Vous êtes sur la page 1sur 10

Spécificités comptables, fiscales, sociales et juridiques des Hôtels

SPÉCIFICITÉS COMPTABLES :

Actifs :

-Importance des immobilisations corporelles dans le bilan des hôtels ;

-Importance des investissements relatifs aux petits matériels d’exploitation ;

– Taux d’amortissement relatifs au secteur ;

– Décomposition ou non des immobilisations corporelles ;

-Problématique de classement des éléments charges/stocks/immobilisations.

– Classement et suivi des comptes clients : particuliers, TO, agences de voyages, …

– Importance du suivi et de l’analyse des comptes de trésorerie vu que l’utilisation du Cash est
fréquente.

Passifs :

– Importance des dettes relatives essentiellement aux investissements initiaux et de rénovation ;

– Importance des comptes fournisseurs.

Produits:

-Produits très diversifiés : hébergement, restauration, thalasso&SPA, boutique, casinos, loisirs, …

-Trois secteurs : industrie, services, et négoce ;

-Importance du suivi analytique des produits par destination (en plus de l’analyse par nature prévue
dans le CGNC) ;

-Importance des encaissements Cach (Suivi important des Droits de timbres de 0.25% des montants
encaissés en espèces) ;

-Traitement de la production consommée par l’entreprise (personnel et offerts&gratuités).

Charges :

– Importance des charges d’exploitation ;

– Analyse et suivi analytique des charges par destination (comptabilité de gestion très importance) ;

– Suivi et analyse des ratios clés dans le secteur (Costs/Sales) ;

– Importance des charges financières afférentes aux dettes de financements des investissements
initiaux et de rénovation.

Principaux constats actuels :

-Le secteur ne dispose pas de Plan Comptable professionnel dédié à l’image des autres pays
développés. En effet, le projet de plan comptable du secteur hôtelier (PCSH) entamé depuis plusieurs
années n’est pas encore adopté ;

-Les opérateurs utilisent les dispositions du CGNC avec des pratiques divergentes d’une entité à une
autre ;
-Difficulté de faire des Benchmark entre les sociétés du secteur vu la divergence des méthodes
comptables utilisées

-Le compte de résultat et l’ESG prévus par le CGNC ne répondent pas aux besoins d’analyse des
résultats et des performances des hôtels qui ont besoin surtout d’une information par Destination et
de solde de gestion spécifiques.

NB : La plupart des entités utilisent le système « Uniform System of Accounts for the Lodging
Industry (USALI) ».

SPECIFICITES FISCALES :

TVA :

-Existence de deux taux (10% et 20%) ;

-Diversité des prestations et des services octroyés par les hôtels et difficultés de répartition des
prestations soumises à des taux différents de TVA ;

-Problème de la TVA sur les gratuités & offerts ;

-Grand problème de la TVA sur la Taxe de séjour et la TPT (double taxation).

IS :

-Exonération totale du CA réalisé en devises pendant 5 ans à partir de l’exercice de la première


opération d’hébergement. Au-delà de la période de 5 ans, application du taux réduit de 20% au lieu
de 17.5% (Loi de finances pour l’année 2020) ;

(Rapatriement des devises directement ou indirectement).

NB :Les formes et les conditions de rapatriement sont prévues par le CGI.

-Le paiement de la CM sans pouvoir récupérer l’excédent de la CM/IS est de nature à impacter très
lourdement les hôtels en situation de crise ;

-Problème lié aux conditions de déductibilité des provisions sur les créances clients.

IR :

-Exonération totale du CA réalisé en devises pendant 5 ans à partir de la première opération


d’hébergement. Au-delà de la période de 5 ans, application du taux réduit de 20% ;

-Fiscalité lourde des occasionnels ne faisant pas partie du personnel (RAS de 30%) ;

-Problème des avantages en nature et des pourboires (évaluation et imposition).

Fiscalité locale :

Taxe de séjour

-Taxe due par nuitée et par personne ;

-La TS est payé même si la créance n’est pas encaissée par l’hôtel ;

-Les tarifs de la TS sont fixés sur la base de la classification de l’hôtel :

• Maison d’hôte, centres au palais de congrès et hôtels de luxe De 15 à 30 dirhams


• Hôtels 5 étoiles : De 10 à 25 dirhams

• Hôtels 4 étoiles :De 5 à 10 dirhams

• Hôtels 3 étoiles :De 3 à 7 dirhams

• Hôtels 1&2 étoiles :De 2 à 5 dirhams

• Club privé : De 10 à 25 dirhams

• Village des vacances :De 5 à 10 dirhams

• Résidence touristique :De 3 à 7 dirhams

• Motel, les relais et les gîtes et autres établissements touristiques :De 2 à 5 dirhams

NB :

• Exonération des enfants de moins de 12 ans.

