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Thème du mois

La compétitivité des entreprises, des régions et des pays


Le terme de compétitivité est
aussi populaire qu’ambigu quand
il se rapporte à un pays. Les dé-
fenseurs d’intérêts, les médias et
les politiques l’utilisent souvent
pour étayer ou critiquer une
position. Il y a longtemps que l’on
a établi une distinction entre
la compétitivité-prix, technologi-
que ou autres. Aujourd’hui, lors-
qu’on parle de compétitivité, on
utilise presque toujours des ter-
mes beaucoup plus complexes:
dans la stratégie de Lisbonne de
l’Union européenne (UE), dans
les classements des instituts de
recherche et dans les rapports
Même au niveau de l’entreprise, le concept de compétitivité n’est pas facile à définir. Une entreprise peut soit produire
annuels de la Commission euro- au prix du marché soit se profiler par des facteurs concurrentiels non monétaires, tels qu’une technologie ou une qua-
lité que personne d’autre ne possède. Photo: Keystone
péenne sur la compétitivité de
l’Europe. Un nouveau consensus
se dessine qui tend à définir la ché. Toutefois, l’entreprise ne fait que couvrir
La compétitivité des entreprises
ses coûts et ne génère aucun bénéfice (le temps
compétitivité comme la capacité
Le terme de compétitivité est issu de la lit- de l’entrepreneur et la prime de risque sont
d’un pays ou d’une région à assu- térature des entreprises. Il désigne une firme comptabilisés comme des coûts). En revanche,
qui peut, sans aide, survivre et produire aux si les produits peuvent être différenciés ou si
rer la prospérité ou à augmenter
coûts donnés, selon la fiscalité et les conditions l’entreprise possède une avance technologi-
le niveau de vie1. locales. Il existe pourtant de nettes différences que, la concurrence s’atténue et les prix peu-
entre entreprises. Certaines ne peuvent survi- vent dépasser les coûts marginaux (bénéfice
vre qu’avec des bénéfices élevés, d’autres ont marginal «positif»). Le bénéfice moyen positif
des prétentions plus modestes. Elles peuvent qui pourrait être atteint dépend de la possibi-
également produire au prix du marché ou of- lité d’entrer sur le marché et des délais néces-
frir une technologie, une gamme de produits saires. Les bénéfices (marginaux) positifs sont
ou une qualité que personne d’autre ne pos- plus légers que les horizontaux, dans le cas
sède. Dans le modèle de la concurrence par- d’une différenciation verticale des produits,
faite, le prix du marché est donné: quiconque autrement dit lorsque l’entreprise fabrique un
produit à des coûts qui correspondent à ce prix produit ou livre une prestation possédant une
est concurrentiel, puisqu’il survit sur le mar- valeur supérieure pour le consommateur.
Dans l’oligopole, la «concurrence de Ber-
trand» (concurrence par les prix) entraîne la
fin de tout bénéfice à partir de deux partici-
pants au marché. Dans la «concurrence de
Cournot» (concurrence par la quantité: les
entreprises déterminent le nombre d’unités à
1 Voir Aiginger (2006a). L’auteur remercie Dagmar Gutt-
mann pour son assistance scientifique ainsi que Martin
écouler selon des considérations stratégiques
Falk, Klaus Friesenbichler, Peter Mayerhofer et Gunther Pr Karl Aiginger et laissent le marché décider du prix), les mar-
Tichy pour leurs critiques et leurs commentaires lors de Directeur de l’Institut
la rédaction du présent article.
ges sont de nouveau positives2. La réalisation
autrichien pour
2 On parle de bénéfice (moyen) positif lorsque le prix est
la recherche économique
de bénéfices moyens positifs dépend encore
plus élevé que les coûts moyens, et de bénéfice marginal
positif lorsque le prix est plus élevé que les coûts margi- (WIFO), Vienne une fois de l’arrivée sur le marché, des délais et
naux (il s’agit ici aussi de marge positive). de la collusion. Le monopole permet, enfin,

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des bénéfices marginaux et moyens élevés, l’innovation – produisent des effets externes
d’abord seulement limités par l’élasticité-prix qui aident aussi la concurrence. Le concept de
de la demande, puis par l’entrée potentielle ou pôles de compétitivité a acquis de l’impor-
réelle sur le marché. Le monopole peut être tance – principalement à l’initiative de Mi-
renouvelé sans cesse si les entreprises dévelop- chael Porter4 – dans la politique régionale, in-
pent toujours de nouveaux produits ou de dustrielle et d’innovation. Un pôle de
nouvelles qualités. En économie industrielle, compétitivité réussi répond aux éléments clés
l’acquisition ou la perte d’une avance sur la réunis dans le diamant de Porter5, lesquels re-
concurrence sont représentées dans la typolo- posent sur les facteurs qui ont fait le succès de
gie du marché et étayées théoriquement. La l’entreprise6.
