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EAN 9782216146994
8 rue d’Assas
75006 Paris
2017
Sous-partie 5 - Traumatologie
>>> Mémo 21 - Polytraumatisé
Sous-partie 6 - Autres
>>> Mémo 22 - Accouchement à domicile
>>> Mémo 23 - Acidocétose diabétique
>>> Mémo 24 - Anaphylaxie
>>> Mémo 25 - Brûlure
>>> Mémo 26 - Choc septique/Purpura fulminans
>>> Mémo 27 - Diarrhée et déshydratation
>>> Mémo 28 - Électrisé
>>> Mémo 29 - Fièvre
>>> Mémo 30 - Intoxications
>>> Mémo 31 - Malaise du nourrisson
>>> Mémo 32 - Mort inattendue du nourrisson (MIN)
>>> Mémo 33 - Noyade
>>> Mémo 34 - Réanimation du nouveau-né
Partie 4 Pharmacologie
>>> Mémo 66 - Acétate de désoxycortone
>>> Mémo 67 - Aciclovir
>>> Mémo 68 - Acide tranexamique
>>> Mémo 69 - Adénosine
>>> Mémo 70 - Adénosine triphosphate
>>> Mémo 71 - Adrénaline (épinéphrine)
>>> Mémo 72 - Alprostadil
>>> Mémo 73 - Amikacine
>>> Mémo 74 - Amiodarone
>>> Mémo 75 - Amoxicilline
>>> Mémo 76 - Atracurium
>>> Mémo 77 - Atropine
>>> Mémo 78 - Bétaméthasone
>>> Mémo 79 - Bircabonate de sodium
>>> Mémo 80 - Bromure de rocuronium
>>> Mémo 81 - Bromure de vérocuronium
>>> Mémo 82 - Bromure d'ipratropium
>>> Mémo 83 - Céfotaxime
>>> Mémo 84 - Ceftriaxone
>>> Mémo 85 - Charbon activé
>>> Mémo 86 - Clonazépam
>>> Mémo 87 - Crème anesthésiante
>>> Mémo 88 - Diazépam
>>> Mémo 89 - Dobutamine
>>> Mémo 90 - Dopamine
>>> Mémo 91 - Ésoméprazole
>>> Mémo 92 - Étomidate
>>> Mémo 93 - Fentanyl
>>> Mémo 94 - Flumazénil
>>> Mémo 95 - Fosphénytoïne
>>> Mémo 96 - Furosémide
>>> Mémo 97 - Gentamicine
>>> Mémo 98 - Glucagon
>>> Mémo 99 - Hémisuccinate d'hydrocortisone
>>> Mémo 100 - Hydroxocobalamine
>>> Mémo 101 - Hydroxyzine
>>> Mémo 102 - Ibuprofène
>>> Mémo 103 - Insuline
>>> Mémo 104 - Kétamine
>>> Mémo 105 - Mannitol 10 %
>>> Mémo 106 - Méthylprednisolone
>>> Mémo 107 - Métronidazole
>>> Mémo 108 - Midazolam
>>> Mémo 109 - Morphine
>>> Mémo 110 - N-Acétyl Cystéine
>>> Mémo 111 - Nalbuphine
>>> Mémo 112 - Naloxone
>>> Mémo 113 - Néfopam
>>> Mémo 114 - Nicardipine
>>> Mémo 115 - Noradrénaline
>>> Mémo 116 - Ondansétron
>>> Mémo 117 - Paracétamol
>>> Mémo 118 - Phénobarbital
>>> Mémo 119 - Phénytoïne
>>> Mémo 120 - Propofol
>>> Mémo 121 - Propranolol
>>> Mémo 122 - Protoxyde d'azote
>>> Mémo 123 - Salbutamol
>>> Mémo 124 - Sérum salé hypertonique NaCl 7,5 %
>>> Mémo 125 - Solution sucrée à visée antalgique
>>> Mémo 126 - Sufentanil
>>> Mémo 127 - Sulfate de magnésium
>>> Mémo 128 - Sulfate de morphine
>>> Mémo 129 - Suxaméthonium
>>> Mémo 130 - Terbutaline
>>> Mémo 131 - Thiopental
>>> Mémo 132 - Tramadol
>>> Mémo 133 - Vancomycine
>>> Mémo 134 - Vitamine K1
Partie 5 Législation
>>> Mémo 135 - Accident d’exposition au sang (AES)
>>> Mémo 136 - Certificats
>>> Mémo 137 - Décret Ambulancier
>>> Mémo 138 - Hémovigilance
>>> Mémo 139 - Matériovigilance
>>> Mémo 140 - Pharmacovigilance
Les auteurs
Noëlla Lodé
Pédiatre
Responsable du SMUR pédiatrique
– Hôpital universitaire Robert-Debré (Paris)
Alexia Moreira
Infirmière-puéricultrice SMUR pédiatrique
– Hôpital universitaire Robert-Debré (Paris)
Lionel Degomme
IADE référent SMUR – Groupe hospitalier Lariboisière (Paris)
Formateur GSU, formateur à l’enseignement de la médecine sur simulateur
Pascal Bousquet
Ambulancier SMUR et formateur GSU
Avec la participation
de Sophie Lamy, cadre IADE Groupe hospitalier Saint-Louis (Paris),
du Docteur Stéphanie Brunet,
PH SMUR pédiatrique Hôpital universitaire Robert Debré,
Réanimation néonatale Hôpital universitaire Necker-Enfants malades
Préface
Ce guide, voulu simple et pratique, est le fruit d’un long travail. Réalisé à l’attention de l’ensemble
des acteurs intervenant en médecine préhospitalière, il s’adresse ainsi aux ambulanciers DE, IDE,
IADE, médecins mais également à l’ensemble des étudiants paramédicaux et aux étudiants en
médecine.
Recensant les principaux motifs d’intervention en SMUR, les auteurs ont voulu mettre en avant les
grandes pathologies pédiatriques (il fait suite au volume sur les principales pathologies de l’adulte).
L’utilisation des mémos contenus dans cet ouvrage permet une analyse rapide et sûre de la situation,
et guide la conduite thérapeutique à adopter.
Je tenais à remercier l’ensemble des auteurs, et particulièrement le Docteur Noëlla Lodé et Alexia
Moreira, pour leur travail de qualité et leur aide précieuse au cours de la réalisation de ce guide qui
me tenait à cœur, ainsi que toute l’équipe du SMUR de l’hôpital Robert-Debré. L’activité
préhospitalière ne laisse aucune place à l’improvisation : cet ouvrage*1 doit être un recours utile et
nécessaire afin d’aborder toute situation de détresse, de surcroît dans un univers méconnu, avec
méthode et bon sens.
Je vous souhaite une bonne lecture.
Lionel Degomme
Partie 1
Pathologies pédiatriques
>>> Sous-partie 1 - Évaluation d’une détresse chez l’enfant
>>> Sous-partie 2 - Pathologies respiratoires
>>> Sous-partie 3 - Pathologies cardiaques
>>> Sous-partie 4 - Pathologies neurologiques
>>> Sous-partie 5 - Traumatologie
>>> Sous-partie 6 - Autres
Sous-partie 1
Évaluation d’une détresse chez l’enfant
>>> Mémo 1 - Constantes et scores
>>> Mémo 2 - Prise en charge de la douleur
Mémo 1
Constantes et scores
Sommaire du mémo
1. Apgar (score d’)
2. Brûlures : calcul de la surface
3. Glasgow (score de)
4. Glycémie : normes
5. Laryngite : score de gravité
6. Malinas (score de)
7. Polytraumatisé : orientation vers un trauma center
8. Silverman (score de)
Constantes/signes vitaux
0-1 mois 1 mois-2 ans 2-4 ans 4-10 ans > 10 ans
FC/min Limites 90-180 80-155 70-140 65-125 55-105
Prévenir < 90 ou > 190 < 80 ou > 170 < 70 ou > 160 < 60 ou > 140 < 50 ou > 130
FR/min Normale 40 30 20 18 15
Prévenir < 20 ou > 60 < 15 ou > 40 < 15 ou > 30 < 10 ou > 30
SpO2 % Prévenir < 90 < 92 < 94
en air
TAS Limites 70-90 85-105 90-110 95-115 110-130
mmHg
Prévenir < 60 ou > 100 < 75 ou > 110 < 80 ou > 130 < 85 ou > 140 < 90 ou > 160
TAD Limites 40-60 50-65 55-70 65-80
mmHg
TAM Limites 45-55 65-80 70-85 80-95
mmHg
Prévenir < 45 < 60 < 65 < 70 < 80
Diurèse Normale 2-3 2 1-2
ml/kg/h
Prévenir < 1 ou > 4 sur 3 h < 1 ou > 4 sur 6 h
2 minutes 60 %
3 minutes 70 %
4 minutes 80 %
5 minutes 85 %
10 minutes 90 %
Le score d’Apgar ne guide plus la réanimation (ILCOR 2010, 2015), mais a une valeur
pronostique (voir Mémo 34 Réanimation du nouveau-né).
SFETB 1992
On peut aussi calculer la surface brûlée en utilisant la surface de la paume de la main du patient
qui représente 1 % de la surface corporelle.
Attention !
• Devant les brûlures de la face et du cou = intubation en urgence sauf pour les brûlures par
liquide chaud.
• Devant toute brûlure du périnée = sonde urinaire en urgence.
♦ Glasgow pédiatrique
Ouverture des yeux Spontanée 4
À la demande 3
À la douleur 2
Aucune 1
Réponse verbale Comportement social 5
Pleurs consolables 4
Cris incessants 3
Agitation, gémissements 2
Aucune 1
Meilleure réponse motrice Mouvements spontanés 6
Se retire au toucher 5
Se retire à la douleur 4
Décortication, flexion anormale 3
Décérébration, extension anormale 2
Aucune 1
IV ♦ Glycémie : normes
Âge Valeur basse Valeur haute
Nouveau-né 2,2 mmol/l (0,4 g/l) 11 mmol/l (2 g/l)
Enfant 3,3 mmol/l (0,6 g/l) 7 mmol/l (1,26 g/l)
Parité 1 0
2 1
3 et plus 2
Durée du travail <3h 0
Entre 3 et 5 h 1
>5h 2
Durée de contraction < 1 min 0
1 min 1
> 1 min 2
Durée entre les contractions > 5 min 0
Entre 3 et 5 min 1
< 3 min 2
Perte des eaux Non 0
Récente 1
>1h 2
Total /10
• Score de Malinas < 5 → transport non médicalisé en DLG vers la maternité la plus proche.
• Score de Malinas > 5 → accouchement imminent.
• Facteur accélérant : envie de pousser.
♦ Critère de médicalisation
• Score de Malinas.
• Éloignement, durée de transport.
• Pathologie associée (HTA, gémellaire, siège…).
I ♦ Définition
Selon l’International Association for the Study of Pain (IASP) : la douleur est une expérience
sensorielle et émotionnelle désagréable associée à des lésions tissulaires réelles ou potentielles.
La loi du 4 mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé stipule
que « toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit
être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et traitée ».
II ♦ Évaluation
A. Quelques notions de la perception de la douleur chez l’enfant
• De 0 à 2 ans : sensation de globalité de l’acte douloureux, pas de compréhension,
d’anticipation de soulagement.
• De 2 à 7 ans : il n’y a pas de lien entre la cause et la conséquence, les enfants associent souvent
deux événements (blouses blanches = piqûre). La douleur est vécue comme une punition. C’est
l’âge où l’enfant pense que la douleur peut disparaître par magie.
• De 7 à 11 ans : stade des opérations concrètes, capacité d’établir une relation entre la douleur
et la maladie. Les enfants sont en capacités de décrire la douleur et de la quantifier.
• Chez les adolescents : ils sont en capacité d’exprimer leurs craintes, ils sont capables de
comprendre la maladie, son évolution, ses traitements.
Ces notions sont importantes afin d’instaurer une relation de confiance avec l’enfant en
l’associant à une prise en charge médicamenteuse : faire connaissance avec l’enfant,
l’observer, dialoguer, échanger avec les parents avant d’évaluer la douleur.
♦ Pour l’hétéro-évaluation
• Échelle EVENDOL : échelle utilisée aux urgences et en préhospitalier chez les enfants, de la
naissance à 7 ans. Elle permet d’évaluer tout type de douleurs simplement et rapidement. Le seuil
de traitement est atteint à partir d’une cotation de 4/15.
→ voir tableau page suivante.
♦ Pour l’auto-évaluation
• Échelle numérique, aussi appelé « échelle des visages » : permet à l’enfant de déplacer le
curseur sur le visage qui exprime la douleur ressentie (« Choisis le visage qui montre combien
tu as mal en ce moment. »).
• Échelle EVS : cotation de la douleur de 0 à 4.
Technique :
• Tube ou patch cutané.
• Appliquer la crème en couche épaisse sans étaler (noisette) et la recouvrir d’un pansement
adhésif de type TEGADERM®, si disponible utiliser directement le patch anesthésiant déjà
conditionné.
• Toujours noter l’heure de la pose.
• Essuyer la crème avant le soin.
Technique :
• Administrer sur la langue, goutte à goutte, à l’aide d’une seringue. L’effet antalgique apparaît 1-
2 minutes après l’administration et a une durée d’action de 5-7 minutes.
• Renouveler l’administration si le soin dure plus de 5 minutes.
♦ Protoxyde d’azote
Mélange équimolaire d’oxygène (50 %) et de protoxyde d’azote (50 %). C’est un gaz incolore et
inodore. C’est un anxiolytique et analgésique de surface, à utiliser en association avec la crème
anesthésiante, des méthodes de distraction et/ou d’autres traitements antalgiques.
Contre-indications :
- traumatisme crânien, hypertension intracrânienne ;
- altération de l’état de conscience ;
- pneumothorax ;
- bulle d’emphysème ;
- embolie gazeuse ;
- distension abdominale, pneumopéritoine ;
- traumatisme facial ;
- déficit connu et non substitué à la vitamine B12.
Dose et technique :
• Faire respirer le gaz 3 minutes à l’enfant pour qu’il commence à agir.
• Poursuivre l’inhalation pendant toute la durée de l’acte.
• Le ballon présent sur le système d’inhalation ne doit jamais être collabé, il faut adapter le débit
de gaz en fonction.
♦ Distraction et hypnoanalgésie
• En pédiatrie, une place particulière sera faite pour les parents, les rassurer, leur expliquer le
déroulement du soin.
• Utiliser des moyens de distraction (jeux, peluches, chansons) pour apaiser l’enfant pendant les
soins et le transport (lieu inconnu, personnel médical).
• Mobiliser les parents comme personnes ressources, leur demander si l’enfant a un doudou et
prendre connaissance de ses centres d’intérêts.
• L’hypnoanalgésie est une méthode de plus en plus répandue et utilisée en préhospitalier,
notamment en pédiatrie pour prendre en charge l’anxiété et la douleur de l’enfant (en association
avec des moyens médicamenteux).
© A.M./N.L.
Y penser
L’acceptation de la douleur du prématuré est récente : pendant des années, celle-ci était niée à
cause de l’idée d’une immaturité des récepteurs, des voies nerveuses et de la myélinisation
incomplète.
À ce jour, la perception de la douleur du prématuré n’est plus à démontrer. Celle-ci a un
effet immédiat chez le nouveau-né prématuré (apnées, augmentation des besoins en oxygène,
tachycardie ou bradycardie, augmentation du stress, inconfort, mauvaise digestion etc.). C’est
pourquoi il faut limiter le nombre de gestes douloureux, organiser les soins, regrouper les
prélèvements, réduire les nuisances et favoriser au maximum la présence des parents.
Sous-partie 2
Pathologies respiratoires
>>> Mémo 3 - Asthme
>>> Mémo 4 - Bronchiolite
>>> Mémo 5 - Dyspnée
>>> Mémo 6 - Épiglottite
>>> Mémo 7 - Inhalation d’un corps étranger
>>> Mémo 8 - Laryngite
Mémo 3
Asthme
I ♦ Définition
L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies aériennes avec une obstruction
bronchique réversible et une hypersécrétion du mucus entraînant une dyspnée aiguë.
♦ Éléments aggravants
• < 4 ans ou adolescent.
• Asthme ancien, instable, déjà 1 séjour en réanimation, hospitalisation récente.
• Infection respiratoire.
• Obésité.
II ♦ Signes
Les signes sont d’apparition brutale ou peuvent être précédés d’un prodrome d’infection
respiratoire virale.
La respiration est sifflante.
♦ Signes de gravité
• Crise d’asthme inhabituelle et évolution rapide et progressive.
• Incapacité à parler, orthopnée, dyspnée au repos.
• Fréquence respiratoire > 40/min (2 à 5 ans), > 30/min (> 5 ans).
• Agitation.
• Sueurs, cyanose.
• Normo ou hypercapnie.
• Hypotension (TA < à 2 déviations standards par rapport à l’âge).
• SpO2 en VS < 90 %.
♦ Signes de détresse
• Auscultation silencieuse.
• Épuisement respiratoire ou tachypnée extrême (FR + 50 % par rapport à l’âge).
• Pauses respiratoires.
• Troubles de la conscience.
• Bradycardie, hypotension.
• Hypercapnie.
III ♦ Prise en charge en préhospitalier
• Installation en position demi-assise (ne pas allonger l’enfant : risque d’ACR).
• Oxygénothérapie si besoin, viser SpO2 > 94 %.
• Monitoring (FR, FC, PNI, SpO2).
• Mesure de la glycémie.
• Mesure de la température.
• Pose de VVP si nécessaire.
• Réévaluation de l’état clinique après chaque intervention thérapeutique, et réévaluation
fondamentale à 60 minutes.
• La mesure du DEP n’est pas une priorité en contexte préhospitalier. Elle peut être réalisée chez
l’enfant > 6 ans qui ne présente pas de signes de détresse respiratoire sévère (risque
d’aggravation et de délais de traitement).
• Transport médicalisé, hospitalisation en USI systématique si crise sévère, ou dès
l’administration de sulfate de magnésium ou de salbutamol IV.
IV ♦ Traitement
♦ Les β2 inhalés (salbutamol, terbutaline)
• Nébulisation classique avec O2 6 à 8 l/min.
• Spray + chambre d’inhalation : salbutamol : 1 bouffée/3 kg (min. : 2 bouffées, max. : 10
bouffées).
Mode d’administration :
- < 18 mois : 10 respi avec la chambre d’inhalation après chaque bouffée ;
- > 18 mois : 5 respi après chaque bouffée. Répéter deux fois ce traitement avec un intervalle de
20 min entre les doses.
• Salbutamol en nébulisation :
- 2,5 mg/nébul. pour les < 20 kg ;
- 5 mg/nébul. pour les > 20 kg.
• Ou terbutaline en nébulisation : 1 goutte/kg/nébul (min. = 8 gouttes, max. = 1 dosette = 5 mg).
• Ou salbutamol en nébulisation continue pour les crises sévères : 0,45 mg/kg/h (min. : 1,5 mg/h,
max. : 15 mg/h).
• Association avec bromure d’ipratropium et corticoïdes systémiques.
♦ Sulfate de magnésium
• 25 à 40 mg/kg de sulfate de Mg en 20 min.
• Effets secondaires : vasoplégie, hypotension, troubles du rythme.
• Devrait être tenté avant l’ajout de salbutamol IV.
♦ β2 IV
Gravité extrême ou réponse insuffisante au traitement
• Salbutamol IV : 0,5 à 5 mcg/kg/min ; si en relais de traitement en nébulisation continue, débuter
à 2 mcg/kg/min.
• Cesser les traitements en nébulisation de β2.
• Effets secondaires : tremblements, tachycardie, hypokaliémie, toxicité cardiaque rare chez
l’enfant.
♦ La VNI
De plus en plus utilisée par certaines équipes de réanimation pour la prise en charge des asthmes
aigus très sévères. Elle pourrait être envisagée chez certains patients pour prévenir une
intubation. Il s’agit d’un domaine en pleine évolution.
♦ Intubation
L’intubation est un traitement de dernier recours. La ventilation mécanique d’un patient en asthme
aigu est complexe et à risque élevé de complications.
• Indications d’intubation (intubation orotrachéale, SIT à ballonnet) :
- ACR ;
- hypoxémie majeure ;
- dégradation rapide de la conscience ;
- insuffisance respiratoire décompensée ;
- aggravation sous traitement bien conduit.
• Intubation en séquence rapide :
- atropine (pour l’assèchement des sécrétions) : 20 mcg/kg ;
- kétamine (bronchodilatateur) : 2 à 4 mg/kg ;
- pas d’anesthésie locale à la lidocaïne ;
- curarisation ;
- envisager un remplissage au sérum physiologique pré ou per-intubation, car collapsus de
reventilation fréquent.
Ventilation mécanique évitant l’hyperinflation dynamique au prix d’une hypercapnie permissive
(jusqu’à pH = 7,10) mais assurant une oxygénation correcte.
V ♦ Arbre décisionnel
Crise sévère Crise modérée Crise légère
Sibilants rares Sibilants +/- toux Sibilants +/- toux
Murmure vésiculaire diminué ou absent FR augmentée FR normale
Détresse respi franche + cyanose Mise en jeu des muscles Pas de détresse respiratoire, pas de
respiratoires accessoires cyanose
Activité impossible Marche difficile Activité et parole
Troubles de l’élocution Chuchote 2 à 3 mots Parole normale
Chute PA systolique/diastolique
Faible réponse aux ß2 Réponse conservée aux ß2 Réponse conservée aux ß2
DEP ≤ 50 % 50 % < DEP < 75 % DEP > 75 %
SpO2 ≤ 90 % 90 % < SpO2 < 95 % SpO2 ≥ 95 %
>>> Traitement de l’asthme aigu de l’enfant
Mémo 4
Bronchiolite
I ♦ Définition
Infection virale respiratoire épidémique saisonnière (contexte hivernal) débutant par une
rhinopharyngite aiguë, puis atteignant les voies respiratoires inférieures. Le virus respiratoire
syncytial est l’agent étiologique dans 70 % des cas.
II ♦ Signes
Cliniques : sibilants et wheezing et/ou sous-crépitants.
♦ Signes de gravité
• Détresse respiratoire :
- polypnée ;
- signes de lutte ;
- épuisement respiratoire ;
- apnée ;
- cyanose ou désaturation avec SpO2 < 91 % sous 3-5 l/min O2 nasal ;
- acidose respiratoire.
• Encombrement des voies respiratoires.
• Tachycardie et/ou diminution de perfusion périphérique/centrale.
• Teint grisâtre.
• Diminution du tonus.
• Difficulté à s’alimenter.
• Vomissements ou diarrhées.
• Hyperthermie.
• Altération de l’état de conscience.
• Collapsus.
♦ Éléments aggravants
• Nourrisson < 6 semaines.
• Ancien prématuré < 34 SA et < 3 mois d’âge corrigé.
• Bronchodysplasie.
• Cardiopathie congénitale/HTAP.
• Immunodéprimé.
IV ♦ Traitement
→ Si forme bien tolérée, traitement à domicile :
- éducation des parents (DRP) ;
- informer les parents sur les signes d’aggravation pouvant induire une hospitalisation ;
- kiné respiratoire urgente en ville, 2/j si encombrement.
→ Si signe de gravité ou besoin en O2 pour maintenir SpO2 ≥ 94 %, transport vers SAU.
Si un support ventilatoire par VNI ou une intubation est nécessaire, le patient devra être transféré
vers un service de réanimation pédiatrique.
• VNI : très efficace dans la prise en charge des bronchiolites aiguës.
Indications de VNI :
- apnées ;
- aggravation des signes de lutte ou signe d’épuisement respiratoire ;
- besoin d’O2 > 2 l/min en lunettes nasales pour maintenir ≥ 94 %.
VNI avec VS-PEP + 7 et FiO2 pour une saturation ≥ 94 %. L’utilisation d’un réchauffeur
humidificateur est souhaitable ;
- interface via canule binasale ou masque nasal maintenu par un bonnet ou un harnais ; utilité de
la tétine pour fermer la bouche (moins de fuites) ;
- surveillance de la SpO2, FR, FC et si possible la TcPCO2 ;
- les critères d’efficacité de la VNI sont une baisse de la FR, de la FC et de la TcPCO2, et une
amélioration de la SpO2 dans les 2 heures suivant l’installation de la VNI.
• Intubation : depuis l’introduction de la VNI dans le traitement de la bronchiolite, le recours à
l’intubation est de moins en moins fréquent.
Indications d’intubation :
- échec de la VNI après 2 à 4 h de mise en place ;
- hypoxémie sévère malgré VNI ;
- apnées fréquentes et/ou sévères malgré VNI.
Y penser
Devant une polypnée en période d’épidémie, savoir évoquer une insuffisance cardiaque liée à
une myocardite avant de poser un diagnostic trop rapide de bronchiolite.
Mémo 5
Dyspnée
I ♦ Définition
La dyspnée est une difficulté ou une gêne à la respiration pouvant s’apprécier sur les différents
temps respiratoires. Elle peut être accompagnée d’une modification du rythme respiratoire :
polypnée ou bradypnée. La cause de la dyspnée peut être respiratoire, infectieuse, cardiaque,
métabolique ou mécanique.
II ♦ Signes
• Fréquence respiratoire : polypnée/bradypnée.
• Irrégularité de la fréquence respiratoire.
• Respiration superficielle.
♦ Signes de gravité
• Sévérité des signes de détresse respiratoire ou signe d’épuisement respiratoire.
• Fréquence respiratoire < 10 ou > 60 cycles/min.
• Tachycardie.
• Sueurs.
• Troubles de la conscience, perte de contact avec les parents ou les soignants.
• Agitation.
• Hypotonie.
• Obstruction totale des voies aériennes.
• Pâleur ou cyanose.
