Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1
REPRODUCTION NATURELLE
REPRODUTION SEMI-NATURELLE
2
REPRODUCTION ARTIFICIELLE
3
6. Chacune de ces méthodes de reproduction est principalement
conditionnée par un ensemble de facteurs environnementaux, comme indiqué
dans le tableau ci-dessous pour la carpe commune, par exemple.
4
pages. Vol. 2 : Production massive de carpillons en étangs. Collection FAO :
Formation no 9. 85 pages (accompagné de films fixes en couleurs). Rome, FAO.
• Jhingran, V.G. et Pullin, R.S.V. 1985. A hatchery manual for the common,
Chinese and Indian major carps. ICLARM Studies and Reviews, no 11. 191 pages.
Obtention de géniteurs
1. Le succès de la propagation de vos poissons exige pour les deux sexes
des individus sains et parvenus à maturité sexuelle. Il s'agit de votre stock de
géniteurs.
(a) L'abdomen des mâles doit libérer quelques gouttes de laitance lorsqu'il est
légèrement comprimé.
(b) L'orifice génital des femelles doit être gonflé et protubérant, de couleur
rose/rougeâtre ; leur abdomen doit être arrondi et mou, dénotant ainsi la
présence de gonades arrivés au stade dormant.
6. Lorsqu'il y a risque d'agressivité chez les mâles (par exemple, dans le cas
des poissons chats ou de ponte incontrôlée (tilapias et carpe commune), les
poissons des deux sexes doivent être placés dans des étangs distincts après
avoir été sélectionnés.
6
Utilisation d'extraits de glande hypophyse
7. Si vous souhaitez utiliser des méthodes de reproduction semi-artificielles
ou artificielles, vous devez vous procurer des substances chimiques
(ou hormones*) qui jouent un rôle décisif dans l'ovulation, c'est-à-dire la
maturité finale des œufs dormants, Ces substances chimiques,
les gonadotrophines, sont produites, accumulées et emmagasinées dans
la glande pituitaire du poisson, appelée hypophyse*, pendant leur passage au
stade de la maturité sexuelle.
7
suffisamment de gonadotrophines pour être efficaces. Il y a lieu de choisir les
poissons présentant les caractéristiques suivantes :
• Maturité sexuelle ;
• Poisson de préférence vivant ou tué récemment ;
• Taille appropriée.
10. La glande pituitaire peut être prélevé sur un poisson récemment tué de
deux façons : en coupant et ouvrant la tête, ou en prélevant la glande
pituitaire au moyen d'une foreuse. L'utilisation d'un cadre en bois facilitera
les opérations effectuées sur la tête du poisson pour la couper ou y percer
un trou.
8
Récolte des glandes pituitaires par sectionnement de la tête
11 Pour ouvrir la tête, procédez comme suit.
9
Prélèvement de glandes pituitaires par perforation du crâne
12. It est souvent plus facile d'utiliser une foreuse, de préférence électrique,
équipée d'une mèche spéciale, éventuellement fabriquée dans un atelier
local. Procédez comme suit.
10
(d) Percez le sommet du crâne, la
masse cérébrale et la base du crâne,
jusqu'à la cavité buccale.
11
13. Vous pouvez ensuite soit utiliser cette glande immédiatement, soit la
stocker en vue d'un usage ultérieur (voir paragraphes 14 et suivants).
Note : Pour être sûr que la carotte prélevée contient effectivement la glande,
choisissez un diamètre de mèche de forage adapté, Les diamètres appropriés
sont de 2,5 cm pour des poissons d'un poids inférieur ou égal à 1 kg, de 4
cm pour ceux dont le poids est compris entre 3 et 4 kg, et de 5 à 6 cm pour
les poissons de poids plus important.
(a) Après avoir recueilli l'hypophyse, placez-la dans un petit flacon contenant
de l'acétone. En extrayant l'eau et les matières grasses, ce produit aura pour
effet de durcir et de protéger l'hypophyse, ainsi que les hormones qu'elle
contient.
12
(b) Rassemblez dans le même flacon toutes les hypophyses prélevées le
même jour.
(c) A peu près toutes les 8 heures, renouvelez le bain d'acétone au cours
d'une période d'une durée totale de 24 heures. Ensuite, videz entièrement
l'acétone.
13
(d) Séchez les hypophyses durcies sur du papier buvard.
14
(e) Placez les glandes sèches au fond de petits récipients en verre et pressez-
les sous une boulette de coton hydrophile. Obturez les récipients par des
bouchons en liège hermétiquement et scellez-les à la cire ou avec un produit
analogue comme de la paraffine. Etiquetez-les de façon à indiquer l'origine
des glandes et la date des prélèvements effectués.
