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RENCONTRE 15
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Introduite en Afrique noire francophone par le Code du Travail des Territoires d’Outre-Mer,
et reprise dans le Code du Travail de 1961, l’institution des congés payés est réglementée
aujourd’hui par les articles L. 148 à L. 155 de la loi n° 97-17 du 1er décembre 1997
portant Code du Travail au SENEGAL. Cependant, en certains de ses points, et pas les
moindres, la question des congés payés se trouve encore régie par la combinaison des
dispositions des articles précités du Code du Travail et de certaines dispositions :
C’est autour de ces trois questions fondamentales que seront examinés, au titre des congés
payés, les droits reconnus au travailleur, les obligations imposées à l’employeur, avec tous
les éclairages n’ayant d’autre but que de permettre une « remise en ordre » de certaines
pratiques et une meilleure maîtrise de la gestion des congés payés.
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DROIT AU CONGE
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L’article L.148 du Code du Travail dispose ainsi qu’il suit :« sauf dispositions plus favorables
des conventions collectives, le travailleur acquiert droit au congé payé à la charge de
l’employeur, à raison de deux jours ouvrables par mois de service effectif ».
En application du principe du maintien des contrats de travail en cours, consacré par les
dispositions de l’article L. 66 du Code du Travail, une modification dans la situation juridique
de l’entreprise, par exemple une vente, une succession, une fusion, une transformation de
fonds ou mise en société, n’affecte pas les droits du travailleur. Le successeur devra
accorder le congé ou payer l’indemnité compensatrice, et pourra réclamer à son
prédécesseur la part proportionnelle au temps pendant lequel le travailleur a été à son
service.
Si le droit au congé payé s’acquiert mois par mois de service ou de travail, par contre le
droit reconnu par l’article L.150 du Code du Travail à chaque travailleur de jouir du congé,
c’est-à-dire le droit de l’exiger ou de le prendre effectivement, à la charge de l’employeur,
est acquis après une durée minimale de service effectif accomplie pendant une période de
référence.
Cette période de service effectif, qualifiée de minimale par la loi, appelée période de
référence, est égale à douze (12) mois, et au terme de celle-ci, le travailleur, est en droit
d’exiger de jouir effectivement d’un congé.
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Toutefois, la jouissance effective du congé peut être reportée, d’accord parties, sans que
la durée de service effectif puisse excéder trois (03) ans et à condition que le travailleur
puisse bénéficier d’un congé de six (06) jours ouvrables, à prendre obligatoirement chaque
année.
Le congé payé ainsi prévu par le Code du Travail en faveur du travailleur doit être
effectivement pris. Le droit du travailleur au congé est absolu et a un caractère d’ordre
public.
Tout accord entre employeur et travailleur qui interviendrait pour supprimer en tout ou partie
le congé payé serait donc nul de plein droit, l’article L. 151, alinéa 3 du code du travail
précisant qu’une telle convention « est nulle et de nul effet ». Ces dispositions d’ordre
public prohibent donc formellement la pratique, d’ailleurs souvent encouragée par les
travailleurs eux-mêmes, tendant à obtenir une indemnité aux lieu et place du congé payé.
La question peut alors se poser de savoir si un travailleur qui, malgré le caractère impératif
de loi, n’aurait cependant pas pris son congé pendant plusieurs années, peut réclamer par
la suite à son employeur le versement d’une indemnité correspondante.
Les juridictions sociales ont eu à souligner à ce sujet que la loi donne suffisamment de
garanties au travailleur pour qu’il puisse, s’il le désire, jouir de son congé effectivement
dans les délais prévus.
Il est donc important que le travailleur sache que s’il ne prend pas son congé effectivement
dans la limite de trois (03) ans telle que prévue par la loi, il risque de perdre tout droit par
la suite, à moins qu’il arrive à établir devant le juge que la responsabilité en incombe
totalement à son employeur. Dans l’affirmative, ce dernier pourrait être condamné à verser
des dommages intérêts au travailleur, en réparation du préjudice qu’il aurait subi.
