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MODULE M26

Chimie appliquée aux Sciences de La Terre


Élément :
Méthodes et techniques d’analyse physicochimique
des matériaux

Mohamed SAADI
Laboratoire de Chimie du Solide Appliquée
Faculté des Sciences –Rabat-MAROC
e-mail : saadi@fsr.ac.ma

M.SAADI : Faculté des Sciences de Rabat


A - Introduction et généralité sur les matériaux
I - Généralités
Il existe 3 états de la matière : état gazeux, état liquide, état solide.

Changements d’état ou transitions de phase entre les états solide, liquide et gazeux

La forme sous la quelle se trouve la matière est déterminée par les


interactions entre les particules qui constituent cette matière
2
(atomes, molécules ou ions).

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Illustration schématique

États condensés États non condensés

État ordonné État non ordonné État non ordonné

solide cristallin liquide ou solide amorphe gaz

Masse volumique () augmente quand on passe du gaz au


liquide- solide 3

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Deux sortes de solides :
* Le solide amorphe : pas de forme régulière caractéristique
Exemple : plastique, verre, …

* Le solide cristallisé : formes géométriques particulière


exemple :

Tanzanite : Fluorine : Quartz :


Ca2(Al.OH)Al2(SiO4)3 CaF2 SiO2

4
Différence entre un solide amorphe et un solide cristallisé

Etat amorphe Etat cristallin

Arrangement des Arrangement des


molécules dans un verre molécules dans un cristal

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* Solide amorphe
- pas de point (température) de fusion net
- Lorsque la température augmente, l’amorphe devient mou,
propriété proche d’un liquide
- isotropie des propriétés : résistance mécanique, indice de
réfraction, conductivité électrique, sont identique dans toutes les
directions.

*Solide cristallisé
-Point de fusion net et un seul
-Anisotropie des propriétés : électriques et mécaniques sont fonction
de la direction dans laquelle elles sont mesurées.

6
II- Quelques définitions

- Cristal :
Arrangement régulier et tridimensionnel des atomes ou des ions
retenus les uns aux autres par des forces interatomiques importantes

- Cristallographie :
La science qui se consacre à l'étude des solides cristallisés
(description géométrique et structure des cristaux)
Les domaines d’application de la cristallographie sont très vastes
et variés en particulier : chimie, physique du solide, minéralogie,
sciences des matériaux et la biologie. 7

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A quoi çà sert la
cristallographie ?
Applications variées

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Application en médecine

La connaissance de la structure 3D de la protéase du HIV (une des protéines


composant le virus du sida) a permis pour la première fois de dessiner un nouveau
médicament qui bloque la fonction de cette protéine et par là même empêche la
9
formation de nouveaux virus.
Structure de la myoglobine

Différentes représentations

Représentations schématiques
à divers degrés de simplification

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Cambridge, 1953

James Watson
et Francis Crick

ADN sous la forme A

Maurice Wilkins,
Francis Crick
et James Watson
Prix Nobel de
physiologie et
médecine, 1962
Acide DésoxyriboNucléique 11

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AlO4

SiO4

Zéolithe A de Linde, 700 millions


de tonnes par an, utilisée dans les lessives

catalyse - matériaux

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-Réseau :
Arrangement mono, bi ou tridimensionnel de points disposés
régulièrement et périodiquement.
Soit molécule AB2 qu’on appelle motif .
Le motif se répète régulièrement dans le plan (ox , oy)
B
* Réseau ponctuel motif A
B

motif AB2
représenté
par un point

noeud

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rangée réticulaire =Direction cristallographique [u v w]
Une rangée [u v w] est une droite qui passe par l’origine du
réseau et le noeud de coordonnées (u, v, w).
Les indices u, v et w sont premiers entre eux.
Les indices u, v et w  Z

[3 1 0]

[0 1 0]
110

[1 0 0]
100 200
14
* plans réticulaire :
Tout plan passant par trois nœuds non colinéaires est un plan
réticulaire. Il est noté (h k l) avec h, k et l sont les indices de Miller (h,
k et l sont des entiers positifs, négatifs ou nuls).

