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Etude biochimique des protéines, des acides

aminés, des enzymes sériques et des


immunoglobulines:
-Etude des protéines dans le sang, les urines
et le L.C.R.
-Etude des protéines spécifiques sériques.
-Etude des immunoglobulines
-Etude des acides aminés
Physiologie des protéines (1)
I. Intérêt
• Constituants fondamentaux des organismes vivants
• Importance quantitative (50 % du poids des cellules)
• Importance qualitative:
- un rôle structural dans les différents tissus de l'organisme
- un rôle fonctionnel (enzymes, hormones, coagulation…)
- un rôle de protection de l'organisme : Ig, cytokines...
II. Propriétés physicochimiques
• Intérêt: caractérisation, séparation et dosage
• Solubilité dans l'eau, en milieu acide ou alcalin ou en présence de sels neutres
• Masse moléculaire très variable : quelques milliers à plusieurs millions de
daltons
• Composition en acides aminés et leur séquence
• La pression oncotique qu'elles exercent dans le plasma sanguin
• Le caractère amphotère.
• Liaison peptidique et autres fonctions chimiques
Physiologie des protéines (2)
III. Besoins:
• 1 à 1,1 g/Kg
• Aa indispensables: indispensables (8 + 2): valine, leucine, isoleucine,
méthionine, thréonine, lysine, phénylalanine et tryptophane +
histidine et arginine.
IV. Digestion des protéines
• La protéolyse digestive est réalisée par des enzymes gastrique,
pancréatiques et intestinales:
- des endopeptidases : pepsine gastrique, trypsine, chymotrypsine
pancréatiques.
- des exopeptidases : carboxypeptidase pancréatique et aminopeptidase
intestinales.
• Les Aa libérés sont absorbés par la bordure en brosse des entérocytes de
la muqueuse intestinale, arrivent au foie par la veine porte. Le foie reçoit
également les Aa provenant du métabolisme périphérique.
Physiologie des protéines (3)
V. Répartition
Physiologie des protéines (4)
VI. Métabolisme général
A) Biosynthèse: transcription, traduction, élongation et maturation
B) Catabolisme:
• Réactions de: transamination, désamination, décarboxylation
• Formation des métabolites actifs
• Oxydation: formation de CO2 et de l’ATP
• Néoglucogenèse: formation des glucides
• Cétogenèse: formation des AG et corps cétoniques
• Elimination de l’azote:
- Uréogenèse (cycle de l’urée: hépatique)
- Ammoniogenèse (cycle de la glutamine: rénal)
Figure 02: Cycle de la glutamine
Figure 03: Cycle de l’urée
Physiologie des protéines (5)

VII. Régulation
• Facteurs anabolisants: Insuline, hormone de croissance, androgène,
oestrogènes, cytokines…
• Facteurs catabolisants: glucocorticoïdes, hormones thyroïdiennes…
VIII. Rôles
• Structure: collagène, kératine…
• Enzymatique
• Hormone et neuromédiateur
• Motricité: actine, myosine
• Transport: albumine…
• Transduction: récepteurs, protéine G
• Immunité: Ig, cytokines
• Régulation de l ’expression du génome: facteurs de transcription
• Divers: marqueurs tumoraux, protéines de la chaîne respiratoire…
Etude biochimique des protéines, des acides
aminés, des enzymes sériques et des
immunoglobulines:
-Etude des protéines dans le sang, les
urines et le L.C.R.
-Etude des protéines spécifiques
sériques.
-Etude des immunoglobulines
-Etude des acides aminés
Exploration des protéines (1)
I. Prélèvement
A) Sang:
- Tube sec: protéines sériques
- Anticoagulant (hépariné): protéines plasmatiques
- Eviter la stase qui augmente le taux sanguin des protéines.
- Plasma = sérum + facteurs de coagulation (fibrinogène) donc différence au
cours de l’inflammation (fibrinogène ↑↑↑).
B) Urines: échantillon urinaire ou urines de 24h+++.
C) LCR
D) Epanchements et liquides: pleural, ascite, synovial…
II. Détermination de l'hématocrite
- But: déceler une éventuelle hémodilution ou une hémoconcentration.
Exploration des protéines (2)

III. Dosage des protéines totales


• La nature de la technique utilisée pour le dosage des protéines dans un milieu
biologique dépend de la gamme de concentration attendue dans ce liquide :
- pour les concentrations de l'ordre du g/L ou plus (ex: sang, exsudats): on utilise
des techniques par précipitation en milieu acide, ou plus des techniques
colorimétriques (techniques moins sensibles).
- pour les concentrations plus faibles (LCR,urines): on préférera des méthodes
colorimétriques plus sensibles, des méthodes immuno-enzymatiques ou radio-
immunologiques (techniques plus sensibles).
A) Sérum - Plasma
1. Turbidimétrie:
• Mesure par un système optique (spectrophotomètre ou turbidimètre) du degré
de turbidité d'une suspension
Exploration des protéines (3)
2. Colorimétrie :
• Méthode de Biuret: les liaisons peptidiques des protéines réagissent
avec les ions cuivriques en milieu alcalin pour former des complexes de
coloration rouge photométrable à 540 nm
• Méthode de Bradford (bleu de Coomassie)
• Méthode de Lowry (réactif de Follin CIOCALTEU et réactif Phospho-
Molybdo tungstique)
• Méthode au rouge de Pyrogallol,,...
3. Réfractométrie
• Mesure de l'indice de réfraction des protéines à l'aide d'un réfractomètre.
Exploration des protéines (4)
B) Recherche d’une protéinurie
1. Bandelettes réactives :
• Bandelettes imprégnées d’un colorant « Tétrabromophénol » (initialement
jaune) en présence d’une protéinurie, il y aura virage du colorant au bleu ±
foncé.
2. Méthode à la chaleur ou par thermocoagulation
• Acidifier les urines avec l’acide acétique puis on porte à ébullition ce qui
entraîne la formation d’un coagulum (un précipité).
• Cas particulier: protéinurie de Bence Jones (myélome). Le chauffage
entraîne l’apparition du précipité vers 50 à 60°c puis il se solubilise à
température supérieure à 60°c.
3. Méthode à l’acide nitrique ou anneau de Heller:
• On utilise un tube à essai où on va mettre les urines puis on fait couler sur les
parois de l’acide nitrique (HNO3).
• Formation d’un précipité au niveau de l’interface en présence d’une protéinurie
(anneau de Heller).
Exploration des protéines (5)
C) Dosage des protéines dans les urines et LCR
1. Méthodes colorimétriques :
• Méthode de Biuret : Très peu sensible.
• Méthode de Lowry :Plus précise.
• Autres: Amidoschwartz, Bleu de Coomassie, Rouge de pyrogallol
2. Méthodes turbidimétriques :
• Précipitation par l’acide trichloroacétique ou l’acide Sulfosalicylique.
• En présence de protéinurie: formation d’un trouble dont l’intensité peut
être évaluée par turbidimétrie.
Exploration des protéines (6)
D) Epanchements
• Ces milieux sont ± riches en protéines selon les circonstances
1)Test de Rivalta :
• Actuellement ce test n’est plus pratiqué et on dose directement les protéines
dans les épanchements
• Permet de distinguer les épanchements inflammatoires (exsudat) des
épanchements de nature mécanique (transsudat).
• Consiste à mettre dans un tube à essai de l’eau distillée acidifiée par l’ajout de
quelques gouttes d’acide acétique,
• Sur ce tube on va faire tomber une goutte du liquide (Ascite, pleural…).
• Si formation d’une fumée blanchâtre le test est dit positif, révélant ainsi un
Exsudat.
• Exsudat: protéines >20 g/L → dosage
• Si absence de formation d’une fumée blanchâtre le test est dit négatif.
• Si protéines <20 g/L → Transsudat
2) Actuellement :
• Dosage : mêmes techniques que celles des urines et LCR
Exploration des protéines (7)
IV. Fractionnement des protéines
A) Précipitation fractionnée :
• Action sur les paramètres diminuant la solubilité des protéines.
B) Ultracentrifugation :
• Les protéines sont caractérisées par une constante de sédimentation.
C) Chromatographie :
• Echange d’ions (séparation en fonction de la charge).
• Filtration sur gel (séparation en fonction de la masse molaire).
• Affinité (séparation en fonction de l’affinité pour un ligand spécifique).
D) Electrophorèse de zone et ses variantes++++:
• Acétate de cellulose ou gel d’agarose (séparation en fonction de la charge).
• Gel de polyacrylamide (séparation en fonction de la charge et la masse
• molaire).
• Gel de polyacrylamide + SDS (séparation et détermination de la masse
molaire).
Exploration des protéines (8)
V. Dosages spécifiques des protéines
A) Méthodes colorimétriques:
• Dosage de l’albumine par colorimétrie (vert de Bromocrésol).
B) Méthodes enzymatiques:
• Dosage de fibrinogène, haptoglobine, prothrombine, a1-antitrypsine...
C) Méthodes immunologiques:
• Dosage spécifique de la plupart des protéines
• Reposent sur la spécificité et la sensibilité de la réaction Ag-Ac
• La substance à doser joue le rôle d’Ag
1. Immuno-précipitation en milieu liquide:
- Formation d’un complexe Ac-Ag insoluble et précipitant.
a. Immunonéphélémétrie : consiste à mesurer le rayonnement diffusé à 90°
par des néphélomètres.
b. ImmunoImmunoturbidimétrie : permet d’apprécier la diminution de
l’intensité de la lumière incidente qui traverse la cuve de mesure.
Exploration des protéines (9)
C) Méthodes immunologiques: (suite)
2. Immuno-précipitation en milieu gélifié (solide):
a. Méthodes qualitatives :
• Immuno-diffusion double : Méthode d’Ouchterlony
- Consiste à déposer des solutions d’Ag dans des puits aménagés.
- L’Ag et l’Ac diffusent selon un gradient de concentration.
- Lorsque l’Ag et l’Ac sont à des concentrations optimales, des arcs de
précipitation apparaissent.
• Immuno-fixation +++:
- Après une migration électrophorétique sur agarose, on réalise une immuno-
précipitation par anti-sérums monovalents anti-chaînes légères et anti-chaînes
lourdes.

