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Complications crâniennes
et endocrâniennes des sinusites aiguës
B. Verillaud, N. Le Clerc, P. Herman, R. Kania

Les complications crâniennes et endocrâniennes des sinusites aiguës sont grevées d’un taux de mortalité
et de séquelles non négligeable. Elles doivent être recherchées devant l’apparition de tout signe neu-
rologique chez un patient présentant une sinusite aiguë, ou d’une céphalée évoluant en deux temps
(céphalée localisée s’améliorant initialement avant de s’aggraver et de devenir plus diffuse). Les sinus
frontaux et sphénoïdaux en sont le plus souvent la cause. Le scanner des sinus et de l’encéphale avec
injection de produit de contraste est l’examen de première intention ; il est dans certains cas complété par
une imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale. Le traitement, agressif, repose sur le drainage
du sinus concerné et une antibiothérapie à large spectre, secondairement adaptée aux prélèvements
bactériologiques. Un geste endonasal est parfois proposé, mais il doit si possible rester limité, du fait
du risque d’accident iatrogène dans un climat hémorragique et inflammatoire. Dans certaines situa-
tions, un drainage neurochirurgical de collections profondes peut également être réalisé. Dans tous les
cas, l’amélioration clinique doit être obtenue dans les 48 heures : dans le cas contraire, il faut répéter
l’imagerie et discuter un geste complémentaire. Les sinusites fongiques invasives, au premier rang des-
quelles la mucormycose, constituent une entité à part. Elles doivent être évoquées devant tout symptôme
rhinosinusien chez un malade immunodéprimé. Leur traitement passe par la correction maximale de
l’immunodépression, le débridement répété des tissus infectés, et l’administration d’antifongiques par
voie générale.
© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Sphénoïdite ; Sinusite frontale ; Empyème ; Thrombophlébite septique ; Chirurgie endoscopique ;


Sinusite fongique invasive

Plan  Introduction
■ Introduction 1 Si les rhinosinusites aiguës sont extrêmement fréquentes, la
■ Épidémiologie 1 survenue d’une complication crânienne ou intracrânienne reste

heureusement rare. Les atteintes peuvent être variées : ostéite,
Physiopathologie 2
méningite, thrombophlébite, collections extra- ou intradurales.
■ Formes cliniques 2 Les progrès de l’imagerie au cours des 30 dernières années ont
Empyème 2 permis de diminuer considérablement la mortalité, mais les séries
Ostéomyélite du frontal 3 les plus récentes rapportent toujours des taux de séquelles, notam-
Abcès cérébral 3 ment neurologiques, relativement élevés. L’objectif de cet article
Méningite 3 est de présenter les principales caractéristiques épidémiologiques,
Thrombophlébite du sinus caverneux et du sinus longitudinal bactériologiques et cliniques ainsi que de proposer une straté-
supérieur 3 gie diagnostique et thérapeutique dans les différentes formes de
Sinusites fongiques invasives 3 complications crâniennes des sinusites aiguës bactériennes. Les
■ Examens complémentaires 4 sinusites fongiques invasives, qui constituent une entité à part,
■ Traitement 5 sont également abordées dans ce chapitre.
■ Évolution et pronostic 6
Facteurs pronostiques 6
Séquelles 6  Épidémiologie
Mortalité 6
■ Conclusion 6 La littérature est assez homogène sur l’épidémiologie des
complications intracrâniennes des sinusites aiguës. Elles touchent

EMC - Oto-rhino-laryngologie 1
Volume 10 > n◦ 3 > août 2015
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0351(15)63729-1
20-445-A-10  Complications crâniennes et endocrâniennes des sinusites aiguës

