Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Gall François. Les électrodes de carbone pour l'électrochimie et l’électrométallurgie. L’électrode Söderberg. Rapport. In:
Troisième congrès de la Houille Blanche, Grenoble, du 4 au 8 juillet 1925. Tome 2, 1925;
https://www.persee.fr/doc/jhydr_0000-0002_1925_act_3_2_3199
ÉLECTRODES DE CARBONE
POUR L’ÉLECTROCHIMIE
ET L’ÉLECTROMÉTALLURGIE
L’ÉLECTRODE SÖDERBERG
L’ÉLECTRODE SÖDERBERG
I. — RAPPORT
l’azote
(1) Nous
atmosphérique
excepterons
quinaturellement
fonctionnent lela plus
catégorie
souvent
des avec
foursdesà électrodes
arc utilisésmétalliques.
à la fixation de
— 1202 —
— 1203: —
solutions salines qui eut lieu eh 1886, il faut relater en 1888, dans le
procédé Héroult, le premier emploi de l’électrode de carbone pour la fabri¬
cation d’un métal obtenu par voie électrochirnique, en .l’espèce, l’alumin.um.
L’emploi des électrodes et» d’une sole en carbone avait; été ; une des
conditions de son succès; aussi Héroult jugeant de l’importance que présen¬
tait l’électrode de carbone dans la fabrication de l’alumin um, fut appelé à
s’intéresser, dès cette date, à la fabrication des électrodes, et eréa peu après
un atelier de fabrication d’électrodes à proximité de sa première usine
d’aluminium.
C’est en 1895, que MM. Girard et Street, deux ingénieurs français,
mirent en œuvre un procédé très ingénieux permettant de transformer
directement l’électrode de carbone amorphe en électrode de graphite.
Ils recommandèrent l’emploi de leurs charbons « électrographitiques »
dans les procédés de l’éleCtrolyse et pour ia fabrication des balais devant
remplacée a vantageusement les: balais métalliques dans les .machines à
courant continu. ,
En utilisant avec succès son four à résistance, Àchesoh put annoncer
en 1896;‘qfu’il était également parvenu à transformer directement des
électrodes de carbone amorphe en électrodes de; graphite, En les mettant
également à la disposition de l’industrie électrochirnique, il put faciliter
ainsi la mise
solutions salines.
au point d’un grand nombre de procédas d’électrplyse de
Parallèlement avaient lieu èn France les célèbres travaux de Moissan
qui devaient constituer le fondement principal de tous les procédés de
l’électrométallurgie.
Comme lès applications industrielles des travaux de Moissan furent
immédiatement très nombreuses, c’est à partir de cette date que l’électrode
de carbone amorphe fut appelée à jouer un rôle de premier plan.
Comme les usines de « charbons lumière » situées dans la région parisienne
ne disposaient pas d’un outillage suffisant pour livrer aux électrométallur¬
gistes des électrodes de dimensions convenables, l’on fut amené à créer
peu avant 1900 et à proximité des lieux de consommation, les premières
usines d’électrodes pour fours électriques.
L’industrie des électrodes fut guidée dans ses débuts par l’expérience
des fabricants de charbons lumière. Toutefois, elle dût procéder elle-même
à la mise au point de ses procédés de fabrication avant d’être en mesure
de livrer aux électrométallurgistes des produits dans les formes, dimensions
et qualités convenables.
Certains électrométallurgistes furent conduits à essayer de fabriquer
eux-mêmes leurs propres électrodes. Ils employèrent, à cet effet, des
moyens très rudimentaires : ils pilonnaient à la main une pâte grossière
dans des moules en fonte, qu’ils cuisaient ensuite dans un four chauffé
au charbon jusqu’à 800° environ. Ils laissaient refroidir lentement, détour¬
naient et utilisaient ensuite ces électrodes sur leurs fours électriques.
Comme les résultats qu’ils obtenaient de cette façon étaient plus ou
— 1207 —
furent
métallurgistes,
cèrent-ils
tèrent
usines
installations
le procédé
Les pas
La et
àmajorité
fabricants
même
très
procéder
à faire
de toujours
filage
rapidement
dans
de
des
les
d’électrodes
livrer
dans
àl’ensemble,
sacrifices
fabricants
plus
haute
les
des
àcoûteuses
fabriquer
pression,
meilleures
produits
alors
financiers
yd’électrodes
firent-
assurés
eteux-mêmes
procédé
deconditions
ils
toujours
nécessaires
qualité
d’une
appel
avait
quiplus
clientèle
très
des
convenable,
est
de
adopté,
pour
électrodes
volontiers
la technique
importantes.
dû développer
àcertaine,
dèslesle
Carré,et électro¬
(1).
comme
n’hési¬
renon¬
début,
àleurs
des
nous venons de le voir. Ils firent construire à cet effet des presses hydrau¬
liques très puissantes : dès 1900, ils mettaient en œuvre des presses de
2.500 tonnes pour la fabrication d’électrodes de 300 x 300 mm. et de
2 mètres de longuéur.