Un plan (h k l) coupe respectivement les axes:


l’axe ox en x = a/h ,
l’axe oy en y= b/k,
l’axe oz en z = c/l
a, b, c étant les normes des trois vecteurs définissant le réseau
tridimensionnel (ou la maille).

z y
x (1 0 0) 15
(0 0 1)
Distance interréticulaire d(hkl) :
Les plans réticulaires d une famille sont équidistants et la distance
qui les sépare est appelée distance interréticulaire d(hkl).
Soit PQR, le plan le plus proche de O. Il coupe les axes a, b, c en
P, Q et R . c

t OP= a/h
R OQ=b/k Ici le plan PQR(432)
H OR=c/l
b
Q OH = d(hkl)
O P
a

Récapitulatif :
* nœud uvw
* rangée réticulaire [u v w]
* plan réticulaire (h k l) 16
Plan (111)
Unité de base du réseau : la maille

c NaCl

b a
b
a y
x g

Maille = plus petit parallélépipède qui décrit le réseau par translation. Il


est défini par trois vecteurs, a, b, c et trois angles, a, b, g
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Illustrations: de la maille au cristal

Assemblage
tridimensionnel
tripériodique des mailles

La maille

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Symétrie de la maille => 7 systèmes cristallins
Les sept systèmes cristallins
Système cristallin a b c a b c
Triclinique quelconques quelconques

Monoclinique quelconques 90 b  90 90
Orthorhombique quelconques 90 90 90
Quadratique a=bc 90 90 90

Hexagonal a=bc 90 90 120

Rhomboédrique a=b =c a = b = γ  90

Cubique a=b =c 90 90 90

19
maille primitive - maille multiple
Maille primitive (P)
La maille primitive (P) ou maille simple est le volume élémentaire le
plus petit qui permet par translation de reproduire la totalité du réseau.

La maille P ne contient qu’un seul nœud.


Son choix n ’est pas unique.
20
Toutes les mailles ont même volume.
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Maille multiple

• 2D

Maille multiple : 2 nœuds,


quadratique centrée
Maille P

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Différents types de maille multiple

a Maille à faces
Maille primitive Maille à base Maille centrée
centrée : C Centrées : F
P I x, y,z
x,y,z x, y,z x, y,z x+1/2 , y+1/2 , z
x+1/2 , y + 1/2 , z x+1/2 , y +1/2 , z +1/2 x+1/2, y, z+1/2
x, y+1/2, z+ 1/2
1 nœud /maille 2 nœuds /maille 2 nœuds /maille 4 nœuds /maille

La combinaison avec les 7 systèmes cristallins implique :


14 réseaux de Bravais
22

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Les 14 réseaux de Bravais

triclinique P
monoclinique P, C
orthorhombique P, C, I, F
hexagonal P
rhomboédrique P
quadratique P, I
cubique P, I, F

23
II - La symétrie dans les cristaux
Définition : une opération de symétrie fait passer une figure d’une
position initiale, F, à une position finale, F’, indiscernable.
F et F’ occupent deux positions équivalentes

Dans les cristaux on distingue deux types d’opérations de symétrie

les symétries de figure finie :


symétries du groupe ponctuel, elles laissent au moins un point invariant.

les symétries de figure infinie:


symétrie qui tiennent compte de la périodicité du cristal (translation de réseau).
24

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Les symétries ponctuels :
Elles laissent au moins un point invariant
 Rotation :
Rotation d’ordre n : rotation d’un angle 2p/n autour d’un axe.

2p/n

z
y

x n

 Identité  Rotation d’un angle de 2p/1 = 2p


25
Ex : axe d ’ordre 2 suivant [0 0 1]
Rotation de 2p/2 = p autour de l’axe Z
p
 
x yz
z xyz

axe d ’ordre 2 suivant Oz  


xyz x yz

26

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Ex : axe d ’ordre 3 suivant [0 0 1]
Rotation de 2p/3 autour de l’axe Z
2p/3

z
P’
P
P’’

27
Ex : axe d ’ordre 4 suivant [0 0 1]
Rotation de 2p/4 =p/2 autour de l’axe Z
p/2

z
P’’ P’
P’’’
P

 Remarque :
Après n opérations, l’objet initial et l’objet final sont rigoureusement
superposables .
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Compatibilité avec le réseau cristallin :