une population jeune, entre 20 et 30 ans, essentiellement tiques ; les atteintes à mucorales (mucormycoses) entraînent des
masculine [1–8] . Cette corrélation entre âge et survenue d’une thromboses extensives à l’origine de nécroses muqueuses et
complication intracrânienne serait en rapport avec la vasculari- osseuses d’évolution rapide [23] . Les aspergilloses invasives sont
sation plus importante du diploé chez les sujets jeunes. aussi à l’origine d’ischémies osseuses, d’évolution parfois plus
L’incidence exacte des complications crâniennes ou endo- torpide.
crâniennes est difficile à évaluer, mais on estime qu’elles
concerneraient entre 3 et 20 % des patients hospitalisés pour
sinusite aiguë [2, 9] . Ce sont, par ordre décroissant, l’empyème sous-  Formes cliniques
dural, l’ostéomyélite du frontal, l’abcès intracrânien, la méningite,
l’empyème extradural, la thrombose du sinus caverneux et la Les différentes formes cliniques dépendent de la localisation
thrombose du sinus longitudinal supérieur. Les complications de la sinusite causale et du terrain sur lequel elles se déve-
multiples concernent un quart des cas [8] . Le sinus le plus fréquem- loppent. De manière générale, les circonstances qui doivent faire
ment en cause est le sinus frontal, suivi du sinus sphénoïdal et du rechercher une complication intracrânienne sont : la survenue
sinus ethmoïdal [5, 8, 10, 11] . Les sinusites diffuses ne sont pas rares : d’une crise convulsive, de troubles de conscience ; des cépha-
sinusites antérieures (sinus frontal et ethmoïde antérieur), sinu- lées s’accompagnant de vomissements, ou évoluant en deux
sites postérieures (ethmoïde postérieur et sinus sphénoïdal), ou temps (recrudescence des douleurs diffuses après une améliora-
pansinusite. Les sinusites maxillaires (souvent d’origine dentaire) tion initiale) [8, 24] . La survenue d’un chémosis doit faire évoquer
peuvent exceptionnellement être à l’origine d’une pansinusite et une thrombophlébite du sinus caverneux. Les complications
générer une complication intracrânienne [8, 12] . crâniennes et intracrâniennes sont parfois associées à d’autres
complications locorégionales, notamment orbitaires, qui doivent
également être recherchées. Les différentes formes cliniques sont
 Physiopathologie décrites par ordre de fréquence décroissante.

