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Audit du processus de gestion de la trésorerie

Partie 1 cadre d’analyse de la gestion de trésorerie


La trésorerie est un élément du patrimoine de l’entreprise au même titre que les
investissements réalisés, les stocks détenus ou encore les créances en attente
d’encaissement. Or, le document de synthèse qui synthétise ce patrimoine est le bilan
comptable. Néanmoins, conçu pour des besoins comptables et fiscaux, ce document ne
peut être directement exploitable par le financier qui cherchera donc à
le retraiter pour mieux l’analyser.
Obsédés par l’équilibre financier et au-delà par les risques financiers d’insolvabilité et
d’illiquidité de leurs entreprises clientes, les banquiers ont très tôt introduit dans leur
analyse financière, le découpage du patrimoine de leurs clients en grands équilibres
bilanciels susceptibles de mettre en évidence le risque financier éventuel d’illiquidité de ces
derniers, risque matérialisé dans le pire des cas par la cessation de paiement.

Quelques remarques s’imposent sur ce bilan fonctionnel.


1. Le fonds de roulement net global appelé FRNG :
FRNG = Capitaux permanents ou stables – Emplois durables
2. Le besoin en fonds de roulement global appelé BFRG :
BFRG = Actif circulant – Passif circulant

Pour améliorer l’analyse du BFRG, on distinguera :


BFRG d’expl. = Actif circulant d’expl. – Passif circulant d’expl.
BFRG hors expl. = Actif circulant hors expl. – Passif circulant hors expl.

3. Le solde de trésorerie appelé ST ou la trésorerie net TN:


TN = Trésorerie actif – Trésorerie passif
La TN représente, s’il est positif, l’excédent de la trésorerie disponible, placé ou non, sur
les concours bancaires courants et soldes créditeurs octroyés par les banques.
En raison de l’égalité emplois-ressources du bilan, on caractérise l’équilibre financier
de l’entreprise par la relation :
TN = FRNG – BFRG
Dès lors, selon la structure financière choisie ou subie par l’entreprise, deux cas
peuvent se présenter :
1. FRNG > BFRG : la TN est alors structurellement positif. Dans ce cas, le FRNG est
suffisant pour couvrir l’intégralité du BFRG et, au-delà, permet d’approvisionner
un solde de trésorerie positif qui fera souvent l’objet pour le trésorier(e) de
placements à court terme générateurs de produits financiers courants. Son
autonomie financière1 à court terme est forte et son risque financier de liquidité
est nul. L’entreprise est dite « liquide ». Attention, néanmoins, cette stratégie de «
bon père de famille », n’est pas forcément une stratégie financière pertinente pour
l’actionnaire car le maintien d’un FRNG suffisant pour couvrir le BFRG peut amener
l’entreprise à conserver une partie importante des bénéfices générés pour alimenter
ses fonds propres ;
2. FRNG < BFRG : le ST est structurellement négatif en raison d’un FRNG insuffisant
pour couvrir l’intégralité du BFRG. La banque assurera donc le complément de
financement du BFRG grâce à des concours bancaires de court terme souvent
coûteux en l’absence de négociation auprès des banques. Dès lors, le travail du
trésorier(e) consistera à choisir des techniques de financement à court terme les
moins coûteuses possibles afin de réduire les charges financières de l’entreprise.
Devant la précarité des concours bancaires à court terme, l’entreprise se trouve
devant un risque d’illiquidité pouvant, le cas échéant, entraîner un dépôt de bilan
voire une cessation définitive des paiements. Son autonomie financière à court terme
est inexistante Dans un tel schéma, ce sont les banques qui garantissent in fine la
pérennité de l’entreprise en assurant son équilibre financier.

les plus financiers qui encourageront plutôt l’entreprise à s’endetter1 pour financer son
cycle d’activité plutôt que ponctionner un FRNG important sous la forme de capitaux
propres absorbeurs de bénéfices générés aux dépens des dividendes.
En pratique, on remarque que certaines entreprises peuvent se permettre d’avoir des
FRNG négatifs, car la gestion de leur cycle d’activité fait apparaître des BFRG négatifs
et donc des ressources permanentes générées par l’activité quotidienne, qui peuvent
ainsi financer des investissements à long terme plutôt que de simples placements de
trésorerie aux rendements modestes
Le bilan économique et financier permet de mesurer le risque financier d’insolvabilité en
présentant le tableau de financement du capital économique (ou actif économique net)
par le seul passif financier. Les banques s’assureront entre autres que le ratio dettes
financières sur capitaux propres soit inférieur à 100 %; en effet, au-delà, elles
prendraient un risque financier supérieur à celui des associés.
Le tableau d’évaluation de l’équilibre financier permet de mesurer le risque financier
d’illiquidité. Les banques s’assurent du financement quotidien du BFR soit par le FR
soit par les concours bancaires à court terme soit par un mix des deux modes de
financement. Il est tout à fait possible pour une entreprise d’être illiquide alors qu’elle
reste solvable. Les banques s’assurent néanmoins que le financement de l’illiquidité de
leurs clients par recours aux concours bancaires à court terme ne les rend pas
insolvables. La meilleure méthode est alors de fixer à chaque client des plafonds à ces
concours bancaires à court terme en fonction de leurs revenus mesurés par leur chiffre
d’affaires.
Chapitre 1 comprendre l’origine des problèmes de trésorerie
Section1 trésorerie et cycle d’exploitation
Toute entreprise, quelle que soit son efficacité ou quelle que soit sa structure
financière, peut se trouver confrontée à un problème de trésorerie structurel ou
conjoncturel. Ce problème peut survenir car, à court terme, l’entreprise doit de
manière permanente chercher à assurer le financement de son actif circulant (stocks,
crédits accordés aux clients, créances diverses). Pour comprendre le mécanisme, nous
raisonnerons à partir d’un exemple : la société Tout le Niger SA.

Ainsi la Société de confection de vêtements Tout le Niger SA


La société Tout le Niger SA est une société qui fabrique des vêtements grâce à ses
moyens de production. Nous allons suivre l’évolution du bilan de l’entreprise (et donc sa
trésorerie), depuis sa création et tout au long de son cycle d’exploitation.

Première étape
En début de période (T 0), l’entreprise constitue son bilan (patrimoine) de départ avec un
capital de 100 000 F lui servant à acquérir du matériel pour 60 000F et à conserver
40 000 F en disponibilités sur un compte à la banque. Soit le bilan simplifié en T :
BILAN en T0(E, francs
ACTIF(F) PASSIF(F)
Matériel 60 000 Capital social 100 000
Banque 40 000
TOTAL 100 TOTAL 100
000 000
Deuxième étape
La société reçoit sa première commande. Pour la satisfaire, elle achète pour 40 000 F de
tissus payables à 60 jours. Trente jours plus tard, les matières premières sont
consommées et l’entreprise a utilisé pour 40 000 Fde main-d’œuvre dont la moitié
est payée comptant et le reste à 30 jours (travail intérimaire). La société va donc pouvoir
établir son bilan en T1 soit en T0 + 30 jours.
BILAN en T0 + 30 jours
ACTIF(F) PASSIF(F)
Matériel 60 000 Capital social 100 000
Stocks 80 000 Dette fournisseur 40 000
Banque 20 000 Dette « sociales» 20 000
TOTAL 160 TOTAL 160
000 000
Commentaires
1. Le BFR a augmenté : il passe de 0 à 20 000 F, conséquence de l’investissement de
l’entreprise dans l’exploitation, soit 80 000 F de stocks diminués de 40 000 F de dettes
fournisseurs et 20 000 F de dettes « sociales » auprès du fournisseur de
personnel intérimaire.
2. Le patrimoine de l’entreprise a augmenté mais le fonds de roulement
(FR) n’a pas changé : il reste égal à 40 000 F
3. Du point de vue de l’autonomie financière, le ratio d’endettement1 est
passé de 0 % à 37,5 %.
4. Le solde de trésorerie passe de 40 000 F à 20 000 F Le ratio de
liquidité générale2 devient égal à : 100 000 F/60 000 F = 167 %
En conclusion, la situation de l’entreprise commence à s’affaiblir du point de
vue de sa liquidité et de son niveau d’endettement.

Troisième étape
Durant les 15 jours suivants, l’entreprise doit, pour finir ses vêtements, payer
comptant 40 000 F de salaires supplémentaires. En outre, son PDG estime que
la société doit conserver un minimum d’encaisse de 10 000 F pour assurer le
règlement de transactions courantes nécessaires au maintien de son activité.
En raison de l’augmentation de son actif à court terme, la société va donc
négocier avec son banquier une autorisation de crédit de trésorerie (ex. :
découvert) pour pouvoir continuer à assurer le financement de son cycle
d’exploitation. Tout le Niger SA peut donc établir son bilan en T 2 soit T0 +
45 jours.
BILAN en T0 + 45 jours
ACTIF(F) PASSIF(F)
Matériel 60 000 Capital social 100 000
Stocks 120 000 Dette 40 000
Banque 10 000 fournisseur 20 000
Dette « sociale 30 000
TOTAL 190 » TOTAL 190
000 Crédit de trésorerie 000
Commentaires
1. On constate une augmentation du BFR : de 20 000 F à 60 000 F.
L’entreprise investit toujours dans l’exploitation, d’où une croissance de
son actif à court terme.
2. L’entreprise qui ne dispose pas de liquidités suffisantes pour suivre le
développement de l’activité doit avoir recours à des crédits de trésorerie
(type découvert) : le solde de trésorerie passe de + 20 000 F à – 20 000 F.
La solvabilité de l’entreprise se dégrade.
3. Le ratio d’endettement continue d’augmenter : de 37,5 %, il passe à 47,4 %.
En conclusion, la structure financière continue de se dégrader sous le double
effet de la solvabilité à court terme et de la baisse de l’autonomie financière.

Quatrième étape
En T3, soit T0 + 60 jours, les vêtements sont achevés et peuvent donc être
vendus pour 200 000 F aux clients qui règlent à 30 jours. La société doit,
cependant, payer maintenant la totalité de ses achats et de ses charges restant
due. Son besoin de trésorerie grossit et son bilan va donc être modifié.

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BILAN en T0 + 60 jours
ACTIF(F) PASSIF(F)
Matériel 60 000 Capital social 100 000
Créances clients 200 000 Bénéfice 80 000
Banque 10 000 Crédit de 90 000
TOTAL 270 000 trésorerie
TOTAL 270 000

Commentaires
Le fonds de roulement augmente du fait du bénéfice (120 000 F ) et contribue au
financement du BFR.
L’investissement dans le cycle d’exploitation continue et le BFR augmente à 200 000
F.
Le solde de trésorerie a encore diminué : – 80 000 F. L’entreprise continue de
dépenser et n’encaisse toujours pas.
Cependant, l’autonomie financière s’améliore du fait de la baisse de l’endettement. Le
ratio passe de 47,4 % à 33,33 %
La solvabilité s’améliore également du fait de l’augmentation de l’actif total et de la
stagnation des dettes.
En conclusion, la structure financière continue toujours de se dégrader. En dernier
ressort, la solvabilité de l’entreprise et sa survie dépendent du règlement des clients
(si, en T0 + 90 jours, les clients payent et honorent leurs engagements).
Cinquième étape
En T4, soit en T0 + 90 jours, les clients payent et l’entreprise encaisse d’importantes
liquidités qui vont lui permettre de rembourser son banquier et de résoudre ses
problèmes de trésorerie.
Le bilan se présente alors ainsi :

BILAN en T0 + 90 jours
ACTIF(F) PASSIF(F)
Matériel 60 000 Capital social 100 000
Disponibilités 120 000 Bénéfice 80 000
TOTAL 180 000 TOTAL 180 000

Par rapport à la situation de départ, les disponibilités ont augmenté de 80 000 F en


raison du bénéfice réalisé par l’activité. Tout le Niger SA est maintenant prête à lancer
son second cycle d’exploitation, même si dans la réalité, les cycles ont généralement
tendance à se croiser et à se superposer.
Ainsi, cet exemple très simple montre que les besoins de trésorerie évoluent avec le
processus de production ou le cycle d’exploitation. Tant que l’entreprise n’a pas vendu
sa production ou plus encore perçu les recettes liées à ses ventes, ses problèmes de
trésorerie subsistent. Elle est alors obligée de faire face à l’accroissement de son actif à
court terme en recourant au crédit bancaire en raison de l’insuffisance de son fonds de
roulement.
Section 1 trésorerie et cycle d’exploitation
Cycle d’exploitation : Entreprises de négoce :
Achats à Stock à Vente à Encaissement des ventes Entreprises de
production:
Achats MP à Stock à Production à Stock PF à Vente àEncaissement des
ventes
Le besoin de trésorerie naît dès le début du cycle
d’exploitation et se termine par l’encaissement des ventes.
Ce besoin est couvert en partie par le FRNG et en partie par les concours
extérieur
Section 2 Analyse du besoin en fond de roulement
Trésorerie nette = Ressources de trésorerie - Emplois de trésorerie

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✔ Ressources de trésorerie : Dettes financières à moins d’un an,
concours bancaires courants.
✔ Emplois de trésorerie : valeurs mobilières de placement,
disponibilités
Trésorerie nette = FR - BFR
Le FR est un indicateur d’équilibre financier, il compare les actifs (emplois)
stables avec les éléments de passif (ressources) stables.
Calcul du FR:
Par le haut de bilan : Capitaux permanents - immobilisations nettes
FR = Capitaux permanents – Actifs
immobilisés

Capi aux p r an n
ir lan
A i

àC

Analyse du FR:
FR positif: surplus de financement stable par rapport aux actifs
immobilisés et qui sert à couvrir les besoins de financement
engendrés par le cycle d’exploitation
FR négatif: les actifs immobilisés ne sont que partiellementfinancés
par des ressources stables
Le BFR est le solde des comptes de bilan directement rattachés
au cycle d’exploitation
Calcul du BFR: stocks+créances clients-dettes fournisseurs
BFR = Actifs circwwuw.lecaonnomties-ge–
stioD
n.coe
mttes à moins d’un ans
Analyse du BFR:
✔ BFR positif et élevé: l’entreprise est dans l’obligation de
faire appel à l’endettement pour financer son cycle d’exploitation.
Problèmes dans les conditions de paiement clients et fournisseurs.
✔ BFR négatif ou faible: position stratégique très favorable au
développement d’une politique de croissance.
✔ Calcul de la trésorerie nette
TN=FR - BFR
OU
TN = Trésorerie actif – Trésorerie passif(disponibilités) - (concours
bancaires)
Analyse de la TN
Trois situations de trésorerie sont possibles
Première situation : TN positive.
TN excédentaire : FR > BFR
Situation satisfaisante sous réserve cependant que la trésorerie
soit correctement utilisée c’est-à-dire placée dans des conditions
correctes de rémunération.
Cette situation peut traduire également une erreur de vision
stratégique ou un sous-emploi des capitaux propres.
Deuxième situation : TN négative.
Cette situation est déséquilibré et doit être appréciée de deux
façons:
1. FR > 0 et BFR> 0 avec FR
< BFR
Selon cette hypothèse, le BFR est financé à la fois par le
financement permanent et par des concours bancaires. Cette relation
doit s’apprécier en relation avec le risque bancaire couru et la
rentabilité de l’entreprise.
2. FR < 0 et BFR> 0
Cette situation est déséquilibrée et extrêmement dangereuse car les
concours bancaires couvrent non seulement le BFR mais également
une partie de l’actif immobilisé.