♦ Signes de lutte
Tirage intercostal ou sous-costal, tirage sus-claviculaire, balancement thoraco-abdominal,
battement des ailes du nez, entonnoir xyphoïdien, geignement expiratoire, head bobbing
(utilisation des muscles sterno-cléido-mastoïdiens).
IV ♦ Traitement
Prise en charge médicamenteuse en fonction de l’étiologie.
Mémo 6
Épiglottite
I ♦ Définition
Infection bactérienne et inflammation de l’épiglotte, de survenue brutale et d’évolution rapide.
Historiquement causée par l’Haemophilus Influenzae de type B.
II ♦ Signes
♦ Épidémiologie
• Âge moyen : 3 ans.
• Pic saisonnier (automne-hiver).
♦ Signes de gravité
• Enfant assis refusant toute autre position (à respecter +++ sinon risque d’ACR).
• Hypoxie (teint gris, cyanose, pâleur).
• Dyspnée inspiratoire sans toux avec stridor.
• Voix étouffée.
• Hypercapnie.
• Tirage sus-sternal et sus-claviculaire.
• Hyperthermie ≥ 40o.
• Adénopathies sous-maxillaires+++.
• Hypersialorrhée.
♦ Signes de détresse
• Troubles respiratoires avec apnées.
• Épuisement.
• Collapsus.
IV ♦ Traitement
• Injection de 50 mg/kg de céfotaxime IV.
• Si IV impossible, ceftriaxone 50 mg/kg IM (cuisse).
• Nébulisation de 5 mg d’adrénaline, à renouveler si besoin.
Y penser
Penser à l’épiglottite chez les enfants non vaccinés contre l’Haemophilus Influenzae b.
Mémo 7
Inhalation d’un corps étranger
I ♦ Définition
Un syndrome de pénétration bronchique peut survenir lors de l’inhalation d’un corps étranger.
Celui-ci peut se loger au niveau de la glotte, de l’espace sous-glottique, de la trachée ou d’une
bronche provoquant une toux violente avec asphyxie. L’enfant doit être transféré dans un hôpital
avec spécialité ORL (pédiatrique si possible).
II ♦ Signes
♦ Signes d’obstruction partielle
• Agitation.
• Toux.
• Respiration sifflante.
• L’enfant porte les mains à sa gorge.
• Incapacité partielle à s’exprimer.
© L.D.
♦ En cas d’inconscience
• Ouvrir les voies aériennes.
• Pratiquer 5 insufflations, puis débuter la réanimation cardio-respiratoire.
• Possibilité de repousser le corps étranger dans la bronche souche droite lors de l’intubation (à
enlever dans un deuxième temps par endoscopie).
♦ Si échec
Cricothyroïdotomie de fortune : voir Mémo 42.
V ♦ Arbre décisionnel
Mémo 8
Laryngite
I ♦ Définition
Inflammation aiguë de la sous-glotte par infection virale. Dyspnée inspiratoire d’apparition
brutale. Survenue nocturne.
II ♦ Signes
• Dyspnée laryngée avec stridor inspiratoire. Le stridor peut n’être présent qu’aux pleurs en cas
de laryngite légère ou présent au repos en cas de laryngite modérée.
• Tachypnée.
• Voix éteinte ou rauque.
• Toux rauque, aboyante.
♦ Signes de gravité
• Somnolence.
• Stridor au repos.
• Tachycardie.
• Tirage sus-sternal et sus-claviculaire, impression d’asphyxie.
• Fièvre modérée.
• Cyanose péribuccale + extrémités.
→ Score de gravité : voir Mémo 1.
IV ♦ Traitement
• Sans signe de gravité : corticoïdes per os.
- Bétaméthasone 0,05 % PO : 20 gouttes/kg soit 0,25 mg/kg
Ou
- Prednisolone PO : 1 à 2 mg/kg.
• Laryngite modérée : corticoïdes per os, +/– aérosol d’adrénaline 5 mg, surveillance SAU.
• Laryngite sévère : O2, aérosol d’adrénaline 5 mg, corticoïdes per os, surveillance SAU ou
surveillance USC si symptômes demeurent sévères malgré le traitement, ou si un nombre élevé
de traitements inhalés est nécessaire.
• Si voie PO non tolérée : méthylprednisolone IV : 1 mg/kg.
Y penser
Chez l’enfant de < 6 mois, envisager un examen endoscopique ORL pour éliminer la présence
de malformation structurelle ou vasculaire.
Sous-partie 3
Pathologies cardiaques
>>> Mémo 9 - Arrêt cardio-respiratoire
>>> Mémo 10 - Coarctation de l’aorte
>>> Mémo 11 - Infection materno-fœtale
>>> Mémo 12 - Malaise de la tétralogie de Fallot
>>> Mémo 13 - Myocardite
>>> Mémo 14 - Tachycardie supraventriculaire (TSV)
>>> Mémo 15 - Transposition des gros vaisseaux (TGV)
Mémo 9
Arrêt cardio-respiratoire
I ♦ Définition
La majorité des arrêts cardio-respiratoires (ACR) pédiatriques sont d’origine hypoxique.
L’asystolie est le rythme le plus fréquent. Le pronostic est sombre en cas d’ACR pédiatrique
extra-hospitalier.
Chez l’enfant < 1 an, la cause la plus fréquente est la MIN (voir Mémo 32 Mort inattendue du
nourrisson).
II ♦ Signes
• AVPU.
A Alerte
V Réponse à la voix (Voice)
P Réponse à la douleur (Pain)
U Aucune réponse (Unresponsive)
• Apnée ou gasping.
• Absence de circulation : absence de pouls, de pression artérielle.
• Pâleur ou cyanose profonde.
• Hypoxie-hypercapnie → arrêt respiratoire → bradycardie → arrêt cardiaque/asystolie.
• Noter le temps de no flow et de low flow : le pronostic en dépend.
• Évaluer la réactivité des pupilles.
© L./D.
• Intubation et capnographie.
• Une fois intubé, massage cardiaque (100-120/min)/ventilation (10 insufflations/min).
• Aspiration trachéale si besoin.
• Obtenir un abord vasculaire rapide : essai VVP < 1 min ou IO d’emblée.
→ Si rythme non chocable
→ Si rythme chocable
♦ Après le début des manœuvres
• Mesure de la température rectale.
• Mesure de la glycémie.
• Pose de la sonde gastrique.
• Corriger les causes réversibles.
4H 4T
Hypoxie Thrombose (coronaire ou pulmonaire)
Hypovolémie Tension pneumothorax
Hyper/hypokaliémie Tamponnade cardiaque
Hypothermie Toxique
IV ♦ Traitement
• Adrénaline : diluer 1 mg d’adrénaline + 9 ml de NaCl 0,9 % et injecter en IV = 10 mcg/kg (soit
0,1 ml/kg) toutes les 3-5 minutes.
Attention ! L’adrénaline est inactivée par les bicarbonates.
Y penser
Prendre en considération l’aspect psychologique de l’entourage (voir Mémo 32 Mort
inattendue du nourrisson).
Mémo 10
Coarctation de l’aorte
I ♦ Définition
Cardiopathie congénitale impliquant un rétrécissement plus ou moins sévère de l’isthme aortique.
La coarctation aortique peut être diagnostiquée en période anténatale, en postnatal ou chez
l’enfant plus vieux dans les cas moins sévères. Chez les nouveau-nés de quelques jours, la
présentation clinique peut mimer un sepsis, et survient après la fermeture du canal artériel. Le
signe clinique le plus important est la différence de palpation entre le pouls huméral droit et les
pouls fémoraux (absents ou fortement diminués).
II ♦ Signes
♦ Chez le nouveau-né jusqu’à 3 semaines de vie
• Signes de défaillance cardiaque :
- difficulté à téter, dyspnée, diaphorèse ;
- léthargie, vomissements, teint grisâtre ;
- hépatomégalie, augmentation du travail respiratoire, crépitants à l’auscultation pulmonaire ;
- gallop à l’auscultation cardiaque ;
- souffle systolique chez certains nouveau-nés.
• Différence de palpation entre le pouls huméral droit et les pouls fémoraux (absents ou fortement
diminués).
• Différence de SpO2 entre la main droite et les membres inférieurs.
• Collapsus circulatoire.
♦ Chez l’enfant
• Hypertension artérielle.
• Diminution des pouls fémoraux.
• Gradient de pression artérielle entre les membres supérieurs et inférieurs.
• Rarement, défaillance cardiaque gauche.
IV ♦ Traitement
• Chez le nouveau-né : débuter une perfusion de prostaglandines E1. Idéalement, les
prostaglandines E1 devraient être administrées dans une voie dédiée.
→ Prostaglandines E1 à débuter à 0,01-0,05 mcg/kg/min. À ajuster selon la réponse clinique.
Débuter à la dose supérieure si l’on suspecte que le canal artériel est fermé (collapsus
circulatoire à quelques jours de vie, absence de pouls fémoraux).
→ Si possible, consulter le centre receveur pour discuter du début d’un traitement par
prostaglandines si l’état de l’enfant le permet.
• L’administration de prostaglandines E1 peut entraîner des apnées (augmentation du risque en
fonction de la dose), une hypoglycémie, une hypotension, une irritabilité, un flushing, un inconfort
ou de la fièvre.
• L’intubation est recommandée pour les cas avec une présentation sévère (insuffisance
respiratoire, collapsus respiratoire) ou des apnées répétées après le début de la perfusion de
prostaglandines.
• Si un inotrope est requis, l’adrénaline peut être débutée à faible dose (0,1 mcg/kg/min).
• Puisqu’en préhospitalier, le diagnostic final ne peut être confirmé et que l’hypothèse du sepsis
ne peut être exclue, une antibiothérapie IV devrait être débutée (voir Mémo 11 Infection
materno-foetale).
Y penser
Seules les prostaglandines de type PGE1 doivent être administrées en cas de suspicion de
malformation cardiaque ducto-dépendante. Ne pas confondre avec d’autres types de
prostaglandines.
Mémo 11
Infection materno-fœtale
I ♦ Définition
L’infection materno-fœtale (IMF) est une infection transmise en ante-partum ou en per-partum de
la mère à l’enfant. Les germes les plus fréquents sont le streptocoque du groupe B et le E. Coli.
Les infections à Listeria sont rares mais extrêmement sévères. Les signes d’IMF sont subtils et
peu spécifiques, il est important de faire preuve d’un haut niveau de suspicion. Chaque année,
elles sont responsables de 1 000 à 3 000 sepsis, et de 100 à 300 décès (10 % de mortalité si
l’infection est prouvée, et 10 à 30 % de séquelles, notamment au niveau neurologique). Elles
peuvent survenir en l’absence de facteurs de risque (environ 5 % des cas).
II ♦ Signes
♦ Facteurs de risque
• Antécédents maternels : IMF strepto B lors de grossesse antérieure, hospitalisation et
antibiothérapie prolongée pendant la grossesse.
• Prélèvement vaginal (PV) positif.
• ECBU maternel positif.
• Durée d’ouverture de l’œuf (≥ 18 h).
• Fièvre maternelle ≥ 38 oC (pendant l’accouchement et les 2 heures post-accouchement).
• Prématurité inexpliquée (≤ 36 SA) ou rupture prématurée des membranes < 37 SA).
• Jumeau infecté.
• Tableau de chorioamniotite.
• Liquide teinté ou méconial.
• Asphyxie périnatale inexpliquée.
♦ Signes cliniques
• Évoquer IMF chez tout nouveau-né instable.
• Détresse respiratoire, parfois uniquement geignement isolé (considérer comme une IMF jusqu’à
preuve du contraire).
• Instabilité hémodynamique : teint gris, allongement du temps de recoloration capillaire,
tachycardie. L’hypotension artérielle est un signe tardif.
• Fièvre : rarement présente.
• Atteinte neurologique : hypotonie, altération de l’état de conscience, convulsions.
• Atteinte cutanée : rash.
III ♦ Prise en charge en préhospitalier
• Monitoring (FC, PNI, SpO2, FR).
• Mesure de la glycémie.
• Mesure la température.
• Administration O2 → si nécessaire.
• Pose de VVP. Si accès vasculaire difficile → envisager la pose d’un KTVO chez le nouveau-
né.
• Prélèvements périphériques et gastriques, et hémoculture pré-antibiotique → si possible. Ne
pas retarder les antibiotiques si non réalisables.
• Transfert en réanimation pédiatrique ou en unité de soins intensifs en fonction de la sévérité des
signes cliniques.
IV ♦ Traitement
• Débuter une antibiothérapie : association de deux antibiotiques (bêta-lactamine et aminoside).
- Amoxicilline 50 mg/kg/dose (dose méningée = 100 mg/kg/dose)
- Gentamicine :
Âge post-conceptionnel < 30 SA 30-33 SA 34-36 SA ≥ 37 SA
7 mg/kg 6,5 mg/kg 6 mg/kg 5,5 mg/kg
- Ajout de céfotaxime 50 mg/kg/dose (dose méningée = 100 mg/kg/dose) dans les cas sévères, ou
en cas de prélèvement vaginal positif à E. Coli.
L’antibiothérapie standard pour l’infection materno-fœtale peut varier en fonction des pratiques
et de l’épidémiologie locale. À vérifier avec le centre hospitalier régional de référence en
néonatologie.
• Support ventilatoire en fonction de l’état clinique (VNI ou intubation et ventilation mécanique).
• Support hémodynamique si nécessaire. La noradrénaline est l’inotrope de choix en cas de
sepsis. La dose initiale est de 0,1 mcg/kg/min et peut être titrée en fonction de la réponse
clinique. Lors du premier jour de vie, viser une moyenne de la tension artérielle au moins
équivalente au nombre de semaines d’aménorrhée.
Y penser
L’infection materno-fœtale doit toujours être évoquée chez un nouveau-né instable.
Mémo 12
Malaise de la tétralogie de Fallot
I ♦ Définition
La tétralogie de Fallot est une cardiopathie congénitale cyanogène. Elle peut être diagnostiquée
en anténatal ou en période postnatale. Elle associe une communication interventriculaire, une
sténose pulmonaire, une dextroposition avec dilatation de l’aorte et une hypertrophie
ventriculaire droite.
II ♦ Signes
Le malaise de la tétralogie de Fallot est une urgence.
Il a pour principales circonstances déclenchantes :
- la fièvre ;
- la douleur ;
- la déshydratation.
♦ 2e phase : « hypotonique »
• Teint gris et pâleur.
• Polypnée.
• Tachycardie supérieure à 140/min.
• Disparition du souffle à l’auscultation cardiaque.
• Baisse de la vigilance.
• Geignement.
IV ♦ Traitement
• Diazépam en intrarectal (0,5 mg/kg, max. : 10 mg).
• Propranolol (1 ampoule : 5 ml = 5 mg) : diluer 1 ml = 1 mg de propranolol dans 4 ml de G5 %.
Injecter une première dose de 1 mg IVL, si absence d’efficacité renouveler la dose.
• Prévoir une perfusion d’entretien type COMPENSAL® G5 % et éventuellement un remplissage
par des macromolécules.
• Prendre contact avec le service de cardiologie où l’enfant est suivi. La survenue de malaises
est une indication pour devancer la prise en charge chirurgicale de l’enfant.
Y penser
Surveiller la glycémie capillaire après l’injection de propranolol toutes les 6 heures pendant
24 heures, voire plus fréquemment chez les jeunes nourrissons.
Mémo 13
Myocardite
I ♦ Définition
La myocardite est une pathologie inflammatoire du myocarde induisant une dysfonction
ventriculaire. Elle est le plus souvent causée par un virus (entérovirus, influenza, etc.) et peut
survenir de façon fulminante ou se présenter de façon plus frustre. C’est la principale cause de
défaillance cardiaque chez des enfants sans antécédent. Les enfants atteints sont à risque d’arrêt
cardio-respiratoire.
II ♦ Signes
♦ Syndrome grippal
• Céphalées.
• Asthénie.
• Mal de gorge.
• Fièvre.
• Arthralgies.
• Diarrhées.
♦ Symptômes cardiaques
• Tachypnée (wheezing, signes d’OAP, tirage).
• Diminution de la tolérance à l’effort.
• Vomissements, douleur abdominale.
• Difficulté d’alimentation (à rechercher surtout chez le nouveau-né et le petit nourrisson).
• Douleur thoracique atypique.
• Tachycardie.
• Signes de vasoconstriction : marbrures, extrémités froides, TRC allongé, pouls périphériques
mal/non perçus.
• Signes de bas-débit : oligo-anurie, troubles de la conscience.
• Hépatomégalie, hépatalgie, reflux hépatojugulaire, turgescence jugulaire.
♦ Signe de gravité
• Hypotension.
IV ♦ Traitement
1) Attention au remplissage volémique → peut être mal toléré.
2) Inotropes pour soutenir le myocarde : dobutamine, adrénaline.
3) Diurétique : furosémide 1 mg/kg.
4) Trouble du rythme possible.
5) En cas d’augmentation des besoins en O2, une VNI peut être tentée. L’intubation doit se faire
de préférence en centre spécialisé car le risque d’ACR est important.
6) Corticoïdes et immunoglobulines.
7) ECMO si défaillance sévère.
Y penser
La présentation clinique chez le nourrisson peut ressembler à une bronchiolite.
Mémo 14
Tachycardie supraventriculaire (TSV)
I ♦ Définition
La TSV est l’arythmie la plus courante chez l’enfant. Plus communément, la tachycardie est à
QRS fins, l’onde P est visible dans 60 % des cas, et le rythme cardiaque est régulier.
II ♦ Signes
• Fréquence cardiaque > 200 chez le nouveau-né et > 180 chez l’enfant.
• Asthénie.
• Signes d’insuffisance circulatoire : marbrures, hépatomégalie, extrémités froides.
• Vomissements.
• Difficultés alimentaires.
• Peut être associée à de la fièvre, un virus ou une myocardite.
IV ♦ Traitement
• Si inefficacité des manœuvres vagales :
- STRIADYNE® 1 mg/kg (dose max. de 10 mg pour la première dose, 20 mg max. pour les
doses subséquentes) ;
Ou
- adénosine 0,1 mg/kg max. 6 mg, puis 0,2 mg/kg, max. 12 mg pour les autres injections.
Injecter en flash au pli du coude gauche au plus près du cœur si possible (demi-vie très courte).
Pendant l’injection, un tracé ECG est réalisé, noter dessus le moment de l’injection.
L’injection de ces traitements donne à l’enfant une sensation de malaise intense. Elle provoque
une bradycardie au moment de l’action de la STRIADYNE®. Préparer de l’atropine 20 mcg/kg
et administrer au besoin.
Tenir à disposition le matériel de réanimation.
• Si échec des autres thérapeutiques ou instabilité grave d’emblée : cardioversion synchrone :
1er choc = 1 joule/kg, puis 2 joules/kg.
• Transfert vers un centre hospitalier avec un cardiopédiatre sur la structure si possible.
Y penser
Attention ! La STRIADYNE® et l’adénosine peuvent provoquer un bronchospasme chez les
patients asthmatiques.
Mémo 15
Transposition des gros vaisseaux (TGV)
I ♦ Définition
Cardiopathie congénitale impliquant une inversion d’implantation des gros vaisseaux. Ainsi
l’aorte prend naissance au niveau du ventricule droit, et l’artère pulmonaire au niveau du
ventricule gauche. La TGV est de plus en plus souvent diagnostiquée en période anténatale, mais
est aussi parfois diagnostiquée en postnatal. La présentation clinique peut être extrêmement
sévère dès la naissance si le septum est intact.
II ♦ Signes
• Cyanose réfractaire à l’oxygène.
• Peu ou pas de détresse respiratoire.
• Pouls fémoraux présents (en opposition à la coarctation de l’aorte).
• Souffle cardiaque peu ou pas présent.
• Différentiel de saturation pré (main droite) et post-ductale (membres inférieurs).
• Collapsus circulatoire rapide dans les cas où le foramen ovale est peu perméable.
IV ♦ Traitement
• Après discussion avec le centre receveur, débuter une perfusion de prostaglandines E1.
- Idéalement, les prostaglandines E1 devraient être administrées dans une voie dédiée.
- Prostaglandines E1 à débuter à 0,01-0,05 mcg/kg/min. À ajuster selon la réponse clinique. Si
possible, consulter le centre receveur pour discuter du début d’un traitement par prostaglandines
si l’état de l’enfant le permet.
- L’administration de prostaglandines PGE1 peut entraîner des apnées, une hypoglycémie, une
hypotension, une irritabilité, un flushing, de l’inconfort ou de la fièvre.
- Si possible et sécuritaire, l’enfant devrait être transféré en ventilation spontanée. L’intubation
est recommandée uniquement pour les patients ayant une présentation sévère (acidose
métabolique sévère, collapsus) ou des apnées répétées suite au début de la perfusion de
prostaglandines.
- Si un inotrope est requis, l’adrénaline peut être débutée à faible dose (0,1 mcg/kg/min).
• Puisqu’en préhospitalier, le diagnostic final ne peut être confirmé et que l’hypothèse du sepsis
ne peut être exclue, une antibiothérapie IV devrait être débutée (voir Mémo 11 Infection
materno-fœtale).
Y penser
La présentation clinique d’une TGV non-diagnostiquée en anténatal peut mimer une HTAP
néonatale. Y penser lorsqu’un nouveau-né demeure cyanosé malgré une prise en charge
optimisée.
Sous-partie 4
Pathologies neurologiques
>>> Mémo 16 - Crise convulsive
>>> Mémo 17 - Encéphalite
>>> Mémo 18 - État de mal convulsif
>>> Mémo 19 - Hypertension intracrânienne (HTIC)
>>> Mémo 20 - Méningite
Mémo 16
Crise convulsive
I ♦ Définition
Décharge électrique paroxystique du cortex cérébral. Les causes peuvent être multiples. Bien que
fréquentes, les crises convulsives fébriles simples sont un diagnostic d’élimination.
II ♦ Signes
• Contractures musculaires toniques et/ou cloniques généralisées ou d’une portion isolée du
corps.
• Les convulsions peuvent se présenter de façon plus subtile par des anomalies pupillaires,
mâchonnements, clignements des yeux, perte de tonus, etc.
• Perte de connaissance.
• Perte d’urines.
• Morsures de langue.
• Tachycardie, hypertension.
• Respiration bruyante et saccadée.
• Fièvre.
♦ Signes de gravité
• Durée et fréquence des crises.
• Durée de la phase post-critique.
• État de mal convulsif si crise prolongée et/ou répétée pendant plus de 20 minutes (voir
Mémo 18 État de mal convulsif).
• Cyanose, pauses ou apnées.
III ♦ Prise en charge en préhospitalier
• Mettre en position latérale de sécurité.
• Libération des voies aériennes.
• O2 au MHC si cyanose persistante ou pour maintenir une SpO2 > 94 %.
• Monitoring (FC, FR, SpO2, PNI).
• Mesure de la glycémie.
• Mesure de la température.
• Pose de VVP si nécessaire.
• Interrogatoire :
- description de la crise ;
- durée de la crise+++ ;
- si crises répétées, état neurologique et d’éveil entre les crises ;
- signes associés : traumatisme, HTA connue, intoxication, maladie métabolique, etc. ;
- symptômes infectieux concomitants : vomissements, diarrhée, symptômes respiratoires, état
général pré-crise, rash cutané, etc. ;
- ATCD personnels (développement psychomoteur) et familiaux.
• Examen clinique neurologique complet.
IV ♦ Traitement
→ Si fièvre, administrer un antipyrétique en fonction de la dernière dose reçue (voir Mémo 29
Fièvre).
→ Si phase post-critique = examen clinique et surveillance.
→ Si la convulsion est d’une durée de plus de 5 min, administrer diazépam intra-rectal (IR) ou
midazolam intra-jugal (IJ). Si la convulsion persiste plus de 5 min, après la dose de
benzodiazépine IR ou IJ, une dose de benzodiazépine IV, tel le clonazépam IV, doit être
administrée. Si la crise ne cède pas → voir Mémo 18 État de mal convulsif.
Médicament Posologie Répétition Maximum Précautions
Midazolam 0,3 mg/kg en intra-jugal, 10 mg/dose Si volume de plus d’1
ou pour le BUCCOLAM® : ml, séparer la dose
– 2,5 mg < 1an entre les deux joues
– 5 mg entre 1 et 5 ans
– 7,5 mg entre 5 et 10 ans
– 10 mg >10 ans
Diazépam 0,5 mg/kg IR L’injection pourra être 10 mg/dose Ne pas diluer
répétée 10 à 20 minutes
après
Clonazépam 0,05 – 0,1 mg/kg IV 0,1 mg/kg/6 h 1 mg/dose Administrer sur 2 min
Y penser
La glycémie doit être rapidement mesurée pour tous les enfants qui convulsent ou en état post-
critique. En cas d’hypoglycémie : G10 % 2 ml/kg si < 5 kg ou G30 % 1 ml/kg IVD si > 5 kg
(peut être donné sur une voie périphérique) ou glucagon IM 1 mg.
Puis débuter une perfusion continue de polyionique G10 %.
Vérifier la glycémie 15 minutes après l’injection.
Mémo 17
Encéphalite
I ♦ Définition
Pathologie aiguë fébrile dont les symptômes évoquent une atteinte du système nerveux central.
II ♦ Signes
• Fièvre.
• Altération de la conscience.
• Trouble du comportement.
• Crises partielles ou généralisées.
• Déficit moteur localisé.
• Signes d’hypertension intracrânienne :
- yeux en couché de soleil ;
- céphalées ;
- fontanelle bombée ;
- vomissements ;
- triade de Cushing (bradycardie, HTA, irrégularité du rythme respiratoire).
IV ♦ Traitement
Aciclovir : 20 mg/kg/8 h ou 500 mg/m2/8 h en IV pendant 21 jours.
