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solution aqueuse
I- Généralités :
I-1 Electrolyte :
Un électrolyte est une substance (état fondu ou dissout) dont la solution aqueuse conduit
le courant électrique. Les charges électroniques sont portées par les ions qui sont des
conducteurs électrolytiques; ces ions résultent de la dissociation ou de la dissolution de
l'électrolyte.
Toute solution électrolytique est électriquement neutre. Cette propriété traduit que la
quantité de charge positive (apportée par les cations) est égale à celle des charges négatives
(apportée par les anions). L'équation d'électroneutralité est définie par la relation :
∑ z i × Ci = 0 (Éq. II-1)
i
Ci désigne la concentration et zi la charge de l'espèce i.
I-2 Equilibres ioniques :
Soit AB un électrolyte faible de concentration initiale C0, en équilibre avec ses espèces
ioniques en solution aqueuse :
AB A-aq + B+aq (Éq. II-2)
Etat initial C0 0 0
Equilibre C0 (1-α) α C0 α C0
Pour définir l'état d'équilibre du système, on utilise le coefficient de dissociation α=x/C0 ou
fraction dissociée (0<α< 1).
L'application de la loi d'action de masse donne :
K=
[A ]× [B ] = αC
− +
0 × αC 0
= C0 ×
α2
(Éq. II-3) soit
K
=
α2
(Éq. II-4)
[AB] C 0 (1 − α) (1 − α) C 0 (1 − α)
Selon relation (Éq. II-4), le taux de dissociation dépend de la concentration initiale C0 :
¾ Lorsque C0 augmente, α tend vers 0 (pas de dissociation).
¾ Si C0 diminue (dilution infinie), α tend vers 1 (dissociation totale).
Il en résulte que, pour une constante d'équilibre donnée, un électrolyte est d’autant plus
dissocié (fort) qu'il est plus dilué : c’est la loi d'Ostwald.
13
II- Système Acide-Base :
II-1 Définitions :
Plusieurs définitions ont été utilisées pour traiter et interpréter le concept acido-basique.
II-1-1 Théorie d'Arrhenius-Ostwald (1875) :
¾ Acide : substance hydrogénée (HnA) susceptible de donner un ou plusieurs protons H+.
HCl Cl-aq + H+aq (Éq. II-5)
¾ Base : substance de type B(OH)n qui peut libérer un ou plusieurs ions hydroxyde OH-.
Na(OH)1 Na+aq + OH-aq (Éq. II-6)
Ce concept est valable uniquement en solution aqueuse.
II-1-2 Théorie de Lewis (1923) :
¾ Acide : substance capable de recevoir une ou plusieurs paires d'électrons (AlCl3, BF3).
¾ Base : substance capable de donner un ou plusieurs doublets d'électrons (NH3, PCl3).
II-1-3 Definition de Bronsted-Lowry (1923):
¾ Acide : substance (ion ou molécule) capable de donner un ou plusieurs protons H+.
CH3COOH CH3COO-aq + H+aq (Éq. II-7)
¾ Base : substance susceptible de recevoir un ou plusieurs protons H+.
NH3 + H+aq NH4+aq (Éq. II-8)
Remarque:
Parmi ces théories des acides et des bases (Arrhenius, Bronsted, Lewis..), On retiendra
celle proposée par Bronsted-Lowry. Du point de vue pratique, elle est le mieux adapté à
l'étude quantitative des réactions acido-basiques en milieux aqueux.
II-2 Association acide-base dans l'eau :
14
Il apparaît qu'à tout acide (AH ou BH+) correspond une une base (A- ou B) dite base
conjuguée. Inversement, à chaque base (B ou A-) correspond un acide (BH+ou AH) appelé
acide conjugué. L'ensemble (acide, base conjuguée) ou (base, acide conjugué) constitue un
couple acido-basique. L'acide et la base du même couple sont dits conjugués et sont notés:
Acide / Base : HA/A- ou BH+/B.
