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UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET
DE GESTION
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA POPULATION ET DU
DEVELOPPEMENT
B.P. 127 KINSHASA XI
EPIGRAPHE
Michel Audiard
.
ii
IN MEMORIAM
A ma très chère mère MAZAMA ANZALI Esther que la mort nous a Prématurément
arrachée. Merci pour ton amour, efforts et sacrifices consentis pour moi. J’aurais bien
souhaité que tu puisses être présente en ce jour, mais le destin est un mystère du très haut. Tu
restes gravée dans mon coeur.
DEDICACE
A mon très cher père KABAMBA LUKELO Tharcisse, Cette oeuvre, fruit de votre amour,
sacrifices et détermination consentis pour notre éducation et formation
iv
REMERCIEMENTS
C’est pour moi un agréable honneur de faire ici mention de toute personne qui, d’une
manière ou d’une autre, a contribué effacement à ma formation et à l’élaboration de ce
travail. Je remercie généralement tous les professeurs de la faculté des sciences économiques
et de gestion et particulièrement à tous les professeurs du Département des Sciences de la
Population et du Développement pour les enseignements et la formation de qualité à notre
égard.
Je remercie ensuite le Chef des travaux LOKA KONGO Françis, qui, malgré ses multiples
occupations a accepté de nous encadrer. Sa disponibilité, ses orientations et observations ont
contribué à la rédaction de ce travail.
A mes collègues de l’auditoire merci pour le bon moment partagé ensemble : Erick Swedi,
Israël Buchunde, Patient Mwamba, Christelle Biabola, Ornella Mpia, Carmi lukeba, Jennie
Mantumbu, Bob Mukendi, Junior Lema, Félicité Betu, Ange Tshimanga, Philo Mubiala,
Rebecca Mboka’s et Prince Loko.
A mes amis et proches de tous les jours : José Mazama, Gérard Folo, Esther Atongo, Julie
Yakonde, Beldie Nlemvo, Lasconi Edjonga, Préviens Kavuke, Tanya Ipona, Daniel Nkuni,
Hornella Kundiba, Merveille Bikoko, Daniella Kaya, Sarah Nkoka, Ange Yaav, Nathan
Kavula, Henock Kwakwa, Exo Nzenga et Ornan Ipashi.
Enfin, que tous ceux qui ont contribué à l’élaboration de ce travail, de près ou de loin,
trouvent ici, l’expression de notre profonde gratitude.
v
SIGLES ET ABREVIATIONS
EPIGRAPHE ............................................................................................................................... i
IN MEMORIAM ......................................................................................................................... ii
DEDICACE ............................................................................................................................... iii
REMERCIEMENTS ................................................................................................................... iv
SIGLES ET ABREVIATIONS ..................................................................................................... v
LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................ vi
LISTE DES FIGURES .............................................................................................................. vii
TABLE DES MATIERES ......................................................................................................... viii
INTRODUCTION GENERALE................................................................................................ 1
0.1 Problématique ...................................................................................................................... 1
0.2 Objectifs de l’étude............................................................................................................... 3
0.2.1 Objectif général .......................................................................................................... 3
0.2.2 Objectifs spécifiques ................................................................................................. 3
0.3 Choix et intérêt du sujet ....................................................................................................... 4
0.4 Délimitation du sujet et source des données ........................................................................ 4
0.5 Articulation du travail .......................................................................................................... 4
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE SUR L’INSECURITE ALIMENTAIRE .... 5
I.1 Concept de l’insécurité alimentaire ...................................................................................... 5
I.1.1 Définition de l’insécurité alimentaire ......................................................................... 5
I.1.2 Dimensions de la sécurité alimentaire ........................................................................ 8
I.1.3 Indicateurs de la sécurité alimentaire ....................................................................... 10
I.2 Facteurs explicatifs de l’insécurité alimentaire ................................................................. 19
I.2.1 Caractéristiques socio-démographiques et économiques des ménages en insécurité
alimentaire en RDC........................................................................................................... 20
I.2.2 Accès à la nourriture (géographique, économique, etc.) et insécurité alimentaire ... 25
Conclusion partielle ................................................................................................................. 29
CHAPITRE II: METHODOLOGIE DE L’ETUDE ................................................................ 31
II.1 Cadre conceptuel ............................................................................................................... 31
II.1.1 Schéma Conceptuel ................................................................................................. 31
II.1.2 Explication du schéma conceptuel .......................................................................... 32
II.2 Hypothèses de travail ........................................................................................................ 34
II.3 Source des données ............................................................................................................ 34
ix
INTRODUCTION GENERALE
0.1 Problématique
1
FAO, IFAD, UNICEF, 12 juillet 2021, L’état de la sécurité alimentaire et de la malnutrition dans le monde 2021
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Plusieurs raisons sont à la base de cette insécurité alimentaire. Parmi elles nous
trouvons le temps d’importations (certains produits alimentaires prennent du temps aux
frontières et arrivent souvent au pays déjà périmés, perde sa qualité, ne contribue plus à une
alimentation saine et nutritive et peuvent conduire la population en insécurité alimentaire) et
l’état d’infrastructure. Ajouter à cela, les conflits armés et le pouvoir coutumier dans certaines
zones, particulièrement au Kasaï et à l’Est du pays, l’extension et l’intensification de troubles
intercommunautaires dans le Tanganyika et la partie Est du pays où de nombreux groupes
armés étrangers et nationaux et d’autodéfenses opèrent impunément en pillant les récoltes,
incendiant les villages et occasionnant des mouvements importants de populations. La plupart
des ménages ont raté leurs saisons agricoles et d’autres ont vu leur récolte affectée par
l’attaque des chenilles qui ont décimé d’importantes superficies de cultures. En outre, ils ont
connu des épidémies de rougeole/choléra dans certaines zones de santé. En plus, la pandémie
de COVID-19 qui a aussi contribué à l’aggravation de la précarité de l’insécurité alimentaire
du panier de la ménagère.
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Dans cette étude nous poursuivons ces deux objectifs: objectif général et
objectifs spécifiques.
Ainsi pour notre étude, nous nous limitons à l’analyse des facteurs explicatifs
de l’insécurité alimentaire des ménages en République Démocratique du Congo grâce aux
données de l’enquête E-QUIBB de 2016.
