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INSTITUT BIBLIQUE ET THEOLOGIQUE DES ASSEMBLEES DE DIEU DE LA


R.D.CONGO
COURS LA RELATION D’AIDE
Elaboré par professeur Patrice Inonga B.
Juillet 2019

Chapitre I

INTRODUCTION

1. Approches définitionnelles

 La Relation d’Aide à la manière même de son intitulé, c’est une relation


qui aide l’autre à grandir, à murir et à mettre de l’ordre dans sa vie
personnelle, familiale et communautaire.
 La Psychologie : est une science qui étudie le psychisme de l’homme. Elle
s’intéresse à son vécu quotidien, à ses pensées et à son comportement.
Le mot psyché revient souvent dans la Bible. On le trouve 101 fois dans
le N.T. Il est traduit par « âme », « cœur » ou « vie ».
 Le comportement est la réaction provoquée par un stimulus. En ce qui
nous concerne, le stimulus c’est la Parole de Dieu et la réaction
provoquée c’est le comportement observable. Le stimulus est une
excitation extérieure qui influence le comportement.
 La conduite étant un ensemble de comportements visant un but, le
caractère est le vrai moi que la Bible appelle l’homme intérieur.
 Le tempérament est la combinaison des traits innés qui conditionnent le
comportement d’une personne.

2. Approches générales

Le Dieu de la Bible étant un Dieu d’amour souhaite à ce que chacun de


ses fils et filles prospère à tous égard comme prospère l’état de nos âmes (3Jn
1.2). Ainsi, les différentes tentatives mises en place par les théologiens ne
cessent de démontrer l’ardent désir qui consiste à guérir l’âme. D’où sont tirés :
le Dialogue Pastoral, la Cure d’âme, la pastorale d’accompagnement ou la
Relation d’Aide.
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 La Cure d’Ame : C’est un ensemble des techniques ou des méthodes


que le Pasteur utilise pour apporter un remède à une âme malade ou
brisée. C’est le pasteur qui conduit l’entretien et trouve la solution
pour son interlocuteur.
 Le dialogue pastoral : C’est près que la même chose avec la cure
d’âme. Par plusieurs questions le pasteur arrive à trouver la vérité et
à proposer la solution.
 La relation d’aide : Le conseiller chrétien aide celui qui est en
situation à trouver lui-même la solution de son problème.

La relation d’aide chrétienne prend en compte la dimension spirituelle de


la personne et veille afin que les moyens qu’il emploie soient en cohérence
avec les valeurs bibliques. Le chrétien qui pratique la R.A. intégrera des apports
venant de la Psychologie et de la théologie. Les deux domaines ayant une
panoplie des nuances et d’approches respectives. C’est un accompagnement
pastoral en tenant compte de la Psychothérapie pour traiter un individu, un
couple ou un groupe d’individus.

3. L’accompagnement comme fondement

L’accompagnement est une aide afin de mettre de l’ordre dans la vie


l’autrui. Dans des travaux menés précédemment (Paul, 2004), on a inventorié les
pratiques se déclarant relevé de l’accompagnement :
Counselling,
Coaching,
Sponsoring,
Mentoring.
Ils coexistent avec tutorat, conseil ou consultance, parrainage ou encore
compagnonnage.

« .L’accompagnant est seul » est un paradoxe puisqu’il ne travaille jamais seul ;


mais parce qu’il est tenu au secret professionnel, parce qu’il doit se mettre
entre parenthèses dans la relation d’accompagnement, il souffre de solitude.

4. Ce qu’est la Relation d’Aide

Le concept est composé de deux mots : « relation » et « aide ». Le mot


relation signifie ce qui implique une interdépendance, une interaction. Tandis
que le mot « aide » veut dire l’action d’intervenir en faveur d’une personne, de
lui apporter de l’assistance.
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Carl Roger, un professeur américain dit que la Relation d’Aide est une
relation dont l’un de deux protagonistes cherche à favoriser chez l’autre la
croissance, le développement, la maturité, un meilleur fonctionnement et une
meilleure capacité d’affronter sa vie.

Selon Carl Roger, un professeur américain, la R.A., est une relation dans
laquelle l’un de deux protagonistes cherche à favoriser chez l’autre la
croissance, le développement, la maturité, un meilleur fonctionnement et une
meilleure capacité d’affronter la vie. Elle est une relation permissive structurée
de manière précise qui permet au patient de comprendre lui-même afin de
prendre une nouvelle direction.

Sur ce, le soignant doit favoriser chez le soigné deux choses : D’abord, une
appréciation des ressources internes à l’individu. Ensuite, une grande
possibilité d’expression. A ce propos, Dr. Hildegarde Peplau dit qu’une relation
d’aide est un système de lien révélant une représentation du monde et un
processus d’intégration des besoins.

Chapitre 2

LA CLASSIFICATION DES PSYCHOTHERAPIES

La psychothérapie est une pratique mise en place pour soigner ou aider à


résoudre des problèmes comportementaux. Dans le domaine des sciences
humaines, la société moderne égorge 400 formes de Psychothérapie classifiées
en quatre groupes.

 Les thérapies analytiques

Ce sont les thérapies des profondeurs qui traitent l’inconscience et la


formation de la personnalité en mettant l’action sur :

- Les relations
- Les conflits
- Et les blessures du passé

Pour mieux comprendre l’enfant, la psychanalyse met l’accent sur les


relations de l’enfant. Or, la Psycho dynamique insistera sur l’influence de ses
premières relations.
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 Les thérapies comportementales et cognitives

Ces thérapies mettent de l’emphase sur le présent que l’on considère


comme champion d’action. Pour eux, c’est ce qui affecte présentement
l’humain qui lui crée des troubles psychiques.

 Les thérapies humanistes

Ces thérapies ont beaucoup de respects pour l’être humain et ses capacités.
Elles le considèrent comme étant foncièrement bon, mais face aux difficultés, il
peut devenir défensif ou peut s’affirmer par l’actualisation du vrai « Moi ».

 Les thérapies systémiques

Selon ces thérapies, l’être humain est relationnel et vit dans


l’interdépendance dans son système : famille, entreprise, Eglise de telle sorte
que les actions et les réactions affectent l’autre et les autres. Lorsque les
fonctionnements deviennent des schémas rigides (cercles vicieux) c’est-à-dire
répétitifs, la personne peut porter des symptômes. Par conséquent, les
interactions dans le système provoquent le disfonctionnement. Le thérapeute
travaillera avec les membres du système (famille) en vue d’interrompre ce
disfonctionnement.

Chapitre 3

LA PSYCHOTHERAPIE ET LA LOGOTHERAPIE

La psychothérapie étant une pratique mise en place pour soigner les


disfonctionnements comportementaux, elle se heurte souvent aux réalités
indescriptibles et immuables. Ainsi, il va falloir faire appel à la logo-thérapie.
Cette dernière, c’est donc l’activation de la Parole créatrice, elle connait mieux
l’homme qu’elle a créé et le guérit quelle que soit sa maladie.

Le conseiller chrétien doit toujours faire recours à la Parole de Dieu et à la


prière afin de soigner plusieurs personnes qui sont victimes des injustices et
des situations désespérées et dont les disfonctionnements de leurs
comportements sont devenus inquiétants.
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Le modèle de Jésus

Jésus, dans son entretien avec la femme samaritaine, reste un modèle


admirable pour les conseillers chrétiens. Jésus procède du connu à l’inconnu en
s’adressant à la femme (Jn 4. 1-42). Il demande à la femme de lui donner à
boire avant de lui annoncer plusieurs hommes qu’elle a épousés. Le but de
Jésus était de faire de cette femme l’un de ses disciples et d’en faire autant
d’autres par elle.

Le discernement de Jésus

Lorsque le merveilleux conseiller intervient, il touche le cœur de l’être humain.


Il ne s’attarde pas sur les symptômes temporaires, mais, il déracine le mal,
transforme des vies. Le comportement émane du cœur, c’est pourquoi, Jésus
tient d’abord à changer le cœur.

Jésus, le thérapeute sans condamnation

Jésus ne juge pas la femme samaritaine. Mais, il la félicite d’avoir dit la vérité.
La relation d’aide chrétienne n’accuse pas les gens. Elle les accepte telle qu’ils
sont. Le Seigneur confronte la femme à la vérité. Celle-ci, l’avoue et change sa
théologie en disant qu’elle vient de rencontrer un prophète qui lui a dit tout ce
qu’elle a fait.

Chapitre 4

LES DEVOIRS DU CONSEILLER

Si une personne vient nous demander de l’aide relationnelle, voici les objectifs
que nous avons à atteindre :

1. Diminuer les émotions qui la détruisent : la mort, l’angoisse, la haine,


etc.

