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UE 1
CHIMIE
POLY DE COURS
Pré-rentrée
https://www.a2sup.fr/
QUELQUES RAPPELS…
Le tableau périodique des éléments
- Ligne = Période
- Colonne = Famille
Les classes à connaître sont écrites sous le tableau.
C2H6O
2
Bonjouuuuuuuuuuuuuuuuur !
Bienvenue à toi jeune PASS, tu commences une nouvelle année et la pré-rentrée est là pour
t’aider à mieux appréhender les montagnes de choses que tu vas découvrir cette année ! N’aie pas peur
tu vas découvrir énormément de chose en Pré Rentrée mais tu auras du temps au cours du semestre pour
tout revoir ! Ces deux semaines vont être intenses mais le rythme des cours de la fac est plus lent promis !
En terminale pour ceux qui avaient l’option Physique Chimie vous abordiez certes la chimie
néanmoins elle est très différente de ce que tu t’apprêtes à découvrir ! La chimie peut paraitre difficile
mais en t’entrainant tu y arriveras et tu seras prêt pour l’examen !
On vous conseille d’aller en cours de chimie, les professeurs de la fac sont dynamiques, prennent
le temps de reformuler et sont ouverts aux questions. Vous aurez également un polycopié fait par la fac
qui est très complet et très clair, à utiliser +++.
⮚ L’épreuve dure 1h30 et contient, en théorie, une vingtaine de questions à choix multiples (QCM)
avec 5 items chacune.
Chapitre 1 : Atomistique
Chapitre 2 : Liaison chimique
Chapitre 3 : Thermodynamique
Chapitre 4 : Stéréochimique
Chapitre 5 : Acide-base
Chapitre 6 : Oxydo-réduction
Chapitre 7 : Cinétique
Chapitre 8 : Chimie organique
Les chapitres en gras et soulignés sont les chapitres traités, entièrement ou en partie, pendant la pré-
rentrée, vous trouverez les cours dans ce polycopié.
A la fin de chaque cours il y a un petit exercice, rédactionnel, pour vous entraîner sur les notions vues
et qui sera corrigé au début du cours suivant. Il est important de le préparer.
Vous aurez également un ED à préparer (situé dans le polycopié d’exercice) pour le dernier cours, il est
assez long mais il reprend les notions essentielles des cours alors prenez le temps de vous poser dessus.
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SOMMAIRE
Table des matières
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Cours n°1 : ATOMISTIQUE
Définition :
L’atomistique est l’étude de la structure interne de l’atome et des échanges d’énergie en son sein.
Exemple du Fluor :
Z=9
𝑥917 𝑋 A = Z + neutrons (N) = 17
N = A-Z = 8 neutrons
Isotope – Définition
Deux noyaux qui ont le même Z, mais un A différents sont des isotopes du même élément chimique. Ils
auront des propriétés chimiques similaires.
Astuce : Deux isotoPes sont deux nucléides d’un même élément ayant le même nombre de Protons.
Exemple de l’hydrogène :
𝑥11 𝐻 𝑥12 𝐻 = 𝐷 𝑥13 𝐻 = 𝑇 ∗
Hydrogène Deutérium (stable) Tritium (radioactif)
A. Répartition théorique
1. Modèle de Bohr
🡪 Orbite circulaire.
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2. Modèle de Schrödinger
Définition :
C’est la représentation du volume à l’intérieur duquel il y a 95% de chance de trouver l’électron. On
parle en termes de probabilité de présence des électrons.
Une orbitale atomique est définie par 3 nombres quantiques n, l et m. Ces nombres peuvent
prendre certaines valeurs précises.
Remarque :
L’OA existe même si elle est vide. Elle n’a pas de signification énergétique ; c’est un « lieu ».
Propriété extrinsèque
Il peut prendre pour valeur tout entier naturel non nul (1, 2, 3, etc.).
À chaque valeur correspond une lettre :
● n = 1 : couche K
● n = 2 : couche L
● n = 3 : couche M
● …
Le volume des orbitales atomiques augmente quand n augmente. Chaque couche peut contenir au
maximum 2n2 électrons.
Il peut prendre des valeurs telles que : 0 ≤ l ≤ (n – 1), c’est-à-dire des entiers naturels.
Une OA caractérisée par une valeur constante de l et à n croissant présente un volume qui augmente
mais dont la forme reste identique (e.g. l'O.A. 1s(l = 1) a un volume plus petit que l'O.A. 2s(l = 2)).
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3. Nombre quantique magnétique
Il détermine l’orientation de l’OA dans la sous-couche. Le nombre de valeurs que peut prendre m
pour un l donné correspond au nombre d’OAs dans une sous-couche donnée.
Il peut prendre pour valeur tout entier tel que : – l ≤ m ≤ l ; il peut donc prendre 2l + 1 valeurs.
Exemple : pour une sous-couche p, avec l = 1, m peut prendre les valeurs {-1 ; 0 ; 1} soit 3 valeurs en
tout, il y a donc 3 orbitales atomiques pour une sous-couche p.
Propriété intrinsèque
4. Nombre de spin
En résumé :
Les nombres quantiques n, l et m définissent une case quantique ou orbitale. Il y a autant de cases
quantiques dans une sous-couche que de valeurs de m.
Astuce mnémotechnique
● Le « n » est l’étage
● Le « l » est le nombre d’appartements
● Le « m » est le nombre de pièces dans l’appartement
Remarque : Deux OA différentes ont forcément au moins un nombre quantique différent.
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Visualisation des orbitales
Soit l = 0
Orbitale s
Symétrie sphérique
Soit n ≥ 2
l=1
Orbitale p
m = -1, 0, 1
Symétrie de révolution
3 OA développées sur
les bissectrices des axes
dans 3 plans
Orbitale d
2 OA développées sur
les axes
C. Plan nodal
Définition :
Plan dans lequel la probabilité de trouver des électrons est nulle. Se situe entre les lobes de l’orbitale.
Peut-être unique ou non.
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III. Configuration électronique de l’atome
Définition :
On appelle configuration électronique, la répartition des électrons dans les différentes orbitales
atomiques d’un atome. Elle peut s’écrire sous forme de cases quantiques ou sous forme linéaire.
Elle fait directement appel aux notions d’orbitale atomique et de nombres quantiques vus
précédemment. Elle permet d’obtenir la configuration électronique dans l’état fondamental, c'est-à-
dire l’état de plus faible énergie (forme la plus stable de l’atome).
1 flèche = 1 électron
Par convention, la flèche vers le haut correspond à un
électron de spin + ½.
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Conséquence : On peut classer par ordre croissant d’énergie les sous-couches rencontrées cette année.
C. Règle de Hund
Définition : Pour un niveau énergétique donné, soit pour une même sous-couche, les électrons
tendent à :
- Remplir un maximum d’OA de même énergie ;
- Être de même spin (s = + ½) avant d’être appariés avec des électrons de spin antiparallèles (s
= – ½)
Conséquences :
- Si toutes les OA d’une même sous-couche ne sont pas d’abord occupées par un électron de spin
s = + ½, aucune OA de ce niveau d’énergie ne peut avoir plus d’un électron.