Troisième situation : TN positive


Avec FR > 0 et BFR <0
Situation très favorable: Ses opérations courantes lui procurent des
ressources, en plaçant sa trésorerie, l’entreprise réalise des produits
financiers qui améliorent sa rentabilité
Section 3 de l’analyse « bilancielle » au tableau
des flux
Approche des flux financiers
 Elle présente l’intégralité des flux de fonds qui, pendant
une période, marquent la vie financière d’une entreprise.
 Elle sert également de cadre au plan de financement, et
décrit le passage entre le cash-flow et la trésorerie.
 Le cash-flow recouvre la différence entre toutes les entrées
(encaissements) de trésorerie (cash in flow) et toutes les sorties
(décaissements) de trésorerie (cash out flow) de l’entreprise

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pendant une période donnée.
Pour mesurer les flux de trésorerie, nous avons deux méthodes:
 Soit à partir de la variation de la trésorerie entre
deux bilans successifs :
Δ TN = Δ FR - Δ BFR
 soit à partir du tableau de flux de trésorerie qui retrace
l’ensemble des flux qui ont impacté la trésorerie pendant une
année.

Le tableau de flux:
 Il retrace les flux de trésorerie d’une période
en les regroupant selon trois fonctions:
 Exploitation,
 Investissement
 et financement à LMT.
L’objectif est d’identifier les fonctions qui ont été consommatrices
ou génératrices de liquidités. Dans le cadre du plan de financement
prévisionnel, il sert à décrire les mouvements prévisionnels de
trésorerie.

Actif N N+1 Passif N N+1

Immobilisations 1520 1308 Capitaux propres 38600 40140


incorporelles
Immobilisations 6420 6356 Emprunts et
corporelles dettes
Immobilisations 846 1100 financières 7538 13148
financières
Stocks et encours 37406 41902 Fournisseurs et
Clients et comptes 47592 55610 comptes rattachés 50408 54930
rattachés
VMP 1750 1700 Concours
Disponibilités 2012 1926 courants 1000 1684
bancaires
Total actif 97546 109902 Total passif 97546 109902

Exemple

Le calcul de la trésorerie

N N+1

Trésorerie nette:
Trésorerie actif-trésorerie passif 2012-1000=1012 1926-1684=242

Fond de roulement – besoin en fond 37352-36340=1012 44524-


de 44282=242
roulement
Variation de la Trésorerie : ΔFR -ΔBF 7172-7942=-770
Variation de la trésorerie :Δ TN 242-1012=-770

..

29
Chapitre 2 Nécessité de prévoir la trésorerie pour mieux la gérer
Nécessité d’une démarche prévisionnelle, que le trésorier d’entreprise doit
accepter car «la prévision, c’est l’erreur »
La prévision utilisera 3 documents:
-le plan d’investissement ou de financement
-le plan ou budget de trésorerie
-la fiche en date devaleur

Plan pluriannuel de financement Horizon de 3


à5 ans

Budgets mensuels de trésorerie


Horizon de 12
mois

Fiches en valeur au jour le jour Horizon de 30


jours

Section 1 la démarche de prévision de la trésorerie


ection 1 la démarche de prévision de la trésorerie
L’horizon des prévisions de trésorerie
Les prévisions de trésorerie à court terme peuvent se faire :
à un an (glissant) avec un découpage mensuel
se limiter à une estimation de la trésorerie en fin d’année serait insuffisant pour
déterminer les lignes de crédit à trois ou quatre mois :
avec un découpage hebdomadaire, ceci permet des prévisions plus fines
au jour le jour :
pour une prévision à très court terme, c’est le cas quand l’entreprise établit des
prévisions en dates de valeur

Le BT enregistre non seulement les flux de trésorerie existants, mais aussi toutes
les recettes et dépenses dont l’entreprise prévoient la perception ou l’engagement.
Les prévisions de trésorerie se font dans le cadre d'une procédure budgétaire. Les
prévisions de trésorerie annuelles, avec un découpage mensuel, sont la résultante
des différents budgets.
Les différents budgets issus de la démarche budgétaire concernent aussi bien les
prévisions d'exploitation de l'entreprise (ventes, achats, charges…) que les
prévisions d'investissement et de financement.
Budget d’exploitation :
. Les encaissements :
Information sur les ventes avec un détail des délais de règlement
Échéances de règlement : vente au comptant, ventes payées à 30, 60, 90 jours
Créances clients figurant au bilan d’ouverture et représentant les ventes antérieures
non encore réglées par les clients.
Effets à recevoir.
Les décaissements
Informations sur les approvisionnements (délai de règlement des fournisseurs)
Décaissements à venir sur les achats réalisés au cours de l’exercice précédent et qui
n’ont pas encore été réglés

Budget hors exploitation :


Les encaissements
Nouvel emprunt
Apport en capital
Subventions
Cession d’immobilisations
Acquisitions d’immobilisations
Les décaissements
Remboursement d’emprunt
Intérêts des emprunts
Dividendes
IS
Budget de TVA
31
TVA à décaisser au titre du mois m =
TVA collectée sur ventes du mois m
-TVA déductible sur les achats des B&S du mois m-1
-TVA déductible sur les achats d’immobilisation du mois m
-Crédit de TVA du mois m – 1
NB: si le montant de cette relation est positif, l'entreprise a une dette vis-à-vis l'Etat,
s'il est négatif l'entreprise a une créance vis- à-vis l'Etat (Appelée créd
La qualité de la prévision est tributaire de l’information de base sur laquelle elle
est bâtie : lorsque la qualité de l’information comptable ou des séries statistique
élaborées est faible, la prévision peut être établie avec un degré de précision
insatisfaisant.
L'élaboration du budget de trésorerie commence par la préparation d'un budget des
recettes mensuelles (encaissements) et d'un budget des dépenses mensuelles
(décaissements).
Les sources d’information servant de base à l’établissement d’une prévision de
trésorerie sont :
La comptabilité : Etats comptables disponibles le jour de la prévision et les états
comptables historiques;
Les renseignements extracomptables : statistiques (projections de données
historiques) et prévisions établies par d’autres services (service commercial désirant
augmenter son chiffre d’affaires durant la période à venir par exemple).
Ainsi, la matière première du trésorier étant l’information interne et externe, on ne
peut envisager une gestion de trésorerie optimisée si elle n’est pas basée sur un
système de traitement de cette information mais aussi un système de transmission de
celle- ci.
Aujourd’hui, les moyens informatiques accélèrent la rapidité de réception de cette
information et accroissent sa fiabilité.
Construction d’un budget de trésorerie : méthodes encaissements-
décaissements
33
Construction d’un budget de trésorerie
Section 2 facteurs de développement de la gestion de
trésorerie
La lecture des soldes période par période permettra de relever les mois à déficits et
les mois à excédents de trésorerie.
Les décideurs pourront se préparer aisément à trouver des sources de financement
adaptées aux déficits constatés à distance et prévoir des placement de leurs
excédents de trésorerie pour améliorer la gestion de leurs fonds disponibles.
 Les prévisions de trésorerie constituent un processus permanent et non un
exercice isolé dans le temps.
 La prévision nécessite un suivi par :
 La révision et la mise à jour des prévisions par la prise en compte des
informations internes détaillées(confirmation des prévisions) et des
informations de source bancaire (réalisations effectives);
 L’analyse des écarts entre réalisations et prévisions, et interprétation de ces
écarts;
 L’ajustement des décisions de financement et/ou placement dans le cadre
d’une politique définie.Le but est d’obtenir un solde valeur après
décision = Zéro.
 La notion de trésorerie Zéro signifie une gestion des comptes bancaires afin
d’équilibrer lescomptes créditeurs et les comptes débiteurs.
 Elle reflète une gestion optimale de la trésorerie
 Le suivi des prévisions
 La trésorerie Zéro permet une réduction des frais financiersl1objectif
principal de la gestion de trésorerie.
 Il apparaît que le côté technique de la trésorerie doit être géré en
prévisionnel car gérer c’est prévoir, et l’objectif d’une gestion trésorerie est
de connaître sa position dans le futur proche et lointain.
 Pour cela, une technique de gestion de trésorerie est fortement
recommandée:
 1c’est la gestion de trésorerie en date de valeur selon la quelle le coût
d’un financement à courtterme est calculé par la banque sur la position en
valeur de la trésorerie de l’entreprise et non pas sur la position de la date
d’opération.
 Ainsi est-il primordial d’examiner de plus près cette gestion de trésorerie en
valeur afin d’en saisir l’importance.

Section 3 logique de la gestion de trésorerie


a/ concept de trésorerie optimum : la trésorerie «zéro»

25
L’objectif de la gestion en date de valeur est d’atteindre une
trésorerie Cet objectif reste théorique.
Pourquoi rechercher la trésorerie«zéro»?
C’est ce qui permet de maximiser le résultat financier de l’entreprise
etaméliorer sa rentabilitéfinale

b/ les trois erreurs àéviter en gestion de trésorerie :


Erreur d’équilibrage :
Elle consiste en même temps et au même moment, un solde débiteur
et un a57utrecréditeur chez deuxbanques différentes. Elle revient àpayer des
agios alors qu’on dispose d’une trésorerie chez une autrebanque
Erreur de sur mobilisation :
Elleconsisteàlaissersubsisterunsoldecréditeurimportant, ce qu
traduit soi un recours excessif àl’escompte, soit un défautdeplacement
Elle revient àsupporter des charges financières superflues ou à se
priver des produits financiers
Erreur de sous mobilisation :
Elle consiste àavoir des disponibilités inférieures au besoin de
financement. C’est l’erreur la moins onéreuses pour l’entrepriseOn
peut l’éviter par un recours supplémentaire àl’escompte ou unautre
crédit ou le report d’un décaissement
Partie 2 Gestion de la trésorerie au quotidien

Chapitre 3 Gestion de la trésorerie en date de valeur


Qu’est ce qu’une date de valeur ?
La date de valeur est la date effective de prise en compte d’une opération au débit ou
au crédit du compte pour le calcul des agios et intérêts débiteurs.
La date de valeur est différente de la date d’opération. Chaque opération est affectée
à une date de valeur, d’où la nécessité de connaître les conditions des dates de
valeur(jours de valeur).

Section 1 connaissance des mécanismes bancaires


Les jours de valeur :
Les jours de valeur correspondent au nombre de jours qu'il faut:
Ajouter à la date de l'opération sur les mouvements créditeurs (encaissement);
Retrancher à la date de l'opération sur les mouvements débiteurs
(décaissements).
Jours de valeur = Date de valeur - Date de l'opération

Les jours de valeurs sont exprimés en jours calendaires ou en jours ouvrés.


Important : Jours
-ouvrables c’est à dire jours d’ouverture du guichet,
-ouvrés, des jours ouvrables moins les congés propres à la profession bancaire.
-jours calendaires correspondant aux jours du calendrier
Supposons par exemple pour les chèques :
+2 pour les encaissements.
-2 pour les décaissements.
Ainsi :
un chèque remis en compte le 15 sera crédité valeur 17. un chèque présenté en
compte le 15 sera débité valeur 13.
Pour la détermination de la date de valeur il faut tenir compte de
l'heure de caisse.
Heure à laquelle se termine la journée bancaire (cette heure est différente de
l'heure de fermeture des guichets).
Une opération effectuée après l'heure de caisse est considérée comme étant réalisée
le lendemain.
Exemple:
Remise de chèques : J + 2 jours ouvrés (J étant la date de l'opération). Le
lundi 10/06, l'entreprise F remet en banque le chèque d'un client C d'un montant
de 10 000 F CFA.

27
Le compte de l'entreprise F sera crédité de 10 000 F CFA, le mercredi12/06 si
la remise est avant l’heure de caisse.
Le compte de l'entreprise F sera crédité de 10 000 F CFA, le jeudi 13/06 si la
remise est après l’heure de caisse.
Paiement par chèque J-2 jours calendaires (J étant la date de l'opération).
Le lundi 10/06 (avant l'heure de caisse), la banque B reçoit un
règlement par chèque de l'entreprise F d'un montant de 5000 F CFA.
Le compte de l'entreprise F sera débité de 5000 F CFA le samedi 8/06.
Le but est d’avoir à tout moment un solde date de valeur égale à Zéro,
pour ensuite prendre une décision de trésorerie : placer les excédents et
financer déficits.
C’est ici qu’apparaît l’importance de disposer d’un système de réception
télématique permettant de recevoir, tous les jours, toutes les informations en
provenance des banques, en date de valeur
Une gestion de trésorerie en valeur se distingue largement des autres modes de
gestion de trésorerie que sont :
 La gestion comptable
 La gestion en date d’opération bancaire.
La gestion comptable :
Elle se fait sur la base des renseignements d’origine comptable. Cette gestion
n’est pas satisfaisante car:
1. L’information est souvent saisie troptard
2. Son enregistrement ne respecte pas les règles des conditions de valeur
bancaires et ne permet donc pas de prendre des décisions optimales.

La gestion en date d’opération bancaire :


 Elle se fait sur la base des relevés ou extraits de comptes.
 Elle ne permet pas de bénéficier d’une position réelle de trésorerie car les
mouvements y sont enregistrés en date d’opération c’est à dire en date de
passation de l’écriture comptable par la banque.
 D’autre part, les relevés de comptes informent le trésorier à posteriori.

Conséquence :
²Le trésorier ne pourra donc prendre à temps les décisions de financement ou
de placement à court terme pour ajuster le niveau du solde bancaire, ni réduire
les frais financiers car il ne maîtrise pas le seul positionnement des soldes qui
permet de les optimiser.
Il s’agit du positionnent en date de valeur.
Par rapport à ces deux techniques de gestion de trésorerie, la gestion en date de
valeur présente des atouts considérables au regard des objectifs qui lui sont
assignés.
Les prévisions de trésorerie doivent tenir compte des dates de valeur afin
d'éviter des agios inutiles et coûteux.
 Les prévisions sont établies, de façon glissante, sur une période de 30 à 40 jours
maximum.
 Ceci consiste pour le trésorier à actualiser chaque jour le budget de trésorerie, en
fonction des réalisations.

Tenue du budget en dates de valeur


✔ Le système comptable est mal adapté aux prévisions de trésorerie.
✔ Il ne prend en compte que les dates d'opérations et non leurs dates de valeur.
✔ Il existe toujours un décalage entre la réception de la pièce comptable à
l'origine de la comptabilisation de l'opération et le transfert de l'information au
trésorier. Ce retard est incompatible avec la rapidité des décisions.

Quels sont les objectifs d’une gestion de trésorerie en date de valeur ?


La gestion de trésorerie en valeur poursuit trois objectifs fondamentaux du fait
qu’elle permet d’éviter de commettre l’une des trois erreurs suivantes,
considérées comme des « pêchés » en matière de gestion de trésorerie :
1. Erreur de contre-phase : Situation créditrice dans une banque et débitrice
dans une autre. Dans ce cas, des virements d’équilibrage s’avèrent urgents.
2. Erreur de sur mobilisation : Situation créditrice du fait du tirage d’un crédit
trop important au moment où l’entreprise dispose d’excédents de trésorerie non
rémunérés. Ceci engendre d’une part des agios payés inutilement, et d’autre part,
un manque à gagner résultant du non-emploi des excédents.
3. Erreur d’arbitrage : Utilisation d’un crédit dont la taux réel est supérieur à
un autre, ou d’un placement dont le taux réel est inférieur à un autre.