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- au titre de l’ancienneté
- pour la mère de famille
- pour le gardien concierge
- au titre de la médaille du travail
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L’article L. 148 du Code du Travail prévoit que le travailleur a droit à un congé égal à deux
(02) jours ouvrables par mois de service effectif, sauf dispositions plus favorables des
conventions collectives. Ainsi, l’article 70 de la CCNI prévoit, en son dernier alinéa, cinq (05) jours
(s’entendant ouvrables ou non ouvrables, par référence à l’article 143 du code du travail en vigueur avant le
présent code) par mois de service effectif.
La durée du congé est donc déterminée à raison de deux (02) jours ouvrables par mois de
travail. Mais il y lieu de noter que la décision de commission mixte étendue du 16 Février
1978 qui a conduit le législateur de 1997 à généraliser l’amélioration apportée à la durée
du congé principal, précise que cette dernière doit être égale à quatre (04) semaines
calendaires au moins par année de service effectif.
Pour une meilleure maîtrise de cette question de la durée du congé, il est indispensable
d’apporter des précisions sur un certain nombre de notions qui lui sont rattachées.
L’article L.150 du Code du Travail ainsi que l’arrêté n° 10844 du 17 Décembre 1956
expriment la durée du congé à laquelle a droit un travailleur en jours ouvrables. Que faut-il
entendre par « jour ouvrable » ?
Il faut donc entendre, par « jour ouvrable », tous les jours au cours desquels il est possible
à une entreprise de faire travailler l’ensemble du personnel, ou bien tous les jours de la
semaine en principe consacrés au travail.
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En revanche, tous les samedis (ou lundis) suivants jusqu’au dernier dans le congé
comptent pour le calcul du congé (Cassation sociale 8 novembre 1983 et 7 mai 1986).
Bien entendu, rien n’empêche l’employeur de faire mieux que la loi et de ne pas compter
le ou les autres samedis ou lundis.
La durée des congés payés étant, selon la loi, appréciée en jours ouvrables, l’intervention
d’un jour férié chômé (jour non ouvrable) dans une période de congé a normalement pour
effet de prolonger d’une journée ouvrable la période de congé.
Cette journée supplémentaire de repos doit être accordée même dans le cas où le jour férié
coïncide avec la journée habituelle de repos dans l’entreprise : samedi ou lundi.
Exemple : un travailleur part en congé pour 24 jours le mercredi 26 Juillet 2023 ; il reprendra
son travail le mercredi 23 Août 2023 et non le mardi 22 Août, en raison de la fête de
l’Assomption du 15 Août qui tombe un mardi. Cette journée supplémentaire de repos doit
donc être accordée, même dans le cas où le jour férié coïncide avec une journée habituelle
de repos dans l’entreprise.
Si le jour férié chômé est payé aux autres travailleurs de l’entreprise qui ne sont pas en
congé, la journée de congé supplémentaire devra être également payée au travailleur en
congé.
En revanche, le jour férié, tombant un dimanche, jour non ouvrable, n’a aucune incidence
sur la durée du congé et n’ouvre droit à aucune indemnisation particulière.
c) Incidence de la maladie
La question se pose souvent de savoir si le travailleur qui tombe malade pendant ses
congés payés est en droit de bénéficier, après le repos médical pour maladie, des jours de
congé dont il n’a pu effectivement jouir du fait de celle-ci.
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En matière de congés payés, le mois de travail s’entend non du mois civil, mais du
mois de travail accompli de date à date (10 janvier – 09 février par exemple). Autrement
dit, la durée du travail, qui détermine la durée du congé auquel peut prétendre un travailleur,
s’apprécie de quantième à quantième.
Exemple : un travailleur embauché le 10 décembre 2022 acquiert droit, après cinq (05)
mois tout juste de service, soit le 09 mai 2023, à 10 jours ouvrables de congé (à raison de
deux (02) jours ouvrables par mois de service ou de travail).
La réglementation établit par ailleurs une équivalence entre le mois de travail ou de service
et les périodes de quatre (04) semaines ou 24 jours de travail. Plus exactement, elle prévoit,
pour le calcul de la durée du congé, que sont assimilées à un mois de service ou de travail
les périodes équivalentes à 4 semaines ou 24 jours de travail (arrêté n° 6556 du 03
septembre 1953 : article 2, dernier alinéa).