• L’état neurologique peut nécessiter une intubation si le patient ne protège plus ses voies
respiratoires.
• Transfert en urgence sur un centre hospitalier bénéficiant d’un service de réanimation
pédiatrique.
Y penser
Tout tableau d’encéphalite aiguë avec trouble de la conscience fébrile est une encéphalite
herpétique jusqu’à preuve du contraire.
Mémo 18
État de mal convulsif
I ♦ Définition
Succession de crises convulsives sans reprise de conscience entre celles-ci ou lorsqu’une
activité convulsive continue se prolonge au-delà de 20 minutes.
II ♦ Signes
• Contractures musculaires toniques et/ou cloniques généralisées ou d’une partie isolée du corps.
• Les convulsions peuvent se présenter de façon plus subtile par des anomalies pupillaires,
mâchonnements, clignements des yeux, perte du tonus, etc.
• Perte de connaissance.
• Tachycardie, hypertension.
• Respiration bruyante et saccadée.
• Persistance de ces signes sans reprise de conscience post-critique > 20 min.
Y penser
• Les patients atteints d’épilepsie complexe ont souvent un plan de traitement en cas de crise,
élaboré par leur médecin traitant. En faire la demande aux parents.
• Toujours éliminer la présence d’une hypoglycémie (voir Mémo 16 Crise convulsive).
IV ♦ Traitement
Mémo 19
Hypertension intracrânienne (HTIC)
I ♦ Définition
Élévation anormale de la pression intracrânienne. Chez l’enfant, peut être notamment causée par :
traumatisme crânien, tumeur cérébrale, méningite, hydrocéphalie, hématome intracrânien,
thrombose.
II ♦ Signes
• Yeux en couché de soleil.
• Céphalées.
• Fontanelle bombée.
• Vomissements (particulièrement matinaux) et/ou difficulté à l’alimentation.
• Triade de Cushing (bradycardie, HTA, irrégularité du rythme respiratoire).
• Troubles du comportement.
• Asymétrie pupillaire.
• Strabisme.
• Hypotonie.
• Crise convulsive.
• Chez le nourrisson, possibilité d’une augmentation du périmètre crânien (se référer au carnet de
santé).
IV ♦ Traitement
• Intubation en séquence rapide en fonction de l’état clinique (kétamine 3-4 mg/kg si < 2 ans, ou
étomidate 0,2-0,4 mg/kg si 2 ans et plus, en association avec la succinylcholine 2 mg/kg si
< 18 mois, ou 1 mg/kg si > 18 mois). Surveillance post-intubation du CO2 expiré.
• Sérum salé hypertonique 7,5 % : 3-6 ml/kg en 15-20 min.
• Mannitol 20 % : 0,5 g/kg en 10-15 min.
• Assurer une sédation-analgésie adéquate.
• Corticothérapie en cas de tumeur cérébrale, à discuter avec le service receveur.
Y penser
Le syndrome du bébé secoué (secousses violentes infligées à l’enfant), forme la plus létale de
maltraitance, peut provoquer des lésions intracrâniennes avec signes d’HTIC : le signalement
est fait dans un deuxième temps par le service hospitalier devant les résultats d’examens.
Mémo 20
Méningite
I ♦ Définition
Infection des méninges d’origine virale ou bactérienne.
II ♦ Signes
• Céphalées.
• Vomissements et/ou refus alimentaire.
• Phono et photophobie.
• Fièvre (élevée et d’apparition brutale).
• Raideur de la nuque.
• Signe de Kernig (membre inférieur en flexion au niveau du genou et de la hanche, douleur ou
résistance lors de l’extension du membre inférieur au niveau du genou).
• Signes de Brudzinski (flexion réflexe des cuisses lors du fléchissement de la nuque).
• Troubles du comportement.
• Hyperesthésie cutanée.
• Chez le nourrisson < 18 mois :
- hypotonie globale ;
- fontanelle tendue (assis, sans pleurs).
♦ Signes de gravité
• Troubles de la conscience.
• Signes neurologiques de focalisation.
• Convulsions.
• Purpura.
• Troubles hémodynamiques.
IV ♦ Traitement
• Si troubles hémodynamiques → remplissage vasculaire 20 ml/kg de sérum physiologique sur
20 min à renouveler si besoin.
• Antibiothérapie urgente :
- ceftriaxone 100 mg/kg/dose, ou cefotaxime 200 à 300 mg/kg en 4 fois (dépend de la bactérie) ;
- amoxicilline : 200 à 300 mg/kg/24 h en cas de suspicion de Listeria ;
- associée à gentamicine 5 mg/kg si moins de 3 mois (E. Coli)
• Traitement antipyrétique et antalgique : paracétamol (15 mg/kg toutes les 6 h).
• Prise en charge des convulsions selon les traitements usuels (voir Mémo 16 Crise convulsive
et Mémo 18 État de mal convulsif).
• Si suspicion de méningite bactérienne, considérer dexaméthasone 0,15 mg/kg.
• L’état neurologique peut nécessiter une intubation si le patient ne protège plus ses voies
respiratoires.
Y penser
Prendre connaissance du carnet vaccinal de l’enfant, cependant il existe de rares cas de
méningites à pneumocoque malgré la vaccination.
À considérer si suspicion de pneumocoque résistant (rare en France)
→ vancomycine 15 mg/kg/dose (60 mg/kg/24 h) ou en perfusion continue.
Sous-partie 5
Traumatologie
>>> Mémo 21 - Polytraumatisé
Mémo 21
Polytraumatisé
I ♦ Définition
Les traumatismes sont la première cause de décès des enfants de plus de 1 an en France. Plus de
80 % des enfants polytraumatisés ont un traumatisme crânien associé.
Les chutes et les accidents de la voie publique sont les causes de traumatismes les plus fréquents
chez les enfants. Le traumatisme pénétrant est rare en pédiatrie.
La cinétique de l’accident permet d’anticiper la gravité et le type de lésions.
II ♦ Signes
♦ Signes respiratoires
• Signes de lutte.
• Cyanose.
• Auscultation asymétrique.
• Polypnée/bradypnée ou apnée.
• Emphysème sous-cutané.
• Désaturation.
♦ Signes circulatoires
• Tachycardie.
• Hypotension (peut être tardive, associée à un mauvais pronostic).
• Temps de recoloration cutanée > 3 secondes.
• Extrémités froides, marbrures.
• Altération de l’état de conscience.
• Hémorragie massive extériorisée.
• Abdomen douloureux.
♦ Signes neurologiques
• Altération de l’état de conscience :
- AVPU
A = Alerte
V = Réponse à la voix (Voice)
P = Réponse à la douleur (Pain)
U = Aucune réponse (Unresponsive)
- Glasgow pédiatrique : voir Mémo 1.
• Signes d’HTIC :
- asymétrie pupillaire ;
- triade de cushing (bradycardie, HTA, irrégularité du rythme respiratoire).
• Céphalées, vomissements persistants.
• Convulsions.
♦ Autres
• Mesure de la température et prévention de l’hypothermie.
• Mesure de la glycémie.
• Effectuer un examen clinique complet à la recherche de lésions associées.
• Si échographie disponible : Fast Echo et recherche de pneumothorax.
• Immobilisation des membres si suspicion de fractures.
• Antibiothérapie si fracture ouverte : acide clavulanique + amoxicilline 50 mg/kg.
• Analgésie chez le patient non-intubé :
- paracétamol : 15 mg/kg en IV ;
- morphine : dose de charge : 50 à 100 mcg/kg puis 25 mcg/kg en titration.
♦ Orientation
Le polytraumatisé nécessite un transport vers un centre de trauma pédiatrique (si possible) après
une évaluation et une prise en charge initiale rapide.
Y penser
La maltraitance est une cause de polytraumatisme chez l’enfant.
Sous-partie 6
Autres
>>> Mémo 22 - Accouchement à domicile
>>> Mémo 23 - Acidocétose diabétique
>>> Mémo 24 - Anaphylaxie
>>> Mémo 25 - Brûlure
>>> Mémo 26 - Choc septique/Purpura fulminans
>>> Mémo 27 - Diarrhée et déshydratation
>>> Mémo 28 - Électrisé
>>> Mémo 29 - Fièvre
>>> Mémo 30 - Intoxications
>>> Mémo 31 - Malaise du nourrisson
>>> Mémo 32 - Mort inattendue du nourrisson (MIN)
>>> Mémo 33 - Noyade
>>> Mémo 34 - Réanimation du nouveau-né
Mémo 22
Accouchement à domicile
I ♦ Définition
Accueil d’un nouveau-né né en extra-hospitalier.
Évaluation rapide de la situation : terme de la grossesse, gémellaire ou non, suivi de la
grossesse, diagnostic anténatal de pathologie congénitale, retard de croissance in-utéro, diabète
gestationnel, risque infectieux. Cette évaluation rapide permettra de demander rapidement des
renforts : SMUR pédiatrique si détresse du nouveau-né, prématurité.
IV ♦ Traitement
→ Si mauvaise adaptation à la vie extra-utérine, entreprendre les manœuvres de réanimation
(voir Mémo 34 Réanimation du nouveau-né).
→ Si hypoglycémie :
- mise au sein si désir d’allaitement et en l’absence de détresse ;
- resucrage per os : 3 ml de G10 % à la seringue en buccal.
→ Si échec de la voie entérale ou si glycémie ≤ 0,6 mmol/l : VVP + G10 % 2 ml/kg, puis
débuter une perfusion continue de polyionique G10 % 3 ml/kg/h.
Vitamine K1 per os pour les nouveau-nés à terme : 2 mg/0,2 ml ou IV 1 mg.
→ Si contexte infectieux, débuter l’antibiothérapie (voir Mémo 11 Infection materno-fœtale).
♦ Orientation
Si bonne adaptation à la vie extra-utérine, transfert du nouveau-né avec sa mère à la maternité.
Y penser
Établir un certificat de naissance daté et signé avec le lieu exact de la naissance.
Mémo 23
Acidocétose diabétique
I ♦ Définition
L’acidocétose diabétique résulte d’une carence totale ou relative en insuline.
Révélatrice du diabète dans 25 à 30 % des cas chez l’enfant ou compliquant un diabète connu
(mauvais contrôle de la maladie, pompe à insuline et non respect des consignes de surveillance,
adolescence).
Chez l’enfant, le diabète est essentiellement de type I.
• Hyperglycémie > 11 mmol/l (2 g/l) et glycosurie ≥ 30 g/l ; pH < 7,30 et/ou bicarbonates
< 15 mmol/l ; cétonémie ≥ 0,6 mmol/l ou cétonurie +++.
3 stades se succèdent :
- la cétose (présence de corps cétoniques dans le sang et les urines) ;
- l’acidocétose : cétose entraînant une baisse du pH au-dessous de 7,30 ou un bicarbonate
< 15 mmol/l.
- le coma acidocétosique : acidocétose avec troubles de la conscience.
II ♦ Signes
• Polyurie, polydipsie de quelques semaines à quelques mois.
• Énurésie.
• Déshydratation et perte de poids.
• Nausées, vomissements.
• Douleurs abdominales.
• Polypnée.
• Acidose (odeur acétonique de l’haleine).
♦ Signes de gravité
• < 5 ans.
• Déshydratation sévère.
• Troubles de la conscience (score de Glasgow < 12).
• Collapsus.
• Détresse respiratoire.
• Hyperglycémie > 33,3 mmol/l (6 g/l), pH < 7,10.
• Hypocapnie (PCO2 ≤ 15 mmHg).
• Hypokaliémie.
♦ Principales complications
• Œdème cérébral (plus fréquent chez l’enfant de moins de 2 ans).
• Hypokaliémie et troubles du rythme.
IV ♦ Traitement
• En cas de collapsus : 1 remplissage de NaCl 0,9 % 20 ml/kg sur 20 à 30 min (attention au
risque d’œdème cérébral surtout chez le nourrisson).
• Prendre avis auprès du centre d’endocrinologie pédiatrique référent.
• Insuline
- insuline rapide (100 UI/ml) obtenir une dilution de 1 ml = 1 UI (bien purger la tubulure)
- insuline IVSE
Objectif : diminution de la glycémie de 2 à 5 mmol/h
S’assurer que la kaliéme corrigée est ≥ 2 mmol/l sinon différer l’insuline :
→ 0,1 UI/kg/h si pH < 7,20 et âge > 5 ans et pas d’insuline reçue dans les 8 h précédentes
→ 0,05 UI/kg/h dans tous les autres cas
Ajuster le débit d’insuline à chaque glycémie capillaire (toutes les 30 minutes de H0 à H2).
Y penser
• Ne pas mettre de bicarbonates : risque d’œdème cérébral.
• Savoir reconnaître les signes d’œdème cérébral, complication rare mais au pronostic sombre
(20 à 25 % de décès).
• Calcul de la surface corporelle en m2 : (4 × poids (kg) + 7)/(poids (kg) + 90)
Calcul natrémie corrigée : Na mesurée + (glycémie (mmol/l) – 5)/3
Calcul kaliémie corrigée : K mesurée – 6 × (7,40 – pH)
• À savoir : glycémie à 1 g/l = 5,5 mmol/l.
Mémo 24
Anaphylaxie
I ♦ Définition
L’anaphylaxie est une réaction allergique généralisée sévère et d’apparition rapide qui peut
causer la mort. Elle survient généralement dans les minutes ou parfois les heures suivant
l’exposition à un allergène. Les allergènes alimentaires sont les éléments provocateurs les plus
fréquents chez les enfants.
II ♦ Signes
♦ L’anaphylaxie peut toucher plusieurs systèmes
• Cutané : urticaire, angio-œdème, prurit, atteinte oculaire (larmoiement, œdème, rougeur).
• Respiratoire : congestion nasale, éternuement, bronchospasme, obstruction des voies aériennes
supérieures secondaire à l’œdème (stridor, voix étouffée, augmentation du travail respiratoire,
dysphagie).
• Cardiovasculaire : état de choc (tachycardie, hypotension artérielle, pouls filant), collapsus
possible.
• Digestif : vomissements, diarrhée, douleurs abdominales.
• Neurologique : étourdissements, altération de l’état de conscience.
♦ Signes de gravité
• A : œdème, stridor, voix enrouée.
• B : tachypnée, sibilance, fatigue, cyanose, SpO2 < 92 %, confusion.
• C : pâleur, extrémités vasodilatées, TA basse, faiblesse, coma.
Y penser
L’adrénaline IM est le traitement de base de l’anaphylaxie. Son administration rapide améliore
le pronostic et diminue le risque de réaction biphasique.
Mémo 25
Brûlure
I ♦ Définition
La brûlure est une destruction tissulaire brutale d’origine thermique, chimique ou électrique. En
pédiatrie, la brûlure la plus fréquente est due à des liquides chauds.
II ♦ Signes
♦ Brûlure superficielle
• Douleur.
• Érythème sans phlyctène.
♦ Analgésie
Privilégier une analgésie chez le patient en maintenant une ventilation spontanée.
• Paracétamol en IV : 15 mg/kg
• Morphine : dose de charge : 50 à 100 mcg/kg puis 25 mcg/kg en titration.
• Protoxyde d’azote (mélange équimolaire oxygène-protoxyde d’azote). Ce mélange est
anxiolytique et procure une analgésie de surface après 3 minutes d’inhalation ; peut être associé à
la distraction.
En l’absence de voie IV :
• kétamine : 5 à 10 mg/kg en IR.
• nalbuphine : 400 mcg/kg en IR.
♦ Remplissage
• Tout enfant brulé > 10 % de SCT devrait être perfusé.
• Pour le grand enfant : B21 (Ringer lactate) sauf si brûlures > 25 % : remplissage au sérum
physiologique.
• Pour le nourrisson :
- si normoglycémie : sérum physiologique ;
- si hypoglycémie : sérum physiologique + G10 % en Y.
1. Calcul de la surface corporelle (SC) :
2. Puis calculer les besoins de base pour l’enfant : 2 000 ml/m2 de SC/24 h.
Et les additionner aux besoins liquidiens pour compenser les brûlures : 5 000 ml/m2 de SC
brûlée/24 h. Calculer le % de surface brûlée aux 2e et 3e degrés (exclure le 1er degré). Dans
l’urgence, pour aider au calcul de la surface brûlée, il existe une application gratuite pour
smartphones : « E-burn ».
3. Diviser le total par 24 pour obtenir un débit en ml/h, passer la moitié dans les premières 8 h.
Pour les trajets courts (< 1 h), on peut envisager de simplifier le calcul en administrant le soluté
de remplissage à un débit de 10 ml/kg/h pour la première heure.
♦ Orientation
• Si brûlures simples → transfert vers un service d’urgence afin de permettre une évaluation
adéquate par un médecin spécialiste. L’évaluation en centre spécialisé optimise la prise en
charge.
• Si brûlures graves → orienter l’enfant vers une réanimation spécialisée pour les grands brûlés.
Ne pas débuter l’antibiothérapie d’emblée.
Mémo 26
Choc septique/Purpura fulminans
I ♦ Définition
Le choc septique associe une étiologie infectieuse et un état de choc. Il s’agit d’un état grave qui
doit être rapidement décelé pour prévenir une mortalité, morbidité.
Le purpura fulminans est une forme extrêmement grave d’infection invasive.
II ♦ Signes
Sepsis sévère marqué par :
- une fièvre souvent > 39o ;
- une altération de l’état général : pâleur, teint gris, conscience altérée, irritabilité, abattement,
léthargie ;
- céphalées, vomissements ;
- purpura : élément nécrotique ou ecchymotique de diamètre ≥ 3 mm. Les taches purpuriques ne
s’effacent pas à la vitropression et s’étendent rapidement en taille et en nombre ;
- état de choc : tachycardie, polypnée, allongement (> 3 s) du TRC, extrémités froides ou
cyanosées, hypotension artérielle ;
- chez l’enfant, l’hypotension artérielle est un signe tardif du choc, il ne faut pas attendre son
apparition pour reconnaître la gravité de la situation. Au contraire, la tachycardie est un signe
précoce et évocateur du choc.
IV ♦ Traitement
• Antibiothérapie débutée dès que possible, même en l’absence de prélèvements :
- céfotaxime : 50 mg/kg/6h.
Ou
- ceftriaxone : 50 à 100 mg/kg.
• Remplissage : 20 ml/kg de sérum physiologique sur 20 min.
• Après le deuxième remplissage :
- noradrénaline : 0,1 à 10 mcg/kg/min en titrant de 0,2 en 0,2 mcg.
- +/– dobutamine 10 à 20 mcg/kg/min selon les critères cliniques ou échographiques.
Y penser
Déshabiller entièrement l’enfant (retirer aussi la couche) pour l’évaluer cliniquement.
Mémo 27
Diarrhée et déshydratation
I ♦ Définition
Une diarrhée se définit par une augmentation du nombre de la fréquence des selles par jour
(> 3/j) et de teneur en eau (> 80 %).
II ♦ Signes
• Perte de poids < 5 – 10 % >.
• Déshydratation modérée :
- urines réduites et foncées ;
- yeux creux ;
- muqueuses sèches.
• +/– fièvre.
• +/– vomissements associés.
• +/– douleur abdominale associée.
♦ Signes de gravité
• Nourrisson < 6 mois.
• Déshydratation sévère :
- soif intense ;
- hypotension ;
- troubles de la conscience ;
- perte de poids > 10 % ;
- TRC > 3 secondes.
• Dénutrition associée.
• Présence de sang dans les selles.
IV ♦ Traitement
• Perte de poids < 5 % : soluté de réhydratation orale (dilution et conservation selon le SRO
utilisé). Apports fréquents et par petites quantités (réfrigérées si possible) de 30 à 40 ml au
biberon ou à la seringue.
• Perte de poids entre 5 et 10 % : réhydratation orale ou IV : B26 (4 g/l NaCl).
• Perte de poids > 10 % : réhydratation IV.
• Si choc hypovolémique : remplissage avec sérum physiologique 20 ml/kg en 20 min. À répéter
au besoin.
• Antipyrétiques si fièvre.
• Les anti-diarrhéiques ne sont pas recommandés chez l’enfant.
Y penser
Penser aux autres causes de déshydratation sévère : rénales, surrénales, diabète…
Mémo 28
Électrisé
I ♦ Définition
L’électrisation se définit par le passage d’un courant électrique à travers l’organisme. Il faut
distinguer l’électrisation provoquée par un courant à basse tension et celle induite par un courant
à haute tension, l’intensité du voltage varie selon la source électrique.
II ♦ Signes
Selon la loi de Joule, plus le contact avec la source de courant est long, plus les lésions
tissulaires seront importantes. La tétanie causée par le courant peut allonger le temps de contact.
La durée de contact augmente le risque de fibrillation ventriculaire.
Intensité du courant (milliampères, mA) Signes cliniques
1-10 Picotement, secousse
10-20 Tétanie
20 Seuil de lâcher
20-50 Arrêt respiratoire
50-100 Fibrillation ventriculaire
1000 ACR immédiat
> 1 000 Destruction centres nerveux
♦ Signes de gravité
• Arythmie.
• Perte de connaissance.
• Voltage ≥ 750 volts.
• Trajet transthoracique.
• Brûlures du 3e degré au point d’entrée.
• Antécédents de pathologie cardiaque.
IV ♦ Traitement
• Paracétamol : 15 mg/kg en IV.
• Morphine : dose de charge : 50 à 100 mcg/kg puis 25 mcg/kg en titration.
• Protoxyde d’azote (mélange équimolaire oxygène/protoxyde d’azote).
Ce mélange est anxiolytique et procure une analgésie de surface après 3 minutes d’inhalation ;
peut être associé à la distraction.
En l’absence de voie IV :
• kétamine : 5 à 10 mg/kg en IR ;
• nalbuphine : 400 mcg/kg en IR.
♦ Remplissage
Tout enfant brûlé > 10 % de surface cutanée devrait être perfusé (voir Mémo 25 Brûlure).
→ L’antibiothérapie n’est pas systématique.
♦ Orientation
L’enfant victime d’électrisation doit être observé en milieu hospitalier (SAU ou réanimation en
fonction de la gravité).
→ Si brûlures simples : transfert vers un service d’urgence afin de permettre une évaluation
adéquate par un médecin spécialiste. L’évaluation en centre spécialisé optimise la prise en
charge.
→ Si brûlures graves : orienter l’enfant vers une réanimation spécialisée pour les grands brûlés.
Y penser
• Ne pas rentrer dans une zone non sécurisée.
• Mettre un collier cervical si suspicion de rachis.
• Faire un ECG rapidement.
• Surveillance +++.
Mémo 29
Fièvre
I ♦ Définition
La fièvre est définie par une élévation de la température centrale au-dessus de 38 oC. En
l’absence d’activité physique intense, chez un enfant normalement couvert, dans une température
ambiante tempérée ; ce n’est qu’à partir de 38,5 oC qu’il est éventuellement utile d’entreprendre
un traitement.
II ♦ Signes
♦ Signes de gravité
• Enfant < 3 mois (< 1 mois infection bactérienne hautement probable).
• Antécédents :
- cardiopathies ;
- traitement immunosuppresseur, trouble des défenses immunitaires ;
- drépanocytose ;
- insuffisance surrénalienne.
• Fièvre associée à :
- instabilité hémodynamique (FC, TA, TRC) ;
- anomalies de la coloration (pâleur/cyanose) ;
- purpura ;
- troubles du tonus et/ou de la vigilance ;
- anomalies du cri ou de la réactivité ;
- agitation excessive/irritabilité ;
- signes d’insuffisance respiratoire et/ou circulatoire compensée ou décompensée ;
- troubles de l’alimentation.
IV ♦ Traitement
♦ Antipyrétique
→ Ne prescrire qu’un seul médicament antipyrétique, aucune étude n’ayant démontré l’intérêt
d’une alternance ou d’une association systématique.
→ Prescrire le médicament antipyrétique à dose efficace :
• Traitement de première intention : paracétamol PO : 60 mg/kg/j en 4 prises, soit 15 mg/kg
toutes les 6 h, sans dépasser 80 mg/kg/j.
→ Contre-indication : insuffisance hépatocellulaire.
• Les AINS (ibuprofène, kétoprofène et dérivés arylcarboxyliques) :
- pour l’ibuprofène PO : 20 à 30 mg/kg/j en 3 prises, sans dépasser 30 mg/kg/j ;
→ Contre-indications : en cas de varicelle, insuffisance rénale ou hépatique. À éviter lors
d’hypovolémie (notamment en cas de diarrhées et de vomissements) et d’infection à
streptocoque.
- exceptionnellement, acide acétylsalicylique : 60 mg/kg/j en 4 prises (risque de syndrome de
Reye).
I ♦ Définition
Les intoxications constituent la seconde cause d’accidents de la vie courante chez l’enfant. Chez
le jeune enfant, elles sont souvent involontaires et sont la plupart du temps par voie orale.
En cas de doute sur la conduite à tenir, se référer au centre antipoison régional.
II ♦ Signes
♦ Recherche de toxidromes
• État respiratoire
- Bradypnée/apnée
- Polypnée
• État hémodynamique
- Tachycardie/bradycardie
- Hypotension/hypertension
- Vasodilatation
• État neurologique
- Agité
- Comateux
- Convulsions
- Myosis/mydriase des pupilles
• État uro/digestif
- Vomissements
- Diarrhées
- Iléus
- Rétention urinaire
♦ Interrogatoire
• Quel produit ? Quelle quantité ? Conditionnement total et quantité restante ?
• Quelle heure ?
• Accidentel/intentionnel.
• Début des symptômes.
• Médicaments disponibles dans la maison. Apporter les médicaments avec l’enfant lors du
transport vers le centre hospitalier.