- Si aucune OA d’une même sous-couche n’est entièrement remplie, les électrons de cette sous-
couche sont tous de même spin (s = + ½).
Astuce méthodologie
Exemple : Fluor (Z = 9) ⇒ 9 électrons à placer
Chaque couche peut contenir 2n2 e-
⮚ Couche n = 1 ⇒ 2 x 12 = 2 e- ⮚ Couche n = 2 ⇒ 2 x 22 = 8 e-
l = {0 ; n-1} = 0 ⇒ sous couche s l = {0 ; 1} ⇒ sous couches s et p
m = {-l ; +l} = 0 ⇒ 1 case quantique Pour l = 0 et m = 0 ⇒ 1 case quantique
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On la remplit donc au maximum (2 e-), il reste Pour l = 1 et m = {-1;0;1} ⇒ 3 cases quantiques
7 e-. On remplit chaque case selon la règle de Hund (avec
1 e- parallèle chacune) puis on place les électrons
restants (2 e-) en antiparallèle.
Exceptions :
Il existe des exceptions aux règles précédemment énoncées, parmi lesquelles les atomes de Chrome
(Cr) et de Cuivre (Cu).
Un électron de la sous-couche s passe à la sous-couche d, l’atome étant plus stable avec ses sous-couches
à moitié ou totalement remplies. Cela est possible parce que les sous-couches 4s et 3d sont très proches
en énergie.
D. Électron de valence
Définition :
Ce sont les électrons de la dernière couche, la plus externe, aussi appelée couche de valence, ET les
électrons des sous-couches de n inférieur non saturées.
Ils correspondent aux électrons en excès par rapport au gaz rare précédent dans la classification
périodique.
Remarques :
- Il peut s’agir d’une seule et même couche.
- C’est uniquement avec cette couche que les liaisons et les réactions chimiques se
produisent.
- Les autres électrons sont appelés électrons de cœur.
Exemples :
Fluor (Z = 9) : 1s² 2s² 2p⁵ Couche de valence = 2s² 2p⁵
Soufre (Z = 16) : 1s² 2s² 2p⁶ 3s² 3p⁴ Couche de valence = 3s² 3p⁴
Fer (Z = 26) : 1s² 2s² 2p⁶ 3s² 3p⁶ 4s² 3d⁶ Couche de valence = 4s² 3d⁶
Brome (Z = 35) : 1s² 2s² 2p⁶ 3s² 3p⁶ 4s² 3d10 4p⁵ Couche de valence = 4s² 4p⁵
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Exceptions :
Attention, cette définition ne s’applique pas pour les métaux de transition (3e à 12e colonnes du tableau
périodique). Pour ces derniers, on peut retenir que leur nombre d’électrons de valence est égal aux
électrons en excès par rapport au gaz rare précédent :
Par exemple le Cuivre (Z = 29), (ZCu - ZAr = 11). Le Cuivre a donc 11 électrons de valence.
Ligne = période :
- Les atomes d’une même période ont tous une couche externe (de valence) de même n.
Colonne = Famille :
- Les atomes d’une même famille ont tous la même structure au niveau de leur couche de
valence (même représentation de Lewis !!!) et donc des propriétés chimiques voisines (≠
identiques).
- Ils ont le même nombre d’électrons sur leur couche de valence.
- Donnent tous des ions de même valence.
- Font généralement le même nombre de liaisons (sauf principalement pour le soufre et le
phosphore).
La dernière colonne est la famille des gaz rares. Ils sont très stables (couche de valence saturée).
C'est pourquoi :
● Les atomes à gauche ont tendance à céder leurs électrons afin de ressembler aux gaz rares
précédents, ce sont les métaux.
● Les atomes à droite ont tendance à capter des électrons afin de ressembler aux gaz rares
suivants, ce sont les non-métaux.
Exemples :
Na a tendance à devenir Na+ [10(Ne)].
Cl a tendance à devenir Cl- [18(Ar)].
A. Électronégativité
Définition :
Grandeur relative, sans unité, permettant de quantifier l’aptitude des atomes à attirer les électrons vers
eux.
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Elle varie dans le même sens que le pouvoir oxydant : plus un atome est électronégatif, plus il est
oxydant.
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Conséquences :
- Un atome sera plus ou moins facilement capable de récupérer un électron pour se transformer
en anion.
- Au sein d’une liaison électronique, formée par une paire d’électrons, ces derniers vont se
retrouver attirés plus ou moins fortement vers l’atome le plus électronégatif.
À retenir :
- Connaître les nombres quantiques n, l, m et s ;
- Connaître la forme des orbitales s et p ;
- Connaître les règles de Pauli, Hund et la règle de remplissage ;
- Connaître l’exception à la règle de répartition des électrons pour les cations ;
- Connaître les exceptions de configuration électronique du Cuivre et du Chrome ;
- Savoir distinguer électron de cœur et électron de valence ;
- Connaître les notions de période et de famille ;
- Savoir définir l’électronégativité ainsi que ses propriétés.
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Exercice d’entrainement
Victor se rend à la piscine avec sa classe de Terminale. Il remarque une odeur
très forte, et apprend que celle-ci provient du chlore de la piscine. Passionné de
chimie, il souhaite en apprendre plus sur l’atome de chlore.
Alors que ses recherches continuent, Victor découvre que dans la piscine (solution aqueuse), le chlore
est en réalité sous forme anionique.
Intéressé par toute cette chimie chlorée, Victor tente d'en savoir un peu plus en prenant son cours de PR
et y lit la notion "d'électronégativité", capacité d’un noyau à attirer des électrons dans son cortège
électronique.
7. Complétez : “Le chlore est … électronégatif que le fluor, mais … électronégatif que le
rubidium.”
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Cours n°2 : LIAISONS CHIMIQUES
I. Liaisons covalentes
La structure de Lewis
Représente les électrons de la couche de valence (= couche externe) d’un atome à l’état
fondamental. Ce sont les électrons “en trop” que possède un atome par rapport au précédent
gaz rare le plus proche.
Notation:
- Un trait ou 2 points ( | ou : ) = doublet non-liant = doublet d’électrons dans une même orbitale
- Un point (•) = électron célibataire
- Une case vide (▯ ) = lacune électronique = orbitale atomique inoccupée
Exemple :
● L’hydrogène H (Z=1) : 1s1 donc 1 e- de valence (il n’y a pas de gaz noble précédent) → formule
de Lewis : H●
● Le chlore Cl (Z=17) : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p5 donc 7 e- de valence (puisque le gaz noble précédent
est le Ne (Z=10) )
→ formule de Lewis :
Exercice : trouver le nombre d’e- de valence et la formule de Lewis pour l’azote N (Z=7), l’oxygène O
(Z=8) et le phosphore P (Z=15).
Une liaison est possible si elle permet d’abaisser l’énergie du système. Sur le plan énergétique, elle est
favorable et permet au système de se stabiliser. (Énergie basse voire négative = stabilité)
Il en résulte un état d’équilibre entre attraction et répulsion défini par une distance spécifique entre
deux atomes.
