non cotisants se voient
privés de leur droit de vote et du droit au recrutement à l’organisation. Dans ce sens, nous
appuyons l’idée exprimée par Pr. Blaise Tchikaya, selon laquelle, « si les États veulent
conserver leur autonomie interne et externe, ils devraient se hâter à assainir et pour- voir
financièrement l’organisation continentale, qui est l’ultime moyen d’influence
internationale. Il revient à la Conférence, avec l’appui de son Conseil exécutif, de
prendre position et d’adopter les dispositions nécessaires afin que cette question financière
évolue »42.
En tout cas, et concernant les sanctions pour les arriérés, l’article 35 du règlement intérieur de
la Conférence dispose que :
« - lorsque le montant des arriérés s’élève à deux ans des contributions dues et est inférieur à
cinq ans, est appliquée la suspension du droit de l’État membre de prendre la parole, de
voter, de recevoir les documents des réunions de l’Union, d’offrir d’abriter les sessions de
la Conférence ou du Conseil exécutif ou de toute autre réunion de l’Union et de présenter un
candidat à une fonction ou un poste au sein de l’Union ;
– lorsque le montant des arriérés s’élève à cinq ans et plus des contributions dues, en plus
des sanctions visées au paragraphe 2a de l’article 35, l’État membre n’a pas le droit de faire
renouveler les contrats d’emploi de ses nationaux et de bénéficier des fonds de l’Union pour
de nouveaux projets dans l’État membre concerné.
42
Idem. op. cit. page 73.
48
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Lorsqu’un État membre est frappé de sanctions pour le non-paiement de ses contributions,
ces sanctions peuvent être levées temporairement si l’État membre paye au moins 50 %
de ses arriérés de contributions, à condition que ce paiement soit effectué au moins
trente jours avant le début de la session du Conseil exécutif précédant celle de la
Conférence ».
Pour ce qui est du deuxième cas, à savoir le non-respect des décisions et des politiques de
l'Union, l’article 36 du règlement intérieur de la Conférence dispose que :
Lorsqu’elle prend une décision à cet effet, la Conférence donne à l’Etat membre
concerné un délai pour respecter les décisions et politiques et indique le moment où, à
défaut du respect de cette décision, le régime des sanctions prévues à l’article 23,
alinéa 2 de l’Acte constitutif sera mis en œuvre. Les Etats membres sous sanction peuvent
exposer leurs situations à la Conférence ».
43
La liste des situations considérées comme des « changements anticonstitutionnels » est énoncée à l’article 37
du règlement intérieur de la Conférence de l’Union.
44
La décision de ce type la plus récente a eu lieu le 5 juillet 2013, quand l’Union africaine et le Conseil de paix
et de sécurité ont suspendu l’Égypte jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel.
49
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
au droit de l’Union africaine et aux dispositions pertinentes qui s’y appliquent. L’article 37 du
règlement intérieur de la Conférence de l’Union précise aussi, dans son paragraphe 5, que :
Restrictions commerciales ;
Les sanctions prévues dans l’article 23 (2) de l’Acte constitutif et dans le règlement intérieur ;
2- Le Conseil exécutif :
Le Conseil exécutif45 assure la coordination et décide des politiques dans les domaines
d’intérêt commun pour les États membres46. Il est responsable devant la Conférence47. Il
examine les questions dont il est saisi et suit la mise en œuvre des politiques arrêtées par la
Conférence. Le Conseil exécutif réunit les ministres des Affaires étrangères ou tout autre
ministre ou autorité désigné par le gouvernement des États membres.
45
Le Conseil exécutif de l’UA a succédé au Conseil des ministres de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA).
46
Selon l'article 13 de l'Acte constitutif de l'UA et qui précise les domaines d'attribution du Conseil exécutif,
notamment les domaines suivants:
(a) Commerce extérieur;
(b) Énergie, industrie et ressources minérales;
(c) Alimentation, agriculture, ressources animales, élevage et forêts;
(d) Ressources en eau et irrigation;
(e) Protection de l’environnement, action humanitaire et réaction et secours en cas de catastrophe;
(f) Transport et communication;
(g) Assurances;
(h) Éducation, culture et santé et mise en valeur des ressources humaines;
(i) Science et technologie;
(j) Nationalité, résidence des ressortissants étrangers et questions d’immigration;
(k) Sécurité sociale et élaboration de politiques de protection de la mère et de l’enfant, ainsi que de politiques en
faveur des personnes handicapées;
(l) Institution d’un système de médailles et de prix africains.
47
Selon l'article 2 du règlement intérieur du Conseil exécutif, mais aussi l'article 13 paragraphe 2 de l'Acte
constitutif de l'UA qui dispose que: "2. Le Conseil exécutif est responsable devant la Conférence. Il se réunit
pour examiner les questions dont il est saisi et contrôler la mise en œuvre des politiques arrêtées par la
Conférence".
50
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Composé des ministres des Affaires étrangères ou de tous autres ministres ou autorités
désignées par leurs gouvernements respectifs48, le Conseil exécutif est le second organe prévu
par l'Acte constitutif de l'Union africaine.
Le Règlement intérieur, dans son article 8, précise que le Conseil se réunit deux fois par an,
en session ordinaire (en février et juillet), au même lieu que celles de la Conférence 49 (c'est-à-
dire les sessions de janvier se tiennent au siège de l'Union et celles de juillet soit au siège de
l'Union soit chez l'Etat membre qui invite la Conférence à se réunir dans son pays - et dans ce
dernier l'Etat hôte prend en charge toutes les dépenses supplémentaires engagées par la
Commission du fait de la tenue de la réunion hors du siège 50-).
Cet article 8 ajoute que "Le Conseil exécutif examine le Programme et le budget de l'exercice
biennal suivant au cours de sa session précédant la session de juillet de la Conférence".
Les sessions extraordinaires, sont aussi prévues par l'article 12 du Règlement intérieur du
Conseil exécutif. Dans ce cas, « le Conseil se réunit à la demande du Président, de tout Etat
membre ou du Président de la Commission en consultation avec le Président de la
Conférence».
48
Selon l'article 3 du règlement intérieur du Conseil exécutif.
49
Selon l'article 6 paragraphe 1 du règlement intérieur du Conseil exécutif.
50
Selon l'article 6 paragraphe 2 du règlement intérieur du Conseil exécutif.
51
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
suivre la mise en œuvre des politiques, décisions et accords adoptés par la Conférence;
élire les commissaires, les membres de la Commission africaine des droits de
l’Homme et des Peuples et du Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être
de l’enfant et soumettre leurs noms à la Conférence pour entérinement;
prendre les décisions appropriées en ce qui concerne les questions qui lui sont
soumises par la Conférence;
assurer la promotion de la coopération et la coordination avec les autres
institutions africaines et la Commission économique des Nations unies pour
l’Afrique (CEA) ;
- déterminer les politiques de coopération entre l’Union et les partenaires de
l’Afrique et de s’assurer que toutes les activités et initiatives concernant l’Afrique
restent en conformité avec les objectifs de l’Union africaine ;
décider des dates et lieux de ses sessions sur la base des critères adoptés par la
Conférence;
élire son président et les autres membres de son bureau ;
créer des comités ad hoc et les groupes de travail qu’il juge nécessaires;
recevoir et examiner les rapports des autres organes de l’Union ;
examiner les rapports, décisions, projets et programmes des Comités ;
approuver les accords de siège pour l’Union, les autres organes et les bureaux de
représentation de l’Union ;
examiner les structures, les attributions et les statuts de la Commission, et faire des
recommandations à la Conférence ;
déterminer les conditions de service, y compris les salaires, les indemnités et la
pension du personnel de l’Union africaine ;
assurer la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les
programmes de l’Union ;
déléguer des pouvoirs et des attributions aux Comités techniques spécialisés
confier des tâches à la Commission ;
donner des instructions au COREP.
A la lumière de cet article, le Conseil exécutif donne l'impression qu'il est un organe à la fois
de décision, d’impulsion et de coopération des activités de l’Union. Mais la nature
institutionnelle du Conseil exécutif n’empêche pas que des domaines qui relèvent de la
52
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Aux termes de l'article 21 de l'Acte constitutif de l'Union africaine: « Il est créé auprès de
l'Union, un Comité des représentants permanents composé de représentants permanents et
autres plénipotentiaires des Etats membres Le Comité des représentants permanents est
responsable de la préparation des travaux du Conseil exécutif et agit sur les instructions de
celui-ci. Il peut instituer tout sous-Comité ou groupe de travail qu’il juge nécessaire ».