Les germes retrouvés dans les complications intracrâniennes Empyème


sont globalement les mêmes que dans les sinusites aiguës bacté-
riennes : Haemophilus influenzae (avec cependant une incidence L’empyème est défini par la présence d’une collection purulente
diminuée depuis la vaccination anti-H. influenzae de type b), extradurale (empyème extradural) ou sous-durale (empyème sous-
streptocoques (au premier rang desquels Streptococcus pneumo- dural). L’empyème sous-dural est le plus souvent dû à une atteinte
niae, et avec une gravité particulière des atteintes à Streptococcus par continuité au contact d’une sinusite frontale, ethmoïdale pos-
anginosus, sous-groupe anciennement désigné sous le terme de térieure ou sphénoïdale [19, 25] (Fig. 1). La symptomatologie initiale
Streptococcus milleri) et staphylocoques (notamment Staphylococ- est principalement représentée par des céphalées intenses évo-
cus aureus) [13–16] . Ces germes sont fréquemment associés à des luant en deux temps : d’abord localisées au sinus, elles deviennent
germes anaérobies, avec un effet pathogène synergique [17, 18] . Les secondairement diffuses. Les signes neurologiques sont dominés
cultures restent néanmoins négatives dans près de la moitié des par les troubles de conscience, mais il est aussi possible d’observer
cas, notamment lorsqu’une antibiothérapie a été instituée avant des crises comitiales tonicocloniques, ou un déficit neurologique
tout prélèvement [3] . L’infection peut survenir au décours d’une focal (hémiparésie) s’il existe une réaction du parenchyme céré-
rhinite aiguë (on parle alors de sinusites rhinogènes), ou prendre bral adjacent [3, 5, 8, 26] . De fait, la souffrance cérébrale est plus
naissance directement dans le sinus avec parfois un facteur favo-
risant local. Le cas le plus typique est celui de la sinusite d’origine
dentaire, mais des antécédents de chirurgie endonasale ou de trau-
matismes peuvent également provoquer une sténose des voies de
drainage et favoriser une surinfection.
Le mode de diffusion des germes dépend du sinus concerné,
et détermine souvent le type de complications. Dans les sinusites
frontales, la dissémination se fait par voie veineuse antérograde :
le thrombus septique qui apparaît dans les veines de la muqueuse
du sinus s’étend à travers les tables antérieure et postérieure par
les veines avalvulaires de Breschet du diploé, avec des ostéites de
l’os frontal (à l’origine de la classique tumeur soufflante de Pott
[Pott’s puffy tumor]), et parfois des collections extra- ou intradurales
adjacentes [19, 20] . La survenue d’une thrombophlébite du sinus
caverneux à partir d’une sphénoïdite (et plus rarement d’une eth-
moïdite postérieure), ou encore d’une thrombophlébite du sinus
longitudinal supérieur à partir d’une sinusite frontale, relève de
la même physiopathologie. Il est à noter que la thrombophlé-
bite du sinus caverneux peut aussi survenir dans l’évolution d’une
cellulite orbitaire. L’extension hématogène rend compte de la sur-
venue d’abcès cérébraux. Ils se développent dans les zones de flux
veineux stagnant et correspondent à une diffusion rétrograde de
la thrombose septique [9, 21, 22] . Enfin, une solution de continuité
entre sinus et méninge peut favoriser la survenue d’une compli-
cation intracrânienne. On décrit des déhiscences spontanées du
sphénoïde mettant en contact dure-mère et muqueuse [22] . Une
fracture d’une paroi d’un sinus peut être responsable de fuite de
liquide cérébrospinal (LCS) et de méningites à répétition. Dans
ce cas, c’est la solution de continuité de la dure-mère qui crée un
point de fragilité, l’arachnoïde ne pouvant empêcher la diffusion
bactérienne.
Les sinusites fongiques invasives constituent une entité à
part. Si aucun facteur de risque n’a pu être clairement identifié
dans les complications des sinusites bactériennes, les sinu-
sites fongiques invasives surviennent quant à elles presque Figure 1. Imagerie par résonance magnétique en coupe axiale T1 avec
exclusivement chez des malades immunodéprimés ou diabé- injection de gadolinium montrant un empyème sous-dural frontal gauche.

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Figure 2. Tomodensitométrie en coupe sagittale avec injection de pro-


duit de contraste montrant un aspect de tumeur soufflante de Pott, avec
une sinusite frontale compliquée d’une lyse ostéitique de la table anté-
rieure du frontal à l’origine d’une fistulisation sous-cutanée en regard.

marquée dans les empyèmes sous-duraux. L’empyème extradural,


plus rare, apparaît principalement dans le cadre d’une ostéomyé-
lite de la table postérieure du frontal. Figure 3. Imagerie par résonance magnétique en coupe axiale T1 avec
Les signes neurologiques sont nettement moins mar- injection de gadolinium montrant un abcès cérébral frontal droit compli-
qués que dans l’empyème sous-dural, et le pronostic est quant une sinusite frontale.
meilleur [2] .

