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Cours Fatigue Fissurationnnnnnnnnn
Cours Fatigue Fissurationnnnnnnnnn
1. Définition ...................................................................................................................... 4
3. Phase de propagation.................................................................................................... 8
4. Phase de la rupture....................................................................................................... 8
2. Lois de propagation......................................................................................................16
Introduction générale
Contexte
Le phénomène de fatigue est un des phénomènes le plus méconnu en
mécanique, il provoque la dégradation des propriétés mécaniques d'un matériau
soumis à des sollicitations variables dans le temps. En effet, la répétition cyclique
des charges peut conduire, dans la plupart de temps, à la rupture du composant
ou de la structure même pour des contraintes appliquées très inférieures à la
limite élastique du matériau. Ce phénomène a été, depuis très longtemps, la
cause de plusieurs accidents catastrophiques telle que la rupture du fuselage
d'avion, l'effondrement des ponts, la rupture des arbres de transmission etc.
Problématique
Pour assurer la sécurité des composants ou des structures sollicités à la
fatigue, il est nécessaire, en premier lieu, de prévoir leurs durées de service et en
second lieu, de prévoir le temps adéquat pour effectuer des opérations
d'inspections de maintenance.
I. Phénomène de la fatigue
1. Définition
Selon l'amplitude des contraintes appliquées, nous pouvons définir deux grands
domaines à savoir: la fatigue oligocyclique et la fatigue endurance (figure I-3).
i. Phase d'amorçage
Figure I-5: Formation d'une paire intrusion/extrusion à la surface d'un matériau [3]
Figure I-6: Amorçage d'une microfissure de fatigue sur un pore en aluminium [4]
Figure I-7: L'amorçage d'une éprouvette entaillée par un trou central [4]
3. Phase de propagation
4. Phase de la rupture
𝑁𝑓 = 𝑁𝑎 + 𝑁𝑝 (𝐼 − 18)
Le concept de la durée de vie sûre, introduit dans les années 1950, basé
principalement sur la période d'amorçage. La durée de vie de fatigue est déterminée
ainsi en appliquant un coefficient de sécurité à une durée de vie moyenne. D'après ce
concept, le composant mécanique doit être extrait du service, qu'il soit effectivement
fissuré ou non. Il sera donc remplacé avant, le développement des fissures de fatigue.
Le concept de tolérance aux dommages, introduit au début des années 1970, vient
pour surmonter les limitations du concept de redondance. Ce concept suppose que tous
les matériaux contiennent potentiellement des défauts de type fissure, soit crées en
service soit préexistants. Selon ce concept, la durée de vie de fatigue est définie comme le
nombre de cycles de chargement capable de faire propager ce défaut jusqu'à une taille
critique qui sera déterminée à partir des critères tels que la ténacité du matériau, la
déformation admissible etc.
La durée de vie en propagation sera alors évaluée à l'aide de lois empirique basées sur
la mécanique élastique linéaire de la rupture. Le concept de tolérance aux dommages est
largement utilisé pour les industries aéronautiques et nucléaires. Et c'est sur ce type de
concept que s'est reposé notre travail d'optimisation de temps d'inspection de la phase de
propagation.
Figure I-8: Courbe ce Wöhler pour un acier SAE 4130 faiblement allié [18]
−1 𝑚 𝑆𝑁
𝑁
∆𝜎 = 𝑚𝑎𝑥 ; ∆𝜎𝐷 (𝐼 − 19)
𝐶𝑆𝑁
L'approche basée sur la déformation locale est utilisée pour l'évaluation de la durée de
vie de fatigue 𝑁𝑓 des composants présentant des entailles. Cette approche est basée sur
la courbe 𝜀 − 𝑁 (figure I-9) qui représente la déformation locale 𝜀 en fonction du nombre
des cycles de chargement 𝑁 capable de faire naitre une fissure. Pour cette raison, cette
approche n'est applicable que pour la prédiction de la durée de vie de la phase
d'amorçage.
