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Jean-Michel Vives
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ISSN 0040-9375
ISBN 9782847952186
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par une zone spécifique du lobe temporal mais que différentes régions du
cerveau travaillent ensemble pour identifier tous les sons qui nous parviennent et
pour nous permettre ainsi d’adopter les comportements adaptés aux situations,
aux demandes et aux dangers qui se présentent. Cette étude remet en cause les
modèles basés sur la spécialisation fonctionnelle du cerveau. Cette équipe a de
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plus démontré que le cerveau ne traite pas les différents bruits à la même vitesse.
Ces résultats incitent à penser que le cerveau reconnaît les voix aussi vite que
les visages, démontrant ainsi ce que la psychanalyse avait déjà repéré : la voix
n’est pas un stimulus comme un autre et son traitement « prioritaire » par le
cerveau humain indique qu’elle est le lieu d’un investissement particulier.
La philosophie de son côté a développé des travaux visant à élucider
l’énigme des voix, comme a pu le faire plus spécifiquement la psychiatrie
d’orientation phénoménologique. De l’interprétation de Husserl concernant
l’expression comme acte intentionnel d’un soi qui extériorise un sens par une
voix, proférée ou non, aux subtiles analyses des manifestations hallucinatoires
acoustico-verbales réalisées par L. Binswanger et reprises par H. Maldiney, ce
champ théorico-clinique a développé une approche originale de la voix 1. Nous
en retenons essentiellemment la fine articulation entre Stimme (voix) et
Stimmung (disposition) en ce que Stimme s’élargissant en Stimmung nous fait
passer du statut de voix unique se référant à un sujet vocalisant à une vocation
éthique ; Stimmung désignant une aptitude à s’accorder avec l’autre. L’interpré-
tation philosophique des effets de la résonance de la voix de l’Autre chez le sujet
nous semble intéressant et tout particulièrement en ses conséquences éthiques :
la réception de la voix de l’Autre implique une « autruification » du sujet. Pas
d’accès possible à une voix propre sans Autre qui en ait fait au préalable le don.
Avec la réception et l’accueil de la voix de l’Autre « je est/devient un autre ».
L’anthropologie et l’ethnologie 2 se sont également penchées sur la voix et se
sont attachées à penser comment, à peine émise, elle devient un élément essen-
tiel dans le déroulement de notre vie quotidienne et se mue en puissance
d’expression pour l’autre en qui elle résonne. La voix s’inscrit alors dans un
système identitaire tributaire des rapports sociaux car le locuteur emprunte une
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voix propre à la particularité de la personne qui est face à lui et à la teneur de
son propos. La voix – la voix et pas seulement le code langagier – informe de
façon décisive les rapports entre les individus d’une société. Il existe bien des
structures élémentaires qui obéissent aux règles du langage telles que décrites
par Lévi-Strauss (Lévi-Strauss, 1958), mais cette anthropologie structurale se
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trouve, à la lueur de ces récents travaux, complétée du fait qu’il ne s’agit plus
seulement d’écouter la parole et ses formulations, mais également la voix, ses
vibrations, son grain, ses singularités et ce que cela induit chez celui qui l’entend.
Une fois encore, les effets de la voix chez celui qui la reçoit sont au cœur de ces
recherches.
Enfin, même les historiens, aussi étonnant que cela puisse paraître puisque
la voix est éphémère et ne laisse de traces enregistrées que depuis très peu de
temps, se sont attachés à tenter d’élucider les effets de cet objet dans l’his-
toire3. À travers les archives dans lesquelles ont été notés parfois les timbres de
voix et les intonations des uns et des autres, des chercheurs délimitent un terri-
toire où parviennent à se faire entendre ces voix tues. Arlette Farge note que
« si les voix ont une si grande importance et sont si abondamment décrites et
décriées, c’est qu’elles forment le ciment des sociétés populaires, des assem-
blées de toutes sortes et de la vie de l’espace public. […] Écouter la voix des
plus démunis défie la logique, mais pourquoi ces chants, mélodies ou cris ne
pourraient-ils être esquissés à partir des milliers d’archives existantes ? […]
Manquent les voix pour toujours, mais non leur recherche qui, même si elle
reste sans réponse, témoigne d’une présence active et entêtante » (Farge, 2009,
p. 14-16).
Nous trouvons décrites, chez l’historienne, les caractéristiques de l’objet voix
telles que la psychanalyse nous permet d’en repérer les enjeux subjectifs : perte
et, paradoxalement par-delà l’absence, présence active qui se manifeste dans la
quête et la tentative de retrouvailles que cette disparition suscite.