15
15. Les hypophyses sèches à l'acétone peuvent être stockés de cette façon
en toute sécurité pendant plusieurs années, sans qu'il soit nécessaire de les
réfrigérer, dans la mesure où elles sont protégées contre l'humidité. Vous pouvez
également conserver au congélateur des hypophyses fraîchement
prélevées.
16
(a) Prenez le nombre de glandes nécessaires en fonction de la dose d'hormones
à utiliser, selon les indications des ouvrages spécialisés mentionnés à la
section 9.0 (paragraphe 7).
Exemple
Vous prévoyez d'injecter des extraits séchés d'hypophyse à 34 femelles (poids moyen 2
kg ; deux injections chacune) et à 17 mâles (poids moyen 1,5 kg ; une injection chacun),
Il vous faudra les quantités suivantes d'hypophyses sèches :
(b) Préparez une solution de sel à 0,65 pour cent (solution saline) : dissolvez
6,5 g de sel de cuisine ordinaire dans 1 l d'eau pure, Utilisez soit de l'eau
bouillie filtre, soit de l'eau distillée, Prenez un récipient en verre propre et
mélangez soigneusement, Conservez cette solution dans une bouteille
obturée au moyen d'un bouchon de liège.
17
Exemple
Majorez de 10 pour cent les volumes calculés ci-dessus de solution saline pour tenir
compte vos pertes.
Exemple
18
(e) Mesurez le volume prescrit de la solution saline à 0,65 pour cent et versez-
la dans le mortier sur la bouillie ou la poudre obtenue. Il est préférable
d'utiliser une seringue pour doser convenablement ces petites quantités.
Exemple
19
20
Mode d'injection de la solution hormonale aux poissons
17. Les géniteurs choisis doivent être préparés en vue de l'injection hormonale.
Procédez comme suit.
(a) Tôt le matin, choisissez dans les étangs de stabulation les géniteurs mâles
et femelles qui devront recevoir une injection le jour même. Vérifiez
soigneusement que les individus choisis sont prêts à la ponte, comme
indiquée au paragraphe 5.
(d) SI possible, anesthésiez les poissons devant recevoir une injection en les
plaçant dans une solution chimique convenablement choisie de 50 à 100 l
(voir section 8.7) ; si la taille des poissons varie trop d'un individu à l'autre,
traitez-les successivement par lot de taille identique.
(b) Sortez le géniteur de l'eau avec une épuisette (voir section 8.4). Posez
doucement le poisson sur une surface souple et douce, par exemple un
morceau de mousse de caoutchouc, et immobilisez-le à l'intérieur du filet.
• Si le poisson n'a pas d'écailles sur tout le corps, comme les carpes miroir ou les
carpes cuir, faites une injection intramusculaire, soit au-dessous de l'extrémité de
la nageoire dorsale, soit dans le pédoncule caudal, en exerçant ensuite une
pression du doigt pour éviter que l'extrait hormonal se perde ;
21
• S’il s'agit d'un poisson à écailles, par exemple de carpes chinoises ou indiennes,
l'injection se fait dans la cavité viscérale, soit à l'arrière de la base de la nageoire
abdominale, soit sous la base de la nageoire pectorale, en veillant à introduire
l'aiguille sous les écailles et non à travers.
Exemple
Exemple
23
Le lendemain matin à 6 h, le nombre total de degrés-heures devrait atteindre 239,6°, ce
qui est très proche du nombre nécessaire dans ce cas particulier, soit 240 à 260°. Il faut
alors commencer à surveiller attentivement les poissons.
• De l’espèce ;
• Du type de traitement hormonal dispensé ;
• De la taille des femelles.
Exemple
24
9.2 Ponte induite et récolte des œufs
Empoissonnement de la frayère
2. Il est toujours préférable d'introduire un plus grand nombre de mâles (M) que
de femelles (F) dans la frayère, par exemple (1 F / 2 ou 3 M) ou (2 F / 3 M) ou
(3 F / 4 M), afin d'assurer une reproduction efficace
Exemple
25
Divers types d'enclos de ponte
26
(a) Les œufs non adhésifs, tels que les œufs flottants de carpes chinoises et
le œufs semi-flottants de carpes indiennes, sont faciles à recueillir soit à
l'intérieur de la frayère si celle-ci n'est pas trop grande, au moyen d'une
épuisette à mailles fines, soit à l'extérieur en filtrant l'eau reçue à travers une
nappe de filet à mailles fines.
(b) Les œufs adhésifs, tels que ceux de la carpe commune et des poissons-
chats, doivent être recueillis au moyen de dispositifs de collecte des œufs
décrits aux paragraphes 6 à 8 et illustrés ci-contre. Après la ponte, ces
collecteurs garnis d'œufs adhésifs sont généralement transférés dans un
autre enclos où ont lieu l'incubation et l'éclosion (voir section 9.3).
