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Elément de Module
Chimie en Solution
Pr. M. Bennani
Pr. M. Cherkaoui
0
Sommaire
DEFINITIONS
CHAPITRE 2 CONDUCTIVITE
1
Définitions
I. L'eau
La molécule d'eau peut être considérée comme un dipôle électrostatique du fait de la
polarisation de la liaison O-H (différence d'électronégativité des atomes liés) et par la
présence de 2 doublets non liants.
Rôle de l’eau
II Electrolyte
Milieu (liquide, parfois solide) pouvant manifester une conductibilité ionique c’est à dire que
les charges sont transportées par les ions.
III Electrode
Matériau pouvant manifester une conductibilité électronique c’est à dire que les charges sont
transportées par les électrons.
IV NOTION D’ACTIVITE
Lorsque l’on fait appel à la notion de concentration d’une espèce ionique, on considère
son état solvaté idéal (solution suffisamment diluée), donc elle ne subit d’interactions
énergétiques que de la part des molécules de solvant qui l’entourent.
2
Dans les conditions réelles interviennent des interactions électrostatiques entre les
ions. Le coefficient d’écart à l’idéalité est appelé le coefficient d’activité.
La théorie de Debye – Huckel concerne la distribution des ions autour d’un ion donné
et l’effet global de ces voisins ioniques sur les propriétés de la solution. Ils supposent que les
ions de charge opposée se répartissent uniformément à une certaine distance de l’ion
considéré (atmosphère ionique).
En considérant les ions comme ponctuels, l’expression théorique qui fournit la valeur
du coefficient d’activité ionique γi est :
La force ionique I
La force ionique I d’une solution est définie par la relation
I = 1/2 ∑ Ci.Zi2
- Ci est la concentration
- Zi est la charge de l’espèce ionique j .
Exemple :
C (ZnSO4) = 10-2 M
3
Zn SO4 → Zn2+ + SO42-
avec :
B : Constante = 0,33.108 cm-1. mole-1/2 . l 1/2
a : Distance minimale d’approche de l’ion considéré ou rayon ionique 3.10-8 cm (3Ả )
I ~ 0,1 M à 0,2 M
Remarque :
γi a une signification énergétique. Dans son état solvaté idéal ( solution infiniment
diluée), une espèce ionique ne subit d’interactions énergétiques que de la part des molécules
de solvant qui l’entourent. Dans les conditions réelles interviennent des interactions de nature
électrostatique c'est-à-dire interactions ions – ions dont l’importance augmente avec la
concentration ionique du fait que l’éloignement entre les espèces diminue.
Dans le cas de H+, le tableau suivant illustre la variation du coefficient d’activité avec la force
ionique de la solution.
4
CHAPITRE 1
5
NOTIONS DE CHIMIE EN SOLUTION
Un acide est une espèce chimique qui réagit en cédant un proton H+.
Acide = donneur de H+.
Si on désigne l’acide par AH :
AH A- + H+
Une base est une espèce chimique qui réagit en fixant un proton H+.
Base = accepteur de H+.
B + H+ BH+
B : étant la base considérée.
D’après la loi d’action de masse, la constante d’équilibre relative aux concentrations a pour
expression :
H3O+ OH-
Kc = e e = 3,24 .10-18 à 298 K
2
H2O e
D’où on définit Ke = [H3O+]e . [OH-]e = 10-14 à 298 K, Ke est le produit ionique de l’eau.
6
La valeur de Ke est fréquemment remplacée par son cologarithme :
pKe = - log Ke = 14 à 298 K
BH+ OH-
Kb =
B
c) Relation entre Ka et Kb
Dans le cas d’un même couple acido-basique AH/A- on a :
Ka . Kb = [H3O+] . [OH-] = Ke
Pour une commodité de calcul on utilise :
pK = - log K
-14
à 25°C Ka . Kb = 10 ou alors, pKa + pKb = pKe = 14.
d) Classification acido-basique
Considérons un couple acido-basique AH/A-. Ce couple est caractérisé par sa
constante d’acidité Ka qui nous permet d’évaluer la force de la dissociation de AH.
- Si Ka est grande, AH est fortement dissocié, Kb est faible et par conséquent A- est
faiblement dissociée. L’équilibre de dissociation de AH dans l’eau est déplacé à droite :
AH + H2O A- + H3O+
- Plus Ka est grand plus l’acide est fort ou que sa base conjuguée est faible.