Actuellement, il y a 11 sous-Comités qui ont été créés au sein du Comité des représentants
permanents51. Il conviendra de ne pas sous-estimer le rôle des sous-comités du COREP, car
ils produisent un travail décisif dans les choix ultimes de ce dernier.
L'article 2 de son Règlement intérieur dispose que : « le COREP est responsable devant le
Conseil exécutif ».
51
Il s’agit des sous-comités suivants, certains sont des organes pléniers, ce qui signifie que tous les Etats de l’UA
en sont membres, d’autres sont composé de membres désignés sur la base d’une répartition géographique
équitable entre es 5 régions de l’Afrique.
1. Le Sous-comité consultatif sur les questions administratives, budgétaires et financières ;
2. Le Sous-comité sur les questions d’audit ;
3. Le Sous-comité sur les contributions ;
4. Le Sous-comité sur les questions économiques et commerciales ;
5. Le Sous-comité sur les accords de siège et les accords d’accueil des réunions ;
6. Le Sous-comité sur la coopération multilatérale et les partenariats stratégique ;
7. Le Sous-comité sur le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) ;
8. Le Sous-comité sur les programmes et les conférences ;
9. Le Sous-comité sur les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées en Afrique ;
10. Le Sous-comité du Fonds spécial d’assistance d’urgence pour la sécheresse et la famine en Afrique ;
11. Le Sous-comité sur les structures.
52
Selon l’article 3 du règlement intérieur du COREP.
53
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Les régions forment au niveau du COREP, des groupes régionaux qui sont des cadres
informels de concertation, présidés par le représentant le plus ancien en poste en qualité de
« doyen ».
- Attributions du COREP
C'est le Règlement intérieur de cet organe, adopté par la première session ordinaire de la
Conférence de l'Union tenue à Durban, qui prend le relais pour déterminer sa compétence.
Le Comité des représentants permanents est chargé de la gestion des activités quotidiennes de
l’Union africaine (UA) au nom de la Conférence et du Conseil exécutif. Il rend compte au
Conseil exécutif, prépare les travaux du Conseil et agit sur ses instructions53.
L’article 4 du règlement intérieur du COREP précise que ses attributions et fonctions sont
notamment les suivantes :
53
Selon l’article 21 de l’Acte constitutif de l’UA.
54
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
L’article 4 dispose également que le COREP peut créer des Comités ad hoc et groupes de
travail temporaires qu’il juge nécessaires.
4- La Commission
Elle est composée de dix personnes (un Président et un Vice-président et huit Commissaires)
et siège à Addis-Abeba en Éthiopie. Après la réforme de 2017, elle est composée 8 personnes
(Président, Vice-président et 6 Commissaires). De la même manière que son homologue
européenne, la Commission européenne, elle est l'autorité exécutive et dispose également d'un
pouvoir d’initiative.
55
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
L’article 3 des statuts de la Commission définit ses fonctions spécifiques qui consistent
notamment à :
• représenter l’UA et défendre ses intérêts, sous l’autorité et sur mandat de la Conférence et
du Conseil exécutif ;
• élaborer des propositions pour examen par les organes de l’UA et mettre en œuvre les
décisions prises par ces organes ;
• être en contact permanent avec les organes de l’UA afin d’orienter, soutenir et contrôler
l’action de l’UA et d’en garantir la conformité avec les politiques, stratégies, programmes et
projets convenus ;
• aider les États membres dans la mise en œuvre des programmes de l’UA ;
• élaborer les projets de positions communes de l’Union et coordonner les positions des États
membres dans les négociations internationales ;
• assurer l’intégration des questions de genre dans tous les programmes et activités de l’UA ;
56
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Au mois d’août 2015, l’ensemble des effectifs de la Commission était de 1743 employés (720
sous contrat permanent et 1023 sous contrat à durée déterminée), regroupant les personnels du
siège et des bureaux régionaux56.
- Le président de la Commission
Le président est le plus haut responsable de la Commission et son gestionnaire. Il est aussi le
représentant légal de l’Union et l’ordonnateur de la Commission 57. Il est directement
responsable devant le Conseil exécutif dans l’exercice de ses fonctions58.
- Le vice-président
- Les Commissaires
Les six Commissaires sont élus par le Conseil exécutif de l’UA et nommés par la Conférence
pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois. Les régions d’origine du président et du
vice-président ont droit à un commissaire chacune. Les autres régions ont droit à deux
54
Selon l’article 20 de l’Acte constitutif et article 2 des statuts de la Commission.
55
Selon l’article 10 des statuts de la Commission.
56
Voir Guide l’Union africaine 2016, op. cit., page 72.
57
Selon l’article 7 paragraphe 1 des statuts de la Commission.
58
Selon l’article 7 paragraphe 2 des statuts de la Commission.
59
Notons qu’il n’y avait pas de poste de vice-président pendant la période de transition entre l’OUA et l’UA.
60
Selon l’article 9 paragraphe 1 des statuts de la Commission.
61
Selon l’article 9 paragraphe 2 des statuts de la Commission.
57
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
commissaires chacune. Sur les deux commissaires par région, au moins un doit être de sexe
féminin. Les commissaires sont élus par portefeuille à la majorité des deux tiers et par scrutin
à plusieurs tours si nécessaires. Leur nomination est annoncée au cours du sommet de la
Conférence après l’élection du Conseil exécutif.
Les élections et la durée du mandat sont régis par le règlement intérieur de la Conférence de
l’UA (chapitre II), le règlement intérieur du Conseil exécutif (chapitre II) et les statuts de la
Commission (articles 6 et 10). Le règlement intérieur du Conseil exécutif (chapitre II) définit
par ailleurs le processus de nomination et de sélection.
- Les Départements
Les principaux objectifs du Département sont les suivants : mettre en œuvre la Politique
africaine commune de défense et de sécurité (PACDS) ; concrétiser l’Architecture africaine
de paix et de sécurité (APSA) ; soutenir les efforts de prévention, gestion et règlement des
conflits ; promouvoir les programmes de prévention structurelle des conflits, notamment à
travers le Programme frontière de l’UA (PFUA) ; mettre en œuvre le Cadre d’action de l’UA
pour la reconstruction et le développement post-conflit (PCRD) ; assurer la coordination,
l’harmonisation et la promotion des programmes pour la paix et la sécurité en Afrique,
notamment en partenariat avec les communautés économiques régionales (CER), les
62
Selon l’article 11 des statuts de la Commission.
63
Selon l’article 12 des statuts de la Commission. Cet article dispose que les portefeuilles de la Commission sont
les suivants : paix et sécurité ; affaires politiques ; infrastructures et énergie ; affaires sociales ; commerce,
industrie, économie rurale et à l’agriculture, ressources humaines, sciences et technologie ; affaires économiques.
64
Voir http://www.peaceau.org/fr/
58
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Les divisions du Département sont les suivantes : la Division de la prévention des crises et de
l’alerte rapide ; la Division de la gestion des conflits et de la reconstruction post-conflit ; la
Division des opérations de soutien à la paix ; la Division de la défense et de la sécurité ; et le
secrétariat du CPS. Les fonctions de soutien du Département comprennent, entre autres, la
gestion des programmes, le financement de la paix et de la sécurité, la campagne Agissons
pour la paix, les communications, les partenariats et le service d’enregistrement.
65
Voir http://pa.au.int/fr/et www.au.int/en/pa
66
Voir http://ie.au.int/fr/et www.au.int/en/ie
59
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Le Département collabore également avec les quatre bureaux spécialisés suivants qu’il abrite :
l’Académie africaine des langues (ACALAN), le Centre d’études linguistiques et historiques
par tradition orale (CELHTO), l’Institut africain de transfert des fonds (AIR) et les centres
africains de contrôle et de prévention des maladies.
67
Voir http://sa.au.int/fr/ et www.au.int/en/sa
68
Voir http://ti.au.int/en et www.au.int/en/ti
60
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
61
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
les petits producteurs ; à favoriser l’harmonisation des politiques et stratégies entre les
communautés économiques régionales (CER) ; et à étudier les problématiques du changement
climatique, de l’eau et de la gestion des systèmes d’assainissement.