Certaines espèces peuvent, en fonction du partenaire, se comporter comme acide ou
comme base ; ce sont des ampholytes (ou amphotères).
II-2-2 Force des acides et des bases :
La force d'un acide (d’une base) est définie par la facilité plus ou moins grande avec
laquelle il cède (elle fixe) un proton. Un acide est d'autant plus fort que sa tendance à libérer
un proton est grande. De même, une base est d'autant plus forte que sa tendance à fixer un
proton est grande.
Il en résulte que pour un couple acido-basique (HA/A-), si l'acide est fort, sa base
conjuguée est faible et inversement.
II-3 Réaction acide-base :
Le proton libre n'existe pas en solution aqueuse. En effet, un acide ne peut céder un proton
qu'en présence d'une base capable de le recevoir. De même, une base ne peut fixer un proton
qu’en présence d'un acide qui va le lui céder. Ce transfert de proton définit la réaction acido-
basique.
Considérons les couples A1H/A1- et A2H/A2-
K=
[A 2 H]× [A1− ] = K1 >1
[A1H]× [A −2 ] K 2
(Éq. II-18)
Cette réaction est équilibrée et peut être considérée comme une compétition des deux
acides vis-à-vis des deux bases. La réaction qui se produit (K > 1) est celle qui met en jeu
l'acide et la base les plus forts (formation de l'acide et la base les plus faibles). Lorsque la
constante K est supérieure à l04, la réaction devient quantitative.
15
Remarque :
Lorsque la réaction met en jeux un transfert (capture) de plusieurs protons d'un même
acide (par la même base), il s'agit d'un polyacide (d'une polybase).
Exemple :
Les équilibres traduisant les acidités successives de l’acide phosphorique H3PO4 et les
basicités successives de l’ion phosphate PO43-:
16
Kc =
[H O ]× [OH ]
3
+ −
(Éq. II-22)
[H 2 O]2
L'eau est très faiblement ionisée à température ambiante à 25 °C et on peut considérer que sa
concentration reste constante. En effet, un litre d'eau renferme un nombre de moles
n (H2O)= 1000/18=55,55 mol ; la concentration est [H2O] = 55,55 mol/L.
On peut ainsi écrire :
[ ] [ ]
K c × [H 2 O] = H 3 O + × OH − = K e (Éq. II-23)
2
Kc =
[H O ]× [A ] (Éq. II-27)
3
+ −
[H 2O]× [AH]
La solution est diluée et l'acide est faiblement dissocié ; on peut considérer que [H2O] est
constante et égale à 55,55 M.
On pose : K a = K c × [H 2 O] =
[H O ]× [A ]
3
+ −
(Éq. II-28)
[AH]
Ka est la constante d'acidité du couple AH/A-. Elle mesure la force de l'acide AH par rapport
à l'eau. Les valeurs des constantes d'acidité varient généralement de 10-20 à 1010. Par
commodité d'écriture on utilise habituellement: pKa = - log10 Ka (Éq. II-29).
Un acide est d'autant plus fort que sa constante d'acidité Ka est grande ou son pKa, est
petit : plus la valeur de Ka est grande, plus l'équilibre est déplacé de gauche vers la droite,
(sens 1) plus l'acide est dissocié.
De cette façon, on obtient une échelle d'acidité des différents acides par rapport
H3O+, l'acide conjugué de l'eau.
17
II-4-3 Equilibre de dissociation d'une base faible :
Lorsqu'on dissout une base faible (B) dans l'eau, cette dernière se comporte comme un
acide. Les demi-réactions acido-basiques s'écrivent :
(BH+/ B): B + H+ 1 BH+ (Éq. II-30)
2
(H2O/ OH-): H2O OH- + H+ (Éq. II-31)
Réaction bilan: B + H2O BH+ + OH- (Éq. II-32)
La constante d’équilibre s’écrit:
Kc =
[BH ]× [OH ]
+ −
(Éq. II-33)
[H 2 O] × [B]
La solution est diluée et la base est faiblement dissociée ; on peut considérer que [H2O] est
constante et égale à 55,55 M.