- pKa est donc faible pour les acides forts et les bases faibles.
- pKa est élevé pour les acides faibles et les bases fortes.
7
Exemple : HCl/Cl- ; pKa = - 6
HCl + H2O Cl- + H3O+
De même, une base ne peut subsister sous sa forme basique en solution aqueuse. Dans
l’eau , la base la plus forte qui puisse exister est OH-. Toute base qui serait plus forte que OH-
(pKa 14) est entièrement transformée en OH- en solution aqueuse.
-
Acide Base
HC l -6 C l-
HN O 3 N O 3-
H2O
H3O + -1.74
HS O 4- 1 ,8 S O 4--
Force s HF 3 ,2 F- Force s
de s C H3C O 2H 4 ,8 C H3C O 2- de s
acide s bas e s
H2S 7 HS -
N H4+ 9 ,2 N H3
HC N 9 ,21 CN-
H2O 15.74 O H-
N a+ N aO H
+
pK a
Un acide réagit sur toutes les bases situées en dessous de lui sur l’échelle de
pKa.
En présence de deux bases, l’acide réagit d’abord sur la base la plus forte.
e) Coefficient de dissociation
Soit l’équilibre de dissociation d’un acide faible AH :
AH + H2O A- + H3O+
t=0: C0 0 0
téq : C0 (1 - ) C0 C0
où :
C0 : Concentration initiale de AH
: Coefficient de dissociation de AH ou la fraction de AH dissociée.
nombre de moles dissociées
=
nombre de moles initiales
8
Pour un acide faible : = [H3O+]/C0
Pour une base faible : = [OH-]/C0
La constante d’acidité en fonction de et C0 s’icrit :
Ka = C0 2/ (1 - )
Plus l’acide est fort, plus tend vers 1, donc K` augmente et le pKa diminue.
milieu neutre
AH + H2O A- + H3O+
Quel sera le pH d’une solution d’un acide fort HCl (acide fort)à la concentration Ca mol.l-1
9
HCl + H2O Cl- + H3O+
Résolution exacte du problème
Espèces (autres que H2O) présentes dans la solution : H3O+, OH-, Cl- (HCl totalement dissocié
ne peut exister en solution aqueuse.) Soit trois inconnues à déterminer
Relations entre inconnues
∆ = Ca2 + 4 Ke
Cette relation simple cessera d’être valable pour des concentrations très faibles de l’acide, en
effet on aura alors affaire quasiment à de l’eau pure et le pH tendra alors vers 7.
10
Espèces (autres que H2O) présentes dans la solution : H3O+, OH-, Na+ (NaOH totalement
dissocié ne peut exister en solution aqueuse.) Soit trois inconnues à déterminer
Si Cb > 10-6 : Il suffira en fait de remplacer pH (solution acide) par pOH pour obtenir
les résultats correspondant aux solutions basiques :
Acide Fort : pH = -log C
Base forte : pOH = -log C Soit : pH + pOH = 14
Soit pH = 14 - pOH = 14 + log C
Les deux couples acido-basiques mis en jeu sont AH / A- et H3O+ / H2O. Il s’agit en fait
d’une réaction d’hydrolyse.
Un inventaire rapide nous indique que 5 espèces sont présentes en solution : AH, A-, H2O,
OH- et H3O+. Les concentrations de ces espèces sont reliées entre elles par quatre relations :
La loi d’action de masse : Ka= [A-] [H3O+]/ [AH]
Le produit ionique de l’eau : Ke = [H3O+] [OH-]
L’équation d’électroneutralité : [H3O+] = [OH-] + [A-]
La conservation de la matière : Ca = [A-] + [AH]
avec Ca, la concentration initiale en acide.
11
D’après l’expression du produit ionique : [OH-] = Ke / [H3O+]
Approximation 1 :
Simplification de E.N
On est en milieu acide et on doit donc pouvoir négliger [OH-] devant [H3O+]
[OH-] <<<< [H3O+]
E.N : [A-] = [H3O+] - [OH-]
Soit : [A-] = [H3O+]
AH + H2O H3O+ + A-
12
a/ pH d’acide faible faiblement dissocié
AH + H2O H3O+ + A-
AH + H2O H3O+ + A-
L’acide se comporte comme un acide fort très dilué (faible concentration ; C < 10-6M)
Le domaine de validité de cette formule simplifiée est limité aux solutions d’acides forts très
diluées.