2. Kawada J., La Voix. Étude d’ethno-linguistique comparative, trad. S. Jeanne, Paris, École
des hautes études en sciences sociales, 1988 ; Le Breton D., Éclats de voix. Une anthropologie
des voix, Paris, Métailié, 2011.
3. Brulin M., Le Verbe et la Voix. La Manifestation vocale dans le culte en France au xViie
siècle, Paris, Beauchesne, 1998 ; Quéniart J. (dir.), Le Chant, acteur de l’histoire, Rennes, PUR,
1999 ; Jamain C., idée de la voix. Études sur le lyrisme occidental, Rennes, PUR, 2004 ; Salazar P.-
J., Le Culte de la voix au xViie siècle, Paris, Champion, 1995.
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sonore ou non, à laquelle le nourrisson aura choisi de répondre. À partir de là,
la psychanalyse nous autorise à penser le rapport paradoxalement ambivalent
existant entre le sujet et les voix qui l’entourent – nécessaires et pourtant
envahissantes –, et partant à proposer une compréhension renouvelée du
rapport du sujet à cet objet passionnant qu’est la voix (Vives, 2012).
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dans sa recherche de satisfaction une dimension qui outrepasse le besoin.
Cette dimension est celle de la jouissance, toujours en excès, que le besoin
comblé n’étanche pas. La pulsion, qui est l’« écho dans le corps du fait qu’il
y ait un dire » (Lacan, 2005, p. 17) rend compte de cette torsion possible que
l’on peut comprendre en se fondant sur l’incidence du langage sur le corps. Le
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fait de parler nous égare, nous écarte d’une jouissance univoque, car que nous
ne maîtrisons pas l’équivocité inhérente au langage. Ce qui conduit Lacan à
esquisser une articulation entre voix et jouissance :
« C’est parce que le corps a quelques orifices dont le plus important
est l’oreille, parce qu’elle ne peut se boucher, se clore, se fermer. C’est
par ce biais que résonne dans le corps ce que j’ai appelé la voix. » (Lacan,
2005, p. 17).
La voix résonne dans le corps. Cette résonance qui met le corps en vibra-
tion est une des manifestations de la jouissance liée à la voix.
Cette jouissance liée à la voix est repérable dans son pouvoir émotionnel,
en tout lieu des plus étonnants : débordements passionnels des foules dans les
concerts de musique pop, transes rituelles orchestrées, chavirement des
amateurs d’opéra, exténuation des corps et des sensations dans les fêtes
technos assourdissantes… Chacun cherche le dispositif qui lui permettra
d’approcher au plus près cette (re)mise en jeu de la voix. Cette singularité du
jouir de la voix est telle que notre prochain ne trouvera pas dans son écoute
les mêmes sensations que les nôtres. La jouissance de la voix ne se partage
que sur le mode communautaire : « famille » des raveurs, admirateurs de telle
chanteuse, fan club de telle pop star… On le pressent déjà, l’investissement
passionnel d’une voix peut constituer le trait qui permettra à un groupe de se
reconnaître. Cet investissement massif, extrêmement répandu, permet aux
membres d’une même « communauté vocale » de s’identifier les uns aux
autres. L’identification des membres de la communauté « normalise » la
4. « Jouir, impliquant une satisfaction, ne se dit pas des choses mauvaises. […] Toutefois,
quand la chose mauvaise dont il s’agit, malheur, peine, souffrance, peut-être, par une hardiesse
de l’écrivain, considérée comme quelque chose dont l’âme se satisfasse, alors jouir est très bien
employé : […] “Je t’ai perdu ; près de ta cendre/ Je viens jouir de ma douleur.” Saint-Lambert,
Épitaphe d’Helvétius », Littré É., Dictionnaire de la langue française [1877], article « Jouir ».
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stupéfaction du reste de la faculté d’Indiana University […]. Sa satisfac-
tion sexuelle était liée au médium même de l’interview : la voix humaine.
Là était son véritable objet sexuel. » (Leader, 2003, p. 78).
La dimension « scientifique » de la démarche permettrait-elle d’effacer et
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5. Pensons aux queues de plusieurs heures et aux sacrifices financiers parfois importants
que sont prêts à faire les admirateurs d’une chanteuse ou à l’épuisement, proche de l’effondre-
ment, que s’inflige le raveur…
6. On pourra lire à ce sujet la remarquable analyse de Michel Poizat concernant la place de
la voix dans le fonctionnement du régime hitlérien : Poizat M., Vox populi, vox Dei. Voix et pou-
voir, Paris, Métailié, 2001, p. 154-228.
