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• i§SA

Partie infé ri eure


des membres et doigts
Introduction
Chez les bovins laitiers, environ 80% des boiteries impliqu ent le
pied et la main, par ticulièrement le pied. La boiterie est une cause
majeure de pertes économiq ues car les animaux affectés perde nt
rapidement du po ids, leur produ ction ch ute et dans les cas pro lon-
gés, la fert ilité est affectée. On observe également une augmenta -
tion des réformes et de l'ahattage et des sommes d'ar gent considé-
rables sont dépensées pour le traitement et le parage prévent if des
onglons. Bien qu'on ne dispose pas de chiffres précis, les boiteries
chez les bovins de boucher ie ont une incidence plus faible et un
retent issement économique moins grave. De nombreux agents
étiologiques sont impliqu és : station debout prolongée, notam-
ment sur des surfaces dur es et résista ntes, pieds continuellement
moui llés dan s du lisier corro sif, croissance réduite de la corne au
mom ent du vêlage et systèmes d'alimentation riche en concentré et
pa uvre en fibres favorisant une acidose et une fourbure secondaire.
Les conséq uences de la fourbure sont des aplombs ano rma ux et
une usure anormale des onglons, un ramo llissement de la corne de
la sole de l'onglon, un affaissement de la phalange distale au sein
du sabot et un affaihlissement et un élargissement de la ligne blan-
che; to us ces facteurs prédisposent à une boiterie digitée.
Ce chapi tre illustre les lésions les plus courantes du pied et de
la main chez les bovins, c'est-à-dire l'abcès de la ligne hlan che, la
pé nétr ation d' un corps étra nger dans la sole, les ulcères de la sole,
le phlegmon interdigit é (ou nécrobacillose), l'hyperplasie interdi-
gir ée (ou « limace ») et la derm atite digitée. Les comp licatio ns de
ces affections primitives peuvent ent raîner des infection s digitées
plus profond es, impliqu ant la bou rse naviculaire et à terme, l'ar-
ticulati on interphalan gienn e distale. Les conséquences peuvent
être une rupture du tendon fléchisseur ou une abc éda rion du
coro net. La dern ière pa rtie con cern e les fissures vert icales (seime)
ct horizonta les de la pa roi de l'on glon, l'hyperplasie de l'onglon
et la fourbure. Les lésions d igitées dues à une maladie systémique,
par exemp le, la fièvre ap hteuse (650) sont décrit es dans les chapi-
tres cor respo nda nts .

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84 Guide Pratique de Médecine Bovine
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Signes cliniques : les cas débutants de maladie de la ligne


blanch e se présente nt comme une décolora tio n jaune (= séru m)
ou un rou gissement (= hémorragie) du cément de la ligne blan -
275 che. 274 illustre une hémorragie de la ligne blanche de l'onglon
d roit (latéral), une hémorragie au point d'ulc ération de la sole
Affections de la sole (onglon ga uche) et des zones de décolor ation jaune des deu x
onglon s. Dans des cas plus avancés (275), une fissure se déve-
(surface portante) lopp e dans la ligne blanche anormale, permettant la p én étration
et de la paroi axiale de l'onqlon de cailloux et d'autres débris qui agissent comm e un coin aggra -
vant la séparation de la ligne blanche. Une infection atte ignant
Affections de la ligne blanche le cho rio n peut fisruliser soit à travers la sole, soit pru ximale-
ment le long de la lamelle du chorion pour produire un écoule-
Définitio n : la ligne blanch e est la joncti on ciment ée entr e la ment au niveau du coronet (276). La ligne blanche abaxia le de
corne de la sole et les parois du sabo t (muraille). Elle est comp o- l'ongl on latéral du pied est la plus fréquemm ent atteinte car elle
sée J e corne non tu bulaire et donc plus fragile que la corne tu bu- repr ésent e une ligne de stress mécan ique ent re la mura ille rigide
laire des parois et de la sole. Des anomalies de la ligne blanch e du sabot et le mouvement du bulb e (ou ta lon) flexible, a u cours
son t la conséquence J' affections d u chorion (pododerme) entra i- de la locomotion .
nant la production d'un cément de ligne blanche anormal. C'est On ob serve une variété d'abcè s de la ligne blanc he , en fonc-
un point de moindre résista nce da ns le sabot et le point d'entrée t io n d u point de péné tra tion initial de l'infec tio n et du tra jet de
le plus fréquent de débri s, de saletés et d'infection . l'infection . Sur l'on glon ga uche en 277, un pus grisâ tre clair
s'éco ule d u poi nt d'ent rée de l'infection dans la ligne blanche pr ès
de l'orteil. Le pus a fistulis é sous la corne de la sole, ent raîna nt

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Chapitre 7 : Affections locomotrices 85

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la sépara tio n de la co rn e d u chor ion so us-jacent, La boiter ie thèse de la biorine et la produ ction d'un cément de ligne blanche
éta it sévère. En 278, le déco llement de la so le de l'on glon per - défectueux) et l'environnement . Une au gment at ion de l'incidence
met d 'exp oser la nou velle co rn e de la so le, semblable à un e cou- des cas de sépara tion de la ligne blanche et de formation d'abcès
che de tissu blanc cr ém eu x (A) au centre de la sole et co ntre le peut survenir lor sque les bovins marchent sur des surface s rugueu-
bord du sabo t paré. La zo ne hémorragique (B) sur la lign e blan - ses ou des chem ins contena nt de petite échar des pointu es ou à la
che est le point initial d'entrée de l'infection. L'infection s'infil - suite d'un ramo llissement du sabot, pa r exemple, sur des sur faces
tr e progressivement en p ro fondeur da ns les ca s non tr aités. En excessivement hum ides. Une réduc tion de la croissance de la corne
279 (un autre cliché d'une sole ), le chori on a été érod é pour au mome nt du vêlage peut ent raîner W l am incissement de la sole,
expos er l'ex trémi té de la ph a lange dis tal e (A) . Cela a ent raî né prédisposant encore p lus aux con tusions du chorion.
un e boit eri e sévère, m ais la vache a finalem ent récup ér é com -
p lèt eme nt. Le retr ai t de la paroi d u sa bot en 280 a révélé une
ligne n ècro riq ue brune et permit le drainage . Un bloc de boi s a
Fissure de la paroi axiale de l'onglon et
été collé sur l'onglon sa in af in de supprime r la mise en ch ar ge pénétration d'un corps étranger
de l'o nglo n affecté. Bien que cette vache ait rem arc hé no rma le-
ment en 3 semaines, plu s de 12 moi s ont été nécessai res po ur Définition : la fissure est une ano malie de la ligne blanche à l'en-
q u'une quantité suffisa nte de corne se so it for mée à pa rti r de la droit où elle passe dor salement le lon g de la paro i ax iale vers la
couronne pour rép ar er co mp lètement le sabot en dommagé.

Diagnostic différentiel : so le percée, contusi on de la so le,


uleère de la sole, fracture de la ph alange distale, fissure verticale
de la paro i (seime).

Traitement : les affection s de la ligne blanche sont pr incipalement


du es à une ano malie du cho rion entraî na nt la production d'un
cément défectueux. La fourbure (pododerrnarire aseptique diffuse)
peut résulter d'un e vari ét é de facte ur s incluant les traumatismes
(par exemple, station debout prolongée en raiso n du manq ue de
confort de la logette ou tem ps d'a limentat ion et de traite prolon gé),
l'alimenta tion (une acidose du rume n entraîne une baisse de la syn-

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86 Guide Pratique de Médecine Bovine

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fente inrer digir ée, La corne du sillo n axia l esr particu li èrement fine
(1 à 2 mm ) er pr éd ispose donc à la p énérrarion de co rps érra ngers.

Signes cliniques : la plupart des cas de fissure de la pa ro i


axi ale (281) so nt dus à un e impacrion de la ligne bla nche pa r des
débris noirs, sou vent as soci ée à un déco lleme nt de la corne adja - 285
cent e. Do uleur er boirerie r ésulrenr des mouvements de la pa ro i
axiale dérac hée sur le chorion so us-jacent. Un corps érra nge r Ulcères de la sole
ayant p énètre dans cet te région a ent ra îné une fourbure sep tique
locali sée (296) en A, asso ciée à un œ dè me int erd igiré er à une Définition : un ulcère de la so le est une anomali e de la co rne
nécrose seco nda ires. ex pos ant le po do derrne so us-jaccnr ; com me pou r les a ffecrio ns
de la ligne blanche, l'ulcéra rion de la so le a pour origine un cho -
Diagnostic différentiel : corps étra nger inrcrd igit é, derrna- rion endo m magé. Les ulcères du ralon er de l'o nglo n so nr décrirs
rire interdigirée. da ns la p artie sui vant e. Les ulcères de la sole sonr les plus fré-
q uenrs er si ègent typiquernenr sur la face ax iale de la so le dans la
Traitement: l'ablarion de la co rne décollée rra ire les ca s ind ivi- zo ne 4, sous le rub ercule des fléchi sseurs de la ph alange d israle.
duel s. Les faneurs pr édisposanrs SOnt similaires à ceux des affec- 282 montre de ux onglon s décoll és du sabo r, le gauche monrranr
rions de la lign e blanche bien qu e des condirio ns env ironncme n- un e hém orragie s évère du chori on au niveau de la so le qui pour-
raies h um ides jou ent un rô le particuli èrcmc nr important ; un e ra ir évoluer en ulcère de la sol e er le dro ir avec une hémorragie au
de r rnar ire digi rée dans l'espace inrerdigiré cntrainanr la produc- niveau de l'ulc ère du ral on .
rion d'une corne anormale par le coroner pourrai r êt re une caus e
su pplémentaire . Signes cliniques: le doigr en 283 (vue pl a nt ai re) a un co in
de la co rne de la so le (A) p ou ssa nr dep uis la face axia le de l'o n-
glo n droir (la t éral) vers l'o ngl o n ga uch e. Ce coi n d evien t pro -
gre ssivement un e surfac e d'appui maj eure er transmet un excès
de po ids a u chorion d e la sole, entra înant hémorragie, contu-
sio n er fina le me nt nécrose a u po int de pr essi on . Norez ég ale-
ment l'éros ion d u ral on (B). Un e a utr e vache (284) monrre qu 'a -

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Chapitre 7 : Affections locomotrices 87

Le rra irement des cas indi viduels co mp rend le parage de la


co rne underrun aurour de l'ulcère er la mise en décharge pour
per mettre la producrion de nou velle corne au point d éfectueu x.
Le pa rage de l'on glon a ffecté pour transférer le po ids sur l'autre
onglon er/o u l'applicati on d'un fer sur l'ongl on sain sont deu x
oprions poss ibles.

Ulcères de l'onglon et du talon


Définition : les ulcères du ta lon siègent au centre du p ied à la
jonc tion des zo nes 4 er 6, à l'end roit où la corne du ta lon rejoi nt
la corne de la sole; ces ulcères sont des zones hémo rrag iques visi-
bles dans l'onglon droit déco llé du sabot en 282. Les ulcères de
l'on glon se développ ent dans les zones 1 et 2.

Signes cliniques: les ulcères du talon ressemb lent à de petites


287 tra ces no ires pénétrant dans la corne de la sole (288). L'ablarion de
la corne sus-jaccntc pe ur entr aîner la disparition des petites
près pa rag e d'un rel coin de la so le, une discr ète zo ne d 'hémor- lésions, mais dans ce cas il y avait un abcès sous-jacent (289). Dans
ragie de la so le apparaît sur l'on glon droir (la t éra l). Notez le rou - d'autres cas, la lésion fistu lise au niveau du ralon. Les ulcères du
gissemenr de la ligne blan che sur le même o ng lon, indiquant une ta lon sont souvent associés à des ulcères de la sole bien qu'ils siè-
fourbure er un excès de cro issan ce des deu x o ng lons. Un p ar age gent préférenti ellement sur l'onglon médial des postérieu rs et l'on-
plus poussé et l'ab lation de la corn e hém orragiq ue (285) a révélé glon laréral des ant érieurs (vo ir localisation des ulcères de la so le,
de la corne excessiveme nt décoll ée et une nécrose ca rac réristique ci-dessus). Leur ét iologie reste à élucide r, mais un pi ncement du
d'un ulcère de la so le. Certa ins ulcères de la so le (286) d évelop - cho rion emre des lésions ca rtilagineuses de l'appareil suspenseur
pent une protubérance de tissu de granulatio n. La co upe lo ngi- du pied au -dess us, er le sabot de la sole en-dessous, pourrait en
tudinal e d'un a utre cas (287) illu srre un ulcè re bén in chronique être la cause. Les ulcères de l'onglon (290) sont typiquement de
siégeant typiquement au niveau de la jonction so le-ta lon . La plus grandes zones d'h émorragie . Ils peuvent sur venir lor sque des
corne de la sole a été pe rforée (A) et des lésion s inflammato ires génisses et de jeunes taureau x sont introduirs dan s l lll troupeau
se sont prop agées vers l'insertion du rend on des fléch isseurs p ro- lairier sans acclimata tio n pr éalable à un sol en béron. Ils semb lent
fond s. La corne du ral on esr légèrem ent décollée (B) er il y a un e liés à un rraumarisme er à une usure excessive au niveau des pos-
hémorragie des lamelles du cho rio n (pododerrnarire asep tique) térieur s er des anté rieur s.
au niveau de la pin ce de l'on glon (C) . Les ulcères de la sole siè-
gent typiquement sur l'onglon lat éral des po stérieurs et, moins Diagnostic différentiel: voir « ulcères de la so le »,

sou vent , sur l'on glon médial des anté rieurs . Les ong lons lat érau x
des deux post érieurs sont souvent atte ints à des degr és d iffé- Traitement : po ur ces deu x types d'ulc ères, retirer toute la
rents. Des lésions plus étendues du chorion signifient que les corne endo mmagée er minim iser la mise en charge sur l'onglo n
ulcères de la so le gué rissent plu s lentement qu 'un abcès de la affecré. Cont rô ler la maladi e en identifiant les causes initiales de
ligne blanche ou qu 'un e sole décoll ée (278). podod ermarire aseprique.