∆𝜀𝑝𝑙
= 𝜀𝑓′ 2𝑁 𝑐
(𝐼 − 20)
2
∆𝜀 𝑝𝑙
où 2
est l’amplitude de la déformation plastique, 𝜀𝑓′ est le coefficient de ductilité de
∆𝜀𝑒𝑙 𝜎𝑓′ 𝑏
= 2𝑁 (𝐼 − 22)
2 𝐸
En remplaçant les quantités ∆𝜀𝑒𝑙 et ∆𝜀𝑝𝑙 exprimées respectivement par les équations
(I.20) et (I.22) dans l’équation (I.21), la variation de la déformation totale ∆ε peut s’écrire
sous la forme suivante :
∆𝜀 𝜎𝑓′
= 2𝑁 𝑏
+ 𝜀𝑓′ 2𝑁 𝑐
(𝐼 − 23)
2 𝐸
Nous pouvons alors décrire la fatigue à petit nombre de cycles et celle à grand nombre
de cycles en utilisant le même modèle mathématique (Equation I-23).
L'approche basée sur la mécanique de la rupture met en évidence une relation entre
la longueur de la fissure et le nombre de cycles de chargement par l'intermédiaire des
facteurs d'intensité de contraintes. Ces facteurs sont les forces qui gouvernent la fissure
pendant la phase de propagation, et qui dépendent des différents modes de rupture.
Ainsi, cette approche n'est utilisable que pour évaluer la durée de vie de fatigue 𝑁𝑓
pendant la phase de propagation. La relation la plus populaire sur la quelle est basée
cette approche est la loi de Paris-Erdogan [24]. Cette loi représente le taux
d'accroissement de la taille de la fissure en fonction du cycle de chargement 𝑁:
𝑑𝑎 𝑚
= 𝐶 ∆𝐾 (𝐼 − 24)
𝑑𝑁
La durée de vie de fatigue 𝑁𝑓 est obtenue par l'intégration directe de l'équation (I-24).
𝑎𝑐
1 𝑑𝑎
𝑁𝑓 = (𝐼 − 25)
𝐶 𝑎0 ∆𝐾 𝑚
Les fissures sont considérées comme des surfaces libres appelées lèvres, qui peuvent
être modélisées au sens physique comme des discontinuités au niveau du champ de
déplacement [17,34]. Les mouvements relatifs effectués par ces lèvres permettent de
distinguer trois modes de fissuration indépendants (figure II-1) :
le mode I appelé aussi mode d’ouverture : où les lèvres de la fissure, se déplacent
d'une façon symétrique le long de l’axe (𝑜𝑦),
le mode II ou aussi mode de cisaillement plan : lorsque les surfaces libres de la
fissure se déplacent suivant l’axe (𝑜𝑥 ),
le mode III appelé aussi mode de cisaillement anti-plan : si les lèvres se déplacent
le long de l’axe (𝑜𝑧).
Sous l’hypothèse d’élasticité linéaire, la fissuration par fatigue peut être décrite à
l’aide des facteurs d’intensité de contraintes (FIC). Ces FIC représentent les forces qui
gouvernent la propagation des fissures [17, 35].
Mode III :
𝜃
𝜏13 𝐾𝐼𝐼𝐼 𝑠𝑖𝑛 2
𝜏23 = 2𝜋𝑟 . 𝜃
(𝐼𝐼 − 4)
𝑐𝑜𝑠
2
Comme pour les contraintes, une équation analogue est déduite pour le déplacement
par la relation suivante [36]:
𝑟
𝑢𝑖 𝑟, 𝜃 = ∙ 𝐾𝐼 ∙ 𝑔𝑖𝑗𝐼 𝜃 + 𝐾𝐼𝐼 ∙ 𝑔𝑖𝑗𝐼𝐼 𝜃 + 𝐾𝐼𝐼𝐼 ∙ 𝑔𝑖𝑗𝐼𝐼𝐼 𝜃 (𝐼𝐼 − 5)
2𝜋
Le FIC est l'un des plus importants paramètres de la mécanique de la rupture. La
connaissance de ce paramètre permet la détermination de toutes les composantes des
contraintes, des déplacements et des déformations. De nombreuses relations analytiques
existent pour déterminer le FIC. Cependant, ces relations sont toujours développées pour
les cas de géométrie et de chargement simple [17]. Dès que la géométrie et le chargement
deviennent plus compliqués, il est nécessaire d'utiliser le principe de superposition, voire
aussi des méthodes numériques [39, 40].
i. Techniques d'extrapolation
𝑑𝑎
Dans cette phase, la vitesse 𝑑𝑁
augmente d'une façon très rapide pour des valeurs
critiques du FIC atteignant la valeur 𝐾𝐼𝑐 et qui désigne la ténacité du matériau. Cette
𝑑𝑎
augmentation de la vitesse 𝑑𝑁 provoque une rupture brutale de la structure.