Pavage du plan : Pavage d’une surface par différents polygones

Sans vide ni recouvrement

6
2 3 4

5
Les pentagones , heptagones et octogones font apparaître des « vides ».

29
Axes compatibles avec le réseau : 1, 2, 3 , 4, 6
Symbole des axes de rotation
 perpendiculaire au plan de projection
2 3 4 6

z
y  parallèle au plan

+
+
o 2
-
x -
axe d ’ordre 2 suivant Oz  
Rappel: xyz x yz
 _
axe d ’ordre 2 suivant Ox
xyz xy z 30

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 réflexion ou Miroir m: C’est un plan de symétrie.

A A

m
31
Miroir oz

P (x y z)
Miroir oz

_
P’ (x y z)

xyz x y z 32

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Produits d’opérations de symétrie

On appelle produit de symétrie l’opération de symétrie qui résulte de


l’application successive de deux opérations de symétrie.

En général le résultat final dépend de l’ordre dans lequel sont effectuées les
opérations : le produit est alors non commutatif.

 Rotation - inversion :
Rotation d’angle 2p/n suivie d ’une inversion par rapport à un centre
situé sur l ’axe de rotation
2 p /n

33
Noté n
 Inversion : par rapport à un centre d ’inversion ou centre de symétrie noté 1
_ _ _ _
1 à l ' origine : (x y z ) ( x y z)
z

P (x y z)
Centre
d’inversion y

_ _ _
P’ ( x y z) 34
Exemple: 2 suivant oz ; symbole:

xyz 2 x y z x y z

2
1

X
2=m

Centre
d’inversion
3

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- +
1 Centre de symétrie

+
+
2=m Plan de symétrie
- +

3 6
Axe 3 + centre + 5 1
-
de symétrie
4 2
3
36
4
4
3 1

Entraîne un axe 2
2
+
-

6
(= 3/m) +3
-6

-2 -4 Axe 3 + m
+5 +1

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En résumé
Eléments de symétrie ponctuel

1 2 3 4 6

_ _
_  _
1 2 3 4 6
m

38
Groupe ponctuel

Lorsqu’une figure possède un ou plusieurs éléments de symétrie,


ces opérations de symétrie forment un groupe au sens
mathématique.

On appelle groupe ponctuel, l’ensemble des opérations de


symétrie d’une figure finie.

On peut définir la symétrie ponctuelle des systèmes cristallins

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=> 32 groupes ponctuels ou classes cristallines

triclinique 1 1
monoclinique 2 m 2/m
orthorhombique 222 mm2 mmm
rhomboédrique 3 3 32 3m 3m
quadratique 4 4 4/m 4 2 2 4mm 4 2 m 4/m m m
hexagonal 6 6 6/m 622 6mm 6 m 2 6/m m m
cubique 23 432 43m m3 m3m

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=> 32 groupes ponctuels ou classes cristallines

triclinique 1 1
monoclinique 2 m 2/m
orthorhombique 222 mm2 mmm
rhomboédrique 3 3 32 3m 3m
quadratique 4 4 4/m 4 2 2 4mm 4 2 m 4/m m m
hexagonal 6 6 6/m 622 6mm 6 m 2 6/m m m
cubique 23 432 43m m3 m3m

11 groupes centrosymétriques : groupes de Laue

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projection stéréographique

N
P

I
P’

S
Sur une sphère de centre I, un plan équatorial et les pôles N et S
correspondant.
La projection stéréographique d’un point P appartenant au pôle nord
est P’intersection de la droite (PS) avec le plan équatorial
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Symétries de figures infinies

Combinaison de symétries du groupe ponctuel


avec des translations (symétries avec translation).

2 types :

 axes hélicoïdaux,
 plans de glissement

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axes hélicoïdaux

Axes hélicoïdaux notés nt : combinaison d’une rotation de 2p/n avec


une translation de période t/n (t<n) parallèle à l’axe de rotation.

