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LICENCE DROIT : CONTENTIEUX ET METIERS JUDICIAIRES

Mémoire pour l’obtention du diplôme de la licence

Sous le thème

L’IMPOSITION DES ENTREPRISES AU MAROC

Rédigé par :

MRIQ Ikram

Encadré par :

Mr ACHRAGHI Mohamed

Année universitaire : 2022-2023


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LICENCE DROIT : CONTENTIEUX ET METIERS JUDICIAIRES

Mémoire pour l’obtention du diplôme de la licence

Sous le thème

L’IMPOSITION DES ENTREPRISES AU MAROC

Rédigé par :

MRIQ Ikram

Encadré par :

Mr ACHRAGHI Mohamed

Année universitaire : 2022-2023

3
DEDICASE

A mon père, mon premier encadrant, depuis ma naissance,

A ma très chère mère : qu’elle trouve ici l’hommage de ma gratitude


qui, si grande qu’elle puisse être, ne sera à la hauteur de ses
sacrifices et ses prières pour moi,

A mes camarades et collègues, à qui je souhaite beaucoup de réussite


et de bonheur,

A tous mes amis qui me sont chers, à tous ceux que j’aime et qui
m’aiment : qu’ils trouvent ici l’expression de mes sentiments les plus
dévoués et mes vœux les plus sincères,

Que Dieu le tout puissant vous préserve tous et vous procure sagesse
et bonheur.

4
REMERCIMENT

Je remercie Dieu qui m'a donné la force et la volonté


d'accomplir ce modeste travail.

L’exprime ma sincère gratitude et toute ma reconnaissance à


mon encadrant Monsieur ACHRAGHI Mohamed pour sa
bienveillance, la pertinence de ses suggestions et
questionnements. Ainsi pour sa générosité en matière de
formation et d'encadrement.

Je souhaite aussi manifester ma profonde reconnaissance à


mes honorables enseignants qui m'ont soutenu et m'ont épaulé
durant ces trois années de mon cursus universitaire.

Toute ma gratitude à ma famille sans qui rien n'aurait été


possible et mes remerciements à tous ceux qui m'ont côtoyé et
qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce
mémoire.
5
AVERTISSEMENT

« L’université n'entend donner aucune approbation ni


improbation aux opinions émises dans ce mémoire, celles-ci
doivent être considérées comme propres à leur auteur ».

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LISTE DES ABRÉVIATIONS

IS : Impôt sur Sociétés.

OCDE : l'Organisation de coopération et de développement économiques.

TVA : la taxe sur la valeur ajoutée.

R&D: la recherche et développement.

L’I.R : L’impôt sur revenu.

S.A.R.L : Sociétés à responsabilité limitée.

S.A. : Sociétés anonymes.

CGI : Le code général des impôts.

TP : Taxe professionnelle.

CSS : Contribution sociale de solidarité.

MDH : Un million de dirhams.

AMO : Assurance maladie obligatoire.

RCAR : Le Régime Collectif d'Allocation de Retraite.

CNR : la Caisse Nationale de Retraite.

7
SOMMAIRE

INTRODUCTION

PREMIÈRE PARTIE : CADRE LEGALE ET


REGLEMENTAIRE AU MAROC
CHAPITRE 1 : Les différentes taxes et impôts applicables aux
entreprises au Maroc
CHAPITRE 2 : Les obligations fiscales des entreprises au Maroc et les
sanctions en cas de non-respect

DEUXIÈME PARTIE : ANALYSE DES PRATIQUES


FISCALES DES ENTREPRISES AU MAROC
CHAPITRE 1 : les différentes stratégies fiscales adoptées par les
entreprises au Maroc
CHAPITRE 2 : les impacts de ces pratiques fiscales sur les finances
publiques marocaines

CONCLUSION

8
INTRODUCTION

L'imposition des entreprises est un aspect fondamental du système fiscal d'un pays, visant
à collecter les recettes publiques nécessaires au financement des services publics et au
développement économique. Au Maroc, un pays situé en Afrique du Nord et en pleine
transition économique, l'imposition des entreprises joue un rôle crucial dans la stabilité
fiscale, la promotion de l'investissement et la croissance économique. Cette introduction
propose une exploration détaillée du sujet de l'imposition des entreprises au Maroc, en mettant
l'accent sur les définitions clés et les concepts liés à ce domaine.

