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25ème congrès de la SFTA et 53ème congrès de la STC

Arcachon , 2-5 juin 2015

PHARMACOLOGIE –TOXICOLOGIE
Vue d’ensemble
Dr Amine Larabi
PharmD, PhD
MCU-PH Pharmacologie-Toxicologie
Laboratoire de Pharmacologie-Toxicologie
Hôpital Raymond Poincaré, Garches (APHP)
UFR Sciences de la Santé Simone Veil-Université Versailles Saint Quentin (UVSQ-Paris Saclay)
Adresse E-Mail : amine.larabi@uvsq.fr
Tél: 01.47.10.79.20 (46.87)
Qui sommes nous?

• Laboratoire de reference expert en Toxicologie médicolégale (AP-HP)


• Pharmacologie-toxicologie spécialisée
• Accrédité par le COFRAC
Notre domaine d’expertise
Etapes d’une analyse pharmaco-toxicologique

Ordonnance n° 2010-49 du 13 janvier 2010 relative à Examen Pharmaco-


la biologie médicale Toxicologique
Art. L. 6211-1.- Un examen de biologie médicale est un acte médical qui concourt à la prévention,
au dépistage, au diagnostic ou à l'évaluation du risque de survenue d'états pathologiques, à la
décision et à la prise en charge thérapeutique, à la détermination ou au suivi de l'état
Pré-analytique
physiologique ou physiopathologique de l'être humain.

Art. L.6211-2.-Un examen de biologie médicale sedéroule en trois phases:

- 1° La phase pré-analytique, qui comprend le prélèvement d'un échantillon biologique sur


un être humain, le recueil des éléments cliniques pertinents, la préparation, le transport
et la conservation de l'échantillon biologique jusqu'à l'endroit où ilest analysé ;
Analytique
- 2° La phase analytique, qui est le processus technique permettant l'obtention d'un
résultat d'analyse biologique ;

- 3° La phase post-analytique, qui comprend la validation, l'interprétation contextuelle du

Post-analytique
résultat ainsi que la communication appropriée du résultat au prescripteur et, dans les
conditions fixées à l'article L.1111-2, au patient, dans un délai compatible avec l'état de
l'art.
ETAPE PRÉANALYTIQUE

+ Urines
Blood, plasma
Hair
Exhaled air
Prélèvement = matrice
Meconium
Sweat
Oral Fluid
Sperm
Nails
Nasal Mucus
Fenêtre de détection des xénobiotiques dans différentes matrices biologiques
ETAPE PRÉANALYTIQUE
SANGVSURINE
Avantages Inconvénients

– Reflet en temps réel de – Prétraitement = allongement du


l’effet (thérapeutique temps d’analyse
ou toxique) – ± invasif (enfants et nourrissons)
– Faible volume

– Non invasif – Ne préjuge pas de la gravité de


– Grand volume l’intoxication ( ou de l’effet)
– Fenêtre de détection plus – Pas de datation de la prise (ex: THC)
longue (heures à qq jours) – Facile à altérer (adultération)
– Prétraitement minimaliste
– Rapidité
ETAPE PRÉANALYTIQUE
SANGVSURINE
Quand ?
▪ Suivi Thérapeutique : résiduel, pic…etc
▪ Intoxication : le plus tôt possible après ingestion ou exposition (Intérêt de faire prélever des
échantillons précocement pour réalisation d’analyses ultérieures = prélèvements
conservatoires)

Comment-Combien ?
– Sang (7 mL, 2 tubes ++)
• Tube hépariné ou sec sans gélose
• Tube fluorure (alcools, cyanure) : éviter la formation in vitro d’origine
bactérienne
– Urines (~ 7-10 mL)
• Sans conservateurs
ETAPE PRÉANALYTIQUE
Matrices alternatives : Les cheveux ?
Applications
Passé Croissance cheveux
1 - Soumissions chimiques +++
≈1 cm / mois
2 - Usage chronique (ILS) : dealer et/ou
4 cm Mois 4 Segment distal consommateur
3 cm 2 3 - Route : rendu de permis (décret n°
Mois 3
2003-293 du 31 mars 2003)
2 cm
Mois 2 4 - Dopage : prise régulière produits avant
1 cm compétition
Mois 1 1
5 - DC : Usage chronique d’un toxique
Présent Racine Segment proximal
6 - Clinique : addictions, médecine
Circulation sanguine travail…etc.

Intérêt des cheveux


▪ Facile à prélever
▪ Facile à conserver
▪ Difficile à adultérer
▪ Fenêtre de détection +++
ETAPE PRÉANALYTIQUE Préparation des échantillons
50% Plus sélective
30%
Préparation
Interprétation
d’échantillon Extraction sur Phase Solide (SPE)
des résultats

Extraction Liquide-Liquide (LLE)


Temps d’analyse

Précipitation des protéines


20 %

Analyse (LC ou GC couplée à la Filtration


spectrométrie de masse)

La majoritedu temps dédié a l’analyse Dilution


consisteà préparerl’echantillon ! Moins sélective
ETAPE PRÉANALYTIQUE Préparation des échantillons
• Spécifique, échantillon propre et concentré
• Automatisable
• Développement nécessaire
1.Filtration
• Difficile d’analyser plusieurs analytes à la fois
• Minimaliste et rapide
• Une solution apparaît limpide à l’oeilsi particules<
5.SPE
40μm. Fritté de colonne: 0,5 à 2μm

2.Précipitation
des protéines 4.Extraction liquide-liquide
• Universelle
• Aucundéveloppementde méthode
• Peucoûteuse
• Adaptéeaux acides, bases et composésneutres
• Grande quantitéde Solvants
• Pas de concentration des analytes 3.Précipitation
des proteins + PL • Difficile à automatiser
• N’éliminepas les phospholipides
ETAPEANALYTIQUE
Confirmation

LC-HRMS GC-MS/MS LC-MS/MS

Techniques
chromatographiques ±
couplage

UPLC-DAD GC-MS
Techniques
immunochimiques

Spécificité/sensibilité Dépistage Immunoenzymatique (Chemiluminescence)


ETAPEANALYTIQUE Méthodes immunochimiques
Utilisation d’un anticorps spécifique de la molécule à doser ou de la ELISA: Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay
classeà rechercher
Avantages
- Rapidité (prétraitement minimaliste)
- Automatisables FPIA : Fluorescence PolarisationImmunoAssay
Inconvénients
- Manque de spécificité/sensibilité
- Pas de dosage des métabolites (parfois actifs)
- Seules quelques molécules avec kit de dosage EMIT: Enzyme Multiplied Immunoassay Technique

