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Brigitte Moïse-Durand
Dans Revue française de psychanalyse 2013/5 (Vol. 77), pages 1692 à 1696
Éditions Presses Universitaires de France
ISSN 0035-2942
ISBN 9782130618492
DOI 10.3917/rfp.775.1692
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Brigitte Moïse-Durand
Le mari comprit alors, trop tard, que sa femme, dans les longues soirées
où il était absent, montrait à l’enfant sa propre ombre projetée sur le mur en lui
disant « Voici ton père ».
Identification primaire
la différence des sexes » nous dit Freud dans une note de bas de page (Freud,
1923 b, p. 200). L’identification est directe, immédiate, antérieure à toute
concentration sur un objet quelconque.
L’ombre de la mère, dans le conte, aurait ici cette fonction tierce de père
archaïque comportant les caractéristiques des deux parents. Il ne s’agit pas de
la mère phallique, mais juste un « pôle tiers » permettant au sujet à ce stade
archaïque de se distancier de la dyade mère-enfant. Dans la continuité du
corps maternel, l’ombre du corps maternel protège encore l’enfant et sa mère,
de l’osmose autant que de la guerre sans merci où alternent autodestruction
et destruction de l’autre. Cette ombre rassure, apaise et donne à l’enfant une
certaine autonomie sur laquelle pourra s’étayer l’image narcissique. Dans
une des variantes de ce conte transmis oralement au fil des ans, le fils dit au
père, après la mort de la mère, en montrant l’ombre (celle du père, la sienne
propre ?) : « Voici mon père. Il ne me parle pas, mais quand je le salue, il me
salue. »
Défiant les lois et codes moraux d’un confucianisme archaïque, la mère
élit ici un père pour son enfant, père aimant, possédant de ce fait les qualités
des deux parents. Est-ce pour cela qu’elle (la mère) est condamnée à mourir ?
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CONCLUSION
RÉfÉrences bibliographiques