27
Collecte d'œufs adhésifs fixés aux racines de végétaux flottants
28
B Perches de bambou de 1,20 à 1,50 m de long et de 4 à 5 cm de diamètre,
fendues dans le sens de la longueur
29
9.3 Incubation et éclosion des œufs
30
5) au terme de la phase morula*. Cette étape est suivie des étapes ci-dessous
:
• Les étapes blastula : une cavité segmentaire apparaît entre le pôle animal et le
vitellus ;
• Les étapes gastrula : le pôle animal envahit la surface du vitellus jusqu'à la
fermeture du blastopore (voir 7).
Note : Les œufs sont dits "embryonnés" dès qu'on peut distinguer les yeux de
la larve, sous la forme de deux points noirs
Note : Lorsqu'un œuf fécondé à sec est placé dans l'eau, il prend une forme
arrondie (1) et peu de temps après il commence à gonfler (2). L'eau s'infiltre
entre la coquille et le noyau de la cellule (pôle animal et masse vitelline),
créant ainsi l'espace périvitellin. Lorsque la phase de gonflement est terminée
(3), le pôle animal du noyau forme une petite protubérance sur la masse
vitelline. Il se divise (4), puis se divise à nouveau pour atteindre les phases
morula (5), blastula (6) et gastrula (7). L'embryon apparait finalement et on
31
peut distinguer la queue, la tête et les yeux (8). Il se transforme alors en larve,
brise la coquille et éclot (voir les différentes phases du développement des
larves à la section 9.4).
• Une température adéquate de l'eau, proche des valeurs optimales (voir tableau
23)
• Une bonne qualité de l'eau, riche en oxygène dissous et exempte de produits
chimiques toxiques ;
• Un renouvellement adéquat de l'eau pour assurer un bon approvisionnement en
oxygène et l'évacuation des déchets ;
• Des perturbations réduites au minimum telles que chocs, bruits, secousses
brusques ou courants d'eau violents ;
• Une intensité lumineuse réduite et une protection contre la lumière du soleil
4. Vous devez pouvoir distinguer les œufs en mauvais état des œufs sains (voir
tableau ci-dessous). Si possible, triez et enlevez les œufs morts puisqu'ils
risquent de devenir une source d'infection fongique et bactérienne des œufs
vivants (voir section 15.2).
TABLEAU 22
Caractéristiques particulières des œufs de poisson
32
Durée de la période d'incubation
5. Le temps nécessaire pour que l'œuf fécondé se transforme en larve dépend
principalement de l'espèce considérée, ainsi que de la température et de la
teneur en oxygène dissous de l'eau. On l'exprime communément en degrés-
jours, indication égale à la somme des températures quotidiennes moyennes
de l'eau pendant la période d'incubation, suivant un mode de calcul analogue
à celui utilisé pour déterminer la maturation des œufs chez les géniteurs
femelles (voir section 9.1).
33
préférable d'incuber les œufs plus lentement pour obtenir une meilleure
qualité des larves.
TABLEAU 23
Temps nécessaire à l'incubation des œufs de poisson
34
Choix d'un dispositif d'incubation des œufs
7. Il existe différents types d'incubateurs. Choisissez le type le mieux adapté à
vos besoins en fonction des facteurs suivants :
35
TABLEAU 24
Critères de sélection des incubateurs d'œufs
36
Enclos simples comme incubateurs
9. Les enclos simples tels que les hapas et les caisses grillagées peuvent
servir à incuber les œufs adhésifs recueillis sur des kakabans (voir section
9.2).
(a) Les hapas sont de préférence en tissu synthétique et ont des dimensions
hors tout d'environ 2 m x 1 m x 1 m de hauteur. L'ouverture des mailles doit
être suffisamment fine (environ 0,5 mm) pour empêcher les larves qui
éclosent de s'échapper. La partie supérieure de la poche de tissu est montée
sur de minces cordelettes. Les angles du haut et du bas sont fixés à des
bambous ou à des piquets en bois solidement enfoncés dans le fond d'un
plan d'eau peu profond.
(b) Les caisses grillagées sont constituées d'un solide bâti en bois auquel du
treillis métallique ou de la toile moustiquaire en matière plastique est fixée de
façon à former un enclos cubique ou rectangulaire. Des supports sont placés
sur les deux côtés de manière qu'on puisse disposer horizontalement un ou
plusieurs kakabans ; ces caisses sont placées dans un plan d'eau statique
peu profond pendant la période d'incubation.
11. Il est préférable de transférer les kakabans garnis d'œufs adhésifs pour les
placer dans ces enclos d'incubation au cours de la première soirée après la
ponte. Si la ponte a lieu de nuit, ce transfert peut s'effectuer de 8 à 10 heures
après, à l'aube. Les distances de transport doivent être courtes et
les kakabans doivent être recouverts d'un tissu humide.
