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150 trucs et astuces pour

le chirurgien-dentiste
Optimiser son temps et faciliter la pratique

Dr Laurent Dussarps
Docteur en chirurgie dentaire diplômé de l’UFR d’odontologie de Bordeaux
Ancien assistant hospitalo-universitaire du service de prothèse à l’université de Bordeaux
Attaché hospitalier au CHU de Bordeaux
Lauréat de l’Académie nationale de chirurgie dentaire
Maîtrise de Sciences biologiques et médicales
CES de prothèse fixée, prothèse amovible partielle, d’odontologie légale
DU de réhabilitation orale et implantologie (Bordeaux) et d’expertise
judiciaire (Bordeaux IV)
Expert près la Cour d’appel de Bordeaux
150 trucs et astuces
pour le chirurgien-dentiste
Optimiser son temps et faciliter la pratique
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Endodontie – Principes et pratique, par M. Torabinejad, R. E. Walton, A. Fouad,
trad. G. Lévy. 2016, 512 pages.
Analyses de laboratoire en odontostomatologie, par R. Caquet. 2012, 238 pages.
Mémo-fiches d’anatomie dentaire, par J. Nelson, A. Major, F. Tilotta pour l’édition
française. 2012, 184 pages
Atlas d’anatomie implantaire, par J.-F. Gaudy, B. Cannas, L. Gillot, T. Gorce et J.-L.
Charrier. 2011, 2e édition, 248 pages.
Guide pratique de chirurgie parodontale, par F. Vigouroux. 2011, 192 pages.
Odontologie du sujet âgé – Spécificités et précautions, par V. Dupuis et A. Léo-
nard. 2010, 192 pages.
Elsevier Masson SAS, 65, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex, France

150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste. Optimiser son temps et faciliter la pratique,
de Laurent Dussarps.

© 2023 Elsevier Masson SAS


ISBN : 978-2-294-77890-2
e-ISBN : 978-2-294-77949-7
Tous droits réservés.

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Table des matières
Remerciements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IX
Avant-propos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XI
Abréviations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XIII

Chapitre 1 Prothèse amovible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1


Les grands principes de la prothèse amovible totale. . . . . . . . . . . . . . . . 3
Huit astuces en prothèse amovible totale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Onze astuces en prothèse amovible partielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Le jeu des sept différences entre une prothèse amovible partielle
en résine et un stellite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Gestion des doléances en cinq astuces en prothèse amovible
partielle ou totale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Références. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Chapitre 2 Prothèse fixée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Huit astuces pour la dépose des prothèses fixées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Quatorze astuces pour la gestion des prothèses fixées transitoires. . . . . 32
Jusqu’où préparer le logement du tenon ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Polir les préparations vite fait et bien fait. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Séparer les dents préparées a minima. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Comment éviter parfois la vision indirecte ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Réussir l’éviction gingivale avec un cordonnet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
Technique du guide de coupe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Intérêt des inlay-cores en méthode directe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Paralléliser les préparations et/ou inlay-cores. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
Scellement/collage dans un canal radiculaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
Pourquoi coller les inlay-core au Super-Bond® ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Vérifier la bonne réalisation du tenon anatomique d’inlay-core. . . . . 53
Protection des empreintes d’inlay-cores, implants. . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Détecter les zones de friction des prothèses (intrados ou point
de contact). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Éviter de solidariser les couronnes d’usage dentoportées. . . . . . . . . . . 55
Deux astuces pour faciliter l’élimination du ciment après
scellement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
Références. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Chapitre 3 Arc facial et montage sur articulateur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
Le matériau sur la fourchette de l’arc facial. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Importance du centrage de l’axe de la fourchette. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Simplifier la fixation du modèle avec la galette. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
vi

Ne jamais transporter un arc facial réglé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62


Meuler la galette peut parfois être utile. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
Un cas = un articulateur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Éviter l’expansion de prise après le montage du modèle
mandibulaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Réaliser une cire de relation centrée (RC) rapidement. . . . . . . . . . . . . . . 64
Monter en relation centrée en cas de forte diminution de la DV. . . . 66
Références. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
Chapitre 4 La pose de la digue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Astuces pour optimiser la pose de la digue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Conserver le ciment après la dépose de la prothèse. . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Exploiter les contre-dépouilles des zones non préparées. . . . . . . . . . . . 71
Préparer sa cavité d’accès à travers le pansement provisoire. . . . . . . . . 71
Fermer les gaps autour de la digue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
Ajouter des rétentions axiales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Passer à travers une couronne transitoire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Adapter le choix du crampon à la forme de la dent. . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Déformer le crampon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
Couper le crampon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
Élongation coronaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
Pansement compressif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
Cordon + digue… ou digue + cordon… avec sablage. . . . . . . . . . . . . . . 78
L’aspiration chirurgicale en complément. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
Isolation d’un groupe de dents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
Références. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
Chapitre 5 Le collage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Connaître les familles de colles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
Les prérequis du collage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
Vérifier l’intrados de la pièce à coller. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
Deux astuces pour éliminer l’acide fluorhydrique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
Intérêt des chips de céramique sur des prothèses existantes. . . . . . . . 87
Retrait rapide des excès de Super-Bond®. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Choix judicieux du couple adhésif/composite de collage. . . . . . . . . . . 88
Références. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
Chapitre 6 Endodontie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
Astuces en endodontie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
Rétraction pulpaire : visualiser la progression à la radio. . . . . . . . . . . . . . 92
La dentine du plancher pulpaire : une alliée dans la recherche
des entrées canalaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
Utilisation du tire-nerf. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
Comment savoir si des canaux se rejoignent ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
Gagner du temps sur le séchage des canaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
Couper les cônes de gutta avec le compactage thermomécanique . . . . 95
Sortir un gutta-condensor fracturé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
Optimiser le curetage d’une lésion apicale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
vii

Éviter l’invagination de la membrane après une chirurgie apicale. . . . 97


Références. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
Chapitre 7 Odontologie conservatrice. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
Deux astuces pour l’éclaircissement interne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
Comment savoir jusqu’où désobturer ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
Simplifier le bouchon de protection. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
Trois astuces pour l’obturation des lésions cervicales
d’usure (mylolyses). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
Dépose de l’amalgame avec fraise transmétal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
Protéger la dent adjacente. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
Tasser le composite avec une microbrush essuyée . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
Ouverture des sillons occlusaux a minima. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
Manipulation rigide des pièces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
Mise en évidence des fêlures. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
Tasser l’IRM® avec un coton humidifié. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
Références. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
Chapitre 8 Implantologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
La temporisation implantaire : simplification de la dépose/repose
des bridges collés provisoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
La temporisation implantaire : contention au Super-Bond®. . . . . . . . . 113
Tester la cicatrisation osseuse en cas de doute. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
Intérêt de l’intra-lift. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
Intérêt du laser Erbium-YAG pour l’ostéotomie péri-implantaire. . . . 116
Solidarisation des transferts d’implants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
Transmission de l’occlusion le jour de l’empreinte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
La base d’occlusion transvissée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
Renforcement des points de contact proximaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
Préférer les Ti-bases personnalisées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
Couronnes full zircone intégrées biologiquement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
Préserver sa clé dynamométrique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
Gel à la chlorhexidine dans la connectique implantaire. . . . . . . . . . . . . 122
Téflon dans le puits de vissage implantaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
Contrôle de la passivité des prothèses plurales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
Contrôle régulier de l’occlusion des prothèses implantoportées . . . . 124
Dévisser sans le tournevis adapté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
Retirer l’obturation d’un puits de vissage profond. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
Trois astuces pour les attachements Locator® supra-implantaires. . . . . . 126
Références. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
Chapitre 9 Chirurgie et parodontologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
Luxer, luxer, luxer !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
Extraction d’un débris radiculaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
Simplifier l’extraction d’une dent de sagesse horizontale. . . . . . . . . . . . 133
Simplifier la freinectomie labiale supérieure. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
Prélever un greffon conjonctif de qualité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
Protection du site de prélèvement palatin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
viii

Tester la proximité du nerf lingual . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137


Astuces en cas de saignement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
Élimination du tissu de granulation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
Le point en U modifié ou point de Buser. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
Références. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
Chapitre 10 Radiologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
Radiographie maxillaire sans angulateur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
S’éloigner du faisceau primaire quand on doit tenir la radio…. . . . . . . 144
Chapitre 11 Les inclassables. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
Réaliser un consentement éclairé sur mesure en quelques clics. . . . . 146
L’organisation en cassette. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
La gestion des projets. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
Les citations qui sauvent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147

Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
Index. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
Remerciements
À mes enseignants qui ont partagé leur savoir avec bienveillance, sans jamais
attendre de contrepartie : Jean-Pierre Blanchard, Bruno Ella, Michel Dabadie et
Jean-François Péli. Je remercie également les docteurs Emmanuel d'Incau, Étienne
Bardinet, Odile Laviole, Dominique Oriez, Marc Pons, Jean-Christophe Fricain,
Patrick Bonne, Emmanuel Masson Regnault, Michel Bartala et Jean Schittly.
À mes prothésistes Dominique Valton et Jean-Pierre Vergnaud pour leur enthou-
siasme et la qualité de leur travail, et qui ont pris une retraite méritée. Merci à
Arnaud Bady, Thomas Avinen et Anthony Alberca.
À mes partenaires industriels et distributeurs avec lesquels j'ai eu la chance
d’échanger et d'apprendre tellement ! Merci à Jean-Marie Boulley, Laurent Cara
del Aguila, Fayçal Iratni, Antoine Varagnat, Stéphane Viargues et Elwin Gama.
À mon meilleur ami depuis 35 ans, Benoit Dell'Abadia.
À ma famille et à mes proches, mes parents, ma fille Audrey, sa mère Valérie, ma
grand-mère disparue.
À Anne-Sophie.
Avant-propos
À ma connaissance il n’existe pas d’ouvrage consacré aux astuces de l’exercice de
la profession de chirurgien-dentiste ; la démarche n’est pas classique ! Cet ouvrage
a pour seule vocation de vous être utile. Vous l’ouvrirez à n’importe quelle page et
en une minute il vous apportera une information pratico-pratique d’application
immédiate.
Ces petites ruses cliniques qui permettent de faciliter nos soins, ou de nous faire
gagner un temps précieux, sont une petite fierté que tout clinicien est heureux de
partager. Jusqu’à présent, je les partageais avec des étudiants en stage au sein de
mon cabinet ou ceux du CHU que j’ai le plaisir d’encadrer depuis des années en
tant qu’assistant hospitalo-universitaire puis attaché hospitalier. Je suis heureux de
pouvoir, cher lecteur, chère consœur ou cher confrère, vous en faire aussi profiter.
D’où viennent ces trucs ? De la pratique clinique intense qui est la mienne depuis
plus de 20 ans d’activité libérale, en très grande partie. Mais aussi de partages dont
m’ont fait bénéficier des confrères ou des partenaires prothésistes bienveillants et
expérimentés.
À qui appartiennent ces astuces ? À tout le monde et à personne. Il est certain
que, dans la liste, certains vont se dire, « C’est moi qui le lui ai dit » ou pire, je vais
penser être à l’origine d’une idée alors que je l’ai empruntée…
Apprendrez-vous des choses ? Oui, probablement, parfois un peu, parfois beau-
coup. Dans tous les cas, n’oublions pas que la nouveauté s’appuie sur l’existant :
« pour apprendre quelque chose aux gens, il faut mélanger ce qu’ils connaissent
avec ceux qu’ils ignorent »*.

Bonne lecture !

* Pablo Picasso.

Dr Laurent Dussarps
Chirurgien-dentiste
Abréviations
CVI Ciments verre ionomères
DV Dimension verticale
DVO Dimension verticale d’occlusion
HF Acide fluorhydrique
LT Longueur de travail
OIM Occlusion d’intercuspidie maximum
PEI Porte-empreinte individuel
RC Relation centrée
RIM Rapport intermaxillaire
RMIPP Reconstitution par Matériau Inséré en Phase Plastique
SAM2 Systèmes auto-mordançant en deux flacons (primer automordançant
et adhésif)
CHAPITRE

1
Prothèse amovible

PLAN DU CHAPITRE
■ Les grands principes de la prothèse amovible totale 3
■ Huit astuces en prothèse amovible totale 3
• Utiliser l’ancienne prothèse comme porte-empreinte 3
• Pourquoi utiliser les polyéthers pour l’empreinte secondaire ? 4
• Réutiliser le PEI comme base d’occlusion 6
• Bases d’occlusion : plus d’erreur de matériaux ! 6
• Mesurer la DV… sous le nez ! 7
• Sculpter la fausse gencive… au palais ! 8
• Exiger des renforts métalliques sur PAT 8
• Valider une étape avant de passer à la suivante 9
■ Onze astuces en prothèse amovible partielle 10
• Osez la combinaison de matériaux 10
• Réussir ses empreintes en prothèse composite 11
• Enregistrer l’occlusion en même temps que l’empreinte de prothèse composite
avec une base d’occlusion 12
• Enregistrer l’occlusion en même temps que l’empreinte (prothèse composite)
avec la prothèse amovible transitoire 13
• Faciliter la désinsertion d’une empreinte coincée 14
• Renforcer les zones de porte-à-faux des prothèses amovibles transitoires 15
• Prendre l’occlusion en même temps qu’essayer le châssis 15
• Concevoir des stellites évolutifs avec le « Nally-Martinet rigide » 16
• Rendre plus discret un crochet antérieur 16
• Conseils au patient pour insérer/désinsérer sa prothèse 16
• Une aide à la désinsertion d’une prothèse amovible sans crochets 18
■ Le jeu des sept différences entre une prothèse amovible partielle en résine
et un stellite 19

150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste


© 2023 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
2 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

■ Gestion des doléances en cinq astuces en prothèse amovible partielle


ou totale 20
• Contrôle de l’intrados 20
• Morsures de la joue ou de la langue 20
• Marquer précisément la zone traumatique d’une prothèse 21
• Améliorer la rétention sur une dent peu rétentive 22
• Prothèse totale qui casse 23
Prothèse amovible 3

Les grands principes de la prothèse amovible totale


La tenue d’une prothèse totale repose sur les trois principes suivants, qui s’inscrivent
dans le respect de la triade de Housset (rétention, stabilisation et sustentation [1,2]) :
■ le respect des limites : la qualité de l’enregistrement du joint périphérique

conditionne la tenue de la prothèse [2]. Recouvrir un frein ou une insertion mus-


culaire ne manquera pas de la désinsérer ;
■ la qualité de l’adaptation [2–4] : l’intrados prothétique doit épouser les struc-

tures anatomiques à recouvrir afin de les solliciter et d’éviter un espace pouvant


entraîner des fractures de la prothèse ;
■ la prise en considération de l’occlusion et la position des dents [2,5] : souvent

la grande oubliée mais tellement essentielle (Fig. 1.0) !

Figure 1.0.

Huit astuces en prothèse amovible totale


1. Utiliser l’ancienne prothèse comme porte-empreinte
L’idée nous est venue il y a des années quand nous devions refaire la prothèse d’
un patient doté d’un maxillaire XXXL ! Aucun de nos porte-empreintes n’étant
adapté, nous avons procédé comme suit :
■ injection de silicone fluide (light ou regular) dans l’intrados de la prothèse, sans

adhésif (voir fig. 1.1B) ;


■ positionnement en bouche et enregistrement d’une sorte d’empreinte de reba-

sage ; l’empreinte primaire est mucostatique [6–8]… mais il est très tentant de
tirer sur les joues, les lèvres… ;
■ désinsertion prudente (voir fig. 1.1C) ;

■ coulée du modèle primaire avec un plâtre de montage à prise rapide (ex. :

SnowWhite, Kerr®). (voir fig. 1.1D) ;


■ une fois le plâtre pris, on démoule l’empreinte (voir fig. 1.1E et 1.1F) et on

obtient le modèle primaire ;


■ la restitution de la prothèse du patient est simple car le silicone se détache tout

seul (puisqu’aucun adhésif n’avait été mis en place), au pire il faut gratter quelques
résidus de plâtre.
4 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

À retenir
Un porte-empreinte du commerce sera souvent moins adapté que l’ancienne
prothèse du patient (voir fig. 1.1A) !

A B

C D

E F
Figure 1.1. Les étapes de réalisation du modèle primaire à partir de l’ancienne
prothèse.

2. Pourquoi utiliser les polyéthers pour l’empreinte


secondaire ?
Longtemps adeptes de la pâte de Kerr® et de l’oxyde de zinc-eugénol, nous avons
changé après une courte période d’apprentissage pour la Permadyne® orange et
Prothèse amovible 5

la Permadyne® bleue (3M-ESPE) qui semblent plus performantes [4]. La tech-


nique n’est pourtant pas nouvelle [9] ! Et les intérêts sont multiples :
■ réalisation du joint périphérique en un temps à la Permadyne® orange ;

■ la résistance de ce polyéther est suffisante pour pouvoir le régler par fraisage

[10] et à la lame de bistouri ;


■ de ce fait, les légères surextensions du porte-empreinte individuel (PEI) (voir

fig. 1.2A, flèches) pourront être corrigées par meulage pour réduire les bords en
résine, remplacés par de la Permadyne® orange non soutenue (voir fig. 1.2B), mais
suffisamment rigide pour soutenir le second matériau d’empreinte (la Perma-
dyne® bleue), utilisé pour l’empreinte de surfaçage (voir fig. 1.2C). On obtient un
PEI parfaitement dimensionné et réglé physiologiquement [10], permettant un
meilleur jeu du mouvement des lèvres.

Attention
Avec la pâte de Kerr®, il n’est pas possible de meuler beaucoup les bords du
PEI s’ils sont trop larges car la pâte de Kerr® est trop cassante : elle a besoin
de la résine pour la soutenir.

A B

C
Figure 1.2. L’intérêt des polyéthers pour le joint périphérique.
6 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

3. Réutiliser le PEI comme base d’occlusion


Un PEI réalisé en vue d’une prothèse amovible totale doit être constitué d’une
plaque-base rigide en résine photopolymérisée ou en True base® et d’un bour-
relet de préhension en stent’s (blanc, de préférence) [11,12]. Une fois l’empreinte
secondaire réalisée et le modèle de travail obtenu, il faut demander au laboratoire
de restituer le PEI en conservant le matériau d’empreinte pour l’enregistrement
du rapport intermaxillaire… Le PEI devenant la maquette d’occlusion (Fig. 1.3).

A B
Figure 1.3. Le PEI (à droite) devenu maquette d’occlusion après la coulée de
l’empreinte secondaire (à gauche).

Outre l’économie auprès du laboratoire, l’avantage de cette méthode est de véri-


fier la tenue de la base d’occlusion en bouche qui aurait été moindre avec une
nouvelle plaque en résine photopolymérisée.

À retenir
Si l’empreinte avait été réalisée avec une pâte oxyde de zinc-eugénol (Impres-
sion Paste®), il aurait fallu l’éliminer et demander au laboratoire de rebaser
avec un polyéther sur le modèle secondaire.

4. Bases d’occlusion : plus d’erreur de matériaux !


Cette évidence pour les praticiens expérimentés peut surprendre, mais l’expé-
rience hospitalière a montré que l’erreur est fréquente chez les étudiants.
Pour enregistrer l’occlusion, il ne faut pas mélanger des matériaux de nature
différente ! On distingue :
■ les matériaux thermoplastiques (voir fig. 1.4A) : par exemple : stent’s et pâte de

Kerr® [14] ;
■ les cires : Moyco® et Aluwax® (voir fig. 1.4B).
Prothèse amovible 7

À retenir
On peut utiliser des matières de même nature ensemble mais on ne doit pas
les mélanger (ex : jamais de l’Aluwax® sur le stent’s !).

A B
Figure 1.4. L’utilisation de matériaux compatibles pour les bases d’occlusion.

5. Mesurer la DV… sous le nez !


Classiquement, la mesure de la dimension verticale se fait en marquant deux
points, un sur la pointe du nez, l’autre au menton [13,14].
Il nous semble plus simple et précis de positionner la règle sous le nez, au
contact du cartilage, au pied de la columelle, c’est-à-dire à l’angle naso-labial et au
besoin de faire une marque.
En effet, le nez est une structure molle et déformable et sa longueur amène à
faire prendre au réglet un chemin oblique, ce qui augmente les risques d’erreur
(Fig. 1.5).

Figure 1.5. Positionnement du réglet sous le nez.


8 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

6. Sculpter la fausse gencive… au palais !


L’attention du prothésiste de laboratoire lors de l’étape de la sculpture de l’extra-
dos est de façon logique orientée vers les surfaces polies stabilisatrices contribuant
à maintenir la prothèse et à la prophylaxie afin d’éviter la stase alimentaire entre
les dents prothétiques [15]. La présence de papilles bunoïdes artificielles sur le
faux palais contribuera à l’adaptation des patients car la langue va retrouver
ses sensations tactiles habituelles, celles qu’elle avait au contact du palais naturel.
Certains anciens porteurs de prothèse lisse peuvent être perturbés, mais en géné-
ral cela ne dure pas (Fig. 1.6).

Figure 1.6. Reproduction des papilles bunoïdes sur une prothèse amovible totale
maxillaire.

7. Exiger des renforts métalliques sur PAT


La fracture d’une prothèse totale constitue une urgence esthétique et fonction-
nelle pour le patient. Un renfort métallique permet d’éviter la fracture, car la
prothèse se fêle sans casser, ce qui laisse le temps d’organiser une réparation.
Au maxillaire, on optera pour une grille coulée ou façonnée [16]. À la mandibule,
il faut réaliser idéalement une pièce coulée en chrome cobalt (indispensable si la
prothèse est stabilisée par des attachements tels que des Locators® pour éviter la
flexion et la fracture [17]), et au moins un fil de jonc aplati. Ces renforts sont d’un
coût modique s’ils sont réalisés en même temps que la conception de la prothèse.
La fabrication de la pièce coulée peut être anticipée, par exemple dès la coulée des
empreintes secondaires, alors que le laboratoire livre les bases d’occlusion. Cela
permet d’avoir la pièce métallique déjà prête au moment de mettre en articula-
teur et de réaliser le montage des dents prothétiques (Fig. 1.7).
Prothèse amovible 9

A B

C
Figure 1.7. Vue de l’intrados (A) et de l’extrados (B) d’une prothèse totale maxillaire
renforcée à l’aide d’une grille coulée dont la réalisation avait été anticipée (C).

8. Valider une étape avant de passer à la suivante


Il ne faut pas hésiter à reprendre une étape, voire tout refaire si le résultat n’est pas
convenable.
■ Le joint périphérique : au maxillaire, une fois terminé, le PEI doit être rétentif [4].

Nous demandons au patient de bouger les lèvres et les joues dans tous les sens,
sans effectuer de contact avec ses dents mandibulaires.
■ L’empreinte secondaire : après la réalisation de l’empreinte aux polyéthers, il est

possible de la repositionner et de contrôler sa tenue.


■ Le réglage du bourrelet d’occlusion : on obtient un soutien de la lèvre esthé-

tique grâce à l’observation de l’angle naso-labial de profil. La hauteur antérieure du


bourrelet est déterminée par la position de la lèvre au repos.
■ L’occlusion : en cas d’erreur modérée, la technique de Tench [18] peut être

envisagée. Il s’agit de reprendre la relation intermaxillaire (RIM) avec interposition


d’un matériau, généralement de l’Aluwax®. Cela nécessite une nouvelle mise en
articulateur et un remontage des dents.