Diagnostic différentiel : p èn étrat ion d'un corps etranger ct


Nécrose de l'onglon
abcédario n de la so le.
(ostéomyélite de la phalange distale)
Traitement : la pododermatire aseptique diffu se (four bure) est
l'anomalie primi tive er, par cons équent, de nombreux facreur s Définition : abc ès de l'on glon ind uisant une infection seco n-
entraînant une affection de la lîgne blanch e peu vent éga lement daire de l'ap ex de la pha lange distale.
provoquer un ulcère de la sole, bien qu'on ne comprenne pas pour-
qu oi il y a parfois une incîdence élevée d'ulc ères de la sole er dans Signes cliniques: cette affec tion touche aussi bien les vaches
d'aurres cas, une incid ence élevée d'affecr ions de la ligne blanch e. laitières que les bovins en lot d'engrai ssem ent et pe ut être associ ée

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à une usure excessive entraînant un amineissemenr de la corne de Signes cliniques: les corps étrangers les plus courants sont les
l'onglon . En 291, la sole décollée de l'onglon a été largement excisée clous, les caillo ux et les dent s tombées. 293 montre une agrafe
pour révéler une zone n écrorique noire fisrulisanr sous la paroi dor - méta llique ferme ment enfoncée dans la sole, en dir ection du
sale. La lésion a généralement une odeur putride pron oncée, rare- talon. La boiterie est relat ivement faible à moin s qu e le cor ps
ment présente dans les autres affections du sabot. L'extrémité n écro- étranger ne pénètre dan s la corne de la sole, pro voquant une
tique de la ph alange distale peut être palpée au niveau de la zone infection et un chorion décollé. En 294, une partie d'un clou a
d'hémo rragie de l'onglon. Un grand nomb re de ces lésions ne gué- pénétr é dan s la corne de la sole sur la face ax iale de la ligne blan -
rissent pas et récidivent au bout de plusieurs mois. Sur la coupe che, provoqu an t une infection du chorion. En 295, la corne super-
tran sversale d'un autre onglon affecté (292), l'apex de la phalange ficielle a été enlevée pour favoriser le dr ain age et expose r la nou -
distale est visiblement rongée, des débris fécaux secs sont impactés velle sole (A) se d éveloppa nt en-dessous. Au centre (B) se trou ve
dan s la cavité résiduelle de l'onglon et des zones grises de la phalange le chorion sensitif. La pénétration d'un cor ps étra nge r peut éga-
distale nécrotiq ue sont visibles sur ses faces ventrale et dorsale. lement survenir près d u sillon axial (296), là où la corne de la
paroi est plus fine, ent ra îna nt un e tuméfaction et un e nécrose
Traitement : l'ablation large de la cor ne décollée, le pa rage ct le inrcrdigit ées seconda ires et un e fou rbure septique. Une perfora-
netto yage permett ent la guérison de quelques cas, mais de nom- tion de la sole au niveau de l'onglon peur en traîn er un e ostéo-
breu x cas nécessitent un rrairernenr plus rad ical tel qu e l'amputa- myélite de la pha lange distale (291, 292).
tion de l'extr émit é ost éom y èlitique et n ècro ti que de la pha lange
distal e ou de tou t l'onglon. Traitement: extraction du cor ps étra nge r et para ge de la corn e
enviro nna nte déco llée po ur perm ett re un draina ge optimal.
Pénétration d'un corps étranger
dans la sole
Définition: pénétration d'un corps étranger dans la sole facili-
tant l'accès d' une infection jusq u'au chorio n et la forma tion
secondaire d'a bc ès,

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Chapitre 7 : Affections locomotrices 89

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ment plus sévère et pro longée. Il existe une variété de ma ladies


incluant les abc ès du coronet ou du talon, la rupture du tendon
fléchisseur profond et une sepsie profonde.
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Abcès du coronet
Fausse sole Une infection démarrant de la ligne blanch e s'est propa gée proxi-
malemen t sous la paroi du sabot jusqu'à la couronne en 297, où
Signes cliniques: l'ablati on de la sole déco llée en 295 révèle elle a pénétré dans les tissus profonds des ligam ent s collatéraux
un e fine co uche de corne épider mique reco uvrant le chorion. des doigts po ur produ ire une cellulite septique associ ée à un
La corne détachée est souvent appelée « fausse sole » . Dans un
œdème important autour du coron et. Cette lésion chron ique sou-
au tre exe mp le (285), la point e de la rain ett e sou lève la fausse ligne la croissance excessive de la corn e de la sole ainsi que le
sole . Dan s d'autres cas , une four bure aiguë peut entra îner un décollement de la paroi d u sabot de la couro nne, en-dessous de
arr êt total , mais tran sito ire de la pro duc tion de corne et la pro - l'abcès. L'on glon affecté est dévié dors alernenr, suggérant une
duction d'un e sole seco nda ire o u fausse sole, sans signes exte r-
rupture partie lle du tendon fléchisseur et entraînant une crois-
nes de pénét rat io n o u de ma ladie de la ligne blanche.
sance excessive relative de la corn e pa r défaut d'usure.
Traitement: la co rne de la fausse sole décollée est parée pour
stimuler la repou sse. Abcès du talon (abcès rétro-articulaire,
bursite naviculaire septique)
Complications des affections Signes cliniques: les ulcères non traités peuv ent atteindre
des structures plus profondes : su r une coupe lo ngitudinale
du sabot de l'onqlon d'u n onglo n (298), une infec tio n p ur ulente est visi ble dans le
Introduction : un décollement superf iciel du chorio n se tra ite co ussin et digital (A) adjacent à l'os navicul aire, au tend on
facilement par ablation de la corne séparée perm ettant la fléchisseu r profond des doi gts (B) et à l'art icul ati o n inte r-
repous se du nouveau sabot. L'infectio n des tissus profonds phalan gien ne distale (C) . Cette affec tion est parfois appelée
entraîne de nouveau x signes cliniq ues et une boiterie générale- abc ès rétro-articula ire et nécessite un drainage chir urgica l.

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De la même manière, 299 montre une hyperrrophie du talon cère qui a perfor é la corne de la sole (A) et le point de rupture d u
et un exsud a t purulent, provenant probablement de la bourse rend on fléchisseur profond (B). Notez la crois sance excessive de
navicu laire infectée ou d'un abc ès rétro -articulaire s'écoulant la corne de l'on glon. A ce stade, l'articulation n'est pas atteinte et
par le site primitif de l'ulcère. Un blo c de boi s a été fixé sur la guérison est possible avec un traitement précoce.
l'o nglo n sain. Une rupture du tend on fléchis seu r (300) peur
être secondaire à des cas compliqu és (vo ir ci-d essou s).
Arthrite septique de l'articulation
Traitement des abcès de la phalange distale et des interphalangienne distale
sepsies profondes: ablat ion de toute la corne décollée, dr ai-
nage des abcès par curetage et lavage er a ntibiothérap ie agressive. Définition: infect ion de l'articulati on interphalangi enn e distale.
Une sepsie de l'articulation distal e nécessite une a mputa tion ou
une arthrod èse, mais dans de nombreux cas, il est pr éférable de Signes cliniques: l'arthrite septiqu e de l'articul ation inter-
réformer les animaux pour des raisons écono miq ues cr de bien- pha la ng ienne dist ale est la co nséq uence typiqu e d'un abc ès de
êt re. la ligne blan che, d'u n ulc ère de la sole o u d'un phl egmon inter-
digiré (n écrobaciilose) non traités. No tez l'h ypertrophie uni la-
rér ale ma rq uée du talon ga uche en 302, associée à un e inflam-
Rupture du tendon fléchisseur profond ma ti on se p ropageant ver s le boulet 'et entraîna nt une
déformati on de l'o ng lon. La bourse na viculaire et l'a rticulation
Signes cliniques : des complications d'abc ès sévères de la inrerph alan gicnn e distale sont égal ement infect ées, do nna nt
ligne blanche, d'un ulcère de la sole ou, comme en 301, d'un abcès
rétro -articulai re du ta lon, peuvent entraîn er une infection et la
rupt ure secondaire du tend on fléchisseur profond . En 301, le
coronet est gravement déform é, le ta lon est gonflé et l'onglon est
dévié vers lc ha ut (plantigrade), indu isant une croissance exces-
sive continuelle et un défaut d'usure de l'onglon a ffecté. Une
coupe lon gitu din ale d'un doigt septique (300) révèle le site de l'ul-

300 302
Chapitre 7 : Affections locomotrices 91

303 306

affe cté est hypert roph ié et en flam mé , on observe un e tuméfac-


tion de la couronne et u n décollement de la corne a u niveau du
coronet (A) et le tissu de granulati on fait sailli e d an s l'esp ace
in terdigi r é à l'endroi t où le pus s'écoule de l'articul ation infec-
tée. M algré un degr é de tuméfaction moins sévère da ns le cas
plus chronique en 304, le sabot de l'on glon lat ér al affecté est
avuls é par la pression et la nécrose seco nd aires à la coro nirc
septique.
Les infections digi tée s anci en nes peu vent entraî ner un e
ostéite et une pro lifération de nouvel os, co mme sur la p hoto
306 qui est un échant illon bou illi d'u n ulcère de la so le infecté
chronique chez une l'ache H olstein. Une cavité profonde éta it
présente à l'endroit de l'ulcère, avec un e pr olifér ati on impor-
tant e d'os dans le coussinet digita l ct les zo nes naviculair e et
coronaire. Lorsq ue P2 ct P3 sc sont an ky losées, la sévér ité de la
304 boiterie s'est atténuée. En 305, q ui est un e co upe sagitta le ap rès
am puta tion des do igts, la nécro se de l'os navicul aire s'est éten-
du e, ent raî na nt un e sepsie sévère dans l'a rti culati on dista le (A).
un e a rt h rite septiq ue de l'articul at ion in rer ph ala ngicnn c dis- L'in fection du coron et (B) a ind uit une tu méfactio n a u-dessus
tal e. Une hypertrophie importante peut ent ra îner un so ulève- de la couron ne.
ment de la corne de la so le de l'o nglon et du talon , part icu liè-
rement au niveau du talon et de l'espace interd igité. La vache Traitement des abcès de l'articulation interphalan-
Hereford en 303 boitait depu is 8 semaines. L'onglon lat éral gienne distale et des sepsies profondes: comme pour
to us les abcès, le d rainage et le lavage ont une imp ortanc e consi -
dérable. L'ablat ion de toute la corne décollée, le cur etage pro fond
du pied, le lavage et une anti biothérapie agressive peuvent être
efficaces. L'insertion d'un drain sur le traj et de la fistule or igi-
nelle, ressorta nt au -dess us du coron er, est simpl e ct amélio re le
dra inage. Des cas asso ciés à une tuméfaction osse use imp ortante
au -dessus du coronet, secondai re à une périostite chro nique éten-
due , nécessitent une amp uta tion. Une sepsie art iculaire n écessite
une amputa tio n ou une arthrod èse, mais dan s de nom breux cas,
il est recomma ndé de réformer les animaux po ur des raison s éco -
nomiq ues et de bien-être.

Affections de la peau digitée


et des talons
Alo rs que les affection s du sabot impl iq uent le chori on et sont
fortement liées aux co nd itions d'élevage, les malad ies de la peau
305 in terd igir éc ont une composante infectieuse significative.
92 Guide Pratique de Médecine Bovine
iiiiiiï

310

307 telles que I'o rplryro m onas assach arolytica et Preuo tella sp.
L'infection d ébute dans le der me.

Signes cliniques: les cas d ébutants p résentent un e boiterie


nette er une tuméfaction hyper émiquc b ilatérale symétriq ue du
bulbe du tal on po uvant s'étendre jusq u'au x doigts accessoi res .
A ce st ad e, la pe au inrerd igit èc es r œd éma ri ée ma is intacte et
les o ng lon s semblent s'écarter l'un de l'au tre lo rs de l'app ui .
Après 24 à 48 heures, la peau inrerdigir éc se fendille (3D?) (o n
a enl evé un e partie de l'épiderme nécrosé) et d an s les cas p lus
avancé s, le derme est à nu (308). Com me on le voit sur la fig.
309 , il peut y avoir un exsudat caséeux d' od eur fétide. 310 est
un e vue do rsal e d' un cas négligé aprè s nettoyage ; des déb ris
n écror iques dé raché s sonr visibles dans l'espace inrcrdigir é. La
profondeur d u processus nécrotique a indu it la pro lifératio n
d'u n tissu de g ra nulatio n. Le clivage précoce de la paroi axiale
de l'on glon ga uche (A) et la tuméfac tion de la co uronne évo -
qu ent des lési ons inflam mato ires debutan tes dans l'articula tion
308 inr erp ha!an gienne dis tale. Le sillon horizonta l (B) d istal au
co ronet indique que le problème a com me ncé enviro n 1 moi s
aup a ravant .
Phlegmon interdigité {nécrobacillose, Il ex iste une fo rme sura ig uë de nécr o baci llose inrerdigir èc
dire « superph leg mo n » o u « supe rp iétin » (311) dan s la q uelle
« panaris », piétin contagieux)
la nécro se sévère s'éten d d e la fente inrcrdigit ée jusq u'à la peau
Définition : ca use fréq uente de boiterie, le phlegmo n int erd i-
giré est un e infectio n des co uches der miqu es J e la peau interdigi-
rée associ ée à Fusohact érium necropho rum et à d'aut res bacté ries

309 311
Chapitre 7 : Affections locomotrices 93

312

du talon . La nécrose du derme débure b ru ta leme nt et l'articu -


la tio n peur être rouch éc 48 heures après l'ap pa ritio n des pr e-
miers signes cliniq ues . Les même s agents éti o logiques so nt
imp liqués bien que leur sensibilité aux antibio tiques pui sse
di fférer. Un tr aitem ent p réco ce et ag ressif est viral. 314
Diagnostic différentiel: dermatite inrerdigirée (321), corps ma tériel n écrorique. Dans quelques cas, l'hyperplasie est limitée à
étra nger inrerdi git é (325), der rnarire digit ée (315-317). l'espace inrerdigit é dorsa l (314) et la boiterie est moins prob able.

Traitement et prévention: une am élioration de l'hygiène des Diagnostic différentiel: panaris inrerdigirc (307), der matite
pieds (nett oyage des sols et pédiluves) peur réduite de ma nière digit ée (315-317).
tr ès significative l'incidence de cett e pa tho logie. Evite r rour es les
su rfac es susc eptibles de blesser la fent e in rerdig ir ée. Traitement: une irritation de la pea u int erdigit èe par un trau-
Adm inistration parent érale et locale d'a nti biotiq ues. matisme, un étirement excessif lor s de la ma rche sur des surfaces
ru gueuses et une irritation chro nique liée à une dermatite digit ée
et à une nécro bac illose inrerdigirèe, sont to us des fact eur s pr é-
Hyperplasie interdigitée
disposants qu i do ivent être maîtrisés pour prévenir cerre patholo -
(fibrome, cor, durillon, « limace ») gie. De pe tites lésions peuvent être traitées en excisant la corne
hyperplasique de la paroi axiale po ur min imiser le pin cement ou
Définition: l'hyperplasie de l'espace interdigit é se développe à par des bai ns de pied réguliers avec des astr ingents tels qu e des
partir des plis cutan és adjacent s à la paro i axia le du sabot , solurions de form ol ou de sulfate de cuivre. Des lésions plus éten-
comme le montre la ph oto 312. du es nécessitent une amputation.