12. Après l'éclosion des larves, retirez les kakabans des enclos d'incubation,
nettoyez-les soigneusement et sachez-les. Il est possible de les réutiliser à
plusieurs reprises.
37
38
Enclos doubles comme incubateurs
13. Vous pouvez facilement fabriquer vous-même un hapa à double parol en
ajoutant un hapa intérieur destiné à contenir les œufs.
(a) Pour le hapa extérieur, utilisez une maille très fine (0,5 mm), en coton ou
en tissu synthétique, afin de retenir les larves écloses ; 2 m x 1 m x 1 m de
haut sont de bonnes dimensions. Fixez ce hapa aux quatre piquets d'angle
plantés au fond d'un plan d'eau statique.
(b) Pour le hapa intérieur, utilisez une maille plus grande (2 à 2,5 mm), par
exemple de la toile moustiquaire en nylon à mailles rondes ; 1,50 m x 0,80 m
x 0,50 m de haut sont de bonnes dimensions.
39
14. Installez cet incubateur en eau peu profonde. Etalez les œufs fécondés de
façon uniforme sur le fond du hapa intérieur. Au moment de l'éclosion, les larves
tombent dans le hapa extérieur, laissant derrière elles les coquilles d'œufs et
les œufs morts dans le hapa intérieur. Retirez celui-ci dès que l'éclosion est
terminée. Il convient de limiter l'action prédatrice des oiseaux et des
grenouilles en couvrant le dessus de l'incubateur.
Note : Cet incubateur est semblable à celui de la page 76. Il peut également
être réalisé à partir d'une série de piquets enfoncés dans le fond d'un étang,
comme indiqué ci-dessous.
40
Hapa à double parol
41
Bacs ou auges d'incubation
15. Une simple auge de 1 à 3 m de long, de 0,30 à 0,50 m de large et
d'environ 0,30 m de profondeur, en bois, en fibre de verre ou en métal permet
d'incuber différents types d'œufs. L'eau pénètre à une extrémité et s'écoule
par I ‘autre. Il faut prévoir un débit suffisant pour fournir J’oxygène nécessaire
et emporter les déchets tout en évitant un débit trop fort. Placez les œufs de
la façon suivante.
(a) Les œufs adhésifs peuvent être étalés en une couche sur la moitié aval du
fond de I ‘auge.
(b) Les œufs adhésifs peuvent également être incubés sur leur collecteur
placé dans I ‘auge.
(c) Les œufs non adhésifs, tels que les œufs de truite, doivent
être suffisamment lourds pour ne pas être emportés par le courant d'eau.
Veillez à ce que celui-ci se répartisse uniformément à travers I ‘auge et ne
42
soit pas trop fort. Disposez les œufs en les écartant du point d'arrivée d'eau,
en une seule couche.
43
Seaux d'incubation
17. Vous pouvez facilement réaliser ce type d'incubateur avec un récipients
largement ouvert, par exemple une jarre en terre ou un seau en plastique.
18. Les œufs fécondés sont introduits dans le récipient. Le débit d'eau est
réglé de façon que les œufs restent en suspension et se déplacent très
44
lentement pendant les deux premières phases de développement. Le débit
d'eau est légèrement augmenté lorsque les œufs atteignent le stade
embryonné (apparition des yeux).
45
• Placez la bouteille retournée sur un support approprié, muni d'un trop-plein et d'un
dispositif de vidange de l'eau, etc.
22. Il est également possible d'utiliser la bouteille sans tuyau d'arrivée d'eau
inférieur.
(a) Maintenez le bouchon fileté en place et faites passer l'eau par un petit
tube de la partie supérieure de la bouteille jusqu'à proximité du fond. La partie
inférieure du tube se trouve près de la base de la bouteille. En règle générale,
il n'est pas nécessaire d'installer un écran filtrant.
46
23. Ces incubateurs sont disposés de façon que l'eau pénètre par le fond,
circule verticalement de bas en haut et sorte par la partie supérieure. Le
courant d'eau maintient la masse des œufs en suspension en lui imprimant
un léger mouvement continu, sur une partie de la hauteur de la colonne
d'eau.
• Entonnoir conique, utilisé pour les œufs relativement résistants, par exemple
ceux de la carpe commune ;
• Entonnoir cylindro-conique, indispensable pour les œufs particulièrement
sensibles comme ceux des carpes indiennes et des carpes chinoises.
25. Les incubateurs verticaux à entonnoir sont les dispositifs le plus souvent
utilisés pour les œufs non adhésifs et lorsque la couche adhésive des œufs
a été enlevée. Il est possible d'utiliser divers matériaux pour les fabriquer :
• S’ils sont fabriqués dans un matériau non rigide, il faut les suspendre par leur
partie supérieure ;
• S’ils sont suffisamment rigides (jarres d'incubation), ils sont maintenus soit par-
dessous, soit de côté.
