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Livret

9ème
de Littérature

Lycée Privé Bilingue SAJEV


Année Scolaire 2022 – 2023

1
Les différentes formes de discours

Un texte est écrit dans un but précis et ce but n’est pas toujours le même. C’est pourquoi, il
existe de différents types de textes ou formes de discours. Il faut donc savoir reconnaître les
différentes formes de discours pour les lire efficacement.

1- Le texte narratif (ou narration)

Raconte une histoire, c’est-à-dire une série d’événements réels ou imaginaires qui
s’enchaînent dans le temps. On emploie les temps du passé, mais les dialogues sont au
présent.

2- Le texte descriptif (ou description)

Décrit les principales caractéristiques d’un personnage, d’un lieu, d’un objet, etc. Grâce à la
description, le lecteur peut imaginer la scène. Le temps employé est l’imparfait ou le
présent.

3- Le texte explicatif (informatif documentaire)

Est lui aussi descriptif, mais il a pour but de donner des informations et des explications
variées sur un être, un phénomène, un objet, un pays, une activité, etc. Il est clair et précis.
Parfois, on se sert aussi des chiffres pour renforcer la précision. Le narrateur ne donne pas
son avis : on dit qu’il est neutre. En général, on y emploie le présent.

4- Le texte argumentatif

Expose un point de vue personnel. L’auteur veut convaincre (persuader) son lecteur que
cette opinion est juste. Pour cela il utilise des arguments, c’est-à-dire des raisons valables
qui s’enchaînent logiquement ; illustrés par des exemples. On y emploie des connecteurs
logiques (mais, ou, alors, donc, car, cependant, etc.)

5- Le texte injonctif

A pour but de faire accomplir ou d’interdire une action à quelqu’un. Les verbes sont à
l’impératif ou à l’infinitif.

Les textes injonctifs sont utilisés dans la vie quotidienne : recette de cuisine, consignes
d’exercices, règlements, modes d’emploi, etc.
2
Identifiez le type de texte

Lisez les textes suivants puis identifiez les types de textes. Justifiez votre réponse en
donnant au moins 2 caractéristiques pour chaque type de texte :

Texte 1
. Versez dans une casserole et ajoutez pommes de terre, carotte, céleri, haricots, oignon,
assaisonnement.
. Ajoutez de l’eau pour couvrir environ la moitié de la préparation.

1- …………………………………………………………………………………………………………………………………..
2- ……………………………………………………………………………………………………………………………………

Texte 2 :
Diffusion de la lumière par des molécules et les aérosols de l’atmosphère. L’absorption
atmosphérique est à la longueur d’onde des rayons lumineux. La lumière bleue est plus
absorbée que la lumière rouge, cette absorption croît avec la largeur de la couche
atmosphérique traversée, ce qui explique le rougeoiement du ciel au coucher du soleil.

1- …………………………………………………………………………………………………………………………………..
2- ……………………………………………………………………………………………………………………………………

Texte 3 :
Entouré de guerriers à la face plate et féroce, couleur de safran, à la barbe noire comme le
jais, à la chevelure tordue en longues tresses, s’avançait, monté sur un cheval cuirassé de
lames d’acier, une sorte de géant, plus jeune de figure et de mine plus inquiétante que le
reste de sa bande ; ses yeux noirs et durs exprimaient l’insolence de la domination ; une
énorme moustache noire retombait jusqu’à sa poitrine.

1- …………………………………………………………………………………………………………………………………..
2- ……………………………………………………………………………………………………………………………………

Texte 4 :
Les rois échangèrent des ambassades. Chacun d’eux parut fort surpris par le récit que lui
apporta son propre légat. Une heure plus tard, à l’abri d’une tente de pourpre, accoudés à
des coussins, près d’un brasero où les esclaves brulaient les parfums les plus exquis de
l’Asie, les deux voyageurs se contaient comme ils se trouvaient cette nuit-là sur les bords
lamentables de la mer Morte.

1- …………………………………………………………………………………………………………………………………..
2- ……………………………………………………………………………………………………………………………………

Texte 5 :
Essentiellement causé par les énormes quantités de pétrole, de gaz, de charbon qui sont
brûlées dans l’atmosphère, l’effet de serre responsable du changement climatique,
représente une grave menace pour la planète. C’est pourquoi de nombreux pays de la
communauté internationale ont pris l’engagement de réduire leurs émissions de gaz
carbonique en encourageant l’utilisation des énergies renouvelables.

1- …………………………………………………………………………………………………………………………………..
2- ……………………………………………………………………………………………………………………………………

3
Différence entre le conte, le mythe et la légende

LE CONTE

Le conte est un récit imaginaire qui se déroule dans un monde où l'invraisemblable est
accepté. Les personnages jouent des rôles bien définis et leurs aventures se terminent
généralement bien. L’histoire racontée permet de dégager une leçon de vie. Le temps, les
lieux et les personnages sont imprécis.

LE MYTHE

Le mythe est une histoire inventée pour répondre aux questions que se pose l'être humain
sur ses origines et sur celles du monde, pour expliquer des phénomènes naturels comme
l'apparition de l'eau sur la terre. Le mythe fait presque toujours intervenir des êtres divins :
il constitue alors une croyance d'une communauté, d'un peuple.

LA LÉGENDE

La légende est une histoire dans laquelle les actions, les lieux ou les personnages se
rattachent à des faits historiques connus, mais qui ont été déformés, amplifiés, embellis par
l'imagination. Souvent, la légende s'apparente au mythe, car elle tente d'expliquer un
phénomène naturel. À la différence du mythe, la légende ne repose pas sur les divinités.

Le conte et ses caractéristiques

- Récit imaginaire populaire issu de la tradition orale


- Personnages peu décrits, peu nombreux et stéréotypés (parfaits sur tous les points)
- Accent mis sur l’action des personnages
- Certains personnages ont des pouvoirs merveilleux
- L’invraisemblable est accepté
- Le héros a une quête
- Commence par « Il était une fois… » ou « Il y a très longtemps… »
- Finale heureuse
- Les lieux et le temps sont imprécis
- La fin du récit est facile à prévoir
- L’histoire permet de dégager une leçon de vie
- Univers narratif invraisemblable : merveilleux, fantastique, magique, etc.

La légende et ses caractéristiques

La légende ressemble au conte, mais comporte quelques différences avec lui :


-Elle est racontée comme une histoire vraie
-Les actions, les lieux ou les personnages se rattachent à des faits historiques connus,
mais qui ont été amplifiés, embellis par l’imagination
-A souvent une morale ou une leçon
-Contient des éléments surnaturels ou religieux

4
INTRODUCTION AU CONTE
Voici des extraits de contes. Retrouvez leur titre.

Les trois petits cochons – La belle au bois dormant – Cendrillon – le Petit Poucet – le petit
chaperon rouge

1- Titre : _______________ _____________________


Il était une fois une famille de bûcherons qui habitait dans la forêt. Il y
avait le père, la mère et leurs sept enfants, tous des garçons.

2- Titre : _______________ _____________________


Un jour, sa mère, ayant cuit et fait des galettes, lui dit : Va voir comme se
porte ta mère-grand, car on m’a dit qu’elle était malade. Porte-lui une
galette et ce petit pot de beurre.

3- Titre : _______________ _____________________


Le loup gonfla ses joues, souffla, souffla de toutes ses forces, et la
maison de paille s'envola.

4- Titre : _______________ _____________________


Alors elle se lava d'abord les mains et le visage, puis elle vint s'incliner
devant le fils du roi, qui lui tendit le soulier d'or. Elle s'assit sur un
escabeau, retira son pied du lourd sabot de bois et le mit dans la
pantoufle qui lui allait comme un gant.

5- Titre : _______________ _____________________


Au bout de cent ans, le Fils du Roi qui régnait alors, et qui était d'une
autre famille que la Princesse endormie, demanda ce que c'était que
ces Tours qu'il voyait au-dessus d'une grande forêt (…)

5
Le schéma narratif

Les étapes du récit sont souvent les mêmes : les actions se suivent et s’enchaînent selon un
modèle plus ou moins précis. On appelle ce modèle le schéma narratif et on le retrouve
dans tous les types de récit.

En voici les cinq étapes :

1- Dans un récit, le plus souvent avant le déclenchement de l’action, les premières


lignes présentent la situation initiale. Elles donnent des précisions sur les
personnages, le lieu, l’époque et les circonstances de l’action.
Dans un récit au passé, les verbes conjugués pour la description sont à l’imparfait.
2- Soudain, un événement inattendu, l’élément déclencheur survient et provoque un
changement dans la situation de l’action est souvent marqué par un complément
circonstanciel du temps (quand, soudain, tout à coup, brusquement, un jour, etc.)
Les verbes sont conjugués au passé simple ou au passé composé.

3- Au cours du récit ont lieu des actions qui s’enchaînent : ce sont les péripéties. Dans
pour récit au passé, on utilise le passé simple ou le passé composé pour mettre en
valeur une action ou un événement. Cependant, les verbes dans les dialogues sont
conjugués au présent.

4- Les personnages essaient de résoudre la difficulté créée par l’élément modificateur,


de façon positive ou négative, heureuse ou malheureuse. C’est la résolution.

5- Le récit se finit par la présentation d’une situation finale qui établit un nouvel ordre.
La situation finale place les personnages dans une situation meilleure. Identique ou
pire que leur situation initiale. Cette nouvelle situation peut être bonne ou mauvaise
selon que le récit se termine bien ou mal.

6
Schéma narratif

7
La situation initiale

C’est le début de l’histoire, on présente :

Où : le lieu

Quand : le moment où se passe l’histoire

Qui : les personnages, les caractéristiques physiques, psychologiques, sociales

Quoi : ce que fait le héros avant qu’il y ait un problème

8
La situation initiale

Annotez le texte

Où : ce qui correspond au lieu.


Quand : ce qui indique le moment.
Qui : ce qui concerne le héros et les personnages secondaires
Quoi : ce que fait le héros avant qu’il y ait un problème
Verbes : porte une attention aux temps verbaux

Il était une fois, dans un monde inconnu, des habitants qui se ressemblaient tous,

avaient le même physique (de type européen), la même tenue vestimentaire marron

et le même salaire. Ils habitaient dans les mêmes immeubles roses, se déplaçaient

dans les mêmes véhicules verts. Dans un immeuble de ce monde Nathalie, âgée de

12 ans, vivait avec ses parents. Elle était semblable à toutes les autres petites filles,

brune aux yeux verts. Ses seules distractions étaient le shopping et le cinéma. Mais

dans les boutiques, tous les vêtements étaient identiques : de même marque, de

même couleur, de même forme, de même tissu. Il n’y avait aucun choix ! Chaque

jour, Nathalie mettait la tête à la fenêtre et regardait ce monde en se disant : « Que

ce monde est triste et ennuyeux.

Source inconnue

9
Analyse

1 Par quelle phrase commence le conte ?

________________________________________________________________________

1. Peut-on situer précisément l’époque de l’action ?

________________________________________________________________________

2. Peut-on définir précisément le lieu de l’action ?

________________________________________________________________________

3. S’agit-il d’un pays réel ou imaginaire ?

________________________________________________________________________

4. Quelles informations nous apprenons sur le héros ?

a -________________________ c -________________________

b -________________________ d -________________________

5. Quel est le temps du récit ?

________________________________________________________________________

6. Quelles informations pouvons-nous donner avec ce temps ?

a -________________________ c -________________________

b -________________________ d -________________________

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Élément déclencheur et péripéties

Observe ces débuts de conte, puis entoure le mot ou l’expression qui caractérise les
débuts de ceux-ci et, par la suite, encadre le mot ou l’expression qui introduit un
changement dans le récit.

1- Il était une fois une reine qui avait une petite encore toute petite, un bébé qu'elle
devait porter dans ses bras. Un jour que la fillette était méchante et ne voulait pas se
tenir tranquille, quoi que pût dire ou faire sa mère, la maman perdit patience et
s'écria...