Signes cliniques: cerre lésion, qui peur être héréditaire et dans ce


cas, généralement bilatérale, est un problème affectant aussi bien les Dermatite digitée (piétin d'Italie,
races les plus lourdes de vaches laitières et à viande que les taureaux « verrues poilues »)
de boucherie adultes. La boiterie est liée soit au pincement de la
peau interdigit ée pa r les onglons au cour s de la mar che, soit à une Définition : infection bac téri enne de l'épiderme de la peau du
infection secondaire (nécrobacillaire) des zones de nécrose par pres- sabot impliqua nt Treponeme sp.
sion (313) et souvent à une infection secondaire associée à une der-
matite digitée. No tez le décollement supe rficiel, mais s évère du Signes cliniques: la lésion siège typ iqu ement sur la peau au-
dessus des bulb es du talon, proxim alement à l'espace inrerdigitc.

313 315
94 Guide Pratique de Médecine Bovine

316

319

lésion s affectant la corne perioplique du coroner peuvent entraî-


ner des comp licatio ns telles qu 'un e fissur e verticale ct une ostéite
pe da le er une boiterie beaucoup plus persistante . Une autre com -
plication esr une sole décollée secondaire à une lésion initiale du
talon (319). Une infection chroni qu e est asso ciée à des " verrues
poilues » , co rrespo nda nt à des projections papill aires rcssem-
blan r à de lon gs poils au niveau de l'arr ière du tal on (320).

Diagnostic différentiel: pa na ris interd igité (307), derma -


tite inrerdigirée (321), dermarophilose (322) ct érosio n de la
317 corne d u ta lon (323).

Lor s d u premier examen, les cas d ébutant s (315) pr ésentent des Traitement et prévention : la derm at ite digitée est liée à
po ils dressés et agglutin és par un exsuda t s ére ux . L'éliminati on un co nta ct rép été avec du lisier, notamm ent avec le mélange
des débris superficiels (316) dans un cas similaire révèle une zone d'u rine et de fèces typiquement asso cié au racle-lisi er au ro rna -
circulaire d' épiderm ire d'I à 2 cm de diam ètre . Les animaux affec- tique. Les lésion s bén ignes che z les vaches ta ries progressent
tés pr ésentent une boiterie sévère même si les tissus der miques ne souvent rap idement pour produ ire des lésion s ou vertes à vif en
sont pas trop sévèrement lésés (comparez au panaris inrerdigir è, début de lactatio n. Cela exp liq ue pourqu o i la ma lad ie est plus
307). Dan s les cas avancés (317), la corne du ta lon s'use et se fréq uente au mo ment d u pic de lactation . La prop hylax ie com-
déco lle, avec une vaste zone d ' épidermite à vif s'étendant jus- prend des bains so ignés des pieds pou r prévenir le dévelo ppe-
qu'a ux do igts accessoires . Bien que la majorité des cas soient men t des lésion s et une amé lioration des cond itio ns d'hygiène
localisés au niveau de la face plantaire, des lésions ulcéreuses dor - des pieds. Des lésions plus avanc ées ent raînant une boit erie
S'lies, comm e c'est le cas en 318, ne sont pas rares. De telles peuvent êt re traitées individuellement par de s a ntibiotiques

318 320
Chapitre 7 : Affections locomotrices 95

323

de poils depuis la couronne jusqu'au-dessus du bou let. La boiterie


321 est pronon cée. Les quatre membres peuvent être affectés.

locau x ou par l'exérèse chirurgicale des projections papillaires. Diagnostic différentiel: der matite digitée (315).
Des foyers au sein d' un troupeau peuvent être contrôlés par des
bains de pied dans une sol ution de formol ou d'antibiotiques, Traitement : les zones affectées do ivent être bien nett oyées et
mais cela est pa rfois int erdit dans certains pays . une pom ma de antisep tiq ue gra sse doit être appliquée.
Alternativement , on peut vaporise r sur la peau un bain émollient
Dermatite interdigitée pour les tra yons , Dans les cas sévères, l'ad ministrat ion parenté-
rale de pénicillin e pendant 3 jours est recommandée.
[« fourchet », piétin d'hiver)
La dermatite inrerdigir éc est une inflammation hu mide, superfi- Erosion de la corne des talons
cielle de l'épiderme inrerd igiré (321) sans atteinte des tissus plus
profonds, ce qui la différencie du phlegmon inrerdigir é (307). Définition: érosion de la corne des ta lons et de la sole. Le talon
Dichelobacter 1l0dOSliS a pa rfois été isolé dans des lésions. est une surface portante majeure. Sa str ucture nor male a été
Plusieurs animaux peuvent être affectés en même temps. M algré décrite sur les illustrati ons précédente s, par exemple en 313.
la nature superficielle de la lésion, la boiterie est parfois pronon-
cée. No mbreux sont ceux qui con sidèrent cette lésion corrél ée à Signes cliniques : cett e affection surv ient sou vent chez les
la derm atite digitée. vaches laitières à l'étable piétinant dan s le lisier. La pert e de la
corne du talon déstabi lise le sabot , modifie l'appui , augmente la
Diagnostic différentiel: phlegm on inrerdigir è (307), derma- commotion et peut pré dispose r aux ulcères de la sole. L'érosion
tite digitée (315-317). du tal on a peut-être un lien avec les der matites digitée et intcrdi-
gir èe. Bactemides 1l0dOSliS a par fois été isolé dans ces deux types
Traitement: ant ibiothérapie locale en aéro sol. de lésion s. En 323, la corne lisse o riginelle a été érodée, produi-
sant une profonde fissure dan s le talon ga uche. Une érosion plus
sévère de la corn e du ta lon droit (latéral) a entraîné le développe-
Dermatophilose ment d'un tissu de granulation sur la sole. Dans le cas avancé en
324, les deux talon s sont presq ue complèteme nt éro dés. La der -
Signes cliniques : la derrnarop hilose survient à la suite d'une
exposition à des conditi ons de froid, d'humidité et de boue qui
entraîne une infection seconda ire à Dermatopbilus (m ir 106). En
322, la jambe est gonflée, en partic ulier autour du paturon. La peau
nettoyée est épaissie avec un eczéma sec et il existe une légère perte

322 324
96 Guide Pratique de Médecine Bovine

326

325

ma tite digitée et l'érosio n de la corne de s talon s so nt souvent


assoc iées (voir 324) car de mau vaises con di tion s d'hygièn e pré-
dispo sent à ces deux pathologies.

Diagnostic différentiel: derm atite digitée (315).

Traitement : o n o bserve une gué riso n spo nt an ée lo rsq ue les


anima ux so nt laissés au pâtur age. Ce rt aines vaches à l'étable ont
besoi n d' un parage de la corne.

Corps étranger interdigité 327

Signes cliniques : en 325, une pierre s'est enfoncée dans médial. Notez sa t ra jectoi re ir régul ière et son or igine sur le
l'espace int erdigité, ulcérant la peau axiale de l'o nglo n ga uche . coronet (A) . Notez éga lement la part ie (B) qu i est légèrement
De pet its mo rceau x de brin dilles, notamment des épines , pe uvent dé tachée en raison de la fissure o bliq ue en (C) . En 327, seu l
repo ser lo ngitudinal em ent dan s la fent e inrerdigirée, lésant la l'o nglon droit est a ffe cté, la fissur e est beau cou p p lu s p ro-
peau inrerdigirée et ent raînant un ph legm o n inrerdigit é seco n- fonde et l'o nglo n es t cassé . On o bser ve un e fissure vert ica le
daire (voir aussi 296). la rge et étend ue de la corne pa r laq ue lle la la mell e d u ch o -
rion risq ue d'être mise à nu ; ma lgr é la fai ble q u a ntit é de pus ,
Diagnostic différentiel : ph legmon intcrdigit é. cette fissu re entraîne une boite rie sévère . D an s les cas ava n-
cés (328) , du tissus de granu la tion avec d u sa ng peur faire
Traitement: élimina tio n du co rps étranger et examen soigneux saillie d ans la fiss ure .
de la profondeu r et de l'étend ue d u tr aum atisme inrerdigiré,
Ant ibiotiq ue top iqu e.

Affections de la muraille du sabot


Seime (fissure verticale)

Définition : fente de pro fondeur var iable dan s la paroi du sabot,


partant de la co uro nne jusqu 'à la surfa ce d'appu i de la sole, plus
fréqu ent e dans les races lourdes de bovins de boucherie.

Signes cliniques: les fi ssu re s vert ica les SO nt seco nda ires à
d es lés io ns du péri op le su pe rficiel et du coronet sous -jacenr
(p a r exe m p le, temp s cha ud et sec o u lésio n du coronet liée à
un t ra u ma t ism e o u à un e d er matite d igit ée d u coroner). Les
de ux onglon s hyperpl a siqu es de l'antérieur gau che en 326
so nt a ffe ctés, m ai s la prin cip al e fissure es t sit uée sur l'onglon 328
Chapitre 7 : Affections locomotrices 97

Traitement et prévention : la corne distale portante de


chaque côté de la fissure doit être excisée ains i que tout morceau
de corn e charni ère afin de réduire tout mou vement de la fissure. Si
du tissu de granu lation fait saillie dans la fissure, comm e en 328,
il est probable qu'il existe une ostéo myélite de la phalan ge distal e.
L'amputa tion de l'onglon est alors le seul traitement . Une suppl é-
menta tion en biotin e semble réduire la prévalence de ces fissures
chez les bovins de bouch erie. Dans les troupeaux laitiers, la pré-
vention implique de réduire l'incidence des der matites digitées.

Fissure horizontale

Définition : les fissures hor izonta les résultent d'un arrêt


moment a né de la production de corne, sou vent seconda ire à un
trouble du métab olism e. Si l'arrêt de production se prolong e, la
fissure peut s'étendre jusqu'au chorion . Des int erru ptio ns moin s
330
sévères n'indui sent que de simples lignes de croissance int er-
rompue de la co rne , parfo is app elées « lignes de privation » .
Co nt rai rement aux fissures vert icales, les fissures hor izontales
affectent généralement les hu it on glons.

Signes cliniques: en 329, les deux on glon s sont attei nts: la


fissure de la paroi média le du sab ot (tenue par une main ) était
due à un a rrê t tr an sito ire de produ ction de la co rne remo ntant
à 4 mo is et seconda ire à un changement aliment aire. La lon-
gueur de la paroi antérieure étant supérieure à la hauteur du
talon, le « dé » de co rne a fini par se détach er d u tal on , mais est
resté attach é à l'on glon . La boite rie résult e de la pression de la
partie charnière de la corn e sur la lamelle du chor ion sou s-
jacente o u de la mise à nu de la lamelle sens itive lor sq ue le dé de
corne se détache (fracture de l'onglo n). En 329, une plus petite
fissure de l'onglon lat éral a été partiellement par ée pour réduire
les mouvem ent de l'étu i corn é, sans exposer la lamell e sensitive. 331
Parfois , les deux onglons des 4 pieds peu vent êt re affec tés à la
suite d'un e agressi on systémiq ue sévère, par exemple une mam -
mite aig uë, un ép isode de fièvre ap hteuse ou une métrite aiguë.

Traitement et prévention : les troupeau x pr èsenranr une Onglon en tire-bouchon


incidence élevée de fissur es hori zontales doivent souffrir d'épi-
sodes périodiques de fourbure dont la cause doit êt re identifiée Définition : l'ongl on, généralement l'onglon lat éral des deux
et cor rig ée. Des facteurs aliment aires ou pa thologiques sont post érieurs, est tordu en spira le sur toute sa lon gueur.
géné ra lement impliqués, notamm ent chez la vache pér i par -
tum. La recherche d'un pro blème au sein du tro up eau com - Signes cliniques : l'o ng lon la téra l des antéri eur s o u des
mence pa r un exam en détaillé de l'histo riqu e de la vache en postéri eurs peur êt re affecté par cette a no ma lie de c ro is-
période de transition. sance, partiell ement héréditaire . L'o nglo n la té ral hyperpl a-
siqu e en 330 est tordu vers le haut et , sur le même doi gt , la
paroi aba xia le s'enr o ule so us la sol e (331), endo mmagea nt
in évitabl em ent les surfaces d'appui. La so le a xia le hyperpla-
siqu e (33 1, A) devient a lors une sur face porta nt e majeu re et
un e boiterie pe ur se d évelo p p er secondaire me nt à des ulc ères
de la so le et/o u une compression de la ph ala ng e d istale (vo ir
aussi 334). Sur la pi èce anatomique (phala nge d ista le) en
332, l'osr éolyse seco nda ire à la compress ion pa r l'o nglon en
t ire-bo uc ho n est visible à pro xim ité de l'on glon en A. 331
mont re ég alement un e érosio n bil a téral e début a nt e d u t al on
(m ir a uss i 323) et un e cavit a t io n de la so le de l'o nglon
médi al due à une impacrion par des débris.

Onglon en ciseaux

Définition: l'onglo n en ciseaux diffère de l'on glon en tire-bou-


chon po ur les raisons suivantes : un on glon pousse en travers de
l'autre, la paroi est moins affectée et il n'y a pas de rot ation
329 autour d'un axe longitudinal.
98 Guide Pratique de Médecine Bovine
iiiiiïiiiiiiiiï

(323). Sur les antérie urs , l'h ype r pl asie de la sole est plu s fré-
que nte sur l'o nglon médi a l.

Traitement : co ns idé rée comme la cons équence d'un e four -


bu re, l'excès de croi ssance de la so le affecte plus particulièrement
les génisses, 6 à 12 sema ines après le vêlage. Les génisses q ui ont
été élevées dans des cours pai llées avant le vêlage, ont une so le
pen épaisse pr édisposée aux co nt usions sur un so l en béton en
pério de posr -par rum , Le pro blème est agg ravé par d'autres cau -
ses de fourbure telles qu 'une logette o u une sta lle inco nfort able
ou une alime nta tion inapprop riée. Un pa ra ge co rrecte ur est
nécessaire pour resta urer une distribution no rm ale du poids.

