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Chapitre 4 : Choix économique d’un

moyen de transport

1. Sélection d’un moyen de transport

2. Modélisation du coût d’expédition d’un chargement

3. Sélection d’un mode de transport public


1. Sélection d’un moyen de transport
Lorsqu’on veut choisir un moyen de transport (mode, transport public vs.
flotte achetée vs. flotte louée, livraison directe vs. groupage...) parmi un
ensemble de solutions possibles, les coûts suivants doivent être pris en
compte pour toutes les options envisagées :

 Les coûts d’expédition :


Nécessaires pour déplacer les produits dans l'espace entre les origines et
les destinations. Ces coûts dépendent de qui relève la responsabilité du
coût de toutes les étapes (chargement chez l'expéditeur, livraison au port
d'embarquement, assurances, manutention à l'embarquement, transport,
manutention au débarquement...) selon les responsabilités définies dans
les contrats.
1. Sélection d’un moyen de transport

 Les coûts d’opération :

Nécessaires pour déplacer les produits à l'intérieur des installations


(usine, terminal de transbordement, entrepôt…)

Seulement les coûts d'opération qui ne sont pas identiques pour tous
les moyens de transport envisagés doivent être considérés.
1. Sélection d’un moyen de transport

 Les coûts d’immobilisation :


Nécessaires pour garder les produits dans le temps, en tenant compte
des stocks en transit, ainsi que des stocks de sécurité de l'expéditeur
et du destinataire (s'ils sont tous les deux sous le contrôle de
l'entreprise) qui sont affectés par la décision de transport (c.-à-d. le
coût d'immobilisation pendant que les produits attendent d'être
transportés ou consommés).

 Les coûts d’investissement :

Nécessaires pour implanter le moyen de transport (ou le loyer de


ces investissements).
1. Sélection d’un moyen de transport

La complexité des calculs à faire dépend de plusieurs facteurs :


- la partie du réseau de transport qui est sous le contrôle de
l'entreprise et les étapes qui sont sous sa responsabilité ;
- le type de système de planification et contrôle des stocks et de la
production utilisé (en particulier si la planification de la
production et des transports est indépendante ou synchronisée) ;
- la nature de l'information disponible (coûts, demande et délais
déterministes ou stochastiques) ;
- la complexité du réseau de transport considéré ;
- l'utilisation du moyen de transport pour un ou pour plusieurs
produits.
1. Sélection d’un moyen de transport

Dans le contexte de partenariat et de forte compétition qui


prévaut actuellement, il est souvent plus adéquat de minimiser
l'ensemble des coûts de la chaîne logistique, même s'ils ne sont
pas tous sous la responsabilité de l'entreprise. Cette approche
revient à maximiser les profits de l'entreprise et elle donne de
meilleurs résultats à long terme. Si on inclut seulement nos
coûts, on crée des problèmes à nos partenaires. En incluant tous
les coûts, on offre des conditions intéressantes aux partenaires
et on peut ainsi améliorer notre part de marché et nos profits.
2. Modélisation du coût d’expédition d’un chargement

Les coûts d’expédition d’un chargement de marchandises ne sont


pas linéaires car ils reflètent les économies d’échelle que
l’industrie peut réaliser en transportant de plus grosses charges.
Les fonctions de coût sont en général linéaires par partie : elles
sont formées d’une série de marches avec des pentes de plus en
plus faibles à mesure que l’on se déplace vers la droite, c.-à-d.
que la taille des chargements augmente.
2. Modélisation du coût d’expédition d’un chargement
Les économies d’échelle peuvent être modélisées efficacement par
une fonction exponentielle. Une approximation des tarifs des
transporteurs publics est généralement obtenue en utilisant la
fonction exponentielle :
ce = ca + cd d + cv Q = cf + cv Q (1)
Où :
ce : coût d’expédition de la cargaison de l’origine à la destination.
ca : coût d'arrêt (indépendant de la distance à parcourir et du
contenu du chargement) encouru à cause de l'affectation d'un
véhicule à un voyage et, en particulier, à cause du temps perdu au
départ et à l'arrivée ;
d : distance aller-retour entre l’origine et la destination.
cd : coût de la distance (indépendant du contenu du véhicule). C'est
le coût (chauffeur, essence, usure...) par kilomètre parcouru ;
2. Modélisation du coût d’expédition d’un chargement

ce = ca + cd d + cv Q = cf + cv Q (1)

Où :
Q : taille de la cargaison (en unités, kg...).
cv : coût de charge (indépendant de la distance parcourue)
encouru pour chaque article inclus dans le véhicule
(chargement et déchargement de l'article et manutention
dans le véhicule).
2. Modélisation du coût d’expédition d’un chargement
L’interprétation de ce modèle n’est pas toujours évidente et son
utilisation peut mener à des modèles non linéaires difficiles. Une
approximation plus simple des tarifs des transporteurs publics, pour
une plage de taille de cargaison donnée, est généralement obtenue
en utilisant la fonction linéaire illustrée à la figure 1, soit :