Le consulté vient toujours en larme, certains sont mêmes incapables de


s’exprimer. Les émotions sont vivent auxquelles il est difficile de se maîtriser. Le
consultant doit faire preuve de sa maîtrise de soi. Il évitera d’être emporté par
l’émotion qui pourra générer dans son cœur un esprit partisan qui, finalement,
biaisera sa prise de position.
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2. Etre pour la personne un miroir objectif

Tout au long des entretiens, le consultant devra chercher à demeurer comme la


lumière qui luit dans les ténèbres pour la personne qui est venue la consulter.
Le conseiller chrétien peut aussi utiliser des méthodes psychothérapeutiques
ensemble avec la prière et la Parole de Dieu. Il est aussi permis d’utiliser le
témoignage des autres.

3. La rendre responsable sans la culpabiliser.

Suivre toujours l’exemple de Jésus Christ. Plusieurs personnes en souffrance


ont toujours tendance à culpabiliser les autres en se blanchissant. Le consultant
devra responsabiliser le consulté. Celui-ci ne pourra se repentir que lorsqu’il
reconnait ses propres responsabilités.

4. Améliorer ses relations avec le milieu où elle vit.

Pendant que les entretiens se poursuivent, la personne en souffrance doit


chercher à améliorer ses relations avec ses offenseurs, voir même son
entourage. Le comportement du conseillé doit faire preuve du changement.

5. La conduire avec des nouvelles valeurs qui changent durablement sa


vie.

L’un des objectifs du conseiller consiste à cultiver une nouvelle manière de


comprendre des choses et de se conduire. L’entretien avec le conseiller aidera
le conseillé à changer définitivement sa vie.

6. L’aider à comprendre le rôle de ses besoins et de ses frustrations.

La personne en souffrance devra savoir que toute chose concourt au bien de


ceux qui aiment Dieu. Certes, nos besoins doivent être satisfaits. Si dans le cas
contraire, nous ne pouvons pas nous laisser être désorientés à cause de ça.
Puis, un chrétien doit transcender les frustrations, les soucis. Christ a porté nos
fardeaux sur la croix. Si nous continuons encore à porter nos propres fardeaux,
nous renions deux choses :

o Notre foi en Christ.


o L’œuvre rédemptrice de Christ sur la croix.
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Nous ne cesserons sans cesse de clamer que la mort de Chris sur la croix nous a
donné la victoire dans tous nos combats. Il est donc bien séant d’avoir un cœur
qui n’a ni rancune, ni soucis. Les soucis sont réellement la semence de l’enfer.
Ils sont comme un venin du serpent ou une flèche empoisonnée.

7. La soutenir, l’accompagner.

Le conseiller doit accompagner le conseillé jusqu’à ce qu’il parvienne à


résoudre son problème. La personne en souffrance a des capacités
personnelles à résoudre son problème. L’aidant ne doit se substituer à elle. Son
rôle consiste à l’aider afin qu’elle découvre les pistes des solutions et qu’elle y
parvienne.

8. La renforcer par la Parole de Dieu.

Bien que nous appelions ce qui précède comme des objectifs, ils sont, au fait,
des devoirs revenant au conseiller. La relation d’aide est une discipline qui
nécessite l’acquisition des plusieurs techniques. Si non, il sera donc difficile
d’en être couronné du succès.

Chapitre 5.

LES DIX PRINCIPES DE BASE DE LA RELATION D’AIDE


Jacques et Claire Puyol, Le Manuel de la Relation d’Aide

1. Chaque être humain est responsable de ses actes et de ses choix


En général, les personnes en problèmes, cherchent toujours à rejeter leur
responsabilité sur les autres. C’est-à-dire soit à leurs parents, soit à leurs
offenseurs, voir à leurs prochains. Certains autres se réfugient derrière le
diable, l’envoutement, les drogues, l’alcoolisme, etc. toute personne cherchant
sincèrement la solution à son disfonctionnement comportemental doit
reconnaître qu’elle en est responsable. Si ce n’est pas totalement, ne fut-ce
qu’en partie.

2. La pensée est la source première de tout comportement.


L’aidant devra savoir qu’il a un impérieux devoir de chercher d’abord à
construire ou à reconstruire les pensées de la personne en souffrance. La
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pensée est la source de toutes nos actions. Si les pensées d’une personne sont
en harmonie tant avec la Bible qu’avec le standard éthique de la société, cette
personne posera des actes qui construiront la grandeur de sa personnalité. Les
disfonctionnements comportementaux proviennent des pensées. Si les pensées
sont cohérentes, les comportements seront cohérents et approuvables par la
société.

3. Les besoins non satisfaits sont à la base de notre déséquilibre.


Tout individu auquel ses besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits deviendra
psychologiquement déséquilibré. La plus part des cas de délinquance viennent
de l’insatisfaction des besoins fondamentaux.
Les besoins les plus fondamentaux de l’homme :
o Etre aimé.
o Etre respecté.
o Bien manger.
o Bien boire.
o Bien dormir.
o Bon accoutrement.
o Les études.
o Un logement descend.
o Les besoins du salut.
o La satisfaction sexuelle pour les mariés.

Ainsi, l’aidant est censé tenir compte de vérifier si les besoins fondamentaux de
l’aidé ne sont pas satisfaits.

4. Le concept de l’identité, du « JE ».
Le « Moi », est fondamental pour chacun. La relation d’Aide vise la
construction de cette identité : son passé, son avenir et son milieu de vie.
Tout travail psychothérapeutique aborde successivement trois domaines : le
savoir, l’avoir et l’être.

5. La personnalité se construit autour de deux pôles.


 L’amour.
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 Le conflit : Mais l’idée de la construction par les conflits n’est pas


en harmonie avec la Bible.

6. Toute personne peut changer.


Il est vrai que toute personne est capable d’évoluer, de se développer si elle le
décide dans certains cas. L’homme ne devient que ce qu’il confesse, ce qu’il
pense et se décidé. Il est du devoir de montrer à l’interlocuteur que Dieu a mis
dans tout homme les capacités d’évoluer et d’aller de l’avant.

7. Comprendre l’homme dans ses relations.


L’homme étant un être social, en relation d’aide, il est mieux de le comprendre
dans ses relations.
8. L’homme a un besoin fondamental.
C’est celui de donner une direction à sa vie et une signification à son vécu.

9. Dieu est transcendant mais toujours à côté des hommes.


C’est-à-dire hors d’atteinte de la pensée humaine. Mais, de toutes les façons,
l’homme a besoin d’être sauvé en recevant Christ. Toutefois, Dieu se révèle à
l’homme en souffrance afin de lui apporter la solution.

10. Distinguer la guérison psychologique et le salut en Christ.

Etudes des cas

 Une femme vient au près du conseiller chrétien. Elle lui annonce qu’elle
est en ceinte de son mari. Ensuite, ce même époux a profité de la prise
en charge de la famille de l’épouse et a rendu aussi grosse la mère et la
petite sœur de l’épouse en question. Trois grossesses à la fois. Comment
aider une pareille femme à garder l’unité de sa famille et de son
mariage ? Quel remède peut-on apporter à cette femme ?
 Un groupe des trois sœurs d’une église, pendant plus de quinze ans
séduisent toujours les frères de l’église. Chaque fois qu’un nouveau
couple arrive à l’église, elles s’attachent à la femme. Après elles font
tomber l’époux et le nouveau couple quitte l’église. Même après qu’elles
aient été mises sous discipline, elles recommencent toujours cette
opération. Comment les guérir ?
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 Un pasteur envoi sa femme étudier à Lubumbashi. Là, sa femme se


méconduit et devient en ceinte et avec son amant, elle fit l’avortement.
Après la complication due de cet avortement, les médecins enlevèrent la
matrice. Bien d’année après ses études, ce couple n’avait pas d’enfant et
le mari continuait à espérer au secours de Dieu. Un jour en pleine
prédication, le pasteur demanda à sa femme de se lever. Il venta sa
fidélité en soulignant sur ses cinq ans d’études à Lubumbashi. Soudain,
son ancien amant devenu chrétien, se trouvait sans le savoir ce jour-là au
culte. Après le culte, il vint voir le pasteur pour s’excuser auprès de lui.
Que faire pour aider cette famille.
 Un frère de votre église se marie dans son état de chasteté. Sa fiancée lui
dit qu’elle est vierge. Pendant la lune de miel, il n’en est pas question.
Après, l’accouchement, elle rentre chez sa mère pour un encadrement
approprié. Là elle sortira avec son ancien amant et contracte le sida
qu’elle transmettra à son mari. Les deux sont sous traitement. Après, elle
décorne avec trois autres hommes. Comment y remédier.

Chapitre 6

LA PSYCHOLOGIE ET LA RELATION D’AIDE

A. La Psychologie

Etymologiquement, le mot psychologie dérive du latin « psychologia »,


terme lui-même formé à partir du grec ancien « psuké » qui signifie le
souffle, l’esprit, l’âme. Et « logia » dont la signification est la science, la
recherche, l’étude ou le discours.

Donc, la psychologie est l’étude du comportement humain, de ses


rapports avec autrui, de ses systèmes d’analyse de l’information, de ses
maladies mentales qui peuvent aller jusqu’à l’exclure de la société, de
l’étude de son cerveau. Or, dans la science thérapeutique, l’étude du
cerveau est l’une des plus compliquées.
Ainsi, ce n’est pas l’étude de l’âme parce qu’elle n’est pas
expérimentale, ni observable, pas même palpable, voir même non
mesurable.