L'imposition des entreprises fait référence à l'ensemble des impôts, taxes et obligations
fiscales auxquels les entreprises sont soumises en vertu de la législation fiscale d'un pays. Il
englobe principalement l'impôt sur les sociétés, qui est un impôt direct sur les bénéfices
réalisés par les entreprises, ainsi que d'autres taxes telles que les taxes locales, les
contributions sociales et les retenues à la source.

Le Maroc, en tant que pays en développement et en transition vers une économie plus
diversifiée, accorde une grande importance à l'imposition des entreprises en raison de son
impact sur la croissance économique, l'attractivité des investissements et la stabilité fiscale.
Les recettes fiscales générées par l'imposition des entreprises sont essentielles pour financer
les infrastructures, les services publics, les programmes sociaux et les initiatives de
développement.

L'impôt sur les sociétés est un impôt direct prélevé sur les bénéfices réalisés par les
sociétés commerciales et les entreprises. Au Maroc, cet impôt est régi par le Code Général des
Impôts et est calculé sur la base des bénéfices réalisés par une entreprise pendant une période
donnée, généralement un exercice fiscal.

Les taxes locales sont des impôts perçus au niveau local, tels que les taxes foncières, les
taxes sur les services communaux et les taxes sur les patentes. Ces taxes sont collectées par
les collectivités locales, telles que les municipalités, pour financer les services publics locaux
et le développement de leur territoire.

9
Au Maroc, l'imposition des entreprises repose sur des méthodes de calcul spécifiques,
telles que l'application d'un taux d'imposition sur les bénéfices imposables. Les entreprises
doivent déclarer leurs revenus et leurs dépenses, ainsi que respecter les obligations de
déclaration et de paiement des impôts fixées par les autorités fiscales marocaines.

L'imposition des entreprises au Maroc revêt une importance cruciale pour le financement
du développement économique et la stabilité fiscale du pays. Elle englobe l'impôt sur les
sociétés, les taxes locales et d'autres obligations fiscales auxquelles les entreprises sont
soumises. Une compréhension approfondie de ces concepts et définitions est essentielle pour
une analyse précise et complète de l'imposition des entreprises au Maroc.

En matière d'imposition des entreprises, il existe plusieurs principes et normes


internationales qui influencent les politiques fiscales des pays. Voici quelques-uns des
principaux :

Principe de territorialité : Selon ce principe, un pays impose généralement les entreprises


basées sur son territoire uniquement sur les revenus qu'elles génèrent dans ce pays. Les
revenus réalisés à l'étranger ne sont pas soumis à l'imposition, sauf s'ils sont rapatriés dans le
pays d'origine.

Principe de mondialité : Contrairement au principe de territorialité, ce principe implique


que les entreprises soient imposées sur la base de leurs revenus mondiaux, indépendamment
de leur localisation géographique. Certains pays appliquent ce principe pour éviter l'évitement
fiscal et la concurrence fiscale agressive.

Principes de prix de transfert : Les prix de transfert font référence aux prix auxquels les
entreprises établissent des transactions avec leurs entités affiliées situées dans d'autres pays.
Les principes de prix de transfert, établis par l'Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE), visent à assurer que ces transactions sont effectuées à
des prix de marché, afin d'éviter les transferts artificiels de bénéfices et la sous-évaluation des
revenus dans certains pays.

Convention fiscale internationale : Les conventions fiscales bilatérales ou multilatérales


sont conclues entre les pays pour régler les questions de double imposition et promouvoir la
coopération fiscale. Elles établissent des règles pour déterminer la répartition des droits
d'imposition entre les pays concernés et fournissent des mécanismes pour échanger des
informations fiscales.

10
Normes de transparence fiscale : Les normes internationales, notamment celles établies
par l'OCDE et le Forum mondial sur la transparence et l'échange de renseignements à des fins
fiscales, visent à promouvoir la transparence fiscale entre les pays. Cela inclut l'échange
automatique d'informations fiscales entre les administrations fiscales pour prévenir l'évasion
fiscale et le secret bancaire.

Base d'imposition consolidée : Certains pays permettent aux groupes d'entreprises


d'établir une base d'imposition consolidée, où les bénéfices et les pertes des entités du groupe
sont regroupés pour déterminer le montant d'impôt à payer. Cela peut aider à éviter la double
imposition et à simplifier le processus de déclaration fiscale pour les groupes multinationaux.