• Déclaration trimestrielle et annuelle.

Taxe sur les débits des boissons :

-Elle est due par les débitants de boissons à consommer sur place ;

-Base : CA HT des boissons à consommer sur place ;

-Taux : entre 2% et 10% ;

– Déclaration trimestrielle et annuelle ;

-Les hôtels ne sont pas cités explicitement dans la loi ;

-Problème de calcul de la base pour les formules All Inclusive.

Taxe professionnelle & taxe de services communaux :

-Base : valeur locative déterminée sur la base des Prix de revient X Coefficient

-Coefficient :

• 2 % : lorsque le prix de revient est inférieur à 3 000 000 de dirhams

• 1,50 % : lorsque le prix de revient est égal ou supérieur à 3 000 000 et Inférieur à 6 000 000
de dirhams

• 1,25 % : lorsque le prix de revient est égal ou supérieur à 6 000 000 et Inférieur à 12 000 000
de dirhams

• 1 % : lorsque le prix de revient est égal ou supérieur à 12 000 000 de Dirhams.

-Taux selon la classe :

• C3 : 10%

• C2 : 20%

• C1 :30%

-Les maisons d’hôtes : 20%.


-Dispositions spécifiques aux établissements hôteliers.

PARAFISCALITÉ :

Taxe de promotion touristique (Office National Marocain du Tourisme-ONMT)

– Taxe due par personne et par nuitée

– Tarifs : selon le classement de l’hôtel :

• Hôtels de luxe : 15 dirhams

• Hôtels 5 étoiles et maison d’hôte 1éme catégorie : 11 dirhams

• Hôtels 4 étoiles et maison d’hôte 2éme catégorie et les villages de vacances : 8 dirhams

• Hôtels 3 étoiles et les résidences touristiques et les motels : 5 dirhams

• Hôtels 2 étoiles : 4 dirhams

• Hôtels 1 étoiles : 2 dirhams

• Les auberges, les pensions, les relais et les gîtes : 1 dirhams

NB :

Les hôtels doivent également payer une redevance sur les droits d’auteurs des chansons et clips
diffusés dans leur établissement (Paiement auprès de BMDA).

SPÉCIFICITÉS SOCIALES

Pourboires :

-Le Code de travail stipule clairement que les pourboires recueillies par l’employeur ou encaissées
directement par le personnel doivent être versés en totalité aux salariés en liaison directe avec les
clients ;

-Dans le cas ou le montant des pourboires reçu est inférieur au SMIG, l’employeur est tenu de verser
la différence aux salariés ;

-Le Code interdit aux employeurs de bénéficier des montants des pourboires.

Avantages en nature :

-Ces avantages sont évalués soit à la valeur réelle soit au coût ;

-Ils doivent être intégrés dans la rémunération du personnel et soumis à l’IR et aux cotisations
salariales et patronales.

Emploi temporaire :

-Les hôtels ont une activité saisonnière au cours de laquelle ils ont besoin d’un personnel plus
important ;

-Le Code de travail leur permet de recourir aux salariés intérimaires pendant des durées fixées par la
loi ;

-Les salariés temporaires doivent être assurés contre les AT et les maladies professionnelles et
déclarés à l’inspection de travail dans les conditions fixées par voie réglementaire ;
-Le personnel occasionnel et les stagiaires ANAPEC doivent être déclarés dans l’Etat 9421.

SPÉCIFICITÉS JURIDIQUES

Classement :

-Loi n°61-00 portant statut des établissements touristiques promulguée par Dahir n° 1-02-176 du
13/06/2002 ;

-Décret d’application N°2-02-640 du 9 octobre 2002 ;

-Arrêté du Ministre du Tourisme N°1751.02 du 18 décembre 2003 ;

-Décisions prises par des commissions locales présidées par le Wali ;

-Des contrôles périodiques sont diligentés par la commission régionale de Classement pour s’assurer
que l’établissement respecte toujours les conditions à remplir pour le classement octroyé.

Hygiène et sécurité :

-Article 7 du décret n° 2- 02- 186 du 5 Mars 2002 instituant le classement des établissements
touristiques ;

-Arrêté du Ministre du Tourisme N°1751.02 du 18 décembre 2003 ;

-Hygiène : denrées alimentaires, aménagement des locaux de restauration, l’état des cuisines, …

-Sécurité : électricité, gaz, issues de secours, consignes de sécurité, ….