(Grimm, Le Corbeau)

2- Il y avait une fois un pauvre bûcheron veuf qui avait autant d'enfants qu'il y a de
pertuis dans un crible. Cela lui faisait bien de la peine de voir ses pauvres enfants qui
mouraient de faim. Un matin, il prit sa cognée et s'en alla dans la forêt, résolu de ne
pas revenir qu'il n'eût trouvé de quoi rassasier les pauvres mioches.

(Grimm, La sorcière au nez de fer)

3- Il était une fille puis un gars qui étaient pour se marier. Le père et la mère de la fille
avaient invité le gars à manger. Quand ils furent pour manger, il n'y avait pas de vin à
table.

(Conte populaire français recueilli par Geneviève Massignon, De bouche à oreilles, Berger-Levrault)

4- Depuis longtemps , Jha voulait offrir un joli bracelet à sa femme Aïcha. Mais Jha était
pauvre; comment trouverait-il l’argent ?
Un matin, assis devant sa tasse de café, il pensait. Il leva la tête et dit à sa femme...

(Jha le trompeur et les deux souris grises, Contes populaires de Tunisie, Nathan)

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Voilà le début de deux contes. Remets-les dans le bon ordre en numérotant
les énoncés.

Conte 1 Conte 2

 Il avait une fille d’une rare  L’aîné était travailleur (...)


beauté.  Un jour, le frère aîné revint de la forêt
 Un jour, il engagea une avec un panier plein de fruits
domestique. succulents.
 Il était une fois un villageois qui  Il était une fois deux frères, orphelins
avait une fille. depuis leur jeune âge, qui vivaient
ensemble à l’écart du village.
 Le cadet, au contraire était très
paresseux (...)

Je n’oublie pas que dans la situation


initiale, les verbes sont à
l’_________________ et que dans
l’élément perturbateur les verbes
sont au __________________.

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Dans ces extraits, lesquels sont des situations initiales, des éléments
déclencheurs, des péripéties ou des situations finales ?

1. Le jeune homme épousa sa belle-sœur et tous deux vécurent heureux.


 Situation initiale  Dénouement
 Élément déclencheur  Situation finale
 Péripétie
Justifie ta réponse :
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________

2. L'enfant de la chance se mit en route, s'égara dans une grande forêt et trouva refuge
dans une chaumière.
 Situation initiale  Résolution
 Élément déclencheur  Situation finale
 Péripétie
Justifie ta réponse :
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________

3. Jamais plus on ne revit le génie.


 Situation initiale  Résolution
 Élément déclencheur  Situation finale
 Péripétie
Justifie ta réponse :
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________

4. Alors, il s'en fut à la rencontre de la troisième fée aux cheveux d'or qui résidait dans
une lointaine contrée.
 Situation initiale  Résolution
 Élément déclencheur  Situation finale
 Péripétie
Justifie ta réponse :
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________

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5. L'agneau, après avoir dévoré le loup, vécut en repos le reste de ses jours.
 Situation initiale  Résolution
 Élément déclencheur  Situation finale
 Péripétie
Justifie ta réponse :
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________

6. Il arriva qu'un jour d'orage, le roi entra au moulin et demanda aux meuniers si ce
grand garçon était leur fils.
 Situation initiale  Résolution
 Élément déclencheur  Situation finale
 Péripétie
Justifie ta réponse :
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________

7. Il était une fois une veuve qui avait deux filles ; l'aînée lui ressemblait si fort et
d'humeur et de visage.
 Situation initiale  Résolution
 Élément déclencheur  Situation finale
 Péripétie
Justifie ta réponse :
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________

8. Petit Gâteau convoita une cuillère en argent. Il se retrouva dans le sac du troll qui se
précipita jusque chez lui sans s'arrêter.

 Situation initiale  Résolution


 Élément déclencheur  Situation finale
 Péripéties
Justifie ta réponse :
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________

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Le schéma narratif

1. ___________________ : c’est le début de l’histoire. On y place le


décor, les personnages et les temps utilisés sont à l’___________.

2. ___________________ : c’est un évènement qui vient bouleverser


l’histoire. Cette partie est introduite par des mots ou des
expressions comme ___________________________. Le temps de
la conjugaison va changer et va être au _____________________

3. ___________________ : c’est une série d’évènements qui arrive au


héros (ou aux héros s’ils sont plusieurs).

4. ___________________ : c’est un évènement qui survient pour que


le héros retrouve le calme.

5. __________________ : c’est la fin de l’histoire. La situation


redevient calme. Elle peut être la même que la situation initiale ou
être totalement à l’inverse.

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Le schéma narratif : exercices

Les paragraphes de l’histoire ont été mélangés. Retournez l’ordre du récit et


nommez les différentes parties.

a) Les villageois savaient bien que ce n'était pas vrai ; cependant, ils n'osaient rien dire,
parce qu'ils avaient peur du curé. Mais les plus vieux d'entre eux continuèrent de
venir, en cachette, pour déposer leurs dons près de la source.

b) Et puis un jour, la Gaule devint chrétienne, et monsieur le curé interdit aux gens du
pays de porter des offrandes et de venir danser autour de la source. Il prétendait
qu'ils y perdraient leurs âmes, et que la fée était un diable.

c) Et les gens crurent vraiment qu'il avait réussi à la faire fuir, car, pendant quinze cents
ans, plus personne n'entendit parler d'elle. Les vieux qui l'adoraient moururent, les
jeunes l'oublièrent peu à peu, et leurs petits-enfants ne surent même plus qu'elle
avait existé. Même les curés, ses ennemis, cessèrent de croire en elle.

d) Il était une fois une fée, une gentille petite fée, qui vivait dans une source, pas très
loin d'un village Vous savez, n'est-ce pas, que la Gaule autrefois n'était pas
chrétienne, et que nos pères les Gaulois adoraient les fées. A cette époque, les gens
de ce village adoraient cette fée-là. Ils portaient à la source des fleurs, des gâteaux et
des fruits, et même, les jours de fête, ils mettaient leurs plus beaux habits pour y
venir danser.

e) Quand le curé s'en aperçut, il se fâcha tout rouge. Il fit dresser en cet endroit une
grande croix de pierre, puis il organisa une procession et prononça au-dessus de
l'eau un tas de paroles magiques, en latin, pour chasser la fée.

P. Gripari, La fée du robinet

Situation initiale Élément déclencheur Péripéties Résolution Situation finale

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Le conte : Barbe Bleue
Nous allons à présent travailler sur chacune des parties du schéma narratif.

Situation initiale

Barbe bleue était un homme riche, très riche. Il vivait dans un grand château avec beaucoup
d’or et d’argent et des objets, tous plus précieux les uns que les autres. Pourtant, il n’était
pas heureux. Il avait une barbe bleue qui le rendait si laid qu’à cause d’elle, aucune femme
ne voulait devenir son épouse. Il voulait se marier et cherchait une épouse.

Élément déclencheur

Un jour, il invita la fille d’une de ses voisines qui n’était pas bien riche à passer quelques
jours dans son château et la demanda en mariage. Au début, celle-ci refusa car elle trouvait
sa barbe bleue trop laide mais cet homme était si gentil et la vie avec lui si belle qu’elle finit
par accepter.

Péripéties

Ils vécurent heureux pendant un certain temps, jusqu’au jour où


Barbe bleue s’en alla pour la première fois faire un très long
voyage. Durant son absence, sa femme pu inviter qui elle voulait et
profiter de sa richesse. Il lui laissa les clés de toutes les salles du
château en lui disant qu’elle pouvait aller où elle voulait.
Cependant il lui demanda de ne pas utiliser une petite clé qui
ouvrait une salle au fond d’un couloir où personne ne devait
entrer. Il lui dit que si elle ouvrait cette salle, sa colère serait
terrible et qu’il ne fallait pas qu’elle y entre.
La jeune fille promit à Barbe Bleue qu’elle n’y entrerait pas.
Une fois, Barbe bleue parti, la jeune femme invita toutes ses amie
les amis à venir découvrir le château et toutes ses richesses. Elles ouvrirent toutes les portes
du château, regardèrent dans tous les meubles et tous les tiroirs. Elles étaient très excitées
car derrière chaque porte se cachaient des trésors exceptionnels. Mais la jeune fille avait
déjà vu tout ça et ne s’amusait pas, elle était trop curieuse et voulait savoir ce qui se cachait
dans cette fameuse pièce interdite. Elle laissa ses amies un moment et descendit par un
petit escalier, traversa une galerie de tableaux et s’arrêta
devant la porte interdite. Elle hésita un instant, songeant à la
mise en garde que lui avait faite son mari. Mais la tentation
était si forte qu’elle ne put s’empêcher d’ouvrir la porte. Elle
ouvrit la porte et découvrit alors avec terreur, les anciennes
épouses de Barbe Bleue mortes, attachées sur les murs de la
pièce. Le plancher de la pièce était recouvert de sang. Prise de
panique, elle fit tomber par terre, sans le faire exprès, la clef qu’elle venait de retirer de la
serrure. Elle la ramassa, referma la porte et monta dans sa chambre. Mais elle n’arrivait pas
à oublier ce qu’elle venait de voir. La clé était recouverte de sang et elle essaya de la
nettoyer. Toute la nuit elle frotta la clé mais elle n’arrivait pas à faire disparaitre le sang.
Le lendemain matin, Barbe Bleue rentra et lui redemanda les clefs. Elle les lui donna. Quand
il vit la clé toute tachée de sang, il devina aussitôt ce qui s’était passé. Il se mit alors dans

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une colère terrible et lui dit qu’elle allait mourir comme les autres femmes de la chambre
interdite. La jeune femme demanda pardon et se jeta aux pieds de Barbe Bleue mais ce
dernier ne voulait rien savoir, la jeune femme devait mourir. Pour gagner un peu de temps,
elle lui demanda la permission de prier avant d’être tuée et Barbe Bleue accepta. Elle monta
alors dans sa chambre et se mit à la fenêtre pour demander secours à ses frères. Après
quelques minutes Barbe bleue commençait à s’impatienter et criait qu’il allait monter pour
la tuer si elle ne descendait pas. Heureusement, après de longues minutes d’angoisse, elle
vit ses frères arriver à cheval.

Le dénouement / la résolution

Tout à coup, Barbe bleue rentra dans la chambre et l’attrapa


pour la tuer mais ses frères surgirent de nulle part, et d’un
coup d’épée le tuèrent.

La situation finale

Par chance, il se trouvait que Barbe bleue n’avait pas d’héritier et comme elle était devenue
sa femme, elle profita de cette richesse et la partagea avec ses frères et sœurs.

Barbe bleue par Charles Perrault

La situation initiale
Où ?
Quand ?
Qui ?
Quoi ?
Le déroulement
L’élément
déclencheur
Les péripéties 1.
2.
3.
4.
La Résolution
La situation finale

18
Conte : Le Pont du Diable

19
20
La situation initiale


Quand
Qui
Quoi
Le déroulement
L’élément
déclencheur
Les péripéties 1
2
3
4
La Résolution

La situation finale

Questionnaire

1- Quel est le nom du fleuve qui coule sous le pont du diable ?


________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
2- Où se jette ce fleuve ?
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
3- Ce pont mène-t-il en enfer ?
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
4- L’histoire que raconte ce texte, s’est-t-elle passée hier ?
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________

21
5- A qui cette aventure est-elle arrivée ?
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________

6- Pourquoi l’héroïne de l’histoire traversait-elle chaque jour le pont ?