Avec l’aide de l’ancienne maison Champigneul, les fabricants français
d’électrodes étaient amenés dès 1910 à installer des presses d’une puissance
atteignant jusqu’à 6.000 tonnes, avec lesquelles ils filaient des électrodes
de 700 mm. de diamètre jusqu’en 3 mètres de longueur.
eux—
mateurs
consommation.
(1)mêmes
Nous
d’électrodes.
la exceptons
plus
Ce sont
grande
d’ailleurs
lespartie,
fabricants
àsinon
la fois
lad’aluminium
les
totalité
plus gros
desqui,
électrodes
fabricants
de tout
nécessaires
et les
temps,
plus àgros
ontleurfabriqué
consom¬
propre
23
';'_S ■■>'■ ï >>i!£,-u »«V1 JW.0. >;U*<.
— 1208 —
* I
'«s-4
i/mn \w\\
ses premiers essais dès 1909, Au cours de la guerre, entré aux services
d’une puissante société industrielle de son pays, M. Söderberg fut amené
à reprendre ses premiers essais pour tenter la mise au~ point de nouveaux
procédés électrométallurgiques qui avaient échoués jusqu’alors, principa¬
lement en raison des difficultés soulevées par la question électrode.
. M. Söderberg voulait réaliser une électrode d’une longueur quelconque
qui était continue et qui se cuisait sur le four même où elle était employée.
Avec l’aide de quelques collaborateurs dévoués et persévérants, M. Sôder-
berg fut assez heureux pour vaincre toutes les difficultés que présentait
la solution d’un problème en apparence si simple et si séduisant, et pour
pouvoir présenter en fonctionnement vers 1919 à l’usine de Fiskaa (Nor¬
vège), un premier four équipé avec une électrode de son invention en
/
— 1210 —
électrodes sont les variétés de carbone amorphe les plus pauvres en cendres,
les
trices
charbon
leurs
et
subir
densité
pourabsolues,
très
plus
Nous
L’anthracite,
sepropriétés
de
une
et
faire
coûteux,
riches
l’électricité
deciterons
en
calcination
cornues,
conditions
économiquement,
abaissant
en lechauffés
conductrices
carbone
comme
coke
etl’anthracite,
d’autant
préalable
essentielles
leur
defixe
au
matières
pétrole
teneur
gaz
nécessite
etplus
de qui
ayant
leet
l’électricité,
et,
pour
en
coke
inertes
premières
aàquelquefois,
matières
pour
l’emploi
lesêtre
l’électricité.
deplus
vis-à-vis
pétrole
but
d’autant
les
tout
fortes
volatiles.
de d’améliorer
lefours
plus
etdes
coke
endensités
lemeilleures
agents
très
convenables
augmentant
coke
de perfectionnés
Cette
brai,
grandement
de
apparentes
chimiques.
opération,
brai.
conduc¬
devront
leur
: le
Ces .diverses matières premières doivent ensuite être Broyées à l’état
de finesse convenable. La composition granulométrique de l’électrode
varie selon l’usage auquel elle est destinée. .11 ést facile de concevoir que
cette composition granulométrique, comme dans tous produits réfractaires,
ait une influence prépondérante sur sa tènue au-foui* électrique, sur sa
.
perméabilité aux gaz, aux laitiers et aux - liquidés, et par conséquence,
sur la résistance qu’elle oppose aux attaqués chimiques et à l’effet de
désagrégation provoqué par l’arc électrique.
Comme agglomérant, l’on utilise exclusivement aujourd’hui, dans
l’industrie des électrodes,’ du brai ou goudron provenant de préférence
des usines à gaz.
Les raisons qui ont motivé l’emploi du goudron et du brai sont les
suivantes : les qualités de viscosité de ces corps permettent de former
une pâte plastique indispensable au façonnage ultérieur de l’électrode.
De plus, ils laissent, lors de la cuisson de celle-ci, un réseau très serré de
carbone fixe qui assure la cohésion des constituants, sans diminuer en
rien ni les qualités réfractaires ni les qualités conductrices de l’ensemble.
C’est en incorporant le goudron ou le brai aux produits de finesse
convenable, dans des appareils mécaniques perfectionnés appelés malaxeurs,
que l’on obtient la pâte à électrodes. Les malaxeurs sont chauffés à la
vapeur à une température de l’ordre de 100°.
C’est à partir de cette pâte que l’on fabrique ou l’électrode de carbone
amorphe par les anciens procédés de filage ou de compression, ou l’électrode
Sôderberg.
Les casettes et les creusets sent disposés de telle sorte que les flammes
peuvent circuler librement tout autour de leurs >parois extérieures. .
Les fours utilisés à la cuisson des électrodes sont des fours à chambres
(20 à 30) du type Mendensein amélioré, à récupération et à marche continue.