Le Département est chargé d’assurer la coordination des programmes de mise en valeur des
ressources humaines de l’UA. Il a également pour mission de promouvoir les sciences et les
technologies.
Le Département encourage les États membres, et leur apporte à ce titre un soutien technique,
pour la mise en œuvre des politiques et programmes relevant de ses domaines. Les principales
fonctions du Département consistent à promouvoir la recherche et les publications dans les
domaines scientifiques et technologiques ; à promouvoir la coopération entre les États
membres dans les domaines de l’éducation et de la formation ; et à encourager la participation
des jeunes à l’intégration du continent.
70
Voir http://hrst.au.int/en et www.au.int/en/hrst
62
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
international pour l’éducation des filles et des femmes en Afrique (CIEFFA) et l’Institut
panafricain de l’éducation pour le développement (IPED) / l’Observatoire africain pour
l’éducation.
Le Département promeut la mise en place d’une union monétaire et d’un marché commun
africains, propose des solutions pour résoudre le problème de la dette de l’Afrique et offre un
cadre pour l’établissement de statistiques harmonisées. Il publie notamment L’ Annuaire
statistique de l’Afrique annuel et la Revue africaine de l’intégration et du développement. Il
organise également le Congrès des économistes africains ainsi que les réunions du Comité
technique spécialisé (CTS) sur les finances, les questions monétaires, la planification
économique et l’intégration.
5- Le Parlement panafricain
L’idée du Parlement panafricain remonte au Traité d’Abuja de 1991 appelant de ses vœux la
mise en place d’un parlement qui garantisse la pleine participation des peuples africains au
71
Voir http://ea.au.int/en et www.au.int/en/ea
63
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Le Protocole instituant le Parlement panafricain a été adopté le 2 mars 2001 lors du sommet
de l’OUA à Syrte en Libye et a pris effet le 14 décembre 2003. Le PAP a tenu sa première
session en mars 2004.
Le Parlement panafricain (PAP) est l’un des neuf organes prévus par le Traité instituant la
Communauté économique africaine (le Traité d’Abuja). Conformément à l’article 17 de
l’Acte constitutif de l’Union africaine, l’objectif du Parlement est : « d’assurer la pleine
participation des peuples africains au développement et à l’intégration économique du
continent ». Le Parlement panafricain sert de plateforme aux peuples africains afin qu’ils
soient impliqués dans les débats et prises de décision concernant les problèmes et défis
auxquels le continent est confronté.
Les représentants siégeant au Parlement panafricain sont élus par les parlements nationaux
des États membres. Ils ne sont pas élus au suffrage direct. À terme, l’objectif est que le
Parlement ait les pleins pouvoirs législatifs et que les représentants soient élus au suffrage
universel direct. Pour le moment, le PAP exerce un pouvoir consultatif au sein de l’Union
africaine.
Cependant, le même article s'empresse de notifier qu'au cours du premier mandat de son
existence, le Parlement panafricain n'exerce que « des pouvoirs consultatifs ».
Le Parlement compte à présent 250 membres représentant les 50 États membres de l’UA qui
ont ratifié le Protocole instituant le PAP (cinq parlementaires par État membre, dont au moins
une femme, reflétant la diversité des opinions politiques représentées dans leur propre
parlement ou assemblée délibérante national).
65
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
mandat de son parlement national ou de toute autre assemblée délibérante qui l’a élu ou
désigné.
La session plénière est le principal organe décisionnel et adopte des résolutions. La plénière, à
laquelle siègent tous les représentants des États membres, est présidée par le président du
Parlement.
- Le Fonds fiduciaire
Le Fonds fiduciaire du Parlement panafricain a été créé le 26 mai 2005 pour promouvoir la
bonne gouvernance, la transparence et la démocratie, la paix, la sécurité et la stabilité,
l’égalité des sexes et le développement de l’intégration des populations africaines à l’intérieur
de l’Afrique et au sein d’autres nations. Il est également prévu que le Fonds apporte son
soutien à la lutte contre le VIH / sida, la famine et la pauvreté en Afrique.
Nul n’ignore la place primordiale des organes judiciaires au sein des instances internationales
et le rôle indéniable que jouent ces dernières dans l’affermissement et l’effectivité du système
juridique et institutionnel de l’organisation régionale. C’était aussi le cas pour l’Union
africaine.
La création d’une Cour de justice africaine représente alors un progrès substantiel, dans la
mesure où les Etats membres de l’ancienne OUA éprouvaient beaucoup de difficultés à régler
leurs différends devant une juridiction internationale, préférant un règlement par consensus ou
par médiation politique72. On rappellera, dans ce chapitre le processus de création de la Cour
de Justice de l’Union africaine et sa fusion institutionnelle avec l’actuelle Cour Africaine des
droits de l’homme et des peuples (2), sans oublier de mettre en exergue l’existence d’un autre
organe judiciaire de l’UA, qui n’émet pas des arrêts (comme c’est le cas pour la Cour) mais
des recommandations non contraignantes et qui a tant contribué à la promotion et la
72
Voir GHARBI (Hajer), « Le règlement des différends dans le cadre de l’OUA », in HORCHANI (F.), (sous
dir.), Règlement pacifique des différends internationaux, Bruxelles, Bruylant, 2002, pp.535-555.
66
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
protection des droits de l’être humain en Afrique73, à savoir, la Commission africaine des
droits de l'homme et des peuples (3).
La Cour africaine de justice est créée par l'acte constitutif de l'Union africaine pour résoudre
les problèmes d'interprétation des traités de l'Union74.
Ainsi, l’Acte constitutif de l’UA avait préconisé la mise en place d’une Cour africaine de
justice faisant partie des principaux organes de l’UA. Le Protocole relatif à la Cour africaine
de justice, adopté en juillet 2003, est entré en vigueur en février 2009, soit 30 jours après sa
ratification par 15 États membres. Au mois d’août 2015, 44 États membres avaient signé le
Protocole et 16 l’avaient ratifié.
Par conséquent, le Protocole de 2008 a remplacé le Protocole de 1998 portant création d’une
Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ainsi que le Protocole de 2003 instituant
la Cour africaine de justice.
73
OLINGA (A-D), « Les emprunts normatifs de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples
aux systèmes européen et interaméricain de garantie des droits de l’homme », in revue trimestrielle des droits de
l’Homme, http://www.rtdh.eu/pdf/2005499.pdf
74
L’article 5 de l’Acte constitutif de l’Union africaine relatifs aux organes de l’union prévu dans son point (d) la
création d’une Cour de justice.
75
Il est possible qu'elle soit remplacée par un protocole créant la Cour de justice et des droits de l'homme, qui
serait incorporé au sein de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples. Elle aurait alors deux
chambres, l’une traitant des affaires générales et l’autre concernant les droits de l'homme.
76
Assembly/AU/Dec.196[XI].
67
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
mois d’août 2015, 30 États membres avaient signé le Protocole de 2008 et cinq l’avaient
ratifié77.
L’article 28 des statuts de la Cour africaine de justice et des droits de l’homme, annexés au
Protocole de 2008, stipule que la Cour a compétence pour connaître de toute affaire ou
différend d’ordre juridique relatif notamment à l’interprétation et à l’application de l’Acte
constitutif de l’UA, aux traités de l’Union, à tous les instruments juridiques dérivés, à la
Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, à la Charte africaine des droits et du
bien-être de l’enfant, au Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples
relatif aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo), à tout autre traité sur les
droits de l’homme auquel l’État concerné est partie, et à toute question de droit international.
Une fois mise en place, le continent se dotera ainsi d’un instrument important, non seulement
pour la protection des droits de l’homme mais aussi pour l’administration d’une justice
panafricaine indépendante et ce, dans l’objectif de la construction de l’Etat de droit et la
consolidation de la démocratie. L’objectif recherché est de mettre fin au règne de l’impunité
qui a caractérisé pendant longtemps l’Afrique.
Il est souhaitable que cette nouvelle Cour de Justice ne soit pas diluée dans la Cour Africaine
des droits de l’homme et des peuples qui n’a qu’une compétence spécialisée et des limites
quant à l’exécution de ses décisions, alors que la nouvelle Cour de l’Union a une compétence
générale notamment dans l’interprétation du droit communautaire79.