JEAN-MICHEL VIVES – LA MÉLO-MANIE 13
OU LA VOIx OBJET DE PASSIONS
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Cette recherche passionnée de la voix peut à l’occasion ravaler cette dernière
au rang de marchandise, comme nous le rappelle Jules, le jeune facteur lyrico-
mane du film de Jean-Jacques Beineix, Diva 10 ; lui qui risquera sa vie pour
conserver la trace, sur une cassette, de cette voix adulée que la cantatrice refusait
d’enregistrer. Ce comportement si fréquent chez l’amateur d’opéra permet de
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7. Il y a bien un amoureux du son, c’est l’audiophile. Celui qui consacre son temps et son
argent à améliorer le matériel de reproduction du son. Il semble plus sensible aux prouesses de
la technique qu’à celles des interprètes. Il ne peut comprendre qu’un mélomane s’extasie devant
un enregistrement du début du siècle dernier, à peine audible, mais où le passionné entend, au-
delà des imperfections techniques, une perfection vocale ou instrumentale qui lui parle. Cette
différence du philein (aimer) et de la mania (folie), esquisse une ligne de démarcation entre ce
qui relève du plaisir et ce qui relève de son au-delà, la jouissance.
8. Le neurologue Oliver Sacks, à partir d’un référentiel bien différent du nôtre, puisqu’il
s’agit de neurologie, s’attache à repérer les apparitions de cette possession qu’il choisit de nom-
mer « musicophilia » alors que les exemples ne cessent de mettre au premier plan la dimension
« hantante » – un chapitre porte d’ailleurs pour titre Hanté par la musique – de cette prise de et
dans la musique. On s’attendrait plutôt à rencontrer ici une « musicomania » (Sacks, 2009)
Theodor Reik, un des rares psychanalystes contemporains de Freud à s’être intéressé à la
musique et à la voix, avait déjà parfaitement repéré cette dimension de possession : un de ses
ouvrages s’intitule d’ailleurs The Haunting Melody (la mélodie obsédante, ou pour être plus pré-
cis par rapport au processus décrit par Theodor Reik, la mélodie hantante). La traduction fran-
çaise a très étrangement modifié totalement ce titre, faisant disparaître la dimension de posses-
sion. (Reik, 1972).
9. Michel Poizat a remarquablement mis en évidence et analysé cette quête, parfois folle, du
lyricomane qui court de salle en salle d’opéra (Poizat, 1986).
10. Diva, film français de Jean-Jacques Beinex, 1981.
11. Ce « vif » que l’amateur tente de s’approprier au risque, comme nous pouvons le repérer
avec la passion dévorante développée par le baron de Gortz pour la voix de la Stilla, dans Le
Château des Carpathes le roman de Jules Verne, de le transformer en « mort ».
12. Les « cassettes » ont aujourd’hui disparu, laissant la place aux appareils enregistreurs
miniatures, mais le processus de « rétention » reste identique.
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adjoint qu’en raison de son aptitude particulière à rendre possible la satis-
faction. Il n’est pas nécessairement un objet étranger, mais il est tout aussi
bien une partie du corps propre. » (Freud, 1994, p. 170).
L’objet voix ne fait pas partie de la liste établie par Freud, qui repéra essen-
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tiellement les objets oral (le sein), anal (les fèces), et phallique (le phallus). Il
faudra attendre les années 1960, et les travaux de Lacan sur la psychose, pour
que soient introduits dans la dynamique pulsionnelle l’objet « regard » et l’objet
« voix ». En conférant à l’invocation, comme au regard, le statut de pulsion,
Lacan propose une nouvelle dialectique des pulsions. Aux côtés de l’objet oral et
de l’objet anal, articulés à la demande (l’objet oral est associé à la demande à
l’Autre, l’objet anal à la demande de l’Autre), Lacan introduit le regard et la voix
qui, tous deux, concernent le désir – le regard est associé au désir à l’Autre, la
voix au désir de l’Autre. Chez Lacan, l’approche de la voix trouve son origine
dans l’étude des hallucinations psychotiques qui envahissent et prennent posses-
sion du sujet, notamment dans le cas du délire paranoïaque. Néanmoins, Lacan
extraira très rapidement l’objet voix de cette particularité psycho-pathologique
pour l’inclure dans la dynamique même du devenir sujet. La voix acquerra peu
à peu dans le champ pulsionnel un statut particulier du fait de son lien étroit au
signifiant et à la parole.
Si nous reprenons la définition donnée par Lacan de l’objet de la pulsion –
« quelque chose dont le sujet, pour se constituer, s’est séparé comme organe »
(Lacan, 1973, p. 95) – ce n’est ni le sujet ni l’organe en tant que tel qui comptent,
pris isolément l’un de l’autre ; mais c’est l’entre-deux qui les tient à distance.