Le mois étant égal à 4,33 semaines (52/12) ou comportant 26 jours de travail ou jours
ouvrables (6x52/12), il en résulte qu’en matière de congé, la réglementation joue en faveur
du travailleur puisque celui qui n’aura travaillé que 4 semaines (et non 4,33) ou 24 jours (et
non 26) aura droit, par période de travail correspondant à cette tranche de temps, au
nombre de jours de congés prévus pour un mois entier de travail.
Compte tenu de l’existence de trois (03) modes de répartition de la durée légale du travail,
il convient donc de retenir que les périodes de travail auxquelles est assimilé le mois de
service ou de travail deviennent :
Ainsi, pour un horaire de travail réparti sur 5 jours, un (01) mois de travail effectif
correspondra à 4 semaines ou à 20 jours.
Attention ! Le calcul en heures de travail n’est pas admis. La durée des congés étant
déterminée en fonction des mois de travail ou des périodes qui lui sont assimilées, l’étendue
des droits d’un travailleur, en matière de congés payés, ne peut être appréciée en
équivalence d’heures de travail.
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Aux périodes réellement travaillées par le travailleur, le Code du Travail, en son article
L. 148, ajoute certaines périodes non travaillées (ou de suspension du contrat de
travail) et qui, par exception, sont assimilées à du temps de travail effectif. Il s’agit
des cas, ci-après, prévus à l’article L. 70 :
c) les absences pour maladie dûment constatée par un médecin agréé et ce dans la
limite de six mois, limite portée par l’article 86 de la C.C.N.I. à huit et dix mois,
respectivement au profit du travailleur comptant de 07 à 15 ans de service et du
travailleur justifiant d’une ancienneté supérieure à 15 ans ;
A ces périodes non travaillées et assimilées à du temps de travail effectif par la loi,
il convient d’ajouter celles également considérées comme telles par la C.C.N.I. :
- en son article 69 :
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Ainsi pour un travailleur revenu de congé le 20 Juillet 2022 et qui doit de nouveau partir en
congé le 20 septembre 2023, la période de référence s’étendra du 20 juillet 2022 au 19
septembre 2023, soit 14 mois en tout de service effectif.
En outre, le travailleur embauché le 04 janvier 2023 et qui tombe malade deux (02) mois
pendant la période de référence, verra ses droits calculés sur 12 mois et non 10 mois : son
départ en congé est donc prévu pour le 04 janvier 2024.
Pour l’appréciation de la durée du congé, il ne faut pas oublier que le congé s’acquiert mois
par mois de service effectif. Le travailleur qui accomplit deux mois de service effectif à droit
à 4 jours ouvrables de congé à la fin du deuxième mois, conformément à la réglementation.
b) les périodes d’absence sans solde accordées au travailleur pour les motifs prévus
par l’article L.149 alinéa 3 du Code du Travail, qui ne peuvent être déduites dans
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c) les périodes d’absence sans solde accordées au travailleur pour lui permettre de
participer à des stages de formation de cadres sportifs ou à des stages préparatoires
aux sélections nationales sportives, qui ne peuvent être déduites de la durée des
congés, dans une limite annuelle de trente (30) jours (article L. 149, dernier alinéa) ;
L’article L. 148 du Code du travail, l’arrêté n° 10844 du 17 décembre 1956 ainsi que les
conventions collectives (art. 70 de la C.C.N.I) prévoient, pour certaines catégories de
travailleurs, un régime de congé plus favorable. Il est important de noter que le congé,
qualifié de « supplémentaire », n’est dû que si le droit au congé principal existe et, sauf
exception, quelle qu’en soit la durée. Il vient donc s’ajouter au congé principal.
En plus du régime normal qui vient d’être examiné, il existe un régime qui peut être
appliqué, sur leur demande, et qui est fixé par l’arrêté n° 10844 du 17 décembre 1956.
En effet, quelle que soit la durée de leurs services dans l’entreprise, les jeunes travailleurs
et apprentis âgés de moins de 18 ans un an avant le premier jour du mois de leur départ
en congé, et les jeunes travailleurs et apprentis âgés de 18 à 21 ans à cette même date,
ont droit, s’ils le demandent, à un congé fixé respectivement à 24 jours et 18 jours
ouvrables.