Fracture de la phalange distale

332 Définition: affecta nt préférentiellem ent les antérieurs, la frac -


tur e de la phalan ge dista le est généra lement trauma tiq ue et int ra-
articul aire bien qu 'elle puisse êtr e pathologiquement associée à
Signes cliniques : en 333 , la paroi de l'o ngl o n gauche
un e fluorose (749) o u à une ostéom yélite .
s'enroule lég èrem ent axia lem ent a u po int de co ntac t avec le
so l et peut former un e fau sse so le. Une légèr e boiter ie mé ca -
Signes cliniques: l'onglo n méd ial est so uvent affe cté , o bli-
n iqu e peut résulter de la pressi on d'un on glon su r l' au tre lors
gea nt l'anim al à adopte r des ap lo m bs jambes croi sées et
de la marche.
t ra nsférant ains i le poi ds du corps vers l'ongl on latéral (335) .
La lign e de fracture (A) en 336 co u rt vertica leme nt d epuis
Traitement : l'on glon en tire -bou chon et l'on glon en ciseau x
l'articul ati o n interp ha la ngie nn e d ist al e et les d eu x fragme nt s
nécessitent un parage radical répété. Dans des co nd itio ns d'éle-
de la p ha lan ge dis ta le sont sé pa rés. Ce typ e d e fract ur e
vage int ensif, une réforme précoce des animaux atteints est géné-
entraî ne l'appariti on so udaine d 'une boi terie sévèr e, qui n'est
raleme nt nécessa ire POut des ra ison s écono miq ues.
géné ra lement p a s as socié e à des sig nes init ia ux visi bles de
cha leur ou de tum éfaction . A un stad e plus ava nc é, l'o nglon
Excès de croissance de la sole aff ecté est p lus ch aud à la pa lpat ion, ma is a u dép art , il est di f-
ficile de poser un di agn o st ic sans un ex am en ra di ograp hi qu e.
Définition : la zo ne centrale de la sol e, c'est-à-dire la zon e 4 La cau se la plus courante d' aplombs cro isés est une ulc ération
so us le tub ercu le des fléchisseurs de la pha lange distale, ne dev ra it bilatéral e d e la so le.
pas êtr e une surface d'appui . Cependa nt, il n'est pas rar e q u'un
co in de la so le pou sse hor s de la zo ne 4 pour devenir la pri ncipale
surface portante de la sole. Des ulcères de la sole peuvent alor s se
développer sou s ce co in.

Signes cliniques : l'onglon lat éral (ga uche) en 334 est beau-
co up p lus large qu e l'o nglo n médial et la paroi ex te rne est
hyper plasiqu e et s'enroule axia lem ent en direction de la so le.
Un co in de corne de la so le (A) po usse en tr avers en direction
d e l'on glo n média l. Cc coin favo rise les contusion s de la sole
cr/o u les ulc ères de la so le (voir aus si 283, 314, 331 ). Les zones
noires sur les tal on s so nt des éro sio ns débutantes du talon

333 3 34
Chapitre 7 : Affections locomotrices 99

336

lange di st al e s'a ffa isse, le terme de fourbure pourrai t donc êtr e


in jus rifié chez les bovins . Les lésio ns ini tia les sont microva scu -
335 laires, les causes so nt mu ltifacrorielles er inclu ent un t ra u ma -
tisme, une in fecti on , u ne ma ladi e rn éraboliquc cr d es p errur-
Diagnostic différentiel : ulc ères bila t éraux des onglons ba rions alimentai res.
médi a ux des a nrér ieurs ; perfo rat ion par un corps étranger de
l'espace inrerd igir é ou de la sole. Fourbure aiguë
Traitement : l' étui corné du sabot servant d'attel le à l'os, la Signes cliniques : la vache friso nne en 337 a la posture
plupa rt des cas r écupèrent avec un traitement minimal. Un bloc typique d'une fourbure aiguë : les an r èrie urs so nt en abdu ctio n,
ch iru rgical (semelle) placé sous l'o nglo n sain limite l'appui sur les postérieurs som p lacés en ava nt sous l'abd omen , le dos est
l'on glo n affect é, am éliorant le bien-être de la vache par suppres- rond, le cou esr ten du et la qu eue est l égèrement relevée. Les
sion de la d oul eur er acc èléranr ainsi le processus de cicarrisarion, lésions du sabot seco ndai res à un e fourbure som illust rées en 338 .
Une hémorragie est visible au- dessus du bulb e du talon et le lon g
de la ligne blan che. Notez les débris noirs impact és da ns la ligne
Fourbure (ou pododermatite bla nche éla rgie à proxim ité du ta lo n, cc q ui po ur ra it ent raî ner
une infection de la lign e blanche (277) . Une co nges tio n int en se
aseptique diffuse) de s vaisseaux sa ng uins d u chorion est la cau se la plus probable de
Définition : bien q ue la fo urbur e so ir un terme la rgem enr la p rése nce d u ca illo t de sa ng dans la corne de la sole de l'o nglo n .
utilis é, les lésio ns se lim itent rarement à la zo ne lam ellaire du La géni sse avait vêlé 2 mo is ava nt et la fourb ure/podod crrn atitc
chorion . Dans la p lup a n des cas, il y a un e in fla m ma t io n de éta it pr o bab lem ent seco ndai re à une bais se de la produ cti o n de
l'en sembl e du chorion er donc le terme « pod od erm arire » es t corne à l'époqu e d u vêlage, aboutissant à un e so le am inci e sen si-
p lus ap proprié. De s recherches recentes sur la pathog énie des ble au x contusion s, et à une transi tio n alimentaire passant d' un e
ulc ères de la so le er des ma ladies de la ligne blanch e o n t sug - ra tio n riche en fibr es à un e ration riche en co nce nrrés (entra înant
gér é qu e le cho rio n la mellaire rest e norma l lo rsq ue la pha - un e acidose ), associée à une statio n debo ut prolongée sur du

337
100 Guide Pratique de Médecine Bovine

341

entra îné un ra mo llissement de la ligne blan che, permettant la


338 pén étration de sa letés et a bo utissa nt à un e bo iter ie aiguë d ue
à la so le décoll ée. Des abcès de la ligne bla nch e (277-280) et
de s ulcères de la sole (284-287) sont un e séq uelle fréquente de
la fo urbure aigu ë.

Fourbure chronique

Signes clinique s: sur cette co upe lo ngitu dinale (340) à tr a-


vers le pied d'u n taure au Sho rrh orn âg é de 6 ans souffra nt
d'une fourbure chroni qu e débutante, les la melles de la sole
so nt épaissies et hém or ra giqu es et des st ries ros ées indi que nt
la pr ése nce de sang dans la co rn e de la so le, particu lièrement
au niveau de l'on glo n. La ph alan ge dista le est affaissée, loin de
la murai lle du sabo t sus-jacente. A un stad e plu s avancé (34 1),
la ligne d' hémorragie (A) dans la co rne de la sole so us la pha -
lange dista le est facilement recon naissable. La lésion infla mm a-
toi re respo nsah le de cette ligne serait survenue 5 semai nes plus
tôt . No tez l'épaississement et la déviati on dors ale de l'on glon .
Ces lésio ns ent raînent des irrégula rités de croiss anc e du type
339

héron. Cett e affectio n est fréquente chez les génisses élevées dan s
une cour ou une pâ ture, puis int roduites pour la prem ière fois
dan s des logettes en po sr-par turn.
L'élargissement et l'hémorragie de la lign e blan che che z ce
rameau Simmenr al âg é de troi s a ns (339) résultaient d'u n
excès d'exercice a u sein d'un trou peau lait ier hivern é dan s un e
éta ble à logettes pendant plusieu rs mo is, associé à une fo ur -
hure aiguë a ppa rue au début de cett e pér iode. Ces lésio ns o nt

340 342
Chapitre 7 : Affections locomotrices 101

cipale cause du syndro me de la vache couch ée. De telles vaches ne


se relèvent pas apr ès un traitement pour une hypocalc émie.
L'étiologie est souvent bizarr e. Un décubitus prolongé (plus de
6 heures) sur un sol de béton dur ou sur le bord du caniveau dans
une sta lle ou une logett e peut entraîner des lésion s neurologiques
permanent es du membr e postérieur. Si la vache se débat pour se
relever, cela peut entraî ner une luxati on de la hanche , une déchi-
rure muscula ire, une fracture du fémur ou un autre tra umati sme
emp êchant ['animal de se relever malgré une calcémie redevenue
normale. D'au tres affections plus insidieuses telles qu'une métrite,
une mam mite et une intoxicat ion, peuvent également induir e le
syndrome de la vache co uchée. Les anomalies vasculaires incluent
une élévation rapide des enzymes musculaires sériqu es telles que
l'asparrare aminotran sférase (AST) et la créati ne kina se (CPK),
résultant de la nécrose ischémiq ue des muscles.

Traitement: les soins de la vache couchée sont très import ants.


Un bon nursing sur un substrat mou , pa r exemple de la paille sur
343
du sable, fourn issant une prise suffisante lorsq ue l'animal tent e
de sc relever, est de première nécessité. Plusieur s fo is pat jou r,
obser vé en 342 et 343. En 342, la paroi de l'on glo n externe l'animal doit être changé de côté. Une perte d'ap pétit et des
(gauche) s'enr ou le axialement. Une fissure pro fo nde d u talon signes pro gressifs d'aba ttement et d'intoxication assombrissent
et une fau sse so le bien visible se développent. L'on glo n médial le pronostic , mais cert aines vaches couc hées alertes sc sont rele-
(d roit) a un e lign e blanche élargie. Les deux o nglons pos té- vées au bout de plusieurs semaines. Des attelles et des sacs gon-
rie urs en 343 so nt allo ngés et les tal on s sont enfo ncés. L'an gle flables peuvent aider à soulever temporairement l'arrière-main.
de l'o ng lo n est fai ble, il y a des lignes ho rizo nt ales marquées ct
le pé riople d u co ro net est écailleux .
Décubitus pathologique
Traitement et prévention : les causes et le cont rôle de la
fourbure ont été évoqués dans les parties sur les affections de la Définition: dégénérescence ischémiqu e des muscles des mem-
ligne blanche, les ulcères de la sole et les fissures horizo ntal es. bres postérieu rs ent raînant une douleur vive, un dysfoncti onn e-
ment du membre et une toxémie par les sou s-produits de la
dégradation musc ulaire .

Signes cliniques : la vache en 344 est restée couchée sur le côté


Partie supérieure droit pend ant 24 heures ct a été retournée pour faciliter l'examen
du membr e droit. On a observé une tum éfaction et un épaississe-
des membres et rachis ment de la région gluréale et une tuméfacti on auto ur du tibia. A
la palp ation, la rurnèfacrion éta it ferme et douloureuse. Dans de
Introduction tels cas, le pron ostic est sombre. L'animal refuse de bo uger ct la
toxémie secondaire conduit à l'anorexie.
Dan s cette partie, les illustrations ont été regroup ées par région et
type de lésions. Bien que le syndro me de la vache couchée (ou para - Diagnostic différentiel : para lysie ner veuse prim itive (398-
lysie posr-partu m) ne soit pas une blessure physique, il est inclus 400), fract ure du bassin (367, 368), fractu re du fémur (352).
dans cette partie car un grand nom bre des affections décrites ici
peuvent être secondaires à ce syndrom e. Puis suivent les affections Traitement: meme l'animal sur une litière molle, le reto urner
du rachis et les traumatismes des art iculations et des os longs (par d'un côté sur l'aut re plusieurs fois pa r jour et faciliter l'accès à
exemp le, les fracture s). Les paral ysies, à l'exclusion de celles illus- l'eau et à la nourriture.
trées dan s la parti e consacrée au syndrome de la vache couchée,
constituent un autre petit groupe. Les causes infectieuses sont
décrites dan s la partie sur l'arthrite septique. Enfin, un groupe "
maladies diverses » inclut les carences en vitam ines et minéraux ct
les troubl es méraboliques po uvant entraîner une boiterie.

Syndrome de la vache couchée


(paralysie post-partum)
Définition : les anima ux ne se relevant pas apr ès le tr aitement
d'une hypocalcémie (p.137, voir 473, 474) en l'absence d'une cause
évident e de décub itu s, sont couramm ent appel és " vaches cou -
chées ». La raison en demeur e souvent obscure.

Signes cliniques: une maladie métabol ique, et plus spécifique-


ment une fièvre de lait ou hypocalcémie (voir 473, 474) est la prin- 344
102 Guide Pratique de Médecine Bovine

345 347

Atteinte pelvienne
ou rachidienne
Signes cliniques : sou dainement , apr ès une d ystocie , la femelle
Simm ental ad ulte en 345 a adopté cette position en « chien assis ",
suggérant un traumatisme du can al pelvien ou lombaire . Cerre
par ésie pos té rieure a disparu en 3 sema ines et la vache s'est co mplè-
tem ent rem ise. Parfois, cette position biza rre peur devenir habiruelle
à la suite d'une spondylarthrose. Une par ésie post érieure sévère
pro gressive avec reto urnement des boul ets des post érieurs (346) s'est
développ ée chez cerre vache Holstein ad ulte à la suite d'un lym-

348

phorne verté bral. L'auto psie d'un cas simila ire (347) montre un e
coupe tra nsversale de la zone vertébrale lombaire caud ale avec du
tissu lymph om areu x jaun e marron (A) et de la graisse épidur ale
blanche normale au sein du can al rachid ien. Le lym pho me pro vo-
qu ait une co mp ression importante des nerfs rachi diens, y compris
le nerf sciatiq ue . La vache Frisonn e en 348 pr ésentait une spo nd y-
losc lombai re et ne se tenai t de bout et nese déplaçait q u'avec d'ex-
trêmes d ifficultés. La condition corporelle était très m édiocre et le
rachis thoraco-lombaire était convexe et sailla nt en raiso n de l'atro -
phi e musculaire. La position des membres po stérie urs soulage la
dou leur sur les nerfs rachidiens . Une radiographie latérale d'u n cas
similaire (349) montre une arthropathie dégénérati ve lombaire avec
prol iférati on vent rale d'ostéophytes (A). Une ankylose progressive
est associée à un risqu e de fracrure de l'os nouvellement déposé du
corps rachid ien, abou tissant a u syndro me de la vache co uchée.
346

349
Chapitre 7 : Affections locomotrices 103
ifr

crépitement lors de la circumrotation du fémur. Une luxat ion ven-


trale et caudale de la tête fémorale dans le trou obturé peut égale-
ment survenir avec lésion secondaire du nerf obturateur (354).

Diagnostic différentiel : fracture du bassin, fracture du


fémur prox ima l (352, 353, 370), para lysie du nerf obturateur
(354, 335), fracture du rachis (357, 358).