DIFFERENTES SORTES DE PSYCHOLOGIES


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Dans le domaine de la psychologie humaine, nous pouvons


distinguer : D’abord la psychologie sociale qui considère l’homme en tant
qu’un être social. Un animal qui nait et grandi dans la société. Ensuite, on
parle de la psychologie clinique ou psychopathologie qui se spécialise sur
les pathologies mentales et leurs traitements. Par ailleurs, on parlera de
la psychologie cognitive qui étudie les comportements. Enfin, la
psychologie du développement.

LES QUATRE TEMPERAMENTS

 La théorie des quatre tempéraments

L’auteur de la théorie des tempéraments est un savant grec nommé Hippocrate


(460-370 av. J.C.). Il n’est seulement le père de la médecine, mais aussi l’auteur
de cette théorie. Il a déterminé les différences des tempéraments selon les
individus et nous a laissé une théorie pour les expliquer.

D’après Baugman et G. Welch : « Le monde antique était conscient d’anomalies


graves dans les comportements. Mais, il les attribuait généralement à
l’intervention des ‘ moutos’ c’est-à-dire les êtres surnaturels (les dieux et les
démons ». C’est lui qui a prouvé les origines autres que celles des moutos.
Hippocrate affirma qu’il y a une relation entre les domaines corporel, mental et
spirituel. Pour lui, la santé ou la maladie était indissolublement liées à la
personnalité. Dans ses observations, il distingua 4 tempéraments : Le sanguin,
le flegmatique ou lymphatique, colérique et mélancolique.

 L’intérêt de la théorie pour les chrétiens.

La théorie des tempéraments et la nature pècheresse de l’homme dans la Bible


ne se contredisent pas. La Parole de Dieu confirme qu’il n’y a pas des justes,
pas un seul ; tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. Le péché
d’Adam a été imputé à toute la race humaine. D’abord, parce qu’Adam a péché
en tant que représentant légal de la race humaine. Il a péché en portant toute
l’humanité dans ses reins. Enfin, tous les hommes sont aussi mauvais qu’Adam.
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En réalité, il existe 12 théories des tempéraments. Mais celle d’Hippocrate est


la plus ancienne. Bien de chrétiens la considèrent comme la meilleure. Elle
n’est pas parfaite en tant qu’œuvre humaine, mais elle aide le croyant à
s’observer lui-même et à observer aussi les autres.

 L’intérêt de la théorie pour le serviteur de Dieu.

Cette théorie est un précieux instrument thérapeutique pour qu’il se connaisse


lui-même, qu’il connaisse ses collaborateurs, les fidèles, son entourage, et voir
même ceux qui ne l’aiment pas. C’est un véritable rétroviseur pour mieux
connaitre tous ceux qui sont autour de lui : tempéraments, comportements,
caractères. Ceci l’aidera à diminuer le coup d’incidents.

 L’intérêt de la théorie pour les fiancés et mariés.

Le mariage est un engagement pour la vie. Alors qu’il commence par les
fiançailles. Cette période permet à ce que les deux futurs conjoints cherchent à
s’étudier, à se connaitre. Dans cette étude, il y a certains critères que l’on se
fixe. Certes, cela est souvent subjectif et dépend d’une personne à une autre,
d’un groupe des gens à un autre, d’une tribu à une autre. Pour les chrétiens
certains critères sont standards tel que ne se marier qu’entre les enfants de
Dieu. Il est aussi déconseiller de chercher à connaître son comportement, son
caractère, sa conduite, etc.

SANGUIN. COLERIQUE.

Vertus Vices Vertus Vices


-Moins rancunier -Exubérant -Parle beaucoup -Hyperbolique
-Joyeux -Mauvais mais de façon (excès de la
-Brillant auditeur réfléchie volonté)
-Sens d’humour -Leger -Déterminé -Extraverti
agréable. -Superficialité -Autonome -Provocateur
-Ne dissimule ni exagérée -Optimiste -Indifférent aux
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sa colère ni son -Décisions -Pragmatique besoins des


malaise sentimentalistes -Confiant autres
-compatissant -Extraverti -Productif -Têtu
-Amical -Expansif -Décisif -Dominateur
-Optimiste -Capacité -Intuitif
-Enthousiaste d’attention -Rapide dans ses
-Chaleureux limitée évaluations et ses
-Sincère -Parle fort jugements.
-Créatif -Crie souvent -Veut toujours
-Extraverti -Loquace avoir raison.
-Faible volonté -Moqueur
-Instable -Cruel
-Indiscipliné -Colérique et
-Agité et spontané
agitateur -Dictateur
-Vantard -Orgueilleux
-Indépendant
-Rusé
-Explosif

MELANCOLIQUE. FLEGMATIQUE.

Vertus Vices Vertus Vices


-Raisonnement -Introverti -Calme -Sec et tranchant
analytique. -Tantôt bouillant -Réfléchi -Emotivité
-Habile à évaluer tantôt froid -Lent à la colère dissimulée
les situations. -Se laisse -Evite les -Apparence
-Réfléchi. dominer par les confrontations. imperturbable.
-Idéaliste. sentiments -Pacifique -Etranger à ce qui
-Esprit de -Très sensible -Tranquille se passe autour
sacrifice pour les -hypocrite -Ne rit ni ne de lui
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autres. -Critique pleure trop fort. -Sens d’humour


-Fidèle. -Peu social -Confident très froid
-Loyal. -Pessimiste -Stable -Désagréable à
-Vindicatif -Pragmatique son conjoint
-Caractère de -Prudent -Considéré
tristesse -Diplomate. comme digne de
-Vaine -Responsable confiance
compassion -Conservateur -Indécis
-Hésitant -Efficace -Spectateur
-Paresseux
-Peureux
-Egoïste
-Avare
-Lent
-Taquin
-Intraverti
-Froid
-Caractère froid

N.B. Après analyse de notre tableau, nous pouvons conclure que le


tempérament flegmatique semble un peu proche du Monsieur le chrétien.
LE TEMPERAMENT TRANSFORME PAR L’ESPRIT.

Dans un tempérament transformé par l’Esprit, on trouve le fruit de


l’Esprit et la totalité de ses neuf caractéristiques (Ga 5.22). Ce fruit de l’Esprit
s’appelle « l’amour ». Il n’a aucun défaut mais au contraire, il a neuf qualités ou
vertus. Celui en qui ces qualités se manifestent est donc l’homme tel que Dieu
l’avait prévu.

Ces neuf caractéristiques de l’Esprit transformeront ses points faibles.


C’est quand le caractère de Christ est imprimé sur la vie d’une personne que les
caractéristiques du fruit de l’esprit se manifestent. Ce n’est plus le croyant qui
vit, mais Christ qui vit en lui (Ga 2.20). Maintenant que l’on a une bonne
compréhension de vos qualités et défauts, regardez au Saint-Esprit afin qu’il
vous remplisse et que vous soyez comme Dieu vous veut.
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 Les 9 caractéristiques du fruit de l’esprit.

I. L’Amour.

Dans le catalogue divin, la première caractéristique du fruit de l’Esprit, c’est la


charité ou l’amour. Cet amour est différent de l’amour du monde. Cet amour
est d’abord dirigé envers :

o Dieu.
o Son prochain.
o Ses ennemis (Mt 22.37-39 ; Lc 6.27).

C’est à cause de cet amour que l’on saura que nous sommes enfants de Dieu
(Jn13. 35).

II. La Joie.

La seconde caractéristique de l’homme dont le tempérament est transformé


par l’Esprit est donc la joie. La joie dont il s’agit ici n’est pas une excitation
sensorielle et idiote que le monde approuve, mais c’est de l’allégresse durable.
Elle est l’expression de la grâce de Dieu qui ne peut nullement être troublée
même pendant les tribulations circonstancielles du monde. La joie qui vient du
Saint-Esprit ne dépend d’aucune circonstance. Elle n’est pas le résultat de
l’effort personnel mais l’œuvre de l’Esprit dans la vie du croyant (Ps 37.5 ; Ps
4.8 ; Jn 15.11 ; Lc 10.20 ; Ph 4.4, 11 ; Rom. 8.28).

III. La Paix.

Le troisième trait du tempérament de l’homme rempli de l’Esprit est la Paix.


Puisque la Bible doit toujours être interprétée à la lumière de son contexte, il
est de notre intérêt de l’examiner comme tel. Dans Galates 5, le verset qui
précède celui qui parle du fruit de l’Esprit décrit non seulement les œuvres de
l’homme naturel mais aussi ses émotions. C’est pourquoi le Saint-Esprit doit
agir dans la vie du croyant afin de faire les œuvres dignes de Christ.

Il y a deux sortes de paix (Jn 14.27).

 La paix avec Dieu :

Comment peut-on vivre en paix avec Dieu ?


