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Thème n°3 : Les conditions de travail : temps de travail, durée du

travail, repos et congés.


1. Le temps de travail
La durée du travail effectif est le temps pendant lequel le salarié est à la disposition de
l'employeur et se conforme à ses directives sans pouvoir vaquer librement à des occupations
personnelles.
Certains temps dans l'entreprise sont, selon les cas, considérés ou non comme temps de
travail effectif
- les temps de pause et de restauration ; non
- les temps d'habillage et de déshabillage (non, mais contreparties) ;
- les temps de déplacement professionnel (non, mais contreparties s'ils dépassent le temps
normal de trajet domicile/travail).

2. La durée du travail

2-1. La durée légale du travail


La durée légale du travail effectif des salariés est fixée à 35 heures par semaine civile.
Équivalences : une durée du travail équivalente à la durée légale peut être instituée dans
les professions et pour des emplois déterminés comportant des périodes d'inaction. (Ex :
commerce de détails)

2-2. Les durées maximales


La durée du travail effectif ne doit pas dépasser
- 10 heures par jour (sauf dérogation) temps pause de 20 minutes minimum obligatoires
après 6h de travail consécutif ;
- 48 heures au cours d'une même semaine (60 heures en cas de circonstances
exceptionnelles) ;
- 44 heures par semaine sur une période quelconque de 12 semaines consécutives
(jusqu'à 46 heures sur dérogation).
- amplitude horaire journalier 13 h

3. Les heures supplémentaires


Constitue une heure supplémentaire toute heure accomplie au-delà de la durée légale (35
heures) ou de la durée considérée comme équivalente.

Principe
Des heures supplémentaires peuvent être accomplies librement dans la limite d'un
contingent annuel.
Contingent réglementaire : 220 heures par an et par salarié, sauf en cas de modulation où
il est réduit à 130 heures.
Contingent conventionnel : un volume supérieur ou inférieur au volume réglementaire peut
être fixé par une convention ou un accord collectif.

3.1 Majoration de salaire ou repos compensateur de remplacement


- Majoration légale de salaire
- 25 % pour chacune des 8 premières heures supplémentaires ;
- 50 % pour les heures suivantes.
Majoration conventionnelle de salaire : Un taux de majoration différent mais qui ne peut
être inférieur à 10 % peut être prévu par convention ou accord collectif.
- Repos compensateur de remplacement (RCE) :
La substitution du paiement de tout ou partie des heures supplémentaires ainsi que des
majorations ci-dessus par un repos compensateur équivalent est possible lorsqu'une
convention ou un accord collectif le prévoit.

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3.2 Contrepartie obligatoire en repos (COR)
Elle s'ajoute obligatoirement aux majorations de salaire (ou au repos compensateur de
remplacement). Elle est assimilée à une période de travail effectif et doit être prise dans un
délai maximum de 2 mois, soit par journée entière, soit par demi-journée.
- Dans les entreprises de 20 salariés et moins : 50 % de chaque heure supplémentaire
accomplie au-delà du contingent réglementaire ou conventionnel.
- Dans les entreprises de plus de 20 salariés :
- 100 % de chaque heure accomplie au-delà du contingent.

4. Les repos et congés

4-1. Le repos quotidien


Tout salarié bénéficie d'un repos quotidien d'une durée minimale de 11 heures consécu-
tives (12 heures pour les moins de 18 ans).

4-2. Le repos hebdomadaire


Principe
Il est interdit de faire travailler un salarié plus de 6 jours par semaine.
Le repos hebdomadaire a une durée minimale de 24 heures consécutives (2 jours pour les
moins de 18 ans) auxquelles s'ajoutent les heures consécutives de repos quotidien.
Le repos hebdomadaire doit être donné le dimanche.

Dérogations permanentes
- Dérogations de droit
- dans certaines entreprises fixées par décret, repos donné par roulement ;
- dans le commerce alimentaire de détail, repos donné le dimanche après-midi + repos
par roulement.
- Dérogations conventionnelles
- dans les industries organisant le travail en continu, repos donné par roulement ;
- dans les industries où le personnel d'exécution fonctionne en deux groupes, repos
donné un jour de semaine aux salariés de l'équipe de suppléance.

Dérogations temporaires
- Dérogations accordées par le préfet : dans les établissements où le repos simultané le
dimanche de tous les salariés serait préjudiciable et dans les communes et zones touris-
tiques, culturelles..., repos donné un jour de semaine ou du dimanche midi au lundi midi ou
par roulement.
- Dérogations accordées par le maire : dans les commerces de détail, le repos du diman-
che peut être supprimé au maximum douze fois par an et remplacé par un repos com-
pensateur et une majoration de salaire.