Conditions d’exploitation des établissements hôteliers :

-L’article 20 de la loi n° 61-00 portant statut des établissements touristiques ;

-L’article prévoit une liste des conditions d’exploitation des hôtels : autorisation d’ouverture,
assurance, désignation d’un Directeur, communication des arrivées et des nuitées mensuellement,
publicité des prix, …. ;

-Le non respect des conditions d’exploitation expose les établissements à des risques importants :
amendes, déclassement, investissement de conformité, …

Fiscalité des hôtels au Maroc


Vous êtes ici :Accueil/Blog/Fiscalité/Fiscalité des hôtels au Maroc

Quelle fiscalité pour les hôtels au Maroc? Quels sont les avantages fiscaux dont
bénéficient les hôtels et établissements touristiques au Maroc ?

Les sociétés hôtelières et les établissements touristiques au Maroc bénéficient d’une


fiscalité avantageuse. En effet, ces établissements bénéficient de deux avantages:

• Premièrement: un taux de TVA réduit


• Deuxièmement: une réduction d’Impôt sur les Sociétés pour la part de leur
chiffre d’affaires en devises
Fiscalité des hôtels et établissements
touristiques – Impôt sur les sociétés
Les hôtels et établissements bénéficient, en termes d’IS, d’une fiscalité avantageuse.
Cependant, les avantages ne concernent que la quote-part de la base d’impôt
correspondant à un chiffre d’affaires en devises.

En effet, la base imposable qui bénéficie de l’avantage correspond à :

• Un chiffre d’affaires réalisé en devises ;


• Dûment rapatrié :
• Soit directement (par exemple par virement bancaire ou
carte de crédit)

• Ou alors à travers des agences de voyages

Cet avantage n’est pas garanti pour les investissements sur Airbnb.

Quels sont les avantages fiscaux des hôtels en termes


d’impôt sur les sociétés au Maroc ?
Les hôtels et les établissement fiscaux similaires bénéficient, en vertu des disposition de
l’article 6-I-B-3 du Code général des impôts d’une :
• Exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une durée de 5
années
• Réduction du taux marginal d’impôt qui est plafonné à 20% (au lieu du
taux de 31% de droit commun)
Comment calculer l’impôt si l’hôtel réalise en même temps un chiffre d’affaires en
dirhams et en devises ? Lisez notre article Calcul de l’impôt sur les sociétés

Quels sont les établissements qui se qualifient pour cet


avantage fiscal ?

Pour bénéficier de cet avantage, l’établissement doit faire partie des établissements que
la loi 61-00 vise.

Cette loi considère, en effet, comme établissement touristique : « tout établissement à


caractère commercial, qui reçoit une clientèle de passage et lui fournit :

• des prestations d’hébergement


• de restauration
• de boisson et d’animation

Il est important de noter que dans son article 3, cette loi impose à ces établissements de
faire l’objet d’un classement selon des modalités précises.

Par ailleurs, l’article 2 de cette loi définit la liste des établissements hôteliers. Ainsi, dans
cette loi nous pouvons trouver la classification suivante :

• hôtels
• motels
• résidences hôtelières
• résidences immobilières de promotion touristique,
• hôtels club
• auberges
• maisons d’hôtes
• pensions
• camping caravaning
• relais
• gîtes.

Ainsi, d’un point du point de vue de la fiscalité des hôtels, tous les établissements qui
répondent aux critères de ce texte sont éligibles aux avantages fiscaux susvisés.

Qu’est-ce qu’un chiffre d’affaires en devises au sens de


l’article 6 du CGI ?

La loi conditionne l’exonération que nous citons ci-dessus :

• D’une part, à la réalisation d’un chiffre d’affaires en devises,


• D’autre part, au rapatriement de ces devises
• Soit directement par l’établissement ;

• Ou indirectement via des agences de voyages.

Le chiffre d’affaires éligible à l’avantage ci-dessus concerne, donc , le chiffre d’affaires


que l’hôtel encaisse :

• Directement à partir d’un compte bancaire étranger vers son compte local
;
• Par carte de crédit internationale ;
• Via des Travellers cheque (chèques de voyage) et chèque sur l’étranger ;

En outre, il y a lieu de considérer que le chiffre d’affaires que les agences encaissent en
devises pour le compte d’un hôtel bénéficie de l’exonération. En effet, malgré le fait que
l’agence le paye en dirhams, c’est l’encaissement par l’agence qui prime.

Les hôtels doivent présenter lors d’un contrôle fiscal :

• Les Formules 2 et les attestations d’encaissement en devises que la banque


doit fournir ;
• Les attestations fournies par le CMI pour les encaissements par carte ;
• Les attestations fournies par les agences de voyage le cas échéant.