On pose : K b = K c × [H 2 O] =
[BH ]× [OH ]
+ −
(Éq. II-34)
[B]
Kb est la constante de basicité du couple B/BH+ (BH+/ B). Elle mesure la force de la base B
par rapport à l'eau. On définit également pKb = - log10 Kb (Éq. II-35).
Une base est d'autant plus forte que sa constante de basicité Kb est grande ou son pKb,
est petit : plus la valeur de Kb est grande, plus l'équilibre est déplacé de gauche vers la droite,
(sens 1) plus la base est dissociée.
De cette façon, on obtient une échelle de basicité des différentes bases par rapport
à OH-, base conjugué de l'eau.
II-4-4 Force d'un acide et de sa base conjuguée :
Considérons un couple acido-basique donné AH/A-:
¾ Equation bilan de dissociation de l'acide AH dans l'eau :
Ka =
[H O ]× [A ] (Éq. II-37)
3
+ −
[AH]
¾ Equation bilan de dissociation de la base A- dans l'eau :
Kb =
[AH]× [OH − ]
[A ] -
(Éq. II-39)
Le produit K a × K b =
[H O ]× [A ] × [AH]× [OH ] = Ke
3
+ − −
[AH] [A ] -
(Éq. II-40)
18
soit pKa+ pKb= pKe (Éq. II-41)
Il suffit donc de connaître la constante d'un acide (Ka ou pKa) pour trouver celle de sa base
conjuguée (Kb ou pKb) et vice versa : plus le Ka est grand (pKa faible), plus l'acide du couple
est fort et plus sa base conjuguée est faible (Kb faible; pKa grand).
Cette complémentarité entre les constantes Ka (pKb) et Kb (pKa) du couple peut être
représentée comme suit :
Force croissante des acides
Ka (pKb)
Kb (pKa)
Force croissante des bases
II-4-5 Réaction entre couples acido-basiques :
On peut prévoir la réaction acido-basique qui se produit entre deux couples en solution
aqueuse en utilisant les valeurs de constantes d'acidité Ka (ou pKa).
Exemple :
En solution aqueuse à 25°C, le couple NH4+/NH3 a pour constante d’acidité Ka1 = 10-9,25
(pKa1 = 9,25) et le couple HF/F- a pour constante d’acidité Ka2 = 10-3,2 (pKa2 = 3,2). Les
valeurs des constantes d'acidité montrent que l'acide HF est plus fort que l'acide NH4+
(base F- plus faible que NH3). Par suite la réaction qui se produit dans l’eau entre le couple
NH4+/NH3 (Ka1 =10-9,25 =5,6234.10-10; pKa1=9,25) et le couple HF/F-
(Ka2=10-3,2 =6,3095.10-4; pKa2 = 3,2) :
NH4+ NH3 + H+ K a1 =
[H ]× [NH ]
+
3
[NH ] +
4
HF H+ + F- Ka2 =
[H ]× [F ]
+ -
[HF]
[H ]× [F ]
+ -
K=
[F ]× [NH ] =
- +
4 [HF] = K a 10 −3,2
= −9,25 = 10 6,05
[HF]× [NH 3 ] [H + ]× [NH 3 ] K a
2
10
[NH ]
1
+
4
1
HF + NH3 2 F- + NH4+ est largement déplacée à droite (sens 1).
La constante d’équilibre est :
On retrouve également le même sens de réaction en appliquant la règle de gamma.
19
Réaction bilan :
1
HF + NH3 NH4+ + F-
2
20
L'ion hydronium H3O+ et l'ion hydroxyde OH- sont respectivement l'acide le plus fort et la
base la plus forte qui puissent exister dans l'eau.