Méthode d’Ouchterlony Immunofixation


Exploration des protéines (10)
C) Méthodes immunologiques: (suite)
2. Immuno-précipitation en milieu gélifié ou solide: (suite)
b. Méthodes quantitatives :
• Immuno-diffusion radiale : Méthode de Mancini
• Dépôt de l’Ag à doser dans un puits aménagé dans une gélose contenant
l’immuno-sérum.
• Diffusion radiale de l’Ag
• A l’équilibre: apparition d’un arc de précipitation dont le diamètre est
proportionnel à la concentration antigénique (protéique).
• Electro-immuno-diffusion : Technique de Laurell ou des Roquettes
• Même principe que celle de Mancini + électrophorèse
• A l’équilibre: apparition d’une fusée de précipitation dont la longueur est
proportionnel à la concentration antigénique

Technique de Mancini Technique de Laurell


Exploration des protéines (11)
C) Méthodes immunologiques: (suite)
1. Immuno-précipitation en milieu gélifié ou solide: (suite)
b. Méthodes quantitatives : (suite)
• Méthodes immuno-chimiques avec marquage :
Ces méthodes associent la réaction Ag-Ac et l’utilisation d’un marqueur
permettant la quantification de cette réaction. On distingue:
- Radioimmunodosage (marqueurs= radioéléments) ;
- immunoflurescence (substance fluorescente);
- Chimiluminescence (marqueurs luminescents)
- Dosage immunoenzymatique: ELISA+++ (marquage par une enzyme et la
réaction est révélée après ajout du substrat qui donne un signal quantifiable)

Lavage
Exploration des protéines (12)
VI. Electrophorèse des protéines
A) Electrophorèse des protéines sériques ++++
Les valeurs usuelles
Albumine 52-65 % (34 à 42 g/L)

Alpha 1 globulines: a1-antitrypsine, orosomucoïde, a1-antichymotrypsine 2 - 4.5% (1 à 3 g/L)

Alpha 2 globulines: haptoglobine, céruléoplasmine, alpha2-macrogrobuline, alpha-


10- 15 % (6 à 9 g/L)
lipoprotéines
Bêta globulines: Bêta1 : transferrine, hémopexine
6 - 13 % (4 à 9 g/L)
Bêta2: béta-lipoprotéines, complément C3 et C4
Gamma globulines:Ig (G, A, M, D, E) et CRP 10 - 19% (6 à 13 g/L)
FRACTIONS DIMINUTIONS ELEVATIONS
BISALBUMINE : Héréditaire, Traitement aux b-
lactamines, Pancréatite – Cirrhose
DENUTRITION, GROSSESSE HEMOCONCENTRATION
ALBUMINE INSUFFISANCE HEPATOCELLULAIRE (déshydratations)
FUITES PROTEIQUES : cutanées (brûlures), digestives,
rénales (syndrome néphrotique)
INFLAMMATION ET INFECTIONS CHRONIQUES
Alpha1- INSUFFISANCE HÉPATOCELLULAIRE,
GLOBULINES DÉNUTRITION, INFLAMMATION : orosomucoïde et
FUITE PROTÉIQUE CUTANÉE, DIGESTIVE a1-antitrypsine
DÉFICIT EN A1-ANTITRYSINE
INSUFFISANCE HÉPATOCELLULAIRE, INFLAMMATION : hapto et
Alpha2- DÉNUTRITION, Céruléoplasmine
GLOBULINES FUITE PROTÉIQUE CUTANÉE, DIGESTIVE SYNDROME NÉPHROTIQUE : a2-
HÉMOLYSE INTRA VASCULAIRE : haptoglobine macroglobuline
DIABÈTE
INSUFFISANCE HÉPATOCELLULAIRE, INFLAMMATION
DÉNUTRITION, SYNDROME NÉPHROTIQUE
Béta- FUITE PROTÉIQUE CUTANÉE, DIGESTIVE ATTEINTES HÉPATIQUES : hépatites,
GLOBULINES SYNDROME NÉPHROTIQUE cirrhoses, cholestase
BAISSE DU COMPLÉMENT C3 ET C4 ANÉMIES FERRIPRIVES ( b1-
globuline :Transferrine)
GROSSESSE, CORTICOTHÉRAPIE
IMMUNOSUPPRESSION ACQUISE: Corticothérapie, AUGMENTATION POLYCLONALE (en
Immunosuppresseurs, Plasmaphérèse dôme): Infections bactériennes ou virales
DÉFICITS IMMUNITAIRES B (Hépatite, HIV), Cirrhose alcoolique,
PRIMITIFS:Agammaglobulinémie (maladie de Bruton), Maladies systémiques (LED, Gougerot)
Gamma- Hypogammaglobulinémie AUGMENTATION MONOCLONALE
BLOBULINES FUITE CUTANÉE, DIGESTIVE (Pic monoclonal): Gammapathie
SYNDROME NÉPHROTIQUE monoclonale (Myélome, Waldenström),
CHIMIO-RADIOTHÉRAPIE – IMMUNO Hémopathies (LLC, Hodgkin),
SUPPRESSEURS
DÉNUTRITION SÉVÈRE
Exploration des protéines (13)
B) Electrophorèse des protéines urinaires
• L'intérêt peut être double:
- préciser la nature de l'atteinte rénale au cours d'une néphropathie (origine
glomérulaire ou tubulaire)
- rechercher l'existence d'une anomalie monoclonale.
C) Immunofixation
• Détection et identification des Ig monoclonales.
• Définir la sélectivité d’une protéinurie (immunofixation urinaire):
- Protéinurie sélective : on retrouve principalement de l’albumine
- Protéinurie moyennement sélective : on retrouve de l’albumine, des IgG et
des IgA
- Protéinurie non sélective : on retrouve de l’albumine, des IgG, des IgA, des
IgM
Variations physiopathologiques (1)
I. Protéines sériques
A) Valeurs usuelles
• Nouveaux nés : 40 - 70 g/l
• Enfants: 50 - 70 g/l
• Adultes: 60 - 80 g/l
B) Hypoprotidémies
1. Clinique : Oedèmes, fonte musculaire (maigreur),
ascite (diminution de la pression oncotique et fuite
d'eau vers le compartiment interstitiel)
2. Etiologies :
• Insuffisance d'apport: malnutrition, KWASHIORKOR
• Insuffisance de synthèse hépatique : diminution de
l'albumine, facteurs de la coagulation, transferrine. On
l'observe chez le prématuré, dans les cirrhoses et les
hépatites.
• Pertes: Protéinuries, Sd néphrotique, Brûlures…
Kwashiorkor
Variations physiopathologiques (2)
C) Hyperprotidémies
• Élévation des globulines (voir tableau)
- inflammations et infections chroniques bactériennes, virales et parasitaires :
Baisse de l'albumine, élévation des globulines (A et G)
- Maladies de système: maladies inflammatoires diffuses
+ maladies auto-immunes (Maladie de Basedow, Thyroïdite chronique de
Hashimoto, Diabète type 1, lupus érythémateux aigu disséminé…)
+ collagénoses (sclérodermie, périartérite noueuse, sarcoïdose…)
- Gammapathie monoclonale
Variations physiopathologiques (3)
D) Profils protéiques
• Le dosage isolé d’une protéine est difficile à corréler à une pathologie précise,
pour plusieurs raisons : protéines = plusieurs fonctions physiologiques =
plusieurs mécanismes contradictoires concentration normale