La faim est un enjeu auquel doit faire face les populations humaines afin d’assurer
leur survie. En effet, malgré des potentialités énormes sur le plan agricole, que regorge la RDC,
la grande partie de la population est confrontée à l’insécurité alimentaire. Ce chapitre comprend
deux sections à savoir :
Accès a l’alimentation
de quantité suffisante et satisfaisante par des moyens socialement acceptables, est limitée ou
incertaine. En RDC comme ailleurs, la disponibilité des aliments est une condition essentielle
mais non suffisante pour assurer la sécurité alimentaire. En fait, l’insécurité alimentaire est avant
tout un problème d’accès aux aliments. L’insécurité alimentaire est un grave problème de santé
publique, car la santé et le bien-être des personnes sont étroitement liés à leur sécurité
alimentaire. Or pour ONU (1975) et Maxwell (1987), l’insécurité alimentaire résulte d’un déficit
de capacité d’approvisionnement en produits de base, pour soutenir une croissance de la
consommation alimentaire adéquate, mais Anderson (1990) souligne que l’insécurité alimentaire
est “la condition dans laquelle la disponibilité d’aliments nutritionnellement adéquats et salubres
ou la capacité d’acquérir des aliments acceptables par des moyens socialement acceptables est
limitée ou incertaine.
Pouvoir d’achat
Partant de toutes ces définitions citées ci-haut, nous avons retenu dans le cadre de
cette étude la définition suivante : L’insécurité alimentaire est l’état d’une personne ou d’un
groupe de personnes qui n’ont pas régulièrement un accès économique et physique à une
nourriture saine et nutritive adaptée selon ses préférences, l’incapacité d’approvisionner
régulièrement les aliments saine et nutritive pour satisfaire les besoins énergétiques ou
l’indisponibilité des aliments en quantité suffisante et en qualité appropriée.
(petit déjeuner, déjeuner, dîner), La ration alimentaire doit respecter ces équilibres essentiels. Il
est conseillé de prendre trois repas par jour pour un apport énergétique reparti ainsi : 20 à 25%
au petit déjeuner, 40 à 45% au déjeuner, 25 à 30% au dîner (Françisco, 2015).
La sécurité alimentaire s’appuie sur quatre dimensions reconnues par la FAO qui
reposent sur deux facteurs. D’une part, un facteur physique comprenant la disponibilité,
l’accessibilité économique et physique ainsi que l’usage et l’utilisation propice des aliments.
D’autre part, un facteur temporel comprenant la stabilité de ces trois dimensions dans le temps
(FAO, 2008a ; Klennert, 2006).
a. Disponibilité
b. Accessibilité
L’accessibilité est atteinte lorsque les individus ont assez de ressources pour
pouvoir se procurer une alimentation propice à leur régime alimentaire nutritif. Les ressources
peuvent être obtenues par la production de vivres, les moyens financiers, les échanges mais
également via la collecte d’aliments sauvages, les réseaux d’appuis communautaires, les dons,
etc. L’accessibilité sera affectée par le pouvoir d’achat des consommateurs, l’évolution des
revenus et des prix des denrées alimentaires qui dépendent aussi de l’emploi et des opportunités
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des moyens d’existence, (Klennert, 2006 ; Schmidhuber & Tubiello, 2007 ; Stamoulis & Zezza,
2013).
c. Utilisation
d. Stabilité et durabilité
Enfin, les trois dimensions ci-haut citées doivent aussi être stables dans le temps.
Leur caractère durable se rapporte aux individus, aux ménages et aux groupes spécifiques qui
sont fortement exposés aux risques de perdre temporairement ou définitivement leur accès aux
ressources nécessaires pour consommer une alimentation adéquate car ils ne parviennent pas à se
protéger contre les pertes de revenus ou manquent de réserves pour assurer leur consommation.
Il est donc nécessaire de leur assurer un accès à des ressources stables sur le long terme
(Schmidhuber &Tubiello, 2007).
a : étant le poids attribué à un groupe d'aliments. Les aliments consommés par le ménage au
cours d'une semaine.
Les ménages sont classés comme ayant une alimentation pauvre (Inadéquate en
quantité et en qualité) lorsque leur SCA est inférieur ou égale à 21. Quant aux ménages ayant un
SCA inférieur ou égale à 35, ils sont considérés comme ayant une alimentation limite, c’est-à-
dire inadéquate seulement en qualité et ceux dont le SCA est supérieur à 35 sont considérés
comme ayant une alimentation acceptable (Adéquate en quantité et en qualité). Ensuite, les
ménages peuvent être classés en deux groupes : insécurité alimentaire (SCA ≤ 35) et absence
d’insécurité alimentaire ou sécurité alimentaire (SCA > 35).
consommé au cours d’une période donnée. C’est une mesure proxy de l’accès des ménages à
une alimentation variée (Anne et al, 2006). Il capte le nombre des différents types ou groupes
d'aliments que les ménages consomment et la fréquence de consommation de ces aliments.
Implique parfois de pondérer ces groupes, le résultat est un score qui représente la diversité de
l'apport alimentaire, mais pas nécessairement la quantité, Ifrpri (2006) ; Coates et al. (2007).
Le SDAM capture indirectement la sécurité alimentaire, en mesurant les comportements liés à
la consommation alimentaire. Par exemple, l'indice des stratégies d'adaptation ou CSI compte
la fréquence et la gravité des comportements dans lesquels les gens s'engagent quand ils n'ont
pas assez de nourriture ou pas assez d'argent pour acheter de la nourriture (Maxwell et
Caldwell, 2008). Pour mieux refléter un régime alimentaire de qualité, on calcule le nombre
de différents groupes alimentaires consommés plutôt que le nombre de différents aliments
consommés. Savoir que les ménages consomment, par exemple, une moyenne de quatre
groupes alimentaires différents signifie que leurs régimes alimentaires sont plus diversifiés.
Au niveau du ménage, la diversité alimentaire est de plus en plus utilisée comme indicateur de
l’accès alimentaire à cause de son association à d’autres indicateurs, notamment les dépenses
alimentaires et non alimentaires des ménages (Cordeiro et al. 2012 ; Kennedy et al. 2010 ;
Thorne-Lyman et al. 2010), la disponibilité et la consommation calorique, le nombre de repas
consommés, le nombre de mois d’approvisionnement alimentaire adéquat, la pauvreté
alimentaire, et une variété de mesures socio-économiques richesse, revenu, niveau
d’éducation (Elise, 2015 ).
