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Chapitre 1 – Tension
Section 1 – Des libertés économiques…
I- Les libertés matricielles
A- La liberté d’entreprendre
B- La liberté du commerce et de l’industrie
II- Les libertés spécifiques
C- La libre concurrence
D- Les libertés européennes
Section 2 – … aux institutions de régulation
III- Les institutions de gestion économique
E- Les organes centraux
F- Les organes locaux
IV- Les institutions de mission économique
G- Les organes de conseil
H- Les organes d’accompagnement
V- Les institutions de contrôle économique
Chapitre 2 – Interactions
Section 1 – Le contrôle du marché
VI- Au niveau macro-économique
I- Approche générale
1. Le contrôle des prix
2. La panification
J- Approche sectorielle
3. Les éléments de régulation structurelle
4. Les éléments de régulation conjoncturelle
VII- Au niveau micro-économique
K- L’accès au marché
L- La structure du marché
5. Les monopoles et droits exclusifs
6. Le contrôle des concentrations
Section 2 – La protection du marché
VIII- Par l’administration
IX- Contre l’administration
N- Compétence
O- Fond
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La régulation est l'action spécifique des autorités administratives indépendantes (AAI) pour
imprimer leur marque sur le jeu du marché. Elle peut prendre deux formes : l'intervention de
l'administration extérieure au marché (Etat régulateur) et l'utilisation de droit souple et de normes
incitatives par les AAI. La régulation est structurée autour d'une tension entre abstention et action,
entre le jeu du marché et les actes de la puissance publique.
Chapitre 1 – Tension
Le cadre de la régulation est défini d’un côté par les acteurs (libertés économiques) et les autorités de
régulation. Ces dernières sont en conflit avec les actes des premiers, ce qui implique des principes
juridiques fondamentaux tels que la liberté d'entreprendre et la protection des consommateurs.
A- La liberté d’entreprendre
La liberté d'entreprendre est une valeur constitutionnelle depuis la décision du Conseil
constitutionnel du 16 janvier 1982. Elle est liée à l'article 4 (liberté) et l'article 17 (propriété) de la
Constitution. Le législateur peut limiter cette liberté pour des motifs d'intérêt général (ordre public,
santé, droit à l'emploi) ou économiques (préservation de la concurrence). Le Conseil constitutionnel
effectue un contrôle restreint des mesures qui affectent la liberté d'entreprendre, mais depuis une
dizaine d'années, il observe les justifications aux restrictions apportées à cette liberté (contrôle de
proportionnalité).
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La liberté d'entreprendre est une liberté fondamentale protégeant tous les aspects de la vie
économique. Elle est verticale (relations entre puissance publique et opérateurs) et horizontale
(relations entre acteurs économiques). Le Conseil d'Etat reconnait et applique cette liberté, notamment
dans le cadre du référé-liberté et de la QPC (CC, 30 novembre 2012, Christian S. et 18 octobre 2010,
Rachid S.).
La LCI est une notion plus large que la liberté d'entreprendre et protège l'ensemble des aspects de
l'activité économique. Elle peut être mobilisée par les opérateurs économiques contre la puissance
publique et limite les possibilités d'action économique directe des personnes publiques. Les mesures
restreignant la LCI sont fondées sur des motifs d'intérêt général, notamment dans le cadre de l'ordre
public. Dans l'actualité, le motif d'intérêt général est sensible avec les grèves des services publics
locaux qui doivent prouver un motif d'intérêt public local.
C- La libre concurrence
La libre concurrence est une fonction horizontale qui maintient une concurrence libre et non-faussée
entre opérateurs. Elle est aussi un objectif d'intérêt général et une source de légalité administrative.
Elle est codifiée à l'article L.410-1 du Code de commerce et a une valeur législative et
conventionnelle. Le Conseil d'Etat et le Conseil constitutionnel ont reconnu un lien entre le respect du
principe constitutionnel d'égalité et la libre concurrence, et les juges ont admis que celle-ci pouvait
être une exigence pour garantir la liberté d'entreprise (CE 1 avril 1998, Union hospitalière privée ; CE
2 mars 2011, Société d'exploitation Manyris).
Les opérateurs peuvent invoquer le droit de propriété et le principe d'égalité pour se protéger. Ces
droits et libertés non-spécifiques à la chose économique sont importants à prendre en compte.
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Chapitre 2 – Interactions
I- Approche générale
2 éléments témoignent de ce contrôle.
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2. La panification
La planification étatique a été mise en place jusqu'en 1993 avec le 11ème plan. Depuis, elle a
perduré au niveau local avec le SRDEII (Schéma Régional de Développement Economique,
d'Innovation et d'Internationalisation). La loi NOTRe de 2015 a concrétisé ces schémas et le retour du
Haut-commissaire au plan. Il reste néanmoins une idée de prospective économique et de stratégie au
niveau national.
L'Etat a développé des contrats de plan à partir de 1982 pour préciser les objectifs de développement
économique. Ces contrats sont juridiquement peu clairs et leur nom de « contrat » peut cacher des
situations très variables. La transformation de la planification en contractualisation est très généralisée
et s'est développée avec la baisse des dotations de l'Etat et la restriction des pouvoirs fiscaux des
collectivités territoriales. Ces dernières sont mises en concurrence pour l'accès aux ressources et l'Etat
peut orienter leurs comportements. En matière de recherche, l'Etat oriente les projets de recherche par
des appels à projet thématiques.