Selon Félix AHOUANSOU, « Il faut toutefois noter qu’il est regrettable que le Statut de la
nouvelle Cour Africaine de Justice et des Droits de l’Homme n’autorise les ONG et les
77
Voir www.au.int/fr/treaties
78
Assembly/AU/Dec.529 [XXIII]
79
Pour plus de détails voir BAKANDEJA WA MPUNGU (Grégoire), « La Cour de justice de l’union africaine :
un organe intègre pour la consolidation de l’Etat de droit et la promotion des droits humains »,
www.chr.up.ac.za/chr_old/centre_projects/.../bakandeja%20article%20french.rtf
68
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
individus à saisir directement la Cour que moyennant autorisation préalable des Etats. Car,
cette condition restreint considérablement la portée de la protection accordée »80.
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples81 a été créée en vertu de l’article 1er
du Protocole relatif à la Charte des droits de l’homme et des peuples portant création d’une
Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, qui a été adopté en juin 1998 par les
États membres de l’OUA à Ouagadougou au Burkina Faso. Le Protocole est entré en vigueur
le 25 janvier 2004, soit 30 jours après sa ratification par 15 États membres82.
Les premiers juges ont été élus en janvier 2006 à Khartoum au Soudan et ont prêté serment
devant la Conférence de l’UA le 2 juillet 2006 à Banjul en Gambie. La Cour a officiellement
pris ses fonctions à Addis-Abeba en Éthiopie en novembre 2006. En août 2007, son siège a
été transféré à Arusha en Tanzanie.
La Cour a enregistré la première requête en 2008, elle a rendu son premier arrêt en 2009 et la
première audience publique s’est déroulée en mars 2012.
- Attributions de la Cour
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a compétence pour connaître toute
affaire ou différend dont elle est saisie concernant l’interprétation et l’application :
• de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, qui est le principal instrument
de l’Afrique en matière des droits de l’homme ;
• de tout autre instrument des droits de l’homme ratifié par l’État partie concerné.
80
AHOUANSOU (F.), « Protection des droits de l’homme en Afrique : passage d’une Cour a l’autre et la
question des requêtes individuelles », www.dimensionsociale.org/index.php?option=com_docman.
81
Voir www.african-court.org/fr et www.au.int/organs/cj
82
Au 31 août 2015, 29 États avaient ratifié le Protocole (voir www.au.int/fr/treaties pour consulter la liste
complète des Etats).
69
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
La Cour complète et renforce les fonctions de la Commission africaine des droits de l’homme
et des peuples83. Contrairement à la Commission dont les décisions ont uniquement valeur de
recommandations, les décisions de la Cour sont contraignantes et peuvent comporter des
ordonnances d’indemnisation ou de réparation.
La Cour est composée de 11 juges élus par la Conférence de l’UA à partir d’une liste de
juristes africains désignés par les États parties au Protocole. La Conférence tient dûment
compte de la répartition géographique équitable, ainsi que de la représentation adéquate des
deux sexes et des systèmes juridiques.
Ils sont élus au scrutin secret pour un mandat de six ans, renouvelable une fois (à l’exception
de quelques- uns qui ont été élus lors de la première élection). La Cour ne peut comprendre
plus d’un juge de la même nationalité. Les juges élisent un président et un vice-président pour
un mandat de deux ans, renouvelable une fois.
Actuellement, le Président de la Cour africaine pour les droits de l’Homme et des peuples est
Augustino Stephen Lawrence Ramadhani (Tanzanie). Il a été élu président en septembre 2014
pour un mandat de deux ans et fut élu juge de la Cour en juillet 2010 pour un premier mandat
de six ans.
83
Voir article 2 du Protocole instituant la Cour et article 4 du règlement intérieur de la Commission de 2010.
84
Actuellement, le Greffier de la Cour est Robert Eno, Cameroun (nommé en janvier 2012) Greffier adjoint est
Nouhou Diallo, Burkina Faso.
70
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
La vice-présidente est Elsie Nwanwuri Thompson (Nigeria). Elle est élue vice-présidente en
septembre 2014 pour un mandat de deux ans et fut élue juge de la Cour en juillet 2010 pour
un premier mandat de six ans.
- Sessions de la Cour
La Cour siège quatre fois par an, chaque session ordinaire durant deux semaines. Elle peut
tenir des sessions extraordinaires.
En juillet 1979, la Conférence de l’OUA a adopté une résolution demandant à son secrétaire
général de former un comité d’experts pour élaborer une Charte africaine des droits de
l’homme et des peuples, préconisant entre autres choses, des mécanismes visant à promouvoir
et protéger les droits énoncés dans la Charte. Le projet de texte préparé par le groupe a été
adopté à l’unanimité par les chefs d’État et de gouvernement de l’OUA à l’occasion de leur
session, tenue en 1981 à Nairobi au Kenya.
La Charte est entrée en vigueur le 21 octobre 1986. Depuis, cette date est célébrée comme la
Journée africaine des droits de l’homme.
La Charte prévoyait la création d’une Commission des droits de l’homme auprès de l’OUA.
La Commission a été inaugurée officiellement le 2 novembre 1987 à Addis-Abeba en
Éthiopie, après l’élection de ses membres par la Conférence de l’OUA en juillet de la même
année. Le siège de la Commission a été transféré en 1989 à Banjul en Gambie.
La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) 85 qui existe depuis
1987 est donc établie par la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et non pas
par l'acte constitutif de l'Union africaine.
- Attributions de la Commission
La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples a été créée pour superviser et
interpréter la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (également connue sous le
nom de Charte de Banjul). Cette Charte est un instrument international des droits de l’homme
85
Voir : http://www.achpr.org/fr/et www.au.int/organs/cj
71
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
visant à promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales sur le
continent africain.
La Charte prévoit une « procédure de communication » qui permet aux États (articles 48 et
49), aux organisations et aux particuliers (article 55) de déposer une plainte auprès de la
Commission pour violation d’un ou plusieurs droits énoncés dans la Charte par un État qui en
est partie.
Après examen d’une plainte, la Commission peut formuler des recommandations à l’endroit
de l’État partie concerné et de la Conférence de l’UA. Le mandat de la Commission étant
quasi-judiciaire, ses recommandations finales ne sont pas juridiquement contraignantes86. Il
n’y a par ailleurs aucun mécanisme qui peut obliger les États à se conformer aux
recommandations de la Commission.
La Commission peut recourir, à toute étape de la procédure, à ses « bons offices » dans la
quête d’un règlement. Dans des situations d’urgence, lorsque la vie d’une victime est en
danger imminent, la Commission peut invoquer des mesures conservatoires en vertu de
l’article 111 de son règlement intérieur, en vue de demander à l’État de surseoir toute action
en attendant sa décision définitive sur la question.
Chaque État partie est tenu, conformément à l’article 62 de la Charte, de présenter, tous les
deux ans, un rapport sur les mesures législatives ou autres prises en vue de donner effet aux
droits et libertés garantis par la Charte. La Commission formule alors ses observations finales
qui ont valeur de recommandations.
- Composition de la Commission
La Commission est composée de 11 membres élus par la Conférence de l’UA à partir d’une
liste d’experts présentée par les États parties à la Charte. La Conférence prend en
86
La liste des affaires traitées par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples est disponible
au site de la Commission : www.achpr.org/fr/
72
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
En avril 2005, l’UA a publié des directives relatives aux candidatures, qui excluent les hauts
fonctionnaires et les représentants diplomatiques.
- Sessions de la Commission
La Commission se réunit chaque année en deux sessions ordinaires qui durent généralement
de 10 à 15 jours chacune et se tiennent en mars-avril et en octobre-novembre de chaque
année. Elle peut tenir des sessions extraordinaires.
Les sessions de travail peuvent être publiques ou se tenir à huis clos. La Commission peut
inviter des États, des mouvements de libération nationale, des institutions spécialisées, des
institutions nationales des droits de l’homme, des organisations non gouvernementales (ONG)
ou des particuliers à participer à ses sessions.
73
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Il constitue le pilier central de l’Architecture africaine de paix et de sécurité qui regroupe les
principaux mécanismes de l’UA chargés de la promotion de la paix, de la sécurité et de la
stabilité en Afrique.
Le CPS constitue un système collectif de sécurité et d’alerte rapide, visant à permettre une
réponse rapide et efficace aux situations de conflit et de crise en Afrique.
