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© Foucher, une marque des Éditions Hatier

EAN 9782216146994
8 rue d’Assas
75006 Paris
2017

Composition et publication électronique


Maury Imprimeur
SOMMAIRE
>>> Préface

Partie 1 Pathologies pédiatriques

Sous-partie 1 - Évaluation d'une détresse chez l'enfant


>>> Mémo 1 - Constantes et scores
>>> Mémo 2 - Prise en charge de la douleur

Sous-partie 2 - Pathologies respiratoires


>>> Mémo 3 - Asthme
>>> Mémo 4 - Bronchiolite
>>> Mémo 5 - Dyspnée
>>> Mémo 6 - Épiglottite
>>> Mémo 7 - Inhalation d’un corps étranger
>>> Mémo 8 - Laryngite

Sous-partie 3 - Pathologies cardiaques


>>> Mémo 9 - Arrêt cardio-respiratoire
>>> Mémo 10 - Coarctation de l’aorte
>>> Mémo 11 - Infection materno-fœtale
>>> Mémo 12 - Malaise de la tétralogie de Fallot
>>> Mémo 13 - Myocardite
>>> Mémo 14 - Tachycardie supraventriculaire (TSV)
>>> Mémo 15 - Transposition des gros vaisseaux (TGV)

Sous-partie 4 - Pathologies neurologiques


>>> Mémo 16 - Crise convulsive
>>> Mémo 17 - Encéphalite
>>> Mémo 18 - État de mal convulsif
>>> Mémo 19 - Hypertension intracrânienne (HTIC)
>>> Mémo 20 - Méningite

Sous-partie 5 - Traumatologie
>>> Mémo 21 - Polytraumatisé

Sous-partie 6 - Autres
>>> Mémo 22 - Accouchement à domicile
>>> Mémo 23 - Acidocétose diabétique
>>> Mémo 24 - Anaphylaxie
>>> Mémo 25 - Brûlure
>>> Mémo 26 - Choc septique/Purpura fulminans
>>> Mémo 27 - Diarrhée et déshydratation
>>> Mémo 28 - Électrisé
>>> Mémo 29 - Fièvre
>>> Mémo 30 - Intoxications
>>> Mémo 31 - Malaise du nourrisson
>>> Mémo 32 - Mort inattendue du nourrisson (MIN)
>>> Mémo 33 - Noyade
>>> Mémo 34 - Réanimation du nouveau-né

Partie 2 Matériels et techniques


>>> Mémo 35 - Attelle à traction de Donway
>>> Mémo 36 - Attelle cervico-thoracique (ACT) ou KED
>>> Mémo 37 - Attelles à dépression
>>> Mémo 38 - Bloc ilio-fascial (BIF)
>>> Mémo 39 - Capnographie/Capnométrie
>>> Mémo 40 - Ceinture pelvienne
>>> Mémo 41 - Collier cervical
>>> Mémo 42 - Cricothyroïdotomie d’urgence
>>> Mémo 43 - Damage control pré-hospitalier
>>> Mémo 44 - Drainage thoracique
>>> Mémo 45 - Électrocardiogramme (ECG)
>>> Mémo 46 - Incubateur de transport
>>> Mémo 47 - Immobilisation sur un plan dur
>>> Mémo 48 - Intubation
>>> Mémo 49 - Intubation difficile
>>> Mémo 50 - Matelas immobilisateur à dépression (MID)
>>> Mémo 51 - Oxygénothérapie
>>> Mémo 52 - Position latérale de sécurité (PLS)
>>> Mémo 53 - Procédures de radiotéléphonie
>>> Mémo 54 - Relevage à trois équipiers et à quatre équipiers
>>> Mémo 55 - Surveillance pendant le transport
>>> Mémo 56 - Ventilation au masque
>>> Mémo 57 - Ventilation mécanique
>>> Mémo 58 - Ventilation non invasive
>>> Mémo 59 - Voie intra-osseuse
>>> Mémo 60 - Voie ombilicale
>>> Mémo 61 - Voie veineuse en jugulaire externe
>>> Mémo 62 - Voie veineuse périphérique

Partie 3 Règles d'hygiène


>>> Mémo 63 - Asepsie
>>> Mémo 64 - Hygiène
>>> Mémo 65 - Nettoyage et désinfection de l’ambulance

Partie 4 Pharmacologie
>>> Mémo 66 - Acétate de désoxycortone
>>> Mémo 67 - Aciclovir
>>> Mémo 68 - Acide tranexamique
>>> Mémo 69 - Adénosine
>>> Mémo 70 - Adénosine triphosphate
>>> Mémo 71 - Adrénaline (épinéphrine)
>>> Mémo 72 - Alprostadil
>>> Mémo 73 - Amikacine
>>> Mémo 74 - Amiodarone
>>> Mémo 75 - Amoxicilline
>>> Mémo 76 - Atracurium
>>> Mémo 77 - Atropine
>>> Mémo 78 - Bétaméthasone
>>> Mémo 79 - Bircabonate de sodium
>>> Mémo 80 - Bromure de rocuronium
>>> Mémo 81 - Bromure de vérocuronium
>>> Mémo 82 - Bromure d'ipratropium
>>> Mémo 83 - Céfotaxime
>>> Mémo 84 - Ceftriaxone
>>> Mémo 85 - Charbon activé
>>> Mémo 86 - Clonazépam
>>> Mémo 87 - Crème anesthésiante
>>> Mémo 88 - Diazépam
>>> Mémo 89 - Dobutamine
>>> Mémo 90 - Dopamine
>>> Mémo 91 - Ésoméprazole
>>> Mémo 92 - Étomidate
>>> Mémo 93 - Fentanyl
>>> Mémo 94 - Flumazénil
>>> Mémo 95 - Fosphénytoïne
>>> Mémo 96 - Furosémide
>>> Mémo 97 - Gentamicine
>>> Mémo 98 - Glucagon
>>> Mémo 99 - Hémisuccinate d'hydrocortisone
>>> Mémo 100 - Hydroxocobalamine
>>> Mémo 101 - Hydroxyzine
>>> Mémo 102 - Ibuprofène
>>> Mémo 103 - Insuline
>>> Mémo 104 - Kétamine
>>> Mémo 105 - Mannitol 10 %
>>> Mémo 106 - Méthylprednisolone
>>> Mémo 107 - Métronidazole
>>> Mémo 108 - Midazolam
>>> Mémo 109 - Morphine
>>> Mémo 110 - N-Acétyl Cystéine
>>> Mémo 111 - Nalbuphine
>>> Mémo 112 - Naloxone
>>> Mémo 113 - Néfopam
>>> Mémo 114 - Nicardipine
>>> Mémo 115 - Noradrénaline
>>> Mémo 116 - Ondansétron
>>> Mémo 117 - Paracétamol
>>> Mémo 118 - Phénobarbital
>>> Mémo 119 - Phénytoïne
>>> Mémo 120 - Propofol
>>> Mémo 121 - Propranolol
>>> Mémo 122 - Protoxyde d'azote
>>> Mémo 123 - Salbutamol
>>> Mémo 124 - Sérum salé hypertonique NaCl 7,5 %
>>> Mémo 125 - Solution sucrée à visée antalgique
>>> Mémo 126 - Sufentanil
>>> Mémo 127 - Sulfate de magnésium
>>> Mémo 128 - Sulfate de morphine
>>> Mémo 129 - Suxaméthonium
>>> Mémo 130 - Terbutaline
>>> Mémo 131 - Thiopental
>>> Mémo 132 - Tramadol
>>> Mémo 133 - Vancomycine
>>> Mémo 134 - Vitamine K1

Partie 5 Législation
>>> Mémo 135 - Accident d’exposition au sang (AES)
>>> Mémo 136 - Certificats
>>> Mémo 137 - Décret Ambulancier
>>> Mémo 138 - Hémovigilance
>>> Mémo 139 - Matériovigilance
>>> Mémo 140 - Pharmacovigilance

Partie 6 Plan de secours


>>> Mémo 141 - Plan Orsec Novi
>>> Mémo 142 - Système d’information numérique standardisé (SINUS)
>>> Mémo 143 - SAMU/SMUR

Index des médicaments


Pédiatrie : urgences préhospitalières -
Examens et soins

Sous la direction de Lionel Degomme

Les auteurs

Noëlla Lodé
Pédiatre
Responsable du SMUR pédiatrique
– Hôpital universitaire Robert-Debré (Paris)

Alexia Moreira
Infirmière-puéricultrice SMUR pédiatrique
– Hôpital universitaire Robert-Debré (Paris)

Lionel Degomme
IADE référent SMUR – Groupe hospitalier Lariboisière (Paris)
Formateur GSU, formateur à l’enseignement de la médecine sur simulateur

Pascal Bousquet
Ambulancier SMUR et formateur GSU

Avec la participation
de Sophie Lamy, cadre IADE Groupe hospitalier Saint-Louis (Paris),
du Docteur Stéphanie Brunet,
PH SMUR pédiatrique Hôpital universitaire Robert Debré,
Réanimation néonatale Hôpital universitaire Necker-Enfants malades
Préface
Ce guide, voulu simple et pratique, est le fruit d’un long travail. Réalisé à l’attention de l’ensemble
des acteurs intervenant en médecine préhospitalière, il s’adresse ainsi aux ambulanciers DE, IDE,
IADE, médecins mais également à l’ensemble des étudiants paramédicaux et aux étudiants en
médecine.
Recensant les principaux motifs d’intervention en SMUR, les auteurs ont voulu mettre en avant les
grandes pathologies pédiatriques (il fait suite au volume sur les principales pathologies de l’adulte).
L’utilisation des mémos contenus dans cet ouvrage permet une analyse rapide et sûre de la situation,
et guide la conduite thérapeutique à adopter.
Je tenais à remercier l’ensemble des auteurs, et particulièrement le Docteur Noëlla Lodé et Alexia
Moreira, pour leur travail de qualité et leur aide précieuse au cours de la réalisation de ce guide qui
me tenait à cœur, ainsi que toute l’équipe du SMUR de l’hôpital Robert-Debré. L’activité
préhospitalière ne laisse aucune place à l’improvisation : cet ouvrage*1 doit être un recours utile et
nécessaire afin d’aborder toute situation de détresse, de surcroît dans un univers méconnu, avec
méthode et bon sens.
Je vous souhaite une bonne lecture.
Lionel Degomme
Partie 1
Pathologies pédiatriques
>>> Sous-partie 1 - Évaluation d’une détresse chez l’enfant
>>> Sous-partie 2 - Pathologies respiratoires
>>> Sous-partie 3 - Pathologies cardiaques
>>> Sous-partie 4 - Pathologies neurologiques
>>> Sous-partie 5 - Traumatologie
>>> Sous-partie 6 - Autres
Sous-partie 1
Évaluation d’une détresse chez l’enfant
>>> Mémo 1 - Constantes et scores
>>> Mémo 2 - Prise en charge de la douleur
Mémo 1
Constantes et scores

Sommaire du mémo
1. Apgar (score d’)
2. Brûlures : calcul de la surface
3. Glasgow (score de)
4. Glycémie : normes
5. Laryngite : score de gravité
6. Malinas (score de)
7. Polytraumatisé : orientation vers un trauma center
8. Silverman (score de)

Constantes/signes vitaux
0-1 mois 1 mois-2 ans 2-4 ans 4-10 ans > 10 ans
FC/min Limites 90-180 80-155 70-140 65-125 55-105
Prévenir < 90 ou > 190 < 80 ou > 170 < 70 ou > 160 < 60 ou > 140 < 50 ou > 130
FR/min Normale 40 30 20 18 15
Prévenir < 20 ou > 60 < 15 ou > 40 < 15 ou > 30 < 10 ou > 30
SpO2 % Prévenir < 90 < 92 < 94
en air
TAS Limites 70-90 85-105 90-110 95-115 110-130
mmHg
Prévenir < 60 ou > 100 < 75 ou > 110 < 80 ou > 130 < 85 ou > 140 < 90 ou > 160
TAD Limites 40-60 50-65 55-70 65-80
mmHg
TAM Limites 45-55 65-80 70-85 80-95
mmHg
Prévenir < 45 < 60 < 65 < 70 < 80
Diurèse Normale 2-3 2 1-2
ml/kg/h
Prévenir < 1 ou > 4 sur 3 h < 1 ou > 4 sur 6 h

SpO2 : valeurs acceptables après la naissance pour SpO2 sus ductale

2 minutes 60 %
3 minutes 70 %
4 minutes 80 %
5 minutes 85 %
10 minutes 90 %

Détresse hémodynamique de l’enfant


Chez le nouveau-né dans les premiers jours de vie Au-delà d’1 an
TA moyenne = terme en (semaines d’aménorrhée) • TA systolique = 90 + [2 × âge (année)]
• Hypo TA < 70 + [2 × âge (année)]

La tachycardie est le premier signe de choc chez l’enfant.

I ♦ Apgar (score d’)


Virginia APGAR : médecin anesthésiste-réanimateur, 1909-1974.
Mesuré à 1 minute, 3 minutes, 5 minutes, 10 minutes.

Coloration Tronc bleu ou pâle 0


Tronc rose extrémités bleues 1
Tronc et extrémités roses 2
Respiration Aucune 0
Superficielle 1
Cri vigoureux 2
Tonus Hypotonie 0
Moyen 1
Vigoureux 2
Réactivité ** Aucune 0
Faible 1
Vive 2
Fréquence cardiaque 0 0
< 100 1
> 100 2
Total /10

** Réactivité : motricité spontanée, cri, éternuement, toux.

Le score d’Apgar ne guide plus la réanimation (ILCOR 2010, 2015), mais a une valeur
pronostique (voir Mémo 34 Réanimation du nouveau-né).

• Score d’Apgar > 7 : normal, tout va bien.


• Score d’Apgar < 3 : mauvaise adaptation à la vie extra-utérine, nécessite une réanimation du
nouveau-né.
• Score d’Apgar entre 3 et 7 : nécessite une prise en charge spécifique.

II ♦ Brûlures : calcul de la surface


Chez l’enfant, la « règle des 9 » ne s’applique pas.
Détermination de la surface brûlée
Localisation 0-1 an 1-4 ans 5-9 ans 10-15 ans Adulte
Tête 19 % 17 % 13 % 10 % 7%
Cou 2% 2% 2% 2% 2%
Tronc antérieur 13 % 13 % 13 % 13 % 13 %
Tronc postérieur 13 % 13 % 13 % 13 % 13 %
Fesse (chaque) 2,5 % 2,5 % 2,5 % 2,5 % 2,5 %
Organes génitaux ext. 1% 1% 1% 1% 1%
Bras (chaque) 4% 4% 4% 4% 4%
Avant-bras (chaque) 3% 3% 3% 3% 3%
Main (chaque) 2,5 % 2,5 % 2,5 % 2,5 % 2,5 %
Cuisse (chaque) 5,5 % 6,5 % 8,5 % 8,5 % 9,5 %
Jambe (chaque) 5% 5% 5,5 % 6% 7%
Pied (chaque) 3,5 % 3,5 % 3,5 % 3,5 % 3,5 %

SFETB 1992

On peut aussi calculer la surface brûlée en utilisant la surface de la paume de la main du patient
qui représente 1 % de la surface corporelle.

Attention !
• Devant les brûlures de la face et du cou = intubation en urgence sauf pour les brûlures par
liquide chaud.
• Devant toute brûlure du périnée = sonde urinaire en urgence.

III ♦ Glasgow (score de)


♦ Glasgow adulte et grand enfant
Ouverture des yeux = Y Spontanée 4
À l’ordre 3
À la douleur 2
Aucune 1
Réponse verbale = V Orientée 5
Confuse 4
Inadaptée 3
Incompréhensible 2
Aucune 1
Réponse motrice = M Obéit à l’ordre simple 6
Orientée à la douleur 5
Non orientée à la douleur 4
Décortication 3
Décérébration 2
Aucune 1

• Score de Glasgow ≤ 8 = Intubation


• Mais en préhospitalier, il faut toujours peser le bénéfice risque.
La méthode de stimulation nociceptive validée est la pression appuyée au niveau sus-orbitaire
ou la pression du lit unguéal avec un stylo. Le frottement ou le pincement de la peau doit être
évité.

♦ Glasgow pédiatrique
Ouverture des yeux Spontanée 4
À la demande 3
À la douleur 2
Aucune 1
Réponse verbale Comportement social 5
Pleurs consolables 4
Cris incessants 3
Agitation, gémissements 2
Aucune 1
Meilleure réponse motrice Mouvements spontanés 6
Se retire au toucher 5
Se retire à la douleur 4
Décortication, flexion anormale 3
Décérébration, extension anormale 2
Aucune 1

IV ♦ Glycémie : normes
Âge Valeur basse Valeur haute
Nouveau-né 2,2 mmol/l (0,4 g/l) 11 mmol/l (2 g/l)
Enfant 3,3 mmol/l (0,6 g/l) 7 mmol/l (1,26 g/l)

V ♦ Laryngite : score de gravité


Mineure Modérée Sévère
Toux rauque Occasionnelle Fréquente Fréquente
Stridor au repos Absent Présent Présent à l’inspiration et à
l’expiration
Tirage sus-stermal/ Absent ou minime Au repos Marqué
Tirage intercostal
Agitation, troubles de la Absent Absent ou minime Présent
conscience

Alberta Clinical Practice Guideline Working Group, 2008

VI ♦ Malinas (score de)


Permet d’évaluer rapidement le risque d’un accouchement imminent.

Parité 1 0
2 1
3 et plus 2
Durée du travail <3h 0
Entre 3 et 5 h 1
>5h 2
Durée de contraction < 1 min 0
1 min 1
> 1 min 2
Durée entre les contractions > 5 min 0
Entre 3 et 5 min 1
< 3 min 2
Perte des eaux Non 0
Récente 1
>1h 2
Total /10
• Score de Malinas < 5 → transport non médicalisé en DLG vers la maternité la plus proche.
• Score de Malinas > 5 → accouchement imminent.
• Facteur accélérant : envie de pousser.

♦ Critère de médicalisation
• Score de Malinas.
• Éloignement, durée de transport.
• Pathologie associée (HTA, gémellaire, siège…).

VII ♦ Polytraumatisé : orientation vers un trauma center


Mécanisme lésionnel • Éjection d’un véhicule.
• Un passager du même véhicule décédé.
• Chute de plus de 6 mètres.
• Victime projetée ou écrasée.
• Cinétique (déformation du véhicule, vitesse estimée, absence de casque ou
de ceinture de sécurité).
• Blast.
Critères physiologiques • Trouble de la conscience.
• Détresse vitale.
• Pediatric Trauma Score < 8.
Critères anatomiques • Traumatisme pénétrant ou amputation.
• Traumatisme thoracique sévère.
• Défense abdominale.

♦ Pediatric Trauma Score (PTS)


Le Pediatric Trauma Score (PTS) est un outil permettant d’estimer le risque de décès lors d’un
traumatisme en pédiatrie. Il prend en compte les spécificités de la physiologie de l’enfant en
intégrant le poids et l’état des voies aériennes dans le calcul.
Le score minimum est – 6 et le maximum est + 12. Plus le PTS est bas, plus le risque de mortalité
est élevé (risque estimé à 100 % si score ≤ 0), plus le PTS est élevé, plus le risque de mortalité
est bas (risque estimé à 9 % si score ≥ 8).
+2 +1 –1
Poids > 20 kg 10-20 kg < 10 kg
Voies aériennes Libres Avec assistance Intubation nécessaire
TA systolique > 90 mmHg 50-90 mmHg < 50 mmHg
Score de Glasgow 15-12 11-9 ≤8
Fractures Aucune Fermées Multiples/ouvertes
Plaies Aucune Minimes Majeures

VIII ♦ Silverman (score de)


→ Moyen mnémotechnique : Bébé (balancement/battement) Tire (tirage) En (entonnoir)
Geignant (geignement).

Balancement thoraco-abdominal Absent 0


Thorax immobile 1
Respiration paradoxale 2
Tirage Absent 0
Intercostal discret 1
Intercostal + sus- et sous-sternal 2
Entonnoir xypholdien Absent 0
Modéré 1
Intense 2
Battement des ailes du nez Absent 0
Modéré 1
Intense 2
Geignement respiratoire Absent 0
Perçu au stéthoscope 1
Audible à l’oreille en continu 2
Total /10

Score de gravité : Silverman > 4


Mémo 2
Prise en charge de la douleur

I ♦ Définition
Selon l’International Association for the Study of Pain (IASP) : la douleur est une expérience
sensorielle et émotionnelle désagréable associée à des lésions tissulaires réelles ou potentielles.
La loi du 4 mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé stipule
que « toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit
être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et traitée ».

II ♦ Évaluation
A. Quelques notions de la perception de la douleur chez l’enfant
• De 0 à 2 ans : sensation de globalité de l’acte douloureux, pas de compréhension,
d’anticipation de soulagement.
• De 2 à 7 ans : il n’y a pas de lien entre la cause et la conséquence, les enfants associent souvent
deux événements (blouses blanches = piqûre). La douleur est vécue comme une punition. C’est
l’âge où l’enfant pense que la douleur peut disparaître par magie.
• De 7 à 11 ans : stade des opérations concrètes, capacité d’établir une relation entre la douleur
et la maladie. Les enfants sont en capacités de décrire la douleur et de la quantifier.
• Chez les adolescents : ils sont en capacité d’exprimer leurs craintes, ils sont capables de
comprendre la maladie, son évolution, ses traitements.

Ces notions sont importantes afin d’instaurer une relation de confiance avec l’enfant en
l’associant à une prise en charge médicamenteuse : faire connaissance avec l’enfant,
l’observer, dialoguer, échanger avec les parents avant d’évaluer la douleur.

B. Les échelles les plus utilisées en pédiatrie


Il existe plusieurs échelles d’évaluation. Elles sont choisies par le soignant en fonction de l’âge
de l’enfant :
- < 7 ans : hétéro-évaluation ;
- > 7 ans auto-évaluation.

♦ Pour l’hétéro-évaluation
• Échelle EVENDOL : échelle utilisée aux urgences et en préhospitalier chez les enfants, de la
naissance à 7 ans. Elle permet d’évaluer tout type de douleurs simplement et rapidement. Le seuil
de traitement est atteint à partir d’une cotation de 4/15.
→ voir tableau page suivante.

♦ Pour l’auto-évaluation
• Échelle numérique, aussi appelé « échelle des visages » : permet à l’enfant de déplacer le
curseur sur le visage qui exprime la douleur ressentie (« Choisis le visage qui montre combien
tu as mal en ce moment. »).
• Échelle EVS : cotation de la douleur de 0 à 4.

♦ Autres échelles utilisées dans un contexte spécifique


• EDIN, DAN pour la néonatalogie, du prématuré jusqu’ au nourrisson de 3 mois :
- l’EDIN évalue la douleur prolongée et l’inconfort grâce à l’observation des items : visage,
corps, sommeil, relation, réconfort. Le score est de 0 à 15, le seuil de traitement de la douleur se
fait à partir d’un score de 5.
- l’échelle DAN évalue la douleur aiguë grâce à l’observation de 3 items : visage, mouvements,
pleurs. Le score est de 0 à 10, le seuil de traitement de la douleur se fait à partir de 2.
• CONFORT-B, pour les patients sédatés : elle permet d’évaluer la douleur et la sédation. Elle
est utilisée en préhospitalier, en réanimation et en post-opératoire. Le score est de 6 à 30. Le
seuil de cotation permet de déterminer si l’enfant est trop sédaté, confortable, dans un état
frontière avec une douleur possible ou nettement inconfortable.
• FLACC, pour le post-opératoire, et FLACC modifiée, adaptée à l’évaluation de la douleur
aiguë chez un enfant en situation de handicap : elle peut être utilisée de la naissance à 18 ans
(19 ans en cas de handicap). La cotation pour chaque item se fait de 0 à 2. Le score est entre 0 et
10.
III ♦ Traitement
A. Anticiper la douleur des soins

♦ Crème anesthésiante (lidocaïne et prilocaïne)


Dose : prématuré entre 30 et 37 semaines, une noisette de 0,5 g sur un seul site, une fois par jour,
1 h maximum de temps de pose (hors AMM).
Âge Posologie Temps d’application
0-2 mois 1g 1h
3-11 mois 2g 1h
1-5 ans 10 g 1-5 h
6-11 ans 20 g 1-5 h

Technique :
• Tube ou patch cutané.
• Appliquer la crème en couche épaisse sans étaler (noisette) et la recouvrir d’un pansement
adhésif de type TEGADERM®, si disponible utiliser directement le patch anesthésiant déjà
conditionné.
• Toujours noter l’heure de la pose.
• Essuyer la crème avant le soin.

♦ Solution sucrée à visée antalgique (solution de saccharose 24 %)


Dose : efficacité chez les nouveau-né et le nourrisson jusqu’à 4-6 mois. L’associer à la succion
non nutritive, aux soins contenants, à la crème anesthésiante.
Poids Posologie
< 1 000 g 1 à 2 gouttes (0,05 à 0,1 ml)
de 1 000 g à 1 500 g 3 à 4 gouttes (0,15 à 0,2 ml)
de 1 000 g à 2 000 g 5 à 7 gouttes (0,25 à 0,35 ml)
≥ 2 000 g 8 à 10 gouttes (0,4 à 0,5 ml)
Maximum 6 à 8 fois par jour

Technique :
• Administrer sur la langue, goutte à goutte, à l’aide d’une seringue. L’effet antalgique apparaît 1-
2 minutes après l’administration et a une durée d’action de 5-7 minutes.
• Renouveler l’administration si le soin dure plus de 5 minutes.

♦ Protoxyde d’azote
Mélange équimolaire d’oxygène (50 %) et de protoxyde d’azote (50 %). C’est un gaz incolore et
inodore. C’est un anxiolytique et analgésique de surface, à utiliser en association avec la crème
anesthésiante, des méthodes de distraction et/ou d’autres traitements antalgiques.
Contre-indications :
- traumatisme crânien, hypertension intracrânienne ;
- altération de l’état de conscience ;
- pneumothorax ;
- bulle d’emphysème ;
- embolie gazeuse ;
- distension abdominale, pneumopéritoine ;
- traumatisme facial ;
- déficit connu et non substitué à la vitamine B12.
Dose et technique :
• Faire respirer le gaz 3 minutes à l’enfant pour qu’il commence à agir.
• Poursuivre l’inhalation pendant toute la durée de l’acte.
• Le ballon présent sur le système d’inhalation ne doit jamais être collabé, il faut adapter le débit
de gaz en fonction.

♦ Distraction et hypnoanalgésie
• En pédiatrie, une place particulière sera faite pour les parents, les rassurer, leur expliquer le
déroulement du soin.
• Utiliser des moyens de distraction (jeux, peluches, chansons) pour apaiser l’enfant pendant les
soins et le transport (lieu inconnu, personnel médical).
• Mobiliser les parents comme personnes ressources, leur demander si l’enfant a un doudou et
prendre connaissance de ses centres d’intérêts.
• L’hypnoanalgésie est une méthode de plus en plus répandue et utilisée en préhospitalier,
notamment en pédiatrie pour prendre en charge l’anxiété et la douleur de l’enfant (en association
avec des moyens médicamenteux).

>>> Exemples de distraction par le jeu (peluches, doudous)

© A.M./N.L.

B. Prise en charge médicamenteuse

Palier I Douleur légère • Paracétamol


• Anti-inflammatoire non stéroïdien
• Néfopam (> à 15 ans)
Palier II Douleur modérée • Codéine (> à 12 ans)
• Destropropoxyphène
• Tramadol (> 3 ans)
Palier III Douleur intense • Morphine
• Fentanyl
• Dérivés morphinique
• Paracétamol : antalgique et antipyrétique.
IV : 15 mg/kg.
PO : 15 mg/kg/6 h.
• Ibuprofène : anti-inflammatoire non stéroïdien.
PO : 10 mg/kg/8 h.
• Nalbuphine : analgésique central semi synthétique de type agoniste/antagoniste morphinique de
la série des phénanthrènes.
IV : 0,2 mg/kg/4 h ou 1,2 mg/kg/j en IV continue, délai d’action 2-3 minutes.
IR : 400 mcg/kg soit 0,4 mg/kg, délai d’action 10-15 minutes.
• Sulfate de morphine : ORAMORPH®.
Récipient unidose de 10 mg/5 ml.
PO : 1 mg/kg/jour dose max. 20 mg.
< 5 kg = 0,1 mg/kg/prise.
> 5 kg = 0,5 mg/kg en dose de charge puis titration de 0,2 mg/kg/30 min. jusqu’à efficacité puis
équivalent de la dose totale reçue par titration (sans la dose de charge)/4 h.
• Morphine : analgésique opioïde.
IV :
- dose de charge : 50-100 mcg/kg,
- puis 25 mcg/kg en titration.
Entretien : 20-40 mcg/kg/h.
• Kétamine : anesthésique général.
Sédation/analgésie :
IV : 0,2 à 0,5 mg/kg.
IR : 5-10 mg/kg.
Délai d’action : 60 secondes.
Durée d’action : 5-15 minutes.
→ Pour les indications et contre-indications se reporter aux fiches Pharmacologie (voir
Partie 4).

Y penser
L’acceptation de la douleur du prématuré est récente : pendant des années, celle-ci était niée à
cause de l’idée d’une immaturité des récepteurs, des voies nerveuses et de la myélinisation
incomplète.
À ce jour, la perception de la douleur du prématuré n’est plus à démontrer. Celle-ci a un
effet immédiat chez le nouveau-né prématuré (apnées, augmentation des besoins en oxygène,
tachycardie ou bradycardie, augmentation du stress, inconfort, mauvaise digestion etc.). C’est
pourquoi il faut limiter le nombre de gestes douloureux, organiser les soins, regrouper les
prélèvements, réduire les nuisances et favoriser au maximum la présence des parents.
Sous-partie 2
Pathologies respiratoires
>>> Mémo 3 - Asthme
>>> Mémo 4 - Bronchiolite
>>> Mémo 5 - Dyspnée
>>> Mémo 6 - Épiglottite
>>> Mémo 7 - Inhalation d’un corps étranger
>>> Mémo 8 - Laryngite
Mémo 3
Asthme

I ♦ Définition
L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies aériennes avec une obstruction
bronchique réversible et une hypersécrétion du mucus entraînant une dyspnée aiguë.

♦ Éléments aggravants
• < 4 ans ou adolescent.
• Asthme ancien, instable, déjà 1 séjour en réanimation, hospitalisation récente.
• Infection respiratoire.
• Obésité.

II ♦ Signes
Les signes sont d’apparition brutale ou peuvent être précédés d’un prodrome d’infection
respiratoire virale.
La respiration est sifflante.

♦ Signes de gravité
• Crise d’asthme inhabituelle et évolution rapide et progressive.
• Incapacité à parler, orthopnée, dyspnée au repos.
• Fréquence respiratoire > 40/min (2 à 5 ans), > 30/min (> 5 ans).
• Agitation.
• Sueurs, cyanose.
• Normo ou hypercapnie.
• Hypotension (TA < à 2 déviations standards par rapport à l’âge).
• SpO2 en VS < 90 %.

♦ Signes de détresse
• Auscultation silencieuse.
• Épuisement respiratoire ou tachypnée extrême (FR + 50 % par rapport à l’âge).
• Pauses respiratoires.
• Troubles de la conscience.
• Bradycardie, hypotension.
• Hypercapnie.
III ♦ Prise en charge en préhospitalier
• Installation en position demi-assise (ne pas allonger l’enfant : risque d’ACR).
• Oxygénothérapie si besoin, viser SpO2 > 94 %.
• Monitoring (FR, FC, PNI, SpO2).
• Mesure de la glycémie.
• Mesure de la température.
• Pose de VVP si nécessaire.
• Réévaluation de l’état clinique après chaque intervention thérapeutique, et réévaluation
fondamentale à 60 minutes.
• La mesure du DEP n’est pas une priorité en contexte préhospitalier. Elle peut être réalisée chez
l’enfant > 6 ans qui ne présente pas de signes de détresse respiratoire sévère (risque
d’aggravation et de délais de traitement).
• Transport médicalisé, hospitalisation en USI systématique si crise sévère, ou dès
l’administration de sulfate de magnésium ou de salbutamol IV.

IV ♦ Traitement
♦ Les β2 inhalés (salbutamol, terbutaline)
• Nébulisation classique avec O2 6 à 8 l/min.
• Spray + chambre d’inhalation : salbutamol : 1 bouffée/3 kg (min. : 2 bouffées, max. : 10
bouffées).
Mode d’administration :
- < 18 mois : 10 respi avec la chambre d’inhalation après chaque bouffée ;
- > 18 mois : 5 respi après chaque bouffée. Répéter deux fois ce traitement avec un intervalle de
20 min entre les doses.
• Salbutamol en nébulisation :
- 2,5 mg/nébul. pour les < 20 kg ;
- 5 mg/nébul. pour les > 20 kg.
• Ou terbutaline en nébulisation : 1 goutte/kg/nébul (min. = 8 gouttes, max. = 1 dosette = 5 mg).
• Ou salbutamol en nébulisation continue pour les crises sévères : 0,45 mg/kg/h (min. : 1,5 mg/h,
max. : 15 mg/h).
• Association avec bromure d’ipratropium et corticoïdes systémiques.

♦ Corticothérapie systémique (pour crise légère à sévère)


• Anti-inflammatoire : augmente la sensibilité au β2. Doit être administré rapidement car effet
perceptible en 6 à 12 h.
• Pas de différence IV ou per os chez l’enfant.
• Bétaméthasone 0,05 % PO : 20 gouttes/kg soit 0,25 mg/kg.
• Ou prednisolone PO : 1 à 2 mg/kg.
• Ou méthylprednisolone IV : 1 mg/kg.

♦ Anticholinergique (pour les crises modérées/sévères)


• Bromure d’ipratropium
• Action synergique avec les β2.
• Bromure d’ipratropium en nébulisation (dose pédiatrique) : 0,25 mg/nébul.
Administrer de façon concomitante avec les bêta-2, un traitement sur deux. Peut être mis dans le
même nébulisateur que le salbutamol/terbutaline.

♦ Sulfate de magnésium
• 25 à 40 mg/kg de sulfate de Mg en 20 min.
• Effets secondaires : vasoplégie, hypotension, troubles du rythme.
• Devrait être tenté avant l’ajout de salbutamol IV.

♦ β2 IV
Gravité extrême ou réponse insuffisante au traitement
• Salbutamol IV : 0,5 à 5 mcg/kg/min ; si en relais de traitement en nébulisation continue, débuter
à 2 mcg/kg/min.
• Cesser les traitements en nébulisation de β2.
• Effets secondaires : tremblements, tachycardie, hypokaliémie, toxicité cardiaque rare chez
l’enfant.

♦ La VNI
De plus en plus utilisée par certaines équipes de réanimation pour la prise en charge des asthmes
aigus très sévères. Elle pourrait être envisagée chez certains patients pour prévenir une
intubation. Il s’agit d’un domaine en pleine évolution.

♦ Intubation
L’intubation est un traitement de dernier recours. La ventilation mécanique d’un patient en asthme
aigu est complexe et à risque élevé de complications.
• Indications d’intubation (intubation orotrachéale, SIT à ballonnet) :
- ACR ;
- hypoxémie majeure ;
- dégradation rapide de la conscience ;
- insuffisance respiratoire décompensée ;
- aggravation sous traitement bien conduit.
• Intubation en séquence rapide :
- atropine (pour l’assèchement des sécrétions) : 20 mcg/kg ;
- kétamine (bronchodilatateur) : 2 à 4 mg/kg ;
- pas d’anesthésie locale à la lidocaïne ;
- curarisation ;
- envisager un remplissage au sérum physiologique pré ou per-intubation, car collapsus de
reventilation fréquent.
Ventilation mécanique évitant l’hyperinflation dynamique au prix d’une hypercapnie permissive
(jusqu’à pH = 7,10) mais assurant une oxygénation correcte.

Volume courant 5 à 6 ml/kg


Pression plateau = 30 cm H2 0 (max. 40)
Ratio I/E : 1/3, Ti min 0,5 s
Fréquence 8 à 12/min
PEEP = 0 initialement

- nécessité d’une sédation efficace ;


- parfois, curarisation nécessaire, préférer bolus de curare longue action à la perfusion.

♦ Traitement de dernier recours


• Compression externe de la cage thoracique pendant l’expiration, en ventilation au BAVU.
• Instillation intra-trachéale d’adrénaline 10 mcg/kg ou de salbutamol 5 mg.
• Utilisation transitoire d’une PEP. Selon recommandation.
• Assistance respiratoire extracorporelle (AREC).

V ♦ Arbre décisionnel
Crise sévère Crise modérée Crise légère
Sibilants rares Sibilants +/- toux Sibilants +/- toux
Murmure vésiculaire diminué ou absent FR augmentée FR normale
Détresse respi franche + cyanose Mise en jeu des muscles Pas de détresse respiratoire, pas de
respiratoires accessoires cyanose
Activité impossible Marche difficile Activité et parole
Troubles de l’élocution Chuchote 2 à 3 mots Parole normale
Chute PA systolique/diastolique
Faible réponse aux ß2 Réponse conservée aux ß2 Réponse conservée aux ß2
DEP ≤ 50 % 50 % < DEP < 75 % DEP > 75 %
SpO2 ≤ 90 % 90 % < SpO2 < 95 % SpO2 ≥ 95 %
>>> Traitement de l’asthme aigu de l’enfant
Mémo 4
Bronchiolite

I ♦ Définition
Infection virale respiratoire épidémique saisonnière (contexte hivernal) débutant par une
rhinopharyngite aiguë, puis atteignant les voies respiratoires inférieures. Le virus respiratoire
syncytial est l’agent étiologique dans 70 % des cas.

II ♦ Signes
Cliniques : sibilants et wheezing et/ou sous-crépitants.

♦ Forme bien tolérée


• FR < 60/min.
• SpO2 > 95 %.
• Respiration ample.
• Bonne réactivité.
• Alimentation non perturbée.

♦ Signes de gravité
• Détresse respiratoire :
- polypnée ;
- signes de lutte ;
- épuisement respiratoire ;
- apnée ;
- cyanose ou désaturation avec SpO2 < 91 % sous 3-5 l/min O2 nasal ;
- acidose respiratoire.
• Encombrement des voies respiratoires.
• Tachycardie et/ou diminution de perfusion périphérique/centrale.
• Teint grisâtre.
• Diminution du tonus.
• Difficulté à s’alimenter.
• Vomissements ou diarrhées.
• Hyperthermie.
• Altération de l’état de conscience.
• Collapsus.
♦ Éléments aggravants
• Nourrisson < 6 semaines.
• Ancien prématuré < 34 SA et < 3 mois d’âge corrigé.
• Bronchodysplasie.
• Cardiopathie congénitale/HTAP.
• Immunodéprimé.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Désobstruction rhino-pharyngée (DRP).
• Aspirations buccales et nasopharyngées.
• Proclive.
• Monitoring (FR, FC, SpO2, PNI, signes de lutte).
• Mesure de la glycémie.
• Mesure de la température.
• O2 pour SpO2 ≥ 94 %
• Évaluer la nécessité d’une voie IV si signe de gravité important ou signe de déshydratation et
alimentation difficile.

IV ♦ Traitement
→ Si forme bien tolérée, traitement à domicile :
- éducation des parents (DRP) ;
- informer les parents sur les signes d’aggravation pouvant induire une hospitalisation ;
- kiné respiratoire urgente en ville, 2/j si encombrement.
→ Si signe de gravité ou besoin en O2 pour maintenir SpO2 ≥ 94 %, transport vers SAU.
Si un support ventilatoire par VNI ou une intubation est nécessaire, le patient devra être transféré
vers un service de réanimation pédiatrique.
• VNI : très efficace dans la prise en charge des bronchiolites aiguës.
Indications de VNI :
- apnées ;
- aggravation des signes de lutte ou signe d’épuisement respiratoire ;
- besoin d’O2 > 2 l/min en lunettes nasales pour maintenir ≥ 94 %.
VNI avec VS-PEP + 7 et FiO2 pour une saturation ≥ 94 %. L’utilisation d’un réchauffeur
humidificateur est souhaitable ;
- interface via canule binasale ou masque nasal maintenu par un bonnet ou un harnais ; utilité de
la tétine pour fermer la bouche (moins de fuites) ;
- surveillance de la SpO2, FR, FC et si possible la TcPCO2 ;
- les critères d’efficacité de la VNI sont une baisse de la FR, de la FC et de la TcPCO2, et une
amélioration de la SpO2 dans les 2 heures suivant l’installation de la VNI.
• Intubation : depuis l’introduction de la VNI dans le traitement de la bronchiolite, le recours à
l’intubation est de moins en moins fréquent.
Indications d’intubation :
- échec de la VNI après 2 à 4 h de mise en place ;
- hypoxémie sévère malgré VNI ;
- apnées fréquentes et/ou sévères malgré VNI.

Y penser
Devant une polypnée en période d’épidémie, savoir évoquer une insuffisance cardiaque liée à
une myocardite avant de poser un diagnostic trop rapide de bronchiolite.
Mémo 5
Dyspnée

I ♦ Définition
La dyspnée est une difficulté ou une gêne à la respiration pouvant s’apprécier sur les différents
temps respiratoires. Elle peut être accompagnée d’une modification du rythme respiratoire :
polypnée ou bradypnée. La cause de la dyspnée peut être respiratoire, infectieuse, cardiaque,
métabolique ou mécanique.

II ♦ Signes
• Fréquence respiratoire : polypnée/bradypnée.
• Irrégularité de la fréquence respiratoire.
• Respiration superficielle.

♦ Signes de gravité
• Sévérité des signes de détresse respiratoire ou signe d’épuisement respiratoire.
• Fréquence respiratoire < 10 ou > 60 cycles/min.
• Tachycardie.
• Sueurs.
• Troubles de la conscience, perte de contact avec les parents ou les soignants.
• Agitation.
• Hypotonie.
• Obstruction totale des voies aériennes.
• Pâleur ou cyanose.

♦ Signes de lutte
Tirage intercostal ou sous-costal, tirage sus-claviculaire, balancement thoraco-abdominal,
battement des ailes du nez, entonnoir xyphoïdien, geignement expiratoire, head bobbing
(utilisation des muscles sterno-cléido-mastoïdiens).

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


Insuffisance respiratoire compensée Insuffisance respiratoire décompensée
• Évaluer • Évaluer
• Position de confort • Ouvrir les voies aériennes
• O2 si nécessaire • Monitoring (FC-FR-SpO2-PNI)
• Monitoring (FC-FR-SpO2-PNI) • O2 100 %
• Mesure de la glycémie • Mesure de la glycémie
• Mesure de la température • Mesure de la température
• Ne rien donner per os sauf médication • Assister la ventilation si nécessaire (VNI)
• Voie IV si nécessaire • Considérer l’intubation + ventilation mécanique
• Traitement spécifique • Traitement spécifique
• Réévaluer régulièrement • Réévaluer
• Admission en service de réanimation
• Évaluer si ressource en ORL nécessaire

IV ♦ Traitement
Prise en charge médicamenteuse en fonction de l’étiologie.
Mémo 6
Épiglottite

I ♦ Définition
Infection bactérienne et inflammation de l’épiglotte, de survenue brutale et d’évolution rapide.
Historiquement causée par l’Haemophilus Influenzae de type B.

II ♦ Signes
♦ Épidémiologie
• Âge moyen : 3 ans.
• Pic saisonnier (automne-hiver).

♦ Signes de gravité
• Enfant assis refusant toute autre position (à respecter +++ sinon risque d’ACR).
• Hypoxie (teint gris, cyanose, pâleur).
• Dyspnée inspiratoire sans toux avec stridor.
• Voix étouffée.
• Hypercapnie.
• Tirage sus-sternal et sus-claviculaire.
• Hyperthermie ≥ 40o.
• Adénopathies sous-maxillaires+++.
• Hypersialorrhée.

♦ Signes de détresse
• Troubles respiratoires avec apnées.
• Épuisement.
• Collapsus.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Respecter la position assise – Ne pas regarder la gorge = Risque d’ACR.
• Prendre contact avec un bloc opératoire ou une salle de réveil avec spécialité ORL
(pédiatrique si possible) pour pratiquer une intubation par fibroscopie dès l’arrivée. S’assurer
d’une place en service de réanimation pour la suite de la prise en charge.
• Mettre l’enfant en confiance, ne pas le faire pleurer, favoriser au maximum la présence des
parents.
• Monitoring.
• Pose de VVP souhaitable, mais transport sans accès veineux à considérer si patient stable et
hôpital receveur à proximité pour éviter une décompensation respiratoire lors du soin.
• O2 si nécessaire.
• Transfert rapide en position assise.

IV ♦ Traitement
• Injection de 50 mg/kg de céfotaxime IV.
• Si IV impossible, ceftriaxone 50 mg/kg IM (cuisse).
• Nébulisation de 5 mg d’adrénaline, à renouveler si besoin.

Y penser
Penser à l’épiglottite chez les enfants non vaccinés contre l’Haemophilus Influenzae b.
Mémo 7
Inhalation d’un corps étranger

I ♦ Définition
Un syndrome de pénétration bronchique peut survenir lors de l’inhalation d’un corps étranger.
Celui-ci peut se loger au niveau de la glotte, de l’espace sous-glottique, de la trachée ou d’une
bronche provoquant une toux violente avec asphyxie. L’enfant doit être transféré dans un hôpital
avec spécialité ORL (pédiatrique si possible).