On peut démontrer que : pH ≥ pKa + 1, c’est à dire - log C < pKa + 1, ou bien Ka/C > 10.
13
c/ pH d’acide faible ou AH et A- coexistent
Pour des solutions dont le pH est proche du pKa du couple étudié, on ne peut
négliger aucune des deux espèces.
Cette expression plus complexe sera d’ailleurs valable tant que la solution ne sera pas trop
diluée C < 10-7.
Nous supposerons que pour de telles solutions le pH est suffisamment acide pour que
l’approximation 1
Il est évident que [H3O+]1 est toujours positive : [H3O+]1 = { -Ka + (Ka2 + 4 Ka C )1/2 } / 2
Résumé :
Le pH d’un acide faible dépend de sa concentration C et de son pKa :
14
Les couples acido-basiques mis en jeu sont BH+ /B et H2O / OH- .
Un inventaire des espèces en solution nous donne les espèces suivantes : B, H2O, BH+ , H3O+
et OH-.
Ecrivons tout d’abord les différentes équations, appliquées à une solution basique :
Nous avons une équation du 3ème degré. Les mêmes approximations que celles faites
précédemment permettent de simplifier l’obtention d’une solution approchée.
Enfin ou
15
3ème approximation : [B] <<<< [BH+] d’ou [BH+] = Cb
Résumé :
Le pH d’une base faible dépend de sa concentration Cb et de son pKa :
On mélange deux acides forts A1H et A2H . Quel est le pH de la solution obtenue ?
Acide 1 A1H à la concentration C1 mol.L-1
A1H + H2O A1- + H3O+
Acide 2 A1H à la concentration C2 mol.L-1
A2H + H2O A2- + H3O+
Les deux acides forts sont totalement dissociés.
Espèces présentes : A1- , A2- , H3O+ , OH-
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C.M 1 : C1 = [A1-]
C.M 2 : C2 = [A2-]
Ke = [H3O+] [OH-]
On retrouve exactement la même équation que celle obtenue lors de l’étude de l’acide fort.
[H3O+]2 - C[H3O+] - Ke = 0
Tous les résultats obtenus pour l’acide fort seront valables pour un mélange de deux ou
plusieurs acides fort.
Un mélange d’acides forts se comporte donc exactement comme un acide fort unique.
Quand on ajoute de l’acide fort A1H, [H3O+] de l’équilibre augmente, ce qui provoque un
déplacement de l’équilibre dans le sens 2. L’acide faible reste donc sous sa forme non
dissociée A2H.
Si C1 ≥ 10-6 M, le pH du mélange sera celui de l’acide fort : pH = - log C1.
b-- Mélange de deux acides faibles
Espèces présentes : A1H, A2H , A1- , A2- , H3O+ , OH-, il nous faut donc six relations pour
déterminer le pH d’un tel mélange.
E.N : [A1-] + [A2-] + [OH-] = [H3O+]
C.M 1 : C1 =[A1H] + [A1-]
C.M 2 : C2 = [A2H] + [A2-]
Ke = [H3O+] [OH-] K1 = [A1-] [H3O+] / [A1H] K2 = [A2-] [H3O+] / [A2H]
Une hypothèse simple consiste à considérer que c’est l’acide « le plus fort », qui va fixer le
pH du mélange.
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Cas exceptionnel : Si les acides A1H et A2H sont faiblement dissociés
Le milieu est acide, on peut donc écrire : [OH-] <<< [H3O+]
Approximations : [H3O+] = [A1-] + [A2-] + [OH-]
[A1-] <<< [A1H] et [A2-] <<<[A2H] :
C1 ≈ [A1H] et C2 ≈ [A2H]
[A1 ] = Ka1 [A1H]/[H3O ] = Ka1 C1/[H3O+]
- +
Une solution tampon est une solution qui a la propriété de résister aux variations de pH
lorsqu’on lui ajoute des substances qui produisent ou consomment des ions hydronium ou
lorsqu’on la dilue. Quand on désire maintenir le pH constant au cours d’une réaction, on opère
en solution tampon.
Elles sont constituées par un mélange d’un acide faible et sa base conjuguée.