Les axes hélicoïdaux possibles sont :

21 , 31 , 32 , 41 , 42 , 43 , 61 , 62 , 63 , 64 , 65

Exemple : 21 // [0 1 0] : rotation de p, translation de b/2

Symbole axe // plan axe plan


46
21 // [0 1 0] : rotation de p, translation de b/2 Axe 21

Objet "A" Axe 21

y +1
1 Objet "A"

image "A"
y +1/2 image "A"
y +1/2

1/2

y y
Objet "A"
Objet "A"
0

Motif en (x,y,z) (-x, y,-z) + (0,1/2,0) = (-x,y+1/2,-z)


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Rotation + translation

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Axes d ’ordre 3
+ 1/3 + 2/3
+
+ +
+2/3 +1/3
+ +
3 31 32
Rot: 120 ,Tr: c/3 Rot: 120 ,Tr:2 c/3

Axes d ’ordre 4

+ +3/4
+1/4 +1/2
+1/2 +
+ + +1/2 + + +

+1/4
+3/4 +1/2
+ 43
4 41 42

48
Axes hélicoïdaux d ’ordre 6

+1/3 +2/3
+ + +1/6 +1/3

+1/2 +
+ +
+
+
+ +5/6 +2/3
+ +2/3 +1/3
6 61 62

+ +1/3 +2/3
+1/2 +2/3 +5/6

+1/2 + +1/2
+ + +

+1/2 +1/3 +1/6


+ +2/3 +1/3

63 64 65

49
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En résumé

50
Plans de glissement : combinaison d'une symétrie par rapport à
un plan et d'une translation suivant une rangée parallèle à ce plan.
Translation d’une 1/2 période
1
3

plans de glissements

2
3 types :
 plan de glissement axial, noté a, b ou c
avec une translation de a/2, b/2 ou c/2.
 plan de glissement diagonal, noté n, avec une translation
de (a+b)/2, (b+c)/2 ou (a+c)/2. (Maille P)

 plan de glissement diamant, noté d, avec une translation


de (a  b)/4, (b  c)/4 ou (a  c)/4 (maille F) ou (a  b  c)/4 (maille I).
51
Représentation des plans de glissement

symbole  au plan de // au plan de nature de la


projection projection translation

a, b a/2 b/2

c c/2 suivant [0 0 1]

52

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Symétrie du
groupe ponctuel
Symétrie avec
Symétrie du + +
réseau translation

230 groupes d'espace


regroupés dans les tables internationales de cristallographie

Toute structure cristalline possède une symétrie appartenant


forcément à un de ces 230 groupes.

53
Représentation des groupes d'espace : notation d'Hermann-Mauguin

Ex : P n m a
- La première lettre majuscule indique le mode de réseau de Bravais
(P, C, I ou F )

- Elle est suivie du symbole éventuellement modifié du groupe ponctuel


avec la prise en compte des éléments de symétrie avec translation.

Le système cristallin est celui qui est conforme au groupe de Laue.


Les éléments de symétrie donnés par cette notation suffisent pour
définir l'ensemble des éléments de symétrie du système. Ils sont,
suivant le système cristallin, définis par rapport à des directions bien
précises.
54
Exemples
•orthorhombique : groupe de Laue : m m m

symétries : axes //, plans

ox oy oz
Pmmm
3miroirs aux axes
Base C centré Cm m m

Pm m a Plan de symétrie oz
avec glissement de a/2

Pban
55

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* monoclinique : groupe de Laue : 2/m

P2/m (2nd setting : axe 2 // oy P 1 2/m 1 )


(1st setting : axe 2 // oz P 1 1 2/m )

P21/m (P 1 21/m 1) 21 // oy , m oy

P21/c (P 1 21/c 1) axe 21 // oy, plan de glissement c oy : translation de c/2

56
Exemple de tables cristallographiques

- Projection des positions équivalentes ou des éléments de symétrie dans le plan (001)

- L'origine de la maille est placée en haut à gauche.

+ [0 1 0]
symbolise une position en coordonnées x, y, z, placée au dessus
du plan de projection
[1 0 0]

Ex : P1 Il n ’y a pas d ’élément de symétrie


y
x
+ +

+ + Diagramme des éléments de symétrie


Diagramme des positions équivalentes
57
P2/m : P1 2/m 1 G. P. = 2/m axe 2 // à oy m à l ’axe 2

(2)
+ +

m
+ +

- - - - Miroir + axe 2 + centre de symétrie

+ + + +

- - - -
+ + + +
Diagramme des positions équivalentes Diagramme des éléments de symétrie
58
B - Apport de la diffraction X à l’étude des materiaux
I - introduction
1895, Université de Würzburg, Wilhem Conrad Röntgen
(1845-1923) découvre le rayonnement qui rend visible les squelettes.