Il est important de noter que ces principes et normes peuvent varier d'un pays à l'autre, et
chaque pays a ses propres réglementations fiscales. Les entreprises internationales doivent
prendre en compte ces principes et normes lorsqu'elles établissent leurs structures fiscales et
gèrent leurs obligations fiscales dans différents pays.

 L’intérêt

L'intérêt d'étudier l'imposition des entreprises au Maroc réside dans la compréhension


approfondie du cadre légal et fiscal dans lequel ces entités opèrent. Cela englobe une
connaissance approfondie des différentes formes juridiques d'entreprises, telles que les
sociétés anonymes, les sociétés à responsabilité limitée, etc., ainsi que des régimes fiscaux
spécifiques qui leur sont applicables, tels que l'impôt sur les sociétés, la taxe sur la valeur
ajoutée (TVA) et les taxes locales.

En explorant ce sujet, il devient possible de saisir les obligations fiscales auxquelles les
entreprises sont soumises au Maroc. Cela inclut des aspects tels que la tenue de registres
comptables conformément aux normes comptables et fiscales, le dépôt régulier des
déclarations fiscales périodiques, le paiement en temps voulu des impôts et taxes dus, ainsi
que le respect des réglementations fiscales en matière de facturation et de documentation.

Un autre aspect intéressant de l'imposition des entreprises au Maroc est la compréhension


des avantages fiscaux et des incitations offerts par le pays. En explorant ces avantages, tels
que les zones franches, les incitations à la recherche et développement (R&D) ou les
exonérations fiscales spécifiques, on peut apprécier les opportunités qu'ils offrent aux
entreprises, ainsi que les conditions requises pour en bénéficier.

11
Le sujet de l'imposition des entreprises au Maroc peut également aborder des aspects de
fiscalité internationale. Cela inclut l'examen des conventions fiscales internationales, des
règles de taxation des entreprises étrangères opérant au Maroc, des mécanismes de lutte
contre l'évasion fiscale et des obligations de déclaration des transactions internationales. Une
compréhension approfondie de ces questions permet de mieux appréhender les implications
fiscales pour les entreprises engagées dans des activités transfrontalières.

Enfin, l'étude de l'imposition des entreprises au Maroc peut également se pencher sur les
défis et les réformes fiscales auxquels le pays est confronté. Cela peut comprendre l'analyse
des efforts déployés pour lutter contre la fraude fiscale, l'évaluation de l'efficacité des
dispositifs de collecte fiscale, ainsi que l'examen des réformes visant à simplifier le système
fiscal et à renforcer l'environnement des affaires. Une telle analyse permet de saisir les enjeux
actuels et les évolutions potentielles du paysage fiscal marocain.

En conclusion, l'étude de l'imposition des entreprises au Maroc présente un intérêt


considérable en fournissant une connaissance approfondie du cadre fiscal et légal, des
obligations fiscales, des avantages fiscaux, de la fiscalité internationale, ainsi que des défis et
des réformes en cours. Cette compréhension approfondie permet aux entreprises d'opérer de
manière informée et conforme aux réglementations fiscales en vigueur, favorisant ainsi leur
croissance et leur succès dans le contexte marocain.

 La problématique

L'imposition des entreprises au Maroc présente une problématique complexe et


multidimensionnelle. En effet, les enjeux économiques, fiscaux et sociaux entourant ce sujet
suscitent de nombreuses interrogations et nécessitent une réflexion approfondie.

Sur le plan économique, la problématique réside dans la façon dont l'imposition des
entreprises peut influencer leur capacité à investir, à se développer et à contribuer à la
croissance économique du pays. Les taux d'imposition, les charges fiscales et les incitations
fiscales peuvent avoir un impact significatif sur la rentabilité des entreprises, leur
compétitivité sur les marchés nationaux et internationaux, ainsi que sur leur capacité à créer
des emplois et à innover.

Du point de vue fiscal, la complexité des réglementations fiscales et les contraintes


administratives peuvent représenter un défi pour les entreprises. La conformité fiscale, la lutte
contre l'évasion fiscale et la promotion d'une plus grande transparence fiscale sont également
12
des enjeux majeurs à prendre en compte. La recherche d'un équilibre entre la collecte fiscale
nécessaire pour financer les dépenses publiques et les besoins des entreprises en matière de
charges fiscales raisonnables est une préoccupation centrale.