________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
7- Quand y a-t-il eu un orage ?
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
8- Était-ce un orage normal ? Justifiez.
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
9- Quelles ont été les conséquences de l’orage ?
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
10- Quelle a été la réaction de la vieille ?
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
11- Qui lui est venu en aide ?
_____________________________________________________________________
_____________________________________________________________________
12- Que proposa-t-il à la vieille ?
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
13- En échange de quoi ? Quelle était sa condition ? Que voulait-il vraiment ?
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
14- La vieille accepte-t-elle ?
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
15- Qui reconstruit le pont ? Comment ? En combien de temps ?
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
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16- Pourquoi la vieille qui a très soif ne traverse-t-elle pas le pont ?
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________

17- Combien de temps ont-ils attendu ?


________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
18- Que s’est-il passé à la fin de cette attente ?
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
19- Qui est Minet ?
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
20- Comment réagit le diable ?
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________
21- Le Diable a-t-il atteint son objectif ?
________________________________________________________________________
________________________________________________________________________

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Structure du conte : schéma narratif

Ce conte suit un plan qu’on appelle le schéma narratif. C’est une structure que l’on retrouve
dans la plupart du temps dans les discours narratifs.
Maintenant, vous allez essayer de le retrouver :
Relisez-le texte et divisez-le en cinq parties qui vous semblent logiques.

Conte : La princesse au petit pois

Il était une fois un prince qui voulait épouser une princesse, mais une vraie princesse. Il fit le
tour de la Terre pour en trouver une mais il y avait toujours quelque chose qui clochait ; des
princesses, il n'en manquait pas, mais étaient-elles de vraies princesses ? C'était difficile à
apprécier ; toujours une chose ou l'autre ne lui semblait pas parfaite. Il rentra chez lui tout
triste, il aurait tant voulu rencontrer une véritable princesse.

Un soir, par un temps affreux, éclairs et tonnerre, cascades de pluie que c'en était effrayant,
on frappa à la porte de la ville et le vieux roi lui-même alla ouvrir. C'était une princesse qui
était là, dehors. Mais grands dieux ! de quoi avait-elle
l'air dans cette pluie, par ce temps ! L'eau coulait de
ses cheveux et de ses vêtements, entrait par la pointe
de ses chaussures et ressortait par le talon… et elle
prétendait être une véritable princesse !

« Nous allons bien voir ça », pensait la vieille reine,


mais elle ne dit rien. Elle alla dans la chambre à
coucher, retira toute la literie et mit un petit pois au
fond du lit ; elle prit ensuite vingt matelas qu'elle
empila sur le petit pois et, par-dessus, elle mit encore
vingt édredons en plumes d'eider. C'est là-dessus que
la princesse devait coucher cette nuit-là.

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Au matin, on lui demanda comment elle avait dormi. « Affreusement mal,
répondit-elle, je n'ai presque pas fermé l'œil de la nuit. Dieu sait ce qu'il y
avait dans ce lit. J'étais couchée sur quelque chose de si dur que j'en ai
des bleus et des noirs sur tout le corps ! C'est terrible ! » Alors ils
reconnurent que c'était une vraie princesse puisque, à travers les vingt
matelas et les vingt édredons en plumes d'eider, elle avait senti le petit
pois. Une peau aussi sensible ne pouvait être que celle d'une authentique
princesse.

Le prince la prit donc pour femme, sûr maintenant d'avoir trouvé une vraie
princesse, et le petit pois fut exposé dans le cabinet des trésors d'art, où l'on
peut encore le voir si personne ne l'a emporté. Et ceci est une vraie histoire.

La situation initiale
Où ?

Quand ?

Qui ?

Quoi ?

Le déroulement
L’élément déclencheur

Les péripéties

La résolution

La situation finale

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Vocabulaire

Personnages Lieux Objet

Un chevalier Une auberge Une bague


Un pauvre Un château Une baguette magique
Un stupide Une église Un bouclier
Un pirate Une forêt Un chapeau
Un voyageur Une grotte Une écharpe
Un roi / reine Une île Une ceinture
Un soldat Un lac Une potion magique
Un vieillard Une maison Des chaussures
Un voleur Une montagne Une corde
Un prince /princesse Une planète Un trésor
Un petit garçon/ petite fille Une rivière Un talisman
Un marin Un royaume inconnu Une épée
Etc. Un palais Des bottes magiques
Une tour Une arme invisible
Opposés Une chaumière Un balai volant
Bon/méchant Une grotte Une cape volante ou d’invisibilité
Courageux/peureux Une caverne grimoire
Un donjon Un miroir
Être surnaturel Une forêt enchantée Une potion
Une fée Un labyrinthe
Un sorcier/sorcière
Un magicien
Un lutin
Un ogre/ ogresse
Un elfe
Le diable
Un géant/nain
Époque Actions Animaux (pouvoir surnaturel) avec le
pouvoir humain de la parole

L’automne Boire Un chat


Le coucher du soleil Être blessé Un cheval
L’été Dormir Un chien
L’hiver Chanter Une colombe
Le jour Dormir Un corbeau
La nuit Se battre Un dragon
Le lever du soleil Grimper Un serpent
Le printemps Révérer Une licorne
À l’époque ou les poules avait Lire Un troll
des dents Dévorer
Manger

26
Écriture : situation initiale

Voici des éléments pour vous aider à écrire une situation initiale.

1- Elle devra commencer par une formule d'entrée que vous choisirez parmi les suivantes :
 Il était une fois
 Il y a très longtemps
 Autrefois
 ______________________
2- Choisissez le lieu où se passe votre histoire :
 Dans une forêt
 Dans un château
 Dans un pays inconnu
 ______________________
3- Choisissez le héros ou l'héroïne de votre conte :
 Un prince ou une princesse
 Un paysan
 Un petit garçon
 Un roi ou une reine
 ______________________
4- Décrivez votre héros (ou héroïne) :
 Comment s'appelle-t-il ? (elle)
___________________________________________________
 Quel âge a-t-il ? (elle)
___________________________________________________

 Quel caractère a-t-il ? (ses défauts, ses qualités)


___________________________________________________

 Que fait-il ? A-t-il des habitudes ? A-t-il une passion particulière ? Laquelle ?
___________________________________________________
___________________________________________________

Titre : _______________________________________________
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________
27
Grammaire Le temps du récit dans le conte

Lisez le texte attentivement, puis répondez aux questions.

Cendrillon
Il était une fois un gentilhomme qui épousa en secondes noces
une femme, la plus arrogante et la plus fière qu’on eût jamais
vue. Elle avait deux filles de son humeur, et qui lui ressemblaient
en toutes choses. Le mari avait de son côté une jeune fille, mais
d’une douceur et d’une bonté extraordinaire ; elle tenait cela de
sa mère, qui était la meilleure personne du monde. Les noces ne
furent pas plus tôt faites, que la belle-mère fit éclater sa
mauvaise humeur ; elle ne put accepter les bonnes qualités de
cette jeune enfant, qui rendaient ses filles encore plus haïssables.
Elle la chargea des occupations les plus difficiles de la maison :
c’était elle qui nettoyait la vaisselle et les escaliers, qui frottait la chambre de madame, et celles
de mesdemoiselles ses filles ; elle couchait tout en au haut de la maison, dans un grenier, sur un
lit de paille, pendant que ses sœurs étaient dans de grandes chambres, où elles avaient des lits
des plus à la mode, et des miroirs où elles se voyaient depuis les pieds jusqu’à la tête. La pauvre
fille souffrait tout avec patience, et n’osait s’en plaindre à son père qui l’aurait grondée, parce
que sa femme le gouvernait entièrement. […]
Il arriva que le fils du roi donna un bal, et qu’il en pria1 toutes les personnes de qualité.

Charles Perrault, « Cendrillon ou la petite pantoufle de verre », dans Histoires ou contes du temps passé, 1697

Note
1. « il en pria » : il invita

28
La mise en place du récit
Souligne en rouge les verbes conjugués des lignes 1 à 5, depuis « Il était une
fois » jusqu’à «du monde ».

Observe bien la terminaison des verbes : quel est leur point commun ?
Tu ne tiendras pas compte des verbes « épousa » (l.1) et « eût jamais vue » (l.2).

À ton avis, l’histoire est racontée :

 comme si elle se déroulait sous nos yeux, en ce moment présent.


 comme si elle s’était déjà passée.
 comme si elle allait arriver dans un avenir proche.

À quel moment du schéma narratif le premier paragraphe correspond-il ? Relève, entre


guillemets, une expression pour justifier ta réponse.
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………

Quelles informations nous sont données ? Sur qui ? Réponds en rédigeant des phrases
complètes.
………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Dirais-tu que le premier paragraphe met en place :

® une action? ® un dialogue? ® une description?

L’avancée de l’action
1- À l’aide de quelle expression le récit bascule-t-il?
2- Entoure les verbes du deuxième paragraphe.
3- Que remarques-tu par rapport aux terminaisons des verbes du premier paragraphe ?

29
L’imparfait de l’indicatif

30
1- Voici des situations initiales, conjuguez les verbes à l’imparfait.

Il (être) ……………. une fois un bûcheron et sa femme qui


(avoir) ……………. sept enfants, tous des garçons ! Ils (être) …………….
très pauvres et (avoir) ……………. beaucoup de mal à les nourrir, et
puis le dernier surtout leur (donner) ……………. du souci car il (être)
……………. tout petit et ne (parler) ……………. jamais. A sa naissance,
il n’(être) ……………. pas plus
gros qu’un pouce et c’est pour cela qu’on l’avait appelé le Petit
Poucet. Cependant, il (être) ……………. très malin, très gentil, et s’il
(parler) ……………. peu, il (écouter) ……………. beaucoup !
Le petit Poucet de Charles Perrault

Monsieur Seguin n’(avoir) ……………. pas de chance avec


ses chèvres. C’(être) ……………. toujours la même
histoire. Elles (casser) ……………. leur corde, s’en (aller)
……………. dans la montagne et là-haut, le loup les
(manger) …………….. Ainsi, il perdit six chèvres. Ces bêtes
(être) ……………. têtues tout comme monsieur Seguin. Il
décida alors d’acheter une nouvelle chèvre, plus jeune
que les précédentes. Cette dernière (être) …………….
petite avec un regard doux et de longs poils blancs. Il
l’appela Blanchette. Elle (être) ……………. docile, se laissant traire sans bouger, elle (raffoler)
……………. des caresses prodiguées par le vieil homme. Il (penser) …………….: “Celle-là est
contente, elle ne me quittera jamais !”
Mais il (se tromper) …………….. La petite chèvre (rêver) ……………. en regardant la montagne et en
(oublier) ……………. de brouter. Elle (vouloir) ……………. aller gambader loin, très loin où il y (avoir)
……………. tant de feuilles à manger et toute la place pour trotter dans les verts pâturages.
La chèvre de monsieur Seguin, Alphonse Daudet

31
Le passé simple de l’indicatif dans le conte

Le passé simple de l’indicatif s’emploie le plus souvent dans les récits écrits en langage
soutenu pour raconter un évènement ou une action courte, brusque et inhabituelle qui a eu
lieu un moment précis du passé. On le trouve souvent dans les contes et les romans. Il
donne du rythme à l’action.
• Comme ce temps ne s’utilise pas à l’oral, il est difficile à conjuguer.
• Le passé simple est souvent associé à l’imparfait. L’imparfait sert à décrire, c’est le temps
de la description et le passé simple est utilisé pour parler de la narration, des actions.

Le passé simple est l’équivalant littéraire du passé composé !

1- Retrouvez les infinitifs des verbes au passé simple.