Attention
Attention à ne pas être victime de la théorie de l’engagement (avoir des dif-
ficultés à refaire ce que l’on a mal fait) !
10 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Onze astuces en prothèse amovible partielle


1. Osez la combinaison de matériaux
Les pâtes à base d’oxyphosphate de zinc-eugénol (Impression Paste®) sont parti-
culièrement adaptées aux zones édentées [19] mais, du fait de leur rigidité, pas du
tout aux secteurs dentés qui présentent des contre-dépouilles pour lesquels on
préférera les silicones.
Il apparaît donc tout naturel de mélanger ces matériaux d’empreinte afin de
profiter de leurs propriétés respectives [19] :
■ une première empreinte stabilisatrice à l’Impression Paste® (SS White) est réalisée

en afin de stabiliser le PEI et faire un premier enregistrement des zones édentées. La


pâte ayant fusé à proximité des dents est éliminée au bistouri (voir fig. 1.8B) ;
■ une seconde empreinte « double mélange » (voir fig. 1.8C et 1.8D) combinant :

un silicone regular au niveau de la zone dentée et de l’Impression Paste® (dont la


consistance a été rendue plus fluide en ajoutant quelques gouttes d’eugénol) au
niveau des zones édentées ;
■ le PEI est maintenu en bouche sous pression douce. On laisse l’empreinte le

temps de prise du matériau le plus long à prendre.

A B

C D
Figure 1.8. Combinaison silicone/Impression Paste®.
A : Un patient présentant un édentement postérieur de grande étendue au maxillaire.
B : Le PEI est stabilisé à l’Impression Paste®. C : Le silicone est injecté sur la zone devant
enregistrer les dents et de l’Impression Paste® fluidifiée est ajoutée en postérieur.
D : Résultat après prise des matériaux.
Prothèse amovible 11

On obtient ainsi une empreinte avec les matériaux les plus adaptés à chaque zone
(Fig. 1.8).

2. Réussir ses empreintes en prothèse composite


La prothèse composite ou hybride fait intervenir dans un même plan de trai-
tement des prothèses fixes (couronnes, bridge) et amovibles (stellite). L’intérêt
majeur est d’améliorer les éléments de la triade de Housset (rétention, stabilisa-
tion et sustentation) en réalisation des couronnes fraisées et en optimisant le posi-
tionnement des crochets.
Certains auteurs préconisent que le stellite soit réalisé directement sur les cou-
ronnes fraisées (et non sur une empreinte de celles-ci), ce qui nécessite qu’elles
soient emportées dans l’empreinte secondaire, dans leur exacte position. Nous
proposons deux astuces.

Assurer une rétention des prothèses fixes dans l’empreinte


secondaire
La forme de l’extrados d’une couronne ou de l’armature d’un bridge ne présente
parfois pas assez de contre-dépouilles pour que celle-ci soit emportée dans
l’empreinte. Il peut être intéressant de positionner des boules de résine (type
DuraLay® ou Pattern Resin LS®) sur la face vestibulaire (voir fig. 1.9A et 1.9B). Sur
l’armature métallique, le sablage permet d’assurer la rétention de la résine. Sur
d’autres matériaux (céramique feldspathique, vitrocéramique renforcée au disili-
cate de lithium ou une zircone), il faut utiliser un primer et mettre une boule de
composite.

Éviter le déplacement des prothèses fixes lors de la prise d’empreinte


secondaire
Il faut sceller les prothèses fixes avec une faible quantité de ciment provisoire,
par exemple en n’en mettant que sur les faces axiales ou sur le pourtour à distance
de la limite cervicale ; le but est d’obtenir un enfoncement total de la couronne et
d’éviter le passage de pâte à empreinte dans l’intrados (Fig. 1.9).

Conseil
Il est préférable d’utiliser un ciment transitoire peu rétentif type Temp-Bond®
(voir fig. 1.9C et 1.9D) ou un silicone de basse viscosité type Fit Checker® car
l’objectif est que les couronnes restent dans l’empreinte [20].
12 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B

C D
Figure 1.9. Sur ce même cas clinique, deux méthodes pour assurer la qualité
de l’empreinte en vue d’une prothèse composite.

3. Enregistrer l’occlusion en même temps que l’empreinte


de prothèse composite avec une base d’occlusion
Cette technique fait gagner une séance et facilite la prise d’empreinte de fixée.

Traitement de la base d’occlusion


■ Elle doit être à distance (2–3 mm) des préparations dentaires à enregistrer
pour éviter toute interférence et avoir suffisamment de matériau. Les bourrelets
doivent être taillés de dépouille, c’est-à-dire avec une convergence des bords vers
la face occlusale (en prévision de leur désinsertion).
■ Il faut la stabiliser par exemple avec une pâte oxyde de zinc-eugénol pour éviter

l’enfoncement lors de la prise d’empreinte (dépression tissulaire).


■ L’occlusion est enregistrée.

Réalisation de l’empreinte de fixée


■ L’éviction gingivale est réalisée, puis, base d’occlusion en place, la pâte à
empreinte injectée autour des préparations et dans le porte-empreinte.
■ Le porte-empreintes est inséré sur l’arcade.

■ Le risque de tirage est limité car la présence de la base d’occlusion maintient

la pâte à empreinte lors de l’insertion du porte-empreinte. Au laboratoire de


­prothèses, l’empreinte doit être coulée en double : la première sera utilisée pour
Prothèse amovible 13

les éléments de fixée, la seconde pour les éléments de prothèse amovible. Après
le démoulage prudent de l’empreinte, le laboratoire obtiendra un modèle équipé
de sa base d’occlusion (Fig. 1.10).

A B

C D
Figure 1.10. Une seule empreinte (A) permet de réaliser les prothèses fixes (B et D),
la prothèse amovible (C) et d’enregistrer l’occlusion.

4. Enregistrer l’occlusion en même temps que l’empreinte


(prothèse composite) avec la prothèse amovible transitoire
Les principes sont les mêmes que précédemment : la prothèse amovible transi-
toire est positionnée en bouche et stabilisée (voir fig. 1.11A). L’empreinte pour les
éléments de fixée est réalisée de façon conventionnelle (voir fig. 1.11B).
Il faut bien sûr que la prothèse transitoire soit correctement réglée en occlusion et
que la dépressibilité tissulaire soit faible.

Conseils
■ Écarter les crochets afin qu’ils soient à distance des préparations.
■ Utiliser un adhésif pour prothèse amovible pour limiter les déplacements.
■ Insertion du porte-empreinte la plus verticale possible.
■ Créer un passage pour le crochet au bistouri pour éviter l’arrachement
lors de la désinsertion.
14 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Il faut garder à l’esprit qu’il faut restituer la prothèse transitoire après l’empreinte.
C’est là que réside la difficulté : on risque de déformer l’empreinte notamment au
niveau des crochets.
La gestion pour le laboratoire est plus simple : ils coulent l’empreinte tout simple-
ment car la prothèse amovible est enregistrée comme s’il s’agissait de dents en
bouche (Fig. 1.11).

A B
Figure 1.11. L’empreinte de fixée avec la prothèse amovible permet de transmettre
l’occlusion.

5. Faciliter la désinsertion d’une empreinte coincée


La pression d’air au niveau de l’embout turbine est comprise entre 2 et 3 bars, ce
qui est considérable.
Dans les situations de blocage, il est possible (avec l’aide de l’assistante, par
exemple) d’envoyer de l’air sous pression sous l’empreinte pendant que le prati-
cien tente de retirer le porte-empreinte (Fig. 1.12).

Figure 1.12. L’air du raccord turbine pour désinsérer une empreinte.


Prothèse amovible 15

6. Renforcer les zones de porte-à-faux des prothèses


amovibles transitoires
Le renfort métallique, lorsqu’il est prévu initialement, ne coûte rien et peut éviter
une fracture à gérer en urgence. Cela nous fera économiser notre bien le plus
précieux : le temps (Fig. 1.13).

A B
Figure 1.13. Deux exemples de renforts métalliques dans des zones fragiles.

7. Prendre l’occlusion en même temps qu’essayer le châssis


À partir de l’empreinte secondaire, au lieu de demander la base d’occlusion, on
peut demander le châssis avec au niveau des selles des bourrelets d’occlusion en
cire. Cela présente l’avantage de gagner une séance et augmenter la précision : les
selles sur le stellite sont plus précises que des bases d’occlusion (Fig. 1.14).

Figure 1.14. Le châssis est la base d’occlusion la plus stable et la plus précise.

À retenir
Cette astuce est à éviter s’il existe un risque que le châssis du stellite vienne
interférer avec les contacts occlusaux ou si on a une occlusion serrée. Dans
ces cas, on réalisera le montage à partir d’une base d’occlusion afin d’assurer
le tracé du stellite.
16 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

8. Concevoir des stellites évolutifs avec


le « Nally-Martinet rigide »
Dans de nombreuses situations cliniques, nous hésitons à conserver une dent dis-
tale par rapport à l’édentement car elle pourrait être compromise à moyen ou
long terme. L’extraction de cette dent « limite » ne serait pas sans conséquence :
elle ferait basculer le patient d’un édentement encastré (conception rigide) à un
édentement terminal (conception semi-rigide tenant compte de la dualité tissu-
laire dent/fibromuqueuse), beaucoup moins confortable.
En revanche, la conservation de la dent, s’il fallait l’extraire peu après, nécessiterait
la réfection de la prothèse et entraînerait le mécontentement du patient.
Nous proposons une alternative permettant de conserver une dent stratégique
terminale, sans que la réfection du stellite ne soit nécessaire en cas d’extraction,
et sans compromis quant à la stabilité de la prothèse : il s’agit de concevoir un
crochet spécial sur la dent mésiale à l’édentement : un crochet Nally-Martinet
(taquet du côté opposé à l’édentement, potence linguale) mais présentant une
jonction entre la selle et le bras du crochet qui aura pour effet de le rigidifier.
En cas de perte de la dent distale, il suffira de couper la jonction afin d’obtenir
un crochet Nally-Martinet classique et de retrouver une connexion semi-rigide
comme cela est l’usage pour les édentements terminaux (classe I ou II de
Kennedy) (Fig. 1.15).
« Il faut savoir transgresser les règles au moment opportun. »
Richard Teichmann

9. Rendre plus discret un crochet antérieur


Les dents supports de crochet nous sont imposées par l’édentement. Les autres
solutions (crochets acétal, attachements ou stabilisation implants) ne sont pas
toujours satisfaisantes ou réalisables (raison technique ou financière).
Il faut réduire autant que possible la visibilité des crochets. Lorsque le crochet est
inesthétique, le sablage à l’oxyde d’alumine réduit sa visibilité car il n’est alors
plus brillant, ce qui attirait l’œil.
Il est important que le patient voie le résultat avant/après (voir fig. 1.16A et
fig. 1.16B) pour prendre conscience du bénéfice que cela apporte (Fig. 1.16).

10. Conseils au patient pour insérer/désinsérer sa prothèse


Voici les recommandations à faire à un patient (et à répéter à chaque contrôle !) :
■ insérer la prothèse avec les doigts (éviter de mordre, ce qui enfoncerait la pro-

thèse d’abord par le fond, sans respecter l’axe d’insertion avec le risque de fragiliser
puis de casser les crochets) ;
Prothèse amovible 17

A B

C D
Figure 1.15. Le crochet évolutif.
A : Édentement encastré où la 16 présente une atteinte parodontale. Il a été décidé
de la conserver. B : le « Nally-Martinet rigide » est prévu sur la 13. La jonction qui
sera à couper en cas de perte de la 16 est matérialisée par la flèche. C : vue générale
de la prothèse. D : la prothèse en place.

A B
Figure 1.16. Amélioration esthétique par sablage des crochets. Avant (A) et après (B).

■ la désinsertion au maxillaire se fait avec les pouces appuyés sur les dents sup-
ports de crochet et les index tirant les crochets vers le bas ;
■ pour la désinsertion à la mandibule, c’est l’inverse : les index s’appuient sur les

dents supports de crochet et les pouces tirent les crochets vers le haut (Fig. 1.17).
18 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B
Figure 1.17. Ces conseils de désinsertion sont particulièrement utiles pour limiter
les sollicitations des dents supports fragiles.

11. Une aide à la désinsertion d’une prothèse amovible


sans crochets
Certaines prothèses amovibles sont réalisées sans crochets ; leur rétention est
assurée par des attachements sur supports dentaires ou implantaires (Fig. 1.18).

A B

C D
Figures 1.18. Artifice de désinsertion de prothèses amovibles.
A et B : Prothèse composite nécessitant des rainures dans la fausse gencive.
C et D : Prothèse amovible supra-implantaire avec deux boules pour la désinsertion.
Prothèse amovible 19

Deux artifices permettent d’aider le patient à désinsérer sa prothèse :


■ une rainure creusée dans la résine (voir fig. 1.18B) ;

■ la boule du crochet boule qui seule dépasse de la fausse gencive (voir fig. 1.18C

et fig. 1.18D).

Le jeu des sept différences entre une prothèse


amovible partielle en résine et un stellite
Avec près de 14 ans d’encadrement d’étudiants en 4e, 5e et 6e année, il nous appa-
raît important de développer les différences entre ces prothèses qui, bien qu’elles
remplacent les dents absentes, sont très différentes ! Combien de fois avons-nous
entendu : « La différence ? c’est le prix ! »
Le stellite est préférable à la prothèse résine pour les raisons suivantes :
1. meilleur respect de la triade de Housset : les crochets coulés sont plus rétentifs
que les crochets façonnés. Meilleure sustentation limitant l’enfoncement grâce
aux taquets, ce qui protège l’os et la gencive marginale. Nombreux éléments de
stabilisation (taquets, barre cingulaire, etc.) ;
2. meilleure protection contre l’action scoliodontique des crochets (concept
rigide/semi-rigide + bras de réciprocité) ;
3. accès à l’autonettoyage (grâce au décolletage) ;
4. meilleure solidité ;
5. calage de l’occlusion (grâce aux taquets, sous réserve de contrôler l’usure des
dents prothétiques) ;
6. attachement(s) possible(s) ;
7. tarif et remboursement différents (Fig. 1.19).

Figure 1.19. Même si leur aspect peut sembler proche, ces deux prothèses sont très
différentes.
20 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Gestion des doléances en cinq astuces en prothèse


amovible partielle ou totale
1. Contrôle de l’intrados
Un contrôle du travail du laboratoire est effectué en l’absence du patient pour
rechercher d’éventuels défauts de l’intrados [21]. Cela ne devrait pas arriver de
recevoir des prothèses présentant des pics dans l’intrados… mais ça arrive. Les
deux meilleurs moyens pour les mettre en évidence :
■ le sens tactile en passant le doigt (la sensibilité des muqueuses étant encore plus

fine, le patient pourra percevoir des irrégularités qui nous auraient échappées) ;
■ passer un coton dans l’intrados : s’il y a une irrégularité, le coton s’effilochera

(Fig. 1.20).

A B
Figure 1.20. Le test du coton.

2. Morsures de la joue ou de la langue


Ce phénomène peut être normal après la réalisation d’une nouvelle prothèse tran-
sitoire ou d’usage, notamment si le patient n’en possédait pas auparavant : les
tissus ont pris de la place, aux dépens des zones édentées.
Cependant, lorsque la gêne dure dans le temps, il faut s’assurer du montage cor-
rect des dents, notamment du surplomb vestibulo-lingual. En effet, le bombé de
la face vestibulaire des molaires maxillaires repousse la joue, tandis que le bombé
de la face linguale des molaires maxillaires repousse la langue [22]. Si le bombé est
insuffisant, l’astuce consiste à meuler la pointe cuspidienne de la face vestibu-
laire afin de faire ressortir le bombé de la dent et qu’il maintienne les tissus mous
à distance [23] (Fig. 1.21).
Prothèse amovible 21

A B
Figure 1.21. Meulage pour accentuer le bombé vestibulaire.

3. Marquer précisément la zone traumatique d’une


prothèse
Voici une magnifique astuce du Professeur Tarayre.
Après la pose d’une prothèse amovible, mandibulaire notamment, des dou-
leurs puis des plaies peuvent apparaître. Elles sont dues à des surpressions ou
frottements. Le patient doit porter sa prothèse au moins 24 h avant le rendez-
vous de réglage, même si c’est sensible, pour que la zone douloureuse soit
visible [23].
Après avoir exclu le problème occlusal [24], on peut supposer que l’étiologie de
la blessure est liée à la base prothétique (trop épaisse ou en surextension [23]).
L’astuce consiste à appliquer la base (et uniquement la base, pas de mélange
base + catalyseur) du Temp-Bond® (Kerr®) sur la plaie, après avoir préalablement
séché la muqueuse, sinon cela ne tient pas.
On positionne ensuite la prothèse et le ciment va se fixer dans l’intrados, au niveau
de la zone à régler. Cela évite des meulages trop importants qui déstabiliseraient et
aggraveraient le problème (Fig. 1.22).

À retenir
Certains auteurs recommandent la Disclosing Wax® [23,24] qui, à l’inverse,
est appliquée sur l’intrados pour mettre en évidence les zones de surpres-
sion. L’avantage du Temp-Bond® est que ce produit est souvent présent dans
les tiroirs des cabinets, peu onéreux et présente d’autres applications.
22 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B

C D

E
Figure 1.22. Mise en évidence d’une zone compressive.
A : Une blessure est apparue après la pose d’une prothèse amovible. B : Après séchage,
la base du Temp-Bond® est appliquée sur la muqueuse. C : La prothèse est mise en
place. D : il y a eu un transfert de ciment vers l’intrados prothétique. E : La correction
peut être faite avec précision.

4. Améliorer la rétention sur une dent peu rétentive


Certaines dents, comme les canines mandibulaires, présentent une face vestibu-
laire sans bombé, ce qui les rend peu aptes à la rétention des bras de crochets.
Après avoir marqué sur l’émail la zone où est positionnée l’extrémité du crochet
(voir fig. 1.23A). Notre astuce consiste à créer à la fraise une lunule de rétention
(légère concavité ovoïde de quelques dixièmes de millimètres) (voir fig. 1.23B).
Puis l’extrémité du bras de crochet est resserrée (voir fig. 1.23C). La prothèse a
gagné en rétention grâce à cet artifice (voir fig. 1.23D) (Fig. 1.23).
Prothèse amovible 23

A B

C D
Figure 1.23. Création d’une lunule de rétention.

5. Prothèse totale qui casse


Ce problème est une catastrophe pour le patient. Nous avons vu précédemment
que l’adjonction de grille coulée ou autre renfort limite l’ampleur du problème. Il
ne faut pas se contenter de la réparer ! Une fois l’urgence traitée (réparation de la
fracture), il faut en comprendre l’étiologie.
Le plus souvent, un rebasage est nécessaire et la prothèse se comporte comme
une plaque de verre qui serait posée au-dessus d’un trou : quand on appuie des-
sus, elle casse (Fig. 1.24).

Figure 1.24. Une fracture de prothèse peut signifier un problème occlusal ou un


besoin de rebasage.
24 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Références1
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11(3) : 349‒54.
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clinique et évaluation de l’état de surface. Stratégie prothétique 2007 ; 7(1) : 39‒52.
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2018 ; (32) : 36‒48.
[5] Dabadie M. La fonction : choix et montage des dents. Information dentaire 2001 ; (24) :
1815‒18176.
[6] Louis JP. Les empreintes en prothèse amovible complète. Stratégie prothétique 2018 ; 18(4) :
261‒74.
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[9] Smith DE, Toolson LB, Bolender CL, Lord JL. One-step border molding of complete denture
impressions using a polyether impression material. J Prosthet Dent 1979 ; 41(3) : 347‒51.
[10] Rignon-Bret JM. Les empreintes secondaires mandibulaires en prothèse complète. Information
dentaire 2000 ; (42) : 3661‒5.
[11] Raux D. Traitement des empreintes primaires : réalisation des porte-empreintes individuels.
Information dentaire 2000 ; (42) : 3657‒9.
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[13] Louis JP, Archien C, Helfer M, Chevalley F, Louis C, Minette C. Une technique d’empreinte pri-
maire créant d’emblée le volume fonctionnel. Stratégie prothétique 2005 ; 5(5) : 385‒95.
[14] Begin M. La relation maxillo-mandibulaire. L’information dentaire 2018 ; (32) : 49‒58.
[15] Gastard Y. L’expérience du laboratoire. L’information dentaire 2018 ; (32) : 68‒74.
[16] Helfer M, Louis JP. Prothèse amovible complète unimaxillaire : un traitement souvent complexe.
Stratégie prothétique 2016 ; (4) : 293‒302.
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angulés. Stratégie prothétique 2015 ; (5) : 295‒302.
[18] Millet C, Jeannin C, Jaudoin P, Pirel C, Malquarti G. Analyse et corrections occlusales en prothèse
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[19] Schittly J, Schittly E. 20 ans de traitements par prothèse partielle amovible. Stratégie prothétique
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bule. Stratégie prothétique 2018 ; 18(2) : 111‒21.
[22] Dabadie M. La prothèse totale après 2000 ans d’expérience clinique. Table ronde sur les
doléances du patient. L’information dentaire 2001 ; (24) : 1840.
[23] Pompignoli M. Doléances de l’édenté total appareillé. Réalités cliniques 1997 ; 8(4) : 461‒78.
[24] Pompignoli M. Les doléances. Information dentaire 2018 ; (32) : 76‒80.

1 De nombreuses astuces étant liées à notre expérience clinique, elles n’ont pas toujours de référence
bibliographique associée.
CHAPITRE

2
Prothèse fixée

PLAN DU CHAPITRE
■ Huit astuces pour la dépose des prothèses fixées 27
• Éviter l’arrache-couronne manuel 27
• Préférer l’arrache-couronne pneumatique 27
• Perforations axiales et pince de Furrer 27
• Davier + compresse, délicatement ! 28
• Séparation sans éclat lors d’une dépose partielle 29
• Dépose des coiffes métal et céramo-métalliques 30
• Dépose des facettes et coiffes céramiques, sans casse et en moins
de 5 minutes 30
• Dépose de prothèses collées au Super-Bond® 32
■ Quatorze astuces pour la gestion des prothèses fixées transitoires 32
• Les grands principes de la prothèse fixe transitoire 32
• L’empreinte sectorielle pour l’isomoulage 33
• Isomoulage d’une dent délabrée 34
• Réaliser un bridge par isomoulage malgré l’absence de la dent intermédiaire 34
• Évider facilement une couronne transitoire 35
• Deux astuces pour améliorer le rebasage du PMMA 36
• Rebasage après collage au Super-Bond® 37
• Optimisation du tenon provisoire 38
• Accélérer la prise de la résine PMMA 39
• Solidariser les couronnes transitoires 40
• Marquer les limites au crayon 40
• Éviter les surocclusions après le scellement d’une prothèse transitoire 41
• Assurer le bon positionnement des bridges antérieurs transitoires de laboratoire
grande étendue 42
• Optimiser l’esthétique en prothèse transitoire 43
■ Jusqu’où préparer le logement du tenon ? 44
■ Polir les préparations vite fait et bien fait 44

150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste


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26 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

■ Séparer les dents préparées a minima 45


■ Comment éviter parfois la vision indirecte ? 46
■ Réussir l’éviction gingivale avec un cordonnet 47
■ Technique du guide de coupe 48
■ Intérêt des inlay-cores en méthode directe 49
■ Paralléliser les préparations et/ou inlay-cores 51
■ Scellement/collage dans un canal radiculaire 51
■ Pourquoi coller les inlay-core au Super-Bond® ? 52
■ Vérifier la bonne réalisation du tenon anatomique d’inlay-core 53
■ Protection des empreintes d’inlay-cores, implants 54
■ Détecter les zones de friction des prothèses (intrados ou point de contact) 54
■ Éviter de solidariser les couronnes d’usage dentoportées 55
■ Deux astuces pour faciliter l’élimination du ciment après scellement 56
• Faire un nœud dans le fil dentaire 56
• Prépositionner du fil dans les embrasures d’une prothèse plurale 57
Prothèse fixée 27

Huit astuces pour la dépose des prothèses fixées


1. Éviter l’arrache-couronne manuel
L’arrache-couronne manuel présente un danger pour la dépose des prothèses ; en
effet il exerce des forces de flexion à 45° sur la dent [1,2], ce qui peut entraîner une
fracture. De plus, la force exercée par l’opérateur est souvent trop importante et
la fréquence des mouvements appliquée à la masse qui créé le choc est très faible.

