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Manuel Mark 2006

CHAPITRE SECOND. 4) Les anomalies du sexe génétique sont


SYSTEME URO-GENITAL déterminées à des moments différents.
VI. LES MECANISMES DE LA a) Le plus souvent avant la fécondation, au cours
DIFFERENCIATION SEXUELLE de la méiose. Il s’agit : (1) d’accidents de non-
disjonction chromosomique ou de non-
(Cours du Prof. Manuel Mark) disjonction chromatidienne avec production de
gamètes nulisomiques ou disomiques qui, s'ils
La reproduction sexuée grâce aux phénomènes participent à la fécondation, sont à l'origine
de méiose et de fécondation permet le brassage d'aneuploïdies (45, X0; 47,XXY, etc.) ; (2) de la rare
des caractères héréditaires dans une l'espèce. On translocation d'un fragment du chromosome Y sur
pense qu'elle a été favorisée par l'évolution parce l'X au cours de la spermatogenèse (voir ci-
qu'elle représente un facteur de diversification dessous).
phénotypique, augmentant par là les chances b) Rarement au moment de la fécondation.
d'engendrer des individus aptes à survivre dans un Exemple: double fécondation d'une ovotide et de
environnement aux fluctuations imprévisibles. son globule polaire produisant un hermaphrodite
vrai
- Elle nécessite un dimorphisme sexuel c) Parfois après la fécondation, durant la
(ensemble de caractères qui différencie le mâle de segmentation: accident de non-disjonction
la femelle d'une même espèce). On analyse ici la chromatidienne à l’origine d'aneuploïdies, le plus
cascade événementielle permettant l'établissement souvent en mosaïque.
du dimorphisme sexuel chez les vertébrés, et plus
particulièrement chez l'homme. Cette cascade B. Détermination du sexe gonadique
comprend chronologiquement: la détermination du
sexe génétique, du sexe gonadique, des caractères 1) Définition
sexuels primaires, durant la vie intra-utérine ; la
sexualisation de l'hypothalamus, au cours de la La détermination du sexe gonadique correspond à
période péri-natale; la détermination des caractères la transformation de la gonade indifférenciée (ou
sexuels secondaires, au moment de la puberté. gonade bipotente) en testicule ou en ovaire. Dans
l'espèce humaine, ce processus débute à la fin de
A. Détermination du sexe génétique. la 6è semaine. Chez l'Homme, comme chez tous
les mammifères, il est conditionné exclusivement
1) Chez l'homme, comme chez tous les par le sexe génétique (présence ou absence d'un
mammifères, le sexe génétique est défini par la chromosome Y).
présence d'un chromosome Y (sexe masculin) ou
par son absence (sexe féminin). 2) Quelle est la relation entre le chromosome Y et la
2) Le sexe génétique est établi au moment de la différenciation de la gonade ?
fécondation, c'est-à-dire lorsqu'un spermatozoïde,
porteur soit d'un chromosome X (23, X ; Le rôle déterminant du chromosome Y dans la
gynospermatozoïde), soit d'un chromosome Y (23, différenciation gonadique des mammifères a été
Y ; androspermatozoïde), fusionne avec un ovocyte découvert dans les années 1950.
(toujours porteur d'un chromosome X ; 23, X). Chez
les mammifères, le mâle est hétérogamétique : a) En règle générale, la présence d'un Y dans le
c'est le donc spermatozoïde qui détermine le sexe caryotype est corrélée à l'existence d'un testicule
génétique de l’embryon. (exemple: 46, XY). L'absence d'un chromosome Y
dans le caryotype est corrélée à l'existence d'un
3) Remarques : 1) Ceci n'est pas le cas chez ovaire (exemple: 46, XX ; 47, XXX ; 45, XO).
l’ensemble des vertébrés. Par exemple chez les b) Le rôle de l'Y est dominant puisqu'il s'exerce
oiseaux, c'est toujours la femelle qui est quel que soit le nombre de chromosomes X : les
hétérogamétique (elle porte 2 gonosomes individus présentant une polysomie X et d’un
différents, Z et W) et le mâle homogamétique (2 chromosome Y (47, XXY ; 48, XXXY ; 49, XXXXY =
gonosomes Z). 2). Chez de nombreuses espèces caryotypes de type Klinefetter) possèdent toujours
de poissons, d’amphibiens et de reptiles, il n'existe un testicule et un morphotype mâle.
pas de chromosomes sexuels. c) C'est le bras court de l'Y qui est important pour la
détermination sexuelle: les individus porteurs d'un
isochromosome :
- du bras court [46, X, i(Yp)]se développent comme
des mâles
- du bras long [46, X, i(Yq)] comme des femelles
(note : p signifie petit ; q, queue; i,
isochromosome).
1
d) En l'absence du chromosome Y, les hormones l'expression est régulée directement ou
testiculaires (testostérone, hormone anti- indirectement par SRY), on trouve celui de l’AMH
müllérienne) ne sont pas produites, et un
phénotype féminin se développe. En résumé. Chez les mammifères, la détermination
du sexe gonadique est sous la dépendance,
Ces observations cytogénétiques ont conduit à exclusive de SRY, produit de l'ADN du
postuler l'existence d'un facteur de différenciation chromosome Y. Elle est sous contrôle génétique
testiculaire dont le gène est localisé sur le bras strict et exclusif. Les facteurs d'environnement
court du chromosome Y. Ce facteur a été baptisé n'interviennent pas dans la détermination du sexe
TDF (Testis Determining Factor) ou SRY (Sex gonadique.
determinig Region of the Y chromosome).
5. L'influence du sexe génétique sur le sexe gonadique
3) Des inversions sexuelles à la découverte de TDF n'est pas identique chez tous les vertébrés.