La formation d’une liaison covalente entre deux atomes résulte de la mise en commun d’une paire
d’électrons, uniquement de la couche de valence.
Définition :
La liaison hétérolytique introduit les notions d'acides et de bases de Lewis.
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B. Règle du duet et de l’octet
Le but pour l’atome est de se rapprocher du gaz rare le plus proche en saturant sa couche de valence
afin d’être le plus stable possible = C’est pour cette raison que des liaisons se créent !
Remarque : Plus un édifice moléculaire aura de liaisons, et plus ce dernier sera stable.
1. Règle du duet
🡪Concerne principalement H
● Valence : 1s1
● Cherche la valence de He (Z=2) (gaz rare le + proche) : 1s2
● Cherche à faire une liaison covalente (ex :H + H → H• •H) pour se stabiliser (à “gagner” 1e-)
La liaison va permettre à chaque atome d’hydrogène d’avoir, dans son environnement proche, un
électron en plus, et donc d’avoir une valence saturée comme celle de l’hélium.
2. Règle de l’octet
🡪Concerne principalement les éléments de la 2ème période (obligatoire pour : C,N,O,F entre autres) mais
tous les atomes de Z > 3 tendent à la respecter (pas une obligation pour tous).
● Valence de type : 2s2 2py
● Cherchent à atteindre la configuration du gaz rare de cette ligne, le néon Ne (Z=10) : 2s2 2p6
Exemple :
Ici, la liaison permet d’atteindre une valence en 2s2 2p6 (H : 1 e- et F: 7 e-) comme le Néon. Elle permet
aussi à l’atome d’hydrogène d’atteindre une valence en 1s2 comme l’Hélium !
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Exemple de la molécule d’ATP :
C’est un élément de la 2ème ligne : il cherche à acquérir 2e- pour atteindre la valence du Néon.
a) b)
La deuxième est la vraie structure de Lewis de l’eau, car les doublets non liants repoussent les
hydrogènes !
Chaque doublet (liant ou non liant) compte pour 2e- entourant l’atome. Ici, la règle de l’octet est
respectée pour l’oxygène !
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4. Liaisons simples et multiples
● Liaison triple : on appelle π (pi) le 3ème doublet d’électron liant (qui est dans un plan
perpendiculaire à l’autre doublet π).
Exemple :
Remarque : Plus les liaisons sont multiples, plus elles sont rigides et courtes.
Définition : Les paires d’électrons liantes et non liantes de la couche de valence d’un atome
s’organisent dans l’espace de manière à minimiser la répulsion électrique (= éloignement).
Notation :
A : atome central
ALnEm L : atome voisin (paire liante)
E : paire non liante
La structure géométrique de la molécule est fonction de (m+n).
Attention : La théorie VSEPR est valable uniquement pour les atomes qui ne sont PAS inclus
dans un motif de conjugaison (cf suite).
B. La géométrie moléculaire
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5 (ex : AL5E0) Bipyramide trigonale
Exemples :
H2 O
● Atome central : O
● Atomes voisins : 2 H donc L2
● Doublets non liants : 2, donc E2
● AL2E2, (n+m = 4) donc géométrie tétraédrique (autour de O)
CO2
● Atome central : C
● Atomes voisins : 2 O donc L2
● Doublets non liants : aucun, donc E0
● AL2, (n+m = 2) on a donc une géométrie linéaire (autour de C)
C. Charge et géométrie
Exemples :
- CH3+
3 électrons en propre = 1 de moins par rapport à l’état fondamental (le carbone
fait 4 liaison) = 1 charge +
6 électrons de valence= 2 de moins par rapport à la valence maximale=1 lacune
- BF3
3 électrons en propre = idem à l’état fondamental = pas de charge
6 électrons de valence = 2 de moins par rapport à la valence maximale = 1 lacune
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- NH4+
4 élections en propre = 1 de moins par rapport à l’état fondamental (3 liaisons + 1
DNL) = 1 charge +
8 électrons de valence = 0 de moins par rapport à la valence maximale = pas de
lacune
La combinaison linéaire n’est possible qu’entre des OA de tailles et formes compatibles (symétrie),
ET d’énergies voisines.
Une OM ne peut contenir au plus que 2e-, de spin antiparallèle. Une OM existe même si elle est vide
d’électrons.
Elle pourra alors être remplie par les électrons d’un groupement extérieur, d’où la création d’une
liaison !
Le rapprochement des atomes entraîne une déformation des 2 OA de valence, le long de l’axe reliant
les deux noyaux -> création de 2 OM (principe de conservation : 2 OA = 2 OM).
1ère OM : Stabilisation des atomes ⇒ Liaison sigma liante (σ) remplie par les e- des OA car plus
basse en énergie
Cette liaison est appelée sigma liante. Notée σ, elle est formée en premier car + basse en énergie.
Son remplissage contribue à la liaison.
2ème OM : Déstabilisation de la liaison ⇒ liaison sigma antiliante (σ*) dépourvue d’e- (elle sert,
lorsqu’elle est remplie, à casser la liaison, d’où son nom).
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Cette liaison est appelée sigma anti-liante, notée σ*, car son remplissage contribue à affaiblir et à
détruire la liaison covalente.
Exemple : H2
● Énergie croissante
● Principe de Pauli : 2 e- de spin antiparallèle par OM
● Règle de Hund : d’abord les orbitales de même énergie puis par ordre croissant
La combinaison de 2 OA p peut aussi donner une OM sigma (σ), tout comme la combinaison de 2 OA
s.
Si les niveaux d’énergie sont proches, une OA s et une OA p peuvent se recouvrir dans l’axe entre
noyaux.
B. Formation d’une liaison double (ex : O=O) : Recouvrement latéral = liaison pi (π)
Pour les OA orientées perpendiculairement à l’axe entre les 2 atomes, il y a un recouvrement latéral,
moins efficace que le recouvrement axial : La liaison π est plus faible que la liaison σ.
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C. Formation d’une liaison triple
Même principe que pour la liaison double sauf que la nouvelle OM π est perpendiculaire à la
première.
Le nombre de liaisons entre deux atomes est déterminé par l’ordre de liaison (OL) :
⮚ Si OL > 0, alors la liaison existe, grâce aux électrons qui ont rempli les OM liantes.
(OL = 1 → 2 e- liants → 1 liaison ; OL = 2 → 4 e- liants → 2 liaisons ; etc)
⮚ Si OL = 0, alors la liaison disparaît : par exemple si un doublet va dans une orbitale anti-liante
(affaiblit la liaison).
⮚ Plus l’OL est grand, plus la distance entre les 2 atomes est faible et plus la liaison est rigide
(puisqu’il y a + de liaison).
⮚ Soit de manière hétérolytique : L’un des deux groupements arrache (généralement le plus
électroattracteur, cf cours 1) le doublet d’électrons de la liaison (il aura un surplus d’un électron)
tandis que l’autre se retrouve avec un déficit d’un électron 🡪 apparition de charges + ou - .
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E. Diagramme et liaison : Exemple du F2
IV. Hybridation
Pour faciliter certaines liaisons, certains atomes (C, N, O) réarrangent et combinent linéairement leurs
orbitales et forment de nouvelles orbitales hybrides, diminuant la répulsion électronique -> la nature
favorise la stabilité !