Pour faire face à ces erreurs , seul le suivi des flux de trésorerie en date de
valeur permet de :
 Connaître précisément les besoins de financement et les possibilités de
placement;
 Opérer des équilibrages entre les différents comptes bancaires;
 Choisir les financements les moins coûteux, les placements
Tout cela converge vers une même finalité, celle de réduire les frais financiers.
Gérer la trésorerie en date de valeur ne suffit pas; encore faut-il négocier les
bonnes conditions bancaires et en assurer la bonne application.
Principe :
Recettes au crédit du compte banque
. Positionner les recettes du budget de trésorerie selon les conditions bancaires
Dépenses au débit du compte banque
. Positionner les dépenses du budget de trésorerie selon les conditions bancaires
Aléas: délais postaux, retard de remise en banque des chèques et des effets
de commerce par les créanciers
Équilibrage et arbitrage d'un tableau de suivi de trésorerie :

29
• Le solde provisoire du tableau de suivi de la trésorerie indique la position de
trésorerie en l'absence d'intervention du trésorier.
• Le trésorier doit prendre au jour le jour les principales
décisions concernant
les virements de banque à banque, les placements des excédents, ou la
résorption des insuffisances.
• La consultation des comptes à l'aide de moyens télématiques, facilite sa tâche.
• L'utilisation d'un logiciel de trésorerie lui est également indispensable.
• Le premier travail du trésorier, chaque matin, avant l'heure de caisse de la
banque, consiste à déterminer les virements interbancaires à réaliser, afin
d'équilibrer les insuffisances de trésorerie de certaines banques par les excédents
des autres.
• Reste à trouver un arbitrage entre les moyens de
financement (par exemple,
entre un découvert et un escompte). Le coût est alors un critère déterminant
de la décision
Exemple de présentation
Section 2 Spécificité lier aux opérations internationales
Les flux de trésorerie provenant de transactions en monnaie étrangère doivent être
enregistrés dans la monnaie fonctionnelle de l’entité par application au montant en
monnaie étrangère du cours de change entre la monnaie fonctionnelle et la monnaie
étrangère à la date des flux de trésorerie.
Les flux de trésorerie d’une filiale étrangère doivent être convertis au cours de change
entre la monnaie fonctionnelle et la monnaie étrangère aux dates des flux de trésorerie.
Les flux de trésorerie libellés en monnaie étrangère sont présentés en conformité avec
IAS 21 Effets des variations des cours des monnaies étrangères. Celle-ci permet
d’utiliser un cours de change qui se rapproche du cours réel. A titre d’exemple, un
cours de change moyen pondéré pour la période peut être utilisé pour l’enregistrement
des transactions en monnaie étrangère et pour la conversion des flux de trésorerie
d’une filiale étrangère. Toutefois, IAS 21 n’autorise pas l’utilisation du cours de
change à la fin de la période de présentation de l’information financière pour la
conversion des flux de trésorerie d’une filiale étrangère.
Les gains et pertes latents provenant des variations des cours de change ne sont pas
des flux de trésorerie. Toutefois, l’effet des variations des cours de change sur la
trésorerie ou les équivalents de trésorerie détenus ou dus en monnaies étrangères est
présenté dans le tableau des flux de trésorerie de façon à permettre le rapprochement
de la trésorerie et des équivalents de trésorerie à l’ouverture et à la clôture de la
période. Ce montant est présenté séparément des flux de trésorerie liés aux activités
d’exploitation, d’investissement et de financement et tient compte, le cas échéant, des
écarts qui auraient été constatés si les flux de trésorerie avaient été inscrits au cours de
change de clôture.
Section 3 Système d’information a mettre en œuvre
L’Etape de l’évolution du métier de trésorier est le moyen le plus simple pour
appréhender la mutation rapide de la fonction trésorerie dans l’entreprise.

Tout d’abord, Il s'agit, en fait, d'une fonction classique de caissier adaptée à


l'utilisation généralisée de moyens de paiement bancaires. Le Trésorier est donc
d'abord un comptable qui suit au jour le jour et en date de valeur la position des
comptes bancaires de l'entreprise. Il confronte l'information comptable interne avec
l'information externe transmise par les banques. Son rôle d'interface lui permet de
compenser les limites de l'information comptable traditionnelle qui privilégie la notion
de date de comptabilisation ou celle de date d'opération, alors que le solde bancaire à
surveiller est le solde en valeur dans les livres de la banque.
Au sein de l'entreprise, le trésorier est dépendant des services comptables d'où il tire
toute l'information dont il a besoin. La philosophie générale qui guide son action est
simple : il est le « gardien de la liquidité de l'entreprise».

Puis Contrôleur des comptes bancaires, gardien de la liquidité, le rôle. Du trésorier


était jusque-là un peu statique. Il ne participait pas aux décisions de gestion car il

31
n'avait pas de stratégie d'action claire. Cette situation va changer au début des années
1970 avec la reconnaissance du principe de « trésorerie zéro ».
Désormais, le trésorier a un objectif opérationnel clair : maintenir le solde bancaire
global aussi proche que possible de zéro afin de minimiser les frais financiers et les
coûts d'opportunité liés à des soldes respectivement débiteurs et créditeurs. C'est de
cette époque que date le terme de gestion de trésorerie car il s'agit de procéder à des
placements ou de négocier des emprunts adaptés au profit des soldes prévisionnels en
valeur de l'entreprise.
Le trésorier, en charge de la gestion des flux et des relations bancaires, devient le «
garant de la solvabilité de l'entreprise»

En fin les années de la mutation accélérée de l'environnement du trésorier d'entreprise.


Mutation de la conjoncture conscience des dangers d'une telle situation pour
l’entreprise : des pertes de change malencontreuses peuvent venir annuler la marge
industrielle ou commerciale. Le trésorier a été amené à prendre à sa charge la gestion
des nouveaux risques qui sont apparus avec la mutation de l'environnement financier
et monétaire de l’entreprise : il doit maintenant anticiper, mesurer et maîtriser les
risques de change et les risques de taux d'intérêt. Cet élargissement des responsabilités
de la fonction de trésorerie s'est Lui-même accompagné d'une mutation technologique
importante. Le trésorier a dû intégrer dans l'exercice de son métier tous les nouveaux
produits financiers et toutes les innovations financières qui furent nombreuses dans les
années 1980 et 1990 : marchés de contrats à terme, d'options, swaps, FRA, caps,
floors...
Existent aujourd’hui deux systèmes principaux pratiquement appliqués:
l’un, dit de la trésorerie unique (gestion centralisée) lorsque l’entreprise gère elle
même les liquidités, l’autre, dit de la trésorerie autonome (gestion décentralisée)
quand les branches et les succursaux gèrent eux-mêmes leurs disponibilités.

Section 4 Organisation de la gestion de trésorerie


La gestion de trésorerie regroupe l’ensemble des décisions, règles et procédures qui
permettent d’assurer au moindre coût le maintien de l’équilibre financier instantané de
l’entreprise.
La gestion de trésorerie suppose une démarche en deux temps :
1. L’élaboration du budget de trésorerie : document prévisionnel récapitulatif des
encaissements et des décaissements de l’entreprise sur une période donnée.
2. L’élaboration du plan de trésorerie : document issu du précèdent et intégrant les
moyens de financement à court terme ainsi que leur coût ou indiquant les placements
envisageables.
Le budget de trésorerie peut être défini comme une méthode analytique de prévision
consistant en un découpage dans le temps (mois, trimestre, semestre ou années) des
encaissements et des décaissements, c'est-à-dire des entrées et des sorties d'argent sur
les charges et les produits générés par les différents budgets étudiés précédemment.
Il faut faire une distinction entre la prévision de trésorerie à court terme et à moyen
terme.
La prévision de trésorerie à moyen terme
L’objectif est de déterminer sur plusieurs années des besoins de financement et des
ressources à mettre en oeuvre pour y faire face.
Cette prévision se fait à l’aide d’un tableau de financement dont le principe est de lister
les besoins et les ressources de la période et de tenter de les égaliser

BESOINS RESSOURCES
Acquisitions et augmentations Autofinancement
d’immobilisations Cessions et réductions
Remboursement des d’immobilisations
capitaux propres Apports en comptes
Remboursement des dettes courants
de financement Variation Augmentation des
du Besoin de Financement capitaux propres et
Global si>0 assimilés
Variation de la trésorerie nette si Variation du Besoin de
>0 Financement Global si<0
Variation de la trésorerie
si<0

La prévision de trésorerie à court terme


L’objectif est d’éclairer la prise de décision en matière de financement à court terme.
Il s’agit de prévoir les besoins de trésorerie de la période à venir, c’est à dire de cerner
la période et le montant des besoins afin de mettre en place, à temps, les concours
bancaires à court terme nécessaires (faire appel aux actionnaires pour une avance en
compte courant ou bien faire appel au système bancaire pour un crédit à court terme
…).
Les prévisions de trésorerie à court terme peuvent se faire : à un an (glissant) avec un
découpage mensuel : se limiter à une estimation de la trésorerie en fin d’année serait

33
insuffisant pour déterminer les lignes de crédit à trois ou quatre mois : avec un
découpage hebdomadaire, ceci permet des prévisions plus fines au jour le jour : pour
une prévision à très court terme, c’est le cas quand l’entreprise établit des prévisions
en dates de valeur

Chapitre 4 Décision de financement a court terme


Les concours à court terme comprennent apparemment plusieurs catégories de crédit.
En réalité, la diversité des techniques de financement à court terme recouvre deux
questions : la qualité des garanties que l’emprunteur peut apporter à sa banque, et le
coût comparé des moyens de financement à court terme.
Il convient de dissocier les garanties directement apportées par les actifs
d’exploitation (stocks, créances clients, créances fiscales) et les garanties
supplémentaires exigées par la banque pour couvrir les concours à court terme. Il peut
s’agir soit de garanties personnelles (cautions des associés ou de tiers), soit de
garanties réelles (hypothèques sur les immeubles, nantissement sur les actifs
immobilisés), y compris pour financer le cycle d’exploitation.

Les principaux financements à court terme sont les suivants :


Les découverts bancaires
 L’escompte des effets de commerce et les opérations assimilées
 Les crédits de mobilisation des créances nées de l’étranger (MCNE)
 Les crédits de préfinancement du BFR tel que :
 Financement des stocks
 Préfinancement de marchés locaux ou export
 Avances sur marchés administratifs
 Autres

Section 1 afficher le cout réel d’un crédit à court terme


Exemple de calcul du coût d’un découvert
Soit un découvert durant du 25 Mai au 30 Mai inclus. Le montant moyen est de
120.000 F CFA. Le taux nominal est égal à 7,2%. Une commission de 0,05% du
découvert est prélevée.
Le coût total de ce crédit sera donc de Partie Intérêts 144 F CFA (soit
120.000*7,2%*6/360) et partie commission 60 F CFA (soit 120.000*0,05%) d’où un
total de 204 F CFA
Le taux réel du crédit est t tel que 204 = 120.000 *6*t/360 soit 10,2% d’où une
majoration par rapport au taux nominal de 3%.

Exemple de calcul du coût d’un escompte


Le 20 Mai, une société remet à l’escompte deux effets de 1000 F CFA et 2000
F CFA à échéance le 10 Juin
 Le taux de l’escompte est de 6,4%

35
 Commission d’endos : 0,6%
 Commission de manipulation : 4 F CFA par effet
 Jours de banque 2
 Le coût de l’opération sera donc ainsi calculé
 Nombre de jours sur lequel est calculé l’escompte 21 + 2 soit 23 jours
 Intérêts débiteurs de 3000 * 23 * (6,4%+0,6%)/360 = 13,42F CFA
 Commission de manipulation fixe de 4*2 = 8 F CFA
 Coût total de 21,42

Section 2 Financement « par défaut » : Découvert ou facilité de caisse


Ils ne peuvent financer qu'un déséquilibre momentané ou périodique de
trésorerie. Ils ne peuvent pas financer un déficit permanent ou structurel dû à un
investissement important ou à une insuffisance de fonds de roulement.

Les crédits par caisse.

Ils fonctionnent par avance en compte courant ou par ligne de crédit sur le compte
en banque.
La facilité de caisse.
Elle finance des décalages de très courte durée (quelques jours) entre recettes et
dépenses dans les situations suivantes :
 paiement des salaires en fin de mois alors que les encaissements des ventes ne
sont pas réalisés,
 échéances fournisseurs anticipées par rapport aux échéances clients (dates
différentes).
l s'agit d'un crédit "par caisse" c'est à dire que la banque autorise l'entreprise à
avoir un compte momentanément débiteur moyennant un décompte d’intérêts
débiteurs.
Le montant de la facilité dépend du Chiffre d'Affaires, du cycle d'exploitation de
l'entreprise et des autres crédits accordés par la banque (maximum : 1 mois de
Chiffre d’Affaires).

Le découvert.
Il prend la forme d'une avance en compte permettant à une entreprise de laisser son
compte devenir débiteur, dans certaines limites (plafond) et pour une durée limitée
(nombre de jours). En contrepartie, qu'il soit autorisé ou non, le découvert entraîne le
paiement d'intérêts débiteurs.
C’est un moyen souple qui permet de faire face à des besoins de trésorerie limités en
montant et en durée, et les agios retenus par la banque se décomposent en :
 charges financières pour les intérêts
 charges d'exploitation pour les commissions
 TVA sur certains frais et commissions

Ces crédits différents s'appellent :


Crédit de campagne pour des entreprises à activité saisonnière de fabrication
(achats sur une courte période et ventes étalées sur l'année : confitures,
conserves, ...). Le crédit de campagne sert à financer les phases d'achat, de
production et de stockage.

Section 3 crédit « objectifs »bases sur la mobilisation des créances


commerciale
Le crédit de mobilisation des créances commerciales est en général plus onéreux que
l’escompte.
Il consiste en la possibilité de céder ou de nantir au profit d’un tiers la
totalité des créances commerciales par la simple remise d’un bordereau sans autre
formalisme juridique (en particulier sans obligation d’envoi de l’effet au débiteur pour
acceptation). La cession des créances entraîne le transfert des sûretés garantissant les
créances.
En cas de défaut de paiement sur les créances, le cédant doit rembourser le crédit
consenti par la banque cessionnaire.
Les crédits de trésorerie par billets à ordre ou billets de trésorerie.
Il s’agit de titres de créance émis par une entreprise afin de financer ses besoins
de disponibilités. La durée peut être comprise entre 1 jour et un an.
L'entreprise souscrit un billet à ordre (financier et non commercial) payable à échéance
au profit de la banque.
 Elle l'escompte sans délai.
 La banque crédite alors le compte de l'entreprise déduction faite d'agios.
 A son tour, la banque se refinance en le réescomptant auprès de la Banque de
centrale

37
 . L’entreprise rembourse le crédit à l’échéance.