Dame Hiver
Une veuve avait deux filles, l’une jolie et
courageuse, l’autre paresseuse et laide. C’était à
la
seconde qu’elle donnait sa préférence, parce que
cette fille laide et paresseuse était sa
propre fille et l’autre avait tout le travail à faire
dans la maison dont elle était devenue la
servante.
Elle devait chaque jour aller sur la grand-route s’asseoir près du puits et coudre tellement
que les doigts lui faisaient mal. Un jour donc, que son aiguille était toute sale et tachée de
sang, la malheureuse se pencha (……………….….) sur le puits pour la laver mais la quenouille
lui échappa (……………….….) des mains et tomba (……………….….) au fond du puits. En
pleurant, elle courut (……………….….) raconter son malheur à sa mère qui lui cria
(……………….….) dessus et fut (……………….….) assez horrible pour lui dire: « Puisque tu as
laissé tomber l’aiguille, tu n’as qu’à aller toi-même la chercher. »
La pauvre retourna (……………….….) près du puits, se demanda (……………….….) comment
faire et, pour finir, dans son affolement, sauta (……………….….) elle-même dans le puits pour
en rapporter la quenouille.
D’après les frères Grimm

32
Transformez les verbes au passé simple au passé composé

1. Elles se réveillèrent ………………………………. très tôt hier matin.


2. Cette femme mourut ………………………………. totalement seule.
3. Elle mit ………………………………. son chapeau et elle partit ………………………………. en silence.
4. Nous ouvrîmes ………………………… la fenêtre et laissâmes …………………………entrer l’air.
5. Vous souffrîtes ………………………… du froid intense de l’hiver.
6. Ils étudièrent ………………………… la géographie du territoire avant de s’y aventurer.
7. Elles se souvinrent ………………………… de leurs jeunes années.
8. Aussitôt installés, nous commençâmes ………………………… la discussion.
9. Il se dépêcha ………………………… et alla ………………………… la rejoindre.
10. Vous parlâtes ………………………… de tout et de rien jusqu’à très tard dans la nuit.
11. Il plut ………………………… toute la nuit et le vent souffla ………………………… sans cesse.
12. Il fit ………………………… ses valises et vint ………………………… à notre rencontre.
13. Les petits jouèrent ………………………… et dansèrent ………………………… autour du feu de
joie.

33
L’imparfait et le passé simple dans un récit au passé

Dans un récit au passé, l’imparfait et le passé simple sont les deux temps complémentaires les plus utilisés.
• Le passé simple est utilisé pour évoquer les actions de premier plan, c’est-à-dire les actions
principales du récit, qui font progresser l’histoire et qui peuvent se succéder.
ex. : Il arriva que le fils du roi donna un bal, et qu’il en pria toutes les personnes de qualité.
Il sert également à exprimer des faits qui se sont déroulés à un moment précis, délimité dans le temps et
qui sont achevés.
ex. : Il était une fois un gentilhomme qui épousa en secondes noces une femme (…)
• L’imparfait permet de présenter tout l’arrière-plan de l’histoire, c’est-à-dire les circonstances et le
décor dans lesquels se déroule l’histoire. Il est donc utilisé pour :
- les descriptions des personnages, des lieux ou des objets.
ex. : Elle avait deux filles de son humeur, et qui lui ressemblaient en toutes choses.
- les actions répétées ou habituelles.
ex. c’était elle qui nettoyait la vaisselle.
- les actions non délimitées dans le temps, qui ne sont pas achevées.
ex : elle couchait tout au haut de la maison.
- les actions secondaires qui servent de cadre aux actions principales.
ex. : elle ne put souffrir les bonnes qualités de cette jeune enfant, qui rendaient ses filles encore plus
haïssables.

Voici un extrait de Blanche neige. Choisis la bonne conjugaison entre l’imparfait et le


passé simple.

Un jour, (c’était/ce fut) au beau milieu de l’hiver et les flocons de neige (tombaient/tombèrent) du ciel
comme du duvet, une reine (était/fut) assise auprès d’une fenêtre encadrée d’ébène noir, et
(cousait/cousit). Et tandis qu’elle (travaillait/travailla) ainsi et (regardait/regarda) neiger, elle (se piquait/se
piqua) le doigt avec son aiguille et trois gouttes de sang (tombaient/tombèrent) dans la neige. Et le rouge
(était / fut) si joli à voir sur la neige blanche qu’elle se dit : « Oh ! Si je (pouvais/pus) avoir une enfant aussi
blanche que la neige, aussi rouge que le sang et aussi noire que le bois de ce cadre ! » Peu après, elle (avait
/ eut) une petite fille qui (était / fut) aussi blanche que la neige, aussi rouge que le sang et aussi noire de
cheveux que l’ébène, et que pour cette raison on l’(appelait/appela) Blanche neige. Et quand l’enfant
(était/fut) née, la mère (mourait / mourut).

D’après « Blanche Neige », des frères Grimm, in Contes traduction de Marthe Robert © Gallimard

34
Choisis la forme conjuguée qui convient pour compléter le texte ci-dessous.
Attention, la forme « était » figure trois fois !

était partit jeta s’ennuyait faisait


tomba vivait illuminait disparut Dans des
était
avait s’assit voyait était temps
suivit
très
anciens,
alors qu’il pouvait encore être utile de faire des vœux, _________________ un roi dont toutes les filles
étaient belles. La plus jeune _________________ si belle que le soleil, qui en a cependant tant vu,
s’étonnait chaque fois qu’il _________________ son Non loin du château du roi, il
y_________________ une grande et sombre forêt et, Un jour qu’il_________________ très chaud, la
royale enfant _________________ dans le bois, et _________________au bord de la source fraîche. Et
comme elle _________________, elle prit sa balle en or, la _________________ en l’air et la rattrapa ;
c’_________________ son jeu favori. Il arriva que la balle d’or, au lieu de revenir dans sa main,
_________________ sur le sol et roula tout droit dans l’eau. La princesse la _________________ des
yeux, mais la balle _________________: la fontaine était si profonde qu’on n’en _________________
pas le fond. La jeune fille se mit à pleurer, à pleurer de plus en plus fort ; elle _________________
inconsolable. Le visage. dans la forêt, sous un vieux tilleul, une fontaine.

D’après « La Fille du Roi et la Grenouille », des frères Grimm

35
Les expansions du nom : savoir enrichir son texte

Le complément L’apposition L’épithète La


du nom subordonnée
relative

=> Donne => C’est une => Précise le sens


=> Apporte
des fonction d’un groupe
des informations
informations de l’adjectif nominal
supplémentaires
supplémentaire => Se rapporte => Introduite par
sur le nom à côté
s directement au un pronom relatif
duquel elle est
sur le nom nom (qui,
placée
=> Se construit qu’il qualifie que, quoi, dont,
avec : => Placé avant où),
- une ou représentant le
préposition (à, après le nom nom
de, en, avec, qu’il ou le pronom de
sans, qualifie la proposition
pour, …) principale
- Un pronom (antécédent)
relatif
(qui, que, quoi,
dont,
où)

Le chat de la Le chat noir Igor m’a prêté


Flaubert, célèbre
voisine => Nature : un livre
écrivain, mourut
=> Nature :
en 1880. adjectif que j’aime
groupe qualificatif
=> Nature : beaucoup.
prépositionnel => Fonction :
groupe => Nature :
=>Fonction : épithète proposition
nominal
complément subordonnée
=> Fonction :
du nom
apposition relative
=> Fonction :
complément du
nom

36
Les expansions du nom

L'ADJECTIF
Ex : Mécontents, les pauvres paysans se révoltent.
-> Le nom « paysans » reçoit deux expansions avec les adjectifs « mécontents » et «
pauvres ».
L'adjectif s'accorde toujours en genre (masculin / féminin) et en nombre (singulier / pluriel)
avec le nom qualifié.
Ceci est valable aussi pour les participes passés employés comme adjectifs.
LE GROUPE NOMINAL
Ex : Le capitaine, un homme grand et maigre, s'approcha du moussaillon.
-> Le nom « capitaine » reçoit une expansion avec le groupe nominal : « un homme
grand et maigre ».
Le groupe nominal qui sert d'expansion à un nom se place souvent entre virgules.
Attention ! Par "groupe nominal" on entend un "groupe de mots ne contenant pas
de verbe conjugué et ne commençant pas par une préposition".
LE GROUPE PRÉPOSITIONNEL
Ex : Le voleur a dérobé des bijoux en or.
-> Le nom « bijoux » reçoit une expansion avec un groupe prépositionnel : « en or ».
On appelle "groupe prépositionnel" un groupe de mots ne comportant aucun verbe
conjugué et qui commence par une préposition (d'où le nom de « groupe prépositionnel »).
Le groupe prépositionnel précise le nom qualifié en donnant une indication sur la matière, la
possession, l'origine, etc.
Prépositions les plus fréquentes :
à - au - de - du - en - par - pour - avec - sans - sous - après - avant - chez - contre -
dans - depuis - derrière - dès que - devant - entre - envers - hors - jusque - malgré -
outre - parmi - sauf - selon - sur - vers ...

LA PROPOSITION SUBORDONNÉE RELATIVE


Ex : J'ai perdu le livre que tu m'avais prêté.
-> Le nom « livre » reçoit une expansion du nom avec une proposition subordonnée
relative : « que tu m'avais prêté ».
On appelle "proposition subordonnée relative" un groupe de mots comportant un
verbe conjugué (c'est la définition d'une "proposition"), qui commence par un
pronom relatif (d'où le nom de "relative") et qui se rapporte forcément à un nom
(sinon c'est un autre type de proposition subordonnée).

Trouvez les expansions du nom dans le paragraphe suivant :


Un bon feu flambait dans la grille, et une bouilloire en cuivre sifflait sur la plaque à
côté. Un épais tapis d’un beau rouge cramoisi se déployait sur le sol. Devant le feu se
trouvait une chaise pliante. À côté, sur une petite table, pliante elle aussi, étaient disposés
sur une nappe blanche des petits plats qui étaient protégés par des couvercles, une tasse,
une soupière et une théière. Sur son lit, elle aperçut des couvertures neuves bien chaudes,
et un édredon de satin. Au pied du lit reposait une robe de chambre en soie capitonnée, une
paire de pantoufles rangées et des livres. C’était comme si elle avait été transportée par
magie dans la chambre de ses rêves. Et cette chambre baignait dans
la chaude lumière d’une lampe à abat-jour rose qui trônait sur la table.

D’après Frances H. Burnett : La petite princes


37
Recopie ces phrases et supprime les compléments du nom.

1. Ce matin, j’ai mangé un œuf à la coque.


_____________________________________________________________________
2. Les campeurs ont installé leur camp près du pont d’Ispagnac.
_____________________________________________________________________
3. Mon stylo à plume est cassé.
_____________________________________________________________________
4. J’ai loué une chambre avec vue sur la mer.
_____________________________________________________________________
5. J’aime beaucoup les piscines à bulles.
_____________________________________________________________________
6. La maison près de la mairie est magnifique.
_____________________________________________________________________

Voici des groupes nominaux sans expansion. Complète-les avec des


compléments du nom ( expansion) et entoure la préposition:

Un vêtement __________________ Une corde _____________________


Un documentaire __________________ Un abri _____________________
Une promenade ___________________ La conquête _____________________
Un appartement ___________________ Un voyage _____________________
Les parents ___________________ Le livre _____________________

Souligne les compléments du nom. Entoure la préposition.

1. Un programme de cinéma
2. Un film en noir et blanc
3. Les scènes de la vie quotidienne.
4. Une histoire sans paroles.

Complète avec le pronom relatif qui convient.

1. Nous avons visité le jardin avec un guide ______ nous a appris le nom des arbres.

2. Dans cette rue, il y a un magasin______ l’on trouve toutes sortes d’épices.

3. Je suivrai le conseil ______ tu m’as donné.

Souligne la proposition relative et entoure son antécédent.

1. Jasmine prend un ballon qui est dégonflé.


2. Le match qui commence sera difficile.

38
Recopie les GN puis transforme les adjectifs qualificatifs en compléments du
nom.
Exemple : Un enfant asiatique - un enfant d’Asie.

a. Une spécialité savoyarde ………………………………………………………..


b. Un massif alpin ………………………………………………………..
c. Un gaz inodore ………………………………………………………..
d. Un bracelet métallique ………………………………………………………..
e. Une journée hivernale. ………………………………………………………..

