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TYPES DE SOCIETES COMMERCIALES AU MAROC

Quand on se lance dans la création d’une entreprise, il est nécessaire de choisir entre plusieurs
formes juridiques. Ces formes juridiques permettent de regrouper les sociétés en deux grandes
catégories: les sociétés de capitaux et les sociétés de personnes. Chaque catégorie a ses
avantages et ses inconvénients selon la nature de l’activité, le capital disponible, le type de
gérance souhaité, etc.
Qu’est-ce qu’une société de personnes ?
La société de personnes met particulièrement l’accent sur les associés et le but de leur
association. C’est notamment ce qui la différencie de la société de capitaux. Plus
concrètement, cette forme de société n’existe que grâce à la confiance que les associés ont
placée entre eux, puisque ces derniers sont responsables des dettes de l’entreprise de
manière parfaitement solidaire. La société de personnes comporte un risque accru pour
chacun des associés.
Cette particularité de la société de personnes implique un fonctionnement un peu
particulier, notamment lorsqu’il est question de prendre une décision importante, puisque
l’unanimité des associés est requise. De même, en matière de fiscalité et d’imposition, ces
derniers sont individuellement soumis au régime de l’impôt sur le revenu (IR).
Parmi les sociétés de personnes les plus courantes, on retrouve la SI (Société individuelle), la
SCS (société en commandite simple), la SNC (société en nom collectif) et la société en
participation.
Qu’est-ce qu’une société de capitaux ?
Dans une société de capitaux, c’est la participation financière des associés qui prime. Les
éléments qui concernent les personnes associées ont moins d’importance, sachant que ces
derniers ne se connaissent pas nécessairement. L’apport au capital social prime sur les autres
éléments.
Ainsi, l’intégration d’un actionnaire ou d’un associé se fait principalement sur la base de son
apport, qui lui donne droit à des parts ou des actions. Que le capital social soit
constitué d’apports en numéraire ou d’apports en nature, la création d’une société de capitaux
entraîne la création d’un patrimoine propre à l’entreprise.
Au sein de la société de capitaux, comme pour une SARL, la responsabilité des associés est
limitée à leurs apports dans le capital social. En d’autres termes, si l’entreprise contracte des
dettes, les associés ne pourront pas perdre plus que le montant qu’ils ont injecté dans la
société. Par conséquent, le risque est bien moins élevé que dans une société de
personnes. Enfin, il ne faut pas oublier qu’une société de capitaux est, par défaut, soumise à
l’impôt sur les sociétés, et que seule l’entreprise est taxée.
Parmi les sociétés de capitaux, on recense la SAS (société par actions simplifiée), la SA
(société anonyme), ou encore la SCA (société en commandite par actions).
Qu’est-ce qu’une société hybride ?
C’est une société mixte qui regroupe à la fois les caractéristiques d’une société de personne et
de capitaux. Dans cette société, la participation financière comme l’identité de l’associé
sont importantes. la responsabilité des associés, qui ne sont pas forcément commerçants, est
limitée à leurs apports. La cession des parts sociales est toutefois plus encadrée (nécessité
d’un agrément). Il s’agit donc d’un régime hybride, qui emprunte des caractéristiques
aux deux autres catégories. SARL

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Société de personnes Société hybride Société de Capitaux
(individuelle) (SARL) (SA)

Intuitu personae Intuitu personae Apport en capital


(identité des associés, lien, (identité des associés, lien,
confiance) confiance)

Responsabilité illimitée Responsabilité limitée Responsabilité limitée

Risque accru Risque accru Risque moindre

Parts sociales Parts sociales Actions


(non négociables) (non négociables) (négociables: cédés librement
sur le marché)

Nécessité d’agrément pour Nécessité d’agrément pour Libre


entrer ou sortir de la Sté entrer ou sortir de la Sté

Décisions prises à Décisions prises à Décisions prises au vote


l’unanimité l’unanimité

Gérant Gérant Conseil d’Admi./PDG


ou
Conseil de surveil./Directoire

IR IS IS

SI : Société Individuelle ; SARL SA : Société Anonyme ;


SCS: Société en SCA: Société en
Commandite Simple ; Commandite par Actions ;
SNC: Société en Nom SAS: Société par Actions
Collectif ; Simplifiée.
SP: Société en
Participation.