Ces jours de congés relevant du régime facultatif ne sont pas rémunérés. Ces
dispositions visent, en fait, les jeunes travailleurs qui n’ont pas accompli dans l’entreprise
une durée suffisante de service pour prétendre au congé payé de 24 jours. Le législateur
a cependant voulu, s’ils le désiraient, et sans imposer de charges supplémentaires à
l’employeur, leur assurer une période de repos maximale.
Soit par exemple le cas d’un jeune travailleur âgé de moins de 18 ans, justifiant de 06 mois
de présence dans l’établissement au moment où il part en congé.
LES CONGES PAYES - Pierre Marie COLY & Babacar DIAKHATE
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Ainsi, que les services aient été continus ou non, dans la même entreprise, le travailleur a
droit à un congé payé supplémentaire de :
En vertu des dispositions de l’article L. 148 du Code du Travail, les mères de famille ont
droit à un (01) jour de congé payé supplémentaire par an, pour chaque enfant de moins de
14 ans, enregistré à l’état civil.
L’article 9 de l’arrêté n° 10844 prévoit le congé supplémentaire pour les femmes salariées
ou apprenties sur les bases suivantes :
2 jours de congé supplémentaire par enfant à charge, si elles ont moins de 21 ans
au dernier jour de la période de référence ;
2 jours de congé supplémentaire par enfant à charge à compter du 4 ème, si elles ont
plus de 21 ans au dernier jour de la période de référence.
Ce congé supplémentaire est réduit à 1 jour par an si la durée du congé normal annuel
n’excède pas 6 jours.
Ainsi, selon l’arrêté précité, est réputé enfant à charge celui qui est enregistré à l’état civil
et qui n’a pas atteint 15 ans à l’expiration de la période de référence. Selon l’article 70 de
la C.C.N.I., c’est celui qui remplit les conditions fixées par le Code de sécurité sociale.
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Les arrêtés fixant les modalités d’application de la semaine de 40 heures dans les
différentes branches d’activité professionnelles prévoient que les gardiens – concierges
logés dans l’établissement ou à proximité de l’établissement dont ils ont la garde, et
astreints à une durée de présence de 24 heures continues par jour, ont droit à un congé
annuel payé de deux (02) semaines, en sus du congé légal. Ces dispositions ont été
reprises par la C.C.N.I en son article 70, avant dernier alinéa.
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AMENAGEMENT DU CONGE
Fractionnement du congé
Fermeture de l’établissement
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Le travailleur doit être avisé de la date de son départ en congé, 15 jours au moins à
l’avance.
Une fois fixées, les dates retenues s’imposent et doivent être observées ; elles ne peuvent
être avancées ou retardées d’une période supérieure à trois (03) mois, sauf accord de
l’Inspecteur du Travail, après audition des parties.
Au moment du départ en congé, l’employeur doit porter sur le bulletin de paie du travailleur
la mention des dates de départ en congé et de reprise de service ou, à défaut, délivrer une
attestation de congé (article 71 de la C.C.N.I.).
En principe, le travailleur doit pouvoir jouir de toute la durée du congé acquis, de manière
continue et sans aucune interruption. Autrement dit, si, par exemple, il a droit à 24 jours de
congé et qu’il tienne à bénéficier de ces 24 jours en une seule fois, l’employeur ne peut s’y
opposer.
Toutefois, tenant compte du fait que le fonctionnement normal d’une entreprise pouvait être
gêné par l’absence trop longue de plusieurs travailleurs d’une part et, d’autre part, sensible
au souhait de certains travailleurs, pour des raisons personnelles, de ne pas jouir en une
seule fois de tout le congé auquel ils peuvent prétendre, le législateur a admis – et cette
faculté est expressément prévue à l’article 11 de l’arrêté n° 10844 du 17 décembre 1956 –
que le congé peut être fractionné, avec l’agrément du travailleur.