Le CPS tire son autorité de l’article 20 (bis) de l’Acte constitutif (tel que modifié par l’article
9 du Protocole sur les amendements à l’Acte constitutif de 2003) ainsi que de l’article 2 du
Protocole de 2002 instituant le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Ce
document a été adopté en juillet 2002 à Durban en Afrique du Sud et est entré en vigueur en
décembre 2003. Le CPS a été officiellement lancé en 2004.
74
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
• anticiper et prévenir les différends et les conflits, ainsi que les politiques susceptibles de
conduire à un génocide et à des crimes contre l’humanité ;
• recommander l’intervention sur le territoire d’un État membre dans certaines circonstances
graves, notamment en cas de crimes de guerre, de génocide et de crimes contre l’humanité ;
• veiller à l’application des conventions et des instruments clés de lutte contre le terrorisme
international ;
• favoriser et encourager la mise en œuvre des conventions et traités sur le contrôle des armes
et le désarmement ;
• appuyer et faciliter l’action humanitaire dans les situations de conflit armé ou de catastrophe
naturelle.
75
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Suivant les directives contenues dans l’Acte constitutif, le CPS inscrit l’Afrique dans une
logique de rupture avec un passé politique autoritaire et archaïque, générateur d’insécurité et
d’instabilité. Pour cette raison, sa conception et sa naissance, comme l’UA d’ailleurs, sont
portées par le défi stratégique de la renaissance politique du continent.
- Attribution du CPS
Les principales fonctions du CPS consistent à assurer une diplomatie axée sur l’alerte rapide
et la prévention, à faciliter le rétablissement de la paix, à établir des opérations de maintien de
la paix et dans certaines circonstances, à recommander une intervention sur le territoire
d’États membres pour promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité. Le CPS contribue
également à la consolidation de la paix et à la reconstruction post-conflit ainsi qu’à l’action
humanitaire et à la gestion des catastrophes.
- Structure du CPS
Le CPS compte 15 membres élus par le Conseil exécutif de l’UA et approuvés par la
Conférence lors de sa session subséquente. Cinq membres sont élus pour un mandat de trois
ans et 10 membres pour un mandat de deux ans. Ils prennent généralement leurs fonctions le
premier jour du mois d’avril suivant l’approbation de la Conférence. Les membres sortants
sont éligibles à une réélection immédiate.
76
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Les membres sont élus selon les principes de la rotation et de la représentation régionale
équitable. Les groupes régionaux décident de la rotation nationale. La répartition des sièges
entre les différentes régions de l’Afrique s’effectue généralement comme suit :
L’article 5 alinéa 2 du Protocole relatif à la création du CPS énumère les critères d’adhésion,
notamment : la contribution à la promotion et au maintien de la paix et de la sécurité en
Afrique ; la participation aux efforts de règlement des conflits, de rétablissement et de
consolidation de la paix aux niveaux régional et continental ; la volonté et la capacité à
assumer des responsabilités dans le cadre d’initiatives régionales et continentales de
règlement des conflits ; la contribution au Fonds pour la paix et/ou au Fonds spécial ; le
respect de la gouvernance constitutionnelle, de l’Etat de droit et des droits de l’homme ; et
l’engagement à honorer les obligations financières vis-à-vis de l’UA.
Les décisions du CPS se fondent sur le principe du consensus. À défaut de consensus, le CPS
adopte ses décisions sur les questions de procédure à la majorité simple, tandis que les
décisions sur les questions de fond sont prises à la majorité des deux tiers (article 8 alinéa 13
du Protocole relatif à la création du CPS). Tout membre du CPS, partie à un conflit ou à une
situation soumis à l’examen du Conseil, ne participe ni aux débats ni au processus de prise de
décision relatifs à ce conflit ou à cette situation (article 8 alinéa 9 du Protocole relatif à la
création du CPS).
77
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Créé en juin 2013, le Groupe d’appui stratégique à la police a pour ambition de fournir un
soutien et un conseil technique et stratégique au CPS, à la Commission de l’UA et aux États
membres sur les pratiques internationales du maintien de l’ordre dans le cadre d’opérations
autorisées par le CPS. Le Groupe comporte deux principaux niveaux : les chefs de police et
les experts techniques.
Le Mécanisme africain de coopération policière (AFRIPOL) est une initiative des directeurs
et inspecteurs généraux de police africains, créée en 2014 en tant que mécanisme indépendant
sous l’égide de l’UA afin de stimuler la coopération policière. La création d’AFRIPOL a été
approuvée par le Conseil exécutif de l’UA en juin 201487 ; les efforts pour son
opérationnalisation ont été salués par la Conférence de l’UA en juin 201588.
L’article 21 du Protocole relatif à la création du CPS a créé le Fonds pour la paix en vue de
fournir « des ressources financières pour financer les missions de paix et autres activités en
lien avec la paix et la sécurité ».
En vertu du protocole, le Fonds doit être alimenté à partir du budget normal de l’UA ; de
contributions volontaires des États membres, des partenaires internationaux et d’autres
sources comme le secteur privé, la société civile et des particuliers ; et d’activités de collecte
de fonds. Le président de la Commission de l’UA est autorisé à collecter et accepter les
contributions volontaires de sources extérieures à l’Afrique en conformité avec les principes
et objectifs de l’UA. Le Fonds pour la paix est opérationnel et reçoit des fonds pour financer
l’ensemble des activités du Département Paix et Sécurité.
87
EX.CL/Dec.820[XXV]
88
Assembly/AU/Dec.584[XXV]
78
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Celles-ci prévoient que le Groupe a entre autres pour mission : de conseiller le CPS et le
président de la Commission, d’entreprendre toute action qu’il juge nécessaire pour soutenir
leurs efforts en matière de prévention des conflits, et de se prononcer sur toute question liée à
la promotion et au maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique. Le Groupe
peut agir à la demande du CPS ou du président de la Commission ou de sa propre initiative.
Le Groupe facilite la communication entre le CPS et le président de la Commission d’une
part, et les parties à un conflit d’autre part. Il effectue aussi des missions d’investigation et
fournit une assistance et des conseils aux équipes de médiation.
Ce système a été créé au titre de l’article 12 du Protocole relatif à la création du CPS pour
« faciliter la prévision et la prévention des conflits ». Il relève de la Division de la prévention
des conflits et de l’alerte rapide du Département Paix et Sécurité.
Le SCAR recueille des informations sur les conflits potentiels et les menaces pesant sur la
paix et la sécurité des États membres. Il reçoit des rapports quotidiens ou hebdomadaires de
son personnel opérationnel, notamment des missions sur le terrain, des bureaux de liaison et
89
Le groupe est composé de cinq membres. L’article 11 alinéa 2 du Protocole relatif à la création du CPS stipule
que les membres du Groupe doivent être des personnalités africaines hautement respectées, d’une grande
intégrité et d’une indépendance d’opinion avérée et ayant apporté une contribution particulière à l’Afrique dans
les domaines de la paix, de la sécurité et du développement. Les membres ne peuvent pas cumuler leur fonction
avec des responsabilités politique au plan national.
Ils sont nommés par la Conférence de l’UA pour un mandat de trois ans, sur recommandation du président de la
Commission. Le mandat peut être renouvelé en fonction de la disponibilité des membres. Le Groupe en place
continue de fonctionner dans l’attente de la désignation des nouveaux membres ; cela conduit souvent à une
prorogation du mandat des titulaires. Chaque membre provient de l’un des cinq groupes régionaux de l’UA.
Selon les modalités de fonctionnement du Groupe, la présidence est assurée sur la base du principe de rotation,
pour un mandat d’un an. Dans la pratique, cela n’a pas été le cas.
79
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
des agents en charge des questions d’alerte rapide.4 Ces informations sont transmises au CPS
sous la forme de rapports du président de la Commission de l’UA.
Le SCAR comprend :
• les unités d’alerte rapide des mécanismes régionaux, qui collectent et traitent des données au
niveau régional pour transmission à la salle de veille.
La salle de veille recueille des informations sur les conflits potentiels et les menaces pesant
sur la paix et la sécurité des États membres. Les décideurs de l’UA s’appuient sur ces
informations pour prendre des mesures visant à prévenir les conflits.
• d’intervenir dans un État membre dans certaines circonstances graves ou à la demande d’un
État membre afin de rétablir la paix et la sécurité ;
80
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
• d’assurer toute autre fonction que pourrait lui confier le CPS ou la Conférence de l’UA.