Remarque : Ces orbitales hybridées n’existent que pour des molécules organiques poly atomiques !
De plus, seuls les OA 2s et 2p sont concernées !
A. Hybridation classique
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Nb : Les schémas sont donnés à titre indicatif : il ne faut pas chercher spécialement à comprendre les
formes hybridées, mais seulement connaître leur existence.
⮚ Hybridation de type sp
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n+m Géométrie Hybridation de l’atome Nature des OA
3 OA hybridées sp3
3 Trigonale plane sp2
1 OA 2p pure (orthogonale aux OA sp2)
2 OA hybridé sp
2 Linéaire sp 2 OA 2p pures (orthogonales entre elles
et orthogonales aux OA sp)
Exemple :
C. Exemple : Le benzène
V. Conjugaison
A. Définition
Définition :
Au sein d’une molécule, un motif de conjugaison est une alternance ininterrompue de:
● liaison multiple - liaison simple - liaison multiple ( π - σ - π )
● liaison multiple - liaison simple - doublet non liant ( π - σ - p )
● liaison multiple - liaison simple - lacune ( π - σ - ▯ )
● liaison multiple - liaison simple - un électron ( π - σ - • )
B. Mésomérie
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Définition :
Les électrons d’une molécule conjuguée peuvent se délocaliser, c’est ce phénomène qu’on appelle
mésomérie. On l’illustre à l’aide de différentes représentations de Lewis.
Remarque : Dans les formes mésomères, la position des atomes est inchangée et la règle de l’octet ne
doit pas être dépassée !
La conjugaison ou la résonance peut se comprendre comme un effet “domino” basé sur la règle de
l’octet. En effet la délocalisation d’un doublet d’électrons va rompre temporairement la règle de l’octet,
ce qui va pousser l’autre doublet à se délocaliser à son tour : d’où l’effet domino.
Cela ne se passe pas exactement comme ça en vrai, c’est une façon simple de représenter un
phénomène compliqué. De plus, l’état transitionnel du milieu n’est ici représenté que pour mieux
comprendre l’effet de la mésomérie : cet état n’existe pas !
Point compliqué :
L’une des difficultés majeures rencontrées la plupart du temps est la possibilité de pouvoir arrêter la
délocalisation à peu près où l’on veut sur la chaîne carbonée.
En effet c’est une représentation théorique, elle n’est donc que peu soumise aux contraintes réelles,
vous pouvez donc l’arrêter quand vous voulez.
Remarque : Selon où vous arrêtez la délocalisation, vos charges vont être plus ou moins proches et
cela va jouer sur la représentativité de votre forme mésomère. Les formes mésomères seront donc plus
ou moins probables selon leur stabilité. Certaines seront quasiment inexistantes quand d’autres seront
très fréquentes.
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La forme mésomère la plus stable et la plus représentative a :
⮚ Des atomes à octet complet (avec une couche de valence saturée)
⮚ Le moins de charges
⮚ Les charges les plus éloignées possibles et portées par un atome électronégatif (grande
délocalisation)
Remarque : Plus il y a de formes mésomères, plus la molécule est stable. La forme la plus stable est
celle qui sera la plus proche de la réalité.
Les formes mésomères des molécules font que la forme sous laquelle elles sont représentées n’est pas
forcément la plus stable ou la seule. Or, selon la forme de la molécule, et son caractère de résonance,
la géométrie de ses atomes peut changer. Illustrons cela avec un exemple :
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Dans la molécule de gauche ci-dessous, si on regarde le N, on constate qu’il est lié à 3 atomes voisins,
et qu’il a un doublet non liant : donc AL3E1 ce qui nous ferait dire qu’il est de géométrie tétraédrique et
hybridé sp3.
Dans la molécule de droite N a perdu son DNL mais continue à faire 3 liaisons, il devient donc
AL3E0, ce qui correspond à une géométrie trigonale plan et à une hybridation sp2. Donc, la réelle
géométrie du N est trigonale plan, même si la molécule représentée est celle de gauche! C’est
à vous de penser aux formes mésomères possibles !
Remarque : Si l’atome était réellement hybridé sp3, il n’aurait pas d’OA 2p pure, et ne pourrait donc
pas faire de liaison π. Or, on voit qu’il peut établir une double liaison (donc une liaison π) avec le carbone
: il est donc hybridé sp2 puisqu’il lui faut une OA 2p pure ! C’est aussi le cas de l’oxygène, qui établit
lui aussi une double liaison avec le carbone, permise par une OA 2p pure !
Autres exemples :
D. Aromaticité
Une molécule aromatique est une molécule conjuguée extrêmement stable, donc peu réactive.
Exemple : la pyridine
● Un cycle ;
● Le cycle est plan car tous les atomes du cycle sont hybridés sp 2 ;
● Conjugaison sans discontinuité ;
● 6 e- délocalisables des 3 liaisons π : 4n + 2 avec n = 1 ;
➔Composé aromatique !
Remarque : Si une forme mésomère de la molécule est aromatique, elles le sont toutes.
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VI. Polarisation
A. Moment dipolaire
Polaire Apolaire
B. Effet inductif
Définition :
C’est l’effet de polarisation (déformation du nuage électronique) d’une liaison σ par un atome ou un
groupe d’atomes :
Un atome électronégatif tire sur les électrons voisins (électronégatif = attire les électrons).
L’effet mésomère l’emporte toujours sur l’effet inductif sauf pour les halogènes.
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L’effet inductif :
À retenir :
- Savoir écrire la formule de Lewis d’un atome ;
- Connaître les règles du duet et de l’octet ;
- Différencier charges et lacunes électroniques ;
- Connaître la définition des orbitales π et σ ;
- Connaître la théorie VSEPR ;
- Comprendre la formation ou non de liaisons moléculaires au niveau orbitalaire (OM) ;
- Connaître les 3 différents états d’hybridation et leur lien avec VSEPR ;
- Maîtriser la mésomérie +++ ;
- Identifier un système conjugué → règle de Hückel ;
- Comprendre et maîtriser l’effet inductif +++.
Exercice d’entraînement
1. Représenter le diagramme énergétique (moléculaire) de la molécule O2. Vous pouvez vous aider
de l’exemple du cours sur la molécule F2.
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Cours n°3 : STÉRÉOCHIMIE
Introduction
Définition
La stéréochimie est l’étude de l'enchaînement ainsi que de l’arrangement spatial relatif des atomes au
sein d’une molécule.
Représentation :
Il existe différentes représentations couramment utilisées. Les trois représentations majeures sont :
● Représentation de Cram
● Représentation de Newman
● Représentation de Fischer
I. Isomérie de constitution
Définition
Les isomères de constitution sont des composés ayant une même formule brute, mais un
enchaînement d’atomes différent. Ils ont des propriétés physiques et chimiques différentes.
- Isomères de position (ou régioisomères) : même fonction et même chaîne carbonée, mais
position différente de la fonction sur la chaîne
32
II. Tautomérie
Définition :
La tautomérie est la transformation d’un groupe fonctionnel en un autre par déplacement d’un atome
d’hydrogène labile concerté avec un réarrangement du système π. Généralement une forme est
prépondérante.