À retenir
Pour retirer une prothèse transitoire (unitaire ou plurale), la pince de Furrer
est l’instrument de choix !

2. Préférer l’arrache-couronne pneumatique


L’arrache-couronne pneumatique quant à lui se branche sur le micromoteur. Il
exerce au niveau de son extrémité une force faible (limitant les risques de fracture
dentaire) avec une fréquence élevée, une sorte de « tac-tac-tac » (intéressant pour
casser le ciment).
Il est particulièrement appréciable pour la dépose de bridges dentoportés ou
implantoportés, car il possède un système de lasso se positionnant au niveau des
embrasures et permettant d’exercer une force dans l’axe d’insertion [1,2] (Fig. 2.1).

Figure 2.1. Les arrache-couronnes manuel et pneumatique.

3. Perforations axiales et pince de Furrer


Cette technique simple doit être tentée car nous pouvons avoir parfois de bonnes
surprises ! Des encoches dans la céramique ou le métal sont réalisées afin de
positionner les mors de la pince de Furrer (voir fig. 2.2A) et d’exercer des mouve-
ments de traction dans l’axe de la dent pour éviter toute fracture (voir fig. 2.2B)…
À réserver aux dents sans inlay-core car l’axe du tenon n’est pas toujours celui de
la préparation.
Si cela ne fonctionne pas, on n’insiste pas et on passe à une autre méthode !
28 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B

C
Figure 2.2. Dépose à la pince de Furrer d’une prothèse céramo-métallique.

4. Davier + compresse, délicatement !


Cette technique peut présenter un intérêt, mais uniquement des cas suivants :
■ difficultés à retirer une couronne (dentoportée ou implantoportée) essayée,

présentant beaucoup de friction ;


■ retrait d’une couronne descellée et mobile en bouche.

À retenir
Il existe des pinces possédant des extrémités doublées en téflon, que l’ont
peu talquer ou pas, rendant un service similaire (Fig. 2.3).

A B
Figure 2.3. Dépose au davier : la céramique est protégée par une compresse.
Prothèse fixée 29

5. Séparation sans éclat lors d’une dépose partielle


Il est fréquent que l’on ne souhaite retirer qu’une partie d’une prothèse fixe, par
exemple sur un bridge lorsque l’un des deux piliers est à extraire et que l’on sou-
haite ne pas dégrader la portion conservable.
Il faut éliminer largement la céramique à la fraise diamantée gros grain [1–3] (voir
fig. 2.4B) sous spray d’eau pour exposer le métal. Puis on déporte le trait de coupe
vers la portion qui sera retirée pour ne pas léser la portion conservable (voir
fig. 2.4C).
L’armature est alors sectionnée avec une fraise transmétal [1–3], la céramique
étant à distance (voir fig. 2.4D et 2.4E). Une fraise en carbure de tungstène, utilisée
directement sur la céramique, aurait eu tendance à causer des éclats (Fig. 2.4).

A B

C D

E
Figure 2.4. Dépose partielle sans endommager la couronne sur 13.
30 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

6. Dépose des coiffes métal et céramo-métalliques


Nous utilisons très souvent cette technique qui fonctionne dans la quasi-totalité
des cas, sauf pour les richmonds. Il s’agit de réaliser un fraisage en « T » :
■ une tranchée vestibulaire (partie verticale du « T ») jusqu’à la limite cervicale

afin de réduire la rigidité de la couronne en vestibulaire (les deux portions pour-


ront s’écarter un peu, favorisant le retrait) ;
■ une tranchée occlusale (portion horizontale du « T ») entre la face occlusale

du moignon et la face occlusale de la couronne.


Ensuite, il faut positionner le plus profondément possible l’extrémité d’un syndes-
motome faucille (de bonne qualité) et exercer {1/4} de tour, réalisant un effet
de levier. Il existe des instruments spécifiques développés pour cet usage [3]
(Wamkey®) mais ils ne sont pas présents dans tous les tiroirs.
Si cela ne fonctionne pas, il est possible d’essayer d’écarter les parties de part et d’autre
de la tranchée vestibulaire puis, en cas d’échec, de sectionner la couronne en deux por-
tions en prolongeant cette tranchée sur la face occlusale puis linguale [1–3] (Fig. 2.5).

A B

C
Figure 2.5. Dépose de couronnes coulées par effet levier au syndesmotome.

7. Dépose des facettes et coiffes céramiques, sans casse


et en moins de 5 minutes
La dépose des pièces céramiques est souvent un challenge. En effet, les pièces en
céramiques feldspathiques et les vitrocéramiques renforcées (aux cristaux de leucite
Prothèse fixée 31

comme l’Empress® ou aux cristaux de disilicate de lithium comme l’E-max®) sont


généralement collées. L’adhérence est telle que leur dépose se fait par fraisage [4].
La zircone est scellée ou collée ; sa dépose également est laborieuse du fait de sa
dureté. Il est recommandé de réaliser une rainure, d’y glisser un instrument métal-
lique et de la fracturer par des mouvements.
Dans les deux cas, la dépose nécessite une forte consommation de fraises diaman-
tées et la destruction totale de la pièce.
L’utilisation d’un laser Erbium-YAG permet un effet ablatif de la colle ou du
ciment à travers la prothèse, sans la détruire. En effet, les prothèses tout céra-
mique absorbent la longueur d’onde de ces lasers ; l’énergie est donc transmise au
matériau de liaison [5]. Il faut adapter la puissance à l’épaisseur estimée du maté-
riau. L’utilisation est possible sur dent vitale et ne présente pas de danger pour la
pulpe [5,6] (Fig. 2.6).

A B

C D
Figure 2.6. Un bridge full-zircone fracturé, collé au Panavia® 5 ans auparavant
doit être déposé. Le laser Erbium-YAG est utilisé avec le préréglage « préparation
de l’émail » (puissance : 6,25 W, énergie délivrée : 250 mJ, fréquence : 25 Hz,
quantité d’eau : 7/8) et avec un mouvement de balayage sur toutes les faces à
1 mm de distance de la prothèse (Fig. 2.6A). Au moment où le ciment est calciné,
une étincelle interne apparaît (Fig. 2.6B). Puis les mors d’une pince de Furrer ont
été positionnés au niveau de la limite cervicale. Une pression délicate a suffi à
retirer les deux prothèses, laissant apparaître du ciment noirci sur les surfaces
(Fig. 2.6C et D).
32 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

8. Dépose de prothèses collées au Super-Bond®


Le Super-Bond® est une colle non chargée particulièrement indiquée pour coller
les métaux, précieux ou non précieux. Cette colle présente des valeurs d’adhé-
rence importantes et il est difficile de déposer les prothèses collées avec.
L’astuce consiste à utiliser un insert à ultrasons sans eau au contact du métal (de
l’inlay-core ou de l’ailette collée) pour chauffer le Super-Bond® qui se fluidifie à
la chaleur, puis de mobiliser la prothèse (Fig. 2.7). Attention à ne pas trop chauffer
si la dent est vitale, mais aussi si elle est dépulpée car il existe un risque de nécrose
du desmodonte [7]. Une température excessive, par exemple lors de la dépose
d’un inlay-core, peut être transmise par la dentine, surtout si elle est fine.

A B
Figure 2.7. Descellement partiel d’un bridge collé 11 ans plus tôt. Le Super-Bond®
restant sur 15 est déposé en le chauffant prudemment et par effet levier.

Quatorze astuces pour la gestion des prothèses


fixées transitoires
1. Les grands principes de la prothèse fixe transitoire

Figure 2.8. Bridge provisoire de huit éléments.


Prothèse fixée 33

Une prothèse transitoire ne devrait pas se desceller si l’on respecte les principes
suivants :
■ préparation : elle doit être suffisamment rétentive ;

■ ajustage : la résine doit épouser la forme de la préparation, notamment la

cavité pulpaire (si elle existe) qui est une source de stabilisation ;
■ ciment : les ciments de faible rétention (ex : Temp-Bond®, Kerr®) doivent être

réservés aux préparations déjà rétentives, sinon il faut privilégier des ciments plus
rétentifs (ex : Durelon®, 3M-ESPE®) ;
■ occlusion : ce point est souvent négligé : il faut notamment vérifier les mouve-

ments (incision, diduction) qui peuvent entraîner des forces de cisaillement ;


■ enfin, si les points précédents sont insuffisants, il faut envisager des moyens

de rétention ou de stabilisation supplémentaires comme des boites, des rainures,


voire un tenon (Fig. 2.8).

2. L’empreinte sectorielle pour l’isomoulage


L’isomoulage [8,9] est une technique simple et rapide de réalisation de prothèses
transitoires consistant à prendre une empreinte avant de préparer une dent ou de
déposer une prothèse. Une fois la dent préparée, l’empreinte est remise en place
avec de la résine qui complète l’espace créé par la préparation, permettant d’obte-
nir par moulage une couronne provisoire.
Cette technique est à privilégier car elle fait gagner énormément de temps !
Notre conseil est d’utiliser pour les dents postérieures un porte-empreinte sec-
toriel Bite Tray et de l’alginate :
■ il libère le praticien qui n’a pas à tenir le porte-empreinte, contrairement à un

porte-empreinte complet ;
■ le repositionnement est plus facile : on repère la dent la plus antérieure de

l’empreinte et on se positionne en fonction ; en outre, on conserve un contrôle


visuel lors de la fermeture ;
■ une dose d’alginate suffit, ce matériau prend vite et est économique (Fig. 2.9).

A B
Figure 2.9. Les empreintes sectorielles présentent un intérêt pour la réalisation
de couronnes transitoires par isomoulage.
34 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

3. Isomoulage d’une dent délabrée


Le principe de l’isomoulage est d’enregistrer avec une empreinte la forme de la
dent intacte avant préparation, et n’est donc a priori pas indiqué si la dent est
délabrée. Or, même en cas de délabrement important, s’il reste la plupart des
parois, cette technique conserve un intérêt : on comble alors avant de faire l’em-
preinte (même grossièrement) des portions manquantes avec un ciment provi-
soire, du silicone d’occlusion, de la cire… Il sera simple de retirer les zones en excès
à la fraise ensuite (Fig. 2.10).

A B

C
Figure 2.10. Cas d’une molaire délabrée (A) reconstituée grossièrement avec du
silicone (B), permettant de réaliser une couronne par isomoulage (C).

4. Réaliser un bridge par isomoulage malgré l’absence


de la dent intermédiaire
Il serait dommage de se lancer dans la réalisation d’un bridge transitoire par « bloc
technique » lorsque la forme des dents piliers est correcte et qu’il ne manque que
la dent intermédiaire.
Il suffit adapter une dent prothétique ou un moule que l’on va coincer entre les
dents piliers et dans lequel on va mettre un matériau tendre (cire, pansement
provisoire, silicone d’occlusion, etc.) afin de faire fermer le patient (pour mettre ce
pontique en occlusion).
Prothèse fixée 35

Et le tour est joué : on réalise l’empreinte qui permettra de réaliser un bridge par
isomoulage (Fig. 2.11).

A B

C D

E
Figure 2.11. Patient présentant un édentement unitaire (A). La dent 16 absente
est compensée par un moule métallique rempli de cire à modeler et coincé entre
15 et 17 (B). L’empreinte est prise à l’alginate (C). Le moule est retiré et l’empreinte
garnie de résine est repositionnée après les préparations (D). Le bridge transitoire
est essayé (E).

5. Évider facilement une couronne transitoire


La plupart des fraises résines présentent une pointe peu active, ce qui complique
le moment où l’on évide une couronne provisoire, par exemple après la pose
d’un inlay-core, et qu’il faut rebaser. Nous possédons des « kits résine » avec
36 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

fraises boules de chirurgie de deux diamètres différents, selon l’importance de


la zone à évider (Fig. 2.12).

A B

C
Figure 2.12. Le kit résine (A) doit contenir des fraises boules pour éviter les couronnes
transitoires (C), bien plus efficace pour cela que les fraises allongées (B).

6. Deux astuces pour améliorer le rebasage du PMMA


Le PMMA (Polyméthacrylate de méthyle) est une résine utilisée pour les pro-
thèses transitoires (ex : Unifast® de GC). S’obtenant en mélangeant la poudre (le
polymère) et le liquide (le monomère), elle peut être réparée, rebasée, sculptée
et polie.
Certains ajouts de résine conduisent à un effet de feuilleté où l’ancienne et la
nouvelle résine se sont mal fusionnées. La liaison chimique entre les résines n’a
pas été correcte.
La première astuce consiste donc, une fois la prothèse transitoire évidée (afin
d’éliminer la résine polluée par la salive et les bactéries), à mettre une goutte de
monomère avant d’appliquer la résine de rebasage fluide : la fusion des résines
sera bien meilleure (Fig. 2.13).
Prothèse fixée 37

A B C
Figure 2.13. Une fois la prothèse transitoire évidée (A), du monomère est appliqué
(B) afin d’améliorer la qualité du rebasage (C).

La seconde astuce consiste, une fois la résine de rebasage appliquée, à passer un


coup de soufflette à air ; cela permet d’évaporer le monomère en excès. Non
seulement cela réduira la toxicité sur dent pulpée, mais permettra un intrados
plus lisse (Fig. 2.14).

A B
Figure 2.14. Un coup de soufflette : l’aspect mat signe l’évaporation du monomère.

7. Rebasage après collage au Super-Bond®


Le Super-Bond® est une colle viscoélastique qui présente l’intérêt d’amortir
les contraintes, ce qui est particulièrement appréciable avec les inlay-cores en
métal non précieux, très rigides et donc présentant le risque de transmettre les
contraintes à la racine sans les dissiper.
38 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Cette colle est obtenue par le mélange de tributylborane et de polyméthacrylate


de méthyle (PMMA). Le PMMA étant présent dans la plupart des résines utilisées
pour le rebasage, telles que l’Unifast® (GC), la résine de rebasage et le joint de
colle auront une affinité chimique risquant de rendre impossible le retrait de la
prothèse transitoire !
Il faut donc :
■ nettoyer les excès de colle ;

■ vaseliner le joint de colle ;

■ effectuer des mouvements de va-et-vient pendant la prise de la résine (Fig. 2.15).

Figure 2.15. La résine provisoire et la colle contenant toutes les deux du PMMA, il
est nécessaire de vaseliner !

8. Optimisation du tenon provisoire


Les prothèses transitoires, notamment sur les dents antérieures très délabrées
nécessitent un tenon provisoire pour résister aux forces de cisaillement.
Classiquement, afin d’obtenir une rétention du tenon dans la résine de la cou-
ronne transitoire, l’extrémité du fil de jonc est coudée. De ce fait, pour le reti-
rer, nous n’avions pas d’autre choix que de dégager la totalité de la résine autour,
jusqu’à l’angle, ce qui est chronophage.
Nous proposons une autre technique : il s’agit de créer à la fraise de petites
encoches sur le fil de jonc laissé droit. Les encoches sont assez importantes pour
assurer une rétention du fil de jonc dans la résine, et suffisamment petites pour
permettre de retirer le tenon avec une pince à prothèses, en tirant fort.
De plus, ces encoches permettent de créer un tenon anatomique car elles faci-
litent la rétention de la résine autour… ce qui limite les risques de déplacement
du tenon dans la racine pouvant entraîner des fractures (Fig. 2.16 et Fig. 2.17)…
Prothèse fixée 39

A B C

D
Figure 2.16. Plutôt qu’un fil de jonc coudé, il faut préférer un fil de jonc droit avec
des encoches (A). Elles assurent la rétention de la résine et permettront de réaliser
un tenon anatomique provisoire (B à D).

A B
Figure 2.17. L’autre intérêt du fil de jonc droit avec les petites rétentions est sa dépose;
il suffit de tirer (en forçant un peu) pour le sortir.

9. Accélérer la prise de la résine PMMA


La résine PMMA présente de nombreux avantages. Il y a cependant deux incon-
vénients à prendre en compte : une contraction de prise d’environ 5 % et une
réaction exothermique avec une montée en température pouvant atteindre
70 °C, voire plus.
40 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

L’astuce consiste à retirer la résine qui a commencé à prendre en bouche et à la


plonger dans de l’eau très chaude pour accélérer sa prise (Fig. 2.18).

Figure 2.18. Un bol d’eau chaude permet une polymérisation accélérée hors
de la cavité buccale.

Attention
Cela nécessite un peu d’expérience pour déterminer le moment du retrait de
la prothèse transitoire car, retirée trop tôt, elle se déformera à la désinsertion
et trop tard, elle risque d’être bloquée par les débords au niveau des zones
de contre-dépouille.

10. Solidariser les couronnes transitoires


Sauf impossibilité technique, il est intéressant de solidariser les couronnes pro-
visoires contiguës car cela évite de régler et polir les points de contact. En
outre, le rebasage, s’il est nécessaire, pourra être réalisé en un temps. Il faudra
donc paralléliser les préparations ou les reconstitutions coronaires – Reconsti-
tutions corono-radiculaires par matériau inséré en phase plastique (RMIPP) ou
inlay-core (Fig. 2.19).
En revanche, les prothèses d’usage ne seront pas solidarisées.

11. Marquer les limites au crayon


Même si cela peut sembler très scolaire, marquer au crayon la limite cervicale
minimise les erreurs de sur- et sous-contour. En effet, la limite est plus facile
à déterminer après le rebasage qu’en cours de détourage. Et la présence du
contour au crayon après détourage permet d’être certain de ne pas avoir trop
retiré (Fig. 2.20).
Prothèse fixée 41

A C

D
Figure 2.19. Solidariser les couronnes transitoires simplifie leur gestion (rebasage,
points de contact, etc.).

A B
Figure 2.20. Marquer les limites cervicales au crayon évite les erreurs.

12. Éviter les surocclusions après le scellement d’une


prothèse transitoire
La prothèse d’usage est ajustée sur une préparation ajourée par du ciment d’espa-
cement (die spacer) afin de limiter l’effet piston lié au ciment, qui empêcherait
une insertion complète.
La prothèse transitoire étant rebasée directement sur la préparation, il est fré-
quent de constater qu’elle présente une légère surocclusion après scellement.
42 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Notre astuce est de sabler l’intrados de la prothèse transitoire pour l’évider légè-
rement et laisser la place au ciment (Fig. 2.21).

Figure 2.21. Sabler l’intrados limite l’effet piston au moment du scellement.

13. Assurer le bon positionnement des bridges antérieurs


transitoires de laboratoire grande étendue
Le risque majeur lors du rebasage d’un bridge antérieur est la bascule antéro-pos-
térieure, surtout s’il ne concerne que les quatre incisives maxillaires. On a vite fait
de basculer vers l’avant, surtout si on met de patient en occlusion et qu’il y a un
léger surcontact. Cela peut passer inaperçu, mais le patient sera gêné au niveau de
la lèvre et de la phonation.
Notre astuce permet de repositionner le bridge exactement comme sur le modèle
en plâtre : il suffit de demander au laboratoire de réaliser des extensions de
résine se calant sur les dents bordant la prothèse ou même de demander une
petite plaque palatine. Bref, on fait comme pour un guide implantaire en prenant
appui sur les structures voisines, dentaires et/ou muqueuses. un peu comme pour
un guide implantaire. L’occlusion ne sera réglée que dans un second temps. Dans
des cas plus étendus, il est possible de réaliser une plaque palatine en résine soli-
daire du bridge transitoire, qui sera coupé ensuite (Fig. 2.22).
Prothèse fixée 43

A B

C D
Figure 2.22. Le bridge réalisé au laboratoire présente des extensions en résine (A et
B flèches) qui vont permettre, sur des préparations réduites (C) de le positionner
parfaitement lors du rebasage (D).

14. Optimiser l’esthétique en prothèse transitoire


Les résines à notre disposition, à moins de passer par le laboratoire de prothèse,
présentent des teintes standard pouvant être trop claires pour certains patients
ou donner l’impression de dents longues par manque d’individualisation du collet.
Il existe des kits de maquillage de la résine. On peut se contenter d’acheter du
marron et du blanc et, selon que l’on étale beaucoup ou peu les pigments, on
pourra changer le rendu avec une même couleur (Fig. 2.23).

A B
Figure 2.23. Il faut peu de choses pour améliorer l’esthétique d’une couronne
transitoire.
44 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Jusqu’où préparer le logement du tenon ?


Cette astuce logique éviterait les contrôles radiographiques de la profondeur de
préparation du logement du tenon, alors que l’on vient de dépulper cette dent.
L’idée est de désobturer le matériau d’obturation à la longueur de travail (LT),
moins 5 mm pour maintenir l’étanchéité juste APRÈS le traitement endo-
dontique et donc AVANT de réaliser toute préparation périphérique afin de ne
pas perdre ses repères de LT. Cela permet un gain de temps et de précision mais
cela nécessite d’obturer avec une technique chauffant la gutta percha afin de ne
pas désobturer l’ensemble du canal. Et malheureusement, cela n’est pas possible
avec les ciments biocéramiques (Fig. 2.24).

Figure 2.24. Il est plus simple de préparer le logement canalaire juste après le
traitement endodontique, puisqu’on a déterminé la LT.

Polir les préparations vite fait et bien fait


Le polissage des préparations facilite la précision de l’empreinte physicochimique
ou optique, et est recommandé pour éviter les compensations au niveau des cou-
ronnes céramiques usinées. Les fraises diamantées à grain fin (voir fig. 2.25B) per-
mettent de polir la limite cervicale et les faces axiales et proximales. En revanche,
pour les faces occlusales et les bords libres, elles recréent des angles en essayant
de les éliminer. Nous conseillons d’utiliser la pointe en silicone chargée bleue
(Komet®) pour les angles occlusaux. Elle est déjà présente dans la plupart des
tiroirs pour polir la céramique. Son utilisation est simple, rapide et ne présente pas
de risque pour la préparation (Fig. 2.25).
Prothèse fixée 45

A B

C D
Figure 2.25. Le polissage des faces occlusales et des bords libres est simple avec
une fraise silicone chargée (A, C, D). Les fraises à grain fin (B) poliront la limite
cervicale.

Séparer les dents préparées a minima


En prothèse, il faut séparer les faces proximales de la préparation des dents adja-
centes. C’est simple pour les préparations périphériques.
Désormais, les préparations sont plus économes en tissus, partielles et supragin-
givales car de plus en plus collées (endocouronnes, inlay-onlays). De ce fait, les
limites étant plus hautes – parfois au niveau du point de contact –, une sépara-
tion, même avec une fraise fine, est délabrante et la pièce prothétique présenterait
un bombé proximal pour rattraper.
Ce constat nous a amenés à utiliser des instruments de stripping montés sur
contre-angle, extrêmement fins, généralement utilisés par les orthodontistes, évi-
tant cet écueil (Fig. 2.26).
46 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B

C D
Figure 2.26. Le stripping interdentaire pour les préparations.
Les fraises abrasives sont très fines, avec un ou deux côtés abrasifs (A). L’utilisation
du contre-angle Intracompact E61C Kavo® est simple et sans risque (B, C) et permet
d’obtenir une séparation optimale (D).

Comment éviter parfois la vision indirecte ?