En solution aqueuse, tous les acides forts sont plus forts que l'ion H3O+ et les bases fortes
sont plus fortes que l'ion OH-. Leurs réactions avec l'eau sont totales et ces espèces ne peuvent
être classées dans l'eau. On dit que l'eau nivelle (mesurer avec un niveau) les acides et bases.
Tout acide faible est plus faible que l'ion H3O+, acide du couple H3O+/H2O, et plus fort que
H2O, acide du couple H2O/OH-. De même, toute base faible est plus faible que l'ion OH-, base
du couple H2O/OH-, et plus forte que H2O, base du couple H3O+/H2O.
En solution aqueuse à 25°C, les valeurs de pKa< 0 sont caractéristiques de couples dont
l'acide est plus fort que H3O+; pour un couple de pKa > 14, la base est plus forte que l'ion OH-.
II-4-6 Dissolution de sel :
La plupart des sels sont des électrolytes forts dans l'eau, excepté les halogénures d’Ag, d’Hg
et de Pb. Leur dissolution dans l'eau peut donner des solutions à caractère acide, neutre ou
basique.
II-4-7 Notion de pH :
Dans les solutions aqueuses, les concentrations en ions H3O+ (mesure d'acidité) et en
ions OH- (mesure de basicité) peuvent varier énormément et sont généralement faibles. Il est
commode de caractériser l'acidité ou la basicité en utilisant une échelle logarithmique :
pH = - log [H3O+] (Éq. II-42)
On peut également définir :
pOH = - log [OH-] (Éq. II-43) avec pH + pOH = pKe (Éq. II-44)
Dans l'eau pure : [H3O+]= [OH-] = 10-7 M (Éq. II-45), à 25 °C. Le milieu neutre
(pH = 7). Une solution est dite acide lorsque [H3O+] > [OH-] et basique si [H3O+]< [OH-];
ceci se traduit 25°C par des valeurs de pH inférieures et supérieures à 7, respectivement.
Le pKa (ou pKb) mesure la force relative d'un acide ou de sa base conjuguée dans l'eau à
une température donnée, et ce indépendamment de sa concentration en solution.
• des espèces présentes dans la solution, et reconnaître leur caractère acide, basique ou
indifférent
21
9 la loi d’action de masse appliquée à chacun des équilibres (Ka, Kb, Ke),
9 l’expression de la Neutralité Electrique de la solution (NE),
9 l’expression de la Conservation de la Matière lorsque intervient une dissociation
(CM).
On se trouve alors devant un système de plusieurs équations à plusieurs inconnues. La
résolution peut se simplifier à travers des approximations dont il faut vérifier la validité.
Remarque :
Dans un bilan de matière, en solution aqueuse, on néglige généralement la concentration
d'une espèce Y devant celle d'une espèce X si :
[X] ≥10 [Y] (Éq. II-46).
Dans le cadre de ce cours, nous ne traitons que le cas de solutions aqueuses diluées :
nsolvant >> nsoluté et [H2O] = Constante.
La 1ère approximation :
En milieu carrément acide, on peut négliger la quantité d’ions H3O+ provenant de la
dissociation de l’eau devant celle provenant de la dissociation de l’acide. Ce qui revient en
définitive à négliger le terme [OH-].
[H3O+]solution = [H3O+]acide + [H3O+]eau or [H3O+]eau = [ OH-]eau << [H3O+] acide
Il en résulte que: [H3O+]solution = [H3O+] acide >> [ OH-]
De même, en milieu carrément basique, on peut négliger la concentration des ions OH-
provenant de la dissociation de l’eau devant celle provenant de l‘hydrolyse de la base. Ce qui
revient en définitive à négliger le terme [H3O+].