Exp: -CH3CO2H et CH3CO2- Na+-NH4+ et NH3 (NH4+ introduit sous forme NH4 Cl)
Si les concentrations d’acide faible et de base conjuguée sont égales alors la relation
d’Henderson se ramène au résultat bien connu selon lequel : pH = pKa
Exemple :
Si on dissout 0.1 mole d’acide fort dans un litre d’eau pure le pH passe de 7 à 1.
Si on réalise la même opération mais non plus dans un litre d’eau pure mais dans un litre de
solution aqueuse d’acide acétique à 1 mol.l-1 et d’acétate de sodium à 1 mole.l-1 (pka = 4,75),
Le pH passe de 4.75 à 4.66.
De même si on dilue cette solution d’acide faible et de sa base conjuguée en rajoutant
un litre d’eau pure on n’observera pas de variation de pH.
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II.6. pH DES SOLUTIONS SALINES
Les sels résultent de l’addition d’acides et de bases ayant le même nombre de moles
d’équivalents.
pH = 7
Cl- est dépourvu des propriétés basiques, NH4+ possède des propriétés acides.
Le pH d’un sel d’acide fort et de base faible est égal au pH d’un acide
faible.
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CH3CO2- + H2O CH3CO2H + OH-
NH4+ + H2O NH3 + H3O+
H2O + H2O H3O+ + OH-
[NH3] [H3O+]/[NH4+]
Ka2/Kb1 = = [H3O+]/[OH-] = [H3O+]2/Ke
- -
[CH3CO2H] [OH ]/[CH3CO2 ]
[H3O+]2 = Ke Ka2/Kb1 = Ka1 Ka2
pH = 1/2 (pKa1 + pKa2) avec C1 10-4 mol/l
Le pH d’une solution d’ampholyte est analogue à celui d’acide faible et de base faible.
pH = 1/2 (pKa1 + pKa2)
III. Titrage
Nous allons à titre d’exemple tracer la courbe de neutralisation de 100ml d’acide
carbonique CH3CO2H (0,1 M) par la soude NaOH. On portera le pH en fonction du
coefficient de dissociation ; on ne calculera le pH que pour quelques valeurs
caractéristiques de v qui suffiront à préciser l’allure générale de la courbe de neutralisation.
20
Les pKa1 de l’acide carbonique est 6,38
Soit le tableau de concentration suivant, n: nombre total de mole de base à chaque instant.
0 n- 0,01 n
t > teq
0,01(-1) 0,0 1α
21
d’indicateur, ce qui n’affecte pas le pH de la solution.
OH
OH
O
C OH C
O CO2-
C
22
dans un domaine de deux unités pH (une unité de part et d’autre du pKa de cet indicateur).
Le tableau suivant donne les pKa de quelques indicateurs couramment utilisés et la « zone de
virage », correspondant au domaine où la coloration est intermédiaire entre celle de la forme
acide et celle de la forme basique (la coloration obtenue est alors appelée « la teinte
sensible ») .
pKa, zone de virage et changement de coloration de quelques indicateurs colorés
23
SOLUBILITE
I. INTRODUCTION
Solide (sel)
Liquide (eau)
(AB) solide A- + B+
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que de la température.
Le sel est d’autant plus soluble que
Remarque :
Si [A-] [B+] = Ks : système équilibré
Si [A-] [B+] > Ks : formation d’un précipité. On a une solution saturée en sel AB.
Si [A-] [B+] < Ks : dissolution, pas de formation de précipité, solution insaturée.
Le schéma ci-dessous montre l’évolution du produit de solubilité Ks = [A-] [B+] en
fonction de la concentration du sel AB.
[A-] [B+]
Non équilibre
Equilibre
[AB]
Solution homogène Saturation
(AmBn)solide m Ax - + n By +
Ks = [Ax-]m . [By+]n
III. SOLUBILITE
On appelle solubilité s d’un corps dans un solvant, le nombre de moles(ou de
grammes) de ce corps que l’on peut dissoudre dans ce solvant.
(AB)solide A- + B+
s s
s = [A-] = [B+]
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Cas général :
(AmBn)solide m Ax - + n By +
ms ns
s = (1/m)[Ax -] = (1/n) [By +]
(AB)solide A- + B+
s s
(AmBn)solide m Ax - + n By +
ms ns
Ks = [Ax -]m [By +]n = (m s)m (n s)n. d’où s = (Ks/mm.nn)1/m + n
Exemples :
1) Calculer la solubilité de CaSO4 dans l’eau pure sachant que le produit de solubilité
Ks = 2,5 10-5.