Concentration
Paramètre Mécanisme 1 Mécanisme 2
résultante
Hypercatabolisme
CRP Inflammation ↑↑↑↑ Normale +/-
(LED) ↓

Haptoglobine Inflammation ↑ Hémolyse ↓ normale

Carence martiale ↓
Transferrine Inflammation ↑ normale
(!!!)

Orosomucoïde Inflammation ↑ Protéinurie ↓ normale

Fibrinogène Inflammation ↑ Coagulation ↓ normale

C3 Inflammation ↑ Activation ↓ normale


Variations physiopathologiques (4)
D) Profils protéiques (suite)
• Profil protéique = représentation graphique des concentrations sériques
simultanées de plusieurs protéines judicieusement choisies.
• Intérêt :
- Simplifie l’interprétation;
- Visualise les variations relatives des différentes protéines les unes par rapport
aux autres par leur valeur pondérale et leur cinétique d’évolution ;
- Apprécie l’amplitude des perturbations de chaque protéine dosée.
Variations physiopathologiques (5)
D) Profils protéiques (suite)
• Profil protéique général:
- EPS + dosage des IgG, IgA et IgM
- évalue l’état inflammatoire et nutritionnel (albumine, fractions α1, α2, γ-
globulines), la réponse immunitaire à médiation humorale, et détecte une
protéine monoclonale.
• Profils protéiques ciblés
- le profil inflammatoire (CRP, orosomucoïde) affirme ou élimine l’existence
d’un syndrome inflammatoire et permet de suivre l’évolution spontanée ou
sous traitement ;
- le profil immunitaire (IgM, IgG, IgA) reflète l’immunité humorale ;
- le profil nutritionnel (préalbumine, albumine) sert à dépister des états de
dénutrition infra-clinique ou à suivre un traitement nutritionnel;
- le profil hémolytique (haptoglobine + autres marqueurs de l’hémolyse) sert à
explorer les états d’hémolyse intravasculaire et/ou intratissulaire.
Variations physiopathologiques (6)
II. Protéines urinaires :
A) Protéinuries physiologiques : inférieures à 150 mg/24h
- Sujet normal (repos, +/- sédentaire) : inférieure à 100 mg/24h
- Sujet sportif et ou exercice intense : inférieure à 150 mg/24h
B) Protéinuries pathologiques: supérieures à 150 mg/24h
• Intermittentes : effort intense et inhabituel, fatigue, posture
• Transitoires : insuffisance cardiaque, pulmonaire, HTA, infections
• Permanentes :
- Protéinuries pré-rénales: Gammapathies+++
+ Kahler (Myélome): IgG+++ ou IgA++ ou IgD+/- ;
+ Waldenström : IgM.
+ Bence Jones: chaînes légères
- Protéinuries rénales :
– Protéinuries glomérulaires : (prédominance d’albumine)
+ Néphrites chroniques ou aiguës (1 à 3g/24h),
+ Syndrome néphrotique (3 à 20g/24h).
– Protéinuries tubulaires : (albumine minoritaire)
+ Pyélonéphrite gravidique
+ Transplanté rénal (récidive)
Variations physiopathologiques (7)
III. Protéines du LCR:
A) Valeurs physiologiques : 0,28-0,52 g/l
B) Hyperprotéinorrachies
• Méningites: Bactériennes+++, virales ou parasitaires avec hyperleucocytose
• Compressions médullaires (tumeurs, lésions...)
IV. Protéines des transsudats et exsudats :
• Le diagnostic différentiel se fait par un dosage de protéines totales.
• Les transsudats correspondent au passage de liquide plasmatique dans
certaines cavités (liquide d'oedème néphrotique), taux < 20 g/l
• Les exsudats correspondent à une réaction inflammatoire locale : taux > 20
g/l.
Etude biochimique des protéines, des acides
aminés, des enzymes sériques et des
immunoglobulines:
-Etude des protéines dans le sang, les urines
et le L.C.R.
-Etude des protéines spécifiques sériques.
-Etude des immunoglobulines
-Etude des acides aminés
Prélèvement

• Les Aa sont des molécules qui peuvent être obtenues à partir des
protéines sanguines ou urinaires.
• Sang:
- Héparine: transport (glace), centrifugation rapide.
- Papier Guthrie: papier imprégné de sang
• Urines :
- Première miction du matin: la plus concentrée.
- Expression des résultats par rapport à la créatinine.
Moyens d’étude (1)
I. Etude qualitative : (urines)+++
• Réactions ± spécifiques qui s’adressent à un Aa précis.
• Inconvénients: faux positifs
A) Réaction de Brand :
• Mise en évidence de la cystine (cystinurie) ou l’homocystine
(homocystinurie) au niveau urinaire par une réaction colorée (nitro-
prussiate de Na) après hydrolyse.
B) Perchlorure de fer :
• Mise en évidence de la phénylalanine (phénylcétonurie)
• Mise en évidence des métabolites de la tyrosine (tyrosinémie).
C) 2,4-dinitrophénylhydrazine DNPH :
• Réaction moins spécifique (plusieurs Aa).
Moyens d’étude (2)
II. Techniques chromatographiques:
• Etude qualitative ou quantitative des aa
urinaires et sanguins :
A) Chromatographie sur couche mince : CCM
• Il s’agit d’une chromatographie de partage:
couche mince de cellulose, imprégnée de
vapeur d’eau comme support (phase
stationnaire), la phase mobile est un solvant
organique (cétone-butanol-acide acétique-eau).
• Révèlation par la Ninhydrine: couleur violette
caractéristique de tous les Aa.
• CCM mono-dimensionnelle : un seul sens de
migration
• CCM bidimensionnelle: 2 sens de migration
perpendiculaires (plus précise)

CCM
Moyens d’étude (3)
B) Méthodes chromatographiques de
dosage des Aa:
• Chromatographie échangeuse
d’ions
• Chromatographie liquide haute
performance (HPLC) ++++
+ technique de référence: dosage de
tous les Aa
+ partage en phase inverse
+ Détection par UV ou flourescence
+ très sensible et très fiable
+ matériel lourd et cher (inconvénient)

HPLC
Moyens d’étude (4)
III. Dosage microbiologique (valeur historique) :
• On utilise une souche bactérienne qui utilise l’Aa à doser comme
facteur de croissance: la concentration de l’Aa est proportionnelle à la
croissance bactérienne (diamètre de la souche).
• Exemple : Dosage de la Phe par Bacilus Siblitis.