Il est à signaler, cependant, que la circulaire 717 exige pour les montants qui transitent
par une agence de voyage :

• D’une part, l’établissement d’une facture de l’établissement appuyée d’un


bon de réservation (voucher)
• D’autre part, que la facture porte la mention « client non résident »

La circulaire précise, en outre, que l’administration peut remettre en cause l’avantage


fiscal si les devises ne sont pas rapatriées dans les délais prévus par la réglementation
des changes.

Précisions sur la durée d’exonération

La circulaire 717 de la DGI précise que la durée de l’exonération concerne une période
de 60 mois consécutifs à partir de la première opération d’hébergement.

Par ailleurs, la fusion ou la cession d’un établissement ne remet pas en cause


l’exonération quinquennale.

Fiscalité des hôtels et établissements


touristiques – TVA
En vertu des dispositions de l’article 89 du CGI : « les opérations d’hébergement et/ou de
vente de denrées ou de boissons à consommer sur place » sont taxables à la TVA.
Cette taxation concerne, aussi bien, le chiffre d’affaires réalisé en devises qu’en dirhams.
En effet, les services étant consommés au Maroc, la taxation demeure acquise au trésor.

Néanmoins, les opérations d’hébergement et de restauration bénéficient du taux de


réduit de TVA de 10%.

Le taux réduit de 10 % s’applique à l’ensemble des recettes accessoires. Ainsi, sont


également taxables à ce taux :

• Restauration sur place


• Services de téléphonie
• Commissions de change
• Frais de blanchisserie
• Location de coffres-forts

Néanmoins, les locations de locaux à des prestataires externes (boutiques, bureaux de


change,…) demeurent taxable au taux normal de 20%.

Fiscalité des hôtels – Les taxes


régionales
L’activité hôtelière est soumise à des taxes locales spécifiques que nous exposons ci-
dessus.

La taxe de séjour

Il s’agit d’une taxe ad valorem (ajoutée à la facture de vente à la charge du client). Les
établissements hôteliers doivent percevoir cette taxe par nuitée et par personne.

Le tarif de la taxe de séjour est le suivant (article 130 de la loi 30-89 relative à la fiscalité
des collectivité locales) :
• D’un coté, pour les Maisons d’hôtes, centres ou palais de congrès et hôtels de
luxe elle varie de 15 à 30 DH (selon les communes)
• De l’autre, pour les hotels, elle varie selon les catégories (étoiles)
• Première catégorie : 5 étoiles de 10 à 25 dirhams ;
• Deuxième catégorie : 4 étoiles de 5 à 10 dirhams ;
• Troisième catégorie : 1 et 2 étoiles de 2 à 5 dirhams ;
• Quatrième catégorie : Clubs privés de 10 à 25 dirhams ;
• Cinquième catégorie : Villages de vacances de 5 à 10
dirhams ;
• Sixième catégorie : Résidences touristiques de 3 à
7 dirhams ;
• Enfin pour toutes les autres catégories, elle doit varier entre
2 et 5 dirhams.
La taxe de promotion touristique

Le décret 2-79-749 a instauré en 1979 une taxe au profit de l’Office national marocain
du tourisme une taxe parafiscale dite « taxe de promotion touristique ». Cette taxe de
promotion touristique se calcule sur chaque nuitée et chaque personne comme suit :

• Première catégorie : Hôtels de luxe, la taxe est de 15 dirhams ;


• Deuxième catégorie : Hôtels 5 étoiles et les maisons d’hôtes de première
catégorie, la taxe est de 11 dirhams ;
• Troisième catégorie : Hôtels 4 étoiles et les maisons d’hôtes de deuxième
catégorie, la taxe est de 8 dirhams ;
• Quatrième catégorie : Hôtels 3 étoiles, les résidences touristiques et les
motels : 5 dirhams ;
• Pour les hôtels 2 étoiles et 1 étoile, elle est fixée à 4 et 2 DH.
• Enfin les clients des auberges, pensions, relais et gites doivent s’acquitter de
1 dirham
La taxe de débit des boissons

La taxe sur les débits de boissons s’applique sur les exploitants :

• des cafés,
• bars
• salons de thé
• et en général, par tout débitant de boissons à consommer sur place.
Par ailleurs, cette taxe s’applique sur les ventes, par ces établissements de boissons à
consommer sur place qu’elles soient alcoolisées ou non.

Le taux de cette taxe est fixé à un taux variant de 2% à 10% selon les communes.

Vous aimerez peut-être aussi