Souligne la proposition subordonnée relative et entoure le pronom relatif qui


l’introduit:

a. Des pastilles qui fondent sous la langue


b. Une dragée bleue qu’on suce lentement.
c. Une sucette rose que j’ai croquée
d. Une barbe à papa dont je me souviens encore
e. Le village où je suis né

Recopie puis transforme les propositions relatives en compléments du nom.


Exemple : Un film qui n’a aucun intérêt _ un film sans intérêt..

a. Un bijou qui n’a pas de valeur …………………………………………………


b. Un bonbon où il n’y a pas de sucre …………………………………………………
c. un appartement qui possède un balcon. ……………………………………………….

Trouve les prépositions et les pronoms relatifs .

Un voyage en train
Un rêve dont je me rappelle
Un chapeau en paille qui me va bien*une glace à la vanille
Une voie sans issue
Un endroit où je me sens bien*

Écris une seule phrase à partir des deux phrases de chaque série.

1. Mamie a cassé un vase. Ce vase était ancien.


_____________________________________________________________________

2. Elle connaît un brocanteur Ce brocanteur vend des vases anciens.


_____________________________________________________________________

3. Léna ramasse les morceaux. Elle recolle les morceaux

39
Conte : Le Vilain Petit Canard

Que la campagne était belle ! On était au milieu de l’été ; les blés agitaient des épis d’un
jaune magnifique, l’avoine était verte, et dans les prairies le foin s’élevait en monceaux odorants ;
la cigogne se promenait sur ses longues jambes rouges, en bavardant de l’égyptien, langue qu’elle
avait apprise de madame sa mère. Autour des champs et des prairies s’étendaient de grandes
forêts coupées de lacs profonds.
Oui vraiment, la campagne était bien belle. Les rayons du soleil éclairaient de tout leur éclat
un vieux domaine entouré de larges fossés, et de grandes feuilles de bardane descendaient du
mur jusques dans l’eau ; elles étaient si hautes que les petits enfants pouvaient se cacher
dessous, et qu’au milieu d’elles on pouvait trouver une solitude aussi sauvage qu’au centre de la
forêt. Dans une de ces retraites une cane avait établi son nid et couvait ses œufs ; il lui tardait
bien de voir ses petits éclore. Elle ne recevait guère de visites ; car les autres aimaient mieux
nager dans les fossés que de venir jusque sous les bardanes pour barboter avec elle.
Andersen, « Le vilain petit canard », in La petite fille et les allumettes et autres contes, Étonnants
Classiques, GF Flammarion.
1. L’égyptien n’est pas une langue ; en Égypte, pays où les cigognes vont l’hiver, on parle arabe.
2. Bardane : plante dont les fruits, en forme de petites graines et pourvus de minuscules crochets, s’accrochent très
facilement aux vêtements et au pelage des animaux.

L’auteur ne s’est pas contenté de placer ses adjectifs à côté des noms qu’ils complètent. Afin de
créer des effets sur le lecteur, il joue avec eux, avec leur sens, avec leurs places dans la phrase ou
dans le texte.
Saurais-tu repérer tous ces jeux de l’auteur avec ses adjectifs ? À toi de trouver :
- Une répétition :
_______________________________________________________________________________
- Une opposition (un jeu sur les contraires) :
_______________________________________________________________________________
- Un adverbe d’intensité :
_______________________________________________________________________________

Quelle phrase du texte pourrait résumer la description du décor, développée par les adjectifs ?

Parmi ces trois propositions, coche la bonne réponse :

 « Une cane avait établi son nid »


 « Que la campagne était belle ! »
 « Autour des champs (…) s’étendaient de grandes forêts »

40
Révisons l’accord de l’adjectif qualificatif, travail à faire à la maison.

Maintenant que tu as compris l’importance des adjectifs dans un texte, il faut que tu saches
les utiliser correctement, et notamment les accorder. Quelques révisions s’imposent…

1- Indique pour les adjectifs ci-dessous, extraits du texte, le nom avec lequel il s’accorde, son
genre (masculin ou féminin) et son nombre (singulier ou pluriel).

Coup de pouce : pour trouver le nom avec lequel l’adjectif s’accorde, tu peux poser la
question « qu’est-ce qui est ... ? » ou « qui est-ce qui est ... ? »

Adjectifs qualificatifs Nom avec lequel Genre Nombre


il s’accorde
verte
odorants
longues
grandes (l.6)
profonds
vieux
larges
grandes (l.9)
petits
sauvage

Reprends les mêmes adjectifs et fais les modifications en genre et en nombre avec les
noms donnés dans la seconde colonne, comme dans l’exemple donné.

Adjectifs qualificatifs Nom avec lequel Genre Nombre


il s’accorde
verts les champs masculin pluriel
les fleurs
un cou
un lac
une forêt
une maison
des douves
des arbres
une fille
des bois

41
Vocabulaire

42
43
44
45
Conte : Le chat botté

À sa mort, un meunier laissa pour tous biens à ses trois enfants : son moulin, son âne et son
chat. L’aîné eut le moulin, le second eut l’âne, et le plus jeune n’eut que le chat. Ce dernier
était bien triste d’avoir reçu si peu.
Le chat lui dit d’un air posé et sérieux :
« Ne soyez pas triste, mon maître, vous n’avez qu’à me donner un sac et une paire de
bottes, et vous verrez ! »
Le maître savait que son chat était très habile pour prendre des rats et des souris et il décida
de donner à son chat un sac et une paire de bottes.
Lorsque le chat eut ce qu’il avait demandé, il mit ses bottes, pris son sac et s’en alla dans un
endroit où il y avait un grand nombre de lapins. Il mit un peu à manger au fond du sac et
s’allongea comme s’il était mort. À peine fut-il couché, qu’un jeune lapin entra dans son sac,
et le chat, tirant aussitôt les cordons, le prit et le tua.
Tout content d’avoir attrapé le lapin, il s’en alla chez le roi et demanda à lui parler. On le fit
monter à l’appartement du roi à qui il fit une grande révérence et dit :
« Voilà, sire, un lapin de garenne que monsieur le marquis de Carabas m’a chargé de vous
remettre. »
Le marquis de Carabas n’existait pas en réalité. Le chat avait imaginé ce nom pour parler de
son maître.
« Dis à ton maître, répondit le roi, que je le remercie et que ce cadeau me fait très plaisir. »
Une autre fois, le chat alla se cacher dans un champ de blé, tenant toujours son sac ouvert,
et lorsque deux perdrix y furent entrées, il tira les cordons et les prit toutes deux. Il alla
ensuite les présenter au roi, comme il avait fait pour le lapin de garenne. Le roi reçut encore
avec plaisir les deux perdrix, et demanda, à ce qu’on serve à boire au chat.
Le chat continua ainsi, pendant deux ou trois mois, à porter de temps en temps du gibier au
roi. Un jour qu’il sut que le roi allait faire une promenade sur le bord de la rivière, avec sa
fille, le chat dit à son maître :
« Vous pouvez devenir très riche si vous m’écoutez : vous n’avez qu’à vous baigner dans la
rivière, à l’endroit que je vous montrerai, et ensuite laissez-moi faire. »
Le maître accepta et parti se baigner. Quand le roi passa, le chat se mit à crier de toute ses
forces :
« Au secours ! au secours ! monsieur le marquis de Carabas se noie ! »
En entendant ce cri, le roi regarda par la fenêtre et reconnaissant le chat qui lui avait
apporté tant de fois du gibier, il ordonna à ses gardes d’aller vite au secours de monsieur le
marquis de Carabas.
Pendant qu’on retirait le pauvre marquis de la rivière, le chat s’approcha du carrosse et dit
au roi, que des voleurs avaient pris les vêtements de son maître pendant qu’il se baignait.
Le roi proposa au marquis de Carabas de magnifiques vêtements. Une fois habillé, la fille du
roi en le voyant tomba folle amoureuse de lui.
« Vous continuerez bien la promenade avec nous » proposa le roi au marquis de Carabas qui
accepta aussitôt.
Le chat, ravi de voir que son plan commençait à réussir, partit à la rencontre des paysans qui
travaillaient dans un pré et leur dit :
« Si vous ne dites pas au roi que le pré que vous fauchez appartient à monsieur le marquis
de Carabas, vous serez tous tués. »
Quand le roi passa, il demanda aux paysans à qui était ce pré qu’ils fauchaient :
« C’est à monsieur le marquis de Carabas », dirent-ils tous apeurés.
« Vous êtes très riche », dit le roi au marquis de Carabas.
46
Le chat, qui allait toujours devant, rencontra des moissonneurs et leur dit :
« Vous qui moissonnez, si vous ne dites pas que tous ces blés appartiennent à monsieur le
marquis de Carabas, vous serez tous tués. »
Le roi, qui passa un moment après, voulut savoir à qui appartenaient tous les blés qu’il
voyait.
« C’est à monsieur le marquis de Carabas », répondirent les moissonneurs.
Le chat, qui allait devant le carrosse, disait toujours la même chose à tous ceux qu’il
rencontrait, et le roi était étonné de la fortune de monsieur le marquis de Carabas.
Le chat arriva enfin dans un beau château, dont le maître était un ogre, le plus riche qu’on
ait jamais vu ; car toutes les terres par où le roi était passé appartenait à l’ogre.
Le chat entra dans le château et parla à l’ogre.
« On m’a assuré, dit le chat, que vous étiez capable de vous changer en toutes sortes
d’animaux ; que vous pouviez, par exemple, vous transformer en lion, en éléphant.
— Cela est vrai, répondit l’ogre brusquement, et, je vais vous le prouver. Et en une seconde,
l’ogre se transforma en lion.
Le chat fut si effrayé de voir un lion devant lui, qu’il partit aussitôt sur les toits du château.
Quelque temps après, le chat redescendit.
« Vous êtes donc capable de vous transformer en un gros animal. Cependant, on m’a dit que
vous pouviez aussi vous transformer en un petit animal comme un rat ou une souris. Et ça,
je n’y crois pas. Cela me semble absolument impossible.
— Impossible ! reprit l’ogre ; vous allez voir. »
Et il se changea en une souris qui se mit à courir sur le plancher. Aussitôt, le chat se jeta
dessus et la mangea.
Au même moment, le roi arriva au château de l’ogre.
Le chat, qui entendit le bruit du carrosse courut au-devant et dit au roi :
« Votre Majesté est la bienvenue dans le château de monsieur le marquis de Carabas !
— Comment, monsieur le marquis, s’écria le roi, ce château est encore à vous ! »
Le marquis donna la main à la jeune princesse, et ils entrèrent avec le roi dans une grande
salle, où ils trouvèrent un magnifique repas.
Le roi, charmé par monsieur le marquis de Carabas et voyant qu’il était très riche, lui dit,
après avoir bu cinq ou six verres de vin.
« Si vous le souhaitez, monsieur le marquis de Carabas, vous pourrez devenir mon gendre. »
Le marquis accepta l’honneur que lui faisait le roi, et le même jour, il épousa la princesse. Le
chat devint un grand seigneur qui parfois courait après les souris pour se divertir.

47
La situation initiale
Où ?
Quand ?
Qui ?
Quoi ?
Le déroulement
L’élément
déclencheur
Les péripéties 1.
2.
La Résolution
La situation finale

48
Rédaction d’un conte

Maintenant c’est à vous d’écrire un conte en respectant les consignes suivantes :


- Suivez le schéma narratif.
- Utilisez au minimum quatre connecteurs logiques et six connecteurs temporels.
- Employez les temps du passé (le passé simple, l’imparfait, le plus que parfait)
- Votre conte devra faire environ 30 lignes.
- Séparez les différentes parties de votre conte avec des paragraphes.

- La première partie présentera la situation initiale (époque, lieu, personnages et situation


de début de conte).