- Valeurdiscutableenmédecinelégale
- Molécules de la memeclasse pas toujoursbien reconnues
- Souventvalableuniquementpour l’urineet/ou plasma
ETAPEANALYTIQUE Méthodes immunochimiques
Barbituriques Quelques considérations
- Bonne détection mais de moins en moins répandus (intoxications rares)
Benzodizépines
- La plus part des kits ne détectent que les BZDsde 1ères générations (diazépam, clorazépate…)
- Nouvelle génération(alprazolam, lorazépam..) moinsbien détectée(Or, utiliséesdans la soumissionchimique)
- Zones thérapeutiquestrèsdifférentes: Lormétazépam(noctamide) : 5 -30 ng/ml, Diazépam(valium) : 600 -1500 ng/ml
- Z-drugs : zopiclone, zolpidem : non détectés(trèsutilisés, notammentensoumissionchimique)
Antidepresseurs tricycliques
- Plus très utilisés, ISRS non reconnus
- Dépistage négatif ≠ absence d’antidépresseurs
- Réactions croisées fréquentes avec les phénothiazines
Méthadone (EDDP), buprénorphine
- Très bonne sensibilité et spécificité
ETAPEANALYTIQUE Méthodes immunochimiques
Amphétamines Quelques considérations
- Détecte les amphétamines licites (pseudoéphédrine, méthylphénidate) et illicites (Méthamphétamine, MDMA…etc.)
- Faible spécificité(presence d’aminesputréfactives : cadaverine, putréscine)

THC/cocaine
- Bonne détectabilité (sensibilité/spécificité +++)
- Dans les urines: anticorps dirigés contre le THC-COOH / benzoylecgonine (BZE) respectivement
Opiacés
- Anticorpsdirigécontrela morphine
- Réactionscroiséesavec tousles produitscontenantou se métabolisantenmorphine (ex: codeine, pholcodine,…etc)

Nouveaux Produits de Synthèse (NPS)


- Indétectables par la quasi-totalité des kits (Or, très utilisés en remplacement des stupéfiants classiques)
ETAPEANALYTIQUE Méthodes immunochimiques
Chimiluminescence sur biopuce (BAT: BiochipArrayTechnlogy)
Une avancée considérable dans dépistage des drogues

• Biochip system: solid-state device made of


an array of discrete test regions (DTR)
containing immobilized antibodies specific to
different DOA classes
• Increased levels of drug in a specimen will
lead to reduced binding of drug labelled with
peroxidase and thus a reduction in
chemiluminescent signal.
• Light emission from the DTRs is detected
and quantified using a Charge Coupled
Device (CCD) camera

• The image is then processed using


specialized software in order to validate and Structure of Biochip with
quantify the light signal. Functional Ligands Attached
(5x5 array)
STRATEGIEANALYTIQUE Méthodes immunochimiques
Chimiluminescence sur biopuce (BAT: BiochipArrayTechnlogy)
Avantages Inconvénients
- Rapidité (prétraitement minimaliste) - Cadence faible (1 échantilon/ série)
- Automatisables - Réactions croisées faibles mais présentes
- Large panel de drogues détectées
- Adaptéeaux matrices complexe(sang post-mortem)

Kit sang (plasma) Kit Urine


ETAPEANALYTIQUE Méthodes immunochimiques
BAT VS LC-MS/MS 20 60
%
Notre expérience 50
Panel (n)
15
39
80 blood (B) (46 deaths, 18 DUID, 6 suspected 40

Panel (n)
poisoning SP, 3 DFC, 3 drug abuse DA, 2 homicides

%
10
and 2 drug monitoring) and 81 urine (U) samples (25
workplace drug testing, 21 DA, 18 SP, 12 clinical 20
investigations, 4 deaths and 1 drugs possession) 5
were assayed on Evidence MultiSTAT (Randox®) and 8
LC-MSMS 3
0 0

ch

ch

ch

ch
at

at
at

at
m

m
0%

%
%

%
0

0
<8

-9

-9

10
80

90
Matching results of BAT versus LC-MSMS (n=38)

• Overall, 38 panels were evaluated. the concordance of BAT


I-A. LARABI et al. TIAFT Bulletin (49)2. 2019 and LC-MSMS being > 90% in 34/38 panels (89%)
• 19/38 panels (50%) show 100% agreement.
ETAPEANALYTIQUE Méthodes chromatographiques
▪ Méthode analytique permettant de séparer, d’identifier et de quantifier des composés en fonction de leurs
caractéristiquesphysicochimiques
▪ Equilibre de concentration existant lorsque le composé est mis en présence de deux phases non miscibles, entrainant
deuxeffetsantagonistes:
Analyte
▪ Uneffetd‘entraînementparlaphasemobiledanslequelilestsoluble
▪ Uneffetderétentionparlaphasestationnaireaveclaquelleilinteragit Phase mobile Phase stationnaire
▪ Classéeselonlanaturedelaphasemobileen: Chromatogramme = Courbe représentant le
signal du détecteur en fonction du temps
▪ Chromatographieliquide(CHLPouHPLC)

Signal
▪ Chromatographiegazeuse(CPGouGC)

Temps
ETAPEANALYTIQUE Méthodes chromatographiques
Avantages
Inconvénients
- Spécifique
- Longue et onéreuse
- Méthodequalitatives/quantitatives(dosage des
- Prétraitement de l’échantillon indispensable = parfois
molécules+ métabolites)
complexe
- Applicable à toutes les molécules
- Equipement indisponible dans tous les laboratoires

chromatographie liquide chromatographie gazeuse


ETAPEANALYTIQUE Systèmes de détection
Détection par barrette de diodes (DAD)
Le détecteur UV à barrette de diodes est un spectromètre qui va mesurer l’absorbance de l’échantillon à des longueurs d’onde
généralement comprises entre 190 et 400 nm (Ultra-Violet).
Avantage Incovénients
- Sensibilité++ (~ 50 ng/mL) , - Bibliothèquede spectres, souventtrès proches pour des molécules ayantla meme structure
- Spécificité+ (mêmeclasse)
- Ne permet pas d’identifier ou de doser deux moléculesco-éluées!

