deux grandes parties : une
Introduction
Mme FATOU CAMARA
LES METHODOLOGIES
JURIDIQUES HARMONISÉES :
LICENCES I, II &III:
I-DISSERTATION ;
II-COMMENTAIRE DE D’ARRETS ;
III-COMMENTAIRE D’ARTICLES ;
IV-CAS PRATIQUES
I- La dissertation juridique
La dissertation juridique est un exercice
dans lequel, il est demandé à l’étudiant de
faire une construction logique à partir
d’éléments préalablement choisis. Elle
comporte -ressortir l’intérêt du sujet ;
-annoncer et justifier le plan ;
Chacune des parties de l’introduction a une
signification précise :
et un développement.
I. L’introduction :
Elle comporte en général six masses ou six
paragraphes : -amener
le sujet ;
-définir les termes du sujet ;
- délimiter le sujet ;
-dégager la problématique ;
1- Amener et poser le sujet : il existe
plusieurs méthodes d’amener un
sujet notamment du général ou
particulier, d’une définition (pas
des termes du sujet), d’une citation,
de l’actualité juridique. Poser le
sujet revient à le reprendre sous la
forme qui a été proposée ou
reformulée.
2- Définir les termes juridiques du
sujet : ici, il est question de donner
une définition juridique des notions
du sujet : voir le cours ou le lexique
juridique voire un vocabulaire
juridique.
3- Délimiter le sujet : il peut arriver
que le sujet proposé soit très vaste,
ou qu’on puisse l’aborder sous
plusieurs angles différents. Dans ce
cas, il faut montrer les différentes
approches possibles et dire la façon
1
 dont on envisage de traiter le sujet et elles-mêmes de manière rationnelle et
pourquoi. cohérente.

4- Problématique : cela veut dire - Une deuxième partie :

soulever la question importante que Idem.
pose le sujet. Faut-il matérialiser les divisions du plan par

5- L’intérêt du sujet : il est important des chiffres ou des lettres

de faire ressortir les intérêts alphabétiques ? Votre dissertation

théoriques et pratiques du sujet. se présentera de la manière suivante :

Pour ce qui est de l’intérêt théorique, I / Enoncé de l’intitulé de votre première

il s’agit d’une controverse doctrinale partie :

sur le sujet. Un chapeau pour annoncer les deux

L’intérêt pratique, c’est l’apport du sousparties.

sujet dans la vie quotidienne. En A / Intitulé de la première sous-partie

termes autres, il s’agit de l’importance
de l’étude du sujet.
6- Annonce et justification du plan :
il faut commencer par exprimer les
idées essentielles qui feront l’objet
des développements et selon quel
plan ces idées seront développées.
L’annonce du plan se fait
généralement avec des formules très
simples telles que : nous étudierons
dans une première partie et dans une
seconde partie.
B / Intitulé de la deuxième sous-partie
II / Enoncé de l’intitulé de votre deuxième
partie :
A / Intitulé de la première sous-partie
B / Intitulé de la deuxième sous-partie
Une dernière observation : éviter autant
que possible les dissertations en trois
parties. Recherchez les plans en deux
parties subdivisés autant que possible en
deux sous-parties.
III. L’élaboration pratique de la
dissertation :

II. Le Développement Comment à partir des principes exposés

-Un chapeau présentant les grandes idées de cidessus va-t-on concrètement élaborer

cette partie et annonçant ses sousparties. une dissertation ? C’est ce qu’il convient

-Les sous-parties qui peuvent être au maintenant d’examiner :