II ♦ Signes
♦ Signes d’obstruction partielle
• Agitation.
• Toux.
• Respiration sifflante.
• L’enfant porte les mains à sa gorge.
• Incapacité partielle à s’exprimer.

♦ Signes d’obstruction totale


• Toux non efficace ou pas de toux.
• Respiration impossible.
• Incapacité totale à s’exprimer.
• Cyanose.
• Troubles de la conscience.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Monitoring (FC, FR, PNI, SpO2).
• Si obstruction partielle :
- position demi-assise ;
- mettre l’enfant en confiance, ne pas le faire pleurer, favoriser au maximum la présence des
parents ;
- oxygène si nécessaire pour maintenir SpO2 ≥ 94 % ;
- pose de VVP souhaitable, mais transport sans accès veineux à considérer si patient stable et
hôpital receveur à proximité pour éviter décompensation respiratoire lors du soin ;
- transfert en ORL (pédiatrique si possible).
• Si obstruction totale : voir point 5 – Arbre décisionnel.
IV ♦ Traitement
♦ Méthode de Mofenson (adaptée aux enfants < 1 an)
• Regarder dans la bouche si un corps étranger est visible.
• Si le corps étranger est visible, désobstruer manuellement à l’aide d’un doigt crocheté, ou une
compresse.
• Retourner l’enfant et le caler à califourchon sur l’avant-bras en prenant appui sur le genou, tête
penchée vers le bas, maintenir la bouche de l’enfant ouverte avec deux doigts entre les
commissures des lèvres.
• Avec la paume de la main, pratiquer 5 tapes fermes entre les omoplates.
• Si le corps étranger n’est pas expulsé, retourner l’enfant face à soi et faire 5 compressions
thoraciques (avec deux doigts 1 cm sous la ligne mamelonnaire).
• Répéter l’opération (alterner 5 tapes dans le dos / 5 compressions thoraciques) jusqu’à
expulsion du corps étranger ou jusqu’à ce que l’enfant tombe inconscient.

© L.D.

♦ Méthode d’Heimlich (adaptée aux enfants > 1 an)


• Regarder dans la bouche si un corps étranger est visible.
• Si le corps étranger est visible, désobstruer manuellement à l’aide d’un doigt crocheté, ou une
compresse.
• Se positionner sur le côté de l’enfant, le pencher légèrement vers l’avant en le soutenant d’une
main.
• À l’aide de la paume de la main, donner 5 tapes fermes entre les omoplates.
• Si le corps étranger n’est pas expulsé, se placer derrière l’enfant, enrouler les bras autour de
lui.
• Fermer le poing d’une main et la placer deux doigts au-dessus du nombril, au niveau du
diaphragme. Placer l’autre main par-dessus le point pour servir de levier.
• Comprimer 5 fois fermement vers le haut la paroi abdominale (tirer en exerçant une pression
vers l’arrière et vers le haut).
• Répéter l’opération (alterner 5 tapes dans le dos / 5 Heimlich) jusqu’à expulsion du corps
étranger ou jusqu’à ce que l’enfant tombe inconscient.

♦ En cas d’inconscience
• Ouvrir les voies aériennes.
• Pratiquer 5 insufflations, puis débuter la réanimation cardio-respiratoire.
• Possibilité de repousser le corps étranger dans la bronche souche droite lors de l’intubation (à
enlever dans un deuxième temps par endoscopie).

♦ Si échec
Cricothyroïdotomie de fortune : voir Mémo 42.

V ♦ Arbre décisionnel
Mémo 8
Laryngite

I ♦ Définition
Inflammation aiguë de la sous-glotte par infection virale. Dyspnée inspiratoire d’apparition
brutale. Survenue nocturne.

II ♦ Signes
• Dyspnée laryngée avec stridor inspiratoire. Le stridor peut n’être présent qu’aux pleurs en cas
de laryngite légère ou présent au repos en cas de laryngite modérée.
• Tachypnée.
• Voix éteinte ou rauque.
• Toux rauque, aboyante.

♦ Signes de gravité
• Somnolence.
• Stridor au repos.
• Tachycardie.
• Tirage sus-sternal et sus-claviculaire, impression d’asphyxie.
• Fièvre modérée.
• Cyanose péribuccale + extrémités.
→ Score de gravité : voir Mémo 1.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Évaluer.
• Position de confort.
• O2 si nécessaire pour SpO2 ≥ 94 %.
• Monitoring (FR, FC, SpO2, PNI, tirage).
• Mesure de la glycémie.
• Mesure de la température.
• Voie IV rarement nécessaire
• Réévaluer régulièrement.

IV ♦ Traitement
• Sans signe de gravité : corticoïdes per os.
- Bétaméthasone 0,05 % PO : 20 gouttes/kg soit 0,25 mg/kg
Ou
- Prednisolone PO : 1 à 2 mg/kg.
• Laryngite modérée : corticoïdes per os, +/– aérosol d’adrénaline 5 mg, surveillance SAU.
• Laryngite sévère : O2, aérosol d’adrénaline 5 mg, corticoïdes per os, surveillance SAU ou
surveillance USC si symptômes demeurent sévères malgré le traitement, ou si un nombre élevé
de traitements inhalés est nécessaire.
• Si voie PO non tolérée : méthylprednisolone IV : 1 mg/kg.

Y penser
Chez l’enfant de < 6 mois, envisager un examen endoscopique ORL pour éliminer la présence
de malformation structurelle ou vasculaire.
Sous-partie 3
Pathologies cardiaques
>>> Mémo 9 - Arrêt cardio-respiratoire
>>> Mémo 10 - Coarctation de l’aorte
>>> Mémo 11 - Infection materno-fœtale
>>> Mémo 12 - Malaise de la tétralogie de Fallot
>>> Mémo 13 - Myocardite
>>> Mémo 14 - Tachycardie supraventriculaire (TSV)
>>> Mémo 15 - Transposition des gros vaisseaux (TGV)
Mémo 9
Arrêt cardio-respiratoire

I ♦ Définition
La majorité des arrêts cardio-respiratoires (ACR) pédiatriques sont d’origine hypoxique.
L’asystolie est le rythme le plus fréquent. Le pronostic est sombre en cas d’ACR pédiatrique
extra-hospitalier.
Chez l’enfant < 1 an, la cause la plus fréquente est la MIN (voir Mémo 32 Mort inattendue du
nourrisson).

II ♦ Signes
• AVPU.
A Alerte
V Réponse à la voix (Voice)
P Réponse à la douleur (Pain)
U Aucune réponse (Unresponsive)
• Apnée ou gasping.
• Absence de circulation : absence de pouls, de pression artérielle.
• Pâleur ou cyanose profonde.
• Hypoxie-hypercapnie → arrêt respiratoire → bradycardie → arrêt cardiaque/asystolie.
• Noter le temps de no flow et de low flow : le pronostic en dépend.
• Évaluer la réactivité des pupilles.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Inconscient → oui.
• Appel à l’aide, tout en restant au chevet de l’enfant. Si deux secouristes présents : l’un
commence la réanimation et l’autre appelle les secours.
• Ouvrir les voies aériennes.
• Est-ce que la respiration est normale ? (regarder-écouter-sentir) → non.
• Commencer par 5 insufflations (si possible au BAVU O2 à 100 %) : le masque est tenu avec une
main en forme de C (index-pouce), les autres doigts sont positionnés en E sur la mandibule sans
la comprimer → signes de vie → non.
Insufflation d’une durée d’une seconde.
• 15 compressions thoraciques (rythme 100/120 par minute, bien relâcher entre les
compressions). Maintenir le ratio 15:2, peu importe le nombre de secouristes.
• 2 insufflations puis 15 compressions thoraciques (si < 1 an • un secouriste : compressions
thoraciques à 2 doigts • deux secouristes : compression avec pouces et les mains entourant le
thorax).

© L./D.

Appeler le SAMU après 1 min de réanimation cardio-pulmonaire si un seul secouriste présent.

♦ Algorithme réanimation cardio-respiratoire


• Pose du scope pour apprécier le rythme cardiaque : thérapeutique en fonction de l’algorithme.
• Pose de patchs de défibrillation :
- il est possible d’utiliser un DSA ou DAE à partir d’1 an, avec atténuateur si disponible jusqu’à
8 ans ;
- pour le nourrisson, le défibrillateur manuel est préférable ; cependant, si non disponible,
possibilité d’utiliser le DSA ou DAE < 1 an.

>>> Pose du défébrillateur-position des patchs

• Intubation et capnographie.
• Une fois intubé, massage cardiaque (100-120/min)/ventilation (10 insufflations/min).
• Aspiration trachéale si besoin.
• Obtenir un abord vasculaire rapide : essai VVP < 1 min ou IO d’emblée.
→ Si rythme non chocable

→ Si rythme chocable
♦ Après le début des manœuvres
• Mesure de la température rectale.
• Mesure de la glycémie.
• Pose de la sonde gastrique.
• Corriger les causes réversibles.
4H 4T
Hypoxie Thrombose (coronaire ou pulmonaire)
Hypovolémie Tension pneumothorax
Hyper/hypokaliémie Tamponnade cardiaque
Hypothermie Toxique

IV ♦ Traitement
• Adrénaline : diluer 1 mg d’adrénaline + 9 ml de NaCl 0,9 % et injecter en IV = 10 mcg/kg (soit
0,1 ml/kg) toutes les 3-5 minutes.
Attention ! L’adrénaline est inactivée par les bicarbonates.

• Remplissage de NaCl 0,9 % 20 ml/kg si indiqué (→ attention si suspicion d’insuffisance


cardiaque/myocardite).
• Les bicarbonates (1 mEq/kg) peuvent être envisagés devant une acidose documentée ou une
hyperkaliémie.
• Si cause infectieuse : envisager l’antibiothérapie (céfotaxime 100 mg/kg).
• Si fibrillation : choc à 4 joules/kg.

♦ Prise en charge post-réa


• En cas de récupération d’un rythme, titrer l’oxygène en fonction de la SpO2, régler la
ventilation en fonction de la pathologie et de la capnie et PEP en fonction de la pathologie.
• Envisager la perfusion d’adrénaline pour maintenir l’hémodynamique (débuter à 0,1
mcg/kg/min).
• Monitorer la température.
• L’enfant post-arrêt doit être dirigé vers une réanimation pédiatrique.

Y penser
Prendre en considération l’aspect psychologique de l’entourage (voir Mémo 32 Mort
inattendue du nourrisson).
Mémo 10
Coarctation de l’aorte

I ♦ Définition
Cardiopathie congénitale impliquant un rétrécissement plus ou moins sévère de l’isthme aortique.
La coarctation aortique peut être diagnostiquée en période anténatale, en postnatal ou chez
l’enfant plus vieux dans les cas moins sévères. Chez les nouveau-nés de quelques jours, la
présentation clinique peut mimer un sepsis, et survient après la fermeture du canal artériel. Le
signe clinique le plus important est la différence de palpation entre le pouls huméral droit et les
pouls fémoraux (absents ou fortement diminués).

II ♦ Signes
♦ Chez le nouveau-né jusqu’à 3 semaines de vie
• Signes de défaillance cardiaque :
- difficulté à téter, dyspnée, diaphorèse ;
- léthargie, vomissements, teint grisâtre ;
- hépatomégalie, augmentation du travail respiratoire, crépitants à l’auscultation pulmonaire ;
- gallop à l’auscultation cardiaque ;
- souffle systolique chez certains nouveau-nés.
• Différence de palpation entre le pouls huméral droit et les pouls fémoraux (absents ou fortement
diminués).
• Différence de SpO2 entre la main droite et les membres inférieurs.
• Collapsus circulatoire.

♦ Chez l’enfant
• Hypertension artérielle.
• Diminution des pouls fémoraux.
• Gradient de pression artérielle entre les membres supérieurs et inférieurs.
• Rarement, défaillance cardiaque gauche.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Monitoring (FC, PNI, SpO2, FR). La saturation doit être mesurée au niveau de la main droite et
des membres inférieurs. La PNI doit être mesurée aux 4 membres.
• Mesure de la glycémie.
• Mesure de la température.
• Pose de VVP → Si accès vasculaire difficile, envisager la pose d’un KTVO si le cordon est
encore présent. Intra-osseuse chez l’enfant plus grand.
• Mesure des lactates si disponibles.
• O2 au besoin, viser une saturation préductale d’environ 90 %. Oxygénation excessive peut
accélérer la fermeture du canal artériel.
• Transfert en urgence sur un centre hospitalier bénéficiant d’un service de réanimation néonatale
ou pédiatrique, et idéalement d’un service de chirurgie cardiaque pédiatrique.

IV ♦ Traitement
• Chez le nouveau-né : débuter une perfusion de prostaglandines E1. Idéalement, les
prostaglandines E1 devraient être administrées dans une voie dédiée.
→ Prostaglandines E1 à débuter à 0,01-0,05 mcg/kg/min. À ajuster selon la réponse clinique.
Débuter à la dose supérieure si l’on suspecte que le canal artériel est fermé (collapsus
circulatoire à quelques jours de vie, absence de pouls fémoraux).
→ Si possible, consulter le centre receveur pour discuter du début d’un traitement par
prostaglandines si l’état de l’enfant le permet.
• L’administration de prostaglandines E1 peut entraîner des apnées (augmentation du risque en
fonction de la dose), une hypoglycémie, une hypotension, une irritabilité, un flushing, un inconfort
ou de la fièvre.
• L’intubation est recommandée pour les cas avec une présentation sévère (insuffisance
respiratoire, collapsus respiratoire) ou des apnées répétées après le début de la perfusion de
prostaglandines.
• Si un inotrope est requis, l’adrénaline peut être débutée à faible dose (0,1 mcg/kg/min).
• Puisqu’en préhospitalier, le diagnostic final ne peut être confirmé et que l’hypothèse du sepsis
ne peut être exclue, une antibiothérapie IV devrait être débutée (voir Mémo 11 Infection
materno-foetale).

Y penser
Seules les prostaglandines de type PGE1 doivent être administrées en cas de suspicion de
malformation cardiaque ducto-dépendante. Ne pas confondre avec d’autres types de
prostaglandines.
Mémo 11
Infection materno-fœtale

I ♦ Définition
L’infection materno-fœtale (IMF) est une infection transmise en ante-partum ou en per-partum de
la mère à l’enfant. Les germes les plus fréquents sont le streptocoque du groupe B et le E. Coli.
Les infections à Listeria sont rares mais extrêmement sévères. Les signes d’IMF sont subtils et
peu spécifiques, il est important de faire preuve d’un haut niveau de suspicion. Chaque année,
elles sont responsables de 1 000 à 3 000 sepsis, et de 100 à 300 décès (10 % de mortalité si
l’infection est prouvée, et 10 à 30 % de séquelles, notamment au niveau neurologique). Elles
peuvent survenir en l’absence de facteurs de risque (environ 5 % des cas).

II ♦ Signes
♦ Facteurs de risque
• Antécédents maternels : IMF strepto B lors de grossesse antérieure, hospitalisation et
antibiothérapie prolongée pendant la grossesse.
• Prélèvement vaginal (PV) positif.
• ECBU maternel positif.
• Durée d’ouverture de l’œuf (≥ 18 h).
• Fièvre maternelle ≥ 38 oC (pendant l’accouchement et les 2 heures post-accouchement).
• Prématurité inexpliquée (≤ 36 SA) ou rupture prématurée des membranes < 37 SA).
• Jumeau infecté.
• Tableau de chorioamniotite.
• Liquide teinté ou méconial.
• Asphyxie périnatale inexpliquée.

♦ Signes cliniques
• Évoquer IMF chez tout nouveau-né instable.
• Détresse respiratoire, parfois uniquement geignement isolé (considérer comme une IMF jusqu’à
preuve du contraire).
• Instabilité hémodynamique : teint gris, allongement du temps de recoloration capillaire,
tachycardie. L’hypotension artérielle est un signe tardif.
• Fièvre : rarement présente.
• Atteinte neurologique : hypotonie, altération de l’état de conscience, convulsions.
• Atteinte cutanée : rash.
III ♦ Prise en charge en préhospitalier
• Monitoring (FC, PNI, SpO2, FR).
• Mesure de la glycémie.
• Mesure la température.
• Administration O2 → si nécessaire.
• Pose de VVP. Si accès vasculaire difficile → envisager la pose d’un KTVO chez le nouveau-
né.
• Prélèvements périphériques et gastriques, et hémoculture pré-antibiotique → si possible. Ne
pas retarder les antibiotiques si non réalisables.
• Transfert en réanimation pédiatrique ou en unité de soins intensifs en fonction de la sévérité des
signes cliniques.

IV ♦ Traitement
• Débuter une antibiothérapie : association de deux antibiotiques (bêta-lactamine et aminoside).
- Amoxicilline 50 mg/kg/dose (dose méningée = 100 mg/kg/dose)
- Gentamicine :
Âge post-conceptionnel < 30 SA 30-33 SA 34-36 SA ≥ 37 SA
7 mg/kg 6,5 mg/kg 6 mg/kg 5,5 mg/kg

- Ajout de céfotaxime 50 mg/kg/dose (dose méningée = 100 mg/kg/dose) dans les cas sévères, ou
en cas de prélèvement vaginal positif à E. Coli.
L’antibiothérapie standard pour l’infection materno-fœtale peut varier en fonction des pratiques
et de l’épidémiologie locale. À vérifier avec le centre hospitalier régional de référence en
néonatologie.
• Support ventilatoire en fonction de l’état clinique (VNI ou intubation et ventilation mécanique).
• Support hémodynamique si nécessaire. La noradrénaline est l’inotrope de choix en cas de
sepsis. La dose initiale est de 0,1 mcg/kg/min et peut être titrée en fonction de la réponse
clinique. Lors du premier jour de vie, viser une moyenne de la tension artérielle au moins
équivalente au nombre de semaines d’aménorrhée.

Y penser
L’infection materno-fœtale doit toujours être évoquée chez un nouveau-né instable.
Mémo 12
Malaise de la tétralogie de Fallot

I ♦ Définition
La tétralogie de Fallot est une cardiopathie congénitale cyanogène. Elle peut être diagnostiquée
en anténatal ou en période postnatale. Elle associe une communication interventriculaire, une
sténose pulmonaire, une dextroposition avec dilatation de l’aorte et une hypertrophie
ventriculaire droite.

II ♦ Signes
Le malaise de la tétralogie de Fallot est une urgence.
Il a pour principales circonstances déclenchantes :
- la fièvre ;
- la douleur ;
- la déshydratation.

♦ 1re phase : « tonique »


• Agitation.
• Pleurs.
• Accentuation de la cyanose.
• Tachycardie.

♦ 2e phase : « hypotonique »
• Teint gris et pâleur.
• Polypnée.
• Tachycardie supérieure à 140/min.
• Disparition du souffle à l’auscultation cardiaque.
• Baisse de la vigilance.
• Geignement.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Calmer l’enfant et éviter les pleurs.
• Mettre l’enfant en position de « squatting » (position fœtale, jambes repliées sur l’abdomen).
• Mesure de la température.
• Mesure de la glycémie.
• Monitoring (FC, FR, SpO2, PNI).
• Pose de VVP.

IV ♦ Traitement
• Diazépam en intrarectal (0,5 mg/kg, max. : 10 mg).
• Propranolol (1 ampoule : 5 ml = 5 mg) : diluer 1 ml = 1 mg de propranolol dans 4 ml de G5 %.
Injecter une première dose de 1 mg IVL, si absence d’efficacité renouveler la dose.
• Prévoir une perfusion d’entretien type COMPENSAL® G5 % et éventuellement un remplissage
par des macromolécules.
• Prendre contact avec le service de cardiologie où l’enfant est suivi. La survenue de malaises
est une indication pour devancer la prise en charge chirurgicale de l’enfant.

Y penser
Surveiller la glycémie capillaire après l’injection de propranolol toutes les 6 heures pendant
24 heures, voire plus fréquemment chez les jeunes nourrissons.
Mémo 13
Myocardite

I ♦ Définition
La myocardite est une pathologie inflammatoire du myocarde induisant une dysfonction
ventriculaire. Elle est le plus souvent causée par un virus (entérovirus, influenza, etc.) et peut
survenir de façon fulminante ou se présenter de façon plus frustre. C’est la principale cause de
défaillance cardiaque chez des enfants sans antécédent. Les enfants atteints sont à risque d’arrêt
cardio-respiratoire.

II ♦ Signes
♦ Syndrome grippal
• Céphalées.
• Asthénie.
• Mal de gorge.
• Fièvre.
• Arthralgies.
• Diarrhées.

♦ Symptômes cardiaques
• Tachypnée (wheezing, signes d’OAP, tirage).
• Diminution de la tolérance à l’effort.
• Vomissements, douleur abdominale.
• Difficulté d’alimentation (à rechercher surtout chez le nouveau-né et le petit nourrisson).
• Douleur thoracique atypique.
• Tachycardie.
• Signes de vasoconstriction : marbrures, extrémités froides, TRC allongé, pouls périphériques
mal/non perçus.
• Signes de bas-débit : oligo-anurie, troubles de la conscience.
• Hépatomégalie, hépatalgie, reflux hépatojugulaire, turgescence jugulaire.

♦ Signe de gravité
• Hypotension.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• O2 si nécessaire pour SpO2 ≥ 94 %.
• Monitoring (FR, FC, SpO2, PNI).
• Mesure de la glycémie, troponine (si possible).
• Mesure de la température.
• ECG : tachycardie ventriculaire, tachycardie sinusale, bloc AV, sus-décalage ST, ↑QT, etc.
• Pose de VVP.
• Réévaluer régulièrement.
• Surveillance de la diurèse.
• Si écho disponible : VG dilaté et/ou hypokinétique.
• Transfert rapide vers un centre hospitalier bénéficiant d’une réanimation pédiatrique.
→ Envisager le transfert dans une réa avec ECMO (ExtraCorporeal Membrane Oxygenation),
si à proximité.

IV ♦ Traitement
1) Attention au remplissage volémique → peut être mal toléré.
2) Inotropes pour soutenir le myocarde : dobutamine, adrénaline.
3) Diurétique : furosémide 1 mg/kg.
4) Trouble du rythme possible.
5) En cas d’augmentation des besoins en O2, une VNI peut être tentée. L’intubation doit se faire
de préférence en centre spécialisé car le risque d’ACR est important.
6) Corticoïdes et immunoglobulines.
7) ECMO si défaillance sévère.

Y penser
La présentation clinique chez le nourrisson peut ressembler à une bronchiolite.
Mémo 14
Tachycardie supraventriculaire (TSV)

I ♦ Définition
La TSV est l’arythmie la plus courante chez l’enfant. Plus communément, la tachycardie est à
QRS fins, l’onde P est visible dans 60 % des cas, et le rythme cardiaque est régulier.

II ♦ Signes
• Fréquence cardiaque > 200 chez le nouveau-né et > 180 chez l’enfant.
• Asthénie.
• Signes d’insuffisance circulatoire : marbrures, hépatomégalie, extrémités froides.
• Vomissements.
• Difficultés alimentaires.
• Peut être associée à de la fièvre, un virus ou une myocardite.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Monitoring (FC, FR, SpO2, PNI).
• ECG.
• Mesure de la température.
• Mesure de la glycémie.
• Réduction par manœuvres vagales :
- Chez le nourrisson :
- poche de glace sur le visage pendant quelques secondes afin de susciter un effet de surprise, à
maintenir 2-3 secondes (10 s au total) après réduction ;
- pose de sonde gastrique ou sonde d’aspiration.
- Chez le grand enfant :
- massage carotidien ;
- les compressions oculaires (comme manœuvre de Valsalva) risquant de causer des séquelles,
celles-ci ne sont plus pratiquées.
• Pose de VVP si besoin.

IV ♦ Traitement
• Si inefficacité des manœuvres vagales :
- STRIADYNE® 1 mg/kg (dose max. de 10 mg pour la première dose, 20 mg max. pour les
doses subséquentes) ;
Ou
- adénosine 0,1 mg/kg max. 6 mg, puis 0,2 mg/kg, max. 12 mg pour les autres injections.
Injecter en flash au pli du coude gauche au plus près du cœur si possible (demi-vie très courte).
Pendant l’injection, un tracé ECG est réalisé, noter dessus le moment de l’injection.
L’injection de ces traitements donne à l’enfant une sensation de malaise intense. Elle provoque
une bradycardie au moment de l’action de la STRIADYNE®. Préparer de l’atropine 20 mcg/kg
et administrer au besoin.
Tenir à disposition le matériel de réanimation.
• Si échec des autres thérapeutiques ou instabilité grave d’emblée : cardioversion synchrone :
1er choc = 1 joule/kg, puis 2 joules/kg.
• Transfert vers un centre hospitalier avec un cardiopédiatre sur la structure si possible.

Y penser
Attention ! La STRIADYNE® et l’adénosine peuvent provoquer un bronchospasme chez les
patients asthmatiques.
Mémo 15
Transposition des gros vaisseaux (TGV)

I ♦ Définition
Cardiopathie congénitale impliquant une inversion d’implantation des gros vaisseaux. Ainsi
l’aorte prend naissance au niveau du ventricule droit, et l’artère pulmonaire au niveau du
ventricule gauche. La TGV est de plus en plus souvent diagnostiquée en période anténatale, mais
est aussi parfois diagnostiquée en postnatal. La présentation clinique peut être extrêmement
sévère dès la naissance si le septum est intact.

II ♦ Signes
• Cyanose réfractaire à l’oxygène.
• Peu ou pas de détresse respiratoire.
• Pouls fémoraux présents (en opposition à la coarctation de l’aorte).
• Souffle cardiaque peu ou pas présent.
• Différentiel de saturation pré (main droite) et post-ductale (membres inférieurs).
• Collapsus circulatoire rapide dans les cas où le foramen ovale est peu perméable.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Monitoring (FC, PNI, SpO2, FR). La saturation doit être mesurée au niveau de la main droite et
des membres inférieurs. La PNI doit être mesurée aux 4 membres.
• Mesure de la glycémie.
• Mesure la température.
• Pose de VVP. Si accès vasculaire difficile, envisager la pose d’un KTVO chez le nouveau-né.
• Mesure des lactates si disponibles.
• Transfert en urgence sur un centre hospitalier bénéficiant d’un service de réanimation néonatale
ou pédiatrique, et idéalement d’un service de chirurgie cardiaque pédiatrique. Les nouveau-nés
avec TGV peuvent nécessiter une atrioseptostomie d’urgence (procédure de Rashkind). Le
transport vers un centre spécialisé doit être rapide.

IV ♦ Traitement
• Après discussion avec le centre receveur, débuter une perfusion de prostaglandines E1.
- Idéalement, les prostaglandines E1 devraient être administrées dans une voie dédiée.
- Prostaglandines E1 à débuter à 0,01-0,05 mcg/kg/min. À ajuster selon la réponse clinique. Si
possible, consulter le centre receveur pour discuter du début d’un traitement par prostaglandines
si l’état de l’enfant le permet.
- L’administration de prostaglandines PGE1 peut entraîner des apnées, une hypoglycémie, une
hypotension, une irritabilité, un flushing, de l’inconfort ou de la fièvre.
- Si possible et sécuritaire, l’enfant devrait être transféré en ventilation spontanée. L’intubation
est recommandée uniquement pour les patients ayant une présentation sévère (acidose
métabolique sévère, collapsus) ou des apnées répétées suite au début de la perfusion de
prostaglandines.
- Si un inotrope est requis, l’adrénaline peut être débutée à faible dose (0,1 mcg/kg/min).
• Puisqu’en préhospitalier, le diagnostic final ne peut être confirmé et que l’hypothèse du sepsis
ne peut être exclue, une antibiothérapie IV devrait être débutée (voir Mémo 11 Infection
materno-fœtale).

Y penser
La présentation clinique d’une TGV non-diagnostiquée en anténatal peut mimer une HTAP
néonatale. Y penser lorsqu’un nouveau-né demeure cyanosé malgré une prise en charge
optimisée.
Sous-partie 4
Pathologies neurologiques
>>> Mémo 16 - Crise convulsive
>>> Mémo 17 - Encéphalite
>>> Mémo 18 - État de mal convulsif
>>> Mémo 19 - Hypertension intracrânienne (HTIC)
>>> Mémo 20 - Méningite
Mémo 16
Crise convulsive

I ♦ Définition
Décharge électrique paroxystique du cortex cérébral. Les causes peuvent être multiples. Bien que
fréquentes, les crises convulsives fébriles simples sont un diagnostic d’élimination.

II ♦ Signes
• Contractures musculaires toniques et/ou cloniques généralisées ou d’une portion isolée du
corps.
• Les convulsions peuvent se présenter de façon plus subtile par des anomalies pupillaires,
mâchonnements, clignements des yeux, perte de tonus, etc.
• Perte de connaissance.
• Perte d’urines.
• Morsures de langue.
• Tachycardie, hypertension.
• Respiration bruyante et saccadée.
• Fièvre.

♦ Signes de gravité
• Durée et fréquence des crises.
• Durée de la phase post-critique.
• État de mal convulsif si crise prolongée et/ou répétée pendant plus de 20 minutes (voir
Mémo 18 État de mal convulsif).
• Cyanose, pauses ou apnées.
III ♦ Prise en charge en préhospitalier
• Mettre en position latérale de sécurité.
• Libération des voies aériennes.
• O2 au MHC si cyanose persistante ou pour maintenir une SpO2 > 94 %.
• Monitoring (FC, FR, SpO2, PNI).
• Mesure de la glycémie.
• Mesure de la température.
• Pose de VVP si nécessaire.
• Interrogatoire :
- description de la crise ;
- durée de la crise+++ ;
- si crises répétées, état neurologique et d’éveil entre les crises ;
- signes associés : traumatisme, HTA connue, intoxication, maladie métabolique, etc. ;
- symptômes infectieux concomitants : vomissements, diarrhée, symptômes respiratoires, état
général pré-crise, rash cutané, etc. ;
- ATCD personnels (développement psychomoteur) et familiaux.
• Examen clinique neurologique complet.

IV ♦ Traitement
→ Si fièvre, administrer un antipyrétique en fonction de la dernière dose reçue (voir Mémo 29
Fièvre).
→ Si phase post-critique = examen clinique et surveillance.
→ Si la convulsion est d’une durée de plus de 5 min, administrer diazépam intra-rectal (IR) ou
midazolam intra-jugal (IJ). Si la convulsion persiste plus de 5 min, après la dose de
benzodiazépine IR ou IJ, une dose de benzodiazépine IV, tel le clonazépam IV, doit être
administrée. Si la crise ne cède pas → voir Mémo 18 État de mal convulsif.
Médicament Posologie Répétition Maximum Précautions
Midazolam 0,3 mg/kg en intra-jugal, 10 mg/dose Si volume de plus d’1
ou pour le BUCCOLAM® : ml, séparer la dose
– 2,5 mg < 1an entre les deux joues
– 5 mg entre 1 et 5 ans
– 7,5 mg entre 5 et 10 ans
– 10 mg >10 ans
Diazépam 0,5 mg/kg IR L’injection pourra être 10 mg/dose Ne pas diluer
répétée 10 à 20 minutes
après
Clonazépam 0,05 – 0,1 mg/kg IV 0,1 mg/kg/6 h 1 mg/dose Administrer sur 2 min

Y penser
La glycémie doit être rapidement mesurée pour tous les enfants qui convulsent ou en état post-
critique. En cas d’hypoglycémie : G10 % 2 ml/kg si < 5 kg ou G30 % 1 ml/kg IVD si > 5 kg
(peut être donné sur une voie périphérique) ou glucagon IM 1 mg.
Puis débuter une perfusion continue de polyionique G10 %.
Vérifier la glycémie 15 minutes après l’injection.
Mémo 17
Encéphalite

I ♦ Définition
Pathologie aiguë fébrile dont les symptômes évoquent une atteinte du système nerveux central.

II ♦ Signes
• Fièvre.
• Altération de la conscience.
• Trouble du comportement.
• Crises partielles ou généralisées.
• Déficit moteur localisé.
• Signes d’hypertension intracrânienne :
- yeux en couché de soleil ;
- céphalées ;
- fontanelle bombée ;
- vomissements ;
- triade de Cushing (bradycardie, HTA, irrégularité du rythme respiratoire).

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Interrogatoire :
- description de la crise ou des crises s’il y a lieu ;
- si crises répétées, état neurologique et d’éveil entre les crises ;
- symptômes infectieux concomitants : vomissements, diarrhée, symptômes respiratoires, état
général pré-crise, rash cutané, etc. ;
- ATCD personnels (développement psychomoteur) et familiaux ;
- examen clinique neurologique complet.
• Libération des voies aériennes (PLS si trouble de la conscience).
• O2 au MHC si cyanose persistante ou pour maintenir une SpO2 > 94 %.
• Monitoring (FC, FR, SpO2, PNI).
• Mesure de la glycémie.
• Mesure de la température.
• Pose de VVP.

IV ♦ Traitement
Aciclovir : 20 mg/kg/8 h ou 500 mg/m2/8 h en IV pendant 21 jours.
• L’état neurologique peut nécessiter une intubation si le patient ne protège plus ses voies
respiratoires.
• Transfert en urgence sur un centre hospitalier bénéficiant d’un service de réanimation
pédiatrique.

Y penser
Tout tableau d’encéphalite aiguë avec trouble de la conscience fébrile est une encéphalite
herpétique jusqu’à preuve du contraire.
Mémo 18
État de mal convulsif

I ♦ Définition
Succession de crises convulsives sans reprise de conscience entre celles-ci ou lorsqu’une
activité convulsive continue se prolonge au-delà de 20 minutes.

II ♦ Signes
• Contractures musculaires toniques et/ou cloniques généralisées ou d’une partie isolée du corps.
• Les convulsions peuvent se présenter de façon plus subtile par des anomalies pupillaires,
mâchonnements, clignements des yeux, perte du tonus, etc.
• Perte de connaissance.
• Tachycardie, hypertension.
• Respiration bruyante et saccadée.
• Persistance de ces signes sans reprise de conscience post-critique > 20 min.

III ♦ Prise en charge préhospitalière


• Assurer la libération des voies aériennes (canule de Guédel, PLS).
• Monitoring (FC, FR, SpO2, PNI).
• Oxygénothérapie au MHC.
• Mesure de la glycémie.
• Mesure de la température.
• Pose de VVP.

Y penser
• Les patients atteints d’épilepsie complexe ont souvent un plan de traitement en cas de crise,
élaboré par leur médecin traitant. En faire la demande aux parents.
• Toujours éliminer la présence d’une hypoglycémie (voir Mémo 16 Crise convulsive).

IV ♦ Traitement
Mémo 19
Hypertension intracrânienne (HTIC)

I ♦ Définition
Élévation anormale de la pression intracrânienne. Chez l’enfant, peut être notamment causée par :
traumatisme crânien, tumeur cérébrale, méningite, hydrocéphalie, hématome intracrânien,
thrombose.

II ♦ Signes
• Yeux en couché de soleil.
• Céphalées.
• Fontanelle bombée.
• Vomissements (particulièrement matinaux) et/ou difficulté à l’alimentation.
• Triade de Cushing (bradycardie, HTA, irrégularité du rythme respiratoire).
• Troubles du comportement.
• Asymétrie pupillaire.
• Strabisme.
• Hypotonie.
• Crise convulsive.
• Chez le nourrisson, possibilité d’une augmentation du périmètre crânien (se référer au carnet de
santé).

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Monitoring (FC, FR, SpO2, PNI).
• Mesure de la glycémie.
• Mesure de la température.
• O2 si nécessaire.
• Pose de VVP.
• Viser une normoglycémie, normocapnie (35-40 mmHg), normothermie, éviter hypotension
(viser PAM > 55 si 2 ans et moins, et > 65 si 2-10 ans) et désaturation.
• Positionner l’enfant tête droite pour favoriser le drainage veineux, surélevée à 30o.

IV ♦ Traitement
• Intubation en séquence rapide en fonction de l’état clinique (kétamine 3-4 mg/kg si < 2 ans, ou
étomidate 0,2-0,4 mg/kg si 2 ans et plus, en association avec la succinylcholine 2 mg/kg si
< 18 mois, ou 1 mg/kg si > 18 mois). Surveillance post-intubation du CO2 expiré.
• Sérum salé hypertonique 7,5 % : 3-6 ml/kg en 15-20 min.
• Mannitol 20 % : 0,5 g/kg en 10-15 min.
• Assurer une sédation-analgésie adéquate.
• Corticothérapie en cas de tumeur cérébrale, à discuter avec le service receveur.

Y penser
Le syndrome du bébé secoué (secousses violentes infligées à l’enfant), forme la plus létale de
maltraitance, peut provoquer des lésions intracrâniennes avec signes d’HTIC : le signalement
est fait dans un deuxième temps par le service hospitalier devant les résultats d’examens.
Mémo 20
Méningite

I ♦ Définition
Infection des méninges d’origine virale ou bactérienne.

II ♦ Signes
• Céphalées.
• Vomissements et/ou refus alimentaire.
• Phono et photophobie.
• Fièvre (élevée et d’apparition brutale).
• Raideur de la nuque.
• Signe de Kernig (membre inférieur en flexion au niveau du genou et de la hanche, douleur ou
résistance lors de l’extension du membre inférieur au niveau du genou).
• Signes de Brudzinski (flexion réflexe des cuisses lors du fléchissement de la nuque).
• Troubles du comportement.
• Hyperesthésie cutanée.
• Chez le nourrisson < 18 mois :
- hypotonie globale ;
- fontanelle tendue (assis, sans pleurs).

♦ Signes de gravité
• Troubles de la conscience.
• Signes neurologiques de focalisation.
• Convulsions.
• Purpura.
• Troubles hémodynamiques.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Port d’un masque par le personnel et l’entourage proche.
• Monitoring (FC, PNI, SpO2, FR).
• Mesure de la glycémie.
• Mesure la température.
• Interrogatoire :
- début et importance des signes ;
- notion de contage ;
- état des vaccinations.
• Pose de VVP.
• Mise sous O2 si nécessaire.
• Transfert en urgence sur un centre hospitalier bénéficiant d’un service de réanimation
pédiatrique.

IV ♦ Traitement
• Si troubles hémodynamiques → remplissage vasculaire 20 ml/kg de sérum physiologique sur
20 min à renouveler si besoin.
• Antibiothérapie urgente :
- ceftriaxone 100 mg/kg/dose, ou cefotaxime 200 à 300 mg/kg en 4 fois (dépend de la bactérie) ;
- amoxicilline : 200 à 300 mg/kg/24 h en cas de suspicion de Listeria ;
- associée à gentamicine 5 mg/kg si moins de 3 mois (E. Coli)
• Traitement antipyrétique et antalgique : paracétamol (15 mg/kg toutes les 6 h).
• Prise en charge des convulsions selon les traitements usuels (voir Mémo 16 Crise convulsive
et Mémo 18 État de mal convulsif).
• Si suspicion de méningite bactérienne, considérer dexaméthasone 0,15 mg/kg.
• L’état neurologique peut nécessiter une intubation si le patient ne protège plus ses voies
respiratoires.

Y penser
Prendre connaissance du carnet vaccinal de l’enfant, cependant il existe de rares cas de
méningites à pneumocoque malgré la vaccination.
À considérer si suspicion de pneumocoque résistant (rare en France)
→ vancomycine 15 mg/kg/dose (60 mg/kg/24 h) ou en perfusion continue.
Sous-partie 5
Traumatologie
>>> Mémo 21 - Polytraumatisé
Mémo 21
Polytraumatisé

I ♦ Définition
Les traumatismes sont la première cause de décès des enfants de plus de 1 an en France. Plus de
80 % des enfants polytraumatisés ont un traumatisme crânien associé.
Les chutes et les accidents de la voie publique sont les causes de traumatismes les plus fréquents
chez les enfants. Le traumatisme pénétrant est rare en pédiatrie.
La cinétique de l’accident permet d’anticiper la gravité et le type de lésions.

II ♦ Signes
♦ Signes respiratoires
• Signes de lutte.
• Cyanose.
• Auscultation asymétrique.
• Polypnée/bradypnée ou apnée.
• Emphysème sous-cutané.
• Désaturation.

♦ Signes circulatoires
• Tachycardie.
• Hypotension (peut être tardive, associée à un mauvais pronostic).
• Temps de recoloration cutanée > 3 secondes.
• Extrémités froides, marbrures.
• Altération de l’état de conscience.
• Hémorragie massive extériorisée.
• Abdomen douloureux.

♦ Signes neurologiques
• Altération de l’état de conscience :
- AVPU
A = Alerte
V = Réponse à la voix (Voice)
P = Réponse à la douleur (Pain)
U = Aucune réponse (Unresponsive)
- Glasgow pédiatrique : voir Mémo 1.
• Signes d’HTIC :
- asymétrie pupillaire ;
- triade de cushing (bradycardie, HTA, irrégularité du rythme respiratoire).
• Céphalées, vomissements persistants.
• Convulsions.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


♦ Objectifs de la prise en charge
- Reconnaître et traiter les détresses vitales.
- Prévenir la triade létale (acidose, coagulopathie, hypothermie).
- Prévenir les ACSOS (Agressions Cérébrales Secondaires d’Origine Systémique : hypotension,
hypoxie, hypo ou hypercapnie, anémie).
• Monitoring (FC, FR, SpO2, PNI).
• Immobilisation de la colonne vertébrale (pose de collier cervical, précaution de relevage).

♦ Prise en charge respiratoire


• Ouverture des voies aériennes.
• O2 au MHC.
• Aspirations des sécrétions au besoin.
• Décompression thoracique : exsufflation à l’aiguille (cathéter 18 G) ou pose de drain
thoracique si suspicion pneumothorax/hémothorax.
• Considérer l’intubation orotrachéale (pas d’intubation nasotrachéale) si détresse respiratoire
sévère malgré la prise en charge initiale, glasgow ≤ 8.
Induction en séquence rapide :
• < 2 ans :
- kétamine 3-4 mg/kg ;
- suxaméthonium : 2 mg/kg.
• > 2 ans :
- étomidate 0,2-0,4 mg/kg ;
- suxaméthonium : 1 mg/kg.
Relais sédation post-intubation :
- midazolam 100 mcg/kg/h ;
- sufentanil 0,3 mcg/kg/h.
Post-intubation :
- pose de sonde oro-gastrique post-intubation ;
- viser un CO2 expiré entre 35-40 mmHg.

♦ Prise en charge circulatoire


L’hémorragie est la cause première de choc chez le polytraumatisé.
• Pose de VVP (si possible 2 cathéters de gros calibre) si échec pose intra-osseuse.
= soluté sans glucose (sérum physiologique) sauf si hypoglycémie.
• Contrôle des hémorragies :
- extériorisées : pose de garrots, pansements hémostatiques, pansements compressifs ;
- immobilisation fracture du bassin, traction fracture du fémur.
• Faire un HémoCue®.
• Remplissage volémique : 20 ml/kg de sérum physiologique. Après 30-40ml/kg considérer
inotrope (noradrénaline : débuter à 0,1 mcg/kg/min) et culot globulaire si disponible.
• Objectifs de tension artérielle :
≤ 2 ans 2 à 10 ans
NEUROTRAUMA PAM ≥ 55 mm Hg PAM ≥ 65 mm Hg
ABSENCE DE NEUROTRAUMA PAM ≥ 45 mm Hg PAM ≥ 55 mm Hg

Proposé par G. Orliaguet-Necker adapté de Haque PCCM 2007


• Si instabilité hémodynamique ou saignement massif, administration d’acide tranexamique : 10-
15 mg/kg sur 10 min (max. : 1 g).

♦ Prise en charge neurologique


• Viser une normoglycémie, normocapnie, normothermie, éviter hypotension et désaturation.
• Éviter la compression des veines jugulaires avec le collier cervical (diminution du drainage
veineux cérébral).
• En cas de poussée d’HTIC :
- sérum salé hypertonique 7,5 % : 3 ml/kg ;
- mannitol 20 % : 0,5 g/kg ;
- analgésie adéquate.

♦ Autres
• Mesure de la température et prévention de l’hypothermie.
• Mesure de la glycémie.
• Effectuer un examen clinique complet à la recherche de lésions associées.
• Si échographie disponible : Fast Echo et recherche de pneumothorax.
• Immobilisation des membres si suspicion de fractures.
• Antibiothérapie si fracture ouverte : acide clavulanique + amoxicilline 50 mg/kg.
• Analgésie chez le patient non-intubé :
- paracétamol : 15 mg/kg en IV ;
- morphine : dose de charge : 50 à 100 mcg/kg puis 25 mcg/kg en titration.

♦ Orientation
Le polytraumatisé nécessite un transport vers un centre de trauma pédiatrique (si possible) après
une évaluation et une prise en charge initiale rapide.

Y penser
La maltraitance est une cause de polytraumatisme chez l’enfant.
Sous-partie 6
Autres
>>> Mémo 22 - Accouchement à domicile
>>> Mémo 23 - Acidocétose diabétique
>>> Mémo 24 - Anaphylaxie
>>> Mémo 25 - Brûlure
>>> Mémo 26 - Choc septique/Purpura fulminans
>>> Mémo 27 - Diarrhée et déshydratation
>>> Mémo 28 - Électrisé
>>> Mémo 29 - Fièvre
>>> Mémo 30 - Intoxications
>>> Mémo 31 - Malaise du nourrisson
>>> Mémo 32 - Mort inattendue du nourrisson (MIN)
>>> Mémo 33 - Noyade
>>> Mémo 34 - Réanimation du nouveau-né
Mémo 22
Accouchement à domicile

I ♦ Définition
Accueil d’un nouveau-né né en extra-hospitalier.
Évaluation rapide de la situation : terme de la grossesse, gémellaire ou non, suivi de la
grossesse, diagnostic anténatal de pathologie congénitale, retard de croissance in-utéro, diabète
gestationnel, risque infectieux. Cette évaluation rapide permettra de demander rapidement des
renforts : SMUR pédiatrique si détresse du nouveau-né, prématurité.