Le premier alinéa de l’article 13 du Protocole relatif à la création du CPS stipule que la FAA
est composée de contingents multidisciplinaires en attente, avec des composantes civiles et
militaires, stationnés dans leurs pays d’origine et prêts à être déployés rapidement. Il est prévu
que la FAA sera composée de cinq forces régionales en attente, dont la composition différera
selon les régions. Elles disposeront notamment d’éléments de planification à temps plein
(PLANELM), d’un dépôt logistique, d’un quartier général de brigade et des unités de brigade
promises.
Le but de la CARIC est de doter l’UA d’une force souple et robuste, fournie volontairement
par les États membres, afin de répondre efficacement aux situations d’urgence dans le cadre
de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA). Le Conseil de paix et de sécurité
peut autoriser le déploiement rapide de cette force à la demande d’un État membre de l’UA.
La force est composée de militaires, d’équipement et de ressources.
Plus que toute autre région, l'Afrique a besoin d'intégration sur tous plans pour promouvoir le
développement économique et de mettre en place les capacités et la compétitivité requise afin
de participer, comme, il se doit au nouveau système commercial multilatéral. Renforcer
l'intégration permettrait à l'Afrique de devenir partie intégrante de l'économie mondiale et
90
Assembly/ AU/Dec.489 [XXI]
81
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
d'échapper à une plus grande marginalisation. Par conséquent, et dans le but de parvenir à une
intégration globale, les pays africains ont institué des Communautés économiques régionales
et différentes structures chargées de la gestion de politiques sectorielles contribuant à
l'intégration régionale.
Ceci dit, le rôle des Communautés économiques régionales est un sujet très débattu dans le
cadre de la mise en place d'une intégration continentale totale. Ce débat cherche à déterminer
si l'intégration du continent doit se faire en un seul bloc unitaire, ou s'il doit passer, au
préalable, par l'intégration des sous-régions.
Les communautés économiques régionales (CER) sont des regroupements régionaux d’États
africains et sont toutes dirigées par un chef d’État ou de gouvernement. Ayant chacune évolué
indépendamment, elles ont des structures et des rôles différents.
De manière générale, leur objectif est de faciliter l’intégration économique régionale entre les
membres de chacune des régions et au sein de la Communauté économique africaine (CEA),
créée dans le cadre du Traité d’Abuja (1991).
Véritables piliers de l’Union, les CER collaborent étroitement avec celle-ci dans le cadre de
ses activités. Le Traité d’Abuja et l’Acte constitutif de l’UA, qui se complètent l’un l’autre,
prévoient spécifiquement l’établissement de relations entre l’UA et les CER ; celles-ci sont
régies par le Protocole de 2008 sur les relations entre les CER et l’UA et le Protocole d’accord
sur la coopération dans le domaine de la paix et de la sécurité entre l’UA, les CER et les
mécanismes de coordination des brigades régionales en attente de l’Afrique de l’Est et de
l’Afrique du Nord.
82
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Souvent, ces Communautés se superposent, certains de leurs membres étant parfois membres
de plusieurs d'entre elles. La question de leur rationalisation a été posée pendant plusieurs
années et ce fut le thème du Sommet de Banjul de 2006. En juillet 2007, lors du sommet
d'Accra, la Conférence a finalement décidé d'adopter un protocole sur les relations entre
l'Union africaine et les Communautés économiques régionales. Ce protocole vise à faciliter
l’harmonisation des politiques et d'assurer la conformité avec le traité d'Abuja et le calendrier
du Plan d'action de Lagos.
91
Voir www.igad.int
83
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Les Etats membres de la SADC sont au nombre de quinze (15) et sont les suivants : Afrique
du Sud, Angola, Botswana, R.D. du Congo, Lesotho, Madagascar, Malawi, Maurice
Mozambique, Namibie, Seychelles, Swaziland, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe.
Les Etats membres de la CAE sont au nombre de cinq (5) : Burundi, Kenya, Ouganda,
Rwanda et Tanzanie.
La CAE a initialement été créée en 1967, puis s’est effondrée en 1977 en raison de
divergences politiques. En 1993, un accord a permis la mise en place de la Commission
tripartite permanente (CTP) pour la coopération en Afrique de l’Est. En 1996, le secrétariat de
la Commission a vu le jour. En 1997, les dirigeants politiques ont demandé à la CTP de
transformer en traité l’Accord établissant la Commission. Le Traité est entré en vigueur le 7
juillet 2000, après sa ratification par les trois États partenaires initiaux, à savoir le Kenya,
l’Ouganda et la Tanzanie. Le Rwanda et le Burundi ont adhéré au Traité de la CAE le 18 juin
2007 et sont devenus membres à part entière de la Communauté le 1er juillet 2007.
92
Voir www.sadc.int
93
Voir www.eac.int
84
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
La Communauté des États sahélo-sahariens94 (CEN-SAD) a été créée en 1998 avec pour
objectif principal de promouvoir l’intégration économique, culturelle, politique et sociale de
ses États membres.
Les Etats membres de la CEN-SAD sont au nombre de vingt-neuf (29) : Bénin, Burkina
Faso, Cap Verde, Comores, Côte d’Ivoire, Djibouti, Égypte, Érythrée, Gambie, Ghana,
Guinée, Guinée-Bissau, Kenya, Liberia, Libye, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Nigeria,
République centrafricaine, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan,
Tchad, Togo et Tunisie.
À la suite de crises internes dans de nombreux États membres, la CEEAC a cessé ses activités
entre 1992 et 1998. Les chefs d’État et de gouvernement ont décidé, à l’occasion du sommet
de Libreville de 1998, de relancer la CEEAC.
Les Etats membres de la CEEAC sont au nombre de dix (10) : Angola Burundi, Cameroun,
Congo, R.D. du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, Sao Tomé-et-
Principe et Tchad.
Les Etats membres de la CEDEAO sont au nombre de quinze (15) : Bénin, Burkina Faso, Cap
Verde, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria,
Sénégal, Sierra Leone et Togo.
94
Voir www.censad.org
95
Voir www.ceeac-eccas.org
96
http://www.ecowas.int/?lang=fr
85
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
L’intégration commerciale régionale a été proposée pour la première fois en 1978 dans la
Déclaration d’intention et d’engagement de Lusaka pour la création d’une zone d’échanges
préférentiels (ZEP) pour l’Afrique orientale et australe, qui est entrée en vigueur en 1982. Le
Marché commun prévu par la ZEP a été créé en 1993 en vertu du Traité du Marché commun
de l’Afrique orientale et australe (COMESA) 97.
Les Etats membres du COMESA sont au nombre de dix-neuf (19) : Burundi, Comores, R.D.
du Congo, Djibouti, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Libye, Madagascar, Malawi,
Maurice, Ouganda, Rwanda, Seychelles, Soudan, Swaziland, Zambie et Zimbabwe.de
l’Afrique orientale et australe (COMESA).
L’Union du Maghreb arabe (UMA) 98 a été créée en vertu du Traité de Marrakech de 1989.
Elle a pour principaux objectifs de renforcer les liens entre ses cinq États membres, de
promouvoir la prospérité, de défendre les droits nationaux et d’adopter des politiques
communes pour promouvoir la libre circulation des personnes, des services, des biens et des
capitaux dans la région.
Les Etats membres de l’UMA sont au nombre de cinq (5) : Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie
et Tunisie.
97
Voir www.comesa.int
98
Voir www.maghrebarabe.org/fr
86
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
PARTIE 4.
L’institution panafricaine créée en 2002 sur les cendres de l’Organisation de l'Unité africaine
est, depuis de nombreuses années, particulièrement critiquée. Sa bureaucratie, son inefficacité,
sa dépendance aux donateurs étrangers et son manque de crédibilité aux yeux de ses citoyens,
sont quelques unes des innombrables critiques adressées à cette organisation régionale
panafricaine.
De ce fait, et suite aux conclusions de la retraite des Chefs d’Etats et de gouvernement, des
Ministres des Affaires étrangères et des Ministres des Finances qui s’est tenue à Kigali en
juillet 2016 (à l’occasion du 26éme Sommet de l’UA) concernant la nécessité de mener une
étude sur la réforme institutionnelle de l’Union Africaine99, une décision a été prise : celle de
confier la préparation de l’étude à Paul Kagamé, Président du Rwanda.
Les grandes lignes de cette réforme ont été présentées lors du Sommet suivant, en janvier
2017 à Addis-Abeba, et ont été adoptées par les Chefs d’Etat et de gouvernement africains100.