[OH-]solution = [OH-]base + [OH-]eau or [H3O+]eau = [ OH-]eau << [OH-] base
Il en résulte que: [H3O+] eau = [OH-] eau << [ OH-] base
Cependant si l’acide (ou la base) est extrêmement dilué les ions H3O+ (ou OH-)
provenant de la dissociation de l’eau ne peuvent plus être négligés devant ceux provenant
de l’acide (ou la base).
La 2ème approximation :
¾ Si l’acide AH est fort sa dissociation est totale, [AH] est négligeable devant [A-].
¾ Si l’acide AH est faible et peu dissocié : on peut négliger [A-] devant [AH].
22
On admet que [A-] peut être négligée devant [AH] si [A-] est dix fois plus petite que
Ka
[AH] ([A-]/[AH] ≤ 0,1). Cette condition se traduit par : ≤ 0,01.
C0
23
Ka
Si ≤ 0,01 l’acide faible peut être considérer comme peu dissocié, on peut alors
C0
utiliser la 2ème approximation : négliger [A-] devant [AH] ([A-] << [AH]). La relation de
la conservation de matière (Éq. II-58) devient C0 = [AH] et comme [H3O+] = [A-]
[H 3 O + ]2
(1ère approximation), la constante d’acidité donne : K a =
C0
[ ]
on en déduit que H 3 O + = K × C
a 0
d’où pH =
1
2
(pK − log C ) (Éq. II-59)
a 0
Ka
Si > 0,01 le pH de la solution d’acide faible doit être calculé sans la 2ème
C0
− Ka + K 2 + 4K a C 0
[
La solution acceptable est : H 3 O + ] =
2
a
24
III-1-4-2 Mélange d’un acide fort A1H (C1) et d’un acide faible
La présence des ions H3O+ provenant de la dissociation totale de l’acide fort fait déplacer
en sens inverse de son sens initial l’équilibre de dissociation de l’acide faible ce qui rend
encore plus négligeable la quantité de H3O+ provenant de l’acide faible ([A2H] >>> [A2-]).
Le pH du mélange est alors imposé par l’acide fort d’où : [H3O+] = C1
K a1 [A1H] K a2 [A 2 H]
[H3O+] = [A1-] + [A2-] = + (Éq. II-70)
[H 3O + ] [H 3O + ]
Les acides faibles sont considérés comme peu dissociés (2ème approx.) :
C1 = [A1H] et C2 = [A2H]
[H O ] = [H
3
+ K C K C
+
a1×
+
O ] [H O ]
1 a2×
+
2
d’où ⎡H 3O + ⎤ = K a1 × C1 + K a2 × C 2
⎢⎣ ⎥⎦
3 3
1
pH = − log(K a1 × C1 + K a2 × C 2 )
2
25
III-2 pH des solutions basiques :
Les formules établies dans le cas des solutions acides sont les mêmes que celles obtenues
dans le cas des solutions basiques, il suffit de remplacer [H3O+] par [OH-], Ka par Kb.
III-2-1 Base forte :
Comme pH +pOH = 14
pH = 14 + log C0 (Éq. II-72)
[BH+ ][OH− ]
loi d’action de masse : K = et Ke = [H3O+][OH-]
b [B]
neutralité électrique de la solution (NE) : [H3O+] + [BH+] = [OH-]
conservation de la matière (CM) : C0 = [BH+] + [B]
Kb
¾ Si ≤ 0,01 c’est à dire la réaction de la base B dans l’eau est très faible on peut utiliser
C0
Kb = [OH-]2/C0 et [OH ] =
-
K b × C0 d’où pOH =
1
2
(pK b − logC0 )
1
pH = 7 + (pK a + logC0 )
2
26
Kb
¾ Si > 0,01 le pH de la solution de base faible doit être calculé sans la 2ème
C0
1 C C
pH = 7 + log( 1 + 2 ) (Éq. II-77)
2 K a1 K a2
monoacide et monobase :
27
III-3-1-1 Acide fort :
i. 3.10-7 mol/L ≤ c
pH=-log c
Ke = [H3O+][OH-]=[H3O+]([H3O+]-c)
[H3O+] est la racine positive de l’équation du second degré :
[H3O+]2-c[H3O+]-Ke =0
Le pH est compris entre 6,5 et 7.
i. 3.10-7 mol/L ≤ c
Ke = [H3O+][OH-]=[H3O+]([H3O+] + c)
[H3O+] est la racine positive de l’équation du second degré :
[H3O+]2 + c[H3O+]-Ke =0
Le pH est compris entre 7 et 7,5.