Bien que la formation universitaire apprenne à travailler en vision indirecte, c’est-
à-dire en regardant dans le miroir, cela reste toujours plus difficile que la vision
directe, notamment à cause du spray qui trouble l’image dans le miroir. L’idée
est simple : au lieu de travailler de 9 h à 12 h, le droitier travaillera pour les faces
proximales et la face vestibulaire des dents postérieures maxillaires gauches de
12 h à 3 h, et l’assistante passera de l’autre côté. C’est l’inverse pour les gauchers,
pour les dents maxillaires droites (Fig. 2.27).
Prothèse fixée 47

12h 12h

9h 3h

Praticien Assistante Assistante Praticien


A B

C
Figure 2.27. Il faut s’autoriser à sortir de sa zone de travail classique (A) pour explorer
l’autre côté (B et C), ce qui facilitera certaines préparations.

Réussir l’éviction gingivale avec un cordonnet


L’utilisation d’un cordonnet rétracteur est une technique d’éviction gingivale par
déflexion tissulaire [10,11]. Le choix du fil doit être fait en fonction de la profon-
deur du sulcus [11].
Quelques conseils préalables :
■ il peut être judicieux d’utiliser la technique du double cordon, la moins agres-

sive pour le parodonte [11] : un premier cordon, très fin et non imprégné, protège
le sillon gingivo-dentaire et déplace apicalement la gencive marginale ; il peut être
placé avant la préparation. Le second, généralement imprégné, est de plus gros
diamètre et est placé sous la préparation [10,11] ;
■ il faut respecter un certain timing : tout d’abord, le cordonnet imprégné est

laissé dans le sulcus environ 5 à 7 minutes (pendant ce temps, on peut repo-


lir la prothèse transitoire, réaliser l’empreinte de l’antagoniste, remplir la fiche…).
Ensuite, une fois que le fil est retiré, il faut agir rapidement (dans les 90 secondes)
pour éviter le repositionnement des tissus.
48 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Conseils pour éviter les échecs d’empreinte


■ Contrôler que le fil est visible sur les 360° du sulcus en vue occlusale, et ne
pas se satisfaire de son seul positionnement. Si le cordon est présent mais
n’est pas visible, la gencive n’aura aucune raison d’être plus écartée après
son retrait ! C’est encore plus vrai en empreinte optique qui n’enregistre
que ce qu’elle voit, alors qu’en physicochimique, il demeure un espoir que
le silicone passe dans le sulcus.
■ L’astuce est d’ajouter un bout de fil supplémentaire là où cela
s’avère nécessaire, il sera retiré facilement en même temps que le prin-
cipal (Fig. 2.28).

A B
Figure 2.28. Après l’insertion du fil, certaines zones demeurent invisibles (A).
L’ajout d’un morceau de cordonnet dans les zones insuffisamment repoussées
assurera la réussite de l’empreinte (B).

Technique du guide de coupe


Confronté à des erreurs de hauteur des préparations, il y a deux possibilités :
■ reprendre la préparation et procéder à une réduction occlusale et refaire

l’empreinte ;
■ si la préparation, l’empreinte et l’enregistrement de l’occlusion sont corrects et

que le seul défaut concerne la hauteur de la préparation, il est envisageable que le


laboratoire réalise un « guide de coupe » en métal ou en zircone car il faut un
matériau dur.

À retenir
Cette technique n’est pas idéale car on obtient une face occlusale plane. Elle
présente l’avantage de ne pas perdre de séance car l’essayage ou la prothèse
d’usage peut être réalisé (Fig. 2.29).
Prothèse fixée 49

A B

C D
Figure 2.29. Une dent porteuse d’une RMIPP ne ménage pas assez d’espace pour la
coiffe céramo-métallique (A). Le guide de coupe est positionné et objective la partie
à réduire (B). Une fois la réduction faite (C), la prothèse d’usage est essayée (D).

Intérêt des inlay-cores en méthode directe


Au moment de la rédaction de cet ouvrage, il nous est apparu, en échangeant
avec des étudiants, que de nombreuses techniques pouvant sembler désuètes ne
sont plus enseignées, alors qu’elles peuvent parfois rendre service.
Lorsqu’un patient fracture une partie du moignon présent sous une prothèse
fixée et, à la condition que celle-ci soit correctement ajustée et que la limite cer-
vicale dentaire présente une hauteur d’au moins 1 mm, il est possible de réaliser
un inlay-core direct, qui s’ajustera sous la prothèse existante, sans avoir besoin de
la refaire (voir fig. 2.30A). Grâce à un tenon et une résine, une pièce calcinable va
être progressivement réalisée :
■ tout d’abord, la portion radiculaire est montée en appliquant de la résine type

DuraLay® ou Pattern Resin LS® à la goutte [12] sur le tenon calcinable puis, en réa-
lisant des mouvements d’insertion/désinsertion dans la racine de la dent à recons-
tituer. Cela permet d’obtenir un tenon anatomique (voir fig. 2.30B et 2.30C) ;
■ puis, la partie coronaire est obtenue en mettant de la résine dans l’intrados

vaseliné de la prothèse fixe (voir fig. 2.30D), puis en l’appliquant sur la dent après
avoir positionné le tenon anatomique (voir fig. 2.30E). On élimine les excès et on
maintient en occlusion forcée ;
■ enfin, on retire la pièce obtenue (voir fig. 2.30F et 2.30G). Elle sera adressée au

laboratoire de prothèse pour être convertie en inlay-core métallique (Fig. 2.30).


50 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B

C D

E F

G
Figure 2.30. Réalisation d’un inlay-core en résine calcinable qui sera converti en
métal au laboratoire de prothèses.
Prothèse fixée 51

Paralléliser les préparations et/ou inlay-cores


On a tout intérêt à demander au prothésiste de les paralléliser deux inlay-cores
sur des dents contiguës, afin de permettre le rebasage des provisoires en un
temps et avoir des coiffes transitoires solidarisées (Fig. 2.31).

A B

C
Figure 2.31. Paralléliser les faux moignons permet de gagner du temps lors du
rebasage.

Scellement/collage dans un canal radiculaire


Que ce soit avant de sceller ou de coller un inlay-core, ou encore de coller un
tenon fibré en vue d’une RMIPP, il va de soi qu’il est important de sécher le canal.
La soufflette est insuffisante et le cône de papier permet d’avoir la certitude d’être
exempt d’humidité (Fig. 2.32).
52 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B

C
Figure 2.32. Sécher le canal avant de sceller ou coller.

Pourquoi coller les inlay-core au Super-Bond® ?


Le Super-Bond® est une colle qui présente des propriétés uniques et qui n’a pas
d’équivalent. Le collage des inlay-cores au Super-Bond® est particulièrement inté-
ressant. En effet, même si les critères de préparation sont respectés, la transmis-
sion des contraintes peut entraîner une fracture dentaire [13]. Les forces sont
d’autant plus importantes avec des inlay-cores en alliage non précieux (chrome-
cobalt, nickel-chrome), très rigides. L’idée est de profiter de la viscoélasticité du
Super-Bond® qui va absorber et dissiper une grande partie des contraintes
transmises à la racine [14]. On peut augmenter l’espacement autour de l’inlay-
core (doubler, voire tripler le ciment d’espacement die spacer sur un modèle en
plâtre ou configurer cet espace en numérique) afin de ménager une épaisseur
significative. Il est même possible de fraiser la surface du tenon, voire de créer
une rainure permettant l’évacuation du ciment et éviter des contraintes sur la
racine (Fig. 2.33).
Prothèse fixée 53

A B C

D E
Figure 2.33. Cette 22 avait présenté une reprise de carie canalaire importante
autour de l’ancien tenon (A, B). L’inlay-core a été fraisé pour augmenter la place
dédiée au Super-Bond® et rainuré pour faciliter l’évacuation du ciment et éviter
toute compression (D, E). Réalisé en 2002, ce cas a fêté ses 20 ans… et la dent est
toujours en place (C).

Vérifier la bonne réalisation du tenon anatomique


d’inlay-core
Si nous avons un doute quant à la qualité de réalisation du tenon d’un inlay-core, il
faut le comparer la forme du tenon avec l’empreinte. Si elle a été jetée et que nous
ne disposons plus que du modèle en plâtre, il est possible de refaire la technique
d’empreinte sur le modèle en plâtre : injecter du silicone au bourre-pâte ou
avec une seringue à embout fin, attendre la prise de l’élastomère et le retirer
pour comparer. Bien sûr, cette dernière méthode ne fonctionne pas s’il y a eu un
problème de coulée du plâtre (Fig. 2.34)…
54 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Figure 2.34. Comparer l’empreinte et la pièce obtenue, en cas de doute !

Protection des empreintes d’inlay-cores, implants


Le transport entre le cabinet dentaire et le laboratoire de prothèse est un moment
souvent négligé mais essentiel car il peut réduire à néant de longues séances.
Cette astuce permet de protéger les excroissances présentes sur les empreintes :
il suffit de réaliser un arceau avec un trombone que l’on pique dans l’em-
preinte afin de protéger tenons anatomiques, analogues d’implants par
exemple (Fig. 2.35).

Figure 2.35. Protection de l’empreinte grâce à un arceau.

Détecter les zones de friction des prothèses


(intrados ou point de contact)
Bien que l’utilisation du numérique ait considérablement réduit les problèmes
d’ajustage des prothèses, il arrive encore d’essayer des prothèses avec des zones de
friction excessive au niveau de l’intrados ou des points de contact.
L’utilisation d’un silicone fluide est généralement préconisée pour visualiser la
zone où l’intrados interfère. Mais ce silicone peut se déchirer à la désinsertion
Prothèse fixée 55

et également être arraché si on fraise à sa proximité. L’utilisation d’une poudre


très fine dispersée en fine couche par une buse (type Occlu® Spray Plus, Hager
Werken) dans l’intrados (voir fig. 2.36A) permettra de visualiser la zone de fric-
tion car la poudre aura été éliminée du fait du frottement (voir fig. 2.36B et 2.36C).
Il suffit de retoucher la zone concernée (voir fig. 2.36D). L’utilisation est la même
pour visualiser les points de contact, ce qui est l’indication première de ce type
de produit (Fig. 2.36).

A B

C D
Figure 2.36. Mise en évidence et suppression d’une zone de friction.

Éviter de solidariser les couronnes d’usage


dentoportées
Solidariser des dents avec des couronnes d’usage jumelées est à éviter de manière
générale.
■ La solidarisation de couronnes sur des moignons normalement rétentifs ne

présente aucun intérêt, chaque dent étant apte à assurer la tenue de sa propre
prothèse.
■ La solidarisation de couronnes sur moignons présentant des valeurs de réten-

tion différentes peut sembler être une bonne idée : il n’en est rien. Vouloir faire
tenir une couronne sur une dent faible en la jumelant avec une couronne sur
un pilier rétentif aboutira au descellement partiel du pilier le moins rétentif,
56 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

puisqu’en dessous de la pièce prothétique rigide, chaque dent va avoir ses propres
micromouvements.
Cliniquement, le descellement partiel est souvent détecté tardivement (puisque
l’ensemble tient sur une seule dent) et les dommages sont importants (Fig. 2.37).

A B
Figure 2.37. Reprise de carie sous l’une des deux couronnes jumelées.

Deux astuces pour faciliter l’élimination du ciment


après scellement
Faire un nœud dans le fil dentaire
Nous utilisons pour retirer le ciment une curette parodontale CK204S. En com-
plément, le fil dentaire est indispensable. Le fil dentaire est passé sous le point de
contact et glissé pour qu’un nœud préalablement noué, ponctuellement plus
large, entraîne les résidus (Fig. 2.38).

A B
Figure 2.38. Intérêt de faire un nœud pour éliminer les excès de ciment.
Prothèse fixée 57

Prépositionner du fil dans les embrasures d’une prothèse


plurale
Pour faciliter l’élimination du ciment interdentaire, il suffit de mettre autant de fils
dentaires qu’il y a d’embrasures (sauf au niveau d’un pontique de bridge, un seul
fil suffira). Pour stabiliser les fils, il est possible de les nouer (Fig. 2.39).

A B
Figure 2.39. Le nettoyage des embrasures est facilité par le prépositionnement du fil.

Références
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des restaurations coronoradiculaires des dents dépulpées. 2011 ; 22(1) : 73–84.
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cliniques 2000 ; 11(3) : 315‒24.
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et intracanalaires. Réalités cliniques 2016 ; 27(4) : 243‒54.
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dentistry 2017 ; 38(5) : 326‒33.
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dental prostheses: A comprehensive review. J Esthet Restor Dent 2018 ; 30 : 216‒22.
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surface during ultrasonic retrieval of intracanal separated files. J Endod 2008 ; 34(9) : 1089‒92.
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Quelles méthodologies ? Stratégie prothétique 2011 ; 12(3) : 187‒97.
[9] Lucas S, Ch Ghrenassia, Escassan R, Guyonnet JJ. La temporisation en prothèse fixée. Stratégie
prothétique 2008 ; 8(2) : 97‒104.
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limites en prothèse fixée : revue de la littérature. Stratégie prothétique 2008 ; 8(2) : 133‒41.
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Resistance of Titanium, Chrome-Cobalt, and Gold Alloy as Post and Core Materials: A Compa-
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[14] He L, Liu L, Gao B, Gao S, Chen Y, Zhihui L. Finite element analysis of the stress distribution of
two-piece post crown with different adhesives. Hua Xi Kou Qiang Yi Xue Za Zhi 2013 ; 31(4) :
348‒52.
CHAPITRE

3
Arc facial et montage
sur articulateur

PLAN DU CHAPITRE
■ Le matériau sur la fourchette de l’arc facial 60
■ Importance du centrage de l’axe de la fourchette 60
■ Simplifier la fixation du modèle avec la galette 61
■ Ne jamais transporter un arc facial réglé 62
■ Meuler la galette peut parfois être utile 62
■ Un cas = un articulateur 63
■ Éviter l’expansion de prise après le montage du modèle mandibulaire 64
■ Réaliser une cire de relation centrée (RC) rapidement 64
• La réalisation rapide de la cire de RC 64
• Le gold standard 66
■ Monter en relation centrée en cas de forte diminution de la DV 66

150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste


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60 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Rien ne pouvait nous sembler plus abstrait, compliqué et chronophage quand


nous étions étudiants. Et comme souvent, l’apprentissage transforme l’impossible
en routine simple et rapide. Bien qu’utilisant de plus en plus l’imagerie numérique,
nous réalisons encore deux à trois arcs faciaux suivis de montages sur articulateur
par semaine. Voici quelques astuces pour vous aider.

Le matériau sur la fourchette de l’arc facial


Classiquement, il était préconisé de placer une feuille de cire pliée sur la four-
chette, mais les manipulations peuvent causer des déformations, de multiples
indentations apparaissant au cours des manipulations. Nous avons opté rapi-
dement pour le silicone d’occlusion, moins économique, mais rapide, précis et
rigide… bref parfait ! (Fig. 3.1)

Figure 3.1. Pour la fourchette, il faut choisir un matériau à prise rapide et rigide.

Importance du centrage de l’axe de la fourchette


L’arc facial est constitué d’un ensemble de vis, tiges, rondelles que l’on visse entre
elles. Tout serrage d’un cylindre qui passe dans un tube aura tendance à le redres-
ser ! Aussi, il faut démarrer le montage avec une fourchette bien axée, sans
quoi il faudra serrer très fort pour bloquer la position des pièces de travers ; les
contraintes auront toutes les chances d’entraîner des déplacements et votre mon-
tage sera moins précis (Fig. 3.2).
Arc facial et montage sur articulateur 61

A B
Figure 3.2. Le positionnement de la fourchette est essentiel, il faut se positionner
derrière le patient pour l’apprécier.

Simplifier la fixation du modèle avec la galette


Tel que classiquement décrit, il est recommandé de rainurer le socle du modèle
en plâtre au couteau ou à la fraise afin de créer des rétentions et des contre-
dépouilles pour que le plâtre de montage (généralement du Snow White®) y fuse.
Il suffit de mouiller le socle avec de l’eau afin de permettre une liaison entre les
deux plâtres qui sera suffisante pour les manipulations et permettra en outre de
faciliter le démontage. Cette technique fonctionne même si le socle est totale-
ment lisse (Fig. 3.3).

Figure 3.3. Mouiller le modèle (même lisse) permet l’adhésion du plâtre de montage.
62 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Ne jamais transporter un arc facial réglé


Le montage du maxillaire (au moins) doit être effectué au cabinet. Il n’est pas
raisonnable de confier cette tâche au prothésiste face au risque de chocs pendant
le transport.

À retenir
Ce montage prend moins de 5 minutes et nécessite peu de matériel (bol et
spatules à plâtre, eau, plâtre type Snow White® de Kerr® et galette de mon-
tage). Concernant le montage de la mandibule, cette étape ne présente pas
les mêmes risques de modification des positions et peut être déléguée au
laboratoire (Fig. 3.4).

Figure 3.4. Le montage du maxillaire avec l’arc facial doit se faire au cabinet.

Meuler la galette peut parfois être utile


Il peut arriver que le socle du modèle en plâtre maxillaire soit trop haut et interfère
avec la galette de montage, empêchant le positionnement correct (voir fig. 3.5A).
L’idéal serait d’utiliser la taille plâtre et de renvoyer au labo, mais cela prendrait du
temps. Meuler le plâtre mettrait de la poussière partout…
Il reste la possibilité de meuler la galette en plastique (voir fig. 3.5B), ce qui réduira
la rétention du plâtre mais peut permettre de sauver rapidement la situation (voir
fig. 3.5C) !
Arc facial et montage sur articulateur 63

A B

C
Figure 3.5. Suppression de l’interférence pour finaliser le montage dans la séance.

Un cas = un articulateur
Gravez vos articulateurs avec votre nom (les labos ne les rendent pas toujours)
mais aussi un numéro. Nous possédons quatre articulateurs gravés Dussarps 1,
Dussarps 2, etc. En effet, il arrive parfois qu’il y ait de microchangements d’un arti-
culateur à l’autre, même achetés en même temps et de la même marque. Notez
sur la fiche de prothèse le numéro de l’articulateur utilisé qui servira jusqu’à la
finalisation du cas (Fig. 3.6).

Figure 3.6. Identifier ses articulateurs pour que le même soit utilisé pour un cas
de A à Z.
64 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Éviter l’expansion de prise après le montage


du modèle mandibulaire
Quand le modèle mandibulaire est monté, dès que le plâtre commence à être
« constant », le fait de repositionner l’articulateur à l’endroit permet au poids du
modèle maxillaire et de la branche horizontale d’exercer une pression qui évite le
phénomène d’expansion (Fig. 3.7). Un élastique disposé entre les branches aura le
même effet (Fig. 3.8).

A B
Figure 3.7. Remettre l’articulateur à l’endroit après avoir monté la mandibule
permet d’exercer un poids évitant l’expansion.

Figure 3.8. Il est possible de positionner un élastique pour maintenir les branches.

Réaliser une cire de relation centrée (RC)


rapidement
C’est une étape qui doit être rapide et l’optimisation tient en deux méthodes.

La réalisation rapide de la cire de RC


■ Chauffer une feuille de cire rigide (Moyco®) à l’eau chaude (voir fig. 3.9A) et on
l’applique sur le modèle en plâtre maxillaire (voir fig. 3.9B).
Arc facial et montage sur articulateur 65

A B

C D

E F
Figure 3.9. Étapes de réalisation de la cire de relation centrée.

■ Découper aux ciseaux la feuille de cire à raz des indentations les plus externes
en éliminant la partie incisive de canine à canine (voir fig. 3.9C) puis la réappliquer
sur le modèle maxillaire (Fig. 3.9).
■ Découper deux rectangles de cire Aluwax® que l’on colle à la cire Moyco® en la

chauffant à la spatule à cire. Ne mettre qu’une épaisseur afin de ne pas trop aug-
menter en postérieur, ce qui nécessiterait de remonter énormément la hauteur de
la tige incisive pour avoir un DVO proche de 0 une fois la cire retirée.
66 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Le gold standard
Le gold standard consiste à réaliser trois enregistrements de RC et à contrôler
avec des bases engrainées si les cires se repositionnent de manière identique sur
modèle. Cette technique est excellente, mais chronophage et pourrait décourager
les praticiens. Nous proposons de réaliser une seule cire, et lors du guidage non
contraint du patient, de vérifier si les dents se repositionnent spontanément dans
les indentations, ce qui valide la position enregistrée !

Monter en relation centrée en cas de forte


diminution de la DV
Dans certaines situations cliniques, l’occlusion est perturbée, instable, non repro-
ductible, ou une modification de la DV est nécessaire. La réhabilitation du patient
doit passer par un montage sur articulateur où les arcades seront positionnées en
relation centrée.
La position de relation centrée (RC) [1,2] est :
■ une position articulaire reproductible, obtenue par guidage mandibulaire non

forcé, sans contact dento-dentaire ;


■ enregistrée à partir du mouvement axial terminal de la mandibule, une rota-

tion « pure » d’une amplitude de 10–20 mm.


Les fortes perturbations de l’occlusion se retrouvent le plus souvent chez des
patients présentant un édentement plus ou moins étendu. La base d’occlusion à
demander au laboratoire pour un montage en relation centrée n’est pas la même
que celle demandée pour un enregistrement en occlusion d’intercuspidie maxi-
mum : la première est une position articulaire indépendante des contacts dento-
dentaires, alors que la seconde si.

À retenir
Il faut donc demander une base d’occlusion recouvrant les dents, comme
s’il s’agissait de réaliser une prothèse amovible complète. La hauteur de la
relation intermaxillaire obtenue importe peu, puisqu’étant dans la zone de
rotation pure, le déplacement de la tige incisive ne faussera pas la position
obtenue (Fig. 3.10).
Arc facial et montage sur articulateur 67

A B

C D

E F
Figure 3.10. Les étapes du montage.
A : situation clinique en OIM. B : modèle maxillaire montrant l’édentement et les
usures. C et D : la base d’occlusion à recouvrement totale ; vue de l’intrados (fig C) et
en position sur le modèle (fig D). E : la position du maxillaire est enregistrée avec l’arc
facial. F : le modèle maxillaire est monté sur l’articulateur grâce à l’arc facial.
68 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

G H

I J
Figure 3.10. Les étapes du montage (suite).
G : la relation intermaxillaire est enregistrée en relation centrée toujours à l’aide de la
base d’occlusion maxillaire. Aucune base d’occlusion n’a été réalisée à la mandibulaire,
l’édentement étant de faible étendue. H : les indentations sont suffisamment réparties
pour stabiliser le modèle mandibulaire. I : le modèle mandibulaire est positionné. J : le
montage est terminé.

Références
[1] Jeany M. Les dimensions verticales : données actuelles. Stratégie prothétique 2020 ; 20(2) : 89‒99.
[2] Joerger R. La relation centrée, un concept métaclinique. Stratégie prothétique 2005 ; 5(5) : 369‒75.
CHAPITRE

4
La pose de la digue

PLAN DU CHAPITRE
■ Astuces pour optimiser la pose de la digue 70
■ Conserver le ciment après la dépose de la prothèse 70
■ Exploiter les contre-dépouilles des zones non préparées 71
■ Préparer sa cavité d’accès à travers le pansement provisoire 71
■ Fermer les gaps autour de la digue 72
■ Ajouter des rétentions axiales 73
■ Passer à travers une couronne transitoire 73
■ Adapter le choix du crampon à la forme de la dent 74
■ Déformer le crampon 75
■ Couper le crampon 75
■ Élongation coronaire 75
■ Pansement compressif 77
■ Cordon + digue… ou digue + cordon… avec sablage 78
• Cordon puis digue 78
• Digue puis cordon 78
• Digue puis cordon puis sablage 79
■ L’aspiration chirurgicale en complément 79
■ Isolation d’un groupe de dents 80

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70 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Astuces pour optimiser la pose de la digue


La pose de la digue est une étape qui facilite et assure la qualité de certains soins.
Elle permet de faire chuter l’humidité et la température intrabuccale [1–3]. Tout
le monde s’y accorde, mais tous les praticiens ne l’utilisent pas encore systéma-
tiquement. Alors, dans cet ouvrage, ce carré de latex valait bien un chapitre à
part entière ! Cette technique d’isolation est utilisée essentiellement dans deux
traitements :
■ l’endodontie : tout commence par la pose de la digue. Le gold standard reste la

reconstruction pré-endodontique qui permet d’assurer à la chambre pulpaire un


rôle de réservoir à hypochlorite et évite les perturbations du localisateur d’apex.
Nos astuces présentent un intérêt clinique, un gain de temps et l’étanchéité néces-
saire ;
■ le collage : la qualité des adhésifs et colles serait réduite notamment sur la den-

tine sans une isolation adéquate [1,4,5]. L’étanchéité optimise les qualités adhé-
sives et évite la contamination par des fluides biologiques.
Cette étape est souvent redoutée, et à juste titre ! Espérons que ces quelques
astuces vont vous aider ! (Fig. 4.0)

Figure 4.0.