a) La recherche de SRY a bénéficié de la a) Chez les amphibiens (et les oiseaux) il est
cartographie génétique de sujets présentant une possible, expérimentalement, d'inverser le sexe
inversion sexuelle, comme les mâles 46, XX et les gonadique de l’embryon par administration
femmes 46, XY. d'hormones stéroïdes sexuelles. Chez le crapaud
- Dès les années 1960, on avait émis l'hypothèse Xénope, le mâle est homogamétique (ZZ), la
que la masculinisation de sujets 46, XX pouvait être femelle hétérogamétique (ZW). Les embryons
due à l'héritage, par l’embryon de caryotype 46, XX, mâles ZZ du xénope féminisés sous l'action de
d'un petit fragment de chromosome Y présent sur l'oestradiol, se développent en adultes pouvant se
son chromosome X d’origine paternelle. En effet, reproduire en s'accouplant avec les mâles
durant la prophase 1 de la méiose, les normaux. La descendance des 2 animaux ZZ
chromosomes X et Y s'apparient à l'extrémité de comporte, bien entendu, 100 % de mâles ZZ.
leurs bras courts, par l'intermédiaire d'un région
homologue très réduite (représentant 3 à 5 % de b) Certains reptiles (certaines tortues, les
l'ADN du chromosome Y), la région pseudo- crocodiles, le sphénodon) n'ont pas de
autosomique des gonosomes (elle porte les chromosomes sexuels. La détermination du sexe,
mêmes allèles sur les 2 gonosomes). Un chez ces reptiles, est définie principalement par la
événement obligatoire de crossing-over se produit température d'incubation des oeufs. Chez la tortue
à ce niveau. Accidentellement, à la faveur d'un les oeufs incubés à des températures supérieures
crossing-over inégal, un fragment de matériel à 30°C donnent presque uniquement des femelles
génétique Y-spécifique (c'est-à-dire localisé en et en dessous de 25°C à des mâles. Certains
dehors de la région pseudo-autosomique) peut être évolutionnistes ont émis l'hypothèse que la
transloqué sur l'X. L'analyse de l'ADN a démontré détermination sexuelle dépendante de la
que 80 % des mâles XX possédaient effectivement température a également été utilisée par un groupe
une région transloquée du chromosome Y. De de reptiles aujourd'hui éteint, celui des dinosaures.
même des femmes 46,XY présentent des délétions En admettant que ce mécanisme ait effectivement
de séquences d'ADN au niveau de leur été utilisé, il a pu engendrer une situation dans
chromosome Y. laquelle, à la faveur d'un changement climatique,
une majorité de mâles (ou de femelles) seraient
b) La preuve définitive que le gène codant pour sortis des oeufs. Cette hypothèse contribue à
TDF (SRY) était bien le responsable de la expliquer l'extinction brutale et sélective, il y a 65
détermination du sexe a été apportée en 1990 millions d'années, de cet ordre reptilien qui
(Lovell-Badge) par une expérience de transgenèse. auparavant avait régenté le monde animal pendant
Lorsqu'on introduit le gène SRY dans le génome 200 millions d'années, s'opposant
XX par micro-injection pronucléaire d'un œuf vraisemblablement à la radiation des mammifères.
fécondé, on obtient un adulte stérile mais
possédant des testicules et un morphotype mâle : c) Chez certains poissons, les adultes peuvent
SRY est suffisant pour permettre la différenciation changer de sexe sous l'influence de facteurs
testiculaire. d'environnement.