II ♦ Signes d’une bonne adaptation à la vie extra-utérine


• Cris/pleurs.
• Ventilation efficace et autonome.
• Teint rose.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Si possible, préparer en amont le matériel pour l’accueil du nouveau-né :
- serviette ou lange pour allonger le nouveau-né ;
- clamps de Barr + pinces Kocher + paires de ciseaux stériles ou bistouri ;
- gants stériles ;
- compresses + antiseptique ;
- aspirateur de mucosités + sondes ;
- matériel pour sécher le nouveau-né (bonnet, serviettes, sac en polyéthylène) ;
- scope ;
- préparer à proximité le matériel de réanimation, O2, BAVU, matériel d’intubation.
• Noter l’heure de la naissance, ce qui permettra, dans un deuxième temps, de coter l’Apgar :
voir Mémo 1.
• Prévention de l’hypothermie : envelopper le nouveau-né dans un lange, l’essuyer, le sécher, le
coiffer d’un bonnet. Mettre l’enfant en peau à peau avec sa mère pour prévenir les pertes
énergétiques (si cela n’est pas possible, en raison de la condition de la mère ou de l’enfant,
mettre le nouveau-né dans un sac en polyéthylène).
• Surveillance de la température à la naissance et tout au long de la prise en charge (température
cible entre 36,5o et 37,5o).
• Sinon transport en cellule normale chauffée++ et en limitant l’exposition au froid.
• Clamper le cordon ombilical à 10 cm de l’ombilic du nouveau-né, placer un autre clamp 5 cm
plus loin, la section du cordon se fera entre les deux clamps à l’aide d’un ciseau stérile ou d’un
bistouri.
• L’aspiration oropharyngée n’est pas systématique si l’enfant s’adapte normalement. Si
nécessaire, aspiration brève, buccale et nasale (sonde n° 8/10, < 150 cm H20).
• Faire une glycémie à la naissance si souffrance néonatale, réanimation et risques particuliers
(diabète maternel, hypothermie, retard de croissance in utéro, prématurité) : > 2,2 mmol/l (soit
0,6 g/l), seuil variable selon le terme, mesure faite au talon, à partir de 15 minutes de vie.
Si pas de souffrance néonatale, faire une glycémie à 30 minutes de vie.
• Monitoring (FC – PNI – SpO2), si mauvaise adaptation ou prématurité : voir Mémo 1.
• Transport en incubateur si nouveau-né hypotherme, labile ou ≤ 2500 gr.

IV ♦ Traitement
→ Si mauvaise adaptation à la vie extra-utérine, entreprendre les manœuvres de réanimation
(voir Mémo 34 Réanimation du nouveau-né).
→ Si hypoglycémie :
- mise au sein si désir d’allaitement et en l’absence de détresse ;
- resucrage per os : 3 ml de G10 % à la seringue en buccal.
→ Si échec de la voie entérale ou si glycémie ≤ 0,6 mmol/l : VVP + G10 % 2 ml/kg, puis
débuter une perfusion continue de polyionique G10 % 3 ml/kg/h.
Vitamine K1 per os pour les nouveau-nés à terme : 2 mg/0,2 ml ou IV 1 mg.
→ Si contexte infectieux, débuter l’antibiothérapie (voir Mémo 11 Infection materno-fœtale).

♦ Orientation
Si bonne adaptation à la vie extra-utérine, transfert du nouveau-né avec sa mère à la maternité.

Y penser
Établir un certificat de naissance daté et signé avec le lieu exact de la naissance.
Mémo 23
Acidocétose diabétique

I ♦ Définition
L’acidocétose diabétique résulte d’une carence totale ou relative en insuline.
Révélatrice du diabète dans 25 à 30 % des cas chez l’enfant ou compliquant un diabète connu
(mauvais contrôle de la maladie, pompe à insuline et non respect des consignes de surveillance,
adolescence).
Chez l’enfant, le diabète est essentiellement de type I.
• Hyperglycémie > 11 mmol/l (2 g/l) et glycosurie ≥ 30 g/l ; pH < 7,30 et/ou bicarbonates
< 15 mmol/l ; cétonémie ≥ 0,6 mmol/l ou cétonurie +++.
3 stades se succèdent :
- la cétose (présence de corps cétoniques dans le sang et les urines) ;
- l’acidocétose : cétose entraînant une baisse du pH au-dessous de 7,30 ou un bicarbonate
< 15 mmol/l.
- le coma acidocétosique : acidocétose avec troubles de la conscience.

II ♦ Signes
• Polyurie, polydipsie de quelques semaines à quelques mois.
• Énurésie.
• Déshydratation et perte de poids.
• Nausées, vomissements.
• Douleurs abdominales.
• Polypnée.
• Acidose (odeur acétonique de l’haleine).

♦ Signes de gravité
• < 5 ans.
• Déshydratation sévère.
• Troubles de la conscience (score de Glasgow < 12).
• Collapsus.
• Détresse respiratoire.
• Hyperglycémie > 33,3 mmol/l (6 g/l), pH < 7,10.
• Hypocapnie (PCO2 ≤ 15 mmHg).
• Hypokaliémie.
♦ Principales complications
• Œdème cérébral (plus fréquent chez l’enfant de moins de 2 ans).
• Hypokaliémie et troubles du rythme.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Monitoring (FR, FC, PNI, SpO2).
• Mesurer le temps de recoloration cutanée.
• Oxygénothérapie si besoin, viser SpO2 > 94 %.
• Recueil des urines (pour quantifier la diurèse et iono urinaire).
• Mesure de la glycémie et surveillance toutes les 30 minutes pendant 2 heures, puis toutes les
heures pour adaptation du traitement.
• Mesure de la cétonémie (toutes les heures) et/ou de la cétonurie.
• Mesure de la température.
• Surveillance de l’état neurologique (glasgow pédiatrique).
• Faire un ECG, recherche de signes d’hypokaliémie.
• Pose de 2 VVP si possible (1 pour l’insuline, 1 pour la réhydratation).
• Prélèvements sanguins pour glycémie, cétonémie, iono sanguin, créatinine, osmolarité, calcium,
phosphore, insulinémie.
• Laisser le patient à jeun pendant la durée du traitement IV.
• Noter l’heure du début de l’insulinothérapie.

IV ♦ Traitement
• En cas de collapsus : 1 remplissage de NaCl 0,9 % 20 ml/kg sur 20 à 30 min (attention au
risque d’œdème cérébral surtout chez le nourrisson).
• Prendre avis auprès du centre d’endocrinologie pédiatrique référent.
• Insuline
- insuline rapide (100 UI/ml) obtenir une dilution de 1 ml = 1 UI (bien purger la tubulure)
- insuline IVSE
Objectif : diminution de la glycémie de 2 à 5 mmol/h
S’assurer que la kaliéme corrigée est ≥ 2 mmol/l sinon différer l’insuline :
→ 0,1 UI/kg/h si pH < 7,20 et âge > 5 ans et pas d’insuline reçue dans les 8 h précédentes
→ 0,05 UI/kg/h dans tous les autres cas
Ajuster le débit d’insuline à chaque glycémie capillaire (toutes les 30 minutes de H0 à H2).

< 8,8 mmol/l Diminuer débit d’insuline de 20 %


< 3,3 mmol/l 1 ml/kg de G 30 % en IVD + diminuer débit d’insuline de 20 %
Baisse > 5,5 mmol/l en 1 h Diminuer débit d’insuline de 20 %

Attention ! Ne pas faire de bolus d’insuline ! Ne jamais arrêter l’insuline même si


normalisation de la glycémie, apport de glucosé.

• Simultanément de H0 à H2 d’emblée ou après restauration de la volémie :


- NaCl 0,9 % + KCL à 7,46 % : 20 ml/l, soit 20 mmol/l de K+ ajouté
→ au débit de 8 ml/kg/h si Na corrigé < 138 mmol/l ou âge < 5 ans
→ au débit 10 ml/kg/h dans les autres cas, ne pas dépasser 500 ml/h
• Apport de K
Si présence d’ondes T aplaties ou K+ corrigé < 2 mmol/l et diurèse + : ajouter 20 mmol/l de K à
la solution précédente et différer l’insuline
• À H2, changement de perfusion sur la base 3 l/m2/j selon les ionos et le protocole du service
d’endocrinologie pédiatrique référent
• Si signes d’HTIC :
- Mannitol 20 % : 0,5 g/kg en 10-15 min
- Positionner l’enfant tête droite pour favoriser le drainage veineux, surélevée à 30°.
• Transférer en réanimation pédiatrique :
- les enfants < 2 ans (voire < 5 ans)
- si collapsus persistant après 20 ml/kg de NaCl 0,9 %
- si acidocétose sévère : pH < 7,10, bicarbonates < 5 mmol/l
- score de Glasgow < 12 ou signes précurseurs d’œdème cérébral
- besoin O2 ≥ 3 l/min, œdème pulmonaire
Pour les autres, il est souhaitable de transférer dans un service d’urgence d’un hôpital bénéficiant
d’une spécialité d’endocrino pédiatrique.

Y penser
• Ne pas mettre de bicarbonates : risque d’œdème cérébral.
• Savoir reconnaître les signes d’œdème cérébral, complication rare mais au pronostic sombre
(20 à 25 % de décès).
• Calcul de la surface corporelle en m2 : (4 × poids (kg) + 7)/(poids (kg) + 90)
Calcul natrémie corrigée : Na mesurée + (glycémie (mmol/l) – 5)/3
Calcul kaliémie corrigée : K mesurée – 6 × (7,40 – pH)
• À savoir : glycémie à 1 g/l = 5,5 mmol/l.
Mémo 24
Anaphylaxie

I ♦ Définition
L’anaphylaxie est une réaction allergique généralisée sévère et d’apparition rapide qui peut
causer la mort. Elle survient généralement dans les minutes ou parfois les heures suivant
l’exposition à un allergène. Les allergènes alimentaires sont les éléments provocateurs les plus
fréquents chez les enfants.

II ♦ Signes
♦ L’anaphylaxie peut toucher plusieurs systèmes
• Cutané : urticaire, angio-œdème, prurit, atteinte oculaire (larmoiement, œdème, rougeur).
• Respiratoire : congestion nasale, éternuement, bronchospasme, obstruction des voies aériennes
supérieures secondaire à l’œdème (stridor, voix étouffée, augmentation du travail respiratoire,
dysphagie).
• Cardiovasculaire : état de choc (tachycardie, hypotension artérielle, pouls filant), collapsus
possible.
• Digestif : vomissements, diarrhée, douleurs abdominales.
• Neurologique : étourdissements, altération de l’état de conscience.

♦ Signes de gravité
• A : œdème, stridor, voix enrouée.
• B : tachypnée, sibilance, fatigue, cyanose, SpO2 < 92 %, confusion.
• C : pâleur, extrémités vasodilatées, TA basse, faiblesse, coma.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Cesser immédiatement l’exposition à l’allergène si celui-ci est encore présent.
• Monitoring (FC, PNI, SpO2, FR).
• Administration d’O2 au besoin.
• Pour les cas sévères, pose d’une VVP ou d’une voie IO. Ne pas retarder le traitement par
adrénaline IM.
• Toute réaction anaphylactique, même si résolution rapide des symptômes après l’injection
d’adrénaline IM (par les témoins ou par les services d’urgence), doit être surveillée en milieu
hospitalier en raison des risques de réaction biphasique. Sauf les cas très sévères et réfractaires
aux traitements, cette surveillance peut s’effectuer en SAU.
IV ♦ Traitement
• Peu importent les manifestations de l’anaphylaxie, l’adrénaline est le traitement de choix. Elle
doit être administrée rapidement. La voie intramusculaire est la voie de choix initialement, car
elle permet une absorption plus rapide et des taux plasmatiques supérieurs à l’injection sous-
cutanée. Le site favorisé est la face antéro-latérale de la cuisse :
- par auto-injecteur (ANAPEN®, EPIPEN®) : < 25 kg : 0,15 mg et > 25 kg : 0,3 mg ;
- adrénaline IM (1 mg = 1 ml) : 10 mcg/kg/dose (dose max. : 500 mcg) ;
- la dose IM peut être répétée toutes les 5 à 10 min au besoin ;
- la dose IV ou IO d’adrénaline doit être réservée au choc anaphylactique réfractaire aux doses
IM d’adrénaline. Elle doit être administrée avec précaution par un praticien expérimenté. La
dose est de 1 mcg/kg/dose chez l’enfant (dose max. : 50 mcg IV).
• En cas d’obstruction des voies aériennes supérieures :
- nébulisation d’adrénaline (adrénaline SANS sulfite) : 5 mg d’une solution 1 mg/ml toutes les 20
min au besoin ;
- la nébulisation d’adrénaline ne remplace pas le traitement par adrénaline IM, mais peut
s’ajouter à celui-ci.
• En cas de bronchospasme : le traitement est d’abord l’injection d’adrénaline IM. On peut y
ajouter le traitement standard de l’asthme (β2-agoniste, bromure d’ipratropium : voir Mémo 3
Asthme).
• En cas d’atteinte cardiovasculaire :
- relever les jambes (si possible) ;
- le traitement est d’abord l’administration d’adrénaline IM ;
- remplissage vasculaire au NaCl 0,9 % 20 ml/kg sur 10-20 min. À répéter au besoin.
• En cas de choc réfractaire, on peut envisager de débuter une perfusion en continu d’adrénaline.
La dose de départ est de 0,1 mcg/kg/min, elle doit être titrée en fonction de la réponse clinique.
• Autres traitements de la réaction allergique :
- corticostéroïde PO ou IV/IO en fonction de l’état clinique ;
- antihistaminique PO.

Y penser
L’adrénaline IM est le traitement de base de l’anaphylaxie. Son administration rapide améliore
le pronostic et diminue le risque de réaction biphasique.
Mémo 25
Brûlure

I ♦ Définition
La brûlure est une destruction tissulaire brutale d’origine thermique, chimique ou électrique. En
pédiatrie, la brûlure la plus fréquente est due à des liquides chauds.

II ♦ Signes
♦ Brûlure superficielle
• Douleur.
• Érythème sans phlyctène.

♦ Brûlure du second degré


• 2e degré superficiel : érythème avec phlyctènes, fond rose, rouge.
• 2e degré profond : érythème avec phlyctènes, fond brun, zone blanchâtre, douleur vive.

♦ Brûlure du troisième degré


• La peau est cartonnée, blanche ou brunâtre.
• L’endroit de la brûlure est insensible.

♦ Signes de gravité de brûlures au 2e et 3e degré (ne pas comptabiliser le 1er degré)


• > 10 % de la surface corporelle totale (SCT)
≥ 5 % SCT chez le nourrisson de < 1 an.
Ou :
• Âge < 3 ans.
• Localisation : visage, organes génitaux externes, plante des pieds, paumes de mains.
• Toute brûlure profonde.
• Brûlure électrique ou chimique, liée à une explosion ou à un incendie.
• Brûlure circonférentielle.
• Suspicion de maltraitance.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Si intervention < 20 minutes après la brûlure, penser à refroidir la peau.
• Calculer la surface des brûlures (chez l’enfant, « la règle des 9 » ne s’applique pas) : voir
Mémo 1.
♦ Surveillance
• Prévenir le refroidissement : retirer les vêtements mouillés de l’enfant (+/– couverture de
survie).
• Monitoring (FC, FR, SpO2, PNI).
• Mesure de la température → recontrôler si prise en charge prolongée.
• Mesure de la glycémie → recontrôler si prise en charge prolongée.
• Évaluation de la douleur (Evendol de 0 à 7 ans puis auto-évaluation pour les plus âgés).
• Pose de VVP → si brûlure > 10 % ou douleur importante.
• Pansements stériles des zones brûlées après rinçage à l’eau stérile et application de pansements
d’hydrogel si disponibles. Penser à prendre des photos (anonymat et autorisation familiale) avant
de faire les pansements afin d’éviter de retirer les pansements dès l’arrivée aux urgences.
• Oxygène au MHC → si la brûlure est associée à l’inhalation de fumées d’incendie (mesure du
HbCO si possible).
• Si suspicion de brûlures des voies aériennes (sourcils, poils de nez brûlés, brûlure au visage,
voix rauque, stridor, suie dans la bouche, difficulté respiratoire) → envisager une intubation
précoce (la majorité des brûlures au visage causées par des liquides chauds ne nécessitent pas
une intubation). En cas de présence de suie, demander l’avis à un ORL pédiatrique en vue d’une
fibroscopie avec lavage.
• Si brûlure associée à une explosion → ne pas oublier d’évaluer d’éventuelles blessures
traumatiques (voir Mémo 21 Polytraumatisé).
• Si brûlure du périnée ou des organes génitaux → poser une sonde urinaire précocement.

♦ Analgésie
Privilégier une analgésie chez le patient en maintenant une ventilation spontanée.
• Paracétamol en IV : 15 mg/kg
• Morphine : dose de charge : 50 à 100 mcg/kg puis 25 mcg/kg en titration.
• Protoxyde d’azote (mélange équimolaire oxygène-protoxyde d’azote). Ce mélange est
anxiolytique et procure une analgésie de surface après 3 minutes d’inhalation ; peut être associé à
la distraction.
En l’absence de voie IV :
• kétamine : 5 à 10 mg/kg en IR.
• nalbuphine : 400 mcg/kg en IR.

♦ Remplissage
• Tout enfant brulé > 10 % de SCT devrait être perfusé.
• Pour le grand enfant : B21 (Ringer lactate) sauf si brûlures > 25 % : remplissage au sérum
physiologique.
• Pour le nourrisson :
- si normoglycémie : sérum physiologique ;
- si hypoglycémie : sérum physiologique + G10 % en Y.
1. Calcul de la surface corporelle (SC) :

2. Puis calculer les besoins de base pour l’enfant : 2 000 ml/m2 de SC/24 h.
Et les additionner aux besoins liquidiens pour compenser les brûlures : 5 000 ml/m2 de SC
brûlée/24 h. Calculer le % de surface brûlée aux 2e et 3e degrés (exclure le 1er degré). Dans
l’urgence, pour aider au calcul de la surface brûlée, il existe une application gratuite pour
smartphones : « E-burn ».
3. Diviser le total par 24 pour obtenir un débit en ml/h, passer la moitié dans les premières 8 h.
Pour les trajets courts (< 1 h), on peut envisager de simplifier le calcul en administrant le soluté
de remplissage à un débit de 10 ml/kg/h pour la première heure.

♦ Suspicion d’intoxication aux cyanures


CYANOKIT® 70 mg/kg en IVL en 15 min (dose max. : 5 g).

Attention ! L’administration de CYANOKIT® perturbe les bilans sanguins : penser à faire un


prélèvement avant son administration si possible.

♦ Orientation
• Si brûlures simples → transfert vers un service d’urgence afin de permettre une évaluation
adéquate par un médecin spécialiste. L’évaluation en centre spécialisé optimise la prise en
charge.
• Si brûlures graves → orienter l’enfant vers une réanimation spécialisée pour les grands brûlés.
Ne pas débuter l’antibiothérapie d’emblée.
Mémo 26
Choc septique/Purpura fulminans

I ♦ Définition
Le choc septique associe une étiologie infectieuse et un état de choc. Il s’agit d’un état grave qui
doit être rapidement décelé pour prévenir une mortalité, morbidité.
Le purpura fulminans est une forme extrêmement grave d’infection invasive.

II ♦ Signes
Sepsis sévère marqué par :
- une fièvre souvent > 39o ;
- une altération de l’état général : pâleur, teint gris, conscience altérée, irritabilité, abattement,
léthargie ;
- céphalées, vomissements ;
- purpura : élément nécrotique ou ecchymotique de diamètre ≥ 3 mm. Les taches purpuriques ne
s’effacent pas à la vitropression et s’étendent rapidement en taille et en nombre ;
- état de choc : tachycardie, polypnée, allongement (> 3 s) du TRC, extrémités froides ou
cyanosées, hypotension artérielle ;
- chez l’enfant, l’hypotension artérielle est un signe tardif du choc, il ne faut pas attendre son
apparition pour reconnaître la gravité de la situation. Au contraire, la tachycardie est un signe
précoce et évocateur du choc.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Port de masque et de gants.
• Déshabiller entièrement l’enfant à la recherche de taches purpuriques.
• Entourer les lésions au stylo afin d’évaluer le caractère extensif.
• Monitoring (FC, PNI, FR, SpO2).
• Mesure de la glycémie, des lactates.
• Mesure de la température.
• Oxygénothérapie.
• Pose de 2 VVP si possible.
• En cas d’échec, poser une intra-osseuse.

IV ♦ Traitement
• Antibiothérapie débutée dès que possible, même en l’absence de prélèvements :
- céfotaxime : 50 mg/kg/6h.
Ou
- ceftriaxone : 50 à 100 mg/kg.
• Remplissage : 20 ml/kg de sérum physiologique sur 20 min.
• Après le deuxième remplissage :
- noradrénaline : 0,1 à 10 mcg/kg/min en titrant de 0,2 en 0,2 mcg.
- +/– dobutamine 10 à 20 mcg/kg/min selon les critères cliniques ou échographiques.

Y penser
Déshabiller entièrement l’enfant (retirer aussi la couche) pour l’évaluer cliniquement.
Mémo 27
Diarrhée et déshydratation

I ♦ Définition
Une diarrhée se définit par une augmentation du nombre de la fréquence des selles par jour
(> 3/j) et de teneur en eau (> 80 %).

II ♦ Signes
• Perte de poids < 5 – 10 % >.
• Déshydratation modérée :
- urines réduites et foncées ;
- yeux creux ;
- muqueuses sèches.
• +/– fièvre.
• +/– vomissements associés.
• +/– douleur abdominale associée.

♦ Signes de gravité
• Nourrisson < 6 mois.
• Déshydratation sévère :
- soif intense ;
- hypotension ;
- troubles de la conscience ;
- perte de poids > 10 % ;
- TRC > 3 secondes.
• Dénutrition associée.
• Présence de sang dans les selles.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Peser l’enfant si possible (sinon chercher le dernier poids dans le carnet de santé).
• Interrogatoire :
- interroger les parents sur l’aspect des selles : afécales, présence de sang dans les selles ;
- durée et évolution des diarrhées ;
- notion de voyage récent en pays tropical ou contage (famille, milieu de garde).
• Déshabiller l’enfant, faire un examen clinique complet (état cutané, marbrures, pli cutané,
TRC).
• Monitoring (PNI, FC, FR, SpO2).
• Mesurer la température.
• Mesurer la glycémie.
• Pose de VVP si réhydratation orale impossible. La réhydratation orale peut se faire chez
certains enfants à l’aide d’une sonde gastrique et l’administration régulière ou continue de soluté
de réhydratation orale (SRO).
• Pose d’IO si échec de VVP.
• Évaluation de la douleur.
• Surveillance de la diurèse.

IV ♦ Traitement
• Perte de poids < 5 % : soluté de réhydratation orale (dilution et conservation selon le SRO
utilisé). Apports fréquents et par petites quantités (réfrigérées si possible) de 30 à 40 ml au
biberon ou à la seringue.
• Perte de poids entre 5 et 10 % : réhydratation orale ou IV : B26 (4 g/l NaCl).
• Perte de poids > 10 % : réhydratation IV.
• Si choc hypovolémique : remplissage avec sérum physiologique 20 ml/kg en 20 min. À répéter
au besoin.
• Antipyrétiques si fièvre.
• Les anti-diarrhéiques ne sont pas recommandés chez l’enfant.

Y penser
Penser aux autres causes de déshydratation sévère : rénales, surrénales, diabète…
Mémo 28
Électrisé

I ♦ Définition
L’électrisation se définit par le passage d’un courant électrique à travers l’organisme. Il faut
distinguer l’électrisation provoquée par un courant à basse tension et celle induite par un courant
à haute tension, l’intensité du voltage varie selon la source électrique.

II ♦ Signes
Selon la loi de Joule, plus le contact avec la source de courant est long, plus les lésions
tissulaires seront importantes. La tétanie causée par le courant peut allonger le temps de contact.
La durée de contact augmente le risque de fibrillation ventriculaire.
Intensité du courant (milliampères, mA) Signes cliniques
1-10 Picotement, secousse
10-20 Tétanie
20 Seuil de lâcher
20-50 Arrêt respiratoire
50-100 Fibrillation ventriculaire
1000 ACR immédiat
> 1 000 Destruction centres nerveux

I. Claudet, Électrisation de l’enfant, Urgences, 2009


• Brûlures électriques (chez l’enfant, l’atteinte des mains et l’atteinte bucco-labiale sont les plus
fréquentes).
• Troubles du rythme et de la conduction cardiaque.
• Lésion des organes se trouvant sur le trajet du courant (jusqu’à preuve du contraire, tout enfant
électrisé a des lésions profondes).
• Tétanisation musculaire.
• Signes d’une atteinte du système nerveux : hémorragies, thromboses, œdème cérébral,
hémiparésie, convulsions.
• L’électrisation peut être associée à un traumatisme par projection ou chute.

♦ Signes de gravité
• Arythmie.
• Perte de connaissance.
• Voltage ≥ 750 volts.
• Trajet transthoracique.
• Brûlures du 3e degré au point d’entrée.
• Antécédents de pathologie cardiaque.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Veiller à la sécurité des secours, couper le courant ou s’assurer que les responsables
d’exploitation (service ferroviaire, EDF) ont été appelés s’il s’agit d’un courant de haute
tension.
• Faire attention aux risques de sur-accident (présence d’eau, etc.)
• Entreprendre les manœuvres de réanimation si arrêt cardio-respiratoire (voir Mémo 9 Arrêt
cardio-respiratoire).
• Recherche des points d’entrée et de sortie.
• Monitoring (FC, FR, SpO2, PNI).
• Faire un ECG (surveillance continue de l’ECG en cas de signes de gravité).
• Mesure de la troponine si disponible.
• Pansements stériles des zones brûlées après rinçage à l’eau stérile et application de pansements
d’hydrogel si disponibles. Penser à prendre des photos (anonymat et autorisation familiale) avant
de faire les pansements afin d’éviter de retirer les pansements dès l’arrivée aux urgences.
• Mesure de la température.
• Mesure de la glycémie.
• Évaluation de la douleur (Evendol de 0 à 7 ans puis auto-évaluation pour les plus âgés).
• Surveillance de la diurèse.
• Pose de VVP si douleur intense ou signes de gravité.

IV ♦ Traitement
• Paracétamol : 15 mg/kg en IV.
• Morphine : dose de charge : 50 à 100 mcg/kg puis 25 mcg/kg en titration.
• Protoxyde d’azote (mélange équimolaire oxygène/protoxyde d’azote).
Ce mélange est anxiolytique et procure une analgésie de surface après 3 minutes d’inhalation ;
peut être associé à la distraction.
En l’absence de voie IV :
• kétamine : 5 à 10 mg/kg en IR ;
• nalbuphine : 400 mcg/kg en IR.

♦ Remplissage
Tout enfant brûlé > 10 % de surface cutanée devrait être perfusé (voir Mémo 25 Brûlure).
→ L’antibiothérapie n’est pas systématique.

♦ Orientation
L’enfant victime d’électrisation doit être observé en milieu hospitalier (SAU ou réanimation en
fonction de la gravité).
→ Si brûlures simples : transfert vers un service d’urgence afin de permettre une évaluation
adéquate par un médecin spécialiste. L’évaluation en centre spécialisé optimise la prise en
charge.
→ Si brûlures graves : orienter l’enfant vers une réanimation spécialisée pour les grands brûlés.

Y penser
• Ne pas rentrer dans une zone non sécurisée.
• Mettre un collier cervical si suspicion de rachis.
• Faire un ECG rapidement.
• Surveillance +++.
Mémo 29
Fièvre

I ♦ Définition
La fièvre est définie par une élévation de la température centrale au-dessus de 38 oC. En
l’absence d’activité physique intense, chez un enfant normalement couvert, dans une température
ambiante tempérée ; ce n’est qu’à partir de 38,5 oC qu’il est éventuellement utile d’entreprendre
un traitement.

II ♦ Signes
♦ Signes de gravité
• Enfant < 3 mois (< 1 mois infection bactérienne hautement probable).
• Antécédents :
- cardiopathies ;
- traitement immunosuppresseur, trouble des défenses immunitaires ;
- drépanocytose ;
- insuffisance surrénalienne.
• Fièvre associée à :
- instabilité hémodynamique (FC, TA, TRC) ;
- anomalies de la coloration (pâleur/cyanose) ;
- purpura ;
- troubles du tonus et/ou de la vigilance ;
- anomalies du cri ou de la réactivité ;
- agitation excessive/irritabilité ;
- signes d’insuffisance respiratoire et/ou circulatoire compensée ou décompensée ;
- troubles de l’alimentation.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


♦ Interrogatoire
- Date d’apparition de la fièvre.
- Prise d’antipyrétique.
- Signes associés (troubles du comportement, vomissements, diarrhées, céphalées…).
- Antécédents de l’enfant (convulsions fébriles, pathologies chroniques).
• Déshabiller l’enfant.
• Mesure de la température.
• Mesure de la glycémie.
• Monitoring (FC, FR, SpO2, PNI).
• Vérifier l’état cutané lors d’un examen clinique complet (à la recherche de taches purpuriques
ou de pétéchies ne blanchissant pas à la vitropression).
• Vérifier la tension de la fontanelle chez le nourrisson, ou les signes d’irritation méningée chez
l’enfant.
• Poser une poche à urine (ECBU) si indiqué cliniquement.
• Rassurer l’enfant et ses parents.

♦ En présence de signes de gravité


• Poser une voie d’abord périphérique.
• Administrer un antipyrétique (en tenant compte des antipyrétiques donnés précédemment :
heure ? dose ? délais ?).
• Envisager un remplissage de 20 ml/kg de sérum physiologique.
• En cas d’infection sévère, débuter l’antibiothérapie.

IV ♦ Traitement
♦ Antipyrétique
→ Ne prescrire qu’un seul médicament antipyrétique, aucune étude n’ayant démontré l’intérêt
d’une alternance ou d’une association systématique.
→ Prescrire le médicament antipyrétique à dose efficace :
• Traitement de première intention : paracétamol PO : 60 mg/kg/j en 4 prises, soit 15 mg/kg
toutes les 6 h, sans dépasser 80 mg/kg/j.
→ Contre-indication : insuffisance hépatocellulaire.
• Les AINS (ibuprofène, kétoprofène et dérivés arylcarboxyliques) :
- pour l’ibuprofène PO : 20 à 30 mg/kg/j en 3 prises, sans dépasser 30 mg/kg/j ;
→ Contre-indications : en cas de varicelle, insuffisance rénale ou hépatique. À éviter lors
d’hypovolémie (notamment en cas de diarrhées et de vomissements) et d’infection à
streptocoque.
- exceptionnellement, acide acétylsalicylique : 60 mg/kg/j en 4 prises (risque de syndrome de
Reye).

♦ Antibiotiques (en cas de suspicion de purpura)


Cefotaxime : 50-100 mg/kg/dose en IV ou IO.
→ Si pas de voie IV/IO accessible, une dose de ceftriaxone 50-100 mg/kg en IM peut être
administrée.
Autres antibiothérapies en fonction du contexte clinique particulier.
Mémo 30
Intoxications

I ♦ Définition
Les intoxications constituent la seconde cause d’accidents de la vie courante chez l’enfant. Chez
le jeune enfant, elles sont souvent involontaires et sont la plupart du temps par voie orale.
En cas de doute sur la conduite à tenir, se référer au centre antipoison régional.

II ♦ Signes
♦ Recherche de toxidromes
• État respiratoire
- Bradypnée/apnée
- Polypnée
• État hémodynamique
- Tachycardie/bradycardie
- Hypotension/hypertension
- Vasodilatation
• État neurologique
- Agité
- Comateux
- Convulsions
- Myosis/mydriase des pupilles
• État uro/digestif
- Vomissements
- Diarrhées
- Iléus
- Rétention urinaire

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


Si patient instable → prendre en charge prioritairement les fonctions vitales.
Si ACR → voir Mémo 9 Arrêt cardio-respiratoire.

♦ Interrogatoire
• Quel produit ? Quelle quantité ? Conditionnement total et quantité restante ?
• Quelle heure ?
• Accidentel/intentionnel.
• Début des symptômes.
• Médicaments disponibles dans la maison. Apporter les médicaments avec l’enfant lors du
transport vers le centre hospitalier.

♦ Prise en charge générale


• O2 si nécessaire.
• Monitoring (FR, FC, SpO2, PNI).
• Mesure de la glycémie.
• Mesure de la température.
• ECG.
• Pose de VVP si nécessaire.

♦ Paracétamol (acétaminophène)
Le risque principal secondaire à une intoxication au paracétamol est une hépatite pouvant
conduire à la greffe ou au décès. Les symptômes initiaux sont non spécifiques (vomissements,
nausées, douleurs abdominales) et peuvent apparaître plusieurs heures après la crise. Atteinte
hépatique clinique tardive : somnolence, encéphalopathie hépatique.
• Dose toxique : 150 mg/kg chez l’enfant ; 10 g chez l’adulte.
• Traitement : considérer l’administration de charbon activé si ingestion < 1 h et si l’état de
conscience le permet.
• Antidote : N-Acétyl Cystéine doit être débutée moins de 8 h post-ingestion, s’il n’est pas
possible d’obtenir un dosage avant ce délai, administrer l’antidote. Si un dosage est disponible
(fiable si fait ≥ 4 h post-ingestion, se référer au nomogramme de Rumack).
Doses Enfants < 20 kg Enfants 20 – 40 kg Enfants > 40 kg
Dose de charge Dans 3 ml/kg de G5 % Dans 100 ml de G5 % Dans 200 ml de G5 %
150 mg/kg en 15 min
Puis 50 mg/kg IV en 4 h Dans 7 ml/kg de G5 % Dans 250 ml de G5 % Dans 500 ml de G5 %
Puis 100 mg/kg IV en 16 h Dans 14 ml/kg de G5 % Dans 500 ml de G5 % Dans 1 000 ml de G5 %

Ralentir ou interrompre le débit de perfusion si réaction anaphylactique légère ou sévère (voir


Mémo 24 Anaphylaxie).
Transporter vers un centre de prise en charge pédiatrique. Transfert en réanimation en fonction
de l’état clinique. Si atteinte hépatique sévère, envisager un transfert vers un centre avec une
spécialité en hépatologie.

♦ Benzodiazépine
Altération de l’état de conscience, ataxie, dysarthrie, dépression respiratoire.
• Traitement : considérer l’administration de charbon activé si ingestion < 1 h et si l’état de
conscience le permet.
• Antidote : flumazénil : 10 mcg/kg IV, max. 2 mg. Répéter au besoin doses cumulatives : max.
1 mg chez l’enfant, 2 mg chez l’adolescent. Une perfusion en continue peut être débutée à 10
mcg/kg/h si nécessaire.

Attention ! Ne pas utiliser flumazénil en cas d’intoxication mixte, car peut abaisser le seuil
convulsif. Ne pas utiliser chez les consommateurs chroniques, risque de sevrage et de
convulsions. La durée de demi-vie du flumazénil peut être inférieure à celle de certains
benzodiazépines, il y a donc risque de rechute.

Transporter vers un centre de prise en charge pédiatrique. Transfert en réanimation en fonction


de l’état clinique.

♦ Opiacés
Détresse respiratoire, myosis, altération de l’état de conscience, hypotension, vomissements et
plus rarement œdème pulmonaire.
• Traitement : considérer l’administration de charbon activé si ingestion < 1 h et si l’état de
conscience le permet.
• Antidote : naloxone : 10 mcg/kg, peut être répété 2-3 min jusqu’à effets cliniques.
Attention ! La demi-vie du naloxone est courte (20-40 min), le risque de rechute est important.
Si des doses répétées sont nécessaires, débuter une perfusion en continue 10 mcg/kg/h et
titration selon effets.

Les intoxications par opioïdes synthétiques peuvent nécessiter des doses élevées de naloxone,
les doses administrées peuvent être augmentées à 20-30 mcg/kg.
Attention ! Chez les consommateurs chroniques, risque de sevrage et de convulsions.

Transfert en réanimation pédiatrique.

♦ Cannabis
Ingestion involontaire (per os) du cannabis chez le jeune enfant.
Altération de l’état de conscience, confusion, nausées, tachycardie, dépression respiratoire, perte
de l’inhibition, hallucinations.
Traitement symptomatique.
Transporter vers un centre de prise en charge pédiatrique. Transfert en réanimation en fonction
de l’état clinique.

♦ Alcool
Ingestion involontaire chez le jeune enfant, puis volontaire chez les adolescents.
Symptômes d’ébriété, altération de l’état de conscience, dépression respiratoire, vomissements.
Risque d’hypothermie et d’hypoglycémie surtout chez le jeune enfant.
Prise en charge symptomatique, pas d’antidote.
Chez l’adolescent, dépistage d’un trouble de consommation et prise de risque (conduite, autres
comportements à risque).

♦ Autres intoxications
Antidépresseur tricyclique, bêtabloquant, Inhibiteur des canaux calciques, dérivés de quinines,
etc.

Y penser
• Chez le jeune enfant, l’ingestion d’un seul comprimé peut parfois entraîner le décès
notamment avec les produits suivants : hypoglycémiants oraux, inhibiteurs des canaux
calciques, bêtabloquants, opiacés, antidépresseurs tricycliques, dérivés de quinine, etc.
• Toujours suspecter une polyintoxication en cas d’intoxication volontaire.
• En cas d’intoxication accidentelle par substances illégales chez le jeune enfant (notamment
cannabis), l’évaluation du contexte social est nécessaire, et un signalement à la CRIP (Cellule
départementale de recueil et d’évaluation de l’information préoccupante) est recommandé.
Mémo 31
Malaise du nourrisson

I ♦ Définition
Il s’agit d’un malaise survenant de manière inopinée et brutale chez un nourrisson de moins de 6
mois. Les causes sont multiples, notamment la manifestation clinique de la stimulation des
réflexes laryngés et pharyngés des voies aériennes, une infection sous-jacente, une convulsion,
etc.

II ♦ Signes
• Hypotonie.
• Pâleur.
• Cyanose.
• Perte de connaissance réelle ou supposée.
• Apnée, +/- bradycardie.
• Vomissements, régurgitation.

♦ Signes de gravité
• État de choc, hypotension artérielle.
• Détresse respiratoire, cyanose persistante.
• Troubles de la conscience, mouvements anormaux.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Interrogatoire des parents :
- ATCD : prématurité, reflux gastro-œsophagien, prise médicamenteuse, traumatisme récent… ;
- circonstance du malaise : symptômes au moment du malaise, dernier repas, convulsions,
fièvre…
• Déshabiller l’enfant.
• Monitoring (FC, FR, SpO2, PNI).
• Apprécier le temps de recoloration cutanée (sur le thorax).
• Mesure de la température.
• Mesure de la glycémie.
• Mesure des lactates si possible.
• O2 au MHC si signes de gravité.
• +/- VVP.
IV ♦ Traitement
• Traitement à considérer si étiologie spécifique suspectée.
• Hospitalisation nécessaire même en cas de récupération complète après le malaise, pour une
surveillance par monitorage et la réalisation d’examens complémentaires.
Mémo 32
Mort inattendue du nourrisson (MIN)

I ♦ Définition
La MIN est le décès d’un enfant de moins de 2 ans, sans antécédents majeurs, survenant pendant
son sommeil et qui reste inexpliqué malgré les investigations postmortem. Ainsi, ce n’est
qu’après exploration approfondie, comprenant une autopsie, qu’une « mort inattendue » peut être
déclarée « mort subite du nourrisson ».

II ♦ Signes
Il s’agit d’un accident multifactoriel (association de facteurs de risques).
• Facteurs individuels :
- âge entre 1 et 4 mois ;
- plus fréquent chez les garçons ;
- antécédents : prématurité, retard de croissance in-utérin, RGO…
• Facteurs familiaux :
- conditions socio-économiques défavorables ;
- antécédents de MIN dans la fratrie (attention si décès du jumeau par MIN).
• Facteurs environnementaux :
- pic hivernal ;
- tabagisme fœto-maternel et/ou passif ;
- environnement hyperthermique ;
- position ventrale pendant le sommeil ;
- co-sleeping ;
- matelas mou et/ou de dimensions non adaptées au lit, couverture, oreiller, peluches, tour de lit.
• ACR de durée difficile à déterminer, constatation tardive du décès (période de sommeil).
• Gasp.
• Activité électrique sans pouls.
• Examen clinique, rechercher :
- hypothermie ;
- coloration/éruption cutanée ;
- lividités, rigidité ;
- signes de déshydratation ;
- tension des fontanelles ;
- rejets/vomissements ;
- signes de malnutrition ;
- signes de maltraitance (hématome, traumatisme, hygiène de l’enfant).

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Déshabiller l’enfant.
• Pose du scope pour apprécier le rythme cardiaque.
• Selon le contexte, débuter ou non une réanimation cardio-pulmonaire (voir Mémo 9 Arrêt
cardio-respiratoire).
• Effectuer un examen clinique complet.
• Prendre connaissance des informations du carnet de santé (vaccinations, antécédents).
• Examiner le lieu du décès (couchage, environnement, animaux…).
• Interrogatoire : durée de l’ACR, manœuvres de réanimation si débutées avant l’arrivée des
secours, circonstances de survenue : heure du coucher et de découverte de l’enfant, heure de la
dernière tétée, possibilité de prise de toxiques, de traitements sédatifs, type de chauffage…
• Les parents peuvent, s’ils le souhaitent, assister à la réanimation de leur enfant. Certaines
études ont démontré que cela pouvait les aider lors du deuil, à condition qu’un secouriste ou un
soignant reste à leurs côtés afin de leur expliquer les gestes effectués.
• Être attentif à l’état psychologique de l’entourage, ne pas les laisser seuls. Si besoin, prendre
contact avec le médecin traitant pour le suivi psychologique des proches.
• Être empathique, humaniser l’enfant en le nommant par son prénom, le présenter aux parents
après avoir retiré le matériel médical, leur proposer de le prendre dans les bras, habillé, langé
dans une couverture.

IV ♦ Traitement
voir Mémo 9 Arrêt cardio-respiratoire.

♦ Orientation en cas de décès


Prendre contact avec le centre de référence des MIN de secteur. Tous les cas de morts
inattendues du nourrisson doivent être explorés. Il est recommandé que les parents accompagnent
l’enfant pendant le transport vers le centre de référence.
Selon la législation, le transport d’un corps nécessite au préalable d’obtenir l’autorisation écrite
des autorités administratives, ce qui peut différer de plusieurs heures le transfert, et engendrer
des démarches judiciaires très lourdes pour l’entourage. C’est pourquoi, selon les pratiques
locales, il est recommandé de faire le certificat de décès à l’arrivée au centre de référence.
Il est préférable de ne pas avoir recours aux autorités judiciaires sur place. L’enquête judiciaire
sera un frein au transport du corps vers le centre de référence et il ne pourra pas être pratiqué
d’autopsie médicale. En effet, les autopsies judiciaires (médico-légales) recherchent une
maltraitance, mais les recherches médicales ne sont pas précises et ne permettent pas d’établir un
diagnostic (ex. : maladie métabolique, malformation, sepsis, etc.).
Il faut considérer l’obstacle médico-légal en cas de signes évocateurs de maltraitance. Dans ce
cas, le médecin doit prendre contact avec le procureur de la République.
Dans les autres cas, s’il n’y a pas de signes significatifs de maltraitance d’emblée (attention aux
interprétations hâtives), la situation sera évaluée au cas par cas, aussi bien sur le lieu du décès
qu’à l’hôpital, à la lumière des résultats des premières investigations (HAS/Service des
recommandations professionnelles/février 2007).

Y penser
Remplir la fiche principale d’intervention standardisée au niveau national, cette fiche suivra
l’enfant et sera intégrée au dossier médical.
Dans le cas de la mort inattendue d’un jumeau, il est conseillé d’hospitaliser le bébé survivant,
afin de le surveiller et de faire pratiquer d’éventuels examens.
Mémo 33
Noyade

I ♦ Définition
La noyade est une asphyxie due à une immersion ou une submersion en milieu liquide.
Elle est la deuxième cause de décès en pédiatrie.

II ♦ Signes
• 4 stades de gravité croissante :
- aquastress : pas d’inhalation, enfant anxieux, épuisé ;
- petite hypoxie : légère inhalation, toux, polypnée, crépitants, anxiété, épuisement,
hypothermie ;
- grande hypoxie : inhalation importante, toux, cyanose, troubles de la conscience, hypothermie ;
- anoxie : encombrement trachéo-bronchique, coma, voire arrêt cardio-respiratoire.
• Prendre en compte la durée d’immersion.

III ♦ Prise en charge en préhospitalier


• Monitoring (FC, FR, SpO2, PNI).
• Déshabillage, séchage (couverture de survie, poches chauffe-vite…).
• Ouverture des voies aériennes.
• Aspirations des sécrétions au besoin.
• O2 MHC.
• Envisager l’intubation trachéale si détresse respiratoire ou si troubles de la conscience.
• Pose de VVP.
• Mesure de la glycémie.
• Mesure de la température.
• Mesure des lactates si disponibles.
• Pose d’un collier cervical selon la cinétique (chute).
• Pose d’une sonde gastrique.