Cette technique permet à l'entreprise de mobiliser ses créances sur la clientèle


commerciale. Au vu d'un dossier de créances, la banque accorde une ligne de crédit à
l'entreprise, selon l'en-cours moyen de créances qu'elle détient.
Leur recouvrement reste à la charge de l'entreprise.
L'entreprise souscrit un billet à ordre financier en faveur de la banque pour un montant
équivalent à celui de ses créances et à des échéances échelonnées de 10 jours
minimum à 90 jours maximum. Elle escompte aussitôt auprès d'elle. Cette technique,
bien que mois coûteuse que l’escompte est peu utilisée
.
Section 4 crédit « subjectifs » sans mobilisation des créances
commerciale
La loi Dailly permet de faciliter la mobilisation des créances de
l'entreprise en garantissant les crédits accordés par la cession ou le
nantissement des créances professionnelles auprès d'organismes financiers.
La cession repose sur la remise d'un bordereau, accompagné éventuellement
de la copie des factures adressées aux clients.
La banque peut notifier la cession aux débiteurs des créances, les clients,
ce qui a pour effet de les obliger à lui régler leurs dettes.
En pratique, le plus souvent, l'entreprise est mandatée par la banque pour
recevoir les fonds à sa place. En effet, le cédant est le mieux placé pour
suivre les encaissements auprès de ses clients.
La loi prévoit 2 types de cession :
 la cession en toute propriété avec stipulation de prix ou cession
escompte (cession de créances + crédit bancaire),
 la cession à titre de garantie ou cession fiduciaire sans stipulation de
prix (garantie par créances + crédit bancaire).
Les règlements des créances peuvent être effectués aux échéances
prévues soit auprès de l’entreprise, soit auprès de la banque après
notification aux clients.

LES OBLIGATIONS CAUTIONNEES.


Ce sont des effets de crédit (billets à ordre) souscrits par l'entreprise au
profit du Trésor Public, servant à l'acquittement à échéance des taxes sur le
chiffre d'affaires (TVA) et des droits de douane avec une majoration pour
les intérêts
Ce système est intéressant pour les entreprises qui accordent des crédits
à leur clients et n'enregistrent leurs paiements que bien après les livraisons.
Le fournisseur doit donc faire l'avance de la TVA (collectée et à payer) ce
qui peut lui poser des difficultés de trésorerie.
Aussi a-t-il la possibilité d'acquitter cette TVA par obligations
cautionnées, véritables instruments de crédit.
Conditions préalables nécessaires :
 être redevable de la TVA d'après les livraisons ou avoir opté pour la
TVA d'après les DEBITS,
 consentir à la clientèle une durée moyenne de crédit au moins égale à 1
mois,
 avoir une caution solvable et capable qui s'engage solidairement à payer (le
principal et les intérêts moratoires) en cas de défaillance du souscripteur,
 formalité : demande préalable au Receveur Divisionnaire des Impôts qui
fixe la durée et le montant du crédit.

Section 5 crédit à l’exportation


 Le crédit de préfinancement
L'exportateur peut bénéficier d'un crédit de préfinancement entre la date de conclusion
du marché (à la réception de la commande) et la date d'expédition de la marchandise.

La définition de crédit préfinancement

« Les crédits de préfinancement d’exportations sont des crédits de trésorerie


consentis par un banquier à une entreprise, afin de lui permettre de financer les
besoins courants ou exceptionnels résultant de son activité exportatrice ».
Donc le crédit de préfinancement est un crédit accordé par une banque à un
exportateur pour financer son activité d’exportation avant l'expédition des
marchandises.

Les caractéristiques de crédit préfinancement


Ce crédit est généralement appliqué aux grands marchés de biens d'équipement ou
de matériels fabriqués sur la base de devis. Il concerne des équipements spécifiques

39
à la demande de l'importateur. Il n’est accordé qu’aux entreprises qui exportent
directement leurs marchandises.
Le montant du crédit de préfinancement qui correspond aux besoins de trésorerie
de l'exportateur est déterminé sur la base d'un plan de financement.
La durée du crédit de préfinancement est adaptée à celle de la fabrication du
matériel et peut se poursuivre jusqu’à la naissance de la créance.
Le remboursement du crédit est assuré soit par un règlement au comptant de
l'acheteur étranger notamment par utilisation d'un crédit acheteur, soit par la mise en
place d'un crédit de mobilisation de créances nées.
Le coût de ce crédit est lié au taux de base bancaire à la date de signature du contrat
de crédit appuyé par des frais et des commissions. Pendant la période d'exécution
du contrat, le vendeur peut bénéficier de la garantie d'un organisme d'assurance
contre le risque de fabrication (risque d'interruption de marché) qui pourrait être
occasionné par une défaillance financière de l'acheteur, une catastrophe naturelle ou
par un événement politique ou monétaire.

 La mobilisation des créances nées sur l'étranger


Elle représente un financement d'exportation dès la naissance de la créance due à
l'exportateur.

La définition de la mobilisation des créances nées sur l’étranger


Un crédit permettant aux exportateurs ayant accordé à leurs acheteurs étrangers des
délais de paiement à court terme, d'obtenir le financement du montant total des
créances qu'ils détiennent, à partir du moment où celles-ci existent juridiquement.
Ce financement est généralement assuré par les banques moyennant la négociation
de lettres de change.
Les caractéristiques de la mobilisation des créances nées sur l’étranger
La mise en place du crédit intervient dès la sortie de la marchandise des douanes.
La mobilisation se réalise par escompte, soit de traites tirées par l'exportateur sur
la banque et acceptées par elle-même, soit de billets à ordre souscrits par
l'exportateur à l'ordre de sa banque et avalisés par celle-ci. La mobilisation peut
porter sur l'intégralité des créances.
Le crédit peut être accordé pour une durée limitée de 18 mois à compter de la
naissance de la créance. Le taux d'intérêt accordé à ce type de crédit est lié au
taux de base bancaire auquel s'ajoutent les commissions bancaires.
Afin de se prémunir contre les risques (commercial et politique), les créances à
mobiliser peuvent être garanties par un organisme d'assurance. La police d'assurance
souscrite par l'exportateur est subrogée au profit de la banque mobilisatrice.

 Les avances en devises


Dans le but de financer l'exportation et se prémunir contre le risque de change,
les banques ont mis en place la technique de financement « avance en devises ».

La définition des avances en devises


« Les avances en devises constituent un financement à court terme que les
entreprises obtiennent auprès des banques, sous forme de prêts en devises. Elles
permettent à l’exportateur de disposer immédiatement d’une trésorerie en devises
convertibles euros correspondant à la contre-valeur de la créance qu’il possède sur
leur client étranger. Notons que l’avance en devises export constitue un moyen de
couverture du risque de change et unesource de financement de l’exportation ».

Donc L'avance en devises est un crédit qui permet aux exportateurs de disposer
des montants de leurs créances libellés en la devise de facturation, dans le but
d'éliminer le risque de change, et cette avance peut être consentie dans une
devise autre que celle du contrat commercial.
Les caractéristiques des avances en devises
Une avance peut être consentie dans toute monnaie convertible et peut porter sur
100% de la créance. La durée de l'avance correspond à la durée de la créance
majorée du délai d'encaissement et le coût de l'avance englobe le taux d'intérêt sur le
marché des eurodevises et les frais constituant les commissions de la banque. Les
intérêts sont payables en devises à terme échu.

41
 L'affacturage
Parmi les nouvelles techniques de financement à court terme nous
distinguons
« l'affacturage » ou « le factoring ».
La définition de l’affacturage
« Le factoring est un acte au terme duquel une société spécialisée appelée "factor"
devient subrogée au droit de son client appelé "adhérent" en payant ferme à ce
dernier le montant intégral d'une facture à échéance fixe, résultant d'un contrat et en
prenant à sa charge, moyennant une rémunération, les risques de non-
remboursement ».
C'est une opération par laquelle un exportateur « adhérent » cède ses créances,
détenues sur des acheteurs étrangers, à une société d'affacturage « factor », contre
le paiement d'une commission. Selon cette formule, le factor règle l'adhérent du
montant des créances diminué des frais et commissions puis se charge du
recouvrement de ces créances en assumant le risque de non-paiement.

Les caractéristiques de l’affacturage


L'affacturage ne peut être utilisé que si les délais de paiement sont inférieurs à un
an. Cette technique est à la fois un moyen de financement à court terme, un procédé
de recouvrement des créances et une technique de garantie des risques (risque client
et risque de change).
Le contrat d'affacturage consiste généralement en une convention cadre qui porte
sur plusieurs créances permettant ainsi au factor de minimiser l'impact des risques
provenant des clients douteux. L'affacturage consiste en une opération triangulaire
fondée sur :
 Un contrat de vente entre l'acheteur et le fournisseur ;
 Un contrat d'affacturage entre le fournisseur et le factor ;
 Un contrat de recouvrement de la créance entre le factor et l'acheteur.
Généralement le premier factor (factor export) fait appel à un second factor (factor
import) pour bien évaluer le risque de solvabilité du débiteur et s'engager à gérer le
recouvrement à l'échéance.

 Le crédit-bail international (le leasing)


Parmi les anciennes techniques de financement des équipements industriels, figure
«le crédit-bail » appelé aussi «location financière » ou plus couramment «leasing ».
Cette technique est apparue en Grande Bretagne au siècle dernier et s’est développée
aux Etats Unis dans les années 60, pour s’étendre par la suite à plusieurs autres pays.

La définition de crédit-bail international


Le crédit-bail est un mode de financement des biens d’équipements à usage
professionnel utilisant les avantages de la location. Il consiste pour le bailleur
(société de leasing) à acquérir auprès d’un fournisseur un ou plusieurs équipements
sur instruction de l’importateur(le preneur) auquel il va céder l’usage de
l’équipement sans la propriété. Autrement dit l’équipement est loué pour une durée
ferme et irrévocable.

Au terme du bail (la durée de location) le preneur a la faculté d’acheter


l’équipement moyennant un prix résiduel qui aura pris en compte les loyers
payés. S’il renonce à cette option ; il doit restituer le matériel au bailleur.
Le choix du matériel se fait par le preneur qui convient avec son fournisseur des
caractéristiques techniques, de la date de livraison et du prix de l’équipement. Par
conséquent le rôle du bailleur est purement d’ordre financier.

Les caractéristiques de crédit-bail international


Le crédit-bail concerne généralement des contrats assez importants tels que les
matériels de transport (avions, navires, conteneurs …), équipements pétroliers,
matériels de chantiers utilisés par des entreprises de travaux publics…
L’opération de crédit-bail se caractérise par la conclusion de trois contrats :
 Contrat technique entre le preneur et le fournisseur.
 Contrat de fourniture entre le fournisseur et le bailleur.
 Contrat de crédit-bail entre le bailleur et le preneur. Le montant du loyer peut

43
être constant ou dégressif.
Le crédit-bail peut être soit :
 Le crédit documentaire (credoc)
Du fait de l'éloignement géographique, de la méconnaissance, des
différences linguistiques et réglementaires, les contractants ont du mal à se
faire confiance. Le vendeur veut être payé avant d'expédier la marchandise,
l'acheteur, de son côté, veut s'assurer de la conformité de l'expédition avant de
régler la facture.
Les intérêts des deux parties étant divergents, l'introduction d'un
intermédiaire (une banque généralement) afin de rassurer et de satisfaire les
deux parties est nécessaire.
La technique de paiement la plus élaborée et la plus adéquate dans ce cas est "le
crédit documentaire".

 La remise documentaire (remisdoc)


Lorsqu’il existe des relations commerciales régulières entre un importateur
(acheteur) et un exportateur (vendeur), avec une situation politique,
économique et monétaire de l’importateur est stable permettant l’arrivée de la
marchandise en bon forme. Les contractants
peuvent recourir pour le règlement de leur transaction commerciale, à une
technique très simple et assez souple qui est la remise documentaire
L’opération de la remise documentaire est basée surtout sur la confiance qui
existe entre l’importateur et l’exportateur par le fait qu’elle n’implique pas
l’engagement financier des banques.

 Les autres techniques de paiement et les instruments de reglement a


l’international
Il existe d’autres techniques de paiement à l’international, comme
l’encaissement simple, le contre remboursement et le paiement en espèce,
mais leurs utilisations est rare, et pour régler les opérations de commerce
international les contractants utilisent les instruments de règlement comme le
chèque, le virement et les effets de commerce (lettre de change, billet à
ordre).
Section 6 en marche vers le crédit globale d’exploitation
Tout recours aux instruments de financement de l’exploitation doit être
précédé d'une étude de coût, des risques encourus et des modalités pratiques. Les
moyens de financement de l'exploitation à la disposition des entreprises sont variés
et adaptés à leurs besoins de trésorerie à court terme.
Les banques et autres organismes financiers proposent des instruments
adaptés aux différentes situations moyennant le paiement de la rémunération du
service bancaire et des intérêts en cas de mise à disposition de fonds par crédit ou
concours bancaires.

Ce financement peut être effectué par les ressources suivantes :


 subventions d’exploitation: aides, primes, …
 recours au crédit par la négociation des effets de commerce (remise à l’escompte) en
contrepartie d’agios (services bancaires soumis à la TVA, intérêts),
 recours à l’affacturage moyennant diverses commissions,
 crédits bancaires obtenus en contrepartie des cessions de créances professionnelles,
 divers Concours Bancaires Courants selon la nature de l’activité et la durée du
financement,
 le paiement à crédit des différents fournisseurs de biens et de services,
 le paiement à crédit de la TVA par les obligations cautionnées (conditions à remplir).