47
27. Il est possible de se procurer auprès de fournisseurs spécialisés en
matériel piscicole des jarres d'incubation de fabrication industrielle, munies
de dispositifs d'arrivée d'eau et de drainage. Leur cout risque toutefois d'être
élevé Pour faire des économies, vous pouvez les réaliser vous-même en
utilisant les matériaux disponibles sur place, comme indiqué ci-dessous.
48
Jarres d'incubation cylindro-coniques de fabrication industrielle
28. Vous pouvez réaliser un incubateur vertical à entonnoir simple avec une
feuille ou une gaine de matière plastique résistante. Ci-dessous figure une
liste de matériaux permettant de réaliser un incubateur d'une capacité de 8 à
10 l (15 à 16 cm de diamètre).
49
29. Procédez de la façon suivante.
(c) Assemblez par de petits points de couture (par exemple de 3 mm) les
lignes indiquées, de façon à obtenir des surfaces coniques, en les faisant
chevaucher de 1 cm. Il est également possible d'utiliser des agrafes, mais
elles dureront moins longtemps.
(d) Emboîtez les deux entonnoirs l'un dans l'autre, de manière que les bords
d'assemblage soient diamétralement opposés.
(e) Maintenez fermement le cercle de fil de fer entre les deux feuilles de
plastique à la partie supérieure de l'entonnoir. Cousez-le en place à la main,
avec du fil solide.
50
(g) Placez la pomme d'arrosage à l'intérieur de l'entonnoir, au fond. Fixez-la
avec une pince. Sinon, placez un morceau de tissu grossier sur l'extrémité
du tuyau d'arrivée d'eau.
51
Fabrication d'un incubateur vertical à entonnoir de qualité, en
plastique et en tissu
(Adapté de E. Woynarovich, 1975. Elementary guide to fish culture in Nepal,
p. 82-83. Rome FAO.)
52
31. Procédez comme suit.
53
• Refermez la partie cylindrique par une couture verticale le long de la toile et du
tissu filtrant (la couture doit être à l'extérieur également).
(e) Fixez deux paires de boucles (ficelle, cordelette) autour de l'anneau pour
pouvoir suspendre l'entonnoir verticalement.
• Prenez un des deux entonnoirs de cuisine et, avec une aiguille chauffée (de 0,9 à
1 mm de diamètre), percez trois ou quatre rangées de petits trous espacés de 2 à
2,5 mm, autour du rebord de l'entonnoir (en tout, percez de 400 à 600 trous) ;
• Percez aussi quelques trous dans le tube du même entonnoir et obturez son
extrémité par un bouchon en bois ;
• Prenez le deuxième entonnoir et placez-le sous le premier, puis cousez les deux
entonnoirs ensemble avec du fil de nylon résistant ;
• Introduisez ce double entonnoir, c'est-à-dire le régulateur de débit d'eau, dans la
partie inférieure de l'incubateur en plaçant au-dessus l'entonnoir muni de trous ;
• Coupez un segment de tube en plastique (de 1 à 1,5 cm de diamètre), d'une
longueur égale à la circonférence d'ouverture supérieure de l'entonnoir majorée de
10 cm ;
• Ouvrez le tuyau dans le sens de la longueur ;
• Percez à la chaleur deux petits trous à chaque extrémité de ce tuyau pour pouvoir
y installer deux petits boulons munis d’écrous ;
• Fixez-le solidement autour des rebords des entonnoirs assemblés, de façon à les
maintenir à la verticale à l'intérieur de l’incubateur ;
• Introduisez le tuyau coudé à l'extrémité inférieure du régulateur de débit d’eau ;
• Attachez l'extrémité inférieure de l'incubateur autour de ce tuyau coudé avec de la
ficelle ;
• Fixez le tuyau d'arrivée d'eau à l'autre extrémité du tuyau coudé.
54
Note : Au lieu d'un régulateur d'eau à double entonnoir, vous pouvez
également utiliser une pomme d'arrosoir suivant les indications relatives au
type d'incubateur précédent
55
56
H Utilisation de l'entonnoir d'incubation
suspendu verticalement � l'intérieur d'un bac rempli d'eau
33. Cette tâche est relativement aisée dans le cas d'œufs non adhérents
Incubés dans une auge ou dans un incubateur vertical transparent, au moyen
d'un tube de siphonnage. Procédez comme suit :
57
(a) Prenez un segment de tube (de 1 à 1,5 cm de diamètre) d'une longueur
au moins double de la hauteur de l'incubateur.
(a) Dans la poche intérieure d'un incubateur à double paroi en tissu (hapa de
1,5 x 0,8 = 1,2 m), il est possible d'étaler de 50 000 à 100 000 œufs
de carpes indiennes de manière uniforme.