Thrombophlébite du sinus caverneux


Ostéomyélite du frontal et du sinus longitudinal supérieur
Il s’agit d’une ostéite bactérienne qui peut toucher la table La thrombophlébite du sinus caverneux survient le plus sou-
antérieure ou la table postérieure du frontal. Lorsqu’il existe vent dans un contexte de sphénoïdite, mais peut également
une effraction de la paroi antérieure du sinus frontal, il peut se compliquer une ethmoïdite postérieure, voire une atteinte anté-
constituer une collection frontale sous-périostée, avec parfois une rieure avec cellulite orbitaire [22, 31] . Elle est révélée par des
fistulisation cutanée : on parle de Pott’s puffy tumors (Fig. 2). La céphalées rétro-orbitaires intenses, avec parfois des irradiations
sinusite frontale en cause peut également diffuser en arrière, et dans le territoire du V1 et du V2, rapidement associées à des
être à l’origine d’un empyème extra- ou intradural [4, 27] . Le défect signes neuroméningés (syndrome méningé, troubles de consci-
osseux lié à l’ostéite peut apparaître de façon décalée dans le temps ence) et orbitaires (diplopie par atteinte des troisième, quatrième
sur la tomodensitométrie (TDM) [4] . et cinquième paires crâniennes, chémosis, ptosis, puis exophtal-
mie, ophtalmoplégie, anesthésie cornéenne, mydriase aréactive
et baisse d’acuité visuelle). L’apparition d’un chémosis controla-
téral traduit la thrombose des veines communicantes [32] . Le fond
Abcès cérébral d’œil, lorsqu’il est pratiqué, montre un œdème papillaire et une
La diffusion des germes par voie hématogène depuis le dilatation des veines rétiniennes. L’atteinte du sinus longitudi-
foyer infectieux sinusien peut aboutir par métastase septique à nal supérieur est plus rare. Elle complique les ostéomyélites de la
la formation d’abcès cérébraux intrapenchymateux à distance paroi postérieure du frontal, isolées ou associées à un empyème
(Fig. 3). Les symptômes révélateurs sont des céphalées intenses sous-dural [32] .
s’accompagnant parfois de troubles de conscience, et des déficits
focaux : aphasie, déficits moteur ou sensitif. Une crise comitiale Sinusites fongiques invasives
peut également survenir [28] .
Ces sinusites surviennent presque exclusivement dans un
contexte d’immunodépression : hémopathie, chimiothérapie, ou
traitement immunosuppresseur au long cours chez des patients
Méningite transplantés. Le diabète semble également être un facteur de
Elle est finalement relativement rare dans ce cadre nosologique. risque de sinusite fongique invasive [23, 33] . Les symptômes ini-
Elle doit néanmoins être évoquée devant des céphalées persis- tiaux sont souvent aspécifiques : rhinorrhée, obstruction nasale,
tantes ou s’aggravant secondairement chez un patient présentant douleurs sinusiennes modérées. La gravité potentielle de ces
des symptômes de sinusite. L’apparition d’une phonophoto- infections, leur rapidité d’évolution, justifient qu’un examen
phobie, de vomissements en jet, d’une raideur de nuque, des oto-rhino-laryngologique (ORL) soit pratiqué en urgence chez
signes de Kernig (limitation douloureuse de l’extension du genou tout patient immunodéprimé qui présente un symptôme rhi-
lorsque la hanche est fléchie à 90◦ ) et Brudzinski (flexion spon- nosinusien. Les signes inflammatoires locaux sont généralement
tanée de la hanche à la flexion passive de la nuque) justifient importants sauf en cas de mucormycose. Dans les cas devant
ainsi la réalisation d’une ponction lombaire après imagerie [29, 30] . faire suspecter une mucormycose, l’examen endoscopique montre
La présence de S. pneumoniae dans le LCS doit faire recher- un aspect atone de la muqueuse infectée, qui peut même être
cher une brèche durale à l’origine d’un ensemencement de franchement noire, nécrotique. La diffusion de l’infection peut
contact. s’accompagner d’une nécrose cutanée (joue, paupières, nez),

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B
Figure 4. Nécrose du palais (A) et de la paupière inférieure gauche (B)
chez une patiente atteinte de mucormycose rhinosinusienne.