Conserver le ciment après la dépose de la prothèse


Après avoir retiré d’anciennes couronnes à refaire, la conservation de l’ancien
ciment de scellement facilite la rétention du crampon ou de la feuille de latex.

Conseil
Il faut également éviter de réaliser la préparation périphérique à ce stade,
pour les mêmes raisons (Fig. 4.1).
La pose de la digue 71

A B

C D
Figure 4.1. Laisser le ciment pour poser la digue.
La technique de dépose des prothèses est expliquée Chapitre 2, page 30.

Exploiter les contre-dépouilles des zones non


préparées
Une limite cervicale de la couronne supra-gingivale permettra une fixation de
la digue sur zone non préparée, généralement de contre-dépouille, compte tenu
du bombé naturel de la dent. Il faut éviter de réaliser la préparation périphérique
avant la fin du traitement endodontique (Fig. 4.2).

Préparer sa cavité d’accès à travers le pansement


provisoire
Si lors d’un rendez-vous préalable, une pulpotomie d’urgence a été réalisée, un
pansement a été inséré. Il faut opter pour des eugénates à prise rapide type IRM®
(Dentsply). L’astuce consiste à ouvrir une cavité d’accès dans l’obturation tem-
poraire en utilisant une fraise boule carbure de tungstène sur turbine ou contre-
angle rouge. Le plus souvent, le reliquat restant pourra servir de paroi tout le long
du traitement endodontique (Fig. 4.3).
72 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B

C
Figure 4.2. La dépose d’une couronne à la limite supra-gingivales laisse des zones
de contre-dépouilles à conserver.

A B
Figure 4.3. Recréer une cavité d’accès en conservant l’obturation provisoire.

Fermer les gaps autour de la digue


Le crampon du champ opératoire nécessite des parois axiales (vestibulaire et lin-
guale) pour appuyer ses mors. Or, 70 % des caries étant proximales, il arrive fré-
quemment de poser facilement la digue, sans pour autant avoir une étanchéité
totale.
La pose de la digue 73

Conseil
Soulever la digue du côté du gap avec une sonde 17, par exemple, et avec
une spatule à insérer du pansement provisoire (type Cavit®) pour fermer
cet espace (Fig. 4.4).

A B
Figure 4.4. Fermeture d’une ouverture au ciment provisoire.

Ajouter des rétentions axiales


Le collage de petits plots en composite sur les faces axiales (vestibulaire et lin-
guale) permettra de créer une rétention suffisante au maintien de la digue. Elles
peuvent être collées avant la pose du champ opératoire, ou après (Fig. 4.5).

A B
Figure 4.5. Collage de composite liquide. Noter l’appui gingival sur la 15.

Passer à travers une couronne transitoire


Si on a réalisé une couronne transitoire sur une dent déjà dépulpée et que l’on
sait que l’on aura des difficultés à poser la digue, on peut essayer cette solution. Il
faut que la coiffe provisoire soit scellée avec un ciment puissant afin de résister au
fraisage et aux contraintes exercées par le crampon (Fig. 4.6).
74 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B

C
Figure 4.6. La cavité d’accès est ouverte au travers de la couronne transitoire.

À retenir
Cette technique est intéressante car on bénéficie de quatre parois et la répa-
ration de la prothèse transitoire est rapide, à la résine auto.

Adapter le choix du crampon à la forme de la dent


Le crampon à incisive peut être utilisé pour une autre dent, par exemple une pré-
molaire préparée. Idem pour un crampon à prémolaire sur une molaire délabrée.
La seule règle, c’est de le faire tenir (Fig. 4.7) !

A B
Figure 4.7. Utilisation d’un crampon papillon sur cette prémolaire mandibulaire.
La pose de la digue 75

Déformer le crampon
La modification du clamp à l’aide d’une pince de prothèses est vraiment le truc à
réserver aux situations complexes… et qui fonctionne (Fig. 48) !

A B

C
Figure 4.8. Cas d’une molaire mandibulaire ayant une limite cervicale vestibulaire
bien plus basse que la limite linguale.

Couper le crampon
Il est possible de couper des crampons pour permettre leur disposition selon les
besoins, par exemple les clamps « papillon » des incisives. L’inconvénient est de
réduire leur rigidité, mais cela permet d’isoler deux dents contiguës (Fig. 4.9).

Élongation coronaire
Technique classique qui consiste à recréer l’espace biologique par remodelage
osseux et/ou gingival. Il faut au moins tenter d’obtenir 1 mm supra-gingival. Ce
millimètre permettra une tenue correcte du crampon et un effet de cerclage ou
ferrulure effect [6] pour la future prothèse (Fig. 4.10).
76 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B

C
Figure 4.9. Deux hémicrampons positionnés en vue du collage de facettes.

A B

C
Figure 4.10. La chirurgie d’allongement coronaire nécessaire à la réalisation de la
prothèse va faciliter le retraitement endodontique et permettre la mise en place
d’un crampon.
La pose de la digue 77

Pansement compressif
Peu élégante mais terriblement efficace, cette technique peut s’avérer très utile,
surtout si un allongement coronaire ou une éviction gingivale au laser ou bistouri
électrique a été réalisée. Elle permet de maintenir la gencive sous pression en inter-
séance et facilite donc la mise en place du crampon le jour du collage.
Un ciment de scellement à base d’acide polycarboxylique (Durelon®, 3M-ESPE®)
est idéal car il est compatible avec les dents pulpées et le collage puisqu’il ne
contient pas d’eugénol. Il suffit d’augmenter la quantité de poudre pour l’épaissir
et en faire un ciment d’obturation.
Ce ciment doit être bien tassé à l’aide d’un coton humide ou vaseliné afin de l’ap-
pliquer dans l’espace interdentaire. Cela permet tout d’abord un blocage méca-
nique du ciment, notamment sur des préparations peu rétentives type overlays.
Ensuite, cela permet de comprimer la zone proximale et d’éviter l’œdème que l’on
observe après une élongation coronaire. Cela maintiendra la gencive au plus bas
pour faciliter la pose de la digue.

Attention
La temporisation doit être de courte durée : cette technique n’est pas idéale
sur le plan parodontal car les tissus sont écrasés, et le contrôle de plaque
impossible (Fig. 4.11).

A B

C
Figure 4.11. La dépose du pansement compressif montre qu’il a joué son rôle
et la digue est aisément posée.
78 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Cordon + digue… ou digue + cordon… avec sablage


Dans la lutte contre l’étanchéité, tous les moyens sont bons. Le système D aussi.
On peut combiner différents éléments afin d’obtenir la meilleure étanchéité
possible.

Cordon puis digue (Fig. 4.12)

A B
Figure 4.12. Un cordonnet est placé dans le sulcus pour récliner la gencive,
facilitant l’ajustage d’un champ opératoire étanche.

Digue puis cordon (Fig. 4.13)

A B
Figure 4.13. La digue est positionnée, puis un cordonnet est utilisé pour glisser
et maintenir la digue dans le sulcus (à réserver aux parodontes épais, avec
anesthésie).
La pose de la digue 79

Digue puis cordon puis sablage (Figure 4.14)

A B

C
Figure 4.14. La digue est mise en place, puis un cordonnet est utilisé pour la glisser
et la maintenir dans le sulcus.
Mais parfois il persiste un suintement, voire un saignement. Le sablage à l’oxyde
d’alumine 50 µ des surfaces dentaires qui est réalisé avant le collage peut avoir un effet
colmatant intéressant qui peut améliorer l’étanchéité. L’alumine crée une compression
fine et persiste lors du rinçage.

L’aspiration chirurgicale en complément


Lorsqu’un liseré d’humidité persiste autour du crampon malgré une isolation
correcte, l’assistante peut placer l’extrémité de l’aspiration chirurgicale (sans
l’obstruer) contre le crampon, en intrabuccal (Fig. 4.15).
80 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Figure 4.15. La canule tenue par l’assistante en lingual au contact de la dent permet
d’assurer une meilleure isolation.

Àretenir
C’est rare de faire appel à cette méthode, mais cela nous a aidés plus d’une
fois.

Isolation d’un groupe de dents


Dans certains cas, l’isolation par le champ opératoire a pour seul but de limiter
l’hygrométrie ambiante, par exemple au maxillaire où la salive ne peut pas remon-
ter sur les préparations.
La digue est mise en place avec une large ouverture autour des dents. Il demeure
alors un espace pouvant conduire l’humidité de la respiration buccale que l’on
obture avec un silicone d’occlusion (pour sa faible viscosité et sa prise rapide)
(Fig. 4.16).

A B
Figure 4.16. Dans ce cas clinique, des facettes palatines doivent être collées et la pose
de la digue est compliquée par les brackets. L’ouverture dans le champ opératoire est
fermée à l’aide d’un silicone d’occlusion qu’il faut coincer au mieux.
La pose de la digue 81

Références
[1] Asmussen E, Peutzfeldt A. The influence of relative humidity on the effect of dentin bonding
systems. J Adhes Dent 2001 ; 3(2) : 123‒7.
[2] Kameyama A, Asami M, Noro A, Abo H, Hirai Y, Tsunoda M. The effects of three dry-field tech-
niques on intraoral temperature and relative humidity. J Am Dent Assoc 2011 ; 142(3) : 274‒80.
[3] Plasmans PJ, Creugers NH, Hermsen RJ, Vrijhoef MM. Intraoral humidity during operative proce-
dures. J Dent 1994 ; 22(2) : 89‒91.
[4] Burrow MF, Taniguchi Y, Nikaido T, Satoh M, Inai N, Tagami J, Takatsu T. Influence of temperature
and relative humidity on early bond strengths to dentine. J Dent 1995 ; 23 : 41‒5.
[5] Plasmans PJ, Reukers EA, Vollenbrock-Kuipers L, Vollenbrock HR. Air humidity : a detrimental
factor in dentine adhesion. J Dent 1993 ; 21 : 228‒33.
[6] Stankiewicz NR, Wilson PR. The ferrule effect : A literature review. Int Endod J 2002 ; 35 : 575‒81.
CHAPITRE

5
Le collage

PLAN DU CHAPITRE
■ Connaître les familles de colles 84
• Les colles associées à un système adhésif 84
• Les colles contenant un monomère réactif 84
• Les colles auto-adhésives 84
■ Les prérequis du collage 84
■ Vérifier l’intrados de la pièce à coller 85
■ Deux astuces pour éliminer l’acide fluorhydrique 85
• Astuce 1 86
• Astuce 2 86
■ Intérêt des chips de céramique sur des prothèses existantes 87
■ Retrait rapide des excès de Super-Bond® 88
■ Choix judicieux du couple adhésif/composite de collage 88

150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste


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84 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Connaître les familles de colles


Il existe trois types de colles [1–3] présentant des usages et des propriétés
spécifiques.

Les colles associées à un système adhésif


Ce sont celles que nous avons plaisir à appeler « les colles qui ne collent pas ». Ces
colles composites offrent un rendu esthétique optimal. Elles doivent être asso-
ciées à un traitement de surface et un système adhésif afin de rendre les substrats
(dent et prothèse) aptes au collage.

Indications
Facettes et inlay-onlays en céramique ou en composite.

Les colles contenant un monomère réactif


Ce sont les colles que nous appelons « les colles qui collent ». Elles sont carac-
térisées par un monomère réactif (ex : fonction carboxylique 4-META pour le
Super-Bond®, fonction phosphate MDT pour le Panavia®). Elles ne nécessitent qu’
un traitement de surface.

Indications
Particulièrement adaptés aux surfaces métalliques (bridge collé, inlay-core,
couronnes ou bridge). Également aux inlay-onlays et facettes céramiques et
à la zircone

Les colles auto-adhésives


Elles sont auto-mordançantes et auto-adhésives. Leur utilisation est comparable à
un ciment, quant à leur simplicité de mise en œuvre. Cependant, elles n’apportent
pas les mêmes valeurs d’adhérence que les autres familles de colles.

Indications
Toutes sauf facettes à condition d’avoir une préparation rétentive.

Les prérequis du collage


■ Posséder une sableuse intra-orale : le sablage doit être utilisé avec modération
sur les pièces céramiques ou zircones car il peut engendrer des microfissures. Mais
Le collage 85

c’est un outil indispensable au collage car il nettoie les substrats et augmente la


surface de collage.
■ Savoir poser la digue : l’isolation est la clé du collage de qualité, fiable et durable.

■ La maîtrise des protocoles et des indications : chaque colle a ses subtilités, il ne

faut pas avoir honte de garder la notice d’utilisation à vue lors du collage.
■ Connaître ses objectifs : rigidifier ou amortir ? Une facette ou un onlay va

nécessiter des colles qui vont rigidifier l’ensemble (colle composite sans potentiel
adhésif), alors que pour un inlay-core en métal non précieux (très rigide), on va
chercher un effet d’amortisseur pour limiter la transmission des contraintes à la
racine (colle à potentiel adhésif non chargée comme le Super-Bond®).

Vérifier l’intrados de la pièce à coller


Il peut arriver que le laboratoire livre une prothèse à coller présentant des débords
de glazure dans l’intrados qui pourraient empêcher le mordançage à l’acide fluor­
hydrique et le collage. Il faut sabler la zone avec la glazure avant de poursuivre
(Fig. 5.1).

A B
Figure 5.1. Élimination de la glazure à la sableuse.

Deux astuces pour éliminer l’acide fluorhydrique


Attention
Utilisé pour mordancer les céramiques vitreuses, cet acide est à manipuler
avec précaution.
86 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Astuce 1
L’application du spray d’eau directement sur cet acide gélatineux pourrait le pro-
jeter. Il faut donc tout d’abord positionner l’aspiration chirurgicale de faible dia-
mètre (11 mm) pour aspirer la majeure partie du gel, puis, tout en la laissant,
rincer avec un spray abondant (Fig. 5.2).

A B

C
Figure 5.2. Élimination de l’acide fluorhydrique.

Astuce 2
Pour finaliser l’élimination des résidus d’acide fluorhydrique, nous le mettons dans
un godet rempli d’eau ou de bicarbonate et le mettons à vibrer dans un bac à
ultrasons pendant 1 minute, ou pour certains auteurs 4 minutes [4] (Fig. 5.3).

Figure 5.3. La pièce est posée dans un godet métallique puis vibrée aux ultrasons.
Le collage 87

Intérêt des chips de céramique sur des prothèses


existantes
Une couronne préexistante est un substrat comme un autre. Dans certains cas,
une dépose totale n’est pas souhaitable et une préparation type overlay est une
option intéressante, si le substrat permet le collage.
C’est notamment intéressant pour éviter la dépose de couronnes correctement
ajustées sur dents pulpées (Fig. 5.4).

A B C

D E
Figure 5.4. Cas clinique où 25 couronnée est égressée (A) et un éclat de céramique
(B) a fortement réduit la hauteur de la 35, qui est pulpée (D).
Une nouvelle prothèse a été faite sur 25, en revanche, afin de ne pas agresser la
pulpe, une préparation occlusale sur la couronne de 35 (C) a perms le collage d’un
overlay et de rétablir la courbe de Spee (E).
88 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Retrait rapide des excès de Super-Bond®


Le Super-Bond® est une colle non chargée présentant de nombreuses indications.
Elle présente notamment un intérêt pour coller les inlay-cores ; notre objectif est
alors de profiter de la viscoélasticité qui permet de réduire les contraintes trans-
mises à la racine, surtout si on utilise du métal non précieux, très rigide.
Dès la mise en place de la pièce à coller, il est simple et rapide de retirer les excès
de Super-Bond® avec un coton imbibé d’alcool, sans que cela ne nuise au joint
de colle (Fig. 5.5).

A B

C
Figure 5.5. Un coton imbibé d’alcool permet un nettoyage du Super-Bond® sans
altérer la qualité du joint.

Choix judicieux du couple adhésif/composite


de collage
Certains adhésifs et colles composites se marient particulièrement bien. C’est le
cas de l’Optibond® eXTRa et du NX3. En effet, ces produits ont été pensés pour
Le collage 89

fonctionner en symbiose [5]. L’Optibond eXTRa® est un SAM 2 ; il se compose


d’un primer et d’un adhésif. Son premier avantage est de ne pas avoir besoin de
silane ou de primer spécifique pour coller à la céramique ou au métal.
Le second avantage est que l’adhésif de Optibond eXTRa® devient chémopoly-
mérisable au contact du composite de collage NX3. Il n’est donc pas nécessaire de
le photopolymériser. C’est particulièrement utile pour les facettes car cela évite le
risque de sur-épaisseur lors du positionnement, voire de fracture, mais aussi pour
les RMIPP (l’adhésif intracanalaire ne nécessite pas de flacon supplémentaire pour
devenir autopolymérisable) (Figs. 5.6 et 5.7).

A B

C
Figure 5.6. Quelques étapes du collage de facettes. Les dents sont sablées,
mordancées (H3PO4), enduites de primer puis d’adhésif (A). Les facettes en E-max®
sont mordancées (HF), enduites d’adhésif (B) (pas besoin de silane). La colle NX3
est appliquée sur les facettes qui sont placées. Seulement à ce moment a lieu la
photopolymérisation. C : vue finale après collage de six facettes.
90 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B

C
Figure 5.7. Quelques étapes du la réalisation d’une RMIPP.
Le tenon fibré est nettoyé à l’alcool, enduit d’adhésif (A). Le canal est séché, enduit de
primer puis d’adhésif. Le NX3 est injecté dans le canal (B), le tenon placé, puis du NX3
complète la portion coronaire. C : vue finale de la préparation.

Références
[1] Azevedo C, Colon P. Les polymères de collage. Réalités cliniques 2005 ; 16(4) : 351‒64.
[2] Etienne O, Toledano C. Le collage auto-adhésif auto-mordançant solution universelle ? L’informa-
tion dentaire 2007 ; (16) : 834‒40.
[3] Gendrel O. Les protocoles d’assemblage en prothèse fixée. L’information dentaire 2019 ; (25/26) :
54‒60.
[4] Poulon-Quintin A, Ogden E, Large A, Vaudescal M, Labrugère C, Bartala M, Bertrand C. Chemical
surface modification of lithium disilicate needles of a silica-based ceramic after HF-etching and
ultrasonic bath cleaning: Impact on the chemical bonding with silane. Dent Mater 2021 ; 37(5) :
832‒9.
[5] Lambade DP, Gundawar SM, Radke UM. Evaluation of adhesive bonding of lithium disilicate cera-
mic material with duel cured resin luting agents. J Clin Diagn Res 2015 ; 9(2) : ZC01‒ZC5.
CHAPITRE

6
Endodontie

PLAN DU CHAPITRE
■ Astuces en endodontie 92
■ Rétraction pulpaire : visualiser la progression à la radio 92
■ La dentine du plancher pulpaire : une alliée dans la recherche des entrées
canalaires 92
■ Utilisation du tire-nerf 93
■ Comment savoir si des canaux se rejoignent ? 94
■ Gagner du temps sur le séchage des canaux 94
■ Couper les cônes de gutta avec le compactage thermomécanique 95
■ Sortir un gutta-condensor fracturé 96
■ Optimiser le curetage d’une lésion apicale 97
■ Éviter l’invagination de la membrane après une chirurgie apicale 97

150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste


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92 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Astuces en endodontie
C’est probablement l’une des disciplines les plus complexes en odontologie car
nous ne voyons peu ou pas ce que nous faisons et que cela fait appel au sens
tactile et à l’expérience clinique. C’est également une étape dont l’importance et
la difficulté échappent au patient, ce qui est un peu frustrant. Enfin, ces actes sont
chronophages et stressants pour le praticien et peu valorisés par les organismes
publics avec une rémunération indécente.
Dans ce contexte, chaque astuce pour optimiser, sécuriser et gagner du temps est
bonne à prendre !

Rétraction pulpaire : visualiser la progression


à la radio
La rétraction pulpaire due à l’âge ou aux agressions extérieures rend la recherche
des canaux – et parfois même de la chambre pulpaire – complexe. Le risque de
perforation du plancher ou radiculaire appelle à la prudence.
L’astuce est de mélanger la poudre d’un ciment radio-opaque avec de l’eau :
■ le mélange ne doit évidemment pas durcir (éviter certains ciments qui dur-

cissent à l’eau) ;
■ le mélange doit être assez fluide pour s’adapter aux parois.

En prenant une radio, on peut voir la progression, la distance entre la cavité d’ac-
cès et la pulpe ou les canaux, ainsi que les zones anatomiques à éviter (Fig. 6.1).

A B
Figure 6.1. Le mélange radio-opaque est appliqué dans la chambre pulpaire (A),
puis un contrôle radiologique est effectué pour visualiser la progression (B).

La dentine du plancher pulpaire : une alliée dans


la recherche des entrées canalaires
L’apposition de dentine secondaire ou tertiaire réduit le volume pulpaire, rendant
parfois les entrées canalaires difficiles à localiser. Si une connaissance de l’anatomie
Endodontie 93

est indispensable, l’endodontie requiert des aides optiques afin d’apprécier tous
les indices précieux que la nature nous offre.
En effet, la dentine du plancher pulpaire est plus foncée que la dentine axiale [1].
Ce contraste permet de savoir où explorer avec des micro-inserts diamantés ou
une micro-fraise type LN (long neck) (Fig. 6.2).

A B C
Figure 6.2. Les deux canaux (palatin et vestibulo-distal) de cette deuxième molaire
maxillaire ont été trouvés et sont bien en bordure de la dentine foncée (A). Une
progression prudente est initiée à la fraise LN au niveau du dernier sommet du
triangle, dans la zone où devrait se trouver le dernier canal (B). La lime a permis de
localiser l’entrée canalaire (C).

Utilisation du tire-nerf
Bien que cet instrument puisse sembler d’un autre temps, il peut parfois présenter
un intérêt. En effet, en début de traitement endodontique, et en particulier sur les
dents en cours de nécrose, il va permettre de retirer la quasi-totalité du paquet
vasculo-nerveux sclérosé.
Il sera bien sûr nécessaire de poursuivre selon les principes classiques de la prépa-
ration canalaire (mise en forme, irrigation, etc.) (Fig. 6.3).

A B
Figure 6.3. Retrait de la pulpe nécrosée au tire-nerf.
94 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Comment savoir si des canaux se rejoignent ?


Le sens tactile permet de sentir que deux instruments canalaires se rencontrent
dans des canaux convergents. Il existe un moyen d’en avoir la certitude :
■ un cône de gutta percha du diamètre maximal allant jusqu’à la LT est placé

dans un des deux canaux ;


■ un instrument manuel d’endodontie, de préférence en acier (plus rigide que

le nickel titane), est placé dans le second canal. Il est amené jusqu’au moment où
une sensation de résistance est ressentie ; cette sensation est causée par la pré-
sence du cône de gutta. Avec précaution, l’instrument est amené à pénétrer pour
descendre d’un ou deux millimètres vers la LT ;
■ cet instrument est retiré ;

■ le cône de gutta est également retiré ;

■ en observant le cône de gutta percha, on peut observer une marque ayant été

effectuée par l’instrument en acier dans le cône (Fig. 6.4).