(b) Dans les claies d'une auge d'incubation, il est possible d'étaler de 400 à
600 œufs de truite (de 4 à 5 mm de diamètre) par 100 cm de surface, soit
quelque 50 000 œufs par m2 de surface d'eau.
58
(c) Dans un seau d'incubation de 10 l, il est possible d'incuber environ 100 000
œufs de truite.
(a) Pendant le gonflement des œufs, le débit d'eau doit être au minimum. Dans
les incubateurs à entonnoir, il doit être juste suffisant pour permettre à la
masse d'œufs de se déplacer très lentement dans la partie inférieure de
l'incubateur.
(b) Depuis le stade de division cellulaire initiale jusqu'à la fin du stade morula, le
débit d'eau doit être légèrement augmenté. En cas d'utilisation d'un
incubateur à entonnoir, il faut veiller à ce que la masse d'œufs continue de
se déplacer lentement dans la partie inférieure de l'incubateur.
(c) Depuis le stade blastula jusqu'au moment où les œufs sont embryonnés (yeux
visibles), il faut à nouveau augmenter légèrement le débit d'eau. Dans un
incubateur à entonnoir, veillez à ce que la masse d'œufs continue de se
déplacer un peu plus vite et dans un volume légèrement plus important de
l'incubateur.
(d) Depuis le stade de l'œuf embryonné jusqu'à l'éclosion, le débit d'eau doit
être à nouveau augmenté afin de répondre aux besoins en oxygène des
embryons qui se développent. Dans un incubateur à entonnoir, la masse
d'œufs doit se déplacer plus vite et dans environ la moitié du volume total de
l'incubateur.
Exemple
59
De quels débits d'eau aurez-vous besoin ?
(b) Pour des œufs de carpes chinoises dans un incubateur cylindro-conique en plastique
et tissu, il faudra :
(c) Pour des œufs de carpe commune incubés en jarres de verre de 7 l, il faudra environ
:
Notes : Pendant les 10 premières heures, le débit d'eau doit être réglé
successivement à des valeurs allant de 0,2 à 0,4 l/min pendant la phase de
gonflement des œufs (1) et de 0,6 à 0,8 I/min pendant les phases de division
cellulaire/morula (2). Lorsque la phase blastula a commencé, Il faut
augmenter le débit d'eau pour le porter à 1-1,2 l/min (3). Enfin, lorsque la
60
queue, les yeux et la pigmentation des embryons sont visibles, le débit doit
être augmenté à une valeur comprise entre 1,5 et 2 l/min (4).
61
été défini pour l'incubation des œufs
(voir tableau 23). De même, la
durée de la période d'élevage des
larves est définie en degrés-jours
(dj), comme la période d'incubation
(voir section 9.3). Cette durée est
généralement de trois à quatre jours
pour la plupart des poissons d'eau
chaude, mais elle est plus
importante pour les poissons d'eaux
plus froides.
Exemple
62
• Certaines larves nagent verticalement vers la surface de l'eau, puis retombent vers
le fond, par exemple celles des carpes chinoises, des carpes indiennes et des
poissons se reproduisant dans les rivières d'Amérique du Sud ;
• Certaines larves commencent tout de suite à nager, puis se fixent par la tête à des
objets, par exemple celles de la carpe commune et du poisson-chat européens ;
• Certaines larves reposent sur le fond, tandis que d'autres bougent
occasionnellement ou continuellement, comme celles des truites et des tilapias ;
par la suite, toutes montent vers la surface de l’eau ;
• Certaines larves réagissent fortement à la lumière, à la profondeur d'eau ou au
débit à certains stades de leur développement.
63
(a) Des enclos en eau statique doivent être utilisés de préférence pour des
larves particulièrement mobiles. Choisissez leur emplacement dans le plan
d'eau de façon à bénéficier des courants créés par le vent (voir section 2.5),
ce qui favorise une bonne oxygénation de l'eau dans les enclos. Il convient
de nettoyer régulièrement les mailles des parois afin de maintenir un bon
renouvellement de l'eau. Ces enclos ont été décrits plus haut (voir section
9.3), par exemple :
• Hapas simples dont les collecteurs d'œufs ont été retirés après éclosion ;
• Hapas doubles dont la poche intérieure a été retirée après éclosion ;
• Caisses grillagées dont les collecteurs d'œufs ont été retirés après éclosion.
(b) Des enclos en eau courante sont également à préférer pour des larves très
mobiles en raison du danger lié au manque d'oxygène dissous dans
certaines parties des enclos. Il est facile d'en confectionner un en procédant
comme suit :
(c) Des auges alimentées par de l'eau courante, qui conviennent aussi aux larves
actives, sont semblables à celles décrites ci-dessus (voir section 9.3). En cas
d'utilisation pour l'incubation, les claies intérieures sont retirées une fois
l'éclosion terminée et les larves sont élevées dans les auges ; le débit d'eau
doit alors être maintenu à environ 3 à 5 I/min.