Dosage de la Phe par Bacilus Siblitis

IV.Autres méthodes de dosage:


• Fluorescence (Phe par Ninhydrine et Cu2+)
• Enzymatique (Phe par Phe oxydase et NAD+/NADH,H+)
Valeurs usuelles

• La CCM est l’un des meilleurs moyens, bon marché, elle est suffisante
pour porter un diagnostic avec une forte présomption mais elle défficile de
mettre en œuvre…
• HPLC : reste actuellement la méthode de référence (détecteur de
masse+++)
• Les méthodes de dosage donnent des chiffres précis qui vont de
quelques 10aines de µmol/l à quelques 100aines de µmol/l
• Quelque valeurs usuelles sanguines : (à titre indicatif)
- Met ~ 30µmol/l ;
- Phe ~ 50 à 60µmol/l ;
- Leu ~ 150µmol/l ;
- Val ~ 200µmol/l ;
- Glu ~ 600µmol/l.
Pathologies (1)
I. Hyperaminoacidémie globale avec hyperaminoacidurie (sang+urines)
• Insuffisance hépato-cellulaire : cirrhose, hépatite grave.
• Maladie de Wilson: surcharge en cuivre;
• Galactosémie et intolérance au fructose ;
• Rachitisme ;
II. Hyperacidoaminurie semi-sélective : (urines)
• Aa sanguins normaux
• Anomalies de transport membranaire (membrane plasmique, membranes
intracellulaires mitochondriales ou lysosomiales).
• Tubulopathies+++ (Sd de Fanconi)

• Cystinurie: anomalie héréditaire du


transport rénal et intestinal de la cystine et
des acides aminés dibasiques : ornithine,
arginine, lysine (lithiase rénale avec dysurie,
hématurie, infection urinaire et colique
néphrétique). Cristaux et calcul de cystine
Pathologies (2)
III. Hyperaminoacidémies sélectives : (sang + urines)
• Déficit enzymatique du métabolisme d’un ou plusieurs aa.
• Les Aa non métabolisés s’accumulent et vont être éliminés en grandes
quantités dans les urines.
A) Phénylcétonurie (PCU)++++ :
• Un déficit en phénylalanine hydroxylase
• Transmission autosomique récessive
• Taux urinaire de la phénylalanine urinaire multiplié par 1.000 ou même
10.000.
• Clinique: encéphalopathie, convulsions, retard mental, troubles du
comportement, psychoses, épilepsie.
• Traitement: Régime équilibré (pauvre en Phe+++)
Pathologies (3)
B) Tyrosinémie type I : (Hépato-rénale)
• Déficit en fumaryl-acéto-acétate hydrogénase (FAAHase): enzyme de
dégradation de la tyrosine (accumulation de la Tyr et de la Met).
• Clinique:
+ Atteinte hépatique sévère évoluant vers un hépatocarcinome,
+ Insuffisance tubulaire complexe
+ Polyneuropathie périphérique aiguë
Traitement: Régime équilibré en Phe et Tyr
C) Tyrosinémie de type II: (Sd de RICHNER-HANHART)
• Déficit en tyrosine aminotransférase (TAT)
• Clinique: kératite herpétiforme et une hyperkératose palmoplantaire
• Traitement: Régime équilibré en Phe et Tyr
D) Leucinose :
• Déficit de décarboxylases des Aa ramifiés: Leu, Ile et Val.
• Elimination de ces Aa dans les urines (odeur de sirop d’érable)
Pathologies (4)
E) Homocystinurie :
• Déficit en Cystathionine Synthétase :
• Clinique: Cataracte et retard psychomoteur (RPM)
4. Etude des enzymes sériques :
-Les transaminases - intérêt dans les atteintes
cardiaques et hépatiques
-Lactate déshydrogénase - iso enzyme - intérêt
séméiologique
-Créatine phosphokinase - iso enzyme - intérêt
séméiologique
-Gamma-glutamyl-transférase - intérêt en
hépatologie
-Les phosphatases alcalines et Phosphatase
acides
-Ornithine carbamyl transférase
-5’ Nucléotidase
-Amylase et lipase
Enzymes sériques
• Enzymes sériques: 2 types:
• Enzymes sanguines avec fonction bien définie (Enzymes de
coagulation, Lipoprotéine lipase…)
• Enzymes d’origine cellulaires+++: responsables de nombreuses
fonctions métaboliques normales ou pathologiques.
• La lésion d’un organe ou d’un tissu va entraîner la libération de leur
contenu enzymatique ou protéique dans la circulation générale.
• Intérêt biologique : précocité par rapport à la clinique qui permet plus ou
moins spécifiquement de :
+ Cibler l’organe ou le tissu lésé,
+ Suivre l’évolution de la pathologie.
• Origine: foie, pancréas, prostate, cœur, muscle, reins, poumons, et
différents cancers
• Spécificité: Peu spécifiques d’un seul organe. Par conséquent, plusieurs
enzymes sont nécessaires pour obtenir une orientation diagnostique.
4. Etude des enzymes sériques :
-Les transaminases - intérêt dans les atteintes
cardiaques et hépatiques
-Lactate déshydrogénase - iso enzyme - intérêt
séméiologique
-Créatine phosphokinase - iso enzyme - intérêt
séméiologique
-Gamma-glutamyl-transférase - intérêt en
hépatologie
-Les phosphatases alcalines et Phosphatase
acides
-Ornithine carbamyl transférase
-5’ Nucléotidase
-Amylase et lipase
Transaminases
• Enzymes clés du métabolisme des Aa
• Catalysent la réaction de transamination: transfert d’un groupement amine
d’un acide α aminé à un acide α cétonique.
• ASAT : ASpartate Amino Transférase
ou GOT (Glutamate Oxaloacétique Transaminase)
• Origine: cœur+++, foie, muscles, reins, pancréas, rate, poumons, GR et
cerveau.
• ALAT : ALanine Amino Transférase
ou GPT (Glutamate Pyruvate Transaminase)
• Origine: foie+++, muscles, cœur--, reins, pancréas, rate, poumons et GR.
Variations physiopathologiques (1)
I. Valeurs usuelles
• ASAT: 5 à 45 UI/l (unités internationales/L)
• ALAT: 5 et 45 UI/l
• Dosage: SAM enzymatique (attention à
l’hémolyse)
II. Variations pathologiques
A) Affections cardiaques
• Diagnostic de l'IDM: Actuellement n’est plus utilisé
dans le diagnostic de l’IDM (Valeur historique)
• Evaluation de l’ASAT est la plus importante.
• ALAT: rôle moins important car origine
principalement hépatique. Cependant une
augmentation à la fois de ALAT et de ASAT
donne une indication du degré de l'atteinte
hépatique éventuelle, pouvant être consécutive à une insuffisance
cardiaque post-infarctus (foie cardiaque).
• Lors d'un IDM, l'augmentation de ASAT commence à la 6ème h (après douleurs
angineuses), se poursuit jusqu'à la 36ème h et retourne à la normale au bout de 5 à
6 jours.
Variations physiopathologiques (2)
B) Affections hépatiques
1. Hépatite aigue
• Libération des transaminases avant
apparition de l’ictère
• La libération d’ALAT précède celle d’ASAT.
• La libération de l’ASAT est proportionnelle à
la nécrose hépatique: marqueur de gravité de
la lésion hépatocytaire (membrane +
mitochondrie) et de surveillance de
l’évolution.
2. Hépatite chronique
• Augmentation modérée.
• Caractère réversible possible
• Prolongation du plateau dans le temps:
mauvais pronostic (l’hépatite évolue en
cirrhose).
3. Cirrhose du foie
• Stabilisation: Stade irréversible, hépatite
grave
Variations physiopathologiques (3)
4. Hépatite toxique, médicamenteuse
• Augmentation des transaminases (arrêt du traitement ex: paracétamol)
5. Hépatite alcoolique et cholestase par obstruction:
• Augmentation des transaminases
• Augmentation de GGT (alcoolique)
• Augmentation des enzymes de cholestase (GGT, PAL, 5’Nucléotidase)
6. Cancer du foie et du pancréas
• Augmentation des transaminases mais c’est déjà un stade trop avancé (pas
d’intérêt)
C) Autres affections
• ASAT: augmentation dans les embolies pulmonaires, rénales et les
syndromes hémolytiques
• ASAT et ALAT: augmentation dans les affections musculaires (myosite,
rhabdomyolyse, traumatismes…), et chez les sportifs de haut niveau
4. Etude des enzymes sériques :
-Les transaminases - intérêt dans les atteintes
cardiaques et hépatiques
-Lactate déshydrogénase - iso enzyme - intérêt
séméiologique
-Créatine phosphokinase - iso enzyme - intérêt
séméiologique
-Gamma-glutamyl-transférase - intérêt en
hépatologie
-Les phosphatases alcalines et Phosphatase
acides
-Ornithine carbamyl transférase
-5’ Nucléotidase
-Amylase et lipase
Lactate Déshydrogénase (LDH)
Origine: Enzyme cytoplasmique présente presque dans tous les tissus de
l'organisme et plus particulièrement: le coeur, le foie, les muscles, le rein et
les GR.
Rôle: catalyse la réaction suivante :