2. Lois de propagation
propagation de fissures qui sont des lois empiriques déduites à partir des essais
expérimentaux. Ces lois permettent aussi de calculer la prévision de la durée de vie de la
phase de propagation sous l'effet d'un chargement cyclique.
Dans la suite nous décrivons les lois de propagation les plus connues dans la
littérature. La loi la plus connue est celle de Paris-Erdogan crée en 1963 [24] et qui peut
s'écrire dans le cas de propagation en mode I par:
𝑑𝑎 𝑚
= 𝐶. ∆𝐾𝐼 (𝐼𝐼 − 26)
𝑑𝑁
Où 𝑎 est la longueur de la fissure, 𝑁 est le nombre de cycles du chargement, ∆𝐾𝐼 est
l’amplitude du facteur d’intensité de contraintes correspondant au mode d’ouverture, et
𝐶 et 𝑚 sont deux paramètres définissant le matériau. Ces deux derniers paramètres sont
calculés par le biais des essais expérimentaux. Nous signalons aussi que la loi de Paris-
Erdogan n'est applicable que dans la phase de propagation stable (phase II) (figureII-11).
La loi de Forman [40] est une extension de la loi de Paris Erdogan, pour tenir compte
de l'effet de la valeur de la contrainte moyenne puisque les expériences ont montré
l'influence de l'évolution de la propagation de fissures par le niveau de ces contraintes
moyennes. Cette loi est représentée par la relation empirique suivante:
𝑚
𝑑𝑎 ∆𝐾𝐼𝑒𝑞
= 𝐶. (𝐼𝐼 − 27)
𝑑𝑁 1 − 𝑅 . 𝐾𝐼𝑐 − ∆𝐾𝐼𝑒𝑞
où 𝑅 représente le rapport de charge, qui est le rapport entre la charge minimale et la
charge maximale, 𝐾𝐼𝑐 est la ténacité du matériau, ∆𝐾𝐼𝑒𝑞 est l’amplitude du facteur
d’intensité de contraintes correspondant au mode mixte. Un avantage supplémentaire de
cette loi est qu'elle est valable dans la phase de propagation stable et aussi dans la phase
de rupture brutale (phase II et Phase III) (figure II-11).
La loi de Walker [49] est une autre extension de la loi de Paris-Erdogan, elle a
l'avantage de tenir compte de l'effet du niveau de contrainte moyenne en intégrant le
rapport de charge 𝑅. Cette loi n'est applicable que dans la phase de propagation stable de
la fissure (phase II) (figure II-11):
𝑝
𝑑𝑎 𝑚 +𝑝
1
= 𝐶. ∆𝐾𝐼 (𝐼𝐼 − 28)
𝑑𝑁 1−𝑅
L'inconvénient de cette loi est l'existence d'un paramètre 𝑝 autre que les paramètres 𝐶
et 𝑚 préconisés par les lois de Paris-Erdogan et Forman.