CaSO4 Ca 2+ + SO42 -
s s
Ks = [Ca2 +] [SO42 -] = s . s = s2 s = (Ks)1/2 = (2,5 10-5)1/2 s = 5 10-3 M
Il y a donc 5.10-3 mole de CaSO4 dissoute dans un litre d’eau pure.
Ag2CrO4 2 Ag + + CrO42 -
2s s
26
V/ EFFET D’ION COMMUN SUR LA SOLUBILITE
(AB)solide A- + B+
s s
27
NaCl Na+ + Cl-
t=0 1 0 0
t 0 1 1
Le produit de solubilité reste le même (T = Cste). Ks = [Ag+] . [Cl-]tot.
[Cl-]tot = [Cl-]AgCl + [Cl-]NaCl.
[Cl-]tot = s’ + 1 et [Ag+] = s’
Soit Ks = s’ (s + 1), si s’ 1, on aura Ks = s’ s’ = 10-9 M
s’ s à cause de la présence de l’ion commun Cl- qui déplace l’équilibre précédent à
gauche.
2) Le produit de solubilité de Mg(OH)2 dans l’eau est Ks = 6.10-12.
Calculer la solubilité de Mg(OH)2 dans une solution de MgCl2 à 10-2 M.
28
LES REACTIONS DE COMPLEXATION
I- Introduction
La plupart des ions ont la propriété d’attirer et de grouper autour d’eux un certain
nombre d’ions ou de molécules, soit par interaction ionique ou par coordination. L’ion ainsi
entouré est à l’état de complexe.
Les propriétés de l’ion simple et de l’ion complexe sont différentes. La charge de l’ion
complexe est égale à la somme algébrique des charges de toutes les particules qui le
constituent.
Exemple :
II- Définition
Un complexe peut céder une particule; c’est un donneur de particule. On a l’équilibre
suivant :
1
Donneur Accepteur + Particule
2
Remarque :
Lorsque la particule est le proton H+, le complexe est un acide. Les réactions de
complexation sont analogues aux réactions acide- base.
29
III- Caractérisation d’un complexe
Les complexes les plus stables sont ceux des ions métalliques de faibles rayons,
essentiellement les métaux de transition.
Constante de dissociation
De même que pour un couple acide/base on définit la constante Ka, pour un couple
donneur/accepteur on définit la constante Kd qui correspond à l’équilibre :
1
Donneur Accepteur + particule
2
Kd = [accepteur] [particule]
[donneur]
On peut également définir :
pKd = - log Kd
La constante Kd définit la force du donneur. Plus Kd est grande (pKd petit), plus le
donneur est fort. On dit que le complexe est peu stable. Il cède facilement ses particules.
Et inversement ; plus Kd est petite (pKd est grand), plus le donneur est faible, c'est-à-dire que
le complexe est stable.
Les polycomplexes
Un complexe qui peut céder successivement plusieurs particules est un polycomplexe.
Exemple
FeF52- FeF4- + F- pKd5 = 0,4
30
Remarque :
- En général, les constantes pKd d’un même complexe vérifient la condition
pKd (i + 1) < pKd (i) c'est-à-dire pKd1 > pKd2 > pKd3 > pKd4 > pKd5 > etc…..
Considérons le cas des ions Fe3+ en présence d’ions Fluorure. Selon la concentration
en F-, les ions Fe3+ peuvent fixer soit 1, 2, 3, 4 ou 5 ions F- pour former cinq complexes.
Chaque complexe sera prédominant dans un intervalle de concentration de F-.
On définit le diagramme de répartition des espèces sur lequel on précise les zones de
prédominance des diverses formes de Fe(+III) en fonction de pF- sachant que
pF- = -log10 [F-]
31
CHAPITRE 2
CONDUCTIVITE
32
I- Principe
Lorsque l’on relie par un galvanomètre (de bonne précision) deux électrodes de nature
différente plongées dans une solution aqueuse, on constate une déviation du galvanomètre.
Cela constitue la preuve du passage d’un courant dans le circuit.
La conductivité spécifique n’est pas une grandeur pratique pour évaluer correctement
les phénomènes de conduction dans les solutions. En effet, la même solution à diverses
concentrations aura des conductivités différentes uniquement parce qu’un volume donné de
ces solutions ne contiendra pas les mêmes quantités d’ions.