Prix Nobel de Physique en 1901.


Rayons « mystérieux » capables
de traverser des corps non
transparents ou opaques à la
lumière visible, absorbés de façon
variable suivant l ’épaisseur et la
composition

59
II – Production des rayons X
La production des rayons X résulte du bombardement par un jet
d électrons d une cible métallique (anticathode). Les électrons sont
accélérés par un champ électrique sous vide. Seule une très faible
quantité de l énergie cinétique des électrons est transformée en rayons X
et le reste en chaleur d ou le nécessité de refroidir les tubes des rayons X.
Le rayonnement émis par l anode s échappent du tube par des fenêtres en
béryllium. =eau de
refroidissement

Tube RX
Fente RX
Beryllium
Windows Beryllium
Windows Haute tension
High voltage
d accélération
connection des électrons
20 à 60 kv

Tension de chauffage
du filament
Schéma d un tube (de RX)
61
La limite inférieure de la longueur d onde correspond à la
transformation de l énergie cinétique d un électron de
charge (–e ) en un seul photon

e * V = h * υ = h * c /λmin
h *c
λmin (Å) =
e*V(volts)
12398
λmin (Å) =
V(volts)

h = constante de Planck = 6,626.10-34 Js


c = vitesse de la lumière = 3.108 m/s
e = 1,602.10-19 C
62
Exercice d’application
Quelle est la tension minimale qu il faut appliquer à un tube
de RX pour avoir l émission de la raie kα du cobalt
(λ=1,608 Å) ?

Réponse V=7710 volts

Pourquoi on doit pratiquer une tension trop élevée?

Le spectre, de raies, caractéristiques dépend du métal


formant l anode. Il est dû à des transitions électroniques
entre les couches électroniques K, L, M... des atomes du
métal de l anticathode
63
Schéma énergétique des transitions émettant des rayons X.
64
Le spectre d émission est la superposition d un certain
nombre de raies très intenses, caractéristiques du métal
formant l anode.

Mo
Cu

65
II- Absorption des rayons X
Le faisceau de rayons X issus du tube est polychromatrique. Il est
important d avoir un faisceau monochromatique pour les études
cristallographiques des matériaux. Il est donc nécessaire de
sélectionner une raie parmi celles émises par le tube. On choisira
naturellement la plus intense. Pour cela on utilise soit un filtre ou un
monochromateur.
dx
I0 I
RX

L’intensité transmise décroît du fait de l’absorption suivant la relation:


I = I0.e-μdx
I0 : intensité du faisceaux incident
µ : coefficient d’absorption linéaire
dx : l’épaisseur de l’échantillon 66
Calcul du coefficient d’absorption (µ) d’une substance

µ =   xi (µ/) i
µ : coefficient d’absorption de la substance (cm-1)
 : masse volumique (g/cm3)
xi : fraction massique
(µ/) i : caractéristique de chaque élément(cm2/g) dépendant de la radiation,
répertoriée dans l’International Tables vol.3
avec
Z : nombre de motif par maille
ZM M : masse molaire
= N : nombre d’Avogadro (6,02 1023 mol-1)
NV
V : volume de la maille

67
Le coefficient d absorption varie avec le numéro atomique Z et la
longueur d onde λ d une manière discontinue. Cette propriété est très
exploitée dans différents domaines : médecine, protection des radiation,
et en particulier dans les filtres des RX.
Le filtre est une lame mince d un métal qui absorbe toutes
les radiations émises avec des longueurs d ondes inférieures
à celle que l on veut sélectionner.

Exemple : Ni pour filtrer kβCu

filtre

Elimination de la radiation Kb1 mais


le doublet Ka1/ Ka2 subsiste

68
Le monochromateur est un monocristal taillé par rapport à une
famille de plans déterminée. Il est orienté de telle manière que la
famille de plans choisit soit en position de Bragg pour la longueur
d onde désirée.