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Cette paix concerne notre relation avec Dieu. Dieu hait le péché. Sa sainteté et
sa justice ne lui permettent pas de vivre en paix avec celui en qui le péché
habite. C’est pourquoi le pécheur ne peut jamais vivre en paix avec Dieu. Sa
propre conscience lui dit que le châtiment est pour le méchant. Mais le croyant
vit en paix avec Dieu parce que ses péchés ont été pardonnés, il est réconcilié
avec Dieu, il y a réparation de la communion. Cette paix est la résultante de :

- la pureté de notre cœur.


- notre assurance du salut.
- notre bonne communion avec Dieu.
- la régénération de notre vie.

 La paix de Dieu.

La Paix de Dieu est l’antidote à nos inquiétudes. Elle nous aide à rester sereins
face aux difficultés. Le fait de devenir chrétien ne nous épargne pas pour autant
des difficultés de la vie. Mais que le Saint-Esprit nous donne la capacité de vivre
en paix dans un monde agité.

IV. La patience ou la longanimité.

Le quatrième trait de l’homme rempli de l’Esprit est la patience. Elle peut être
aussi appelée la résistance devant les épreuves. C’est la capacité à supporter
les blessures, les chocs, les reproches, les critiques, les afflictions, etc.

V. La Bonté ou la Gentillesse.

La cinquième caractéristique du tempérament de l’homme rempli de l’Esprit


est appelée Bonté. Il s’agit d’un acte de bonté réfléchi, poli, plein de grâce,
compréhensif qui jaillissent d’un cœur très tendre. Il est le résultat de la
compassion du Saint-Esprit pour une humanité mourante et perdue (Mc 10.
13-14).

VI. La Bienveillance ou la bénignité.

C’est la capacité de s’offrir soi-même et ses biens. C’est la bonté dans son
sens le plus pure et profond. Elle comprend l’hospitalité, la libéralité, la
générosité, etc. (Ti 3.8 ; Ac 20.35). Du grec, « agatosumé » veut dire avoir du
zèle pour la vérité et la justice, détesté le mal.
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VII. La foi ou fidélité.

Elle implique un abandon total et une dépendance absolue à Dieu. C’est un


remède contre la peur, l’anxiété, le pessimisme. La foi est la clé de bien
d’autres grâces chrétiennes. Il y a deux sources de foi : la Parole de Dieu et
le Saint-Esprit (Ps 27.14 ; Ro 10.17).

VIII. La douceur.

L’homme naturel est orgueilleux, hautain, arrogant, égoïste, égocentrique.


Mais lorsqu’il est rempli de l’esprit, il devient modéré dans toutes ses
paroles et ses actes.

IX. La tempérance ou la maitrise de soi.

C’est une capacité venant du Saint-Esprit aidant le croyant ne pas s’agiter


pendant les épreuves ; qui lui permet d’être serein malgré la complexité des
circonstances auxquelles il traverserait.

LA PSYCHOLOGIE ET L’ACCOMPAGNEMENT BIBLIQUE.

La psychologie laïque est basée sur les enseignements des psychanalystes


comme Sigmund, Carl Jung et Carl Roger. L’accompagnement biblique est
fondé sur la Parole révélée de Dieu, qu’il considère comme suffisante pour
équiper les enfants de Dieu pour toute bonne œuvre (2 Tim 3.16-17).

1. Pour le conseiller biblique.


o Le problème fondamental de l’homme est spirituel. Par conséquent, les
psychologues athées, qui sont eux-mêmes morts spirituellement, sont
incapables de le comprendre et de comprendre la condition humaine.
Tandis que le conseiller biblique la rejette totalement. Les conseillers
bibliques, contrairement aux psychothérapeutes et autres conseillers
chrétiens, trouvent la solution du problème de l’homme dans l’amour de
Dieu au travers de sa Parole.

2. La relation d’aide chrétienne.


o Dans le même ordre d’idée, ce qu’on appelle couramment la psychologie
chrétienne ou la relation d’aide chrétienne est différente de
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l’accompagnement biblique. Parce que la première fait recours à la


psychologie laïque en plus de la Bible. Elle fait recours même aux
techniques thérapeutiques des psychologues athées. Toutefois, cela ne
veut pas dire qu’un conseiller chrétien n’est pas forcément un conseiller
biblique. Le conseiller chrétien intègre la psychologie séculière dans son
travail.

3. Le conseiller laïc.
o La psychologie laïque est fondée sur le fait que l’homme est bon par
nature et que la réponse en ses problèmes se trouve en lui-même.

En contraste, la Bible brosse un tout autre portrait de la condition humaine :


« L’homme n’est pas bon par nature, car il est mort par ses péchés » (Eph 2.1 ;
Je 17.9 ; Jac 3.17). Il est donc conseiller d’appliquer la Parole de Dieu à chaque
situation.

b. La Relation d’aide.

Introduction.

La relation d’aide remonte depuis l’antiquité. L’homme a toujours


cherché à communiquer ses difficultés à l’autrui. Bien avant la naissance de
Christ, Socrate un philosophe grec « l’accoucheur d’âmes » visait à révéler les
personnes à elles-mêmes en disant : « connais-toi toi-même ».

Mais, c’est Antiphon (460-421 av. J.C.), son contemporain qui semble
être le plus proche de la relation d’aide. Il faisait parler ses patients de leurs
souffrances. L’enseigne de sa maison à Corinthe, près de l’Agora, annonçait
qu’il avait le pouvoir de guérir par les mots.

Chapitre 7.

LES TROIS METHODES DE LA RELATION D’AIDE.


Jacques et Claire Puyol, Le Manuel de la Relation d’Aide.

1. L’approche spiritualiste.
19

Pour les participants de cette théorie, tous les problèmes personnels sont
causés par le péché. Pour cette approche, toute psychothérapie est
catégoriquement contre-indiquée pour un chrétien. C’est-à-dire n’utiliser
aucune technique qui provient des sciences humaines, en occurrence, de la
psychologie.

Les étapes successives de l’approche spiritualiste :

 Sonder le patient.
 Comprendre ses difficultés.
 L’exhorter à changer son comportement pécheur.
 Le réconforter après la confession de ses péchés.
 L’aider, lui donner les directives pour régler ses problèmes.

2. L’approche directive.

La deuxième est appelée la technique directive. Le conseiller est semblable


au médecin. La personne décrit ses problèmes et le conseiller pose des
questions, rassemble des données, offre un diagnostic et prescrit le remède.
C’est le conseiller qui donne la solution. La responsabilité du client est de
coopérer et d’agir aux conseils reçus.

3. L’approche non-directive.

La dernière s’appelle la technique non directive. Elle est celle que nous
préférons. Le client y joue un rôle principal dans l’élaboration du diagnostic et
des solutions envisageables par lui-même. Le conseiller avec ses connaissances
se met à la disposition du conseillé pour l’aider à se comprendre et le stimuler à
trouver les solutions à lui-même. Cette méthode est cohérente avec la Parole
de Dieu et fait aussi appel aux sciences.

C’est la méthode développée par Sigmund Freud, le père de la


psychothérapie. Ici, l’aidant doit faire appel à la psychologie pour aider son
interlocuteur. Dans cette méthode, la personne avec problème joue un rôle
déterminant. Elle parle librement de son problème et de ses sentiments. Le
conseiller écoute, réfléchi et répond.

Bref résumé de la méthode non directive.


20

a. Explorer le problème : après avoir écouté la personne en souffrance, le


conseiller doit résumer, compléter, aider et clarifier son récit.
b. Définir les objectifs : Les définir avec le client en fonction des
changements qu’ils souhaitent.
c. Réaliser le programme : Elaborer une stratégie et la mettre en pratique.

Elle travaille sur la pensée du client.

 De nous sortent nos pensées.


 De nos pensées découlent nos sentiments.
 De nos sentiments découlent nos comportements.
 De nos comportements découlent nos réactions.

Conseils concernant la méthode non-directive.

La plupart des personnes qui cherchent l’aide du pasteur se sentent


désorientées, découragées, pas à la hauteur, craintive, ou portent une charge
de culpabilité. Pour soulager ces sentiments, il est donc souhaité d’utiliser la
technique non-directive.

La première étape pour conseiller une personne ayant des problèmes


affectifs ou émotionnels est de lui permettre de s’exprimer verbalement dans la
première partie de l’entretien. Il y a des cas où il ne convient pas d’examiner le
problème car l’image de la personne d’elle-même peut être trop douloureuse.
Certaines personnes n’ont besoin que d’être encourager dans une direction.

La théorie de la méthode non-directive.

Selon cette théorie chaque personne possède en elle-même la solution à


ses problèmes. Cela ne veut pas dire qu’elle n’as pas besoin de l’aide divine,
mais que la solution du problème commence en percevant et en comprenant la
nature de la difficulté. C’est pourquoi le travail du conseiller consiste d’abord à
aider la personne d’exprimer ses sentiments et à mettre en lumière les
différents facteurs du problème. Il fournit un climat de compréhension dans
lequel la personne peut parler librement.

Chapitre 8.

LA RELATION D’AIDE FAIT PARTIE DU MINISTERE.