nombre de deux ou de trois, subdivisées

2
Dans les conditions de l’examen, vous êtes
soumis à un certain nombre de contraintes
auxquelles sont subordonnées les éléments de
la marche à suivre pour élaborer votre travail.
A. Les contraintes :
1. La première, c’est l’absence de
documentation. A l’examen, en principe
(NB) vous ne pouvez consulter aucun
document. Dans cette hypothèse, ce sont vos
connaissances personnelles qui vous
permettront de faire votre travail. Si ces
connaissances sont assimilées, digérées,
assumées, vous n’aurez pas de difficultés à
les utiliser en vue de la confection de votre
dissertation. Si au contraire elles sont
lacunaires, fragmentaires, inexactes, vous
aurez beau « réfléchir », il vous sera difficile
de faire un bon travail.
2. La seconde contrainte, c’est la
limite de temps qui vous est
impartie :
l’épreuve dure trois heures. Il faut donc vous
organiser de manière rationnelle selon les
principes ci-après :
- Ne jamais rédiger son travail au
brouillon en vue de le recopier ensuite sur la
copie à rendre. Ce procédé
s’avère toujours désastreux
pour l’étudiant qui l’adopte, parce qu’il arrive
difficilement à tout recopier au propre en
sorte qu’il glisse dans sa copie à rendre ses
derrières feuilles de brouillons. La seule
partie de la dissertation que vous pourriez
3
rédiger au brouillon c’est l’introduction
de la dissertation, parce que,
comme nous le verrons, c’est la plus difficile
à faire et parce que, souvent, de son succès
dépend en grande partie la valeur de la
dissertation. Pour le reste, faites un plan
suffisamment détaillé au brouillon et
développez vos idées directement sur la copie
à rendre.
NB : Parfois, il est vrai, l’utilisation des
codes peut être autorisée, mais les
documents susceptibles de vous fournir des
idées ne sont pas autorisés. Remarquez que
rien n’empêche que ce principe soit
reconsidéré et que le sujet soit choisi de
telle sorte que pour l’élaborer, il soit
nécessaire d’autoriser les étudiants à
accéder à la documentation de leur choix.
Au cours de l’année, travaillez
systématiquement dans les conditions de
l’examen. Dès lors que vous avez réuni
votre documentation, que vous l’avez
exploitée, au moment de la rédiger votre
dissertation, mettez-vous dans les
conditions de l’examen ; assignez-vous
comme limite de temps 3 heures. Les
avantages de cette pratique sont évidents :
- vous apprenez à vous connaître ; vous
découvrez ce que vous êtes capable de faire
ou de ne pas faire en trois heures ; - vous
apprenez à travailler vite ; trois heures ne
représentent rien du tout …
Lorsqu’on possède des connaissances, bien
entendu ;
- vous apprenez aussi à mieux répartir
votre temps.
La répartition des trois heures dépend des
capacités de chaque étudiant, et peut varier en
fonction des sujets. C’est la pratique régulière
des exercices dans les conditions de l’examen
qui permettra à chacun d’en fixer les
principes. En gros, le schéma ciaprès peut-être
adapté à de nombreuses situations :
- environ 15 minutes : compréhension et
réflexion préalable sur le sujet ; - environ 25
minutes : élaboration du plan détaillé ;
- environ 35 minutes : élaboration et
rédaction de l’introduction ;
- environ 90 minutes : rédaction de la
dissertation ;
- environ 15 minutes : lecture de la
copie. B. La démarche à suivre : Comment
donc réagir concrètement devant votre sujet ?
La répartition du temps cidessus peut nous
guider ; on peut distinguer quatre étapes
principales :
1)Comprendre le sujet : Cette expression
que l’on répète tout au long de l’année et que
très peu d’étudiants appliquent effectivement
le jour de
l’examen, se traduit dans la pratique de la
manière suivante :
- il faut commencer par lire
attentivement le sujet afin d’en peser chaque
4
terme ; - il faut lire le sujet en se disant qu’il
ne
comporte aucun piège. Nous n’avons aucun
intérêt à vous tendre des pièges. Ce qui nous
intéresse, c’est de nous assurer que vous
dominez les notions fondamentales de la
matière, que vous ne les confondez pas ; que
vous êtes bien conscient de ce que chaque
terme du sujet comporte ;
- ne ramenez pas le sujet à une question
du cours, mais examinez le tel qu’il se donne
lui-même, phénoménalement. Si l’on vous
demande de faire la distinction entre le
pouvoir discrétionnaire et le pouvoir lié, c’est
vraiment de la distinction entre ces deux
pouvoirs qu’il s’agit, et rien d’autre. Il ne
s’agit pas d’un piège pour vous faire dire autre
chose, rien n’est sous-entendu ; il n’y a rien à
deviner, c’est bien ce sujetlà, tel qu’il est
libellé qu’il s’agit de traiter. - délimiter
correctement le sujet. Vous devrez traiter la
question qui vous a été posée et rien d’autre.
Alors délimitez le sujet, pour éviter d’être
hors du sujet, ou de ne pas traiter
complètement le sujet proposé. Ramener le
sujet proposé à un autre sujet est la source de
nombreuses et graves erreurs.
a) Réfléchir sur le sujet :
Cela signifie concrètement que vous devez :
-rassembler vos souvenirs, vos connaissances
sur le sujet ;
-et surtout, trouver l’idée directrice, celle
qui orientera tout votre travail, qui
permettra d’en justifier les divisions. Pour
que cette idée soit parfaitement claire dans
votre esprit, posez-vous les questions II-COMMENTAIRE
suivantes : que s’agit-il de démontrer, de D’ARRET
prouver, de justifier ; où se trouve la
difficulté et quelle idée générale permetelle Le commentaire d’arrêt c’est une
de la résoudre ? Etc. Il peut être utile de, présentation synthétique et raisonnée de
pour certains types de sujets, de formuler tous les éléments de la décision de justice.
par écrit dans un paragraphe de 5 à 6 lignes Il est composé des éléments suivants :
l’essentiel de la démonstration que vous
 La présentation de
entendez développer dans votre copie.
l’arrêt
b) Elaborer le plan selon les principes
énoncés plus haut.
 Le résumé des faits :