69
III- Diffraction de Rayons X : Loi de Bragg
Considérons une famille de plans réticulaires distants d’une
longueur dhkl sur lesquels tombe un faisceau parallèle de rayons
X, de longueur d’onde , sous un angle d’incidence .

dhkl

Chaque atome est la source d ’une onde diffusée, d’amplitude fj


(beaucoup plus faible que l’amplitude incidente)

Interférences : * ondes en phase addition des amplitudes


* un petit déphasage amplitude résultante nulle

Il y a diffraction suivant un nombre limité de direction


70
Loi de Bragg
S0 1
A’A B = a Triangle (HAB)
 A  HB = AB sin( + a)
H A A’ = 
a Triangle (ABH’)

S0  2 A’A H’ =  H’B = AB sin( - a)
H H’
AA ’ = dhkl Triangle (A’AB)
  AB = d/cos a
A’ B

(1)et (2) en phase équivalente si


La différence de marche () = HB + BH’ = n 

n  = HB + H’B = d/cosa (sin cos a + sina cos + sin cosa - sina cos)

 = 2 dhkl sin = n  loi de Bragg n: nombre entier

2 d sin =  : loi de Bragg simplifiée


71
IV- Calcul de la distance entre plans réticulaires :

Orthorhombique : 1 h2 k2 l2
2
= 2 + 2 + 2
d hkl a b c

Quadratique : 1 h2 + k2 + l2
2
= a2 c2
d hkl

2
1 = 4 ( h2 + k2 + hk) + l
Hexagonal : 2 c2
d2hkl 3a

cubique 1 h2 + k2 + l2
2
= a2
d hkl

72
V- Intensités diffractées et symétrie cristalline:
A chaque plans (hkl) on peut faire correspondre une intensité
I(hkl): on obtient une figure de diffraction qui reflète la symétrie du
cristal (extinctions systématiques ou conditions de diffraction ).
L intensité I(hkl) diffractée par un plan réticulaire est donnée par la
relation suivante :
I(hkl) = K F(hkl) F*(hkl)
F(hkl) facteur de structure qui exprime la somme des amplitudes
diffractées par les N atomes j d une maille, repérés par les vecteurs
rj(xj,yj,zj). N
F(hkl) = Σ fj exp2πi(hxj+kyj+lzj)
J =1
fj : facteur de diffusion atomique. Il est répertorié dans les tables
internationales de cristallographie.

73
Conditions de diffraction
1) Influence de la symétrie de réseau sur le facteur de structure
Ex : Réseau I

xyz x + 1/2 , y + 1/2 , z +1/2

Maille centrée I
N/2 N/2
Fhkl =  fj exp2pi (hxj+kyj+l zj) +  fj exp2pi [h(xj+1/2) + k(yj + 1/2) + l (zj + 1/2)]
J=1 J=1

N/2
Fhkl =  fj exp2pi (hxj+kyj+l zj) [1 +exp ip(h + k + l)]
J=1

h + k + l = 2n +1 exp ip(h + k + l) = -1 Fhkl = 0


N/2
h + k + l = 2n Fhkl = 2 fj exp2pi (hxj+kyj+l zj)
J=1
réflexions h + k + l = 2n + 1 éteintes 74
De même on démontre les conditions d‘existence de diffraction