Structure tétramérique: quatre chaînes peptidiques de deux types, H


(Heart: cœur) et M (Muscle)
Répartition: séparation électrophorétique des isoenzymes.
LDH1 (4H) Cœur
LDH2 (3HM) GR
LDH3 (2H2M)
un peu partout
LDH4 (H3M)
LDH5 (4M) Foie et Muscle
Variations physiopathologiques
I. Valeurs usuelles
• Adulte: 200 à 450 UI/l
• Nourrisson <1semaine: 4 à 6 fois l’adulte et diminue progressivement jusqu’à
16 ans.
• Dosage: SAM enzymatique, électrophorèse (attention à l’hémolyse)
II. Variations pathologiques
A) Affections cardiaques (LDH1+++)
• IDM: augmentation débute à la 10e h
maximum: entre 48e h et 72e h
normalisation: 15 jours voire des semaines (∆c rétrospectif).
B) Affections hépatiques (LDH5+++)
• Augmentation dans: hépatites, ictères préhépatiques, ictères
hémolytiques, métastases hépatiques.
C) Affections hématologiques
• Forte augmentation dans les anémies mégaloblastiques et hémolytiques
(reste normale dans les anémies ferriprives).
• Augmentée dans les leucémies myéloïdes et lymphoïdes, aiguës et
chroniques.
4. Etude des enzymes sériques :
-Les transaminases - intérêt dans les atteintes
cardiaques et hépatiques
-Lactate déshydrogénase - iso enzyme - intérêt
séméiologique
-Créatine phosphokinase - iso enzyme - intérêt
séméiologique
-Gamma-glutamyl-transférase - intérêt en
hépatologie
-Les phosphatases alcalines et Phosphatase
acides
-Ornithine carbamyl transférase
-5’ Nucléotidase
-Amylase et lipase
Créatine phosphokinase (CPK)

• Origine: musculaire, myocardique, et cérébrale qui catalyse le transfert


d'un phosphate de l'ATP sur la créatine (stockage d'énergie en vue de la
contraction musculaire).
• Structure dimérique: 2 chaînes peptidiques de deux types, M (Muscle) et
B (Brain)
• Répartition: séparation électrophorétique des isoenzymes.
CKMM (2M) Muscle
CKMB (MB) Coeur
CKBB (BB) Cerveau (absente dans le sérum)
Variations physiopathologiques
I. Valeurs usuelles
• CK totale: 20 à 200 UI/l. (Ckmassique+++)
• CKMM: 95%
• CKMB: < 5%
• Dosage:
+ CK totale: SAM enzymatique
+ CK MB: échangeuse d’ions, immunodosage+++ (AC anti M)
II. Variations pathologiques
A) Affections cardiaques (CKMB+++)
• IDM: augmentation débute entre 3 et 8ème h
maximum: entre 22e h et 26e h (800-1600 UI/L et CKMB→ 20%)
normalisation: 72h.
CKMB est +/- utilisée car cardiospésifique et assez précoce
B) Affections musculaires(CKMM+++= CKtotale-CKMB)
• Rhabdomyolyses: excessivement élevée (jusqu'à 100.000 UI/L)
• Augmentée dans les myopathies, les myosites et atteintes traumatiques ou
postchirurgicales
4. Etude des enzymes sériques :
-Les transaminases - intérêt dans les atteintes
cardiaques et hépatiques
-Lactate déshydrogénase - iso enzyme - intérêt
séméiologique
-Créatine phosphokinase - iso enzyme - intérêt
séméiologique
-Gamma-glutamyl-transférase - intérêt en
hépatologie
-Les phosphatases alcalines et Phosphatase
acides
-Ornithine carbamyl transférase
-5’ Nucléotidase
-Amylase et lipase
Gamma-glutamyl-transférase (GGT)

• Origine: foie et les voies biliaires+++, reins, pancréas.