théorie du management utilise le terme de Dans la nouvelle géographie économique,
capacité pour désigner l’aptitude de l’entre- le coût des transports exerce une grande in-
prise à réaliser des bénéfices positifs ou à déte- fluence; de ce fait, les régions centrales et péri-
nir un avantage stratégique. phériques jouissent d’avantages différents. La
Revenons au terme de compétitivité. Tou- diminution du coût des transports, connue à
tes les entreprises mentionnées sont compéti- large échelle et typique des processus à la fois
tives, mais avec des bénéfices différents, que d’intégration et de mondialisation, procure
ceux-ci soient positifs ou nuls. Devons-nous aux régions centrales, dans un premier temps,
pourtant considérer les entreprises qui survi- des avantages substantiels par effet d’entraîne-
vent sur le marché concurrentiel, ou statique ment. Dans un deuxième temps, la périphérie
selon Bertrand, comme moins performantes peut faire valoir la modération de ses salaires,
parce que ce modèle de marché est plus com- loyers et coûts environnementaux, et prendre
batif? Les entreprises sont-elles davantage le dessus. Une baisse du coût des transports a
compétitives sur le marché moins dur de un effet en forme de U sur la concentration
Cournot, lors d’une collusion réussie (sur le géographique. Les processus relatifs au savoir
marché de Cournot ou de Bertrand) ou en et aux qualifications sont toujours plus avan-
position de monopole? tageux dans les régions centrales: les indus-
Si l’on considère que la forme du marché tries, qui ont surtout besoin de diminuer leurs
n’est pas due au hasard mais qu’elle peut être coûts pour rester concurrentielles, poussent
façonnée par une entreprise active, et si l’amé- les entreprises vers la périphérie. Les craintes
nagement des conditions du marché est consi- d’une concentration régionale de l’économie
déré comme l’élément même d’une stratégie ne se sont pas confirmées, ni aux États-Unis ni
réussie, il faudra alors considérer que les entre- en Europe; celle-ci a même plutôt tendance à
prises qui survivent avec des marges positives diminuer7. Dans le sillage du processus d’inté-
sont plus compétitives. Ce principe s’applique gration en Europe, ce phénomène est mis en
surtout lorsque l’avantage provient d’activités évidence par la croissance prononcée des pays
positives, comme l’amélioration de la qualité du Sud, du Nord (Grande-Bretagne, Irlande)
ou l’innovation dans les produits et les proces- et du Nord-Est8.
sus, et moins lorsque les bénéfices se fondent Les régions concurrentielles – que l’on
sur la collusion, le cloisonnement et la régula- classe souvent en régions de haut niveau – se
3 Voir Grilo I. et Koopman G.J. (2006) et Mayerhofer
tion du marché des produits. L’économie in- distinguent par la force de leur croissance et un
(2004). dustrielle moderne et la science du manage- rendement par habitant élevé. Elles se forment
4 Voir Porter (1990) et Ketels (2006).
5 Conditions des facteurs, conditions de la demande,
ment ont permis d’ajouter quelques nuances à grâce aux avantages liés aux agglomérations,
conditions de la rivalité et «industries apparentées». la distinction que l’on faisait dans le passé, se- aux effets d’entraînement, aux moteurs de
6 Accès, pouvoir de l’offre, substituts, concurrence inter-
ne et pouvoir d’achat (Porter, 1990).
lon laquelle les entreprises sont compétitives croissance et à un bon accès au marché.
7 Voir Aiginger et Pfaffermayr (2004), Aiginger et Leitner soit par les prix soit par des facteurs concur-
(2002) Aiginger et Rossi-Hansberg (2006).
rentiels indépendants. Le concept de compéti-
8 L’analyse en fonction du rendement global, des bran- La compétitivité des pays
ches, etc. dépend en partie du point de vue adopté. tivité n’est pas non plus facile à définir au ni-
Il faut aussi tenir compte du fait que les pays du Sud et
les pays du Nord n’ont pas le même niveau de développe-
veau de l’entreprise. Le terme de compétitivité a été contesté
ment et de spécialisation. pendant longtemps au niveau national. On l’a
9 Voir Orlowski (1982), Suntum (1986) et Uri (1971).
réduit, à tort, à la compétitivité-prix (en con-
10 Voir Krugman (1994a et 1994b). La compétitivité des régions
11 Plus précis que «dangerous», «obsessive», «elusive» et cluant que la réduction des coûts et, en parti-
«meaningless», voir Aiginger (2006b).