Il s’agit de propositions sur la mise en place d’un dispositif de gouvernance capable
d’apporter des réponses aux défis majeurs auxquels fait face l’Union africaine
99
Ce projet était dans les cartons de la Commission depuis plusieurs années. Il a été initié notamment par
l’ancien Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique des nations unies (CEA), le Nigérian
Adebayo Adedeji, en 2007. Mais la réforme piétinait, bloquée par les ambassadeurs des Etats membres qui
souhaitaient intervenir à tous les niveaux.
100
Décision relative à la réforme institutionnelle de l’Union africaine, Assembly/AU/Dec.606 (XXVII), selon
laquelle, « La Conférence des Chefs d’État et de gouvernement,
1. RAPPELLE les conclusions de la Retraite des Chefs d’Etat et de gouvernement, des ministres des Affaires
étrangères et des Mnistres des Finances qui s’est tenue à Kigali au Rwanda le 16 juillet 2016, concernant la
nécessité de mener une étude sur la réforme institutionnelle de l’Union africaine (UA) ;
2. DÉCIDE de confier la préparation de l’étude à Son Excellence Monsieur Paul Kagamé, Président de la
République du Rwanda, qui sera chargé de soumettre un rapport sur les propositions de réformes pour la mise
en place d’un dispositif de gouvernance capable d’apporter des réponses aux défis auxquels fait face l’Union. À
cette fin, le Président Kagamé peut, en collaboration avec la Commission, engager les services d’experts de son
choix afin de s’acquitter efficacement de sa mission ».
87
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Néanmoins, le Président Kagame a affiché une grande volonté pour atteindre les objectifs de
la réforme, étape par étape, grâce à l'expertise des membres de son équipe, choisis pour leurs
102
compétences et pour leur dévouement au panafricanisme et au projet d'intégration de l'UA .
101
Le Président Paul Kagame a nommé, pour l'assister dans sa tâche, une équipe consultative panafricaine avec
laquelle il a tenu une série de réunions consultatives en vue d'identifier les atouts et les insuffisances de l'UA et
de réfléchir à des propositions de réforme.
L'examen s'est appuyé sur les études détaillées conduites précédemment par les organes et institutions de l'Union
africaine, notamment le rapport Adedeji de 2007 et le rapport Mekele de 2016.
102
Le Président Paul Kagamé a confié le chantier de la réforme de l’Union africaine à une équipe de dix
personnalités africaines indépendantes. Les personnalités constituant cette Task force se distinguent par leur
pragmatisme et leur engagement envers l’intégration et le développement du continent
L'équipe de Réforme s'est réunie à Kigali, pour la première fois, le 31 octobre 2016, en présence du Président
Kagamé.
Dans cette liste choisie en fonction de l’engagement africain, de l’intégrité et, aussi, des considérations
géographiques et politiques, nous pouvons distinguer les experts suivants :
1. Acha Leke: économiste camerounais. Il est associé principal du Cabinet mondial Mc Kinsey&Co. Acha
Leke a fondé notamment, avec un collègue ghanéen Fred Swaniker, l’African Leadership Academy, qui
aide les jeunes africains à se préparer à intégrer de grandes universités internationales.
2. Amina Mohamed: ministre nigériane de l’Environnement. Elle a une expérience de 30 ans dans les
politiques de développement. Elle était aussi fonctionnaire de l’ONU et Conseillère de Ban Ki-Moon
sur les objectifs du millénaire.
3. Carlos Lopes: économiste de Guinée Bissau. Après 28 ans passés au service de l’ONU dont quatre à
Addis Abeba, en tant que Secrétaire exécutif de la Commission économique africaine, Carlos Lopes est
appelé à initier une réflexion stratégique sur la réforme de l’Union Africaine.
4. Cristina Duarté: ancienne ministre du Cap-Vert. Elle envisage plus que jamais de mettre son expérience
et son réseau au service du continent. Après une candidature brillante au poste de la présidence de la
Banque Africaine de Développement, où elle a perdu de justesse lors d’un dernier tour contre l’actuel
président de la BAD, Akinwimi Adesina, Cristina Duarté aspire plus que jamais à servir le continent.
5. Donald Kaberuka: économiste rwandais. Ancien président de la Banque Africaine de Développement
(2005-2010), Donald Kaberuka a vu les Chefs d’Etats africains adopter sa proposition d’appliquer une
taxe de 0,2% sur les importations pour financer l’Union Africaine.
6. Hajer Gueldich: juriste internationaliste, membre élue et Rapporteur général de la Commission de
l’Union africaine pour le droit international (CUADI). Elle a rejoint l’équipe de réforme en octobre
2017, pour apporter son expertise en matière de droit international et en matière du droit de l’Union
africaine à cette réforme.
7. Mariam Mahamat Nour: ministre de l’économie, du plan et de la coopération internationale au Tchad.
Ancien Haut cadre de la FAO, elle participa au renouveau économique du Tchad à travers l’élaboration
de la vision économique “Tchad 2030”.
8. Strive Masiyiwa: homme d’affaires zimbabwéen des télécoms, fondateur du Groupe Econet Wireless.
Son expertise sur les grandes convergences entre les télécoms et la banque sont utiles pour cette
réforme. Il est engagé socialement dans beaucoup de pays d’Afrique australe.
9. Tito Mboweni : ancien gouverneur de la Banque centrale d’Afrique du Sud. Il est resté 10 ans en
fonction (1999-2009), avant de se muer en Conseiller de Goldman Sachs International. Sa connaissance
de la haute finance et sa vision libérale de l’économie seront au service de cette réforme.
10. Vera Songwe : économiste camerounaise qui dirige le bureau Afrique de l’Ouest et Afrique centrale de
la Société financière internationale, après avoir dirigé le bureau de la Banque mondiale. Vera Songwe
apportera sa pleine expérience des fonctionnements des institutions de Bretton Woods à une équipe
dédiée au développement de l’Afrique.
88
Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Peu de doctrine existe au sujet de cette réforme, notre présence au sein de l'équipe de son
excellence Paul Kagamé sur la réforme institutionnelle de l'Union africaine et la fréquence de
nos réunions durant les années 2017 et 2018, que ce soit à Kigali ou à Addis Abeba, nous ont
permis de comprendre, de près les véritables enjeux de ce processus de réforme, mais aussi de
poser des questions et trouver des solutions quant aux défis et obstacles qui pourraient
embrouiller la mise en œuvre de ce projet de réforme.
Il dénonce « l’échec constant des décisions de l’UA » qui a entraîné « une crise de mise en
œuvre ». C’est notamment le cas du financement de l’institution, assurée aux trois quarts par
des aides extérieures. L’ensemble produit une « capacité de gestion limitée, une absence de
responsabilité pour le rendement, à tous les niveaux » et des « méthodes de travail inefficaces
».
C’est un grand chantier du fonctionnement de l’UA qui s’annonce et dont la mise en œuvre
semble incontournable pour atteindre les objectifs de la Réforme. Celle-ci repose, d’ailleurs,
sur un point fondamental et symbolique, celui du financement de l’UA. Alors qu’aujourd’hui,
son budget dépend à plus de 80% de donateurs extérieurs, l’Union africaine souhaite instaurer
son autonomie financière et ainsi, son indépendance réelle et effective.
La réforme institutionnelle de l'Union africaine touche à des domaines variés, notamment financiers,
politiques et organisationnels. Depuis sa création, l'Union africaine a été confrontée à des défis d'ordre
opérationnel, financier et politique. C'est ce qui a expliqué le choix de cette réforme et les orientations
régionales qui en découlent.
1. Défi opérationnel :
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
concentrer les échanges sur les questions stratégiques qui devraient retenir l’attention des
Chefs d’Etat.
Il serait alors plus adéquat pour chaque Sommet de la Conférence des Chefs d’Etat et de
gouvernement de ne pas inscrire à son ordre du jour plus de trois questions d’importance
stratégique, conformément aux recommandations du Rapport Mekele103.
2. Défi financier :
Le défi majeur est celui de financer l’Union africaine par ses propres moyens et de façon
pérenne.
En 2014, le budget de l’Union africaine était de 308 millions de dollars, dont plus de la moitié
était financé par des donateurs.
En 2015, il a augmenté de 30% pour s’établir à 392 millions de dollars, dont 63% ont été
financés par des donateurs.