28
III-3-2 pH de solutions d’un monoacide faible ou d’une monobase
faible :
¾ moyennement dissocié (ou moyennement protonée) : 1/11 < α< 10/11, soit 0,09 < α < 0,91,
¾ presque totalement dissocié (ou presque totalement protonée) : 10/11≤ α< 1, soit 0,91≤α < 1.
Le calcul de pKa + log c pour les acides (ou de pKa – log c pour les bases) permet de
prévoir quelle est, parmi les trois possibilités, celle qui correspond au problème posé (tableaux
II-2 et II-3).
29
Tableau II-2 : État de dissociation d’un acide faible déduit de
(pKa + log c) et expressions correspondantes du pH.
pKa + log c -1 2
équilibre
acide presque totalement dissocié moyennement dissocié faiblement dissocié
[H3O+] ou pH pH=-log c [H3O+]2 + Ka[H3O+]-Ka c =0 pH=1/2(pKa-log c)
pKa - log c 12 15
équilibre
base faiblement protonée moyennement protonée presque totalement
protonée
[H3O+] ou pH pH=1/2(pKa + pKe +log c) c[H3O+]2 – Ke[H3O+]-Ka Ke =0 pH= pKe+log c
IV Solution tampon :
C’est une Solution d’un acide faible et d’un sel de sa base conjuguée. Elle a tendance à
s’opposer aux variations de pH lorsqu’on lui ajoute des quantités modérées d’acide ou de
base.
Pour réaliser une solution tampon de pH donné, on a intérêt à choisir un couple acide/base
de pKa aussi voisin que possible du pH recherché.
Ainsi :
Pour préparer un tampon de pH = 5, un mélange acide acétique – acétate de sodium
convient très bien (pKa = 4,8).
Pour obtenir un mélange tampon de pH = 9, il sera bon d’utiliser le couple NH4+/NH3
(pKa = 9,2).
Remarque : Le pH de tels mélanges est relativement indépendant de la dilution
Explication :
Soit une solution d’acide acétique dont l’équation de dissociation est :
En ajoutant un sel de sa base conjuguée, par exemple CH3COONa (totalement dissocié dans
l’eau en CH3COO- et Na+), le système réagit de façon à consommer des ions CH3COO- pour
redonner CH3COOH (loi de Le Chatelier). On se trouve encore en présence d’un seul couple
30
en solution CH3COOH/CH3COO-, la constante d’acidité Ka de l’acide acétique permet
d’écrire :
[H O ] = K
3
+
a ×
[CH 3COOH]
[CH 3COO − ]
(Éq. II-81) d’où pH = pK a + log
[CH 3COO - ]
[CH 3COOH]
(Éq. II-82)
Exemple :
31
Ca = Na (monoacide) ; Cb = Nb (monobase)
La réaction globale : H3O+ + OH- 2H2O (Éq. II-85)
Soient na et nb le nombre de mole, respectivement, des ions H3O+ et OH- contenus dans
les volumes Va de l’acide et V de la base ajoutée.
na = Na×Va×10-3 (Éq. II-86)
nb = Nb×V×10-3 (Éq. II-87)
On cherche à déterminer le pH de la solution en fonction de V.
V=0 avant l’addition de NaOH :
Solution d’acide fort : pH = - log Ca = - log Na (Éq. II-88)
V<Ve avant le point d’équivalence (nb< na) :
L’acide n’est pas encore totalement neutralisé.