• Rôle: catalyse la segmentation hydrolytique de peptides (transfert d’un
groupement gamma-glutamyl d’un peptide vers un accepteur qui peut être
un peptide, acide aminé ou eau).
Variations physiopathologiques
I. Valeurs usuelles
• GGT: < 45 UI/L
• Dosage: SAM enzymatique
II. Variations pathologiques
A) Affection hépatobiliaires et pancréatiques +++
• Excellent marqueur d’inflammation des voies biliaires.
• Augmentée dans: les ictères par obstruction, l’angiocholite, la
cholécystite, les néoplasies hépatiques, la cirrhose, les pancréatites
aigues, les cancers de la tête du pancréas et bcp moins dans les
hépatites infectieuses.
+
B) Éthylisme chronique
• Excellent marqueur de l’alcoolisme: meilleur indicateur d’abstinence lors
des cures de désintoxication
• Peut être associé au dosage de la CDT (Carbohydrate Deficient
Transferrin) qui est liée, avec une grande spécificité, à la prise continue
d'alcool.
4. Etude des enzymes sériques :
-Les transaminases - intérêt dans les atteintes
cardiaques et hépatiques
-Lactate déshydrogénase - iso enzyme - intérêt
séméiologique
-Créatine phosphokinase - iso enzyme - intérêt
séméiologique
-Gamma-glutamyl-transférase - intérêt en
hépatologie
-Les phosphatases alcalines et Phosphatase
acides
-Ornithine carbamyl transférase
-5’ Nucléotidase
-Amylase et lipase
Les phosphatases alcalines et Phosphatases
acides
Origine:
• PAL: Hépatobiliaire+++, le placenta, l’intestin, reins, l'os, le cerveau, les
poumons, la rate, GR et les leucocytes
• PA: la prostate+++, le foie, la rate, les reins, l’os et les GR. En pratique on
s’intéresse surtout à la phosphatase acide prostatique (PAP)
Rôle:
• Coupent la liaison ester phosphorique par hydrolyse en libérant de l'acide
phosphorique
• Phosphatases acides:action à pH acide
• Phosphatase alcalines: action à pH alcalin.
Variations physiopathologiques (1)
I. PAL
A) Valeurs usuelles:
• Adulte: 30 à 130 UI/L
• Enfant: 100 à 400 UI/L
• Dosage: SAM enzymatique (attention aux prélèvements hémolysés)
B) Variations pathologiques
1. Affections hépatiques:
• Augmentation très forte: cholestase par obstruction biliaire en cas du
calcul de cholédoque et cancer de la tête du pancréas.
• Augmentation modérée: cirrhose, hépatite, hémolyse, infiltration
hépatique néoplasique ou parasitaire.
Variations physiopathologiques (2)
B) Variations pathologiques (suite)
2. Affections osseuses:
• Enfant: PAL augmentée dans le rachitisme par
carence en vitamine D
• Adulte: PAL augmentée dans:
+ les ostéomalacies (rachitisme de l’adulte)
+ la maladie de Paget (anomalies de l'architecture de
l'os et une fibrose de la moelle) Rachitisme de l’enfant
+ l’hyperparathyroidie

Maladie de Paget
Variations physiopathologiques (3)

II. PA
A) Valeurs usuelles:
• PA totale: 2 à 10 UI/L
• PAP: < 3,5 UI/L
• Dosage: SAM enzymatique, dosage spécifique immunologique
B) Variations pathologiques
• PA (PAP+++) augmentent fortement dans les cancers de la prostate en
particulier avec métastases osseuses.
• Manque de spécificité: à confronter avec d’autres marqueurs en particulier
la PSA+++ (antigène spécifique de la prostate).
• PAP est très utile (en second lieu après la PSA) dans la surveillance du
traitement du cancer de la prostate et l’évaluation de son stade de gravité
une fois que le diagnostic a été fait.
4. Etude des enzymes sériques :
-Les transaminases - intérêt dans les atteintes
cardiaques et hépatiques
-Lactate déshydrogénase - iso enzyme - intérêt
séméiologique
-Créatine phosphokinase - iso enzyme - intérêt
séméiologique
-Gamma-glutamyl-transférase - intérêt en
hépatologie
-Les phosphatases alcalines et Phosphatase
acides
-Ornithine carbamyl transférase
-5’ Nucléotidase
-Amylase et lipase
Ornithine carbamyl transférase (OCT)
5’ Nucléotidase
I. OCT:
• Enzyme de biosynthèse de l’urée
• Avantage: grande spécificité hépatique
• Inconvénient: augmente dans toutes les atteintes hépatiques
II. 5’Nucléotidase
• Enzyme principalement hépatique
• Spécifique des pathologies hépatobiliaires en particulier la cholestase (avec
GGT et PAL)
•Intérêt: Enfants et femme enceinte car les PAL augmentent de manière
physiologique
4. Etude des enzymes sériques :
-Les transaminases - intérêt dans les atteintes
cardiaques et hépatiques
-Lactate déshydrogénase - iso enzyme - intérêt
séméiologique
-Créatine phosphokinase - iso enzyme - intérêt
séméiologique
-Gamma-glutamyl-transférase - intérêt en
hépatologie
-Les phosphatases alcalines et Phosphatase
acides
-Ornithine carbamyl transférase
-5’ Nucléotidase
-Amylase et lipase
Amylase et lipase
I. Lipase++++
Origine: pancréas.
Rôle: dégrade les triglycérides du contenu intestinal en monoglycérides.
Augmente dans: les pancréatites aiguës, les pancréatites chroniques, les
cancers de la tête du pancréas et les atteintes hépatiques.
II. Amylase
Origine: glandes salivaires et le pancréas
Rôle: dégradation de l’amidon
Augmente dans: pancréatite aiguë hémorragique, pancréatites chroniques et
cancers du pancréas, parotidites, perforation d'ulcères gastro-intestinaux,
occlusions intestinales hautes et les lithiases biliaires.
Biochimie Clinique

5. Etude des composés azotés non protéiques :


-Exploration du métabolisme des ions ammonium
-Exploration du métabolisme de l’urée
-Etude de la créatine et de la créatinine : intérêt
séméiologique
-Etude de l’acide urique -classification des
hyperuricémies
-Etude des bilirubines plasmatiques -
classification des ictères
Biochimie Clinique
5. Etude des composés azotés non protéiques :
-Exploration du métabolisme des ions
ammonium
-Exploration du métabolisme de l’urée
-Etude de la créatine et de la créatinine : intérêt
séméiologique
-Etude de l’acide urique -classification des
hyperuricémies
-Etude des bilirubines plasmatiques -
classification des ictères
Métabolisme de l’ammoniac
I. Origine:
• Catabolisme des acides aminés (désamination)
• Hydrolyse de la glutamine en glutamate
• Catabolisme des bases purines et pyrimidines
• Catabolisme des autres composés azotés
• Bactéries intestinales
II. Elimination:
• Minoritaire par le rein (Ammoniophanérèse rénale: 5%)
• Majoritaire par le foie en formant de l’urée qui sera aussi
éliminée par le rein (uréogenèse hépatique: 95%)
• L’ammoniogenèse participe à l’équilibre acido basique par l’élimination des ions
H+ en cas d’acidose et des acides organiques tout en économisant les ions Na+ et
K+

• L’urée est une molécule non toxique et facilement éliminée par le rein alors que
l’ammoniac présente une toxicité cérébrale: troubles de la conscience, coma hépatique
Bactéries
intestinales

95% 5%

H+, RCOO-

95%

Métabolisme de l’ammoniac
Cycle de la glutamine
Exploration (1)

I. Prélèvement :
1. Sang+++ :
• Patient à jeun, s ’abstenir de fumer.
• Prélèvement sur anti-coagulant EDTA ou héparinate de lithium.
• Transport immédiat dans la glace pour éviter la production du NH3 par
désamination à partir des Aa, amines libres…
2. Urines :
• Urines de 24h avec antiseptique ou HCl dilué.
Exploration (2)
II. Méthodes de dosage
• Dosage à l’abri des vapeurs d’ammoniac au niveau du laboratoire.
1. Dosage par micro-titration:
• Consiste à récupérer l’ammoniac dans une solution acide titrée puis
dosage par retour par une solution alcaline.
2. Méthodes colorimétriques :
• Réaction de Nessler : l’iodomercurate de potassium (HgI4K2)
• Réaction de Berthelot ++: phénol et l’hypochlorite de sodium
3. Méthodes électrochimiques: électrodes
4. Méthodes enzymatiques++++: Glutamate DHase à 340 nm

Glutamate DH

α Cétoglutarate Glutamate
Exploration (3)
III. Examens complémentaires:
• Dosage des enzymes de l’uréogenèse: OCT et CPS
• Chromatographie des AA sanguins
• Chromatographie des Acides organiques urinaires
• Dosage de l’acide orotique (intermédiaire de bioΣ des pyrimidines)
• Dosage de la carnitine (composé à fonction ammonium quaternaire synthétisé
par le foie et les reins intervient dans la β-oxydation)
Exploration (4)
III. Valeurs usuelles
• Sang: 14 à 38 µmol/L
• Urines: 30 à 60 mmol/24h
IV. Variations pathologiques
• Hyperammonièmies++++
1. Acquises:
• Acidose métabolique (NH4+ , défaut d’élimination rénale)
• IH sévère (hépatite grave, cirrhose)
• Prématurité
• Médicaments: Depakine (tt épilepsie)
2. Héréditaire:
• Maladies du cycle de l’urée (déficit en OCT, CPS..)
• Acidurie organique
• Déficit de la β-oxydation des AG
• Déficit de la chaîne respiratoire
Biochimie Clinique
5. Etude des composés azotés non protéiques :
-Exploration du métabolisme des ions ammonium
-Exploration du métabolisme de l’urée
-Etude de la créatine et de la créatinine : intérêt
séméiologique
-Etude de l’acide urique -classification des
hyperuricémies
-Etude des bilirubines plasmatiques -
classification des ictères
Métabolisme de l’urée

• Principale forme d'élimination des déchets azotés: molécule très hydrosoluble.