Sur le plan social, la problématique concerne l'équité fiscale et la répartition des charges
entre les entreprises. Il est crucial de s'assurer que les entreprises, en fonction de leur taille, de
leur secteur d'activité et de leur capacité contributive, supportent des charges fiscales justes et
équitables. Les politiques fiscales doivent également prendre en compte l'impact sur l'emploi,
les conditions de travail et le bien-être des travailleurs.

En somme, la problématique de l'imposition des entreprises au Maroc englobe des


considérations économiques, fiscales et sociales essentielles. Elle nécessite une analyse
approfondie des enjeux liés aux taux d'imposition, à la conformité fiscale, à l'équité fiscale, à
la compétitivité des entreprises et à la promotion de la croissance économique. La recherche
de solutions qui favorisent un cadre fiscal équilibré, efficient et propice au développement des
entreprises constitue un défi important pour le Maroc.

Alors des questions s’imposent : Quelles est le cadre légal et règlementaire d’imposition
des entreprises au Maroc ? Que sont les pratiques fiscales des entreprises ?

Pour répondre à ces problématiques on va parler dans la première partie sur le cadre
légale et réglementaire au Maroc(I), cependant les pratiques fiscales (II) seront réservées
pour la deuxième partie.

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PARTIE 1 : CADRE LEGALE ET REGLEMENTAIRE AU MAROC

14
Le cadre légal et réglementaire de l'imposition des entreprises au Maroc joue un rôle
fondamental dans la gestion fiscale et la conformité des entreprises. Il établit les règles, les
obligations et les procédures que les entreprises doivent suivre en matière d'imposition. Dans
cette introduction, nous allons explorer le cadre légal et réglementaire au Maroc en ce qui
concerne l'imposition des entreprises. Nous aborderons les principales lois fiscales, les
réglementations applicables et les autorités compétentes chargées de superviser l'application
de ces règles. Une connaissance approfondie de ce cadre juridique est essentielle pour les
entreprises afin de se conformer aux obligations fiscales, de prévenir les risques et de
bénéficier des avantages fiscaux disponibles.

15
Chapitre 1 : Les différentes taxes et impôts applicables aux
entreprises au Maroc

Au Maroc, les entreprises sont soumises à différents types de taxes et d'impôts dans le
cadre de leur activité économique. Ces charges fiscales sont essentielles pour financer les
dépenses publiques et contribuer au développement du pays. Comprendre les différentes taxes
et impôts applicables aux entreprises est crucial pour assurer une gestion financière efficace et
se conformer aux obligations fiscales et, qui constituent une part importante de leurs
obligations fiscales qui sont les suivant ;

Section 1 : l'impôt sur les sociétés (IS) et La taxe sur la valeur ajoutée
(TVA)

Paragraphe 1 : Impôt sur les sociétés (IS) :


L’impôt sur les société1s (I.S) au Maroc est un impôt qui s’applique sur les bénéfices
réalisés par les sociétés (à l’exception des sociétés de personnes qui ont le droit d’opter pour
l’I.R.). Il s’applique notamment aux bénéfices des S.A.R.L (sociétés à responsabilité limitée)
et des S.A. (Sociétés anonymes).

Il s’agit d’un impôt établi sur une base déclarative. Ceci signifie que chaque société doit
déposer chaque année une déclaration de résultat fiscal et payer spontanément l’impôt sur les
sociétés (I.S.)

1. le champ d’application de l’I.S.

Le champ d’application se définit par rapport à deux facteurs clés :

D’abord, la territorialité (dans quelle zone l’impôt s’applique). Ensuite, les attributions des
personnes (ou entités auxquelles il s’applique).

 Territorialité :

1
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième
Edition, 2007.
NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.

16
Tout d’abord en matière de territoires, cet impôt s’applique obligatoirement aux sociétés
dont le siège social est au Maroc. Par ailleurs, il peut s’appliquer à des sociétés qui n’ont pas
leurs sièges au Maroc dans les cas suivants :

- Si une société n’a pas son siège au Maroc mais y possède un établissement dit stable
(par exemple, exerce une activité sous forme de succursale) ;
- Si une société exerce une activité lucrative au Maroc dont l’imposition est accordée au
Maroc en vertu d’une convention de non double imposition.