Limites
- Le score de diversité alimentaire des ménages ne mésure pas la quantité des aliments
consommés ;
- Il se peut que l’ors de l’enquête, l’enquêté donne les informations sur les nombre de
différents aliments consommés au lieu de différents groupes d’aliments consommés
par les le ménages.
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c) Dépenses alimentaires
La part des dépenses alimentaires dans les dépenses globales est un indicateur
de fragilité économique pouvant donner des indications plus ou moins sûres sur le degré de
pauvreté probable du ménage (PAM, 2015). Il est vrai que, l’accroissement des revenus des
ménages (y compris chez les plus pauvres) s’accompagne de la consommation d’aliments plus
appréciés plutôt que de calories supplémentaires (Michée et al, 2014). L’existence de
personnes non pauvres avec une alimentation non satisfaisante ou de personnes pauvres avec
une alimentation satisfaisante est liée au fait que tout le monde ne dépense pas une part
suffisante de ses revenus dans les aliments au regard des prescriptions nutritionnelles.
qui y sont associées soient prévisibles, elles sont suffisamment importantes pour déséquilibrer
le budget. Dans ces situations, les ménages réduisent le budget alloué à la nourriture, car c’est
le seul qui est compressible. En effet, il est possible de réduire les dépenses alimentaires, ce
qui n’est pas le cas du loyer, du téléphone et de l’électricité (Côté, 2007).
Limites :
- Lorsque la part des dépenses alimentaires est élevée par rapport aux dépenses non
alimentaires, Les ménages seront moins en mesure de répondre aux besoins non
alimentaires et ont moins de capacité à faire face aux chocs. Plus le ménage est
vulnérable économiquement ;
- La part des dépenses alimentaires consommées en dehors du ménage doit être incluse
au calcul de dépense alimentaire car cette dernière influe sur le budget total du
ménage.
d) Stratégies de survie basée sur les moyens de subsistance (épuisement des actifs)
L’approche CARI utilise l’indicateur des Stratégies de Survie basées sur les
Moyens de Subsistance pour décrire la capacité d’un ménage à faire face aux difficultés.
L’indicateur des Stratégies de Survie basées sur les Moyens de Subsistance est
calculé à partir d’une série de questions concernant l’expérience des ménages sur le stress
subi par leurs moyens de subsistance dont l’épuisement des avoirs pendant les 30 jours qui
ont précédé l’enquête. Les réponses sont utilisées pour comprendre le stress et l’insécurité
auxquels font face les ménages et décrit leur capacité de productivité future. Toutes les
stratégies sont classées en trois groupes généraux, incluant les stratégies dites de stress, crise
et urgence. (PAM, 2014). Stratégie de stress comme emprunter de l’argent ou dépenser son
épargne, indiquent une réduction de la capacité à faire face à des chocs dans le futur en raison
d’une diminution des ressources ou une augmentation des dettes, celles dites de crise, comme
la vente de biens productifs, réduisent directement la productivité future, dont la formation du
capital humain. et celles dites d’urgence comme la vente de terrain, affectent la productivité
future mais sont plus difficiles à inverser ou sont plus dramatiques. Les ménages engagés
dans des activités économiques de routine qui ne comprennent aucune de ces stratégies sont
considérées être en sécurité alimentaire pour cet indicateur
leur consommation alimentaire. Cet indicateur mesure aussi la fréquence et la gravité des
comportements que les individus adoptent lorsqu’ils n’ont pas assez de nourriture ou d’argent
pour en acquérir (Deleglise, 2021). Le statut de sécurité alimentaire des ménages est aussi
illustré par le type de stratégies de survie auxquels ils recourent (Ndiaye, 2014). Il fournit des
renseignements sur les stratégies utilisées par un ménage pour faire face à une insécurité
alimentaire. Il permet aussi de connaitre l’ensemble des mécanismes développés par un
ménage pour faire face aux problèmes alimentaires (Yagi, 2012).
Stratégie de stress:
Vendre des actifs productifs ou des moyens de transport (machine, chariot, bouette,
vélo) ;
Réduire ou renoncer aux soins médicaux pour acheter de la nourriture ;
Consommer le stock de semences qui avait été mis de côté pour la saison suivante.
Stratégie d’urgence
Les stratégies de survie basée sur le moyen d’existence sont souvent utilisés
comme un indicateur indirect de l'insécurité alimentaire, car il mesure le stress que subit le
ménage, par rapport à l'accès aux aliments. Il est calculé pour appréhender les capacités
d’adaptation des ménages ainsi que leur vulnérabilité face à l’insécurité alimentaire (Yagi,
2012).
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L’analyse montre bien que les ménages qui consacrent une part plus importante
de leurs dépenses à l’achat de nourriture ont plus de difficultés à diversifier leur
consommation alimentaire. Ces ménages appliquent également des stratégies de survie
sévères ; 66% des ménages qui appliquent des stratégies de survie d’urgence ont une
consommation alimentaire pauvre (PAM, 2017). Des ménages se retrouvent dans une
situation d’insécurité alimentaire lorsque leurs modes de vie et moyens d’existence ne sont
pas adaptés et qu’ils n’ont pas la capacité de trouver un équilibre entre un ensemble de
besoins. La demande alimentaire des ménages ne peut donc être analysée indépendamment de
l’ensemble des moyens d’existence et conditions de vie des ménages (Damien et al, 2015).
Limites :
- La durée de 30 jours est assez longue, il se peut que le ménage puisse oublier les
différentes stratégies de survie utilisée lors de stress, crise et urgence.
e) Échelle de la faim au niveau des ménages (HHS)
La faim peut être décrite comme une sensation douloureuse causée par une
consommation insuffisante d’énergie alimentaire, en d’autres termes, la faim est une privation
alimentaire (FAO, 2008). Entre 702 et 828 millions de personnes dans le monde ont été
confrontées à la faim en 2021 (FAO, 2022).
1) Le fait que le ménage est privé totalement de nourriture au cours des quatre dernières
semaines parce qu’il n’avait pas de ressources pour en acheter.
2) Le fait qu’un membre du ménage est allé, ces quatre dernières semaines, au lit en
ayant faim parce qu’il n’y avait pas assez de nourriture.