A B
Figure 6.4. Un cône de gutta est positionné dans le canal palatin de cette prémolaire
maxillaire, puis un racleur (A) dans le canal vestibulaire. Les instruments sont retirés
dans l’ordre inverse. En observant le cône, on constate que l’instrument a imprimé
des stries caractéristiques de la forme d’un racleur : les canaux se rejoignent, on sait
même à quel niveau.

Gagner du temps sur le séchage des canaux


Après la préparation canalaire, le séchage des canaux peut s’avérer être une étape
longue et fastidieuse nécessitant l’utilisation de nombreuses pointes de papier.
Il suffit de mettre un cône de papier absorbant dans chaque canal et appliquer
à leur contact l’aspiration chirurgicale. Par capillarité, l’humidité intracanalaire va
remonter. Il reste alors à vérifier avec un dernier et unique cône de papier que les
canaux sont bien secs (Fig. 6.5).

Attention
Cette technique est à éviter en cas de saignement pour éviter de le favoriser.
Endodontie 95

A B
Figure 6.5. L’aspiration chirurgicale est positionnée quelques secondes sur
les pointes de papier.

Couper les cônes de gutta avec le compactage


thermomécanique
Le thermocompactage mécanique est une technique d’obturation endodontique
qui a été introduite en 1978 par Mc Spadden [2]. Elle fait intervenir un instrument,
le gutta-condensor ou « Mc Spadden » dont la partie travaillante a une forme de
lime H (Hedströem file) inversée.
Différentes précautions doivent être observées avant de procéder au compactage
thermomécanique. La plus importante est le sens de rotation horaire, sans quoi
l’instrument serait aspiré dans le canal, avec un risque de se visser au-delà de l’apex
(nous parlons d’expérience !). Ensuite, le diamètre doit être identique au dernier
instrument utilisé jusqu’à la LT afin d’avoir une friction suffisante et une vitesse
d’au moins 10 000 tours par minute pour ramollir la gutta percha qui sera com-
pactée tridimensionnellement (Fig. 6.6).

A B
Figure 6.6. Couper l’extrémité des cônes de gutta évitera qu’ils s’enroulent autour
de la partie lisse du gutta-condensor.
96 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Conseil
Notre conseil est de couper les cônes avant d’effectuer un compactage ther-
momécanique. En effet, les cônes de gutta, au début du compactage, risquent
de s’enrouler autour de la partie lisse du gutta-condensor, ce qui risquerait de
retirer le cône, aboutissant à une obturation incomplète.

Sortir un gutta-condensor fracturé


Utilisé directement ou après l’obturation du tiers apical (technique combinée), le
gutta-condensor permet un thermocompactage rapide de la gutta percha dans
le canal radiculaire.
La casse instrumentale de cet instrument fragilisé par les stérilisations successives
est fréquente. Bien sûr, le fragment d’instrument est noyé dans l’obturation et ne
pose généralement pas de problème quant à l’étanchéité canalaire… mais il existe
un moyen pour le retirer en quelques secondes.

Attention
Nous n’évoquons pas ici les cas malheureux où l’instrument rotatif a été uti-
lisé dans le sens antihoraire et est allé se coincer en profondeur, voire au-delà
de l’apex.
L’astuce consiste tout simplement à repasser un autre gutta-condensor dans la
gutta et de le laisser tourner (dans le sens normal de rotation). La gutta percha,
qui va avoir tendance à être poussée en direction apicale, va créer un flux de gutta
ramenant le fragment dans le sens opposé (et donc la surface) (Fig. 6.7).

Figure 6.7. Le fragment d’instrument est en train de remonter.


Endodontie 97

Optimiser le curetage d’une lésion apicale


Le curetage d’une lésion apicale est un point important pour limiter les risques
de récidive. Classiquement, sous binoculaires avec éclairage, voire au microscope,
l’opérateur réalise un curetage manuel à l’aide d’une curette tranchante, ouvre si
nécessaire la cavité pour optimiser la vision des parois. Alors que l’on pense avoir
tout nettoyé, l’effet de souffle (blast) du laser Erbium-YAG met bien souvent en
évidence du tissu de granulation qui n’a pas été éliminé ; il permet en outre de
supprimer du tissu ayant pénétré dans les porosités de l’os par effet photo-ablatif
[3]. Le laser Erbium-YAG est un laser utilisant une longueur d’onde à 2940 nm qui
est actif sur les tissus durs (dent, os) et mous (gencive, tissu de granulation). Ce
laser permet d’éliminer ce tissu résiduel et de favoriser le saignement et la biosti-
mulation en vue d’une guérison ad integrum [4] (Fig. 6.8).

Figure 6.8. Le laser Erbium-YAG en action.

Éviter l’invagination de la membrane après une


chirurgie apicale
La visibilité est une des clés de la réussite de la chirurgie endodontique. En effet,
elle permet de cureter le tissu de granulation et permet de réaliser l’obturation à
rétro. Bien que l’on essaie de limiter l’ouverture osseuse, elle est parfois importante.
À moins de combler ou de stabiliser la membrane à l’aide de pin’s, il existe un
risque d’invagination dans la cavité osseuse.
L’insertion d’une éponge collagénique résorbable permettra un maintien de la
membrane, sans invagination (Fig. 6.9).
98 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B
Figure 6.9. L’éponge hémostatique est placée dans la cavité (A), puis la membrane
est mise en place (B).

Références
[1] Nallapati S. Anatomie canalaire et traitement endodontique. Rev Odont Stomat 2010 ; 39 :
239‒62.
[2] McSpadden JT. Self instruction manual. London : Ash Dentsply; 1980. 13 p.
[3] Cochet JY, Gabriel RLe laser Er. YAG en endodontie Réalités cliniques. 2019 ; 30(1) : 21‒30.
[4] Angiero F, Benedicenti S, Signore A, Parker S, Crippa R. Photomedicine and Laser Surgery 2011 ;
845‒9.
CHAPITRE

7
Odontologie
conservatrice

PLAN DU CHAPITRE
■ Deux astuces pour l’éclaircissement interne 100
• L’évolution de la règlementation 100
• Les produits existants 100
• Les thérapeutiques actuelles 100
■ Comment savoir jusqu’où désobturer ? 101
■ Simplifier le bouchon de protection 102
■ Trois astuces pour l’obturation des lésions cervicales d’usure (mylolyses) 103
• Insérer un cordon dans le sulcus 103
• Limiter l’humidité pour coller 103
• Utiliser du composite flow 104
■ Dépose de l’amalgame avec fraise transmétal 104
■ Protéger la dent adjacente 105
■ Tasser le composite avec une microbrush essuyée 105
■ Ouverture des sillons occlusaux à minima 106
■ Manipulation rigide des pièces 107
■ Mise en évidence des fêlures 108
■ Tasser l’IRM® avec un coton humidifié 108

150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste


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100 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Deux astuces pour l’éclaircissement interne


L’éclaircissement des dents dyschromiées est une des techniques les plus conser-
vatrices du gradient thérapeutique [1]. Elle consiste en l’utilisation de peroxyde
d’hydrogène (eau oxygénée) à partir de produits en gel tel que le peroxyde de
carbamide.

L’évolution de la règlementation
La directive européenne 2011/84/UE du 20 septembre 2011 [2] a encadré les pra-
tiques cliniques :
■ interdiction des produits comportant plus de 6 % de peroxyde d’hydrogène

(correspondant à 18 % de peroxyde de carbamide) pour l’éclaircissement dentaire


pour les chirurgiens-dentistes ;
■ interdiction des produits excédant 0,1 % de peroxyde d’hydrogène aux non

spécialistes de l’art dentaire ;


■ seuls les adultes peuvent bénéficier d’un éclaircissement ;

■ le perborate de sodium est interdit car classé CMB 1B, c’est-à-dire carcinogène,

mutagène ou toxique pour la reproduction.

Les produits existants [3]


■ Le perborate de sodium, très largement étudié, est interdit.
■ Le peroxyde d’hydrogène présente une durée d’action de 1 à 2 heures. Il est
agressif pour les tissus dentaires. La récidive de la dyschromie est plus fréquente.
■ Le peroxyde de carbamide présente un temps d’action de 6 à 10 heures. Son

action est plus progressive et plus douce pour la dent. C’est un précurseur du
peroxyde d’hydrogène.

Les thérapeutiques actuelles


■ Éclaircissement externe : à l’aide d’une gouttière présentant ou pas des réser-
voirs vestibulaires, et de l’application par le patient de gels de peroxyde d’hydro-
gène inférieurs à 6 % (durée d’action de 1 à 2 heures) ou de peroxyde de carba-
mide inférieur à 18 %.
■ Éclaircissement interne : l’interdiction du perborate de sodium a amené à des

solutions alternatives.

Technique inside/outside [3,4]


Cette technique associe l’utilisation d’une gouttière et l’insertion dans la chambre
pulpaire de produit éclaircissant. La chambre pulpaire est donc laissée ouverte,
Odontologie conservatrice 101

l’entrée du traitement radiculaire protégée par une obturation étanche. Le patient


doit s’injecter le produit dans la chambre et la gouttière. L’agent de choix est le
peroxyde de carbamide qui se dissocie en peroxyde d’hydrogène et en urée qui va
évoluer en ammoniac. L’ammoniac, alcalin, augmente le pH et apporte une action
bactériostatique intéressante, compte tenu du fait que la dent est laissée ouverte.

Walking bleach technique [3]


Cette technique consiste à placer l’agent éclaircissant dans la chambre pulpaire et
à réaliser une obturation coronaire provisoire. L’interdiction perborate de sodium
a amené à l’utilisation de gels respectant la législation, faiblement concentrés,
nécessitant de multiplier les séances rapprochées.

Comment savoir jusqu’où désobturer ?


La mesure de la profondeur de désobturation est importante. Si elle est trop
faible, l’éclaircissement interne sera incomplet, pouvant laisser un collet coloré. Si
elle est trop importante, il existe un risque de résorption externe [5].
L’astuce est de reporter la hauteur de désobturation du canal à l’extérieur. Deux
techniques sont possibles :
■ on place le mors d’une précelle dans le canal et l’autre à l’extérieur ; comme les

mors se terminent au même point, cela permet de déterminer précisément si on


a suffisamment désobturé ;
■ on reporte un foret largo sur la face vestibulaire de la dent grâce au stop.

Il faut ménager un espace de 2 mm apical à la limite gingivale, pour mettre en


place idéalement 2 à 3 mm de matériau isolant [4,6,7] (CVI, oxyphosphate de zinc,
IRM®, composite) protégeant le traitement canalaire ; 0,5 mm laisse significative-
ment passer plus d’agent éclaircissant [6] (Figs. 7.1 et 7.2).

A B
Figure 7.1. Un mors de chaque côté permet de reporter à l’extérieur la position
interne.
102 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B
Figure 7.2. Un stop est positionné à l’extérieur à la longueur de désobturation
souhaitée, et reporté dans le canal.

Simplifier le bouchon de protection


À retenir
Le matériau idéal ne colle pas aux parois, peut être roulé en petite boule,
est suffisamment consistant pour être tassé, est d’une couleur différente des
tissus dentaires et est bien sûr étanche.

De notre point de vue, un ciment de scellement à l’oxyphosphate de zinc


(Crown&Bridge®, Harvard®) regroupe toutes ces qualités. Il doit être malaxé avec
un excès de poudre afin d’avoir une consistance épaisse. Une petite boule est pla-
cée au bout d’une sonde et inséré dans la cavité. Il faut ensuite légèrement tasser
avec un fouloir type plugger endodontique [7] ou une microbrush légèrement
humidifiée.

Attention
Attention, généralement, le ciment prend très vite ! La réalisation d’un lait de
ciment peut ralentir un peu la prise.

D’autres matériaux sont recommandés, tels que l’IRM®, le CVI ou les composites
[5]. L’avantage d’un produit blanc est qu’il est facile à visualiser pour contrôler que
l’on n’en a pas mis sur les parois (ce qui gênerait l’éclaircissement) et objectivable
en cas de dépose… on ne sait jamais ! (Fig. 7.3)
Odontologie conservatrice 103

A B
Figure 7.3. Une boulette de ciment est piquée sur une sonde, puis délicatement
tassée avec un plugger fin (A). L’utilisation de ciment opaque permet de contrôler
leur positionnement (B).

Trois astuces pour l’obturation des lésions cervicales


d’usure (mylolyses)
Insérer un cordon dans le sulcus
La pose d’un cordonnet rétracteur non imprégné présente trois avantages :
■ il récline la gencive ;

■ il évite la présence de fluide gingival ou de sang ;

■ il empêche l’adhésif de fuser dans le sulcus.

Limiter l’humidité pour coller


Le positionnement de l’aspiration chirurgicale à proximité de la dent traitée est
moins efficace que l’utilisation du champ opératoire. Cependant, dans le cas des
lésions cervicales d’usure ou mylolyses, la pose de la digue est le plus souvent
impossible. L’aspiration chirurgicale va limiter l’effet d’étuve. Il suffit pour s’en
convaincre de positionner un miroir : de la buée apparaît à sa surface rapidement ;
la présence de l’aspiration chirurgicale la fait disparaitre (Fig. 7.4).

Figure 7.4. Cordonnet dans le sulcus et aspiration évitant l’humidité : l’obturation


va pouvoir commencer !
104 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Utiliser du composite flow


Les composites fluides présentent généralement une résistance à la flexion infé-
rieure aux composites plus visqueux [8], ce qui leur permet d’être moins sensibles
aux contraintes mécaniques spécifiques de la zone cervicale. Ils donnent clinique-
ment d’excellents résultats [9,10].
En effet, s’il était enseigné à une époque que les lésions cervicales (appelées alors
mylolyses) étaient dues au brossage traumatique, il apparaît aujourd’hui fort pro-
bable que leur étiologie soit en lien avec des forces de flexion qui s’exercent au
niveau du collet, zone où la proportion d’émail aprismatique et où le cément est
faiblement minéralisé [8]. Classiquement, les Ciments verres inonomères (CVI)
conventionnels ou modifiés par adjonction de résine sont préconisés car plus
tolérants à l’humidité que les composites. Le composite est plus esthétique et plus
facile à polir (et l’état de surface lisse est plus favorable à la santé du parodonte
marginal) (Fig. 7.5).

Figure 7.5. Plusieurs apports de composites seront effectués et photopolymérisés


pour obturer cette lésion.

Dépose de l’amalgame avec fraise transmétal


La gestion du stock est une problématique permanente des cabinets dentaires.
Limiter les références présente donc un intérêt certain, tant pour simplifier les
commandes que pour simplifier la traçabilité. Bien qu’il existe des fraises spéci-
fiques pour la dépose de l’amalgame, nous avons opté pour les fraises transmétal
à usage unique, surtaillées en carbure de tungstène qui servent également pour
découper des prothèses en vue de leur dépose. Elles présentent l’avantage de
découper l’amalgame en petits fragments et non en poussière, comme le ferait
une fraise diamantée, limitant les vapeurs de mercure (Fig. 7.6).
Odontologie conservatrice 105

A B
Figure 7.6. Dépose d’amalgames à la fraise transmétal.

Protéger la dent adjacente


Quand on travaille sur une dent, il est très difficile de ne pas léser, même légère-
ment, la dent adjacente. Respectons le principe : primum non nocere !1
L’astuce consiste à mettre en place une bande métallique (soit prévue à cet effet,
soit une bande matrice métallique vendue en rouleau assez épais) (Fig. 7.7).

Figure 7.7. Protection contre les coups de fraises.

Tasser le composite avec une microbrush essuyée


L’adaptation du matériau d’obturation à la cavité est un point essentiel. Pour limi-
ter le risque d’enfermer des bulles, on peut utiliser la microbrush qui a servi à
appliquer l’adhésif, l’essuyer (pour éviter d’avoir une couche d’adhésif au sein du
composite) puis tasser le composite avec, sans risque qu’il n’adhère (Fig. 7.8).

1 « Avant tout, ne pas nuire »


106 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B
Figure 7.8. Le composite peut être tassé à l’aide de la microbrush, après avoir essuyé
l’adhésif.

Ouverture des sillons occlusaux a minima


Des sillons à peine infiltrés peuvent être ouverts avec des fraises de microdentiste-
rie ou une sableuse endobuccale.
Il existe une autre solution simple et rapide, et ne nécessitant pas de kit de fraises
particulier ou de sableuse : l’utilisation d’un insert à détartrer classique positionné
dans le sens du sillon, à la puissance maximale : il est suffisamment fin pour s’en-
foncer et les vibrations vont ouvrir le sillon… sans que ce soit douloureux ! (Fig. 7.9).

A B

C
Figure 7.9. Des sillons infiltrés (A) sont ouverts avec un insert à détartrer
classique (B) puis obturés au composite fluide (C).
Odontologie conservatrice 107

Manipulation rigide des pièces


Que l’on manipule des pièces prothétiques (inlay-onlays) ou des fragments de
dents cassés à coller, les bâtonnets avec extrémité collante sont intéressants mais
présentent deux inconvénients :
■ ils ne permettent pas d’appliquer la pièce avec force (car ils sont trop flexibles) ;

■ ils ne permettent de placer spontanément la pièce dans sa position finale.

L’idée est de placer la pièce dans la position dans laquelle on souhaite la coller
(lors de l’essayage), puis de la solidariser avec une pâte thermoplastique (stent’s,
pâte de Kerr®) à un fouloir à amalgame avec la main positionnée avec ses points
d’appui. Ainsi, quand on repositionnera la main, elle reprendra la même place et
la pièce se remettra en position sans avoir à modifier l’angulation ; le fouloir per-
mettra de maintenir en pression si nécessaire (Fig. 7.10).

A B

C D

E F
Figure 7.10. Le repositionnement du fragment cassé est facilité par cette méthode
car on retrouve sa position spontanément.
108 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Mise en évidence des fêlures


La transillumination est une technique qui permet de mettre en évidence des
fêlures coronaires. Il est possible de réaliser ce test avec la lampe à photopolyméri-
ser ou bien la lumière de la fibre optique des instruments rotatifs.
La lumière est arrêtée en cas ce fêlure ou fracture intéressant la dentine (ce qui
n’est pas le cas avec une simple fêlure de l’émail) (Fig. 7.11).

Figure 7.11. Diffraction de la lumière mettant en évidence la fêlure.

Tasser l’IRM® avec un coton humidifié


L’IRM est un eugénate à prise rapide qui est plus facile à appliquer aux parois en
le tassant avec une boulette de coton humide tenue par des précelles (Fig. 7.12).

Figure 7.12. Le compactage de l’IRM® au coton permet d’améliorer sa manipulation


et son étanchéité.

Références
[1] Tirlet G, Attal JP. Le gradient thérapeutique : un concept médical pour les traitements esthé-
tiques. L’Information dentaire 2009 ; 41/42 : 2561‒8.
[2] Directive du Conseil 2011/84/UE du 20 septembre 2011 modifiant la directive 76/768/CEE rela-
tive aux produits cosmétiques en vue d’adapter son annexe III au progrès technique. Texte
présentant de l’intérêt pour l’EEE : 3.
Odontologie conservatrice 109

[3] François P, Bonte É, Attal JP. L’éclaircissement interne de la dent dépulpée dyschromiée : quel
substitut au perborate de sodium ? Biomatériaux cliniques 2018 ; 2(3) : 50‒7.
[4] Elbeze L, Ghrenassia C, Prunel L. Éclaircissement interne, alternative au perborate de sodium.
L’Information dentaire 2018 ; 9 : 16‒22.
[5] Rolland C, Trotebas O, Bukiet F, Pignoly C. Éclaircissement des dents dépulpées et résorption
cervicale externe : comprendre pour mieux prévenir. Emc - Odontologie 2005 ; 1.
[6] Rotstein I, Zyskind D, Lewinstein I, Bamberger N. Effect of different protective base materials on
hydrogen peroxide leakage during intracoronal bleaching in vitro. J Endod 1992 ; 18 : 114‒7.
[7] Traviglia A, Re D, De Micheli L, Bianchi AE, Coraini C. Speed bleaching: the importance of tem-
porary filling with hermetic sealing. Int J Esthet Dent 2019 ; 14(3) : 310‒23.
[8] Gaspersic D. Micromorphometric analysis of cervical enamel structure of human upper third
molars. Arch Oral Biol 1995 ; 40(5) : 453‒7.
[9] Estafan D, Schulman A, Calamia J. Clinical effectiveness of a Class V flowable composite resin
system. Compendium of Continuing Education. Dentistry Journal 1999 ; 20 : 11‒5.
[10] Kubo S, Yokota H, Yokota H, Hayashi Y. Three-year clinical evaluation of a flowable and a hybrid
resin composite in non-carious cervical lesions. Journal of Dentistry 2010 ; 38 : 191‒200.
CHAPITRE

8
Implantologie

PLAN DU CHAPITRE
■ La temporisation implantaire : simplification de la dépose/repose des bridges
collés provisoires 112
■ La temporisation implantaire : contention au Super-Bond® 113
■ Tester la cicatrisation osseuse en cas de doute 113
■ Intérêt de l’intra-lift 115
■ Intérêt du laser Erbium-YAG pour l’ostéotomie péri-implantaire 116
■ Solidarisation des transferts d’implants 117
■ Transmission de l’occlusion le jour de l’empreinte 118
■ La base d’occlusion transvissée 118
■ Renforcement des points de contact proximaux 119
■ Préférer les Ti-bases personnalisées 120
■ Couronnes full zircone intégrées biologiquement 121
■ Préserver sa clé dynamométrique 122
■ Gel à la chlorhexidine dans la connectique implantaire 122
■ Téflon dans le puits de vissage implantaire 123
■ Contrôle de la passivité des prothèses plurales 124
■ Contrôle régulier de l’occlusion des prothèses implantoportées 124
■ Dévisser sans le tournevis adapté 125
■ Retirer l’obturation d’un puits de vissage profond 125
■ Trois astuces pour les attachements Locator® supra-implantaires 126
• Savoir où évider la prothèse pour sceller le boitier 126
• Sabler du boitier 127
• Réaliser un ou plusieurs évents 127

150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste


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112 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

La temporisation implantaire : simplification


de la dépose/repose des bridges collés provisoires
La gestion d’un bridge collé transitoire est complexe : on a du mal à le faire tenir,
on a du mal à le démonter ! Notre idée est la suivante : plutôt que de coller les
ailettes métalliques aux dents, on positionne le bridge puis on recouvre les ailettes
avec du composite fluide que l’on fait déborder autour, sur le tissu dentaire. En
aucun cas on ne met de la colle entre l’ailette et la dent !
La rétention sera assurée uniquement par le composite qui recouvre l’extrados et
déborde sur les tissus dentaires. Le sablage de l’extrados des ailettes peut optimiser
la tenue. Si possible, on positionne des taquets (idéalement de part et d’autre).
Contrairement à un bridge collé d’usage, on va demander au laboratoire de pro-
thèses des ailettes épaisses mais peu étendues : l’épaisseur assure la rigidité et
on conserve un maximum de place pour les débords qui assureront la tenue.
La dépose sera facilitée : il faudra retirer à la fraise le composite sur les ailettes pour
dégager la prothèse transitoire dont l’intrados n’a jamais été collé (Figs. 8.1 et 8.2).

A B

C
Figure 8.1. Ce bridge collé provisoire présente des ailettes épaisses et de faible
hauteur afin que le composite les recouvre et déborde sur le reste de la face
palatine des incisives. Pour le retirer, il suffira de fraiser le composite recouvrant
le métal et de le faire basculer.
Implantologie 113

A B
Figure 8.2. Ce bridge collé provisoire présente des ailettes épaisses et de faible
hauteur ; l’occlusion a permis de réaliser un taquet, mais seulement sur la molaire.
Le composite recouvre les ailettes qui ne sont pas collées directement aux tissus
dentaires.