Traitement : les cas pr écoces peu vent êtr e réduits par mani-
pulation, en particulier chez les jeune s bovins avec une luxa tion
crâ nio-do rsa le. Dans les cas de luxation remontant à plus de
24 heures, le traitement est généralement imp ossible et l'animal
do it être réformé.

Fracture du fémur
Signes cliniques : la plupart des fractures du fémur survenant
en péri partum se situent à proximité de la tête fémorale et sont
diag nostiquées en raison de la position an ormale du membre et de
la présence d'un crépitement lors de la manipul ation du membre.
La vache couchée en 352 présente une fracture à mi-diaphyse du
fémur droit et un gonflement des tissus mo us environnants. La
350 pa rt ie inférieure du membre droit est déviée latéralement en rai-
son de la rotat ion externe de la diaphy se fémorale dista le. La zone
est très douloureuse. De telles fractures n'entraînent pas systéma -
Diagnostic diff érentiel : maladie métab olique ou infection tiqu ement un décubitus . 'u ne autre fracture fémora le (353) mon-
toxique, traumatisme du memb re pelvien (350-356). tre une tuméfaction imp ortante des tissus mous et une position de
la jambe vers l'avant et vers l'extérieur. Après un ou deux essais
Traitement : quelques cas (345) répon dent à un bon nursing infru ctueux, l'animal ne fait généralement plus d'effort s pour se
dans un box avec une litière molle et épaisse. Tout e détérioration relever. Le membre pelvien non fracturé sous-jacent peut dévelop -
nécessite un nou vel exa men cliniqu e complet. per une nécrose ischémique sévère des muscles (voir p.lOl ). La
fracture du fémur chez le veau est décrite et illustr ée en 370.

Luxation de la hanche Diagnostic différentiel : luxation de la hanche (350, 351),


fracture d u bassin (367, 368).
Signes cliniques: bien qu'une luxation de la hanche puisse être
la cause du syndrome de la vache couchée, elle est plus souvent la Traitement: il n'y a généralement pas de tra itement possib le
conséquence d'une blessure seconda ire à une chute, par exemple au pour ce type de fractures, à l'exception des fractures localisées à
cours des chaleurs. Les luxations cràn io-do rsales sont les plus fré- mi-diap hyse ou des fractures distales chez des bovins immatures
quentes (80 % des luxations de la hanche), comme chez la vache en de grande valeur pour lesquels on peut tenter une fixati on interne
350 qui présente une posture et une silho uette anormales de la (plaque ou broche).
jambe gauche. Chez la génisse Frisonne en 351, la tête du fémur
gauche est luxée vers le haut et vers l'avant (crânio-dorsalement).
Les repères osseux des membres pelviens sont incong ruents. La
musculature glur éale gauche est saillante en raison du déplacement
Paralysie du nerf obturateur
dorsa l du grand trochanter du fémur (A). On peut percevoir un Définition: le nerf obturateur innerve les muscles addu cteur s du
mem bre pelvien. Une dystocie due à un excès de tai lle du fœtus

35 1 35 2
104 Guide Pratique de Médecine Bovine
iiiiiiiii

355

353

peut entra îner un e paralysie ner veuse uni ou bilatérale avec abduc-
tion seconda ire du membre.

Signes cliniques : en 354 , la position symé rrique en abduc-


tion des membres pelviens est caractéristique d'une paralysie
bilat éra le d u ner f obturateur. Des cas mo ins sévères se déplace-
ront simplement avec le membre en ab duction, mais s'ils mar-
che nt sur un sol glissa nt (béton) (com me cela s'est prod uit en 356
354), ils peu vent glisser (en faisant le grand écart ) avec pour
com plicat ion une lux ation de la han che ou un e fracture du per mettent à la vache de se déplacer en tolit e sécurité pour la
fému r. Co mpare z le degr é d'abduction d u mem bre en 354 avec traite, etc. Il est possible d'essa yer à plusieurs reprises et pend ant
celui de la photo 355 souffra nt d'une lésion secon da ire de la une courte durée de relever la vache à l'aide d'un e pince élévatri ce
hanche ou du fémur. Cette vache ne guér ira pas. Une autre pour évaluer ses pro grès et favoriser la circulation sanguine dans
vache (356) a partiellem ent récupéré d'une pa ral ysie de l'o bt u- les memb res pelviens.
rat eur survenue 9 mois plu s tôt ; elle met encore le postéri eur
droit en abduction lorsqu'elle marche, ma is le postér ieur ga uche
est norm al et pr end appui . Affections du rachis
Diagnostic différentiel luxation de la han che (350, 351), Fracture par tassement du rachis
fracture du fémur (352, 353).
Signes cliniques: une comp ression médu llaire (A) (357) peut
Traitement : confinement dans un box avec un e litière de pa ille étre secondaire à une fractu re vert ébrale (B). Une parésie posté-
épaisse. En cas de suspicion de par alysie de l'o bturat eur, placer rieur eest soudainement apparue chez cette génisse Ho lstein de
l'an imal sur une sur face molle offrant un e pr ise optimale jusqu' à 8 mo is et éta it probablement associée à une carence en vitamine D
amélior ation de la locomot ion. Des ent ravons plac és sur les bou - qui d urait depuis plusieurs mois. Il en est résulté une fracture par
lets ou les jar rets perm ett ent d'éviter un e abduction excessive et tassement du corps verté bral qu i a été prog ressivement repoussé
dor salement, ent raînant une cyphose (dos arqué). Le canal rachi-
dien a été progressivement sr énos é et une seconde fra cture de l'os
rach itiqu e a comprimé la mo elle épinière. O n observe à la fois

354 357
Chapitre 7 : Affections locomotrices 105

358

des frac tures pa r tassement et des foyers septiques dans les


plaq ues de cro issance vertébrales chez les jeunes bovins.
Chez un bou villon Frison qui a brutalement développ é une
360
cyph ose associée à une d iscrète convexi té local isée du rachis tho -
rac iq ue cauda l (358), la détérior ation rapide de l'état général de
Signes cliniques: l'o stéom yélite des vertè bres est une maladie
l'ani mal a con duit à son abat tage . L'autopsi e a révélé un espace
évo lut ive dou loureuse affec tant a uss i bien les jeun es bovins
int ervertébral infecté et affa issé (359) entre les 1" (A) er 2e vertè -
q ue les an ima ux plus âgés et se p rop agean t par voie hém a to -
bres lombaires, secondaire à une épiphysirc septiq ue. Une dévia-
gène. La vache en 360 avait l'air d e souffri r, présentait un e
tion du canal rachidien et une cert aine compression de la moelle
rigidi té de la dém ar che et hésitait à se relever en raison d'u n
épinière étaient évidentes (C). La cyphos e peur aussi être cong é-
abc ès verté b ra l.
nitale et s'accentue avec l'âge. De nombreux "eaux affectés finis-
La pièce a na to mique 36 1 est un e coupe longitu di nale du
sent par se coucher.
rach is rhoraco -lomba ire d'un veau H olstein âgé de 6 mo is. Une
ost éom yélite affecte roure la pr ofond eur de la p la que de croi s-
Diagnostic différentiel : aurres types de tra uma tisme du
sa nce d'u ne vert èbre lomb ai re. Le disque int ervert ébr al a été
rach is, par exemp le, mass es lymp hos arcom areu ses infiltrantes ,
détrui t et le can al vert ébral est st énose. Une hémo rragie est évi-
fracture d u bassin ou du sac rum, ostéo myélite.
dent e sous les ménin ges au-dessus de la moelle épinière sténo -
sée. L'infection s'est probablement pro pa gée par voie hém ato-
Trait ement et préventi on : il est essentiel de po ser un dia-
gène (Arcanobacteriu/11 pyogenes a été isolée).
gnos tic précoce et de corriger la cause primi tive lorsque cela est
La vache en 362 p résente un rachis rhoraco -lo rnba ire arq ué
pos sible. La plup a rt des anima ux affectés doivent être abattus
et les pieds sont plac és plus en arri ère q ue la normale. Le pied
mais il est poss ible de pr évenir l'apparition de nouveaux cas pa;
dro it est sou levé a fin de sou lager la douleur rac hidie nn e. De
une modi fication de l'alimentation. Des rations à base de maïs
telles vaches pagaient sou vent avec les membres pelviens et
riches en concent rés et non supp l érnent ées en minéra ux sont sou-
peuvent avoir des diffic ult és à se relever. Ce tte aff ectio n (co m-
vent mises en cause et peuvent éga lement entraîner des fractures
parez la à la spo ndylose lombai re (348) et à l'ostéom yélite ver-
spontan ées des membres.
téb ra le (360)) est u n processus asep tiq ue évo lut if. Une pr olifé-
rati on d'os sur les co rp s vert ébra ux peut, à te rme , p roduire un e
Spondylopathie rachidienne (vertébrale) ankylose (349) .

Définition: to ute maladie verté bra le y compris l'ostéom yélite, Diagnostic différentiel: ostéomyélite verté brale (360, 361),
les abcès du rachis et l'ankylose (spondylose). fraetur es par tassement du rachis (357-359).

359 361
106 Guide Pratique de Médecine Bovine

362 364

Traitement : la plupart des cas sont évolutifs et progressent lente- promontoire d u sacru m était po ussé vers l'a rrière et vers le bas,
ment ou rapid ement . Les animaux doivent être réform és pour des entraînant une réduction du diamè tre dor so-vent ral J e la filière
raisons de bien-être, particulièrement ceux qui sont en décubitus. pelvienne . Au contraire, une vache avec une luxat ion co mplète
(plus aucun contact entr e le sacrum et les ailes de l'ilium ) a peu
de chance de récupérer des ap lombs et une démarche norm aux .
Fracture des vertèbres cervicales
Diagnostic différentiel : fracture du bassin (367-369), frac-
Une fractur e de la cinqui ème et de la sixième vertèbre cervicale
tur e du rachis lombaire, spondylopathie du rachi s (360, 361), syn-
empêchait cette génisse Frisonne âgée de deu x an s en 363 de lever
drom e de la l'ache couchée.
le cou et la tête. Une dépr ession marq uée est visible au niveau du
rachis cervica l do rsal, en avant de la scapu la. Dans un autre cas
Traitement : les cas de subluxarion s'améliorent souvent en
similaire, la vache broutait sur ses genoux parce qu'elle était inca-
quelqu es jou rs pour survivre à la lactation, mais les cas avec luxa-
pa ble de courber suffisamment le cou pour paître l'herbe.
tion complète doivent être réformés au ssi vite que possible . Les
vaches présentant une subluxati on doivent être retirées de la
Subluxation et luxation sacro-i1iaques reproduction car le rétrécissement du canal pelvien les prédispose
il la dystoci e.
Définition: les attaches ligamentaires à la jonction du bassin et
du sac rum se relâchent au mom ent du vêlage pour permertr e le
passage du fœtu s par le cana l pelvien. Une rot arion d u sacrum
Fracture sacro-coccygienne
sur le rachis peut sur venir lor sque l'exp ulsion d'un fœtus trop et paralysie de la queue
gros nécessite des tractions impo rta ntes. Il peut en résulter une
pert e partielle de l'intégrité de l'union fibreuse de l'articulation Signes cliniques: ce taureau Hereford (365) était incap able de
sacro -iliaque (subluxarion), voire une pert e tota le de contact soulever sa queue po ur déféqu er. La tuméfaction nette à la base
entre les deux surfaces a rt iculaires (luxa tion). de la queue (A) est une séquelle d'une fracture sacro-coccygienne
ancienne. Elle résultait d'un e chure au co urs d' une tentative de
Signe s cliniques : une subluxat ion peur ent raîner un décub i- saillie d'une vache et a entraîné une compression du nerf coccy-
tu s temp oraire, c'est le synd rome de la vache couch ée (p. lOl) . Les gien. Cependa nt , une fracrure sacre-coccygienne n'ent raîne pas
ailes J e l'ilium de la vache Frisonn e (364) sont surélevées par rap - obl igaroircrncnt un dysfonctio nnement neuro logique , mais par -
port au rachis lomb aire. La pa lpa tio n rectale a montré que le fois seulement une déformat ion minime , comme chez cette vache

363 365
Chapitre 7 : Affections locomotrices 107

368

366

Guernesey âgé de 2 ans en 366. L'animal en cro issance est parti-


culièrement sensible au x fractures par tassement du rach is et au
développement de foyers septiques m érastat iqucs dans les plaques
de cro issance des corps vert ébraux (comparez 360 ct 361).

Traitement : chez les vaches laiti ères, une paralysie de la


q ueue entraîne une contamination fécale imp ortant e de l'a rrière
de la mamelle et des travons . De telles vaches doivent être réfo r-
mées bien qu'une amputation de la queue so it une alterna tive
th éor iqu e possi ble, mais érhiquernenr contestable .

Traumatismes des articulations 369


et des os longs La plupa rt des fractures de l'aile de l'ilium so nt fermées, le frag-
Fracture du bassin ment d'os étant tiré vers le bas par le fasc ia la ta, co mme chez
cett e vache Guern esey (368) chez q ui on ne voit plus la proémi-
nence osseuse sur le côt é droit (hanche affaissée). Dan s d'autres
Définition: la plupart des fractures du bassin impliquent l'aile
cas, la peau recouvrant l'os devient gangreneuse et forme une
de l'ilium et ont une importance mineure. Les fractures du corps
esca rre (369). La plupart des fract ures de l'aile de l'ilium ne sont
de l'ilium et du pub is sont bea ucoup moins fréquent es, mais
rien de plus qu e des pr éjud ices est hétiques.
entraînent une boiterie sévère ct parfois un décub itus comme
dan s le syndrome de la vache co uchée.
Traitement: un traiteme nt de routine des plaies est nécessaire dans
les cas de fracture ouverte après exérèse de tous les fragment d'os.
Signes cliniques : une fracture ouvert e de l'aile de l'ilium
gauch e de la vache en 367 est nett ement co nta minée et co mme
le draina ge est méd iocr e, les lésions dans cette zo ne sont lon- Fracture du fémur
gues à guérir. De telles fractures sont secon daires à un trau ma-
tisme lié à des manipulatio ns brurales o u à une surpop ularion Signes cliniques : la tum éfaction des tissus mo us chez ce tau-
(par exemple, lor squ e les vaches sont pouss ées rap idement à rillon Simmental (370) se situe au-dessus d'une fracture de la dia-
travers un po rtai l) ou à une chute violente sur une surface dure . ph yse fémorale survenue deux jours aupara vant. La posture pour-

367 370
108 Guide Pratique de Médecine Bovine
iiiiiïiiii

373
371

rait être confondue avec celle adoptée lors d'une paralysie fémo- Diagnostic différentiel : par ésie spas tique pour la luxation
rale ou d'un e lésion de la han che (luxation coxo-fémorale ou frac- dorsale avec accroc hement de la patelle (404) ; paral ysie fémorale
tur e du col du fémur ). D'aut res fractures du fémur sont illustr ées pour la luxation latérale de la patelle (399).
en 352 et 353.
Traitement: dcs ruo ro rnie médiale de la pa telle pour la luxation
dorsale avec accrochement de la pat elle ; recou vrement médial
Luxation de la patelle
po ur la luxation lat érale bien qu e le pronostic soit réservé si la
chirurg ie correc tr ice est tard ive. Quel ques cas de luxation dor sale
Définition : déplacement interm itt ent ou permane nt de la
interm ittente se résolvent spo nt anément .
patelle, latéralement ou do rsa lement , d'étiol ogie incert aine.