21

Le pasteur ne doit pas seulement prêcher au publique. Il doit être aussi


un conseiller des âmes. Dieu lui-même nous donne un modèle lorsqu’il se
présente comme un bon berger (Es 40.11 ; Eze 34.16). Le vrai pasteur se trouve
là où se trouvent ses brebis. Il a compassion de leur faiblesses, les aime de tout
cœur, les console et les guérit (Ps 23).

L’accompagnement est une relation interpersonnelle dans laquelle deux


personnes se concentrent pour clarifier les sentiments et le problème d’autrui
et de se mettre d’accord sur ce qu’elles essaient de faire. Le consultant aide
cette personne à se comprendre, à découvrir son problème, à voir les
alternatives, à prendre ses propres décisions et à les mettre à exécution. Il aide
plus la personne à résoudre son problème.

La relation d’aide et l’instinct de la conservation.

Alfred Adler dit : « la loi fondamentale de la vie est donc le triomphe sur
les difficultés ». L’instinct de conservation, l’équilibre physique et psychique, le
développement somatique et la tendance à la perfection lui sont soumis. Dans
l’instinct de conservation il y a :

o La compréhension de ses propres difficultés.


o La faculté d’éviter les dangers.
o La procréation pour assurer la survivance.
o La collaboration au développement communautaire.

L’équilibre psychique est constamment menacé. Dans sa tendance à la


perfection, l’homme est en permanence dans un état de tension psychique et il
est conscient des faibles moyens dont il dispose pour atteindre le but de la
perfection. C’est seulement, lorsqu’il atteint un degré élevé qui peut lui
procurer la quiétude, la valeur et le bonheur qu’il essayera de satisfaire son
instinct.

Freud compare l’esprit humain à un iceberg dont les six septième sont
immergés et invisibles. Le dernier septième est la partie consciente de l’Esprit,
mais elle est soumise à l’influence ou au pouvoir de l’autre, de la partie plus
grande (inconscient) qui se trouve enfouie.
22

Le mécanisme de défense.

L’instinct inné de sa propre conservation semble entrer en jeu dans ce cas.


La personne ne réussit pas à ce qu’elle souhaite. Elle n’atteint pas le niveau
qu’elle croit devoir atteindre pour mériter l’estime des autres. Elle ne veuille
pas avoir une bonne idée de lui-même. Pour en atteindre, elle se sert
inconsciemment d’un mécanisme de défense pour ne pas voir la réalité ou
pour empêcher que les autres ne la voient. Les mécanismes de défense sont
variés. Citons quelques-uns :

1. Refoulement : C’est un mécanisme qui consiste à oublier ce qui déplait,


ce qui est désagréable, ce qui cause la douleur. La victime oublie le nom
de la personne qui l’a humiliée, car cette façon, le refoulement la
protège contre un souvenir pénible. Le refoulement est normal au
développement de la personnalité humaine et efface tout ce qui peut
provoquer un sentiment de culpabilité ou d’anxiété.
2. Projection : C’est un acte qui consiste à soulager son sentiment de
culpabilité en attribuant son échec à une autre personne.
3. La rationalisation : Elle consiste à formuler des raisons acceptables mais
fausses en vue d’expliquer notre conduite ou notre échec.
4. Régression : A cause des difficultés et des frustrations, la personne
affiche un comportement enfantin pour résoudre certains problèmes.
5. Substitution : Ce mécanisme consiste à transférer sa colère à une autre
personne n’ayant pas le courage ou l’occasion de la déverser sur la
personne qui l’a provoquée.
6. Sublimation : C’est le fait de canaliser les instincts ou tendances très
forts que la personne ne peut pas exprimer directement vers d’autres
activités. Par exemple une femme célibataire peut exprimer son instinct
maternel on enseignant dans une école primaire.
7. Compensation : Un mécanisme qui consiste à compenser ses faiblesses
physiques, sociales ou mentales en développant des capacités positives.
Exemple : une personne ayant un défaut physique et ne pouvant pas
pratiquer le sport s’attachera sur les activités intellectuelles.
8. Identification : Consiste à ce qu’une personne inclut dans sa
personnalité les caractéristiques du caractère d’une personne.
23

9. Fantaisie : Mécanisme qui consiste à chercher d’échapper aux


frustrations et limitations en imaginant des fantaisies pour gagner et être
admiré en vue de satisfaire tous ses désirs.
10.Formation réactionnelle : Regroupement des instincts par paires
contraires : vie et mort, amour et haine, lumière et ténèbres, positif et
négatif, etc.
11.Autisme : Un syndrome psychologique qui, par peur de l’échec, l’homme
se repli en lui-même et refuse de communiquer avec autrui.

Chapitre 9.
L’EXPERTISE DE LA RELATION D’AIDE.

Dr Carl Roger et la Relation d’Aide.

La relation d’aide est une relation dont l’un des protagonistes cherche à
favoriser chez l’autre :

o la croissance,
o le développement,
o la maturité,
o un meilleur fonctionnement,
o et une meilleure capacité d’affronter la vie.

Elle est une relation permissive structurée de manière qui permet au


patient de se comprendre lui-même afin de prendre une nouvelle direction.
D’où, le soignant doit développer chez le soigné :

- Une appréciation des ressources internes à l’individu.


- Une grande possibilité d’expression.

Dr Hildegarde PEPLAU et la Relation d’Aide.

Une relation d’aide est un système de lien révélant une représentation du


monde et un processus d’intégration des besoins.

Il parle des caractéristiques de la Relation d’Aide : Il dit qu’elle ne s’improvise.


Elle demande des compétences spécifiques. Le consultant doit faire preuve de
non-jugement et de non directivité pour considérer la situation telle qu’elle est
vécue. Ses caractéristiques sont :
24

- L’écoute active.
- La congruence : le fait d’accepter l’autre tel qu’il est.
- La considération positive inconditionnelle.
- L’attitude empathique.
-
Chapitre 10.
LES PRINCIPES DE LA RELATION D’AIDE.

Les principes de ce cours sont comme des clés qui ouvrent le cadenas et
laissent sortir de leur prison des personnes qui ont des problèmes.

1. Gagner la confiance de la personne.

La première étape dans la relation d’aide est d’établir un climat de


confiance mutuelle entre l’aidant et la personne. Tous les deux doivent se
sentir à l’aise. On ne doit pas traiter la personne avec condescendance. Le
consultant doit éviter l’attitude du complexe de supériorité.

2. Accepter inconditionnellement la personne.

Dans la Relation d’Aide, il est essentiel d’accepter la personne telle qu’elle


est. Cela ne veut pas dire que le pasteur doive approuver sa conduite aussi
mauvaise soit-elle, mais qu’il doit accepter la personne dans sa dignité et sa
valeur. Il ne la jugera pas. Il a certes, la responsabilité de la comprendre,
l’écouter et lui annoncer l’Evangile. Il importe que le pasteur s’aille avec la
personne dans la lutte contre ses faiblesses. Ce principe est appelée « la
congruence ». Le fait d’accepter la personne à aider telle qu’elle est. Accepter
ses valeurs telles qu’elles sont. La considération positive inconditionnelle,
attention portée à l’autre sans condition.

3. L’Ecoute active.

Le rôle du pasteur comme conseiller est complètement différent de son rôle


de prédicateur. Des nombreuses autorités en psychologie pastorale sont
d’accord sur le fait qu’écouter attentivement la personne est le facteur le plus
important de la relation d’Aide. Il a une grande valeur. Seul le fait d’écouter lui
25

permet de comprendre la situation et le sentiment de l’individu et d’établir


une relation entre lui et la personne.

4. L’attitude empathique.

Le mot « empathie » a une plus large signification que le mot


« compassion ». Il signifie entrer dans le sentiment de la personne. Ne pas
traiter le problème en se mettant du dehors. Mais compatir profondément
avec la personne. Cependant il ne suffit pas de ressentir ce que la personne
ressent mais de le lui communiquer aussi en écoutant attentivement et en
répondant de temps à autre avec des mots et des gestes exprimant la
compréhension.

5. Refléter et répondre.

Souvent le pasteur reflète verbalement ce que dit la personne pour lui faire
savoir qu’il comprend ses sentiments. De la sorte, il encourage à continuer de
parler de son problème. Le pasteur essaie de refléter ses sentiments
paraphrasant ce que la personne ressent. Il faut souligner que refléter ne
signifie pas seulement répéter ce que dit la personne mais ressentir ce qu’il
ressent.

6. Formuler des questions.

De nombreux problèmes des humains ont des racines cachées en dessous


de la surface. Les personnes ne présentent souvent que les symptômes sans se
rendre compte du véritable problème. Certains psychologues pensent tout
problème d’alcoolisme, de manque d’harmonie conjugale, de déviation morale,
de comportement antisocial ou de relâchement spirituel, a une cause
profonde. Dans tel cas, il ne suffit de couper l’arbre mais de creuser et déterrer
les racines.

Voici les caractéristiques des bonnes questions.