III. Stéréoisomérie
Définition :
Composés de même formule brute avec un enchaînement identique d’atomes, mais un arrangement
spatial différent.
- Stéréoisomères de conformation : on passe d’une forme à une autre par suite de rotations
(sans rupture) autour de liaisons simples.
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Rappel :
C’est une représentation tridimensionnelle : elle Elle permet de visualiser dans un même plan les
permet donc de visualiser la position spatiale des différents substituants de deux carbones liés par
différents substituants d’un carbone. une liaison simple.
- Dans le plan de la feuille : trait plein L’œil se place au niveau de la liaison simple en
- « En arrière » de la feuille : trait pointillé question. Quand on parle de projection dans l’axe
- « En avant » de la feuille : trait gras C2-C3, on sous-entend que le carbone en position
2 se trouve en avant et celui en position 3 en
arrière.
Dans certains cas, des charges de même signe peuvent induire une
répulsion défavorable à une conformation.
34
A. Chiralité
Définition : Est chiral ce qui n’est pas superposable à sa réflexion. La chiralité d’une molécule dépend
de sa conformation 3D.
1. Carbones asymétriques
La chiralité se rencontre en particulier dans les composés possédant un carbone asymétrique, c’est-à-
dire un carbone ayant quatre substituants différents, il est noté C*.
Exemple :
La chiralité d’une molécule en solution se caractérise par une propriété physique : l’activité optique.
Une substance active dévie le faisceau lumineux de lumière polarisée d’un angle α: c’est le pouvoir
rotatoire spécifique de cette substance. Seules les molécules chirales possèdent une activité optique.
Un composé ayant un seul carbone asymétrique est toujours chiral, mais un composé ayant
plusieurs carbones asymétriques peut ne pas l’être (car la molécule peut avoir un plan ou un
centre de symétrie cf composé méso).
35
a. Énantiomère
Définition : Stéréoisomères de configuration (objets chiraux) qui sont images l’un de l’autre dans un
miroir, et non superposables.
Propriétés :
Par définition, deux énantiomères sont des objets chiraux. Ils ont les mêmes propriétés physiques et
chimiques sauf celles liées à la chiralité. Leur pouvoir rotatoire dans les mêmes conditions est égal en
valeur absolue mais de signe opposé.
Mélange racémique :
C’est un mélange, en quantité égale (=équimolaire), d’un couple d’énantiomères.
- Le mélange racémique est optiquement inactif par compensation (il ne dévie pas la lumière
polarisée).
- Les propriétés d’un mélange racémique sont différentes de celles de chacun des énantiomères
du mélange pris à part.
b. Diastéréoisomère
Définition : Stéréoisomères de configuration qui ne sont pas images l’un de l’autre dans un miroir.
Deux diastéréoisomères ont des propriétés physico-chimiques différentes. Ils sont donc séparables
par méthode physique.
Remarques
Pour un composé avec n C*, il y a au maximum :
- 2n stéréoisomères de configuration
- 2n-1 couples d’énantiomères
Chaque énantiomère d’un couple est diastéréoisomère avec les deux des autres couples.
36
c. Composé méso
Définition : Un composé méso est un stéréoisomère achiral comportant un plan de symétrie. Il est
optiquement inactif par nature.
2. Configurations absolues
Définition : Arrangement spatial relatif des substituants d’un C*. Il existe deux configurations absolues
pour un C* : R (rectus) ou S (sinister).
Remarques :
- Un échange de substituants ⇒ inversion de la configuration absolue
- Deux échanges de substituants ⇒ même configuration absolue
Attention : connaître le pouvoir rotatoire ne permet pas de déterminer la configuration absolue du C*
37
Si on tourne dans le
Si on tourne dans le
sens des aiguilles d’une
sens inverse :
montre :
configuration S
configuration R
(Sinister)
(Rectus)
On donne :
● Z (F) = 9
● Z (O) = 8
● Z (C) = 6
● Z (H) = 1
3 méthodes :
1. Méthode visuelle
38
Finalement, on tourne vers la droite ⇒ Configuration R
Astuce :
Inverser le 4 et celui en arrière du plan, ici le H devient le 3 et le CH3 devient le 4. Inverser la
configuration lue.
Point fort Point faible
- Très facile à comprendre
- Prend du temps à exécuter
- Ne demande pas une bonne représentation
- Peu pratique avec des grosses molécules
spatiale
3. Méthode du dessin
Exemple 1 :
Remarque :
Dans cet exemple on voit que le 4e substituant est en avant donc on va inverser le S en R.
Exemple 2 :
Remarque :
Ici on voit que le 4e substituant est en arrière (en pointillé) donc on n’inverse pas la configuration R.
39
Mini exercice d’application : Donner la configuration absolue de la molécule ci-dessous
On donne :
● Z (F) = 9
● Z (O) = 8
● Z (C) = 6
● Z (H) = 1
B. Isomérie Z/E
La double liaison permet deux configurations si les deux C portent chacun deux substituants différents.
On classe les substituants de part et d’autre de la double liaison en suivant la loi Cahn-Ingold-Prelog :
le substituant ayant le numéro atomique Z le plus élevé est prioritaire.
⮚ Si les deux substituants prioritaires sont du même côté de la double liaison : isomérie Z
(zusammen = ensemble).
⮚ Si les deux substituants prioritaires sont de part et d’autre de la double liaison : isomérie E
(entgegen = contre).
On donne :
● Z (Br) = 35
● Z (O) = 8
● Z (N) = 7
● Z (H) = 1
C. Représentation de Fischer
Elle est très utilisée dans le cas des sucres ou des acides aminés, ce sera souvent la seule
représentation que vous aurez d’une molécule.
40
Règles de représentation :
1. Méthode n°1
Exemple du glucose :
41
2. Méthode n°2
Exemple du talose :
L’objectif est de s’imaginer avec une vue par-dessus de la molécule qu’on modélisera par un petit
bonhomme, la tête toujours orientée vers la fonction la plus oxydée. Sa main droite est représentée en
vert, soit vers soi.
Si vous n’arrivez pas à voir dans l’espace, fixez-vous une référence. Par exemple, lorsque l’élément le
plus oxydé est à gauche, les groupements en bas et en avant (ou en haut et en arrière) en Cram sont
représentés à droite en Fischer.
42
Point fort Point faible
- Très rapide une fois la technique maîtrisée - Demande une bonne représentation spatiale
- Très utile dans une molécule complexe que l’on - Demande de l’entraînement avant d’être utilisée
peut difficilement manipuler efficacement
Les projections de Fischer peuvent aussi permettre de déterminer les configurations absolues des
molécules sans qu’il soit nécessaire de visualiser leur arrangement tridimensionnel.
Pour cela, on commence par placer la molécule à étudier en projection de Fischer, pour ensuite classer
les substituants selon la règle de Cahn-Ingold-Prelog, comme ci-dessous :
Cas simple :
Avec Fischer, la chaîne verticale est en arrière du plan (voir le schéma de droite) le groupement n°4
est donc bien vers l’arrière ici.