Chromatogramme et spectre UV de Thiopenthal au cour d’une intoxication accidentelle


ETAPEANALYTIQUE Systèmes de détection
Détection par spectrométrie de masse
- Méthode physique d’analyse
- Identification de la matière par mesure des rapport masses sur charges
(m/z)des espèces individuelles (molécules ou atomes) transformées
préalablement en ions,
- Et soumis à des champs électromagnétiques;
- Le spectre de masse est l’emprunte et la carte d’identité de la molécule Yocto-gramme (yg)
analysée. Kg
- SM signifie :
▪ Balance haute précision l’ordre de :

-
1 yoctogramme = 10 27 kg
0,00000000000000000000000000 1
STRATEGIEANALYTIQUE Systèmes de détection
Détection par spectrométrie de masse

Principalesourceutilisée:ESI(Electronénulisation ouElectrospray)
Lesionsforméssontdutype:[MH+]ou[MH-]
Principaldétecteur :quadripôle

4 électrodes soumises à un potentiel : tension continue U + tension alternative V


Seuls les ions adoptant une trajectoire rectiligne peuvent être détectés. Les autres , avec
unetrajectoireoscillante,sontcollectésparlequadripôle.
STRATEGIEANALYTIQUE Systèmes de détection
Détection par spectrométrie de masse en tandem

SMentandem:consisteàsélectionnerunionparunepremièrespectrométriedemasse,àlefragmenter,puisàeffectuerunedeuxième
spectrométriedemassesurlesfragmentsainsigénérés.
Recherches et dosages en
Pharmaco-Toxicologie
Applications cliniques et médicolégales
I. Suivi Thérapeutique Pharmacologique (STP)
II. Recherche de toxiques
A. Clinique: intoxications, addiction, médecine de travail,….etc
B. Médicolégale: recherche de cause de mort, soumission chimique, accident
de la route…etc
I. Suivi Thérapeutique Pharmacologique (STP)

- Le STP repose sur la mesure de la concentration sanguine du médicament


administré à un patient, dans le but d'adapter individuellement la posologie
(= optimiser l'effet thérapeutique et de minimiser les effets indésirables)

- Repose sur le principe du lien direct entre les effets et la concentration, qui
permet de définir une "zone thérapeutique" ou « intervalle thérapeutique ».
On parle d’Intervalle thérapeutique de référence (ITR)

Quand réaliser un STP?


- La zone thérapeutique est étroite
- La variabilité pharmacocinétique interindividuelle est importante
- Il n'y a pas d'autres critères d'évaluation de l'effet
I. Suivi Thérapeutique Pharmacologique (STP)
N'est valide que si :

- Le dosage concerne la ou les formes pharmacologiquement actives.

- Il a été réalisé sur la matrice biologique adéquate.

- Il a été effectué à l'état d'équilibre (Strady-state, SS) des


concentrations sanguines. (~ 5 demi-vies)

- Il a été effectué au temps requis par rapport à la dernière


administration.

Nécessite la connaissance des informations suivantes :


- Date de début de traitement (ou de changement de posologie)
- Date et heure précises de la dernière prise
- Date et heure précises de prélèvement
- Voie d’administration
- Posologie et Rythme d’administration
- Information clinique (indication, raison de la demande,…etc.)
Dosage sanguin (= concentration sanguine)
Courbe A Thérapie à dose constante
-94% de SS atteint après 4 t1/2
-Apport en médicaments = l'élimination
-STP à faire en résiduel (Cmin)
-Intervalle d’administration (di) = t1/2
(cas de plusieurs médicaments. Ex : t1/2
=12h, adminsitration 2 f/j
Courbe concentration f(t) après administration VO et IM
-Les concentrations sanguine peuvent
(C. Hiemke et al., 2017)
excéder l’ITR entre 2 administrations
Di: dosing interval
(Cmax) = STP non recommandé à Tmax
Trough level : concentration minimale
dans la majorité des cas Peak level : concentration maximale
Dosage sanguin (= concentration sanguine)
Courbe B Changement de posologie
-Modification des concentrations de
médicament en doublant ou en divisant
par 2 la dose sans changement de « di »
Courbe C Changement de « di »
-Doublement de « di » = 2 × t1/2 et Courbe concentration f(t) après administration VO et IM(Hiemke et al., 2017)

l'administration de la dose quotidienne


une fois par jour.
ASC (AUC) A = ASC (AUC) C

Cmin C < Cmin A Moyen d’adaptation de


Cmax C > Cmax A posologie Acide valporique (t1/2 = 14h): 1x900mg vs 2x450mg
Seuil d’alerte du laboratoire
▪ Concentration supérieure à l’ITR recommandé qui oblige le laboratoire à informer
immédiatement le médecin prescripteur :

➢ Pour certains médicaments, les niveaux d'alerte sont basés sur des cas
rapportant des effets indésirables ou d’intoxications où des concentrations
sanguines ont été mesurées
➢ Cependant, souvent, le seuil d'alerte a été arbitrairement défini comme une
concentration 2 fois supérieure à la limite supérieure de
l’ITR.

▪ L'alerte de laboratoire doit entraîner une réduction de la dose lorsque le patient


présente des signes de toxicité.

▪ Lorsque la concentration élevée est bien tolérée par le patient et si une réduction de la
dose comporte un risque d'exacerbation des symptômes, la dose doit être maintenue.
Cette décision doit être par contre documentée par le médecin prescripteur
Exemples ATB temps dépendants

Glycopeptides : vancomycine, teicoplanine

▪ Antibiotiques dont l'intensité de la bactéricidie est


corrélée avec la durée pendant laquelle la
concentration dépasse la CMI : C >> CMI
Cmax →toxicité (> 50 mg/L). 30 min après fin perfusion
▪ Cmin → efficacité. Juste avant injection (N : 10-20 mg/L)
▪ Administration IV discontinue (++, surtout dans l’IR) ou
continue
▪ En cas de dialyse : administration après la séance
(Vancomycine est dialysable)
▪ Adulte : (15 à 20 mg/kg/(8-12)h)
Enfant : 10-15 mg/kg/6h
Exemples ATB concentration dépendants

Aminosides : amikacine,gentamicine…
Antibiotiques dont l'activité bactéricide augmente avec la concentration d'antibiotique : Cmax >>
CMI
▪ Cmax →efficacité (>10 CMI). 30 min après fin perfusion, N: 30-40 mg/L
▪ Cmin → toxicité (accumulation). Juste avant l’injection suivante (N: < 0.5 mg/L)
▪ IR : non recommandée car néphrotoxocicité
▪ Dose unique journalière (3 à 8 mg/kg/j) ou doses fractionnées
▪ Durée de traitement : 5 j
Exemples STP des inhibiteurs de tyrosine kinase (Vémurafenib)