4) Localisation chromosomique de SRY ; lieu de 6. Remarques


synthèse, nature et fonctions de TDF
a) La différenciation endocrine du testicule est
a) Chez l'homme, le gène SRY.est localisé sur le indépendante des cellules sexuelles.
bras court du chromosome Y, au voisinage
immédiat de la région pseudo-autosomique. On a caractérisé des lignées de souris porteuses
b) L’expression de SRY est restreinte aux cellules de mutations empêchant la migration des cellules
somatiques de la gonade embryonnaire (les germinales primordiales. Leur différenciation
cellules de la crête génitale). Elle commence testiculaire se réalise conformément au sexe
quelques heures avant le début de la différenciation génétique: les animaux mutants XY développent
testiculaire, à la 6è semaine dans l'espèce des testicules dépourvus de cellules germinales,
humaine. mais dont la fonction endocrine est intacte (ils
c) SRY code un facteur de transcription (SRY ou sécrètent de la testostérone et de l’AMH).
TDF). Parmi les gènes cibles de SRY (i.e., dont
2
b) La présence de 2 chromosomes X L'équipe de Jost montre que ces 2 actions sont
fonctionnels est nécessaire au maintien de la exercées par des substances différentes. En effet,
différenciation ovarienne. Elle n'est, par contre, l'implantation d'un cristal de testostérone à un
pas requise pour son induction (induction par fœtus castré provoque le maintien des canaux de
défaut). Wolff (qui deviennent canaux déférents et vésicules
séminales), le développement de la prostate et la
C. Détermination des caractères sexuels primaires virilisation des organes génitaux externes; elle est
sans effet sur les canaux de Müller qui sont
1) Définition maintenus et se développent comme chez une
femelle normale. Par contre, une régression
Il s'agit de la formation des conduits génitaux localisée des canaux de Müller peut être obtenue
définitifs, des glandes annexes du tractus génital et en greffant un fragment de testicule en position
de celle des organes génitaux externes à partir du para-ovarienne.
système ambisexuel mis en place entre 4 et 6
semaines de développement, comprenant : canaux d) Le maintien et le développement des canaux de
de Wolff, de Müller, sinus uro-génital et tubercule Wolff et la virilisation des dérivés SUG (prostate,
génital. Cette différenciation est sous dépendance glandes bulbo-urétrales) et des organes génitaux
hormonale (AMH et testostérone). On analysera externes dépendent de la testostérone et de son
successivement le rôle des gonades et celui des métabolite, la dihydrotestostérone.
organes cibles. - la testostérone est produite par les cellules de
Leydig du testicule embryonnaire à la 6è semaine
2). Rôle des gonades dans la détermination des de gestation. La testostérone agit directement dans
les cellules des canaux de Wolff déterminant leur
caractères sexuels primaires.
maintien puis la différenciation de l'épididyme, du
canal déférent du canal éjaculateur et des vésicules
a) L'existence d'un contrôle hormonal de la
séminales.
différenciation sexuelle est suggérée au début du
- Au niveau du SUG et des organes génitaux
XXè siècle par l'observation des veaux jumeaux de
sexe différents. Souvent, la femelle (appelée externes, c'est la dihydrotestostérone (DHT) qui
freemartin) est partiellement masculinisée : elle a remplit ce rôle de facteur de différenciation. La DHT
des ovaires, mais les dérivés mülleriens sont est produite localement par l'organe cible à partir
absents et au contraire des dérivés mâles de la testostérone sous l'action de l’enzyme, 5
(vésicules séminales, par exemple) se sont alpha réductase.
développés. Or, dans les grossesses gémellaires - Testostérone et DHT agissent en activant un
de la vache se développent souvent des récepteur nucléaire, le récepteur des
anastomoses nombreuses et précoces entre les 2 androgènes. Un récepteur nucléaire est un facteur
circulations placentaires permettant le passage de transcription activable par son ligand qui agit
d'hormones testiculaires dans l'organisme du en se fixant sur le promoteur de gènes cibles dont il
freemartin. active l’expression.