d’une nécrose muqueuse du palais, voire d’une communication


bucconasale par lyse de l’infrastructure du maxillaire, d’une anes-
thésie du territoire infraorbitaire, d’une atteinte orbitaire avec
exophtalmie et/ou baisse d’acuité visuelle, et de signes neuromé-
ningés en cas d’atteinte de la base du crâne (Fig. 4). Une atteinte
de la paroi de l’artère carotide interne est également possible, avec B
un risque d’emboles septiques et d’accidents vasculaires cérébraux
Figure 5. Anévrisme infectieux de l’artère carotide interne droite
(AVC) [34] .
(flèche) compliquant une thrombose septique du sinus caverneux visualisé
sur l’imagerie par résonance magnétique en coupe axiale T1 avec injection
de gadolinium (A) et en artériographie (B).
 Examens complémentaires
Toute suspicion de sinusite compliquée justifie la réalisation
d’un examen TDM en coupes fines du massif facial et du crâne avec
injection de produit de contraste. L’analyse en fenêtres osseuses
“ Point fort
permet d’identifier un comblement sinusien, et de rechercher une
lyse osseuse suspecte d’ostéite, en particulier au niveau de l’os La recrudescence des céphalées et la survenue d’une crise
frontal. Les fenêtres parenchymateuses avec injection peuvent convulsive, de troubles de conscience ou d’un déficit neu-
mettre en évidence la présence d’une collection sous- ou intradu- rologique focal chez un patient présentant une sinusite
rale, d’un abcès cérébral, ou d’une thrombophlébite cérébrale. La
aiguë bactérienne doivent faire rechercher une complica-
thrombophlébite du sinus caverneux apparaît comme un défaut
d’opacification de tout ou partie du sinus caverneux associé à une tion crânienne ou intracrânienne. Le premier examen à
dilatation de la veine ophtalmique supérieure. réaliser est un scanner cranioencéphalique avec injection
Le signe du delta vide est caractéristique des thrombophlébites de produit de contraste.
du sinus longitudinal supérieur. Une éventuelle complication
orbitaire associée peut être également visualisée sur l’imagerie.
La TDM doit être répétée en cas de persistance des symptômes
après 48 heures de traitement. Enfin, il est utile d’appliquer un absentes, notamment dans les mucormycoses. L’IRM permet en
protocole d’acquisition permettant l’utilisation d’un système de revanche de bien mettre en évidence les atteintes ischémiques
navigation assistée par ordinateur en vue d’un éventuel drainage muqueuses et plus généralement des parties molles.
chirurgical. Outre les examens d’imagerie, on réalise un bilan sanguin
L’IRM en séquences T1, T2, T1 avec injection de produit de avec numération formule sanguine (NFS), vitesse de sédimen-
contraste et diffusion est plus sensible que la TDM dans la détec- tation (VS) et protéine C réactive (CRP) à la recherche d’un
tion et l’analyse des complications intracrâniennes et de l’œdème syndrome inflammatoire biologique. Un bilan d’hémostase est
cérébral. L’angiographie par résonance magnétique apprécie au prescrit dès qu’un geste chirurgical est envisagé. Les prélèvements
mieux les thrombophlébites du sinus caverneux ou du sinus bactériologiques sont effectués à l’aide d’un piège sous contrôle
longitudinal supérieur, et permet notamment de rechercher un optique à l’admission, ou lors du drainage chirurgical, idéalement
anévrisme infectieux de l’artère carotide interne dans son trajet avant tout traitement antibiotique. Lorsqu’il existe un syndrome
intracaverneux [35] (Fig. 5). L’IRM a une importance particulière méningé, une ponction lombaire est effectuée après l’imagerie
dans les sinusites fongiques invasives : en effet, si les atteintes cérébrale pour examen cytologique, biochimique et bactériolo-
osseuses sont parfois visibles en TDM, elles peuvent parfois être gique du LCS.

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Dans le cas particulier des mycoses invasives, le diagnostic peut


être porté sur l’identification de filaments lors de l’étude anato-
mopathologique des biopsies muqueuses et/ou osseuses ou par la
culture mycologique. La positivité de l’antigène galactomannane
sérique ou du ␤-D-glucane sérique est en faveur d’une atteinte
aspergillaire.

“ Point fort
La survenue de tout symptôme rhinosinusien chez un
patient immunodéprimé justifie un examen ORL rapide. En
cas de suspicion de sinusite fongique invasive, des biopsies
(muqueuses et/ou osseuses) avec examen anatomopatho-
logique et mycologique doivent être réalisées en urgence
pour affirmer le diagnostic.