IV ♦ Traitement
♦ Si troubles hémodynamiques
Remplissage volémique : 20 ml/kg de sérum physiologique. Après 30-40 ml/kg, envisager
inotrope (noradrénaline : débuter à 0,1 mcg/kg/min).
♦ Induction en séquence rapide
• < 2 ans :
- kétamine 3-4 mg/kg ;
- suxaméthonium : 2 mg/kg.
• > 2 ans :
- étomidate 0,2-0,4 mg/kg ;
- suxaméthonium : 1 mg/kg.

♦ Relais sédation post-intubation


- midazolam 100 mcg/kg/h ;
- sufentanyl 0,3 mcg/kg/h.

♦ Orientation
→ Transfert vers un service d’urgence pédiatrique si enfant stable, aquastress.
→ Transfert en réanimation pédiatrique si noyade avec signes de gravité.
→ Transfert en caisson hyperbare si accident de plongée.

Y penser
En cas d’ACR, poursuivre la réanimation si hypothermie profonde car il existe une chance de
survie après réchauffement, retour à la température normale.
En cas d’ACR prolongé, discuter de l’ECMO (Extracorporeal Membrane Oxygenation).
Mémo 34
Réanimation du nouveau-né

I ♦ Définition
Environ 10 % des nouveau-nés, tout terme confondu, nécessitent un support à la transition extra-
utérine.
Pour 1 % d’entre eux, de réelles mesures de réanimation sont nécessaires à cette adaptation.

II ♦ Aide à l’adaptation à la vie extra-utérine


• Une ventilation alvéolaire efficace débutée en air ambiant chez le nouveau-né à terme ou avec
une FiO2 entre 21 et 30 % chez le prématuré suffit le plus souvent. Elle est débutée, dans tous les
cas, avant la fin de la 1re minute, selon l’algorithme ci-après. Pendant la réanimation, la
normothermie est maintenue, l’asepsie est respectée, l’hypoxie et l’hyperoxie sont évitées. Si
elle n’a pas pu être anticipée, la demande de renfort du SMUR pédiatrique s’impose.
• La ventilation est effectuée en pression positive (VPP) en utilisant un BAVU ou si possible un
insufflateur avec pièce en T en première intention. Si les pressions sont monitorées
(recommandations ILCOR 2015), elles sont débutées à 20-25 cm H2O, avec une PEP à + 4 cm
H2O, une fréquence de 40 cycles/seconde. Les 3 premières insufflations sont plus lentes : 2 à 3
secondes. Le thorax doit se soulever.
• L’évaluation de la réanimation est assurée par la fréquence cardiaque et le chiffre de SpO2 à la
main droite (position sus-ductale).
• Après 30 secondes de ventilation efficace, si la FC est < 60/min, une circulation efficace est
assurée par des compressions thoraciques (CT) combinées à la ventilation, avec en alternance
3/1, au rythme de 120/min. Les compressions thoraciques sont effectuées en empaumant le
thorax, les 2 pouces se rejoignant au 1/3 inférieur du sternum, 1 cm sous la ligne mamelonnaire.
Dès que l’on a recours aux CT, la FiO2 est augmentée à 100 %.
• L’intubation endotrachéale est indiquée en cas d’inefficacité de la ventilation au masque, de
nécessité de compressions thoraciques, d’inefficacité ou de prolongation de la ventilation au
masque. Elle est également indiquée pour effectuer une trachéo-aspiration ou s’il s’agit d’une
hernie diaphragmatique congénitale. Les calibres de SIT sont dans le tableau en fin de fiche. La
détection du CO2 expiré confirme la position intratrachéale de la sonde.
• Après 30 secondes, si la FC est toujours < 60/min, l’adrénaline (10 à 30 mcg/kg) est injectée
au mieux par un cathéter veineux ombilical non central (5 cm pour un nouveau-né à terme avec
reflux positif).
• L’adrénaline est préparée en faisant une dilution 1 ml = 1 mg d’adrénaline, on y ajoute 9 ml de
NaCl 0,9 % telle que 1 ml de la solution = 100 mcg d’adrénaline. On injecte 0,1 à 0,3 ml/kg de
cette dilution. En cas d’absence de cathéter veineux ombilical, l’instillation intratrachéale
d’adrénaline est encore possible : 30 à 50 mcg/kg.
• En cas d’inefficacité de la réanimation, les questions à poser sont : les gestes techniques sont-
ils efficaces ? S’agit-il d’une hypovolémie (anémie) ? D’un pneumothorax ? De malformations
congénitales ?
• En cas d’anémie aiguë, est effectué un remplissage de 10 ml/kg de sérum physiologique par
cathéter veineux ombilical avec nécessité urgente de culot O rhésus négatif (15 ml/kg).

III ♦ Algorithme de prise en charge

ECG : électrocardiogramme
VAS : voies aériennes supérieures
FC : fréquence cardiaque
LAM : liquide amniotique méconial
SpO2 : saturation pulsée en oxygène
VS PEP : ventilation spontanée en pression expiratoire positive
VPP : ventilation en pression positive
CT : compressions thoraciques
FiO2 : fraction inspirée d’oxygène
SIT : sonde d’intubation trachéale
IV : intraveineux
HD : hernie diaphragmatique

Cas particulier du liquide méconial


• La présence de méconium dans le liquide amniotique est le témoin d’une asphyxie périnatale.
Le nouveau-né peut donc avoir besoin d’être réanimé à la naissance s’il ne respire pas ou s’il
respire de façon inefficace.
Dans ce cas, la phase A de l’algorithme est réalisée sans délai au cours de la 1re minute de vie :
aspiration de l’oropharynx, séchage, bonnet et stimulation.
• Si une ventilation est nécessaire, elle est débutée sans retard après l’aspiration et avant la fin
de la 1re minute.
• L’intubation n’est pratiquée qu’en cas d’obstruction trachéale afin d’effectuer une trachéo-
aspiration. Il n’y a pas, actuellement, de consensus sur la façon de la réaliser : intubation et
aspiration à travers la sonde d’intubation, avant de reventiler ou aspiration trachéale avec une
grosse sonde puis ventilation au masque ou aspiration directe sur sonde d’intubation avec
retrait de celle-ci et réintubation pour ventilation.
• Si le nouveau-né né dans un liquide méconial n’a pas besoin d’aide à la transition extra-
utérine, il sera juste aspiré en nasobuccal et surveillé.

IV ♦ Soins et surveillance post-réanimation


• Les soins et la surveillance post-réanimation adaptés sont effectués : monitorage, FC, FR,
SpO2, température, glycémie.
• Une sonde gastrique est posée pour vider l’air de l’estomac. Le score d’Apgar est reconstitué
pour évaluer l’adaptation du nouveau-né et l’efficacité de la réanimation.
• L’enfant est transféré en réanimation néonatale.

V ♦ Arrêt de réanimation
En cas de nouveau-né restant sans vie (FC = 0, mouvements respiratoires = 0), les manœuvres de
réanimation sont suspendues après 10 minutes d’effort de réanimation continue et adaptée.
Il n’y a pas de consignes claires pour toutes les autres situations, un avis est pris auprès de la
réanimation régionale.
Diamètre de SIT selon le poids de naissance
Poids estimé du nouveau-né Diamètre de la sonde Lames de laryngoscopie
< 2 – 2,5 kg 2,5 droite Miller 00 ou 0
2 – 3,5 kg 3 droite Miller 0 à 1
≥ 3,5 kg 3,5 droite Miller 1 ou Oxford

Repère à la narine = 7 + Poids si intubation nasale


Repère à la lèvre supérieure = 6 + Poids si intubation orale
Partie 2
Matériels et techniques
>>> Mémo 35 - Attelle à traction de Donway
>>> Mémo 36 - Attelle cervico-thoracique (ACT) ou KED
>>> Mémo 37 - Attelles à dépression
>>> Mémo 38 - Bloc ilio-fascial (BIF)
>>> Mémo 39 - Capnographie/Capnométrie
>>> Mémo 40 - Ceinture pelvienne
>>> Mémo 41 - Collier cervical
>>> Mémo 42 - Cricothyroïdotomie d’urgence
>>> Mémo 43 - Damage control pré-hospitalier
>>> Mémo 44 - Drainage thoracique
>>> Mémo 45 - Électrocardiogramme (ECG)
>>> Mémo 46 - Incubateur de transport
>>> Mémo 47 - Immobilisation sur un plan dur
>>> Mémo 48 - Intubation
>>> Mémo 49 - Intubation difficile
>>> Mémo 50 - Matelas immobilisateur à dépression (MID)
>>> Mémo 51 - Oxygénothérapie
>>> Mémo 52 - Position latérale de sécurité (PLS)
>>> Mémo 53 - Procédures de radiotéléphonie
>>> Mémo 54 - Relevage à trois équipiers et à quatre équipiers
>>> Mémo 55 - Surveillance pendant le transport
>>> Mémo 56 - Ventilation au masque
>>> Mémo 57 - Ventilation mécanique
>>> Mémo 58 - Ventilation non invasive
>>> Mémo 59 - Voie intra-osseuse
>>> Mémo 60 - Voie ombilicale
>>> Mémo 61 - Voie veineuse en jugulaire externe
>>> Mémo 62 - Voie veineuse périphérique
Mémo 35
Attelle à traction de Donway

I ♦ Définition
L’attelle de Donway pédiatrique est indiquée sur les fractures du fémur (fracture de la diaphyse
fémorale).
Elle immobilise le fémur et le maintient en traction.
Elle est contre-indiquée s’il existe un traumatisme de la cheville, du pied, du bassin ou de la
partie inférieure du dos.
Si les deux fémurs sont atteints, le matelas d’immobilisation à dépression sera de préférence
utilisé.

II ♦ Technique
Sa mise en place, à la demande et sous la surveillance du médecin, nécessite trois équipiers.
Un équipier maintient le bassin.
Un équipier maintient le membre blessé dans l’axe par une traction progressive au niveau de la
cheville, le pied bien tendu. Il soulève le membre blessé pour la mise en place de l’attelle.
Le troisième équipier ajuste l’anneau supérieur en le faisant glisser sous le genou et en le
remontant jusqu’en haut de la cuisse, attache la boucle sans la serrer. Il prépare l’attelle en
engageant les deux barres supérieures dans les deux branches du « U » et en la positionnant à
côté de la victime. Il règle la longueur de l’attelle, met à zéro le dynamomètre, desserre les
barres de serrage et relève le support de pied, glisse l’attelle de part et d’autre du membre
traumatisé. Il engage les fiches de l’anneau de blocage dans les barres supérieures, fixe le pied
au support de pied à angle droit par les bandes auto-aggripantes disposées en « 8 ». Il utilise la
pompe pour appliquer la pression de traction prescrite par le médecin, en général de 15 kg.
L’aiguille du manomètre se trouve dans la zone verte du cadran.
Le maintien du membre peut alors être relâché. Les sangles de cuisse et de jambe doivent être
ajustées, les barres de serrage reliant les barres à l’« U » doivent être verrouillées.
Il faut enfin demander au médecin de vérifier la bonne installation de l’attelle.
Celle-ci ne sera enlevée qu’au bloc opératoire.
© L.D.

© L.D.
Mémo 36
Attelle cervico-thoracique (ACT) ou KED

I ♦ Définition
Également appelée KED pour Kendrick Extrication Device, l’attelle cervico-thoracique est
indiquée pour immobiliser une victime atteinte d’un traumatisme du rachis retrouvée en position
assise.
Elle immobilise la tête, la nuque et le dos, et permet ainsi l’installation de la victime sur un plan
dur ou un matelas à dépression.

II ♦ Technique
Après avoir mis un collier cervical à la victime, sa mise en place nécessite trois équipiers.
Un équipier placé derrière la victime maintient sa tête pendant toute la manœuvre.
Les deux autres équipiers se placent de part et d’autre de la victime : ils décollent légèrement la
victime du dossier du siège et l’un des deux insère l’ACT entre le dos de la victime et le dossier
du siège. Ils centrent l’ACT sur l’axe de la colonne vertébrale, ramènent la victime au contact de
l’ACT, glissent ensuite les parties mobiles du corset sous les bras de la victime, puis
maintiennent le corset thoracique en attachant la sangle thoracique du milieu, inférieure et
supérieure. Ils attachent les sangles de cuisses en passant sous celles-ci.
Ils serrent alors l’ensemble des sangles. Ils comblent, si nécessaire, l’espace situé entre la bande
de tête et la partie postérieure de la tête de la victime avec le coussin plié. Ils maintiennent les
bandes de chaque côté de la tête par deux sangles : l’une des sangles prend appui sur le front et
l’autre sous le menton sur la partie haute et rigide du collier cervical. Le maintien tête peut être
enfin relâché.
Une fois immobilisée, la victime doit être allongée sur un plan dur ou un matelas à dépression.
Elle sera saisie par les poignées de l’ACT et les membres inférieurs par deux équipiers.
© L.D.

© L.D.
Mémo 37
Attelles à dépression

I ♦ Définition
Les attelles à dépression sont utilisées pour assurer l’immobilisation du coude de l’avant-bras et
du poignet pour le membre supérieur, et du genou, de la jambe et de la cheville pour le membre
inférieur.
L’immobilisation limite les mouvements d’un membre traumatisé, diminue la douleur et prévient
la survenue de complications.

II ♦ Technique
La mise en place est réalisée par trois équipiers.
Deux équipiers maintiennent le membre blessé, au niveau de l’articulation sus et sous-jacente au
traumatisme jusqu’à la mise en place de l’attelle.
Le troisième équipier prépare l’attelle en répartissant toutes les billes et en ouvrant la valve
d’admission de l’air.
Les deux équipiers soulèvent de quelques centimètres le membre pour permettre le passage de
l’attelle.
Le troisième équipier glisse donc l’attelle sous le membre traumatisé en prenant soin d’englober
l’articulation sus et sous-jacente.
Les deux équipiers déposent le membre sur l’attelle et le maintiennent.
Le troisième équipier rabat l’attelle de part et d’autre du membre pendant que les deux équipiers
déplacent leurs mains pour maintenir l’attelle contre le membre.
Et enfin le troisième équipier fait le vide à l’intérieur de l’attelle en aspirant l’air jusqu’à ce
qu’elle devienne rigide. Il ferme ensuite la valve et déconnecte le dispositif d’aspiration.
© L.D.
Mémo 38
Bloc ilio-fascial (BIF)

I ♦ Définition
Technique d’anesthésie locorégionale périphérique des membres inférieurs qui peut être réalisée
par un médecin non anesthésiste.
Bloc du plexus lombaire par voie antérieure.
Le plexus lombaire est constitué par les branches antérieures des racines de L1 à L4.
Les nerfs concernés par la technique du BIF sont le nerf fémoral, le nerf cutané latéral de la
cuisse et le nerf obturateur.

♦ Le nerf fémoral
Nerf mixte (sensitif et moteur) pour la face antérieure de la cuisse.
• Au niveau moteur : flexion de la cuisse sur le tronc et extension de la jambe.
• Au niveau sensitif : face antérieure de la cuisse + faces antéro-médiales du genou, de la jambe
et de la cheville.

♦ Le nerf cutané latéral de la cuisse


Nerf sensitif.
Innervation sensitive de la partie latérale de la cuisse.

♦ Le nerf obturateur
Nerf mixte.
• Au niveau moteur : adduction de la cuisse (muscles adducteurs) + rotation latérale de la
hanche (muscle obturateur externe) + flexion du genou et rotation médiale (muscle gracile).
• Au niveau sensitif : anesthésie de la face interne de la moitié inférieure de la cuisse et de la
face interne du genou.

II ♦ Indications
• Suspicion de fracture de l’extrémité supérieure du fémur.
• Suspicion de fracture de la diaphyse fémorale.

III ♦ Contre-indications
• Patient instable.
• Déficit en G6PD.
• Porphyrie.
• ATCD de PTH du côté traumatisé.
• Signes cutanés locaux (infection, plaie...).
• Troubles majeurs de l’hémostase (AVK, hémophilie, insuffisance hépatique sévère).
• Allergie aux anesthésiques locaux.

IV ♦ Région inguinale
La région inguinale est constituée :
- du paquet vasculo-nerveux : nerf fémoral + artère fémorale + veine fémorale ;
- des muscles couturiers en dehors et pectiné en dedans ;
- en haut du ligament inguinal s’étendant du tubercule pubien à l’épine iliaque antéro-
supérieure ;
- en bas du pli inguinal.
La région est recouverte par le fascia iliaca ou aponévrose du muscle psoasiliaque, puis du
fascia lata ou aponévrose fémorale.

V ♦ Technique du BIF
♦ Matériel

© L.D.

• Aiguille biseau court avec mini-lame intégrée.


• XYLOCAÏNE® non adrénalinée 1 %.
• Seringue de 20 ml.
• Pompeuse + 1 aiguille sous-cutanée.
• Compresses.
• Bétadine jaune.
• Gants stériles.

♦ Repères anatomiques
2 travers de doigts en dessous et en dehors de la jonction tiers externe/deux tiers interne de la
ligne entre EIAS et du tubercule pubien (représentation du ligament inguinal).
• Patient en décubitus dorsal.
• Désinfecter et repérer l’artère fémorale pour en être bien à distance.
• Prélever dans une seringue 20 ml de XYLOCAÏNE® 1 % et l’adapter à l’aiguille sous-
cutanée : injecter 0,5 ml en sous-cutanée après aspiration.
• Réaliser un orifice au point de ponction avec la mini-lame, puis adapter l’aiguille à biseau
court à la place de l’aiguille sous-cutanée.
• Piquer perpendiculairement à la peau jusqu’à la perception de 2 ressauts (fascias lata et iliaca).
• Vérifier l’absence de reflux et injecter 1 ml/année d’âge de lidocaïne 1 % jusqu’à une dose
totale maximale de 15 ml (noter l’heure d’injection).

♦ Complications graves
Elles sont pour la plupart liées à la toxicité des anesthésiques locaux.
Leur délai d’apparition s’étend le plus souvent de quelques secondes jusqu’à 40 minutes.
Attention. Si l’accident survient pendant l’injection : arrêt immédiat de l’injection.

• Signes cliniques :
- douleur fulgurante ;
- malaise vagal ;
- troubles de la conscience, voire crise convulsive avec prodromes tels que les acouphènes,
hyperacousie, dysesthésies péribuccales, goût métallique, logorrhée ;
- troubles du rythme (hypotension, ACR) ;
- réaction allergique.
• Traitement :
- symptomatique des complications : réanimation cardio-pulmonaire si ACR, traitement de la
réaction allergique si elle survient... ;
- spécifique : émulsion lipidique en intraveineux (INTRALIPIDE® 20 %) : bolus de 1,5 à 2
ml/kg éventuellement suivi d’une perfusion de 8 à 10 ml/kg.
Mémo 39
Capnographie/Capnométrie

I ♦ Définitions
• Capnographie : enregistrement et affichage graphique, sous forme d’une courbe, des variations
de la concentration en CO2 dans les gaz respiratoires au cours du cycle respiratoire.
• Capnométrie : mesure continue de la concentration en gaz carbonique expiré dans le gaz du
circuit respiratoire avec affichage numérique.

♦ Les déterminants de l’EtCO2


• Activité cellulaire : le CO2 est un déchet de l’organisme, c’est un déchet cellulaire fruit de la
production d’ATP cellulaire. Plus les cellules travaillent, plus elles produisent de CO2, dans les
conditions normales aérobie.
• Débit cardiaque : c’est le transporteur du CO2 de la cellule aux poumons où sera éliminé le
CO2 par voie pulmonaire par la ventilation du patient.
• Ventilation : au niveau alvéolaire les échanges gazeux se font entre l’oxygène qui entre dans
l’alvéole et diffuse dans les capillaires pulmonaires et le CO2 qui diffuse des capillaires
pulmonaires vers l’alvéole.

II ♦ EtCO2
A. Définition
L’EtCO2 est la mesure de la concentration maximale de CO2 en fin d’expiration par absorption
infrarouge. Celle-ci a pour but de refléter la PaCO2, valeur légèrement inférieure pour des
poumons sains (approximation moins bonne que la PcO2 transcutanée).
→ Gradient entre PaO2 et EtCO2 si troubles ventilation/perfusion.

♦ Capnographe aspiratif (sidestream et microstream)


Échantillon de gaz aspiré du circuit ventilatoire par une pompe à vide pour être analysé.
>>> Capnographe aspiratif

©A.M./N.L.

♦ Capnographe non-aspiratif (mainstream)


Mesure se faisant directement dans une petite chambre, sur le flux gazeux du circuit ventilatoire,
permettant une lecture directe. Ne peut être utilisé que chez le patient intubé-ventilé.

>>> Capnographe non-aspiratif

©A.M./N.L.

B. Intérêt et inconvénients
• Le monitorage de la capnographie :
- permet de confirmer la bonne position de la sonde d’intubation (peut être en défaut en cas de
bas débit circulatoire) ;
- permet d’évaluer la fonction ventilatoire de manière continue et non invasive ;
- témoigne de l’efficacité du massage cardiaque lors d’une réanimation cardio-pulmonaire
(faible élimination du CO2 expiré) ;
- permet de déceler l’extubation accidentelle ou les débranchements de circuit ;
- permet la surveillance du patient sédaté et ventilé et optimise la prise en charge respiratoire.
• L’utilisation d’un capteur pédiatrique est nécessaire pour un poids < 20 kg.
• Les capteurs colorimétriques sont peu fiables chez l’enfant.
♦ Inconvénients
• Augmente l’espace mort.
• Monitorage le plus distal.
• Sensible à la présence de vapeur d’eau sur le capteur.
• Si fréquence respiratoire > 30/min (FR normale pour un nourrisson) : la capnographie sous-
estime la valeur de l’EtCO2.

C. Technique
Le capteur s’insère le plus près possible de la sonde d’intubation, mais après le filtre bactérien
(risque de contamination par les sécrétions bronchiques), même s’il existe une baisse minime de
la fiabilité de la mesure.

III ♦ TcPCO2
A. Définition
Capnographie transcutanée : sa mesure permet d’évaluer la fonction ventilatoire de manière non
invasive pour mesurer le taux de dioxyde de carbone chez le patient (appareil couplé à la TcPO2
pour les nouveau-nés et à la SpO2 pour les enfants). Elle est le plus utilisée en néonatalogie.

B. Intérêt et inconvénients

♦ Avantages
• Fiabilité ++.
• TcPcO2 plus proche des valeurs de PaCO2.
• Delta moins important que pour l’EtCO2.
• Ne dépend pas de la ventilation/perfusion.
• Non altérée par la fréquence respiratoire.

♦ Inconvénients
• Délai de monitorage plus long.
• Risque de parasite dans le monitorage (capteur mal fixé).
• Risque de brûlure cutanée ou d’escarre en cas de pose prolongée (changer le positionnement du
capteur toutes les 3 heures).

C. Technique
Il existe 2 types d’électrodes.

♦ Électrode TcPO2/TcPCO2
Elle est branchée sur une peau sèche et propre :
- < 6 mois : sur le thorax ;
- > 6 mois : sur la face antérieure de l’avant-bras.
• Une hyperthermie du capteur permet d’augmenter la diffusion des gaz, dont les valeurs
dépendent entre autres de la température de l’électrode :
- < 28 SA = 41° ;
- 28 à 32 SA = 41,5° ;
- 33 à 36 SA = 42° ;
- à terme = 42,5-43°.
• Il faut attendre environ 5 minutes pour une stabilisation de la mesure.

Attention !
Plus la peau est fine, plus la température doit être basse : à savoir que dans ces cas-là le délai
de monitorage est plus long.

♦ Électrode TcPO2/SpO2
Elle a plusieurs types de capteurs :
- fixation sur la peau avec capteur posé sur le thorax ou le front ;
- ou type pince qui se fixe à l’oreille.

>>> Appareil de mesure PO2/PcO2 cutanée type Radiometer®

©A.M./N.L.
>>> Électrodes avec fixation sur la peau

©A.M./N.L.

Y penser
Le capno, ce n’est pas comme les antibiotiques : ça doit être « capno-tomatique… » !
• Obligatoire lors de la réalisation d’une intubation.
• Monitorage en continu du CO2 expiré.
• Obligatoire lors de la prise en charge d’un arrêt cardiaque.

IV ♦ Normes
• EtCO2 = 35-45 mmHg.
• TcPCO2 : 40 mmHg (45-55 mmHg hypercapnie « permissive »).
• SpO2 chez le nouveau-né entre 92-95 %. Elle doit toujours être inférieure à 95 %, voire 92 %
chez le prématuré < 32 SA car risque de toxicité de l’O2 pour la rétine, les poumons et le
cerveau.

V ♦ Monitorage du CO2
Les 4 phases d’une courbe d’EtCO2 :
• Phase A : ligne inspiratoire qui est plate et à 0.
• Phase A B : phase ascendante, c’est le début de la phase expiratoire que signe l’apparition du
CO2.
• Phase B C : phase de plateau. Une phase de plateau horizontale est le reflet d’un rapport
ventilation / perfusion homogène.
• Phase C D : diminution de la concentration en CO2, début de la phase inspiratoire.
C = PEtCO2

>>> Courbe normale


Mémo 40
Ceinture pelvienne
La ceinture pelvienne devrait être posée en systématique devant toute suspicion d’une fracture du
bassin.

Avec l’autorisation de Silvert Médical

Avec l’autorisation  de Silvert Médical 

D’utilisation simple et rapide, la ceinture SAM Sling II est dotée d’une boucle « auto-stop » qui
se bloque lorsque la traction nécessaire autour du bassin est atteinte, en fonction de la
morphologie du patient (traction de 13, 15 et 18 kg).
3 tailles sont disponibles : X-Small, Standard et X-Large.
Sa pose est simple et rapide.
Elle sera retirée après avis radio.

Y penser
Si vous n’avez pas ce dispositif, prendre un drap et le positionner autour du bassin en réalisant
un nœud pour le maintenir ou utiliser le matelas à dépression (MID) (mais moins efficace).
Mémo 41
Collier cervical

I ♦ Définition
Le collier cervical est mis en place dès qu’une lésion du rachis cervical est suspectée.
Suite à de nombreuses controverses, le collier cervical chez l’enfant n’est plus
systématiquement utilisé en-dehors de l’extraction de l’enfant sévèrement blessé. La taille doit
être adaptée, ainsi que son positionnement.
Source : Réanimation Avancée Néonatale et Pédiatrique ERC 2015

Le collier cervical est mis en place après installation de la tête de la victime en position neutre
et avant tout déplacement de la victime.
En limitant les mouvements du rachis cervical, il diminue le risque d’apparition ou d’aggravation
d’une lésion de la moelle épinière.

II ♦ Technique
Sa pose nécessite deux équipiers.
Un équipier maintien la tête en position neutre pendant toute la manœuvre.
Le deuxième équipier dégage tout ce qui peut gêner la mise en place du collier. Il choisit un
collier adapté à la taille de la victime ou en règle la taille : la hauteur du collier cervical doit
être égale à la distance qui sépare le menton du haut du sternum de la victime. Il glisse enfin la
partie arrière du collier sous la nuque de la victime en dégageant la ou les bandes auto-
aggripantes, et positionne la partie avant du collier afin d’obtenir un bon appui menton-sternum
avant de fixer les sangles.
Après la pose du collier cervical, la tête reste maintenue jusqu’à l’immobilisation complète du
rachis.

© L.D.
Mémo 42
Cricothyroïdotomie d’urgence

I ♦ Définition
La cricothyroïdotomie d’urgence à l’aiguille dite « de fortune » permet de ventiler à l’aide d’un
cathéter inséré dans la membrane cricothyroïdienne. Elle est utilisée en urgence lorsque les
autres techniques de désobstruction des voies aériennes ne sont pas efficaces. Cette technique est
difficile à réaliser chez le nourrisson et le jeune enfant.
Risques : hémorragie, lacération du larynx, pneumomédiastin, emphysème, infection.

II ♦ Technique
♦ Matériel
• Aspirateur à mucosités + sondes.
• Matériel de réanimation à proximité.
• Ballon à valve unidirectionnelle (BAVU).
• Cathéter orange (14G) nouveau-né/nourrisson.
→ Au-delà du nourrisson :
- enfant < 20 kg : il existe des kits de cricothyroïdotomie 2.0 réunissant le matériel nécessaire ;
- enfant > 20 kg : un kit adulte peut convenir.
• Cobb n° 3 (adaptateur de sonde d’intubation) réservé au nouveau-né (malformation) ou
obstacle causé par un corps étranger chez le nourrisson.
• Seringue de 10 ml.
• Compresses + antiseptique.
• Sparadrap.
>>> Matériel pour une cricothyroïdotomie d’urgence

©A.M./N.L.

>>> Kit de cricothyroïdotomie

©A.M./N.L.

♦ Technique
• Bonne installation de l’opérateur et de l’enfant.
• Cathéter connecté à la seringue.
• Identifier les repères anatomiques.
• Désinfecter la zone.
• Avec une main, stabiliser les cartilages (cricoïde et thyroïde).
• Ponctionner juste en dessous du cartilage cricoïde avec un angle de 45° par rapport à la tête
(trachée sous la peau).
• Aspirer : l’aspiration d’air confirme la bonne position, retirer le mandrin.
• Connecter au Cobb de sonde d’intubation taille 3 et à un BAVU pour ventiler manuellement.
• Fixer le cathéter.

>>> Technique de cricothyroïdotomie à l’aiguille

Y penser
Avec cette méthode, les résistances sont élevées, le volume courant faible, et l’élimination du
CO2 est quasi nulle.
C’est un mode temporaire de ventilation permettant de maintenir une oxygénation, il faut la
convertir en cricothyroïdectomie ou en trachéostomie le plus rapidement possible par un
chirurgien ORL pédiatrique de préférence.
Mémo 43
Damage control pré-hospitalier

I ♦ Définition
Le damage control est dérivé de la médecine militaire. Dans le milieu civil, il est utilisé pour
les enfants victimes de traumatismes pénétrants ou d’hémorragies sévères. Il s’applique dans un
contexte d’exception tel que les attentats par armes à feu ou explosifs.
Le but est de maximiser les chances de survie en réalisant des gestes rapides, en prévenant la
triade létale (acidose-hypothermie-coagulopathie) et en assurant une évacuation rapide vers un
centre hospitalier pour une prise en charge chirurgicale.

♦ Application du damage control en situation d’exception avec victimes pédiatriques


multiples
Les grands principes du damage control s’appliquent en contexte d’exception, spécialement en
cas d’attentat par armes à feu ou explosif. Dans ce type de situation, l’évacuation rapide des
patients est nécessaire à la fois pour la prise en charge chirurgicale, mais aussi pour minimiser
les risques des équipes sur le terrain (risque de sur-attentat). En comparaison avec les victimes
adultes, les enfants présentent plus de traumatismes crâniens ou de plaies pénétrantes au niveau
de la tête et pourraient nécessiter plus souvent une prise en charge avancée des voies aériennes.
Cependant, le niveau des soins offerts doit varier en fonction du contexte opérationnel et du
degré de sécurité des équipes. Seuls les gestes essentiels doivent être posés, et un minimum
d’équipement devrait être utilisé. Il est recommandé de constituer des trousses indépendantes de
damage control. Il est parfois impossible de monitorer adéquatement le patient, certains gestes
devront être réalisés en cours d’évacuation, et des gestes de techniques avancées (par exemple
intubation) ne pourront parfois pas être réalisés en raison du contexte opérationnel.

II ♦ Technique
L’utilisation de la doctrine SAFE – MARCHE – RYAN permet une priorisation des actions à
mener.

♦ SAFE
Dans un premier temps, en arrivant sur les lieux, utiliser le moyen mnémotechnique SAFE
(emprunté à la médecine militaire) pour s’assurer d’intervenir en toute sécurité.
Attention ! Ne jamais intervenir s’il persiste un risque pour l’équipe.

S Stop the burning process – Stopper la menace


En contexte d’attentat, les forces de l’ordre sont en première ligne : mise à l’abri ou extraction d’urgence des
équipes médicales.
A Access the scene – Analyser la situation
Type de menace ? Nombre de victimes, gravité ? Communication entre les différents secours, autorités sur place :
sapeurs-pompiers/SAMU/forces de l’ordre, etc.
F Free of danger for you – Absence de dangers
Intervenir et débuter les soins seulement en zone sécurisée.
E Evaluate – Évaluation des blessés
La première équipe sur place est désignée au triage des victimes, les équipes suivantes prennent en charge les
victimes et débutent le MARCHE : échelle JUMP START pour le triage des multiples victimes pédiatriques
≤ 12 ans.

>>> JUMP START

♦ MARCHE
Le matériel présent en préhospitalier doit répondre à l’algorithme MARCHE spécifique à la
prise en charge des enfants victimes de traumatismes pénétrants ou d’hémorragies sévères.
Les équipes doivent se munir d’un minimum de matériel afin de leur permettre une mobilité
accrue dans le cadre d’un contexte opérationnel incertain.
• Intervenir avec le matériel approprié à l’algorithme du damage control.
• Ne pas se munir du matériel habituel d’intervention primaire : pas de monitoring, pas
d’aspirateur à mucosités, pas de pousse-seringue, pas de bouteille d’oxygène (les bouteilles
seront délivrées par le PC logistique, selon le contexte d’intervention : risque explosif).
• Le plus simple est de s’équiper de kits d’intervention damage control afin de pouvoir
« dérouler » le MARCHE rapidement et efficacement.
Algorithme MARCHE Matériel
M Massive bleeding control – Contrôle des hémorragies massives
Déshabiller la victime (cela permet de s’assurer que la victime n’est pas piégée, • Paire de ciseaux universels conçus
grenade, explosifs…) : chercher des blessures face et dos, plaies pénétrantes avec pour couper tous types de tissus type
ou sans point de sortie, amputations, hémorragies, éviscération, brûlures, plaie du JESCO®.
scalp, criblage (les enfants présentent plus de traumatismes craniens et de
traumatismes pénétrants au niveau de la tête que les adultes).
Garrot tactique (tourniquet) ou garrot pneumatique : il doit être posé précocément. • Garrots tactiques taille pédiatrique.
→ Chez le jeune enfant, le garrot pneumatique de taille pédiatrique est le garrot de • Garrots pneumatiques (3 tailles
choix. Le diamètre des garrots tactiques peut se révéler trop grand pour les pédiatriques).
enfants < 8 ans, cependant des garrots tactiques de 4 cm de diamètre sont • Avoir un stylo-marqueur sur soi.
maintenant commercialisés.
Technique de pose du garrot tactique
• Vis de sûreté dessérée (présente sur certains garrots tactiques), poignée de
torsion en buttée.
• Engager le garrot par l’extrémité du membre.
• Le positionner à 5-7 cm au-dessus de la plaie, partie large vers l’extérieur du
membre atteint.
• Serrer la sangle fermement.
• Visser la vis de sûreté à son maximum.
• Tourner la poignée de torsion jusqu’à l’arrêt de l’hémorragie.
• Bloquer la poignée à l’aide du triangle de maintien le plus approprié.
• Noter l’heure de la pose sur le garrot ou sur le front de la victime.
→ Son efficacité est déterminé par l’arrêt du saignement et l’absence de pouls.
→ Le garrot doit toujours rester visible : surveiller la reprise du saignement
(auquel cas un deuxième garrot sera posé en amont du premier garrot sans retirer
le premier).
→ L’objectif est de retirer le garrot au bloc opératoire dans un délai de 2 heures
maximum.
Technique de pose du garrot pneumatique
Le garrot pneumatique est composé d’un manomètre, d’une poire et d’un
brassard.
• Positionner le brassard et bien serrer le garrot autour du membre en amont du
saignement.
• Introduire le raccord tube en butée dans le coupleur rapide.
• Raccorder le brassard au manomètre.
• Gonfler le brassard à l’aide de la poire jusqu’à atteindre la pression maximum.
• Sécuriser l’ensemble en serrant les sangles ou ficelle (selon le modèle).
• Noter l’heure de la pose sur le garrot ou sur le front de la victime.
→ Son efficacité est déterminée par l’arrêt du saignement et l’absence de pouls.
→ Le garrot doit toujours rester visible : surveiller la reprise du saignement.
Si pas de garrot spécifique à disposition, possibilité de faire un garrot de
fortune :
• Utiliser un tissu, ni trop fin, ni trop épais (pas de ficelle, ni de cordelette), et un
objet long, solide et rigide, comme un stylo.
• Glisser le premier lien sous le membre, 5-7 cm au dessus de la plaie.
• Placer le deuxième lien sur le premier et le long du membre.
• Serrer le premier lien.
• Placer la baguette sur le nœud.
• Faire un second nœud prenant la baguette.
• Tourner la baguette jusqu’à l’arrêt du saignement.
• La fixer avec le second lien.
• Noter l’heure de la pose sur le garrot ou sur le front de la victime.

Bande hémostatique : elle permet de combler une plaie hémorragique avant la • Bandes hémostatiques
mise en place d’un pansement compressif. Le but est de mettre la bande au
contact de la veine ou de l’artère qui saigne. Elle peut s’utiliser en priorité pour les
hémorragies non garrotables, plaies pénétrantes au niveau du thorax, du dos, etc.
• Insérer la bande hémostatique dans la plaie en la déroulant.
• En fonction de la profondeur de la plaie, possibilité d’utiliser plusieurs bandes
hémostatiques.
• Recouvrir le pansement hémostatique avec un pansement compressif.
• Noter qu’un pansement hémostatique a été mis en place afin d’en informer les
équipes médicales suivantes.
Pansement compressif : il comprend plusieurs éléments sur une même bande • Pansements compressifs
*compresse non adhérente *système de poignée *bande.
Sa poignée permet d’utiliser ce pansement sur les parties du corps non garrotables
(tête, cou, hanche, etc.). Elle permet de diriger et de maintenir efficacement la
bande.
Son positionnement permet d’excercer une pression directe sur la plaie.
Plaie du scalp : utiliser des agrafes ou du fil à peau pour permettre dans un • Aggrafes et/ou fils à peau
premier temps de rapprocher les bords et diminuer le saignement.
Pansements américains + bandes : pour les plaies, les brûlures et éviscérations • Pansements américains + bandes
(entourer l’abdomen sans serrer la bande).
A Airways – Voies aériennes
• Positionner la victime afin de libérer les voies aériennes. • Guedel (différentes tailles).
• Désobstruer les voies aériennes manuellement si besoin. • Cricothyroïdotomie :
• Si la victime est inconsciente, mettre une guedel. – cathéter 14G ;
• En cas d’obstruction des voies aériennes liée à un trauma facial : pratiquer une – seringue 10 ml ;
cricothyroïdotomie d’urgences (voir Mémo 42). – Cobb n° 3.
• Et/ou kit de cricothyroïdotomie 2.0
pour les enfants < 20 kg : au-delà, un
kit adulte peut être utilisé.
R Respiration
• Mettre la victime assise ou demi-assise en cas de difficultés respiratoires.
• Si O2 à disposition : mettre un masque à haute concentration (débit minimum de • Masque à haute concentration
6 l/min : voir Mémo 56). (tailles : pédiatrique, adulte).

• Si victime inconsciente, ayant besoin d’assistance ventilatoire : ventiler au BAVU • BAVU pédiatrique et BAVU adulte.
(ballon à valve unidirectionnelle).
• En cas de plaie pénétrante du thorax (plaie soufflante) : faire un pansement • Pansement 3 côtés : utiliser un
3 côtés ou utiliser une valve d’Asherman. emballage de type : face plastifié du
paquet de compresses ou deux
pansements de type TEGADERM®
collés l’un sur l’autre, et du sparadrap
en laissant un coté du pansement
ouvert.
• Ou valve d’Asherman.
• En cas de pneumothorax compressif : faire une exsuflation à l’aiguille et si • Cathéter.
besoin dans un second temps poser un drain thoracique (voir Mémo 44 Drainage
thoracique). • Seringue 10 ml.

C Circulation
• Poser une voie veineuse périphérique (VVP). • Matériel pour pose d’une VVP.
• Si échec : pose d’une intra-osseuse. • Matériel pour pose d’une IO.
(voir Mémos 59 et 62). = plusieurs tailles d’aiguilles.
• L’indication de la tension artérielle se fait si perception du pouls radial ou huméral • Poches de solutés de sérum
(car pas de moniteur à disposition). physiologique.
• Si absence de pouls : débuter un remplissage : 10 ml/kg sur 20 minutes.
→ Dans un deuxième temps, quand la tension pourra être monitorée, les
objectifs tensionnels seront les suivants :

≤ 2 ans 2 à 10 ans
Neurotrauma
PAM ≥ 55 mmHg PAM ≥ 65 mmHg
Absence de neurotrauma
PAM ≥ 45 mmHg PAM ≥ 55 mmHg
Proposé par G. Orliaguet-Necker,
adapté de Haque PCCM 2007
• Dès le deuxième remplissage, envisager un support inotrope : noradrénaline • Ampoule noradrénaline.
débuter à 0,1 mcg/min/kg en PSE dans l’UMH. • Poche de sérum physiologique.
• En cas d’hémorragies ou victimes considérées comme à risque élevé • Ampoules d’acide tranexamique.
hémorragique, débuter rapidement l’acide tranéxamique (dans les 3 premières • Poches de sérum physiologique.
heures de prise en charge) : • Dilution 1 mg dans 100 ml de sérum
< 10 ans : 10 à 15 mg/kg sur 10 min (maximum 1 g). physiologique.
> 10 ans : 1 g sur 10 min.
Attention : risque d’hypotension si injection trop rapide.
H Head/Hypothermia – Neuro/Hypothermie
L’hypothermie est une composante de la triade létale. Chez l’enfant victime de • Couvertures de survie.
traumatisme, elle est associée à l’augmentation de la mortalité (perte d’1 °C =
baisse de 10 % des fonctions de l’hémostase).
• Couvrir la victime.
• Retirer les vêtements mouillés.
• Isoler du sol.
Évaluation de l’état neurologique de la victime. • Lampe.
• Évaluer la symétrie des pupilles.
• Faire l’AVPU (cf. fiche polytraumatisé).
E Évacuation
• Chez l’enfant il n’existe pas de moyen spécifique d’évacuation : protéger dans la
couverture de survie, évacuer dans les bras d’un sauveteur, sinon évacuation sur
brancard souple comme pour l’adulte.
• Identifier les victimes avec des fiches médicales de l’avant et bracelets SINUS • Fiche médicale de l’avant et
(permet de tracer la victime en lui donnant une identité grâce à un code barre et bracelets SINUS.
un numéro unique).
• Afin de permettre le suivi et de faire le lien entre les membres d’une même
famille (exemple mère/enfant), coller le code barre de la fiche médicale de l’avant
de l’un sur le dos de la fiche de l’autre et vice versa.
• Partie détachable au bas de la fiche à conserver, le reste suit la victime.

Attention !
Il ne faut jamais passer à l’item suivant tant que l’item précédent n’est pas contrôlé.

♦ RYAN
À la fin du premier MARCHE, si l’évacuation tarde, continuer la procédure avec le RYAN.

R Réévaluer
Réévaluer chaque item du MARCHE : efficacité des garrots, du remplissage, perméabilité des VVP, fixation etc.
Y Yeux
Surveiller l’état neurologique de la victime.
A Analgésie
Morphine ou kétamine (débutée dans un second temps).
N Antibiothérapie
AUGMENTIN® (débuté dans un second temps).

>>> Types de garrots tactiques (gauche) et pneumatiques (droite)

©A.M./N.L.
>>> Garrot tactique avec vis de sûreté (à gauche)
et de petit diamètre sans vis de sûreté (à droite)

©A.M./N.L.

>>> Garrots pneumatiques

©A.M./N.L.
>>> Valve d’Asherman

©L.D.

Y penser
• Le kit doit contenir le matériel de base pour la mise en place de voie veineuse et la
désinfection des plaies : antiseptiques, sparadrap, compresses, tubulures, etc.
• Penser à porter des gants pendant les interventions surtout en cas de saignements.
• Ne pas intervenir si la zone n’est pas sécurisée.
• Possibilté de doter les UMH (unités mobiles hospitalières) d’atropine et d’INEUROPE® en
cas de catastrophes NRBC.
Mémo 44
Drainage thoracique

I ♦ Définition
En préhospitalier, la pose de drain thoracique se fait surtout en cas de suspicion de pneumo-
/hémothorax. En cas de pneumothorax sous tension, l’exsufflation à l’aiguille devrait être
rapidement réalisée. Un drain thoracique pourra être posé dans un deuxième temps en fonction de
l’état clinique du patient et du jugement du clinicien.

Remarque : en néonatalogie, grâce aux nouvelles pratiques ventilatoires, l’incidence des


pneumothorax compressifs à drastiquement diminué depuis plusieurs années. La pose de drain
est devenue exceptionnelle : l’exsufflation est parfois encore nécessaire en cas de mauvaise
tolérance et après transillumination (voire échographie ou radiographie en maternité).

II ♦ Technique
A. Exsufflation à l’aiguille

♦ Matériel
• Boîte à aiguilles.
• Compresses.
• Antiseptique.
• Aiguille ou cathéter relié à un robinet 3 voies (épicrânienne n° 22G ou cathéter de 24G en
néonatalogie).
• Anesthésique locale de type XYLOCAÏNE® 1 %.
• Seringue de 10 ml.
• Pansement de type TEGADERM®.