La temporisation implantaire : contention


au Super-Bond®
Cette colle, grâce à ses propriétés viscoélastiques, permet de réaliser des conten-
tions parodontales durables, et par extension de coller des dents extraites. Ces
contentions peuvent durer des mois, voire des années (Fig. 8.3) !

Conseil
On utilisera la poudre transparente ou teinte A3 et non la poudre blanche
opaque.

Tester la cicatrisation osseuse en cas de doute


Lors de la réalisation d’un CBCT 4 mois après une extraction, on met parfois en
évidence des zones osseuses hypodenses ; le diagnostic différentiel entre une den-
sité osseuse réduite et une cicatrisation fibreuse n’est pas aisé. Or, être capable de
faire cette distinction est essentiel pour planifier le geste chirurgical.
Il suffit de sonder avec une aiguille et de faire une anesthésie traçante afin que
cela soit indolore pour le patient. Si l’aiguille plonge, il faudra rouvrir et cureter,
voire combler avec un substitut osseux (Fig. 8.4).
114 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B

C D

E F
Figure 8.3. Cette 22 présente une atteinte parodontale terminale (A). Avant de
l’extraire, une clé de repositionnement est réalisée au silicone d’occlusion (B). La
dent est extraite (C) et la racine est coupée pour retirer la portion apicale. Sous
champ opératoire, la clé est repositionnée, puis la dent extraite repositionnée
grâce à la clé (D). Après mordançage, le Super-Bond® est appliqué copieusement (E).
Une fois polymérisé, un polissage est réalisé pour un résultat final satisfaisant (F).
Implantologie 115

A B
Figure 8.4. L’aiguille s’enfonce de plusieurs millimètres facilement, confirmant la
cicatrisation fibreuse évoquée par le CBCT.

Intérêt de l’intra-lift
Cette technique chirurgicale peut être utilisée dans de nombreux cas à la place du
sinus lift, qui est une intervention plus lourde [1–4] et plus onéreuse.
L’intra-lift est une technique d’élévation sinusienne par voie crestale, moins trau-
matique qu’avec les ostéotomes [5], qui fait appel au Piezotome® et qui consiste à
décoller par pression de sérum physiologique de la muqueuse sinusienne grâce
à une ouverture réalisée avec des inserts. L’implant posé maintient la muqueuse à
la manière d’un piquet de tente, et les propriétés ostéogéniques de la membrane
de Schneider font le reste (Figs. 8.5 et 8.6).

Figure 8.5. L’implant large (6 mm) posé sur cette 16 a fortement soulevé la
membrane de Schneider et a permis une formation osseuse au-dessus de l’implant.
116 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Figure 8.6. Parfois l’os n’est visible qu’après quelques mois de mise en fonction
de l’implant.

À retenir
Lorsqu’il reste 4 mm de hauteur d’os, en sous-forant, cette technique est sûre et
apporte de bons résultats. Nous avons réalisé des cas à 1,5 mm, c’est beaucoup
plus risqué, mais les résultats sont bons. Parfois la visibilité de l’os reformé n’est
confirmée que lors de la mise en fonction de l’implant (pose de la couronne).

Intérêt du laser Erbium-YAG pour l’ostéotomie


péri-implantaire
Dans de nombreuses situations, nous pouvons être amenés à procéder à une plastie
de l’os péri-implantaire. Ce geste est délicat car il ne faut en aucun cas léser l’implant.
Le laser Erbium-YAG [6] retire l’os par son effet photo-ablatif sans risque de
compromettre l’ostéo-intégration ou le matériel implantaire sur lequel il n’a
aucune action.
Il est idéal pour supprimer l’os ayant recouvert la vis de couverture, ou procéder à
une plastie osseuse… sans parler de son intérêt sur supprimer le tissu de granula-
tion en cas de péri-implantite (Fig. 8.7) !

A B
Figure 8.7. Exposition de cet implant recouvert d’os en toute sécurité grâce au laser
Erbium-YAG.
Implantologie 117

Solidarisation des transferts d’implants


La solidarisation des transferts d’implants contigus avec de la résine acrylique
améliore la précision des empreintes [7–9] car elle empêche les micromouve-
ments possibles des transferts entre eux et dans le matériau d’empreinte. Les poly-
éthers et silicone permettent des résultats similaires [9]. Cette technique est à
réserver aux empreintes pick-up (empreinte ouverte).
Notre astuce est de créer dans un premier temps un maillage entre les trans-
ferts d’implants (ou de piliers) avec du fil dentaire. Ce maillage doit être à dis-
tance de la gencive.
Ensuite, la résine acrylique est déposée en quantité sur le fil dentaire. Il faut
respecter deux impératifs : la résine doit rester à distance de la gencive afin
que le matériau d’empreinte puisse enregistrer les profils d’émergence. Ensuite,
avant sa prise, il faut éliminer à la sonde la résine acrylique qui aurait fusé près
des dents naturelles afin d’éviter des difficultés de désinsertion (Fig. 8.8).

A B

C D
Figure 8.8. Les transferts d’implants pick-up sont vissés (A), puis un maillage au
fil dentaire est réalisé (B). Le LuxaBite® est appliqué, en restant à distance de la
gencive ; pour favoriser la rétention, de petites pointes sont faites (C). L’empreinte
est réalisée classiquement (D).
118 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

À retenir
La résine acrylique que nous utilisons est le LuxaBite® qui est commercialisé
comme matériau d’enregistrement de l’occlusion.

Transmission de l’occlusion le jour de l’empreinte


Petite astuce qui permet de gagner une séance : on enregistre l’occlusion sur les vis
de cicatrisation. Il suffit d’adresser au laboratoire la même forme de vis de cica-
trisation afin qu’ils les mettent en place une fois l’empreinte coulée (Fig. 8.9).

A B

C D
Figure 8.9. Les pilier de cicatrisation sont en place (A) et l’occlusion est enregistrée
sur ces derniers le jour de l’empreinte (B). Une vis de cicatrisation identique à celle
en bouche est fournie au laboratoire (C) qui obtient l’occlusion en la visant dans
l’analogue (D).

La base d’occlusion transvissée


La transmission du RIM est un point essentiel dans la réalisation de la prothèse. Pour
les grandes reconstructions, elle peut être compliquée par l’entendue des zones éden-
tées. L’idée est d’exploiter les implants, sur lesquels ont été vissés des piliers coniques
(Multi-unit®), pour stabiliser une base d’occlusion que l’on viendra transvisser. Les
transferts de pilier sont positionnés sur le modèle en plâtre et la plaque résine est réa-
lisée, puis la cire est mise en place. La prise du RIM s’en trouvera facilitée (Fig. 8.10).
Implantologie 119

A B

C D
Figure 8.10. Les étapes de la création de la base d’occlusion transvissée, au sein du
cabinet dentaire, pour pallier un oubli du laboratoire.
Les transferts sont vissés dans les anatogues (A), puis la résine photopolymérisable
est positionnée, ajustée sur les transferts (B), et la cire est positionnée (C). Vue de
l’intrados de la base d’occlusion (D).

Renforcement des points de contact proximaux


Les couronnes implanto-portées, notamment du fait de l’absence de ligament et
de proprioception (remplacée par l’extéroception), sont plus sujettes à des frac-
tures de céramiques ou des éclats. Ceux-ci sont très ennuyeux dans les zones
proximales car ils ouvrent le point de contact, pouvant engendrer bourrages ali-
mentaires, caries, syndrome du septum. Les fractures vestibulaires ou palatines
peuvent, sauf si l’esthétique est fortement perturbée, se régler par un simple polis-
sage de la céramique (Fig. 8.11).
120 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B

C D
Figure 8.11. Les renforts proximaux éviteront les fractures de céramique.

À retenir
Il faut demander au laboratoire, dans le design de l’armature, de soutenir la
céramique en proximal.

Préférer les Ti-bases personnalisées


Les Ti-bases personnalisées présentent de nombreux avantages :
■ possibilité de décider la position de la jonction Ti-base/couronne ;

■ meilleur soutien de la céramique en augmentant l’assise cervicale ;

■ meilleure résistance aux forces de cisaillement en adaptant la hauteur du

Ti-base à la hauteur de la couronne (Fig. 8.12).


Implantologie 121

A B

C D
Figure 8.12. Une prothèse pour la même situation clinique est simulée avec
un Ti-base standard (A) et un Ti-base personnalisé (B). Les prothèses ont été
réalisées (C). Le Ti-base standard et la couronne full-zircone, désolidarisée et cassée.

Couronnes full zircone intégrées biologiquement


La zircone est un matériau récent qui présente des propriétés mécaniques de bio-
logiques exceptionnelles. La réalisation d’un pilier personnalisé permet d’enfouir
la jonction Ti-base/zircone afin de ménager environ 1 à 1,5 mm de zircone polie
miroir (sans glazure) en sous-gingival.
La zircone polie favorise l’adhésion des cellules des tissus mous tout en étant
répulsive pour les bactéries [10], créant une attache permettant une meilleure
protection de la zone péri-implantaire, évoquant la jonction épithélio-conjonc-
tive autour de la dent naturelle (Fig. 8.13).
122 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Figure 8.13. Ménager un espace de zircone poli permet une meilleure intégration
biologique.

Préserver sa clé dynamométrique


Il existe plusieurs types de clés dynamométriques. Certaines, qui possèdent un
ressort, doivent être dévissées pour éviter de maintenir le ressort sous tension,
ce qui modifierait ses propriétés et donc la valeur du couple de serrage.
S’il est conseillé de les stériliser démontées, il faut a minima les desserrer quand
elles ne sont pas utilisées (Fig. 8.14).

Figure 8.14. La clé dynamométrique doit être desserrée.

Gel à la chlorhexidine dans la connectique


implantaire
La temporisation avec les vis de cicatrisation n’empêche pas la prolifération bacté-
rienne au sein de la connectique car le couple de serrage manuel est faible, le pilier
de cicatrisation est moins étanche que le pilier définitif.
Aussi, il est intéressant, pour contrôler la charge bactérienne, mais aussi la qualité
du microbiote [11,12], de mettre en place un gel à base de chlorhexidine à chaque
vissage/dévissage et avant de mettre en place le pilier prothétique (Fig. 8.15).
Implantologie 123

A B
Figure 8.15. Un gel de chlorhexidine permet une désinfection de la zone péri-
implantaire.

Téflon dans le puits de vissage implantaire


Il s’agit d’une astuce très connue !
Il faut un matériau permettant de ménager un accès ultérieur à la tête de vis. His-
toriquement, le coton était utilisé, peu à peu remplacé par le téflon. Son intérêt
est de ne pas se comporter comme une éponge à bactéries en cas de dévissage
entre l’implant et le pilier. En effet, le téflon limitera la prolifération bactérienne,
qui sera cantonnée au gap.

Conseils pour la mise en place


Tout d’abord, rouler le téflon sur lui-même pour faciliter son insertion. Ensuite,
utiliser un fouloir à amalgame très fin pour le tasser dans le puits. Pour finir,
une fois le puits presque totalement obturé, le couper à raz au ciseau. En effet,
il faut penser à un démontage ultérieur : il est préférable d’avoir une seule
pièce de téflon, et le fait de l’avoir enroulé facilite son retrait (Fig. 8.16).

A B
Figure 8.16. Le téflon enroulé est inséré et tassé au fouloir à amalgame, puis coupé
afin d’avoir la juste quantité et une seule pièce.
124 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Contrôle de la passivité des prothèses plurales


Obtenir une passivité sur une prothèse plurale est un gage du maintien de l’os-
téo-intégration [13]. La littérature décrit plusieurs méthodes [14] de contrôle
de la passivité telles que la vision directe, le sens tactile, le contrôle radiolo-
gique, le test de résistance au vissage ou screw resistance test (en vissant les vis
une à une jusqu’à ce que cela force) et le test de Sheffield qui consiste à ne
visser qu’une vis et contrôler radiologiquement l’ajustage de l’ensemble (one
screw test). Bien qu’aucune de ces méthodes n’apporte de fiabilité totale, elles
permettent d’exclure les défauts d’ajustage modérés à importants, sachant qu’il
existe une tolérance acceptable [14,15].
Pour notre part, nous apprécions le test de Sheffield qui est simple, rapide à
réaliser et fiable (Fig. 8.17).

A B
Figure 8.17. L’armature du bridge est essayée avec la seule vis mésiale (A, flèche).
Vue finale du bridge d’usage (B).

Contrôle régulier de l’occlusion des prothèses


implantoportées
L’occlusion est la notion transversale à toute la chirurgie dentaire. Elle est parti-
culièrement importante en implantologie. En effet, en l’absence de ligament, les
forces sont transmises directement à l’os. Une surcharge occlusale supérieure à
60 Mpa [16] peut contribuer à la perte d’ostéo-intégration [17].
Chaque contrôle d’un patient porteur de prothèses implantaires doit être l’oc-
casion de vérifier l’occlusion ; en effet, les autres dents peuvent s’user et entraîner
des contacts excessifs (Fig. 8.18).
Implantologie 125

Figure 8.18. Mise en évidence de contacts trop forts sur cette couronne implanto-
portée.

Dévisser sans le tournevis adapté


Il existe une centaine de fabricants d’implants dentaires et presque autant de
formes de tournevis.
Bien que nous disposions de kits possédant un certain nombre de drivers, il arrive
parfois de ne pas en trouver un adapté ou que la tête de vis soit abîmée. Dans ce
cas, avec prudence et une fraise fine, il faut réaliser une rainure en forme de tête
de vis dite « fendue » et la dévisser avec un tournevis plat (Fig. 8.19).

A B
Figure 8.19. Réalisation d’une rainure pour utiliser un tournevis plat.

Retirer l’obturation d’un puits de vissage profond


L’instrument idéal est… le tire-nerf ! C’est un objet indispensable à avoir dans les
tiroirs. À manipuler avec prudence (réaliser un parachute avec du fil dentaire, par
exemple).
On insère cet outil le plus loin possible et on réalise des tours qui vont permettre
aux barbelés de s’accrocher (Fig. 8.20).
126 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B
Figure 8.20. Plusieurs tentatives peuvent être nécessaires, mais le succès est au
rendez-vous avec le téflon (A) ou le coton (B).

Trois astuces pour les attachements Locator®


supra-implantaires
1. Savoir où évider la prothèse pour sceller le boitier
Il y a la possibilité de creuser un cratère géant avec plus ou moins de précision, mais
le plus simple est de réaliser une sorte de rebasage de la prothèse non évidée avec un
silicone d’occlusion sur la vis de cicatrisation ou le pilier Locator® qui vient d’être vissé
dans l’implant. Puis il suffit de creuser au niveau de l’empreinte du pilier (Fig. 8.21).

A B

C D
Figure 8.21. Le repérage de la vis de cicatrisation (A) est réalisé au silicone d’occlusion
(B) et permet d’ouvrir la résine avec précision (C) afin de limiter la taille du trou à
réaliser (D).
Implantologie 127

2. Sabler du boitier
La rétention du boitier Locator® dans la résine de la prothèse amovible est essen-
tielle. Elle est assurée par des rainures circulaires qui permettent un ancrage macro-
mécanique. Il est possible d’augmenter la rétention du boitier dans la résine en
utilisant une sableuse qui permet d’y ajouter un micro-ancrage mécanique. Des
études que l’on peut tout à fait extrapoler aux boitiers Locator® ont montré que
le sablage seul multipliait par trois la force nécessaire pour extraire une pièce scel-
lée dans de la résine acrylique [18]. Cette même étude montre que l’application
de primer spécifique au métal peut jusqu’à doubler la rétention obtenue après
sablage [18] (Fig. 8.22).

A B

C
Figure 8.22. Le sablage du boitier Locator®.

3. Réaliser un ou plusieurs évents


Il est fondamental de réaliser dans la cavité devant recevoir le boitier un évent
ouvert jusqu’à l’extrados de la prothèse. Il va permettre l’évacuation des excès de
résine, sans quoi ces excès resteraient autour du boitier, créant une surépaisseur
(Fig. 8.23). De plus, cet évent permet de contrôler visuellement que le boitier pré-
sente l’espace nécessaire au rebasage (voir fig. 8.23B).
128 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B

C D
Figure 8.23. La réalisation d’un évent (A) permettra de contrôler l’espacement avec
le boitier (B) et d’éviter une surépaisseur de résine (C et D).

À retenir
Pendant la prise de la résine, le patient doit être en occlusion serrée.

Références
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and peri-implant bone loss: literature support. Implant Dent 2005 ; 14(2) : 108‒16.
[18] Sandeep K, Vishwas K, Nidhi Mangtani K. Comparative evaluation of effect of metal primer and
sandblasting on the shear bond strength between heat cured acrylic denture base resin and
cobalt-chromium alloy : An in vitro study. Contemp Clin Dent 2015 ; 6(3) : 386‒91.
CHAPITRE

9
Chirurgie
et parodontologie

PLAN DU CHAPITRE
■ Luxer, luxer, luxer ! 132
■ Extraction d’un débris radiculaire 132
■ Simplifier l’extraction d’une dent de sagesse horizontale 133
■ Simplifier la freinectomie labiale supérieure 134
■ Prélever un greffon conjonctif de qualité 135
■ Protection du site de prélèvement palatin 135
• Utilisation d’une éponge collagénique 135
• Utilisation d’un composite fluide flow 136
■ Tester la proximité du nerf lingual 137
■ Astuces en cas de saignement 137
• Éponge hémostatique + suture résorbable 138
• Empreinte sectorielle compressive 138
• Appliquer une compresse vaselinée 138
• Appliquer une compresse imbibée d’Exacyl® 139
■ Élimination du tissu de granulation 139
■ Le point en U modifié ou point de Buser 140

150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste


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132 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Luxer, luxer, luxer !


Quel que soit le cas, la luxation [1] du ligament alvéolo-dentaire est l’étape la plus
importante de l’avulsion. Cela est encore plus vrai si la forme de la dent à extraire
présente un coude. En effet, même si la dent casse, le débris restant, déjà mobilisé,
sera plus simple à retirer. Parfois, une simple curette fine peut permettre de le
sortir, sans avoir à réaliser d’alvéolectomie. En outre, quand bien même le débris
radiculaire resterait, s’il a suffisamment été luxé, il devrait remonter spontanément
à la surface (Fig. 9.1).

A B
Figure 9.1. Cette 22 à extraire présente un coude radiculaire important (A), qui
a fracturé et a pu être retiré sans alvéolectomie grâce au travail de luxation (B).

Extraction d’un débris radiculaire


L’utilisation de deux instruments (deux élévateurs, deux syndesmotomes ou bien
un élévateur et un syndesmotome) facilite l’extraction d’une racine ; en effet, seul,
cet instrument exercerait une force avec une composante horizontale impor-
tante. Avec deux instruments, le premier exerce une force essentiellement verti-
cale car le second maintient la racine et l’empêche de basculer (Fig. 9.2).

A B
Figure 9.2. La technique des deux instruments qui simultanément vont exercer un
mouvement vers le haut sur une même racine pour l’extraire.
Chirurgie et parodontologie 133

Simplifier l’extraction d’une dent de sagesse


horizontale
L’extraction d’une 3e molaire horizontale nécessite méthode et prudence, en par-
ticulier si, comme dans le cas clinique ci-après (voir fig. 9.3A), elle présente une
proximité avec le nerf alvéolaire inférieur.
Classiquement, il faut dégager la partie supérieure de la dent par ostéotomie (voir
fig. 9.3B), puis couper la couronne (voir fig. 9.3C) et enfin la luxer. La proximité
intime du nerf va limiter les possibilités de luxation : placer un instrument sous la
dent afin de la basculer est proscrit car cela peut léser le nerf.

A B

C D

E F
Figure 9.3. Technique d’extraction limitant les risques des lésions du nerf alvéolaire
inférieur.
134 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Notre idée est de créer une rainure perpendiculaire au grand axe de la dent
(voir fig. 9.3D), suffisamment large et profonde pour insérer l’extrémité d’un
syndesmotome faucille (voir fig. 9.3E) puis d’imprimer un mouvement de trans-
lation vers la zone mésiale. Il faut conserver suffisamment de tissu dentaire afin de
ne pas casser le fragment.
Dans notre cas clinique, l’effet a été immédiat : la dent est sortie sans dommage en
quelques secondes (voir fig. 9.3F). Notons, en outre, que la piezotomie présente
un intérêt car elle limite les risques de lésion des tissus mous et des structures
nobles (Fig. 9.3).

Simplifier la freinectomie labiale supérieure


Cette intervention chirurgicale vise à éliminer ou à repositionner l’attache fibreuse
maxillaire qui relie la gencive à la lèvre. Le passage d’un fil de suture à la base du
frein (voir fig. 9.4A) permet de faire un « u » avec le fil. En tirant sur les extrémi-
tés, on met le frein en tension (voir fig. 9.4B), ce qui facilite sa dissection (voir
fig. 9.4C) et coupe de part et d’autre du frein. Pour éviter la réinsertion du frein, il
est recommandé de réaliser un trait d’incision horizontal sectionnant le périoste
(voir fig. 9.4D) (Fig. 9.4). On suture ensuite la muqueuse labiale, laissant la portion
gingivale ouverte.

A B

C D
Figure 9.4. Freinectomie labiale supérieure.
Chirurgie et parodontologie 135

Prélever un greffon conjonctif de qualité


La gencive palatine présente des variabilités interpersonnelles. De même, il existe
différents types de prélèvement (gencive palatine, tubérositaire) et techniques de
prélèvement.
S’il est envisagé de désépithélialiser à la fraise boule diamantée pour prélever le
tissu conjonctif, il est intéressant d’injecter dans un premier temps un anesthé-
sique sans vasoconstricteur afin de favoriser le saignement du conjonctif
[2]… qui confirme que l’épithélium a bien été retiré (Fig. 9.5).

Figure 9.5. L’anesthésie sans vasoconstricteur permet de visualiser


si la désépithélialisation est suffisante.

Protection du site de prélèvement palatin


La plupart des techniques de greffe épithélio-conjonctives ou conjonctives néces-
sitent un prélèvement palatin laissant un site cruenté, source de douleur, alors que
le site greffé n’est généralement pas algique. Du fait de l’absence d’épithélium, la
cicatrisation est dite « de seconde intention ».
Classiquement, il est recommandé de réaliser une plaque palatine. Elle présente
l’avantage d’assurer une protection mécanique du site exposé, mais nécessite un
rendez-vous préopératoire pour l’empreinte et génère un coût supplémentaire.
Notre pratique clinique nous a permis de tester deux techniques assurant à la fois
une protection de la plaie, sans séance supplémentaire, et un coût de réalisation
négligeable.

Utilisation d’une éponge collagénique


Afin de protéger le site de prélèvement (voir fig. 9.6A), une éponge en collagène
est façonnée au bistouri (voir fig. 9.6B) puis adaptée au site de prélèvement et
plaquée par des sutures [3] (voir fig. 9.6C). La cicatrisation peut avoir lieu, avec peu
ou pas de douleurs (voir fig. 9.6D) (Fig. 9.6).
136 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

A B

C D
Figure 9.6. Protection du site de prélèvement avec du collagène.

Utilisation d’un composite fluide flow


Contrairement à la précédente technique, des sutures sont réalisées dans un pre-
mier temps d’une berge à l’autre afin de créer un maillage. Le composite fluide est
ensuite injecté sur la plaie et dans les sutures [2] (voir fig. 9.7A) puis photopolymé-
risé. Il faut couper les fils pour enlever l’ensemble (voir fig. 9.6B) (Fig. 9.7).