Chapitre 5 Décision de placement a court terme

45
Les liquidités sont des placements, en Francs ou en devises, à court terme, c’est-à-dire
dont la durée est de maximum 12 mois.
Les placements d’une durée supérieure à 12 mois sont considérés comme des
placements obligataires Les placements en liquidités peuvent prendre différentes
formes :
• les comptes à vue
• les dépôts à terme
• les comptes d’épargne
• les titres traités sur le marché monétaire
Section 1 Arbitrage placement/découvert
Compte tenu des mouvements aléatoires d'encaissements et de dépenses, la
trésorerie zéro est une utopie, un objectif qui est visé de façon quotidienne mais qu'il
n'est pas possible d'atteindre. La véritable question en matière d'optimisation n'est donc
pas : Comment peut-on parvenir à la trésorerie zéro, mais plutôt , l'optimum absolu que
représente la trésorerie zéro ne pouvant être atteint, où se situe le second optimum ?.
Où doit-on placer le zéro, le solde à viser pour minimiser les frais financiers ?
Une méthode communément utilisée par les trésoriers et les logiciels de
trésorerie repose sur les travaux d'Aigner et Sprenkle et leur extension concernant les
arbitrages placement/découvert et les arbitrages entre diverses sources de crédit court
terme.
Sur une période donnée, l'entreprise dont la structure de trésorerie est en
majorité créditrice aura intérêt à bloquer un montant M si l'équation suivante est
positive :
Rémunération brute due au blocage-
(intérêts débiteurs + commissions Plus Fort Découvert) supplémentaires dus au
blocage

L'étude de Aigner et Sprenkle complétée par celle de Jean-Pierre Roumilhac montre en


effet que les variations de ce Gain net suivent une courbe d'abord ascendante, puis
descendante :
Le montant optimum à bloquer est donc le montant correspondant au Gain net maximum,
c'est-à-dire au sommet de la courbe précédente.
Pour déterminer ce montant, il est nécessaire de faire appel au calcul différentiel.
En effet, au sommet de la courbe, point d'équilibre, on peut considérer que le
placement d'un montant supplémentaire, infiniment petit ΔM se traduirait par un gain net
supplémentaire nul, en ce point et en ce point seulement. En ce point d'équilibre, la
rémunération brute générée par
le placement de ΔM sera exactement égal au coût marginal produit par ce même ΔM
(intérêt débiteurs + commission de plus fort découvert).
Il est donc possible d'écrire à l'équilibre :

Concernant la CPFD, un coefficient N/30 lui a été attribué afin de la pondérer, toutes
choses étant égales par ailleurs, en fonction de l'horizon du calcul.
En remplaçant Nd par (N-Nc) et en simplifiant par 360 et par ΔM, nous parvenons à
l'équation suivante :

47
En fonction de Td, Tp, CPFD, et de l'horizon à court terme retenu, le trésorier d'une
entreprise en situation de blocage peut donc calculer le nombre de jours créditeurs optimal
de ses soldes de trésorerie. Dès lors, en fonction de ses prévisions, ce dernier peut
positionner un solde à viser, ces décisions de régulation au jour le jour s'effectuant autour
de cette encaisse.
La modification des taux de découvert et de placement entraîne, à l'évidence, une
modification de ce nombre de jours, ce qui en fait un système de gestion dynamique.
La méthode décrite ci-dessus, appliquée à l'arbitrage placement-découvert, peut
s'adapter également, en cas de déficit de trésorerie, à la détermination du niveau
optimum de tirage d'escompte ou de crédit.
En substituant au taux de placement Tp, le taux de crédit le plus cher (par exemple, le
taux du crédit de trésorerie non renouvelé, Te égal au taux d'escompte), le nombre de
jours Nc ou l'entreprise doit se trouver créditrice est donc :

Le modèle détermine donc le solde à viser en fonction de cette approche.


Selon que le trésorier se trouve en situation de blocage (placement) ou de financement, la
formule d'arbitrage placement-découvert ou crédit-découvert sera appliquée.
Exemple :

Soit une entreprise, la société A dont les prévisions de trésorerie à 20 jours sont les
suivantes :
Partant de ces prévisions, le trésorier, sachant qu'il en a la possibilité, décide de mettre en
place un placement bloqué à 20 jours.

Afin de déterminer le montant optimal à bloquer, il utilise la méthode classique


d'arbitrage placement-découvert.
Taux de placement à 20 jours : 6.5 % Taux de découvert : 9 %
Commission de plus fort découvert : 0.05 % Plafond de découvert : 2 000 KF
La formule d'arbitrage nous donne un nombre de jours créditeurs de :

49
Pour parvenir à cet optimum, le trésorier doit donc placer près de 1099 KF sur une durée
de 20 jours.
Section 2 Instrument de placement négociable
A coté du marché interbancaire s’est développé un marché de titres de créances
négociables ouvert à des émetteurs financiers ou non financiers et à des investisseurs
diversifiés.
Les produits
Depuis sont apparus leurs caractéristiques se sont modifiées petit à petit pour
répondre aux besoins du marché. Ils recouvrent des durées qui vont de 10 jours à 10
ans. Ils forment un ensemble de moyens très diversifié tant du point de vue de la
durée que des sous-jacents
Leur développement a permis l’ouverture des marchés de capitaux à court terme à
tous les investisseurs et à tous les émetteurs de créances (Système financier mais
aussi entreprises industrielles et commerciales, sociétés financières,
Typologie des produits
Les produits se distinguent selon deux critères :
La durée Ils s’inscrivent dans trois temps possibles :
Le court terme, de quelques jours à un an,
Le moyen terme avec des dures de deux à trois, quatre ou cinq ans,
Le long terme qui dure au-delà de cinq ans.
L’émetteur
On en distingue quatre par la nature de leur appartenance au système
financier :
Le Trésor Public qui recourt à ces produits et ces marchés pour ajuster sa
trésorerie à ses besoins ;
Les établissements de crédit qui y trouvent des ressources alternatives ou
complémentaires à celles du marché interbancaire ;
Les autres institutions financières, exclues du marché interbancaire.
Les sociétés non financières et particulièrement les grandes entreprises.
Encadré 1 : Les titres de créances négociables – Vue d’ensemble

Désignation Emetteur Durée Notati


on
BTF
Bons du Trésor à intérêt 13
fixe et précompté semaines à
un an
BTAN Le Trésor Public
pour le compte du Sans
Bons du Trésor à intérêt
Supérieure à objet
annuel (post- compté) Gouvernement
un an

BT Entreprises non
Billets de trésorerie financières 10 jours à
Etablissements de un an
crédit non résidents
CDN Etablissements de
Certificats de dépôt crédit recevant des
négociables dépôts et soumis aux 10 jours à
réserves obligatoires un an

Institutions
BISF financières mais
Facult
Bons des institutions et spécialisées atif
recomm
10 jours à andé
sociétés Sociétés financières
un an
financières Maisons de titres

BMTN
(ou TCNMT) Tous les émetteurs de
Bons à moyen terme BT, de CDN et de Plus d’un
BISF an
négociables

Caractéristiques
- Durée de 1 jour à 1 an.
- Toutes devises autorisées.
- Montant minimum de

51
- Prix d’émission et de remboursement libres.
- Echéance de remboursement fixe.
- Le taux négocié est un taux monétaire.

Les auteurs Les émetteurs


Ce sont des sociétés non financières, résidentes ou non, ayant au moins deux
années d’existence. Les établissements de crédit non résidents peuvent aussi
émettre (les résidents émettent des certificats de dépôt, cf. infra).
Les BT doivent être domiciliés auprès d’un établissement de crédit locale. Ils
peuvent être garantis par une autre entreprise (souvent actionnaire de l’émettrice) ou
par une banque si le montant du billet est élevé
Les acquéreurs

Section 3 instrument de placement non négociable


 Les Bons du Trésor à Taux Fixe (BTF) ;
Durée d’émission : 13 ou 52 semaines
Remboursement : In fine a Intérêts : précomptés Base : 360 jours
Côtés sur le marché primaire et secondaire
 Certificats de dépôts
Le CD est une reconnaissance de dépôt auprès d’un établissement de crédit
Avantage par rapport aux dépôts à terme  Existence d’un marché secondaire liquide
CD instruments très appréciés des investisseurs
 Les Billets de Trésorerie (BT)
Le BT est une reconnaissance de dépôt auprès d’une entreprise
 Les rémérés (ou pensions livrées)
Le réméré est une opération d’échange temporaire de titres (le plus souvent des titres à
taux fixe) contre des liquidités.
L’agent désirant des liquidités met en pension ses titres et rémunère l’entité prêtant
l’argent.
L’agent prêtant les liquidités voit celles-ci rémunérées à un taux fixe (le plus souvent) ou
variable sur une durée inférieure à l’année.
53
Chapitre 6 Gestion de trésorerie et risque de fluctuation de taux
d’intérêt
Toute entreprise est perçue comme un ensemble d’opportunités de
rentabilité et de croissance, de risques et de vulnérabilités. Par conséquent, le
chef d’entreprise est appelé à réaliser les objectifs stratégiques qu’il s’est fixé en
tenant compte de ces risques et de ces opportunités.
Cependant, la mondialisation des économies, la globalisation des
transactions commerciales et des échanges commerciaux, l’expansion des
activités, le financement des entreprises et l’ouverture des marchés ont influé une
nouvelle dynamique dans le monde des affaires, et les entreprises ont un souci
permanent ; celui de réaliser des profits, d’être concurrentielles tant à l’international
qu’un niveau local.

Elles sont amenées à lever des capitaux, effectuer des placements, réaliser
des emprunts et également opérer avec des partenaires étrangers, ce qui les
exposent à un risque de taux d’intérêt qui est le risque de dévalorisation du
patrimoine ou de diminution des revenus d’un agent économique due aux
variations de taux d’intérêt.

Ce risque affectera sans discrimination de taille, ou de secteur d’activité la


valeur et la rentabilité de toutes les entreprises qu’elles soient financières,
industrielles ou commerciales.
Afin de préserver la pérennité de l’entreprise, et de minimiser l’impact de
la variation du taux d’intérêt, l’agent économique est tenu d’évaluer ce risque et
de mettre en œuvre des modalités ou des instruments de couverture et de
protection.
Section 1 Evaluer l’exploitation de l’entreprise au risque du taux
d’intérêt
Le risque du taux d'intérêt est le risque que fait courir au porteur d'une
créance ou d'une dette à taux fixe ou variable, l'évolution des taux.
Tout agent économique détenant ou amené à détenir des actifs ou des
passifs à taux fixe ou variable est exposé à ce type de risque qui résulte de
l'impossibilité théorique de prévoir l'évolution future du taux d'intérêt
notamment à long terme. Mais à courte période, l'agent économique peut
anticiper facilement l'évolution future des taux d'intérêt à l'aide de la courbe des
taux.
Une variation défavorable des taux d'intérêt peut donc générer la
survenance du risque des taux, affectant ainsi le patrimoine ou les flux de cet agent
économique. Il en est de même lorsqu’une dette finance un investissement réel
(bien d’équipement, par exemple), car une variation du taux d’intérêt peut ne
pas s’accompagner d’un mouvement équivalent de la rentabilité de l'agent
économique ou de son patrimoine.
la nature du risque des taux d'intérêt:

Selon le type d'actifs ou de passifs détenus, selon que l'agent économique les
détient déjà dans son patrimoine ou prévoit de les détenir, la nature du risque de
taux diffère.

Risque en capital:
C'est le risque de dépréciation du patrimoine de l'entreprise liée aux
fluctuations des taux d'intérêt. Ce risque est très général, même s’il n’est pas
toujours visible. Il concerne toutes les créances et dettes, qu’elles soient
financières ou commerciales.

Une hausse des taux d'intérêt affecte la valeur de l'entreprise. Cet


impact devient beaucoup plus important lorsque les actifs ou des passifs sont à
taux fixe. Dans ce cas, le gain ou la perte engendré dépend du différentiel de
variation entre l'actif et le passif. Ce gain ou cette perte est égal à la somme des
variations de valeur des actifs à taux fixe diminuée de la somme des variations de

55
valeur des dettes à taux fixe.

Gain ou perte= variations de valeur des actifs à taux fixe- variations de


valeur des dettes à taux fixe
Si le patrimoine de l'entité économique comprend des actifs ou des passifs à
taux variable, les flux générés par ces instruments varieront avec les taux du
marché, la variation du taux d'actualisation( taux de marché) ne produisant alors
que peu d'impact sur leur valeur. Le risque en capital peut donc être considérée
négligeable sur les instruments à taux variable. Mais en contrepartie, l'entreprise
sera exposée au risque en revenu.

Risque en revenu :
C'est le risque de diminution des revenus de l'entreprise liée aux fluctuations des
taux d'intérêt. Le gain ou la perte est égal au différentiel entre la variation des
intérêts perçus et la variation des intérêts versés.
Gain ou perte= variation des intérêts perçus- variation des intérêts versés
Illustrations:

Risque en capital:
Soit une obligation de valeur nominale 1 000 versant un coupon annuel au taux
nominal de 5% dans 10 ans. Calculons le prix P de cette obligation dans trois cas.
Initialement, le taux de rendement exigé sur le marché pour les obligations de ce
type, noté r est de 5%.
P= Σ 50(1+5%)t + 1000/ (1+5%)10 = 1000
Si le taux du marché r baisse à 4%

P= Σ 50(1+4%)t + 1000/ (1+4%)10 = 1081,11


Si le taux du marché r monte à 6%

P= Σ 50(1+6%)t + 1000/ (1+6%)10 = 926,40


Pour l'investisseur qui détient l'obligation, la baisse du taux du marché de 5% à
4% engendre un gain en capital de 81,11%. Tandis qu'une hausse du taux du
marché de 5% à 6% génère une perte en capital de 7,36%.
Pour l'émetteur, la baisse de taux de 5% à 4% engendre une augmentation de la
valeur de marché de sa dette de 81,11%, c'est-à-dire une baisse de son patrimoine,
alors que la hausse de taux de 5% à 6% décroît la valeur de marché de sa dette et
lui procure un gain en capital de 7,36%.

Les conséquences des variations des taux d’intérêt sur la valeur de


l’entreprise :
Le tableau ci-dessous schématise l’impact d’une fluctuation de taux
d’intérêt sur la valeur de l’entreprise en fonction des actifs et des passifs en
patrimoine et des décisions de placements et d’endettement futurs, et les effets sur
les actifs et sur les passifs sont opposés.
Actifs à taux fixe Actifs à taux Passifs à taux fixe Passifs à tau
variable variable
Détenus Prévus Détenus ou Détenus Prévus Détenus o
prévus prévus
Hausse des taux Perte en Gain Gain en Gain en perte perte
Capital en revenu revenue capital en revenu en revenu

Baisse des taux Gain en Perte en Perte en perte en gain en gain en


revenu revenu revenu
capital capital revenu

Section 2 Prévision du taux d’intérêt


Le taux d’intérêt à échéance T est la rémunération exigée par un agent
économique pour recevoir une somme S libellée dans une certaine monnaie, à la
date T au lieu de l’encaisser immédiatement, ou encore le coût à payer pour
rembourser, à la date T, une somme S reçue immédiatement, cette rémunération étant
exprimée en pourcentage annuel de S
Illustrons un exemple en considérant que :
 La valeur de remboursement d’une obligation est 1000
F CFA
 Le coupon annuel est 100 F CFA
 L’échéance est 10 ans
Pour un taux d’intérêt à 10 ans de 10 %, la valeur cette obligation est égale à

57
1000.
Nous avons en effet :

10 100 1000
P= ∑ + = 1000 t=1 (1+10%) (1+10%)
Si toutes choses égales par ailleurs, le taux d’intérêt à 10 ans a baissé à 9% ;
le prix de cette obligation sur la marché ressort à :

10 100 1000
P= ∑ + = 1064 t=1 (1+ 9 %) (1+9 %)
Quand le taux d’intérêt est bas 9%, les agents économiques ont avantage à
liquider les obligations qu’ils peuvent avoir en portefeuille, car ils réalisent ce
faisant des plus-values en capital (ils vendent à 1064 des titres qu’ils ont
achetés à 1000 lors de leur émission). Par ailleurs, le coût d’opportunité que
représente la détention de liquidités est moindre quand le taux d’intérêt est
faible. Par conséquent en période de taux d’intérêt faible, la demande de
monnaie au titre du motif de spéculation est forte. Cette demande de monnaie est
également justifiée par le fait que les investisseurs n’ont aucun avantage à acheter
des titres à revenu fixe dont les prix ne pourraient que baisser si les taux venaient à
monter.