Signes cliniques : les signes cliniques respec tifs diffèrent Arthrose


not ablement (comparez 371 et 372). Le memb re pelvien dro it de
cette génisse Hol stein en 371 était tenu en exte nsio n maximale Définition : dégénérescence chronique du carti lage articulaire
pend ant quelques seconde s, pui s proj eté vers l'avant . La patelle avec épaississement de la capsule articulaire et for mation d'o s-
était temp orairement accro chée sur la tro chlée fémor ale. Le dia- téoph ytes périph ériq ues dan s une ou plu sieurs art iculations
gnostic d'un e luxation dorsale de la pa telle (ou accroc hernent), majeures chez les vaches et les ta ureaux âgés (qui ne peuvent plus
fait par pa lpation au cours de la ma rche, est confirm é par la assur er la mo nte naturelle).
réponse à une desmotomie patellaire médiale. Une for me spéci-
fiqu e de luxation dors ale et d'accroch ement de la pa telle affecte Signes cliniques :'l'art hrose affecte la han che (coxart hrose) et le
les bovins en croissance et matures et est également fréqu ent e grasset (gonarthrose) plus fréquemm ent que les autres ar ticulations
chez les an imau x de tra it sur le sous-conti nent Ind ien. Certaines portantes. L'art iculation de la hanche de cette vache H ereford âgée
form es sont héréditaires. (373) montre les signes cliniques classiques de l'arthrose : érosion
Par contre le jeune veau H olstein (372) avait un grasset fléchi. étendue du cartilage art iculaire (A), éburnation de l'os sous-jacent
La patelle était facilement palpable et luxée latéralement à la tro -
chlée fémorale, augmentant la largeur totale de l'arti culat ion .
N otez l'atrophie associée du quadriceps fémora l et la pos ture
plantigrad e du membre po stérieur ga uche. On rencont re généra-
lement la luxation latérale de la patelle chez des veaux de moins
d'un mois.

372 374
Chapitre 7 : Affections locomotrices 109
iiiiiiiiii

375 376

(B) et épaississement de la capsule artic ulaire (C). La présence de Diagnostic différentiel : gonar thrire septiq ue, fracture du
sang suggère qu'un incident traum atique plus récent est survenu fémur dista l, abcès péri-articulaire.
depu is l'installation des lésions chroniques.
Traitement : quelq ues cas réc upè ren t. Des AI 5 et des
Diagnostic différentiel : art hrose du grasse t (voir gonar- analgésiques peuvent facili te r la loc o mot io n, mai s il est pr é-
th rite aseptique (374-376)), fracture du bass in (367-369). férable de co nfi ner les vaches en lact a tion d an s une co ur o u
u n box.
Traitement: repo s, confinement, ana lgésiq ues et AIN S.
Fractures du métacarpe et du métatarse
Gonarthrite aseptique (inflammation de
l'articulation fémoro-tibiale du grasset) Définition : les fra ctu res d u co rps des mét acarpiens et /ou
d es méta tarsiens pe uvent être o uve rtes o u fe rmées. Il s'ag it de
Définition : arthrose (vo ir ci-dessus arthrose de la han che) cas isol és affe ctant a ussi bie n les jeunes vea ux que les a n i-
d'un e ou des deux artic ulations du grasset, affectant souven t les maux adultes.
bovins âgés.
Signes cliniques chez le veau : le veau frison en 377 p ré-
Signes cliniques : la gonarrhrite asep tiq ue ou non infectieuse sentait une angulatio n sévère secondai re à une fracture distale
est seconda ire à un trau mat isme et les an ima ux présentent une récent e d u corps des métaca rp iens. La frac ture n'avait pas été
boiterie chronique sévère. Certaines vaches developpent une réduite, ni immo bilisée. Eta nt donn ée la pet ite q ua nt ité de tissus
hypert roph ie progressive du grasset et mobilisent le membre sans mo us de couvert ure , il est fréquent qu e ces fractures perforent la
fléchir J'a rt iculation. Une atrophie musculaire du memb re appa- peau , s'infectent et se compliquent d'une ostéom yélite. De telles
raît rapidement. La tum éfact ion chez ce yearling Frison (374) fra ctures ou fracture/sépar ati on de l'épiphyse métacarp ienn e sur-
résulte d'un e fibros e et d'un liquid e inflamm atoire auto ur de l'ar-
ticulat ion , associés à une osr èophytose secondaire. Dans les cas
typiques, les jeuues bovins peuvent avoir une rupture pa rtielle d'un
ligam ent colla téral. Parmi ces dern iers, certains peuvent conserver
une légère boite rie liée à une arthrose secondaire. Chez les bovins
âgés (375), une ru p ture du ligament croisé antérieur est une cause
fréquente de boiteri e sévère du grasse t (ligament rompu [A]). Une
radiographie latéra le (376) du grasset d'une vache de boucherie
âgée montre un tiroir crâ nial considéra ble de la surface art iculaire
du tibia sur les condyles fémora ux (environ 3 cm). Un petit frag-
ment est visible près de l'éminence tibiale (A). Une vue crâ niale de
l'articulation ouverte d u grasset en 375 montr e un fragment vesri-
gial du ligam ent croisé antér ieur (A) et le ligam ent croisé posté -
rieur intact (B). Le mén isque médial est déchiré et fragmenté. Le
condyle fémora l médial montre une perte d'os par érosion (C) et
les mar ges du con dyle présente une pro lifération étendue d'ostéo-
phytes (D). L'épa ississement pa lpab le de la capsule articulai re et
l'hypert rophie osseuse sont des signes cliniques ma jeurs d'une rup -
ture d u ligam ent croisé anté rieur. 377

in
110 Guide Pratique de Médecine Bovine

378

viennent fréquemm ent après des tractions excessives lors d'une


dystocie. Les fractures bilat érales du corp s des métac arp iens chez
cette génisse Angus en 378 ont été provoqu ées par une traction
excessive sur des chaîne s obstétricales placées juste au-dessus des
380
bo ulets. Not ez la cicatrice vestigiale. Sur cette vue, la cicatrisa-
tion est en cours, 2 semaines après la pose d'une atte lle, mais il résine) doit s'étendr e de la parti e proximal e du carpe jusqu'au-
existe un malalignernenr de 10 à 20°. delà de la cou ronne. On donnera des ant ibioti q ues systémiq ues
Une fracture métacarpienne peut être associée à une sépa ration pen dant 5 à ï jours .
de l'épiphyse, comm e sur la radiograp hie 379. Cette image mon -
tre une sépar ation partielle et un déplacement de la plaq ue de Signes cliniques chez l'animal adulte: la plupart des
croissance métacarpienne distale (A) et une fracture de la méta- cas pr ésentent une boiter ie d'appa ritio n so udaine. Les fractu-
physe (B) (Salter type Il) chez un veau nouveau-n é. res typiq ues d u co rps des mét atarsiens/m ét acarpi ens so nt tr ès
fréquentes et co mp tent pour 50 % des frac tu res des os longs
Diagnostic diffé rentiel : une manipul at ion délicate peut chez l'adulte.
indiquer s'il s'agit d'une fracture de la diaphyse ou d'u ne sépa ra- Un de ux ième type de fr actu re avec un séq uest re dét ach é de
tion de l'épiphys e distale. Une radiogra phie peut conf irmer la la cortica le survie nt occa sio nne lle me nt (380) , ma is les
confo rmation exacte. lésio ns précoces des corps des mét at arsi en s/m ét ac arpiens
sont difficiles à mettre en évide nce. Avec le temp s, une tumé-
Traitement : le pronostic est bon si le tra itement esr bien fact io n d ure bien visible se dévelop pe (380) et deu x fistules
mené. Vérifier si la fracture est ouverte et donc infectée. De tels d'o ù s'éco ule d u pus sont visibles sur la face la téral e du méta -
cas au pronostic plus réser vé, nécessitent un débr idement et un tarsi en ga uche. Lor squ'elle éta it enco re un e génisse, cette
lavage avant l'application d'un e fixation externe et une fenêtre vache s'est blessée lor s de son tr ansp ort vers la ferme
peut être co nser vée pour la mise en place d'un cathéter et des qu elques mo is aupa ravant. Sur la radi ogr ap hie, un séq uestre
irr igations ultérie ures. Un support externe (par exemple, une d'o s co rt ica l de grande taille en forme de soucoupe étai t visi-
ble sur la face latérale d u corps du mét at arse, à mi-diap hyse.
La plupart de s ca s ont une or igine tr a um at iq ue et j'écoul e-
ment est un e réaction au corps ét ranger, bien q u'u ne infec -
tion bact érien ne soit possible.

Traitement: le type le plus coura nt de fracture doit être géré de


la même façon que chez le vea u bien que le risque de fractur e
ouver te soit supérieur. Dans les fractures avec séquestre, l'exérèse
chirurgicale du séquestre est. difficile, mais possible. Dans de
nom breux cas, la boiterie disparaît si l'exercice est limité pendant
2 à 3 mois, et bien que la tu méfaction persiste, elle ne pose pa s de
problème.

Arthrite infectieuse arthrite septique


et dysplasie épiphysaire (épiphysite)
Signes cliniques : cette partie exclut la polyarthri te des jeunes
veaux et des veaux nou veaux -nés (voir 73 dan s le chapitre sur les
affections néonata les). La plup art des for mes d'arthrite septique
ou infectieuse sont d'origine bactérienne. Elles se dévelop pent à
parti r de plaies pénétrantes, par extension à partir des tissus
adjacents (ces deux formes sont fréquentes dan s la sepsie digitée,
379
Chapitre 7 : Affections locomotrices 111

381 382 383

vo ir p.90) ou par voie hématogèn e . Plusieurs ex emples su i- L'a rticulatio n du bo ulet de cerre vache Frison ne en 385 (les ten-
ve nr . d o ns des fléchisseurs éranr réclinés ) conrient du p us épa is
D a ns u n cas d e carp ire sept iqu e, une nécrose du e à un e (A rcallobacterium pyogenesï, ma is les lésion s d u ca rr ilag e a rtic u-
irriga t ion sa ng uine in suffisanre de la peau rec ouvrant le laire sont m inimes. D ans de tels cas, l'infect io n arriculaire résul te
car pe (ge no u) chez une génisse Hol stein â gé e de 4 m ois (381) souven t d'une seps ie dig itée ascendante. Erysipelas est éga leme nt
a exposé le s o s du carpe. No te z l' épith élial isarion et la so uvent isol ée.
nécrose périp hé r iqu es. Une ra d io g ra ph ie latérale du carp e en La coupe longitudinale du métacarpe d'une génisse Angus âgée de
flex ion (382) monrre un œ dè m e de s tissu s mo us , un e destruc- 7 sema ines (386) mon tre un e nécro se cutanée ct une infect io n a
tio n oss euse d es ra ng ées m o yen n e et di sta le des os d u ca r pe entraîné une sepsie de l'articula tion m étacarp e -ph alangienn e (bou-
et un e réa ct io n d e p roliférat ion o sseuse é te nd ue O(A ). U ne let). La nécrose cutan ée s'est développée suite à l'application trop
cou pe sagirra le d u m embre (3 83) co nfirme la de st ru cti o n ti s- longue d'arrelles et d'un plâtre (4 sema ines) pour l'im mobilisation
s ulai re m a ssive. L'in fecri o n s'étend éga le m en t le long des gai - d'un e frac tu re méta carpien ne à mi-diaphyse (A) qui s'est conso lidée.
nes d es ten dons . D ia gno st iqu ée plusieurs sema ines plu s tôt, D an s un cas d' a rthrite septique d u cou de chez un e géniss e
u ne tell e in fecti o n pourra it avoir été conrrôlée avec succès . H olstein âgée de 14 moi s en 387, d u pu s brunât re ad hère a ux su r-
Le vea u âg é d e 4 mois en 384 presente un e blessure (no n visi- face s articulaires. Les surfaces arricula ires, no ta m ment celle de
ble sur cerre phoro) sur la face médi ale du boulet, une cellulite l'humérus dis tal, sont sévèrement éro d ées (A) . O n o bserve une
sept ique sévère, une r éno synovire et une a rr h rite enrra în anr un fibros e p éri-articulaire. L'a rt h rite infectieuse affec te généra le-
œ dème arricu laire tr ès marqué . ment des l'eaux âg és de 1 à 3 mo is.

384 385 386

in
112 Guide Pratique de Médecine Bovine

387

390

Affections de la région du tarse


Introduction :

Un traum atisme du jarret est fréquent chez les bovins à l'étable avec
une litière inadéq uate, particulièrement lorsque les logettes ou les
388 stalles sont de taille et de conce ption inappropriées. Des rampes de
sépa ra tio n en bois, hori zonta les, solides et des mo ntants vert icaux
provoquent souvent des blessures ; cependa nt , les principal es cau-
ses sont une litière insuffisante et une surface au sol glissante
Certains cas d'infection des principales artic ulatio ns affectent
les vaches ad ultes et se développent insidieusement . Cette vache
âgée de Tchécoslovaqui e souffrant d'une gon arthrite infectieuse
chro nique (388), avait perdu beaucoup de po ids et pr ésent ait une
doul eur sévère. Des lésions dégénérati ves et prolif érarives ancien-
nes avaient ent raîné une hypert rophi e con sidérable de l'arti cula-
tion du grasset. On a isolé Brucella abortus dan s le liquide syno -
vial. De telles vaches souffrant d'une arthrite infectieuse quo ique
non septiqu e, devraient être réform ées.