3) Le fait qu’un ménage a passé toute une journée sans manger parce qu’il n’y avait pas
assez de nourriture.
La RDC est 112e sur 116 sur l’indice mondial de faim (GHI) pour l’année 2021
(Mulongo, 2021). En RDC, l’état de l’insécurité alimentaire demeure grave avec une
personne sur trois souffrant de faim aigue. On estime à 27,3 millions le nombre des personnes
souffrant d’insécurité alimentaire aigue en RDC dont les degrés nécessitent une intervention
d’urgence (FAO, 2021). Le HHS est l’indice le plus approprié dans les zones à forte
insécurité alimentaire tel que la RD Congo (Terri et al, 2011).
Limites :
- l’enquêté peut oublier une situation qu’il a eu a traverser durant les quatre dernieres
semaines.
d'accès à l'insécurité alimentaire des ménages (HFIAS), les ménages sont classés comme étant
en sécurité alimentaire, en insécurité alimentaire légère, en insécurité alimentaire modérée et
en insécurité alimentaire grave (Ville et al., 2019). Les ménages qui ont accès à des aliments
répondant à la définition adoptée de la sécurité alimentaire des ménages sont classés en
sécurité alimentaire. Les ménages avec moins d'incertitude ou une expérience sévère de
l'insécurité alimentaire sont classés comme étant en insécurité alimentaire légère. Les
ménages en situation d'insécurité alimentaire modérée ont des portions de nourriture réduites,
sautent des repas et ont des régimes alimentaires monotones (Kweyu, 2021).
Limite :
- Il se peut qu’il ait des données manquantes sur certaines questions auxquelles
l’enquêté n’a répondu lors de l’enquête.
g) Auto-évaluation de la sécurité alimentaire
Limite :
- l’oublie d’une situation rencontrée au cours d’une période donnée par l’évaluateur et
peut entrainer l’omission de propositions sur cette situation.
moitié de la production alimentaire mondiale. Pourtant, ce n'est que tout récemment que leur
rôle clé de productrices et pourvoyeuses de vivres et leur contribution vitale à la sécurité
alimentaire du foyer ont reçu toute l'attention qu'ils méritent. Les ménages dirigés par des
femmes sont plus susceptibles de souffrir de l'insécurité alimentaire que les ménages dirigés
par des hommes du moins au niveau national (CFSVA, 2014).
- Taille du ménage
- Type de ménages
qui sont en général les principaux postes de dépenses des ménages à risque d’insécurité
alimentaire (CNSA, 2021).
- Milieu de residence
3
L’insécurité alimentaire des ménages, 2017-2018 au canada
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Le nombre de repas pris par jour se réfère au nombre de fois que l’individu
mange par jour en moyenne. C’est un élément important dans l’évaluation de la sécurité
alimentaire (Michée Mishona, 2020). L’alimentation est à la fois question de quantité et de
qualité, mais en milieu rural, l’accent est mis sur la quantité avant de se focaliser sur la
qualité. Plus on mange plusieurs fois par jour, plus on aurait la chance d’accumuler plus de
calories (Isidore, 2018).
Les ménages pauvres sont d’autant plus exposés à des hausses de prix
alimentaires que l’alimentation occupe un poids accru dans leur budget. Pour les pauvres,
compte tenu de la qualité de leur panier alimentaire, les repas qu’ils mangent sont de
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mauvaise qualité et n’arrivent pas à donner le maximum d’énergies à leur corps d’où, ils ont
constamment faim. La recherche d’une alimentation moins chère peut aggraver le risque
d’une baisse de la qualité nutritionnelle. Le faible niveau de revenu ne permet pas aux
populations pauvres de satisfaire pleinement leurs besoins de base (Adriss, 2012).
En RDC, par rapport au niveau de vie, 72% des ménages ayant un faible niveau
de vie, sont dans une insécurité alimentaire sévère contre respectivement 58% et 31% pour les
ménages ayant un niveau de vie médian et élevé (Modeste, 2020). En moyenne les ménages
pauvres comptent plus de membres que les non pauvres, soit sept contre quatre. Ce nombre
élevé crée un excèdent de charge (alimentaire et non alimentaire) auquel les ménages pauvres
doivent faire face. Ainsi, le ratio de dépendance est plus élevé dans les ménages pauvres. En
effet, trois quarts des dépenses globales des pauvres sont affectés à l’alimentation. En outre,
leur nourriture est moins diversifiée car elle est concentrée sur les légumes et le poisson…
Si les récoltes ne sont pas stockées rapidement, elles sont dévastées par les
insectes et les rongeurs. Même dans les greniers à céréales, il arrive que les ravageurs
parviennent à s'attaquer aux vivres entreposés. Les pertes occasionnées par l'absence ou
l'insuffisance de moyen de stockage dépassent parfois 50 % de ce qui a été récolté.
Quatre ménages sur dix ont à leur disposition soit un stock de vivres, soit d’un
champ de produits agricoles ou soit de l’argent disponible pour se nourrir. De ces ménages,
77,4% disposent par devers eux d’un stock de vivres, d’un champ de produits agricoles ou de
l’argent pour se nourrir jusqu’au prochain mois (48,6%) et jusqu’à la semaine prochaine
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(28,8%). Ceci corrobore le fait que plus de la moitié de ménages (51,9%) est
économiquement vulnérable.
L’évolution des prix des produits alimentaires a une forte incidence sur la
sécurité alimentaire, au niveau des ménages. Les ménages avec un niveau de vie pauvres
consacrent plus de la moitié de leurs revenus à la nourriture. Ils sont parfois contraints de
réduire la quantité ou la qualité de leurs vivres du fait de la hausse des prix des céréales ou
d’autres aliments de base5
4
www.fao.org
5
Fiche d’information, l’impact de la hausse de volatilité des prix des denrées alimentaires sur les populations
rurales, juin 2011
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Il ne suffit pas qu’une économie nationale dispose de quantités suffisantes des denrées
alimentaires pour que la sécurité alimentaire soit atteinte. Il faut que les individus aient les
moyens d’y avoir accès, l’insécurité alimentaire est liée à un revenu insuffisant. Au sein de
toute population, il existe toujours une couche pauvre ou vulnérable qui ne parvient pas à
satisfaire l'ensemble de ses besoins (FAO, 2001b). Les activités durables de survie sont
principalement l’agriculture, la pêche, le petit commerce et le travail journalier. Ces activités
sont malheureusement limitées en raison du manque du financement et des possibilités assez
réduites de développement ( Nkulu et al., 2018).