♦ Paracétamol (acétaminophène)
Le risque principal secondaire à une intoxication au paracétamol est une hépatite pouvant
conduire à la greffe ou au décès. Les symptômes initiaux sont non spécifiques (vomissements,
nausées, douleurs abdominales) et peuvent apparaître plusieurs heures après la crise. Atteinte
hépatique clinique tardive : somnolence, encéphalopathie hépatique.
• Dose toxique : 150 mg/kg chez l’enfant ; 10 g chez l’adulte.
• Traitement : considérer l’administration de charbon activé si ingestion < 1 h et si l’état de
conscience le permet.
• Antidote : N-Acétyl Cystéine doit être débutée moins de 8 h post-ingestion, s’il n’est pas
possible d’obtenir un dosage avant ce délai, administrer l’antidote. Si un dosage est disponible
(fiable si fait ≥ 4 h post-ingestion, se référer au nomogramme de Rumack).
Doses Enfants < 20 kg Enfants 20 – 40 kg Enfants > 40 kg
Dose de charge Dans 3 ml/kg de G5 % Dans 100 ml de G5 % Dans 200 ml de G5 %
150 mg/kg en 15 min
Puis 50 mg/kg IV en 4 h Dans 7 ml/kg de G5 % Dans 250 ml de G5 % Dans 500 ml de G5 %
Puis 100 mg/kg IV en 16 h Dans 14 ml/kg de G5 % Dans 500 ml de G5 % Dans 1 000 ml de G5 %
♦ Benzodiazépine
Altération de l’état de conscience, ataxie, dysarthrie, dépression respiratoire.
• Traitement : considérer l’administration de charbon activé si ingestion < 1 h et si l’état de
conscience le permet.
• Antidote : flumazénil : 10 mcg/kg IV, max. 2 mg. Répéter au besoin doses cumulatives : max.
1 mg chez l’enfant, 2 mg chez l’adolescent. Une perfusion en continue peut être débutée à 10
mcg/kg/h si nécessaire.
Attention ! Ne pas utiliser flumazénil en cas d’intoxication mixte, car peut abaisser le seuil
convulsif. Ne pas utiliser chez les consommateurs chroniques, risque de sevrage et de
convulsions. La durée de demi-vie du flumazénil peut être inférieure à celle de certains
benzodiazépines, il y a donc risque de rechute.
♦ Opiacés
Détresse respiratoire, myosis, altération de l’état de conscience, hypotension, vomissements et
plus rarement œdème pulmonaire.
• Traitement : considérer l’administration de charbon activé si ingestion < 1 h et si l’état de
conscience le permet.
• Antidote : naloxone : 10 mcg/kg, peut être répété 2-3 min jusqu’à effets cliniques.
Attention ! La demi-vie du naloxone est courte (20-40 min), le risque de rechute est important.
Si des doses répétées sont nécessaires, débuter une perfusion en continue 10 mcg/kg/h et
titration selon effets.
Les intoxications par opioïdes synthétiques peuvent nécessiter des doses élevées de naloxone,
les doses administrées peuvent être augmentées à 20-30 mcg/kg.
Attention ! Chez les consommateurs chroniques, risque de sevrage et de convulsions.
♦ Cannabis
Ingestion involontaire (per os) du cannabis chez le jeune enfant.
Altération de l’état de conscience, confusion, nausées, tachycardie, dépression respiratoire, perte
de l’inhibition, hallucinations.
Traitement symptomatique.
Transporter vers un centre de prise en charge pédiatrique. Transfert en réanimation en fonction
de l’état clinique.
♦ Alcool
Ingestion involontaire chez le jeune enfant, puis volontaire chez les adolescents.
Symptômes d’ébriété, altération de l’état de conscience, dépression respiratoire, vomissements.
Risque d’hypothermie et d’hypoglycémie surtout chez le jeune enfant.
Prise en charge symptomatique, pas d’antidote.
Chez l’adolescent, dépistage d’un trouble de consommation et prise de risque (conduite, autres
comportements à risque).
♦ Autres intoxications
Antidépresseur tricyclique, bêtabloquant, Inhibiteur des canaux calciques, dérivés de quinines,
etc.
Y penser
• Chez le jeune enfant, l’ingestion d’un seul comprimé peut parfois entraîner le décès
notamment avec les produits suivants : hypoglycémiants oraux, inhibiteurs des canaux
calciques, bêtabloquants, opiacés, antidépresseurs tricycliques, dérivés de quinine, etc.
• Toujours suspecter une polyintoxication en cas d’intoxication volontaire.
• En cas d’intoxication accidentelle par substances illégales chez le jeune enfant (notamment
cannabis), l’évaluation du contexte social est nécessaire, et un signalement à la CRIP (Cellule
départementale de recueil et d’évaluation de l’information préoccupante) est recommandé.
Mémo 31
Malaise du nourrisson
I ♦ Définition
Il s’agit d’un malaise survenant de manière inopinée et brutale chez un nourrisson de moins de 6
mois. Les causes sont multiples, notamment la manifestation clinique de la stimulation des
réflexes laryngés et pharyngés des voies aériennes, une infection sous-jacente, une convulsion,
etc.
II ♦ Signes
• Hypotonie.
• Pâleur.
• Cyanose.
• Perte de connaissance réelle ou supposée.
• Apnée, +/- bradycardie.
• Vomissements, régurgitation.
♦ Signes de gravité
• État de choc, hypotension artérielle.
• Détresse respiratoire, cyanose persistante.
• Troubles de la conscience, mouvements anormaux.
I ♦ Définition
La MIN est le décès d’un enfant de moins de 2 ans, sans antécédents majeurs, survenant pendant
son sommeil et qui reste inexpliqué malgré les investigations postmortem. Ainsi, ce n’est
qu’après exploration approfondie, comprenant une autopsie, qu’une « mort inattendue » peut être
déclarée « mort subite du nourrisson ».
II ♦ Signes
Il s’agit d’un accident multifactoriel (association de facteurs de risques).
• Facteurs individuels :
- âge entre 1 et 4 mois ;
- plus fréquent chez les garçons ;
- antécédents : prématurité, retard de croissance in-utérin, RGO…
• Facteurs familiaux :
- conditions socio-économiques défavorables ;
- antécédents de MIN dans la fratrie (attention si décès du jumeau par MIN).
• Facteurs environnementaux :
- pic hivernal ;
- tabagisme fœto-maternel et/ou passif ;
- environnement hyperthermique ;
- position ventrale pendant le sommeil ;
- co-sleeping ;
- matelas mou et/ou de dimensions non adaptées au lit, couverture, oreiller, peluches, tour de lit.
• ACR de durée difficile à déterminer, constatation tardive du décès (période de sommeil).
• Gasp.
• Activité électrique sans pouls.
• Examen clinique, rechercher :
- hypothermie ;
- coloration/éruption cutanée ;
- lividités, rigidité ;
- signes de déshydratation ;
- tension des fontanelles ;
- rejets/vomissements ;
- signes de malnutrition ;
- signes de maltraitance (hématome, traumatisme, hygiène de l’enfant).
IV ♦ Traitement
voir Mémo 9 Arrêt cardio-respiratoire.
Y penser
Remplir la fiche principale d’intervention standardisée au niveau national, cette fiche suivra
l’enfant et sera intégrée au dossier médical.
Dans le cas de la mort inattendue d’un jumeau, il est conseillé d’hospitaliser le bébé survivant,
afin de le surveiller et de faire pratiquer d’éventuels examens.
Mémo 33
Noyade
I ♦ Définition
La noyade est une asphyxie due à une immersion ou une submersion en milieu liquide.
Elle est la deuxième cause de décès en pédiatrie.
II ♦ Signes
• 4 stades de gravité croissante :
- aquastress : pas d’inhalation, enfant anxieux, épuisé ;
- petite hypoxie : légère inhalation, toux, polypnée, crépitants, anxiété, épuisement,
hypothermie ;
- grande hypoxie : inhalation importante, toux, cyanose, troubles de la conscience, hypothermie ;
- anoxie : encombrement trachéo-bronchique, coma, voire arrêt cardio-respiratoire.
• Prendre en compte la durée d’immersion.
IV ♦ Traitement
♦ Si troubles hémodynamiques
Remplissage volémique : 20 ml/kg de sérum physiologique. Après 30-40 ml/kg, envisager
inotrope (noradrénaline : débuter à 0,1 mcg/kg/min).
♦ Induction en séquence rapide
• < 2 ans :
- kétamine 3-4 mg/kg ;
- suxaméthonium : 2 mg/kg.
• > 2 ans :
- étomidate 0,2-0,4 mg/kg ;
- suxaméthonium : 1 mg/kg.
♦ Orientation
→ Transfert vers un service d’urgence pédiatrique si enfant stable, aquastress.
→ Transfert en réanimation pédiatrique si noyade avec signes de gravité.
→ Transfert en caisson hyperbare si accident de plongée.
Y penser
En cas d’ACR, poursuivre la réanimation si hypothermie profonde car il existe une chance de
survie après réchauffement, retour à la température normale.
En cas d’ACR prolongé, discuter de l’ECMO (Extracorporeal Membrane Oxygenation).
Mémo 34
Réanimation du nouveau-né
I ♦ Définition
Environ 10 % des nouveau-nés, tout terme confondu, nécessitent un support à la transition extra-
utérine.
Pour 1 % d’entre eux, de réelles mesures de réanimation sont nécessaires à cette adaptation.
ECG : électrocardiogramme
VAS : voies aériennes supérieures
FC : fréquence cardiaque
LAM : liquide amniotique méconial
SpO2 : saturation pulsée en oxygène
VS PEP : ventilation spontanée en pression expiratoire positive
VPP : ventilation en pression positive
CT : compressions thoraciques
FiO2 : fraction inspirée d’oxygène
SIT : sonde d’intubation trachéale
IV : intraveineux
HD : hernie diaphragmatique
V ♦ Arrêt de réanimation
En cas de nouveau-né restant sans vie (FC = 0, mouvements respiratoires = 0), les manœuvres de
réanimation sont suspendues après 10 minutes d’effort de réanimation continue et adaptée.
Il n’y a pas de consignes claires pour toutes les autres situations, un avis est pris auprès de la
réanimation régionale.
Diamètre de SIT selon le poids de naissance
Poids estimé du nouveau-né Diamètre de la sonde Lames de laryngoscopie
< 2 – 2,5 kg 2,5 droite Miller 00 ou 0
2 – 3,5 kg 3 droite Miller 0 à 1
≥ 3,5 kg 3,5 droite Miller 1 ou Oxford
I ♦ Définition
L’attelle de Donway pédiatrique est indiquée sur les fractures du fémur (fracture de la diaphyse
fémorale).
Elle immobilise le fémur et le maintient en traction.
Elle est contre-indiquée s’il existe un traumatisme de la cheville, du pied, du bassin ou de la
partie inférieure du dos.
Si les deux fémurs sont atteints, le matelas d’immobilisation à dépression sera de préférence
utilisé.
II ♦ Technique
Sa mise en place, à la demande et sous la surveillance du médecin, nécessite trois équipiers.
Un équipier maintient le bassin.
Un équipier maintient le membre blessé dans l’axe par une traction progressive au niveau de la
cheville, le pied bien tendu. Il soulève le membre blessé pour la mise en place de l’attelle.
Le troisième équipier ajuste l’anneau supérieur en le faisant glisser sous le genou et en le
remontant jusqu’en haut de la cuisse, attache la boucle sans la serrer. Il prépare l’attelle en
engageant les deux barres supérieures dans les deux branches du « U » et en la positionnant à
côté de la victime. Il règle la longueur de l’attelle, met à zéro le dynamomètre, desserre les
barres de serrage et relève le support de pied, glisse l’attelle de part et d’autre du membre
traumatisé. Il engage les fiches de l’anneau de blocage dans les barres supérieures, fixe le pied
au support de pied à angle droit par les bandes auto-aggripantes disposées en « 8 ». Il utilise la
pompe pour appliquer la pression de traction prescrite par le médecin, en général de 15 kg.
L’aiguille du manomètre se trouve dans la zone verte du cadran.
Le maintien du membre peut alors être relâché. Les sangles de cuisse et de jambe doivent être
ajustées, les barres de serrage reliant les barres à l’« U » doivent être verrouillées.
Il faut enfin demander au médecin de vérifier la bonne installation de l’attelle.
Celle-ci ne sera enlevée qu’au bloc opératoire.
© L.D.
© L.D.
Mémo 36
Attelle cervico-thoracique (ACT) ou KED
I ♦ Définition
Également appelée KED pour Kendrick Extrication Device, l’attelle cervico-thoracique est
indiquée pour immobiliser une victime atteinte d’un traumatisme du rachis retrouvée en position
assise.
Elle immobilise la tête, la nuque et le dos, et permet ainsi l’installation de la victime sur un plan
dur ou un matelas à dépression.
II ♦ Technique
Après avoir mis un collier cervical à la victime, sa mise en place nécessite trois équipiers.
Un équipier placé derrière la victime maintient sa tête pendant toute la manœuvre.
Les deux autres équipiers se placent de part et d’autre de la victime : ils décollent légèrement la
victime du dossier du siège et l’un des deux insère l’ACT entre le dos de la victime et le dossier
du siège. Ils centrent l’ACT sur l’axe de la colonne vertébrale, ramènent la victime au contact de
l’ACT, glissent ensuite les parties mobiles du corset sous les bras de la victime, puis
maintiennent le corset thoracique en attachant la sangle thoracique du milieu, inférieure et
supérieure. Ils attachent les sangles de cuisses en passant sous celles-ci.
Ils serrent alors l’ensemble des sangles. Ils comblent, si nécessaire, l’espace situé entre la bande
de tête et la partie postérieure de la tête de la victime avec le coussin plié. Ils maintiennent les
bandes de chaque côté de la tête par deux sangles : l’une des sangles prend appui sur le front et
l’autre sous le menton sur la partie haute et rigide du collier cervical. Le maintien tête peut être
enfin relâché.
Une fois immobilisée, la victime doit être allongée sur un plan dur ou un matelas à dépression.
Elle sera saisie par les poignées de l’ACT et les membres inférieurs par deux équipiers.
© L.D.
© L.D.
Mémo 37
Attelles à dépression
I ♦ Définition
Les attelles à dépression sont utilisées pour assurer l’immobilisation du coude de l’avant-bras et
du poignet pour le membre supérieur, et du genou, de la jambe et de la cheville pour le membre
inférieur.
L’immobilisation limite les mouvements d’un membre traumatisé, diminue la douleur et prévient
la survenue de complications.
II ♦ Technique
La mise en place est réalisée par trois équipiers.
Deux équipiers maintiennent le membre blessé, au niveau de l’articulation sus et sous-jacente au
traumatisme jusqu’à la mise en place de l’attelle.
Le troisième équipier prépare l’attelle en répartissant toutes les billes et en ouvrant la valve
d’admission de l’air.
Les deux équipiers soulèvent de quelques centimètres le membre pour permettre le passage de
l’attelle.
Le troisième équipier glisse donc l’attelle sous le membre traumatisé en prenant soin d’englober
l’articulation sus et sous-jacente.
Les deux équipiers déposent le membre sur l’attelle et le maintiennent.
Le troisième équipier rabat l’attelle de part et d’autre du membre pendant que les deux équipiers
déplacent leurs mains pour maintenir l’attelle contre le membre.
Et enfin le troisième équipier fait le vide à l’intérieur de l’attelle en aspirant l’air jusqu’à ce
qu’elle devienne rigide. Il ferme ensuite la valve et déconnecte le dispositif d’aspiration.
© L.D.
Mémo 38
Bloc ilio-fascial (BIF)
I ♦ Définition
Technique d’anesthésie locorégionale périphérique des membres inférieurs qui peut être réalisée
par un médecin non anesthésiste.
Bloc du plexus lombaire par voie antérieure.
Le plexus lombaire est constitué par les branches antérieures des racines de L1 à L4.
Les nerfs concernés par la technique du BIF sont le nerf fémoral, le nerf cutané latéral de la
cuisse et le nerf obturateur.
♦ Le nerf fémoral
Nerf mixte (sensitif et moteur) pour la face antérieure de la cuisse.
• Au niveau moteur : flexion de la cuisse sur le tronc et extension de la jambe.
• Au niveau sensitif : face antérieure de la cuisse + faces antéro-médiales du genou, de la jambe
et de la cheville.
♦ Le nerf obturateur
Nerf mixte.
• Au niveau moteur : adduction de la cuisse (muscles adducteurs) + rotation latérale de la
hanche (muscle obturateur externe) + flexion du genou et rotation médiale (muscle gracile).
• Au niveau sensitif : anesthésie de la face interne de la moitié inférieure de la cuisse et de la
face interne du genou.
II ♦ Indications
• Suspicion de fracture de l’extrémité supérieure du fémur.
• Suspicion de fracture de la diaphyse fémorale.
III ♦ Contre-indications
• Patient instable.
• Déficit en G6PD.
• Porphyrie.
• ATCD de PTH du côté traumatisé.
• Signes cutanés locaux (infection, plaie...).
• Troubles majeurs de l’hémostase (AVK, hémophilie, insuffisance hépatique sévère).
• Allergie aux anesthésiques locaux.
IV ♦ Région inguinale
La région inguinale est constituée :
- du paquet vasculo-nerveux : nerf fémoral + artère fémorale + veine fémorale ;
- des muscles couturiers en dehors et pectiné en dedans ;
- en haut du ligament inguinal s’étendant du tubercule pubien à l’épine iliaque antéro-
supérieure ;
- en bas du pli inguinal.
La région est recouverte par le fascia iliaca ou aponévrose du muscle psoasiliaque, puis du
fascia lata ou aponévrose fémorale.
V ♦ Technique du BIF
♦ Matériel
© L.D.
♦ Repères anatomiques
2 travers de doigts en dessous et en dehors de la jonction tiers externe/deux tiers interne de la
ligne entre EIAS et du tubercule pubien (représentation du ligament inguinal).
• Patient en décubitus dorsal.
• Désinfecter et repérer l’artère fémorale pour en être bien à distance.
• Prélever dans une seringue 20 ml de XYLOCAÏNE® 1 % et l’adapter à l’aiguille sous-
cutanée : injecter 0,5 ml en sous-cutanée après aspiration.
• Réaliser un orifice au point de ponction avec la mini-lame, puis adapter l’aiguille à biseau
court à la place de l’aiguille sous-cutanée.
• Piquer perpendiculairement à la peau jusqu’à la perception de 2 ressauts (fascias lata et iliaca).
• Vérifier l’absence de reflux et injecter 1 ml/année d’âge de lidocaïne 1 % jusqu’à une dose
totale maximale de 15 ml (noter l’heure d’injection).
♦ Complications graves
Elles sont pour la plupart liées à la toxicité des anesthésiques locaux.
Leur délai d’apparition s’étend le plus souvent de quelques secondes jusqu’à 40 minutes.
Attention. Si l’accident survient pendant l’injection : arrêt immédiat de l’injection.
• Signes cliniques :
- douleur fulgurante ;
- malaise vagal ;
- troubles de la conscience, voire crise convulsive avec prodromes tels que les acouphènes,
hyperacousie, dysesthésies péribuccales, goût métallique, logorrhée ;
- troubles du rythme (hypotension, ACR) ;
- réaction allergique.
• Traitement :
- symptomatique des complications : réanimation cardio-pulmonaire si ACR, traitement de la
réaction allergique si elle survient... ;
- spécifique : émulsion lipidique en intraveineux (INTRALIPIDE® 20 %) : bolus de 1,5 à 2
ml/kg éventuellement suivi d’une perfusion de 8 à 10 ml/kg.
Mémo 39
Capnographie/Capnométrie
I ♦ Définitions
• Capnographie : enregistrement et affichage graphique, sous forme d’une courbe, des variations
de la concentration en CO2 dans les gaz respiratoires au cours du cycle respiratoire.
• Capnométrie : mesure continue de la concentration en gaz carbonique expiré dans le gaz du
circuit respiratoire avec affichage numérique.
II ♦ EtCO2
A. Définition
L’EtCO2 est la mesure de la concentration maximale de CO2 en fin d’expiration par absorption
infrarouge. Celle-ci a pour but de refléter la PaCO2, valeur légèrement inférieure pour des
poumons sains (approximation moins bonne que la PcO2 transcutanée).
→ Gradient entre PaO2 et EtCO2 si troubles ventilation/perfusion.
©A.M./N.L.
©A.M./N.L.
B. Intérêt et inconvénients
• Le monitorage de la capnographie :
- permet de confirmer la bonne position de la sonde d’intubation (peut être en défaut en cas de
bas débit circulatoire) ;
- permet d’évaluer la fonction ventilatoire de manière continue et non invasive ;
- témoigne de l’efficacité du massage cardiaque lors d’une réanimation cardio-pulmonaire
(faible élimination du CO2 expiré) ;
- permet de déceler l’extubation accidentelle ou les débranchements de circuit ;
- permet la surveillance du patient sédaté et ventilé et optimise la prise en charge respiratoire.
• L’utilisation d’un capteur pédiatrique est nécessaire pour un poids < 20 kg.
• Les capteurs colorimétriques sont peu fiables chez l’enfant.
♦ Inconvénients
• Augmente l’espace mort.
• Monitorage le plus distal.
• Sensible à la présence de vapeur d’eau sur le capteur.
• Si fréquence respiratoire > 30/min (FR normale pour un nourrisson) : la capnographie sous-
estime la valeur de l’EtCO2.
C. Technique
Le capteur s’insère le plus près possible de la sonde d’intubation, mais après le filtre bactérien
(risque de contamination par les sécrétions bronchiques), même s’il existe une baisse minime de
la fiabilité de la mesure.
III ♦ TcPCO2
A. Définition
Capnographie transcutanée : sa mesure permet d’évaluer la fonction ventilatoire de manière non
invasive pour mesurer le taux de dioxyde de carbone chez le patient (appareil couplé à la TcPO2
pour les nouveau-nés et à la SpO2 pour les enfants). Elle est le plus utilisée en néonatalogie.
B. Intérêt et inconvénients
♦ Avantages
• Fiabilité ++.
• TcPcO2 plus proche des valeurs de PaCO2.
• Delta moins important que pour l’EtCO2.
• Ne dépend pas de la ventilation/perfusion.
• Non altérée par la fréquence respiratoire.
♦ Inconvénients
• Délai de monitorage plus long.
• Risque de parasite dans le monitorage (capteur mal fixé).
• Risque de brûlure cutanée ou d’escarre en cas de pose prolongée (changer le positionnement du
capteur toutes les 3 heures).
C. Technique
Il existe 2 types d’électrodes.
♦ Électrode TcPO2/TcPCO2
Elle est branchée sur une peau sèche et propre :
- < 6 mois : sur le thorax ;
- > 6 mois : sur la face antérieure de l’avant-bras.
• Une hyperthermie du capteur permet d’augmenter la diffusion des gaz, dont les valeurs
dépendent entre autres de la température de l’électrode :
- < 28 SA = 41° ;
- 28 à 32 SA = 41,5° ;
- 33 à 36 SA = 42° ;
- à terme = 42,5-43°.
• Il faut attendre environ 5 minutes pour une stabilisation de la mesure.
Attention !
Plus la peau est fine, plus la température doit être basse : à savoir que dans ces cas-là le délai
de monitorage est plus long.
♦ Électrode TcPO2/SpO2
Elle a plusieurs types de capteurs :
- fixation sur la peau avec capteur posé sur le thorax ou le front ;
- ou type pince qui se fixe à l’oreille.
©A.M./N.L.
>>> Électrodes avec fixation sur la peau
©A.M./N.L.
Y penser
Le capno, ce n’est pas comme les antibiotiques : ça doit être « capno-tomatique… » !
• Obligatoire lors de la réalisation d’une intubation.
• Monitorage en continu du CO2 expiré.
• Obligatoire lors de la prise en charge d’un arrêt cardiaque.
IV ♦ Normes
• EtCO2 = 35-45 mmHg.
• TcPCO2 : 40 mmHg (45-55 mmHg hypercapnie « permissive »).
• SpO2 chez le nouveau-né entre 92-95 %. Elle doit toujours être inférieure à 95 %, voire 92 %
chez le prématuré < 32 SA car risque de toxicité de l’O2 pour la rétine, les poumons et le
cerveau.
V ♦ Monitorage du CO2
Les 4 phases d’une courbe d’EtCO2 :
• Phase A : ligne inspiratoire qui est plate et à 0.
• Phase A B : phase ascendante, c’est le début de la phase expiratoire que signe l’apparition du
CO2.
• Phase B C : phase de plateau. Une phase de plateau horizontale est le reflet d’un rapport
ventilation / perfusion homogène.
• Phase C D : diminution de la concentration en CO2, début de la phase inspiratoire.
C = PEtCO2
D’utilisation simple et rapide, la ceinture SAM Sling II est dotée d’une boucle « auto-stop » qui
se bloque lorsque la traction nécessaire autour du bassin est atteinte, en fonction de la
morphologie du patient (traction de 13, 15 et 18 kg).
3 tailles sont disponibles : X-Small, Standard et X-Large.
Sa pose est simple et rapide.
Elle sera retirée après avis radio.
Y penser
Si vous n’avez pas ce dispositif, prendre un drap et le positionner autour du bassin en réalisant
un nœud pour le maintenir ou utiliser le matelas à dépression (MID) (mais moins efficace).
Mémo 41
Collier cervical
I ♦ Définition
Le collier cervical est mis en place dès qu’une lésion du rachis cervical est suspectée.
Suite à de nombreuses controverses, le collier cervical chez l’enfant n’est plus
systématiquement utilisé en-dehors de l’extraction de l’enfant sévèrement blessé. La taille doit
être adaptée, ainsi que son positionnement.
Source : Réanimation Avancée Néonatale et Pédiatrique ERC 2015
Le collier cervical est mis en place après installation de la tête de la victime en position neutre
et avant tout déplacement de la victime.