En 2016, les donateurs ont assuré 60% du budget de 417 millions de dollars.
En 2017, les Etas membres devraient assurer 26 % du budget prévu de 439 millions de dollars
, tandis que les donateurs devraient apporter les 74% restants.
Les programmes de l’Union africaine sont financés à 97% par les donateurs.
En décembre 2016, seuls 25 des 54 Etats membres avaient acquitté intégralement leur
cotisation pour l’exercice 2016. 14 Etats membres ont versé plus de la moitié de leur
contribution et 15 n’ont effectué aucun versement.
Ce degré de dépendance vis-à-vis des financements des partenaires extérieurs soulève une
question fondamentale : comment les Etats membres peuvent-ils contrôler l’Union africaine et
retrouver leur dignité s’ils ne définissent pas leurs priorités ?
A cet effet, le barème actuel des cotisations devrait être révisé en tenant compte des principes
suivants : la capacité contributive, la solidarité, la répartition équitable du fardeau.
103
EX.CL/Dec.908(XXVIII) Rev.1, Décision sur la retraite du Conseil exécutif de Mekele Doc.
EX.CL/947(XXVIII) lors de la retraite du Conseil tenue à Mekele (Ethiopie) les 24 et 25 janvier 2016,
notamment le point 23 selon lequel, le Conseil exécutif "23. PREND NOTE du rapport sur l’étude comparative
des méthodes de travail de l’Union africaine et la rationalisation des activités des sommets, et APPROUVE les
recommandations qu’il contient".
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
De même, le Comité des Ministres des Finances devrait élaborer un ensemble de « règles
d’or » définissant des principes clairs de gestion et de responsabilité en matière financière,
lesquels principes devraient être inscrits dans les Statuts et le Règlement financier de la
Commission de l’Union africaine. De ce fait, la Décision de Johannesburg (prévoyant le
financement par les Etats membres de 100% du budget de fonctionnement, de 75% du budget
de programme et de 25% du budget des opérations de soutien à la paix) constitue un bon point
de départ.
Tos ces défis auxquels fait face l'Union africaine ont nécessité la prise en considération de
nombre de mesures qui vont dans le sens de plus d'efficacité, plus d'effectivité et plus de
dynamisme de l'Union.
Selon cette réforme et pour renforcer davantage l’Union africaine, il faudra agir dans les
quatre domaines suivants :
3. Gérer efficacement l’Union africaine aussi bien au niveau politique qu’au niveau
opérationnel ;
4. Financer l’Union africaine par les propres moyens des pays africains et de manière
pérenne.
Parmi les propositions de l’équipe de Paul Kagame pour restructurer l’UA et redéfinir ses
priorités :
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Selon le rapport précité, un constat alarmant peut être dégagé: si l’Union africaine intervient
actuellement dans presque tous les domaines liés au développement du continent, son champ
d’action n’est pas bien circonscrit. Cette absence d’orientation claire complique l’affectation
stratégique des ressources et contribue à la fragmentation et à l’inefficacité de l’organisation.
Dès lors, il convient, selon les objectifs de la réforme, d’établir une répartition claire des
tâches et une collaboration efficace de l’Union africaine, des Communautés économiques
régionales (CER), des mécanismes régionaux, des Etats membres et des autres institutions
continentales, conformément au principe de subsidiarité.
De même, il a été constaté que l’Union africaine est une organisation complexe qui regroupe
des dizaines de structures104, il faudra procéder. Ainsi, il faudra procéder, à juste titre, à un
audit des pesanteurs bureaucratiques qui empêchent la prestation des services.
Parmi les propositions et objectifs à atteindre après la mise en place de la réforme, nous
citerons les objectifs suivants :
Le projet de réforme prévoit la limitation des champs d’intervention de l’Union africaine qui
se concentrerait sur quatre domaines prioritaires de portée continentale : les affaires
politiques, la paix et la sécurité, l’intégration économique et les moyens pour l’Afrique de
faire entendre sa voix sur la scène internationale.
Ce recentrement des priorités concerne aussi les Sommets de l’UA. Lors des prochains
Sommets, pas plus de trois thèmes comptant parmi les questions stratégiques ne devraient
être soumis aux Chefs d’Etat et de gouvernement.
104
Par exemple, on dénombre 8 Directions rattachées à la Commission et 31 départements et services, de même
que 11 organes de l’Union africaine, 31 agences techniques spécialisées (ATS) et une vingtaine de Comités de
Haut niveau.
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Une « division claire du travail » entre l’Union africaine et les communautés économiques
régionales (CER), les Etats membres et les autres institutions continentales est l'un des points
de mire de cette réforme.
La Commission de l’UA devra aussi faire l’objet d’un audit institutionnel et opérationnel pour
évaluer les « goulots d’étranglement » qui paralysent son fonctionnement.
3. Réforme du financement:
Cette réforme d'ordre financier, particulièrement vue comme prioritaire, permettra d’offrir à
l’Organisation panafricaine une souveraineté financière et politique. En effet, plus de 80% de
son budget dépend, aujourd’hui, des donateurs étrangers. Le principe d’une taxe de 0,2 % sur
certaines importations (dite « taxe Kaberuka» du nom de l’ancien Président de la Banque
africaine de développement (BAD) à l’origine de cette proposition) a été entérinée en juillet
2016 par les Chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Kigali.
Une telle formule (adoptée à l’unanimité lors du Sommet de juillet 2016) rapporterait 1,2
milliards de dollars par an et donnerait à l’instance panafricaine son indépendance financière
vis-à-vis des bailleurs, si elle sera concrétisée et appliquée.
C. Le calendrier de la réforme :
D'après le Rapport sur la mise en œuvre de la décision sur la Réforme institutionnelle de l'Union
africaine présenté par son excellence M. Paul Kagame, Président de la république du Rwanda, lors de
la 29éme session ordinaire de la Conférence de l'Union qui s'est déroulée à Addis Abeba (Ethiopie) les
3 et 4 juillet 2017105, le calendrier de mise en œuvre de cette réforme a été présenté comme suit:
105
Assembly/AU/2(XXIX)
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Il est tout à fait normal que tout projet de réforme va, nécessairement, être confronté à nombre
de défis et obstacles, tant au niveau de sa perception qu'au niveau de sa mise œuvre.
Les Chefs d’Etat et de gouvernement soutiennent, pour la plupart, le projet de réforme de Paul
Kagame. Néanmoins, ils ont exprimé leur volonté de bénéficier de plus de temps pour évaluer
les propositions du rapport Kagame.
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Cours institutions de l’Union africaine proposé par Mme Hajer GUELDICH
Ceci dit, ce projet de réforme institutionnelle de l'Union africaine, bien qu'il ait été déjà
entériné par les Chefs d'Etat et de gouvernement à l'occasion du Sommet de l'UA de janvier
2017, il continue, néanmoins, de susciter les interrogations, les craintes, les hésitations et les
doutes par certains nombre d'Etats africains, encore non convaincus par un certain nombre de
points relatifs à cette réforme106.
Les différents domaines et champs d'action de la réforme de l'UA ne seront pas aussi aisés à
mettre en œuvre qu'on ne peut le penser 108. En effet, un certain nombre de défis et de
challenges peuvent faire obstacle à la mise en œuvre effective de cette réforme, fort
ambitieuse, notamment en rapport avec le droit de l'UA.
FIN.
106
Voir notamment la position de la SADC et la position des pays de la région de l'Afrique du nord.
107
Prof. Pierre Moukoko Mbonjo, l’ancien Ministre des relations extérieures camerounais a été désigné par la
Commission de l’Union africaine (UA) pour diriger l’Unité des réformes institutionnelles chargée de conduire la
réforme de l’Organisation panafricaine.
108
Voir:
- Rapport sur la mise en œuvre de la décision sur la réforme institutionnelle de l'Union africaine de son
excellence M. Paul Kagame, présenté à la Conférence de l'Union à l'occasion de la 29e session ordinaire tenue à
Addis Abeba les 3 et 4 juillet 2017 (Assembly/AU/2(XXIX).
- Rapport intérimaire sur l'état d'avancement de la mise en œuvre de la décision sur la réforme institutionnelle de
l'Union africaine, présenté à la Conférence de l'Union à l'occasion de la 30éme session ordinaire tenue à Addis
Abeba les 28 et 29 janvier 2017 (Assembly/AU/3(XXX).
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