L'accès est dit physique ou matériel lorsqu'il est régulier et à temps voulu aux
lieux d'échange. Cet accès peut être difficile en raison de la dispersion géographique de la
production, de l'état défectueux des routes et du manque de moyens de transports. Les
carences des filières de distribution et de commercialisation des denrées alimentaires
contribuent à ces difficultés d'accès (Mulungula, 2015).
Il faut noter aussi que le système agraire est resté fortement individualisé. Ces
systèmes sont faibles consommateurs d’intrants et utilisent un matériel de production
rudimentaire. Toutes les opérations sont manuelles. La production obtenue dans ce système
est faible, c’est surtout un système de production de subsistance. Il occupe la quasi-totalité des
paysans en milieu rural (CFSVA, 2018).
Les ménages se procurent les aliments dont ils ont besoin à travers plusieurs
voies : en produisant eux-mêmes les vivres consommés (agriculteurs de subsistance), en les
achetant sur le marché, en les collectant dans la nature, ou bien en les recevant en aide/dons.
Pour cela, la capacité des ménages d’accéder à la nourriture de façon régulière dépend ou est
influencée par plusieurs facteurs : la production agricole (qui à la fois dépend de l’accès à la
terre, des facteurs de production et des facteurs climatiques), les sources de revenus, la
possession d’actifs « liquides » facilement échangeables sur le marché pour se procurer la
nourriture (tel que le bétail, etc.) (WFP, 2005).
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L’accès physique aux denrées alimentaires peut être compromis du fait des
dysfonctionnements des systèmes de commercialisation et de distribution (dispersion
géographique de la production ou état défectueux des infrastructures de transport ou de
stockage). Au niveau des communautés rurales, l’accès à la nourriture peut être compromis
par l’accès aux facteurs de production (par ex : terre suffisante de semences utilisées,
l’infertilité des sols dans certaines zones, la présence des ravageurs de cultures et l’irrégularité
des pluies due aux changements climatiques (Joseph, 2013).
En effet, les ménages ruraux commencent par exploiter des espaces agricoles
situés le long des villages dans une agriculture extensive sur brûlis, consommatrice de terres
et destructrice de la forêt et/ou des galeries forestières et du sol. Dès que la fertilité de ces
espaces commence à baisser, ils délocalisent leurs champs à la recherche des galeries
forestières encore fertiles. Ce qui contribue à l’insécurité alimentaire chronique au niveau
local.
Conclusion partielle
Le premier chapitre a porté sur la revue de littérature sur les facteurs explicatifs
de l’insécurité alimentaire des ménages en RDC, il contient deux grandes sections dont une
concerne le concept de la sécurité alimentaire et l’autre porte sur les facteurs explicatifs de
l’insécurité alimentaire.
Après avoir fixé les objectifs et les hypothèses de cette étude, nous présentons
la méthodologie, qui est la démarche par laquelle nous allons atteindre nos objectifs et vérifier
nos hypothèses. Ce chapitre est subdivisé en cinq points à savoir: le cadre conceptuel, les
hypothèses de l’étude, la source des données, les variables de l’étude et les méthodes de
l’analyse des données.
Milieu de résidence
H1a: les ménages dirigés par les femmes sont plus affectés par l’insécurité alimentaire que
ceux dirigés par les hommes.
H1b: les ménages de grande taille sont plus affectés par l’insécurité alimentaire que ceux de
petite taille.
H2a: les ménages ayant un faible niveau de vie sont beaucoup plus exposés à l’insécurité
alimentaire que ceux ayant un niveau de vie élevé
H2b: les ménages qui consomment un repas par jour sont plus exposés à l’insécurité
alimentaire des ménages que ceux qui consomment plus de 2 repas ou plus.
H2c: les ménages qui ne disposent pas d’un stock de vivres, d’un champ de produits viviers
ou de l’argent sont plus exposés à l’insécurité alimentaire des ménages que ceux qui disposent
le stock pour se nourrir.
H3 : le statut alimentaire des ménages est fonction des caractéristiques socio-
démographiques, des caractéristiques socio-économiques et du milieu de résidence.
population. C’est la septième phase de cette enquête qui couvre tout le territoire national et
dont les unités statistiques sont les ménages. Cette enquête porte sur plusieurs modules mais
dans le cadre de ce travail seuls les modules sur l’agriculture et la sécurité alimentaire ont été
exploités.
II.3.2 Echantillonnage
Ainsi donc, les indicateurs obtenus avec les données de ces différentes
enquêtes sont comparables et permettent de suivre les évolutions des phénomènes étudiés
dans le temps. La base de sondage a été actualisée en utilisant le décret de surséance n°15/013
du 22 juillet 2015 conférant le statut de ville et commune à certaines agglomérations des
différentes Provinces. Elle comporte des informations sur la localisation et le type de
résidence pour chaque UPS. Faute de Recensement Général de la Population en RDC après
1984, les populations de ces entités administratives ont été estimées à partir de la population
de 2016 provenant du site de la Division Statistique des Nations Unies. Elle a été répartie en
utilisant les proportions issues de la Base de sondage de l’EDS /RDC de 2013. Il convient de
P a g e | 36
signaler que la base de sondage en milieu rural a été actualisée sur base des listes des entités
administratives provenant du Ministère de l’intérieur et du site de la Commission Electorale
Nationale Indépendante (CENI) qui ont fourni des informations jusqu’au niveau des villages.
a) La strate des chefs-lieux de province : on a tiré au premier degré des quartiers comme
Unité Primaire de Sondage (UPS), avec un tirage à probabilité proportionnelle à leur
taille, et au degré suivant, on a tiré 40 ménages dans les quartiers tirés après un
dénombrement des ménages.
b) La strate des cités : la deuxième strate a été également tirée au premier degré avec une
ou deux villes/cités tirées. Dans ces deux premières strates, les quartiers ont été tirés
en premier degré comme Unité Primaire de Sondage (UPS) avec un tirage à
probabilité proportionnelle à leur taille, et au second degré, on a tiré 40 ménages dans
les quartiers tirés après un dénombrement des ménages.
c) La strate de milieu rural : pour le milieu rural on a tiré au premier degré 5 secteurs ou
chefferies comme Unités Primaires de Sondage (UPS) dans chacune des 25 Provinces,
avec un tirage à probabilité proportionnelle à leur taille. Au second degré, on a tiré
trois villages comme Unité Secondaire de Sondage (USS) dans les secteurs/chefferies
tirés au premier degré de manière aléatoire, et ce, dans trois groupements différents
pour permettre une bonne dispersion. Au troisième degré, on a tiré 32 ménages dans
les villages tirés à partir de la liste des ménages dénombrés dans le village. Tout bien
considéré, un site de l’E-QUIBB / RDC 1 - 2016 correspond à un quartier dans le
milieu urbain et à un village dans le milieu rural. L’échantillon a été tiré
indépendamment dans chaque strate d’échantillonnage.
