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2021/2022

UE 123 Communication
professionnelle

Devoir 2

À déposer pour correction : Auteur : Laëtitia Do Benoit et Marie-Françoise Morard


deli.cnam.fr

EXERCICE LA DÉMARCHE DE LECTURE (20 POINTS)


La démarche de lecture proposée dans votre cours (cours 2, partie 4 : Le traitement de
l’information) suppose que vous soyez capable de répondre à certaines questions et de
définir ainsi en quoi et comment le texte choisi peut vous être utile dans votre travail de
documentation.
Nous vous proposons ici de le faire par écrit, à partir d’un article en ligne de The Conversation,
« Pour faire face aux crises, développons des “communautés apprenantes” », que vous lirez
dans l’objectif de préparer un exposé d’une quinzaine de minutes sur le thème « En quoi le
numérique pourrait-il réduire les inégalités sociales ? ».

1. Préparation à la lecture (3 points)

TRAVAIL À FAIRE
Vous définirez en quelques lignes :
• le genre du texte ; (1 point)
• l’auteur et sa qualification ; (1 point)
• la date, le contexte et l’état de l’opinion. (1 point)

Remarque
Bien sûr, il ne suffit pas de recopier le nom de l’auteur, la date du document ou de préciser que le
texte est un article ! Il s’agit d’indiquer des précisions utiles pour préparer votre lecture et faciliter
votre compréhension du texte.

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2. Compréhension (14 points)

Vous dégagerez :
• l’idée directrice ; (3 points)
• les idées essentielles ; (7 points)
• la composition du texte : le plan. (4 points)
Vous indiquerez le découpage en parties cohérentes et veillerez à trouver des « titres
pleins ».
Vous indiquerez les numéros des paragraphes – qui ont été ajoutés pour faciliter l’exercice
– auxquels renvoient les différentes parties.

3. Évaluation critique (3 points)

Vous formulerez en quelques lignes votre opinion sur la qualité du texte, l’intérêt et la
pertinence des idées. (2 points)
Vous déterminerez son utilité en fonction de l’exposé que vous aurez à préparer. (1 point)

DOCUMENT 1
Pour faire face aux crises, développons des « communautés
apprenantes »
(1) En chinois, le mot « crise » est composé de deux caractères. Le premier signifie « dan-
ger » et le second, « opportunité ». La pandémie de Covid-19 induit une crise systémique,
à la fois sanitaire, économique, sociale et politique. Les transformations profondes et
brutales de nos vies quotidiennes imposent notamment de repenser nos modes de coo-

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pération et d’apprentissage.
(2) Nous sommes tous contraints de nous adapter dans l’urgence, nous appuyant sur
nos ordinateurs et smartphones pour nous informer, partager, transmettre, apprendre,
coopérer, travailler, décider, prendre soin – en d’autres termes, pour faire société dans
des conditions exceptionnelles.
(3) La pandémie donne à voir l’étendue de notre dépendance à l’égard du numérique et
la nécessité d’en dompter les usages. Entre fake news, infodémie et boulimie d’écrans,
les problèmes auxquels nous étions confrontés hier se posent aujourd’hui avec encore
plus d’acuité. Si l’on arrive à faire face aux challenges qu’il pose, le numérique peut servir
à développer et nourrir des communautés apprenantes afin de s’entraider, d’apprendre à
apprendre, de coopérer et de relever les défis locaux comme globaux.

Inégalités sociales
(4) La transformation ne va pas de soi… les défis sont immenses. Dans l’enseignement,
une majorité de professeurs se retrouvent démunis, et ont besoin de formation à l’ensei-
gnement numérique et à l’animation de groupes à distance. Comment écrire des cours
et des exercices dans de nouveaux formats ? Comment faire des vidéos pédagogiques ou