En outre, il est à noter qu’en vertu des dispositions de la circulaire 717 (qui porte
interprétation de l’Administration fiscale Marocaine des dispositions du Code Général des
Impôts), sont réputés établissements stables les cas suivants :

- D’abord, les sièges de direction ou d’exploitation ;


- Ensuite, les succursales, les agences, les magasins de vente ;
- Les chantiers de construction ou de montage ;
- Et enfin, les bureaux ou comptoirs d’achats exploités au Maroc par une société non
résidente qui y procède à l’achat de marchandises en vue de leur revente en l’état.

 Personnes imposables :

Le code général des impôts2 (CGI) stipule que l’I.S. s’applique obligatoirement aux produits,
bénéfices et revenus des :

- Sociétés quelles que soient leurs formes et leurs objets ;


- Établissements publics et autres personnes morales réalisant des opérations à caractère
lucratif;
- Associations et organismes légalement assimilés au titre de leurs activités lucratives ;
- Fonds créés par voie législative ou par convention ;
- Succursales des sociétés non résidentes ou des groupements desdites sociétés ;

Dans certaines formes de sociétés de personnes (par exemple, sociétés en noms collectifs,
…), l’I.S. peut être dû sur option irrévocable par le contribuable.

2
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième Edition,
2007.
NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.
17
2. la base imposable de l’impôt sur les sociétés (I.S.)

L’I.S. est assis sur le résultat fiscal de l’entreprise qui doit être déterminé selon les règles
comptables en vigueur au Maroc.

En vertu des dispositions de l’article 8-I du C.G.I., le résultat fiscal de chaque exercice
comptable est l’excédent des produits sur les charges de l’exercice.

Sont considérées comme charges déductibles, les charges engagées ou supportées pour
les besoins de l’activité imposable.

En pratique, le tableau de passage du résultat comptable au résultat fiscal permet de


neutraliser, notamment, les charges considérées comme non déductibles à savoir par
exemple :

- Charges non liées à l’exploitation


- Amendes, pénalités et majorations
- Charges non justifiées par une pièce régulière
- Libéralités

Certaines charges dont la déductibilité est considérée comme limitée, par exemple :

- Les dotations d’amortissement des véhicules de tourisme sont acceptées dans la limite
d’un montant total de 300.000 MAD par véhicule sur une durée de 5 ans)
- Limitation du montant déductible à 50% pour certaines charges lorsqu’elles sont
réglées en espèce ;

En cas d’exercice déficitaire, les pertes fiscales 3 sont reportées sur quatre exercices, à
l’exception de celles relatives aux amortissements qui sont reportables sans limitation dans le
temps

3. le taux d’I.S :

Les nouveaux taux applicable à la loi de finance 2023 sont comme suit :

3
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième Edition,
2007.
NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.

18
Taux Proposition PLF 2023
Niveau de actuellement en
résultat net vigueur

2022 2023 2024 2025 2026

Inférieur ou 10% 12.5% 15% 17.5% 20%


égal à 300 000

De 300 001 à 20% 20% 20% 20% 20%


1 000 000

De 1 000 000 31% 28,25% 25.5% 22,75% 20%


à 99 999 999

Supérieur ou 31% 32% 33% 34% 35%


égal à 100 000
000

Paragraphe 2 : Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) :


La taxe sur la valeur ajoutée est un impôt indirect sur la consommation qui s'applique à la
plupart des biens et services au Maroc.

1. Champ d’application du TVA :

La taxe sur la valeur ajoutée4 s’applique aux opérations de nature industrielle,


commerciale, artisanale ou relevant de l’exercice d’une profession libérale, accomplies au
Maroc, ainsi qu’aux opérations d’importation.

Territorialité : Une opération est réputée faite au Maroc :

- s’il s’agit d’une vente, lorsque celle-ci est réalisée aux conditions de livraison de la
marchandise au Maroc ;
4
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième Edition,
2007.
NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.