Si, au lieu de baisser, le taux d’intérêt à 10 ans s’élève à 11 %, le


prix de cette obligation ressort à :

10 100
1000
P= ∑ + = 941 t=1 (1+ 11%) (1+11 %)
Les investisseurs n’ont aucune raison de conserver des liquidités. Il est bien
préférable pour eux d’acheter sur le marché financier des titres qui ne valent pas
cher et qui sont cotés en dessous de leur valeur de remboursement. Par ailleurs,
conserver des liquidités quand les taux d’intérêt sont élevés représente une perte en
opportunité dans la mesure où les investisseurs se privent d’un placement
rapportant 11%.Par conséquent, en période de taux élevés, la demande de monnaie
au titre du motif de spéculation est faible. La forte demande de titres (et la faible
demande de monnaie) par les agents économiques est également justifiée par le
fait que les prix des titres à revenu fixe qui ont été achetés ne pourraient que
s’élever si les taux d’intérêt baissaient.

Mesure du risque du taux d’intérêt


Avant de prendre la décision de se couvrir ou non contre le risque de
taux, ou de choisir le type de couverture optimal. Il est primordial de déterminer
son ampleur.
Le risque de taux d’intérêt identifié par l’approche actuarielle, peut être
évalué à partie des notions de sensibilité, de duration, de convexité et de Value at
Risk.
La sensibilité
Définition
La sensibilité d’un titre financier à taux fixe au taux d’intérêt est la variation
relative du prix de ce titre pour une variation infinitésimal du taux d’intérêt.
Illustrons ce qu’on vient de dire par l’équation suivante :

Avec : S : Sensibilité
P : Prix du marché
Ft : Série de flux verser de 1=t,….T
La sensibilité s’interprète de la façon suivante : pour une petite
variation du taux de marché « r », la valeur de marché du titre varie de (S x dr x
100) %

Les caractéristiques d’un titre à taux fixe et


sensibilité :
Maturité : La sensibilité d’un titre au taux d’intérêt croît avec sa maturité
ainsi l’obligation la plus longue est la plus risquée.
Poids des flux intermédiaires : A durée de vie identique des flux, le titre dont le

59
poids relatif des flux a court terme est plus important, est le moins risqué.

La duration :
Définition :
La duration est une mesure de risque de taux introduite par Macaulay
(1938) comme durée moyenne, puis par Hicks (1939) comme élasticité.
La duration d’un titre financier générant des flux fixes est la durée de vie
moyenne de ces flux pondérée par le poids de chaque flux dans le prix du titre.

Les caractéristiques d’un actif à taux fixe et


duration :
Maturité : À l’exception de quelques cas particulier la duration croît avec
sa maturité en d’autres termes les emprunts longs présentent un risque de
taux supérieur et qui est normalement compensé par une prime de risque
supplémentaire

Section 3 Instrument de gestion du risque de taux d’intérêt


Instruments de couverture

Généralités sur la gestion de la position du taux


d’intérêt

A- Les techniques de couverture


La couverture du risque de taux d'intérêt peut se faire soit selon la nature de
taux d’intérêt à savoir taux fixe ou taux variable, soit par macrocouverture ou
microcouverture.

1.1 La couverture du risque sur

taux fixe/taux variable A- la

couverture du risque sur

taux fixe

L'absence d'adossement parfait entre emplois et ressources peut se traduire par :


 une sur-consolidation, c'est-à-dire un excédent des ressources sur les
emplois. Dès lors, il faut faire des prêts à taux fixe pour compenser l'évolution
adverse des taux.
 une sous-consolidation, c'est-à-dire un excédent des emplois sur les
ressources. On
fait dans ce cas des emprunts à taux fixe pour pallier la variation inverse des
taux. Il peut se faire que le risque ne se manifeste qu'à terme. Il faudrait alors
recourir à des stratégies de couverture à terme pour lever les fonds nécessaires. On
peut le faire par opérations de garantie de taux à terme telles que les FRA et les
Swaps.

61
B- La couverture du risque sur taux variable
 La technique revient encore à prêter en cas de sur-consolidation,
emprunter en cas de sous-consolidation ou faire un swap. Toutefois, il faut
prendre soin de faire ces opérations sur taux variable dans la référence de taux
variable concernée.

1.2 La Macrocouverture /Microcouverture


La Macrocouverture qui est une pratique très généralisée dans la quasi-totalité
des banques, consiste à couvrir l'exposition nette au risque de taux générée par
l'ensemble des activités d'intermédiation. Son avantage est que les actifs et passifs
dont les expositions au risque de taux se compensent naturellement dans le cadre de
mêmes bandes d'échéances permettent de ramener le besoin de couverture aux
expositions nettes résiduelles. Toutefois l'inconvénient de cette méthode est qu'elle
peut donner lieu, volontairement ou non, à des prises de position spéculatives
déconnectées de l'objectif initial de réduction de l'exposition au risque de taux
global.
La Microcouverture, quant à elle, consiste à mener des opérations pour couvrir
des risques unitaires bien identifiés. Contrairement à la Macrocouverture, il s'agit
ici d'une gestion unitaire, opération par opération, et non globale sur les positions
nettes déterminées par bandes d'échéances.

L’utilisation des produits dérivés par les entreprises

dans les marchés organisés :

les contrats à terme de taux d’intérêt

Le développement spectaculaire des marchés à terme de taux d’intérêt depuis la


création, en octobre 1975 à Chicago, témoigne du succès rencontré par ces
nouveaux marchés financiers. Ils offrent, notamment, la possibilité aux opérateurs
de se protéger contre un risque de variation de taux.
En effet, le taux d’intérêt connaissant une forte volatilité, d’où la nécessité d’un
moyen de couverture, voire l’opportunité offerte par ce dernier pour les
spéculateurs.
Les futures sur taux d’intérêt ont vu le jour, afin de répondre aux besoins des
investisseurs à savoir la couverture et la spéculation.
Les futures sur taux d’intérêt se négocient sur les marchés organisés. Ces contrats sont
standardisés portant sur des taux d’intérêt à long terme, dont les prix sont fixés
immédiatement et dont la livraison éventuelle intervient à une date future.
Un marché de contrat à terme de taux d’intérêt est un marché sur lequel s’échangent
des promesses de livraison de prêts ou d’emprunts, à un taux et à une date fixée au
moment de la signature du contrat.
Un contrat à terme de taux d’intérêt représente le droit de prêter ou d’emprunter à un
taux fixé à l’avance.
La stratégie de couverture avec les contrats à terme sur taux d’intérêt peut être résumée
dans le tableau suivant :

Tableau 3 : Sens de la future opération

Objectifs de l’opérateur Sens de la couverture sur les


marchés à terme
Emprunteur Protection contre une hausse Vente de contrat à terme
des taux
Prêteur Protection contre une baisse Achat de contrats à terme
des taux

La mise en place effective du prêt ou de l’emprunt n’est pas du ressort du marché à


terme. Toutefois, le lien entre le marché physique (celui où a lieu effectivement
l’opération) et celui du papier est indispensable pour la formation du taux à terme garanti
dans le contrat puisque, à l’échéance du contrat, le taux d’intérêt garanti est équivalent à
celui du cash, c'est-à-dire celui du marché physique.
L’idée générale des marchés à terme est de compenser respectivement les gains ou les
pertes sur le marché du cash ou du physique par des pertes et des gains équivalents.
Par exemple, la société X, sachant qu’elle doit emprunter 1000000 dollars dans trois

63
mois, va vendre des contrats sur les marchés de futures. Si au terme des trois mois, les
taux d’intérêt se sont élevés, le trésorier de X paiera certes son emprunt plus cher, mais
recevra des fonds en contrepartie de la vente de ses contrats. A l’inverse, si au terme des
trois mois, les taux d’intérêt ont baissé, l’allégement de la charge d’intérêts de la société X
sera compensé par une perte sur la position en contrats.
L’opération de couverture étant dissociée de celle de l’emprunt ou du prêt
effectif, on comprend mieux la potentialité spéculative de ces marchés. Celle-ci est
d’ailleurs contrôlée par la mise en place de dépôts de garantie et d’appels de marge.

*la couverture par contrats sur taux d’intérêts :


En effet, les taux d’intérêt connaissent une évolution qu’on peut qualifier de non
stable, d’où l’importance du recours à la couverture afin de mieux maîtriser les
risques et les gérer.
Le principe général des opérations de couverture est de prendre sur le marché des
contrats une position inverse à celle tenue sur le marché au comptant des actifs
financiers. En effet, l’évolution du cours du contrat étant parallèle à celle des titres,
il faut que l’intervenant en couverture d’actifs ait sur le marché une position inverse
de celle sur le marché des actifs physiques afin qu’un gain sur l’une puisse
compenser une perte sur l’autre.
Un acheteur d’actif craignant une baisse des cours se porte vendeur sur le marché
à terme. Il rachète ensuite ses contrats moins chers qu’il ne les avait vendus. Le gain
réalisé compense la perte enregistrée sur le physique. Il s’agit d’une garantie de
conservation des taux puisqu’en cas d’appréciation des actifs physiques,
l’intervention sur le marché à terme les prive de cette opportunité de gain.
En pratique la couverture d’une position par une position inverse de contrats
futurs implique la détermination du nombre de contrats à acheter ou à vendre. Pour
que la couverture soit efficace, il faut que l’adéquation entre la valeur des actifs à
protéger et le nombre de contrats soit correct et que les variations respectives des
actifs et des contrats correspondent à des mouvements de taux de même amplitude.
Le nombre de contrats est donc en fonction du montant de la position à couvrir
mais aussi des sensibilités respectives des positions.
La situation de couverture peut être illustrée par l’exemple suivant, une entreprise
française anticipant le paiement dans six mois d’un contrat à l’exportation libellé en
dollar. Dans l’attente d’une affectation, elle souhaite placer les fonds qu’elle recevra
dans six mois sous forme d’un dépôt en eurodollar. Redoutant une baisse des taux
d’intérêt, le trésorier de cette entreprise achète dès maintenant des contrats à terme
sur les dépôts à 90 jours en eurodollars. De ce fait, toute baisse des taux sur le
marché au comptant est contrebalancée par un gain sur le marché des contrats. En
revanche, une éventuelle hausse des taux sur le marché de l’eurodollar, alors qu’une
baisse était anticipée, ne profite pas à l’entreprise (sauf pour elle à compenser sa
position à terme avant l’échéance du contrat), car ce gain est contrebalancé par
une perte sur le marché des contrats. Cette perte est consécutive à la vente des
contrats à un prix inférieur à leur cour d’achat.

*la spéculation avec contrats sur taux d’intérêts :


Les contrats sur taux de taux d’intérêt ont également double vocation. A coté de
leur rôle de protection contre le risque de taux d’intérêt, les contrats à terme sur
taux d’intérêt servent aussi pour la spéculation, le principe est le même que celui
de la couverture, il suffit de prendre des positions sur le marché.
Les entreprises peuvent utiliser les contrats à terme sur les taux d’intérêt pour
des fins spéculatives, la décision est très délicate, c’est au trésorier de l’entreprise
de voir la situation de sa trésorerie et de décider s’il se peut entamer une telle
opération ou non. En cas d’existence des excédents, l’entreprise est amener à
placer sa liquidité, a ce niveau elle peut effectuer des opérations de spéculation.

les options de taux d’intérêt:


Les options sur taux d’intérêt permettent de se protéger contre une évolution
défavorable des taux d’intérêt, tout en tirant partiellement profit d’une évolution qui
serait favorable.

*la couverture contre la hausse des taux d’intérêt :

L’opérateur qui veut se protéger contre une hausse de taux d’intérêt achète des
options de vente. Cette stratégie est utilisée dans le cas d’une forte hausse des taux

65
d’intérêt. S’il anticipe une variation de faible ampleur, l’opérateur peut recourir à
une vente d’option d’achat.
Exemple : une entreprise veut emprunter 10 millions de MAD dans 3 mois pour
une période de 6 mois. Elle craint une hausse de taux et veut se garantir un taux
inférieur ou égal à 7%. Elle achète une option d’emprunt à 7% contre une prime de
5000 MAD.
A l’échéance deux cas de figure se présentent :
- Si le taux est inférieur ou égal à 7%, on abandonne l’option et donc on perd
le montant de la prime.
- Si le taux est supérieur à 7%, on
exerce l’option. Par exemple, si le taux
passe à 7,4% le gain sera : 10M x (7,4% -
7%) x180/360 -5000 = 15000 MAD.
La vente des options d’achat va permettre à l’opérateur de percevoir le montant
de la prime. Il est ce de fait protégé contre une hausse des taux d’intérêt.
La qualité de la protection dépend toutefois de l’évolution des taux d’intérêt.
- Si la baisse des cours est inférieure ou égale au montant de la prime, la
protection est parfaite.
- Si la baisse des cours est supérieure au montant de la prime, l’opération
ne bénéficie d’aucune protection au-delà du montant de la prime.

*la couverture contre la baisse des taux d’intérêt :

L’opérateur qui redoute une forte baisse des taux d’intérêt peut se couvrir par
l’achat d’une option d’achat. Quand il anticipe une faible variation des taux
d’intérêt, l’opérateur peut se couvrir par une vente d’option de vente.
L’acheteur d’option court un risque strictement limité au montant de la prime
qu’il a payée alors que son espérance de gain est illimitée. Par contre, le vendeur
d’option a une espérance de gain strictement limitée au montant de la prime, et
court un risque de perte quasiment illimité.
contrat d’option sur taux d’intérêt
Ils donnent le droit mais non l’obligation à l’acheteur d’emprunter ou de prêter
une certaine somme pour un période déterminée à un taux fixé d’avance que l’on
appelle le taux d’exercice. Le vendeur de l’option reçoit la prime à la signature du
contrat, son engagement est ferme et définitif, il devra s’exécuter (emprunter ou
prêter) si l’acheteur exerce son option.
Achat d’une option de vente sur taux d’intérêt, l’opération est réalisée par un
agent qui souhaite emprunter dans le futur, il souhaite se couvrir contre une
éventuelle hausse des taux d’intérêt, sans perdre pour autant le bénéfice d’une
baisse des taux.
Achat d’une option d’achat su taux d’intérêt, l’opération est réalisée par un agent
qui souhaite prêter une somme dans le futur, il souhaite se couvrir contre une baisse
éventuelle des taux d’intérêt, sans perdre le bénéfice d’une hausse des taux.

EXEMPLE
Un trésorier sait qu’il va disposer d’une somme à placer dans les mois à venir. Il
craint une baisse des taux d’intérêt, il va acheter un call .Si à l’échéance le taux du
marché > Taux d’exercice, l’entreprise n’exerce pas l’option, elle place sur le
marché, elle a perdu la prime .Si à l’échéance le taux du marché < Taux d’exercice,
l’entreprise exerce l’option.