La configuration lue sur le papier est donc bien la configuration réelle du carbone asymétrique, ici S.
Avec Fischer, la chaîne horizontale est en avant du plan (voir le schéma de droite) le groupement n°4
est donc en avant ici.
Donc on doit inverser la configuration initiale trouvée : R =>S.
43
On se place en projection de Fischer.
On regarde la configuration du dernier carbone asymétrique du sucre :
⮚ Si OH est à Droite : le sucre appartient à la série D
⮚ Si OH est à gauche (Left) : le sucre appartient à la série L
Remarque : Chez les eucaryotes, tous les acides aminés naturels sont de la série L.
44
Stéréoisomères
Isomères
Énantiomères Diastéréoisomères
Superposables - NON
45
À retenir :
Exercice d’entraînement
Vous venez d’assister à un super cours sur la stéréochimie et là une molécule sort de nulle part. Bon
péhun que vous êtes, vous souhaitez l’étudier de plus près.
46
Cours n°4 : THERMODYNAMIQUE
1. Système thermodynamique
Un système thermodynamique est une portion de l’univers que l’on isole du reste de l’univers. On
nomme le reste de l’univers “milieu extérieur”.
Récipient scellé
Récipient clos siège
Exemples Cellule vivante totalement isolé de
d’une réaction
l’extérieur
Un système qui ne subit aucune transformation possède des propriétés physique stables avec le temps,
alors qu’il est le siège de modifications permanentes à l’échelle microscopique.
Un état macroscopique d’un système peut être décrit par des grandeurs physiques qui le caractérisent,
les VARIABLES D’ÉTAT :
- Variables d’état extensives (additives) : masse, volume, composition, énergie
- Variables d’état intensives (PAS additives) : pression, température….
Une fonction d’état est une fonction des variables d’état F = f(T,P,n). Elle définit l’état d’équilibre d’un
système thermodynamique.
Elle ne dépend que de l’état du système et est indépendante du chemin suivi.
47
3. État d’équilibre
Un système est en état d’équilibre au sens macroscopique si les variables macroscopiques de description
de ce système n’évoluent pas dans le temps et sont uniformes en tout point de ce système.
Cet équilibre peut être : Thermique (Même température en tout point du système), Mécanique
(résultante des forces nulles sur le système), et Chimique (Composition invariante).
Voici quelques notions/astuces à avoir en tête qui vous aideront à mieux comprendre le cours de
thermodynamique :
⮚ Plus un système a d’énergie (exemple : électron excité sur les orbitales externes), plus il sera
instable. Les lois physiques et chimiques font que les systèmes cherchent naturellement à être
stables, et donc tendent à spontanément céder de l’énergie (via des réactions chimiques, des
désexcitations électroniques, etc…).
Par convention :
● L’énergie que reçoit le système porte le signe (+)
● L’énergie cédé le signe (-)
∆E = +Er - IEcI
Énergie interne U
U = Énergie interne : énergie de la matière contenue dans le système (énergie de vibration, de rotation,
d’interaction intermoléculaire, énergie de liaison des constituants moléculaires qui se déforment et
interagissent entre eux). C’est une fonction d’état extensive.
Esys = Ecin + Epot + U → En chimie, ∆Ecin et ∆Epot sont généralement négligeable devant ∆U.
48
49
Fonctions d’état extensives
Enthalpie Entropie Enthalpie libre
H = U + PV (J) S (J.K-1) G = H – TS (J)
∆rG (J.mol-1)
∆rH (J.mol-1)
∆rS (J.K-1.mol-1) Permet d’obtenir des
Énergie thermique échangée
Variation du “désordre” informations sur l’évolution
avec l'extérieur
entre l’état initial et final du système d’un état initial
Bilan énergétique des
vers l’état d’équilibre
liaisons formées et rompues
durant la réaction
État standard (condition standard) : état de référence pour réactifs et produits : corps pur à P = 1
atm et T = Cte, [i] = 1 mol.L-1 pour un soluté
∆fusH° = - ∆solH°
∆subH° = - ∆condH°
∆vapH° = - ∆liqH°
∆rH° = Enthalpie de réaction de 1 mole de composé dans son état standard à partir des corps simples
pris dans leur état standard de référence, à P = 1 atm (et T = 298 K).
Exemple : Combustion du glucose C6H12O6 (sol)+ 6 O2 (gaz) → 6 CO2 (gaz) + 6 H2O (liq)
∆rH° = -2810 kJ.mol-1 → Très exothermique
50
51
C. Détermination et utilisation des enthalpies standards de réaction
∆fH° = Enthalpie de la réaction de formation de 1 mole de composé dans son état standard à partir des
corps simples pris dans leur état standard de référence, à P = 1 atm (et T = 298 K).
∆fH° (corps simple pris dans son état de référence) = 0 J.mol-1 pour tout T
C’est l’énergie libérée (toujours <0) lors de la formation d'une liaison covalente d'un produit à l'état
gazeux à partir de 2 atomes à l'état gazeux à P = 1 atm. Une enthalpie est liée à la formation de cette
liaison :
Remarque : Cette énergie est celle qu’il va falloir apporter pour rompre la liaison covalente.
Ainsi plus celle-ci est élevée (Plus ∆lH est négative), plus la liaison est résistante.
52
Loi de Hess : détermination par les enthalpies de formation
Exemple :
Dans un système isolé, toute transformation (infinitésimale) est accompagnée d’une variation
d’entropie positive ∆rS > 0.
Rappel : ∆rS (J.mol-1.K-1) correspond à la création d’ordre ou de désordre au sein d’une réaction
chimique. Plus sa valeur est élevée, plus il y a de désordre de créé, ce qui va favoriser le sens direct
de la réaction (la création de désordre favorise les réactions ! ).
Conséquences :
On peut calculer une entropie absolue standard S°, variation d'entropie entre le système au zéro absolu
et le système à la température T :
∆S = ST – S0 K = ST = S°
53
C. Méthodes de calcul
A. Définition
Une réaction chimique peut se faire dans le sens 1 (direct) ou dans le sens 2 (indirect), c’est l’enthalpie
libre qui permet de déterminer lequel !
Elle dépend de 2 paramètres, l’enthalpie (H) et l’entropie (S) et se définit comme: G = H – T×S
(joules). Au cours d’une réaction chimique, on la définit par rapport à l’avancement :
ΔrG=ΔrH-TxΔrS (kJ.mol-1).
Etat Avancement A⇄ B
Initial 0 nA 0
Intermédiaire ξ nA – ξ ξ
Final ξéq nA – ξéq ξéq
54
Selon l’avancement ξ dont dépend ΔrG, la réaction se fera donc dans
un sens (Direct -1-) où l’autre (Indirect -2-) pour atteindre un point
d’équilibre à ΔrG = 0.
C. Calcul
Pour calculer ΔrG dans un QCM il sera souvent nécessaire de jongler entre les différentes formules,
donc apprenez les bien et entraînez-vous !
La loi de Hess et la méthode des cycles thermodynamiques est aussi applicable pour ΔrG (voir diapo
précédente).