19
- s’il s’agit de toute autre opération, lorsque la prestation fournie, le service rendu, le
droit cédé ou l’objet loué sont exploités ou utilisés au Maroc.
2. Operations imposables :

L’article 89 du CGI dresse la liste des opérations qui doivent subir la TVA. Il y est
question de ce que la TVA touche :

- les ventes de biens produits au Maroc


- les biens vendus par des commerçants exportateurs
- les opérations de prestations de service
- les opérations de lotissement de terrain et de promotion immobilières
- travaux immobiliers et travaux de toute nature

Par ailleurs, certaines activités spéciales n’échappent pas à son champ :

- services de professions libérales ;


- hébergements hôteliers ;
- Restauration ;
- Opérations de banque ;
- Transport ;

De manière générale, la TVA5 s’applique à toutes les opérations commerciales à


l’exclusion des opérations civiles. Ainsi, par exemple échappent à la TVA les :

- Ventes de terrain
- exploitations agricoles
- Opérations civiles (notamment cession des éléments immatériels du fonds de
commerce tel que le droit au bail)

3. Les taux de TVA :

Au Maroc, le taux normal est de 20%. Il s'applique à la plupart des biens et services. Il
existe aussi un taux intermédiaire (14%), réduit (10%) et super-réduit (7%).
5
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième Edition,
2007.
NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.

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Le taux intermédiaire est de 14%. Il concerne le transport de voyageurs et de
marchandises, le beurre et le thé.

Le taux réduit est de 10% et s'applique aux opérations de vente de denrées ou de boissons
à consommer sur place et aux opérations de fourniture de logements réalisées par les hôtels à
voyageurs.

Le taux super-réduit est de 7% et s'applique à la plupart d’eau et d’électricité, aux


produits pharmaceutiques et aux fournitures scolaires.

Section 2 : Les autres taxes et impôts applicables aux entreprises

Paragraphe 1 : Taxe professionnelle (TP)


La taxe professionnelle6 (anciennement connue sous le nom de patente) est une taxe
locale qui est due par toutes les personnes physiques et morales qui exercent une activité
professionnelle.

Cette taxe s’applique pour une période d’une année.

La base imposable de cette taxe est calculée à partir de la valeur des actifs au 1er janvier
de chaque année.

1. Champ d’application

Toute personne physique ou morale qui exerce au Maroc une activité professionnelle doit
s’acquitter de la taxe professionnelle.

En effet, la taxe professionnelle s’applique les personnes physiques, morales et les fonds
sans personnalité. Dans ce dernier cas, l’imposition est émise au nom de l’organisme de
gestion.

La taxe professionnelle est émise par voie de rôle. En effet, l’administration s’occupe de
déterminer la base et de calculer le montant des droits. Ensuite, elle envoie un avis
d’imposition aux contribuables.

6
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième Edition,
2007.
NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.

21
2. Taux d’imposition à la taxe professionnelle

Chaque profession est répertoriée dans une des 3 classes d’imposition. Le taux de la taxe
professionnelle se base sur ces classes comme suit :

- Classe 3 (C3) 10%


- Classe 2 (C2) 20%
- Classe 1 (C1) 30%

L’Administration fiscale affecte à chaque profession une classe professionnelle à la


création. La classe d’imposition apparaît sur l’attestation d’inscription à la taxe
professionnelle.

Paragraphe 2 : Contribution sociale de solidarité (CSS) :


La contribution sociale de solidarité 7 est une cotisation sociale obligatoire pour les
entreprises au Maroc. Elle est calculée sur la masse salariale de l'entreprise et est destinée à
financer des programmes de protection sociale.

1. Champs d’application

La Contribution sociale de solidarité s’applique aussi bien sur les personnes physiques
que sur les personnes morales.

Pour les sociétés, la contribution précitée est calculée sur la base du même montant du
bénéfice net servant pour le calcul de l’impôt sur les sociétés et qui est égal ou supérieur à un
million (1.000.000) de dirhams, au titre du dernier exercice clos. Pour les personnes
physiques, la contribution précitée est calculée sur la base du ou des revenus nets d’impôt
visés à l’article 267 réalisés et qui est égale ou supérieure à un million (1.000.000) de
dirhams, au titre du dernier exercice clos.