12 Voir Aiginger (1987).
Au niveau régional3, la compétitivité se ca- culier, des salaires était la mesure la plus im-
13 Competitiveness Reports de la DG Enterprise (basé depuis ractérise par des avantages découlant de l’im- portante en matière de stratégie politique), si
1998 sur le Background Report d’un consortium sous la
direction du WIFO).
plantation (avantage de localisation), des bien que le concept a été discrédité à juste titre.
14 Voir Grilo et Koopman (2006). moteurs de croissance (capital humain, inno- Certes, on a souligné depuis le début que le
15 Voir JICT 2/2006 (www.springerlink.com/content/
b02510wr3278305v/).
vation) et de la possibilité d’accéder à une de- manque de compétitivité d’une économie
16 Voir les «Broad Economic Indicators» sur lesquels se mande à fort pouvoir d’achat (accès au mar- nationale peut être dû, d’une part, à des coûts
calque l’évaluation de la politique économique et des
plans nationaux de Lisbonne.
ché). Les avantages des agglomérations sont élevés et, d’autre part, à une faible producti-
17 Voir Peneder (1999). particulièrement mis en avant ici. Toutes les vité9. Il était, cependant, légitime d’exagérer
18 Le revenu par habitant peut aussi être considéré comme
un produit de la productivité (Y/L) et du taux d’activité
entreprises – et particulièrement celles qui l’importance des facteurs prix et coût dans les
(L/P; P = population). utilisent de manière intensive le savoir-faire et discussions politiques et populaires. La criti-

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sur la connaissance la plus compétitive du


monde. La compétitivité d’un pays ou d’une
région dans une telle société repose sur la re-
cherche et un bon système de formation. Dans
les stratégies partielles, il faut un niveau d’em-
ploi élevé et une forte cohésion sociale; les
points essentiels sont notamment un taux de
recherche de 3%, des dépenses universitaires
de 2% et une proportion minime de jeunes
sans formation. La stratégie de Lisbonne a été
complétée par des stratégies partielles qui ac-
cordent la priorité à la cohésion sociale et au
développement durable16. On ne mentionne
pas la réduction des prix et des coûts, sauf par
un renforcement de la concurrence.
Dans le numéro spécial du JICT, Aiginger
définit la compétitivité comme la «capacité
Photo: Keystone
Les économies nationales sont riches et pros- d’un pays ou d’une région à générer la prospé-
pères lorsqu’elles ont un taux de recherche rité»; il la transforme ainsi en un objectif
élevé, un bon système de formation – de base
et continue –, des entreprises qui réussissent
que a atteint son point culminant lorsque stratégique lié à la prospérité ou au niveau de
et des pôles de compétitivité qui s’imposent. l’économiste américain Paul Krugman10 a vie. On souligne qu’une analyse complète de la
déclaré que le concept de compétitivité était compétitivité doit renfermer une évaluation
«dangereux»11. De nombreux économistes ont des résultats et des processus.
repris cette déclaration et le font aujourd’hui L’évaluation des résultats utilise les facteurs
encore avec enthousiasme sans tenir compte qui forment la fonction de prospérité de la
du fait que le terme a évolué depuis longtemps société, c’est-à-dire au minimum le niveau des
dans la littérature. revenus (Y), la cohésion sociale (S) et le déve-
Il n’est plus d’usage aujourd’hui de mesu- loppement durable (E). Les objectifs Y, S et E
rer la compétitivité des pays en fonction du peuvent être compris comme des groupes
coût du travail et de la balance commerciale, d’objectifs partiels. Pour le revenu Y, il s’agit du
ou d’une autre balance extérieure. Le dyna- niveau et de la dynamique du revenu par habi-
misme, le niveau de valeur ajoutée et la réali- tant et, dans le groupe S, le plein emploi, la
sation d’autres objectifs politico-économi- protection et la répartition du revenu, par
ques, en particulier l’emploi, ont pris une exemple. Cette évaluation partage, avec les
place centrale. On peut atteindre une position fonctions sociales de prospérité17, tous les
déterminée de la balance du commerce exté- problèmes de la pondération, de l’interdépen-
rieur à moindres coûts (et une sous-demande dance et des contradictions des objectifs par-
à l’intérieur du pays) avec d’autant plus de fa- tiels. Elle ne renferme pas les revenus inférieurs
cilité qu’on néglige les objectifs sociaux et ou une balance commerciale positive.