Indication: monothérapie dans le traitement des patients adultes atteints


d’un mélanome non résécable ou métastatique porteur d’une mutation
BRAF V600

Pharmacodynamie
Des mutations dans le gène BRAF impliquant la substitution de la valine par
un autre acide aminé en position 600 induisent une activation constitutive
des protéines BRAF, capable d’entraîner la prolifération cellulaire en
l'absence des facteurs de croissance
Le vemurafenib inhibe puissamment la forme activée des protéines
kinases BRAF porteuses de mutations au niveau du codon 600

Posologie : 960 mg (soit 4 comprimés à 240 mg) deux fois par jour (soit
1920 mg/j)
Exemples STP des inhibiteurs de tyrosine kinase (Vémurafenib)

Pharmacocinétique
Le vemurafenib présente une variabilité interindividuelle élevée ce qui
justifie son STP
• Cmax à J14 (équilibre) : 56,7 ± 21,8 μg/mL
• Vd: chez les patients atteints d’un mélanome métastatique est estimé à
91 L (variabilité interindividuelle de 64,8 %).
• Métabolisé par CYP3A4 (= interactions médicamenteuses ++)
• T1/2: 52 heures Concentration thérapeutique
▪ <50mg/L:inefficacité
▪ 50-100mg/L:efficacité
▪ >100mg/L:toxicité
Exemples STP des inhibiteurs de tyrosine kinase (Vémurafenib)

Vemurafenib chez l’enfant ?


Indication (hors-AMM): traitement de l’histiocytose langerhansienne portant
une mutation BRAF V600 (d’origine inconnue à ce jour)

Traitement classique lourd : chimiothérapie (vinblastine), corticothérapie, une


greffe dans certains cas (atteinte multi-organes)
Données pharmacologiques dans cette population : Inconnues

1 ère Etude observationnelle internationale Avant traitement par VMF

▪ 54 patients de 12 pays (Europe, Afrique du Nord, Russie…)


▪ VMF à 20 mg/kg/j
▪ Etude PK complète([AUC], Cmin, Cmax, Tmax) chez 18 patients
▪ Sept temps de prélèvement: J1 et J14 (T0-T2-T4-T6-T8-T10-T12 (h)
▪ Plusieursdosages résiduelschez 4 patients
Exemples STP des inhibiteurs de tyrosine kinase (Vémurafenib)
RT: 0.00 - 10.01 SM: 5G
3.24 NL: 9.67E5
100
m/z=
254.70-255.70 F:
90 + c ESI SRM ms2
vemurafenib


490.200

Préparation de l’échantillon (10 µL) : précipitation des protéines (ACN/H2O)


80 [255.199-255.201]
MS cq80
70

Relative Abundance
60

50


40

Centrifugation (10 min at 14000 rpm) 30

20

10
0.37 0.72 1.17 1.67 2.04 2.44 2.82 4.06 4.31 4.61 5.34 5.56 5.94 6.21 6.96 7.41 7.71 8.15 8.45 9.07 9.32 9.80
0


3.22 NL: 8.39E5

Analyse par LC-MS/MS (5 min)


100
m/z=
382.80-383.80 F:
90 + c ESI SRM ms2
490.200
80 [383.299-383.301]
MS cq80
70

60

50

40

30

20

10
0.37 0.90 1.47 2.09 2.64 3.94 4.24 4.61 4.79 5.41 5.79 6.38 6.68 6.88 7.48 7.71 8.25 8.53 9.10 9.27 9.45
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Time (min)

Chromatogramme de VMF

Therapeutic range

1. Réponse partielle chez 3 patients ([VMF]p < 10 µg/mL


(complète quand la dose ajustée 11<[VMF]<23 µg/mL
2. Effets indésirables si [VMF]> 30 mg/L (n=3)
Exemples STP des inhibiteurs de tyrosine kinase (Vémurafenib)

Vemurafenib
Intérêt majeur du suivi thérapeutique pharmacologique

Published at jco.org on September 12, 2019


DOI https://doi.org/10. 1200/JCO.19.00456
I. Suivi Thérapeutique Pharmacologique (STP)
II. Recherche de toxiques
A. Clinique: intoxications, addiction, médecine de travail,….etc
B. Médicolégale: recherche de cause de mort, soumission chimique, accident
de la route…etc
Principaux toxiques

Toxiquesmédicamenteux Toxiques non médicamenteux

– Paracétamol – Monoxydede carbone(CO), MeOH, EG


– Li – Éthanol
– Salicylés – Stupéfiants
– Colchicine – Cannabis
– Digoxine – Cocaïne
– Benzodiazépines – Amphétamines
– ATD – Opiacés
– Barbituriques – Nouveaux produits de synthèse (NPS)
Toxiques médicamenteux Paracétamol
▪ Spécialités
– Doliprane®, Efferalgan® …
– Diantalvic®, Fervex®, Actifed® …
▪ Épidémiologie
– Automédication
– Erreur de dosage chezl’enfant
– Intoxication volontaire
▪ Métabolisme ▪ Stocks hépatiques en glutathion limités ➔en cas de surdosage aigu
– Parvoie oxydative avec formation d’un (10 à 15 grammes chez l’adulte et 100 mg/kg chez l’enfant) :
métabolitetoxique(N-acétyl-para- accumulation du métabolite toxique →nécrose hépatique aiguë
benzoquinone-imine), (tardive) potentiellement mortelle
– Ce métaboliteestrapidementneutralisé ▪ Chez les patients présentant un déficit en glutathion (dénutris,
par conjugaison avec le glutathione alcoolodépendant, femme enceinte) et chez les patients
hépatocytaire. traités par inducteurs enzymatiques (rifampicine,
phénobarbital, carbamazépine, phénytoïne) la dose toxique
est abaissée à 5 grammes.
Heard K., N Engl J Med2008;359
Toxiques médicamenteux Paracétamol
Tableau clinique de l’intoxication : NomogrammedePrescott
Phase Durée Symptômes
Douleurs abdominales, nausées,
I 0.5 – 24 h
vomissements,
malaise, somnolence
II 24 – 48 h Nécrose hépatique