- Dans la deuxième partie vous présenterez l’élément perturbateur, modificateur, un


élément inattendu surviendra. Cette partie est souvent introduite par un adverbe, un
indicateur de temps ou de lieu comme soudain, brusquement, ce jour-là, tout à coup, c’est
alors que, un jour etc.

- Dans la troisième partie vous imaginerez les péripéties, vous inventerez trois aventures qui
arrivent au personnage principal. Les aventures doivent suivre un ordre chronologique et
conduire à la quatrième partie.

- Dans la quatrième partie imaginez le dénouement, c’est l’évènement qui résout le


problème et dénoue la crise.

- Dans la cinquième partie vous présenterez la situation finale et vous conclurez votre récit
en imaginant la nouvelle situation des personnages.

Pour vous aider, servez-vous du vocabulaire du conte de la page 26 ainsi que du vocabulaire
présent dans les exercices des pages 42 à 45.

À vos plumes !

49
Le schéma narratif

Dénouement ou
La rédaction d’un récit se fait à l’aide du schéma narratif : Résolution

Situation Événement Péripéties Situation


initiale déclencheur finale
- événements importants
- Qui - événement qui - ce qui se
du texte qui font
- Où bouleverse passe
avancer l’histoire Solution
l’équilibre de la
- Quand (regroupés selon le désormais
situation initiale
- Quoi nombre de péripéties
indiqué)

Parler du lieu et
Au début,  _______________________________________________
des
____________________________________________________________
personnages.
Attention aux
____________________________________________________________
temps des
verbes
_________________________________________________________

Un jour,  ___________________________________________________
Utilisez un
____________________________________________________________
élément
déclencheur
____________________________________________________________
et parlez d’un
_________________________________________________________
évènement
inattendu
Alors, _____________________________________________________

____________________________________________________________

__________________________________________________________
Écrivez
plusieurs
Ensuite,  _________________________________________________
évènements
ou problèmes
___________________________________________________________
qui se
suivent
Puis,  ______________________________________________________

___________________________________________________________

Finalement,  ______________________________________________
Résolvez le
problème et
____________________________________________________________
dites
comment les
__________________________________________________________
personnages
vont vivre
50
Désormais,  _________________________________________________
Relisez-vous
attentivement
___________________________________________________________
afin de bien
___________________________________________________________
vous corriger.

ATTENTION :
Utilisez au moins 9 expansions du nom

Il était une fois ………………………………………………………………………………………………………………….


………………………………………………………………………………………………………………………………………………
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51
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52
Le schéma actantiel

53
Dans les textes narratifs (contes, romans, etc.) chacun des personnages a un rôle, une
fonction. Les relations que chaque personnage entretient s’inscrit dans un schéma dit
actantiel. Le schéma actanciel permet d’identifier les forces agissantes (appelés aussi
actants) qui s’exercent sur un personnage sujet.

➢ Le héros : le personnage principal ou héros, présenté dans la situation


initiale, poursuit une quête. Il est le sujet.

➢ La quête du héros : le héros (ou héroïne) accomplit une mission afin


de rechercher ce qui lui manque : amour, fortune, etc. Cette mission
ou cette recherche se nomme : la quête du héros.

➢ Les adjuvants : lors de sa quête, le héros est aidé par certains


personnages ; ce sont les adjuvants (alliés). Ils peuvent être des
personnages, des animaux, des objets (bottes de sept lieux, etc.) ou
parfois des sentiments (la curiosité).

➢ Les opposants : lors de sa quête, certains personnages tentent


d’empêcher le héros de la poursuivre. Ces adversaires sont appelés les
opposants. Ils peuvent être des personnages, des animaux, des objets
ou parfois des sentiments (la curiosité).

➢ Le destinateur : est celui qui le pousse à agir, celui qui l’envoie en


mission. Il est le destinateur, il peut s’agir d’un autre personnage
ayant autorité, d’une force intérieure (amour, jalousie, pauvreté)

➢ Le destinataire : est celui qui bénéficie de l’action du sujet. C’est celui


qui profite de la quête, ça peut être le sujet lui-même ou à un autre
personnage.

54
Activités sur le schéma actantiel

Associez chaque définition au bon élément du schéma actantiel.

1 2 3 4 5 6

Lisez le texte suivant et classez chaque élément du schéma actantiel à


l'endroit approprié.
Le Petit Chaperon rouge
C’est l’histoire d’une jeune fille qui devait se rendre dans les bois, à la demande de sa grand-
mère, afin de porter un panier de provisions à sa grand-mère malade. En passant dans un
bois elle rencontra un loup, il lui demanda où elle allait ; la pauvre enfant, qui ne savait pas
qu'il est dangereux de s'arrêter à écouter un loup, lui dit : « Je vais voir ma mère-grand, et
lui porter une galette avec un petit pot de beurre que ma mère lui envoie. » Elle lui indiqua
où elle habitait. Le loup se dépêcha de s’y rendre avant la jeune fille. Arrivé, il se fit passer
pour le Petit Chaperon rouge et la grand-mère le laissa entrer. Il la dévora aussitôt, mit ses
vêtements et prit sa place dans son lit. La jeune fille arriva et trouva que sa grand-mère avait
changé.
Elle lui dit : « Ma mère-grand, que vous avez de grands bras !
— C'est pour mieux t'embrasser, ma fille.
— Ma mère-grand, que vous avez de grandes jambes !
— C'est pour mieux courir, mon enfant.
— Ma mère-grand, que vous avez de grandes oreilles !

55
— C'est pour mieux écouter, mon enfant.
— Ma mère-grand, que vous avez de grands yeux !
— C'est pour mieux voir, mon enfant.
— Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents !
— C'est pour mieux te manger. »
Et en disant ces mots, ce méchant loup se jeta sur le petit Chaperon rouge, et la mangea.
Le Petit Chaperon rouge Charles Perrault
Remplissez le schéma actantiel

DESTINATEUR DESTINATAIRE

OBJET (MISSION)

SUJET

ADJUVANT(S) OPPOSANT(S)

56
Le merle blanc

Conte : Le merle blanc

Un roi assez vieux avait trois fils. Les deux aînés étaient
méchants, emportés, brutaux même. Quant au cadet, il était
doux, mais assez simple d’esprit. Un certain jour, le roi les
rassembla tous trois et leur dit : « On m’a assuré qu’à
cinquante lieues d’ici, il y a une bête merveilleuse qu’on nomme le
merle blanc. Cette bête a le pouvoir de rajeunir celui qui peut la posséder. Me voilà avancé
en âge : si donc quelqu’un pouvait m’apporter cette bête merveilleuse, je suis disposé à
l’en récompenser par ma couronne. »

L’aîné, prenant alors la parole, demanda à son père de le laisser aller à la recherche du
merle blanc et déclara qu’il ne reviendrait point sans l’avoir trouvé.
Le roi lui fit donner des armes, un bon cheval et de l’argent, et le laissa partir.

Après avoir marché bien longtemps, il arriva dans une grande et belle ville où régnait
alors un roi débonnaire et ami du plaisir. Le prince, bien accueilli par les habitants qui le
voyaient porteur d’un beau sac rempli d’or, ne tarda pas à être introduit au milieu de la

57
cour dissipée du roi régnant. De sorte que, un an après son départ, il n’était pas encore
de retour.

Voyant cela, le second fils du roi partit à la recherche du fameux merle blanc, emportant
comme son frère un beau cheval, des armes et de l’or. Il lui arriva les mêmes aventures
qu’à son frère, qu’il rencontra, dépouillé de tout, dans la ville des plaisirs. De sorte qu’un
an après son départ, le roi n’en avait encore reçu aucune nouvelle.

Alors le cadet dit à son père : « Sire, si vous le permettez, j’irai, moi aussi, à la recherche
de la bête merveilleuse, et, Dieu aidant, j’espère vous revenir avant trois mois. Faites-
moi donner un peu d’argent. Je n’ai pas besoin d’armes et de cheval pour faire ce voyage.
C’est à ma bonne étoile que je remets le soin de mon succès. »

Après quelques difficultés, le roi laissa partir son dernier fils.

Cinq jours après avoir quitté le palais de son père, le prince traversait une forêt lorsqu’il
entendit crier une bête. Ému de pitié, le jeune prince sauva le renard, qui le remercia en lui
disant : « Écoute, tu m’as sauvé la vie. Pour te récompenser de ton bon cœur, je me
mets à ta disposition ; quand tu auras besoin de mon assistance, tu diras : « Renard,
renard, passe monts et vallées, j’ai besoin de ton secours. » Je viendrai. Je sais que tu
vas pour t’emparer du merle blanc. Il se trouve à deux lieues d’ici, à cent pas de la
grosse tour de la ville. Il est dans une grotte gardée par deux dragons. Pour endormir
ces bêtes, tu prendras seize pains de quatre livres et deux oies. Tu mettras tremper les
pains dans l’eau-de-vie et tu iras près de la grotte jeter ces provisions aux dragons. Une
heure après, le merle blanc sera en ta possession. Cours, et surtout un dernier conseil : ne
rends service à personne avant que je ne t’aie revu. Adieu ! »

Le renard disparut.

Resté seul, le prince continua sa route et arriva bientôt aux portes de la ville. Ayant
entendu le bruit de la trompette, il s’y rendit et y vit les officiers du roi, qui annonçaient
l’exécution pour le lendemain matin de deux princes étrangers coupables de haute
trahison.

Le jeune homme ne douta pas que ce ne fussent ses deux frères. Il alla chercher les
pains, les oies et l’eau-de-vie qui lui étaient nécessaires, et partit rejoindre la grosse tour
de la ville. Il arriva, compta cent pas en allant droit devant lui et trouva effectivement
58
la grotte du merle blanc. Une grande odeur de soufre le suffoqua, mais il s’approcha et
jeta aux dragons les provisions qu’il avait apportées. Une heure après, le fameux merle
blanc était en sa possession. C’était un oiseau gigantesque dont les ailes brillaient comme
le soleil.
« Que veux-tu de moi ? demanda l’oiseau ; parle ! Je suis à tes ordres.
- Je voudrais d’abord que tu me fasses délivrer mes deux frères qui sont prisonniers du
roi.
- Soit ! monte sur mon cou et je t’y conduirai. »
Le merle blanc se rapetissa tellement qu’il ne parut pas plus gros qu’un coq. Le prince
l’enfourcha et il enleva au nez de leurs gardiens ses frères.

Les deux princes ne songèrent, aussitôt libres, qu’à s’emparer de la bête merveilleuse.
« As-tu vu, dit l’un, la belle carrière d’or qui se trouve là-bas ?
- Non, je n’ai pas songé à la regarder en passant.
- Alors, venez la voir. »
Et les trois frères de s’approcher du gouffre. Pendant que le cadet se penchait pour
mieux voir, il fut poussé par ses deux frères et tomba au fond de la mine. Lorsqu’il revint
à lui, il songea au renard qu’il avait sauvé et se mit à crier :
« Renard, renard, passe monts et vallées, j’ai besoin de ton secours ! »

Ces mots étaient à peine prononcés que déjà le renard était auprès de lui, et, en léchant
les plaies que lui avait faites sa chute au fond du souterrain, le guérit complètement.
« Maintenant que te voilà guéri, lui dit le renard, il te reste à sortir du trou. À cet effet,
tu vas te tenir à ma queue et je te remonterai. »

Et le renard monta en l’air, traînant après lui le prince cramponné à sa queue et le prince
arriva heureusement en terre ferme.

Le jeune prince s’en alla au château de son père. Avant d’y arriver, il se vêtit d’un habit
de garçon de ferme, se teignit le visage et vint demander au roi son père, qui ne le
reconnut pas, de lui donner la garde du merle blanc.

Il apprit alors que le merle blanc avait déclaré au roi qu’il ne le rajeunirait pas si on ne lui
amenait celui qui l’avait conquis sur les deux dragons.