écologiques12. L’évaluation des processus utilise les don-
Les rapports de l’UE13 sur le sujet définis- nées des fonctions de production. La compéti-
sent la compétitivité comme la dynamique tivité est plus élevée lorsque les intrants et la
entre la création de valeur et l’emploi14, parfois technologie sont de haute valeur qualitative.
en incluant d’autres objectifs. De même, L’évaluation comprend aussi des éléments
l’IMD et le WEF ont changé la manière de qualitatifs, comme le système national d’inno-
considérer le classement de la compétitivité vation, la capacité d’apprentissage et le déve-
des pays: alors que les facteurs de coûts étaient loppement stratégique des forces et des com-
au premier plan dans le passé, ce sont pétences.
aujourd’hui la dynamique macroéconomi- L’évaluation commune des résultats et des
que, la technologie, le système de gouverne- processus permet de déterminer si une écono-
ment et l’écologie qui retiennent l’attention. mie nationale est florissante selon ses propres
Cette définition adhère aussi à l’optique de préférences et si ses processus constitutifs lais-
l’économie industrielle selon laquelle la con- sent espérer une prospérité durable.
currence des prix et des coûts marque la limite Au niveau des résultats, l’analyse empirique
inférieure de la compétitivité d’une entrepri- rend possible un classement multiple. La plus
se. simple des possibilités consiste à prendre
La stratégie de Lisbonne de l’UE, au niveau comme mesure le revenu par habitant d’une
politique, et le numéro spécial du Journal of économie nationale (niveau 1)18. Dans ce cas,
Industry, Competition and Trade (JICT)15, au l’élément dominant de la fonction implicite de
niveau académique, sont la preuve de cette la prospérité est le revenu. Dans le premier
évolution des mentalités. La stratégie de Lis- développement, l’emploi, ou l’absence de chô-
bonne vise à faire de l’UE l’économie fondée mage, est pris comme argument (niveau 2). Au

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troisième niveau s’ajoute un ensemble plus moteurs de croissance – sont importants. Ils
vaste d’indicateurs sociaux – y compris des comprennent la disponibilité en main-d’œu-
indicateurs de couverture et de répartition – et vre et matières premières dans les pays à faible
environnementaux. À un autre niveau, on revenu, le niveau des investissements, de la
pourrait évaluer si l’économie est équilibrée à formation et de la spécialisation dans les pays
long terme (p. ex. si les balances commerciales à revenu moyen, enfin la recherche, la forma-
et les budgets sont équilibrés ou si le système tion, le perfectionnement professionnel et la
politique est stable et démocratique) ou si la vitesse de diffusion des nouvelles technologies
part du temps libre est en harmonie avec les dans les pays à revenu élevé. Le fait que les
aspirations à long terme. Plus on avance, plus processus et les stratégies (qui définissent la
la fonction de prospérité devient vaste et plus compétitivité des économies nationales) dé-
les possibilités d’aménagement deviennent pendent du niveau de revenu d’une économie
importantes et probablement aussi les diffé- est un point essentiel, même s’il complique
rences dans les préférences selon les pays et les l’analyse.
stades de développement. Les classements se-
lon le WEF et l’IMD mettent en évidence les
Les activités produisant
avantages et les inconvénients des indicateurs
des effets externes positifs
à grande échelle avec lesquels on mesure la
définissent la compétitivité
prospérité et le niveau de vie.
Au niveau des processus, il convient d’éva- Il est intéressant de relever que les facteurs
luer la performance technologique, par exem- qui définissent les bénéfices positifs pour les
ple la proportion des industries de haute entreprises coïncident avec la compétitivité
technologie. Les avantages concurrentiels sont aux niveaux régional et national. Les entrepri-
mesurés d’après les connaissances (avantages ses réalisent des bénéfices élevés (par rapport
compétitifs, capacités) et les caractéristiques au bénéfice zéro qui correspond au niveau le
19 La critique, selon laquelle les régions ne se concurren- du système d’innovation et des institutions. plus bas de la compétitivité) lorsqu’elles sont
ceraient pas de la même manière que les entreprises,
est partiellement correcte, en particulier dans le cas
En fin de compte, tous les déterminants de la innovatrices, qu’elles développent de nou-
d’une sous-utilisation des capacités (Mayerhofer, 2004). croissance à moyen terme – que l’on appelle les veaux produits et processus ou qu’elles com-
mercialisent au mieux leurs produits. Pour
cela, elles ont besoin d’intrants qualifiés, de
formation et de perfectionnement profession-
Encadré 1 nel. Les régions sont concurrentielles lors-
qu’elles abritent un grand nombre d’entrepri-
Bibliographie ses florissantes, qu’elles vivent des effets
− Aiginger K., «Competitiveness: From a − Ketels Ch. H. M., «Michael Porter’s Competi- d’entraînement, créent des institutions et
Dangerous Obsession to a Welfare Creating tiveness Framework – Recent Learnings and produisent des marchandises ayant des réper-
Ability with Positive Externalities», Special New Research Priorities», Journal of Indus- cussions externes (notamment en termes de
Issue on Competitiveness, Journal of Indus- try, Competition and Trade, vol. 6 (2), 2006.