Hépatotoxicité, ictère, troubles de la


III 3–5j
coagulation, hypoglycémie, encéphalopathie,
coma, décès… – H4> 200 mg/L; H12 > 30 mg/L : Risque
d’hépatite fulminante
Si l'atteinte n'est pas majeure, la normalisation des facteurs
hépatiques se fait en cinq jours. – H4< 150 mg/L; H12 < 25 mg/L ➔ Pasde
risque
Traitement : neutralisation du métabolite hépatotoxique par
un antidote: la N-acétylcystéine (Mucomyst, Fluimicil), – Première évaluation de la toxicité (f°
hépatique) à H4 puistoutes les 4h
précurseur du glutathion et donneur de radicaux thiols: R ---
SH Nomogramme De Rumack-Matthew
https://www.hopitox.com/
Toxiques médicamenteux Lithium
– Thymorégulateur indiqué dans les états d’excitations maniaques , troubles bipolaires ou de
schizophrénie (Theralite®, libération immédiate ou prolongée LP)
– Etat d’équilibre atteint au bout d’une semaine ▪ Absorption complète
– STP obligatoire car : ▪ Effet rebond par redistribution du Li+
▪ Index thérapeutique étroit du secteur cellulaire vers le secteur
▪ Variabilité inter-individuelle de PK +++ extracellulaire.
▪ Possible intéraction médicamenteuse ▪ Élimination 100% rénale
▪ Bonne corrélation entre concentration-effet ▪ t ½ variable : 12-45h
– Répartition érythrocytes/plasma = 0,3 – 0,4 ▪ ITR: P (0.5-0.8 mmol/L)/Ery: 0.2-0.4
– C° érythrocytaire : P (0.8-1.2) /Ery: 0.3-0.6 (LP)
▪ meilleur reflet des effets toxiques (surtout neurologiques) que la C° plasmatique (interet
pronostique) (Li eryth > 0.6 → toxicité)
▪ Déceler une mauvaise observance (C° plasmatique normale, C° erythrocytaire très basse)

Méthodes de dosage = SAA (flamme)


Attention tube de prélèvement
Toxiques médicamenteux Salicylés
– Acide acétylsalicylique (Aspirine®, Aspegic®,Kardegic®…)
– Antalgique, antipyrétique, anti-inflammatoire,antiagrégant plaquettaire
Symptômes Concentration

Asymptomatique < 450 mg/L

Toxicité légère Nausée, gastrite, hyperpnée légère 450 – 650 mg/L

Hyperpnée, hyperthermie, sueurs,


Toxicité modérée déshydratation, léthargie, 650 – 900 mg/L
excitation possible
Coma, convulsions, œdème
Toxicité sévère respiratoire, dépression 900 – 1200 mg/L
respiratoire, collapsus
cardiovasculaire

Toxicité létale Coma, décès > 1200 mg/L Nomogramme de Done

– Concentration plasmatique = facteur pronostique


– Gravité chez l’enfant +++ (dose > 100 mg/kg)
Toxiques médicamenteux
Colchicine Digoxine
• Propriétés • Surdosage
– Intoxication rare mais grave – Arythmie cardiaque, troubles digestifs
– Atteinte multiviscérale et neurologiques
– Facteurs pronostiques péjoratifs : – Hyperkaliémie
• Dose ingérée > 0,8 mg/kg
• Dosage
• Leucocytose > 18 G/L à H48
• TP < 20 % à H24 – Attention aux digoxine-like
endogènes (femme enceinte,
• Diagnostic positif = dosage nouveau-né ) → surestimation
plasmatique ! • Antidote : Digibind - attention, plus de STP
possible pdt 3-4 j après l’antidote.
(mol. photosensible)
Toxiques médicamenteux Benzodiazépines
• Épidémiologie
– Médicaments les plus
prescrits (anxiolytiques) Benzo Benzo Benzo
– 25 – 30 % de consommateurs « FORTES » « FAIBLES » « LIKE »
réguliers
• Oxazépam • Clonazépam • Zolpidem
– 60 % des intoxications
• Diazépam • Flunitrazépam
• Zopiclone
• Classification • Clobazam • Témazépam
– Benzodiazépines « FORTES » • Prazépam • Alprazolam
– Benzodiazépines « FAIBLES » • Nordazépam • Bromazépam
– Benzodiazépines « LIKE »

POSITIF NEGATIF NEGATIF


– Antidote spécifique : Flumazénil(Anexate®)
Dépistage
Toxiques médicamenteux Antidépresseurs tricycliques

• Spécialités: plusieurs
• Interprétation
– Imipramine (Tofranil®)
– Les ADT sont bien détectés par les tests immunochimiques
– Clomipramine (Anafranil®)
• Épidémiologie – Réactions croisées avec les phénothiazines
– 17% des intoxications en
réanimation – Antidépresseurs non tricycliques non détectés (Paroxétine = Deroxat®;
– Intoxications souvent très Fluoxétine = Prozac®…) : Une réponse négative n’exclut pas une prise
graves d’antidépresseurs
– Levée d’inhibition en début
de traitement = risque de
suicide
Toxiques non médicamenteux Ethanol
▪Toxicité : effets bien corrélés aux concentrations sanguines
▪ Toxique le plus banal (11,5 l EtOH pur/an/hab contre
26 en 1961) ▪ Infraclinique (<0,3 g/l)
▪ Pharmacocinétique ▪ Euphorie (0,3-1,0 g/L),
▪ Absorption par diffusion passive ▪ Ebriété (1,0-2,0 g/L), augmentation des temps de
▪ Distribution rapide ( 0,6-0,7 L/Kg mais var.
réaction, troubles visuels, surestimation des capacités,
interindividuelle)
▪ Métabolisme : hépatique à 90-95 % : excitation et incoordination mortice
-Oxydé en acetaldehyde (ADH) Ivresse (1,5-3,0 g/L), troubles neurosensoriels nets,
-Acétaldéhyde oxydé en acétate (acétaldéhyde
DH) démarche, ébrieuse, désorientation, troubles visuels nets,
▪ Elimination : baisse alcoolémie = 0,15 à 0,20 g/l/h exacerbation des réactions émotionnelles, propos
incohérents et confusion mentale
▪ Stupeur (2,5-4,0 g/L),
▪ Coma (3,5-5,0 g/L),

▪ Prélèvement Sang (fluorure, pas d’alcool pour désinfecter) ▪ DC (>5,0 g/L)