Figure 6. Mise en place d’un système de lavage après tréphination du


 Traitement sinus frontal et dissection endoscopique du récessus facial chez un patient
présentant une sinusite frontale compliquée d’empyème sous-dural.
La survenue d’une complication crânienne ou endocrânienne
lors d’une sinusite aiguë bactérienne impose au minimum un
drainage chirurgical du sinus concerné avec prélèvements bac-
tériologiques, l’éradication du foyer infectieux primitif lorsqu’il
est identifié (foyer dentaire) et une double antibiothérapie
parentérale à large spectre (par exemple, l’association d’une
céphalosporine de troisième génération et d’un imidazolé) [36] ,
adaptée secondairement aux résultats de l’antibiogramme et
poursuivie pour une durée de trois à six semaines. Si l’intérêt
du drainage sinusien en urgence reste discuté pour certains
auteurs [37, 38] , son efficacité dans le contrôle de l’infection endo-
crânienne et ses risques contrôlés (pour autant que le geste reste
limité) justifient sa réalisation systématique dans notre expé-
rience [8] . La voie d’abord chirurgicale dépend de la localisation.
En cas de sinusite frontale compliquée d’empyème ou d’abcès
intracérébral, le plus simple est de réaliser un drainage par voie
externe avec sinusotomie frontale par clou de Lemoyne. Un geste
endonasal a minima peut être associé, pour s’assurer de l’efficacité
des lavages ; les gestes extensifs sont à éviter dans un contexte
inflammatoire et souvent très hémorragique, exposant à la néces-
sité d’une reprise chirurgicale de l’ethmoïdectomie à distance [39] .
Des irrigations frontales douces au sérum physiologique sont
ensuite réalisées plusieurs fois par jour (Fig. 6).
Dans les ostéites de la table antérieure du frontal, on doit dis-
cuter l’intervention de Riedel : il s’agit d’un abord externe (le
plus souvent par voie bicoronale) permettant le fraisage des zones Figure 7. Tomodensitométrie en coupe axiale montrant l’aspect post-
ostéitiques et la mise à plat de la paroi antérieure du sinus frontal, opératoire après mise à plat d’une ostéite de la table antérieure du frontal
associée à l’obturation bilatérale du canal nasofrontal. La peau du (intervention de Riedel) : la peau du front s’est accolée à la paroi posté-
front vient s’appliquer contre la paroi postérieure du sinus, réa- rieure du sinus frontal.
lisant de fait une exclusion du sinus frontal (Fig. 7). Si l’aspect
esthétique est habituellement peu modifié initialement, il peut
apparaître dans les mois ou les années qui suivent un défect dans soit par un abord direct, soit par drainage stéréotaxique. Un
la région frontale : une ostéoplastie est alors réalisée, en s’assurant traitement anticonvulsivant, curatif ou préventif, est volontiers
au préalable que l’ostéite a bien été contrôlée. associé aux antibiotiques. La présence d’une thrombose du sinus
Les sinusites ethmoïdales et sphénoïdales compliquées sont caverneux ou du sinus longitudinal supérieur justifie l’institution
abordées par voie endoscopique, là encore en tenant compte des d’un traitement anticoagulant à dose efficace, dont la durée n’est
difficultés opératoires prévisibles liées au climat inflammatoire : pas consensuelle [37] . Les corticoïdes administrés par voie systé-
l’utilisation d’un système de navigation peut ainsi être utile dans mique trouvent leur place dans les complications endocrâniennes
les ethmoïdectomies. Le drainage doit être le plus large possible ; s’accompagnant d’un œdème cérébral symptomatique, ou dans
une ouverture trop limitée du sinus infecté expose au risque de la prévention de l’insuffisance antéhypophysaire aiguë en cas de
récidive rapide de cloisonnement et à la nécessité d’une reprise nécrose de l’hypophyse [3, 41] .
chirurgicale précoce. Le traitement des sinusites fongiques invasives repose
En cas de collection endocrânienne associée, un geste sur l’administration d’un traitement antifongique par voie
neurochirurgical doit également être discuté [40] . Un abcès intra- générale, adapté à l’antifongigramme (schématiquement,
parenchymateux ou un empyème extradural de petite taille ne l’amphotéricine B sous forme liposomale dans les mucormycoses,
sont en général drainés qu’en cas d’évolution défavorable sous et le voriconazole dans l’aspergillose invasive). Pour le cas des
traitement antibiotique adapté. En revanche, l’évacuation de mucormycoses, le traitement repose également sur l’excision
collections extradurales importantes ou sous-durales s’impose chirurgicale des zones nécrotiques et la correction maximale
d’emblée. Les abcès intraparenchymateux peuvent être traités de l’immunodépression. La voie d’abord peut être uniquement