- Il convient de poser des questions permettant à la personne de


répondre en donnant son opinion ou en fournissant davantage
d’informations.
- Il ne convient pas de poser des questions directes qui donneraient
à la personne l’impression d’être soumis à un interrogatoire.
26

- Il ne convient pas de poser plusieurs questions à la fois.


- Il ne convient pas de demander « pourquoi ? ». Cela peut indiquer
que le pasteur n’approuve pas la conduite de la personne qui se
mettra probablement sur la défensive.

7. Trouver des solutions.

Le pasteur écoute, pose des questions lorsque cela est nécessaire, en vue
d’encourager la personne à parler de ses sentiments et à explorer les aspects
importants du problème. Puis, ensemble, ils coopèrent afin que la personne
trouve la solution du problème.

Chapitre 11.

CHOISIR UNE METHODE DE LA RELATION D’AIDE.

Il n’y a aucune théorie qui réussisse à tous les cas ni même pour
certaines situations. C’est pourquoi il n’existe pas des méthodes uniques pour
la Relation d’Aide. Il convient que le pasteur connaisse les différentes
méthodes et choisisse la technique la mieux adaptée à chaque cas particulier,
tel que nous l’avons dit ci-haut.

Méthodes utilisées par les pasteurs évangéliques.

1. Le soutien.

Dans un moment de crise, la personne a souvent besoin d’être soutenue.


L’objectif de cette technique n’est pas celui de développer chez la personne
l’habitude de dépendre du pasteur. Le pasteur l’aidera également à se fortifier,
à développer son autonomie, à utiliser ses propres ressources psychologiques
pour faire face à ses problèmes. Le pasteur est la personne la plus apte à aider
un croyant en période de crise.

2. La technique directive.

C’est la méthode dans laquelle le pasteur constitue la figure centrale et


domine le processus. C’est à lui de rassembler les données, de les analyser et
de les interpréter, d’établir le diagnostic et un pronostic à propos d’une
solution possible. De fois, il peut proposer deux solutions qu’il choisira une en
27

anamnèse de la vie de l’individu. Le pasteur compétent n’utilise pas


exclusivement cette technique.

3. Relation d’aide par confrontation.

Certains psychiatres modernes ont remarqué que la thérapie purement


psychologique ne donne pas des bons résultats dans tous les cas. Un
psychologue de renom, Karl Menninger a écrit un livre « Qui est devenu l’Idée
du Péché ? ». Et il regrette que la société néglige la responsabilité morale de
l’homme. Le mouvement qui est né de cette réflexion affirme que chaque
personne doit faire face à la réalité aussi désagréable soit-elle. Et Souligne que
personne ne peut aider quelqu’un qui n’est pas disposé à faire face à sa
situation, à confesser son péché et à faire quelque chose pour changer.

4. Information et orientation.

Le pasteur n’est pas un expert universel qui connait tout. Il doit accepter
humblement son ignorance dans certains domaines. Si la personne cherche les
renseignements sur les fiançailles et mariage, le travail ou quelque chose à
laquelle le pasteur n’a pas la maitrise, il convient d’indiquer à l’intéressé où il
peut obtenir l’information.

5. Envoyer la personne chez un spécialiste.

Nous venons de dire que le pasteur n’est pas un expert universel. Dans
certains cas, il peut recommander la personne à aider au près des spécialistes
professionnels ou des personnes plus compétentes et expérimentées.

6. Cure D’âme en groupe

On a découvert que la croissance spirituelle est possible dans les petits


groupes qui étudient, prient, travaillent ensemble et qui portent les fardeaux
les uns les autres. Certains pasteurs ont utilisé l’idée de se réunir en petits
groupes pour conseiller plusieurs personnes à la fois.

Chapitre 12

LE CONSEILLER CHRETIEN ET LA RELATION D’AIDE

INTRODUCTION
28

La Relation d’aide est un cours qui équipe les conseillers chrétiens à aider
les autres afin qu’ils grandissent et soient murs dans leurs vies personnelles,
familiales et communautaires. En soi, elle n’est pas née dans l’Eglise. Elle vient
de la psychothérapie. La Relation d’Aide a prouvé ses prouesses dans le
séculier.

La relation d’aide chrétienne prend en compte la dimension spirituelle de


la personne et de veiller afin que les moyens qu’il emploi soient en cohérence
avec les valeurs bibliques. Le chrétien qui pratique la relation d’aide intégrera
des apports venant de la psychologie et de la théologie, ces deux domaines
ayant une panoplie des nuances et d’approches respectives. La relation d’aide
est un accompagnement pastoral qui tient compte de la psychothérapie pour
traiter un individu, un couple ou un groupe d’individu.

 Le conseiller chrétien

L’approche du conseiller chrétien sera liée à son anthropologie biblique.


C’est-à-dire à sa compréhension de l’être humain tel que Dieu l’a créé, tel que
le péché l’a rendu, tel qu’il est restauré par la rédemption de Christ. Comment
ses relations avec Dieu, avec lui-même et avec les autres en sont-elles
affectées ?

Chapitre 13

LES PILIERS DE LA GUERISON INTERIEURE

a. La Parole de Dieu

La Parole de Dieu, c’est ces feuilles de l’arbre planté au milieu de la ville


auquel ses feuilles servent à la guérison des nations (Eze 47.12 ; Ap 22.1-2). Le
monde et tous ses habitants se dirigent irrémédiablement vers la perdition. Il
est mortellement malade, aucun autre remède n’a la vertu de le guérir (Pr
29

6.15). Le seul remède sur lequel l’on est sensé fixer nos regards, c’est l’Evangile
de la rédemption de Christ. Ainsi, le conseiller chrétien mettra de l’emphase sur
la Parole de Dieu.

b. La prière

L’entretien peut s’arrêter, mais l’aidant continuera avec la prière de suivi


jusqu’au moment où la délivrance sera totale. La prière est capable de tout.
Elle arrive là où ni nos parents, ni nos époux ou épouses, pas même notre
argent sont incapables d’arriver. La Bible n’emploie pas le mode impératif. Il y a
cinq domaine spécifique seulement qu’il est employé.

Premièrement c’est concernant le Saint-Esprit : Recevez le Saint-Esprit,


Soyez-rempli de l’Esprit, N’attristez-pas…, N’éteignez-pas, etc.

Deuxièmement, dans le domaine de la mission : Allez, faites de toutes les


nations les disciples, baptisez et enseignez leur (Mt 28.18-20).

Troisièmement, dans celui de la repentance. « Repentez-vous » est la clé du


message de tous les prophètes de l’A.T . de Jean Baptiste, de Jésus lui-même et
enfin des apôtre.

Quatrièmement, dans ce qui concerne la foi : Crois au Seigneur Jésus… (Ac


16.31). Enfin, c’est dans le domaine de la prière : Priez sans cesse (1 The 5.17),
demandez et … cherchez… frappez… (Mt 7.7). La prière doit être une vie pour
tous les chrétiens en général, mais surtout sur les Aidant en particulier. Le
ministère d’un conseiller chrétien nécessite des prières intenses et des
moments de jeûne. Il doit être dans la mesure du possible un jeûneur en vue de
délivrance de ses consultés.

c. Le Pardon

Le mot pardon est curieusement absent du vocabulaire psychologique ou


psychiatrique. Cependant de plus en plus des psychothérapeutes découvrent sa
nécessité dans le processus de guérison psychique et en font même une des
étapes du travail de deuil en vue de parvenir à l’acceptation. Et celui qui
pardonne et celui qui est pardonné retrouvent la paix. Pardonner, c’est imiter
Dieu, c’est agir comme Christ sur la croix, agonissant, il n’a pas prié pour lui-
30

même, mais plutôt pour ses bourreaux. Le pardon est une source de plusieurs
vertus.

d. La réconciliation
e. La libération apportée par le Saint-Esprit.

Chapitre 14
CAUSES SPIRITUELLES DES TROUBLES PSYCHIQUES

Toutefois, il convient de ne pas oublier que certaines causes de problèmes


sont physiques mais d’autres sont de sources démoniaques. On doit savoir
aussi que les démons ont trois activités principales : D’abord, la possession. Ici,
le démon entre dans la personne. Elle fait d’elle sa captive, le contrôle et la
prive de sa liberté. Ensuite, il y a l’oppression. Le démon ou le groupe de
démons opèrent du dehors. Ils détruisent les projets, apportent les maladies,
créent le déséquilibre social, provoque le divorce, etc. Enfin, la troisième
activité des démons c’est une obsession. Ils attachent une personne à un désir
qu’elle ne peut résister : sport, sexe, tabac, alcool, etc.

Le conseiller chrétien mettra la personne à aider face à elle-même pour


qu’elle change son comportement de pécheur en se dépouillant d’anciennes
habitudes pour adopter des nouveaux comportements bibliques.

La relation d’aide a une vision globale de l’être humain, le considérant sous


tous les aspects de sa personne : le physique, le rationnel, l’émotionnel, le
volitif et le spirituel. En bref, elle aborde l’homme dans toutes ses entités :
corps, âme et esprit. Si la cure d’âme avait tendance à se focaliser sur l’âme, la
relation d’aide a une vision holistique de l’homme.