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corriger des devoirs en ligne ? Quid de la gestion de crise ? Tout cela suppose des savoir-
faire très différents d’une activité en classe.
(5) Côté élèves, les mesures de confinement mises en place pour lutter contre le Covid-
19 accentuent la fracture numérique et, par-là, les inégalités : mauvaise couverture,
débit insuffisant, absence d’ordinateur ou de tablette au domicile, sans parler de l’im-
possibilité de travailler chez soi au calme.
(6) Globalement, les inégalités d’accès au numérique demeurent importantes : 17 % de
la population française ne dispose pas des connaissances ou des équipements adéquats
pour utiliser les outils numériques et 38 % des usagers de plus de 15 ans manquent d’au
moins une compétence numérique de base. Cet « illectronisme » touche notamment les
foyers les plus modestes.
(7) Si un centre d’aide « Solidarité numérique » a été mis en place pour accompagner
les personnes éloignées du numérique, et notamment pour aider à « faire l’école à la
maison », de nombreuses familles n’ont pas les ressources et les savoirs nécessaires pour
y parvenir réellement. La fermeture prolongée des établissements scolaires a un impact
négatif sur les enfants vulnérables et leur famille : le rôle de filet de sécurité joué par
l’école pour ceux dont le parcours de vie est difficile a disparu. Au-delà de l’école, la crise
du Covid-19 et celles, sanitaires, environnementales, démocratiques, économiques, qui
peuvent lui succéder à plus ou moins long terme, nous mettent face à de nouveaux
défis, que nous devrons relever en décloisonnant les savoirs, en adaptant les formations,
les emplois, et ce tout au long de la vie.
(8) On ne peut que souhaiter que ces transformations ne soient pas dictées par les
contraintes à court terme : les inégalités sont criantes entre ceux qui peuvent télétra-
vailler et ceux, souvent celles, qui n’ont d’autre choix que de se rendre sur leur lieu de
travail, au risque de se mettre en danger. Il est important d’arriver à modifier structurel-
lement le monde professionnel pour que chacune et chacun, à partir de ses besoins et
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de ses attentes, puisse choisir de faire évoluer son parcours, son métier et les conditions
d’exercice de celui-ci. Compte tenu du contexte, la recherche de solutions équitables est
plus que jamais un enjeu démocratique.

Initiatives numériques
(9) Fort heureusement, nous ne partons pas de rien. De nombreux professeurs, de la
maternelle à l’université, avaient déjà, avant la crise, mis au point et adopté des outils
d’enseignement à distance avec leurs élèves ou étudiants : blogs personnels, sites col-
laboratifs, utilisation pédagogique des réseaux sociaux ou encore classe inversée, pour
apprendre aux jeunes à faire de la recherche d’informations fiable et à co-résoudre des
problèmes.
(10) Réciproquement, en apprenant à tirer le meilleur des outils numériques – logiciels,
réseaux, sites d’hébergement jusqu’ici dédiés aux jeux vidéo, etc. –, les jeunes déve-
loppent de nouvelles capacités de travail en commun, de partage et de résolution de
défis. Citons, par exemple, l’installation de serveurs de collaboration en ligne issus du
gaming pour organiser le travail des élèves et des enseignants ou des innovations plus
radicales comme l’organisation par des élèves japonais d’une remise des diplômes vir-
tuelle sur Minecraft.

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(11) L’entraide est aussi de mise au sein de la profession enseignante : mise à disposition
de tutoriels pour les collègues, partage de ressources en ligne, bilans de la journée ou
de la semaine… L’inventivité se met au service de la collaboration, en rupture avec les
modes traditionnels, verticaux et descendants de l’enseignement.
(12) On observe aussi, chez les enseignants et chez les apprenants, l’émergence néces-
saire d’une autonomie dans l’acquisition et la transmission des connaissances formelles
et informelles via le numérique. Des ruptures dans les normes pédagogiques au service
d’une continuité des apprentissages, en quelque sorte.
(13) Les initiatives innovantes se multiplient et s’ajoutent à celles plus anciennes et déjà
aguerries, qui facilitent l’échange de savoirs. Comme le note le chercheur Jean‑François
Cerisier, « plutôt que d’essayer de reproduire à la maison l’école avec sa forme scolaire
héritée de Condorcet, la pandémie de Covid-19 pourrait être et sera peut-être un magni-
fique laboratoire pour repenser l’école à l’ère du numérique ».