En limitant les mouvements du rachis cervical, il diminue le risque d’apparition ou d’aggravation
d’une lésion de la moelle épinière.
II ♦ Technique
Sa pose nécessite deux équipiers.
Un équipier maintien la tête en position neutre pendant toute la manœuvre.
Le deuxième équipier dégage tout ce qui peut gêner la mise en place du collier. Il choisit un
collier adapté à la taille de la victime ou en règle la taille : la hauteur du collier cervical doit
être égale à la distance qui sépare le menton du haut du sternum de la victime. Il glisse enfin la
partie arrière du collier sous la nuque de la victime en dégageant la ou les bandes auto-
aggripantes, et positionne la partie avant du collier afin d’obtenir un bon appui menton-sternum
avant de fixer les sangles.
Après la pose du collier cervical, la tête reste maintenue jusqu’à l’immobilisation complète du
rachis.
© L.D.
Mémo 42
Cricothyroïdotomie d’urgence
I ♦ Définition
La cricothyroïdotomie d’urgence à l’aiguille dite « de fortune » permet de ventiler à l’aide d’un
cathéter inséré dans la membrane cricothyroïdienne. Elle est utilisée en urgence lorsque les
autres techniques de désobstruction des voies aériennes ne sont pas efficaces. Cette technique est
difficile à réaliser chez le nourrisson et le jeune enfant.
Risques : hémorragie, lacération du larynx, pneumomédiastin, emphysème, infection.
II ♦ Technique
♦ Matériel
• Aspirateur à mucosités + sondes.
• Matériel de réanimation à proximité.
• Ballon à valve unidirectionnelle (BAVU).
• Cathéter orange (14G) nouveau-né/nourrisson.
→ Au-delà du nourrisson :
- enfant < 20 kg : il existe des kits de cricothyroïdotomie 2.0 réunissant le matériel nécessaire ;
- enfant > 20 kg : un kit adulte peut convenir.
• Cobb n° 3 (adaptateur de sonde d’intubation) réservé au nouveau-né (malformation) ou
obstacle causé par un corps étranger chez le nourrisson.
• Seringue de 10 ml.
• Compresses + antiseptique.
• Sparadrap.
>>> Matériel pour une cricothyroïdotomie d’urgence
©A.M./N.L.
©A.M./N.L.
♦ Technique
• Bonne installation de l’opérateur et de l’enfant.
• Cathéter connecté à la seringue.
• Identifier les repères anatomiques.
• Désinfecter la zone.
• Avec une main, stabiliser les cartilages (cricoïde et thyroïde).
• Ponctionner juste en dessous du cartilage cricoïde avec un angle de 45° par rapport à la tête
(trachée sous la peau).
• Aspirer : l’aspiration d’air confirme la bonne position, retirer le mandrin.
• Connecter au Cobb de sonde d’intubation taille 3 et à un BAVU pour ventiler manuellement.
• Fixer le cathéter.
Y penser
Avec cette méthode, les résistances sont élevées, le volume courant faible, et l’élimination du
CO2 est quasi nulle.
C’est un mode temporaire de ventilation permettant de maintenir une oxygénation, il faut la
convertir en cricothyroïdectomie ou en trachéostomie le plus rapidement possible par un
chirurgien ORL pédiatrique de préférence.
Mémo 43
Damage control pré-hospitalier
I ♦ Définition
Le damage control est dérivé de la médecine militaire. Dans le milieu civil, il est utilisé pour
les enfants victimes de traumatismes pénétrants ou d’hémorragies sévères. Il s’applique dans un
contexte d’exception tel que les attentats par armes à feu ou explosifs.
Le but est de maximiser les chances de survie en réalisant des gestes rapides, en prévenant la
triade létale (acidose-hypothermie-coagulopathie) et en assurant une évacuation rapide vers un
centre hospitalier pour une prise en charge chirurgicale.
II ♦ Technique
L’utilisation de la doctrine SAFE – MARCHE – RYAN permet une priorisation des actions à
mener.
♦ SAFE
Dans un premier temps, en arrivant sur les lieux, utiliser le moyen mnémotechnique SAFE
(emprunté à la médecine militaire) pour s’assurer d’intervenir en toute sécurité.
Attention ! Ne jamais intervenir s’il persiste un risque pour l’équipe.
♦ MARCHE
Le matériel présent en préhospitalier doit répondre à l’algorithme MARCHE spécifique à la
prise en charge des enfants victimes de traumatismes pénétrants ou d’hémorragies sévères.
Les équipes doivent se munir d’un minimum de matériel afin de leur permettre une mobilité
accrue dans le cadre d’un contexte opérationnel incertain.
• Intervenir avec le matériel approprié à l’algorithme du damage control.
• Ne pas se munir du matériel habituel d’intervention primaire : pas de monitoring, pas
d’aspirateur à mucosités, pas de pousse-seringue, pas de bouteille d’oxygène (les bouteilles
seront délivrées par le PC logistique, selon le contexte d’intervention : risque explosif).
• Le plus simple est de s’équiper de kits d’intervention damage control afin de pouvoir
« dérouler » le MARCHE rapidement et efficacement.
Algorithme MARCHE Matériel
M Massive bleeding control – Contrôle des hémorragies massives
Déshabiller la victime (cela permet de s’assurer que la victime n’est pas piégée, • Paire de ciseaux universels conçus
grenade, explosifs…) : chercher des blessures face et dos, plaies pénétrantes avec pour couper tous types de tissus type
ou sans point de sortie, amputations, hémorragies, éviscération, brûlures, plaie du JESCO®.
scalp, criblage (les enfants présentent plus de traumatismes craniens et de
traumatismes pénétrants au niveau de la tête que les adultes).
Garrot tactique (tourniquet) ou garrot pneumatique : il doit être posé précocément. • Garrots tactiques taille pédiatrique.
→ Chez le jeune enfant, le garrot pneumatique de taille pédiatrique est le garrot de • Garrots pneumatiques (3 tailles
choix. Le diamètre des garrots tactiques peut se révéler trop grand pour les pédiatriques).
enfants < 8 ans, cependant des garrots tactiques de 4 cm de diamètre sont • Avoir un stylo-marqueur sur soi.
maintenant commercialisés.
Technique de pose du garrot tactique
• Vis de sûreté dessérée (présente sur certains garrots tactiques), poignée de
torsion en buttée.
• Engager le garrot par l’extrémité du membre.
• Le positionner à 5-7 cm au-dessus de la plaie, partie large vers l’extérieur du
membre atteint.
• Serrer la sangle fermement.
• Visser la vis de sûreté à son maximum.
• Tourner la poignée de torsion jusqu’à l’arrêt de l’hémorragie.
• Bloquer la poignée à l’aide du triangle de maintien le plus approprié.
• Noter l’heure de la pose sur le garrot ou sur le front de la victime.
→ Son efficacité est déterminé par l’arrêt du saignement et l’absence de pouls.
→ Le garrot doit toujours rester visible : surveiller la reprise du saignement
(auquel cas un deuxième garrot sera posé en amont du premier garrot sans retirer
le premier).
→ L’objectif est de retirer le garrot au bloc opératoire dans un délai de 2 heures
maximum.
Technique de pose du garrot pneumatique
Le garrot pneumatique est composé d’un manomètre, d’une poire et d’un
brassard.
• Positionner le brassard et bien serrer le garrot autour du membre en amont du
saignement.
• Introduire le raccord tube en butée dans le coupleur rapide.
• Raccorder le brassard au manomètre.
• Gonfler le brassard à l’aide de la poire jusqu’à atteindre la pression maximum.
• Sécuriser l’ensemble en serrant les sangles ou ficelle (selon le modèle).
• Noter l’heure de la pose sur le garrot ou sur le front de la victime.
→ Son efficacité est déterminée par l’arrêt du saignement et l’absence de pouls.
→ Le garrot doit toujours rester visible : surveiller la reprise du saignement.
Si pas de garrot spécifique à disposition, possibilité de faire un garrot de
fortune :
• Utiliser un tissu, ni trop fin, ni trop épais (pas de ficelle, ni de cordelette), et un
objet long, solide et rigide, comme un stylo.
• Glisser le premier lien sous le membre, 5-7 cm au dessus de la plaie.
• Placer le deuxième lien sur le premier et le long du membre.
• Serrer le premier lien.
• Placer la baguette sur le nœud.
• Faire un second nœud prenant la baguette.
• Tourner la baguette jusqu’à l’arrêt du saignement.
• La fixer avec le second lien.
• Noter l’heure de la pose sur le garrot ou sur le front de la victime.
Bande hémostatique : elle permet de combler une plaie hémorragique avant la • Bandes hémostatiques
mise en place d’un pansement compressif. Le but est de mettre la bande au
contact de la veine ou de l’artère qui saigne. Elle peut s’utiliser en priorité pour les
hémorragies non garrotables, plaies pénétrantes au niveau du thorax, du dos, etc.
• Insérer la bande hémostatique dans la plaie en la déroulant.
• En fonction de la profondeur de la plaie, possibilité d’utiliser plusieurs bandes
hémostatiques.
• Recouvrir le pansement hémostatique avec un pansement compressif.
• Noter qu’un pansement hémostatique a été mis en place afin d’en informer les
équipes médicales suivantes.
Pansement compressif : il comprend plusieurs éléments sur une même bande • Pansements compressifs
*compresse non adhérente *système de poignée *bande.
Sa poignée permet d’utiliser ce pansement sur les parties du corps non garrotables
(tête, cou, hanche, etc.). Elle permet de diriger et de maintenir efficacement la
bande.
Son positionnement permet d’excercer une pression directe sur la plaie.
Plaie du scalp : utiliser des agrafes ou du fil à peau pour permettre dans un • Aggrafes et/ou fils à peau
premier temps de rapprocher les bords et diminuer le saignement.
Pansements américains + bandes : pour les plaies, les brûlures et éviscérations • Pansements américains + bandes
(entourer l’abdomen sans serrer la bande).
A Airways – Voies aériennes
• Positionner la victime afin de libérer les voies aériennes. • Guedel (différentes tailles).
• Désobstruer les voies aériennes manuellement si besoin. • Cricothyroïdotomie :
• Si la victime est inconsciente, mettre une guedel. – cathéter 14G ;
• En cas d’obstruction des voies aériennes liée à un trauma facial : pratiquer une – seringue 10 ml ;
cricothyroïdotomie d’urgences (voir Mémo 42). – Cobb n° 3.
• Et/ou kit de cricothyroïdotomie 2.0
pour les enfants < 20 kg : au-delà, un
kit adulte peut être utilisé.
R Respiration
• Mettre la victime assise ou demi-assise en cas de difficultés respiratoires.
• Si O2 à disposition : mettre un masque à haute concentration (débit minimum de • Masque à haute concentration
6 l/min : voir Mémo 56). (tailles : pédiatrique, adulte).
• Si victime inconsciente, ayant besoin d’assistance ventilatoire : ventiler au BAVU • BAVU pédiatrique et BAVU adulte.
(ballon à valve unidirectionnelle).
• En cas de plaie pénétrante du thorax (plaie soufflante) : faire un pansement • Pansement 3 côtés : utiliser un
3 côtés ou utiliser une valve d’Asherman. emballage de type : face plastifié du
paquet de compresses ou deux
pansements de type TEGADERM®
collés l’un sur l’autre, et du sparadrap
en laissant un coté du pansement
ouvert.
• Ou valve d’Asherman.
• En cas de pneumothorax compressif : faire une exsuflation à l’aiguille et si • Cathéter.
besoin dans un second temps poser un drain thoracique (voir Mémo 44 Drainage
thoracique). • Seringue 10 ml.
C Circulation
• Poser une voie veineuse périphérique (VVP). • Matériel pour pose d’une VVP.
• Si échec : pose d’une intra-osseuse. • Matériel pour pose d’une IO.
(voir Mémos 59 et 62). = plusieurs tailles d’aiguilles.
• L’indication de la tension artérielle se fait si perception du pouls radial ou huméral • Poches de solutés de sérum
(car pas de moniteur à disposition). physiologique.
• Si absence de pouls : débuter un remplissage : 10 ml/kg sur 20 minutes.
→ Dans un deuxième temps, quand la tension pourra être monitorée, les
objectifs tensionnels seront les suivants :
≤ 2 ans 2 à 10 ans
Neurotrauma
PAM ≥ 55 mmHg PAM ≥ 65 mmHg
Absence de neurotrauma
PAM ≥ 45 mmHg PAM ≥ 55 mmHg
Proposé par G. Orliaguet-Necker,
adapté de Haque PCCM 2007
• Dès le deuxième remplissage, envisager un support inotrope : noradrénaline • Ampoule noradrénaline.
débuter à 0,1 mcg/min/kg en PSE dans l’UMH. • Poche de sérum physiologique.
• En cas d’hémorragies ou victimes considérées comme à risque élevé • Ampoules d’acide tranexamique.
hémorragique, débuter rapidement l’acide tranéxamique (dans les 3 premières • Poches de sérum physiologique.
heures de prise en charge) : • Dilution 1 mg dans 100 ml de sérum
< 10 ans : 10 à 15 mg/kg sur 10 min (maximum 1 g). physiologique.
> 10 ans : 1 g sur 10 min.
Attention : risque d’hypotension si injection trop rapide.
H Head/Hypothermia – Neuro/Hypothermie
L’hypothermie est une composante de la triade létale. Chez l’enfant victime de • Couvertures de survie.
traumatisme, elle est associée à l’augmentation de la mortalité (perte d’1 °C =
baisse de 10 % des fonctions de l’hémostase).
• Couvrir la victime.
• Retirer les vêtements mouillés.
• Isoler du sol.
Évaluation de l’état neurologique de la victime. • Lampe.
• Évaluer la symétrie des pupilles.
• Faire l’AVPU (cf. fiche polytraumatisé).
E Évacuation
• Chez l’enfant il n’existe pas de moyen spécifique d’évacuation : protéger dans la
couverture de survie, évacuer dans les bras d’un sauveteur, sinon évacuation sur
brancard souple comme pour l’adulte.
• Identifier les victimes avec des fiches médicales de l’avant et bracelets SINUS • Fiche médicale de l’avant et
(permet de tracer la victime en lui donnant une identité grâce à un code barre et bracelets SINUS.
un numéro unique).
• Afin de permettre le suivi et de faire le lien entre les membres d’une même
famille (exemple mère/enfant), coller le code barre de la fiche médicale de l’avant
de l’un sur le dos de la fiche de l’autre et vice versa.
• Partie détachable au bas de la fiche à conserver, le reste suit la victime.
Attention !
Il ne faut jamais passer à l’item suivant tant que l’item précédent n’est pas contrôlé.
♦ RYAN
À la fin du premier MARCHE, si l’évacuation tarde, continuer la procédure avec le RYAN.
R Réévaluer
Réévaluer chaque item du MARCHE : efficacité des garrots, du remplissage, perméabilité des VVP, fixation etc.
Y Yeux
Surveiller l’état neurologique de la victime.
A Analgésie
Morphine ou kétamine (débutée dans un second temps).
N Antibiothérapie
AUGMENTIN® (débuté dans un second temps).
©A.M./N.L.
>>> Garrot tactique avec vis de sûreté (à gauche)
et de petit diamètre sans vis de sûreté (à droite)
©A.M./N.L.
©A.M./N.L.
>>> Valve d’Asherman
©L.D.
Y penser
• Le kit doit contenir le matériel de base pour la mise en place de voie veineuse et la
désinfection des plaies : antiseptiques, sparadrap, compresses, tubulures, etc.
• Penser à porter des gants pendant les interventions surtout en cas de saignements.
• Ne pas intervenir si la zone n’est pas sécurisée.
• Possibilté de doter les UMH (unités mobiles hospitalières) d’atropine et d’INEUROPE® en
cas de catastrophes NRBC.
Mémo 44
Drainage thoracique
I ♦ Définition
En préhospitalier, la pose de drain thoracique se fait surtout en cas de suspicion de pneumo-
/hémothorax. En cas de pneumothorax sous tension, l’exsufflation à l’aiguille devrait être
rapidement réalisée. Un drain thoracique pourra être posé dans un deuxième temps en fonction de
l’état clinique du patient et du jugement du clinicien.
II ♦ Technique
A. Exsufflation à l’aiguille
♦ Matériel
• Boîte à aiguilles.
• Compresses.
• Antiseptique.
• Aiguille ou cathéter relié à un robinet 3 voies (épicrânienne n° 22G ou cathéter de 24G en
néonatalogie).
• Anesthésique locale de type XYLOCAÏNE® 1 %.
• Seringue de 10 ml.
• Pansement de type TEGADERM®.
♦ Matériel
• Boîte à aiguilles.
• Compresses.
• Antiseptique.
• Anesthésique locale de type XYLOCAÏNE® 1 %.
• Drain thoracique.
• Pansement de fixation de type TEGADERM®.
• Fil à peau.
• Scalpel.
• Valve unidirectionnelle (type valve de Heimlich) : toujours utiliser une seule valve anti-reflux,
ne pas l’associer à un système de recueil en aspiration de type PLEUREVAC®.
Ou
• Système d’aspiration de type PLEUREVAC®.
→ Lors de transfert inter-hospitalier le drain thoracique peut être connecté à un recueil
d’aspiration de type PLEUREVAC® qui régulera l’aspiration à – 20 cmH2O : penser à clamper
le système lors de la mobilisation de l’enfant et le déclamper lorsqu’il est installé.
• Une fois le trocart retiré, avancer le drain dans l’espace pleural jusqu’à l’emplacement voulu.
• Clamper le drain jusqu’à ce qu’il soit connecté à une valve unidirectionnelle.
→ Ne pas oublier de retirer le clamp le plus rapidement possible par la suite.
• Le connecter à une valve unidirectionnelle et à un système de recueil à usage unique.
• Fixer le drain à la peau à l’aide d’un fil puis d’un pansement transparent.
Faire attention à ne pas plier ou écraser le drain ce qui empêcherait le drainage en continu.
©A.M./N.L.
>>> Valve de Heimlich
©A.M./N.L.
Y penser
• En néonatalogie et en traumatologie, penser au diagnostic de pneumothorax à l’aide de la
transillumination et/ou l’échographie.
• Lors de l’installation de la valve unidirectionnelle de type Heimlich : attention au sens de la
valve (flèche sur le dispositif).
• Ne jamais laisser un drain clampé longtemps, si celui-ci ne draine pas, le pneumothorax
risque de se ré-accumuler.
Mémo 45
Électrocardiogramme (ECG)
II ♦ Vérification
• Réglages standards :
- vitesse de déroulement du papier : 25 mm/s (1 petit carreau = 0,04 s) ;
- amplitude d’enregistrement : 10 mm/mV (1 petit carreau = 0,01 mV) ;
- filtre de réduction des parasites sur « on ».
• Dérivations toutes enregistrées ?
• Onde P en D1 positive ? Sinon vérifier la position des électrodes périphériques.
• Ligne de base régulière ? Si tremblante ou anarchique, s’assurez du repos du patient.
Entrer l’identité du patient ou le noter sur l’ECG, numéroter les ECG++.
Mémo 46
Incubateur de transport
I ♦ Définition
L’incubateur, appelé familièrement « couveuse », est un dispositif médical reproduisant au
maximum les conditions fœtales, afin de maintenir une normothermie du nouveau-né et du
prématuré.
Il existe plusieurs types d’incubateurs :
- l’incubateur fermé ;
- l’incubateur ouvert ou radiant (paroi double ou paroi simple selon le poids du nouveau-né) ;
- l’incubateur de transport.
Le nouveau-né se trouve dans une zone d’air chauffée, les pertes de chaleur par convection sont
diminuées, les pertes par conductions sont quasiment nulles grâce au matelas en mousse. L’air
chaud réchauffe les parois ce qui évite les pertes de chaleur par radiations.
II ♦ Technique
♦ Matériel
• Habitacle en plexiglas avec 6 hublots (4 portes latérales et 2 frontales). Accessibilité des
quatre côtés ce qui permet un confort d’intervention, le nouveau-né reste dans la partie chauffante
de l’incubateur lors des gestes de réanimation (le sens de ventilation pied-tête permet de
maintenir la température malgré l’ouverture des hublots).
• Plateau de couchage (possibilité de le mettre en proclive, parfois même de le sortir
partiellement de l’incubateur).
• Matelas.
• Support tuyaux ventilateur.
• Sonde thermique cutanée. Les incubateurs de transport ne disposent pas de réglage du taux
d’humidité. En général le temps réduit des transports limite les pertes en eau du nouveau-né.
• À l’extérieur : tableau de commande permettant de régler, de surveiller la température du
nouveau-né et de l’incubateur (en mode air = mesurée au niveau du matelas, et en mode cutanée =
température mesurée par la sonde cutanée).
• Branchement secteur et batterie intégrée.
♦ Réglages
Mode de régulation choisi par l’utilisateur : le plus souvent mode de régulation cutanée, le
système module le chauffage en fonction de la température cutanée mesurée et celle demandée.
Attention à la bonne application de la sonde sur la peau du nouveau-né.
♦ Entretien
• Nettoyage entre chaque patient :
- mettre l’incubateur à l’arrêt ;
- nettoyer l’incubateur une fois qu’il est vide, si possible attendre que la température de
l’incubateur soit à température ambiante ;
- nettoyer intérieur et extérieur de l’habitacle, la partie réceptrice du plateau, le plateau et le
matelas à l’aide de produits adaptés (détergent désinfectant non toxique validé par la direction
de l’établissement) ;
- ne jamais utiliser d’alcool, d’éther ou de graisse.
• Nettoyage hebdomadaire : chaque élément de l’incubateur est retiré pour être nettoyé
séparément.
• Tracer les désinfections.
©A.M./N.L.
Mémo 47
Immobilisation sur un plan dur
I ♦ Définition
Le plan dur avec immobilisateur de tête est utilisé pour immobiliser une victime suspecte d’un
traumatisme de la colonne vertébrale.
En immobilisant le corps entier d’une victime, le plan dur permet de respecter l’axe tête-cou-
tronc et limite toute apparition ou aggravation d’une éventuelle lésion de la colonne vertébrale au
cours de la mobilisation ou du transport de celle-ci.
II ♦ Technique
La technique idéale est celle du roulement au sol de la victime à trois équipiers.
Un équipier placé derrière la victime poursuit le maintien de la tête de la victime pendant toute
la manœuvre : c’est lui qui guide et commande l’ensemble de la manœuvre.
Un autre équipier place les mains de la victime sur ses cuisses, et place le plan dur le long de la
victime du côté opposé au retournement.
Ensuite les deux équipiers se placent à genoux du côté du retournement au niveau du thorax et du
bassin de la victime. Ils saisissent la victime du côté opposé au retournement au niveau de
l’épaule, du bassin et des membres inférieurs qui doivent rester alignés. Ils tournent la victime
vers eux : la rotation se fait lentement et d’un bloc, elle est arrêtée dès que la victime est sur le
côté.
L’autre équipier accompagne le mouvement pour garder la tête dans l’axe du tronc.
Les deux équipiers glisse le plan dur sous le dos de la victime jusqu’à ce qu’il vienne se plaquer
contre la victime et que le coussin de tête soit bien positionné au niveau de la tête.
Quand le plan dur est en place, ils reposent la victime et le plan dur délicatement sur le sol et
solidarisent la tête de la victime au plan dur en plaçant successivement les blocs immobilisateurs
latéraux de chaque côté de la tête et la sangle de fixation frontale puis mentonnière.
À la fin de la manœuvre, les équipiers peuvent alors relâcher le maintien de la tête et solidariser
la victime sur le plan dur à l’aide d’une sangle araignée.
© L.D.
Mémo 48
Intubation
I ♦ Définition
L’intubation trachéale est une technique de prise en charge des voies aériennes qui consiste à
insérer une sonde dans la trachée.
II ♦ Technique
♦ Choix de la lame
Il existe différents types de laryngoscopes, lames à usage uniques ou non. Le laryngoscope
contient un manche et une lame droite ou courbe.
→ Pour l’intubation du nouveau-né : préférer les lames droites (l’anatomie des voies aériennes
supérieures est différente de l’enfant et de l’adulte, l’orifice glottique est plus haut et antérieur
que chez l’adulte) :
©A.M./N.L.
→ Le choix de la taille peut se faire en mesurant avec la lame la distance qui va des lèvres de
l’enfant jusqu’au larynx.
♦ Choix de la sonde
Il existe plusieurs méthodes pour choisir la taille de la sonde d’intubation.
Pour un enfant de plus de deux ans, plusieurs formules sont utilisées :
©A.M./N.L.
♦ Repère de la sonde
• Chez le nouveau-né, préférer l’intubation nasotrachéale. En cas d’urgence (très mauvaise
adaptation à la vie extra-utérine), l’intubation plus rapide par voie orale est justifiée.
Calcul du repère de la sonde visible au rebord narinaire ou à l’arcade dentaire
Nouveau-né • 7 + poids (par voie nasale)
• 6 + poids (par voie orale)
Enfant • au nez : 15 + âge en années / 2
• à l’arcade dentaire : 12 + âge en années / 2
• ou : taille de la sonde × 3
♦ Matériel d’intubation
• Mandrin si besoin (peut être utilisé en cas d’intubation difficile chez l’enfant, jamais chez le
nouveau-né).
• Pince de Magill (tailles adaptées).
• Gants stériles.
• Flacon d’eau stérile pour lubrifier la sonde d’intubation (néonat, nourrisson) ou lubrifiants
stériles (spray ou gel).
• Seringue de 5 ml pour gonfler le ballonnet (le ballonnet est connecté à une valve
unidirectionnelle sur un des côtés de la sonde, son réservoir permet de savoir si celui-ci est bien
gonflé), utiliser un manomètre spécifique pour gonfler et surveiller la pression du ballonnet en
deuxième intension, celle-ci doit être < 20 cmH2O.