LES FACTEURS CURATIFS


1. Un accueil chaleureux
2. Une écoute active
3. Une empathie juste
4. Une relation authentique
5. Le respect de l’autre dans son propre cheminement avec Dieu
31

6. L’humilité du conseiller
7. La patience
8. L’espérance

Selon Dr. Samuel Pfeifer, dans son livre « Entourer le Faible » où il parle de
la psychiatrie moderne et relation d’aide biblique écrit : « Si l’on en croit
certains psychothérapeutes et leurs écrits, chaque homme est plus ou moins
malade psychique et comme tel nécessite des soins appropriés. Mais on néglige
très souvent de faire la différence entre simples troubles et maladies
sérieuses ».

Chapitre 15

LE RAPPORT ENTRE LE CONSULTE ET LE CONSULTANT

Le regard, l’allure du sujet, sa façon décidée ou hésitante de se présenter


sont déjà très révélateurs. Si on s’est fixé une règle d’indiquer une place
donnée, un divan par exemple, ou d’arrêter un horaire strict, bien de choses
nous échapperont. Dans la première rencontre, on doit supprimer toute
contrainte. Dès le début on doit établir la responsabilité de la guérison comme
étant l’affaire du consulté. Un proverbe anglais dit « tu peux amener un cheval
à l’eau, mais tu ne peux l’obliger à boire ».

REGLES DE LA RELATION D’AIDE

1. Dans la Relation d’Aide, il y a une règle stricte : Le succès du traitement


et le mérite de la guérison revient au malade mais non au consultant. Le
conseiller ne montre que des erreurs, c’est au consulté de rendre vivant
la vérité.
2. Le manque de collaboration entre le consulté et le consultant amène
souvent à l’échec.
3. Le conseiller s’engagera à ne rien divulguer le contenu de l’entretien qu’il
a eu avec le consulté.
4. Celui qui vient consulter doit se sentir totalement libre.
5. Eviter trop d’empressement et de zèle vis-à- vis des malades.
6. Ne pas parler du mal des autres conseillers.
7. L’œuvre du conseiller chrétien ne doit pas être source d’enrichissement
ou de gloire.
32

LA COMMUNICATION ENTRE LE CONSULTE ET LE CONSULTANT

Une communication entre soignant-soigné chaleureuse, attentionné et


porteuse de sens est extrêmement nécessaire. Dans la Relation d’Aide, la
communication ne doit pas être banalisée. C’est la communication qui fait du
conseiller chrétien un « passeur » de vie. En outre, elle met dans le cœur de
son interlocuteur une marque de confiance psychologique qui est le socle de sa
guérison.

Chapitre 16
LA REPENTANCE : LE JALON DE LA RELATION D’AIDE (Je 6. 16)
Bruno Schaer : Cure d’âme intensive
Pour être délivré de nos infirmités, le seul moyen d’y parvenir, c’est la
repentance. Sans elle la délivrance des infirmités tant psychiques que
psychosomatiques devient inaccessible. La repentance du grec « metanoia »
signifie avoir un autre esprit ou changer d’esprit (Eph 4.22). Une
repentance est toute différente d’un sentiment de repentance. Mais elle
plutô t une ferme décision, un changement de direction (Lu 15.11-32 ; Mt
21.28-29).

La repentance est un acte d’être éclairé au fond de son cœur par le


Saint-Esprit en écoutant ou lisant la Parole de Dieu (Ac 2. 37-38). La
repentance n’est sincère que lorsque on est convaincu de l’ampleur de ses
péchés et on se décide de prendre un nouveau chemin. Elle est une action
primordiale pour entamer la guérison et la délivrance. La culpabilité de la
transgression de l’ordre divin est souvent à la source de beaucoup des cas
de la subconscience.

LA MORT DE CHRIST
Bruno Schaer : Cure d’âme intensive la
Le point de départ de toute repentance et toute délivrance est la mort
de Christ en vue de l’expiation de nos péchés. C’est pourquoi dit-on que cela
ne devient possible qu’à ceux ou à celle qui reçoivent Jésus Christ comme
Seigneur et Sauveur.

LE PROCESSUS D’ACCEPTATION DE JESUS CHRIST


Bruno Schaer : Cure d’âme intensive
33

1. Rencontre avec l’Evangile de vie.


2. Confession des péchés (Ps 32.3-5 ; Ac 19.18 ; Ja 5. 16 ; Jn 1. 19).
3. La repentance (Pr 28.13 ; Mt 3.8).
4. Acceptation de Jésus Christ comme le chef suprême de sa vie (Ga
2.20).
5. Le pardon du péché (quiconque refuse de pardonner ne sera jamais
pardonné) Mt 6.12.
6. La marche sur le chemin de la croix tout le reste de sa vie (1Jn 1.7).

LES BASES DE L’ECOUTE ACTIVE


Erika Teisser, psychologue et clinicien
L’écoute active est une technique d’entretien devant permettre au
consulté d’acquérir une compréhension plus claire de lui-même afin de le faire
progresser dans ses choix, dans ses émotions et dans ses ressentis. Cette
technique de psychothérapie dite de «face à face » est dans l’écoute non
directive.
L’écoute active est une technique bien plus difficile à intégrer qu’on
l’imagine, car elle va à l’encontre de notre fonctionnement habituel. Elle
indique que chacun des partenaires prenne toute sa place et qu’il soit
également disponible à la parole de l’autre.
Erika Teisser montre trois étapes importantes dans l’écoute active :

I. Le questionnement
Il est à préciser, à clarifier, à approfondir ce qui est dit par l’interlocuteur ou
le consulté. Il aide aussi au consultant d’évoluer. Ici, il y a trois niveaux
d’information.
 Les faits : Saisir ce qui a été entendu et compris par le consulté.
 L’émotion : Permet de comprendre ce qui a été ressenti.
 L’opinion : Ce qui a été pensé et réfléchi par le consulté.

II. La reformulation
Le consultant se mettra à redire ce qui a été dit par son interlocuteur avec
des termes plus concis et plus explicites. C’est dans le but de bien savoir ce qui
a été compris. La reformulation aide le consulté à se sentir écouté, compris et
respecté dans ses ressentis favorisant alors un peu plus d’envie de perler.
34

III. La synthèse
Elle aide à marquer une pause dans le discours et dans l’écoute avant de
passer à la suite de l’entretien. Elle permet de faire une forme de résumé de ce
qui a été dit. Cela permet à notre interlocuteur que nous l’avons compris. C’est
rassurant parce que le consulté comprendra qu’il ne reste aucun mal entendu.

L’écoute passive doit permettre l’expression du patient, sans l’interrompre


en adoptant ce que les psychanalystes appellent « la neutralité bienveillante »,
c’est-à-dire exempte de toute critique. Nous le laissons parler sans intervenir.
Dans l’écoute passive, nous devons en fonctions des besoins du consultant
marquer soit verbalement soit par notre attitude notre attention : « Oui »,
« D’accord », « C’est intéressant », « Ah oui », « Je comprends », « Bien sûr ».

L’EMPATHIE
Relation d’Aide selon Rogers Carl, psychologue américain.
Né en 1902 et auteur du célèbre livre : « Conseil en psychothérapie »..
C’est une capacité à percevoir et à comprendre les sentiments d’une autre
personne. « Je n’essaie pas d’amener la personne quelque part, de la consoler,
de trouver une solution pour elle, de lui donner un conseil. Je fais confiance
que si cette personne est bien accompagnée, elle trouvera suffisamment des
ressources en elle-même pour trouver ses propres solutions ». L’objectif du
consultant consiste à ce qu’il soit toujours disponible pour le consulté. Le
patient n’a pas besoin qu’on réagisse à sa place.

 Les manifestations de l’empathie.


- Notre écoute focalisé sur le consulté.
- Mettre les mots sur ce que ce que l’on perçoit comme émotion
dominante par le consulté.
- Grâce à la reformulation essayer bien de comprendre le point de
vue de la personne consultée.
 Signes de la fin du discours.
Pour savoir que notre interlocuteur est arrivé au bout de ce qu’il voulait
dire, il y a deux signes :
- Elle n’ajoute rien.
- Une certaine tension physique perceptible au début du discours
disparait.
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 Les effets de l’empathie dans la Relation d’Aide.


- Elle aide à développer l’estime de soi de la personne consultée.
- Elle améliore la qualité de la communication.
- Elle permet à reconnaitre les émotions les plus profondes.

CONCEPTION DE L’AIDE PARTICULIERE


Rogers Carl
1. La personne qui aide aidant.
2. La personne qui est aidée (aidé, client).
3. L’aidé a des droits et des devoirs.
4. L’aidé est l’acteur principal de la thérapie.
5. L’aidé est responsable de son succès.
6. Faire de l’entretien sur la non-directive : face-à-face.
7. Dépassement de l’angoisse aidé-aidant.
8. S’appuyer sur l’empathie authentique.
9. Verbaliser les effets et les émotions.
10.Utilisation de la reformulation.
11.Se baser sur l’optimisme et la confiance dans la relation.