(d) Des petits bassins sont également utilisables pour les larves actives ; ils
sont généralement de forme circulaire ou carrée à angles arrondis, construits
en plastique renforcé de fibres de verre, en tôle ondulée, ou encore formés
d'un châssis de bois ou de métal couvert à l'intérieur de PVC renforcé ou de
butyle. Ces bassins ont généralement de 1 à 4 m de diamètre et 80 cm de
profondeur. La profondeur d'eau varie de 10 à 50 cm. Le débit est d'environ
1 à 2 I/min par kilogramme de larves. Chaque mètre cube peut contenir
jusqu'à 5 kg de larves.
64
tissu, de matière plastique ou de fibre de verre (voir paragraphes 7 à 9).
Faites bien attention à deux points particulièrement importants pour l'élevage
des larves :
65
Note : Il faudra un débit d'eau
d'environ 12 à 15 I/min dans ce
type d'entonnoir d'élevage.
66
Conception et utilisation d'un dispositif d'élevage des larves
en fibre de verre
8. Une jarre autonome d'élevage des larves pouvant contenir jusqu'à 500 000
larves peut être fabriquée facilement en fibre de verre, au moyen d'un moule.
Utilisez les dimensions indiquées pour réaliser un modèle de 200 l. A la partie
supérieure de la jarre. Installez un cadre léger soutenant un anneau de
filtrage constitué d'un tissu filtrant synthétique dont les mailles ont de 0,2 à
0,4 mm. Collez la partie inférieure de ce filtre à la paroi de la jarre, au moyen
d'une colle résistante à l'eau, à environ 10 cm au-dessous du rebord. Faites
reposer la jarre verticalement sur un trépied solide constitué de barres de fer
soudées, protégées de la rouille par plusieurs couches de peinture. Veillez à
ce que la partie supérieure de la jarre soit parfaitement horizontale pour que l'eau
puisse s'écouler sur tout le pourtour.
67
Dimensions suggérées pour la fabrication d'une
jarre en fibre de verre de 200 l de capacité
68
(b) Installez un dispositif d'élevage des larves de plus grande dimension à un
niveau inférieur, entre les deux incubateurs à entonnoir.
11. Si vous n'utilisez pas cette méthode, il vous faudra sortir les larves de
l'incubateur d'une autre façon.
(a) Une fois l'éclosion terminée, siphonnez doucement les larves hors de
l'incubateur. Veillez à placer l'extrémité inférieure du tube de siphonnage
sous le niveau de l'eau dans le récipient de transfert.
69
9.5 Conception et organisation d'une petite écloserie
Introduction
1. Maintenant que vous connaissez les principaux éléments dont l'écloserie
est constituée, à savoir les jarres, les auges, les bassins, etc., vous pouvez
envisager de concevoir une petite écloserie proprement dite pour assurer la
production nécessaire. La réalisation de cette écloserie exigera les moyens
suivants
70
• Un espace suffisant, généralement à l'extérieur, pour installer des bassins, des
étangs et/ou des cages ou des enclos destinés aux géniteurs et aux géniteurs
potentiels ;
• Si nécessaire, des installations extérieures telles que des bassins, des hapas,
de petits étangs, etc., pour élever les petits et les grands alevins ;
• Un bon approvisionnement en eau, suffisant pour les besoins courants de
l'écloserie et des installations extérieures, ainsi que pour les besoins
supplémentaires liés aux opérations de nettoyage, au renouvellement de l'eau des
bassins, etc. ;
• Un agencement, des voies d'accès et un matériel favorisant un déroulement
rapide et rationnel des manipulations et des transferts de géniteurs, d'œufs, de
larves, d'alevins, etc. ;
• Des conditions de sécurité adéquates et une capacité
d'entreposage suffisante pour les équipements, les matériaux, les aliments, etc.
(b) Déterminez les besoins généraux de votre écloserie, afin de définir son type,
son importance et son agencement, en tenant compte des facteurs suivants
:
71
exemple le tableau 25a et, compte tenu de l'espèce produite et du type
d'équipement à utiliser, estimez :
TABLEAU 25a
Paramètres de conception d'une écloserie de reproduction artificielle de
certains cyprinidés
72
TABLEAU 25b
Programmes de production de jeunes alevins de trois espèces de cyprinidés
73
objectifs de votre production, soit le nombre de cycles, La production prévue
pourrait être réalisée par exemple avec des installations moins importantes,
mais à raison d'un nombre accru de cycles.