Fig. 1 : Approximation linéaire des coûts d’expédition


2. Modélisation du coût d’expédition d’un chargement

La relation (1) peut aussi être utilisée pour caractériser les prix
de revient des voyages point à point effectués avec une
flotte privée. Si on n'a pas des transports point à point, mais
plutôt des routes avec arrêts multiples, les coûts peuvent
être modélisés en utilisant la relation modifiée suivante :

ce = ca (n+1) + cd d + cv Q (2)

Où :
n = nombre d'arrêts en cours de route.
2. Modélisation du coût d’expédition d’un chargement

Dans ce cas, Q correspond à la charge au départ, plutôt qu'à la


quantité d'articles Qi livrés/ramassés aux arrêts i = 1,..., n, et d
correspond à la longueur de la route parcourue et non à la
somme des distances point à point di entre l'origine et chacun
des arrêts. Ces distinctions sont illustrées à la figure 2.

La distance d dépend évidemment de la route choisie pour faire la


livraison. Il est aussi possible que la quantité Q à livrer
nécessite plus qu'un véhicule.
2. Modélisation du coût d’expédition d’un chargement

Fig. 2 : Distances point à point et tournées


2. Modélisation du coût d’expédition d’un chargement

Exemple : supposons qu’on doit expédier des marchandises par


camion, chez un client qui est situé à 700 kilomètres de notre
entreprise. On sait que les chargements ne pèseront jamais moins
que 5 000 Kg et jamais plus que 35 000 Kg. Le coût d’expédition
varie en fonction de Q comme suit :

Coût d'expédition
Cargaison Q (1000 Kg)
Ce (en 1000 DT)
5 0,52
8,75 1
10 1
14 1,4
20 1,4
25,5 1,8
30 1,8
33 28/01/2014
2
2. Modélisation du coût d’expédition d’un chargement

On veut trouver une approximation linéaire adéquate pour cette


fonction:
Coût d'expédition ce (en 1000 DT)
2,5

1,5
y = 0,0461x + 0,5214
1

0,5

0
0 5 10 15 20 25 30 35
2. Modélisation du coût d’expédition d’un chargement

La valeur ainsi obtenue pour la constante (cf) de la fonction


linéaire estimée est 0,521 et celle du coefficient (cv) de la
variable dépendante est 0,046.

L’approximation linéaire de notre fonction de coût est donc :

ce = cf + cvQ = 0,521 + 0,046Q


3. Sélection d’un mode de transport public

Supposons, dans un premier temps, que l’on veut choisir un


mode de transport public pour transporter, sur une base
régulière, des produits fabriqués dans une usine vers un
entrepôt situé dans une région relativement éloignée.
3. Sélection d’un mode de transport public

Ceci pourrait être le cas d’un manufacturier qui doit transporter


certains des produits qu’il fabrique vers un entrepôt à partir
duquel il dessert le marché correspondant.

Supposons que :

- l'expéditeur et le destinataire font tous les deux partie de la


même entreprise ;

- la demande et les délais de livraison sont connus et constants ;


3. Sélection d’un mode de transport public

Supposons que :

- l'usine produit juste-à-temps à un taux constant et la


planification de la production est synchronisée avec celle des
transports, c.-à-d. que les produits sont expédiés dès que la
fabrication d'un lot est terminée;

- les moyens de transport public envisagés peuvent être utilisés


sans aucun investissement initial et ils ont les mêmes coûts
d'opération.
3. Sélection d’un mode de transport public
3.1. Modélisation du coût

Pour formaliser l’approche qui doit être utilisée pour analyser ce


problème, nous allons utiliser la notation suivante :

x = demande par période (ex.: demande annuelle si on considère une


période de planification égale à un an),

p = capacité de production par période,

Q = taille des lots expédiés (fixée en fonction des caractéristiques du


moyen de transport - par exemple une charge complète),
3. Sélection d’un mode de transport public
3.1. Modélisation du coût

he =(r+re)ve: coût unitaire d'immobilisation des stocks pour


l'expéditeur par période en DT /unité/période,
avec :
ve = valeur de l'article lors de l'expédition.
r = taux du coût du capital utilisé par période en
DT/Unité/période,
re = taux du coût d'entreposage pour l'expéditeur par
période en DT /Unité/période,

ce = coût d'expédition par lot,


3. Sélection d’un mode de transport public
3.1. Modélisation du coût

vd =ve + ce/Q : valeur de l'article pour le destinataire,

hd =(r+rd)vd: coût unitaire d'immobilisation des stocks pour


le destinataire par période en DT /unité/période,
avec :
rd = taux du coût d'entreposage pour le destinataire par
période en DT / Unité /période,

 = délai de livraison porte-à-porte en périodes,


3. Sélection d’un mode de transport public
3.1. Modélisation du coût

CE(Q) = coût total d'expédition par période,

CS(Q) = coût total d'immobilisation des stocks par période,

CT(Q) = CE(Q) + CS(Q) = coût total par période,

F = x/Q: nombre de lots expédiés par période,

L = 1/F = Q/x: durée du cycle d'approvisionnement.

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