QUATRE ASPECTS DE LA RELATION D’AIDE THERAPEUTIQUE


Rogers Carl
La Relation d’Aide est une relation unique. Elle diffère de toutes les
relations que nous avons au quotidien. La relation d’Aide thérapeutique
comporte des aspects fondamentaux :
 Chez l’aidant on doit trouver une attitude chaleureuse.
 La permissivité de l’expression des sentiments aidant-aidé.
 Savoir qu’il y a quand même des limites.
 Elle doit être exemptée de toute pression.

LES DIX QUESTIONS DU CONSEILLER CHRETIEN


1. Puis-je être congruent ?
2. Puis-je communiquer sans ambigüité ?
3. Puis-je me laisser à mes sentiments positifs envers l’autre ?
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4. Puis-je rester moi-même ;


5. Puis-je être capable de lui permettre d’être ce qu’il est ?
6. Puis-je entrer dans l’autre avec assez de sensibilités ? (Empathie).
7. Suis-je capable d’accepter toutes les facettes que me présente cette
personne ?
8. Suis-je perçu comme non menaçant ?
9. Puis-je le libérer de la crainte du jugement ?
10.Est-ce que je suis capable de voir cet individu comme une personne en
devenir ?

LES PROBLEMES LES PLUS REGULIERS

Dans la résolution des problèmes, le conseiller chrétien doit tenir compte


de catégories d’âges, des sexes, des classes sociales, etc. Psychologiquement,
en générale, les femmes ont des problèmes communs. C’est la même chose
avec les jeunes, les vieilles personnes, les intellectuels, les analphabètes. Pour
les jeunes, ce tableau-ci-dessous peut nous donner une idée.

Les problèmes :
affectifs relationnels Familiaux sexuels Abus
La L’amour Les parents La Les sévices
culpabilité La crise dictateurs pornographie sexuels
L’anxiété affectionnelle Les parents La Le viol
La colère L’amitié irresponsables masturbation Enrôlement
La solitude Le choix de Les parents Le dans l’armée
Le deuil fiancé non-chrétiens lesbianisme
L’estime de Le célibat Le divorce La convoitise
soi L’influence parental L’inceste
Le suicide Les Famille Les relations
La mauvaises monoparental sexuelles
dépression compagnies e avant le
Le rejet La famille mariage
La recomposée Les
persécution L’immixtion de grossesses
la belle famille non désirées
Issue de la L’avortement
polygamie Le sida
Le rivalité Les infections
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fraternelle microbiennes

TABLEAU 2
Les problèmes de :
dépendances Troubles Scolaires physiques Orientation
L’alcool attention Abandon des Handicap Connaitre la
La drogue Anorexie études Une longue volonté de
Jeux d’hasard La boulimie Echecs maladie Dieu
scolaires Choix de
Les ministère ou
performances de métier
scolaires Choix d’une
exceptionnelles université ou
d’une faculté

Chapitre 9

LA PRATIQUE DE LA RELATION D’AIDE


Ce chapitre centré sur la pratique est sensé nous conduire vers plusieurs
éléments du vécu quotidien de ce ministère. Nous le commençons par une
brève étude des cinq éléments essentiels de la relation d’aide.

A. LES CINQ ELEMENTS ESSENTIELS DE LA RELATION D’AIDE


Ces éléments ne sont pas obligés d’être dans chacun de nos entretiens, mais ils
forment la trame de l’ensemble d’un travail d’aide avec une personne.

1. L’identification, la clarification des problèmes :


Le conseiller s’intéresse à la logique du client pour le comprendre : de son
passé, de son aujourd’hui et de la projection sur l’avenir qu’il fait de cet
aujourd’hui. Le conseiller à cette description par :
- L’écoute.
- La reformation.
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- La clarification.
Dans cette phase, le conseiller évalue :
- La maitrise du problème.
- La situation déclenchant.
- La gravité du problème.
- Les éléments en cause.
- Les difficultés et les ressources de la personne.

2. La focalisation sur un seul problème.


Elle est indispensable. Le client peut venir avec plusieurs problèmes à la fois.
L’invité à déterminer celui qu’il voudrait traiter en priorité. En réalité, les
difficultés d’une personne sont semblables aux chainons d’une chaine. Il est
donc indispensable que le client qui détermine ses propres priorités.

3. Le repérage de l’enchainement.
Le conseiller doit chercher à sa voir comment ces éléments se suivent :
Conviction-besoin-sentiment-comportement.

4. Le travail sur les fausses convictions.


a. Les identifier.
b. Argumenter contre elle.
c. Les remplacer par des pensées réalistes.

5. La libération des vœux tragiques.


La personne, à cause de l’acuité des problèmes, a prononcé des mots de
malheur, de suicide ou même des paroles négatives. Le seul fait de se confier et
de divulguer son vœu tragique suffit souvent à l’en libérer. C’est un mécanisme
de défense. Parce qu’il a dénoncé, il tombera de lui-même. S’il persiste, le
conseiller devra le confronter avec la Parole de Dieu.

B. LE TRAVAIL ENTRE LES SEANCES

L’essentiel du travail sur soi est effectué non durant les entretiens, mais
dans l’intervalle des temps qui les sépare.
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Avantage :
1. Il diminue la dépendance de la personne et favorise son autonomie.
2. Il prépare les changements.
3. Il freine le vagabondage du client vers les autres conseillers pendant
l’intervalle.
4. Il aide à réunir les informations sur le client.
5. Il continue l’œuvre thérapeutique entre les deux séances.
6. Le temps est un bon partenaire précieux dans la Relation d’aide.
7. Il est donc une source d’encouragement.
8. Il crée un bon point de départ pour l’entretien suivant.
Ces exercices doivent être :
- Précis.
- Pratique.
- Souples.
- Positifs.
Exemples de ces exercices :
- Rechercher des souvenirs enfuis.
- Prier.
- Se mettre à l’écoute de Dieu.
- Evaluer les difficultés et les progrès.
- Rechercher ce que dit la Bible en rapport avec son problème.
- Ecrire une lettre au conseiller, aux parents, à Dieu.
- Tenir un journal.
- Faire une activité, etc.

C. LE TRAVAIL DE DEUIL

Faire le deuil d’un problème, c’est la réalité de la perte. C’est tout un processus
pour l’élimination systématique et définitive du problème. Cette acceptation
est précédée par quatre étapes : déni, colère, marchandage et tristesse. Il est
comparé à la cicatrisation d’une plaie jusqu’à fin de la douleur.
Dans la relation d’aide le conseiller est appelé à accompagner son client dans la
traversée des étapes jusqu’à l’acceptation. Il peut y avoir des cicatrices qui
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portent encore la douleur. C’est le temps qu’une blessure met à se refermer. Le


processus de deuil se termine lorsque la cicatrice cesse d’être sensible.

D. LA GUERISON DES SOUVENIRS DOULOUREUX

Les événements qui arrivent dans notre vie sont classés dans notre
mémoire. Une grande partie de celle-ci est inconsciente. Mais nous en avons
accès qu’à l’aide des souvenirs. Le temps soulage les souvenirs douloureux
mais ne guérit pas les blessures graves, surtout celles subies dans l’enfance.
Ainsi, le conseiller rencontrera parfois des clients adultes, mais leurs émotions
sont restées celles d’un enfant. Si l’on trouve les symptômes des souvenirs
douloureux, il convient mieux d’en faire l’investigation dans le passé du client.

E. LE DEROULEMENT D’UNE SEANCE

Le bon entretien commence par un bon accueil, une bonne écoute, une
clarification, une focalisation et une bonne fin.

F. L’EVALUATION D’UN ENTRETIEN

Il est important de s’auto-évaluer après chaque entretien. Soit d’une manière


simple, soit d’une manière complexe c’est-à-dire par l’élaboration des grilles.

G. LA FLEXIBILITE DU CONSEILLER

La tendance spontanée du conseiller est bien sûr de faire davantage la même


chose, de taper plus fort sur le même clou, ce qu’en général, ne donne pas des
meilleurs résultats. Si vous faites ce que vous avez toujours fait, vous
obtiendrez tout ce que vous avez toujours obtenu. Si ce que vous faites ne
marche pas, faites autre chose.

H. LA FIN D’UNE RELATION D’AIDE

Plus une personne se crispe à ce sujet, plus le processus risque de durer


longtemps. Il est déconseillé de faire plusieurs séances par semaine. Lors du
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dernier entretien le conseiller doit inviter le client à devenir mature et se


prendre en charge.

Le chapitre V

LA CONCLUSION

On n’espère à nos siècles que plusieurs personnes sont accablées des


problèmes. Le problème est présent dans la maison du roi que dans celle du
plus démuni. On estime aussi qu’une personne sur deux parmi elles, a besoin
d’accompagnement spirituel et psychologique. La Relation d’Aide est une
nécessité dans notre société, l’Eglise y compris. Mais, aider les autres ne
s’improvise pas. Dans cette tâche, la bonne volonté ne remplace jamais la
compétence. Il est indispensable de s’informer et de se former.

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