• Formation au niveau hépatique par l’uréogenèse et élimination rénale en deux
phases :
- Filtration glomérulaire ;
- Réabsorption tubulaire passive dépendant en particulier du débit urinaire.
• Détermination de l'urée dans le sang est très pratiquée pour évaluer la fonction
rénale (avec la créatinine).
OCT

CPS

Uréogenèse
Exploration (1)

I. Prélèvement :
1. Sang :
• Patient à jeun
• Prélèvement sur tube sec ou tube hépariné.
2. Urines :
• Miction ou urines de 24h.
Exploration (2)
II. Méthodes de dosage
1. Techniques enzymatiques à l'uréase

• Dosage de NH4+/glutamate déshydrogénase, mesure à 340 nm


• Réaction de Berthelot (mesure colorimétrique)
• Techniques électrochimiques: mesure la modification du pH.
• Techniques utilisant la réflectométrie: ammoniaque et chromogène → complexe
coloré dont l'intensité est mesurée par réflectométrie.
2. Techniques chimiques
• Diacétylmonoxime (DAM).
Exploration (3)
III. Valeurs usuelles
1. Sang
• Chez l’adulte : 0,15 à 0,45 g/l ;
• Chez l’enfant : 0,10 à 0,30 g/l ;
• Chez le nourrisson : 0,05 à 0,20 g/l.
2. Urines
• L’urée urinaire est influencée par le régime ;
• En moyenne 18 à 30 g/j.
Exploration (4)
IV. Variations pathologiques
1. Hypoazotémie ou hypourémie:
• Carences importantes en protéines alimentaires (ou les malabsorptions
digestives);
• IH graves avec un effondrement de l'uréogenèse;
• Déficit enzymatique au niveau du cycle de l'uréogenèse (OCT et CPS).
2. Hyperazotémie ++++ :
• Régime trop riche en protéines, ou un hypercatabolisme protidique (fièvres et
infections aiguës, dénutrition associée à une myolyse importante, ou
traitement par des corticoïdes à forte dose)
• Néphropathies aiguës (glomérulonéphrites, pyélonéphrites)
• IR organique aiguë ou chronique (urémie 1 à 2 g/l et créatinine ).
• Insuffisance rénale fonctionnelle: l’urée et créatinémie normale:
déshydratation (diarrhée et/ou des vomissements)
• Oligurie (insuffisances cardiaques ou les cirrhoses ascitiques).
• Dans l’exploration rénale: Clairance rénale :Cl = U.V/P: Sur 24h, la clairance
est d’environ 45 ml/min.
Biochimie Clinique
5. Etude des composés azotés non protéiques :
-Exploration du métabolisme des ions ammonium
-Exploration du métabolisme de l’urée
-Etude de la créatine et de la créatinine :
intérêt séméiologique
-Etude de l’acide urique -classification des
hyperuricémies
-Etude des bilirubines plasmatiques -
classification des ictères
Physiologie
I. Origine et rôle
• Produit de dégradation de la créatine qui est stockée dans
le muscle squelettique sous forme libre ou sous forme de
créatine-P (réserve d’énergie)
• Libre: pas de liaison aux protéines plasmatiques
• Aucun rôle physiologique (déchet métabolique)
• Elimination: majoritairement rénale (filtration
glomérulaire et sécrétion tubulaire mais jamais de
réabsorption rénale)
• Donc: la créatinine dépend de deux paramètres: la
fonction rénale et la masse musculaire
Physiologie
Exploration (1)

I. Prélèvement :
1. Sang :
• Prélèvement sur tube sec ou
tube hépariné.
• Hémolyse: interférence avec
l’Hb (majoration)
2. Urines :
• Miction ou urines de 24h.
Exploration (2)
II. Méthodes de dosage
1. Techniques chimiques (Réaction de Jaffé):
• Acide picrique en milieu alcalin (rouge orangé photométrable)
• Méthode cinétique ou en point final
• Problème des interférences (glucose, protéines, bilirubine)
2. Techniques enzymatiques:
• Très spécifiques : pas d’interférences mais plus chères que Jaffé
• Créatininase
• Créatinine désaminase
3. Techniques de référence:
• Chromatographie d’échange d’ions
• Chromatographie Lique Haute Performance (HPLC)
• Chromatographie en phase gazeuse (détection par spectroscopie de
masse)
• IDMS : Spectroscopie de masse avec dilution isotopique (méthode
internationale de référence et de standardisation
Exploration (3)
III. Valeurs usuelles
1. Sang
• La créatinine: molécule endogène et non influencée par l’alimentation (sa
concentration dépend de la masse musculaire).
• Chez l’homme : 6 à 12 mg/l ;
• Chez la femme : 5 à 10 mg/l ;
• Chez l’enfant : 4 à 9 mg/l.
2. Urines
• En moyenne 1 à 2 g/j.
Exploration (4)
IV. Variations pathologiques
1. Hypocréatininémie:
• Myopathie avec atrophie musculaire importante .
2. Hypercréatininémie ++++: Estimation du DFG
• Insuffisance rénale aiguë et chronique : (jusqu’à 200mg/l).
• Les taux urinaires sont très diminués car la filtration glomérulaire est
atteinte→ clairance rénale à la créatinine (Cl = U.V/P sur 24h)

Stade Définition Clairance de la créatinine


(ml/min/1,73 m²) ~ DFG
1 Fonction rénale normale > 90
2 Insuffisance rénale légère 60-89
3 Insuffisance rénale modérée 30-59
4 Insuffisance rénale sévère 15-29
5 Insuffisance rénale terminale < 15
Correction en fonction de la surface corporelle réelle du patient (calculée avec le poids et la
taille): formule de COCKROFT +++

(Correction /SC)
Exploration (5)
IV. Variations pathologiques
3. Amélioration de l’estimation du DFG+++
Correction de la clairance de la créatinine en fonction de la surface corporelle
réelle du patient : formule de CKD-EPI +++ (Amelioration de l’estimation de
DFG)
Créatinine enzymatique standardisée IDMS
Notion de Maladie Rénale Chronique (MRC)

Stade Définition Clairance de la créatinine


(ml/min/1,73 m²) ~ DFG
1 Maladie rénale chronique avec DFG ≥ 90
normal ou augmenté
2 Maladie rénale chronique avec DFG 60-89
légèrement diminué
3A 45-59
Insuffisance rénale modérée
3B 30-44
4 Insuffisance rénale sévère 15-29
5 Insuffisance rénale terminale < 15
Biochimie Clinique
5. Etude des composés azotés non protéiques :
-Exploration du métabolisme des ions ammonium
-Exploration du métabolisme de l’urée
-Etude de la créatine et de la créatinine : intérêt
séméiologique
-Etude de l’acide urique -classification des
hyperuricémies
-Etude des bilirubines plasmatiques -
classification des ictères
Physiologie
• Catabolite des bases puriques
• Elimination rénale par filtration glomérulaire, réabsorption et sécrétion
tubulaire (clairance ~10ml/min).
• Dans les conditions physiologiques: Elimination sous forme d’urate de sodium
(molécule peu soluble: risque de précipitation).
Physiologie
Exploration (1)