▪ Dosage Législation
▪GC-FID : méthode de réf. - 0,5 <Infraction< 0,8 g/L
▪Enzymatique (ADH) : moins sensible et moins spécifique. - Délit si > 0,8 g/L
Toxiques non médicamenteux Monoxyde de carbone
Combustion incomplète (bois, butane, charbon, • 0,1% CO dans air : DC en 1 heure
essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane) • 1% CO dans air : DC en 15 minute
Circonstances : incendie, suicide (échappement • 10% CO dans air : DC immédiat
voiture), involontaire (installations vétustes, Demi-vie de l’HbCO :
mauvaise évacuation..etc.) - 5 heures en air ambiant
▪ Propriétés - 1 heure 30 min en O2 pur à 1 ATM
– Rapide diffusion dans l’air - 35 min en O2 pur à 2 ATM
– Agit comme un gaz asphyxiant en se fixant sur - 22 min en O2 pur à 3 ATM
l’hémoglobine HbCO (+ autres protéines : Dosage
myoglobine, cytochrome…) Dosage HbCO (Hémoxymètre)
Intoxications Seuil de positivité retenu > 10%
– Aiguës (incendie et suicide) : vertiges, perte de
connaissance, impotence
Interprétation
musculaire, coma puis décès
– Non fumeur : HbCO : 0,4 – 0,7%
– Chroniques (involontaires) : maux de tête, nausées,
– Fumeur : HbCO : 5 – 7%
vomissements, confusion mentale (peu spécifiques,
– Intoxication aigüe > 15 – 20%
difficile à identifier)
Toxiques non médicamenteux Cannabis
• Épidémiologie • Fenêtre de détection urinaire (THC-COOH)
– 1ère substance illicite consommée – Consommateur occasionnel : 2 semaines
– Consommation surtout chez les plus – Consommateur régulier : 1-90 jours
jeunes (> 30% des 17-18 ans) • Interprétation
• Molécule, présentation – POSITIVITE : ne signifie pas être sous
– Tétrahydrocannabinol = THC l’emprise de la drogue (présence de THC-
(pharmacologiquement actif) COOH)
– Résine, herbe, huile, graine – Seule la présence de THC/11-OH-THC dans le
sang peut l’affirmer.
Métabolisme : 2 métabolites majeurs Dans les cheveux : 2 molécules à rechercher
- 11-OH-THC (actif) : marqueur en plus du THC :
d’exposition récente (< 24h) - CBD (cannabidiol) : actif mais pas d’activité
- THC-COOH (inactif) psychotrope
- CBN (cannabinol) : composé secondaire
inactif
Toxiques non médicamenteux Cocaïne
• Épidémiologie
• Fenêtrede détectionurinaire
– 2ème substance illicite la plusconsommée
• Cocaïne: 24h
– 3,9 % des 26 - 44 ans
• Métabolites :48-72h
– Milieux festifs
• BZE (benzoylecgonine)
• Molécule • EME (ecgonine methylester)
– Cocaïne chlorhydrate • Interprétation
– Cocaïne base = crack
• Présencedes metabolites seulsdans les
• Présentation urines : prisede cocaine dans les 2-3 j
– Voie orale : feuilles (Amérique latine)
– Voie inhalée : sniff (mode récréatif) précédantle prélèvement
– IV (polytoxicomanes) • Si + cocaine : prisedans les 24h

• Cocaethylène: cocaine + alcool


Toxiques non médicamenteux Amphétamines
• Molécules • Fenêtre de détection urinaire
– Licites : Ephédrine,Pseudoéphédrine
– 48-72h (MDMA)
– Illicites :Amphétamine (speed), Metamphétamine
(cristal, ice…), MDMA (ecstasy) … • Interprétation
– Voies d’administration : orale, inhalée,IV – POSITIVITE : pas de différence entre licites
et illicites
• Épidémiologie – Confirmation par LC-MSMS indispensable
– 1,9 % des 15 - 34 ans
– Milieux festifs
Toxiques non médicamenteux Opioïdes
• Epidémiologie Opiacés illégaux Antalgiques opioides
– Utilisation commeanalgésiques – Méthadone
– Héroïne
– Détournement par les toxicomanes – Tramadol
(Codéine, Neocodion®) – Fentanyloïdes
– Buprénorphine
– Population masculine de plus de 30ans Opiacés légaux
– Fentanyl
– Mode d’administration : VO,IV, inhalation
– Morphine
– Antidote spécifique =naloxone – Codéine
– Pholcodine

Difficulté d’interprétation des dépistages des opioïdes


◆ Prise d’HEROINE ◆ Prise de Méthadone
◆ Prise de MORPHINE ◆ Prise de Buprénorphine
◆ Prise de CODEINE ◆ Prise de fentanyl
◆ Prise de PHOLCODINE

POSITIF NEGATIF
Toxiques non médicamenteux Opioïdes
Difficulté d’interprétation des dépistages des opioïdes liée au métabolisme

Héroine 6-MAM
(DiacétylMorphine) (6 monoacétylmorphine)
Acetylcodeine

Thebaine

Codéine Morphine

Opium Morphine-
Glucuronides
PHOLCODINE
Laudanosine
Toxiques non médicamenteux Opioïdes

Graines de pavot présentes sur du pain anormalement contaminées aux


alcaloïdes de l’opium en France: Implication en médecine de Travail

Toxicologie Analytique et Clinique


Toxiques non médicamenteux Opioïdes
Difficulté d’interprétation des dépistages des opioïdes liée au métabolisme
Application
Graines de pavot présentes sur du pain anormalement contaminées aux
alcaloïdes de l’opium en France: Implication en médecine de Travail

Observation: des employés travaillant sur des postes à risque dans une société de transport
contrôlés positifs aux opiacés (suspendus) suite à des dépistages urinaires prétendaient ne rien
consommer d’autres que des sandwichs aux graines de pavot.

Etude : 11 personnes ont participé. Six ont ingéré une baguette entière aux graines de pavot, et 9 un
sandwich avec ces graines provenant de 2 boulangeries (Paris, Versailles)

Design: mesure des concentrations par LC-MS/MS


Urine : recueil jusqu'à 18h après ingestion des baguettes et 48h suivant l’ingestion des sandwichs,
Salive : recueil jusqu’à 10h
Plasma : jusqu’à 3,5h chez un sujet après ingestion d’un sandwich.
Toxiques non médicamenteux Opioïdes
Difficulté d’interprétation des dépistages des opioïdes liée au métabolisme
Application
Graines de pavot présentes sur du pain anormalement contaminées aux
alcaloïdes de l’opium en France: Implication en médecine de Travail
Résultats:
▪ Ingestion d’une baguette: toutes les urines étaient positives pendant les 18heures du recueil,
[Concentrations maximales moyennes (H4) : 2800 ng/mL de morphine totale et 700 ng/mL de
codéine totale.
▪ Ingestion d’un sandwich:
▪ Urines: toutes positives en morphine totale jusqu’à 18h [Concentrations maximales moyennes
(H4) : 1800 ng/mL de morphine totale et 360 ng/mL de codéine totale.
▪ Plasma : concentrations de morphine entre 18 et 19 ng/mL, soit des concentrations actives
pharmacologiquement = équivalent de 4 mg de morphine (1/2 comprimé), soit 4 000 µg.
(l’autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) fixe le niveau de sécurité à 10 μg de
morphine et de codéine par kilo de poids corporel)
Toxiques non médicamenteux Opioïdes
Difficulté d’interprétation des dépistages des opioïdes liée au métabolisme
Application
Graines de pavot présentes sur du pain anormalement contaminées aux
alcaloïdes de l’opium en France: Implication en médecine de Travail