♦ Technique pour l’exsufflation à l’aiguille (pneumothorax simple ou sous tension)


• Matériel de réanimation à portée de main et source d’oxygène. Le patient doit être sous
surveillance monitoring : ECG, SpO2, PA.
• Rassurer l’enfant.
• Identifier le deuxième espace intercostal sur la ligne médio-claviculaire.
• Lavage de mains, port de masque, charlotte, port de gants et blouse stérile.
• Désinfecter le site de ponction, anesthésier localement selon le degré d’urgence.
• Connecter le cathéter à la seringue pour piquer en aspiration.
• Piquer perpendiculairement à la peau, avancer le cathéter au bord supérieur de la 3e côte
jusqu’à l’espace pleural.
• L’aspiration d’air ou la perception d’un petit bruit indiquant l’issue d’air prouve la bonne
position du cathéter. S’immobiliser et aspirer l’air.
• Une fois l’aspiration faite à la seringue, retirer le cathéter ou l’épicrânienne et faire un
pansement occlusif.
• Évaluer l’état clinique du patient et la réponse clinique de la procédure.
• Évaluer si le patient nécessite l’insertion d’un drain thoracique suite à la procédure
d’exsufflation.
→ À envisager notamment si le patient demeure cliniquement instable, montre des signes de ré-
accumulation du pneumothorax, un transport aérien est envisagé, etc. La présence d’un
pneumo/hémothorax traumatique nécessite généralement la pose d’un drain thoracique.

B. Pose de drain thoracique

♦ Matériel
• Boîte à aiguilles.
• Compresses.
• Antiseptique.
• Anesthésique locale de type XYLOCAÏNE® 1 %.
• Drain thoracique.
• Pansement de fixation de type TEGADERM®.
• Fil à peau.
• Scalpel.
• Valve unidirectionnelle (type valve de Heimlich) : toujours utiliser une seule valve anti-reflux,
ne pas l’associer à un système de recueil en aspiration de type PLEUREVAC®.
Ou
• Système d’aspiration de type PLEUREVAC®.
→ Lors de transfert inter-hospitalier le drain thoracique peut être connecté à un recueil
d’aspiration de type PLEUREVAC® qui régulera l’aspiration à – 20 cmH2O : penser à clamper
le système lors de la mobilisation de l’enfant et le déclamper lorsqu’il est installé.

♦ Technique pour la pose du drain thoracique


• Coucher l’enfant sur le dos, positionner sa main sous sa tête pour dégager la région axillaire.
Le rassurer. Le patient doit être sous surveillance monitoring : ECG, SpO2, PA.
• En fonction de l’état clinique, une analgésie locale ou une analgésie par voie intraveineuse peut
être envisagée.
• Sélectionner la taille de drain thoracique appropriée en fonction de l’âge de l’enfant :
- NN : 8-12 F ;
- 1 an : 16-20 F ;
- 4 ans : 20-28 F ;
- 10 ans : 28-32 F ;
- > 14 ans : 28-32 F.
→ Pour le drainage d’un pneumothorax simple, la plus petite taille de drain thoracique en
fonction de l’âge peut être sélectionnée. En cas d’hémothorax ou d’effusion, la taille supérieure
doit être choisie.
• Identifier les repères anatomiques : 4e ou 5e espace intercostal au niveau de la ligne axillaire
antérieure (hauteur du mamelon chez l’enfant pré-pubère).
• Lavage de mains, port de masque, charlotte, port de gants et blouse stérile.
• Désinfecter le site de ponction, anesthésier localement selon le degré d’urgence.
• Faire une petite incision de la peau à l’aide du scalpel.
• Avancer le drain avec le trocart en place (rebord supérieur de la côte inférieure de l’espace)
jusqu’à pénétrer l’espace pleural (perte de résistance, arrivée d’air ou de liquide).
S’immobiliser et retirer le trocart. Diriger :
- en haut et en avant pour un épanchement aérien ;
- en bas et en arrière pour un épanchement liquidien ;
- en haut et en arrière si épanchement mixte (traumatologie).
Attention à ne pas trop avancer dans l’espace pleural avec le trocart en place car risque de
ponction pulmonaire ou cardiaque important. Pour s’aider, utiliser ses doigts comme une butée
lors de l’insertion du drain.

• Une fois le trocart retiré, avancer le drain dans l’espace pleural jusqu’à l’emplacement voulu.
• Clamper le drain jusqu’à ce qu’il soit connecté à une valve unidirectionnelle.
→ Ne pas oublier de retirer le clamp le plus rapidement possible par la suite.
• Le connecter à une valve unidirectionnelle et à un système de recueil à usage unique.
• Fixer le drain à la peau à l’aide d’un fil puis d’un pansement transparent.

Faire attention à ne pas plier ou écraser le drain ce qui empêcherait le drainage en continu.

• Vérifier régulièrement le drain et le fonctionnement de la valve.


• Lorsque possible, une radiographie pulmonaire devra être faite pour confirmer la position du
drain thoracique.

>>> Type de drain thoracique

©A.M./N.L.
>>> Valve de Heimlich

©A.M./N.L.

Y penser
• En néonatalogie et en traumatologie, penser au diagnostic de pneumothorax à l’aide de la
transillumination et/ou l’échographie.
• Lors de l’installation de la valve unidirectionnelle de type Heimlich : attention au sens de la
valve (flèche sur le dispositif).
• Ne jamais laisser un drain clampé longtemps, si celui-ci ne draine pas, le pneumothorax
risque de se ré-accumuler.
Mémo 45
Électrocardiogramme (ECG)

I ♦ Positionnement des électrodes


♦ Position des électrodes périphériques
R pour right : membre supérieur droit (rouge).
L pour left : membre supérieur gauche (jaune).
N pour neutre : membre inférieur droit (noir).
Moyen mnémotechnique : « le sang (rouge) sur le bitume (noir), le soleil (jaune) sur la prairie
(vert) ».
Aux racines (épaules et épines iliaques), moins de parasites, pas d’influence sur l’amplitude,
mais risque de changement d’axe, avec apparition ou disparition d’anomalies dans 10 % des cas.

♦ Position des électrodes précordiales


À placer dans cet ordre++ :
- V1 : 4e espace intercostal droit – bord du sternum ;
- V2 : 4e espace intercostal gauche – bord du sternum ;
- V4 : 5e espace intercostal gauche – ligne médio-claviculaire ;
- V6 : même horizontale que V4 – ligne axillaire moyenne ;
- V3 : mi-distance entre V2 et V4 ;
- V5 : mi-distance entre V4 et V6 ligne axillaire antérieure.

♦ Position des électrodes complémentaires


- V7 à V9 : même horizontale que V4, V5, V6 ;
- V7 : ligne axillaire postérieure ;
- V8 : pointe de l’omoplate ;
- V9 : mi-distance entre V8 et l’épineuse postérieure du rachis ;
- V4R : 5e espace intercostal droit – ligne médio-claviculaire ;
- V3R : mi-distance entre V1 et V4R.

II ♦ Vérification
• Réglages standards :
- vitesse de déroulement du papier : 25 mm/s (1 petit carreau = 0,04 s) ;
- amplitude d’enregistrement : 10 mm/mV (1 petit carreau = 0,01 mV) ;
- filtre de réduction des parasites sur « on ».
• Dérivations toutes enregistrées ?
• Onde P en D1 positive ? Sinon vérifier la position des électrodes périphériques.
• Ligne de base régulière ? Si tremblante ou anarchique, s’assurez du repos du patient.
Entrer l’identité du patient ou le noter sur l’ECG, numéroter les ECG++.
Mémo 46
Incubateur de transport

I ♦ Définition
L’incubateur, appelé familièrement « couveuse », est un dispositif médical reproduisant au
maximum les conditions fœtales, afin de maintenir une normothermie du nouveau-né et du
prématuré.
Il existe plusieurs types d’incubateurs :
- l’incubateur fermé ;
- l’incubateur ouvert ou radiant (paroi double ou paroi simple selon le poids du nouveau-né) ;
- l’incubateur de transport.
Le nouveau-né se trouve dans une zone d’air chauffée, les pertes de chaleur par convection sont
diminuées, les pertes par conductions sont quasiment nulles grâce au matelas en mousse. L’air
chaud réchauffe les parois ce qui évite les pertes de chaleur par radiations.

II ♦ Technique
♦ Matériel
• Habitacle en plexiglas avec 6 hublots (4 portes latérales et 2 frontales). Accessibilité des
quatre côtés ce qui permet un confort d’intervention, le nouveau-né reste dans la partie chauffante
de l’incubateur lors des gestes de réanimation (le sens de ventilation pied-tête permet de
maintenir la température malgré l’ouverture des hublots).
• Plateau de couchage (possibilité de le mettre en proclive, parfois même de le sortir
partiellement de l’incubateur).
• Matelas.
• Support tuyaux ventilateur.
• Sonde thermique cutanée. Les incubateurs de transport ne disposent pas de réglage du taux
d’humidité. En général le temps réduit des transports limite les pertes en eau du nouveau-né.
• À l’extérieur : tableau de commande permettant de régler, de surveiller la température du
nouveau-né et de l’incubateur (en mode air = mesurée au niveau du matelas, et en mode cutanée =
température mesurée par la sonde cutanée).
• Branchement secteur et batterie intégrée.

♦ Réglages
Mode de régulation choisi par l’utilisateur : le plus souvent mode de régulation cutanée, le
système module le chauffage en fonction de la température cutanée mesurée et celle demandée.
Attention à la bonne application de la sonde sur la peau du nouveau-né.
♦ Entretien
• Nettoyage entre chaque patient :
- mettre l’incubateur à l’arrêt ;
- nettoyer l’incubateur une fois qu’il est vide, si possible attendre que la température de
l’incubateur soit à température ambiante ;
- nettoyer intérieur et extérieur de l’habitacle, la partie réceptrice du plateau, le plateau et le
matelas à l’aide de produits adaptés (détergent désinfectant non toxique validé par la direction
de l’établissement) ;
- ne jamais utiliser d’alcool, d’éther ou de graisse.
• Nettoyage hebdomadaire : chaque élément de l’incubateur est retiré pour être nettoyé
séparément.
• Tracer les désinfections.

>>> Incubateur de transport de type Médipréma®

©A.M./N.L.
Mémo 47
Immobilisation sur un plan dur

I ♦ Définition
Le plan dur avec immobilisateur de tête est utilisé pour immobiliser une victime suspecte d’un
traumatisme de la colonne vertébrale.
En immobilisant le corps entier d’une victime, le plan dur permet de respecter l’axe tête-cou-
tronc et limite toute apparition ou aggravation d’une éventuelle lésion de la colonne vertébrale au
cours de la mobilisation ou du transport de celle-ci.

II ♦ Technique
La technique idéale est celle du roulement au sol de la victime à trois équipiers.
Un équipier placé derrière la victime poursuit le maintien de la tête de la victime pendant toute
la manœuvre : c’est lui qui guide et commande l’ensemble de la manœuvre.
Un autre équipier place les mains de la victime sur ses cuisses, et place le plan dur le long de la
victime du côté opposé au retournement.
Ensuite les deux équipiers se placent à genoux du côté du retournement au niveau du thorax et du
bassin de la victime. Ils saisissent la victime du côté opposé au retournement au niveau de
l’épaule, du bassin et des membres inférieurs qui doivent rester alignés. Ils tournent la victime
vers eux : la rotation se fait lentement et d’un bloc, elle est arrêtée dès que la victime est sur le
côté.
L’autre équipier accompagne le mouvement pour garder la tête dans l’axe du tronc.
Les deux équipiers glisse le plan dur sous le dos de la victime jusqu’à ce qu’il vienne se plaquer
contre la victime et que le coussin de tête soit bien positionné au niveau de la tête.
Quand le plan dur est en place, ils reposent la victime et le plan dur délicatement sur le sol et
solidarisent la tête de la victime au plan dur en plaçant successivement les blocs immobilisateurs
latéraux de chaque côté de la tête et la sangle de fixation frontale puis mentonnière.
À la fin de la manœuvre, les équipiers peuvent alors relâcher le maintien de la tête et solidariser
la victime sur le plan dur à l’aide d’une sangle araignée.
© L.D.
Mémo 48
Intubation

I ♦ Définition
L’intubation trachéale est une technique de prise en charge des voies aériennes qui consiste à
insérer une sonde dans la trachée.

II ♦ Technique
♦ Choix de la lame
Il existe différents types de laryngoscopes, lames à usage uniques ou non. Le laryngoscope
contient un manche et une lame droite ou courbe.
→ Pour l’intubation du nouveau-né : préférer les lames droites (l’anatomie des voies aériennes
supérieures est différente de l’enfant et de l’adulte, l’orifice glottique est plus haut et antérieur
que chez l’adulte) :

©A.M./N.L.

→ Le choix de la taille peut se faire en mesurant avec la lame la distance qui va des lèvres de
l’enfant jusqu’au larynx.

♦ Choix de la sonde
Il existe plusieurs méthodes pour choisir la taille de la sonde d’intubation.
Pour un enfant de plus de deux ans, plusieurs formules sont utilisées :

*– 0,5 en cas de l’utilisation de sonde d’intubation à ballonnet.


Diamètre de l’auriculaire de l’enfant = diamètre de la sonde d’intubation (méthode peu
fiable)
Âge Poids Taille de sonde Lames
Prématuré < 2-2,5 kg 2,5 mm Miller 0-00
2-3,5 kg 3 mm
Nouveau-né à terme Miller 0-1
≥ 3,5 kg 3,5 mm
2-6 mois 4-8 kg 3,5 mm Miller 1-oxford-Mac 1
6-12 mois 8-12 kg 4 mm Miller 1-oxford-Mac 1
12-18 mois 4,5 mm Miller 1-oxford-Mac 1
18-4 ans 5 mm Mac 2
4 ans 5,5 mm Mac 2
6 ans 6 mm Mac 2
8 ans 6,5 mm Mac 3
10 ans 7 mm Mac 3
12 ans 7,5 mm Mac 3
14 ans 7,5-8 mm Mac 3

→ En néonatalogie, des sondes d’intubation à canalicules sont utilisées pour injecter du


surfactant en intra-trachéale.
→ Prévoir à disposition, lors de l’intubation, plusieurs tailles différentes (une sonde plus petite
et une sonde plus grande de 0,5 mm).
→ Utilisation de sonde à ballonnet contre-indiquée chez le nouveau-né < 1 mois (risque de
sténose), l’étroitesse du cartilage cricoïde sert de ballonnet naturel.

>>> Sondes d’intubation à canalicule (gauche),


sans ballonet (milieu) et avec ballonet (droite)

©A.M./N.L.

♦ Repère de la sonde
• Chez le nouveau-né, préférer l’intubation nasotrachéale. En cas d’urgence (très mauvaise
adaptation à la vie extra-utérine), l’intubation plus rapide par voie orale est justifiée.
Calcul du repère de la sonde visible au rebord narinaire ou à l’arcade dentaire
Nouveau-né • 7 + poids (par voie nasale)
• 6 + poids (par voie orale)
Enfant • au nez : 15 + âge en années / 2
• à l’arcade dentaire : 12 + âge en années / 2
• ou : taille de la sonde × 3

• Vérifier le bon positionnement de la sonde à l’auscultation : ventilation symétrique. La mesure


de la capnométrie confirme la bonne position intratrachéale (voir Mémo 39
Capnographie/Capnométrie).

♦ Matériel d’intubation
• Mandrin si besoin (peut être utilisé en cas d’intubation difficile chez l’enfant, jamais chez le
nouveau-né).
• Pince de Magill (tailles adaptées).
• Gants stériles.
• Flacon d’eau stérile pour lubrifier la sonde d’intubation (néonat, nourrisson) ou lubrifiants
stériles (spray ou gel).
• Seringue de 5 ml pour gonfler le ballonnet (le ballonnet est connecté à une valve
unidirectionnelle sur un des côtés de la sonde, son réservoir permet de savoir si celui-ci est bien
gonflé), utiliser un manomètre spécifique pour gonfler et surveiller la pression du ballonnet en
deuxième intension, celle-ci doit être < 20 cmH2O.
• Raccord de Beaufils : permet une meilleure oxygénation de l’enfant pendant l’intubation.
Raccordé entre la sonde d’intubation (taille 2,5/3/3,5) et le raccord de Cobb, il apporte de
l’oxygène grâce à son branchement au respirateur ou au ballon à valve unidirectionnelle ou à la
pièce en T.
• Matériel de fixation : sparadrap (à fibranne, tissé, ou bande adhésive type ELASTOPLAST®,
si disponible cordon pour les plus grands).
©A.M./N.L.

♦ Fixation
>>> Positionnement du sparadrap sur la sonde d’intubation

©A.M./N.L.
>>> Fixation de la sonde

©A.M./N.L.

Y penser
• En cas de laryngoscope à lames non jetables, toujours prévoir des piles et des ampoules de
rechange en cas de mauvais fonctionnement du laryngoscope, la lumière projetée doit être
blanche : si jaune, changer l’ampoule.
• En cas d’utilisation de lames jetables, prévoir à disposition un jeu de lames non jetables si
intubation difficile.
• Matériel d’aspiration prêt et vérifié avant réalisation du geste.
• Auscultation pulmonaire symétrique.
• Monitorage de CO2 expiré.
• Matériel pour intubation difficile : voir Mémo 49.
Mémo 49
Intubation difficile

I ♦ Définition
L’intubation est un geste délicat et une période critique dans la prise en charge de l’enfant
gravement malade. Certaines caractéristiques anatomiques et physiologiques chez le nouveau-né
et l’enfant peuvent rendre le geste d’intubation plus difficile pour un praticien moins expérimenté
en pédiatrie. Certains facteurs peuvent être identifiés comme prédicteurs d’une intubation
difficile. Cependant, même sans aucun facteur de risque, un nouveau-né ou un enfant peut se
révéler difficile à intuber (l’orifice glottique est plus haut et antérieur que chez l’adulte).

♦ Facteurs de risque pour une intubation difficile


• Grands prématurés < 26 SA.
• Malformations congénitales touchant les voies aériennes, la région craniofaciale ou cervicale
(par exemple : syndrome de Pierre-Robin, fente palatine, maladie de surcharge, Trisomie 21,
syndrome de Crouzon, etc.).
• Traumatisme facial.
• Polytraumatisme (colonne cervicale immobilisée).
• Obstruction des voies aériennes supérieures (corps étranger, laryngite sévère, anaphylaxie,
etc.).
• Sténose sous-glottique.
• Hypertrophie amygdalienne (le suspecter chez l’enfant avec un ronflement nocturne).
→ À tout moment, lorsqu’une équipe est confrontée à une intubation difficile, il est licite de
demander le renfort d’une équipe pédiatrique, d’une autre équipe ou un matériel particulier.

II ♦ Technique
♦ Matériel
L’intubation est un geste qui demande un minimum de préparation.
• Ballon à valve unidirectionnelle (BAVU), ou dispositif de pièce en T pour un nouveau-né, avec
un masque de taille appropriée.
• Aspirateur de mucosités.
• Source d’oxygène ou un mélange air/O2 pour un nouveau-né.
→ Le matériel d’intubation est choisi en fonction de la taille et du poids de l’enfant.
→ En cas d’intubation difficile, le matériel spécifique doit être facile d’accès et l’équipe doit
savoir l’utiliser.
Cette situation est rare, il est bon de se former régulièrement à son utilisation.
♦ Techniques
• Le positionnement du nouveau-né ou de l’enfant est extrêmement important pour optimiser les
chances de réussite. En cas d’intubation difficile, la position du patient est revue avant
d’effectuer une nouvelle tentative. Chez le nouveau-né, l’erreur fréquente est d’effectuer une
hyperextension du cou, il faut garder une position neutre de la tête et chez l’enfant plus âgé mettre
éventuellement la tête en légère extension avec un billot sous les épaules. La position de
l’opérateur, parfois précaire en pré-hospitalier, est optimisée (hauteur du patient, dégager
l’espace, etc.).
• Pour l’intubation naso trachéale des nouveau-nés en cas de passage difficile des choanes, ne
pas forcer, introduire une petite sonde d’aspiration ou gastrique dans la narine, une fois la choane
franchie, coulisser la sonde d’intubation par-dessus.
• En cas de visualisation difficile des cordes vocales chez le jeune enfant, en raison d’une
épiglotte anatomiquement généreuse, l’utilisation d’une lame droite aide à voir la glotte. Une
lame d’Oxford (voir Mémo 48 Intubation) est souvent utile pour améliorer la visualisation chez
le nourrisson ou le nouveau-né à terme et aide à dégager la langue. Chez le prématuré < 28 SA
certaines lames 00 sont un peu plus larges que d’autres, ne pas hésiter à changer de matériel pour
une meilleure exposition.
• Une pression sur le cartilage cricoïde peut parfois aider la visualisation. Celle-ci ne doit pas
être trop importante car cela risque d’empêcher l’insertion de la sonde.
• Après franchissement des cordes vocales, en cas de butée de la sonde sur la paroi antérieure de
la trachée, on peut être amené à fléchir la tête du prématuré.
• En cas d’intubation nasale, la pince de Magill est utilisée quand la visualisation de la glotte est
adéquate pour orienter la sonde entre les cordes vocales en restant à 2 cm de l’extrémité de la
sonde. En cas d’intubation orale, elle est rarement utile, un mouvement de rotation peut suffire.
• Il est possible d’adapter un raccord de Beaufils entre l’extrémité de la sonde et le BAVU, ou la
pièce en T, pour oxygéner le nouveau-né pendant l’intubation (voir Mémo 48).
• Un patient peut être difficile à intuber, mais relativement facile à ventiler au BAVU.
• En cas de ventilation difficile au BAVU, on peut tenter :
- de ventiler à 2 opérateurs : l’un tient le masque pour améliorer l’étanchéité, l’autre comprime
lentement le ballon ;
- d’utiliser une canule oropharyngée ;
- demander à un deuxième opérateur de luxer la mâchoire inférieure vers l’avant.
• Le patient doit toujours être repris au BAVU ou avec le dispositif de pièce en T entre les essais
d’intubation. Une distension gastrique survient rapidement et gêne la ventilation, une sonde
gastrique est posée pour vider l’estomac.
• Chez le nourrisson et l’enfant, il est possible d’utiliser un mandrin d’Eschmann, ou équivalent,
sur lequel on insérera au préalable une sonde d’intubation lubrifiée (gel, spray ou eau stérile).
• En cas de franchissement de la glotte et d’impossibilité de passage de la sonde, on peut
suspecter une sténose sous glottique (patient avec antécédent d’intubation ou sténose
congénitale), penser à recourir à une sonde de calibre inférieur.
Si, malgré ces techniques, l’intubation reste impossible, d’autres méthodes existent :
• Masque laryngé : masque souple inséré à l’aveugle dans le pharynx. La taille du dispositif doit
être sélectionnée en fonction de la taille du patient. Le dispositif est fixé après l’insertion et sa
position surveillée, car il peut se déplacer pendant le transport. Ce dispositif est très peu utilisé
en néonatologie, sauf au bloc opératoire pour certaines malformations, et uniquement pour un
poids > 2 kg.
• Vidéolaryngoscope : plusieurs dispositifs permettent de maximiser la visualisation de l’espace
glottique, certains n’ont pas l’équivalent des petites tailles de laryngoscopes classiques et ne
conviennent pas aux nouveau-nés et nourrissons, aucun ne convient aux prématurés.
• Intubation rétrograde avec technique de Seldinger.
• Cricothyroïdotomie à l’aiguille ou avec un dispositif de cricothyroïdotomie percutanée (voir
Mémo 42).
• En cas d’échec d’intubation mais d’une ventilation adéquate au BAVU, un transport de courte
durée avec une ventilation au BAVU peut être envisagé. L’intubation sera retentée en milieu
hospitalier avec l’accès à des ressources et du personnel supplémentaires. L’équipe en
préhospitalier avisera le service receveur de la situation afin que le personnel se prépare à
accueillir ce type de patient et mobilise déjà les ressources nécessaires.

>>> Vidéolaryngoscopes (gauche), MC GRAFT® (milieu) et masques laryngés (droite)

©A.M./N.L.

>>> Masque laryngé

Y penser
• Sauf en cas d’ACR, une sédation-analgésie est réalisée. Si celle-ci est inadéquate lors de la
première tentative, elle est optimisée avant un nouvel essai.
• Monitorage.
• Le FASTRACH® n’est utilisable que chez l’enfant de plus de 30 kg.
Mémo 50
Matelas immobilisateur à dépression (MID)

I ♦ Définition
Le matelas immobilisateur à dépression est utilisé pour immobiliser le corps entier d’une
victime suspectée d’un traumatisme de la tête, de la colonne vertébrale, du bassin et/ou de la
cuisse.
En immobilisant le corps entier d’une victime, le MID permet de respecter son axe tête-cou-tronc
et limite toute apparition ou aggravation d’une éventuelle lésion de la colonne vertébrale au
cours de la mobilisation ou du transport. Il permet également d’immobiliser les membres
inférieurs.

II ♦ Technique
L’installation d’une victime sur le MID est effectuée en utilisant une technique de relevage du
pont.
Placer le MID à proximité de la victime dans une position adaptée à la technique de relevage
utilisée.
Ouvrir le robinet pour permettre l’entrée de l’air et répartir les billes.
Rigidifier modérément le MID en relevant les côtés pour faciliter la manœuvre, mettre en place
un drap ou une couverture de survie.
Une fois la victime déposée sur le MID, mettre en forme le matelas autour de son corps : pour
cela, rapprocher les bords du matelas de part et d’autre de la tête de la victime, maintenir les
bords latéraux du matelas le long de la victime sans la mobiliser en s’aidant des sangles de
maintien, puis faire le vide à l’intérieur du matelas en aspirant l’air avec un dispositif
d’aspiration jusqu’à ce que le matelas devienne dur. Fermer le robinet et déconnecter le
dispositif d’aspiration, et enfin ajuster les sangles de maintien.

© L.D.
Mémo 51
Oxygénothérapie

I ♦ Définition
Matériel d’oxygénation passive utilisé chez le nourrisson et l’enfant ayant une respiration
spontanée efficace.

II ♦ Technique
♦ Lunettes nasales
Système d’oxygénation à bas débit (entre 0,25 l à 4 l/min d’O2) qui délivre 35 % au maximum
d’oxygène.
• Au-delà de 4 l/min, l’oxygène doit être réchauffé et humidifié.
• Les lunettes sont placées dans les narines de l’enfant.
• Il existe plusieurs tailles adaptées (prématuré, nouveau-né, pédiatrique, adulte).

♦ Masque facial simple


Réservoir en plastique positionné sur la bouche et le nez de l’enfant.
• L’air inspiré et expiré passe par les orifices de chaque côté.
• Le masque reste en position grâce à un élastique positionné derrière la tête de l’enfant
(plusieurs tailles allant du nourrisson à l’adulte).
• Le débit d’oxygène doit être au minimum de 6 l/min pour évacuer le dioxyde de carbone expiré.
• Concentration en oxygène de 40 % à 60 %.

♦ Masque à haute concentration


Masque simple muni d’un réservoir collecteur d’oxygène.
• Le débit minimum doit être de 6 l/min.
• Remplir le réservoir du masque avant de le positionner sur le visage de l’enfant, le réservoir
doit rester gonflé lors de l’inspiration et de l’expiration, si ce n’est pas le cas, adapter le débit
d’oxygène (taille pédiatrique et adulte).
• Permet d’atteindre jusqu’à 97 % de concentration en oxygène.

♦ Masque nébuliseur
Système d’oxygénation et de nébulisation. Il s’agit d’un masque simple muni d’un réceptacle
permettant la nébulisation de certains traitements (taille allant du nourrisson à l’adulte).
>>> Dispositifs d’oxygénothérapie

© A.M./N.L.

Y penser
• Utiliser de l’oxygène humidifié dans la mesure du possible, l’humidification prévient
l’assèchement des muqueuses.
• Un débit élevé par rapport au poids de l’enfant apporte une pression expiratoire positive
(PEP) qui n’est pas quantifiée : 2 l/kg/min ≈ +4 cmH2O. Cette PEP est variable selon l’enfant,
le diamètre de la narine, les fuites...
Mémo 52
Position latérale de sécurité (PLS)

I ♦ Définition
Toute victime inconsciente qui respire, ou somnolente, doit être placée sur le côté en position
latérale de sécurité.
La PLS permet de maintenir la liberté des voies aériennes supérieures car elle empêche la chute
de la langue en arrière et elle limite l’encombrement en permettant aux liquides de s’écouler à
l’extérieur de la bouche maintenue ouverte.

II ♦ Technique
• Retirer les lunettes de la victime si elle en porte.
• S’assurer que ses membres inférieurs sont allongés côte à côte. Si ce n’est pas le cas, les
rapprocher délicatement l’un de l’autre, dans l’axe du corps de la victime.
• Placer le bras de la victime le plus proche du côté du retournement, à angle droit de son corps,
plier ensuite son coude tout en gardant la paume de sa main tournée vers le haut. L’alignement
des jambes et la position du membre supérieur anticipent la position finale.
• Se placer à genoux ou en trépied à côté de la victime.
D’une main, saisir le bras opposé de la victime, placer le dos de sa main contre son oreille, côté
secouriste.
Maintenir la main de la victime pressée contre son oreille, paume contre paume. Lors du
retournement, le maintien de la main de la victime contre son oreille permet d’accompagner le
mouvement de la tête et de diminuer la flexion de la colonne cervicale qui pourrait aggraver un
traumatisme éventuel.
Avec l’autre main, attraper la jambe opposée, juste derrière le genou, la relever tout en gardant
le pied au sol.
• Se placer assez loin de la victime, au niveau du thorax, pour pouvoir la tourner sur le côté sans
avoir à se reculer.
Tirer sur la jambe afin de faire rouler la victime vers le secouriste jusqu’à ce que le genou
touche le sol.
Dégager doucement la main du secouriste qui se trouve placée sous la tête de la victime. Pour ce
faire, et pour éviter toute mobilisation de la tête de la victime, maintenir le coude de la victime
avec la main qui tenait le genou.
Ajuster la jambe, située au-dessus, de telle sorte que la hanche et le genou soient à angle droit.
La position de la jambe du dessus de la victime permet de stabiliser la PLS.
• Ouvrir la bouche de la victime avec le pouce et l’index d’une main sans mobiliser la tête, afin
de permettre l’écoulement des liquides vers l’extérieur, et vérifier que la position de la tête
préserve une ventilation efficace.

© L.D.

Y penser
• Une femme enceinte ou un enfant obèse sera mise en PLS du côté gauche pour éviter la
compression de certains vaisseaux de l’abdomen.
• La mise en PLS comporte certains risques chez le traumatisé de la colonne vertébrale, en
particulier cervicaux. C’est pourquoi il est préférable de réaliser la technique à au moins deux
équipiers et de mettre en place un collier cervical sur la victime avant son retournement.
Mémo 53
Procédures de radiotéléphonie

I ♦ L’appel
• Toujours énoncer l’indicatif du poste que vous appelez, puis le faire suivre du votre (ex. :
« SAMU de l’UMH... »).
• Toujours s’assurer qu’aucune communication n’est en cours.
• Limiter la communication à l’essentiel en parlant clairement.

♦ Force des signaux


• Fort/assez fort/faible/très faible.

♦ Lisibilité des signaux


Clair/lisible/déformé/avec interférences/illisible/inaudible (ex. : « je vous reçois fort et
clair »).

II ♦ Expressions conventionnelles
• Affirmatif = « oui ».
• Négatif = « non ».
• Répondez = « ma transmission est terminée et j’attends une réponse de votre part ».
• Stand-by = « attendez que je vous rappelle ».
• Répétez = « répétez votre dernière transmission ou la partie spécifiée ».
• Terminé = « cette transmission est terminée et je n’attends pas de réponse ».
• J’écoute = « transmettez votre message ».
• Collationnez = « répétez tout ce message, ou la partie spécifiée, exactement comme vous l’avez
reçu ».
• Correction = « une erreur a été commise dans ce message, le texte correct est... ».
• Correct = « c’est exact ».
• Confirmez = « confirmez-moi que vous avez bien reçu... ou confirmez-moi que j’ai bien
compris... ».
• Comment recevez-vous ? = « Quelle est la lisibilité de ma transmission ? ».

III ♦ Épellation des lettres


L’alphabet international est utilisé pour épeler les noms propres, les mots importants ou prêtant à
confusion : on prévient avant en précisant « j’épelle ». Pour une lettre doublée, on dit « deux
fois ».
A = Alfa N = November
B = Bravo O = Oscar
C = Charlie P = Papa
D = Delta Q = Quebec
E = Echo R = Romeo
F = Foxtrot S = Sierra
G = Golf T = Tango
H = Hotel U = Uniform
I = India V = Victor
J = Juliett W = Whiskey
K = Kilo X = X-Ray
L = Lima Y = Yankee
M = Mike Z = Zulu

IV ♦ Transmission des nombres


0 = zéro : « j’épelle : zéro comme rien ».
1 = unité : « j’épelle : un tout seul ».
2 = deux : « j’épelle : un et un ».
3 = trois : « j’épelle : deux et un ».
4 = quatre : « j’épelle : deux fois deux ».
5 = cinq : « j’épelle : trois et deux ».
6 = six : « j’épelle : deux fois trois ».
7 = sept : « j’épelle : quatre et trois ».
8 = huit : « j’épelle : deux fois quatre ».
9 = neuf : « j’épelle : cinq et quatre ».
Virgule décimale : « décimale ».
Un nombre est transmis par énonciation de chacun des chiffres qui le composent :
- 10 = unité zéro ;
- 125 = unité deux cinq ;
- 1 230 = unité deux trois zéro.
Mémo 54
Relevage à trois équipiers
et à quatre équipiers

I ♦ Relevage à trois équipiers


♦ Définition
Les techniques de relevage d’une victime à trois équipiers sont réalisées si la victime n’est pas
suspecte d’un traumatisme de la colonne vertébrale.
Ces techniques permettent d’installer une victime sur un brancard.

♦ Technique
Pont néerlandais à trois équipiers : un équipier, placé en pont au-dessus de la tête de la victime
guide et commande l’ensemble de la manœuvre.
Un autre équipier est placé en pont au-dessus des pieds de la victime, le dernier équipier est
placé en pont au-dessus de la victime entre les deux autres.
Disposer le brancard le long du corps de la victime, ramener ses avant-bras sur son tronc.
Deux équipiers doivent se faire face, prendre position au niveau des pieds et de la tête de la
victime, le troisième équipier doit s’appuyer sur l’épaule du deuxième pour enjamber la victime
et poser son pied sur le milieu de la hampe extérieure du brancard.
Le premier équipier glisse une main sous la nuque de la victime et l’autre sous ses omoplates, le
deuxième équipier saisit les chevilles de la victime et le troisième engage ses mains sous la
taille de la victime et saisit les parties latérales de la ceinture ou du pantalon.
Les équipiers doivent se relever en gardant le dos plat, soulever la victime et la déplacer
latéralement jusqu’au brancard. L’équipier de tête ordonne de poser la victime sur le brancard en
fin de déplacement.
II ♦ Relevage à quatre équipiers
♦ Définition
Les techniques de relevage d’une victime à quatre équipiers sont réalisées si la victime est
suspecte d’un traumatisme de la colonne vertébrale.

♦ Technique
Pont néerlandais à quatre équipiers : l’équipier placé à la tête de la victime en assure le maintien
par une prise latéro-latérale. Il se positionne un genou côté brancard à terre, à l’intérieur des
deux hampes. C’est lui qui guide et commande l’ensemble de la manœuvre.
Le quatrième équipier maintien donc la tête de la victime durant toute la manœuvre.
Le reste de la technique est similaire au pont néerlandais à trois équipiers.
Mémo 55
Surveillance pendant le transport

I ♦ Définition
Des complications et une aggravation de l’état du patient peuvent survenir pendant le transport.
La sécurité et la surveillance du patient sont sous la responsabilité de l’équipe du SMUR.
En dehors de quelques rares cas : le grand principe du transport pédiatrique est une stabilisation
avant le transport.

II ♦ Techniques
A. Avant le transport (intervention primaire et secondaire)
• Noter les constantes du patient au départ de la prise en charge afin de s’appuyer sur des valeurs
de référence.
• Surveillance des perfusions (nature, dilution, quantité pour le transport, débit, étiquetage).
• S’assurer de la perméabilité de la voie veineuse (gonflement, rougeur, fixation).
• S’assurer de la bonne fixation des différentes sondes et drains et noter les repères (surtout la
sonde d’intubation : vérifier la pression du ballonnet avec le manomètre (toujours inférieur à
20 cmH2O), vérifier que les « moustaches » de fixation adhèrent correctement à la peau sinon les
refaire).
• Installer le matériel de façon accessible pour le transport : appareils de monitorage, pousse-
seringues, respirateur, drains, BAVU, aspirateur à mucosités, voie veineuse (identification d’une
voie d’urgence si nécessité d’injecter des traitements pendant le transport).
• Installation du patient sur le brancard pour le transfert : sécuriser le matériel et le patient.
• Réglage des alarmes pour le transport (alarmes hautes et basses + volume), elles devront être
adaptées aux patients et aux objectifs thérapeutiques (voir Mémo 1 Scores et constantes) : scope
(fréquence cardiaque et respiratoire en fonction de l’âge, saturation*, tension artérielle, apnées)
TcPO2/TcPCO2 ou CO2 expiré (voir Mémo 39 Capnographie/Capnométrie), ventilateur (fuites,
pression élevée ou basses, FiO2, etc.) et alarme de l’incubateur (température air et cutanée).

* Monitorage de SpO2 avec pré réglage des alarmes


Nouveau-né > 32 SA : 92 % ≤ SpO2 ≤ 95 %.
Grand prématuré ≤ 32 SA : 87 % < SpO2 ≤ 92 %.
(recommandations SFN 2016)
♦ Surveillance spécifique au transport secondaire ou renfort d’une équipe
• Prendre connaissance des transmissions orales et écrites (vérification du contenu du dossier de
transfert : autorisation de soins, dossier transfusionnel...).
• Garder seulement ce qui est indispensable (vider les différentes poches de recueil, noter les
quantités, retirer les poches de perfusion vides).
• Avant de quitter le service, penser à vérifier la présence de deux bracelets d’identité sur
l’enfant.

B. Pendant le transport
• Surveillance hémodynamique : noter à intervalles réguliers (selon la stabilité du patient et du
temps de transport) la saturation en oxygène, la tension artérielle (programmer le mode
automatique avec une intervalle en adéquation avec l’état du patient), la fréquence cardiaque, la
fréquence respiratoire, le CO2 expiré si le patient est intubé-ventilé, TcPO2/TcPCO2 (si c’est un
nouveau-né ou un nourrisson en VNI ou en ventilation invasive), la température, la glycémie
capillaire (si indiquée par la pathologie de l’enfant).
• Surveillance des paramètres ventilatoires : vérifier les paramètres ventilatoires programmés et
noter les mesures du respirateur comme la pression de crête, la pression de plateau, la pression
inspiratoire, la PEP, la pression moyenne, la FiO2 ; surveiller le pourcentage de fuites.
• Surveillance clinique : surveiller la coloration du patient (pâleur, cyanose), l’apparition ou
l’aggravation des signes de lutte, auscultation pulmonaire à chaque mobilisation du patient,
s’assurer de son confort et de sa sécurité (bonne installation, couverture, draps, sangles du
matelas-coquille attachées), surveillance du contenu (quantitatif et qualitatif) des différentes
poches de recueil : diurèse, drains, sonde gastrique.
• Surveillance des perfusions : surveiller le site d’injection, garder un accès à la voie d’abord
d’urgence, garder une visibilité sur les débits des pousse-seringues et sur l’étiquetage des
seringues de perfusion, s’assurer que les tubulures ne sont pas coudées.
• Évaluation de la douleur : coter la douleur du patient avant la prise en charge, pendant et à la
fin (EVENDOL, EVA, autres échelles de douleur adaptées à l’âge et aux types de douleurs,
chroniques, aiguë, post-opératoires...), noter les signes de douleur, d’inconfort, d’angoisse.

Y penser
• Remplir une fiche de surveillance infirmière et médicale pendant le transport. Ces fiches sont
dupliquées, l’une est gardée et archivée, l’autre est remise au service dans lequel est accueilli
l’enfant. Effectuer des transmissions orales et écrites, noter tous les événements particuliers et
les traitements injectés pendant le transport.
• En pédiatrie, une place particulière sera faite aux parents, pour les rassurer, leur expliquer le
déroulement de la prise en charge et du transport, surtout s’ils ne peuvent pas accompagner
l’enfant.
• Utiliser des moyens de distraction (jeux, peluches, chansons) pour apaiser l’enfant pendant le
transfert (lieu inconnu, personnel médical), utiliser les parents comme personnes ressources,
leur demander si l’enfant a un doudou et prendre connaissance de ses centres d’intérêts.
• L’hypnoanalgésie est une méthode de plus en plus répandue et utilisée en préhospitalier,
notamment en pédiatrie pour prendre en charge l’anxiété et la douleur de l’enfant (en
association avec des moyens médicamenteux).
Mémo 56
Ventilation au masque

I ♦ Définition
Méthode de ventilation en pression positive intermittente utilisée chez le nourrisson et l’enfant
ayant une respiration inefficace.

II ♦ Technique
A. Ballon à valve unidirectionnelle (BAVU)
Il peut être relié à une source d’oxygène. La valve unidirectionnelle permet l’évacuation de l’air
expiré.
Matériel :
• Le ballon doit avoir une capacité d’au moins 450 ml pour les enfants et pour les nouveau-nés à
terme. En l’absence d’insufflateur manuel à pression contrôlée avec pièce en T, utiliser un ballon
de 250 ml pour les prématurés.
• Masques (plusieurs tailles).
• Valve de surpression (limitée dans la plupart des modèles à 40 cmH2O).
• Valve de pression expiratoire positive (PEP) recommandée pour les nouveau-nés.
• Réservoir d’oxygène fixé au ballon, augmente la concentration en oxygène.
• Tubulure à oxygène.
• Manomètre de pression recommandé pour les nouveau-nés.

>>> BAVU avec manomètre de pression

© A.M./N.L.
♦ Nouveau-nés/nourrissons
BAVU modèle enfant poids < 15 kg.
Masque circulaire à bords souples en silicone (réduit l’espace mort) : il doit recouvrir la racine
du nez au pli du menton sans recouvrir les yeux.
Technique : tête en position neutre (l’hyper-extension du cou augmente l’obstruction des voies
aériennes), deux doigts soulevant la mandibule sans comprimer les tissus sous-mentonniers,
appliquer le masque sur le nez et la bouche ouverte afin de permettre une application étanche du
masque, en faisant des compressions répétées du ballon à deux doigts.

♦ Grand enfant
BAVU enfant poids < 15 kg, BAVU adulte poids > 15 kg.
Masque préformé, il doit recouvrir la racine du nez au pli du menton sans recouvrir les yeux.
Technique : > 2 ans : appliquer une légère extension du cou (si pas de notion de traumatisme).
Presser doucement le ballon, dès que le thorax se soulève relâcher la pression.

>>> BAVU adulte et pédiatrique

© A.M./N.L.

B. Dispositif de pièce en T de type NÉOPUFF®


Ventilateur manuel, relié à un manomètre de pression permettant de contrôler la pression
d’insufflation et de régler une PEP fiable. Grâce à cette méthode la pression et le temps
d’insufflation sont plus précis. Il est utilisé chez le prématuré et le nouveau-né à terme.
Le dispositif de pièce en T de type NÉOPUFF® est raccordé à une source d’oxygène, ou à un
mélangeur oxygène/air. Le masque relié à la pièce en T est balayé par le mélange oxygène/air au
débit de la FiO2 réglée (pour que le NÉOPUFF® monte correctement ses pressions, il faut une
arrivée de 10 l/min de mélange O2/air), avantage important par rapport au BAVU où aucun gaz ne
circule si on ne ballonne pas.
>>> Insufflateur manuel à pression contrôlée avec pièce en T

© A.M./N.L.

♦ Matériel
• Dispositif de pièce en T de type NÉOPUFF® composé d’un manomètre de pression (pression
inspiratoire – PI – et PEP), d’une arrivée de gaz et d’une sortie patient.
• Tuyau raccordé au mélangeur oxygène-air.
• Tuyau raccordé au masque allant à l’enfant.
• Masque de taille adapté.

♦ Technique
• La PEP doit être réglée entre 4-5 cmH2O, le réglage se fait au niveau de la molette fixée sur le
masque.
>>> Molette valve de PEP

© A.M./N.L.

• La PI doit être réglée :


- nouveau-né à terme : 20-25 cmH2O ;
- prématuré : 15-20 cmH2O.
• Maintenir d’une main le masque sur le nez et la bouche du nouveau-né, permettant une bonne
étanchéité, tête en position neutre.
• Insuffler en bouchant le trou de la valve inspiratoire, avec un doigt de la main maintenant le
masque.

>>> Insufflation en bouchant le trou de la valve inspiratoire

© A.M./N.L.
• À chaque insufflation, l’aiguille du manomètre doit monter jusqu’à la PI choisie et redescendre
au niveau de la PEP réglée.
• Monitorer l’oxygène selon la saturation du nouveau-né.

Y penser
• Une ventilation excessive est nocive (volume, pression et fréquence).
• La ventilation manuelle en pression positive peut entraîner une distension gastrique, penser à
poser une sonde gastrique pour décomprimer l’estomac.