Société de la reconnaissance
(14) Le gouvernement français a annoncé le 2 avril que tous les coûts de formation des
quatre millions de personnes au chômage partiel seront pris en charge à 100 %, une
mesure reprise par le gouvernement provincial du Québec le 7 avril.
(15) C’est une première étape, et l’on gagnera à inscrire de telles initiatives dans la durée.
En effet, l’investissement massif dans les compétences peut enclencher une transforma-
tion systémique. Il faut aussi aller plus loin. Il est peut-être temps de mettre en place
des dispositifs ouverts, collaboratifs, partagés d’apprentissage, des « labs des métiers
de demain » où nous pourrions collectivement imaginer, créer, construire l’avenir en
apprenant les uns des autres. Nous pourrions par exemple échanger sur ce que nous
avons appris avec le confinement, notamment sur le télétravail et la dématérialisation
de l’économie, et mettre en place une reconnaissance mutuelle de ces apprentissages
(par un système d’open badges, par exemple). La valeur que nous pouvons créer est de

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cet ordre-là : une société de la connaissance et de la reconnaissance.

Promouvoir une « planète apprenante »


(16) Parce que nous allons devoir nous habituer aux crises, nous devons mobiliser l’intel-
ligence collective, autrement dit créer des « groupes d’individus variés qui interagissent
convenablement » pour développer nos capacités de prendre soin de soi, des autres et
de la planète. Une telle planète apprenante n’est pas une utopie ; de nombreuses pre-
mières graines existent déjà. Il faut les rendre visibles, les aider à pousser, à essaimer et
à donner des fruits.
(17) Nous gagnerons collectivement à faire connaître ce qui existe pour nous inspirer
les uns des autres, adapter à notre contexte les expériences vertueuses relatives aux
apprentissages. Nos institutions – établissements scolaires, universités, entreprises,
administrations, associations – vont continuer à s’adapter pour permettre à tous et
toutes de devenir des acteurs et des actrices à part entière de communautés appre-
nantes à l’échelle locale, nationale, mondiale.
(18) De manière complémentaire, et non concurrentielle, il faut des passeurs, des
lieux physiques et numériques spécifiques pour créer ces liens, échanger, progresser

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ensemble, promouvoir une pédagogie de l’engagement, démocratiser l’accès au savoir, y


compris au savoir citoyen.
(19) La vulgarisation de la recherche pluridisciplinaire, académique et participative, est
impérative pour qu’un maximum d’acteurs puisse se l’approprier en fonction de leurs
besoins, développer des outils scientifiques et techniques de partage, de débat et d’éva-
luation des expérimentations.
(20) La création de plateformes permettant la mise à disposition d’informations parta-
gées, documentées, dotées d’outils permettant de vérifier les sources s’avère utile parce
que l’accès au savoir est un enjeu démocratique et répond à des attentes sociales. Ces
évolutions peuvent, en retour, nourrir la recherche, comme l’illustre cette équipe inter-
nationale de chercheurs, issus de dix prestigieuses universités, qui a collecté des infor-
mations pour comprendre comment les citoyens font face à la progression du Covid-19.
(21) Plutôt que de céder à la peur, qui paralyse la capacité à créer et à coopérer, nous
pourrons, alors, prendre conscience de ce que nous avons appris individuellement et
collectivement, jour après jour, et le célébrer, chaque 24 janvier, lors de la journée inter-
nationale de l’éducation qui pourra devenir un festival de la planète apprenante. C’est
par ce récit optimiste, mais conscient des risques majeurs que nous vivons, que nous
pourrons inciter les autres à agir pour le bien de tous et de la planète.
source : Marie-Cécile Naves, François Taddei, Gaëll Mainguy, The Conversation,
https://theconversation.com/debat-pour-faire-face-aux-crises-developpons-des-communautes-
apprenantes-136066.
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