Cependant, cette faculté de fractionnement est limitée par la règle suivant laquelle le
congé payé ne dépassant pas 12 jours ouvrables ne peut être fractionné.
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Il y a lieu enfin d’insister sur le fait que le fractionnement du congé suppose l’accord
des deux parties. C’est ce qui résulte de l’article 11 de l’arrêté précité. En effet, il y est
prévu que «le congé peut être fractionné par l’employeur, avec l’agrément du travailleur».
L’initiative est donc donnée ici à l’employeur ; mais il va de soi qu’en contrepartie, rien ne
peut s’opposer à ce que le congé soit fractionné à la demande du travailleur, à la condition
que l’employeur soit lui-même d’accord.
Il va de soi que la partie du congé non prise, à la suite du rappel du travailleur, doit
obligatoirement être portée au crédit de l’intéressé et lui être ensuite donnée pour qu’il en
jouisse effectivement, soit, dans l’année, soit l’année suivante, bloquée avec le congé
suivant.
Il bénéficiera par la suite et, au plus tard, lors du congé suivant, d’une période de
congé supplémentaire égale au nombre de jours perdus par suite du rappel.
L’employeur peut être amené à fermer son établissement pour la période des congés
payés.
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Il peut alors se poser un problème particulier, pour les travailleurs qui, engagés en cours
d’année, n’auraient pas, à la date de fermeture de l’établissement, accompli une période
d’emploi correspondant à la durée des services ouvrant droit de jouissance au congé.
Si, pour une raison ou une autre, il maintient la fermeture de l’établissement pendant une
durée supérieure à celle des congés payés, il est tenu, en vertu des dispositions de l’article
L. 154 précité : «…, pour chacun des jours ouvrables de fermeture, excédant cette
durée, de verser aux travailleurs une indemnité qui ne peut être inférieure à
l’indemnité de congés payés».
Retenons enfin le dernier alinéa de l’article 71 de la C.C.N.I. qui prévoit l’obligation pour
l’employeur de consulter les délégués du personnel au sujet de la date de fermeture qu’il
a, seul, compétence de fixer.
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REMUNERATION DU CONGE
L’allocation de congé
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I. L’ALLOCATION DE CONGE
Cette rémunération est appelée allocation de congé constituée du montant qui rémunère
le congé normal c’est-à-dire le repos calculé sur la durée normale du service. A celui-ci
peut cependant venir s’ajouter un montant qui rémunère le congé supplémentaire à divers
titres.
Telle que posée, l’assiette servant au calcul de ladite allocation est très large. En
effet, compte tenu de la formulation générale de la loi, l’assiette comprend toutes les
sommes perçues par le travailleur, quelles qu’elles soient, pendant la période de référence,
à l’exclusion des indemnités ayant le caractère de remboursement de frais (déplacement,
panier, transport, salissure,…), des prestations en nature liées accessoirement à l’emploi
(logement, eau, électricité, domesticité gratuits) ou des indemnités forfaitaires en tenant
lieu, telle que, notamment, l’indemnité de logement.
Cependant, si le travailleur ne continue pas à jouir, pendant son congé, des avantages en
nature du fait de l’employeur, ces avantages doivent être pris en compte dans l’assiette de
calcul (article 153, alinéa 3 du code du travail).
Il convient de souligner aussi que, lorsque des prestations en nature sont fournies par
l’employeur (logement et ration) et que ces prestations ont fait l’objet de retenues par
l’employeur en remboursement de leur valeur, conformément à la règlementation ( Arrêté n°
5040 du 17 juillet 1956, Décret n° 2023-1710 7 août 2023 fixant le SMIG et le SMAG), le montant des
retenues opérées pendant la période de référence doit être intégré dans l’assiette des
sommes servant au calcul de l’allocation de congé (article 153, alinéa 4 du code du travail)
A supposer le cas d’un travailleur agricole qui a effectivement perçu, pendant son année
de service ouvrant droit au congé, une rémunération globale en espèces de 1.920.000
FCFA. Sur le salaire ainsi accordé au travailleur, l’employeur sur qui pesait en outre une
obligation de logement et de nourriture, a régulièrement retenu la contre-valeur
réglementaire du logement et de la ration et, soit pour toute l’année considérée : 42.634 F
au titre du logement et 12.316,72 FCFA pour la ration. Au total 54.951,52 FCFA de retenues
pour remboursement. Cette somme globale devra être ajoutée au montant de 1.920.000
FCFA, pour déterminer l’assiette devant permettre de calculer l’allocation de congé.