Cela permet à l’Etat d’avoir une emprise assez forte mais en se fondant sur les mécanismes du
marché.
J- Approche sectorielle
Les pouvoirs publics ont des prérogatives générales et spécifiques pour réguler certains marchés. Ces
prérogatives spécifiques sont appelées régulation au sens stricte.
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Le TFUE prévoit un principe de concurrence pour les entreprises publiques et celles qui bénéficient
de droits spéciaux ou exclusifs (art. 106). Une exception est prévue pour les entreprises chargées de
services d'intérêt économique général (SIEG), à condition que cela ne fasse pas échec à leur mission
particulière. La CJCE a reconnu l'intérêt général en 1993 (Corbeau) et cette tension entre intérêt
général et exigence du marché est toujours présente.
La libéralisation des marchés et des infrastructures implique une séparation des fonctions entre l'Etat
et les opérateurs, ainsi qu'une régulation conjoncturelle et sectorielle par une autorité indépendante.
Une forme de service universel est également mise en place, afin de garantir l'accès, l'ouverture et la
desserte aux opérateurs. Cette régulation est confiée à l'Autorité de la concurrence et à l'autorité
sectorielle, dans le but de provoquer sa propre disparition.
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L'ancien opérateur public prend en charge les obligations de service universel, sous financement
public. La CJCE (Cour de Justice des Communautés Européennes) a défini le mécanisme de
financement des obligations de service public dans son arrêt Altmark du 24 juillet 2003. Ce
mécanisme permet de financer ces obligations sans déjouer la concurrence.
K- L’accès au marché
L'accès au marché est une question de liberté économique et relève donc du législateur. Celui-ci peut
édicter des restrictions à l'accès au marché et remettre en cause les professions règlementées. Le
pouvoir règlementaire intervient dans le cadre fixé par le législateur. L'arrêt CE Vassilikiotis de 2001
a mis en œuvre un régime d'autorisation par une profession réglementée. Les restrictions à l'accès au
marché peuvent être fortes (interdiction) ou moins fortes (autorisation préalable, déclaration, tarifs,
exigences d'accès).
Le Conseil d'Etat a admis très tôt que des motifs économiques peuvent justifier une restriction
d'accès au marché (CE 29 janvier 1932, Société des autobus antibois). Dans le cas des services publics
en réseau, la concession au niveau local est quasiment systématiquement constitutive de monopole. La
décision Somatour a également établi que la libre concurrence est un motif d'intérêt général.
Les actes qui permettent l'accès à un marché (profession réglementée) sont largement cessibles, ce
qui crée un marché secondaire. Cela a un enjeu économique important et les titulaires de licence
s'opposent à ce que l'autorité administrative délivre de nouvelles licences. Pour contourner ce blocage,
la loi de 2009 a stimulé un marché concurrent des VTC (pas besoin d'autorisation). On applique ainsi
la logique du contrôle d'une liberté économique.
L- La structure du marché
Les pouvoirs publics peuvent octroyer des monopoles ou des pouvoirs exclusifs (1) et contrôler les
concentrations (2) pour contrôler le marché.
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Le droit européen évoque des impératifs d'intérêt général, mais en France, c'est la santé publique qui
justifie le monopole sur les jeux de hasard. Le contrôle de cette institution doit respecter la nécessité
et la proportionnalité par rapport à l'objectif visé.
Le Ministre de l’économie dispose d’une compétence spéciale pour évoquer l’affaire des
concentrations et statuer dessus. Si la procédure n'est pas respectée, l’Autorité de la concurrence peut
imposer des sanctions pécuniaires et révoquer l’autorisation. Les décisions de l’Autorité de la
concurrence font l’objet d’un recours devant le Conseil d'Etat (CE, 1987).
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N- Compétence
La loi du 6 juillet 1987 a transféré au juge judiciaire le contentieux des décisions de l’Autorité de la
concurrence concernant les activités de production, distribution et de services (y compris celles
réalisées par des personnes publiques). Cependant, le Tribunal des conflits a décidé le 6 juin 1989
dans l'affaire ville de Paliers que l'organisation du service public n'est pas constitutive d'une activité
relevant du droit de la concurrence et que l'acte juridique de dévolution de l'exécution du service n'est
pas susceptible d'empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur le marché. Il
appartient donc aux juridictions de l'ordre intéressé de vérifier la validité de cet acte au regard des
dispositions relevant du droit de la concurrence.
Le Tribunal des conflits a clarifié la matrice de décision et de contrôle entre le juge judiciaire et le
juge administratif concernant les activités de production, de distribution et de service. Le 4 nov. 1996
(Société Data sport), le juge administratif a accepté pour la première fois que des actes d'organisation
du service public puissent avoir des répercussions néfastes sur la concurrence. Le 18 oct. 1999 (Préfet
de la région Iles de France ou Aéroport de Paris), le Tribunal des conflits a défini que le juge
judiciaire est compétent pour les activités de production, de distribution et de service, et le juge
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administratif pour les décisions prises dans le cadre d'un service public avec l'usage de prérogatives de
puissance publique.
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