67
Chapitre 7 Gestion de trésorerie et risque de fluctuation de taux de
change
L’internationalisation des entreprises est le résultat du phénomène de globalisation
qui se développe depuis la fn de la 2ième Guerre Mondiale mais surtout depuis une
trentaine d’année avec l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché international. Ceci a
eu pour conséquences des modifications dans le fonctionnement de ces entreprises, qui, en
devenant acteurs du commerce international, s’ouvrent à de multiples opportunités. En
effet, elles se lancent sur les marchés étrangers en exportant leurs biens et services
ou à l’inverse en important des produits dont elles ont besoin. L’internationalisation de
leurs activités se traduit également par des emprunts ou des prêts en devises ainsi que des
investissements à l’étranger (établissement de filiales). Toutes ces activités vont
engendrer, parallèlement à ces opportunités, de nombreuses contraintes liées, entre
autres, aux fluctuations des cours des devises impliquées par la réalisation de ces
transactions ; le cours d’une devise étant le prix d’achat ou de vente d’une devise contre
une autre. Il faut savoir qu’une devise forte est une devise dont la valeur s’accroît par
rapport à la monnaie nationale : une monnaie qui s’apprécie. A l’inverse, une devise dont la
valeur a tendance à baisser par rapport à celle de la monnaie nationale est dite faible, qui
déprécie.
Un autre phénomène qui a fortement modifié l’environnement financier mondial est
le passage d’un régime de change fixe à un régime de change flottant. En juillet 1944 furent
signésles Accords de Bretton-Woods qui instaurèrent un régime de change fixe, où toutes les
devises étaient convertibles en une monnaie de référence, à savoir le dollar. Les taux étaient
alors relativement constants et ne pouvaient fluctuer que dans une fourchette déterminée,
et tout dépassement de cette fourchette entraînait l’intervention des Banques Centrales.
Peu à peu, avec la mondialisation des échanges, les taux de changes ont commencé à
fluctuer. En 1971 la convertibilité du dollar en or fut supprimée et deux ans plus tard, on
passa à un régime de change flottant où toutes les devises fluctuaient librement en
fonction de l’offre et la demande de devises.
Ainsi, ces entreprises vont être confrontées au plus important marché financier
appelé le marché des changes ou « marché FOREX »: c’est un marché très liquide sur
lequel se rencontrent offres et demandes de devises, où se déterminent leurs cours. Il est
très liquide dans le sens où il est ouvert 24h/24 à travers des places financières dans le
monde entier : « les premières transactions de la journée sont enregistrées à Sydney en
Australie et à Wellington en Nouvelle-Zélande. (…) Quand les marchés de Los Angeles et
San Francisco s’arrêtent, s’ouvre alors à Wellington et à Sydney une nouvelle journée de
transaction ». Cette liquidité s’explique car les achats et ventes de devises en échange
d’instruments financiers se font facilement et sans occasionner un coût toujours
considérable. Investisseurs institutionnels, entreprises et banques opèrent sur ce marché dès
qu’ils entreprennent une transaction financière impliquant plusieurs devises. On peut
scinder ce marché en trois composantes: tout d’abord, le marché au comptant, appelé
également « marché spot» est celui sur lequel les banques s’échangent les devises. Les
devises sont livrées en deux jours au plus tard, ce qui explique l’appellation « au comptant
». D’autre part, le marché interbancaire, ou marché de dépôt, est une composante
essentielle du marché des changes. Sur ce marché très réglementé se traitent les opérations
de trésorerie en devises sous forme d’emprunts et de prêts en devises. Enfin, le marché à
terme, par définition, est celui sur lequel les échanges de devises se font « àterme », c’est à
dire à une date future ainsi qu’à un cours tous deux déterminés lors de l’établissement du
contrat.
Les entreprises, dans ce contexte international et face à ce marché complexe,
doivent gérer divers types de risques financiers comme le risque de crédit, le risque de taux
d’intérêt ou le risque de change, objet de ce rapport.
Les taux de change représentent un facteur essentiel de la stratégie
d’internationalisation. Leur influence sur le résultat des entreprises est considérable, même
si l’on se limite aux effets les plus visibles. Pour l’investisseur en actions, le rôle des taux de
change n’est pas non plus négligeable. Le risque de change peut représenter une part
essentielle du risque total d’un investissement.
A la lumière de ce qui précède, la problématique centrale que nous
dégagerons d’intéresse principalement à la gestion du risque de change, donc
Comment le manager ou le gestionnaire arrive à faire face à ce risque provenant des
fluctuations des cours de devises ?

Section 1 Exemple de situation d’exploitation au risque de change


Dans le cadre du commerce international, les transactions des importateurs et
exportateurs s'effectuent bien souvent dans des devises différentes. Or, le cours de
change des monnaies étant soumis à des fluctuations permanentes, les entreprises sont
ainsi exposées au risque de pertes potentielles, notamment quand il existe un délai
entre la vente et son encaissement. C'est le risque de transaction, le plus courant. On
parle aussi de risque de change lorsque les produits proposés par une entreprise
deviennent plus ou moins chers sur un marché donné, lorsque le taux de change d'une
monnaie varie. Il s'agit du risque de perte de compétitivité. Les entreprises sont
confrontées au risque de change dès qu'elles effectuent des opérations commerciales
en devises. Ce risque est lié à la volatilité des devises sur le marché des changes.
Le risque de change :
La notion de risque joue un rôle central dans le comportement des agents économiques et
constitue le noyau principal des approches et modèles utilisés en finance. Au niveau de
l’individu, les attitudes envers le risque peuvent être exprimées à travers la fonction d’utilité.
Au niveau de la prise de décision dans l’entreprise, les attitudes face au risque sont
directement ou indirectement reflétées dans les rendements exigés des investissements. C’est

69
notamment le cas lorsque sont employées les méthodes traditionnelles de choix
d’investissement comme la valeur actualisée nette, le délai de récupération ou des méthodes
plus récentes telle l’approche de l’investissement par le concept des options réelles. Au niveau
des marchés financiers, la notion de risque est à la base de la théorie du portefeuille et des
différents modèles d’évaluation d’actifs. A tous ces niveaux, on considère que supporter des
risques doit être compensé par un rendement supplémentaire, c’est-à-dire un rendement
excédentaire au rendement d’un actif sans risque.

Section 2 prévision des taux de change


Le prix d'un bien est le nombre d'unités de monnaie que l'on doit donner en échange
d'un bien.

Figure : Courbe d'Offre et dela Demande

L'intersection des courbes de demande et d'offre globales détermine l'équilibre


macroéconomique.
Un prix d'équilibre varie donc en fonction de l'Offre et de la Demande.
Les différents cas possibles sont les suivants :
Si la demande augmente et que l'offre reste constante, alors le prix augmente.
Si la demande baisse et que l'offre reste constante, alors le prix diminue
Si la demande reste constante et que l'offre baisse, alors le prix augmente
Si la demande reste constante et que l'offre augmente, alors le prix diminue
Sur le marché des changes, les prix évoluent selon l'offre et la demande. Nous devons
maintenant déterminer qui sont les offreurs et les demandeurs pour savoir plus
précisément ce qui impacte les prix.
Les trois grandes catégories d'acteurs influant sur la demande totale d'une monnaie sont
:
 Les importateurs et les exportateurs
 Les investisseurs étrangers souhaitant investir dans le pays domestique et les
investisseurs domestiques souhaitant investir à l'étranger,
 Les spéculateurs.
Nous allons maintenant détailler la théorie économique expliquant le comportement de
chacun de ces acteurs.
Les importateurs et les exportateurs
Lorsqu'un importateur doit payer un fournisseur étranger, il a besoin d'avoir de la
monnaie étrangère.
Ceci engendre donc une hausse de la demande en monnaie étrangère et une hausse de
l'offre en monnaie domestique (car il vend de la monnaie domestique pour acheter de la
monnaie étrangère) et donc une dépréciation du taux de change. Pour un exportateur, le
raisonnement est le même mais dans l'autre sens.
A titre d'exemple d'importateurs ou d'exportateurs nous pouvons citer les entreprises.
Cette théorie se généralise à long terme pour converger vers un taux de change
d'équilibre et porte le nom de Parité des Pouvoirs d'Achats. Nous la définissons comme
suit.
Sur le long terme, la valeur d'une monnaie est déterminée par le montant de biens et
services qu'elle permet d'acquérir, c'est-à-dire son pouvoir d'achat interne, qui évolue de
façon inverse au niveau général des prix domestiques. Nous diférencions la PPA
absolue de la PPA relative :
Version absolue (ou large)
Ici, la PPA suppose qu'il existe un taux de change d'équilibre entre deux monnaies qui
assure l'égalité des pouvoirs d'achat entre les pays concernés. Les pouvoirs d'achat
internes se calculent donc par
le rapport des prix dans les deux pays considérés. Le taux de change d'équilibre, qui est
égal à la PPA, est donc donné par :

Avec :
 PN : prix en monnaie nationale,

71
 PE : prix en monnaie étrangère.

Section 3 Evaluation de risque de change


Le risque de transaction :
Le risque de change de transaction est le risque de perte lié aux variations de cours de
change. Toutes les entreprises réalisant des opérations commerciales ou fnancières engagées en
devises sont confrontées à ce risque. Une variation de quelques points de la parité entre la monnaie
nationale, généralement monnaie de référence, et la devise étrangère, peut remettre en question la
rentabilité de toute afaire internationale facturée en devises.
Ce risque n'est donc pas à négliger ! Au contraire, il implique pour l'entreprise, donc le
chef trésorier, comptable ou financier, une attention particulière qui sera d'autant plus assidue que
le nombre de transactions avec l'étranger est élevé et que ces transactions sont diversifiées.
L'entreprise qui vend ou qui achète à l'étranger dans une monnaie différentede la sienne encourt un
risque de change de transaction.
En effet, entre le moment où l'offre de prix est remise à l'acheteur et le moment où celui-
ci payera, les monnaies peuvent fluctuer les unes par rapport aux autres, avec des incidences
positives ou négatives selon les cas, et selon que l'on est vendeur ou acheteur. Il convient alors
de déterminer sa position de change et de défnir une politique de couverture du risque.
Le risque de perte de compéttvité:
Une variation des taux de change d'une monnaie par rapport à une monnaie étrangère peut
afecter la compétitivité des produits, les rendant plus ou moins chers pour les acheteurs étrangers
selon que le pays dévalue ou réévalue sa monnaie. De même, une variation positive ou négative
des cours de change peut afecter le prix des importations de matières premières, afectant de la
sorte le coût de revient des produits finaux .

En règle générale à court terme


Si la devise locale s'apprécie, il est vraisemblable que les exportations diminueront, car
elles
seront moins compétitives. Ainsi, si une firme fabrique surtout pour l'exportation, une
appréciation de la monnaie locale aura un impact négatif sur les ventes de l'entreprise;
Si la devise locale se déprécie, les ventes locales devraient augmenter, car les produits
fabriqués deviennent plus compétitifs. Les prix en devises étrangères, toutes autres choses
restant égales, diminuent.
Le premier effet d'une dévaluation est, par conséquent, d'accroître les exportations et de
diminuer les importations du pays qui décide de dévaluer. A l'inverse, une réévaluation
entraînera une diminution des exportations et une augmentation des importations du
pays. Cette politique est parfaitement apte à résorber un déficit ou un excédent de la
balance des paiements. A moyen et à long terme, on ne peut cependant en rester là et
négliger certains effets secondaires de la dévaluation.
Même si un pays qui dévalue importe moins, cela ne signife pas qu'il n'importe plus du
tout. Dans ce pays, le coût des produits importés, notamment celui des matières premières,
augmente. Les entreprises réagissent à cette hausse des coûts en augmentant leurs prix (infation
par les coûts). Cet efet aléatoire est d'autant plus important que le pays en questionest petit et qu'il
ne lui est donc pas possible de substituer des produits nationaux aux produits importés. Il est encore
renforcé lorsqu'il existe dans le pays un système d'indexation automatique des salaires par rapport
au niveau général des prix.
Une politique de dévaluation menée par un gouvernement en vue de résorber un défcit de
la balance des paiements risque donc d'être accompagnée d'un phénomène général d'augmentation
des prix (infation), sauf si, par exemple, le gouvernement applique une stricte
politique de contrôle des prix qui, dans ce cas, vous empêchera de conserver vos marges
bénéfciaires.
A l'inverse, dans le cadre d'une réévaluation, les entrepreneurs étrangers achètent à un prix
plus élevé les produits nationaux. Ils voient donc leurs prix augmenter, alors que le pays qui
réévalue enregistre une baisse des coûts de production de ses frmes et peut, par conséquent,
maintenir des prix stables. Cette stabilité des prix nationaux, comparée à la hausse des prix étrangers,
finit par compenser les avantages que l'on a retirés à court terme de la réévaluation (diminution des
exportations).
Une politique de réévaluation menée par un gouvernement en vue de résorber un
excédent de la balance des paiements risque donc de se voir inutile suite à un phénomène
général de stabilisation des prix nationaux comparée à la hausse des prix étrangers. L’entreprise Mac
Valves Europe a fortement été touchée par la hausse du dollar par rapport à l’euro au cours des
années 1999 et 2000. Voyons dans quelle mesure et comment l’entreprise a pu faire face à cette
perte de compétitivité.

Si certaines entreprises négligent de se couvrir contre le risque de change, ses


conséquences peuvent néanmoins être néfastes. Gérer correctement le risque de change
présente ainsi de nombreux avantages :
• permettre d'anticiper les mouvements de trésorerie et limiter la volatilité du compte de
résultat ;
• atténuer les pertes financières liées à une éventuelle fluctuation du cours de change ;
• supprimer l'obligation de suivre régulièrement l'évolution du taux de change ;
• faciliter la détermination du prix des produits exportés ;
• préserver la compétitivité des produits de l'entreprise.

Section 4 Instrument de gestion de risque de change


La couverture de risque de change consiste à réduire ou à annuler le risque lié à la
position de change de l'entreprise en utilisant des méthodes internes ou en transférant le risque à
des organismes externes (banques et assurances).
Les techniques internes de couverture de risque de change :

73
Les techniques de couverture internes à l’entreprise visent à réduire l’exposition de
celle-ci au risque de change. Elles sont déjà nombreuses et permettent aux entreprises de
ne pas se lancer dès leurs premières opérations de commerce international dans des
dépenses supplémentaires en faisant appel aux techniques externes. Ces techniques
internes se présentent sous la forme de clauses contractuelles ou d’aménagements dans
leur trésorerie, ce qui leur permet de s’exposer le moins possible au risque de change. Elles
vont être appréhendées du point de vue de l’exportateur.
Le choix de la monnaie de facturaton :
Choisir la monnaie natinale
Pour éviter le risque de change, de nombreuses entreprises, notamment les PME,
choisissent de ne facturer ou de n'accepter que des transactions en monnaie nationale CFA
(ou en euros). Cette situation fait peser le risque de change sur la partie étrangère.
Celle-ci ne l'admettra que si :
 l'entreprise est en position de force, les avantages que l'autre partie retire de la
transaction étant
importants (qualité du produit ou des services, compétitivité du prix, délais de règlements
longs, délais d'exécution rapides, service après-vente performant, ...) ;
 le coût final sera inférieur pour l'autre partie, celle-ci anticipant une dépréciation
de la monnaie nationale de l'acheteur en cas d'achat, ou une appréciation en cas de vente.
La tentation d'utiliser la monnaie nationale est grande puisque dans ce cas, de
larges difficultés en termes de gestion disparaissent. En fait, celles-ci ne sont pas
supprimées mais sont transférées à la société étrangère qui en tiendra compte dans
l'analyse de la compétitivité de votre offre !
Choisir une devise
Pour diverses raisons, vous pouvez être amené à choisir une devise de facturation étrangère qui
n'est ni celle de l'acheteur, ni celle du vendeur. Oui, mais laquelle ? Quels sont les critères à
prendre en compte dans le choix de cette devise de facturation ? Critères externes à
l'entreprise :
 la législation des changes : certains pays imposent leur monnaie nationale dans les
opérations commerciales avec l'étranger (tant à l'achat qu'à la vente);
 la zone géographique : des pays ont l'habitude de commercer dans une devise tierce
pour des raisons de proximité géographique, ou de liens économiques historiques. C'est
le cas du dollar américain dans de nombreux pays d'Amérique latine, du Moyen-Orient et
d'Asie du sud-est, de la livre sterling dans les pays du Commonwealth;
 le marché des changes : il n'existe pas dans tous les pays de marché des changes pour
toutes les monnaies. Dans ce cas, l'importateur peut éprouver des difficultés pour se
procurer la devise de paiement auprès des banques locales et peut être amené à refuser la
transaction commerciale. De même pour l'exportateur qui peut avoir du mal à convertir la
devise reçue de l'étranger.
Critères internes à l'entreprise :
 les devises du portefeuille de l'entreprise : vous pourrez opter pour une devise qui
compense une position de change de sens contraire, annulant ainsi (en totalité ou
partiellement) votre risque de change. De plus, les banquiers préfèrent généralement un
petit nombre de
transactions avec d'importants volumes unitaires libellés en une ou deux devises ;
 les possibilités financières qu'offre la devise : celle-ci permet-elle de bénéficier
d'un cours àterme favorable ? D'avoir recours à un financement à faible taux d'intérêt ?
De manière générale, l’entreprise a intérêt à :

 facturer ou payer en une monnaie facilement transférable et servant de façon


usuelle aux paiements internationaux (dollar américain, livre sterling, yen, euro,...) ;

 faciliter la gestion en utilisant peu de devises car suivre leur évolution demande de
disposer de nombreuses informations et du temps pour les traiter.