Un autre modèle empirique plus général est celui de Priddle [50], ce modèle a
𝑑𝑎
l'avantage d'être capable de représenter les trois phases de la courbe 𝑑𝑁 = 𝑓(∆𝐾), mais ce
Pour les modes de fissurations simples (Mode I, II et III), la rupture peut survenir si
le niveau du facteur d'intensité de contraintes atteint une valeur critique appelé ténacité
𝐾𝐼𝑐 et désignant une caractéristique intrinsèque du matériau. Dans ce cas, la direction de
propagation de la fissure est perpendiculaire à la direction du chargement appliqué sur
la structure. En réalité, les structures présentent toujours des formes particulières telles
que perçage, rainure,... et sont aussi sollicitées par des chargements multiaxiales. Pour
toutes ces raisons, la fissure a tendance de se propager en mode mixte (la combinaison de
deux ou de trois modes de fissuration), d'où la nécessité de déterminer la nouvelle
direction de la fissure et ce, au fur et à mesure de l'avancement de la fissure. Ainsi, la
bifurcation de la fissure est la direction que va prendre une fissure déjà existante. Cette
direction peut être déterminée à partir de la mécanique de la rupture. Depuis longtemps,
plusieurs études ont été réalisées sur les fissures inclinées et des différents critères de
bifurcation de la fissure ont été proposées. Nous développons par la suite trois critères
parmi les plus répandus:
Proposé par Erdogan et Sih en 1963 [51-53], ce critère utilise le champ de contraintes
au voisinage de la pointe de la fissure (figure II-12)
2 𝜃 𝜃
𝜎𝜃𝜃 = 𝐾𝐼 1 + 𝑐𝑜𝑠 𝜃 𝑐𝑜𝑠 − 3𝐾𝐼𝐼 sin 𝜃 𝑐𝑜𝑠 𝐼𝐼 − 32
2𝜋𝑟 2 2
2 𝜃 𝜃
𝜏𝑟𝜃 = 𝐾𝐼 sin 𝜃 𝑐𝑜𝑠 + 𝐾𝐼𝐼 3𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 1 𝑐𝑜𝑠 𝐼𝐼 − 33
2𝜋𝑟 2 2
Ce critère est basé sur l'hypothèse que la fissure se propage dans la direction où la
contrainte circonférentielle 𝜎𝜃𝜃 est maximale, cela se traduit mathématiquement par:
𝜕𝜎𝜃𝜃
| =0
𝜕𝜃 𝜃0
(𝐼𝐼 − 34)
𝜕 2 𝜎𝜃𝜃
| <0
𝜕𝜃 2 𝜃0
𝑑𝑊
où 𝑑𝐴
représente la densité d'énergie de déformation dissipée par un élément de surface
où 𝜎𝑖𝑗 sont les composantes du tenseur de contraintes 𝜎 et 𝜀𝑖𝑗 sont les composantes du
tenseur de déformations 𝜀.
Le facteur 𝑆 est l'intensité du l'énergie de déformation d'un élément situé à un rayon
𝑟0 de la pointe de la fissure. Sous l'hypothèse d'un matériau homogène et isotrope, le
facteur 𝑆 peut s'écrire dans le cas d'un problème plan sous la forme:
𝑆 = 𝑎11 . 𝐾𝐼2 + 2. 𝑎12 . 𝐾𝐼 . 𝐾𝐼𝐼 + 𝑎22 . 𝐾𝐼𝐼2 𝐼𝐼 − 41
où 𝐾𝐼 et 𝐾𝐼𝐼 sont respectivement les facteurs d’intensité de contraintes (FIC)
correspondant aux modes de fissuration 𝐼 et 𝐼𝐼. Les coefficients 𝑎𝑖𝑗 de l'équation (II-41)
dépendent de l'angle de bifurcation 𝜃 et du matériau et sont définis comme suit :
1
𝑎11 = . 1 + 𝑐𝑜𝑠 𝜃 . 𝜅 − 𝑐𝑜𝑠 𝜃 (𝐼𝐼 − 42)
16𝜇
1
𝑎12 = . 𝑠𝑖𝑛 𝜃 . 2. 𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 𝜅 + 1 𝐼𝐼 − 43
16𝜇
1
𝑎22 = . 1 + 𝜅 . 1 − 𝑐𝑜𝑠 𝜃 + 1 + 𝑐𝑜𝑠 𝜃 . 3. 𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 1 𝐼𝐼 − 44
16𝜇
La constante 𝑘 figurant dans les équations (II-42, II-43 et II-44) est égale à:
Dans le cas des déformations planes: 𝜅 = 3 − 4𝜈
Dans le cas des contraintes planes: 𝜅 = 3 − ν 1+ν .
Le critère de la densité de déformation minimale est introduit par Sih et al. [52, 53] et
suppose que la fissure se dirige vers la direction où la densité de déformation est
minimale, d'où la direction de bifurcation de la fissure est l'angle 𝜃0 qui minimise le
facteur de la densité de l'énergie de déformation 𝑆 (figure II-13). Cette condition se
traduit mathématiquement comme suit:
𝜕𝑆
| =0
𝜕𝜃 𝜃0
(𝐼𝐼 − 45)
𝜕2 𝑆
| >0
𝜕𝜃 2 𝜃0