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Il est également important de retenir que, pour déterminer l’assiette devant servir au calcul
de l’allocation de congé, lorsque la période de référence considérée comprend des
absences assimilées à un temps de service effectif, l’article L. 153 du Code du Travail
pose que ces absences assimilées à un temps de service effectif doivent être
considérées comme ayant donné lieu à rémunération en fonction de l’horaire de
travail pratiqué dans l’établissement pendant lesdites périodes d’absence, pour les
travailleurs de même catégorie.
Ainsi, l’employée qui a pris son service le 1 er avril 2022 et qui s’est absentée par la suite
trois (03) mois pour cause de maladie ou pendant 14 semaines pour cause de congé de
maternité a droit, le 1er avril 2023, au nombre de jours de congé auxquels elle aurait pu
prétendre si elle ne s’était pas absentée un seul jour.
Si l’intéressée gagne 360.000 FCFA / mois pour un horaire de 40 heures de travail par
semaine et si pendant ces 03 mois ou 14 semaines d’absence, l’établissement conserve le
même horaire de travail, l’allocation de congé devra être déterminée sur la somme totale
de 360.000 FCFA x 12 mois, même si l’intéressée n’a perçu pendant une partie de ces
absences que le demi salaire ou n’a rien perçu de son employeur.
Par contre, si durant ces quatorze semaines, l’horaire de travail venait à être réduit, la
rémunération à retenir sera celle qu’aurait l’intéressée si elle avait effectivement travaillé
au moment de la réduction de l’horaire de travail de l’établissement.
L’article 15 du l’arrêté n° 10844 du 17 décembre 1956 prévoit que « toute journée de congé
supplémentaire, accordée au titre de l’ancienneté, donne lieu à l’attribution d’une
allocation spéciale égale au quotient de l’allocation afférente au congé principal par
le nombre de jours ouvrables compris dans ce congé ».
L’article 72, dernier alinéa de la C.C.N.I, reprend cette formule et y renvoie pour le calcul
de l’allocation concernant tous les jours de congé supplémentaire accordés en vertu des
dispositions de l’article L. 70 de la C.C.N.I. L’article 72, dernier alinéa de la C.C.N.I., prévoit
en effet que, une fois l’allocation du congé principal déterminée, il faut diviser le
montant par le nombre de jours ouvrables concernés puis multiplier le résultat ainsi
obtenu par le nombre de jours ouvrables dus au titre des majorations. Il ne fait aucun
doute que le calcul de l’allocation de congé supplémentaire au titre de la médaille du travail
s’effectue également par cette formule.
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18 x 2 = 36 jours ouvrables
Avec une ancienneté de 27 ans, l’employé bénéficie en vertu des dispositions plus
favorables de l’article 70 de la C.C.N.I. du maximum de jours ouvrables supplémentaires,
après 25 ans, soit :
07 jours ouvrables
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36 + 7 = 43 jours ouvrables
Conformément aux dispositions de l’article L. 153 du Code du Travail, ce montant est égal
à 1/12ème des sommes perçues pendant la période réelle de référence.
Cependant, il y a lieu de ne pas perdre de vue les dispositions de l’article L. 112 du Code
du Travail, d’application plus favorable au travailleur dont le droit au congé s’apprécie sur
une période de référence supérieure à douze (12) mois et dont la rémunération, au cours
de ladite période de référence, varie en hausse.
- au titre du sursalaire
(250 000 x 12) + (335 000 x 6) = 5 010 000 F
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- au titre du sursalaire
(250 000 x6) + (335 000 x 6) = 3 510 000 F
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L’allocation de congé payé est due et versée uniquement, si le travailleur jouit effectivement
de son congé et suspend ainsi l’exécution de son contrat de travail pour le poursuivre à son
retour de congé. Mais dans certains cas particuliers, les travailleurs ne peuvent acquérir le
droit à la jouissance effective d’un congé, suspensif du contrat : ils ont alors droit à une
indemnité compensatrice de congés payés.