I h + k + l = 2n

C h + k = 2n

F h, k , l de même parité

P h, k, l pas de condition

75
2) Influence des éléments de symétrie sur le facteur de structure

1) influence d ’un centre de symétrie 1 sur Fhkl

xyz 1 xyz

N/2 N/2
Fhkl =  fj exp2pi (hxj+kyj+l zj) +  fj exp-2pi (hxj+kyj+l zj)
J=1 J=1

N/2
= 2  fj cos2p (hxj+kyj+l zj) Fhkl est réel
J=1

76
2) influence des éléments de symétrie ave translation
a) axes hélicoïdaux

Ex : 21 suivant oy
xyz x , y + 1/2 , z
N/2 N/2
Fhkl =  fj exp2pi (hxj+kyj+l zj) +  fj exp2pi[-hxj+k(yj +1/2) -l zj]
J=1 J=1
N/2
Fhkl =  fj exp2pi (hxj+kyj+l zj) [1 +exp ip(-2h + k -2l )]
J=1
dans le cas particulier : h = 0 et l = 0
N/2
Fhkl =  fj exp2pi (hxj+kyj+l zj) [1 +exp ipk]
J=1
k = 2n +1 Fhkl = 0
N/2
k = 2n Fhkl = 2  fj exp2pi (hxj+kyj+l zj)
J=1
axe 21 suivant oy 0k0 k = 2n + 1 éteintes 77
Conditions d‘existence d’axes hélicoïdaux suivant oz

00l

21 l = 2n 61 , 65 l = 2n
31 l = 3n 62 ,64 l = 3n
41 , 43 l = 4n 63 l = 3n
42 l = 2n

78
b) Plans de glissement

Ex : a avec un miroir  oy

xyz x + 1/2 , y , z
N/2 N/2
Fhkl =  fj exp2pi (hxj+kyj+l zj) +  fj exp2pi[h(xj + 1/2)-kyj + l zj]
J=1 J=1
N/2
Fhkl =  fj exp2pi (hxj+kyj+l zj) [1 + exp2pi(h/2 - 2kyj )]
J=1
dans le cas particulier : k = 0
N/2
Fhkl =  fj exp2pi (hxj+kyj+l zj) [1 + exppih ]
J=1
h = 2n + 1 Fhkl = 0 ; h = 2n Fhkl  0

Pour un plan de glissement a oy  h0l h = 2n


79
Conditions d‘existence d’ éléments de symétrie avec glissement

a oy  h0l : h = 2n b ox  0kl : k = 2n

a oz  hk0 : h = 2n b oz  hk0 : k = 2n

c ox  0kl : l = 2n n ox  0kl : k + l = 2n

c oy  h0l : l = 2n n oy  h0l : h + l = 2n

n oz  hk0 : h +k = 2n

80
VI- Méthodes expérimentales de diffraction des rayons X
Il existe plusieurs méthodes expérimentales d étude des solides cristallins
par la diffraction des rayons X. Elles reposent sur l interprétation des
figures de diffraction. Souvent, le choix de la méthode est dicté par la
nature et l état de l échantillon à analyser.
a) Méthodes sur monocristal :
- Méthode cristal tournant - Maille
- Méthode de Weissenberg - Réseaux de Bravais
- méthode de précession - Éléments de symétrie
Structure du cristal :
- Diffractométrie automatique à 4 cercles Position des atomes (xj,yj,zj,βj)

81
b) Méthodes de diffraction sur poudre :
La diffraction des rayons X sur poudre est la méthode la plus
répondue pour caractériser les solides cristallisés.
Ils existent plusieurs techniques parmi lesquelles on a :
- La chambre de Debye et Scherrer
- La chambre de Guinier De Wolf
-La méthode à compteur qui est la plus utilisée actuellement.

Remarque
Toutes les techniques de diffraction des RX sur poudre nécessitent
l utilisation d un rayonnement X monochromatique.

82
-Méthode de Debye et Scherrer.
La figure de diffraction est enregistrée sur un film photographique.

Échantillon

2*l

Films de diffraction des rayons X obtenus par la méthode de Debye et Scherrer

Méthode de Guinier De Wolf

4θ 83
Diffractomètre à compteur
Cette méthode est la plus utilisée actuellement car les diffractomètres à
compteur ont permis plusieurs applications au niveau de la diffraction
des poudre
Un diffractomètre des rayons X comprend un générateur de haute tension
(10 – 60 kV), un tube de rayons X, un détecteur et un enregistreur ou
ordinateur pour l acquisition des données.

Détecteur

Porte
Tube RX échantillon
Goniomètre
Générateur
84
L’acquisition des données (I et ) se fait par une unité de contrôle et le
traitement des diffractogrammes à l’aide des logiciels appropriés.

Schéma d un diffractometre sur poudre

Diagramme de diffraction

85
2
V- Application des diagrammes de diffraction des RX sur poudres
Quel que soit le montage utilisé, la méthode de diffraction des RX
sur poudre cristalline fournit un spectre : une liste des distances
inter réticulaires (dhkl) mesurées associées à des intensités relatives
Ihkl. Cette liste est spécifique pour chaque composé cristallisé
(empreinte digitale).