Le termaillage :
Le termaillage consiste à accélérer ou retarder les encaissements ou les décaissements des devises
étrangères selon l'évolution anticipée de ces devises. Cette technique vise donc à faire varier les
termes des paiements afin de profiter de l'évolution favorable des cours.
Les situations suivantes peuvent se présenter :

 si l'exportateur anticipe une appréciation de la devise de facturation, il tentera de


retarder l'encaissement de sa créance pour bénéficier d'un cours futur plus avantageux.
A l'inverse, si
l'exportateur anticipe une dépréciation de la devise de facturation, il tentera d'accélérer
l'encaissement de sa créance pour bénéficier du cours actuel plus avantageux ;
 si l'importateur se trouve face à une tendance à l'appréciation de la devise du contrat
d'achat, il sera tenté d'anticiper son règlement. Au contraire, si l'importateur se trouve
face à une tendance à la dépréciation de la devise du contrat d'achat, il tentera de retarder
son règlement de manière à pouvoir bénéficier d'un cours futur plus avantageux.
Les techniques visant à mesurer l'évolution des cours de change mobilisent des ressources
importantes. La technique du termaillage, basée principalement sur cette estimation de l'évolution
des cours, n'est applicable que dans la mesure où votre chiffre d'affaires à l'exportation et les
pertes potentielles liées aux variations de cours de change justifient la mise en place d'une telle
structure. De plus, le termaillage présente des limites qui sont liées au niveau de la trésorerie de

75
l'entreprise et aux contraintes commerciales.
Clauses d’indexation :
Les clauses d'indexation rédigées dans les contrats d'achat ou de vente internationale visent à
prévoir contractuellement les modalités de partage du risque de change de transaction entre
l'acheteur et le vendeur, dans l'hypothèse où une variation du cours de change de la devise
choisie par les parties interviendrait.
Fruits de négociations, il n'existe pas de clauses d'indexation que l'on pourrait qualifier de « types
». De manière non-exhaustive, nous vous fournissons certains exemples de modalités selon
lesquelles celles-ci peuvent être formulées.
Clause d'adaptation des prix proportionnelle aux fluctuatons des cours de change :
dès la signature du contrat, le vendeur fixe la valeur des marchandises dans sa monnaie.
Si le cours de la monnaie de facturation du contrat augmente, le prix de l'exportation est
augmenté pour l'acheteur sur base du nouveau taux de change. Le risque de change est
donc totalement supporté par ce dernier.

Clause d'indexaton « tunnel » : l'entreprise peut introduire un tunnel, présentant un cours


minimum et maximum à l'intérieur desquels le cours de la monnaie de facturation peut
fluctuer sans aucune incidence sur le prix des marchandises. Si les variations de cours de change
dépassent ces limites, le prix est revu à la hausse ou à la baisse selon les modalités prévues
dans la clause
Clause de risque partagé : la clause de risque partagé fait supporter aux deux parties une part du
risque de change. Le contrat prévoit, par exemple, qu'une partie de la variation de cours
intervenant entre la date de facturation et la date de paiement sera partagée par l'exportateur à
concurrence de la moitié, l'importateur supportant l'autre moitié.
Clauses multidevises : les clauses multidevises ou clauses de change multiples permettent de
libeller le montant du contrat en plusieurs devises et c'est seulement à l'échéance que l'une des
parties au contrat (l'acheteur ou le vendeur) choisit la devise de règlement.
Clause d'option de devises : elle permet à une partie au contrat d'utiliser une autre devise,
déterminée à l'avance, dans l'hypothèse où la devise du contrat serait inférieure (ou supérieure) à un
certain cours. Par exemple, les parties peuvent imaginer un règlement en USD sur la base d'un
dollar à 0,890 EUR et laisser la possibilité de payer en GBP si le cours du dollar à terme est
inférieur à 0,870 EUR.
Le contenu d'une clause d'indexation est souvent difficile à négocier car ce type de clause
reporte le plus souvent tout ou partie du risque sur l'autre partie au contrat.

La compensaton :
La compensation est une technique de couverture par laquelle une entreprise limite son risque de
change en compensant les encaissements et les décaissements dans une même
monnaie. Ainsi, le règlement d'une créance en devise sera affecté au paiement d'une dette
libellée dans la même unité monétaire. La position de change ne porte alors que sur le solde.
Les swaps :
Le swap de devises est un accord conclu entre deux parties qui s'échangent un montant déterminé
de devises étrangères et s'engagent mutuellement à effectuer régulièrement des paiements
correspondant aux intérêts ainsi qu'à se rendre le montant échangé à une échéance déterminée.
Dans la plupart des cas, une banque sert d'intermédiaire pour la transaction.

Il existe diférents types de swaps :

 les swaps exports sont consentis par des banques aux exportateurs dans certains
pays. Ils
représentent en quelque sorte une avance en devises convertibles de la Banque Centrale, avance
qui sera remboursée lorsque l'exportateur aura perçu le paiement de ses ventes ;
 le prêt parallèle permet à deux entreprises situées dans des pays différents de se mettre
d'accord pour s'accorder mutuellement un prêt dans les monnaies dont elles ont besoin
pour une période déterminée. Au terme de la période, les deux sociétés remboursent les
prêts qu'elles ont l'une envers l'autre dans leur monnaie respective.

Les techniques externes de couverture de risque de change:


Assurance de change :
L'entreprise peut se couvrir contre le risque de change via des assurances que proposent des
organismes externes. Ces assurances ont pour objet de permettre aux entreprises exportatrices
d'établir leurs prix de vente et de passer des contrats en devises sans encourir le risque de
variation des cours de change. Ces assurances sont multiples :
 elles concernent aussi bien des opérations ponctuelles que des courants d'afaires
réguliers ;
 elles peuvent couvrir les variations de change sur un courant d'afaires à l'import ou à
l'export
pendant la période de facturation jusqu'au paiement ;
 ces assurances comprennent parfois des clauses permettant de bénéficier de
l'évolution favorable de la devise, le cours garanti pouvant être modifé pendant la période
de facturation.
Marché des changes à terme :
La couverture sur le marché à terme est une des techniques les plus utilisée par les
entreprises étant donnée sa simplicité d'emploi. La couverture à terme se fonde sur un échange
d'une devise contre une autre, sur la base d'un cours comptant fixé avec livraison réciproque à
une date convenue. Deux opérations sont possibles : l'achat à terme (couverture des importations)
et la vente à terme (couverture des exportations).
Le change à terme permet de fixer aujourd'hui un cours d'achat ou de vente de devises pour une

77
échéance future. L'exportateur, pour se couvrir contre le risque de change lié à la dépréciation
éventuelle d'une devise, vend à terme à sa banque le montant de sa créance. Il fixe ainsi de façon
précise le montant de monnaie nationale qu'il recevra à l'échéance. L'importateur, quant à lui,
pour se couvrir contre le risque de change lié à l'appréciation éventuelle d'une devise, achète
à terme les devises correspondant au montant de sa dette. Il connaît ainsi avec précision le
montant en monnaie nationale qu'il devra payer.
La technique de couverture à terme permet de connaître à l'avance le cours auquel le banquier,
d'une part, achètera la devise à l'exportateur au moment de l'échéance et, d'autre part, vendra la
devise à l'importateur au moment de l'échéance. Il est important de noter que ces contrats sont
fermes et que l'exportateur ou l'importateur ne peuvent bénéficier d'une évolution favorable
ultérieure de la devise
Par cette technique, l'exportateur n'est cependant pas à l'abri d'un risque de non- paiement ou d'un
risque de résiliation du contrat commercial. Ce faisant, il court le risque de retournement du
terme.

Marché monétaire :
Le recours au marché monétaire peut se faire via deux voies : les prêts et les emprunts en devises.
Voyons ce qui retourne de ces deux techniques, quels sont les facteurs décisionnels qui peuvent
amener l'entreprise à les choisir plutôt que d'autres techniques de couverture, ainsi qu'un exemple
illustrant la technique des avances en devises.
Le prêt en devises permet à l'importateur qui a une position courte en devises, d'acheter des
devises au comptant ou grâce à un emprunt et de les placer jusqu'au jour de
l'échéance. Le fait d'acheter les devises le jour de sa commande annule son risque de change. Si la
trésorerie de l'entreprise est insuffisante, l'importateur peut emprunter des CFA ( EUROS) sur
le marché et les vendre au comptant contre devises.
L'exportateur peut emprunter les devises correspondant au montant d'une créance à recevoir sur le
marché des devises et les vendre aussitôt sur le marché comptant pour obtenir de la monnaie
nationale. Il remboursera ensuite l'emprunt avec les devises reçues de son client. L'entreprise
annule ainsi le risque de change, et reconstitue sa trésorerie en monnaie nationale. L'avance en
devises sera d'autant plus intéressante que le taux d'intérêt de la devise concernée est proche du
taux de crédit en monnaie nationale.

Les marchés d’option de devise :


 L'acheteur d'une option d'achat de devises acquiert le droit - et non l'obligation -
d'acheter un
Certain montant de devises à un prix fixé dès l'origine (appelé prix d'exercice), jusqu'à, ou à,
une certaine échéance (appelée date d'exercice).
 L'acheteur d'une option de vente de devises acquiert le droit - et non l'obligation - de
vendre un certain montant de devises. Comme dans le cas d'une option d'achat, cours et
échéance sont fixés préalablement.
Le détenteur d'une option peut donc décider librement de l'exercer, c'est-à-dire d'acheter ou de
vendre la devise au prix d'exercice. Mais il peut également renoncer à utiliser ce droit si le cours
qu'il peut obtenir sur le marché des changes est plus avantageux pour lui.
L'option de change permet donc à son détenteur de couvrir son risque de change tout en préservant
la possibilité de réaliser un gain de change dans le cas d'une évolution favorable du cours de la
devise.
En contrepartie du service et des risques encourus par le vendeur de l'option (généralement un
banquier), une prime, plus ou moins importante suivant les situations (devises, durées de
couverture, cours garantis), est demandée à l'acheteur de l'option. Le risque de l'acheteur d'options
est ainsi limité au montant de cette prime.
Le dénouement d'une option peut se faire selon trois voies : il y a abandon de l'option si l'acheteur
d'option trouve avantage à acheter (ou à vendre) ses devises sur le marché des changes. Il y a
exercice de l'option dans le cas contraire. Enfin, il y a revente de l'option lorsque celle-ci a encore
une valeur positive et que l'entreprise n'a pas réalisé son opération commerciale.

Le contrat de change à terme avec participation :


Le contrat de change à terme avec participation est un contrat de change à terme avec lequel
l'exportateur peut bénéficier en partie de l'évolution favorable du cours de change.
Ce type de contrat fait intervenir deux éléments :

 un cours de change garanti, dont l'exportateur bénéficiera en cas d'évolution


défavorable du cours de la devise en dessous de ce taux garanti;
 un pourcentage de participation, qui permet de profiter, à concurrence de ce
pourcentage, de l'évolution favorable du cours, c'est-à-dire de la différence (positive)
entre le cours garanti et le cours au comptant.
La différence fondamentale avec l'option de devises est que l'exportateur n'aura pas à payer une
prime, puisque c'est un contrat de change à terme. Il devra néanmoins revendre les devises à
terme (pas le choix), mais pourra bénéfcier partiellement d'une évolution favorable des cours.
L'exportateur pourra fixer lui-même le cours de change garanti. Dans ce cas cependant, c'est la
banque, bien évidemment, qui fixera le pourcentage de participation. Généralement, il est
possible également que l'exportateur fixe le taux de participation. Dans ce cas, c'est la
banque qui fixera le cours garanti.
La condition pour utiliser un tel contrat est que le cours garanti soit moins intéressant que le cours
à terme. Plus le cours garanti est relativement peu intéressant, plus le pourcentage de participation
est élevé.

Conclusion

Les gestionnaires pourront de la sorte détecter quelle technique sera la plus appropriée en
fonction de la nature du risque de change encouru dans leurs transactions et de l'attitude plus ou

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moins spéculative de leur entreprise.

Il est important de noter que la majorité des techniques de couverture est adaptée aux
offres ou commandes de montants importants étant donné leur coût. Pour les offres de faibles
valeurs, vous pourrez privilégier la facturation en monnaie nationale (quoiqu'elle présente
l'inconvénient majeur de ne pas toujours être bien acceptée d'un point de vue commercial), les
clauses d'indexation ou encore choisir de ne pas vous couvrir. En outre, certaines techniques de
protection contre le risque de non-paiement telles que l'afacturage ou l'assurance-crédit
permettent, moyennant coût supplémentaire, d'obtenir une protection contre le risque de
change.
Parmi les principaux types de risque auxquels les entreprises sont confrontées, il y a le
risque lié au taux d’intérêt qui est un aspect à prendre en compte avec beaucoup d'attention, car les
conséquences sont énormes. Les taux fixes cependant permettent d'avoir une visibilité claire sur les
opérations en début comme en fin de période. Par contre les taux variables peuvent influencer
positivement ou négativement les résultats. Le management des risques est aujourd'hui un des
sujets importants pour aborder les questions financières, que ce soit pour des financements
d'emprunt ou de prêt, ou des échanges commerciaux, ou encore des transactions. La gestion des
risques est également l'une des clés majeures du succès des projets de financement. Une gestion
qui se veut optimale, se doit d'évaluer, mesurer et mettre en oeuvre des techniques et stratégies,
visant à faire face au risque. Pour ce faire, les entreprises se dotent d’une multitude de méthodes ou
d’instruments, il revient néanmoins, de mettre en pratique l'outil le plus adapté, selon le degré de
risque, la position d'exposition et les objectifs de l'entreprise.

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