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IV.

Vérifications empiriques des


théories traditionnelles du commerce
international

 Les premières vérifications ont consisté à


tester le lien la productivité du travail et
les exportations des pays. Ces travaux
s’intéressent au fondement de
l’avantage comparatif appréhendé
par les exportations en termes de
productivité du travail ou de coût par
unité produite.

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IV.1. Vérification empirique du modèle
de Ricardo

 Le premier travail effectué par


MacDougall (1951) met en relation le
rapport entre les exportations
américaines et les exportations
britanniques et le rapport des
productivités du travail des Etats-Unis et
de la Grande-Bretagne.

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« suite » IV.1. Vérification empirique
du modèle de Ricardo

 A cette époque, les salaires


hebdomadaires versés par l’industrie
américaine représentaient le
double des salaires perçus par les
ouvriers britanniques.

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« suite » IV.1. Vérification empirique
du modèle de Ricardo

 L’hypothèse retenue est que les


coûts de production unitaires
devraient être plus faible aux Etats-
Unis pour les secteurs dont les Etats-
Unis disposent d’une productivité du
travail deux fois plus élevée qu’en
Grande-Bretagne.

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« suite » IV.1. Vérification empirique
du modèle de Ricardo

 Ainsi, selon les principes de la théorie des


avantages comparatifs, les Etats-Unis
devraient avoir un avantage comparatif
révélé par les exportations vers les pays
tiers dans ces secteurs où les ouvriers
américains étaient au moins deux fois
plus productifs que les ouvriers
anglais.

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« suite » IV.1. Vérification empirique
du modèle de Ricardo

 Donc, MacDougall a choisi comme


indicateur des avantages
comparatifs pour chaque secteur, le
rapport des exportations
américaines sur les exportations
anglaises.

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« suite » IV.1. Vérification empirique
du modèle de Ricardo

 Sur les 27 industries testées, 20


obéissent à l’hypothèse générale
selon laquelle les exportations
américaines sont supérieures aux
exportations anglaises lorsque la
productivité américaine est au
moins deux fois plus élevée que
la productivité anglaise.
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« suite » IV.1. Vérification empirique
du modèle de Ricardo

 Dans le cas contraire, ce sont les


exportations anglaises qui sont
supérieures aux exportations
anglaises.

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« suite » IV.1. Vérification empirique
du modèle de Ricardo

 Depuis ce premier travail, de


nombreuses études ont permis
d’analyser empiriquement les
avantages comparatifs des pays.

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« suite » IV.1. Vérification empirique
du modèle de Ricardo

 Remarquons que le modèle


classique n’est cependant pas
vraiment vérifié.
 Pourquoi ?

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« suite » IV.1. Vérification empirique
du modèle de Ricardo

 Ricardo considérait deux pays, deux


biens, et il cherchait à déterminer les
échanges bilatéraux.
 Le test de MacDougall porte sur les
exportations de nombreux produits,
fabriqués dans deux pays qui exportent
vers le reste du monde, le commerce
réciproque étant exclu.

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IV.2. Vérification empirique du modèle
d’Heckscher-Ohlin

 Au début des années 1950, Wassily


Leontief (prix Nobel en 1973)
cherche à vérifier si le contenu en
facteurs de production des
échanges internationaux des Etats-
Unis répond bien aux prédictions
d’Heckscher-Ohlin.

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« suite » IV.2. Vérification empirique
du modèle d’Heckscher-Ohlin

 Pour cela, il effectue un test sur le


commerce extérieur américain pour
l’année 1947.
 Avant d’exposer cette vérification empirique,
il semble pertinent de rappeler les quatre
hypothèses qui fondent le modèle
d’Heckscher-Ohlin.

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« suite » IV.2. Vérification empirique
du modèle d’Heckscher-Ohlin

 1. On considère 2 pays, 2 biens et 2 facteurs de


production (travail et capital) ;
 2. Les deux facteurs sont disponibles en
montants fixes dans chaque pays. A l’intérieur
de chacun d’entre eux, ils sont mobiles entre les
industries mais restent immobiles entre les
pays. Seuls les biens sont échangés à
l’ouverture. Les coûts de transport sont
négligeables. Il y a concurrence parfaite sur
tous les marchés.