recherche, de formation et de plates-formes de
try, Competition and Trade, vol. 6, no 2, − Krugman P., «Competitiveness: A Dangerous
2006a, p. 161–177 (www.springerlink.com/ Obsession», Foreign Affairs, 73 (2), mars– transfert). Les économies nationales sont ri-
content/b02510wr3278305v/). avril, 1994a, p. 28–44. ches et prospères lorsqu’elles ont un taux de
− Aiginger K., «Revisiting an Evasive Concept: − Krugman P., «The Fight over Competitive- recherche élevé, un bon système de formation
Introduction to the Special Issue on Com- ness: A Zero Sum Debate: Response: Proving
– de base et continue –, des entreprises qui
petitiveness», Journal of Industry, Com- my Point», Foreign Affairs, juillet–août,
petition and Trade, vol. 6, no 2, 2006b, vol. 73 (4), 1994b. réussissent et des pôles de compétitivité qui
p. 63–66 (www.springerlink.com/content/ − Mayerhofer P., «Austrian Border Regions s’imposent. Les coûts modestes sont les bien-
a04611x4k2182730/). and Eastern Integration. Lessons from venus à tous les niveaux dans un premier
− Aiginger K., Die internationale Wettbewerbs- the Pre-Enlargement Stage», Jahrbuch für
fähigkeit Österreichs, WIFO, Vienne, 1987. Regionalwissenschaft, 24, 2004, p. 73–104.
temps, mais ce ne sont pas eux qui détermi-
− Aiginger K. et Leitner W., «Regional Con- − Orlowski D., Die internationale Wettbewerbs- nent, dans les pays riches, ni les avantages
centration in the USA and Europe: Who fähigkeit einer Volkswirtschaft, Vanden- concurrentiels des entreprises, ni les régions
Follows Whom?», Weltwirtschaftliches hoeck & Ruprecht, Göttingen, 1982. de haut niveau, ni les dynamiques nationales.
Archiv, vol. 138(4), 2002, p. 1–28. − Peneder M., «Wettbewerbsfähigkeit und
− Aiginger K. et Pfaffermayr M., «The Single Standortqualität. Eine Kritik der Länder-
Dans un pays, des coûts faibles et un revenu
Market and Geographic Concentration in Ranglisten», Wirtschaftspolitische Blätter, par habitant élevé sont, à la longue, une con-
Europe», Review of International Economics, 46 (3), 1999, p. 170–177. tradiction inhérente. Les définitions de la
vol. 12(1), 2004, p. 1–11. − Porter M. E., The Competitive Advantage of compétitivité, qui se fondent sur des intrants
− Aiginger K. et Rossi-Hansberg E., «Speciali- Nations, The Free Press, New York, 1990.
zation and Concentration: A Note on Theory − Suntum U., «Internationale Wettbewerbs- bon marché, sont, dans le meilleur des cas, un
and Evidence», Empirica, vol. 44, no 4, fähigkeit einer Volkswirtschaft», Zeitschrift instantané de la situation et devraient être ex-
2006, p. 255–266. für Wirtschafts- und Sozialwissenschaften, clues des analyses économiques au niveau na-
− Begg I., «Cities and Competitiveness», vol. 106 (5), 1986.
tional. À ce stade, la critique de Krugman19
Urban Studies, vol. 36, no 5–6, 1999, − Uri P., Rapport sur la capacité concurrentielle
p. 795–809. de la CEE, Luxembourg, 1971. condamne des termes erronés qui ne sont plus
− Grilo I. et Koopman G. J., «Productivity and usités. Cela s’applique du moins à l’analyse
Microeconomic Reforms: Strengthening EU théorique et empirique, mais peut-être pas
Competitiveness», Journal of Industry,
toujours à la littérature populiste. 
Competition and Trade, vol. 6 (2), 2006.

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