Prérequis au calcul de ∆ rG
1. L’activité : On définit l’activité d’un constituant i, que l’on note a i, telle que :
⮚ ai = [i] pour une solution diluée de i en mol/L (C’est ce qui va nous servir le plus !)
⮚ ai = pi (pression partielle) pour un gaz en Pascal
⮚ ai = 1 pour un solide ou un solvant (À savoir quand l’eau est solvant et Réactif/produit !)
Remarque : On pourrait utiliser la formule Δ rG=ΔrH-TΔrS mais cette méthode nécessite l’entropie et
l’enthalpie auquel nous n’avons pas toujours accès.
αA + βB ⇄ γC + δD
Où :
● ΔrGT°(kJ.mol-1) correspond à la variation d’enthalpie libre dans les conditions standards
● R (J.mol-1.K-1) = 8,31 J.mol-1.K-1 = Constante des Gaz Parfaits
● T (K)
55
D. Équilibre chimique
A l’équilibre ∆rG = 0
aA + bB ⇄ cC + xX
[𝐶]𝑐 𝑥 [𝑋]𝑥 [𝐶]𝑐 𝑥 [𝑋]𝑥
∆𝑟 𝐺𝑇 = ∆𝑟 𝐺° 𝑇 + 𝑅𝑇. 𝑙𝑛([𝐴]𝑎 [𝐵]𝑏
) avec Г=[𝐴]𝑎
𝑥 𝑥 [𝐵]𝑏
[𝐶]𝑐𝑒𝑞 𝑥 [𝑋]𝑥
𝑒𝑞 [𝐶]𝑐𝑒𝑞 𝑥 [𝑋]𝑥
𝑒𝑞
et ∆𝑟 𝐺° 𝑇 = − 𝑅𝑇. 𝑙𝑛([𝐴]𝑎 [𝐵]𝑏
) avec K = [𝐴]𝑎 [𝐵]𝑏
𝑒𝑞 𝑥 𝑒𝑞 𝑒𝑞 𝑥 𝑒𝑞
Cette relation nous permet de déterminer le sens de la réaction lorsque l’ont a connaissance de Г et K.
E. Principe de Le Châtelier
Principe de Le Châtelier :
Tout système à l’équilibre soumis à une perturbation évolue de façon à modérer cette perturbation.
Le système réagit dans le sens qui réduit cette perturbation jusqu’à atteindre un nouvel état d’équilibre.
Exemple :
● Si on enlève un produit ou un réactif on va aller dans le sens de la production de celui-ci.
● Si on augmente la température on va tendre dans le sens qui va diminuer la température (vers le
sens endothermique). cf Loi de Van’t Hoff.
● Si on augmente le pH on va aller dans le sens de la production d’H+. S’il n’y a pas d’H+ dans
l’équation ça ne change rien à notre réaction.
F. Van’t Hoff
Cette notion est plus complexe que les autres mais le réflexe de l’utiliser viendra avec l’entraînement.
Elle est évoquée ici pour que vous compreniez son raisonnement.
Quand l’utiliser ?
Elle permet de calculer K à une température T2 à partir de K à une température T1, et ainsi de savoir le
ΔrG°T2 quand on connaît le ΔrG°T1
∆𝑟 𝐺° 𝑇 = − 𝑅𝑇.𝑙𝑛 𝑙𝑛 𝐾 ∆𝑟 𝐻° 1 ∆𝑟 𝑆°
𝑙𝑛 𝑙𝑛 (𝐾) = 𝑥 ( )+
∆𝑟 𝐺° 𝑇 = ∆𝑟 𝐻0 − 𝑇∆𝑟 𝑆° ↔ 𝑅 𝑇 𝑅
56
Dans les intervalles de température usuels, on peut considérer que ∆rH° et ∆rS° restent
identiques. Dans ce cas, à deux températures T1 et T2 relativement proches, on peut écrire :
−∆𝑟 𝐻° 1 ∆𝑟 𝑆°
𝑙𝑛𝐾𝑇1 = 𝑥 ( )+
𝑅 𝑇1 𝑅
−∆𝑟 𝐻° 1 ∆𝑟 𝑆°
𝑙𝑛𝐾𝑇2 = 𝑥 ( )+
𝑅 𝑇2 𝑅
𝐾𝑇2 −∆𝑟 𝐻° 1 1
𝑙𝑛 = 𝑥 ( − ) = Loi de Van’t Hoff
𝐾𝑇1 𝑅 𝑇2 𝑇1
À retenir :
⮚ L’équilibre d’une réaction (∆rG = 0) se déplacera dans le sens direct si elle libère de
l’énergie (∆rH < 0) et/ou si elle crée du désordre (∆rS > 0)
Exercice d’entraînement
On étudie la réaction de combustion de l’éthanol :
2. Sachant que la constante d’équilibre de la réaction précédente K vaut e558,6, en déduire ∆rG°
et dire si la réaction est endergonique ou exergonique (en déduire son sens) :
Données : R ≃ 8,3 J/mol/K
T ≃ 300 K (Conditions Standards)
Aide aux calculs : 8,3*558,6 = 4636 ; 0,3*4636=1391
57
3. En déduire l’entropie standard de la réaction ∆rS° et dire si la réaction crée de l’ordre ou du
désordre :
Aide au calcul : 23/3 ≃ 7,7
58
Cours n°5 : ÉQUILIBRE ACIDO-BASIQUE
I. Acide et bases de Brönsted
A. Définition
Certains composés peuvent se dissocier dans l’eau. Lors de ces dissociations il peut y avoir des échanges
de protons, on parle de phénomènes acido-basiques.
Règle 1 :
Lors de la dissociation la charge totale est conservée (on doit retrouver le même nombre de charges côté
réactif et produit).
Règle 2 :
Dans l’eau, le proton (H+) n’existe pas à l’état libre, il est toujours solvaté. On peut également le
retrouver écrit sous la forme H3O+.
Exemple :
CH3CO2H + H2O ⇆ CH3CO2- + H3O+ → CH3CO2- est la base conjuguée de CH3CO2H
-
CH3CO2 + H2O ⇆ CH3CO2H + HO -
→ CH3CO2H est l’acide conjugué de CH3CO2-
CH3CO2H/CH3CO2- est un couple acide/ base
Notations utiles :
Réactions Acido-basique :
Réaction impliquant deux couples acido-basique. L’équilibre est rapidement atteint !
Couple 1 : AH/A-
Couple 2: BH+/B
Réaction A/B : AH + B ⇆ A- + BH+ idem que A- + BH+ ⇆ AH + B
L’acide du couple 1 réagit avec la base du couple 2.
59
Ampholyte :
Composé qui peut être à la fois acide et base selon le couple acido-basique. Les deux exemples les plus
fréquents, À SAVOIR +++, sont :
2. Constante d’acidité Ka
La force d’un(e) acide (base) se mesure par la constante d’acidité du couple A/B. Elle correspond à la
constante d’équilibre de la réaction dans le sens de production des H3O+ (sens de la dissolution de
l’acide dans l’eau).