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CHAPITRE I- LA SOCIETE DE PERSONNES :
Les sociétés désignées comme des “ sociétés de personnes ” sont des structures dans
lesquelles il existe un lien fort entre les associés.
Les associés choisissent délibérément de créer leur entreprise ensemble, souvent en raison
d’un fort lien personnel ou de la poursuite d’intérêts communs.
Les sociétés de personnes se distinguent des sociétés de capitaux. Ces dernières sont axées sur
les apports des associés au capital de la société. L’identité des associés n’est pas aussi
importante que dans les sociétés de personnes et la responsabilité des associés est
généralement limitée à leurs apports.
Les sociétés de personnes sont caractérisées par 3 éléments majeurs :
 La nécessité d’un agrément pour les associés entrants ;
 La responsabilité indéfinie et solidaire des associés ;
 La fiscalité transparente.
1- La nécessité d’un agrément pour les associés entrants
En raison de l’importance attachée à l’identité des fondateurs, l’entrée et la sortie des associés
au capital de la société est souvent l’objet d’une procédure complexe, qui requiert l’agrément
des autres associés.
Le capital social des sociétés de personnes n’a pas vocation à subir d’importants mouvements.
Ainsi, les cessions des parts sociales sont plus complexes car elles nécessitent de suivre
une procédure d’agrément.
2- La responsabilité indéfinie et solidaire des associés
Pourquoi la bonne entente des associés est-elle si importante dans une société de
personne ?
La bonne entente des associés est nécessaire dans une société de personne, car les associés
sont tous personnellement responsables des dettes de la société de manière indéfinie et
solidaire.
Concrètement, cela signifie que les créanciers de la société peuvent demander à être
remboursé sur le patrimoine personnel des associés. On parle de responsabilité indéfinie, car
la responsabilité financière des associés n’est pas limitée à leurs apports.
Cela signifie également qu’un créancier peut demander le remboursement intégral d’une
dette de la société à n’importe lequel de ses associés. L’associé appelé à rembourser la dette
ne peut pas refuser et doit rembourser l’intégralité de la somme due.
Une fois qu’il a remboursé le créancier, l’associé qui a payé peut demander aux autres
associés de le rembourser à hauteur de la quote-part de chacun au capital social.
3- La fiscalité des sociétés de personnes
La fiscalité des sociétés de personnes est ce qu’on appelle une “ fiscalité transparente ”.
Cela signifie que ce n’est pas la société qui est imposée sur ses bénéfices mais, ce sont les
associés qui sont imposés à l’IR sur les bénéfices de la société.
Cependant, dans certaines sociétés de personnes telles que la SCS, il est possible pour les
associés, d’opter pour une imposition à l’IS.

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Dans les sociétés de personnes soumises à l’IS, c’est la société qui est imposée à l’IS et les
associés ne sont imposés à l’IR qu’en cas de versement de dividendes.

1- L’entreprise individuelle :
L’entreprise individuelle est une entreprise exploitée en nom personnel, c’est-à-dire
directement par une personne physique. Elle est définie comme étant une entreprise exploitée
par une personne physique, dont l’objet est d’exercer une profession libérale ou une activité
économique.
Par ailleurs, l’entreprise individuelle est une entité économique qui correspond souvent à une
certaine dimension, c’est le cas des micro-entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires et un
bénéfice modestes.
Différence par rapport à la Société : simplicité de fonctionnement et faible coût avec une
grande liberté d’action pour le chef d’entreprise.
La société suppose l’existence d’associés qui s’impliquent dans les décisions de gestion de
l’entreprise, alors que dans l’entreprise individuelle, seul l’entrepreneur décide de sa gestion.
Par ailleurs, le fonctionnement des sociétés requière souvent un formalisme juridique lourd. A
titre d’exemple, une société anonyme (SA) nécessite la mise en place d’un CA ou d’un organe
de gestion (Directoire), la nomination d’un ou plusieurs commissaires aux comptes et le
respect de règles de fonctionnement nombreuses et contraignantes édictées par la loi.
 Les obligations légales
Le chef de l’entreprise Individuelle doit obligatoirement :
o Ouvrir un compte auprès d’un établissement bancaire ;
o Tenir une comptabilité conformément aux règles en vigueur;
o Conserver les correspondances et pièces justificatives pour une durée de 10 ans.
 Nombre d’associés
Aucun, l’entrepreneur est seul.
 Montant du capital
Pas de notion du capital.
 Direction
L’entrepreneur est le directeur.
 Responsabilité du dirigeant
L’entrepreneur est indéfiniment responsable des dettes sociales.
 Régime fiscal
Le chef de l’entreprise est imposé directement à l’impôt sur le revenu (IR)
2. La Société en Nom Collectif
La Société en Nom Collectif (SNC) est une société de personnes. Les associés sont
responsables indéfiniment et solidairement des dettes de la société et les parts sociales ne sont
pas librement cessibles. La SNC est généralement créée par les membres d’une même famille
en vue d’exploiter une activité en commun.