1 –Identification de phase (analyse qualitative et quantitative)


L’identification des phases cristallines présentes dans un matériau
se fait par comparaison des couples (dhkl , Ihkl) du diagramme
expérimental avec un fichier qui contient cette liste pour chaque
phase répertoriée dans la banque de données pour identification
(PDF: Powder diffraction fille), gérée par l’International Center for
Diffraction Data (ICDD).

86
Constitution d’une carte du Qualité
fichier P.D.F.
du difractogramme
Numéro d’identification de la carte Nom du composé
Formule Chimique
Masse molaire Référence bibliographique
Volume de la maille
Densité calculée
Densité mesuré
Sys. cristallin R.B.
Groupe d’espace
Paramètres de maille
Smith et Snyder Figure Of Merit
Reference Intensity Ratio

Condition d’enregistrement

Commentaire généraux

I/Icor
I/Icor (ou RIR) »Reference Intensity Ratio » c’est le rapport de la hauteur du pic
maximum de l’échantillon à la hauteur du pic le plus fort du Corindon (Al2O3,
réflexion 113) pour le mélange 50% - 50% (en masse) des deux phases. Ce rapport est
utilisable pour l’analyse quantitatives de mélanges de phases. 87
– Exemple 84-1286 TiO2 Anatase
78-2485 TiO2 Rutile

Diffractogramme de TiO2 88
2- Identification du système cristallin :
L’identification du système cristallin est réalisé par l’indexation du
diagramme du diagramme de poudre en attribuant à chaque plan
réticulaire (hkl) son indice.
Déterminer (a, b, c, α, β, γ) Trouver (h, k, l) pour chaque réflexion

3 - Détermination du réseau de Bravais:


Voir condition de diffraction des réseau de Bravais

89
4 - Détermination de taille des cristallites,
L'élargissement lié à la taille des cristallites s'exprime à partir de la
formule de Scherrer :
Dhkl  K
b cos
- Dhkl : taille des cristallites
- K : facteur de forme des cristallites appelé constante de Scherrer (k~0.9 - 1)
- b : largeur intégrale de la raie de diffraction , corrigée de la contribution
instrumentale (rad.)
 = 1,54056 Å
Exemple 2 = 30 Dhkl = 94,7 nm
b = 0,09 I max

FWHM

2h b
Largeur à mi-hauteur Largeur intégrale
5-Etude du diagramme de poudre en fonction de la température

Pt Pt
0 50 100 4 ( )
10

CdUV.4H2O

158

CdUV.2H2O

301
CdUV

T( C)

Évolution du diagramme de poudre de Cd(UO2)2V2O8,4H2O en fonction de


la température, réalisée sur une chambre de Guinnier

91
6 - Détermination des structures cristallines:
affinement des position des atomes (xj, yj, zj, βj ) par la méthode de
Rietveld.
βj : facteur d’agitation thermique de l’atome j

Coordonnées atomiques et coefficients d’agitation thermique pour le phosphate g-AgZnPO4

Atome x y z β
Ag1 0.20254 (3) 0.89128 (2) 0.021499 (2) 1.931 (6)
Zn1 0.19054 (4) 0.84076 (2) 0.52546 (3) 1.037 (6)
P1 0.69041 (8) 0.89550 (4) 0.29147 (6) 0.877 (8)
O1 0.3966 (2) 0.87815 (1) 0.31182 (2) 1.59 (2)
O2 0.7616 (3) 1.03856 (1) 0.27484 (2) 1.61 (2)
O3 0.8268 (3) 0.83575 (1) 0.45641 (2) 1.66 (2)
O4 0.7730 (3) 0.83197 (1) 0.11089 (2) 1.55 (2)

93
Ag
Zn
P
O
b

c a

Projection de la structure de g-AgZnPO4 suivant le plan (100)

-polymorph of AgZnPO4 with an ABW zeolite-type framework topology


A. Assani, M. Saadi and L. El Ammari
Acta Cryst. E66, i74, 2010 94

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