33
Ainsi, on a défini la conductivité équivalente (pour des solutions faiblement
concentrées (c < 10-2 mol.l-1). Elle traduit l’aptitude d’un ion à transporter des charges
électriques parmi les molécules d'eau de la solution.
Λeq = χ / ceq
Si Ceq est exprimée en mole d’eq. l -1 Λeq = 1000 χ / ceq où Λeq: (cm2 (mole.d’eq)-1
Les électrolytes dit forts conduisent à des droites de pente négative pour
Λeq = f (√c) et ceux qui tendent tangentiellement vers la limite linéaire sont appelés faibles.
Donc, pour les électrolytes forts ( HCl, KCl, KNO3 .. ) : Λeq = A – K (√c )
Quand c tend vers zéro, l’extrapolation de la droite donne A = Λ0, conductivité équivalente
limite, K est une constante empirique dépendant de l’électrolyte.
Λeq = Λ0 – K (√c )
IV- Propriétés
1- Lorsque la solution contient plusieurs ions, la conductivité spécifique de la
solution est la somme des conductivités spécifiques de tous les ions. On considère,
pour des solutions suffisamment diluées, que les mouvements des ions sont
indépendants.
χ = ∑ χi
34
χ = χs + ∑χi
V-1 Température
T°C 18 25 50 75
VI-2 Solvant
Λ0(cm2(mole.d’eq)-1 150 63 54 65
35
VI- Application
- Avant l’équivalence
On remplace des ions H+, Λ0 (H+) = 350 cm2 (mole.d’eq)-1 par des ions
Na+ Λ0 (Na+) = 50 cm2 (mole.d’eq)-1 donc la conductivité va diminuer.
- Après l’équivalence,
χ (cm-1)
36
Chapitre 3
RÉACTIONS D’OXYDO-RÉDUCTION
37
I- Historique
Vers la fin du XVIII siècle, Luigi Galvani montre que la contraction des membres
inférieurs de la grenouille peut produire un courant électrique. Ce brillant physicien et
médecin italien vient de mettre au jour l'une des facettes de l'électrochimie: la production
d'énergie électrique à partir d'une réaction d'oxydoréduction spontanée.
Quelques temps plus tard, son compatriote Alessandro Volta interprète de manière
rationnelle la découverte de Galvani et devient l'un des précurseurs de toute l'électrochimie
[(1800): A. Volta : la première pile électrique ]. En 1832, Faraday en formule les lois
fondamentales de l'électrochimie, et au début du XXe siècle, Nernst développe la théorie des
potentiels électrochimiques.
II- Définition
Couple Ox/Red
1
Ox + n e- Red
2
La forme susceptible de fixer des électrons est appelée forme oxydée ou "oxydant" (notée
Ox). La forme susceptible de céder des électrons est appelée forme réduite ou "réducteur"
(notée Red).
Relation de NERNST
1
Ox + n e- Red
2
E = E°(Ox/Red) + (RT/n F) Ln [Ox]/[Red].
38
V- Types d’électrodes
Elle est constituée d’un élément en contact avec une solution contenant un ion relatif à
cet élément.
Electrode métallique
M n+ ne - ↔ M
Electrode à gaz
½ H2 ↔ H+ + 1e-
Par convention, le potentiel de l’électrode normal à hydrogène a été choisi égal à zéro,
E° (H+ / H2 ) = 0, a (H+) = 1 mole/l PH2 = 1 atm
Ag /AgCls /KCl
39
Ag ↔ Ag+ + 1e- E 1 = E° (Ag+ / Ag ) + 0.06 log a (Ag+)
A l’équilibre : E1= E2
c- Electrode rédox
IV – Electrodes sélectives
IV.1 Membranes
Supposons qu’il existe une membrane entre deux
solutions α et β telle qu’un seul ion puisse
franchir cette interface.
Le potentiel est donné par l’expression
E = 0.06 log ai (β)/ai (α )
40
Chapitre 4
Electrolyse et Piles.