Rappel de la saturation en oxygène mesurée en susductale (main droite) dans les 10


premières minutes de vie :

Valeurs SpO2 acceptables après la naissance

2 minutes 60 %
3 minutes 70 %
4 minutes 80 %
5 minutes 85 %
10 minutes 90 %
Mémo 57
Ventilation mécanique

I ♦ Définition
Cette technique consiste à utiliser un appareil d’assistance respiratoire, afin de suppléer ou
assister la ventilation spontanée d’un patient intubé.

II ♦ Technique
A. Ventilation conventionnelle : nouveau-né et petit nourrisson
• Ventilateur type « découpeur de flux » avec capteur de spirométrie proximal. Les respirateurs
anciens sans synchronisation sont à éviter.
• Pression contrôlée (mode barométrique), volume courant variable selon résistances des voies
aériennes, du circuit, des variations de compliance et des fuites autour de la sonde d’intubation.
• Débit continu.
• Temps inspiratoire défini.
• Synchronisation (trigger) – synchronisation du début de l’inspiration :
- à certains cycles spontanés (mode VACI) ;
- ou à tous les cycles spontanés (mode VAC) ;
- en adaptant le temps inspiratoire (Ti) au Ti utile : moment où le débit inspiratoire décroit à une
valeur réglée (mode AI) ;
- en régulant la pression pour délivrer un volume contrôlé ou un volume garanti (mode VG, non
présent sur toutes les marques de respirateur).

♦ Modes
• Ventilation assistée contrôlée intermittente (VACI) : mode recommandé pour les nouveau-nés.
Le trigger ne peut être déclenché qu’un certain nombre de fois, la fréquence est contrôlée et
fixée. Le débit du cycle inspiratoire du respirateur est synchronisé avec le cycle du nouveau-né.
Entre les cycles du respirateur, le nouveau-né peut déclencher des cycles spontanés.
• Ventilation assistée contrôlée (VAC) : les cycles spontanés du nouveau-né sont assistés par le
respirateur, la pression inspiratoire et la durée du temps inspiratoire sont fixées.

♦ Réglages
• Fraction inspiratoire en O2 : FiO2 selon SpO2, capteur positionné à la main droite dans les
premières heures de vie (valeurs sus ductales) et PO2/PCO2 cutanée électrodes sur le thorax.
• Paramètres de pression : Pression inspiratoire (Pi) = 16 à 20 cmH2O (les plus basses
possibles). Pression expiratoire positive (PEP) = + 4 cmH2O le plus souvent. Ne pas hésiter à
prendre un avis spécialisé.
• Paramètres de temps : Temps inspiratoire (Ti) = 0,3-0,4 (< 0,4 surtout si prématuré
< 33 semaines d’aménorrhées) et Temps expiratoire (Te) long (I/E proche de 1/2).
Attention : si Ti trop long = expiration active contre une Pi imposée = barotraumatisme et si
Te trop court = auto-PEP.

• Débit machine : 8-12 l/min selon les respirateurs.


• Fréquence : 40 à 60/min (I/E ≈ 1/2).
• Trigger inspiratoire le plus sensible possible.
→ Sur certains appareils, activer le volume garanti (pas de consensus des néonatologistes).

♦ Surveillance de la spirométrie
• Volume courant (Vτ) = 5 à 7 ml/kg (avant surfactant) non réglé. Un capteur proximal permet
d’évaluer la synchronisation entre l’enfant et le respirateur, mesure les valeurs spirométriques
non réglées chez l’enfant.
• Un niveau de fuite élevé chez un patient grave nécessitant de recourir à des paramètres
ventilatoires élevés amène à le réintuber avec une sonde d’un demi calibre supplémentaire.
• Le monitorage de la FiO2 est obligatoire sur tous les respirateurs néonataux.
• Les réglages sont à adapter selon le terme et la pathologie et à modifier très rapidement après
instillation du surfactant et selon l’amélioration de la clinique (SpO2/PCO2 cutanée : voir
Mémo 39 Capnographie/Capnométrie et Mémo 55 Surveillance pendant le transport).

B. Ventilation conventionnelle : enfant


Ventilateurs identiques aux modèles adultes, respirateurs à débit intermittent.

♦ Modes
• Ventilation volume contrôlé (VVC) : le volume courant est réglé et la pression est variable.
• Ventilation en pression contrôlé (VPC) : la pression est réglée et le volume courant est
variable.
• Ventilation avec aide inspiratoire (AI) : lorsque le patient débute une inspiration cela déclenche
le ventilateur, il envoie un débit inspiratoire élevé ce qui minimise l’effort inspiratoire du
patient.

♦ Réglages
• Volume courant (volume insufflé au patient à chaque cycle : VT : 6-8 ml/kg).
• Fréquence respiratoire.
• Rapport I/E.
• Pression maximum (P max).
• Pression expiratoire positive (PEP).
• Trigger inspiratoire en débit (le plus sensible possible, sans auto-déclenchement).

C. Ventilation à haute fréquence (HFO)


Indications : échec de la ventilation conventionnelle, dysplasie broncho-pulmonaire,
hypercapnie et hypoxémie réfractaire, hernie diaphragmatique congénitale, syndrome de détresse
respiratoire aiguë (SDRA).
Cette ventilation associe des fréquences ventilatoires élevées et fixées (> 300 cycles par minute)
et un petit volume courant, inférieur à l’espace mort. L’oscillation générée par un piston ou un
diaphragme engendre des vibrations thoraciques.

♦ Réglages : avis d’expert requis


• Débit : 6-10 l/min pour le nouveau-né, 10 à 20 l/min pour le nourrisson enfant.
• Fréquence de 5-15 Hz (900/min).
• Pic à pic de pression ou ΔP = en pratique 35-50 cmH2O, en cas de SDRA ↑ jusqu’à maximum
90 cmH2O.
• Réglage directe de la pression moyenne.
• Ti = 30 à 50 %.
• FR et ΔP sont modifiés en fonction de la capnie et FiO2 et P moyenne en fonction de
l’oxygénation.
La ventilation haute fréquence est souvent associée à l’utilisation du monoxyde d’azote inhalé
(NO) dans les cas d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP). Le NO est un vasodilatateur
spécifique des vaisseaux pulmonaires, il a pour effet de baisser les pressions pulmonaires et les
résistances vasculaires pulmonaires.
Les besoins en NO varient de 5 à 20 ppm. L’administrer en connectant la tubulure du manomètre
de la bouteille de NO, au circuit inspiratoire entre l’humidificateur et le raccord de la sonde
d’intubation (Coob).
Calcul du débit de NO en l’absence d’appareil de monitorage de NO au cours d’un transport :

>>> Module de transport avec respirateur intégré

© A.M./N.L.

Y penser
• Adapter le calibre du circuit ventilatoire au poids de l’enfant (< 20 kg : tuyau de petit
diamètre).
• L’utilisation d’un réchauffeur à eau chauffée permet une humidification et un réchauffement
des gaz apportant un confort non négligeable et un bénéfice dans la prise en charge respiratoire
(limite la broncho-constriction, maintient les voies aériennes dégagées, réduit le risque
d’infection respiratoire).
• Les réchauffeurs humidificateurs actuels sont équipés de sondes thermiques dans les circuits
avec rétrocontrôle de la température. Le rétrocontrôle varie entre 33,5 et 42 °C pour une
hygrométrie à 33 mgH2O/l. Ils doivent être réglés selon le mode ventilatoire (VNI, ventilation
mécanique). L’HFO demande un préréglage en usine ou au biomédical.
• L’assistance respiratoire extra-corporelle (AREC/ECMO) est une technique qui permet de
mettre les poumons au repos lorsque l’état pulmonaire du patient ne répond ni à la ventilation
conventionnelle ni à la ventilation haute fréquence. C’est une méthode alternative de courte
durée.
• En transport, il est pratiquée l’ECMO veino-artérielle (jugulo-carotidienne) en cas de
défaillance hémodynamique ou l’ECMO veino-veineuse (jugulo-fémorale). Chez l’enfant de
moins de 6 ans, les circuits sont préparés avec du sang reconstitué, à la différence de l’ECMO
de l’adulte ou l’amorçage est fait avec du sérum physiologique. L’abord vasculaire est
chirurgical. Il existe très peu d’unités mobiles d’assistance circulatoire (UMAC)
pédiatriques.
Mémo 58
Ventilation non invasive

I ♦ Définition
Alternative à la ventilation mécanique, la ventilation non invasive (VNI) est une méthode de
ventilation en pression positive. Très largement pratiquée en néonatologie, elle est aussi utilisée
en SMUR depuis plusieurs années pour les nourrissons et grands enfants. Elle nécessite des
équipes entraînées posant bien les indications et reconnaissant le moment du passage à une
ventilation mécanique.

♦ Indications
• Détresses respiratoires du nouveau-né.
• Broncho-alvéolite du nourrisson.
• Décompensation aiguë d’une insuffisance respiratoire chronique.
• Pneumopathie de l’immunodéprimé.
• Syndrome thoracique aigu.
• Asthme aigu grave.
• Noyade.

♦ Contre-indications
• Arrêt cardio-respiratoire.
• Défaillance multiviscérale.
• Troubles de la conscience (pas de protection des voies aériennes), sauf dans le cas d’apnées
des bronchiolites.
• Traumatisme facial.
• Obstruction des voies aériennes supérieures (tumeur).
• Pneumothorax non drainé.

♦ Avantages
• Évite la résistance additionnelle de la sonde d’intubation à l’accumulation des gaz.
• Diminue le travail des muscles respiratoires.
• Améliore la ventilation alvéolaire.
• Améliore les échanges gazeux.

II ♦ Technique
A. Matériel
♦ Pour nouveau-nés et nourrissons
Les machines :
• Respirateurs barométriques découpeurs de flux adaptés au transport :
- mode VS-PEP : mode de ventilation spontanée avec pression expiratoire positive (CPAP) ;
- mode bi-phasique : mode de ventilation spontanée avec aide inspiratoire et pression
expiratoire positive (BIPAP), appelé mode « DuoPAP » sur certains respirateurs avec ou sans
fréquence respiratoire minimale imposée (ST mode).
• Pour prématuré ou nouveau-né à terme : générateurs de pressions et générateurs de pressions à
débit variable (type INFANT FLOW® driver) avec 1 niveau de pression (PEP très stable et
fiable) ou avec 2 niveaux de pression. Ces générateurs peuvent être inclus ou non dans des
respirateurs. Les masques avec effets « Coandā » sont spécifiques de l’INFANT FLOW®. Les
réchauffeurs humidificateurs sont indispensables.
Les interfaces et circuits :
Il existe beaucoup de matériel et d’interfaces différents, adaptés à la morphologie de l’enfant.
• Canules nasales ou masque nasal : le choix entre ces dispositifs se fait selon la morphologie de
l’enfant, la tolérance de l’interface et l’efficacité de la ventilation.
• Harnais ou bonnet : prendre les mesures du périmètre crânien afin d’avoir un bonnet de taille
adapté, celui-ci doit englober entièrement le crâne de l’enfant, veiller à ce que les oreilles ne
soient pas pliées.
• Rallonge souple.
• Circuit de ventilation avec sondes thermiques raccordé au réchauffeur et au générateur de
pressions ou au respirateur de transport.

>>> Modèle de VNI avec canules nasales et harnais

© A.M./N.L.
>>> Modèle de VNI (néonat) avec bonnet et masque nasal (à gauche)
et VNI avec harnais et masque nasal (à droite)

© A.M./N.L.

Autres matériels :
• Sondes nasales uni- ou bi-narinaires (inconvénients : fuites importantes et mauvaise tolérance
de ce dispositif).
• L’utilisation de la tétine permet de limiter les fuites.
• L’utilisation de réchauffeur humidificateur est recommandée pour les nouveau-nés et les
nourrissons.

♦ Pour nourrissons > 6-8 kg et enfants


Les machines :
• Les respirateurs à turbine permettent une ventilation invasive et non invasive de qualité, pour
adulte et pédiatrie.
• Les respirateurs pneumatiques y compris de 3e génération sont déconseillés (VT et FiO2 peu
fiables, trigger non adapté).
Les modes :
• Mode VS-PEP.
• Mode bi-phasique : mode de ventilation spontanée avec aide inspiratoire et pression
expiratoire positive (BIPAP), avec ou sans fréquence respiratoire minimale imposée (ST mode).
Les interfaces et circuits :
• Masque nasal ou masque bucco-nasal (differentes tailles : XS, S, M, L. Il existe plusieurs
marques dont les tailles sont un peu différentes. Trouver le système qui couvre au mieux les
besoins).
• Harnais.
• Circuit de ventilation raccordé au respirateur de transport : deux types de calibre de tuyaux sont
nécessaires, l’un pour enfant < 20 kg et l’autre pour enfant > 20 kg.
• L’inconvénient est l’absence de réchauffeur-humidificateur.

>>> Modèle VNI avec masque bucco-nasal raccordé au circuit de ventilation

© A.M./N.L.

B. Installation
• Mettre l’enfant en proclive à 30°.
→ Pour le nouveau-né/nourrisson :
- selon le degré d’urgence, protéger la peau avec des pansements hydrocolloïdes afin d’éviter
des lésions dues à l’appui de l’interface ;
- mesurer le périmètre crânien et positionner le bonnet ou harnais adapté à la taille de l’enfant ;
- installer le masque ou les canules sur la rallonge souple et adapter l’interface (masque/canule
et rallonge) au harnais/bonnet.
→ Pour l’enfant/adolescent : prendre les mesures du masque et le positionner à l’aide de son
harnais.
• Relier le dispositif au circuit ventilatoire.
• Après s’être assuré du bon fonctionnement du circuit (branchement et réglages), adapter le
dispositif sur l’enfant.
• Veiller à la bonne étanchéité de l’interface afin de maintenir une PEP efficace.
• Poser une sonde gastrique chez le nourrisson pour éviter la distension gastrique.
• En cas d’agitation, sédation possible : midazolam (25 mcg/kg en intraveineux, intrarectal ou
intranasal) ±kétamine (0,2 mg/kg) ou ATARAX® per os (1 mg/kg/jour : délai d’action 15 min).
→ Pour le nouveau-né : en cas d’apnée > 10 secondes, citrate de caféine 20 mg/kg en
intraveineux.
• Surveillance pendant le transport : monitoring, TcPCO2, état clinique de l’enfant (coloration,
signes de lutte, conscience). Évaluer l’efficacité de la VNI, baisse de la fréquence respiratoire
dans la première heure, baisse de la TcPCO2, objectif SpO2 ≥ 94 %, adapter la FiO2.
C. Modes et réglages
→ Pour les nouveau-nés : PEP + 4, + 5 cmH2O (max = + 6), FiO2 selon la SpO2 requise pour le
terme et l’âge. Un avis spécialisé est nécessaire avec critères de FiO2 selon le terme et la
pathologie pour décider de l’intubation, de la ventilation assistée et de l’instillation de
surfactant. Dans certains cas l’INFANT FLOW® à 2 niveaux de pression est utilisé.
→ Pour les nourrissons, NCPAP : bronchiolites +++, obstacle dynamique des voies aériennes,
œdème aigüe pulmonaire, insuffisance cardiaque, asthme aiguë grave. Une PEP + 7 cmH2O a fait
preuve de son efficacité dans les bronchiolites.
→ Pour les enfants et nourrissons : VS-AI-PEP : maladie neuromusculaire, mucoviscidose,
insuffisance respiratoire aiguë hypoxémiante, certaines bronchiolites, asthme aigu grave,
certaines décompensations de cardiopathie congénitale.
= PEP initiale : 5-7 cmH2O, ↑ de 1 en 1
= Ai : 4 cmH2O, ↑ progressivement de 2 en 2 selon VT + clinique
= Pi = Ai + PEP : 10-18 cmH2O, max 20 cmH2O
= Trigger inspiratoire le plus sensible en évitant l’auto-déclenchement : 0,3 à 0,5 l/min
= Trigger expiratoire : 40 % à 70 % selon pathologie
= Pente 0,15 à 0,2 selon tolérance
= Vte cible : 6-8 ml/kg
• S/T mode : fréquence en fonction de l’âge et Ti selon la fréquence
• S/T mode + AVAP (volume garanti) pour certains respirateurs

D. Autres systèmes permettant de délivrer une PEP

♦ Lunettes à haut débit de fluides type OPTIFLOW®


Dispositif de lunettes permettant de délivrer un mélange air-oxygène associée à une PEP.
Alternative entre l’oxygénothérapie et la NCPAP souvent utilisée en néonatalogie en sevrage de
l’INFANT FLOW® (mélange air/O2 ou air seul pour maintenir une PEP) ou pour des
bronchiolites peu sévères à un débit de 2 l/kg/min d’un mélange air/O2 (correspondant à 1 PEP ≈
4 cmH2O) peu fiable. Chez l’enfant plus grand un débit à 1 l/kg/min est proposé. Il existe
plusieurs dispositifs de hauts débits, certains sont avec réchauffeurs intégrés et d’autres pas.

♦ Lunettes type RAM CANNULA®


Lunettes de tailles différentes pour nouveau-nés, nourrissons raccordées au circuit avec
réchauffeur du respirateur découpeur de flux en mode VS-PEP. Ce dispositif est utilisé en mode
de sevrage dans les transferts interhospitaliers de sortie de réanimation.

Y penser
• L’utilisation de la VNI en transport induit une consommation de fluides très importante, y
penser pour anticiper le transport.
• L’utilisation d’un réchauffeur permet une humidification et un réchauffement des gaz
apportant un confort non négligeable et un bénéfice dans la prise en charge respiratoire (limite
la broncho-constriction, maintient les voies aériennes dégagées, réduit le risque d’infections
respiratoires et contribue au maintien de la normothermie chez le prématuré).
Mémo 59
Voie intra-osseuse

I ♦ Définition
Voie d’urgence du nourrisson et de l’enfant, utilisée en priorité lors d’arrêt cardio-respiratoire
(ACR), d’état de choc ou de déshydratation sévère. Chez l’enfant gravement malade, afin de ne
pas retarder la mise en place des traitements, passer à la voie intra-osseuse (IO) si échec de voie
veineuse périphérique (VVP) après 1 minute (ILCOR 2015) et/ou 2 échecs de VVP.

♦ Avantages
• Vaisseaux sinusoïdes de la cavité médullaire équivalents d’une veine qui ne se collabe pas,
même en état de choc.
• Moelle rouge chez l’enfant de moins de 6 ans.
• Rapidité de pose.
• La posologie des traitements injectés est la même que pour la voie intraveineuse.
• Les prélèvements sont possibles : seuls Ca, K et PO2 ne sont pas corrélées aux taux sanguins.

♦ Inconvénients
• Rares complications : diffusion dans les tissus, nécrose des tissus (plus fréquente en cas
d’injection d’amines), syndrome des loges++, ostéomyélite et fracture tibiale.
• La voie intra-osseuse doit être rapidement relayée dès que cela est possible par une autre voie
d’abord.
• Après un échec de pose, l’IO ne peut pas être reposée sur le même os.

♦ Contre-indications
• Infection sur le site de pose, fracture ou suspicion sur le membre.
• Voie IO récente ≤ 48 h.
• Matériel prothétique.
• Ostéopathie congénitale.

II ♦ Technique
♦ Matériel
• Compresses.
• Antiseptique.
• Pansement de fixation.
• Seringue de 10 ml.
• Sérum physiologique.
• Ligne de perfusion (petit raccord, robinet 3 voies et longue tubulure).
• Pousse-seringue.
• Aiguille intra-osseuse (taille nourrisson/pédiatrique/adulte).
• Dispositif intra-osseux (différents modèles : pistolet IO, perceuse IO...).

♦ Sites d’insertion
1. Tibia proximal – site à privilégier chez le nourrisson et l’enfant : au niveau de la face antéro-
interne du tibia = 1 cm en dessous et en dedans de la tubérosité tibiale antérieure ou 2 doigts
(3 cm) sous la base de la rotule (jambe fléchie et en rotation externe).
2. Tibia distal : 1 à 2 cm au-dessus de la partie saillante de la malléole interne du tibia.
3. Fémur proximal (< 6 ans) : face antérieure du fémur, 1 cm au-dessus de la rotule, 1 cm en
dedans de la ligne médiane.
4. Humérus proximal (> 6 ans) : 2 doigts en dessous de l’os coracoïde sur la tubérosité
humérale, bras sur l’abdomen, coude en adduction, insertion à 45° par rapport à l’horizontale.

>>> Sites d’insertion

© Téléflex

♦ Choix de la taille de l’aiguille


Il se fait selon l’âge de l’enfant mais les aiguilles de l’intra-osseuse motorisée de type EZ-IO®
sont classées par rapport au poids de l’enfant. Cependant, pour une mise en place optimale de
l’aiguille IO, il est préférable de se référer au repère noir de l’aiguille, et non au poids de
l’enfant : le repère noir à 5 mm de l’embase détermine la longueur d’aiguille appropriée. Si ce
repère n’est pas visible au-dessus de la peau (avant d’actionner la perceuse) il faut prendre une
aiguille plus longue, cela diminue le risque d’extravasation, de mauvais positionnement de
l’aiguille dans l’os.
→ Choix de la taille de la COOK® : 18G < 18 mois et 16G > 18 mois.

♦ Technique
La technique de pose avec le modèle motorisé EZ-IO® permet une meilleure maîtrise à
l’opérateur peu expérimenté grâce à sa facilité d’utilisation.
• Boîte à aiguilles à proximité.
• Asepsie stricte : nettoyage des mains, port de gants, désinfection de la zone d’insertion.
• Purger la ligne de perfusion.
• Préparer une seringue de 10 ml de sérum physiologique connectée au premier raccord de
l’intra-osseuse : elle servira à tester la voie et à pousser dans la cavité médullaire.
• Bonne position de l’opérateur et de l’enfant : pour la face antéro-interne du tibia proximal,
installer le membre en flexion sur un billot placé sous le genou (ou utiliser un binôme pour
maintenir le membre en position).
• Vérifier que le mandrin se désolidarise bien de l’aiguille avant d’insérer la voie IO.
• Insérer l’intra-osseuse. Enfoncer l’aiguille en gardant un angle vertical par rapport à l’os. Ne
pas appuyer en la posant, guider doucement la pose et s’arrêter quand il y a un relâchement, une
diminution des résistances de l’aiguille.
→ Si IO type COOK®, un mouvement de « forage » est nécessaire pour atteindre la cavité
médullaire.
• Une fois dans la cavité médullaire, retirer le mandrin en dévissant la partie supérieure et en
maintenant avec l’autre main l’aiguille fixée dans l’os.
>>> Retrait du mandrin

© Téléflex

• Adapter le raccord purgé et tester la voie à l’aide de la seringue de 10 ml de sérum


physiologique préalablement préparée. Essayer d’aspirer de la moelle osseuse : si l’aspiration
est possible, injecter lentement les 10 ml de sérum physiologique afin de nettoyer l’aiguille de
fragment osseux et de moelle (5 ml chez le nourrisson).
• Fixer avec des pansements adaptés à l’IO pour permettre une stabilisation de la voie. Dans le
cas de l’utilisation d’un pansement adapté au dispositif EZ-IO® : installer le kit sans le fixer
avant de visser le prolongateur de purge ; si mis secondairement : risque de déplacement.

© Téléflex

• Si reflux présent et flush fait sans difficulté, raccorder ensuite le reste de la tubulure, à noter
qu’il est préférable de mettre le débit de perfusion sous pression (utiliser un pousse seringue
pour les voies IO, débit de perfusion pour la voie tibiale : 40 ml/min).
• Surveiller l’absence d’extravasation pendant le temps de mise en place de l’intra-osseuse.
• Dès que possible (remplissage effectué, drogues injectées...) poser une autre voie d’abord.

© Téléflex
>>> Intra-osseuse COOK®

© A.M./N.L.

Y penser
• L’aiguille est bien posée si :
- immobile dans l’os (en position verticale) ;
- aspiration de sang ou de moelle à la seringue ;
- absence d’extravasation après injection de 5 à 10 ml de sérum physiologique à débit lent ;
- absence de résistances de perfusion.
• Attention : l’espace médullaire est étroit chez le petit nourrisson.
• Surveillance accrue de la face antérieure et postérieure (risque de transfixion de l’os).
• Si l’enfant est conscient et réactif, anesthésier localement (XYLOCAÏNE® 1 %).
• L’IO ne passe pas à l’IRM.

♦ Retrait du dispositif
>>> Retrait du dispositif

• Prendre une seringue 10 ou 20 ml (LUER LOCK®) et la visser sur l’aiguille.


• Tourner dans le sens horaire en tirant.
• Pansement simple.
Mémo 60
Voie ombilicale

I ♦ Définition
La pose de cathéter veineux ombilical (KTVO) est un acte médical, effectué lors de réanimation
ou de détresse vitale chez le nouveau-né et si échec de pose de voie veineuse périphérique. C’est
une voie facilement accessible, elle est envisagée jusqu’au huitième jour de vie.

II ♦ Techniques
♦ Préparation du matériel
• Champ troué (disposé autour de l’ombilic).
• Champ stérile non troué (pour poser le matériel).
• Bistouri.
• Cathéter ombilical (n° 3,5 < 1 000 g et n° 5 > 1 000 g).
• Robinet 3 voies.
• Fils à peau, aiguille courbe.
• Pansements de type STÉRI-STRIP®.
• Gants stériles.
• Compresses et antiseptique cutané.
• Instruments stériles : ciseaux, pince et porte-aiguille.
• Seringue de 5 ml pré-remplie avec du sérum physiologique.
• Préparer une ligne de perfusion (petit raccord, robinet 3 voies et longue tubulure).

♦ Technique
• Installation de l’enfant, maintenir les mains et les jambes du nouveau-né pendant le soin.
• Lavage des mains, port de gants stériles.
• Asepsie de la peau : selon protocole du service (antiseptique de type BISEPTINE® plus
répandue en pédiatrie).
• Positionner le champ troué.
• Adapter le cathéter ombilical au robinet 3 voies et purger l’ensemble avec du sérum
physiologique.
• Positionner autour de l’ombilic une ligature lâche prête à être serrée en cas de saignement
abondant (utiliser une sonde gastrique ou une sonde d’aspiration de petit calibre).
• Sectionner le cordon à 1,5-2 cm de la peau à l’aide d’un bistouri.
• À l’aide de la pince stérile, effectuer une légère traction sur le cordon et repérer les vaisseaux
ombilicaux (1 veine et 2 artères).
• Insérer le cathéter préalablement purgé dans la veine ombilicale, jusqu’à observer un reflux de
sang à l’aspiration, puis rincer avec la seringue de 5 ml de sérum physiologique (s’assurer qu’il
n’y a aucune fuite par la veine ombilicale).
→ Position centrale : (1,5 × poids (kg)) + 5,5) contrôle radio obligatoire pour vérifier
l’emplacement du cathéter.
→ Position périphérique : en cas d’urgence ou si radio impossible, 5 cm pour le nouveau-né à
terme et 3 cm pour le prématuré.
• Fixer le cathéter : passer le fil dans la gelée de Wharton, effectuer une bourse autour de
l’ombilic et tisser le fils en « spartiate » autour du cathéter, faire un nœud et couper le reste du fil
avec le ciseau stérile. Sécuriser ensuite la « spartiate » avec un pansement de type steristrips®
placé en « drapeau » sur le nœud.
• Adapter ensuite la tubulure au robinet 3 voies (celui-ci peut servir en cas de prélèvement
sanguin si le cathéter est positionné en central) et démarrer la perfusion.
Remarque : un KTVO posé en urgence sera enlevé à l’arrivée en réanimation pour en poser
un autre dans de meilleures conditions

>>> Trajet KTVO

Y penser
• Surveiller le saignement du cordon après la pose : il est possible de garder la ligature
autour de l’ombilic, en la desserrant petit à petit (risque hémorragique dans les heures qui
suivent la pose).
• Chez le prématuré, limiter le temps de contact de l’antiseptique avec la peau car risque
important de brûlure.
• Avant d’injecter, toujours vérifier s’il y a un reflux.
Mémo 61
Voie veineuse en jugulaire externe

I ♦ Définition
Voie veineuse d’urgence lorsque les voies périphériques ne sont pas accessibles.

♦ Avantage
Veine superficielle de gros calibre, souvent la plus facile à repérer et à cathétériser en cas
d’hypovolémie.

♦ Inconvénients
• La position lors de la pose d’une voie en jugulaire externe n’est pas toujours bien tolérée.
• Difficulté d’accès lors de réanimation cardio-pulmonaire.
• L’anatomie du cou du nourrisson rend sa cathétérisation difficile.
• Débit de perfusion positionnel en fonction de la position de la tête.

II ♦ Technique
♦ Matériel
• Boîte à aiguilles.
• Compresses.
• Antiseptique.
• Pansements de type STERI-STRIP®, TEGADERM®.
• Seringue de 2 ml de sérum physiologique pour purger le cathéter.
• Préparer en amont une ligne de perfusion (petit raccord, robinet 3 voies et longue tubulure).
• Cathéters.

♦ Technique
• Ausculter et vérifier le caractère bilatéral du murmure vésiculaire.
• Maintenir l’enfant sur le dos, la tête en extension de 30° (utiliser un billot si besoin).
• Positionner la tête de l’enfant vers la gauche, utiliser la veine jugulaire externe droite de
préférence.
• Lavage de mains et port de gants.
• Désinfecter le site de ponction, anesthésier localement selon le degré d’urgence.
• Utiliser un cathéter court pour un abord périphérique.
• Comprimer la veine jugulaire externe au-dessus de la clavicule pour qu’elle devienne mieux
visible.
• Piquer en maintenant un angle de 10°, jusqu’à ressentir un relâchement lorsque l’aiguille entre
dans la lumière de la veine.
• Raccorder la tubulure.
• Fixer avec un pansement de type TEGADERM®.

Y penser
Inconvénient : n’est visible que quand la veine jugulaire externe croise par en avant le muscle
sternocléidomastoïdien.
Mémo 62
Voie veineuse périphérique

I ♦ Définition
La pose d’une voie veineuse périphérique consiste à introduire un cathéter dans une veine. La
morphologie de l’enfant, l’hypovolémie, les états de choc, les vaisseaux de faibles diamètres
peuvent rendre difficile leur mise en place.

II ♦ Technique
♦ Préparation en amont
• Mettre en confiance.
• Informer du soin.
• Si les conditions le permettent : utiliser la distraction, (repérer les centres d’intérêts de
l’enfant), utiliser les moyens antalgiques : protoxyde d’azote, saccharose pour les nourrissons,
crème anesthésiante (durée de pose d’1 h, difficile à utiliser en préhospitalier).
• Laisser une place aux parents, si possible.
• S’organiser avant le soin (matériel et rôle de chacun).

♦ Procédure
• Bonne installation de l’enfant et du soignant.
• Préparation du matériel :
- boîte à aiguilles ;
- compresses ;
- antiseptique ;
- garrot de taille adaptée ;
- pansements de fixation de type STERI-STRIP®, TEGADERM® ;
- seringue de 2 ml de sérum physiologique ;
- préparer une ligne de perfusion (petit raccord, robinet 3 voies et longue tubulure) ;
- cathéters :
• Lavage des mains, port de gants.
• Asepsie de la peau : selon protocole du service (antiseptique de type BISEPTINE® plus
répandu en pédiatrie).
Néonatalogie Pédiatrie

• BISPETINE® 1re application ; • BISPETINE® 1re application ;


• Séchage par tamponnement avec compresse stérile ; • Séchage par tamponnement avec compresse stérile ;
• BISPETINE® 2e application ; • BISPETINE® 2e application ;
• Respect du temps de contact de 30 secondes ; • Séchage spontané ;
• Rinçage avec eau stérile ;
• Séchage par tamponnement avec compresse stérile ;

• Principaux abords veineux :

→ Chez le nourrisson, les abords veineux tels que les veines superficielles sont plus difficiles à
atteindre en raison du tissu adipeux plus important qui masque les veines.
1 2

• Bonne installation (éclairage suffisant, bon maintien : chez le • Monter le cathéter dès que le reflux de sang est visible : soit avec
nouveau-né, mettre le poignet en flexion entre le pouce et l’index = l’aiguille guide, soit sans l’aiguille à l’aide de la seringue de 2 ml
garrot naturel). préalablement remplie de sérum physiologique qui sert alors de
• Repérer la veine et piquer. mandrin liquide (cette méthode permet une manipulation plus
douce pour les veines fragiles, de petits calibres, comme chez les
nouveau-nés).
• (Re)tester la perméabilité de la voie avec la seringue de 2 ml de
sérum physiologique une fois le cathéter monté.
3 4

• Fixation avec des pansements de type STERI-STRIP® • Fixation en cravate.


5 6

• Tester à nouveau l’étanchéité après la fixation. • Positionner le pansement de type TEGADERM® de façon non
circulaire.

Y penser :
• Attention +++ : PAS de débit libre chez l’enfant (toujours utiliser un pousse-seringue).
• Pas de prélèvement, de prise de tension ou de saturation positionnée au membre perfusé.
• Toujours surveiller le point de ponction : induration, suintement, rougeur, écoulement.
• En cas d’échec de pose ou arrêt cardio-respiratoire, poser rapidement une voie intra-osseuse
(voir Mémo 59) sauf en néonatalogie : poser un cathéter ombilical (voir Mémo 60).
Partie 3
Règles d’hygiène
>>> Mémo 63 - Asepsie
>>> Mémo 64 - Hygiène
>>> Mémo 65 - Nettoyage et désinfection de l’ambulance
Mémo 63
Asepsie

I ♦ Définition
L’asepsie concerne toutes les mesures d’hygiène et de précautions misent en place avant, pendant
et après un acte invasif (pose de cathéter, de voie veineuse périphérique, pansement).
En préhospitalier, on s’adaptera aux lieux de l’intervention, tout en respectant au maximum les
règles d’hygiène.

II ♦ L’hygiène des mains


• SHA en préhospitalier : n’ayant pas de point d’eau, la friction des mains par solution hydro-
alcoolique sera la technique la plus utilisée avant et après chaque acte.
• Le port de gants : pour chaque acte en contact avec des liquides biologiques. Les gants
stériles en préhospitalier seront eux utilisés pour les actes à réaliser en stérile (pose de cathéter
artériel ou central, sonde urinaire).
• Le lavage des mains : il sera effectué avec un savon doux dès que possible. Avant de partir en
intervention, à l’arrivée à l’hôpital et en retour d’intervention.

III ♦ Les antiseptiques


Ils ont pour objectif d’éliminer la flore transitoire et résistante présente sur la peau. Les étapes et
leurs utilisations sont différentes selon l’objectif désiré.
Niveau du risque infectieux Objectifs Technique de détersion
Important (pose d’une VVC) Éliminer la flore transitoire En 4 temps avec 2 badigeons
Réduire la flore résistante
Moyen (pose d’une VVP à long Éliminer la flore transitoire En 4 temps avec 1 badigeon ou antiseptique
terme) 2 temps
Faible (pose d’une VVP à court Réduire la flore transitoire Antiseptique 1 temps (sur peau visuellement
terme) propre). En pédiatrie, antiseptique 2 temps.

• Étapes 4 temps : antiseptique type iodé ou chloré :


- détersion mécanique ;
- rinçage sérum physiologique ;
- séchage ;
- désinfection (badigeon).
• Étapes 1 ou 2 temps : antiseptique type alcoolique ou aqueux.

IV ♦ Préparation du site
Selon l’acte réalisé, on utilisera les mêmes précautions qu’en intrahospitalier, telles que :
- la tonte du site si nécessaire ;
- une large désinfection ;
- un champ stérile ;
- un pansement ou film stérile.

Y penser
La tenue du smuriste est à changer autant de fois que nécessaire durant sa garde (patient BMR
ou à risque, souillée par des liquides biologiques, terre, huile...).
Mémo 64
Hygiène

I ♦ Définition
Les pratiques d’hygiène en préhospitalier sont les mêmes chez l’adulte et chez l’enfant : lavage
des mains, port de gants, nettoyage du matériel entre les transports. Cependant, la pédiatrie, et
plus particulièrement la néonatalogie, demandent quelques précautions particulières.
Décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004
Chapitre II Règles professionnelles – section I – Article R. 4312-11
L’infirmier ou l’infirmière respecte et fait respecter les règles d’hygiène dans
l’administration des soins, dans l’utilisation des matériels et dans la tenue des locaux. Il
s’assure de la bonne élimination des déchets solides et liquides qui résultent de ses actes
professionnels.

II ♦ Techniques
♦ Asepsie pendant les transports
• Mains nues : pas de bijou, pas de vernie, ongles courts.
• Lavage de mains : solution hydro-alcoolique (uniquement sur des mains non souillées, non
mouillées, ne pas rincer, ni essuyer).
• Port de gants et de masque lors des soins invasifs : pose de voies veineuses périphériques,
contact avec des sécrétions corporelles (aspiration, pose de sonde gastrique, de poche à urine).
• En néonatalogie, porter une surblouse non stérile à usage unique. En salle de naissance, ajouter
la charlotte, le masque et les surchaussures.
• Précautions rigoureuses lors de la manipulation du matériel stérile (gants stériles, masque,
blouse).
• Mettre un masque lorsque l’enfant est infecté (ou suspicion d’infection pulmonaire) : isolement
air/contact/gouttelettes. De plus, lors d’intervention primaire (intervention à domicile ou dans les
lieux publics), la pathologie de l’enfant n’est pas toujours connue.
• Lavage de mains après chaque soin et à la fin de chaque prise en charge.
• Évacuation des déchets dans la filière adaptée.

♦ Entre les transports


• Faire une friction hydro-alcoolique des mains.
• Port de gants et d’une surblouse.
• Nettoyer avec un détergent désinfectant non toxique validé par la direction de l’établissement :
- l’incubateur ou le matelas coquille ;
- les surfaces, les poignets et les façades du module ou du brancard ;
- les pousse-seringues ;
- le matériel utilisé (respirateur, scope, câbles et connectiques en contact avec le patient, etc.).
• Laisser sécher, retirer les équipements de protection individuelle (gants, surblouse) et refaire
une friction hydro-alcoolique des mains.
• Faire la traçabilité du matériel.

♦ Nettoyage quotidien et hebdomadaire


Nettoyage complet de l’unité mobile hospitalière (UMH) avec un détergent désinfectant non
toxique validé par la direction de l’établissement :
- intérieur et extérieur, cabine avant et arrière (nettoyer surfaces, poignets, fauteuils et façades) ;
- la désinfection hebdomadaire concerne l’aspiration de l’intérieur de la cabine, le nettoyage des
parois, des surfaces, l’intérieur des placards et tiroirs ainsi que l’entretien du réfrigérateur.

♦ Nettoyage exceptionnel
• Pour l’isolement (déchets et nettoyage), des fiches spécifiques à chaque structure sont
élaborées : s’y référer pour connaitre l’équipement de protection individuelle adapté et les
précautions à prendre (isolement BMR, isolement protecteur, etc.).
• Décontamination spécifique : par exemple le VRS, virus très contagieux en pédiatrie,
responsable de nombreuses bronchiolites (mode de transmission par gouttelettes/contact) :
résiste 30 minutes sur la peau et 6-7 heures sur le linge et les objets.

Y penser
• Lors de toutes désinfections commencer par le plus propre en allant vers le plus sale.
• Ne pas utiliser d’antiseptique iodé chez le nouveau-né et le nourrisson de moins de 1 mois.
De plus, il est déconseillé de l’utiliser de façon prolongée chez l’enfant sur les muqueuses ou
les surfaces étendues (risque d’allergie, de passage de l’iode dans le sang).
• En cas de BMR, VRS... changer le bloc expiratoire du respirateur.
Mémo 65
Nettoyage et désinfection de l’ambulance

I ♦ Entretien quotidien du poste de conduite


• Sièges et sol : aspirer méthodiquement (corps de l’aspirateur à l’extérieur du véhicule).
• Tableau de bord, levier de vitesse, frein à main, portes intérieures et poignées, radio,
micro, sièges : nettoyer avec un détergent-désinfectant pour sols, surfaces et mobiliers et un
support absorbant à usage unique.
• Sol : laver le sol avec un détergent-désinfectant pour sols, surfaces et mobiliers.

II ♦ Entretien de la cellule sanitaire après chaque utilisation


• Objets piquants ou tranchants : dans un collecteur spécifique fermé de manière provisoire.
• Matériel à usage unique, déchets d’activités de soins, déchets ménagers : évacuer dans des
sacs fermés selon la filière adéquate.
• Matelas immobilisateur à dépression, brancard, pied à sérum, sièges d’accompagnateurs :
nettoyer avec un détergent-désinfectant pour sols, surfaces et mobiliers, ainsi qu’un support
absorbant à usage unique.
• Dispositif mobile d’oxygénothérapie, dispositif d’aspiration de mucosités : nettoyer avec un
détergent-désinfectant pour sols, surfaces et mobiliers compatible avec le matériau et un support
absorbant à usage unique.
• Dispositif médical réutilisable : nettoyer-désinfecter avec un détergent-désinfectant sans
rinçage pour dispositif médical, compatible avec le matériau, et un support absorbant à usage
unique. Évacuer dans un emballage étanche en attendant le nettoyage/la désinfection par trempage
à la base.
• Poignées de portes : nettoyer avec un détergent-désinfectant pour sols, surfaces et mobiliers et
un support absorbant à usage unique.