A B
Figure 9.7. Protection du site de prélèvement avec du composite.
Chirurgie et parodontologie 137

Tester la proximité du nerf lingual


La lésion du nerf lingual est la lésion trigéminale périphérique la plus fréquente
(58 % des cas [4]), qui survient lors de l’avulsion de dents de sagesse. Le nerf lingual
est caractérisé par la variabilité de son trajet [5], y compris chez un même individu
d’un côté à l’autre. Il n’est pas possible d’apprécier sa situation, ni cliniquement, ni
radiologiquement [6].
Classiquement, il est préconisé de réaliser un tracé déporté vestibulairement, de
décoller en pleine épaisseur, de protéger le lambeau avec un décolleur [6], et d’évi-
ter de positionner un écarteur en lingual, mais on reste exposé à une section en
lien avec un trajet anatomique atypique.
Notre préconisation est d’anesthésier au niveau de la zone où nous prévoyons
d’inciser, sans autre injection préalable. Si la langue est immédiatement anes-
thésiée, cela signifie une proximité avec le nerf lingual. Dans le cas contraire, on
peut supposer qu’il est à distance (Fig. 9.8).

L V
Figure 9.8. L’anesthésie à proximité du trait d’incision (pointillés).

Astuces en cas de saignement


Toute intervention dentaire y compris mineure peut causer des complications
hémorragiques. Généralement, l’hémostase est acquise à la fin de l’acte chirurgi-
cal. Si tel est le cas, il faut donner les conseils d’usage au patient : éviter de cracher
et de se rincer la bouche les deux premiers jours, ne pas manger ni boire chaud,
préférer une alimentation molle.
Si un caillot volumineux se forme, il risque d’entretenir le saignement : il vaut
mieux l’éliminer avec une compresse stérile, rincer à l’eau froide puis mettre une
nouvelle compresse stérile et garder en pression 10 bonnes minutes.
138 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Les extractions dentaires ne nécessitent pas, dans la plupart des cas, de modifica-
tion ou d’arrêt du traitement anti-thrombotique, selon les recommandations de
la Société française de chirurgie orale (SFCO).
Dans la grande majorité des cas, les astuces suivantes peuvent être utilisées.

Éponge hémostatique + suture résorbable


Physiologiquement, les plaquettes sanguines sont activées par le collagène pré-
sent dans la matrice sous-endothéliale qui est exposée en cas de brèche vascu-
laire [7]. L’éponge hémostatique, en apportant du collagène exogène, augmente
la surface d’adhésion des plaquettes et permet de favoriser la formation du clou
plaquettaire [8]. Les sutures vont augmenter la compression tissulaire et maintenir
le collagène (Fig. 9.9).

Figure 9.9. Points en croix assurant la protection du pansement collagénique.

Empreinte sectorielle compressive


Une empreinte avec un élastomère de haute viscosité dans un bitetrays en occlu-
sion peut être une excellente solution. Juste après l’intervention, il maintient la
pression sur le caillot et favorise l’hémostase. Il peut être remis au patient qui
n’aura aucune difficulté à le repositionner chez lui en cas d’hémorragie.

À retenir
Le silicone est bien toléré, il n’adhère pas au caillot et évite la formation d’un
caillot volumineux (Fig. 9.10).

Appliquer une compresse vaselinée


La vaseline va éviter que le caillot n’adhère à la compresse et permettre qu’il reste
en place au moment où le patient la retirera.
Chirurgie et parodontologie 139

A B C
Figure 9.10. Une empreinte sectorielle en silicone assure une compression du caillot.

Appliquer une compresse imbibée d’Exacyl®


L’acide tranexamique est un antifibrinolytique oral qui facilite la formation de cail-
lots en inhibant l’activation du plasminogène en plasmine [9]. Il peut être injecté,
avalé ou utilisé en bain de bouche [3].
Cependant, en crachant, certains patients pourraient éliminer le caillot. Il parait
intéressant de demander au patient qu’il casse l’ampoule et verse le contenu sur
une compresse. Après avoir, si nécessaire, préalablement éliminé le caillot existant
s’il est proéminant, il roule la compresse imbibée et la maintient en pression 15 à
20 minutes (Fig. 9.11).

Figure 9.11. Application d’Exacyl® sur une compresse.

Élimination du tissu de granulation


Que ce soit après une avulsion ou lors d’un curetage en parodontologie, le tissu
inflammatoire dit de granulation doit être retiré. Les instruments classiquement
recommandés peuvent requérir un temps important pour l’éliminer.
Dans les cas d’extraction dentaire, notamment si la dent était fracturée, le tissu
de granulation est volumineux et adhérant à l’os et à la gencive. L’utilisation d’une
pince gouge que l’on plonge dans l’alvéole peut être très efficace (voir fig. 9.12A).
140 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Dans le cas d’un curetage gingival ou périapical, l’utilisation excavateurs fins et


affûtés, normalement destinés à l’éviction manuelle du tissu carié, s’avèreront très
pratiques, et plus rapides que les curettes de Gracey, qui conservent leur utilité
pour le surfaçage radiculaire (voir fig. 9.12B).

A B
Figure 9.12. Retrait du tissu de granulation à la pince gouge après une extraction
(A), avec un escavateur en parodontie (B).

Le point en U modifié ou point de Buser


Le point en U classique consiste à passer en mésial de vestibulaire à palatin puis
en distal de palatin à vestibulaire, formant une forme de U. Il présente l’intérêt
d’assurer une fermeture étanche du site, et un affrontement parfait des berges
(conjonctif face au conjonctif) permettant une bonne cicatrisation. Le point de
Buser ajoute une étape supplémentaire consistant à passer dans la bouche pala-
tine du U, puis à fermer l’ensemble. Ce point est impressionnant quant à sa capa-
cité à tracter le lambeau, mais doit être complété en mésial et distal par des points
simples (Fig. 9.13).

A B C
Figure 9.13. Les étapes du point de Buser : un point en U (A), puis passage dans
la boucle (B), fermeture en tractant les chefs (C).
Chirurgie et parodontologie 141

Références
[1] Makhoul R, Chambas V. Les avulsions en omnipratique, techniques chirurgicales. Réalités
cliniques 2020 ; 31(4) : 274‒83.
[2] Ronco V. Tunnélisation – un Concept Global en Chirurgie Plastique Parodontale. Quintessence
publishing ; 2021.
[3] Dridi S-M, Arreto C-D, Danan M. Chirurgie et hémostase. Réalités cliniques 2000 ; 11(2) : 225‒38.
[4] Hillerup S, Stoltze K. Lingual nerve injury II. Observations on sensory recovery after micro-
neurosurgical reconstruction. Int J Oral Maxillofac Surg 2007 ; 36(12) : 1139‒45.
[5] Pippi R, Spota A, Santoro M. Prevention of Lingual Nerve Injury in Third Molar Surgery : Literature
Review. J Oral Maxillofac Surg 2017 ; 75(5) : 890‒900.
[6] Tisserand L, Bitton J. La particularité régionale mandibulaire postérieure sous l’angle de l’expert.
Information dentaire 2013 ; (3/4) : 45‒54.
[7] Gachet C. Les mécanismes moléculaires de l’activation plaquettaire. Bull Acad Natle Méd 2013 ;
197(2) : 361‒73.
[8] Blanchy T, Babilotte J, Fénelon M, Marteau J-M, Fricain JC, Catros S. Intérêt des éponges de colla-
gène pour prévenir la résorption osseuse alvéolaire post-extractionnelle : revue systématique de
la littérature. Med Buccale Chir Buccale 2016 ; 22 : 221‒32.
[9] Suhael A. Management of Hemorrhage in Minor Dental Operations- A Systematic Review. Oral
and Maxillofacial Pathology Journal 2021 ; 12 : 63‒8.
CHAPITRE

10
Radiologie

PLAN DU CHAPITRE
■ Radiographie maxillaire sans angulateur 144
■ S’éloigner du faisceau primaire quand on doit tenir la radio… 144

150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste


© 2023 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
144 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Radiographie maxillaire sans angulateur


Pour pallier l’absence d’un angulateur, il est possible de positionner un coton afin
de redresser la radio rétroalvéolaire et l’orthocentrer. Le patient doit maintenir
sans appuyer pour ne pas glisser (Fig. 10.1).

A B
Figure 10.1. Un rouleau de coton permet de correctement positionner la radio.

S’éloigner du faisceau primaire quand on doit tenir


la radio…
Il faut être à distance du patient quand on réalise une radiographie. Dans de
rares cas, il n’y a pas d’autre possibilité que de tenir le capteur, mais il faut éviter
de le tenir avec la main. Les précelles ne maintiennent pas assez fermement le
capteur, aussi, on préfèrera la pince de Miller (utilisée pour le papier d’occlu-
sion) (Fig. 10.2).

A B
Figure 10.2. La pince de Miller permet de tenir le capteur radio.
CHAPITRE

11
Les inclassables

PLAN DU CHAPITRE
■ Réaliser un consentement éclairé sur mesure en quelques clics 146
■ L’organisation en cassette 146
■ La gestion des projets 146
■ Les citations qui sauvent 147

150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste


© 2023 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
146 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Réaliser un consentement éclairé sur mesure


en quelques clics
Obtention du consentement libre et éclairé d’un patient avant de réaliser un acte
de chirurgie dentaire est une obligation légale. L’information doit être délivrée au
cours d’un entretien ; elle doit être loyale, claire et appropriée.
Bien que l’écrit ne soit pas obligatoire, la charge de la preuve reposant sur le
chirurgien-dentiste, il est conseillé d’en faire un, notamment au regard de la juris-
prudence qui, sans écrit, considère parfois qu’il n’y a pas de preuve (CA Rouen
9/02/2011, CA Nîmes du 27/09/2005) (Fig. 11.1).
Ce consentement doit être adapté au patient (il faut éviter les documents types
avec des cases à cocher ou trop standards).

À retenir
Le site www.consentement-eclaire.fr permet d’obtenir un document au
format PDF après avoir entré le nom du patient, coché les risques supposés
et les antécédents en lien avec l’intervention. Il permet aussi de personnaliser
les textes proposés par défaut en moins d’une minute !

L’organisation en cassette
Nous sommes passés aux cassettes pour tous nos actes en 2010 dans le but de
tracer la stérilisation. En effet, il n’y a généralement que le numéro de la cassette à
enregistrer après le soin afin de la lier au cycle de stérilisation. Sans cela, il faudrait
tracer l’ensemble des sachets ouverts, ce qui représente un travail colossal.
Les avantages sont multiples : gain de temps lors du soin, procédure de stérili-
sation plus rapide pour les assistantes, le matériel est mieux protégé et s’abîme
moins, visibilité du stock de cassettes pour chaque type de soins.
Les inconvénients sont l’investissement de départ (achat des cassettes et de l’ins-
trumentation, nécessité d’avoir plusieurs autoclaves), mais nous ne reviendrions
en arrière pour rien au monde (Fig. 11.2) !

La gestion des projets


Des outils gratuits existent pour gérer ses projets, mais également pour organiser
les tâches de l’assistante ou de la secrétaire. L’un de ces outils, Trello (https://trello.
com) est simple à utiliser et extrêmement puissant. Il a été utilisé pour cet ouvrage
afin d’organiser les astuces, valider la présence de photos et l’écriture des textes
(Fig. 11.3).
Les inclassables 147

Figure 11.1. Page de rédaction d’un consentement sur www.consentement-eclaire.fr.

Les citations qui sauvent


Certains auteurs ont synthétisé en une phrase une pensée ; les citations peuvent
à la fois être une source d’inspiration pour soi, mais aussi permettre de fluidifier
l’échange avec le patient.
148 150 trucs et astuces pour le chirurgien-dentiste

Figure 11.2. Exemple d’une cassette chirurgie.

Figure 11.3. Page Trello utilisée pour cet ouvrage.

■ « La vraie faute est celle que l’on ne corrige pas. », Confucius.


■ « Il est dur d’échouer ; mais il est pire de n’avoir jamais tenté de réussir », Franklin
Roosevelt. Utile quand on a essayé un traitement et que cela ne fonctionne pas.
■ « Ralentissez monsieur, je suis pressé ! » disait Voltaire à son cochet qui, pour

lui éviter d’être en retard à un rendez-vous, poussait les chevaux dans des chemins
défoncés, au mépris du danger. Pour aller vite, il faut savoir prendre le temps.
■ Quand un patient demande s’il doit passer le fil dentaire entre toutes les dents :

« Non, uniquement entre les dents que vous souhaitez garder ! »


■ « Il n’y a pas d’échec en implantologie mais des retards de succès »
Conclusion
En écrivant cet ouvrage, j’en ai appris beaucoup sur moi-même : je me suis étonné
de mon obsession du gain de temps, de l’optimisation, de la simplification des
protocoles et de la réduction des références à acheter pour nos cabinets. Notre
métier est un métier manuel, mais c’est le cerveau qui guide la main. Aussi soyons
inventifs, créatifs, disruptifs et heureux !
N’oublions jamais que : « L’imagination est plus importante que le savoir » (Eins-
tein) et surtout « décidez d’être heureux car c’est bon pour la santé » (Voltaire).
Nous espérons par cet ouvrage vous avoir apporté une aide, un gain de temps et
surtout du plaisir…
Laurent Dussarps
Index
A Ciment de scellement, 77
3M-ESPE®, 32, 77 Ciment provisoire, 11
Ailette, 43, 112 Ciment verre inonomère (CVI), 104
Aluwax®, 6, 65 Cire, 6
Alvéolectomie, 132 Cire de relation centrée, 64
Amovible partielle, 19 Clamp « papillon », 75
Articulateur, 63 Clé dynamométrique, 122
Aspiration chirurgicale, 79 Coiffe céramique, 30
Attachement locator®, 126 Coiffe métal, 30
Collage, 84
B Collage dans un canal radiculaire, 51
Base d’occlusion, 6, 12, 15, 66 Collage de facettes, 76
Base d’occlusion transvissée, 118 Colle associée à un système adhésif, 84
Bite tray, 33 Colle auto-adhésive, 84
Bitetray, 138 Colle contenant un monomère réactif, 84
Blessure, 22 Compactage, 95
Boitier locator®, 127 Composite, 11, 84, 102, 106
Bouchon de protection, 102 Composite flow, 106
Boule de résine, 11 Compresse vaselinée, 138
Bourrelet d’occlusion, 9 Cône de gutta percha, 94
Bridge, 29, 124 Consentement éclairé, 146
Bridge antérieur transitoire, 42 Contact occlusal, 15
Bridge collé, 84 Contre-dépouille, 10, 71
Bridge collé transitoire, 112 Cordonnet, 78, 103
Bridge full-zircone, 31 Couronne, 84
Bridge par isomoulage, 34 Couronne d’usage, 55
Bridge provisoire, 33 Couronne full-zircone, 121
Couronne implanto-portée, 119
C Couronne par isomoulage, 34
Casse, 23 Couronne transitoire, 35, 40, 73
Cassette, 146 Crampon, 70, 72, 74
Cavit®, 73 Cristaux de disilicate de lithium, 30–31
Cavité d’accès, 71 Cristaux de leucite, 30–31
CBCT, 113 Crochet, 16
Céramique, 84 Crochet boule, 19
Céramique feldspathique, 11 Crochet nally-martinet, 16
Cerclage, 75 Crown&Bridge®, 102
Châssis, 15 Curetage, 97, 140
Chips de céramique, 87
Chlorhexidine, 122 D
Chrome-cobalt, 52 D’acide polycarboxylique, 77
Cicatrisation, 122 D’alumine, 79
Cicatrisation osseuse, 113 D’empreinte secondaire, 11
Ciment, 32, 41, 70, 102 D’eugénol, 77
Ciment d’obturation, 77 D’hydrogène, 100
152 Index

Défaut de l’intrados, 20 Fil de jonc, 39


Dent de sagesse horizontale, 133 Fit checker®, 11
Dent délabrée, 34 Fourchette d’arc facial, 60
Dent peu rétentive, 22 Fracture, 108
Dent support de crochet, 16 Fracture de céramique, 119
Dentoportée, 55 Fraisage en « T », 30
Dentsply, 71 Fraise transmétal, 104
Dépose, 27, 32 Freinectomie labiale supérieure, 134
Dépose de l’amalgame, 104 Friction, 54
Dépose partielle, 29 Frottement, 21
Descellement, 32 Full-zircone, 31
Descellement partiel, 56 G
Désinsertion, 18
Désinsertion de l’empreinte, 14 Galette de montage, 62
Désobturation, 101 Gap, 73
Die spacer, 52 Gel à la chlorhexidine, 122
Digue, 70, 85 Glazure, 85
Dimension verticale, 7 Greffon conjonctif, 135
Dimension verticale diminuée, 66 Grille coulée, 9
Disclosing Wax®, 21 Guide de coupe, 48
DuraLay®, 11, 49 Gutta-condensor, 95
Durelon®, 32, 77 H
E Harvard®, 102
Hémicrampon, 76
Éclat, 119
Hémostase, 138
Édentement, 35
Hypochlorite, 70
Élongation coronaire, 75
E-max®, 30–31 I
Empreinte pick-up, 111 Implantologie, 111
Empreinte sectorielle compressive, 138 Implantoportée, 124
Empreinte stabilisatrice, 10 Impression Paste®, 6, 10
Empress®, 30–31 Inlay-core, 40, 49, 54
Encoche, 38 Inlay-onlay, 84
Endodontie, 92 Insert à ultrasons, 32
Entrée canalaire, 92 Inside/outside, 100
Éponge collagénique, 135 Interférence, 63
Éponge collagénique résorbable, 97 Intrados, 20
Éponge hémostatique, 138 Intra-lift, 115
Eugénate, 108 IRM®, 108
Exacyl®, 139 Isolation d’un groupe de dents, 80
Excès de ciment, 56
Excès de super-bond®, 88 J
Extraction d’un débris radiculaire, 132 Joint périphérique, 5, 9
Extraction d’une dent de sagesse horizontale, 133
K
F Kerr®, 32, 62
Facette, 30, 80, 84, 89 Kits de maquillage de la résine, 43
Fausse gencive, 8
Faux moignon, 51 L
Faux palais, 8 L’acide fluorhydrique, 85
Fêlure, 108 L’acide tranexamique, 139
Ferrulure effect, 75 L’alginate, 33
Index 153

L’Aluwax®, 9 Ouverture du sillon occlusal, 106


L’ammoniac, 100–101 Oxyde de zinc-eugénol, 6, 12
L’angle naso-labial, 9
L’arc facial, 60 P
L’arrache-couronne, 27 Palais, 8
L’éclaircissement, 100 Panavia®, 31
L’édentement, 16 Pansement provisoire, 71
L’élimination du ciment, 56 Pansement compressif, 77
L’empreinte secondaire, 4, 9 Papille bunoïde artificielle, 8
L’empreinte primaire, 3 Paralléliser la préparation, 51
L’empreinte sectorielle, 33 Passivité de prothèse plurale, 124
L’esthétique en prothèse transitoire, 43 Pâte de kerr®, 4–5, 107
L’éviction gingivale, 12 Pâtes à base d’oxyphosphate de zinc-eugénol, 10
L’invagination de la membrane, 97 Pattern resin LS®, 11, 49
L’IRM®, 102 Perborate de sodium, 100
L’isomoulage, 33 Perforation axiale, 27
L’occlusion, 9, 12, 42 Péri-implantaire, 116
L’Optibond® eXTRa, 88–89 Permadyne®, 4–5
L’ostéotomie, 116 Peroxyde d’hydrogène, 100
L’oxyde, 79 Peroxyde de de carbamide, 100
L’oxyde de zinc-eugénol, 4–5 Piezotome®, 115
L’oxyphosphate de zinc, 102 Pilier de cicatrisation, 118
Lait de ciment, 102 Pince de furrer, 27
Laser Erbium-YAG, 31, 97, 116 Plâtre, 64
Latex, 70 Plâtre de montage, 3
Locator®, 8, 126 Plugger endodontique, 102
LuxaBite®, 117 PMMA, 36
Luxation du ligament alvéolo-dentaire, 132 Point de buser, 140
Point de contact, 54, 119
M Point en croix, 138
Maquette d’occlusion, 6 Point en U, 140
Mc spadden, 95 Polissage de la résine, 36
Mercure, 104 Polyéther, 4
Microbrush, 102, 105 Polymérisation accélérée, 40
Microfissure, 84–85 Porte-à-faux, 15
Morsure de la joue, 20 Porte-empreinte, 4, 13, 33
Moyco®, 6, 64 Pose de la digue, 70
Multi-unit®, 118 Prélèvement palatin, 135
Mylolyse, 103 Préparation canalaire, 94
Profondeur de désobturation, 101
N Prothèse amovible partielle, 19
Nally-martinet rigide, 16 Prothèse implantoportée, 124
Nerf alvéolaire inférieur, 133 Prothèse amovible totale, 3
Nerf lingual, 137 Prothèse amovible transitoire, 13
Nickel-chrome, 52 Prothèse composite, 11
NX3, 88–89 Prothèse fixée, 27
Prothèse transitoire, 32
O
Occlu® spray plus, 54–55 R
Occlusion, 32, 66, 118, 124 Racleur, 94
Occlusion serrée, 15 Radiographie maxillaire sans angulateur, 138
One screw test, 124 Rainure, 32, 52
Ostéotome, 115, 133 Rebasage, 23
154 Index

Rebasage après collage au super-bond®, 37 T


Rebasage du PMMA, 36 Technique de tench, 9
Reconstruction pré-endodontique, 70 Téflon dans le puits de vissage, 123
Relation centrée, 65 Temp-bond®, 11, 21, 32
Relation intermaxillaire, 9 Temporisation avec la vis de cicatrisation, 122
Renfort métallique, 8, 15 Temporisation implantaire, 112
Renfort proximal, 120 Tenon, 32, 44, 52
Résine : kit de maquillage, 43 Tenon provisoire, 38
Résine acrylique, 117, 127 Test de résistance au vissage, 124
Résine photopolymérisée, 6 Test de sheffield, 124
Résine PMMA, 36, 39 THermocompactage, 95
Rétention, 22, 32, 38, 73, 112 THermomécanique, 95
Rétraction pulpaire, 92 THermoplastique, 6
RIM, 118 Tirage, 12–13
RMIPP, 40, 49, 90 Tire-nerf, 93, 125
S Tissu de granulation, 97, 139
Transfert d’implant, 117
Sablage, 79, 84–85, 127 Transillumination, 108
Sablage à l’oxyde d’alumine, 16 Transvissage, 118
Sablage de l’intrados, 42 Triade de housset, 3, 19
Sableuse, 106 Tributylborane, 38
Saignement, 137 True base®, 6
Scellement d’une prothèse transitoire, 41
Scellement dans un canal radiculaire, 51 U
Screw resistance test, 124
Ultrason, 86
Séchage du canal, 94
Unifast®, 36
Silicone, 10, 11, 34, 53, 138
Urée, 100–101
Silicone d’occlusion, 60, 80
Snow white®, 61 V
Solidarisation de la couronne, 55–56
Solidarisation de transfert d’implants, 117 Vapeur de mercure, 104
Stase alimentaire, 8 Vis de cicatrisation, 118
Stellite, 11, 15, 16, 19 Vitrocéramique, 11
Stent’s, 6, 107
W
Super-bond®, 32, 37, 52, 88, 113
Surocclusion, 41 Walking bleach technique, 101
Surpression, 21 Wamkey®, 30
Suture résorbable, 138
Syndesmotome, 30 Z
Syndrome du septum, 119 Zircone, 11, 31, 84–85, 121

477890 – (I) – (2) – Quatro Silk 90


Elsevier Masson S.A.S
65, rue Camille-Desmoulins,
92442 Issy-les-Moulineaux Cedex
Dépôt légal : janvier 2023
Composition : Aptara
Imprimé en Pologne par Dimograf

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