389 391
Chapitre 7 : Affections locomotric:es 113

entr aînant des traum atismes pa r abrasion lorsque le memb re sou-


tenant le poids -du corps se déplace à la surface du sol lors du rele-
ver et du coucher de l'animal. Un traum atisme peut également sur-
venir suite à une boiterie digitée lorsqu e les vaches sont couch ées
pendant une longue période et ont des difficultés à se relever, De
no mbreuses form es de tum éfaction ou de blessure du jarret ne pro-
voquent cependant qu'une légère boiterie, voire pas de boiterie du
tout.

Bursite et cellulite du tarseJhygroma)

Signes cliniques : des tum éfacti on s latérales au niveau des


bourses séreuses des deux jarrets (également appelées cellulites)
sont fréquentes chez les bovins parqués sur du béton (389). Un
hygroma du car pe (403) entra îne un probl ème similaire sur les
membres antérieurs. La pert e de poils résulte d'une abrasion
chron ique . Une coupe horizontale d'un jarret affecté (390) mon -
tre une discrète cavité décolorée (A) tapiss ée d'un tissu de granu - 393
latio n. Le liqui de semblable à du liquide synovia l est stérile. La ment conserva teur cons ista nt à retirer l'animal de l'environ ne-
majorité des cas ne sont pas assoc iés à une infection. Une dévia- ment traumatique afin de favoriser une guériso n sponta née, ce
tion externe des doigts (jarrets clos) contribue souvent au d éve- qui est souvent le cas lor sq ue les vaches vont au pâturage à la fin
loppement d'une bursite du tarse . de l'hiver. Les vaches en hiverna ge doivent être placées sur une
La cellulite se développ e lors de rupture de l'int égrit é de la bar- litière paillée pendant plusieurs sema ines. Les lésions plus éten-
rière cutanée; la blessure s'infecte et du pus s'écoul e (391). La du es peuvent être drain ées par aspiration stérile bien que la plaie
tum éfaction est alors plus diffuse que dan s une bur site asep tiq ue, perforant e prod uite puisse induire une infection secondaire. Une
la capsule articulaire peut être att einte et il en résulte une do uleur infection seconda ire est une séquelle fréqu ente de la ponction
et une boiterie marquées. Chez une a utre vache, le ja rret droi t et d'une bur site stérile. Les lésion s de cellulite nécessitent une anti -
le membre adjacent sont tr ès tum éfiés avec une cellulite extensive biothérapie agressive prol on gée.
(392). La blessure résultait d'une plai e perforante qu i a introduit
l'infection da ns les tissus sous -cutanés. Bien que de tels anima ux
pu issent prése nter une boiterie très sévère, cette vache a bien Hygroma du tarse médial
récupéré après une antibiothérapie.
Signes cliniques : la tu méfaction synoviale bilat érale en 393
Diagnostic différentiel : rars ite infectieuse (septique), frac- est fluctuante, ind olore et son impo rt an ce entraîne une légère
ture du tarse. boiterie mécan ique. Cette affection est sporadique et peut résul-
ter d'un traumati sme sur le bord de la logett e.
Traitement à moins qu 'elles ne soient très étendues, le
meilleur traitement pour les lésions non infectées est un trai te-
Ténosynovite de la gaine
du tarse (capelet)

Signes cliniques : une tu méfaction fer me ento ure la po int e du


jarret de cette vache Ho lstein âgée de 3 ans (394) et s'étend disra-
lement vers l'art iculation tibio-rarsicnnc. Six mois aupa ravant, la
vache était tom bée à travers une grille métallique et s'étai t fait une

392 394
114 Guide Pratique de Médecine Bovine

397

corps sur la face plantaire des jarrets. L'ap pa rence clinique est simi-
laire à une avu lsio n des épiphyses du ca lca néu m da ns laqu elle le
muscle et le ten don gas trocném icns so nt inta cts. Une a urre for mc dc
395 blessure du gastrocnérnien est une section tr an sversa le trau ma tique
comme che z la génisse Frisonn e âgée de 2 ans en 397. Ce rre blessu re
pl a ie o uverte sur la face méd ia le d e la gaine d u ta rse. Une infec- est liée à un objet t ranchant et peur être très s évère, La blessure est
tio n s'est développée, ma is la plaie a fin i pa r cica triser avec une tou jours infect ée. Les tendons du gas trocn érnicn ct d u fléchisseur
fibrose. superficiel éta n t tous de ux a rrcinrs, l'appui est impossible.

Diagnostic différentiel : frac ture du calca néu m , déchirure


Traumatisme gastrocnémien du venrre d u muscle ga srro cn érnien .

Signes cliniques: un tra u ma tisme d u groupe m uscle-ren don Traitement : la pl upart d es cas de d éch iru re co mp lète o u de
gas t roc n ém icn peur spo rad iqu em enr su rveni r lo rs d' une lune, par section transversa le du gastrocn érnien ne cica tr iscnr pas ca r l'a ni-
exe m ple, lo rsqu 'u ne vache avec une hypo calc émi e (fièvre de lait) ma I fai t de mul tipl es ten tat ives pour ap puye r le po id s du co rps.
tenre d e sc relever ap rè s un e lo ngu e période d e décubirus. D e Che z les bovins en croi ssa nce de plu s pe ti te ta ille, une fixat ion
rares cas so nt associés à un e ca rence en vira m ine D et en externe d an s les ca s no n infectés peur permett re la guér iso n en
ph osph or e. Le p rono stic est géné ra leme nr d ésespéré, excep té q uelqu es semai nes .
che z les jeunes an imau x ch ez lesqu els un e fixat ion ex tern e pe ut
per mettre un e cicatrisa tio n lenre pa r fibrose. D eu x m an ifesta -
tion s d'une rupture du ga strocném ien so nr illustr ées. La pre mière
(395) m ontre un jar ret fléch i (pla ntigra d ic) ct un c tu m éfactio n d u
Paralysies périphériques
ven tre du mu scle gast ro cn ém ien che z un e génisse Sh orthorn. Un type d e para lysie péri phérique a déjà été illu str é (pa ra lysie d e
Le bo uvillon de boucherie cro isé cn 396 souffre d'une rup tur e l'o btu ra teur) (354-355) . D' au tres types de lésion s neu ro logiqu es
bilat érale co mplète ; il ne tient pa s debo ur et suppo rte le poids du so nt d écrites dans la partie suiva nte .

396 398
Chapitre 7 : Affections locomotrices 115
@4

399 400

Paralysie du nerf sciatique Diagnostic différentiel: paralysie d u tibia (non illustr ée),
pa ra lysie ou parésie sciatique.
(racines nerveuses L61 5' -2)
Traitement : éviter les surfaces dures et glissantes qui pour-
Une paral ysie du nerf sciarique ga uche éta it liée à l'injection péri-
raient entraîner de nou velles lésions.
neur ale acc ide nte lle (iatrogène) d'une solurion ant ibiot ique dans
la région des fessiers profonds chez cette génisse Angus (398). Les
pr épa rati on s ant ibiot iques à ac tion prolongée sont sou vent Paralysie du nerf radial
impliqu ées. Une pa ra lysie du scia tiq ue se dé veloppe parfois suite (racines nerveuses C7 -S1 T,)
à un décubitus prolongé seco nda ire à une pa r érie post-pa rru rn,
Une nécro se ischémiqu e sévère du mu scle aurour d u nerf lésé est Cette vache H olstein ma ture (401) mo nt re un coude affaissé, un
évidente (voir syndro me de la vache couc hée, p.lOl ). ca rpe et un bo ulet fléchis et une incapacité à prendre app ui. La
vache avait été maintenue so us anesthésie généra le, en décubitus
Paralysie du nerf fémoral lat éral dro it sur une tab le rem bourrée pend ant 2 heures et demi .
(racines nerveuses L4 -6) Une paral ysie est app arue immédiatement apr ès le relever, mais la
dém ar che de la vache était redevenue normal e 2 jours pl us tard .
Le grasset fléchi ne peut être étendu po ur sup porter le poi ds du
Diagnostic différentiel: fract ur e humérale.
cor ps en raison du dysfonctionnement du groupe des quadricep s
chez ce veau Simmental âgé de 4 jours (399). La sensib ilité cura -
née éta it absente sur une partie de la face médiale de la cuisse . Lésion du plexus brachial
Une luxati on larérale secon da ire de la patelle est parfois pr ésente (racines nerveuses C6-T1)
(372). Une impression de creusement du qua drice ps (atrophie) se
développe au bour d'environ 7 à 10 jo urs. Les cas sont plus fré- Le cou de de cette vache Frisonne en 402 éta it affaissé, mais le
qu ents chez les nou veau x-nés et leur pathogé nie est souvent obs - membre anté rieur po uvait encore être avancé pour un appui
cure . Une hyperext en sion du fœtus due à une traction excessive minima l. Cette lésion pe ur être due à une abduction sévère du
lor s de la délivran ce, une compression musc ulaire et une anoxie mem bre antérieur, par exemp le lors d'une chure ap rès la monte
ischémique pourra ient expliquer les signes cliniq ues. d'une vache en œst rus. Un certa in degré de par a lysie du ner f
ra dial (le nerf rad ial est l'un des nerfs du plexus) éta it pr ésent e.
Diagnostic différentiel : luxation laté ra le de la patelle.
Traitement : si le t em p s le pe rmet, garder la vac he a u
Paralysie du nerf péronier pâturage po ur favoriser l'ex ercice et év ite r d e n ou vell es
(ou nerf fibulaire commun) (division
crâniale des racines du nerf sciatique)

Une pa ralysie du nerf péroni er est une lésion pos t-parrum fré-
qu ente comme chez cette H olstein âgée de 6 ans en 400. La posture
est liée à une paralysie des fléchisseur s du jarret et des extenseurs
des doigts. Une parésie ou une paralysie peuvent persister plusieurs
jours ou plu sieurs sema ines, voire indéfiniment. Le nerf péronier
est plu s sensible aux lésion s sur la face lat érale du grass et et on
ob serve do nc des lésions suivies d'u ne paralysie après un décubitus
sur une surface dur e. La plu part des paralysies sont unilatéra les. Le
retournement des do igts pe ur être si sévère qu' il entraîne une abra-
sion de la face dor sale du boulet induisant une lésion articula ire.
40 1
116 Guide Pratique de Médecine Bovine
iiiiiiiiiïii

402

blessures ; sino n, plac er la vache dan s un box avec un e 404


lit ière épaisse . Préven ir les a uro -t ra uma t rismes sur venant
lo rsq u'un e vache lutte p our se re lever (nerf scia t iq ue) ou les le jarret ga uche est en hypcrcxrension et le tendon et le muscle
abr asions de la face d o rsal e du bou let (nerf rad ial). Les gastro cnémiens sont tendus à la palpation. Cette affection héré-
AINS réd uisent l'inc o nfo rt. dita ire, sporadiq ue dans les races laitières et de boucherie , affecte
l'un des memb res pelviens ou les deux , ent raî na nt une incapacité
progress ive qui apparaît em re l'âge de 2 mois ct de 9 mois. Une
Affections locomotrices diverses corr ection chirurgicale est possible, mais elle n'est pas recom -
mand ée chez les repro ducteurs .
Hygroma du carpe
Diagnostic différentiel: luxation dor sale de la pa telle, poly-
Définition : gra nd sac rem pli de liquide sur la face antérieure arthrite des jeunes animaux, gonarthrire, trau mat isme rachidien
du carpe. localisé ou masse intracrânienne.

Signes cliniques : un hygroma du carpe atteint rarement la Traitement: chirurgie po ur permettre l'engraissement des ani-
taille de celui o bservé sur les an térieurs de cette "ache Frisonne mau x ou bien réforme précoce.
âgée (403). Ils sont généra lemem bilaréra ux, con tiennent un
liquid e séreux et entraî nent peu ou pas de boiterie. Comme la
Dysplasie de la hanche
bur site du tarse (voir 389), un hygroma du carpe résulte de contu-
sions répétées sur des surfaces dur es (béto n) dan s des locaux ma l
Définition : ma ladie art iculaire dégénérative, bilat érale, pro -
con çus ou plus raremem, de la bru cellose.
gressive, probablement héréditaire, obse rvée dans différentes
races à viande y comp ris l'Aberdeen-Angus et le Hereford.
Traitement: transférer la vache dan s une cour paillée ou sur un
pâturage pour une guéri son progressive.
Signes cliniques: le taurillon Hereford d'un an en 405 a une
atro phie sévère de l'arrière-ma in. Les antérieurs sont placés en
Parésie spastique arrière et les postérieurs en avant pour accroître la proportio n de
poids port é par l'avant -main . L'acétab ulum d'un a utre taur eau
Définition: spasmes des extenseur s du memb re pelvien ; affec- Hereford (406) montre une éros ion ca rt ilagineuse étendue et des
tion progr essive, rare , d'étiolog ie inconnu e. zones de pert e osseuse qui résult ent de ce proc essus dégénératif.
L'ap parition des signes cliniqu es comm ence ent re 2 ct 18 mois . La
Signes cliniques: chez cette génisse Frisonne de 6 mois (404), dysplasie de la hanch e est généra lement pro gressive.

403 405
Chapitre 7 : Affections locomotrices 117

406

Diagnostic différentiel 408


ostéoc hon dri te disséqu ant e du
grasse r.

Ostéochondrose disséquante (OCD) Myosite septique (abcès poplité)


L'ostéochondr ite disséquanre entraîne un problème articulaire Signes cliniques: la tuméfaction ma rquée visible sur la cuisse
dégé nérat if et aseptique d'étiologie inconnue dans des groupes de droite de ce taureau Simmental de 2 ans (408) entraînait une boi-
jeun es bovin s de bou cherie à crois sance rapide . Les articulations terie modérée. La zone plus claire a été tond ue po ur une ponction
ou vertes d'un bou villon croisé Angu s âgé d'un an (407) qui pr é- exploratrice. La tum éfact ion cont ena it 12 litres de pus (isolat:
sent ait une hypertrophie bilatérale chro nique de l'épa ule acco m- Arcanobocterium pyogenes ). Pour une discussion p lus approfon-
pagnée d'une boiterie et d'un retard de cro issance, montrent une die , voir abcès poplité (129).
éro sion du cartilage et de l'os sous-cho ndral (A) et une fibrose
p éri-arti culaire (B). Les art iculatio ns généra lement atteintes sont Traitement : faire un drainage cor rect ap rès une lon gue inc i-
le grasset, le jarret et l'épaule. sion et une irriga tion et un curetage délicat du foyer.