41
I – Electrolyse
- générateur +
2 1
L’électrode où aura lieu une oxydation sera l’anode. C’est le pôle positif (+)
L’électrode où aura lieu une réduction sera la cathode. C’est le pôle négatif (-)
I-2 Principe
Soit un système Ox/Réd en solution, lorsque l’on plonge une électrode de platine, il
s’établit l’équilibre suivant
1
Ox + n e- Red
2
Pour favoriser l’une ou l’autre des réactions électrochimiques (sens 1 ou 2), il faut imposer un
potentiel E ≠ Eeq.
Dans le cas de notre cellule, Si Eeq1 est le potentiel pris par l’électrode dans le compartiment
1, pour avoir une oxydation, il faut que le potentiel Va de la borne A du générateur soit
supérieur à Eeq1 ( Va > Eeq1 ). Par contre, Si Eeq2 est le potentiel pris par l’électrode dans le
42
compartiment 2, pour avoir une réduction, il faut que le potentiel Vb de la borne b du
générateur soit inférieur à Eeq2. ( Vb < Eeq2 ).
D’où la différence de potentiel appliquée aux bornes du générateur pour provoquer une
oxydation dans le compartiment 1 et une réduction de le compartiment 2 est :
Exemple
Cellule d'électrolyse
*A la cathode négative
Cu2+ + 2e- --------> Cu
(gain d'électrons, c'est une réduction. )
*A l'anode positive :
2Br- --------> Br2 + 2e- ,
(perte d'électrons c'est une oxydation. )
43
I-3 Echelle des potentiels normaux
F2 ---- F- + 2,87
I2 ---- I- + 0,60
Remarques :
a)Un oxydant est d’autant plus fort que la valeur du potentiel est élevée
b) Un réducteur est d’autant plus fort que la valeur du potentiel est faible
c) Un oxydant va réagir sur tous les réducteurs situés en dessous de lui sur l’échelle E°
a- Parmi les éléments oxydables, celui dont le potentiel est le moins élevé est
d’abord oxydé.
b- Parmi les éléments réductibles, celui dont le potentiel est le plus élevé est
d’abord réduit..
44
II- Piles
II-1 Rappel
II-1-1 Définition.
Ce sont des dispositifs qui fournissent de l’énergie électrique à partir de l’énergie
chimique. Les piles sont constituées d’au moins deux électrodes (conducteurs électroniques )
qui plongent dans un conducteur ionique et qui sont reliées par un fil conducteur.
L’électrode où aura lieu une oxydation sera l’anode. C’est le pôle négatif (-). Elle est
caractérisée par un potentiel Ea. L’électrode où aura lieu une réduction sera la cathode. C’est
le pôle positif (+). Elle est caractérisée par un potentiel Ec .
La différence de potentiel entre les deux électrodes, c’est à dire entre la cathode et l’anode est
appelée force électromotrice ( notée f.e.m) de la pile.
Elle est constituée d’une lame de zinc et d’une lame de cuivre plongeant dans une
solution d’acide sulfurique. Zn/ H2SO4/ Cu
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Comp cathod. Réd. H+ + 1 e- → ½ H2 Si pH = 0 Er = 0.0V
Eox(Zn) = -0.75V < Eox(Cu) = 0.35V, donc c’est la dissolution du zinc qui aura lieu d’où
Eox(Zn) = Ea
Bilan de la pile :
- Une tige de cuivre plongée dans une solution de sulfate de cuivre (SO42-, Cu2+)
c’est à dire le couple Cu2+/Cu.
Les deux solutions [ZnSO4 ] = 1M et [CuSO4 ] = 1M sont séparées par une paroi poreuse
évitant le mélange des deux solutions mais permettant le passage du courant électrique dû à la
migration des ions.
Réactions
E°Cu 2+/Cu > E°Zn 2+/ Zn
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I
- mA +
Zn Cu
ZnSO4 CuSO4
C’est une pile dont la f.e.m ne varie pas au cours de son fonctionnement.
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II-2-3 Pile Leclanché
La forme la plus commune des générateurs primaires est la pile Leclanché ou pile au
bioxyde de manganèse-zinc, inventée par le chimiste français Georges Leclanché dans les
années 1870. L'électrolyte est un mélange à base de chlorure d'ammonium et de chlorure de
zinc. L'électrode négative est con
charbon de cornue entourée d'un mélange de bioxyde de manganèse. Cette pile a une force
électromotrice de 1,5 V et débite des courants de faible intensité. Elle existe sous quatre
formes commerciales : trois piles cylindriques de diamètre différent et une pile plate de 4,5 V.