c) Rédiger votre dissertation en veillant : Bref rappel des faits de manière

chronologique. Préciser les points
- à votre écriture qui doit être lisible ; -
importants en lien avec le problème
à votre style qui doit être sobre et
juridique. Rien à dire, sauf qu’il faut les
correct ;
exposer correctement, parce que les règles
- à la disposition matérielle de la copie
de droit ne s’appliquent pas
qui doit laisser apparaître les grandes masses
indistinctement à n’importe quel fait. Il
: introduction, parties équilibrés qu’il faut
existe deux règles essentielles pour
nécessairement respecter.
l’énoncé des faits.
D’abord, l’étudiant doit faire un tri dans les
faits pour ne garder que les éléments
strictement nécessaires à la compréhension
de l’arrêt et du problème de droit.
Attention, cependant à ne pas omettre
certains éléments qui auraient un impact
sur le problème de droit ou sa solution.

C’est ici la capacité de l’étudiant à ne

retenir que les éléments pertinents, mais

5
tous les éléments pertinents, qui seront
jugés.
Ensuite les parties doivent être qualifiées, trop
d’étudiants l’oublient. Il n’y a aucun intérêt à
parler de M. X… ou de Mme Y…, on parlera
plutôt de vendeur, d’acquéreur, de promettant,
de bénéficiaire, de créancier, de débiteur, de
responsable, de victime, de solvens,
d’accipiens, d’époux, d’épouse, etc. Le devoir
n’en sera que plus lisible.
Naturellement, avant d’utiliser la qualification
d’une partie, il faudra bien souvent introduire
cette qualité. Par exemple, on n’écrira pas «
une victime est blessée au cours d’un match
de rugby par un responsable » mais « un
joueur est blessé au cours d’un match de
rugby par un membre de l’équipe adverse. La
victime assigne l’auteur du dommage en
responsabilité ». Pour que l’on puisse parler
de victime, il faut d’abord qu’il y ait un
dommage, pour que l’on puisse parler de
responsable, il faut d’abord que les conditions
de sa responsabilité soient établies ; il ne faut
pas inverser l’ordre logique des évènements.
Une fois la partie qualifiée, on la désignera
dans le reste du devoir par sa qualité.
 Procédure :
Pour la procédure, il s’agit de bien retracer les
différents degrés de juridiction qui se sont
prononcés sur le litige. En droit privé, il s'agit
ici de déterminer qui est le demandeur, le
défendeur au 1er degré, puis l'appelant et
l'intimé en Cour d'Appel et enfin le
6
demandeur au pourvoi et le défendeur au
pourvoi en Cour de Cassation. La demande a-
t-elle été rejetée ?
Y a-t-il eu appel ? Recours en cassation ?
Comme pour l’énoncé des faits, il faut ici
veiller à bien qualifier les parties.
L’étudiant sera particulièrement vigilant à
la terminologie employée, notamment :
• Les juges du premier degré rendent
des jugements ;
• La cour d’appel et la Cour de cassation
rendent des arrêts ;
• Une partie interjette appel ;
• Une partie se pourvoit en cassation ou
forme un pourvoi en cassation ;
• La cour d’appel confirme/infirme le
jugement ;
• La Cour de cassation casse l’arrêt ou
rejette le pourvoi ;
• Les parties à l’instance sont le
demandeur/la demanderesse (et non
pas la demandeuse) et le défendeur (et
non pas le défenseur qui est l’avocat) ;
• Devant la cour d’appel les parties sont
l’appelant et l’intimé ;
• Devant la Cour de cassation on parle
de demandeur au pourvoi (et non pas
de pourvoyeur) et de défendeur au
pourvoi.
 Prétention des parties.
Les arguments des parties justifiant les
demandes ou les raisons de la saisine.
La procédure doit être décrite de manière
chronologique :
Assignation : « la victime assigne l’auteur du
dommage en responsabilité sur le fondement
de l’article 118 du COCC » Jugement en
première instance : « les juges du premier
degré rejettent la demande » Une partie
interjette appel : « la victime interjette appel »