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« suite » IV.2. Vérification empirique
du modèle d’Heckscher-Ohlin

 3. Pour chacun des deux biens, il existe une technologie


donnée « disponible pour les deux pays ». La technologie
indique comment le travail et le capital doivent être
combinés pour produire une unité de chaque bien. En
d’autres termes, chaque produit est défini par une
intensité relative en capital « K/L ». Cela ne signifie pas
que la technologie pour produire une voiture soit la même que
celle utilisée pour produite du textile . Au contraire, on
suppose que la production des voitures est plus intensive
en capital - elle demande donc relativement plus de
capital par rapport au travail que celle du textile – soit
(K/L) voiture > (K/L) textile. Ainsi, les deux pays ont accès
à la même technologie.

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« suite » IV.2. Vérification empirique
du modèle d’Heckscher-Ohlin

 4. La technologie exhibe des rendements d’échelle


constants : Lors de l’augmentation simultanée des deux
facteurs de production dans une même proportion, f(λK ,
λL)avec (λ >1), f(λK , λL) = λf(K , L).

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« suite » IV.2. Vérification empirique
du modèle d’Heckscher-Ohlin
 Si le théorème est vérifié, on doit
s’attendre à ce que les exportations des
Etats-Unis soient relativement plus
intensives en capital qu’en travail car,
dans cette période d’après la Seconde
Guerre mondiale, il paraît évident que
les Etats-Unis sont plus riches en
capital que le reste du monde (et donc
relativement moins riches en travail que
le reste du monde).
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« suite » IV.2. Vérification empirique
du modèle d’Heckscher-Ohlin

 Pour déterminer la quantité de


facteurs incorporés dans les différents
biens faisant l’objet du commerce
international, la méthode retenue par
Leontief est la suivante :

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« suite » IV.2. Vérification empirique
du modèle d’Heckscher-Ohlin

 (i). le travail est exprimé en


hommes/années employés dans une
industrie donnée ;
 (ii). le capital est mesuré par les
besoins d’investissement pour une
unité additionnelle de production de
chaque industrie.

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« suite » IV.2. Vérification empirique
du modèle d’Heckscher-Ohlin

 La méthode de Leontief consiste à


mesurer l’intensité en capital et en
travail d’un million de dollars
d’exportations américaines et d’un
million de dollars de production
nationale substitut aux importations.

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« suite » IV.2. Vérification empirique
du modèle d’Heckscher-Ohlin

 Avec la méthode de Leontief appliquée à la


structure du commerce international
américain, il calcule les inputs de capital et de
travail donnant un output d’un million de
dollars d’exportations, et de la même
manière les inputs qu’auraient représentés le
remplacement des importations par des
produits domestiques.
 Du côté des importations, l’hypothèse sous-
jacente ici concerne l’identité des techniques de
production au plan international.
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« suite » IV.2. Vérification empirique
du modèle d’Heckscher-Ohlin
 Les résultats qu’il obtient sont les
suivants « tableau l’objet IV.2.1 » :

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« suite » IV.2. Vérification empirique
du modèle d’Heckscher-Ohlin
 Tableau IV.2.1 : Contenu en travail et en capital d’un million
d’exportations américaines et substitut d’importations

Travail Capital
(en hommes-année) (en $)

Exportations 182 313 2 550 780

Importations 170 004 3 091 339

TOUFIK-Saïd 23
« suite » IV.2. Vérification empirique
du modèle d’Heckscher-Ohlin

 Selon Leontief, ces chiffres montrent qu’une


valeur moyenne d’un million de dollars des
exportations des Etats-Unis comprend une
quantité de capital considérablement
inférieure et une quantité de travail
sensiblement supérieure, à celles qui auraient
été nécessaires pour remplacer par une
production domestique un montant équivalent
de ces importations.

TOUFIK-Saïd 24
« suite » IV.2. Vérification empirique
du modèle d’Heckscher-Ohlin
 Autrement dit, en 1947, le remplacement d’un
million de dollars d’importations par des
produites domestiques aurait représenté 3,1
millions de dollars et 170 004 hommes-années
de travail.
 Ainsi, ce fameux travail a permis de mettre en
évidence que les Etats-Unis exportaient des
biens labor intensive et importaient des
produits capital intensive, alors que la
dotation en facteurs des Etats-Unis était
supposée consister en beaucoup de capital et
peu de travail.
TOUFIK-Saïd 25
« suite » IV.2. Vérification empirique
du modèle d’Heckscher-Ohlin

 Le « paradoxe de Leontief » vient


du fait que les Etats-Unis exportent des
biens qui exigent moins de capital et
plus de travail que n’en demandent les
produits américains concurrencés par les
importations - ce qui est évidemment
contraire à ce que l’on pouvait attendre
compte tenu des hypothèses faites sur la
dotation factorielle des Etats-Unis et sur la
validité du modèle HOS.
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