Le législateur a donc admis qu’en ces seules circonstances une indemnité compensatrice
devrait être payée en lieu et place du congé (articles L. 151 alinéa 1 er et article L. 153
dernier alinéa du Code du Travail).
Si le travailleur vient à décéder, alors qu’il avait acquis droit à une certaine durée du
congé, au prorata du temps de travail effectué depuis son engagement ou depuis son
congé précédent, se pose alors la question de savoir si ses ayants droit peuvent prétendre
à l’indemnité compensatrice de congé payé.
Il doit être répondu par l’affirmative, comme l’indiquent les termes de l’article 83 de la
C.C.N.I. Le congé est en effet considéré comme un droit pécuniaire, faisant partie du
patrimoine du travailleur et constituant une dette formelle de l’employeur.
L’allocation de congé payé versée par l’employeur au travailleur est, conformément aux
dispositions de l’article L. 118 du Code du Travail, assimilable à un salaire.
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Cependant, cette assimilation ne fait pas d’elle une contrepartie du travail, comme l’a
curieusement et étonnamment soutenu le Tribunal du Travail de Thiès dans une décision
du 28 Septembre 1989, confirmée de manière tout aussi surprenante par la Chambre
Sociale de la Cour d’Appel de Dakar dans son arrêt du 29 Mai 1991, à propos de la
détermination des éléments de rémunération devant composer l’assiette de calcul de
l’indemnité de départ à la retraite. Ces décisions sont d’autant plus embarrassantes qu’il
ne fait l’ombre d’aucun doute que l’allocation de congé est versée au travailleur, en
l’absence d’une prestation effective de travail ou pour rémunérer un temps d’inactivité
consacré au repos effectif du travailleur.
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En principe, le délai de préavis est un délai préfix, c’est-à-dire un délai qui ne peut être ni
interrompu ni suspendu et donc non susceptible de prolongation.
Ainsi par exemple, un travailleur ayant 12 mois de présence effective, et pouvant prétendre
à un préavis de 03 mois, est licencié. Il a droit à un congé de 24 jours ouvrables ou 04
semaines. S’il décide de dispenser le travailleur de l’exécution du préavis, l’employeur ne
pourrait pas imputer les 04 semaines de congé sur les 03 mois de préavis et ne payer ainsi
que deux mois, par application du principe de la non confusion du préavis et du congé.
Il convient de rappeler à ce sujet, bien que les hypothèses de rupture du contrat de travail
(licenciement ou démission) pendant les congés payés sont rares, que le Code du Travail
prévoit, en son article L. 55, le doublement de l’indemnité compensatrice de préavis, en cas
de résiliation du contrat de travail pendant le congé du travailleur.
A la question de savoir si le préavis non exécuté, et qui donne lieu au versement d’une
indemnité compensatrice, doit être retenu pour le calcul de l’indemnité compensatrice de
congé payé, les juges ont régulièrement répondu par la négative (Tribunal du Travail de
Dakar 7 Février 1966 et 28 Avril 1969). Par extension, le travailleur ne peut donc prétendre
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Rencontre 15 de Coly Social
à une allocation de congés pour la période restant à courir d’un contrat à durée déterminée
qui a fait l’objet d’une rupture (Tribunal du Travail de Dakar du 29 Décembre 1964).
La jurisprudence considère en effet, ce qui est vrai, que le droit au congé est fonction du
travail effectif. Dès lors, un travailleur n’a droit à une indemnité compensatrice de congés
payés pour la période de préavis que s’il a effectivement travaillé pendant la durée de celui-
ci. Sauf dispositions de conventions collectives ou clauses contractuelles plus favorables.
Autrement dit, la jurisprudence exclut le préavis non effectué du temps de travail effectif
considéré pour le calcul des congés payés. En conséquence, elle ne permet pas de calculer
l’indemnité compensatrice de congés payés en tenant compte de l’indemnité de préavis ou
en intégrant dans son assiette de calcul le montant de l’indemnité compensatrice de
préavis.
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