Discussion:
▪ Conséquence majeures dans un cadre médicolégal (conduite sous l’influence de drogues) ou dans
un cadre de médecine d’aptitude, mais également pour la santé des populations.
▪ La recherche de thébaine devrait être réalisée systématiquement lors de la recherche d’opiacés
dans le sang, les urines et la salive afin de discriminer une prise de graines de pavot d’une prise
d’héroïne.
Toxiques non médicamenteux Nouveaux Produits de Synthèse (NPS)
NPS : Legal Highs, Research Chemicals (Rc), Spice, Designer drugs…

Cannabinoïdes Cannabinoïdes de
naturels synthèse
THC HU-210

Amphétamine Amphétamines Cathinones


Méphédrone (4-MMC)

Opioïdes Nouveaux opioïdes de


synthèse (NOS) 3-fluorofentanyl
Fentanyl

Benzodiazépines Benozdiapines de
synthèse (DBZD)
Clonazépam Clonazolam 58
Toxiques non médicamenteux Nouveaux Produits de Synthèse (NPS)

NPS : Caractéristiques

1. Large groupe : > 1000 composés rapportés par 134 pays (2009-2021)

2. Difficulté de regulation (non listés comme stupéfiants, achat sur internet, marché fluid)

3. Prix faible et abordable (ex : prix moyen 10 £/g vs 70 £/g pour cocaine)

4. Etudes declaratives biaisées (méconnaissance, étiquetage, adulteration…)

5. Non détectés par les techniques de criblages classiques


Number of NPS on the market (in red) and those
under international control (in purple)
6. Demie-vie d’élimination souvent courtes

7. Données pharmacologiques et toxicologiques manquantes


https://www.unodc.org/res/wdr2022/MS/WDR22_Booklet_4.pdf

59
Toxiques non médicamenteux Nouveaux Produits de Synthèse (NPS)

En France
Entre 2007 et 2014, le nombre
d’identifications de NPS était en constante
augmentation.
Depuis 2015, ce nombre recule mais reste
important.
Au total, 222 NPS ont été recensées jusqu’à
2018.
Nombre d’identification de NPS en France par classe chimique entre 1998 et 2020

60
ETUDES DE PREVALENCE

29% (2012-2017)
USA
32,5% (Palamar et al. 2016)
Poland
10,6% (Adamowicz et al. 2016)

Italy
7,8% (Salomone et al. 2016)

37%
Switzerland
(Rust et al. 2012)
▪ 939 hair samples collected (2012-2021) (ICU, Addiction, forensic,
other)
▪ 288 NPS cases (prevalence = 31%)
▪ 51 NPS detected
▪ 1551 times (several segments = repeated exposure)
Male (68%), Female (32%), median age = 30

NPS 31% AMP 34% COC 42% OPI 51%


I. Suivi Thérapeutique Pharmacologique (STP)
II. Recherche de toxiques
A. Clinique: intoxications, addiction, médecine de travail,….etc
B. Médicolégale: recherche de cause de mort, soumission chimique, accident
de la route…etc
Toxicologie médicojudiciaire Soumission chimique

Administration substances psychoactives à l’insu d’une personne ou sous la menace à des


fins délictueuses ou criminelles
- Effets recherchés : - Produit idéal
- Rendre la victime semi consciente - Actif à faible dose (détectabilité!)
ou inconsciente - Soluble en milieu aqueux (boisson)
- Avoir un effet amnésique - Sans goût
antérograde - Effets rapides (détectabilité!),
- But : amnésie des faits
- Agression sexuelle, viol
- Vol - Mode d’administration = boisson
- Sédation des enfants, personnes âgées (café, jus de fruits, bière, alcools
- Perte du jugement (signature de divers)
chèques)
III. Toxicologie médicojudiciaire Soumission chimique
Produits utilisés
Enquète ANSM 2016:
1. Benzodiazépines : en tête le zolpidem, l’alprazolam et le bromazépam. D’autres : clonazépam,
flunitrazépam
(amnésie rétrograde, effets et élimination rapide de quelques heures)
1. Sédatifs divers: doxylamine et hydroxyzine
2. Autres médicaments :
1. Neuroleptiques (chlorpromazine, lévomépromazine) Les produits stupéfiants et l’alcool
2. Anti-H1 (alimémazine, niaprazine…etc.) sont le plus souvent des facteurs de
3. Atropine vulnérabilité chimique, souvent
3. Substances non médicamenteuses consommées volontairement par la
1. MDMA victime, appelés parfois soumission
2. Cannabis (Vulnérabilité) par «étourdissement ou ivresse »
3. Cocaine De plus, l’alcool et le cannabis
4. GHB (amnésie, effets et elimination rapides) potentialisent les effets sédatifs des
5. Alcool produits
III. Toxicologie médicojudiciaire Soumission chimique
Problèmes posés

- Drogue donnée à faible dose, une seule fois

- Médicaments prescrits également en


thérapeutique

- Demi-vie souvent très courte

- Techniques analytiques employées non adaptées (manque de sensibilité, spécificité)

-Délai pour porter plainte ou visite aux urgences est souvent important : plusieurs heures à
plusieurs jours→ Prélèvements souvent tardifs, difficile de mettre en évidence les substances :
Intérêt du cheveux
III. Toxicologie médicojudiciaire Soumission chimique
Cheveux : 2 types de prélèvements possibles
Prélèvement immédiat : (avec sang et/ou urines) : A. délai < 3 jours : 3 prélèvements obligatoires
permet de déterminer l’usage chronique d’une - Sang sur fluorure et EDTA (évite formation
molécule retrouvée dans le sang et/ou l’urine. GHB) : 3 tubes de 10 ml
Si molécule présente dans sang et/ou urine et - Urines (type ECBU) : 2 flacons de 30 ml
absente du cheveux : en faveur d’une prise unique. - Cheveux orientés : 1 mèche
Prélèvement différé : (3-5 semaines après les faits) B. délai > 3 jours
si délai important entre faits et plainte : permet - Cheveux orientés : 3-4 mèches = prélèvement
d’identifier une prise au moment des faits différé
(correspond au 1er cm le plus proche du cuir Analyse rapide, sinon congeler sang et urines,
chevelu). cheveux à température ambiante
Prélèvement systématique, analysés ou pas….
III. Toxicologie médicojudiciaire Soumission chimique