b) Vers 1950, le français Alfred Jost, père de e) La régression des canaux de Müller est
l'endocrinologie du développement, réalise des contrôlée par l'hormone anti-Mülérienne (AMH ;
castrations embryonnaires chez le lapin. Il montre Anti-Müllerian Hormone) ou MIS (Müllerian
que les embryons castrés pendant le période Inhibiting Substance). L'AMH est sécrétée par les
ambisexuelle (au moment où leur appareil génital cellules de Sertoli immatures du testicule
est encore au stade indifférencié), se développent embryonnaire dès la 8è semaine. C'est un
comme des femelles, quel que soit leur sexe glycoprotéine qui agit sous une forme dimérisée (2
génétique. unités reliées par des ponts dissulfure) en se liant à
Jost conclut que le testicule, par ses sécrétions, un récepteur porté par la membrane cytoplasmique
impose un phénotype masculin à l'appareil génital de ses cellules cibles. Elle présente des
contre une tendance féminine inhérente (= homologies structurales avec d'autres peptidiques
constitutive ou intrinsèque) puisque la féminisation secrétés dont les 2 formes de l'inhibine (produit
survient que la gonade soit présente ou non. En des cellules de Sertoli et des cellules de la
l'absence de la gonade, il y a évolution "neutre" du granulosa qui inhibe la sécrétion de FSH), les
tractus génital dans le sens féminin. activines (qui interviennent notamment dans
l'induction du mésoderme), les BMPs (Bone
c) Ces expériences de castration fœtale montrent, Morphogenetic Proteins, qui interviennent
par ailleurs, que le testicule exerce 2 types notamment de la différenciation des cellules
d'actions : osseuses) et les TGF-beta (Transforming Growth
- action masculinisante : il permet le maintien et le Factor beta). Les isotypes des TGF-beta ainsi que
développement des canaux de Wolff ainsi que la ceux des inhibines, activines et BMPs sont des
masculinisation des dérivés du sinus urogénital peptides multifonctionnels : ils ont des effets très
(SUG) : formation de la prostate et des glandes variés sur la survie, la prolifération et la
bulbo-urétrales et virilisation des organes génitaux différenciation de nombreux types cellulaire, ainsi
externes (développement de la verge et du que sur la synthèse des composants de la matrice
scrotum). extracellulaire par les cellules. Toutes ces
- action anti-féminine : il induit la régression des molécules, dont l'AMH, font partie de la
canaux de Müller, probablement par apoptose. superfamille du TGF-béta.
3
l'hypophyse) qui était l'organe cible de
3) Le rôle des organes cibles dans la détermination des l'androgénisation péri-natale. Les centre
caractères sexuels hypothalamiques antérieurs du rat sont
responsables de l'activité cyclique de l'hypophyse.
La différenciation des caractères sexuels primaires Leurs neurones sont la cible des androgènes
se fait pendant une fenêtre de temps restreinte, auxquels ils sont sensibles pendant la période
conditionnée par l'état de réceptivité des organes périnatale. Cette période de sensibilité est
cibles vis-à-vis des hormones testiculaires (début et remarquablement limitée dans le temps (quelques
fin de l'expression des récepteurs de l'AMH ou de jours). En présence d'androgènes, les centres
la testostérone). hypothalamiques antérieurs ne se différencient pas.
a) L'administration précoce de testostérone à un En l'absence d'androgènes, ils se différencient
embryon ne permet pas d’avancer la date de la toujours quel que soit le sexe génétique de
différenciation des canaux de Wolff. l'individu.
b) La castration réalisée postérieurement à la
différenciation des canaux de Wolff n'entraîne pas 2) La sexualisation de l'hypothalamus humain
leur régression.