Cet espace marquera l’objet de la pulsion du sceau du manque et de la perte.
« La voix en elle-même, sa matérialité a fonctionné comme appeau […]
qui attire et impose un dit, une interprétation de la mère. Ce télescopage
où la signification déporte le cri, produit un travail de fission où le son
prend un statut de signifiant. Il laisse derrière lui, inutile au regard de la
signification, le squelette de sa matérialité sonore. Ce reste ne veut rien
dire, il s’agit de l’objet perdu, de l’objet freudien que Lacan a désigné de
la lettre du petit a, eu égard à son manque de signification. » (Pommier,
1983, p. 40).
JEAN-MICHEL VIVES – LA MÉLO-MANIE 15
OU LA VOIx OBJET DE PASSIONS
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Support de l’énonciation discursive, la voix disparaît derrière le sens. Ce
phénomène qui tend à effacer la voix derrière ce qui se dit est aisément décelable
quand quelqu’un prend la parole. Au début, on peut être capté par les caractéris-
tiques de la voix (son accent, par exemple), mais très vite ce processus disparaît
sitôt qu’on prête attention à ce qui est dit. La parole voile la voix. À l’inverse, si
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13. Lacan en a eu l’intuition très tôt, dès 1956 : « Qu’arrive-t-il si vous vous attachez uni-
quement à l’articulation de ce que vous entendez, à l’accent, voire aux expressions dialectales,
à quoi que ce soit qui soit littéral dans l’enregistrement du discours de votre interlocuteur ? Il
faut y ajouter un peu d’imagination, car peut-être jamais cela ne peut être poussé à l’extrême,
mais c’est très clair lorsqu’il s’agit d’une langue étrangère – ce que vous comprenez dans un
discours est autre chose que ce qui est enregistré acoustiquement. C’est encore plus simple si
nous pensons au sourd-muet, qui est susceptible de recevoir un discours par des signes visuels
donnés au moyen des doigts, selon l’alphabet sourd-muet. Si le sourd muet est fasciné par les
jolies mains de son interlocuteur, il n’enregistrera pas le discours véhiculé par ces mains »
(Lacan, 1981, p. 154). Cet exemple indique bien la tension entre voix et effet de signification.
Par conséquent, il devient tout à fait cohérent de parler de la voix du sourd-muet. Voix qui ren-
drait sourd à la signification du message celui qui serait trop attentif au ballet des mains…
14. La Bible, I Rois, xIx, 9-13.
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montrent que cette pratique souvent complexe et élaborée vise, au-delà du plaisir
lié à l’objet sonore, la jouissance de la Chose vocale.
De fait, la voix a une double vocation. En tant que support de l’énonciation,
elle est articulée à la question du langage et de ses effets potentiellement
pacifiants. D’autre part, objet de jouissance, elle est source de plaisirs intenses.
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15. Les violents affrontements idéologiques, aujourd’hui quelque peu oubliés, concernant
le gouffre financier que constituent la création et l’entretien de l’opéra Bastille témoignent de
cet étonnement. Est-il justifié, pour la jouissance de quelques-uns, de mettre en jeu de telles
sommes ? On connaît la réponse qui fut apportée dans ce cas : le projet fut concrétisé.
JEAN-MICHEL VIVES – LA MÉLO-MANIE 17
OU LA VOIx OBJET DE PASSIONS
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la musique a conservé l’empreinte en creux de sa structure formelle et de
sa fonction sémiotique : il ne saurait y avoir de musique sans langage qui
lui préexiste et dont elle continue à dépendre […]. La musique, c’est le
langage moins le sens ; dès lors, on comprend que l’auditeur […] se sente
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90, chemin Beau-Site
83100 Toulon
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BIBLIOGRAPHIE
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Résumé : La voix est un objet pulsionnel peu abordé dans le champ de la psychana-
lyse. Elle peut néanmoins se révéler à l’occasion l’enjeu de virulentes passions qui indi-
quent la place particulière qu’elle peut occuper dans la dynamique pulsionnelle de certains
sujets. C’est parce que la voix se situe au cœur même des enjeux de la naissance du sujet
psychique que l’on peut en comprendre l’importance et la spécificité au sein de la liste des
objets pulsionnels. L’auteur de cet article s’attache à mettre en évidence, à partir de cette
particularité, les coordonnées d’une mélo-manie, passion de la Chose vocale.
Mots-clés : Jouissance – Mélo-manie – Passion – Pulsion invocante – Voix.