PLAN D’EXECUTION
74
PLAN D'EXECUTION
Agencement de l'écloserie
3. Après avoir estimé le nombre et la taille de chacun des éléments
nécessaires à l'écloserie, il est possible d'en définir l'emplacement et la
disposition relative. A cet effet, il convient d'examiner les points suivants.
(a) Le tableau ci-contre peut aussi vous servir à évaluer les superficies
intérieures totales nécessaires pour les bassins de stabulation et les bassins
de ponte, l'équipement d'écloserie, les systèmes d'approvisionnement en
eau, l'espace réservé aux voies d'accès, les zones de stockage et de travail
et, le cas échéant, I ‘espace réservée à un petit bureau/laboratoire,
l'ensemble constituera l'écloserie principale, Dans la plupart des cas, celle-ci
est installée dans un seul et unique bâtiment, bien que les systèmes plus
importants et plus complexes puissent comporter plusieurs bâtiments, par
exemple une unité réservée aux géniteurs, une unité d'éclosion et une unité
d'entretien/stockage.
75
Note : L'espace nécessaire tient compte des canalisations, des supports, etc.
N'oubliez pas de prévoir l'espace nécessaire aux accès - personnel de
l'écloserie, filets, bacs, etc. -, ainsi que l'espace de stockage et les
dégagements nécessaires pour l'entretien de la robinetterie.
76
(d) Faites un croquis des implantations réelles prévues sur le site choisi
; dessinez en particulier l'implantation interne de l'écloserie, en vous rappelant
que :
Exemple
Les dimensions types d'une écloserie destinée à la production de jeunes alevins de carpes
communes (voir exemple précédent à la page 105) ou d'alevins de tilapias sont résumés
dans le tableau ci-contre.
77
78
Ecloserie simple de 30 m2 pour carpes communes
COUPE AA
79
(a) Il est possible d'utiliser une alimentation en eau par gravité provenant
d'une rivière ou d'un cours d'eau, de l'eau pompée de rivières, d'étangs ou
de lacs, ou encore de l'eau de la nappe phréatique.
(d) Si l'eau n'est disponible qu'à certains moments, Il vous faudra sans doute
prévoir son stockage. Déterminez la consommation quotidienne de l'écloserie
et prévoyez le nombre d'heures ou de jours de stockage nécessaires. Il est
possible d'utiliser à cet effet des bassins en béton ou des étangs de terre
(voir L'eau, chapitre 4). Si le réservoir d'eau est placé à une altitude
supérieure à celle de l'écloserie, l'alimentation en eau peut se faire par
gravité. Sinon, Il faudra utiliser une pompe.
Exemple
Une écloserie consomme 10 l/min d'eau pour l'éclosion, 10 m3/jour pour remplacer l'eau
des bassins de géniteurs et 5 m3/jour pour les opérations de lavage, de nettoyage, etc. La
consommation quotidienne totale est donc égale à :
(10 l/min x 60 min x 24 h/1 000) + 10 m 3/j + 5 m3/j = 14.4 m3/j + 10 m3/j + 5 m3/j = 29.4
m3/j.
80
(f) Les tâches de lavage, de nettoyage, etc., exigeront probablement une
petite arrivée supplémentaire d'eau domestique. Les eaux résiduaires ainsi
obtenues ne doivent pas être déversés dans les étangs car elles risquent de
contenir des détergents, des produits chimiques, etc.
81
TABLEAU 26
Diamètres types de canalisations pour écloseries
Installation de l'écloserie
6. Après avoir étudié en détail les questions d'implantation et d'alimentation
en eau, vous pouvez procéder à la construction et à l'équipement de
l'écloserie.
(b) Vérifiez les couts totaux de mise en exploitation du site (consultez par
exemple Les étangs et leurs ouvrages, section 12.8),des zones externes du
bâtiment de l'écloserie, des installations d'incubation et du système
d'alimentation en eau. Modifiez les quantités et/ou les spécifications, si les
couts ne correspondent pas au budget fixé. Vérifiez que les couts par alevin
produit ne sont pas excessifs par rapport aux normes locales.
82
(c) Une fois la décision prise d'aller de l'avant, faites les préparatifs
nécessaires à la construction des ouvrages. Procédez conformément aux
indications fournies au chapitre 12 du manuel Les étangs et leurs ouvrages.
(f) Les eaux de drainage des différentes unités et des incubateurs s'évacuent
normalement soit par des canaux, généralement en maçonnerie ou en béton,
soit par des tuyaux encastrés dans le sol ou apparents (voir Les étangs et
leurs ouvrages section 3.8, et section 8.2), où figurent des indications
détaillées quant au choix des dimensions nécessaires). Prévoyez la
possibilité de vidanger régulièrement les bassins et les incubateurs. Veillez à
ce que les unités drainées puissent être facilement nettoyées et désinfectées.
83