Dérogations au repos hebdomadaire


Le repos hebdomadaire peut être suspendu dans différentes hypothèses : pour effectuer des
travaux urgents de sauvetage, de prévention ou de réparation d'accident, dans certaines
industries traitant des matières périssables, pour les travaux de chargement et de
déchargement dans les ports, etc.
Le plus souvent, les salariés concernés bénéficient d'un repos compensateur équivalent.

4-3. Les jours fériés


Les 11 fêtes légales suivantes sont des jours fériés : le 1er janvier, le lundi de Pâques, le 1er
mai, le 8 mai, l'Ascension, le lundi de Pentecôte, le 14 juillet, le 15 août, le 1er novembre, le
11 novembre et le 25 décembre (+ la Réunion le 20 décembre)

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Sauf le 1er mai, qui est chômé et payé, le repos des jours fériés n'est légalement obligatoire
que pour les jeunes de moins de 18 ans.
Cependant les usages et les conventions collectives prévoient généralement que toutes les
fêtes légales seront chômées.
Le travail, le jour du1er mai, donne droit à un salaire double.
La journée de solidarité instituée en vue d'assurer le financement des actions en faveur de
l'autonomie des personnes âgées ou handicapées donne lieu à une journée supplémentaire
de travail non rémunérée.

4-4. Les congés payés


Tout salarié a droit chaque année à un congé payé à la charge de l'employeur à condition
d'avoir accompli au minimum un mois de travail effectif pendant l'année de référence allant
du 1er juin de l'année précédente au 31 mai de l'année en cours.

Minimum légal
2 jours 1/2 ouvrables par mois de travail dans l'entreprise sans pouvoir excéder 30 jours (soit
5 semaines de congé payé).

Congés supplémentaires
- Majoration conventionnelle en raison de l'âge ou de l'ancienneté.
- Majoration légale pour les femmes salariées de moins de 21 ans de 2 jours
supplémentaires par enfant à charge de moins de 15 ans ou pour fractionnement du congé.

Fractionnement du congé
Le congé pouvant être pris en une seule fois ne peut excéder 24 jours ouvrables.
Le congé ne dépassant pas 12 jours ouvrables doit être continu.
Le congé de durée comprise entre 12 et 24 jours ouvrables peut être fractionné.

Départ en congé
La période de prise de congé est fixée conventionnellement, à défaut par l'employeur.
Dans tous les cas, elle comprend la période du 1er mai au 31 octobre.
L'ordre des départs est fixé par l'employeur.

Indemnité de congé payé


Égale au 1/10e de la rémunération brute totale perçue au cours de la période de référence.

Indemnité compensatrice de congé payé


Versée, même en cas de faute grave ou faute lourde du salarié, lorsque le contrat de travail
est rompu avant que le salarié ait pu bénéficier de la totalité du congé auquel il avait droit.

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4-5- Les congés spéciaux

Durée Rémunération

Mariage du salarié ou 4 jours oui


signature d’un PACS

Décès d'un enfant 7 jours + 8 jours pour deuil de oui


l’enfant (enfant – de 25 ans)

Mariage d'un enfant 1 jour oui

Naissance congé accordé 3 naissance + 28 jours congé oui


au père paternité

Adoption De 10 à 22 semaines selon le oui


nombre d’enfants adoptés

Adoption nécessitant un 6 semaines non


voyage à l’étranger ou
dans les DOM-TOM

Décès du conjoint, d'un 3 jours oui


partenaire d'un pacs, du
concubin, du père, de la
mère, du beau-père, de la
belle- mère, d’un frère ou
d’une sœur

Congé parental d'éducation 1er enfant : durée maxi 6 Indemnisation CAF ou


ou travail à mi-temps mois pour chaque parent (1 rémunération si travail à
(ancienneté minimale : 1 an maxi). temps partiel (minimum 16 h
an dans l’entreprise) A partir du 2ème enfant : 36 par semaine)
mois maxi répartis entre les
deux parents
Congé de présence 310 jours à utiliser sur une Non, mais versement d’une
parentale période maxi de 3 ans allocation de présence
parentale

Congé maternité Selon le nombre d’enfants à Indemnités versées par la


charge au moment de sécurité sociale ou maintien
l’accouchement de salaire si prévu par une
Ex : 1er et 2ème enfant : 16 convention collective de
semaines branche
A partir du 3ème : 26
semaines

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Applications sur la durée du temps de travail

Dans les différentes situations décrites, l’employeur respecte –t-il le temps de travail ?