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La société en nom collectif est une société dont les associés ont tous la qualité de
commerçant. Cette définition démontre clairement que cette société est commerciale par sa
forme.

 Capital
La loi ne prévoit aucun montant minimum pour le capital social (librement fixé par les
associés).
Constitué par des apports en numéraire ou en nature, à l’exclusion des apports en industrie
 Parts sociales
Les parts sociales sont nominatives, elles ne peuvent être cédées qu’avec le consentement de
tous les associés (agrément).
 Gérance
Tous les gérants ont la qualité de gérant. Généralement on nomme un gérant externe.
La SNC, peut être gérée par une personne physique ou morale.
 Contrôle
La nomination d’un commissaire aux comptes n’est pas obligatoire sauf pour les sociétés dont
le chiffre d’affaire, à la clôture d’un exercice, dépasse 50.000.000 de dirhams.
 Régime fiscal
o Chaque associé est soumis à l’impôt sur le revenu (IR) en tant qu’entrepreneur
individuel ;
o La société peut opter pour l’IR (l’impôt sur le revenu) ou l’IS (impôt sur les sociétés)
3. La Société en Commandite Simple : SCS
Très peu répandue, la société en commandite simple est une société de personnes constituée
d’associés commandités qui ont la qualité de commerçants et répondent indéfiniment et
solidairement des dettes sociales, et d’associés commanditaires qui ne sont tenus des dettes
qu’à concurrence du montant de leurs apports.
Cette forme juridique permet de créer ou de reprendre une entreprise par des investisseurs
extérieurs non impliqués dans la gestion (associés commandités).

 Capital

o Pas de capital minimum exigé.


o Constituée par des apports en numéraire ou en nature, à l’exclusion des apports en
industrie.

 Associés

Deux au minimum. Un commandité et un commanditaire.

 Responsabilité des associés

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o Les commandités ont la qualité de commerçant et répondent indéfiniment et
solidairement des dettes sociales.
o Les commanditaires répondent des dettes sociales à concurrence de leurs apports.

 Gérance

Assurée par les associés commandités.

 Régime fiscal

o Les associés commandités sont soumis à l’impôt sur le revenu (IR) en tant
qu’entrepreneurs individuels.
o La société peut opter pour l’IR (l’impôt sur le revenu) ou l’IS (impôt sur les sociétés).

4. La société en participation
La société en participation est une société que les associés ont convenu de ne pas immatriculer
au Registre du commerce. Elle n’a donc pas de personnalité morale et n’est soumise à
aucune formalité de publication (art 89 de la loi 5-96).
 Constitution
o La SEP est constituée entre deux personnes au minimum.
o Il est indispensable que chaque associé fasse un apport (en numéraire, en nature ou en
industrie)
o La durée de constitution de la société en participation est librement fixée par les
associés.
o Aucune condition de forme n’est prescrite pour la validité de la société. Néanmoins, le
souci de définir clairement les droits et obligations des associés conduisent
pratiquement à établir un acte sous seing privé.
 Ce qu’il faut retenir
o La société en participation n’existe que dans les rapports entre associés fondateurs et
n’est pas destinée à être connue des tiers.
o Son existence peut être prouvée par tous les moyens disponibles.
o Les associés conviennent librement de l’objet de la société.

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