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Les sinusites fongiques invasives par mucormycose ont un

“ Point fort pronostic beaucoup plus sombre, avec une mortalité qui peut
atteindre 75 % lorsque le contrôle local n’est pas obtenu par la chi-
rurgie [43] . Les séquelles liées à des chirurgies souvent très lourdes
(exentération, amputation de la pyramide nasale, maxillectomie,
Le traitement des sinusites compliquées repose sur une
etc.) imposent parfois un temps de réhabilitation secondaire.
biantibiothérapie parentérale à large spectre secondaire-
ment adaptée aux prélèvements bactériologiques, sur le
drainage du sinus en cause, et éventuellement sur le drai-
nage d’une collection intracrânienne associée.  Conclusion
Les complications intracrâniennes des sinusites sont rares mais
potentiellement mortelles ou à l’origine de séquelles neurolo-
giques sévères. De la précocité de leur diagnostic dépend le
endonasale, avec au maximum une ethmoïdectomie bilatérale,
pronostic du patient. Alors que les signes cliniques peuvent être
résection de cloison, maxillectomie médiale endoscopique, et
frustes, c’est le recours à la TDM avec injection de produit de
résection transnasale de la base du crâne. Lorsque l’infection
contraste qui permet un diagnostic précoce. Cet examen doit
diffuse à l’infrastructure du maxillaire, à la peau, à la pyra-
être demandé chez un patient présentant une sinusite frontale
mide nasale, à l’orbite ou au parenchyme cérébral, un abord
ou sphénoïdale lorsque l’évolution sous traitement n’est pas rapi-
externe devient nécessaire [42] . Les débridements chirurgicaux
dement favorable. Le traitement doit être agressif. Il repose sur
sont répétés jusqu’au contrôle de l’infection, nécessitant ainsi
l’hospitalisation et associe l’antibiothérapie parentérale à large
souvent plusieurs anesthésies générales [23, 43] . Le traitement des
spectre au drainage du sinus responsable, voire au drainage d’une
mycoses invasives est multidisciplinaire, associant les spécialistes
collection intracrânienne.
d’organes (en particulier les équipes de transplantation chez les
patients greffés), les infectiologues et les chirurgiens (ORL et/ou
neurochirurgiens).