Enoncé de la situation Respect du temps de Explications


travail ?
OUI NON
Mr X travaille de 8h à 12 h
le matin et de 13h à 17h
l’après-midi.
Mr Y travaille de 6h à 14h
sans aucune interruption.
Mme D travaille du lundi
au samedi 8h par jour sur
une semaine.
Mme F travaille du lundi
au dimanche sans aucun
jour de repos.
Mr F a régulièrement
exécuté des heures
supplémentaires. Il a
travaillé en moyenne 48 h
sur 12 semaines
consécutives.
Mme G travaille dans un
secteur d’activité qui ne fait
l’objet d’aucun accord
conventionnel. Elle travaille
régulièrement de 6h à 12h
puis reprend sa journée de
travail à 17h pour finir à
20h.

Cas pratique n°1


Pierre est préparateur dans une entreprise de 234 salariés. Depuis le début de l’année, il a
fait un grand nombre d’heures supplémentaires qui sont rémunérées selon les majorations
légales. La convention collective dont dépend son entreprise ne contient pas de dispositions
concernant les heures supplémentaires, de même que les textes négociés au niveau de son
entreprise. Pierre a fait son calcul : depuis le début de l’année, et jusqu’à fin octobre, il a fait
en tout 215 heures supplémentaires. La 1ère semaine de novembre, il a encore travaillé 48
heures. Un de ses collègues, lui dit qu’il va gagner le jackpot, parce qu’il a dépassé le
contingent annuel. Que veut-il dire ?

Cas pratique n°2 :


Elodie travaille dans une usine qui fabrique des soupes en boîte. Suite à des problèmes de
personnel, elle a dû effectuer au cours de l’année de nombreuses heures supplémentaires.
Le 15 novembre, elle a effectué 225 heures supplémentaires, dont 125 heures font l’objet
d’un repos compensateur de remplacement. La convention collective nationale des 5
branches des industries alimentaires diverses dont relève son entreprise ne prévoit rien
concernant les heures supplémentaires.

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Son employeur lui demande de faire, fin novembre et en décembre une vingtaine d’heures
supplémentaires qui seront rémunérées, l’hiver s’annonce rigoureux et entraine une
consommation importante de soupe.
Elodie trouve que cela fait beaucoup et souhaite savoir si à partir d’un certain seuil d’heures
supplémentaires elle peut avoir une compensation spécifique.

Cas pratique n°3


Franck dispose au moment du déjeuner d’une heure 30 minutes de pause, durant laquelle il
doit impérativement rester 1 heure dans l’usine, sa présence étant indispensable en cas de
déclenchement de l’alarme. Les 30 minutes restantes, il est libre de tout déplacement.
Cette pause est-elle incluse dans sa durée du travail ?

Applications sur temps de repos et congés


Cas pratique n°1
Sébastien a commencé à travailler dans une société d’import-export le 1er novembre. Celui-
ci prévoit de faire un voyage de 4 semaines avec des amis à partir du 1er juin de l’année
prochaine. Sébastien souhaiterait savoir de combien de jours de congés il disposera au 1er
juin.

Cas pratique n°2


Pauline a été embauchée 7 jours en contrat à durée déterminée pour remplacer un salarié
malade dans une société de service en informatique. À l’issue de ces 7 jours, son contrat
prend fin et son employeur lui paye son salaire et une indemnité de fin de contrat. Pauline
précédemment employée en contrat à durée déterminée pour 2 mois dans une autre
entreprise avait perçu une indemnité de congés payés. Elle s’étonne auprès du comptable
de la société en informatique de ne pas percevoir d’indemnité de congés payés, celui-ci lui
répond que son contrat était de trop courte durée. Que pouvez-vous répondre à Pauline ?

Cas pratique n°3


Bénédicte a pris 3 semaines de congé cet été. Elle souhaite prendre une semaine en
novembre. Un de ses collègues lui dit qu’elle bénéficiera de 2 jours de congés
supplémentaires. Bénédicte est étonnée, dans l’entreprise où elle travaillait précédemment,
elle n’avait pas de congés supplémentaires si elle prenait des congés en novembre. De toute
façon, elle s’était engagée à ne jamais demander de congés supplémentaires. Pouvez-vous
lui donner des explications ?

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