III ♦ Entretien quotidien et hebdomadaire de la cellule sanitaire


• Parois verticales : nettoyer avec un détergent-désinfectant pour sols, surfaces et mobiliers,
ainsi qu’un support absorbant à usage unique.
• Vitres : nettoyer avec le produit pour vitres. Utiliser un détergent-désinfectant pour sols,
surfaces et mobiliers en cas de souillures biologiques.
• Sol : dépoussiérer le sol. Aspirer en laissant le corps de l’aspirateur à l’extérieur du véhicule
dans la mesure du possible ou effectuer un balayage humide. Laver le sol avec un détergent-
désinfectant pour sols, surfaces et mobiliers.
• Collecteurs d’objets piquants ou tranchants : fermer le collecteur (fermeture définitive),
évacuer selon le circuit des déchets d’activités de soins à risques infectieux.
• Tiroirs et placards : tout vider. Nettoyer avec un détergent-désinfectant pour sols, surfaces et
mobiliers, ainsi qu’un support absorbant à usage unique.
• Matériel de la cellule sanitaire : tout sortir. Nettoyer-désinfecter avec un détergent-
désinfectant pour dispositif médical.
• Bouches de soufflage et d’extraction d’air : aspirer. Nettoyer avec un détergent-désinfectant
pour sols, surfaces et mobiliers, ainsi qu’un support absorbant à usage unique.
• Bactéries multirésistantes (BMR) : voir Mémo 64 Hygiène.
Partie 4
Pharmacologie
>>> Mémo 66 - Acétate de désoxycortone
>>> Mémo 67 - Aciclovir
>>> Mémo 68 - Acide tranexamique
>>> Mémo 69 - Adénosine
>>> Mémo 70 - Adénosine triphosphate
>>> Mémo 71 - Adrénaline (épinéphrine)
>>> Mémo 72 - Alprostadil
>>> Mémo 73 - Amikacine
>>> Mémo 74 - Amiodarone
>>> Mémo 75 - Amoxicilline
>>> Mémo 76 - Atracurium
>>> Mémo 77 - Atropine
>>> Mémo 78 - Bétaméthasone
>>> Mémo 79 - Bircabonate de sodium
>>> Mémo 80 - Bromure de rocuronium
>>> Mémo 81 - Bromure de vérocuronium
>>> Mémo 82 - Bromure d’ipratropium
>>> Mémo 83 - Céfotaxime
>>> Mémo 84 - Ceftriaxone
>>> Mémo 85 - Charbon activé
>>> Mémo 86 - Clonazépam
>>> Mémo 87 - Crème anesthésiante
>>> Mémo 88 - Diazépam
>>> Mémo 89 - Dobutamine
>>> Mémo 90 - Dopamine
>>> Mémo 91 - Ésoméprazole
>>> Mémo 92 - Étomidate
>>> Mémo 93 - Fentanyl
>>> Mémo 94 - Flumazénil
>>> Mémo 95 - Fosphénytoïne
>>> Mémo 96 - Furosémide
>>> Mémo 97 - Gentamicine
>>> Mémo 98 - Glucagon
>>> Mémo 99 - Hémisuccinate d’hydrocortisone
>>> Mémo 100 - Hydroxocobalamine
>>> Mémo 101 - Hydroxyzine
>>> Mémo 102 - Ibuprofène
>>> Mémo 103 - Insuline
>>> Mémo 104 - Kétamine
>>> Mémo 105 - Mannitol 10 %
>>> Mémo 106 - Méthylprednisolone
>>> Mémo 107 - Métronidazole
>>> Mémo 108 - Midazolam
>>> Mémo 109 - Morphine
>>> Mémo 110 - N-Acétyl Cystéine
>>> Mémo 111 - Nalbuphine
>>> Mémo 112 - Naloxone
>>> Mémo 113 - Néfopam
>>> Mémo 114 - Nicardipine
>>> Mémo 115 - Noradrénaline
>>> Mémo 116 - Ondansétron
>>> Mémo 117 - Paracétamol
>>> Mémo 118 - Phénobarbital
>>> Mémo 119 - Phénytoïne
>>> Mémo 120 - Propofol
>>> Mémo 121 - Propranolol
>>> Mémo 122 - Protoxyde d’azote
>>> Mémo 123 - Salbutamol
>>> Mémo 124 - Sérum salé hypertonique NaCl 7,5 %
>>> Mémo 125 - Solution sucrée à visée antalgique
>>> Mémo 126 - Sufentanil
>>> Mémo 127 - Sulfate de magnésium
>>> Mémo 128 - Sulfate de morphine
>>> Mémo 129 - Suxaméthonium
>>> Mémo 130 - Terbutaline
>>> Mémo 131 - Thiopental
>>> Mémo 132 - Tramadol
>>> Mémo 133 - Vancomycine
>>> Mémo 134 - Vitamine K1
Mémo 66
Acétate de désoxycortone
DCI et nom Acétate de désoxycortone (SYNCORTYL®)
Classe pharmacologique Minéralocorticoïde
Indications Insuffisance surrénalienne aiguë
Contre-indications Hypertension artérielle
Effets secondaires • Rétention hydrosodée
• Hypertension artérielle
• Choc anaphylactique
• Urticaire
Posologie IM : 5 à 10 mg/m2/j
À renouveler selon l’évolution
Mode d’administration Intramusculaire (IM)
Mémo 67
Aciclovir
DCI et nom Aciclovir (ZOVIRAX®)
Classe pharmacologique Antiviraux
Indications Traitement des infections herpétiques
Contre-indications • Antécédents d’hypersensibilité à l’aciclovir
• Intolérance au lactose
Effets secondaires Éruptions cutanées bénignes
Posologie IV : 20 mg/kg ou 500 mg/m2/8 h
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 68
Acide tranexamique
DCI et nom Acide tranexamique (EXACYL®)
Classe pharmacologique Antifibrinolytique
Indications Hémorragies massives
Contre-indications • Antécédent d’accidents thrombo-emboliques
• Insuffisance rénale grave
Effets secondaires • Affection de la peau et du tissu cutané
• Troubles digestifs
• Hypotension
Posologie IV : 10-15 mg/kg (max. 1 g) en 10 min, puis 15 mg/kg/8 h
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 69
Adénosine
DCI et nom Adénosine (KRENOSIN®)
Classe pharmacologique Nucléoside endogène avec effet vasodilatateur périphérique, antiarythmique
Indications • Tachycardies supraventriculaires
Contre-indications • Bloc auriculo-ventriculaire
• Syndrome du QT long
• Hypotension artérielle sévère
Préférer la STRIADYNE® (si disponible) au KRENOSIN®
Effets secondaires • Bradycardie
• Céphalées
• Vertiges
• Anxiété
• Angoisse
• Nausées
• Flush facial
• Bronchospasme
Posologie IV : 0,1 mg/kg (max. 6 mg), puis 0,2 mg/kg (max. 12 mg)
Mode d’administration • Intraveineux (IV)
• Injecter en flush, sur voie veineuse périphérique au membre supérieur
gauche, sous contrôle ECG en continu
• Garder l’atropine prête à disposition
Mémo 70
Adénosine triphosphate
DCI et nom Adénosine triphosphate (STRIADYNE®)
Classe pharmacologique Nucléoside endogène avec effet vasodilatateur périphérique, antiarythmique
Indications Tachycardies jonctionnelles
Contre-indications • Bloc auriculo-ventriculaire
• Dysfonctionnement sino-auriculaire
• Asthme
Effets secondaires • Céphalées
• Vertiges
• Anxiété
• Nausées
• Flush facial
• Bradycardie
• Asystolie
• Dyspnée
• Sensation d’oppression
Posologie IV : 1 mg/kg (max. 20 mg)
Injecter en flush, sur voie veineuse périphérique au membre supérieur
gauche, sous contrôle ECG
Garder l’atropine prête à disposition
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 71
Adrénaline (épinéphrine)
Adrénaline (épinéphrine)
Classe pharmacologique Adrénergiques et dopaminergiques
Indications • Traitement de l’arrêt cardiaque et de la défaillance myocardique
• Traitement du choc anaphylactique, laryngite
Contre-indications • Insuffisance coronarienne
• Troubles du rythme
• Myocardiopathie obstructive
Effets secondaires • Tachycardie sinusale
• Troubles du rythme
• Rarement chez l’enfant : crises angineuses, infarctus du myocarde
Posologie • IV : 0,01 mg/kg à 0,03 mg/kg en bolus en cas de réanimation du nouveau-
né, soit 10 à 30 mcg/kg.
• 0,1 mcg/kg/min en perfusion continue puis titration
• En cas d’ACR chez l’enfant : 0,01 mg/kg
• IM (anaphylaxie) : 0,01 mg/kg
• Nébulisation (adrénaline sans sulfite) : 5 mg
Attention : inactivation par bicarbonates
Mode d’administration • Intraveineux (IV)
• Intra-osseuse (IO)
• Intramusculaire (IM)
• Nébulisation (aérosol)
Mémo 72
Alprostadil
DCI et nom Alprostadil (PROSTINE VR®)
Classe pharmacologique Famille des prostaglandines E1, acides gras naturels
Indications Maintien temporaire de la perméabilité du canal artériel
Contre-indications Aucune
Effets secondaires • Flush
• Bradycardie
• Fièvre
• Apnées
• Douleurs diffuses
Posologie IV : 0,01-0,05 mcg/kg/min
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 73
Amikacine
DCI et nom Amikacine (AMIKLIN®)
Classe pharmacologique Antibiotiques antibactériens de la famille des aminosides
Indications • Pyélonéphrites et infections urinaires fébriles du nourrisson et du jeune
enfant
• En association avec la céfotaxime si < 3 mois
Contre-indications • Allergie aux aminosides
• En cas de myasthénie
• En association avec les polymyxines par voie parentérale
Effets secondaires • Nephrotoxicité (posologie trop élevée, durée du traitement, altération rénale
antérieure)
• Ototoxicité
• Réaction allergique
Posologie • IV nouveau-né :
– de 30 à 33 SA → 32,5 mg/kg/48 h*
– de 34 à 36 SA → 30 mg/kg/36 h*
– > 37 SA → 27,5 mg/kg/24 à 36 h*
* avec dosage sanguin
• IV enfant :
– en monothérapie : 30 mg/kg/24 h sur 30 min
– en bithérapie : 15 mg/kg/24 h
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 74
Amiodarone
DCI et nom Amiodarone (CORDARONE®)
Classe pharmacologique Antiarythmique classe III
Indications • Voie IV seulement en cas d’ACR avec rythme chocable après échec du
3e choc et après l’injection de l’adrénaline.
• Per os pour les tachycardies supraventriculaires mal tolérées et non réduites
par la STRIADYNE®
Contre-indications Attention : la dose thérapeutique est proche de la dose létale, c’est pourquoi
la forme IV n’est utilisée que dans les ACR sur trouble du rythme
Effets secondaires Bradycardie modérée
Posologie • PO :
– dose de charge : 500 mg/m2/j
– dose d’entretien : 75 à 250 mg/m2/j
• En cas d’ACR avec rythme chocable : 5 mg/kg
Mode d’administration • Per os (PO)
• Intraveineux (IV) uniquement dans les ACR avec rythme chocable
Mémo 75
Amoxicilline
DCI et nom Amoxicilline (CLAMOXYL®)
Classe pharmacologique Pénicillines à large spectre
Indications • Traitement des pneumopathies
• Infections ORL
• Infections urinaires
• Endocardites
• Septicémies
• Infections materno-fœtales
Contre-indications • En cas d’allergie aux antibiotiques de la famille des bêta-lactamines
• En cas de phénylcétonurie
Effets secondaires • Diarrhées
• Nausées
• Éruption cutanée
• Candidose cutanéo-anaphylactique
Posologie IV :
– < J7 : 50 mg/kg/12 h IVD, infection materno-fœtale avec atteinte
méningée : 100 mg/kg dose
– > J7 : 50 mg/kg/8 h IVD
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 76
Atracurium
DCI et nom Atracurium (TRACRIUM ®)
Classe pharmacologique Myorelaxant à action périphérique
Indications • Curare non dépolarisant
• Induction et entretien d’une myorelaxation pendant une anesthésie
Contre-indications Hypersensibilité à l’atracrium ou à l’un de ses composants
Effets secondaires • Hypotension
• Rougeurs cutanées
Posologie IV : induction = 0,6 mg/kg
< 2 ans : 0,4 mg/kg
En continu = 0,3 à 0,6 mg/kg/h
Délai d’action : 1,5-3 min
Durée d’action : 45-60 min
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 77
Atropine
DCI Atropine
Classe pharmacologique Alcaloïdes de la belladone : amines tertiaires
Indications Protection des manifestations vagales/bradycardies lors d’induction, antidote
anticholinergique
Contre-indications Hypersensibilité à l’un des composants
Effets secondaires Tachycardie
Posologie IV : 20 mcg/kg
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 78
Bétaméthasone
DCI et nom Bétaméthasone (CELÉSTÈNE®)
Classe pharmacologique Glucocorticoïde
Indications • Asthme
• Laryngite sous-glottique
Contre-indications Certaines viroses en évolution (hépatites, herpès, varicelle, zona)
Effets secondaires • Euphorie
• Excitation
• Rares cas d’anaphylaxie
Posologie PO : 20 gouttes/kg, soit 0,25 mg/kg/dose
Mode d’administration Per os (PO)
Mémo 79
Bircabonate de sodium
DCI Bicarbonate de sodium 14 ‰, 42 ‰
Classe pharmacologique • Produit d’apport alcalin
• Composé physiologique du plasma
Indications • Correction des acidoses métaboliques documentées
• Hyperkaliémie menaçante
• ACR
Contre-indications • Alcalose métabolique
• Acidose respiratoire
Effets secondaires • Alcalose métabolique
• Hypokaliémie en cas de surdosage
Posologie • IV : 1 mEq/kg
Rincer+++ au décours
• Chez le nouveau-né, utiliser le bicarbonate semi-molaire à 42 ‰ (1 mmol =
2 ml) sur 5 à 15 min
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 80
Bromure de rocuronium
DCI et nom Bromure de rocuronium (ESMERON®)
Classe pharmacologique Myorelaxant
Indications • Curare non dépolarisant utilisé en induction lors de l’intubation trachéale
• Utilisé si contre-indication au suxamethonium (CÉLOCURINE®)
Contre-indications • Myasthénie (contre-indication formelle)
• Hypersensibilité connue à la substance active ou à l’un des composants
Effets secondaires • Bloc neuromusculaire prolongé, anaphylaxie
Ne pas utiliser si absence d’antidote
• Antagoniste : Sugammadex (BRIDION® : 16 mg/kg)
Posologie IV : 1,2 mg/kg
Délai d’action : 60 s
Durée d’action : 45 min
Mode d’administration • Intraveineux (IV)
Mémo 81
Bromure de vérocuronium
DCI et nom Bromure de vérocuronium (NORCURON®)
Classe pharmacologique Myorelaxant, curare non dépolarisant
Indications Curare indiqué dans l’anesthésie générale
Contre-indications Hypersensibilité au vérocuronium
Effets secondaires • Tachycardie
• Hypotension
• Bloc neuromusculaire prolongé
Posologie • IV : 80-100 mcg/kg, puis en continu à 100 mcg/kg/h
Mode d’administration • Intraveineux (IV)
Mémo 82
Bromure d’ipratropium
DCI et nom Bromure d’ipratropium (ATROVENT®)
Classe pharmacologique Bronchodilatateur anticholinergique par voie inhalée
Indications Crise d’asthme, bronchospasme en association avec le salbutamol
Contre-indications Hypersensibilité connue à l’un des composants
Effets secondaires • Sécheresse buccale
• Irritation pharyngée
Posologie Nébulisation :
– < 20 kg : 0,25 mg/aérosol
– > 20 kg : 0,5 mg
Mode d’administration Nébulisation (aérosol)
Mémo 83
Céfotaxime
DCI et nom Céfotaxime (CLAFORAN®)
Classe pharmacologique Bêtalactamine : céphalosporine de 3e génération
Indications Infection sévère (septicémies, endocardites, méningites, purpura fulminans)
Contre-indications Allergie aux antibiotiques du groupe des céphalosporines
Effets secondaires • Réactions anaphylactiques
• Manifestations cutanées (rash, prurit)
• Diarrhées
• Veinite
Posologie IV : 50 mg/kg (dose méningée : 100 mg/kg) toutes les 8 h
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 84
Ceftriaxone
DCI et nom Ceftriaxone (ROCÉPHINE®)
Classe pharmacologique Antibiotique, céphalosporine de 3e génération
Indications Utilisé dans le cas de méningite bactérienne ou de pyélonéphrite
Contre-indications • Allergie au groupe des céphalosporines
• Nouveau-nés et prématurés
Effets secondaires • Éruptions allergiques
• Prurit
• Urticaire
• Diarrhées
• Nausées
Posologie IV/IM : 50 mg/kg (dose méningée : 100 mg/kg)
Mode d’administration • Intraveineux (IV)
• Intramusculaire (IM)
Mémo 85
Charbon activé
DCI et nom Charbon activé (TOXICARB ®)
Classe pharmacologique Adsorbant des substances toxiques, s’oppose à leur résorption digestive
Indications Intoxications et surdosages médicamenteux, alors que les substances en
cause peuvent être présentes dans le tube digestif. Considérer
l’administration de charbon activé si ingestion < 1 h et si l’état de conscience
le permet
Contre-indications Prise médicamenteuse > 1 h, troubles de la conscience, intoxication par des
produits caustiques/corrosifs
Effets secondaires Nausées
Posologie PO : 1 g/kg
Mode d’administration Per os (PO)
Mémo 86
Clonazépam
DCI et nom Clonazépam (RIVOTRIL®)
Classe pharmacologique Antiépileptique de la classe des benzodiazépines
Indications Crises convulsives
Contre-indications • Hypersensibilité connue au clonazépam et aux benzodiazépines
• Insuffisance respiratoire sévère
• Insuffisance hépatique
• Myasthénie
• Syndrome de Lennox-Gastaut
Effets secondaires • Allergies
• Troubles de la conscience
• Hypotonie musculaire
• Nygstagmus
Posologie IV : 0,05-0,1 mg/kg, puis 0,1 mg/kg/6 h
Durée d’action : 6-8 h
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 87
Crème anesthésiante
DCI Lidocaïne, Prilocaïne (Emla 5 %)
Classe pharmacologique Anesthésique local, amides
Indications Anesthésie de la peau lors de soins invasifs (pose de voie veineuse périphérique,
prélèvements sanguins, ponction lombaire, procédure chirurgicale superficielle)
en association avec d’autres moyens antalgiques : solution sucrée, protoxyde
d’azote
Contre-indications • Hypersensibilité à la lidocaïne et/ou la prilocaïne
• Porphyrie
• Méthémoglobinémie congénitale
• Ne pas mettre de crème anesthésiante à proximité des yeux, sur les
muqueuses ou sur des lésions d’eczéma
Effets secondaires • Érythème
• Pâleur locale
• Rares lésions purpuriques et risque de méthémoglobinémie chez les
prématurés
Posologie Recommandation : prématuré entre 30 et 37 semaines : une noisette (0,5
g) sur un seul site une fois par jour, une heure maximum de pose (hors AMM)

Âge Posologie Temps d’application


Nouveau-nés et 1 g 1h
nourrissons 0-2 mois
Nourrissons 2g 1h
3-11 mois
Jeunes enfants 10 g 1-5 h
et enfants 1-5 ans
Enfants 6-11 ans 20 g 1-5 h

Mode d’administration • Tube ou patch en cutanée


• Appliquer la crème en couche épaisse sans étaler (noisette) et la recouvrir
d’un pansement adhésif de type « TEGADERM® ». Si disponible, utiliser
directement le patch anesthésiant déjà conditionné
• Toujours noter l’heure de la pose
• Essuyer la crème avant le soin
Mémo 88
Diazépam
DCI et nom Diazepam (VALIUM ®)
Classe pharmacologique Anxiolytique de la classe des benzodiazépines
Indications Traitement de première intention utilisé dans la crise convulsive
Contre-indications • Hypersensibilité au principe actif
• Insuffisance respiratoire sévère
• Insuffisance hépatique
• Myasthénie
• Syndrome de Lennox-Gastaut
Effets secondaires • Amnésie antérograde
• Troubles du comportement
• Baisse de la vigilance
• Somnolence
• Hypotonie musculaire
• Diplopie
Posologie • IR : 0,5 mg/kg
• IV : 0,3-0,5 mg/kg
Mode d’administration • Intrarectal (IR)
• Intraveineux (IV)
Mémo 89
Dobutamine
DCI et nom Dobutamine (DOBUTREX®)
Classe pharmacologique Adrénergique et dopaminergique
Indications Bas débit, état de choc (au mieux guidé par l’échographie)
Contre-indications • Obstacle mécanique au remplissage ou à l’éjection ventriculaire
(cardiomyopathie obstructive, valvulopathie aortique, patients avec
obstruction dynamique intraventriculaire)
• Hypersensibilité au dobutrex
Effets secondaires • Augmentation de la fréquence cardiaque
• Augmentation de la pression artérielle
Posologie IV : 5-20 mcg/kg/min
Attention : inactivation par bicarbonates
Mode d’administration • Intraveineux (IV)
Mémo 90
Dopamine
DCI Dopamine
Classe pharmacologique Adrénergique et dopaminergique
Indications • Syndrome de bas débit
• État de choc
• Hypotension importante (utilisé en néonatalogie)
Contre-indications • Obstacle mécanique au remplissage ou à l’éjection
• Hypersensibilité à la dopamine
Effets secondaires • Troubles du rythme
• Nausées
• Vomissements
Posologie IV : 5 à 10 mcg/kg/min
Attention : inactivation par bicarbonates
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 91
Ésoméprazole
DCI et nom Ésoméprazole (INEXIUM ®)
Classe pharmacologique Inhibiteurs de la pompe à protons
Indications • Reflux gastro-œsophagiens
• Ulcères gastroduodénaux
• Hémorragies digestives
Contre-indications Hypersensibilité connue à la substance active ou à l’un des composants
Effets secondaires • Diarrhées
• Céphalées
Posologie • PO : 1-2 mg/kg/j
• IV : 1 mg/kg/j sur 10 à 30 min
Mode d’administration Per os (PO)
Mémo 92
Étomidate
DCI et nom Étomidate (HYPNOMIDATE®)
Classe pharmacologique Anesthésique général
Indications • Hypnotique à courte durée d’action utilisé dans l’induction
• AMM : > 2 ans
Contre-indications • Insuffisance surrénale
• À éviter lors de sepsis
• Hypersensibilité connue à la substance active ou à l’un des composants
Effets secondaires • Dyskinésie
• Myoclonie
• Rash
Posologie IV : 0,2-0,4 mg/kg
Délai d’action : 30 s
Durée d’action : 5-10 min
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 93
Fentanyl
DCI Fentanyl
Classe pharmacologique Morphinomimétique
Indications Analgésique central réservé à l’anesthésie de courte, moyenne et longue
durée
Contre-indications • Hypersensibilité connue au fentanyl
• Dépression respiratoire non assistée, association aux agonistes-antagonistes
(nalbuphine, buprénorphine, pentazocine)
Effets secondaires • Dépression respiratoire
• Apnée
• Bradycardie
• Hypotension
• Myoclonies
• Nausées
• Vomissements
Posologie IV :
– dose de charge : 3-4 mcg/kg
– entretien : 1-4 mcg/kg/h
Délai d’action : 2-3 min
Durée d’action : 20 à 30 min
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 94
Flumazénil
DCI et nom Flumazénil (ANEXATE®)
Classe pharmacologique Antidote imidazo-benzodiazépine
Indications Antagonistes des benzodiazépines et des molécules apparentées
Contre-indications En cas d’hypersensibilité ou d’intolérance connue à ce produit
Effets secondaires • Nausées
• Vomissements
• Anxiété
• Palpitations
Posologie • IV : 10 mcg/kg (max. 2 mg), peut être répété toutes les 60 s (max. 4 fois de
suite)
• En continu : 10 mcg/kg/h
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 95
Fosphénytoïne
DCI et nom Fosphénytoïne (PRODILANTIN®)
Classe pharmacologique Antiépileptique
Indications État de mal épileptique
Contre-indications • Hypersensibilité à la fosphénytoïne sodique ou aux excipients du produit
• Déficit en G6PD
• Insuffisance hépatique
• Porphyries
• AMM > 5 ans
Effets secondaires • Collapsus cardiovasculaire
• Troubles de la conduction (allongement du QT)
• Hypotension
• Nygstagmus
• Vertiges
• Céphalées
• Somnolence
Posologie IVL : dose de charge : 15-20 mg/kg (sous enregistrement ECG continu)
Entretien : 3-8 mg/kg/24 h à répartir en 3 IVL
Délai d’action : 15-25 min
Mode d’administration • Intraveineux (IV)
Mémo 96
Furosémide
DCI et nom Furosémide (LASILIX®)
Classe pharmacologique Diurétique
Indications • Rétention sodée sévère d’origine cardiaque, rénale, cirrhotique
• Urgences cardiologiques : œdème aigu du poumon
Contre-indications • Hypersensibilité au furosémide ou à l’un des excipients
• Insuffisance rénale aiguë fonctionnelle
• Encéphalopathie hépatique
• Obstruction sur les voies urinaires
• Hypovolémie ou déshydratation
• Hypokaliémie sévère
• Hyponatrémie sévère
• Hépatite en évolution et insuffisance hépatocellulaire sévère
Effets secondaires • Hypotension
• Perturbation hydroélectrolytique
• Déshydration
• Hypovolémie
Posologie IV : 1 mg/kg/8-12 h
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 97
Gentamicine
DCI Gentamicine
Classe pharmacologique Antibiotique antibactérien de la famille des aminoglycosides
Indications En association avec les ßlactamines pour les infections materno-fœtales
Contre-indications Allergie aux antibiotiques de la famille des aminoglycosides
Effets secondaires • Ototoxicité
• Insuffisance rénale (en cas de surdosage, traitement prolongé, altération rénale
antérieure)
Posologie • IV nouveau-né :
Âge post- < 30 SA 30-33 SA 34-36 SA ≥ 37 SA
conceptionnel
Posologie 7 mg/kg 6,5 mg/kg 6 mg/kg 5,5 mg/kg
Espacement des doses en fonction du terme
• IV enfant : 5 mg/kg sur 20 min/24 h
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 98
Glucagon
DCI et nom Glucagon (GLUCAGEN®)
Classe pharmacologique Hormones glycogénolytiques, substance hyperglycémiante qui mobilise le
glycogène hépatique
Indications Hypoglycémies sévères
Contre-indications Hypersensibilité au glucagon ou au lactose
Effets secondaires • Nausées
• Vomissements
• Douleurs abdominales
Posologie IM :
– chez l’enfant > 25 kg = 1 mg
– chez l’enfant < 25 kg = 0,5 mg
Mode d’administration Intramusculaire (IM)
Mémo 99
Hémisuccinate d’hydrocortisone
DCI et nom Hémisuccinate d’hydrocortisone (HYDROCORTISONE®)
Classe pharmacologique Hormone glucocorticoïde
Indications • Traitement de substitution au cours de l’insuffisance surrénale
• Hypotension du prématuré (avis néonatologiste)
Contre-indications Les contre-indications habituelles de la corticothérapie générale ne
s’appliquent pas aux doses substitutives recommandées
Effets secondaires Neurocognitif et rétinien à long terme chez le prématuré
Posologie • Nouveau-né : 0,5 mg à 1 mg/kg toutes les 6 h
• Enfant : indication de l’insuffisance surrénale aiguë : 5 mg/kg
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 100
Hydroxocobalamine
DCI et nom Hydroxocobalamine (CYANOKIT®)
Classe pharmacologique Antidote
Indications Intoxications au cyanure par les fumées d’incendie
Contre-indications Aucune
Effets secondaires Coloration rouge de la peau et des urines
Posologie IV : 70 mg/kg en 15 min
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 101
Hydroxyzine
DCI et nom Hydroxyzine (ATARAX®)
Classe pharmacologique Anxiolytique
Indications Antihistaminique, prémédication, manifestations mineures de l’anxiété,
traitement symptomatique de l’urticaire
Contre-indications • Patient présentant un allongement acquis ou congénital connu de l’intervalle
QT
• Allergie à l’un des composants
Effets secondaires • Somnolence
• Céphalées
• Fatigue
• Sécheresse buccale
Posologie PO : 1 mg/kg/j en 1 à 2 fois
Mode d’administration Per os (PO)
Mémo 102
Ibuprofène
DCI Ibuprofène
Classe pharmacologique Anti-inflammatoire non stéroïdien
Indications • Douleurs
• Propriété anti-inflammatoire
• Traitement de la fièvre (en seconde intention)
Contre-indications • Hypersensibilité à l’ibuprofène
• Antécédents d’hémorragie
• Ulcère
• Insuffisance hépatique sévère
• Insuffisance cardiaque sévère
• Insuffisance rénale
• Varicelle
Effets secondaires • Troubles digestifs
• Réactions dermatologiques
Posologie PO : 10 mg/kg/8 h
Mode d’administration Per os (PO)
Mémo 103
Insuline
DCI et nom Insuline (ACTRAPID®, UMULINE®)
Classe pharmacologique Insulines et analogues pour injection, d’action rapide, insuline humaine
Indications Insuline d’action rapide
Contre-indications Hypersensibilité au principe actif
Effets secondaires • Hypoglycémie
• Œdèmes
• Réactions au site d’injection
Posologie IV : 0,05 UI/kg/h (max. 0,1 UI/kg/h) en IV continu
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 104
Kétamine
DCI et nom Kétamine (KÉTALAR®)
Classe pharmacologique Anesthésique général
Indications Anesthésie et induction de l’état de mal asthmatique
Contre-indications • Hypersensibilité reconnue à la kétamine
• Insuffisance cardiaque sévère
• Hypertension artérielle sévère
Effets secondaires • Augmentation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle
• Dépression respiratoire modérée ou apnée
• Diplopie ou nystagmus
• Hallucinations
Posologie • Induction IV : 2-4 mg/kg
• Sédation/Analgésie IV : 0,2-0,5 mg/kg
• IR : 5-10 mg/kg
• Délai d’action : 60 s
• Durée d’action : 5-15 min
Mode d’administration • Intraveineux (IV)
• Intrarectal (IR)
Mémo 105
Mannitol 10 %
DCI Mannitol 10 %
Classe pharmacologique Glucide pratiquement non métabolisable produisant une diurèse osmotique
Indications • Œdème cérébral
• Hypertension intracrânienne
Contre-indications • Hyperosmolarité plasmatique préexistante
• Déshydratation
• Insuffisance cardiaque
Effets secondaires • Déséquilibre hydro-électrolytique
• Nausées
• Vomissements
• Céphalées
• Vertiges
• Insuffisance rénale aiguë
Posologie IV : 0,5-1 g/kg en 15 min
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 106
Méthylprednisolone
DCI et nom Méthylprednisolone (SOLUMÉDROL®)
Classe pharmacologique Glucocorticoïde anti-inflammatoire stéroïdien
Indications • Corticoïdes
• Traitement de l’œdème de Quincke
• Choc anaphylactique
• Œdème cérébral
• Dyspnée laryngée
• Asthme aigu grave
Contre-indications Certaines viroses en évolution (hépatites, herpès, varicelle, zona)
Effets secondaires • Euphorie
• Excitation
• Rares cas d’anaphylaxie
Posologie IV : 1-2 mg/kg
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 107
Métronidazole
DCI et nom Métronidazole (FLAGYL®)
Classe pharmacologique Antibiotiques antibactériens, antiparasitaires de la famille des nitro-5-
imidazolés
Indications Entérocolite ulcéro-nécrosante (ECUN) du prématuré
Contre-indications • Hypersensibilité au métronidazole ou de la famille des imidazolés
• Allergie au blé
Effets secondaires • Troubles digestifs bénins
• Allergie (prurit)
• Céphalées
• Vertiges
Posologie • IV nouveau-né
– si < 40 SA → 15 mg/kg/ 12 h
– de 40 SA à J7 → 15 mg/kg/ 8 h
• IV enfant : 20 à 30 mg/kg/j en 3 fois
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 108
Midazolam
DCI et nom Midazolam (HYPNOVEL®)
Classe pharmacologique Hypnotique et sédatif à action rapide, dérivé des benzodiazépines
Indications • Sédation vigile
• Anesthésie
• Anticonvulsivant
Contre-indications Hypersensibilité connue aux benzodiazépines
Effets secondaires • Hypotension
• Bradycardie
• Diminution de la vigilance
• Somnolence
• Céphalées
Posologie • Intrajugal (principe actif du BUCCOLAM®) : 0,3 mg/kg
• IV : 50-100 mcg/kg
• IV continue :
– prématuré = 30 mcg/kg/h
– enfant = 50-100 mcg/kg/h
Délai d’action : 2-3 min
Durée d’action : 10-20 min
• Intranasal : 0,3 mg/kg (délai d’action : 5-10 min)
Mode d’administration • Intrajugal
• Intraveineux
Mémo 109
Morphine
DCI Morphine
Classe pharmacologique Analgésiques opioïdes
Indications Douleurs intenses ou rebelles aux antalgiques de palier I et II
Contre-indications • Hypersensibilité à la morphine ou aux autres constituants
• Insuffisance respiratoire
• Insuffisance hépatocellulaire sévère
• Épilepsie non contrôlée
• Associations avec la buprénorphine, la nalbuphine et la pentazocine
Effets secondaires • Somnolence
• Confusion
• Nausées
• Vomissements
• Constipation
• Détresse respiratoire
• Dysurie ou rétention urinaire
Posologie • IV : dose de charge : 50-100 mcg/kg, puis 25 mcg/kg en titration
• Entretien : 20-40 mcg/kg/h
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 110
N-Acétyl Cystéine
DCI et nom N-Acétyl Cystéine (FLUIMUCIL®)
Classe pharmacologique Acide aminé dérivé
Indications Utilisé comme antidote du paracétamol
Contre-indications Antécédent d’hypersensibilité à l’un des constituants
Effets secondaires • Risque de surencombrement bronchique, notamment chez le nourrisson et
chez certains patients incapables d’expectorations efficaces
• Réactions cutanées allergiques telles que prurit, éruption érythémateuse,
urticaire et angiœdème
Posologie N-Acétyl Cystéine doit être débuté moins de 8 h post-ingestion. S’il n’est pas
possible d’obtenir un dosage avant ce délai, administrer l’antidote. Si un
dosage est disponible (fiable si fait ≥ 4 h post-ingestion), se référer au
nomogramme de Rumack.
Doses Enfants < 20 kg Enfants 20- Enfants > 40 kg
40 kg
Dose de charge dans 3 ml/kg de dans 100 ml de dans 200 ml de
150 mg/kg IV en G5 % G5 % G5 %
15 min
puis 50 mg/kg IV dans 7 ml/kg de dans 250 ml de dans 500 ml de
en 4 h G5 % G5 % G5 %
puis 100 mg/kg IV dans 14 ml/kg de dans 500 ml de dans 1 000 ml de
en 16 h G5 % G5 % G5 %
Ralentir ou interrompre le débit de perfusion si réaction anaphylactique légère
ou sévère
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 111
Nalbuphine
DCI et nom Nalbuphine (NUBAIN®)
Classe pharmacologique Analgésique central semi-synthétique de type agoniste/antagoniste
morphinique de la série des phénanthrènes
Indications • Douleurs, pose de drain thoracique chez l’enfant
• AMM : > 18 mois
Contre-indications Hypersensibilité à la nalbuphine, association aux morphinomimétiques,
agonistes purs
Effets secondaires • Somnolence
• Vertiges
• Nausées
• Vomissements
• Sueurs
• Sécheresse buccale
• Céphalées
Posologie • IV : 0,2 mg/kg/4 h ou 1,2 mg/kg/j en IV continue
Délai d’action : 2-3 min
• IR : 400 mcg/kg soit 0,4 mg/kg
Délai d’action : 10-15 min
Mode d’administration • Intraveineux (IV)
• Intrarectal (IR)
Mémo 112
Naloxone
DCI et nom Naloxone (NARCAN®)
Classe pharmacologique Antagonistes des morphiniques
Indications • Antidote des morphiniques
• Diagnostic différentiel des comas toxiques
Contre-indications Hypersensibilité à la naloxone
Effets secondaires • Frissons
• Hyperventilation
• Vomissements
• Agitation
Posologie • IV : 10 mcg/kg toutes les 2-3 min
• En continu : 10 mcg/kg/h
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 113
Néfopam
DCI et nom Néfopam (ACUPAN®)
Classe pharmacologique Analgésique central non morphinique
Indications Traitement symptomatique des affections douloureuses aiguës
Contre-indications Enfant de moins de 15 ans
Effets secondaires • Somnolence
• Nausées
Posologie IV ou IM : 20 mg
Mode d’administration • Intraveineux (IV)
• Intramusculaire (IM)
Mémo 114
Nicardipine
DCI et nom Nicardipine (LOXEN®)
Classe pharmacologique Antihypertenseur IV, inhibiteurs calciques
Indications Hypertension artérielle
Contre-indications Hypersensibilité connue à la nicarpidine
Effets secondaires • Œdèmes des membres inférieurs
• Céphalées
• Bouffées vasomotrices
• Palpitations
• Sensations vertigineuses
Posologie • IV : 0,5-3 mcg/kg/min
• Dose de charge : 10 à 20 mcg/kg si urgence vitale
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 115
Noradrénaline
DCI et nom Noradrénaline (LEVOPHED®)
Classe pharmacologique Sympathomimétique
Indications Traitement d’urgence du collapsus et pour la restauration et le maintien de la
pression artérielle, au cours ou à la fin du 2e remplissage
Contre-indications Aucune
Effets secondaires • Nécrose cutanée en cas d’extravasation
• Anxiété
• Gêne respiratoire
• Céphalées
• Douleur rétrosternale ou pharyngée
• Vomissements
Posologie Débuter à 0,1 mcg/kg/min en perfusion continue puis titration
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 116
Ondansétron
DCI et nom Ondansétron (ZOPHREN®)
Classe pharmacologique • Antagoniste de la sérotonine
• Antiémétiques, antagonistes des récepteurs 5-HT3
Indications Prévention des nausées et vomissements aigus
Contre-indications Hypersensibilité à l’ondansétron ou à l’un des excipients
Effets secondaires • Allergie
• Céphalées
• Bouffée de chaleur
• Flush
• Constipation
Posologie IV :
– < 10 kg : 2 mg
– ≤ 6 ans : 4 mg
– ≥ 6 ans : 8 mg
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 117
Paracétamol
DCI et nom Paracétamol (PERFALGAN®)
Classe pharmacologique Analgésique et antipyrétique
Indications • Traitement des douleurs d’intensité modérée et de l’hyperthermie
Contre-indications • Hypersensibilité au paracétamol
• Insuffisance hépatocellulaire sévère
Effets secondaires • Malaise
• Hypotension
• Réaction au site d’injection
Posologie • IV : 15 mg/kg
• PO : 15 mg/kg/6 h
• Nouveau-né :
– 28-31 SA : 10 mg/kg/12 h >
– 31 SA : 10 mg/kg/6 h >
– 41 SA et 3 semaines de vie : 15 mg/kg/6 h
Mode d’administration • Intraveineux (IV)
• Per os (PO)
Mémo 118
Phénobarbital
DCI et nom Phénobarbital (GARDÉNAL®)
Classe pharmacologique Barbiturique
Indications État de mal épileptique
Contre-indications • Porphyries
• Hypersensibilité aux barbituriques
• Syndrome de Dravet
Effets secondaires • Somnolence
• Effet dépresseur cardiovasculaire et sédatif potentialisé par les
benzodiazépines
Posologie IV :
– nouveau-né : 20 mg/kg en 20 min
– enfant : 15 mg/kg en 20 min
Dilution sérum physiologique
Délai d’action : 20 min
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 119
Phénytoïne
DCI et nom Phénytoïne (DILANTIN®)
Classe pharmacologique Anticonvulsivant
Indications État de mal épileptique
Contre-indications • Hypersensibilité à l’un des composants
• Déficit en G6PD
• Insuffisance hépatique
• Porphyries
Effets secondaires • Collapsus cardiovasculaire et/ou dépression du système nerveux central
• Troubles du rythme et de la conduction (allongement du QT)
• Nécrose tissulaire en cas d’extravasation
Posologie • IV : 15 mg/kg en 20 min (diluer avec du sérum physiologique et perfuser à
part, risque de précipitation)
Sous enregistrement ECG continu
Délai d’action : 6 à 10 min
Durée d’action : 8 à 10 h
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 120
Propofol
DCI et nom Propofol (DIPRIVAN®)
Classe pharmacologique Anesthésiques généraux
Indications Anesthésique d’action rapide à utiliser lors de l’induction
Contre-indications • Hypersensibilité connue au propofol
• Hypotension artérielle
• Instabilité hémodynamique
Effets secondaires • Hypotension pouvant être sévère
• Bradycardie
• Embolie graisseuse
• Toujours < 48 h et < 5 mg/kg/h = risque de PRIS : syndrome de perfusion
du propofol potentiellement mortel, rhabdomyolise, insuffisance cardiaque,
arythmie, acidose métabolique, hyperlipidémie, myoglobinurie
Posologie IV :
– 2-4 mg/kg
– nouveau-né : 1 mg/kg avant intubation avec hémodynamique stable
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 121
Propranolol
DCI et nom Propranolol (AVLOCARDYL®)
Classe pharmacologique Bêta-bloquant
Indications Malaise de la tétralogie de Fallot (en association avec le valium)
Contre-indications • Broncho-pneumopathie chronique obstructive
• Choc cardiogénique
• Hypotension
Effets secondaires • Asthénie
• Bradycardie
Posologie IV : 1 mg IVL dilué dans 4 ml de G5 % ou sérum physiologique à passer
lentement jusqu’à diminution de la fréquence cardiaque et réapparition du
souffle
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 122
Protoxyde d’azote
DCI et nom Protoxyde d’azote (MEOPA®)
Classe pharmacologique Mélange équimolaire oxygène (50 %), protoxyde d’azote (50 %) et gaz
incolore et inodore
Indications • Anxiolytique et analgésie de surface, à utiliser en association avec de la
crème anesthésiante, des méthodes de distraction et/ou d’autres traitements
antalgiques
• Tout acte douloureux de courte durée
Contre-indications • Traumatisme crânien, hypertension intracrânienne
• Altération de l’état de conscience
• Pneumothorax
• Bulle d’emphysème
• Embolie gazeuse
• Distension abdominale, pneumopéritoine
• Traumatisme facial
• Déficit connu et non substitué à la vitamine B12
Effets secondaires • Nausées, vomissements
• Dysphorie
• Angoisse
• Sensation de malaise
Posologie • Faire respirer le gaz 3 min à l’enfant pour qu’il commence à agir
• Poursuivre l’inhalation pendant toute la durée de l’acte
• Le ballon présent sur le système d’inhalation ne doit jamais être collabé, il
faut toujours adapter le débit de gaz
Mode d’administration Gaz pour inhalation
Mémo 123
Salbutamol
DCI et nom Salbutamol (VENTOLINE®)
Classe pharmacologique Bronchodilatateur beta-2 mimétique de courte durée à action rapide
Indications Traitement de l’asthme
Contre-indications Allergie à l’un des composants
Effets secondaires • Tachycardie sinusale
• Troubles du rythme cardiaque
• Troubles digestifs
• Allergie cutanée
• Vertiges
Posologie • Spray : 1 bouffée/3 kg (min. 2/max. 10)
• Nébulisation :
– < 20 kg : 2,5 mg
– > 20 kg : 5 mg
• Nébulisation continue : 0,45 mg/kg/h
• IV : 0,5-5 mcg/kg/min (5 mcg/kg en cas de thorax bloqué)
Mode d’administration • Inhalation (spray, nébulisation)
• Intraveineux (IV)
Mémo 124
Sérum salé hypertonique NaCl 7,5 %
DCI Sérum salé hypertonique NaCl 7,5 %
Classe pharmacologique Solutés cristalloïdes
Indications • Œdème cérébral
• Hypertension intracrânienne
• Trauma crânien avec choc hypovolémique
Contre-indications Insuffisance cardiaque
Effets secondaires Troubles ioniques (acidose hyperchlorémique)
Posologie IV : 3 ml/kg en 5-10 min
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 125
Solution sucrée à visée antalgique
DCI et nom Solution de saccharose 24 % (ALGOPEDOL®)
Indications • Chez le nouveau-né et le nourrisson jusqu’à 4-6 mois
• Visée antalgique associée à la succion non nutritive, aux soins contenants, à la
crème anesthésiante
• À utiliser lors de soins invasifs (pose de voie veineuse, prélèvement sanguin, pose
de sonde gastrique, pansement...) ou d’inconfort (nursing)
• L’allaitement au sein produit le même effet
Contre-indications • Atrésie de l’œsophage, fistule oesotrachéale non opérées
• Intolérance connue au fructose
• Entérocolite
• Troubles de la déglutition
Effets secondaires Désaturation et risque de fausse route si administration trop rapide surtout chez le
prématuré
L’administration de solution sucrée ne modifie pas la glycémie !
Posologie Poids Posologie
< 1 000 g 1 à 2 gouttes (0,05 à 0,1 ml)
de 1 000 g à 1 500 g 3 à 4 gouttes (0,15 à 0,2 ml)
de 1 500 g à 2 000 g 5 à 7 gouttes (0,25 à 0,35 ml)
≥ 2 000 g 8 à 10 gouttes (0,4 à 0,5 ml)
Maximum 6 à 8 fois par jour
Mode d’administration • Per os (PO) : administrer sur la langue, goutte à goutte, à l’aide d’une seringue
• L’effet antalgique apparaît 1-2 min après l’administration et a une durée d’action
de 5-7 min
• Renouveler l’administration si le soin dure plus de 5 min
Mémo 126
Sufentanil
DCI Sufentanil
Classe pharmacologique Anesthésique opioïde
Indications Analgésique central réservé à l’anesthésie-réanimation
Contre-indications Hypersensibilité connue au sufentanil, association aux agonistes-antagonistes
morphiniques
Effets secondaires • Prurit
• Nausées
• Vomissements
• Constipation
• Globe vésical
• Détresse respiratoire
Posologie IV : en dose de charge : 0,2-0,3 mcg/kg
En continu : 0,2-0,3 mcg/kg/h
Délai d’action : 1-2 min
Durée d’action : 50-70 min
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 127
Sulfate de magnésium
DCI Sulfate de magnésium
Classe pharmacologique Électrolytes
Indications • Athmes aigus graves
• Traitement curatif des torsades de pointes
• Hypokaliémies aiguës
• Apports magnésiens
Contre-indications Insuffisance rénale sévère
Effets secondaires • Douleur au point d’injection
• Vasodilatation avec sensation de chaleur
Posologie IV : 25-40 mg/kg en 20 min, sous contrôle ECG continu
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 128
Sulfate de morphine
DCI et nom Sulfate de morphine (ORAMORPH®)
Classe pharmacologique Analgésique opioïde. Morphine orale à libération immédiate
Indications Douleurs intenses ou rebelles aux antalgiques de palier I et II.
Contre-indications • Hypersensibilité à la morphine ou aux autres constituants
• Insuffisance respiratoire
• Insuffisance hépatocellulaire sévère
• Épilepsie non contrôlée
• Associations avec la buprénorphine, la nalbuphine et la pentazocine
Effets secondaires • Somnolence
• Confusion
• Nausées
• Vomissements
• Constipation
• Détresse respiratoire
• Dysurie ou rétention urinaire
Posologie Récipient unidose de 10 mg/5 ml
PO : 1 mg/kg/jour
Dose max : 20 mg
> 5 kg = 0,5 mg/kg en dose de charge puis titration de 0,2 mg/kg/30 min jusqu’à efficacité
puis équivalent de la dose totale reçue par titration (sans la dose de charge)/4 h
Mode d’administration Per os (gouttes)
Mémo 129
Suxaméthonium
DCI et nom Suxaméthonium (CÉLOCURINE®)
Classe pharmacologique Myorelaxant à action périphérique
Indications Curare permettant de provoquer un relâchement musculaire de courte durée,
utilisé pour l’intubation endotrachéale
Contre-indications • Allergie à l’un des composants
• Maladie neuromusculaire
• Myopathie
• Hyperkaliémie
• Brûlé > 48 h
• Dénervation > 48 h
Effets secondaires • Réaction anaphylactique
• Bradycardie
• Troubles du rythme
Posologie • IV :
– < 18 mois : 2 mg/kg
– > 18 mois : 1 mg/kg
Délai d’action : 30 à 60 s
Durée d’action : 5 à 10 min
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 130
Terbutaline
DCI et nom Terbutaline (BRICANYL®)
Classe pharmacologique Bronchodilatateurs bêta-2 mimétiques à action retardée et de longue durée
par voie orale
Indications Crise d’asthme
Contre-indications Hypersensibilité à l’un des constituants
Effets secondaires • Tremblements des extrémités
• Crampes
• Céphalées
Posologie • Nébulisation : 1 goutte/kg (min. 8 gouttes // max. 1 dosette 2 ml = 5 mg)
Mode d’administration Nébulisation (aérosol)
Mémo 131
Thiopental
DCI et noms Thiopental (NESDONAL®, PENTHOTAL®)
Classe pharmacologique Anesthésique intraveineux, barbiturique d’action rapide
Indications • Induction et entretien de l’anesthésie générale intraveineuse (seul ou en
association)
• Poussées d’hypertension intracrânienne
Contre-indications • Obstruction respiratoire
• Asthme aigu grave, état de mal asthmatique
• Porphyrie
• Hypersensibilité aux barbituriques
• Immunosuppression
Effets secondaires • Hypersensibilité dont choc anaphylactique
• Toux, éternuements, broncho-laryngospasme en particulier pendant la
période d’induction
• Hypotension artérielle
• Arythmie cardiaque
• Dépression respiratoire
• Vertiges
• Confusion
• Céphalées
• Immunosuppression
• Diminution du débit sanguin cérébral pouvant être délétère dans certaines
épilepsies
• Nécrose tissulaire en cas d’extravasation
Posologie IV : 5 mg/kg, puis 1-3 mg/kg/h (diluer avec du sérum physiologique, à
perfuser seul, précipite)
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 132
Tramadol
DCI Tramadol
Classe pharmacologique Antalgiques opioïdes
Indications • Traitement des douleurs modérées
• AMM : gouttes per os dès 3 ans, comprimé LP à partir de 12 ans, gélule à
libération immédiate à partir de 15 ans
• Pas d’AMM IV chez l’enfant
Contre-indications • Hypersensibilité connue au tramadol ou aux opiacés
• Insuffisance respiratoire sévère
• Insuffisance hépato-cellulaire
Effets secondaires • Confusion
• Somnolence
• Nausées
• Vomissements
• Quelques cas décrits de coma avec détresse respiratoire
Posologie PO : 1-2 mg/kg toutes les 6 h (max. 400 mg/j)
1 goutte = 2,5 mg
Mode d’administration • Per os (PO)
• IV uniquement à partir de 15 ans
Mémo 133
Vancomycine
DCI Vancomycine
Classe pharmacologique Antibiotique antibactérien de la famille des glycopeptides
Indications Infections dues aux germes sensibles à la vancomycine (notamment
staphylocoque)
Contre-indications • Hypersensibilité connue à la vancomycine
• Insuffisance rénale
Effets secondaires • Réactions anaphylactoïdes
• Néphrotoxicité
• Ototoxicité
• Nausées
• Vomissements
Posologie • IV discontinu IVL en 30 min :
– < 29 SA : 15 mg/kg/j
– 30-33 SA : 15 mg/kg/18 h
– 34-37 SA : 15 mg/kg/12 h
– 38-41 SA : 15 mg/kg/8 h
– >41 SA : 10 mg/kg/6 h
• IV continu : dose de charge : 15 mg/kg IVL/30 min, puis perfusion
continue =
– < 37 SA : 30 mg/kg/j
– > 37 SA : 40 mg/kg/j
• Atteinte méningée : 60 mg/kg/j
Mode d’administration Intraveineux (IV)
Mémo 134
Vitamine K1
DCI Vitamine K1
Classe pharmacologique Antihémorragique/hémostatique. Facteur indispensable à la synthèse
hépatique de plusieurs facteurs de la coagulation
Indications Traitement de prophylaxie de la maladie hémorragique du nouveau-né
Contre-indications Antécédents d’allergie à la vitamine K
Effets secondaires • Hématome par voie IV
• Réaction allergique
Posologie • IV : 1 mg, soit 0,1 ml (quel que soit le poids)
• PO : 2 mg
Mode d’administration • Intraveineux (IV)
• Per os (PO)
Partie 5
Législation
>>> Mémo 135 - Accident d’exposition au sang (AES)
>>> Mémo 136 - Certificats
>>> Mémo 137 - Décret Ambulancier
>>> Mémo 138 - Hémovigilance
>>> Mémo 139 - Matériovigilance
>>> Mémo 140 - Pharmacovigilance
Mémo 135
Accident d’exposition au sang (AES)

I ♦ Définition
L’accident d’exposition au sang (AES) se définit par un contact percutané (piqûre, coupure) ou
muqueux (œil, bouche) avec du sang ou un produit biologique. Il expose donc au risque de
contamination bactérienne et/ou virale.
Ce type d’accident concerne l’ensemble des personnels sur intervention, et il est accru par le
nombre et la rapidité des actions mises en œuvre au sein d’un environnement parfois
défavorable.