c) L’action des androgènes sur la différentiation du Il est difficile d'extrapoler les données obtenues
tractus génital et des organes génitaux externes à chez le rat à l'espèce humaine. Cependant, elles
une conséquence en pratique médicale. Il ne faut suggèrent que des troubles sexuels fonctionnels ou
pas administrer à une femme enceinte de comportementaux (ne se révélant qu'à la puberté)
préparation pharmaceutique qui pourrait contenir pourraient déjà être établis à la naissance (ou peu
des stéroïdes à action masculinisante. après).
Les travaux d'auteurs américains suggèrent que
D. La sexualisation de l'hypothalamus certains noyaux hypothalamiques pour lesquels il
existe un dimorphisme sexuel normal sont
1) Définition semblables chez les hommes homosexuels et chez
les femmes. Les résultats ne sont pas vraiment
a) Le rôle de l'axe hypothalamo-hypophysaire dans significatifs : ils concernent un trop petit nombre de
la différenciation testiculaire au cours de la vie sujets, pour la plupart décédés du sida dont on sait
prénatale semble peu important. Par exemple, la qu'il provoque des atteintes neuronales.
masculinisation des nouveaux-nés mâles (XY)
présentant une anencéphalie ou une agénésie de E. La différenciation des caractères sexuels
l'hypophyse, est normale à la naissance. Ceci secondaires.
s'explique en partie par le fait que même en
l'absence d'hypophyse, la gonadotrophine Ces caractères, qui accentuent le dimorphisme
placentaire appelée choriogonadotrophine (CG) sexuel, sont mis en place à la puberté. Au moment
ou hCG (pour "human" CG) peut stimuler les de la puberté et pour des raisons que l'on ignore,
fonctions testiculaires. se produit un réveil de la commande neuro-
b) Par contre, il est établi que les androgènes endocrinienne du complexe hypothalamo-
(testiculaires et surrénaliens) du fœtus induisent hypophysaire, d'où l'augmentation de la sécrétion
une maturation de l'axe hypothalamo-hypophysaire. hypothalamique de GnRH (Gonadotrophin
Cette sexualisation de l'hypothalamus semble Releasing Hormone) et donc de la sécrétion de
déterminée durant la période péri-natale (les FSH (hormone folliculo-stimulante) et de LH
derniers jours de la vie fœtale et les premiers jours (hormone lutéinisante).
de la vie post-natale). Elle se reflète dans le mode
de fonctionnement de l'axe hypothalamo- 1. Chez la fille
hypophysaire à partir la puberté: continu chez le
mâle et cyclique chez la femelle. L'augmentation de la sécrétion de FHS et de LH
entraînent la maturation des follicules ovariens
2. Mise en évidence du phénomène de sexualisation de d'où :
l’hypothalamus a) forte augmentation de la production
d’œstrogènes par les cellules de la granulosa. Ces
a) La castration ou l'administration d'anti- oestrogènes induisent le développement de la
androgènes chez le rat mâle à la naissance glande mammaire (vers 10-11 ans en moyenne ; 8-
entraîne, à la puberté, une sécrétion cyclique de 13 ans = normal).
gonadotrophines et un comportement sexuel b) augmentation de la production d'androgènes
féminin. Si, on greffe un ovaire à ce mâle castré à (qui sont des intermédiaires obligatoires de la
la naissance, il produira périodiquement des corps biosynthèse des oestrogènes) par les cellules de la
jaunes. thèque interne des follicules ovariens. Ces
b) L'injection d'androgènes à une ratte nouveau-né androgènes induisent le développement de la
inhibe le fonctionnement cyclique de l’hypophyse: pilosité pubienne (décalée d'environ 6 mois par
les follicules ovariens de cette femelle n'évoluent rapport au développement des seins).
plus jusqu'à l'ovulation ; en conséquence, il n'y a c) apparition progressive de cycles ovariens