La pile Leclanché a été améliorée, en particulier par Féry. On a ensuite construit des piles à
liquide immobilisé par une substance absorbante ou piles sèches, que l'on utilise beaucoup
actuellement.
Parmi les générateurs primaires les plus employés, on peut également citer la pile
alcaline à l'oxyde de mercure-zinc, introduite pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle peut
être fabriquée sous la forme d'un petit disque, et est utilisée sous cette forme dans les
prothèses auditives et en photographie. L'électrode négative est constituée de zinc, l'électrode
positive, d'oxyde de mercure, et l'électrolyte est une solution d'hydroxyde de potassium.
l'énergie massique de ces piles. On étudie en particulier les piles au lithium, les piles zinc-air
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II-2-4 Pile à aération différentielle (naturelle)
Le principe est basé sur une différence de pression d’oxygène entre deux sites
différents. Par exemple, la géométrie ou la structure d’une pièce immergée (canalisations
souterraines) peut rendre le transport de l’oxygène rapide vers une partie et lent vers l’autre.
La partie la mieux aérée constituera la cathode.
Pression O2 Pression O2
- +
Canalisation
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II-2- 5 Pile à combustible
Une pile à combustible est constituée d'une anode, alimentée par un combustible, en
général l'hydrogène, l'ammoniac ou l'hydrazine, et d'une cathode alimentée par un oxydant,
en général, l'air ou l'oxygène. Les deux électrodes sont séparées par un électrolyte
conducteur ionique.
Pour une pile à hydrogène et à oxygène avec un hydroxyde d'un métal alcalin comme
électrolyte, la réaction à l'anode est
H2+2OH-4H2O+2e-
la réaction à la cathode,
O2+2H2O+4e-4OH-.
La tension de la pile, dans ce cas, est d'environ 1,2 V mais elle diminue lorsque la
charge est augmentée. L'eau produite à l'anode doit être constamment soutirée pour que la
pile ne soit pas submergée. Les piles à combustible hydrogène-oxygène utilisant des
électrolytes à membranes échangeuses d'ions ou à acide phosphorique immobilisé ont
trouvé leurs premières applications dans les programmes spatiaux, respectivement, de
Gemini et Apollo.
D’autre part, les piles à combustible avec électrolyte à carbonate fondu sont également
en développement. L'électrolyte est solide à température ambiante mais liquide, avec l'ion
carbonate conducteur, à la temp
présente l'avantage d'utiliser du monoxyde de carbone comme combustible et, par conséquent,
les mélanges monoxyde de carbone et hydrogène, tels que ceux produits par la gazéification
du charbon, pourraient être utilisés comme combustibles. Les températures relativement
élevées de fonctionnement des piles à carbonate fondu facilitent l'évacuation de l'eau formée
sous forme de vapeur.
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II-3 Accumulateurs ou générateurs secondaires
II-3-1 Accumulateurs au plomb
Inventé en 1859 par le physicien français Gaston Planté, Il est constitué d'un empilage
d'électrodes positives, de séparateurs et d'électrodes négatives placées dans un bac couvert. Il
peut délivrer un courant électrique intense (de 100 à 500 A), mais se décharge rapidement.
L'électrolyte est une solution diluée d'acide sulfurique, l'électrode négative est une
plaque remplie de plomb «spongieux»; l'électrode positive est une plaque contenant une pâte
d'oxyde de plomb. Les séparateurs sont des feuilles rectangulaires, placées entre les plaques
positives et les plaques négatives. Elles doivent, entre autres :
- avoir une grande perméabilité aux ions porteurs du courant et une porosité élevée.
-
Pb / H2SO4 / PbO2 / Pb +
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A la cathode PbO2 + 4 H+ + 2e- → Pb2+ + 2 H2O
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II-3-2 Accumulateurs alcalins
accumulateurs à l'argent-zinc.
Accumulateurs à l'argent-zinc
Ils ont été mis au point en 1941, par H. André. L'électrolyte est une solution de potasse
dans laquelle plongent l'électrode positive, essentiellement en oxyde d'argent, et une électrode
négative à base de zinc. Aux bornes de ces accumulateurs, on mesure une tension de 1,5 V. Ils
ont une énergie massique de 120 Wh/kg, soit 3 fois celle des accumulateurs précédents.
Cependant, en raison de leur coût élevé, on les utilise pour des applications spécifiques.
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