Nécessité de la LC-MS/MS
Étude expérimentale sur 6 volontaires sains

- Ingestion d’une dose de lorazépam, bromazépam, flunitrazépam, clonazépam,


zolpidem et zopiclone
- Urines collectées de 15 min à 4 jours
- Recherche et dosage par immunoanalyse, LC/DAD, GC/MS et LC/MS/MS

Résultats :
- Immunoanalyse: aucune détection sauf ELISA (env.48h). Négatif pour zopiclone et zolpidem
- LC/DAD : + entre 12-24 h. Lorazépam ND
- GC/MS : + entre 12-96h. Zopiclone ND

- LC/MS/MS : tous + pendant 4 jours


III. Toxicologie médicojudiciaire Soumission chimique

Cas n°1 : Prélèvement immédiat


• Un médecin se rend au domicile d’une patiente vers 13h pour crised’angoisse
– Traitement habituel : Oxazepam (Séresta®) et citalopram (Séropram®)
– Lui donne quelques gouttes de diazepam (Valium®)
– Une amie passe dans la soirée et trouve la patiente totalement somnolente,
sans souvenir
– Lui demande de porter plainte
– Prélèvement de sang, urines et cheveux à 3h du matin (14h après prise présumée)
Résultats de l’analyse sanguine et urinaire
– Stupéfiants : non détectables (ND) – Citalopram (Séropram®) : Sang = 86 ng/ml, urines
– Alcool : Sang = 1,28 g/l, urines = 1,79 g/l =1008 ng/ml
– Oxazépam (Séresta®) : Sang = ND, urines = 132 ng/ml
– GHB : Sang = 0,60 mg/l, urines = 0,3 mg/l
En plus : 7-amino-flunitrazépam : sang = 3 ng/ml ; urine = 43 ng/ml
III. Toxicologie médicojudiciaire Soumission chimique

Cas n°1 : Prélèvement immédiat (cheveux)

Oxazépam (Seresta)
Pas de flunitrazepam ou 7-aminoflunitrazépam
Scalp Extrémité
– Patiente non consommatrice de
Segment A B C D
flunitrazépam
pg/mg 148 96 100 283 – Confirme l’exposition unique révélée par
analyse sang/urines
Exposition répétée (chronique) = Traitement
III. Toxicologie médicojudiciaire Soumission chimique

Cas n°1 : L’enquète a révélé une découverte d’un objet


III. Toxicologie médicojudiciaire Soumission chimique

Cas n°2 : Prélèvement différé


- 1.5 cl de vodka
• Chanteuse intérimaire du spectacle
- 1.5 cl de gin
– Animatrice de soirées durant une croisière
- 1.5 cl de rhum blanc
– Contre partie : profite croisière avec invités - 1.5 cl de liqueur d'orange
– 3ème jour: soirée avec amis et personnel navigant (triplesec,cointreau,grand marnier)
– Copine : 3 Ti’punch + 1 « Long Island » offert - 1.5 cl de tequila
- 1 cl de jus de citrons
- 3 cl de cola
– Comportement « bizarre »
– Souvenir jusqu’à 2h puis trou noir
– Réveil à 11h30 dans cabine du barman, traces de vomissures sur ses vêtements
– Voit le médecin du bateau, qui ne peut rien faire et lui conseille de faire un
prélèvement à leur arrivée, puis se rétracte
III. Toxicologie médicojudiciaire Soumission chimique

Cas n°2 : Prélèvement différé


• Chanteuse intérimaire du spectacle
– Retour à terre : découvre sur internet la possibilité d’analyser les cheveux:
– Porte plainte
– Se présente au laboratoire 4 semaines et 3 j après les faits présumés
– 3 mèches sont prélevées de 15 cm chacune
– Analyse de 4 segments de 2 cm chacun à partir de la racine
Méthode
– Recherche et dosage des stupéfiants non demandée par le juge
– GHB non plus car non pertinent (trou noir de 9 h)
– Technique soumission chimique : 30 benzodiazépines, métabolites et
apparentés + 19 hypnotiques ou sédatifs pouvant être utilisés dans la
soumission chimique - LC/MS/MS
III. Toxicologie médicojudiciaire Soumission chimique

Zolpidem Hydroxyzine

Segments 1 (date des faits 2 3 4


présumés)
Zolpidem 1,0 0 0 0
Hydroxyzine 5,1 2,9 0 0
III. Toxicologie médicojudiciaire Soumission chimique

Cas n°2 : Prélèvement différé


Administration unique dans les 2 mois de zolpidem et d’hydroxyzine
Analyse des vomissures

Résultat : Administration unique dans les 2 mois précédant le


prélèvement de zolpidem et d’hydroxyzine, forcément le jour des faits
III. Toxicologie médicojudiciaire Chemsexet soumission chimique
Contraction de ≪ Chemicals ≫ & Sex
MILESTONE
Usage de substances psychoactives (SPA) en context sexuel « plans chems », «01plans slam », « plans
planants »
MILESTONE 02
SLAM: si injection de drogues Soumission chimique aux NPS
• Mr X (44 ans) HSH a passé la nuit dans une boite de nuit gay.
Après consommation d’un verre, il a eu une amnésie (trou noir) et
ne se rappelait que vaguement de 2 hommes le forçant à avoir un
rapport sexuel malgré son refus, et était incapable de s’y opposer.
• Quelques heures plus tard, il s’est réveillé nu dans sa chambre et
a eu plusieurs flashes où les deux hommes abusaient de lui.
• Après 2 semaines, il a décidé de porter plainte contre X. Deux
mèches de cheveux ont été prélevées et envoyées à notre
laboratoire pour recherche des substances de la soumission
chimique (GHB, BZD, z-drugs, NLP, anti-H1, atropine,
scopolamine, kétamine….etc) parmi d’autre SPA de type NPS.
• Un segment de 1 cm (période des faits présumés) et 2 segments de
2 cm ont été analysés par LC-MS/MS. GHB a été recherché par
GC-MS sur 10 segments de 0,5 cm de la 2e mèche
Slam et chemsex, les risques du plaisir ou le plaisir des risques
III. Toxicologie médicojudiciaire Chemsexet soumission chimique
Résultats
MILESTONE 01

MILESTONE 02

Chromatogram du segment A Chromatogram du segment B Profile d’exposition du patient dans


(Période des faits présumés) (Période avant les faits présumés) les 5 mois précédant les faits
III. Toxicologie médicojudiciaire Chemsexet soumission chimique
Merci pour votre attention

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