Arrêt de la cour d’appel avec ses références
et ses motifs : « la Cour d’appel de Paris
confirme le jugement dans un arrêt du 23
mars 2003, elle retient que l’auteur du
dommage n’était pas doué de
discernement et que sa responsabilité ne
pouvait par conséquent pas être engagée sur
le fondement de l’article 1382 du Code civil
» matière à l’autre et d’un enseignant à
Une partie se pourvoit en cassation avec les
moyens du pourvoi : « la victime se pourvoit
en cassation, elle soutient que la faculté de
discernement de l’auteur du dommage
n’est pas une condition nécessaire à
l’engagement de sa responsabilité ». Un
pourvoi se décompose en moyens, chaque
moyen attaquant un chef du dispositif de
l’arrêt de la cour d’appel. Par exemple si la
cour d’appel condamne solidairement deux
responsables à indemniser la victime puis
prévoit une répartition de la charge finale de
la dette par parts viriles, le responsable qui se
pourvoit en cassation pourra contester dans
7
un premier moyen sa condamnation à
indemniser la victime, puis dans un second
moyen la répartition retenue pour la
contribution à la dette. Enfin chaque moyen
peut se subdiviser en plusieurs branches,
chaque branche correspondant à un argument
attaquant le chef de dispositif critiqué par le
moyen.
 Le problème juridique
La question de droit doit être posée de
manière brève dont la réponse doit
correspondre à la solution donnée par le
juge.
Une fois la problématique cernée, il faut
savoir comment la rédiger.
Malheureusement les règles de forme sur
ce point varient sensiblement d’une
l’autre. Cependant, on peut dégager
quelques règles qui, à défaut de faire
consensus, semblent majoritairement
admises.
Tout d’abord, comme son nom l’indique, il
s’agit d’une question de droit et non pas de
fait. Si les juridictions du fond jugent en
droit et en fait, la Cour de cassation elle ne
juge en principe que du droit, sa mission
étant d’unifier l’application du droit. La
Cour suprême n’est pas un troisième degré
de juridiction. Ainsi, par exemple, il
importe peu à la Cour suprême de savoir si
un contrat de prêt réel a vraiment existé en
l’espèce entre les parties, c’est aux juges du et indirecte est à proscrire : « la question est
fond de le dire, en revanche la question de de savoir si la responsabilité civile pour faute
savoir si la preuve de l’existence de ce de l’auteur d’un dommage non doué de
contrat peut être apportée par le biais de discernement peut-elle être engagée ? » (la
témoignages peut lui être posée. La syntaxe est incorrecte).
question doit donc être formulée en des
termes les plus généraux possibles.  La solution de l’arrêt à
commenter.
Ensuite, la question doit être abstraite, c’est-
La solution de l’arrêt renvoie au dispositif
à-dire qu’elle doit garder son sens une fois
c’est-à-dire à la fin de l’arrêt.
extraite de son contexte.
Il faut bien sûr que cette solution figure
Concrètement, un juriste qui ne connait pas les
dans l’introduction du commentaire
faits de l’arrêt doit être en mesure de
d’arrêt. S’il s’agit d’un attendu de principe,
comprendre la problématique. Une
le mieux est de le recopier intégralement
problématique du type « la victime pouvait-
entre guillemets. A défaut, il faudra faire
elle assigner le responsable ? » est donc à
un effort de généralisation pour dégager
proscrire, on lui préfèrera la problématique
une réponse à la question de droit soulevée
suivante : « la responsabilité civile pour faute
qui se détache des particularités de
de l’auteur d’un dommage non doué de
l’espèce.
discernement peut-elle être engagée ? ».
Une fois la solution posée en des termes
La problématique doit être la plus concise
généraux, il faut l’appliquer aux faits
possible, mais elle doit également être
particuliers de l’espèce.
complète..