Rappel de thermo :
AH + H2O ⇆ A- + H3O+
[𝐴− ][𝐻3 𝑂 + ] ∆𝑟 𝐺° 𝑇
𝐾𝑎 = = 𝑒𝑥𝑝 ( )
[𝐴𝐻] 𝑅𝑇
Le critère le plus utilisé pour décrire la force d’un(e) acide (base) est le pKa :
pKa = - log(Ka )
On dit qu’un acide est fort s’il a plus tendance à donner son proton que H3O+.
Ainsi si la réaction AH + H2O ⇆ A- + H3O+ est spontanée dans le sens direct, alors l’acide est fort. On
a donc :
● si K = Ka > 1 (pKa < 0) → l’acide est fort (plus fort que H3O+)]
● si Ka < 1 (pKa > 0) → l’acide est faible (plus faible que H3O+)
60
Ainsi, dans l’eau un acide fort sera totalement dissocié (on parle de réaction totale). Il n’existe donc
pas d’acide plus fort que H3O+ dans l’eau (puisqu’ils sont totalement dissociés en A- leur base
conjuguée et en H3O+).
On dit qu’une base est forte si elle a plus tendance à capter un proton que HO-.
Ainsi si la réaction B + H2O ⇆ BH+ + HO- est spontanée dans le sens direct, alors la base est forte. On
ne peut pas utiliser le Ka directement pour la dissolution d’une base.
[𝐵𝐻][𝐻𝑂−] [𝐻3𝑂+ ] 𝐾
𝐾= [𝐵]
∗ [𝐻3𝑂+ ]
= 𝐾𝑒 avec Ke le Ka du couple H2O/HO- .
𝑎
⮚ si Ka < Ke (pKa > 14) → la base est forte (plus forte que HO-)
⮚ si Ka > Ke (pka < 14) → la est faible (plus faible que HO-)
Ainsi, dans l’eau un acide fort sera totalement dissocié (on parle de réaction totale). Il n’existe donc
pas de base plus forte que HO- dans l’eau.
Il est important de bien connaître les relations entre les notions de K a, pKa, dissociation et acidité :
↑ ↓ ↑ ↑ ↓
Quelsques pKa utiles :
Définition :
Le pH permet de mesurer le niveau d’acidité d’une solution. On se place toujours cette année dans le
cas de solutions aqueuses.
pH = - log (H3O+)
Or H3O+ et HO- sont respectivement l’acide et la base les plus forts qu’on puisse trouver en solution
aqueuse.
61
Échelle de pH :
Démo mathématique :
Diagramme de prédominance :
Le but est de représenter la répartition des différentes formes du couple en fonction du pH.
62
II. Calculs de pH
A. Prérequis
1) Ainsi la réaction de votre A (ou B) est le seul apport d’H3O+ (ou HO-).
2) Dans le cas des acides et bases faibles (Af et Bf) : on considère qu’ils restent en majorité par
rapport à l’H3O+ ou HO-.
Lorsque que l’acide ou la base est trop peu concentré, l’autoprotolyse de l’eau n’est pas négligeable.
(Il n’est pas demandé de savoir résoudre un exercice si les approximations ne se vérifient pas)
Il faut toujours vérifier la cohérence de ses résultats avant de répondre à un item, avant de tomber dans
un piège !
63
C. Méthode de la réaction prépondérante
Contexte : Calcul de pH d’une solution aqueuse d’un mélange acide/base NON CONJUGUÉ.
⮚ Étape 2 : Réaliser un tableau d’avancement pour savoir quelles sont les espèces restantes à la
fin de la réaction prépondérante.
⮚
Étape 3 : Répéter les deux premières étapes jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de réaction possible et
que vous puissiez calculer le pH à partir de l’une des formules du cours !
1. Étape 1
Règle : La réaction prépondérante est celle qui met en jeu l’acide le plus fort et la base la plus forte
présente dans la solution.
Exemple :
On met dans de l’eau 0,5M de CH3CO2H et 0,3M de NH3.
2. Étape 2
🡪 Réaliser un tableau d’avancement pour savoir quelles sont les espèces restantes à la fin de la réaction
prépondérante.
64
0,3 < 0, 5 donc NH 3 est limitant !
Notes :
● Attention aux coefficients stœchiométriques ! (là y en n’a pas)
● Attention aux unités ! Il est conseillé de remplir tout son tableau avec des quantités de matière
pour éviter les confusions.
● Ici il y a un réactif limitant car la réaction est dite totale. C’est le cas lorsque la différence
entre les pKa des deux couples est supérieure à 2.
3. Étape 3
🡪 Répéter les deux premières étapes jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de réaction possible et que vous puissiez
calculer le pH à partir de l’une des formules du cours !
CH3CO2- est donc la seule base à pouvoir réagir avec l’acide le plus fort.
Il reste du NH4+ et du
4. Conclusion de l’exemple
Une fois que vous êtes sûrs qu’aucune autre réaction n’est possible, vous pouvez appliquer la règle
suivante.
Règle : Le pH est imposé par l’acide (ou la base) le (la) plus fort(e).
On néglige donc l’effet de NH4+ sur le pH. Pour calculer le pH d’une solution d’Af/Bf conjugués, on
utilise…
La relation d’Henderson-Hasselbalch !
Acide aminé : Petite molécule constituée d’une fonction carboxylique, d’une fonction amine et d’une
chaîne carbonée variante nommée R.
65
Diagramme de prédominance pour les acides aminés :
Le pH d’une solution aqueuse d’un zwitterion est appelé pH isoélectrique. Il se calcule de la même
manière que celui d’un ampholyte.
Info : Un peptide étant une suite d’acides aminés qui comportent eux de multiples fonctions ionisables,
on en déduit que la charge totale du peptide varie fortement selon le pH.
Il est donc possible de dissocier les peptides, c’est le principe d’électrophorèse. (🡪 Faire le lien avec
la biochimie)
À retenir :
- Connaître la différence entre un Acide et une Base de Bronsted ;
- Savoir écrire une réaction acido-basique pour un couple donné ;
- Connaître la définition d’un ampholyte et la distinguer de celle d’un zwitterion ;
- Savoir tracer un diagramme de prédominance et une échelle des pKas ;
- Reconnaître un Acide FORT (AF) , une Base FORTE (BF), un Acide faible (Af) et une Base
faible (Bf) en fonction du pKa ;
- Savoir faire un tableau d’avancement (avec petits calculs de quantité de matière, volumes et
concentrations) ;
- Bien apprendre les différentes formules du cours (surtout celles du pH; d’HH; du Ka).
66
Exercice d’entraînement
On dispose au laboratoire de 3 solutions :
● Une solution A : Va = 50 mL d’acide chlorhydrique HCl à cA = 0,2 mol/L (pKa= -6,3)
● Une solution B : Vb = 50 mL d’acide acétique CH3CO2H à cB = 0,2 mol/L (pKa = 4,7)
● Une solution C : Vc = 5 mL de soude NaOH à cC = 2 mol/L (pKa = 14)
On introduit les 3 solutions A, B et C dans un même bécher. On souhaite étudier le pH de la solution
finale.
Indication : On négligera pour les calculs le volume de soude comparé aux autres.
67
Ce poly de pré-rentrée a été réalisé par :
68