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Utilisation des agonistes du récepteur de GLP1 et des inhibiteurs de SGLT2

chez des diabétiques de type 1 : les données de vraie vie

Par le Dr Julie Sarfati (Paris)

Date de publication : 19 avril 2023

Article commenté :

Clinical and Safety Outcomes With GLP-1 Receptor Agonists and SGLT2 Inhibitors in
Type 1 Diabetes: A Real-World Study Get access Arrow
K Edwards, X Li, I Lingvay
J Clin Endocrinol Metab. 2023 ; 108(4):920-930.

Seuls 24% des diabétiques de type 1 dans le monde atteignent la cible recommandée par
l’ADA de <7%. Dans cette population de diabétiques de type 1, le risque de développer une
maladie rénale est de près de 50% et le risque de maladie cardiovasculaire reste 4 à 10 fois
plus élevé que chez les patients sans diabète.
De plus, comme dans la population générale, une obésité est de plus en plus prévalente chez
les diabétiques de type 1, augmentant aux États-Unis de 3,6% en 1986 à 22,7% en 2007. Les
agonistes du récepteur de GLP1 (aRGLP1) et les inhibiteurs de SGLT2 (iSGLT2) peuvent, en
plus d’améliorer la glycémie sans risque d’hypoglycémie, diminuer le poids, le risque
cardiovasculaire et, pour les iSGLT2, diminuer le déclin de la fonction rénale et le taux
d’hospitalisations pour insuffisance cardiaque.
De tels bénéfices sont souhaitables pour les patients diabétiques de type 1 mais des
préoccupations de sécurité ont émergé : des essais contrôlés, randomisés de courte durée
avaient retrouvé une augmentation du risque d’hypoglycémie sévère et de cétose.

Cependant, ils sont utilisés sans recommandation chez des diabétiques de type 1 comme
traitement adjuvant à l’insuline chez environ 3% d’entre eux pour chacune de ces 2 classes.
Ainsi, l’objectif de cette étude était d’analyser l’efficacité et la sécurité de ces 2 médicaments
en adjuvant de l’insuline chez des patients diabétiques de type 1 en « vraie vie ».

Il s’agit d’une analyse rétrospective de toutes les prescriptions de aRGLP1 et iSGLT2 dans un
centre académique. Cent-quatre patients ont été identifiés avec un diabète de type 1 et un
aRGLP1 (N=76) et iSGLT2 (N=39 patients).
Après 1 an de traitement, les utilisateurs de aRGLP1 avaient une réduction significative de
poids (90 vs 85 kgs, p<0.001), d’HbA1c (de 7,7% à 7,3%, p=0.007), du LDL cholestérol et de
dose totale d’insuline (62 unités à 42 unités, p<0.001).
Après 1 an de traitement, les utilisateurs de iSGLT2 avaient une réduction significative
d’HbA1c (de 7,9% à 7,3%, p<0.001), d’insuline basale (31 unités à 26 unités, p=0.003) et une
réduction non significative de poids.
La perte de poids était plus importante parmi les utilisateurs de aRGLP1 alors que la réduction
d’HbA1c était comparable dans les 2 groupes. Chez les patients traités, pas de différence
d’évolution rénale
Sur une durée moyenne d’utilisation de 29 mois/patient pour les 2 groupes, il y avait plus
d’acidocétose chez les utilisateurs de iSGLT2 (12,8% vs 3,9%)
Le traitement était arrêté pour effet secondaire dans 27% des cas chez les utilisateurs de
aRGLP1 et près de 28% des utilisateurs de iSGLT2.

En conclusion, l’utilisation des aRGLP1 et des iSGLT2 chez des diabétiques de type 1 était
associée à un bénéfice clinique relevant. Cependant, l’acidocétose reste une préoccupation
clinique nécessitant une sélection et une surveillance précautionneuses du patient avec un
rapport bénéfice/risque à évaluer à titre individuel.

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