• Raccord de Beaufils : permet une meilleure oxygénation de l’enfant pendant l’intubation.
Raccordé entre la sonde d’intubation (taille 2,5/3/3,5) et le raccord de Cobb, il apporte de
l’oxygène grâce à son branchement au respirateur ou au ballon à valve unidirectionnelle ou à la
pièce en T.
• Matériel de fixation : sparadrap (à fibranne, tissé, ou bande adhésive type ELASTOPLAST®,
si disponible cordon pour les plus grands).
©A.M./N.L.
♦ Fixation
>>> Positionnement du sparadrap sur la sonde d’intubation
©A.M./N.L.
>>> Fixation de la sonde
©A.M./N.L.
Y penser
• En cas de laryngoscope à lames non jetables, toujours prévoir des piles et des ampoules de
rechange en cas de mauvais fonctionnement du laryngoscope, la lumière projetée doit être
blanche : si jaune, changer l’ampoule.
• En cas d’utilisation de lames jetables, prévoir à disposition un jeu de lames non jetables si
intubation difficile.
• Matériel d’aspiration prêt et vérifié avant réalisation du geste.
• Auscultation pulmonaire symétrique.
• Monitorage de CO2 expiré.
• Matériel pour intubation difficile : voir Mémo 49.
Mémo 49
Intubation difficile
I ♦ Définition
L’intubation est un geste délicat et une période critique dans la prise en charge de l’enfant
gravement malade. Certaines caractéristiques anatomiques et physiologiques chez le nouveau-né
et l’enfant peuvent rendre le geste d’intubation plus difficile pour un praticien moins expérimenté
en pédiatrie. Certains facteurs peuvent être identifiés comme prédicteurs d’une intubation
difficile. Cependant, même sans aucun facteur de risque, un nouveau-né ou un enfant peut se
révéler difficile à intuber (l’orifice glottique est plus haut et antérieur que chez l’adulte).
II ♦ Technique
♦ Matériel
L’intubation est un geste qui demande un minimum de préparation.
• Ballon à valve unidirectionnelle (BAVU), ou dispositif de pièce en T pour un nouveau-né, avec
un masque de taille appropriée.
• Aspirateur de mucosités.
• Source d’oxygène ou un mélange air/O2 pour un nouveau-né.
→ Le matériel d’intubation est choisi en fonction de la taille et du poids de l’enfant.
→ En cas d’intubation difficile, le matériel spécifique doit être facile d’accès et l’équipe doit
savoir l’utiliser.
Cette situation est rare, il est bon de se former régulièrement à son utilisation.
♦ Techniques
• Le positionnement du nouveau-né ou de l’enfant est extrêmement important pour optimiser les
chances de réussite. En cas d’intubation difficile, la position du patient est revue avant
d’effectuer une nouvelle tentative. Chez le nouveau-né, l’erreur fréquente est d’effectuer une
hyperextension du cou, il faut garder une position neutre de la tête et chez l’enfant plus âgé mettre
éventuellement la tête en légère extension avec un billot sous les épaules. La position de
l’opérateur, parfois précaire en pré-hospitalier, est optimisée (hauteur du patient, dégager
l’espace, etc.).
• Pour l’intubation naso trachéale des nouveau-nés en cas de passage difficile des choanes, ne
pas forcer, introduire une petite sonde d’aspiration ou gastrique dans la narine, une fois la choane
franchie, coulisser la sonde d’intubation par-dessus.
• En cas de visualisation difficile des cordes vocales chez le jeune enfant, en raison d’une
épiglotte anatomiquement généreuse, l’utilisation d’une lame droite aide à voir la glotte. Une
lame d’Oxford (voir Mémo 48 Intubation) est souvent utile pour améliorer la visualisation chez
le nourrisson ou le nouveau-né à terme et aide à dégager la langue. Chez le prématuré < 28 SA
certaines lames 00 sont un peu plus larges que d’autres, ne pas hésiter à changer de matériel pour
une meilleure exposition.
• Une pression sur le cartilage cricoïde peut parfois aider la visualisation. Celle-ci ne doit pas
être trop importante car cela risque d’empêcher l’insertion de la sonde.
• Après franchissement des cordes vocales, en cas de butée de la sonde sur la paroi antérieure de
la trachée, on peut être amené à fléchir la tête du prématuré.
• En cas d’intubation nasale, la pince de Magill est utilisée quand la visualisation de la glotte est
adéquate pour orienter la sonde entre les cordes vocales en restant à 2 cm de l’extrémité de la
sonde. En cas d’intubation orale, elle est rarement utile, un mouvement de rotation peut suffire.
• Il est possible d’adapter un raccord de Beaufils entre l’extrémité de la sonde et le BAVU, ou la
pièce en T, pour oxygéner le nouveau-né pendant l’intubation (voir Mémo 48).
• Un patient peut être difficile à intuber, mais relativement facile à ventiler au BAVU.
• En cas de ventilation difficile au BAVU, on peut tenter :
- de ventiler à 2 opérateurs : l’un tient le masque pour améliorer l’étanchéité, l’autre comprime
lentement le ballon ;
- d’utiliser une canule oropharyngée ;
- demander à un deuxième opérateur de luxer la mâchoire inférieure vers l’avant.
• Le patient doit toujours être repris au BAVU ou avec le dispositif de pièce en T entre les essais
d’intubation. Une distension gastrique survient rapidement et gêne la ventilation, une sonde
gastrique est posée pour vider l’estomac.
• Chez le nourrisson et l’enfant, il est possible d’utiliser un mandrin d’Eschmann, ou équivalent,
sur lequel on insérera au préalable une sonde d’intubation lubrifiée (gel, spray ou eau stérile).
• En cas de franchissement de la glotte et d’impossibilité de passage de la sonde, on peut
suspecter une sténose sous glottique (patient avec antécédent d’intubation ou sténose
congénitale), penser à recourir à une sonde de calibre inférieur.
Si, malgré ces techniques, l’intubation reste impossible, d’autres méthodes existent :
• Masque laryngé : masque souple inséré à l’aveugle dans le pharynx. La taille du dispositif doit
être sélectionnée en fonction de la taille du patient. Le dispositif est fixé après l’insertion et sa
position surveillée, car il peut se déplacer pendant le transport. Ce dispositif est très peu utilisé
en néonatologie, sauf au bloc opératoire pour certaines malformations, et uniquement pour un
poids > 2 kg.
• Vidéolaryngoscope : plusieurs dispositifs permettent de maximiser la visualisation de l’espace
glottique, certains n’ont pas l’équivalent des petites tailles de laryngoscopes classiques et ne
conviennent pas aux nouveau-nés et nourrissons, aucun ne convient aux prématurés.
• Intubation rétrograde avec technique de Seldinger.
• Cricothyroïdotomie à l’aiguille ou avec un dispositif de cricothyroïdotomie percutanée (voir
Mémo 42).
• En cas d’échec d’intubation mais d’une ventilation adéquate au BAVU, un transport de courte
durée avec une ventilation au BAVU peut être envisagé. L’intubation sera retentée en milieu
hospitalier avec l’accès à des ressources et du personnel supplémentaires. L’équipe en
préhospitalier avisera le service receveur de la situation afin que le personnel se prépare à
accueillir ce type de patient et mobilise déjà les ressources nécessaires.
©A.M./N.L.
Y penser
• Sauf en cas d’ACR, une sédation-analgésie est réalisée. Si celle-ci est inadéquate lors de la
première tentative, elle est optimisée avant un nouvel essai.
• Monitorage.
• Le FASTRACH® n’est utilisable que chez l’enfant de plus de 30 kg.
Mémo 50
Matelas immobilisateur à dépression (MID)
I ♦ Définition
Le matelas immobilisateur à dépression est utilisé pour immobiliser le corps entier d’une
victime suspectée d’un traumatisme de la tête, de la colonne vertébrale, du bassin et/ou de la
cuisse.
En immobilisant le corps entier d’une victime, le MID permet de respecter son axe tête-cou-tronc
et limite toute apparition ou aggravation d’une éventuelle lésion de la colonne vertébrale au
cours de la mobilisation ou du transport. Il permet également d’immobiliser les membres
inférieurs.
II ♦ Technique
L’installation d’une victime sur le MID est effectuée en utilisant une technique de relevage du
pont.
Placer le MID à proximité de la victime dans une position adaptée à la technique de relevage
utilisée.
Ouvrir le robinet pour permettre l’entrée de l’air et répartir les billes.
Rigidifier modérément le MID en relevant les côtés pour faciliter la manœuvre, mettre en place
un drap ou une couverture de survie.
Une fois la victime déposée sur le MID, mettre en forme le matelas autour de son corps : pour
cela, rapprocher les bords du matelas de part et d’autre de la tête de la victime, maintenir les
bords latéraux du matelas le long de la victime sans la mobiliser en s’aidant des sangles de
maintien, puis faire le vide à l’intérieur du matelas en aspirant l’air avec un dispositif
d’aspiration jusqu’à ce que le matelas devienne dur. Fermer le robinet et déconnecter le
dispositif d’aspiration, et enfin ajuster les sangles de maintien.
© L.D.
Mémo 51
Oxygénothérapie
I ♦ Définition
Matériel d’oxygénation passive utilisé chez le nourrisson et l’enfant ayant une respiration
spontanée efficace.
II ♦ Technique
♦ Lunettes nasales
Système d’oxygénation à bas débit (entre 0,25 l à 4 l/min d’O2) qui délivre 35 % au maximum
d’oxygène.
• Au-delà de 4 l/min, l’oxygène doit être réchauffé et humidifié.
• Les lunettes sont placées dans les narines de l’enfant.
• Il existe plusieurs tailles adaptées (prématuré, nouveau-né, pédiatrique, adulte).
♦ Masque nébuliseur
Système d’oxygénation et de nébulisation. Il s’agit d’un masque simple muni d’un réceptacle
permettant la nébulisation de certains traitements (taille allant du nourrisson à l’adulte).
>>> Dispositifs d’oxygénothérapie
© A.M./N.L.
Y penser
• Utiliser de l’oxygène humidifié dans la mesure du possible, l’humidification prévient
l’assèchement des muqueuses.
• Un débit élevé par rapport au poids de l’enfant apporte une pression expiratoire positive
(PEP) qui n’est pas quantifiée : 2 l/kg/min ≈ +4 cmH2O. Cette PEP est variable selon l’enfant,
le diamètre de la narine, les fuites...
Mémo 52
Position latérale de sécurité (PLS)
I ♦ Définition
Toute victime inconsciente qui respire, ou somnolente, doit être placée sur le côté en position
latérale de sécurité.
La PLS permet de maintenir la liberté des voies aériennes supérieures car elle empêche la chute
de la langue en arrière et elle limite l’encombrement en permettant aux liquides de s’écouler à
l’extérieur de la bouche maintenue ouverte.
II ♦ Technique
• Retirer les lunettes de la victime si elle en porte.
• S’assurer que ses membres inférieurs sont allongés côte à côte. Si ce n’est pas le cas, les
rapprocher délicatement l’un de l’autre, dans l’axe du corps de la victime.
• Placer le bras de la victime le plus proche du côté du retournement, à angle droit de son corps,
plier ensuite son coude tout en gardant la paume de sa main tournée vers le haut. L’alignement
des jambes et la position du membre supérieur anticipent la position finale.
• Se placer à genoux ou en trépied à côté de la victime.
D’une main, saisir le bras opposé de la victime, placer le dos de sa main contre son oreille, côté
secouriste.
Maintenir la main de la victime pressée contre son oreille, paume contre paume. Lors du
retournement, le maintien de la main de la victime contre son oreille permet d’accompagner le
mouvement de la tête et de diminuer la flexion de la colonne cervicale qui pourrait aggraver un
traumatisme éventuel.
Avec l’autre main, attraper la jambe opposée, juste derrière le genou, la relever tout en gardant
le pied au sol.
• Se placer assez loin de la victime, au niveau du thorax, pour pouvoir la tourner sur le côté sans
avoir à se reculer.
Tirer sur la jambe afin de faire rouler la victime vers le secouriste jusqu’à ce que le genou
touche le sol.
Dégager doucement la main du secouriste qui se trouve placée sous la tête de la victime. Pour ce
faire, et pour éviter toute mobilisation de la tête de la victime, maintenir le coude de la victime
avec la main qui tenait le genou.
Ajuster la jambe, située au-dessus, de telle sorte que la hanche et le genou soient à angle droit.
La position de la jambe du dessus de la victime permet de stabiliser la PLS.
• Ouvrir la bouche de la victime avec le pouce et l’index d’une main sans mobiliser la tête, afin
de permettre l’écoulement des liquides vers l’extérieur, et vérifier que la position de la tête
préserve une ventilation efficace.
© L.D.
Y penser
• Une femme enceinte ou un enfant obèse sera mise en PLS du côté gauche pour éviter la
compression de certains vaisseaux de l’abdomen.
• La mise en PLS comporte certains risques chez le traumatisé de la colonne vertébrale, en
particulier cervicaux. C’est pourquoi il est préférable de réaliser la technique à au moins deux
équipiers et de mettre en place un collier cervical sur la victime avant son retournement.
Mémo 53
Procédures de radiotéléphonie
I ♦ L’appel
• Toujours énoncer l’indicatif du poste que vous appelez, puis le faire suivre du votre (ex. :
« SAMU de l’UMH... »).
• Toujours s’assurer qu’aucune communication n’est en cours.
• Limiter la communication à l’essentiel en parlant clairement.
II ♦ Expressions conventionnelles
• Affirmatif = « oui ».
• Négatif = « non ».
• Répondez = « ma transmission est terminée et j’attends une réponse de votre part ».
• Stand-by = « attendez que je vous rappelle ».
• Répétez = « répétez votre dernière transmission ou la partie spécifiée ».
• Terminé = « cette transmission est terminée et je n’attends pas de réponse ».
• J’écoute = « transmettez votre message ».
• Collationnez = « répétez tout ce message, ou la partie spécifiée, exactement comme vous l’avez
reçu ».
• Correction = « une erreur a été commise dans ce message, le texte correct est... ».
• Correct = « c’est exact ».
• Confirmez = « confirmez-moi que vous avez bien reçu... ou confirmez-moi que j’ai bien
compris... ».
• Comment recevez-vous ? = « Quelle est la lisibilité de ma transmission ? ».
♦ Technique
Pont néerlandais à trois équipiers : un équipier, placé en pont au-dessus de la tête de la victime
guide et commande l’ensemble de la manœuvre.
Un autre équipier est placé en pont au-dessus des pieds de la victime, le dernier équipier est
placé en pont au-dessus de la victime entre les deux autres.
Disposer le brancard le long du corps de la victime, ramener ses avant-bras sur son tronc.
Deux équipiers doivent se faire face, prendre position au niveau des pieds et de la tête de la
victime, le troisième équipier doit s’appuyer sur l’épaule du deuxième pour enjamber la victime
et poser son pied sur le milieu de la hampe extérieure du brancard.
Le premier équipier glisse une main sous la nuque de la victime et l’autre sous ses omoplates, le
deuxième équipier saisit les chevilles de la victime et le troisième engage ses mains sous la
taille de la victime et saisit les parties latérales de la ceinture ou du pantalon.
Les équipiers doivent se relever en gardant le dos plat, soulever la victime et la déplacer
latéralement jusqu’au brancard. L’équipier de tête ordonne de poser la victime sur le brancard en
fin de déplacement.
II ♦ Relevage à quatre équipiers
♦ Définition
Les techniques de relevage d’une victime à quatre équipiers sont réalisées si la victime est
suspecte d’un traumatisme de la colonne vertébrale.
♦ Technique
Pont néerlandais à quatre équipiers : l’équipier placé à la tête de la victime en assure le maintien
par une prise latéro-latérale. Il se positionne un genou côté brancard à terre, à l’intérieur des
deux hampes. C’est lui qui guide et commande l’ensemble de la manœuvre.
Le quatrième équipier maintien donc la tête de la victime durant toute la manœuvre.
Le reste de la technique est similaire au pont néerlandais à trois équipiers.
Mémo 55
Surveillance pendant le transport
I ♦ Définition
Des complications et une aggravation de l’état du patient peuvent survenir pendant le transport.
La sécurité et la surveillance du patient sont sous la responsabilité de l’équipe du SMUR.
En dehors de quelques rares cas : le grand principe du transport pédiatrique est une stabilisation
avant le transport.
II ♦ Techniques
A. Avant le transport (intervention primaire et secondaire)
• Noter les constantes du patient au départ de la prise en charge afin de s’appuyer sur des valeurs
de référence.
• Surveillance des perfusions (nature, dilution, quantité pour le transport, débit, étiquetage).
• S’assurer de la perméabilité de la voie veineuse (gonflement, rougeur, fixation).
• S’assurer de la bonne fixation des différentes sondes et drains et noter les repères (surtout la
sonde d’intubation : vérifier la pression du ballonnet avec le manomètre (toujours inférieur à
20 cmH2O), vérifier que les « moustaches » de fixation adhèrent correctement à la peau sinon les
refaire).
• Installer le matériel de façon accessible pour le transport : appareils de monitorage, pousse-
seringues, respirateur, drains, BAVU, aspirateur à mucosités, voie veineuse (identification d’une
voie d’urgence si nécessité d’injecter des traitements pendant le transport).
• Installation du patient sur le brancard pour le transfert : sécuriser le matériel et le patient.
• Réglage des alarmes pour le transport (alarmes hautes et basses + volume), elles devront être
adaptées aux patients et aux objectifs thérapeutiques (voir Mémo 1 Scores et constantes) : scope
(fréquence cardiaque et respiratoire en fonction de l’âge, saturation*, tension artérielle, apnées)
TcPO2/TcPCO2 ou CO2 expiré (voir Mémo 39 Capnographie/Capnométrie), ventilateur (fuites,
pression élevée ou basses, FiO2, etc.) et alarme de l’incubateur (température air et cutanée).
B. Pendant le transport
• Surveillance hémodynamique : noter à intervalles réguliers (selon la stabilité du patient et du
temps de transport) la saturation en oxygène, la tension artérielle (programmer le mode
automatique avec une intervalle en adéquation avec l’état du patient), la fréquence cardiaque, la
fréquence respiratoire, le CO2 expiré si le patient est intubé-ventilé, TcPO2/TcPCO2 (si c’est un
nouveau-né ou un nourrisson en VNI ou en ventilation invasive), la température, la glycémie
capillaire (si indiquée par la pathologie de l’enfant).
• Surveillance des paramètres ventilatoires : vérifier les paramètres ventilatoires programmés et
noter les mesures du respirateur comme la pression de crête, la pression de plateau, la pression
inspiratoire, la PEP, la pression moyenne, la FiO2 ; surveiller le pourcentage de fuites.
• Surveillance clinique : surveiller la coloration du patient (pâleur, cyanose), l’apparition ou
l’aggravation des signes de lutte, auscultation pulmonaire à chaque mobilisation du patient,
s’assurer de son confort et de sa sécurité (bonne installation, couverture, draps, sangles du
matelas-coquille attachées), surveillance du contenu (quantitatif et qualitatif) des différentes
poches de recueil : diurèse, drains, sonde gastrique.
• Surveillance des perfusions : surveiller le site d’injection, garder un accès à la voie d’abord
d’urgence, garder une visibilité sur les débits des pousse-seringues et sur l’étiquetage des
seringues de perfusion, s’assurer que les tubulures ne sont pas coudées.
• Évaluation de la douleur : coter la douleur du patient avant la prise en charge, pendant et à la
fin (EVENDOL, EVA, autres échelles de douleur adaptées à l’âge et aux types de douleurs,
chroniques, aiguë, post-opératoires...), noter les signes de douleur, d’inconfort, d’angoisse.
Y penser
• Remplir une fiche de surveillance infirmière et médicale pendant le transport. Ces fiches sont
dupliquées, l’une est gardée et archivée, l’autre est remise au service dans lequel est accueilli
l’enfant. Effectuer des transmissions orales et écrites, noter tous les événements particuliers et
les traitements injectés pendant le transport.
• En pédiatrie, une place particulière sera faite aux parents, pour les rassurer, leur expliquer le
déroulement de la prise en charge et du transport, surtout s’ils ne peuvent pas accompagner
l’enfant.
• Utiliser des moyens de distraction (jeux, peluches, chansons) pour apaiser l’enfant pendant le
transfert (lieu inconnu, personnel médical), utiliser les parents comme personnes ressources,
leur demander si l’enfant a un doudou et prendre connaissance de ses centres d’intérêts.
• L’hypnoanalgésie est une méthode de plus en plus répandue et utilisée en préhospitalier,
notamment en pédiatrie pour prendre en charge l’anxiété et la douleur de l’enfant (en
association avec des moyens médicamenteux).
Mémo 56
Ventilation au masque
I ♦ Définition
Méthode de ventilation en pression positive intermittente utilisée chez le nourrisson et l’enfant
ayant une respiration inefficace.
II ♦ Technique
A. Ballon à valve unidirectionnelle (BAVU)
Il peut être relié à une source d’oxygène. La valve unidirectionnelle permet l’évacuation de l’air
expiré.
Matériel :
• Le ballon doit avoir une capacité d’au moins 450 ml pour les enfants et pour les nouveau-nés à
terme. En l’absence d’insufflateur manuel à pression contrôlée avec pièce en T, utiliser un ballon
de 250 ml pour les prématurés.
• Masques (plusieurs tailles).
• Valve de surpression (limitée dans la plupart des modèles à 40 cmH2O).
• Valve de pression expiratoire positive (PEP) recommandée pour les nouveau-nés.
• Réservoir d’oxygène fixé au ballon, augmente la concentration en oxygène.
• Tubulure à oxygène.
• Manomètre de pression recommandé pour les nouveau-nés.
© A.M./N.L.
♦ Nouveau-nés/nourrissons
BAVU modèle enfant poids < 15 kg.
Masque circulaire à bords souples en silicone (réduit l’espace mort) : il doit recouvrir la racine
du nez au pli du menton sans recouvrir les yeux.
Technique : tête en position neutre (l’hyper-extension du cou augmente l’obstruction des voies
aériennes), deux doigts soulevant la mandibule sans comprimer les tissus sous-mentonniers,
appliquer le masque sur le nez et la bouche ouverte afin de permettre une application étanche du
masque, en faisant des compressions répétées du ballon à deux doigts.
♦ Grand enfant
BAVU enfant poids < 15 kg, BAVU adulte poids > 15 kg.
Masque préformé, il doit recouvrir la racine du nez au pli du menton sans recouvrir les yeux.
Technique : > 2 ans : appliquer une légère extension du cou (si pas de notion de traumatisme).
Presser doucement le ballon, dès que le thorax se soulève relâcher la pression.
© A.M./N.L.
© A.M./N.L.
♦ Matériel
• Dispositif de pièce en T de type NÉOPUFF® composé d’un manomètre de pression (pression
inspiratoire – PI – et PEP), d’une arrivée de gaz et d’une sortie patient.
• Tuyau raccordé au mélangeur oxygène-air.
• Tuyau raccordé au masque allant à l’enfant.
• Masque de taille adapté.
♦ Technique
• La PEP doit être réglée entre 4-5 cmH2O, le réglage se fait au niveau de la molette fixée sur le
masque.
>>> Molette valve de PEP
© A.M./N.L.
© A.M./N.L.
• À chaque insufflation, l’aiguille du manomètre doit monter jusqu’à la PI choisie et redescendre
au niveau de la PEP réglée.
• Monitorer l’oxygène selon la saturation du nouveau-né.
Y penser
• Une ventilation excessive est nocive (volume, pression et fréquence).
• La ventilation manuelle en pression positive peut entraîner une distension gastrique, penser à
poser une sonde gastrique pour décomprimer l’estomac.
2 minutes 60 %
3 minutes 70 %
4 minutes 80 %
5 minutes 85 %
10 minutes 90 %
Mémo 57
Ventilation mécanique
I ♦ Définition
Cette technique consiste à utiliser un appareil d’assistance respiratoire, afin de suppléer ou
assister la ventilation spontanée d’un patient intubé.
II ♦ Technique
A. Ventilation conventionnelle : nouveau-né et petit nourrisson
• Ventilateur type « découpeur de flux » avec capteur de spirométrie proximal. Les respirateurs
anciens sans synchronisation sont à éviter.
• Pression contrôlée (mode barométrique), volume courant variable selon résistances des voies
aériennes, du circuit, des variations de compliance et des fuites autour de la sonde d’intubation.
• Débit continu.
• Temps inspiratoire défini.
• Synchronisation (trigger) – synchronisation du début de l’inspiration :
- à certains cycles spontanés (mode VACI) ;
- ou à tous les cycles spontanés (mode VAC) ;
- en adaptant le temps inspiratoire (Ti) au Ti utile : moment où le débit inspiratoire décroit à une
valeur réglée (mode AI) ;
- en régulant la pression pour délivrer un volume contrôlé ou un volume garanti (mode VG, non
présent sur toutes les marques de respirateur).
♦ Modes
• Ventilation assistée contrôlée intermittente (VACI) : mode recommandé pour les nouveau-nés.
Le trigger ne peut être déclenché qu’un certain nombre de fois, la fréquence est contrôlée et
fixée. Le débit du cycle inspiratoire du respirateur est synchronisé avec le cycle du nouveau-né.
Entre les cycles du respirateur, le nouveau-né peut déclencher des cycles spontanés.
• Ventilation assistée contrôlée (VAC) : les cycles spontanés du nouveau-né sont assistés par le
respirateur, la pression inspiratoire et la durée du temps inspiratoire sont fixées.
♦ Réglages
• Fraction inspiratoire en O2 : FiO2 selon SpO2, capteur positionné à la main droite dans les
premières heures de vie (valeurs sus ductales) et PO2/PCO2 cutanée électrodes sur le thorax.