59
Dès que le jeune prince fut entré dans la salle où se trouvait le merle blanc, il vit l’oiseau
s’abaisser et lui commander de monter sur son cou, ce qu’il fit. Une seconde après, tous
deux étaient dans la salle du roi à qui ils racontèrent les supercheries des deux princes.
Outré de colère, le roi fit dresser deux bûchers dans la cour du palais, y fit lier ses deux
fils aînés et les fit brûler vifs. Puis, il prit sa couronne et la donna au jeune prince.
Un instant après, le vieux roi était redevenu jeune, grâce au fameux merle blanc.

Conte populaire français

Schéma actantiel

Le schéma actantiel rassemble l'ensemble des rôles et des relations entre les différents
éléments du récit.

Faites le schéma actantiel du conte :

DESTINATEUR DESTINATAIRE

OBJET (MISSION)

SUJET

OPPOSANT(S)
ADJUVANT(S)

60
La situation initiale
Où ?
Quand ?
Qui ?
Quoi ?
Le déroulement
L’élément
déclencheur
Les péripéties 1.
2.
Le dénouement
La situation finale

61
Conte : Le Corbeau

Lisez ce conte puis répondez aux questions par des phrases complètes

Il était une fois une reine qui avait une fillette encore toute petite qu’elle devait porter dans
ses bras. Un jour, l’enfant ne fut pas sage, elle ne tenait pas en place quoi que sa mère lui
dît. Celle-ci s’impatienta, et, comme une volée de corbeaux traçaient des cercles autour du
château, elle ouvrit la fenêtre et dit : « Je voudrais que tu sois un corbeau et que tu
t’envoles, ainsi j’aurais la paix. » A peine eut-elle dit ces mots que l’enfant fut changée en
corbeau et, quittant son bras, s’envola par la fenêtre. Elle s’en fut dans une sombre forêt et
ses parents n’eurent plus de ses nouvelles.

Quelque temps après, un homme prit un chemin qui le conduisit dans cette forêt, et il
entendit le corbeau qui disait : « Je suis une princesse de naissance et j’ai été enchantée,
mais toi, tu peux me délivrer. – Que dois-je faire ? » lui demanda-t-il. L’homme marcha
jusqu’au château où la jeune femme était retenue prisonnière par un méchant sorcier. Mais
le château était situé sur une montagne de cristal et la porte était fermée à double tour.
Pour l’ouvrir, le jeune homme devait se munir d’un bâton magique, qu’il déroba à trois
brigands de passage. Ce bâton lui permit, dès qu’il en donna un coup contre la porte,
d’entrer dans le château. Alors il trouva la princesse et la prit dans ses bras. Quant à elle, elle
l’embrasse en disant : « A présent, tu m’as délivrée, demain nous célèbrerons nos noces. »

D’après les frères Grimm

62
La situation initiale
Où ?
Quand ?
Qui ?
Quoi ?
Le déroulement
L’élément
déclencheur
Les péripéties 1.
2.
Le dénouement
La situation finale

1. Qui est le héros ?


________________________________________________________________________

2. Quelle est sa mission ?

________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

3. Qui lui a confié cette mission ?

________________________________________________________________________

4. À qui profite cette mission ?

________________________________________________________________________

5. Qui est l’opposant ?

________________________________________________________________________

6. Quel est l’adjuvant ?

________________________________________________________________________

63
Complètez un des deux schémas actantiels

A- Le héros : ________________________________

La quête : ________________________________

Destinataire : ________________________________

Destinateur : ________________________________

Adjuvant : ________________________________

Opposant : ________________________________

B-


DESTINATEUR DESTINATAIRE

• OBJET (MISSION)

SUJET

ADJUVANT(S)
C- OPPOSANT(S)
D-
E-

64
La situation initiale
Compréhension écrite

Les deux sœurs


Conte de Pologne
Une veuve avait deux filles. Elle adorait Hanna l'aînée et détestait Dorothée, la plus jeune qui
n'arrêtait pas de travailler.
Un jour, Dorothée se perdit alors qu'elle cueillait des fruits sauvages dans la forêt. À la
tombée de la nuit, elle se mit à pleurer. Au même instant arriva une vieille femme vêtue de
noir dont les cheveux blancs touchaient le sol.
− Pourquoi pleures-tu ? s'étonna la vieille femme.
− Je ne retrouve plus le chemin de ma maison, répondit la jeune fille. Ma mère va me
battre car je suis en retard.
− Viens chez moi, proposa la vieille femme. Tu seras ma servante.
Dorothée la suivit.
Elles atteignirent le bord d'une rivière.
− Porte-moi sur l'autre rive, dit la vieille, sinon le courant m'entraînera.
Sans hésiter, la jeune fille la mit sur son dos et traversa la rivière. Elles arrivèrent enfin à la
maison de la vieille femme où il y avait deux petits chiens et deux petits chats. Dorothée se
mit aussitôt au travail. Sans prendre le temps de se reposer, elle s'occupait de la maison et
des animaux, toujours souriante.
Quand il était l'heure de préparer le repas, la vieille femme lui donnait un petit pois et un
grain d'orge en disant :
− Prépare le dîner sans désavantager personne.
La première fois, Dorothée s'étonna : comment allait-elle nourrir deux personnes et quatre
animaux avec si peu de nourriture ? Mais elle ne dit rien et obéit. Elle jeta dans l'eau
bouillante le petit pois et le grain d'orge qui se multiplièrent et remplirent la marmite tout
entière.
Une année entière s'était écoulée quand la vieille déclara :
− Tu as été une bonne servante. Comme récompense, choisis l'un de mes coffres au
sommet.
Dans la chambre de la vieille femme se trouvaient de nombreux coffres. Certains étaient en
bois sculptés, incrusté de pierreries ; d'autres en métal scintillant. Dorothée choisit le coffre
le plus simple, espérant qu'il contenait des draps de lin et des serviettes.
La vieille femme sourit et dit :
− Tu as bien choisi. Mes animaux vont t'aider à transporter le coffre jusque chez toi.
Elle attela les deux chiens et les deux chats, plaça le coffre sur une petite charrette, et
Dorothée s'assit au sommet.
En la voyant arriver, sa mère et sa sœur se fâchèrent, car elles croyaient en être bien
débarrassées. Quelle ne fut pas leur surprise quand Dorothée leur raconta son aventure et
qu'elle ouvrit le coffre : il contenait des pièces d'or et des pierres précieuses !
Un prince sortit alors du trésor et il s'adressa à la jeune fille :
− Veux-tu être ma femme ? Je ne veux épouser personne d'autre.

65
Où ?
Quand ?
Qui ?
Quoi ?
Le déroulement
L’élément
déclencheur
Les péripéties 1.
2.
Le dénouement
La situation finale

• DESTINATAIRE
DESTINATEUR


OBJET (MISSION)

SUJET

ADJUVANT(S)
OPPOSANT(S)

66
Questionnaire

Les personnages :
1- Combien y a-t-il de personnages dans ce conte ? Cocher (□) la réponse juste.
□3
□2
□5
□4
2- Dites lesquels :
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________
Les lieux et le temps :
Relier une proposition de la colonne de gauche à une ou plusieurs propositions de la
colonne de droite.
a. Dorothée s'est perdue... 1. ...à la tombée de la nuit

b. Dorothée travaille... 2. ...dans la forêt

c. Dorothée va rapporter le coffre... 3. ...pendant un an


4. ...chez elle

5. ...dans la maison de la vieille femme

Quels sont les temps utilisés dans le conte ?


___________________________________________________________________________

Les évènements du conte


Choisissez-la ou les bonnes réponses (entourez la lettre)
Dorothée :
 Est partie chercher des fruits
 A été chassée de la maison par sa mère
Pendant qu'elle cherchait des fruits sauvages, Dorothée :
 Est tombée dans la rivière

67
 A rencontré une jeune femme
 S’est perdue
Dans la forêt, Dorothée rencontre :
 Personne
 Une vieille femme habillée en noir
 Deux petits chiens et deux petits chats
La vieille femme propose à Dorothée de :
 L’aider à retrouver son chemin
 La porter sur son dos
 Travailler comme servante pour elle
Pour récompenser Dorothée qui a été une bonne servante, la vieille femme lui offre :
 Ses animaux
 Des draps de lin
 Un coffre
Quand Dorothée rentre chez elle et ouvre le coffre, elle découvre :
 Un trésor
 Des draps de lin et des serviettes
 Un prince charmant qui la demande en mariage

68
Légende des indiens Mandan

Lorsque le Grand-Esprit décida de mettre les hommes sur la Terre, il créa en premier les Indiens Mandan,
Afin qu'ils n'aient pas froid à la Lune-de-la-Saison-Triste, et pas trop chaud durant la Lune-des-Oiseaux-
qui-Volent-vers-le-Sud, il les plaça dans une caverne sous l'écorce terrestre.

Au centre de la grotte, une plante se mit à pousser dès le premier jour. Après plusieurs saisons, elle était
si haute qu'elle touchait presque le plafond de la grande voûte. Regarde-la-Lune était un jeune Brave de
la tribu. On lui avait donné ce nom parce qu'il regardait constamment la plante pousser. Le nez en l'air
du matin au soir, il ne faisait rien d'autre car il ne pouvait en détacher ses yeux.

Pendant cent ans, il contempla le végétal à mesure qu'il s'élevait. La mère de ce jeune homme se
nommait Feuille-sèche. Elle était devenue la risée de toute la tribu. Chacun lui disait, toutes les fois qu'il
la rencontrait : « vois ton fils, vieille femme. Il est juste bon à fixer la plante au cours des ans. Ne sait-il
pas chasser ou jouer aux osselets ? ». Mais Feuille-Sèche se moquait des sarcasmes. Un ver caché dans
son foie lui disait que dans l'avenir, regarde-la-Lune deviendrait un grand homme.

Lorsque la plante atteignit le plafond de la grotte, elle y fit un trou. Et comme elle montait encore par
l'orifice, Regarde-la-Lune se demanda où elle pouvait bien aller. Un soir, il réunit ses amis et déclara :

-J'ai dans l'idée que cette plante nous montre le chemin que nous devrions suivre. Je vais l'escalader
pour m'en assurer. Que ceux qui le veulent m'accompagnent !

69
Une dizaine de Mandan dirent qu'ils voulaient être du voyage. Il y avait parmi eux un nombre égal de
jeunes gens et de jeunes filles.

-C'est très bien ! s'écria Regarde-la-Lune. Vous êtes tous très courageux. Constituez des réserves
alimentaires. La route sera longue et certainement semée d'embûches. Prenez aussi vos arcs, vos lances
et vos boucliers.

O-Kee-Hee-De, la première femme du sorcier, vivait encore à cette époque. Un génie malfaisant
l'habitait. C'est pour cela que, dans la tribu, tous l'appelaient Mauvais-Esprit. Quand l'expédition fut
prête à partir, Mauvais-Esprit alla trouver Regarde-la-Lune et lui dit :

-Emmène-moi. Je veux tenter l'aventure avec vous.

Le jeune Brave ne put retenir son rire.

-Es-tu folle, Mauvais-Esprit ? tu es bien trop grosse, la plante ne supporterait pas ton poids. Regarde, la
graisse de tes mollets tombe sur tes pieds et ton ventre fait trois fois le tour de ta ceinture. Seuls les plus
agiles réussiront à gagner le sommet.

Mauvais-Esprit fit celle qui n'avait pas entendu, mais elle jura bien qu'elle se vengerait. Le matin du
départ, les parents des jeunes gens vinrent les encourager. Feuille-Sèche dit à son fils :

-Si tu as besoin de quelque chose en route, appelle-moi. Je resterai au pied de la plante jusqu'à ce que tu
redescendes.