II.3.3 Couverture de l’échantillon
Ici, c’est de l’ensemble des variables utilisées dans l’étude et leurs modalités
qu’il s’agit.
L’indicateur des Stratégies de Survie basées sur les Moyens de Subsistance est
calculé à partir d’une série de 10 questions/stratégies (de SE081 à SE089) liées à l’expérience
des ménages concernant le stress entrainé par les moyens de subsistance mis en place pour se
nourrir, plus particulièrement, l’épuisement des avoirs pendant les 30 jours qui ont précédé
l’enquête.
Stratégies de stress: Elles indiquent une réduction de la capacité à faire face à des chocs dans
le futur en raison d’une diminution des ressources ou une augmentation des dettes. Ce sont:
1) Vendre des avoirs du ménage /biens (bijoux, ustensiles de cuisine, radio, téléphone,
meubles, réfrigérateur, télévision, DVD, etc. *(SE081)*6;
2) Acheter de la nourriture à crédit ou emprunter de la nourriture *(SE082)* ;
3) Emprunter de l'argent pour acheter de la nourriture *(SE084)* ;
4) Vendre le dernier géniteur (chèvre, mouton, vache, porc, etc. *(SE089)*.
1) Vendre des actifs productifs ou des moyens de transport (machine, chariot, brouette,
vélo, moto, voiture, etc. *(SE085)* ;
2) Réduire ou renoncer aux soins médicaux pour acheter de la nourriture *(SE0810)* ;
3) Consommer le stock de semences qui avait été mis de côté pour la saison suivante
*(SE086)*.
Stratégies d’urgence: Elles affectent la productivité future mais sont plus difficiles à inverser
ou sont plus dramatiques. Ce sont:
6
Numéro de la variable dans la base de données
P a g e | 40
Les ménages qui ont déclarés n’avoir pas eu recours à une stratégie car les
biens étaient déjà épuisés bien avant ont été considérés comme ayant eu recours à la stratégie
car les biens épuisés pourrait encore permettre au ménage de « survivre ». En d’autres termes,
ils peuvent encore survivre car ils ont utilisé cette stratégie auparavant.
Une fois les trois indicateurs construits, nous les avons combinés ensemble
pour constituer l’indice de sécurité alimentaire CARI conformément aux recommandations du
PAM (2014). Ainsi, nous avons calculé la moyenne obtenue par chaque ménage sur les deux
domaines (statut actuel et capacité de survie) sachant que nous avons un indicateur de statut
actuel (SCA) et deux indicateurs de capacité de survie (Part des dépenses alimentaires et
stratégies de survie). Nous avons ensuite fait la moyenne de ces deux résultats:
Etant donné que cette étude vise à expliquer l’insécurité alimentaire des
ménages en RDC, les variables sexe de chef de ménage, milieu de résidence, taille du
ménage, le niveau de vie de ménages, type de ménage, nombre de repas consommé par jour et
la disponibilité de stock pour se nourrir seront retenus pour expliquer l’insécurité alimentaire
des ménages en RDC. La relation entre la variable dépendante et les caractéristiques socio-
démographiques et socio-économiques par le milieu de résidence (voir figure 1).
Le tableau 1 explicite l’opérationnalisation des variables, et explique mieux les définitions de
ces variables, leurs modalités ainsi que leurs indicateurs.
P a g e | 41
a) Analyse descriptive
Cette méthode est utilisée dans cette étude pour vérifier les hypothèses. Elle
permet d’analyser la relation causale qui existe entre une variable dépendante et une ou
plusieurs variables indépendantes. La régression logistique binaire sera utilisée dans cette
étude pour tenter de déterminer les facteurs susceptibles d’expliquer l’insécurité alimentaire
des ménages, donc établir une éventuelle relation de cause à effet entre les variables
indépendantes et la variable dépendante. Cette méthode est appropriée car elle nous permet de
savoir la nature de la relation qui existe entre chaque variable indépendante et la variable
dépendante et aussi parce que la variable dépendante est qualitative et dichotomique.
Cette méthode est utilisée dans cette étude pour faire apparaître les liaisons les plus
intéressantes entre les variables indépendantes. Elle permet aussi de réaliser automatiquement
P a g e | 42
Conclusion partielle
Le point relatif à la source des données donne une courte description sur
l’enquête, l’échantillonnage et la couverture d’échantillon les autres sections portent sur les
variables de l’étude, la variable dépendante intitulé statut alimentaire des ménages et les
variables indépendantes regroupés en 2 groupes : les variables socio-démographiques et les
variables socio-économiques ainsi que Les méthodes de l’analyse des données et les
techniques utilisées dans cette étude figurent également dans ce chapitre.
P a g e | 43
Tableau 2 : Description des ménages selon le sexe du chef de ménage, la taille du ménage, le
milieu de résidence et le type de ménages.
Tableau 3 : Description des ménages selon le niveau de vie, le nombre des repas par jours, et
la disponibilité des stocks pour se nourrir
P a g e | 45
L’insécurité alimentaire est plus forte (56%) dans les ménages dirigés par les
femmes que dans ceux dirigés par les hommes (47%). On constate que la proportion de
ménages en insécurité alimentaire varie en fonction de la taille du ménage. En effet, plus la
taille de ménage est grande, moins le ménage est confronté à l’insécurité alimentaire. Les
ménages composés de 1 à 5 personnes (53%) sont plus concernés par l’insécurité alimentaire
que les ménages de plus de 10 personnes (37%). L’analyse par milieu de résidence montre
que l’insécurité alimentaire est plus élevée en milieu rural (59, %) qu’en milieu urbain (32%).