II ♦ Mesures de prévention systématiques


• Port de gants obligatoire.
• Port de masque à visière ou lunettes, si risque de projection.
• Élimination des déchets au fur et à mesure des soins (boîte à aiguilles, poubelle).
• Utilisation de systèmes de recueil dits « clos ».
• Isolement des DM réutilisables.
• Vaccination contre l’hépatite B.

III ♦ Conduite à tenir en cas d’AES


♦ En cas de piqûre, coupure, ou contact sur peau lésée
• Ne pas faire saigner.
• Nettoyer la plaie à l’eau courante et au savon doux liquide, puis rincer.
• Désinfecter avec une solution de DAKIN® pendant 5 minutes.

♦ En cas de projection sur les muqueuses


Rincer abondamment au sérum physiologique ou à l’eau pendant 5 minutes.

♦ Sur intervention
Rechercher, si possible, le statut sérologique du patient (VIH, VHC, HVB) ou évaluation des
comportements à risque.

♦ De retour à la base
• Remplir le cahier de déclaration des accidents de travail.
• Contacter, dans les 4 heures, le médecin référent de l’établissement ou le service de médecine
du travail pour prélèvement des sérologies +/- traitement prophylactique.
Mémo 136
Certificats

I ♦ Définition
Un certificat médical est un document médico-légal régi par un texte législatif ou réglementaire.
Il engage la responsabilité de son rédacteur. En préhospitalier, il est indispensable d’avoir les
formulaires en plusieurs exemplaires :
- certificat de décès ;
- certificat de naissance ;
- certificat d’accouchement (normal et enfant né sans vie).

II ♦ Le certificat de décès
• Obligation administrative conforme à l’arrêté du 24 décembre 1996 :
« L’autorisation de fermeture du cercueil ne peut être délivrée qu’au vu de ce certificat établi
par un médecin, attestant le décès » (art. L. 2223-42 du Code général des collectivités
territoriales).
• Base juridique du constat de la mort :
- donc d’autant plus important de bien le remplir que le décès est suspect ;
- nécessité impérative de vérifier l‘identité du défunt (et dans le doute ne rien inscrire ou
mettre « X »), car déclarer décédée une personne vivante induit une situation juridico-
administrative complexe.

♦ Composition
• Les trois premiers feuillets supérieurs comportent :
- l’état civil exact du défunt ;
- les informations sur la date et l’heure du décès ;
- la présence ou l’absence d’obstacle médico-légal, d’obligation de mise en bière immédiate,
d’obstacle au don du corps ou d’un pacemaker ;
- la demande d’autopsie ;
- la signature et le cachet du médecin rédigeant le certificat.
Ces parties sont destinées à la mairie du lieu d’implantation de la chambre funéraire, à la
chambre funéraire et à la mairie du lieu de décès.
• La 2e partie, inférieure, détachable et scellée, est destinée à l’ARS puis à l’Inserm. Elle est
strictement confidentielle et détaille les circonstances et la cause de la mort à des fins
statistiques.
♦ Conditions de rédaction
Être médecin inscrit à l’Ordre et être présent sur place. Le certificat de décès se rédige avec la
pièce d’identité du défunt (obligatoire). En l’absence de document officiel confirmant l’identité
exacte du défunt, le certificat sera rédigé sous l’identité X.
Depuis quelques années, les certificats de décès électroniques sont possibles. Il faut être doté
d’un outil informatique connecté et équipé d’une imprimante, donc processus rarement utilisé
en préhospitalier.

III ♦ Le certificat de naissance


• Le certificat de naissance est établi par le médecin ou la sage-femme ayant effectué
l’accouchement et il est régi par les articles 56 et 57 du Code civil :
« La naissance de l’enfant sera déclarée par le père, ou, à défaut du père, par les docteurs en
médecine ou en chirurgie, sages-femmes, officiers de santé ou autres personnes qui auront
assisté à l’accouchement ; et lorsque la mère sera accouchée hors de son domicile, par la
personne chez qui elle sera accouchée. L’acte de naissance sera rédigé immédiatement. »
• Il comporte obligatoirement les éléments suivants :
- le jour, l’heure et le lieu exact de la naissance ;
- le sexe de l’enfant ;
- les prénoms, noms, date de naissance et domicile de la mère ;
- la mention « né viable et vivant » ;
- le nom de l’hôpital et du service dans lequel est transporté le nouveau-né ;
- la réalisation ou non de la délivrance (particularité du préhospitalier) ;
- le nom, la signature et le cachet du personnel médical le rédigeant.

IV ♦ Le certificat médical d’accouchement


• Le certificat médical d’accouchement est utilisé dans le cas d’un enfant :
- né sans vie, quel que soit le terme (sauf fausse couche précoce ≤ 15 SA ou IVG) ;
- né vivant puis décédé si l’enfant est non viable (< 22 SA et < 500 g).
• Il laisse la possibilité aux parents de lui donner un prénom, de l’inscrire sur le livret de famille
et de l’inhumer.
Remarque. Si L’enfant est né vivant et viable puis décède, alors un certificat de naissance
habituel est établi ainsi qu’un certificat de décès de couleur verte, spécifique pour les enfants
de moins de 28 jours.
Mémo 137
Décret Ambulancier
ARRÊTÉ
Arrêté du 26 avril 1999 relatif à la formation d’adaptation à l’emploi des conducteurs
ambulanciers de service mobile d’urgence et de réanimation de la fonction publique
hospitalière
NOR: MESH992 1503A
Version consolidée au 12 juillet 2015
Le secrétaire d’État à la santé et à l’action sociale,
Vu la loi n° 86-33 du 9 janvier 1986 modifiée portant dispositions statutaires relatives à la
fonction publique hospitalière ;
Vu le décret n° 91-45 du 14 janvier 1991 portant statuts particuliers des personnels ouvriers, des
conducteurs d’automobile, des conducteurs ambulanciers et des personnels d’entretien et de
salubrité de la fonction publique hospitalière ;
Vu le décret n° 97-619 du 30 mai 1997 relatif à l’autorisation des services mobiles d’urgence et
de réanimation et modifiant le Code de la santé publique (deuxième partie : Décrets en Conseil
d’État), notamment l’article R. 712-71-3,
Article 1
La durée de la formation d’adaptation à l’emploi des conducteurs ambulanciers de la fonction
publique hospitalière affectés dans un service mobile d’urgence et de réanimation est fixée à
quatre semaines.
Article 2
Pour être affectés dans un service mobile d’urgence et de réanimation, les conducteurs
ambulanciers de la fonction publique hospitalière doivent avoir bénéficié de la formation
d’adaptation à l’emploi régie par le présent arrêté et avoir effectué, au préalable, un stage de
sécurité routière et de conduite en état d’urgence dans un centre de formation agréé.
Article 3
La formation comprend quatre modules décrits en annexe et dispensés par les centres
d’enseignement des soins d’urgence. Les modalités d’enseignement reposent sur les techniques
de pédagogie active :
Module 1 : radiotéléphonie (deux jours) ;
Module 2 : hygiène, décontamination et désinfection (deux jours) ;
Module 3 : situation d’exception (deux jours) ;
Module 4 : participation à la prise en charge d’un patient au sein d’une équipe médicale (neuf
jours).
Au cours de la formation d’adaptation à l’emploi régie par le présent arrêté, un stage pratique
d’une durée d’une semaine qui fera l’objet d’un rapport de stage sera effectué dans un service
mobile d’urgence et de réanimation de l’interrégion. La liste des services mobiles d’urgence et
de réanimation est proposée aux stagiaires par le centre d’enseignement des soins d’urgence.
Article 4
La formation d’adaptation à l’emploi ne peut être discontinue et doit se dérouler dès la
nomination du conducteur ambulancier de la fonction publique hospitalière au service mobile
d’urgence et de réanimation et, dans tous les cas, avant la prise de fonctions.
Cette formation d’adaptation à l’emploi est validée par une attestation de suivi de formation
délivrée par le centre d’enseignement des soins d’urgence.
Article 5
Le directeur des hôpitaux au ministère de l’emploi et de la solidarité est chargé de l’exécution du
présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.
Annexe
PROGRAMME DE LA FORMATION D’ADAPTATION À L’EMPLOI DES
CONDUCTEURS AMBULANCIERS DE SERVICE MOBILE D’URGENCE ET DE
RÉANIMATION DE LA FONCTION PUBLIQUE HOSPITALIÈRE.
Article ANNEXE
MODULE 1
Radiotéléphonie
Le but de ce module est de donner aux conducteurs ambulanciers de service mobile d’urgence et
de réanimation les moyens d’utiliser, de manière efficace et efficiente, le matériel
radiotéléphonique embarqué à bord du véhicule du service mobile d’urgence et de réanimation.
Cet enseignement s’effectue en collaboration avec les centres d’enseignement des soins
d’urgence dispensant l’enseignement conduisant au certificat d’exploitant hospitalier en
télécommunications.
Compétences à acquérir :
Maintenir le matériel de radiotélécommunication en état de marche et veiller à son bon
fonctionnement ;
Appliquer les procédures de transmission (réseau santé, SSU...) ;
Utiliser les moyens de télécommunication embarqués ;
Identifier les différents réseaux et les fréquences utilisées.
MODULE 2
Hygiène, décontamination et désinfection
Le but de ce module est de donner aux conducteurs ambulanciers affectés au sein d’un service
mobile d’urgence et de réanimation une formation à la désinfection et à la décontamination de
leur véhicule. Il comprend un enseignement théorique et pratique de la maintenance, de la
désinfection et du nettoyage du véhicule, de la cellule sanitaire et de certains matériels, au regard
des protocoles les plus récents.
Objectifs à atteindre
À l’issue de la formation, le conducteur ambulancier doit être capable de :
Appliquer les règles d’hygiène, pour lui-même et son unité mobile hospitalière, le patient et son
entourage et tout membre de l’équipe ;
Appliquer les principes de décontamination et de désinfection des différents éléments de la
cellule sanitaire ;
Appliquer les différentes techniques de protection du patient et du personnel en fonction des
pathologies rencontrées ;
Appliquer les différentes techniques de traitement des déchets.
MODULE 3
Situation d’exception
Le but de ce module est de permettre aux conducteurs ambulanciers de SMUR de se situer dans
la chaîne médicale des secours et d’adapter leur comportement aux différentes situations
d’exception.
Compétences à acquérir :
Décrire les structures mises en place lors de situations exceptionnelles ;
Participer à la mise en œuvre et à la maintenance de la logistique déployée par le service d’aide
médicale urgente et le service mobile d’urgence et de réanimation en situation d’exception ;
Identifier les différents maillons de la chaîne médicale des secours ;
Appliquer les règles à suivre par le conducteur ambulancier, en présence de différentes
situations :
- au relevage ;
- au poste médical avancé ;
- à la noria d’évacuation ;
Participer à la mise en place d’un PC mobile de transmission et exploiter les réseaux de
communication.
MODULE 4
Participation à la prise en charge d’un patient au sein d’une équipe médicale
Ce module permet aux conducteurs ambulanciers de service mobile d’urgence et de réanimation
d’adopter le comportement adéquat à chaque situation et à chaque patient en effectuant la
préparation du matériel médico-technique et certains gestes dans le cadre de leurs compétences.
Ce module doit également leur permettre de participer à la prise en charge psychologique du
patient et de son environnement immédiat en situation d’urgence médicale.
Objectifs à atteindre
À l’issue de la formation, le conducteur ambulancier doit être capable de :
Participer à la prise en charge globale du patient et de son entourage ;
Appliquer les méthodes et les moyens adaptés pour l’exécution des soins et des gestes d’urgence
de l’équipe mobile hospitalière ;
Dans un contexte médical ou traumatique (chez l’adulte ou l’enfant) :
Identifier une détresse neurologique ;
Identifier une détresse ventilatoire ;
Identifier une détresse circulatoire ;
Participer à la prise en charge d’un accouchement inopiné extrahospitalier ;
Participer à la prise en charge d’un nouveau-né dans le cadre de transport interhospitalier ;
Participer à la prise en charge d’une urgence psychiatrique ;
Participer à la prise en charge de la douleur ;
Aider à la préparation du matériel, sur prescription médicale ;
- bouteilles de gaz médicaux et matériel d’oxygénothérapie ;
- monitorage de la saturation de l’oxygène - installation de capteur comprise sauf en
néonatalogie ;
- aide à la préparation du matériel d’accès trachéal ;
- monitorage expiré (capnographie), circuit du patient exclu ;
- respirateur mécanique : installation (réglage des paramètres et circuit du patient exclus) ;
- matériel nécessaire pour drainage pleural ;
- moniteurs électrocardioscopiques, électrocardiographes, défibrillateurs en mode manuel,
entraîneurs électrosystoliques, vérification de la charge électrique et du matériel
d’enregistrement (pose des électrodes exclue pour le défibrillateur en mode manuel et
l’entraîneur électrosystolique) ;
- pousse-seringues électriques ;
- matériel nécessaire pour pose d’un accès veineux central ou périphérique ;
- installation du pantalon antichoc (choix des niveaux de pression exclu), gonflage sous contrôle
du médecin ;
- monitorage de la pression artérielle non invasive, préparation et mise en place ;
- incubateur de transport ;
Pratiquer au sein de l’équipe de l’unité mobile hospitalière les gestes d’urgence acquis à l’issue
de l’enseignement du certificat de capacité ambulancier ;
Participer à la prise en charge psychologique de la famille et de l’entourage ;
Connaître les risques, les signes et la prévention du stress et de la fatigue professionnelle.
Pour le secrétaire d’État et par délégation :
Par empêchement du directeur des hôpitaux :
La sous-directrice des personnels
de la fonction publique hospitalière,
D. Vilchien
Mémo 138
Hémovigilance

I ♦ Définition
Elle concerne la chaîne de transfusion et permet le signalement de tout effet indésirable suite à
l’administration de produits sanguins.

II ♦ Le dispositif
Il repose sur trois acteurs :
- au niveau national : ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de
santé) ;
- au niveau régional : coordonnateurs régionaux d’hémovigilance (CRH), en collaboration avec
les ARS ;
- au niveau local : correspondants d’hémovigilance.

III ♦ Rôle
Surveiller - Alerter - Corriger - Prévenir

♦ Auprès des patients transfusés


Information sur les risques de la transfusion, surveillance des effets secondaires.

♦ Au niveau de la traçabilité des produits


Banques nationales d’information, étiquetage des poches, réalisation du dossier transfusionnel
permettant de mettre en lien le donneur et le receveur.

♦ Signalement des accidents transfusionnels


Déclaration avec la Fiche d’Incident Transfusionnel (FIT), mesure du degré de gravité et suivi
par l’ANSM.

IV ♦ Mesures de sécurité en préhospitalier


Il est relativement rare d’être amené à utiliser des produits sanguins ou dérivés en préhospitalier.
Si cela s’avère être une nécessité, un véhicule (police, VL SAMU) apportera sur les lieux les
produits demandés (CGR le plus souvent), via l’EFS du centre hospitalier le plus proche.

V ♦ Les produits sanguins labiles


Sécurité prétransfusionnelle
Préhospitalier
Dérivé du sang labile Délais d’utilisation Prélèvement Concordance CPU
Groupe RAI poche-feuilles EFS
CGR concentré globulaire dès réception (6 h après réception
X X X
rouge entre 2 °C et 8 °C)
CP concentré plaquettaires dès réception X
PFC plasma frais congelé 3 h à max. 6 h après réception X X
PLY plasma lyophilisé (utilisé – pas de délai avant reconstitution
par l’armée en cours X
– immédiat après reconstitution
d’AMM)

VI ♦ Le systèmes ABO
Il se définit par la présence ou non d’antigène (Ag) A et/ou B aux surfaces des hématies.
• Groupe A : Ag A en surface des hématies et Ac anti-B dans le plasma.
• Groupe B : Ag B en surface des hématies et Ac anti-A dans le plasma.
• Groupe O : aucun Ag A ni B en surface des hématies et Ac anti-A et Ac anti-B dans le plasma.
• Groupe AB : Ag A et B en surface des hématies et pas d’Ac anti-A ni anti-B dans le plasma.

♦ Respect du groupe pour les transfusions de CGR

Dans le contexte d’urgence préhospitalière, ne connaissant ni le groupe rhésus du patient, ni les


RAI (recherche d’agglutinines irrégulières), seuls des concentrés globulaires rouges de groupe O
Rh- pourront être transfusés.

♦ Respect du groupe pour les transfusions de PFC


VII ♦ Fiche transfusion
Âge/poids Prématuré < 32 SA et poids de naissance Prématuré ≥ 32 SA ou poids de naissance ≥
< 1 500 g 1 500 g
Nouveau-né à terme
Nourrisson
Indication • Avant J7 : • Si hémorragie digestive : Hb < 7 g/dl
de transfusion – Hb < 11 g/dl et support ventilatoire avec FiO2 ≥ • Si patient traumatisé : stratégie visant à
(en l’absence de choc 30 % maintenir une Hb entre 7 et 9 g/dl (hors trauma
hémorragique) crânien)
– Hb < 10 g/dl si VS ou support ventilatoire avec
FiO2 < 30 % • Si cardiopathie congénitale cyanogène : Hb
< 12 g/dl
• Après J7 :
• Enfants stabilisés en réanimation sous
– Hb < 10 g/dl et support ventilatoire avec FiO2 ≥
ECMO, ou en post-opératoire aigu de chirurgie
30 % cardiaque : Hb < 10 g/dl
– Hb < 8 g/dl si VS avec oxygénothérapie ou • Enfants stabilisés en réanimation sans
support ventilatoire avec FiO2 < 30 % cardiopathie ou en post-op stable de correction de
– Hb < 7 g/dl et réticulocytes < 100 000 mm3 si cardiopathie non cyanogène : Hb < 8 g/dl
VS • Anémie asymptomatique et réticulocytes
< 100 000/mm3 : Hb < 7 g/dl
Type de culot En cas d’urgence vitale (délivrance dans les 30 minutes) ou urgence vitale immédiate (délivrance
globulaire du culot sans délai) et d’absence de donnée immuno-hématologique du patient : culot O RH- KEL-
• Demander une « préparation pédiatrique »* si réalisable sur site.
• Phénotypé RH-KEL1 ou étendu : toutes les filles ou nouveau-né avec RAI maternels.
• Comptabilisés si allo-immunisation fœto-maternelle (RAI+).
• Irradié dans les 6 mois suivant une transfusion fœtale ou si transfusion massive (sauf si urgence).
Transfusion dans les 24 h.
• Pas d’indication au CMV négatif.
Durée • Poids ≤ 1 500 g pendant la transfusion et • Si volume ≤ 20 ml/kg au débit ≤ 5 ml/kg/h :
de conservation volume ≤ 20 ml/kg au débit ≤ 5 ml/kg/h : culot culot conservé ≤ 42 jours
des culots conservé ≤ 28 jours
• Si nouveau-né avec instabilité cardio-respiratoire : culot conservé ≤ 14 jours
• Si volume > 20 ml/kg (ou > 80 ml/kg/j) ou débit > 5 ml/kg/h : culot conservé ≤ 5 jours
Volume à transfuser 15 ml/kg 20 ml/kg
Modalités Sur VVP ou KTVO Sur VVP ou cathéter central de gros calibre
de transfusion (pas sur cathéter épicutanéo-cave)
Le culot doit être transfusé dans les 6 heures après réception.
• En l’absence de saignement actif : débit de 5 ml/kg/h (transfusion sur 3 à 4 h).
• En présence d’un saignement actif : débit de 10 ml/kg/h sur 1 à 2 h.
Suspension de l’alimentation entérale pendant la transfusion si < 32 SA et poids < 1 500 g au moment
de la transfusion.
Pas d’indication de furosémide.
Choc hémorragique/ • Indication de transfusion : anamnèse et clinique ou Hb < 6 g/dl
Extrême urgence • Type de culot globulaire : culot O RH- KEL-
• Volume à transfuser : 10 à 20 ml/kg (ou plus si hémorragie non contrôlée)
• Modalités de transfusion : commencer par du Sérum Salé Isotonique au même volume et débit en
attendant le culot globulaire.
Restauration de l’hémodynamique : bolus initial de 20 ml sur 1 minute.
Puis débit de 10 ml/kg/h.
• Complications à surveiller : risque d’hyperkaliémie. Si transfusion massive : risque de
coagulopathie, envisager transfusion de PFC et plaquettes.

* La préparation pédiatrique consiste à diviser aseptiquement un CGR en plusieurs unités pédiatriques d’un volume minimal de
50 ml qui pourront être utilisés soit séparément, soit dans le cadre d’un programme dédié à un enfant. Le contenu en hémoglobine
est défini en référence au CGR d’origine et les caractéristiques relatives à l’aspect, à l’hématocrite et au taux d’hémolyse sont
identiques à celles du CGR d’origine.

Données biologiques
Période néonatale jusqu’à 4 mois Après 4 mois
Groupe ABO RH KEL Groupe ABO RH KEL
RAI (anticorps anti-érythrocytaires) de la mère entre 72 h prénatal et 4 mois RAI prélevés dans les 72 h précédentes ou
postnatal ou RAI de l’enfant (résultat valable jusqu’à 4 mois d’âge civil de 21 jours si pas d’évènement immunisant.
l’enfant quel que soit le nombre de transfusions).
Associer un test à l’antiglobuline (Coombs direct) de l’enfant avant la
première transfusion.
RAI à reprélever dans un délai de 1 à 3 mois après une transfusion.

Y penser
• Chez l’enfant (hors prématuré et nourrisson), les règles de transfusion en urgence sont
identiques à celle de l’adulte (O Rh - )
• Beth Vincent obligatoire.
• Ne pas oublier : la traçabilité, la concordance des numéros de poches avec la feuille de
délivrance d’EFS, et la surveillance pendant la transfusion même en urgence.
• Respecter les procédures de votre établissement.
Mémo 139
Matériovigilance

I ♦ Définition
Elle concerne la surveillance de tout dispositif ou matériel médical mis sur le marché.
La matériovigilance comporte le signalement, l’enregistrement, l’évaluation et l’exploitation des
informations signalées dans un but de prévention.
Toute personne relevant un dysfonctionnement, un incident ou risque d’incident par l’utilisation
d’un matériel médical, doit établir une déclaration au sein de son établissement via le CLMV.

II ♦ Le dispositif
Il repose sur deux acteurs principaux :
- au niveau central : ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de
santé) ;
- au niveau local : CLMV (correspondant local de matériovigilance).

III ♦ Rôle de chacun


♦ ANSM
• Enregistre et évalue les risques enregistrés.
• Informe le ou les fabricants concernés par les signalements transmis.
• Demande toute enquête, y compris aux correspondants locaux de matériovigilance (CLMV).
• Prend les dispositions nécessaires : mesures de police sanitaire.

♦ CLMV (en lien avec l’ANSM)


• Transmet sans délai les incidents graves et trimestriellement les autres.
• Prévient les fabricants.
• Conduit les enquêtes et travaux relatifs à la sécurité des DM.
• S’assure localement du respect des dispositions prises par l’ANSM.

♦ Au sein de son établissement


• Enregistre, analyse et valide les incidents.
• Recommande, si nécessaire, des mesures conservatoires.
• Aide au signalement.
• Sensibilise à la matériovigilance et à l’évaluation des données.

IV ♦ En pratique
Même en extrahospitalier, tout professionnel de santé doit, en cas d’incidents, prévenir dans de
brefs délais son correspondant local (CLMV) de l’évènement indésirable en essayant d’être le
plus précis possible et de garder des preuves (emballage, impression d’écran, etc.).
Mémo 140
Pharmacovigilance

I ♦ Définition
Elle vise à garantir la sécurité d’emploi des médicaments en surveillant leurs utilisations, leurs
effets secondaires ou indésirables potentiels ou avérés.

II ♦ Organisation
La pharmacovigilance est organisée sur le plan international, national, régional et local :
- local : via le personnel hospitalier qui transmet tout effet indésirable au centre de référence
régional ;
- régional : via le CRPV (centre régional de pharmacovigilance) qui évalue et transmet au
niveau national ;
- national : via l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé)
qui reçoit, traite et évalue les signalements. Les mesures prises sont transmises aux CRPV puis
au niveau hospitalier ;
- international : un réseau est mis en place afin que les évènements indésirables constatés dans
certains pays puissent être transmis à l’ANSM.
Les laboratoires pharmaceutiques doivent également signaler directement à l’ANSM tout effet
indésirable grave qui leur serait rapporté. Ils peuvent également, par une lettre au prescripteur,
informer les professionnels de santé d’un effet indésirable grave.

III ♦ En pratique
Même en extrahospitalier, tout professionnel de santé doit, en cas d’incident, prévenir dans les
plus brefs délais son correspondant local (CRPV) de l’évènement indésirable (voir Mémo 139
Matériovigilance).
Partie 6
Plan de secours
>>> Mémo 141 - Plan Orsec Novi
>>> Mémo 142 - Système d’information numérique standardisé (SINUS)
>>> Mémo 143 - SAMU/SMUR
Mémo 141
Plan Orsec Novi
C’est le dispositif mis en œuvre à l’occasion d’un accident catastrophique à effet limité (ACEL)
concernant ou pouvant concerner un grand nombre de victimes ou d’un accident catastrophique à
effets majeurs (ACEM).
Il est dirigé par le commandant des opérations de secours (COS), qui dispose d’un directeur
des services d’incendie et de secours (DSIS) et d’un directeur des secours médicaux (DSM)
responsable du poste médical avancé (PMA) et de moyens d’évacuation (UMH, VSAV, PS,
ambulances de la Croix-Rouge, de la Protection civile, de l’Ordre de Malte et ambulances
privées si besoin).
Il est déclenché par le préfet.
Voici le schéma de la chaîne des secours médicaux dans lequel nous serons intégrés :
En arrivant sur les lieux, bien s’assurer d’être dans une zone sécurisée. Stationner l’ambulance
de façon qu’elle ne gêne pas la circulation des autres véhicules et qu’elle puisse partir
rapidement, en théorie en épi à côté des autres.
Se présenter au poste de commandement (PC) : généralement nous sommes sollicités au PMA
et/ou à la grande noria. Bien rester en équipe complète et veiller au matériel. Le PMA proche
des lieux de l’accident peut être installé dans un endroit réquisitionné (café, école...) ou bien
sous une tente prévue à cet usage se trouvant dans les postes sanitaires mobiles (PSM 1 ou 2)
dont sont dotés les SAMU.
Si l’accident présente un risque nucléaire, radiologique, bactériologique, chimique, explosion
(NRBC E), les victimes et les impliqués devront être décontaminés entre le PRV et le PMA. Pour
participer à la chaîne de décontamination, il faut disposer de tenues légères de décontamination
(TLD), de combinaisons légères de décontamination (CLD) ou de tenues outre-mer (TOM) et
avoir suivi la formation nécessaire à leur utilisation.
• Au PMA a lieu le tri médical des urgences absolues (UA) :
- extrêmes urgences (EU) : danger de mort immédiate dans les 5 à 15 minutes (sauvetage de vie
humaine) ;
- première urgence (U1) : blessés graves dont la vie n’est pas en danger (traitement médico-
chirurgical dans les 6 heures).
• Viennent ensuite les urgences relatives (UR) :
- deuxième urgence (U2) : blessés sérieux, traitement des lésions chirurgicales dans les 12 à 24
heures ;
- troisième urgence (U3) : blessés légers.
• Puis les urgences dépassées, les impliqués et l’aspect médico-psychologique (CUMP : cellule
d’urgence médico-psychologique).
Toutes les victimes sont dotées d’un bracelet à code-barres et d’une fiche médicale de l’avant
(FMA) : le système d’information numérique standardisé (SINUS) fiabilise la remontée et le
traitement des informations indispensables au suivi des victimes. Le bracelet comporte des code-
barres autocollants supplémentaires à reporter sur la FMA et tous les documents ou affaires liés
à la victime.
Enfin il faut savoir que la première équipe médicale arrivée sur les lieux de l’accident assure la
direction des secours médicaux avant l’arrivée du DSM, fait une reconnaissance rapide avec le
DSIS, évalue le nombre et l’état des victimes, fixe le PRV, donne un bilan d’ambiance au
médecin régulateur du SAMU et détermine l’emplacement du PMA. Elle ne prend donc pas de
victime en charge.
Mémo 142
Système d’information
numérique standardisé (SINUS)
Arrêté du 17 février 2010 portant création d’un traitement automatisé de données à
caractère personnel dénommé « système d’information numérique standardisé » (SINUS)
Le préfet de police (secrétariat général de la zone de défense de Paris) est autorisé à mettre en
œuvre un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « système
d’information numérique standardisé » (SINUS), dont les finalités sont d’assurer le
dénombrement, l’identification et le suivi des victimes lors d’événements exceptionnels.
Les catégories de données à caractère personnel enregistrées sont celles relatives :
– à l’identité des victimes (nom, prénom, âge, sexe, adresse, nationalité) ;
– à une mention concernant l’état vital (« DCD », « urgence absolue » UA, « urgence relative »
UR, « impliqué ») ;
– au lieu de prise en charge et à la destination hospitalière éventuelle.
C’est un système d’identification et de catégorisation des victimes. Il est utilisé par les sapeurs-
pompiers, le SAMU, la police, la gendarmerie ou encore les services préfectoraux. Il permet
d’établir rapidement un bilan très proche de la réalité. En cas de plan Orsec Novi, sa mise en
œuvre donne l’accès à un système d’information commun à l’ensemble des services intervenant
(sapeurs-pompiers, SAMU, police, hôpitaux...) qui permet, en temps réel et tout au long de la
chaîne de soins, le suivi des personnes impliquées ou victimes.

♦ Le système SINUS
Il se compose :
- d’un bracelet avec codes à barres ;
- d’une fiche médicale ;
- d’un module de saisie et de transfert des données.
Mémo 143
SAMU/SMUR

1965 : création du SMUR


1968 : création du SAMU par les médecins hospitaliers
1974 : les médecins généralistes participent à la régulation
1978 : création du 15
1986 : loi sur l’organisation SAMU/SMUR (décrets du 16 décembre 1987)
Actuellement :
- un SAMU par département (500 000 hab.) ;
- 350 SMUR sur le territoire.
Source : SAMU de France.

• Un SMUR comprend obligatoirement :


- un médecin en thèse, un urgentiste, un anesthésiste-réanimateur ou un médecin titulaire de la
CMU ;
- un IDE ou IADE ou puéricultrice pour certains SMUR pédiatriques ;
- un ambulancier DE.

I ♦ Rôle du SMUR
• Permanence médicale 24 h/24 h.
• S’assurer de la disponibilité des moyens publics ou privés en respectant le libre choix du
patient.
• Déterminer le moyen le plus adapté à la demande.
• Assurer le transport par le moyen le plus adapté.
• Organiser l’accueil hospitalier vers la structure la plus adaptée.
• Veiller à l’admission du patient.
• Mise en place des plans d’urgence.
• Couverture médicale des grandes manifestations.
• Participer à l’éducation sanitaire de la population.
• Formation des personnels médicaux et paramédicaux.
• Participer à des programmes d’enseignement, d’éducation sanitaire et de prévention (CESU).
• 2 SAMU exercent par ailleurs une activité de régulation médicale particulière :
- le SAMU de Paris qui régule les appels provenant des trains à grande vitesse (TGV) et des
avions d’Air France en vol ;
- le SAMU de Toulouse qui régule les appels des navires en mer.

♦ Auxiliaire de régulation médicale (ARM)


• L’assistant de régulation médicale (ARM) participe à l’acte de régulation médicale sous la
responsabilité du médecin régulateur.
• L’appel est réceptionné par l’assistant de régulation médicale (ARM) dont le rôle est d’assister
le médecin régulateur.

II ♦ Missions du SMUR
• Arriver le plus vite possible sur l’intervention sans mettre en péril l’équipe et les usagers de la
circulation.
• Traiter les détresses vitales.
• Examen complet et traitement complémentaire.
• Évaluation des besoins, orientation.
• Bilan au médecin régulateur (responsabilité 50 %/50 %).
• Le médecin régulateur cherche une place à l’hôpital ou prévient les urgences de l’arrivée du
patient.
• Le SMUR transporte le patient et laisse une transmission écrite médico-légale.
• Le SMUR redevient disponible.

♦ Mission primaire
Une mission primaire est une prise en charge médicale spécialisée d’un ou de plusieurs patients
ne se trouvant pas admis dans un établissement de santé et dont l’état requiert de façon urgente
une expertise médicale pour des soins d’urgences ou de réanimation.

♦ Mission secondaire
Transfert d’un malade d’un hôpital à un autre afin de le faire bénéficier de soins ou
d’explorations spécialisés avec retour dans l’établissement d’origine dans un délai maximum de
48 heures. Transport intra ou interhospitalier.

♦ Primo secondaire
• Ce type de mission n’existe pas. Dans les faits, il s’agit tout au plus de missions de type
« transfert » réalisées avec les moyens du SMUR de type « primaire », par exemple quand le
besoin de soins ou la situation exige une intervention rapide du SMUR.
• Ce terme ne doit plus être utilisé.

♦ Transport par infirmier et ambulancier


Les missions de transferts infirmiers interhospitaliers (TiiH ou T2iH) concernent des patients
transportés entre deux établissements de soins, ne nécessitant pas de prise en charge médicalisée
(SMUR), mais relevant des compétences d’un infirmier. Ils concernent l’ensemble des transferts
interhospitaliers incluant l’activité pédiatrique, les transferts in utero ou psychiatriques. Ces
transferts interhospitaliers sont coordonnés par les SAMU.
Index des médicaments
Chaque mot indexé renvoie à la fiche mémo correspondante
Les noms de spécialités sont composés en majuscules

A
Acétate de désoxycortone Mémo 66
Aciclovir Mémo 17, Mémo 67
Acide acétylsalicylique Mémo 29
Acide tranéxamique Mémo 43
Acide tranexamique Mémo 68
ACTRAPID Mémo 103
ACUPAN Mémo 113
Adénosine Mémo 14, Mémo 69
Adénosine triphosphate Mémo 70
Adrénaline Mémo 3, Mémo 8, Mémo 9, Mémo 10, Mémo 13, Mémo 15, Mémo 24, Mémo 24,
Mémo 34, Mémo 71
ALGOPEDOL Mémo 125
Alprostadil Mémo 72
Amikacine Mémo 73
AMIKLIN Mémo 73
Amiodarone Mémo 74
Amoxicilline Mémo 11, Mémo 20, Mémo 75
Anapen Mémo 24
ANEXATE Mémo 94
ATARAX Mémo 101
Atracurium Mémo 76
Atropine Mémo 3, Mémo 14, Mémo 43, Mémo 77
ATROVENT Mémo 82
Augmentin Mémo 21, Mémo 43
AVLOCARDYL Mémo 121

B
B26 Mémo 27
Bétaméthasone Mémo 3, Mémo 8, Mémo 78
Bicarbonate de sodium Mémo 79
BRICANYL Mémo 130
BRIDION Mémo 80
Bromure de rocuronium Mémo 80
Bromure de vérocuronium Mémo 81
Bromure d’ipratropium Mémo 82
Bromure d’ipratropium Mémo 3

C
Cefotaxime Mémo 6, Mémo 9, Mémo 11, Mémo 20, Mémo 29
Céfotaxime Mémo 26, Mémo 83
Ceftriaxone Mémo 6, Mémo 20, Mémo 26, Mémo 29, Mémo 84
CELÉSTÈNE Mémo 78
CÉLOCURINE Mémo 80, Mémo 129
Charbon activé Mémo 30, Mémo 85
Claforan Mémo 26
CLAFORAN Mémo 83
CLAMOXYL Mémo 75
Clonazépam Mémo 16, Mémo 86
Codéine Mémo 2
Compensal Mémo 12
CORDARONE Mémo 74
Crème anesthésiante Mémo 2, Mémo 62, Mémo 125
Cyanokit Mémo 25
CYANOKIT Mémo 100

D
DAKIN Mémo 135
Destropropoxyphène Mémo 2
Dexaméthasone Mémo 20
Diazépam Mémo 12, Mémo 16
Diazepam Mémo 88
DILANTIN Mémo 119
DIPRIVAN Mémo 120
Dobutamine Mémo 13, Mémo 26, Mémo 89
DOBUTREX Mémo 89
Dopamine Mémo 90

E
Épinéphrine Mémo 71
Epipen Mémo 24
ESMERON Mémo 80
Ésoméprazole Mémo 91
Étomidate Mémo 19, Mémo 21, Mémo 33, Mémo 92
EXACYL Mémo 68
F
Fentanyl Mémo 2, Mémo 93
FLAGYL Mémo 107
FLUIMUCIL Mémo 110
Flumazénil Mémo 30, Mémo 94
Fosphénytoïne Mémo 95
Furosémide Mémo 13, Mémo 96, Mémo 138

G
GARDÉNAL Mémo 118
Gentamicine Mémo 11, Mémo 20, Mémo 97
GLUCAGEN Mémo 98
Glucagon Mémo 16, Mémo 98

H
Hémisuccinate d’hydrocortisone Mémo 99
HYDROCORTISONE Mémo 99
Hydroxocobalamine Mémo 100
Hydroxyzine Mémo 101
HYPNOMIDATE Mémo 92
HYPNOVEL Mémo 108

I
Ibuprofène Mémo 2, Mémo 29, Mémo 102
Ineurope Mémo 43
INEXIUM Mémo 91
Insuline Mémo 23, Mémo 103
Intralipide Mémo 38

K
KÉTALAR Mémo 104
Kétamine Mémo 2, Mémo 3, Mémo 19, Mémo 21, Mémo 25, Mémo 28, Mémo 33, Mémo 43,
Mémo 104
Kétoprofène Mémo 29
KRENOSIN Mémo 69, Mémo 69

L
LASILIX Mémo 96
LEVOPHED Mémo 115
Lidocaïne Mémo 2, Mémo 3, Mémo 38, Mémo 87
LOXEN Mémo 114

M
Mannitol Mémo 19, Mémo 21, Mémo 23, Mémo 105
MEOPA Mémo 122
Méthylprednisolone Mémo 3, Mémo 8, Mémo 106
Métronidazole Mémo 107
Midazolam Mémo 16, Mémo 21, Mémo 33, Mémo 108
Morphine Mémo 2, Mémo 21, Mémo 25, Mémo 28, Mémo 43, Mémo 109
Morphinique (dérivés) Mémo 2

N
N-Acétyl Cystéine Mémo 30, Mémo 110
Nalbuphine Mémo 2, Mémo 25, Mémo 28, Mémo 111
Naloxone Mémo 30, Mémo 112
NARCAN Mémo 112
Néfopam Mémo 2, Mémo 113
NESDONAL Mémo 131
Nicardipine Mémo 114
Noradrénaline Mémo 26, Mémo 43, Mémo 115
NORCURON Mémo 81
NUBAIN Mémo 111

O
Ondansétron Mémo 116
Oramorph Mémo 2
ORAMORPH Mémo 128

P
Paracétamol Mémo 2, Mémo 20, Mémo 21, Mémo 25, Mémo 28, Mémo 29, Mémo 30, Mémo
117
PENTHOTAL Mémo 131
PERFALGAN Mémo 117
Phénobarbital Mémo 118
Phénytoïne Mémo 119
Prednisolone Mémo 3, Mémo 8
Prilocaïne Mémo 2, Mémo 87
PRODILANTIN Mémo 95
Propofol Mémo 120
Propranolol Mémo 12, Mémo 121
Prostaglandines E1 Mémo 10, Mémo 10
PROSTINE VR Mémo 72
Protoxyde d’azote Mémo 2, Mémo 25, Mémo 28, Mémo 62, Mémo 122

R
Ringer lactate Mémo 25
RIVOTRIL Mémo 86
Rocéphine Mémo 26
ROCÉPHINE Mémo 84

S
Saccharose (solution 24 %) Mémo 2, Mémo 62
Salbutamol Mémo 3, Mémo 3, Mémo 123
Sérum physiologique Mémo 3, Mémo 20, Mémo 21, Mémo 25, Mémo 26, Mémo 27, Mémo 29,
Mémo 33, Mémo 34, Mémo 43, Mémo 57, Mémo 59, Mémo 60, Mémo 61, Mémo 62, Mémo 63,
Mémo 118, Mémo 119, Mémo 121, Mémo 131, Mémo 135
Sérum salé hypertonique 7,5 % Mémo 19, Mémo 21
Sérum salé hypertonique NaCl 7,5 % Mémo 124
SOLUMÉDROL Mémo 106
Solution de saccharose 24 % Mémo 125
Solution sucrée à visée antalgique Mémo 2, Mémo 125
STRIADYNE Mémo 69, Mémo 70, Mémo 74
Stryadine Mémo 14
Succinylcholine Mémo 19
Sufentanil Mémo 21, Mémo 126
Sufentanyl Mémo 33
Sugammadex Mémo 80
Sulfate de magnésium Mémo 127
Sulfate de morphine Mémo 2, Mémo 128
Suxaméthonium Mémo 21, Mémo 21, Mémo 33, Mémo 33, Mémo 129
Suxamethonium Mémo 80
SYNCORTYL Mémo 66

T
Terbutaline Mémo 3, Mémo 3, Mémo 130
Thiopental Mémo 131
TOXICARB Mémo 85
TRACRIUM Mémo 76
Tramadol Mémo 2, Mémo 132

U
UMULINE Mémo 103

V
VALIUM Mémo 88
Vancomycine Mémo 20, Mémo 133
VENTOLINE Mémo 123
Vitamine K1 Mémo 22, Mémo 134

X
Xylocaïne Mémo 38, Mémo 44

Z
ZOPHREN Mémo 116
ZOVIRAX Mémo 67
1
* Les indications contenues dans ce livre sont délivrées à
titre d’information et correspondent à des situations précises.
Les auteurs et l’éditeur déclinent toute responsabilité, les
professionnels restent seuls responsables des actions
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