I. Prélèvement :
1. Sang :
• Prélèvement sur tube sec ou tube hépariné.
• Cycle nycthéméral
2. Urines :
• Urines de 24h.
Exploration (2)
II. Méthodes de dosage
1. Techniques chimiques (Réaction de Follin-Denis):
• Déprotéinisation et alcalinisation
• Réactif: Acide phosphotungstique
• Interférences: Glucose, Aa soufrés, Dérivés xanthiques (caféine,
théophylline…)
2. Techniques enzymatiques:
• Uricase
Exploration (3)
III. Valeurs usuelles
1. Sang: uricémie++++
• Chez l’homme : 30 à 70 mg/l ;
• Chez la femme : 25 à 60 mg/l ;
• Chez l’enfant : 10 à 35 mg/l.
2. Urines
• Le régime alimentaire peut influencer le taux :
- Les aliments qui produisent l’acide urique sont : crustacées, champignons, les
abas, charcuteries, poissons.
- Les régimes lacto-végétariens donnent une diminution de l’uricémie.
• Certains médicaments entraînent une augmentation de l’uricémie :
Cytolytiques, Acide acétyl salicylique, Phénylbutazone, Certains diurétiques
(Furosémide).
Exploration (4)
IV. Variations pathologiques
1. Hyper-uricémies primaires et/ou majeures :
• Par augmentation de synthèse ou diminution de l’élimination
rénale.
• Goutte: précipitation de l’acide urique au niveau des articulations
(gros orteils) avec inflammation douloureuse, oedémateuse et
rougeur. On distingue :
- Goutte idiopathique : adulte.
- Hyper-uricémie héréditaire ou maladie de Lesch-Nyhan : enfant
- Déficit en HGPRT: accumulation d’hypoxanthine et de xanthine.
- Transmission récessive liée au chromosome X.
- Signes: RPM, automutilation, lithiase urinaire puis IR.
2. Hyper-uricémies secondaires ou mineures :
• Erreur diététique : obésité, éthylisme, jeûne prolongé
• Effort important
• Insuffisance rénale
• Hémopathies
• Médicaments : Cytolytiques, Corticoïdes, Diurétiques, Aspirine
• Hyperlactacidémie.
Biochimie Clinique
5. Etude des composés azotés non protéiques :
-Exploration du métabolisme des ions ammonium
-Exploration du métabolisme de l’urée
-Etude de la créatine et de la créatinine : intérêt
séméiologique
-Etude de l’acide urique -classification des
hyperuricémies
-Etude des bilirubines plasmatiques -
classification des ictères
Physiologie

Plasma
CEH
Urines

CEH: Cycle Entéro-Hépatique


Exploration (1)

I. Prélèvement :
1. Sang :
• Prélèvement sur tube sec ou tube hépariné.
• Prélèvement à l’abri de la lumière.
• L’hémolyse est gênante: surestimation
II. Méthodes de dosage
Exploration (2)
1. Propriétés spectrales de la bilirubine
• La bilirubine absorbe à 450nm
• Incompatibilités foetomaternelles (liquide amniotique: index ictérique)
2. Méthode d’Hijmans Vandenberg :
• Bilirubine + sel de diazonium = azobilirubine photométrable
Dosage de la bilirubine conjuguée (BC) ou directe (BD):
• BC est hydrosoluble: réaction directe avec sel de diazonium (BD).
Dosage de la bilirubine totale (BT):
• Libérer la BNC de sa liaison avec l’albumine: Alcools, Benzoate de caféine,
DMSO (diméthyl sulfoxide)+++…
Dosage de la bilirubine non conjuguée (BNC) ou indirecte (BID):
• Soit par : BNC = BT - BC
• par la méthode de Monnet, en oxydant la BC.
3. Dosage de la bilirubine non liée à l’albumine :
• Apparaît lorsque le taux de bilirubine est très élevé (ex : ictères néonataux par
incompatibilité fœto-maternelle)
• Liposoluble: non liée à l’albumine (capacité de fixation dépassée)
• SNC: ictère nucléaire
• Dosage par chromatographie d’exclusion-diffusion
Exploration (3)
III. Valeurs usuelles
• Chez l’adulte : BT: 6 à 10 mg/l ; BC < 2 mg/l
• Chez le Nné : BT : < 100mg/l (ictère physiologique par immaturité
enzymatique) jusqu’à 1 mois.
Exploration (4)
IV. Variations pathologiques
Toute augmentation de bilirubine est synonyme d’ictère.
1. Augmentation de BNC :
a) Hyper-hémolyse : SMG+++
Avec dépassement des capacités de conjugaison du foie.
a1 Anémie hémolytique corpusculaire : congénitale
• Hémoglobinopathies +++:
- Thalassémies (anomalies quantitatives)
- Hémoglobinoses (anomalies qualitatives): Drépanocytose +++
• Microsphérocytose : maladie de Minkowski-Chauffard (Anomalie héréditaire se
caractérisant par un aspect sphérique des GR).
• Enzymopathies des GR : Déficit en G6PD, PK
a2 Anémies hémolytiques extra-corpusculaires : acquises
• Auto-immunisation : Suite à une infection, leucémie ou LED.
• Iso-Ac « Iso-immunisation » : Incompatibilité fœto-maternelle.
a3 Erythropoïèse inefficace : hémolyse des érythroblastes au niveau de la
MO:
• Maladie de Biermer ;
• Thalassémies.
Exploration (5)
1. Augmentation de BNC : suite
b) Hyper-bilirubinémie libre sans hyper-hémolyse :
Anomalies hépatiques de la glucuroconjugaison:
b1 Diminution de la captation de la bilirubine par les hépatocytes :
◦ Ex : consommation de la Novobiocine inhibe la captation
b2 Diminution de la glucuroconjugaison (déficit en glucuronosyl transférase)
• Partiel dans la maladie de Gilbert (bien tolérée, aucun traitement nécessaire)
• Total et non inductible (phénobarbital) : maladie de Crigler-Najjar de type I
• Incomplet et inductible (phénobarbital) : maladie de Crigler-Najjar de type II
2. Augmentation de la BC :
L’augmentation de la BC est accompagnée par l’augmentation de la BNC, il
s’agit donc d’un ictère mixte :
a) Ictères réactionnels : extra-hépatique
• Obstacle à l’élimination de la bilirubine par la bile: lithiase biliaire ou de cancer
de la tête du pancréas (écrasement des voies biliaires).
• Augmentation importante de la BC et modérée de la BNC.
b) Ictères par obstruction biliaire intra-hépatique :
• Augmentation équilibrée de BC et BNC:
• Tumeurs par envahissement du foie ;
• Cirrhose biliaire primitive chez l’enfant ;
• Cholestase de la grossesse.
Exploration (6)
2. Augmentation de la BC : suite
c) Cholestase au niveau de l’hépatocyte :
• Cirrhose de foie: éthylique ou post-hépatitique;
• Hépatite virale sévère.
d) Ictères sans signes de cholestase :héréditaires :
d1 Syndrome de Dubin-Johnson ;
d2 Syndrome de Rotor.
→La conjugaison est normale mais il y a une anomalie d’excrétion de la bilirubine.
d3 Maladie de Wilson: accumulation du cuivre: atteinte hépatique et
neurologique;
d4 Galactosémie congénitale.

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