Pour le type de ménage l’on observe que ce sont les ménages unipersonnels qui sont les plus
touchés par l’insécurité alimentaire avec 59% des ménages, suivent les ménages
monoparentaux nucléaires et les couples sans enfants avec respectivement 58% et 56% des
ménages. Les couples avec enfants et les ménages monoparentaux élargis et étendus sont les
moins touchés avec respectivement 49% et 45% des ménages en insécurité alimentaire.
P a g e | 47
Le profil des ménages selon le statut alimentaire est obtenu par l’analyse factorielle des
correspondances multiples (AFCM) en se basant sur toutes les variables de l’étude. Dans un
premier temps, nous rapportons les résultats dans l’ensemble, c’est-à-dire sans stratification
par milieu de résidence et ensuite nous présentons le profil du milieu urbain puis rural.
7
L’on peut s’interroger sur le fait que les ménages riches soient en insécurité alimentaire. Bien que ceux-ci aient
accès à des aliments en quantité suffisante, la question de la qualité des aliments consommés peut se poser. La
méthodologie appliquée pour construire l’indicateur de niveau de vie peut également expliquer cette situation.
P a g e | 49
Pour le milieu urbain, Il apparaît dans ces deux premiers axes factoriels 25%
comme variance totale. L’axe 1 comporte 13, 08% de la variance pour le profil des ménages
en sécurité alimentaire. Et l’axe 2 représente 11, 39% de profil des ménages en insécurité
alimentaire.
Modalités Coordonnées
Variables
Contribution relative Négatives Positives
Statut Insécurité alimentaire 0,287
alimentaire Sécurité alimentaire 0,415
Masculin 0,423
Sexe
Féminin 1,513
1 à 5 personnes 0,404
Taille du 6 à 10 personnes 0,629
ménage
10 et plus 0,732
Couple avec enfants 0,635
Unipersonnel 1, 068
Type de
Couple sans enfants 0,065
ménage
Monoparental nucléaire 1,772
Elargis et étendus 0,05
Pauvre 0,13
Niveau de
vie Moyen 1,82
Riche 0,664
Nombre de 1 repas 0,248
repas 2 repas 0, 027
consommés
par jour 3 repas 0,267
Disponibilité Oui 0,26
de Stock Non 0,157
alimentaire à savoir : les ménages dirigés par les chefs de ménage homme, les ménages de 6 à
10 personnes et 10 et plus, ménage élargis et étendus, le ménage riche consommant 2 ou 3
repas par jour et dispose de stock pour se nourrir.
III.2.4 Profil des ménages en insécurité alimentaire dans le milieu rural (axe 2)
2) Dans le milieu rural
Contribution des axes
En ce qui concerne les ménages résident en milieu rural, la variance totale est
de 24%. Ainsi l’axe 1 représente 13, 85% pour les ménages en sécurité alimentaire. Le
deuxième axe représente 10, 3% de l’inertie pour les ménages en insécurité alimentaire.
P a g e | 53
Modalités Cordonnées
Variables
Contribution relative Négatives Positives
Statut Insécurité alimentaire 0,287
alimentaire Sécurité alimentaire 0,415
Masculin 0,423
Sexe
Féminin 1,513
1 à 5 personnes 0,404
Taille du 6 à 10 personnes 0,629
ménage
10 et plus 0,732
Couple avec enfants 0,635
Unipersonnel 1, 068
Type de
ménage Couple sans enfants 0,065
Monoparental nucléaire 1,772
Elargie et étendus 0,05
Pauvre 0,13
Niveau de
Moyen 1,82
vie
Riche 0,664
Nombre de 1 repas 0,248
repas 2 repas 0, 027
consommés
par jour 3 repas 0,267
Disponibilité Oui 0,226
de Stock Non 0,157
La figure 4 rapporte les informations sur le profil des ménages en insécurité alimentaire
en milieu rural à gauche nous avons les ménages pauvre composé de 1 à 5 personnes dirigés
par les femmes, consomment un repas par jour et ne dispose pas le stock de vivres et d’argent
pour se nourrir, de couple sans enfants soit Unipersonnel et encore Monoparental nucléaire. A
droite nous avons les ménages dirigés par les hommes composés de 6 à 10 et 10 et 10 et plus
des personnes, couples avec enfants élargis et étendus, les ménages avec un niveau de vie
moyen et riche consommant 2 ou 3 repas et dispose de stock de vivres pour se nourrir.
P a g e | 55
L’on observe dans le tableau 10 que toutes les variables considérées expliquent
l'insécurité alimentaire avant et après inclusion de la variable de contrôle. Le rôle de variable
de contrôle milieu de résidence est confirmé dans cette étude comme en atteste la variation
des valeurs des coefficients après son inclusion dans le modèle (voir modèle 2). Ainsi, par
exemple, par rapport aux ménages dirigés par les hommes, l’OR ou Exp(ß) d'être en insécurité
alimentaire passe de 1,3 dans le modèle 1 à 1,4 dans le modèle 2 (P<0,001) dans les ménages
dirigés par les femmes. Pour les ménages de 6 à 10 personnes l’OR d’être en insécurité
alimentaire dans le modèle 1 est de 0.7 et dans le modèle 2, 0.8. Pour les ménages de 10
personnes et plus l’OR diminue de 0,6 et de 0,7 par rapport à l’OR de ménages de 1 à 5
personnes. Par rapport au couple avec enfant, dans les ménages unipersonnels l’OR de deux
modèles augmente, passant de 1,18 à 1,16. Concernant les couples sans enfants, l’OR en
augmentation passe de 1,20(modèle 1) à 1, 19 (modèle 2), par rapport à l’OR de la modalité
de référence.