Enfin, on préfèrera une véritable question de  L’annonce de plan

droit, c’est-à-dire posée sous la forme
interrogative directe et donc se terminant par
un point d’interrogation. Il s’agit cependant
de l’un des points les plus contestés, certains
enseignants acceptant les problématiques non
posées sous forme interrogative directive,
voire exigeront qu’elles soient formulées de la
sorte. Quoi qu’il en soit, la problématique doit
être rédigée en bon français, par conséquent
un mélange des formes interrogatives directe
Il s’agit d’annoncer en une ou deux phrases
les deux principaux axes du commentaire
(I et II) qui doivent apparaître au lecteur
comme la conséquence logique de tout ce
qui vient d’être énoncé, particulièrement la
solution de la Cour de cassation.
Les deux parties doivent être indiquées
formellement : (I) pour la première partie,
(II) pour la seconde partie. Le reste n’est

8
que conseils de bon sens. Ainsi il ne faut
pas se contenter de reprendre les intitulés
des deux parties, ou l’annonce de plan
serait superfétatoire. L’annonce de plan
doit refléter fidèlement le contenu réel de
chaque partie, faute de quoi le correcteur
relèvera le décalage. Enfin, même si ça
n’est pas rédhibitoire, mieux vaut éviter les
annonces de plan trop scolaires du type «
Nous verrons dans une première partie
que… puis dans une deuxième partie
que… ».
Il faut seulement éviter de faire apparaître les
intitulés des grandes parties tels quels dans le
corps du commentaire ; au lieu d’écrire
analyse de la solution, énoncez effectivement
ce l’idée retenue telle que vous l’avez dégagé
de l’arrêt. Les intitulés longs sont à éviter.
NB : L’étudiant peut être amené à traiter un
commentaire parallèle. Il s’agit d’un exercice
qui consiste à commenter deux décisions de
justice en les rapprochant en évitant de les
juxtaposer.

Le plan du commentaire :
Dès lors que le travail préliminaire qui vient
d’être décrit est correctement fait,
l’élaboration du plan ne soulèvera pas de très
grandes difficultés.

Ici, il existe deux écoles : l’une qui s’attache

au plan en deux parties comparables à celui de
la dissertation.

I / Explication de la solution

A-

B-

II / Appréciation de la solution
A-
B-
Ou bien s’il s’agit d’une solution nouvelle,
d’un revirement de jurisprudence :

I / Exposé de la solution
II / Portée de la solution

9
 - le problème qui a suscité l’adoption de
l’article ;

- l’objectif poursuivi par son auteur ;

- l’apport du texte, sa finalité, son impact, ses
incidences ;

UNIVERSITE ALIOUNE DIOP - les réactions de la jurisprudence, de la

DE BAMBEY doctrine et des professionnels ;

- l’avenir probable du texte (abrogation,

INGENIÉRIE
JURIDIQUE modification, pérennité) …

Commentaire d’article ÉTAPE 1 : IDENTIFICATION DE

L’ARTICLE
Dans cette partie, l’étudiant devra préciser
Commenter un article consiste à analyser
le support, l’auteur, la nature, la valeur de
et expliquer une disposition normative, à
la disposition à commenter.
apprécier l’intérêt de la disposition dans le
domaine juridique concerné et à étudier ses - Il lui faudra repérer l’origine de
conséquences juridiques, factuelles, l’article
économiques et sociales. Vous devez
- La date d’élaboration de l’article
également vous demander si la disposition est
(Cette information est essentielle :
toujours adaptée au contexte actuel.
elle vous permet de situer l’article
Commenter un article est un travail dans son contexte et de le
distinct des autres épreuves
rapprocher d’autres dispositions,
(commentaire d’arrêt, dissertation, cas adoptées au cours de la même
pratique) mais vous aide à bien les période, ou de décisions de
appréhender. Cet exercice développe votre jurisprudence qui ont pu susciter
sens de l’analyse et suppose une grande l’adoption de cet article).
rigueur.
- L’auteur de l’article.
Vous devez étudier les éléments suivants Cette

: information vous renseigne d’une

- le contexte dans lequel l’article a été écrit part sur la valeur juridique de la
(juridique mais aussi historique, disposition (valeur
économique, sociologique, politique) ;