Le jeune Brave remercia sa mère et partit avec ses amis. Ils montèrent durant quatre saisons. Chaque
soir, Regarde-la-Lune jetait un regard derrière lui et contemplait la petite tache que faisait sa mère au
pied de l'arbre. C'est ainsi qu'il calculait la distance parcourue dans la journée.

Or un soir, Regarde-la-Lune ne vit plus rien. Il dit à ses amis :

-Ma mère est trop loin, elle ne pourra plus nous aider en cas de besoin. Nous devrons maintenant puiser
notre courage en nous-mêmes.

La progression était harassante. La plante était un épineux et ses dards écorchaient les mains. Plus les
jeunes Mandan s'élevaient, plus le feuillage s'épaississait et plus la montée devenait pénible. Un matin,
le tronc de la plante apparut aussi lisse que la hampe d'une lance. Un Mandan se lamenta :

-Nous allons glisser sur ce bois dépourvu d'aspérités. Nous ne pourrons jamais atteindre les hautes
branches.

70
C'est alors que Regarde-la-Lune aperçut une fourmi. Il l'interpella :

-Salut à toi, sœur fourmi ! Dis-nous un peu, comment fais-tu pour gambader sur ce tronc sans tomber ?

L'insecte sourit malicieusement.

-C'est que j'ai des crochets aux pattes, vois-tu. Ils me permettent de m'agripper à la fibre de bois.

- Nous les Mandans, nous n'en avons pas, déclara Regarde-la-Lune. Accepterais-tu de nous les prêter
pour passer cet endroit difficile ?

- Ce serait avec plaisir, mais hélas cela est impossible. Je dois les avoir constamment sur moi afin de fuir
les attaques des abeilles. Ces vilaines me pourchassent dès qu'elles me voient et je ne dois la vie qu'à ces
crochets.

- Je vais arranger cela ! assure Regarde-la-Lune. Indique- moi où habitent ces abeilles, je vais leur faire
voir qui je suis.

La fourmi désigna une touffe de feuille avec son antenne :

-La ruche est là, calée au creux d'une fourche.

Regarde-la-Lune demanda à ses amis de l'attendre et courut jusqu'au lieu désigné. Là, il frappa la ruche
du poing en criant :

71
-Ohé ! N'y a-t-il personne dans cette cabane ?

Une abeille guerrière sortit et s'enquit :

-Que désires-tu, étranger ? Veux-tu bien cesser de secouer notre maison !

-Je veux parler à votre reine ! répliqua Regarde-la-Lune. Va la chercher, je suis pressé !

-Elle dort.

-Alors, réveille-la ! s'exclama le jeune Brave. Dis-lui que j'ai à l'entretenir d'une affaire urgente

Réveillée en sursaut, la reine sortit à son tour. Elle interrogea l'abeille guerrière :

-Qui fait tout ce tapage ? Est-ce cet homme qui est la cause de ce désagrément ?

-Oui, c'est moi ! déclara Regarde-la-Lune. J'apprends que tu tracasses mon amie la fourmi. Je suis venu te
dire de la laisser tranquille.

-Sais-tu que nous pourrions te piquer et te faire très mal ? menaça la reine des abeilles.

Regarde-la-Lune partit à rire :

-Vous ne pouvez rien contre moi, j'ai mon bouclier ! Tu vas faire le serment de ne plus attaquer la
fourmi. Sinon, je coupe cette branche avec ma lance et ta ruche tombera dans le vide.

La reine réfléchit le temps de fumer une pipe, et dit :

-C'est bon. J'accepte de faire la paix avec ta protégée. Fais-lui savoir que nous allons organiser une
grande fête pour célébrer la fin des hostilités.

La fête eut lieu le soir même. Les mets furent abondants et variés. Les jeunes Mandan en profitèrent
pour reprendre des forces. L'abeille et la fourmi échangèrent des présents et devinrent amies. Après la
cérémonie du calumet, la fourmi prêta ses crochets à Regarde-la- Lune. Celui-ci les fixa à ses mocassins
et dit à ses amis :

-Montez sur mes épaules. Je vais vous faire franchir le passage difficile. Ainsi fut fait car Regarde-la-Lune
était très robuste.

Parvenu aux hautes branches, le jeune Brave confia les crochets à un corbeau pour qu'ils les rendent à la
fourmi. Et la montée continua.

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Quand les Indiens arrivèrent à l'endroit où la plante perçait le plafond de la grotte, une jeune fille se
lamenta :

-Nous sommes au sommet de la caverne, nous ne pourrons jamais aller plus loin.

Regarde-la-Lune inspecta les lieux et déclara :

-J'aperçois un léger espace entre la roche et l'écorce de la plante. Nous allons nous y introduire et
continuer notre escalade.

Ils cheminèrent encore péniblement pendant trois lunes. L'espace dans lequel ils se glissèrent était très
étroit et la paroi rocheuse leur arrachait la peau du dos. Enfin, au début de la quatrième lune, ils
arrivèrent à l'air libre. Sur la surface de la Terre un spectacle grandiose les attendait. Il était fait de
hautes montagnes de granite, de larges vallées au milieu desquelles serpentaient des fleuves aux reflets
d'argent. Lorsque les yeux extasiés des Mandan se furent rassasiés du panorama, Regarde-la-Lune
remarqua :

-C'est un très beau paysage, mais l'endroit est invivable. Nulle part il n'y a trace de végétation

La jeune fille recommença à se lamenter :

-Nous allons mourir de faim. Comment y aurait-il des bisons dans cette contrée puisqu'il n'y a pas
d'herbe ?

Déçu, lui aussi, Regarde-la-Lune décida :

-Nous allons nous reposer et nous redescendrons vers notre tribu.

À ce moment précis, au centre de la Terre, Mauvais-Esprit n'avait pas renoncé à suivre la petite troupe.
Elle agrippa une branche basse de la plante et commença l'escalade. Mais Mauvais-Esprit était si grasse
et si lourde que le bois craquait à chacun de ses mouvements. Plus elle montait et plus la plante pliait en
faisant entendre des bruits sinistres. À mi-chemin, la plante se rompit brusquement sous le poids de la
grosse femme. Mauvais-Esprit dégringola. Elle ne mourut pas de sa chute mais elle se fit une grosse
bosse au front.

Le Chef de la tribu fut très fâché car aucun Mandan ne pouvait plus rejoindre les jeunes aventureux à la
surface du monde. De son côté, Regarde-la-Lune avait le souci contraire, il s'écria : Le Chef de la tribu fut
très fâché car aucun Mandan ne pouvait plus rejoindre les jeunes aventureux à la surface du monde. De
son côté, Regarde-la-Lune avait le souci contraire, il s'écria :

-Maudite soit cette grosse femme ! Maintenant qu'elle a cassé la plante il nous est impossible de
redescendre vers nos familles.

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La jeune fille se lamenta une nouvelle fois :

-Ici nous ne pouvons cueillir aucune baie. Je ne vois nulle part de fraises sauvages. Il n'y a pas d'arbres
fruitiers. Nous allons mourir de faim.

-Tais-toi ! ordonna Regarde-la-Lune. Après tout, ceux d'en bas peuvent peut-être nous aider.

Il se pencha au-dessus du trou et appela :

-Ohé, ma mère ! M'entendez-vous ?

Feuille-Sèche était toujours au pied de la plante. Elle reconnut la voix de son fils et cria à pleins poumons
en direction de la voûte :

-Je suis ici, Regarde-la-Lune ! Que veux-tu ?

-La plante a disparu. Nous ne pouvons plus vous rejoindre.

-Dans ce cas, il ne vous reste plus qu'à vivre là-haut.

-C'est impossible, ma mère. Il n'y a aucune végétation sur ce sol.

-Patientez ! répliqua Feuille-Sèche. L'herbe finira bien par sortir de terre un jour ou l'autre, je vois des
racines qui pendent jusque dans notre grotte.

Le jeune Brave se tourna vers ses compagnons : Aidez-moi, vous autres. Appelez vos mères. Il est
impossible qu'elles ne fassent pas quelque chose pour nous.

Le jeune Brave se tourna vers ses compagnons :

-Aidez-moi, vous autres. Appelez vos mères. Il est impossible qu'elles ne fassent pas quelque chose pour
nous.

Les jeunes Mandan se placèrent alors autour du trou et crièrent tous ensemble :

-Aidez-nous, nos mères ! Ayez pitié de nous ! Sans vous nous ne sommes rien !

Ces cris furent entendus par toutes les mères de la caverne. Émues, elles se réunirent autour de Feuille-
Sèche. Celle-ci leur dit :

-Seule, je ne pouvais rien faire, mais à nous toutes, nous allons sauver nos enfants. Que chacune de vous
prenne l'extrémité d'une racine dans sa bouche et souffle dedans très fort.
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Et les mères soufflèrent toutes ensemble pour faire monter la sève.

Le résultat ne se fit pas attendre. Sous les yeux émerveillés de Regarde-la-Lune et de ses amis, de petites
pousses crevèrent la surface de la terre. Devant cette réussite, les jeunes Mandan crièrent de plus belle
par le trou :

-Soufflez encore, nos mères ! Les plaines verdissent et des arbres sortent du sol. Soufflez plus fort, nos
mères, nous apercevons déjà les bourgeons !

Dans la caverne d'en bas les femmes mandans soufflèrent tellement dans les racines que le monde se
para d'herbe, de fleurs, d'arbres et de buissons. Des oiseaux bâtirent aussitôt leur nid dans les ramures
et une grande quantité de bisons vinrent brouter dans la grande plaine. Le vent inventa une chanson en
agitant les feuilles des arbres. Charmé de l'entendre, Regarde-la-Lune décida de bâtir un village sous les
branches d'un érable gigantesque. Le jeune Brave devint le chef de cette nouvelle tribu et fut très
honoré par tous les Mandan. Aujourd'hui encore, un trou s'enfonce profondément dans le sol au centre
de la grande place de ce village. Chaque année, à la fin de la Lune-de-la-Saison-Triste, un jeune se pense
au-dessus de la cavité et crie :

-Aidez-moi, ma mère ! Communique ton souffle à la terre !

Aucune voix ne lui répond. Mais les jours suivants les plaines verdissent et la nature est en fête. Voilà
pourquoi, de nos jours, les Mandan disent « Notre Mère » en parlant de la terre.

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Remplir le schéma narratif

La situation initiale
Où ?
Quand ?
Qui ?
Quoi ?
Le déroulement
L’élément
déclencheur
Les péripéties 1.
2.
La résolution
La situation finale

1. Présentez le personnage principal :


_____________________________________________________________________________________
_____________________________________________________________________________________

2. Relevez la problématique de l’histoire.


_____________________________________________________________________________________
_____________________________________________________________________________________

3. Quel est le but de la tribu ?


_____________________________________________________________________________________
_____________________________________________________________________________________

4. Que fera Feuille – Sèche pendant le voyage ?


_____________________________________________________________________________________
_____________________________________________________________________________________

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5. Trouvez le synonyme des phrase suivantes dans le texte.

a. Je vais monter pour être sûr. ______________________________________________


b. Seul les plus maigres pourront atteindre le sommet.
__________________________________________________________________
c. Ils ont grimpé pendant un an. ______________________________________________

6. Décrivez la surface de la Terre où arrive la Tribu.


__________________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________________

7. Trouvez les connecteurs logiques et notez les dans le tableau suivant.

1-____________________ 2- ______________________

3-____________________ 4. _______________________

8. Que demandent-ils de leur mère ?


_____________________________________________________________________________________
_____________________________________________________________________________________

9. Quelle est la solution trouvée par les mères ?


_____________________________________________________________________________________
_____________________________________________________________________________________

10. Que fait la Tribu après le souffle de leur mère ?

11. Que représente la caverne dans ce conte ?


_____________________________________________________________________________________
_____________________________________________________________________________________

12. Que représente la surface de la terre ?


_____________________________________________________________________________________
_____________________________________________________________________________________

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