Sur la variable nombre de repas par jour, les ménages qui prennent 1 repas par
jour présentent un OR d’insécurité alimentaire en augmentation passant de 1,49 (modèle 1) à
1,57 ( modèle 2) par rapport à un OR de la modalité de référence qui est 1. Pour les ménages
qui prennent 3 repas et plus, leur OR d’insécurité alimentaire est en diminution, il passe de
0,68 (modèle 1) à 0,67 (modèle 2), par rapport à celui de la modalité de référence (les
ménages à 2 repas par jour).
rapport à l’OR d’insécurité alimentaire de la modalité de référence (les ménages sans stock
des vivres
Modèle 1 Modèle 2
Prédicteur Modalités B Sig. Exp(B) B Sig. Exp(B) ou
ou OR OR
Milieu de Rural Reference
résidence
Urbain 0,601
0.000 -0,510***
Sexe du chef de Masculin Reference
ménage Féminin 0,325 0,000 1,385*** 0,351 0,000 1,421***
Taille de 1 à 5 personnes Reference Reference
ménage 6 à 10 personnes -0,228 0,000 0,796*** -0,222 0,000 0,801***
10 personnes et -0,382 0,000 0,683*** -0,329 0,001 0,720***
plus
Type de Couples avec Reference Reference
ménage enfants
Unipersonnel 0,165 0,014 1,179** 0,151 0,026 1,163**
Couples sans 0,185 0,023 1,203** 0,173 0,034 1,189**
enfants
Monoparental 0,025 0,703 1,025 0,031 0,630 1,032
nucléaire
Monoparental -0,043 0,284 0,958 -0,005 0,899 0,995
élargi et étendus
Niveau de vie Pauvre Reference Reference
Moyen -0,488 0,000 0,614*** -0,390 0,000 0,677***
Riche -1,819 0,000 0,162*** -1,482 0,000 0,227***
***=significatif à 1% ; **significatif à 5% ;
Modèle 1: Sans l'effet contrôle du milieu de résidence
Modèle 2: Effet contrôle du milieu de résidence
P a g e | 58
III.3.2. Facteurs explicatifs de l’insécurité alimentaire dans les milieux urbain et rural
Sur le prédicteur nombre de repas par jour, en milieu urbain l’odds de réalisation de
l’insécurité alimentaire est de 1,7 dans les ménages à 1 repas par rapport à l’odds des ménages
à 2 repas ; tandis qu’en milieu rural cet odds est de 1,5. Pour les ménages à 3 repas et plus,
l’odds de réalisation de l’insécurité alimentaire diminue en milieu urbain et en milieu rural. Il
est respectivement de 0,7 et 0,7 : un OR<1 qui est celui de la modalité de référence (les
ménages à 2 repas).
Tableau 11: Facteurs explicatifs de l’insécurité alimentaire dans les milieux urbain et rural
Contre toute attente, l’étude a montré que les ménages de grande taille (6 à 10
personnes) sont moins exposés à l’insécurité alimentaire que les ménages de petite taille (1 à
5 personnes) ; et ce ; en milieu urbain comme en milieu rural. La multiplicité des sources de
revenus et la main d’œuvre agricole dont dispose les ménages de grande taille en ce qui
concerne la production agricole, surtout en milieu rural pourrait expliquer ce résultat (Ndiaye,
2017). Ce résultat diffère de ceux de : Moummi (2010) en RDC ; Jambere (2019) au Nord-
Kivu ; Sané (2020) au Sénegal ; Kamara et al.(2021) en RDC qui ont observé que les ménages
ayant un nombre important des personnes tendent à être plus en insécurité alimentaire que les
ménages de petite taille. De même, Nasha (2021) a trouvé que l’augmentation de la taille du
ménage expose ce dernièr 1,8 fois à des difficultés familiales de plus en plus croissantes, par
rapport aux ménages de petite taille. Ces auteurs soutiennent que la composition/taille du
ménage influence le régime alimentaire de celui-ci dans le sens que plus un ménage a une
P a g e | 61
grande taille, plus elle cherche à développer et/ou employer des stratégies de survie plus
sévères. Toutefois, nos résultats sont semblables à ceux de Yabile (2011) en Côte d’Ivoire qui
a montré que les ménages polygames étaient moins affectés par l’insécurité alimentaire du fait
de l’augmentation du revenu due au fait de la contribution des épouses aux dépenses de la
famille.
CONCLUSION GENERALE
Pour vérifier ces hypothèses, nous avons exploité les données de l’enquête
QUIBB/2016 dont la population cible était le ménage. En ce qui concerne la méthodologie,
les méthodes privilégiées par cette étude sont les analyses descriptives univariée et bivariée,
l’analyse factorielle des correspondances multiples (AFCM) et la régression logistique
binaire.
P a g e | 63
Notre étude a révélé que la prévalence de l’insécurité alimentaire en RDC est de 45%.
Nos résultats ont montré que l’effet des variables indépendantes sur l’insécurité alimentaire
était contrôlé par le milieu de résidence. Dans le milieu urbain, l’odds de réalisation de
l’insécurité alimentaire dans les ménages dirigés par une femme est 1,2 fois celui des
ménages dirigés par un homme ; tandis qu’en milieu rural il est de 1,16 fois. Concernant le
niveau de vie que l’odds de réalisation de l’insécurité alimentaire diffère vraiment entre les
milieux urbain et rural. En milieu urbain l’odds de pauvres est 6 fois celui de riches, tandis
qu’en milieu rural l’odds de pauvres est le triple de l’odds de riches. Dans les ménages
moyens, en milieu urbain, l’odds est le triple de celui de riches ; par contre en milieu rural
l’odds est de 2 fois celui de la modalité de référence. Sur le prédicteur nombre de repas par
jour, en milieu urbain l’odds de réalisation de l’insécurité alimentaire est de 1,7 dans les
ménages à 1 repas par rapport à l’odds des ménages à 2 repas ; tandis qu’en milieu rural cet
odds est de 1,5. Pour les ménages à 3 repas et plus, l’odds de réalisation de l’insécurité
alimentaire diminue en milieu urbain et en milieu rural. Il est respectivement de 0,7 et 0,7 : un
OR<1 qui est celui de la modalité de référence (les ménages à 2 repas). L’on observe les
mêmes résultats concernant le prédicteur disponibilité de stock et vivres. L’odds de
réalisation de l’insécurité alimentaire diminue en milieu urbain et en milieu rural où il est
respectivement de 0,7 et 0,7 dans les ménages avec disponibilité de stock et vivres que dans
les ménages sans disponibilité de stock et vivres.
pour l’atteinte du deuxième Objectif du Développement Durable (ODD) « Faim zéro ». D’ici
2030.
D’encourager les politiques d’égalité de chances dans l’accès aux emplois les mieux
rémunérés mais aussi l’accès aux semences et aux terres dans les milieux agricoles
dans le but de permettre aux femmes de mieux nourrir leurs membres des ménages.
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