La température de cuisson est de l’ordre de 1.400°. Le cycle des opé¬
rations d’enfournement et de cuisson demande de 15 à 20 jours. L’opération
de cuisson est une des opérations les plus délicates de la fabrication des
électrodes.
L’électrode avant cuisson étant très mauvaise conductrice de la chaleur,
il importe d’effectuer cette cuisson dans des conditions de vitesse et d’échauf-
fement bien déterminées, sous peine de défourner des produits malpropres
à l’usage.
ÉLECTRODE SODERBERG
□ en
Enveloppe
périodeendetôle
cuisson
et pâte
&Ì.A.
~rr Ç«' "v'.'V v •'■* ’■* x<* ,\/* ,:■ • •*.*' r. <*■«,■
.
— 1216 —
ELECTRODE DE 'GRAPHITE
A
— 1222 —
4
'
1,5-1,
6 850/120 838 787 787
2,15 0,5 40-60
20°
856 802
720°
15° 390°
1400° 2000°
ÉLECTRODEOSBERVATIONS de
pératprhoilte
coke
gen
7 C00 4.210 3.810940°
4. J
3.760
823
540°
3.680 3.550 graph.
2,0
ÉLECTRODES
DES 1,5-1,
1,5 -1,60 20° 360° 750°
à
1.400° 2.000° 2.400°
i
6
-1,9 à
1,55-1,6 1,8 5
ÉLECTRODES SÖDERBERG 6.0 0-7.0 0
CARACTÉRISTIQUES
6
à
5 15°
à
ÉLECTRODES ordinaires oude acmrobropnhe 1,55-1,6 230-240
-1,9
1,8
. :
.........
70-100
PRINCIPALES mi6.0cr0-o7h.0ms0
2
/cm.
cm.
..... traction
la
à
:
compres ion
la
à
.réel. . .le. ........ .........
......
%
ap arente
/cm.2 /cm.2
kg. kg.
Densité Densité Cendres Résistivité Rési tance Résistance
conven¬
(1)
OBSERVATIONS désignant
en
: 25 sect.
0,338 0,324 0,306 0,277 a/cm.2 — corps, 38
0,254 640° jusque30 cm.2 en
long
50
m.
1
ÉLECTRODES de
graphite %
390° 540° 720° 1400° 2000° 00 1500
(l ,130/150 quelques
de
carborundum
;
7
0,089 0,130 1,137
0,124
50° 0,144 500°
ÉLECTRODES en
pétrole
de
coke relatives
360° 940° 1400° 2000° carbone
cm/
par
amp.
1—
20
450/200
delà 200/300
Au amp/cm.2
5
—
15 de
10 bri285ieseq0slgu0.éüer;
360
rouge
ken
;
tas500
53.non
7.Sans
cm.
Cosect.
leslim0me00it2e de
élen
long.
m.
3
ectrodes carb.
amorp. ordinaire
électrodes
5
fer
;
3
jusqu’à
RELOEoDrCEdTiSnaires SÖoudeDERBERG acmrobropnhe 300 A. dhiéo-sednremtsivoqiuntées
rcnous
tles
8
500° cm.2 graphite
de
ÉLECTRODES jusqu’à 1
mm.
électrodes
;
1
rhéuseirmtvireqiutée
la
1
ctpar
du
:
d’oxydation.
. r admis- réfractaire
thermiq/ue
cal. Cuivre
......
brique
d’indication,
courant
de
industriel es, .ma. .x.im. a. titre
.....
A
gr./se ./cm.2/cm sible (1)
Conductibil té Températures Densité Dimensions
tion el ment
II. - DISCUSSION
DÉCOMPTE PUISSANCE
PAYS DES SOCIɬ
NOMBRE TÉS NATURE GLOBALE
AYANT
DE FOURS INSTALLÉ DES PRODUITS FABRIQUÉS DES FOURS
CES FOURS Kwa.
Ferro-alliages
Norvège ............ 10 « ' Abrasifs 13.000
[
Aciers
Carbure
spéciaux
France ........... 32 6 ' Ferro-alliages 73.000
1
Aciers spéciaux
Belgique . . . ...... 1 1 Carbure 3.500
Italie .............. 26 9 Carbure 73.000
Allemagne .......... 19 11 Carbure 70.000
Suède ......... • ..... 7 3 Carbure 28.000
Suisse ............. 1 1 Carbure 2.000
Angleterre et Col. . . 4 3 Carbure 4.500
Japon ............. 6 1 Carbure-Ferr.-all. 14.000
E. U. AM. et Canada 5 4 Carbure-Ferr.-all. 16.000
111 45 297.000
(1) Au 30 novembre 1925, complétée pour les pays autres que la France et la
novembre 1925.
Belgique, d’après les renseignements donnés par le Dr Sem dans le Chem. & Met. Eng.,