pas formation de corps jaunes, donc pas de ovulatoires, avec production d'un follicule mûr,
sécrétion de progestérone. ovulation, formation d'un corps jaune et sécrétion
c) D'autres expériences de greffes ont permis de de progestérone par les cellules lutéales. Vers 12-
montrer que c'était l'hypothalamus (et non 13 ans, apparaissent les premières
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menstruations qui traduisent la réponse cyclique s'agit de l'identité sexuelle, c'est-à-dire la certitude
de la muqueuse utérine (endomètre) aux cycles d'appartenir à un sexe donné. Elle est acquise
endocriniens de l'ovaire. précocement vraisemblablement pendant les 3
premières années de la vie et déterminée par des
2. Chez le garçon facteurs socioculturels (choix des vêtements, coupe
de cheveux, sport, enseignement). C'est avant tout
a) L’augmentation de la sécrétion de FSH vers 11- le comportement de la mère ou de son substitut (le
12 ans est responsable de l'augmentation de la plus souvent une femme) qui signifie cette identité.
taille des tubes séminifères. En effet, FSH stimule
la prolifération des cellules de Sertoli et leur permet Pathologie : le trans-sexuel possède des
aussi de « lancer » la spermatogenèse. caractères sexuels biologiques parfaitement défini
L'augmentation de la taille du testicule qui en mais est absolument convaincu d'appartenir au
résulte constitue le premier signe de puberté. sexe opposé au point de réclamer le changement
b) L’augmentation plus tardive, vers 12-13 ans, de des caractères morphologiques en désaccord avec
LH provoque la reprise de l'activité des cellules de sa personnalité.
Leydig et la production des quantités rapidement
croissantes de testostérone d'où apparition de la
pilosité (pubienne, axillaire, faciale), mue de la
voix (par modifications des cordes vocales),
augmentation de la masse musculaire, et aussi
maturation de caractères sexuels primaires.
c) Les cellules de Sertoli différenciées sous l'action
de FSH deviennent fonctionnelles. Par des
mécanismes paracrines, elles stimulent la
spermatogenèse c’est-à-dire, les étapes de la
différenciation des spermatogonies souches en
spermatozoïdes. Ceci aboutit en fin de puberté
(entre 16 et 18 ans), à une production quotidienne
de spermatozoïdes (Note: des spermatozoïdes sont
déjà détectables dans les 1ère urines du matin vers
13-14 ans).

2. Dans les 2 sexes

Au moment de la puberté, sous l'action des


stéroïdes sexuels, il y a :
a) Poussée de croissance par action des
stéroïdes sexuels et de la GH sur les cartilages de
conjugaison, et modification des proportions
squelettiques (élargissement du bassin chez la
femme)
b) Modification de la répartition de la graisse
(prédominance sur la ceinture pelvienne chez la
fille et sur la ceinture scapulaire chez le garçon)
c) Modifications au niveau des gonades (déjà
mentionnées) et maturation des caractères
sexuels primaires :
- horizontalisation de la vulve, croissance du vagin,
de l'utérus et des trompes utérines sous l’action
des oestrogènes.
- allongement de la verge, plissement du scrotum,
augmentation du volume de la prostate et des
vésicules séminales qui deviennent fonctionnels
sous l’action des androgènes

F. Les caractères sexuels "tertiaires" et "quaternaires"

a) Les caractères sexuels tertiaires sont les


manifestations comportementales
caractéristiques de l'instinct sexuel (parade,
séduction, ...). Comme les caractères sexuels
primaires et secondaires ils sont dépendants de
facteurs endocriniens.

b) Les caractères sexuels quaternaires (sexe


psychologique) sont propres à l'espèce humaine. Il

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