[H O ] = n V− n
3
+ a na − nb
b
=
(Va + V ) × 10−3
(Éq. II-89)
T
[H 3O + = a ]
N × Va − N b × V
Va + V
(Éq. II-90)
N × Va − N b × V
pH = −log a (Éq. II-91)
Va + V
V=Ve point d’équivalence na = nb :
Le point d’équivalence s’appelle aussi la neutralité. Au point d’équivalence tous
les ions H3O+ libérés par l’acide sont captés par la base.
na = nb
Na ×Va = Nb×V (Éq. II-92)
Puisque V = Ve on a Na ×Va = Nb×Ve (Éq. II-93)
Toutefois, l’équilibre de dissociation ionique de l’eau répond à la loi d’action de masse.
Ke = [H3O+ ] [OH- ]= 10-14
Or [H3O+ ] = [OH- ] = 10-7 M
D’où pH = 7
V>Ve la base est en excès nb > na :
[OH ] = (V n+ V−)n× 10
− b a
−3
=
N b × V − N a × Va
Va + V
(Éq. II-94)
a
32
Un raisonnement identique s’applique aussi au dosage d’une base forte par un acide
fort.
V-2 Neutralisation d’un acide faible (CH3COOH) par une base forte
(NaOH) :
Na×Va= Nb×Ve
33
Tous les ions H3O+ libérés par l’acide sont captés par la base. C’est donc la base faible
CH3COO- qui donne le pH.
1 1
pH = 7 + pK a + logCb (Éq. II-101)
2 2
1 1 N × Va 1 1 N × Ve
pH = 7 + pK a + log a = 7 + pK a + log b (Éq. II-102)
2 2 Va + V 2 2 Va + V
Remarque :
A la demi-équivalence V = Ve/2 (Éq. II-103)
Nb × V
pH = pK a + log (Éq. II-104)
N a × Va − N b × V
Sachant que Na×Va = Nb×Ve
On peut aussi écrire en fonction de Ve :
V2
Nb ×
pH = pK a + log 2 (Éq. II-105) d’où pH = pKa (Éq. II-106)
V2
N b × Ve − N b ×
2
• V>Ve la base est en excès :
Après l’équivalence, tout l’acide a donc réagit. L’excès de la base reste en solution.
On est donc en présence de la base forte NaOH en excès et la base faible CH3COO-. C’est la
base forte qui impose le pH.
N b × V − N a × Va
pH = 14 + log (Éq. II-107)
Va + V
Représentation du pH = f(V). Le même raisonnement s’applique au cas du dosage d’une base
faible par un acide fort.
34
Exemple :
L’hélianthine (acide dimethylamino-azobenzène sulfonique)
H3C
N N N SO3H
H3C
35
Il est donc nécessaire de choisir l’indicateur convenable pour un dosage acide-base. Sa zone
de virage doit recouvrir le mieux possible le saut de pH accompagnant le point d’équivalence.
Ka =
[H O ]× [A ]
3
+ -
(Éq. II-116)
[AH]
La transformée logarithmique de Ka conduit à la relation de Henderson-Hasselbalch
pH = pK a + log
[A ] (Éq. II-117)
−
[AH]
Soit
[A ] = 10
−
pH − pK a
(Éq. II-118)
[AH]
Dans une solution de pH donné, la relation ci-dessus permet de calculer le rapport
[A ]
−
[AH]
Si [AH] = [A-] : pH = pKa (Éq. II-119)
Si [AH] ≤ 1/10 [A-] : pH ≥ pKa + 1 (Éq. II-120)
Si [AH] ≥10 [A-] : pH ≤ pKa – 1 (Éq. II-121)
Ce qui se résume par le diagramme dit de prédominance et de distribution :
[AH] = [A-]
AH seul A- seul
- -
A- négligeable [AH] > [A ] [AH] < [A ] AH négligeable
pH
pKa - 1 pKa pKa + 1
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