“ Points essentiels
 Évolution et pronostic • Une complication crânienne ou intracrânienne d’une
Facteurs pronostiques sinusite aiguë bactérienne doit être suspectée devant des
céphalées s’aggravant après une période d’amélioration
Le meilleur indice pronostique de la mortalité et de la surve- initiale, ou devant la survenue d’un signe d’atteinte neu-
nue de séquelle est l’intensité des signes neurologiques au stade
rologique (crise convulsive, trouble de conscience, déficit
initial de la prise en charge [24] . Le délai de prise en charge après
l’apparition des premiers signes centraux est aussi un facteur pro- focal). Dans toutes ces situations, un scanner cranioencé-
nostique [44] . Parmi les complications intracrâniennes, ce sont les phalique avec injection de produit de contraste doit être
méningites à bacilles à Gram négatif [2] et les empyèmes sous- pratiqué en urgence.
duraux qui ont le plus mauvais pronostic [44] . • Le traitement des complications intracrâniennes des
sinusites aiguës bactériennes repose sur une biantibiothé-
rapie parentérale et sur le drainage du sinus responsable.
Séquelles Un geste neurochirurgical peut être associé en cas de col-
lection intracrânienne importante.
Le taux moyen de séquelles est de l’ordre de 25 % [3, 5, 24] , mais
• Une sinusite fongique invasive doit être évoquée devant
il est probable que les progrès effectués au cours des 20 der-
nières années, tant dans le domaine de l’imagerie que sur le plan l’apparition de tout symptôme rhinosinusien chez un
des traitements médicaux et chirurgicaux, permettent de dimi- malade immunodéprimé. Le diagnostic repose sur la mise
nuer les taux de séquelles rapportés dans des séries relativement en évidence de filaments dans les tissus biopsiés. Le traite-
anciennes. On retrouve : hémiparésies, dysphasies, déficits des ment passe par le débridement répété des zones infectées
fonctions supérieures, épilepsie et surdité. L’empyème sous-dural et sur l’administration d’antifongiques par voie générale.
s’accompagne de séquelles dans 30 à 80 % des cas [45, 46] . En cas
d’abcès intraparenchymateux, le taux de séquelles est de 30 %.
Dans les méningites, il existe des séquelles dans 10 à 20 % des
cas selon les séries chez l’adulte [7] , et dans 28 % des cas chez
l’enfant [47] : on rencontre en particulier des surdités dans 10 % des
cas. Par opposition, l’empyème extradural est de meilleur pronos- Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en
tic, avec une mortalité et un taux de séquelles qui restent faibles. relation avec cet article.
Dans les thrombophlébites du sinus caverneux, des séquelles sont
observées dans 50 à 60 % des cas, dépendant du degré d’extension
de l’infection [2] . On peut observer une nécrose hypophysaire, un
déficit visuel ou une cécité par occlusion de l’artère centrale de  Références
la rétine ou de la carotide, une ophtalmoplégie, une épilepsie,
ou un AVC d’origine septique. Les atteintes sont plus lourdes [1] Clayman GL, Adams GL, Paugh DR, Koopmann Jr CF. Intracranial
encore dans les thromboses du sinus longitudinal supérieur, avec complications of paranasal sinusitis: a combined institutional review.
un risque élevé de mortalité ou de séquelles motrices. Laryngoscope 1991;101:234–9.
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Il était de 40 % avant 1970 et a considérablement diminué (voire [4] Gardiner LJ. Complicated frontal sinusitis: evaluation and manage-
s’est annulé) depuis l’utilisation systématique de la TDM [8] . Selon ment. Otolaryngol Head Neck Surg 1986;95(3Pt1):333–43.
les séries, l’empyème sous-dural s’accompagne d’une mortalité [5] Jones NS, Walker JL, Bassi S, Jones T, Punt J. The intracranial
de 20 à 35 %, et l’abcès intraparenchymateux d’une mortalité de complications of rhinosinusitis: can they be prevented? Laryngoscope
l’ordre de 5 % [2] . 2002;112:59–63.

6 EMC - Oto-rhino-laryngologie
Complications crâniennes et endocrâniennes des sinusites aiguës  20-445-A-10

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B. Verillaud, Chef de clinique assistant.


N. Le Clerc, praticien hospitalier.
P. Herman, Professeur des Universités, praticien hospitalier, chef de service, chef de pôle.
R. Kania, Professeur des Universités, praticien hospitalier (romain.kania@lrb.aphp.fr).
Service d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervicofaciale (Pr Philippe Herman), Hôpital Lariboisière, 2, rue Ambroise-Paré, 75010 Paris, France.
Université Paris VII–Paris Diderot, Sorbonne Cité, 5, rue Thomas-Mann, 75205 Paris cedex 13, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Verillaud B, Le Clerc N, Herman P, Kania R. Complications crâniennes et endocrâniennes des sinusites
aiguës. EMC - Oto-rhino-laryngologie 2015;10(3):1-7 [Article 20-445-A-10].

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Tomodensitométrie en coupe axiale avec injection de produit de contraste mettant en évidence un empyème extradural frontal droit
en rapport avec une ostéite de la table postérieure du sinus frontal droit.
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Tomodensitométrie en coupe axiale avec injection de produit de contraste mettant en évidence une thrombose de la veine
ophtalmique supérieure gauche (flèche) compliquant une thrombose du sinus caverneux.
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