10
 constitutionnelle s’il s’agit d’un
article de la Constitution, valeur
législative s’il s’agit d’un article
d’une loi…), d’autre part sur le
contexte idéologique dans lequel
elle s’inscrit.
ÉTAPE 2 : ANALYSE DE L’ARTICLE
Analyse des termes : la glose. Une
glose consiste à définir un à un les termes
d’une phrase donnée. Méfiez-vous des
différences de sens entre le langage courant
et le langage juridique, entre la langue
ancienne et la langue actuelle.
L’étudiant devra apprécier
l’article. Ainsi, il doit étudier la structure
grammaticale de l’article. (Étudier la
structure grammaticale de l’article vous aide
à saisir son sens exact et à construire votre
plan. Vous pouvez en effet, parfois, bâtir ce
dernier en calquant la structure
grammaticale du texte.) Il doit :
- Identifier dans chaque phrase la
proposition principale et
propositions subordonnées ;
- Repérer les articles définis et les
articles indéfinis ;
- Faire attention au sens
conjonctions de subordination ou de
coordination.
Il doit aussi :
11
- Préciser le pourquoi du texte, la
réaction de la jurisprudence et de la
doctrine sans oublier les problèmes et
les solutions apportés par le texte.
- Le contexte historique
ETAPE 3 : LA STRUCTURATION DU
TEXTE
Ici l’étudiant devra mettre l’accent sur la
structuration du texte. En d’autres termes, il
s’agit de la subdivision de l’article par
exemple en combien d’alinéas.
ETAPE 5 : L’IDEE GENERALE
Il est ici question de préciser l’idée centrale
du texte qui n’est rien d’autre que l’idée qui
résume l’ensemble des idées maitresses de
l’article.
ETAPE 6 : RECHERCHE D’UN PLAN
DETAILLE
Vous pouvez généralement vous inspirer
de la structure grammaticale de l’article
pour élaborer le plan de votre
commentaire.
les
Le commentaire d’article, comme les
autres exercices juridiques, se construit en
deux parties. Si l’article comporte
plusieurs alinéas, vous devez opérer des
regroupements tout en recherchant une
des
cohérence.
 Méthodologie du cas pratique
Le cas pratique, aussi appelé consultation
ou consultation juridique consiste, à partir
de faits, à ressortir les problèmes de droits
qui se posent et les solutions que l'on peut
apporter soit en répondant aux questions
posées dans le cas pratique, soit
simplement à partir de faits.
L’étudiant est, en quelque, sorte dans la
position du magistrat devant trancher un
litige. C’est pourquoi il est nécessaire de
bien poser le ou les problèmes de droit et
de motiver les réponses avec beaucoup de
rigueur en se fondant sur des règles de droit
(textes, jurisprudence,).
Le but de l'exercice est d'apporter une solution
juridique solidement argumentée à un
problème de fait.
 RESOLUTION DU OU DES
PROBLEMES DE DROIT
Il s'agit d'établir l'adéquation d'une règle de
droit au problème soulevé. En effet, l'étudiant
doit rapprocher les faits qu'il a qualifiés de la
règle de droit qu'il pense applicable.
Cependant il peut arriver que des questions
soient expressément posées dans l'énoncé.
Dans ce cas, l’étudiant doit résoudre le cas
pratique en répondant successivement aux
questions posées.
Il peut aussi arriver que l'énoncé ne pose pas
directement les questions mais se termine
12
plutôt par une formule générale de ce type «
Relevez les problèmes juridiques qui se
posent et résolvez-les… », « Qu’en pensez-
vous ? », Etc. Dans ce cas,
l’étudiant doit résoudre le cas pratique en
identifiant le ou les problèmes en y apportant
des réponses.
Il s'agit d'un raisonnement syllogistique et
l’étudiant doit respecter les étapes suivantes :
 La lecture du sujet.
 La qualification et le résumé des faits
 La détermination de la (ou des)
question de fait et du (ou des)
problème de droit
 L’identification de ou des règles de
droit applicable(s)
 L’exposé des faits
 L’application de la règle de droit aux
faits exposés
 La réponse à la question de fait posée
par le cas pratique.
NB : Si le sujet permet d'envisager
plusieurs hypothèses, chacune devra être
examinée de façon successive. Il est
souvent judicieux de mettre en exergue
l'hypothèse qui a le plus de chances
d'aboutir au regard de la question posée.