• Paramètres de pression : Pression inspiratoire (Pi) = 16 à 20 cmH2O (les plus basses
possibles). Pression expiratoire positive (PEP) = + 4 cmH2O le plus souvent. Ne pas hésiter à
prendre un avis spécialisé.
• Paramètres de temps : Temps inspiratoire (Ti) = 0,3-0,4 (< 0,4 surtout si prématuré
< 33 semaines d’aménorrhées) et Temps expiratoire (Te) long (I/E proche de 1/2).
Attention : si Ti trop long = expiration active contre une Pi imposée = barotraumatisme et si
Te trop court = auto-PEP.
♦ Surveillance de la spirométrie
• Volume courant (Vτ) = 5 à 7 ml/kg (avant surfactant) non réglé. Un capteur proximal permet
d’évaluer la synchronisation entre l’enfant et le respirateur, mesure les valeurs spirométriques
non réglées chez l’enfant.
• Un niveau de fuite élevé chez un patient grave nécessitant de recourir à des paramètres
ventilatoires élevés amène à le réintuber avec une sonde d’un demi calibre supplémentaire.
• Le monitorage de la FiO2 est obligatoire sur tous les respirateurs néonataux.
• Les réglages sont à adapter selon le terme et la pathologie et à modifier très rapidement après
instillation du surfactant et selon l’amélioration de la clinique (SpO2/PCO2 cutanée : voir
Mémo 39 Capnographie/Capnométrie et Mémo 55 Surveillance pendant le transport).
♦ Modes
• Ventilation volume contrôlé (VVC) : le volume courant est réglé et la pression est variable.
• Ventilation en pression contrôlé (VPC) : la pression est réglée et le volume courant est
variable.
• Ventilation avec aide inspiratoire (AI) : lorsque le patient débute une inspiration cela déclenche
le ventilateur, il envoie un débit inspiratoire élevé ce qui minimise l’effort inspiratoire du
patient.
♦ Réglages
• Volume courant (volume insufflé au patient à chaque cycle : VT : 6-8 ml/kg).
• Fréquence respiratoire.
• Rapport I/E.
• Pression maximum (P max).
• Pression expiratoire positive (PEP).
• Trigger inspiratoire en débit (le plus sensible possible, sans auto-déclenchement).
© A.M./N.L.
Y penser
• Adapter le calibre du circuit ventilatoire au poids de l’enfant (< 20 kg : tuyau de petit
diamètre).
• L’utilisation d’un réchauffeur à eau chauffée permet une humidification et un réchauffement
des gaz apportant un confort non négligeable et un bénéfice dans la prise en charge respiratoire
(limite la broncho-constriction, maintient les voies aériennes dégagées, réduit le risque
d’infection respiratoire).
• Les réchauffeurs humidificateurs actuels sont équipés de sondes thermiques dans les circuits
avec rétrocontrôle de la température. Le rétrocontrôle varie entre 33,5 et 42 °C pour une
hygrométrie à 33 mgH2O/l. Ils doivent être réglés selon le mode ventilatoire (VNI, ventilation
mécanique). L’HFO demande un préréglage en usine ou au biomédical.
• L’assistance respiratoire extra-corporelle (AREC/ECMO) est une technique qui permet de
mettre les poumons au repos lorsque l’état pulmonaire du patient ne répond ni à la ventilation
conventionnelle ni à la ventilation haute fréquence. C’est une méthode alternative de courte
durée.
• En transport, il est pratiquée l’ECMO veino-artérielle (jugulo-carotidienne) en cas de
défaillance hémodynamique ou l’ECMO veino-veineuse (jugulo-fémorale). Chez l’enfant de
moins de 6 ans, les circuits sont préparés avec du sang reconstitué, à la différence de l’ECMO
de l’adulte ou l’amorçage est fait avec du sérum physiologique. L’abord vasculaire est
chirurgical. Il existe très peu d’unités mobiles d’assistance circulatoire (UMAC)
pédiatriques.
Mémo 58
Ventilation non invasive
I ♦ Définition
Alternative à la ventilation mécanique, la ventilation non invasive (VNI) est une méthode de
ventilation en pression positive. Très largement pratiquée en néonatologie, elle est aussi utilisée
en SMUR depuis plusieurs années pour les nourrissons et grands enfants. Elle nécessite des
équipes entraînées posant bien les indications et reconnaissant le moment du passage à une
ventilation mécanique.
♦ Indications
• Détresses respiratoires du nouveau-né.
• Broncho-alvéolite du nourrisson.
• Décompensation aiguë d’une insuffisance respiratoire chronique.
• Pneumopathie de l’immunodéprimé.
• Syndrome thoracique aigu.
• Asthme aigu grave.
• Noyade.
♦ Contre-indications
• Arrêt cardio-respiratoire.
• Défaillance multiviscérale.
• Troubles de la conscience (pas de protection des voies aériennes), sauf dans le cas d’apnées
des bronchiolites.
• Traumatisme facial.
• Obstruction des voies aériennes supérieures (tumeur).
• Pneumothorax non drainé.
♦ Avantages
• Évite la résistance additionnelle de la sonde d’intubation à l’accumulation des gaz.
• Diminue le travail des muscles respiratoires.
• Améliore la ventilation alvéolaire.
• Améliore les échanges gazeux.
II ♦ Technique
A. Matériel
♦ Pour nouveau-nés et nourrissons
Les machines :
• Respirateurs barométriques découpeurs de flux adaptés au transport :
- mode VS-PEP : mode de ventilation spontanée avec pression expiratoire positive (CPAP) ;
- mode bi-phasique : mode de ventilation spontanée avec aide inspiratoire et pression
expiratoire positive (BIPAP), appelé mode « DuoPAP » sur certains respirateurs avec ou sans
fréquence respiratoire minimale imposée (ST mode).
• Pour prématuré ou nouveau-né à terme : générateurs de pressions et générateurs de pressions à
débit variable (type INFANT FLOW® driver) avec 1 niveau de pression (PEP très stable et
fiable) ou avec 2 niveaux de pression. Ces générateurs peuvent être inclus ou non dans des
respirateurs. Les masques avec effets « Coandā » sont spécifiques de l’INFANT FLOW®. Les
réchauffeurs humidificateurs sont indispensables.
Les interfaces et circuits :
Il existe beaucoup de matériel et d’interfaces différents, adaptés à la morphologie de l’enfant.
• Canules nasales ou masque nasal : le choix entre ces dispositifs se fait selon la morphologie de
l’enfant, la tolérance de l’interface et l’efficacité de la ventilation.
• Harnais ou bonnet : prendre les mesures du périmètre crânien afin d’avoir un bonnet de taille
adapté, celui-ci doit englober entièrement le crâne de l’enfant, veiller à ce que les oreilles ne
soient pas pliées.
• Rallonge souple.
• Circuit de ventilation avec sondes thermiques raccordé au réchauffeur et au générateur de
pressions ou au respirateur de transport.
© A.M./N.L.
>>> Modèle de VNI (néonat) avec bonnet et masque nasal (à gauche)
et VNI avec harnais et masque nasal (à droite)
© A.M./N.L.
Autres matériels :
• Sondes nasales uni- ou bi-narinaires (inconvénients : fuites importantes et mauvaise tolérance
de ce dispositif).
• L’utilisation de la tétine permet de limiter les fuites.
• L’utilisation de réchauffeur humidificateur est recommandée pour les nouveau-nés et les
nourrissons.
© A.M./N.L.
B. Installation
• Mettre l’enfant en proclive à 30°.
→ Pour le nouveau-né/nourrisson :
- selon le degré d’urgence, protéger la peau avec des pansements hydrocolloïdes afin d’éviter
des lésions dues à l’appui de l’interface ;
- mesurer le périmètre crânien et positionner le bonnet ou harnais adapté à la taille de l’enfant ;
- installer le masque ou les canules sur la rallonge souple et adapter l’interface (masque/canule
et rallonge) au harnais/bonnet.
→ Pour l’enfant/adolescent : prendre les mesures du masque et le positionner à l’aide de son
harnais.
• Relier le dispositif au circuit ventilatoire.
• Après s’être assuré du bon fonctionnement du circuit (branchement et réglages), adapter le
dispositif sur l’enfant.
• Veiller à la bonne étanchéité de l’interface afin de maintenir une PEP efficace.
• Poser une sonde gastrique chez le nourrisson pour éviter la distension gastrique.
• En cas d’agitation, sédation possible : midazolam (25 mcg/kg en intraveineux, intrarectal ou
intranasal) ±kétamine (0,2 mg/kg) ou ATARAX® per os (1 mg/kg/jour : délai d’action 15 min).
→ Pour le nouveau-né : en cas d’apnée > 10 secondes, citrate de caféine 20 mg/kg en
intraveineux.
• Surveillance pendant le transport : monitoring, TcPCO2, état clinique de l’enfant (coloration,
signes de lutte, conscience). Évaluer l’efficacité de la VNI, baisse de la fréquence respiratoire
dans la première heure, baisse de la TcPCO2, objectif SpO2 ≥ 94 %, adapter la FiO2.
C. Modes et réglages
→ Pour les nouveau-nés : PEP + 4, + 5 cmH2O (max = + 6), FiO2 selon la SpO2 requise pour le
terme et l’âge. Un avis spécialisé est nécessaire avec critères de FiO2 selon le terme et la
pathologie pour décider de l’intubation, de la ventilation assistée et de l’instillation de
surfactant. Dans certains cas l’INFANT FLOW® à 2 niveaux de pression est utilisé.
→ Pour les nourrissons, NCPAP : bronchiolites +++, obstacle dynamique des voies aériennes,
œdème aigüe pulmonaire, insuffisance cardiaque, asthme aiguë grave. Une PEP + 7 cmH2O a fait
preuve de son efficacité dans les bronchiolites.
→ Pour les enfants et nourrissons : VS-AI-PEP : maladie neuromusculaire, mucoviscidose,
insuffisance respiratoire aiguë hypoxémiante, certaines bronchiolites, asthme aigu grave,
certaines décompensations de cardiopathie congénitale.
= PEP initiale : 5-7 cmH2O, ↑ de 1 en 1
= Ai : 4 cmH2O, ↑ progressivement de 2 en 2 selon VT + clinique
= Pi = Ai + PEP : 10-18 cmH2O, max 20 cmH2O
= Trigger inspiratoire le plus sensible en évitant l’auto-déclenchement : 0,3 à 0,5 l/min
= Trigger expiratoire : 40 % à 70 % selon pathologie
= Pente 0,15 à 0,2 selon tolérance
= Vte cible : 6-8 ml/kg
• S/T mode : fréquence en fonction de l’âge et Ti selon la fréquence
• S/T mode + AVAP (volume garanti) pour certains respirateurs
Y penser
• L’utilisation de la VNI en transport induit une consommation de fluides très importante, y
penser pour anticiper le transport.
• L’utilisation d’un réchauffeur permet une humidification et un réchauffement des gaz
apportant un confort non négligeable et un bénéfice dans la prise en charge respiratoire (limite
la broncho-constriction, maintient les voies aériennes dégagées, réduit le risque d’infections
respiratoires et contribue au maintien de la normothermie chez le prématuré).
Mémo 59
Voie intra-osseuse
I ♦ Définition
Voie d’urgence du nourrisson et de l’enfant, utilisée en priorité lors d’arrêt cardio-respiratoire
(ACR), d’état de choc ou de déshydratation sévère. Chez l’enfant gravement malade, afin de ne
pas retarder la mise en place des traitements, passer à la voie intra-osseuse (IO) si échec de voie
veineuse périphérique (VVP) après 1 minute (ILCOR 2015) et/ou 2 échecs de VVP.
♦ Avantages
• Vaisseaux sinusoïdes de la cavité médullaire équivalents d’une veine qui ne se collabe pas,
même en état de choc.
• Moelle rouge chez l’enfant de moins de 6 ans.
• Rapidité de pose.
• La posologie des traitements injectés est la même que pour la voie intraveineuse.
• Les prélèvements sont possibles : seuls Ca, K et PO2 ne sont pas corrélées aux taux sanguins.
♦ Inconvénients
• Rares complications : diffusion dans les tissus, nécrose des tissus (plus fréquente en cas
d’injection d’amines), syndrome des loges++, ostéomyélite et fracture tibiale.
• La voie intra-osseuse doit être rapidement relayée dès que cela est possible par une autre voie
d’abord.
• Après un échec de pose, l’IO ne peut pas être reposée sur le même os.
♦ Contre-indications
• Infection sur le site de pose, fracture ou suspicion sur le membre.
• Voie IO récente ≤ 48 h.
• Matériel prothétique.
• Ostéopathie congénitale.
II ♦ Technique
♦ Matériel
• Compresses.
• Antiseptique.
• Pansement de fixation.
• Seringue de 10 ml.
• Sérum physiologique.
• Ligne de perfusion (petit raccord, robinet 3 voies et longue tubulure).
• Pousse-seringue.
• Aiguille intra-osseuse (taille nourrisson/pédiatrique/adulte).
• Dispositif intra-osseux (différents modèles : pistolet IO, perceuse IO...).
♦ Sites d’insertion
1. Tibia proximal – site à privilégier chez le nourrisson et l’enfant : au niveau de la face antéro-
interne du tibia = 1 cm en dessous et en dedans de la tubérosité tibiale antérieure ou 2 doigts
(3 cm) sous la base de la rotule (jambe fléchie et en rotation externe).
2. Tibia distal : 1 à 2 cm au-dessus de la partie saillante de la malléole interne du tibia.
3. Fémur proximal (< 6 ans) : face antérieure du fémur, 1 cm au-dessus de la rotule, 1 cm en
dedans de la ligne médiane.
4. Humérus proximal (> 6 ans) : 2 doigts en dessous de l’os coracoïde sur la tubérosité
humérale, bras sur l’abdomen, coude en adduction, insertion à 45° par rapport à l’horizontale.
© Téléflex
♦ Technique
La technique de pose avec le modèle motorisé EZ-IO® permet une meilleure maîtrise à
l’opérateur peu expérimenté grâce à sa facilité d’utilisation.
• Boîte à aiguilles à proximité.
• Asepsie stricte : nettoyage des mains, port de gants, désinfection de la zone d’insertion.
• Purger la ligne de perfusion.
• Préparer une seringue de 10 ml de sérum physiologique connectée au premier raccord de
l’intra-osseuse : elle servira à tester la voie et à pousser dans la cavité médullaire.
• Bonne position de l’opérateur et de l’enfant : pour la face antéro-interne du tibia proximal,
installer le membre en flexion sur un billot placé sous le genou (ou utiliser un binôme pour
maintenir le membre en position).
• Vérifier que le mandrin se désolidarise bien de l’aiguille avant d’insérer la voie IO.
• Insérer l’intra-osseuse. Enfoncer l’aiguille en gardant un angle vertical par rapport à l’os. Ne
pas appuyer en la posant, guider doucement la pose et s’arrêter quand il y a un relâchement, une
diminution des résistances de l’aiguille.
→ Si IO type COOK®, un mouvement de « forage » est nécessaire pour atteindre la cavité
médullaire.
• Une fois dans la cavité médullaire, retirer le mandrin en dévissant la partie supérieure et en
maintenant avec l’autre main l’aiguille fixée dans l’os.
>>> Retrait du mandrin
© Téléflex
© Téléflex
• Si reflux présent et flush fait sans difficulté, raccorder ensuite le reste de la tubulure, à noter
qu’il est préférable de mettre le débit de perfusion sous pression (utiliser un pousse seringue
pour les voies IO, débit de perfusion pour la voie tibiale : 40 ml/min).
• Surveiller l’absence d’extravasation pendant le temps de mise en place de l’intra-osseuse.
• Dès que possible (remplissage effectué, drogues injectées...) poser une autre voie d’abord.
© Téléflex
>>> Intra-osseuse COOK®
© A.M./N.L.
Y penser
• L’aiguille est bien posée si :
- immobile dans l’os (en position verticale) ;
- aspiration de sang ou de moelle à la seringue ;
- absence d’extravasation après injection de 5 à 10 ml de sérum physiologique à débit lent ;
- absence de résistances de perfusion.
• Attention : l’espace médullaire est étroit chez le petit nourrisson.
• Surveillance accrue de la face antérieure et postérieure (risque de transfixion de l’os).
• Si l’enfant est conscient et réactif, anesthésier localement (XYLOCAÏNE® 1 %).
• L’IO ne passe pas à l’IRM.
♦ Retrait du dispositif
>>> Retrait du dispositif
I ♦ Définition
La pose de cathéter veineux ombilical (KTVO) est un acte médical, effectué lors de réanimation
ou de détresse vitale chez le nouveau-né et si échec de pose de voie veineuse périphérique. C’est
une voie facilement accessible, elle est envisagée jusqu’au huitième jour de vie.
II ♦ Techniques
♦ Préparation du matériel
• Champ troué (disposé autour de l’ombilic).
• Champ stérile non troué (pour poser le matériel).
• Bistouri.
• Cathéter ombilical (n° 3,5 < 1 000 g et n° 5 > 1 000 g).
• Robinet 3 voies.
• Fils à peau, aiguille courbe.
• Pansements de type STÉRI-STRIP®.
• Gants stériles.
• Compresses et antiseptique cutané.
• Instruments stériles : ciseaux, pince et porte-aiguille.
• Seringue de 5 ml pré-remplie avec du sérum physiologique.
• Préparer une ligne de perfusion (petit raccord, robinet 3 voies et longue tubulure).
♦ Technique
• Installation de l’enfant, maintenir les mains et les jambes du nouveau-né pendant le soin.
• Lavage des mains, port de gants stériles.
• Asepsie de la peau : selon protocole du service (antiseptique de type BISEPTINE® plus
répandue en pédiatrie).
• Positionner le champ troué.
• Adapter le cathéter ombilical au robinet 3 voies et purger l’ensemble avec du sérum
physiologique.
• Positionner autour de l’ombilic une ligature lâche prête à être serrée en cas de saignement
abondant (utiliser une sonde gastrique ou une sonde d’aspiration de petit calibre).
• Sectionner le cordon à 1,5-2 cm de la peau à l’aide d’un bistouri.
• À l’aide de la pince stérile, effectuer une légère traction sur le cordon et repérer les vaisseaux
ombilicaux (1 veine et 2 artères).
• Insérer le cathéter préalablement purgé dans la veine ombilicale, jusqu’à observer un reflux de
sang à l’aspiration, puis rincer avec la seringue de 5 ml de sérum physiologique (s’assurer qu’il
n’y a aucune fuite par la veine ombilicale).
→ Position centrale : (1,5 × poids (kg)) + 5,5) contrôle radio obligatoire pour vérifier
l’emplacement du cathéter.
→ Position périphérique : en cas d’urgence ou si radio impossible, 5 cm pour le nouveau-né à
terme et 3 cm pour le prématuré.
• Fixer le cathéter : passer le fil dans la gelée de Wharton, effectuer une bourse autour de
l’ombilic et tisser le fils en « spartiate » autour du cathéter, faire un nœud et couper le reste du fil
avec le ciseau stérile. Sécuriser ensuite la « spartiate » avec un pansement de type steristrips®
placé en « drapeau » sur le nœud.
• Adapter ensuite la tubulure au robinet 3 voies (celui-ci peut servir en cas de prélèvement
sanguin si le cathéter est positionné en central) et démarrer la perfusion.
Remarque : un KTVO posé en urgence sera enlevé à l’arrivée en réanimation pour en poser
un autre dans de meilleures conditions
Y penser
• Surveiller le saignement du cordon après la pose : il est possible de garder la ligature
autour de l’ombilic, en la desserrant petit à petit (risque hémorragique dans les heures qui
suivent la pose).
• Chez le prématuré, limiter le temps de contact de l’antiseptique avec la peau car risque
important de brûlure.
• Avant d’injecter, toujours vérifier s’il y a un reflux.
Mémo 61
Voie veineuse en jugulaire externe
I ♦ Définition
Voie veineuse d’urgence lorsque les voies périphériques ne sont pas accessibles.
♦ Avantage
Veine superficielle de gros calibre, souvent la plus facile à repérer et à cathétériser en cas
d’hypovolémie.
♦ Inconvénients
• La position lors de la pose d’une voie en jugulaire externe n’est pas toujours bien tolérée.
• Difficulté d’accès lors de réanimation cardio-pulmonaire.
• L’anatomie du cou du nourrisson rend sa cathétérisation difficile.
• Débit de perfusion positionnel en fonction de la position de la tête.
II ♦ Technique
♦ Matériel
• Boîte à aiguilles.
• Compresses.
• Antiseptique.
• Pansements de type STERI-STRIP®, TEGADERM®.
• Seringue de 2 ml de sérum physiologique pour purger le cathéter.
• Préparer en amont une ligne de perfusion (petit raccord, robinet 3 voies et longue tubulure).
• Cathéters.
♦ Technique
• Ausculter et vérifier le caractère bilatéral du murmure vésiculaire.
• Maintenir l’enfant sur le dos, la tête en extension de 30° (utiliser un billot si besoin).
• Positionner la tête de l’enfant vers la gauche, utiliser la veine jugulaire externe droite de
préférence.
• Lavage de mains et port de gants.
• Désinfecter le site de ponction, anesthésier localement selon le degré d’urgence.
• Utiliser un cathéter court pour un abord périphérique.
• Comprimer la veine jugulaire externe au-dessus de la clavicule pour qu’elle devienne mieux
visible.
• Piquer en maintenant un angle de 10°, jusqu’à ressentir un relâchement lorsque l’aiguille entre
dans la lumière de la veine.
• Raccorder la tubulure.
• Fixer avec un pansement de type TEGADERM®.
Y penser
Inconvénient : n’est visible que quand la veine jugulaire externe croise par en avant le muscle
sternocléidomastoïdien.
Mémo 62
Voie veineuse périphérique
I ♦ Définition
La pose d’une voie veineuse périphérique consiste à introduire un cathéter dans une veine. La
morphologie de l’enfant, l’hypovolémie, les états de choc, les vaisseaux de faibles diamètres
peuvent rendre difficile leur mise en place.
II ♦ Technique
♦ Préparation en amont
• Mettre en confiance.
• Informer du soin.
• Si les conditions le permettent : utiliser la distraction, (repérer les centres d’intérêts de
l’enfant), utiliser les moyens antalgiques : protoxyde d’azote, saccharose pour les nourrissons,
crème anesthésiante (durée de pose d’1 h, difficile à utiliser en préhospitalier).
• Laisser une place aux parents, si possible.
• S’organiser avant le soin (matériel et rôle de chacun).
♦ Procédure
• Bonne installation de l’enfant et du soignant.
• Préparation du matériel :
- boîte à aiguilles ;
- compresses ;
- antiseptique ;
- garrot de taille adaptée ;
- pansements de fixation de type STERI-STRIP®, TEGADERM® ;
- seringue de 2 ml de sérum physiologique ;
- préparer une ligne de perfusion (petit raccord, robinet 3 voies et longue tubulure) ;
- cathéters :
• Lavage des mains, port de gants.
• Asepsie de la peau : selon protocole du service (antiseptique de type BISEPTINE® plus
répandu en pédiatrie).
Néonatalogie Pédiatrie
→ Chez le nourrisson, les abords veineux tels que les veines superficielles sont plus difficiles à
atteindre en raison du tissu adipeux plus important qui masque les veines.
1 2
• Bonne installation (éclairage suffisant, bon maintien : chez le • Monter le cathéter dès que le reflux de sang est visible : soit avec
nouveau-né, mettre le poignet en flexion entre le pouce et l’index = l’aiguille guide, soit sans l’aiguille à l’aide de la seringue de 2 ml
garrot naturel). préalablement remplie de sérum physiologique qui sert alors de
• Repérer la veine et piquer. mandrin liquide (cette méthode permet une manipulation plus
douce pour les veines fragiles, de petits calibres, comme chez les
nouveau-nés).
• (Re)tester la perméabilité de la voie avec la seringue de 2 ml de
sérum physiologique une fois le cathéter monté.
3 4
• Tester à nouveau l’étanchéité après la fixation. • Positionner le pansement de type TEGADERM® de façon non
circulaire.
Y penser :
• Attention +++ : PAS de débit libre chez l’enfant (toujours utiliser un pousse-seringue).
• Pas de prélèvement, de prise de tension ou de saturation positionnée au membre perfusé.
• Toujours surveiller le point de ponction : induration, suintement, rougeur, écoulement.
• En cas d’échec de pose ou arrêt cardio-respiratoire, poser rapidement une voie intra-osseuse
(voir Mémo 59) sauf en néonatalogie : poser un cathéter ombilical (voir Mémo 60).
Partie 3
Règles d’hygiène
>>> Mémo 63 - Asepsie
>>> Mémo 64 - Hygiène
>>> Mémo 65 - Nettoyage et désinfection de l’ambulance
Mémo 63
Asepsie
I ♦ Définition
L’asepsie concerne toutes les mesures d’hygiène et de précautions misent en place avant, pendant
et après un acte invasif (pose de cathéter, de voie veineuse périphérique, pansement).
En préhospitalier, on s’adaptera aux lieux de l’intervention, tout en respectant au maximum les
règles d’hygiène.
IV ♦ Préparation du site
Selon l’acte réalisé, on utilisera les mêmes précautions qu’en intrahospitalier, telles que :
- la tonte du site si nécessaire ;
- une large désinfection ;
- un champ stérile ;
- un pansement ou film stérile.
Y penser
La tenue du smuriste est à changer autant de fois que nécessaire durant sa garde (patient BMR
ou à risque, souillée par des liquides biologiques, terre, huile...).
Mémo 64
Hygiène
I ♦ Définition
Les pratiques d’hygiène en préhospitalier sont les mêmes chez l’adulte et chez l’enfant : lavage
des mains, port de gants, nettoyage du matériel entre les transports. Cependant, la pédiatrie, et
plus particulièrement la néonatalogie, demandent quelques précautions particulières.
Décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004
Chapitre II Règles professionnelles – section I – Article R. 4312-11
L’infirmier ou l’infirmière respecte et fait respecter les règles d’hygiène dans
l’administration des soins, dans l’utilisation des matériels et dans la tenue des locaux. Il
s’assure de la bonne élimination des déchets solides et liquides qui résultent de ses actes
professionnels.
II ♦ Techniques
♦ Asepsie pendant les transports
• Mains nues : pas de bijou, pas de vernie, ongles courts.
• Lavage de mains : solution hydro-alcoolique (uniquement sur des mains non souillées, non
mouillées, ne pas rincer, ni essuyer).
• Port de gants et de masque lors des soins invasifs : pose de voies veineuses périphériques,
contact avec des sécrétions corporelles (aspiration, pose de sonde gastrique, de poche à urine).
• En néonatalogie, porter une surblouse non stérile à usage unique. En salle de naissance, ajouter
la charlotte, le masque et les surchaussures.
• Précautions rigoureuses lors de la manipulation du matériel stérile (gants stériles, masque,
blouse).
• Mettre un masque lorsque l’enfant est infecté (ou suspicion d’infection pulmonaire) : isolement
air/contact/gouttelettes. De plus, lors d’intervention primaire (intervention à domicile ou dans les
lieux publics), la pathologie de l’enfant n’est pas toujours connue.
• Lavage de mains après chaque soin et à la fin de chaque prise en charge.
• Évacuation des déchets dans la filière adaptée.
♦ Nettoyage exceptionnel
• Pour l’isolement (déchets et nettoyage), des fiches spécifiques à chaque structure sont
élaborées : s’y référer pour connaitre l’équipement de protection individuelle adapté et les
précautions à prendre (isolement BMR, isolement protecteur, etc.).
• Décontamination spécifique : par exemple le VRS, virus très contagieux en pédiatrie,
responsable de nombreuses bronchiolites (mode de transmission par gouttelettes/contact) :
résiste 30 minutes sur la peau et 6-7 heures sur le linge et les objets.
Y penser
• Lors de toutes désinfections commencer par le plus propre en allant vers le plus sale.
• Ne pas utiliser d’antiseptique iodé chez le nouveau-né et le nourrisson de moins de 1 mois.
De plus, il est déconseillé de l’utiliser de façon prolongée chez l’enfant sur les muqueuses ou
les surfaces étendues (risque d’allergie, de passage de l’iode dans le sang).
• En cas de BMR, VRS... changer le bloc expiratoire du respirateur.
Mémo 65
Nettoyage et désinfection de l’ambulance
I ♦ Définition
L’accident d’exposition au sang (AES) se définit par un contact percutané (piqûre, coupure) ou
muqueux (œil, bouche) avec du sang ou un produit biologique. Il expose donc au risque de
contamination bactérienne et/ou virale.
Ce type d’accident concerne l’ensemble des personnels sur intervention, et il est accru par le
nombre et la rapidité des actions mises en œuvre au sein d’un environnement parfois
défavorable.
♦ Sur intervention
Rechercher, si possible, le statut sérologique du patient (VIH, VHC, HVB) ou évaluation des
comportements à risque.
♦ De retour à la base
• Remplir le cahier de déclaration des accidents de travail.
• Contacter, dans les 4 heures, le médecin référent de l’établissement ou le service de médecine
du travail pour prélèvement des sérologies +/- traitement prophylactique.
Mémo 136
Certificats
I ♦ Définition
Un certificat médical est un document médico-légal régi par un texte législatif ou réglementaire.
Il engage la responsabilité de son rédacteur. En préhospitalier, il est indispensable d’avoir les
formulaires en plusieurs exemplaires :
- certificat de décès ;
- certificat de naissance ;
- certificat d’accouchement (normal et enfant né sans vie).
II ♦ Le certificat de décès
• Obligation administrative conforme à l’arrêté du 24 décembre 1996 :
« L’autorisation de fermeture du cercueil ne peut être délivrée qu’au vu de ce certificat établi
par un médecin, attestant le décès » (art. L. 2223-42 du Code général des collectivités
territoriales).
• Base juridique du constat de la mort :
- donc d’autant plus important de bien le remplir que le décès est suspect ;
- nécessité impérative de vérifier l‘identité du défunt (et dans le doute ne rien inscrire ou
mettre « X »), car déclarer décédée une personne vivante induit une situation juridico-
administrative complexe.
♦ Composition
• Les trois premiers feuillets supérieurs comportent :
- l’état civil exact du défunt ;
- les informations sur la date et l’heure du décès ;
- la présence ou l’absence d’obstacle médico-légal, d’obligation de mise en bière immédiate,
d’obstacle au don du corps ou d’un pacemaker ;
- la demande d’autopsie ;
- la signature et le cachet du médecin rédigeant le certificat.
Ces parties sont destinées à la mairie du lieu d’implantation de la chambre funéraire, à la
chambre funéraire et à la mairie du lieu de décès.
• La 2e partie, inférieure, détachable et scellée, est destinée à l’ARS puis à l’Inserm. Elle est
strictement confidentielle et détaille les circonstances et la cause de la mort à des fins
statistiques.
♦ Conditions de rédaction
Être médecin inscrit à l’Ordre et être présent sur place. Le certificat de décès se rédige avec la
pièce d’identité du défunt (obligatoire). En l’absence de document officiel confirmant l’identité
exacte du défunt, le certificat sera rédigé sous l’identité X.
Depuis quelques années, les certificats de décès électroniques sont possibles. Il faut être doté
d’un outil informatique connecté et équipé d’une imprimante, donc processus rarement utilisé
en préhospitalier.
I ♦ Définition
Elle concerne la chaîne de transfusion et permet le signalement de tout effet indésirable suite à
l’administration de produits sanguins.
II ♦ Le dispositif
Il repose sur trois acteurs :
- au niveau national : ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de
santé) ;
- au niveau régional : coordonnateurs régionaux d’hémovigilance (CRH), en collaboration avec
les ARS ;
- au niveau local : correspondants d’hémovigilance.
III ♦ Rôle
Surveiller - Alerter - Corriger - Prévenir
VI ♦ Le systèmes ABO
Il se définit par la présence ou non d’antigène (Ag) A et/ou B aux surfaces des hématies.
• Groupe A : Ag A en surface des hématies et Ac anti-B dans le plasma.
• Groupe B : Ag B en surface des hématies et Ac anti-A dans le plasma.
• Groupe O : aucun Ag A ni B en surface des hématies et Ac anti-A et Ac anti-B dans le plasma.
• Groupe AB : Ag A et B en surface des hématies et pas d’Ac anti-A ni anti-B dans le plasma.
* La préparation pédiatrique consiste à diviser aseptiquement un CGR en plusieurs unités pédiatriques d’un volume minimal de
50 ml qui pourront être utilisés soit séparément, soit dans le cadre d’un programme dédié à un enfant. Le contenu en hémoglobine
est défini en référence au CGR d’origine et les caractéristiques relatives à l’aspect, à l’hématocrite et au taux d’hémolyse sont
identiques à celles du CGR d’origine.
Données biologiques
Période néonatale jusqu’à 4 mois Après 4 mois
Groupe ABO RH KEL Groupe ABO RH KEL
RAI (anticorps anti-érythrocytaires) de la mère entre 72 h prénatal et 4 mois RAI prélevés dans les 72 h précédentes ou
postnatal ou RAI de l’enfant (résultat valable jusqu’à 4 mois d’âge civil de 21 jours si pas d’évènement immunisant.
l’enfant quel que soit le nombre de transfusions).
Associer un test à l’antiglobuline (Coombs direct) de l’enfant avant la
première transfusion.
RAI à reprélever dans un délai de 1 à 3 mois après une transfusion.
Y penser
• Chez l’enfant (hors prématuré et nourrisson), les règles de transfusion en urgence sont
identiques à celle de l’adulte (O Rh - )
• Beth Vincent obligatoire.
• Ne pas oublier : la traçabilité, la concordance des numéros de poches avec la feuille de
délivrance d’EFS, et la surveillance pendant la transfusion même en urgence.
• Respecter les procédures de votre établissement.
Mémo 139
Matériovigilance
I ♦ Définition
Elle concerne la surveillance de tout dispositif ou matériel médical mis sur le marché.
La matériovigilance comporte le signalement, l’enregistrement, l’évaluation et l’exploitation des
informations signalées dans un but de prévention.
Toute personne relevant un dysfonctionnement, un incident ou risque d’incident par l’utilisation
d’un matériel médical, doit établir une déclaration au sein de son établissement via le CLMV.
II ♦ Le dispositif
Il repose sur deux acteurs principaux :
- au niveau central : ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de
santé) ;
- au niveau local : CLMV (correspondant local de matériovigilance).
IV ♦ En pratique
Même en extrahospitalier, tout professionnel de santé doit, en cas d’incidents, prévenir dans de
brefs délais son correspondant local (CLMV) de l’évènement indésirable en essayant d’être le
plus précis possible et de garder des preuves (emballage, impression d’écran, etc.).
Mémo 140
Pharmacovigilance
I ♦ Définition
Elle vise à garantir la sécurité d’emploi des médicaments en surveillant leurs utilisations, leurs
effets secondaires ou indésirables potentiels ou avérés.
II ♦ Organisation
La pharmacovigilance est organisée sur le plan international, national, régional et local :
- local : via le personnel hospitalier qui transmet tout effet indésirable au centre de référence
régional ;
- régional : via le CRPV (centre régional de pharmacovigilance) qui évalue et transmet au
niveau national ;
- national : via l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé)
qui reçoit, traite et évalue les signalements. Les mesures prises sont transmises aux CRPV puis
au niveau hospitalier ;
- international : un réseau est mis en place afin que les évènements indésirables constatés dans
certains pays puissent être transmis à l’ANSM.
Les laboratoires pharmaceutiques doivent également signaler directement à l’ANSM tout effet
indésirable grave qui leur serait rapporté. Ils peuvent également, par une lettre au prescripteur,
informer les professionnels de santé d’un effet indésirable grave.
III ♦ En pratique
Même en extrahospitalier, tout professionnel de santé doit, en cas d’incident, prévenir dans les
plus brefs délais son correspondant local (CRPV) de l’évènement indésirable (voir Mémo 139
Matériovigilance).
Partie 6
Plan de secours
>>> Mémo 141 - Plan Orsec Novi
>>> Mémo 142 - Système d’information numérique standardisé (SINUS)
>>> Mémo 143 - SAMU/SMUR
Mémo 141
Plan Orsec Novi
C’est le dispositif mis en œuvre à l’occasion d’un accident catastrophique à effet limité (ACEL)
concernant ou pouvant concerner un grand nombre de victimes ou d’un accident catastrophique à
effets majeurs (ACEM).
Il est dirigé par le commandant des opérations de secours (COS), qui dispose d’un directeur
des services d’incendie et de secours (DSIS) et d’un directeur des secours médicaux (DSM)
responsable du poste médical avancé (PMA) et de moyens d’évacuation (UMH, VSAV, PS,
ambulances de la Croix-Rouge, de la Protection civile, de l’Ordre de Malte et ambulances
privées si besoin).
Il est déclenché par le préfet.
Voici le schéma de la chaîne des secours médicaux dans lequel nous serons intégrés :
En arrivant sur les lieux, bien s’assurer d’être dans une zone sécurisée. Stationner l’ambulance
de façon qu’elle ne gêne pas la circulation des autres véhicules et qu’elle puisse partir
rapidement, en théorie en épi à côté des autres.
Se présenter au poste de commandement (PC) : généralement nous sommes sollicités au PMA
et/ou à la grande noria. Bien rester en équipe complète et veiller au matériel. Le PMA proche
des lieux de l’accident peut être installé dans un endroit réquisitionné (café, école...) ou bien
sous une tente prévue à cet usage se trouvant dans les postes sanitaires mobiles (PSM 1 ou 2)
dont sont dotés les SAMU.
Si l’accident présente un risque nucléaire, radiologique, bactériologique, chimique, explosion
(NRBC E), les victimes et les impliqués devront être décontaminés entre le PRV et le PMA. Pour
participer à la chaîne de décontamination, il faut disposer de tenues légères de décontamination
(TLD), de combinaisons légères de décontamination (CLD) ou de tenues outre-mer (TOM) et
avoir suivi la formation nécessaire à leur utilisation.
• Au PMA a lieu le tri médical des urgences absolues (UA) :
- extrêmes urgences (EU) : danger de mort immédiate dans les 5 à 15 minutes (sauvetage de vie
humaine) ;
- première urgence (U1) : blessés graves dont la vie n’est pas en danger (traitement médico-
chirurgical dans les 6 heures).
• Viennent ensuite les urgences relatives (UR) :
- deuxième urgence (U2) : blessés sérieux, traitement des lésions chirurgicales dans les 12 à 24
heures ;
- troisième urgence (U3) : blessés légers.
• Puis les urgences dépassées, les impliqués et l’aspect médico-psychologique (CUMP : cellule
d’urgence médico-psychologique).
Toutes les victimes sont dotées d’un bracelet à code-barres et d’une fiche médicale de l’avant
(FMA) : le système d’information numérique standardisé (SINUS) fiabilise la remontée et le
traitement des informations indispensables au suivi des victimes. Le bracelet comporte des code-
barres autocollants supplémentaires à reporter sur la FMA et tous les documents ou affaires liés
à la victime.
Enfin il faut savoir que la première équipe médicale arrivée sur les lieux de l’accident assure la
direction des secours médicaux avant l’arrivée du DSM, fait une reconnaissance rapide avec le
DSIS, évalue le nombre et l’état des victimes, fixe le PRV, donne un bilan d’ambiance au
médecin régulateur du SAMU et détermine l’emplacement du PMA. Elle ne prend donc pas de
victime en charge.
Mémo 142
Système d’information
numérique standardisé (SINUS)
Arrêté du 17 février 2010 portant création d’un traitement automatisé de données à
caractère personnel dénommé « système d’information numérique standardisé » (SINUS)
Le préfet de police (secrétariat général de la zone de défense de Paris) est autorisé à mettre en
œuvre un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « système
d’information numérique standardisé » (SINUS), dont les finalités sont d’assurer le
dénombrement, l’identification et le suivi des victimes lors d’événements exceptionnels.
Les catégories de données à caractère personnel enregistrées sont celles relatives :
– à l’identité des victimes (nom, prénom, âge, sexe, adresse, nationalité) ;
– à une mention concernant l’état vital (« DCD », « urgence absolue » UA, « urgence relative »
UR, « impliqué ») ;
– au lieu de prise en charge et à la destination hospitalière éventuelle.
C’est un système d’identification et de catégorisation des victimes. Il est utilisé par les sapeurs-
pompiers, le SAMU, la police, la gendarmerie ou encore les services préfectoraux. Il permet
d’établir rapidement un bilan très proche de la réalité. En cas de plan Orsec Novi, sa mise en
œuvre donne l’accès à un système d’information commun à l’ensemble des services intervenant
(sapeurs-pompiers, SAMU, police, hôpitaux...) qui permet, en temps réel et tout au long de la
chaîne de soins, le suivi des personnes impliquées ou victimes.
♦ Le système SINUS
Il se compose :
- d’un bracelet avec codes à barres ;
- d’une fiche médicale ;
- d’un module de saisie et de transfert des données.
Mémo 143
SAMU/SMUR
I ♦ Rôle du SMUR
• Permanence médicale 24 h/24 h.
• S’assurer de la disponibilité des moyens publics ou privés en respectant le libre choix du
patient.
• Déterminer le moyen le plus adapté à la demande.
• Assurer le transport par le moyen le plus adapté.
• Organiser l’accueil hospitalier vers la structure la plus adaptée.
• Veiller à l’admission du patient.
• Mise en place des plans d’urgence.
• Couverture médicale des grandes manifestations.
• Participer à l’éducation sanitaire de la population.
• Formation des personnels médicaux et paramédicaux.
• Participer à des programmes d’enseignement, d’éducation sanitaire et de prévention (CESU).
• 2 SAMU exercent par ailleurs une activité de régulation médicale particulière :
- le SAMU de Paris qui régule les appels provenant des trains à grande vitesse (TGV) et des
avions d’Air France en vol ;
- le SAMU de Toulouse qui régule les appels des navires en mer.
II ♦ Missions du SMUR
• Arriver le plus vite possible sur l’intervention sans mettre en péril l’équipe et les usagers de la
circulation.
• Traiter les détresses vitales.
• Examen complet et traitement complémentaire.
• Évaluation des besoins, orientation.
• Bilan au médecin régulateur (responsabilité 50 %/50 %).
• Le médecin régulateur cherche une place à l’hôpital ou prévient les urgences de l’arrivée du
patient.
• Le SMUR transporte le patient et laisse une transmission écrite médico-légale.
• Le SMUR redevient disponible.
♦ Mission primaire
Une mission primaire est une prise en charge médicale spécialisée d’un ou de plusieurs patients
ne se trouvant pas admis dans un établissement de santé et dont l’état requiert de façon urgente
une expertise médicale pour des soins d’urgences ou de réanimation.
♦ Mission secondaire
Transfert d’un malade d’un hôpital à un autre afin de le faire bénéficier de soins ou
d’explorations spécialisés avec retour dans l’établissement d’origine dans un délai maximum de
48 heures. Transport intra ou interhospitalier.
♦ Primo secondaire
• Ce type de mission n’existe pas. Dans les faits, il s’agit tout au plus de missions de type
« transfert » réalisées avec les moyens du SMUR de type « primaire », par exemple quand le
besoin de soins ou la situation exige une intervention rapide du SMUR.
• Ce terme ne doit plus être utilisé.
A
Acétate de désoxycortone Mémo 66
Aciclovir Mémo 17, Mémo 67
Acide acétylsalicylique Mémo 29
Acide tranéxamique Mémo 43
Acide tranexamique Mémo 68
ACTRAPID Mémo 103
ACUPAN Mémo 113
Adénosine Mémo 14, Mémo 69
Adénosine triphosphate Mémo 70
Adrénaline Mémo 3, Mémo 8, Mémo 9, Mémo 10, Mémo 13, Mémo 15, Mémo 24, Mémo 24,
Mémo 34, Mémo 71
ALGOPEDOL Mémo 125
Alprostadil Mémo 72
Amikacine Mémo 73
AMIKLIN Mémo 73
Amiodarone Mémo 74
Amoxicilline Mémo 11, Mémo 20, Mémo 75
Anapen Mémo 24
ANEXATE Mémo 94
ATARAX Mémo 101
Atracurium Mémo 76
Atropine Mémo 3, Mémo 14, Mémo 43, Mémo 77
ATROVENT Mémo 82
Augmentin Mémo 21, Mémo 43
AVLOCARDYL Mémo 121
B
B26 Mémo 27
Bétaméthasone Mémo 3, Mémo 8, Mémo 78
Bicarbonate de sodium Mémo 79
BRICANYL Mémo 130
BRIDION Mémo 80
Bromure de rocuronium Mémo 80
Bromure de vérocuronium Mémo 81
Bromure d’ipratropium Mémo 82
Bromure d’ipratropium Mémo 3
C
Cefotaxime Mémo 6, Mémo 9, Mémo 11, Mémo 20, Mémo 29
Céfotaxime Mémo 26, Mémo 83
Ceftriaxone Mémo 6, Mémo 20, Mémo 26, Mémo 29, Mémo 84
CELÉSTÈNE Mémo 78
CÉLOCURINE Mémo 80, Mémo 129
Charbon activé Mémo 30, Mémo 85
Claforan Mémo 26
CLAFORAN Mémo 83
CLAMOXYL Mémo 75
Clonazépam Mémo 16, Mémo 86
Codéine Mémo 2
Compensal Mémo 12
CORDARONE Mémo 74
Crème anesthésiante Mémo 2, Mémo 62, Mémo 125
Cyanokit Mémo 25
CYANOKIT Mémo 100
D
DAKIN Mémo 135
Destropropoxyphène Mémo 2
Dexaméthasone Mémo 20
Diazépam Mémo 12, Mémo 16
Diazepam Mémo 88
DILANTIN Mémo 119
DIPRIVAN Mémo 120
Dobutamine Mémo 13, Mémo 26, Mémo 89
DOBUTREX Mémo 89
Dopamine Mémo 90
E
Épinéphrine Mémo 71
Epipen Mémo 24
ESMERON Mémo 80
Ésoméprazole Mémo 91
Étomidate Mémo 19, Mémo 21, Mémo 33, Mémo 92
EXACYL Mémo 68
F
Fentanyl Mémo 2, Mémo 93
FLAGYL Mémo 107
FLUIMUCIL Mémo 110
Flumazénil Mémo 30, Mémo 94
Fosphénytoïne Mémo 95
Furosémide Mémo 13, Mémo 96, Mémo 138
G
GARDÉNAL Mémo 118
Gentamicine Mémo 11, Mémo 20, Mémo 97
GLUCAGEN Mémo 98
Glucagon Mémo 16, Mémo 98
H
Hémisuccinate d’hydrocortisone Mémo 99
HYDROCORTISONE Mémo 99
Hydroxocobalamine Mémo 100
Hydroxyzine Mémo 101
HYPNOMIDATE Mémo 92
HYPNOVEL Mémo 108
I
Ibuprofène Mémo 2, Mémo 29, Mémo 102
Ineurope Mémo 43
INEXIUM Mémo 91
Insuline Mémo 23, Mémo 103
Intralipide Mémo 38
K
KÉTALAR Mémo 104
Kétamine Mémo 2, Mémo 3, Mémo 19, Mémo 21, Mémo 25, Mémo 28, Mémo 33, Mémo 43,
Mémo 104
Kétoprofène Mémo 29
KRENOSIN Mémo 69, Mémo 69
L
LASILIX Mémo 96
LEVOPHED Mémo 115
Lidocaïne Mémo 2, Mémo 3, Mémo 38, Mémo 87
LOXEN Mémo 114
M
Mannitol Mémo 19, Mémo 21, Mémo 23, Mémo 105
MEOPA Mémo 122
Méthylprednisolone Mémo 3, Mémo 8, Mémo 106
Métronidazole Mémo 107
Midazolam Mémo 16, Mémo 21, Mémo 33, Mémo 108
Morphine Mémo 2, Mémo 21, Mémo 25, Mémo 28, Mémo 43, Mémo 109
Morphinique (dérivés) Mémo 2
N
N-Acétyl Cystéine Mémo 30, Mémo 110
Nalbuphine Mémo 2, Mémo 25, Mémo 28, Mémo 111
Naloxone Mémo 30, Mémo 112
NARCAN Mémo 112
Néfopam Mémo 2, Mémo 113
NESDONAL Mémo 131
Nicardipine Mémo 114
Noradrénaline Mémo 26, Mémo 43, Mémo 115
NORCURON Mémo 81
NUBAIN Mémo 111
O
Ondansétron Mémo 116
Oramorph Mémo 2
ORAMORPH Mémo 128
P
Paracétamol Mémo 2, Mémo 20, Mémo 21, Mémo 25, Mémo 28, Mémo 29, Mémo 30, Mémo
117
PENTHOTAL Mémo 131
PERFALGAN Mémo 117
Phénobarbital Mémo 118
Phénytoïne Mémo 119
Prednisolone Mémo 3, Mémo 8
Prilocaïne Mémo 2, Mémo 87
PRODILANTIN Mémo 95
Propofol Mémo 120
Propranolol Mémo 12, Mémo 121
Prostaglandines E1 Mémo 10, Mémo 10
PROSTINE VR Mémo 72
Protoxyde d’azote Mémo 2, Mémo 25, Mémo 28, Mémo 62, Mémo 122
R
Ringer lactate Mémo 25
RIVOTRIL Mémo 86
Rocéphine Mémo 26
ROCÉPHINE Mémo 84
S
Saccharose (solution 24 %) Mémo 2, Mémo 62
Salbutamol Mémo 3, Mémo 3, Mémo 123
Sérum physiologique Mémo 3, Mémo 20, Mémo 21, Mémo 25, Mémo 26, Mémo 27, Mémo 29,
Mémo 33, Mémo 34, Mémo 43, Mémo 57, Mémo 59, Mémo 60, Mémo 61, Mémo 62, Mémo 63,
Mémo 118, Mémo 119, Mémo 121, Mémo 131, Mémo 135
Sérum salé hypertonique 7,5 % Mémo 19, Mémo 21
Sérum salé hypertonique NaCl 7,5 % Mémo 124
SOLUMÉDROL Mémo 106
Solution de saccharose 24 % Mémo 125
Solution sucrée à visée antalgique Mémo 2, Mémo 125
STRIADYNE Mémo 69, Mémo 70, Mémo 74
Stryadine Mémo 14
Succinylcholine Mémo 19
Sufentanil Mémo 21, Mémo 126
Sufentanyl Mémo 33
Sugammadex Mémo 80
Sulfate de magnésium Mémo 127
Sulfate de morphine Mémo 2, Mémo 128
Suxaméthonium Mémo 21, Mémo 21, Mémo 33, Mémo 33, Mémo 129
Suxamethonium Mémo 80
SYNCORTYL Mémo 66
T
Terbutaline Mémo 3, Mémo 3, Mémo 130
Thiopental Mémo 131
TOXICARB Mémo 85
TRACRIUM Mémo 76
Tramadol Mémo 2, Mémo 132
U
UMULINE Mémo 103
V
VALIUM Mémo 88
Vancomycine Mémo 20, Mémo 133
VENTOLINE Mémo 123
Vitamine K1 Mémo 22, Mémo 134
X
Xylocaïne Mémo 38, Mémo 44
Z
ZOPHREN Mémo 116
ZOVIRAX Mémo 67
1
* Les indications contenues dans ce livre sont délivrées à
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