Diagnostic différentiel : polyarthrite infectieuse, dysplasie


de la han che, dystrophie musc ulaire .
Rupture du muscle dentelé ventral
du thorax
Traitement et prévention : le développement de l'osr éo-
cho ndri te diss équ ante est mal compris, mais il a été corrélé à La scapu la droite de cette vache Fla mande M euse-Rh in-Yssel en
un e vitesse de croi ssan ce rapide associée à une ration riche en 409 est projetée en avant de l'ép ine thoracique en raison de la rup-
conce nt rés chez un jeu ne ani mal , une insuffisan ce d'exercice, ture des muscles dentel é vent ral et sous- scapul aire. La scapula
une min érali sat io n in suffisante de la ra tio n et des sol s ina dé- reto urne dan s sa position ana to mique normale lorsque le mem -
qu at s. Plusieurs de ces fac teurs doi vent fa ire l'objet d'un exa men br e n'est plu s en app ui. Chez les bovins matures, l'étio logie est
approf ondi afin de faire des reco m ma nda tions sur la co nd uite pro bab lement une dégén érescence et une atro phie chroniques des
d'élevage pour préveni r cette pa tholog ie. muscles.

407 409
118 Guide Pratique de Médecine Bovine

410

Traitement : malgré le préjudi ce esthét ique, de telles vaches


peuvent êtr e con servées jusqu'à la fin de la lactati o n.

Maladie des muscles blancs


(myodystrophie, myopathie nutritionnelle,
dystrophie musculaire enzootique)

Définition : dégén érescence mu sculaire du e à une carence en 41 2


vitamine E et/o u en sélénium, dans laquelle une accumulation de
rad icau x libres peroxydes ent raîne une dégénérescence muscu - (411). Les lésions des muscles blancs, géné ra lement bilat éra les,!
laire et une nécro se par dépôt de calcium . sont également visibles à l'autopsie sur les muscles squelettiques'
et le diap hr agme.
Signes cliniques: les signes cliniques surv iennent souvent à
la mise au pâturage de pr int emp s lo rsq ue l'a ugme nta tion so u- Traitement : apport d'une ration éq uilibrée avec, si néces-
d aine de J'exercice et le stress musculaire général sont associés à saire , une supp léme ntatio n en vitamine E et/ou en sélénium .
un app or t tr ès élevé d 'ac ides gras libr es sur un e pâ tu re de pr in- Les besoi ns a ugmente nt avec des vitesses de croi ssance rap ides
tem ps riche en regain s. Cec i est particuli èrem ent vrai si l'ali- et des rations riches en hu ile, parti culi èrem ent celles rich es en
mentation hivernale médiocre a ent ra îné une carence en vita - AGPI (acides gra s poly-insaturé s). Les individus aff ect és répon-
min e E ct en sélén ium. Les bovin s affect és peuvent pr ésent er un e dent bien à l'ad min istr at ion par ent érale de vita mine E et de
boiter ie, une altération glo ba le de la loco motio n, une dys pn ée séléniu m.
si le di aphragme est a tteint et un e mort brutale du e à une dégé-
nérescenc e cardiaque. En 410, le dysfon ctionnement des mu s-
cles dent elé ventr al ct sous-scapulaire repou sse la scapula au-
Corps étranger autour du métatarse
dessus de l'épine thoracique che z ces deux bou villons de
bou cherie. N otez la po sture tr ès éca rt ée des mem bres th o ra- En 412 , un mor ceau de fil de fer est retir é d'une plaie granu-
ciqu es destinée à acco m moder le polygon e de sustenta tion leus e circo nférenti elle p rofonde caractéri stique des tissus mo us
anorma l. Le cœ ur d'un veau atteint de la malad ie des mu scles d u métatar se. Le ta urea u Limousin de 2 a ns bo itait modéré -
ment et a récu péré rap idem ent.
blanc s (411) montre des zon es grisâtre pâle étendues (A) sur
l'épicard e, s'étendant typ iq uem ent jusqu 'au myocarde. O n
peut égaleme nt obs erver des plaques endothéliales. La forme du
Diagnostic différentiel
cœur est globulaire en raison d'un e hyp ertrophie chro niq ue autres types de plaies.

Traitement: contention
appropriée et explor ation pro -
fond e à l'aide d'une pince, jus-
qu 'au métatarse pour tro uver
et retirer le fil de fer.

Gangrène du
membre distal
origine traumatique

En 413, une lig'ne claire (sillon


d isjoncteu r) sépare la peau
mort e de la peau saine. La vache
Hol stein s'était coincée un anté-
411 413 rieur au niveau du métacarpe
Chapitre 7 : Affections locomotrices 119

416

Signes cliniques: chez ce bouvillon Hereford de 11 mois en


414 414, les zones de peau som bre sur les pâturons sont de la ga n-
grène sèche. Une ligne oblique bien déli mitée (A) s'étenda nt au-
dans une chaîne d'étai et a été tro uv ée couchée le lendemain matin, dessus du boul et, sépa re la peau norma le de la peau morte. La
toujou rs coincée dan la chaîne. Quelques jours plus tard, la peau peau s'est également détach ée du coron er pour expos er les tissus
était sèche et non doulou reuse. Elle est tomb ée 3 semaines plus tard sous -cuta nés infectés (B). La partie supérieure du membre (droit)
ainsi que les tissus mous distaux et l'étui corné du sabot , nécessitant mont re une zone rose à l'end roit où la peau gangrenée est rom-
l'euthanasie de l'animal. Co mparez avec les lésions cutanées en 412. bée. Le sommet des oreilles et la queu e peuvent également se ga n-
grener. Ce pro blème affecte plusieurs jeunes bovins au sein d'u n
Traitement: réform e précoce . gro upe, rou s éta nt exp osés au même risque.

Gangrène digitale après ingestion Diagnostic différentiel: ergotisme (415), gelures (133), trau -
matisme (413) et salmonellose (55).
de fétuque élevée
Traitement et prévention: chan gement de pâture si poss i-
Définition : cette affection est du e à une toxine semb lable à ble ou confinement et alimenta tion à base de foin ne contenant
celle de l'ergot de seigle, ingérée par les bovins sur des pâtur ages pas d'end op hyres. Il n'existe pas de traitement cur atif.
contena nt certa ines souches de fétuq ue élevée infestées d'en do -
phytes, da ns de no mbreux états des USA ainsi qu 'en No uvelle
Z élande, en Italie, en Australie et au x O rcad es (Roya ume Uni). Gangrène de l'ergot
Définition : l'ergotisme résulte de l'ingestion du cham pigno n
parasitai re, Claviceps pu rpura, pr ésent dan s le foin, les céréales
ou les pâture s ensemencées.

Signes cliniques: la gangrène des ext rémités résultant de l'in-


gestio n de céréales ou d'aut res aliments infestés par l'ergot de sei-
gle est un pro blème à l'échelle mo ndia le. Les signes cliniq ues res-
semblent à ceux de la gangrène digitale par ingestio n de fétuque
élevée (414). La parti e inférieure du membre et l'ex trémité de la
queu e sont attei ntes chez cette génisse yearling en 415. La peau
gangreneuse s'est déta chée de la région métata rsienne gauche et
une ligne de démarcati on similaire est visible sur le membre droit.
Les 25 cm distaux de la qu eue sont tordu s, humides et ga ngre-
neu x. 416 montre des lésions plus avan cées sur le pied. Le pied
ga uche est presque nécrosé et détaché au niveau du patu ron et le
tiers distal de la qu eue est détaché.

Diagnostic différentiel : gangrène digitale après ingestion


de fétuqu e élevée (414), gelures (133), trau mat isme (413) et sal-
415 mon ellose (55).
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Maladie de la hyène Signes cliniques: o n obser ve généraleme nt une tuméfact ion


et une do uleur de to ut es les pr inc ipales a rt icula tio ns . Che z la
Définition: chond ro d yst rop hie ra re des os du membre pe lvien génisse H o lstein de 6 mo is en 419 , le bo ulet est hypertrophié en
et des vertè bres lombair es d'éti o logie inco nnue, so uvent assoc iée raison de l'éla rgissement du carti lage de cro issa nce d u métatarse
à un co mpo rte me nt agressif. distal. Les surfaces articula ires sont nor m ales. Le veau bo ite. Une
ration riche en concentrés et fai blement m inéralisée favorisant
Signes cliniques: cette vache Frisonne française de 3 ans et une acidose du rumen peut entraîner une fo rm e de rachitism e
demi (417) a la silho uet te d' une hyène avec un sous-développe- produisant des fractures spontanées chez les bovins à croissan ce
me nt de l'a rr ière-m ain . Les veaux sont nor maux à la naissance et rap ide.
manifestent les premiers signes de la ma ladie entre 6 et 10 mois.
Comparé au ti bia normal d'un animal âgé de 2 ans (418, à gau- Diagnostic différentiel : carence en cuivre (426) et épiphy-
che ), le tib ia d'un indivi du atteint (22 mois) est considérablement site . Voir aussi fracture par tassement du rachis (357).
racco urc i alors que la largeur et la surface articulaire sont com-
parables. On pense que l'affect io n est due à un e dysplasie os seuse.

Traitement: inc urable.

Maladies liées à des carences


Rachitisme (carence en vitamine D)

Définition: du e à un e ca rence en ca lcium, ph osph ore ou vita -


mine D, le rachitis me est un e ins uffisan ce de ca lcifica tio n des
ost éoïdes et d u ca rti lag e.

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Carence en phosphore Carence en cuivre (hypocuprose)


(ostéomalacie, « jambe de bois »)
Définition : taux de cuivre anormaleme nt bas dan s le sang et
Définition : perturbati on de la minéralisat ion des os des bovins les tissus.
ad ultes avec une accumulatio n excessive d'ost éoïde, due à une
ca rence en phosphor e er/o u en vitam ine D. La car ence en Signes cliniques: la gén isse crois ée H ereford en 423 est en
phosphore est la carence minérale la plus répandue dans le monde. mauvais éta t géné ral et a des bou lets hyp ertrophiés et un e
te inte brunâ tre carac térist iqu e du pe lage (elle a éga leme nt d es
Signes cliniques : les bovins atteints som en ma uvais éta t p oux). La pe rte de p o ils et de pi gment du poi l peut p ro d uire
généra l, ont pe u d'ap pétit et une démarche raide. Le bouvi llon u n effe t d e lun ettes, comme ch ez ce vea u croisé
br ésilien en 420 est rabou gri, extrêmement émacié et marche avec H o lstein/Frison en 424 , qu i présente également un pelage
beau coup de difficult és. L'appellati on locale de cette aphospho- rèc he typiq ue d'une caren ce en cu ivre. Un e fragilité et un e an é-
rose sévère est " l'entreva » . La vache zébu br ésilienn e (421) mie so nt d'autres sign es cliniques. Les vaches br ési liennes en
ma nge un os (on pa rle de pica) ; d'au tres os jonchent le so l. Ce 425 montrent un ret a rd de cro issance, u n mau va is éta t et une
comporteme nt peut ent raîne r du botulisme (709). La carcasse dépi gm ema tion du pelage. L'hyp ertrophie des bou let s (426)
d'un animal caren cé en pho sphore, de l'ourback australien , pr é- est liée à un éla rgissement et une irrégu larité de s carti lages de
sente de mu ltipl es côt es fract urées si molles qu'elles peuvent être cro issan ce du m ét at arse d istal, visibles sur la ra d iographie
facilem ent coupées au co utea u (422). Une ca rence en phosphore (427) d' un an im al a ttei nt (à ga uche) com par é à cell e d 'un ani -
chez les jeun es bovins entra îne un rachi tis me (419) accompagn é m ai normal (à droi te ). O n constate de s ch an gements radio -
d'un retard de cro issan ce et de déforma tions art icula ires. grap hiques similai res a u niveau des doi gt s. D'autres bovins
pe uvent être rabougris, avec des memb res a rq ués, une contrac -
Diagnostic différentiel : aurres carences en minéraux (par ture des ten don s et un e cyp hose. A l'excepti o n d'un e ca rence
exemp le, en calciu m, cuivre ou co bal t) et privation de nourriture . en ph osph or e, une carence en cui vre peut êt re le facteur miné-
ral lim itant le plus sévère pour le bétail a u pâ rurage dans les
Traitement: la prophylaxie la plu s simple et la moin s co ûteuse est ré gio ns tro pica les.
l'apport d'un complément minéra l ph osphaté dans des man geoires
ou des boîtes pro tégées de la pluie. En raison de la pa uvreté du sol Diagnostic différentiel : aphosphorose (420), rachiti sme
en phospho re, chez les bovins de bouch erie australiens, un concen- (419) et car ence en co ba lt (429).
tré de phosphore peur être nécessaire en conti nu. Un problème d'ap-
port de compléments est fréquent chez le bétai l au pâtur age. Traitement et prévention: supp lémenrarion en cuivre.

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remenr atteinrs. Apr ès la mise en place d'un e fixat ion externe, de


nom breux veaux récup èrent de la cont racture des tendons.

Traitement et prévention: suppl èrnen tation en ma nganè se


chez les vaches à viande gesta nres prédisposées, mise en place
d'une att elle sur les membres des veaux nou veau-nés si nécessaire.
Nursing correct.

Carence en cobalt (cachexie enzootique)

Définition : apport inad équat de cob alt pendant une pér iode
pro longé e, ent raî na nt un ga in de po ids médiocre et un e anorexie.

426 Signes cliniques: ces zébus brésiliens sont abattus, émaciés,


mangent peu et ont un pelage en ma uvais état (429). Ils sont éga-
Carence en manganèse lement anémiés. Les signes cliniques externes d'une care nce en
coba lt sont no n spéci fiq ues et ressemblent au x signes d'une pri-
Définition : tau x sériqu e de mangan èse an or ma lement bas vation de no urri ture . Les jeun es animaux sont plu s sensibles. Le
chez les mères ou leur progéniture, ent raî nant diverses déforma- diagnostic peu t en définitive reposer sur la réponse à une supplé-
tion s squelett iques et une inferti lité. menra tio n en coba lt.

Signes cliniques: ce nou veau-n é H ereford (428) ne peut pas Diagnostic différentiel: ap ho sphorose (ostéomalacie) (420),
se tenir debout en raison d'un e tor sion et d'un e flexion congéni- carence en cuivre (423), par asitisme et apport alimentaire insuffi-
ta les des boulets hypertrophiés. Il pr ésent e également d'autres sant.
déformation s du squelett e. Ces lésion s résultaient d'une carence
sévère en ma ngan èse chez le mère durant la gestatio n. Dans un Traitement: confirma tion de la carence par analyse biochi-
tro upea u He reford de 100 têtes au Canada, 5 à 10% des veaux miq ue du sang et des aut res tissus ainsi qu e de l'a liment ation, sui-
étaient nés avec des anomalies, ce veau éta nt parmi les plus s év è- vie d'un apport adéquat en comp léments minérau x.

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