2. Les taux de CSS

En ce qui concerne les personnes physiques:

 la contribution s’applique aux personnes qui ont un revenu annuel net égal ou
supérieur à 1.000.000 dirhams (loi de finance 2023) ;
7
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième Edition,
2007.
NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.
22
 elle est calculée sur la base d’un barème progressif :
 Premièrement, 1,5% sur les revenus nets compris entre 1 et 5 MDH,
 Ensuite, 2,5% entre 5 et 40 MDH,
 enfin, 3,5% au-delà d’un résultat net de 40 MDH.

Paragraphe 3 : Droits d'enregistrement


Les droits d'enregistrement sont des taxes appliquées lors de certaines opérations, telles
que les transferts de propriété immobilière, les augmentations de capital, les cessions
d'actions, etc. Les droits d’enregistrement des biens immobiliers se composent de quatre taxes
différentes au Maroc : le droit de mutation, la taxe foncière, la taxe hypothécaire et la taxe
d’enregistrement des titres. Les droits d’enregistrement sont également exigés pour certaines
opérations des sociétés, par exemple lors de la cession de parts, la cession de titres et
d’actions, etc. Il faut aussi savoir que le droit d’enregistrement s’applique à tous les arrêts et
jugements des tribunaux.

1. Champs d’applications

Les droits d'enregistrement s'appliquent sur les actes de vente, de location ou bien
donation. Ils varient en fonction de la nature et du montant de l'opération.

2. Les Taux

En se référant au Code Général des Impôts8, les opérations de transfert et d’apport ainsi
que les opérations d’apport de patrimoine sont soumises à un droit fixe de 1000 DH.

Pour ce qui est des droits proportionnels, ils s’établissement comme suit :

- Sont soumis au taux de 6% : Les actes et conventions portant acquisition d’immeubles par
les établissements de crédit et organismes assimilés, Bank Al Maghrib, la Caisse de dépôt et
de gestion et les sociétés d’assurance et de réassurances, que ces immeubles soient destinés à
usage d’habitation, commercial, professionnel ou administratif.

- Sont soumis au taux de 4% : l’acquisition de locaux construits, par des personnes physiques
ou morales, que ces locaux soient destinés à usage d’habitation, commercial, professionnel ou
administratif.
8
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième
Edition, 2007.
 NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.
23
- Sont soumis au taux de 5% : les actes et conventions portant acquisition, à titre onéreux ou
gratuit, de terrains nus ou comportant des constructions destinées à être démolies,
immatriculés ou non immatriculés, ou de droits réels portant sur de tels terrains.

Paragraphe 4 : Les cotisations sociales


Les cotisations sociales9 des entreprises au Maroc font partie des obligations fiscales et
sociales auxquelles elles sont soumises. Ces cotisations visent à financer la sécurité sociale et
les prestations sociales pour les employés. Voici quelques points importants à connaître sur
les cotisations sociales des entreprises au Maroc :

1. Sécurité sociale :

Les entreprises doivent contribuer au régime de sécurité sociale au Maroc. Cela inclut la
couverture des risques liés à la maladie, la maternité, l'invalidité, le décès, les accidents du
travail et les maladies professionnelles. Les cotisations sont calculées sur la base des salaires
bruts versés aux employés.

2. Allocations familiales :

Les entreprises sont tenues de verser des allocations familiales pour les enfants à charge
des employés. Ces allocations visent à soutenir les familles et sont calculées en fonction du
nombre d'enfants à charge.

3. Assurance maladie obligatoire (AMO) :

Les entreprises doivent également contribuer à l'AMO, qui est un régime d'assurance
maladie obligatoire pour les salariés au Maroc. Les cotisations sont basées sur les salaires
bruts et permettent aux employés de bénéficier de la prise en charge des frais médicaux et
pharmaceutiques.

4. Retraite :

Les entreprises sont tenues de cotiser pour la retraite de leurs employés. Le régime de
retraite au Maroc comprend le Régime Collectif d'Allocation de Retraite (RCAR) et la Caisse
Nationale de Retraite (CNR). Les cotisations sont calculées sur la base des salaires bruts et

9
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième
Edition, 2007.
 NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.
24
permettent aux employés de bénéficier d'une pension de retraite lorsqu'ils atteignent l'âge de
départ à la retraite.

5. Autres contributions :

En plus des cotisations obligatoires 10 mentionnées ci-dessus, il peut y avoir d'autres


contributions spécifiques, telles que la contribution à la formation professionnelle continue et
la contribution au Fonds National d'Assurance Maladie (FNAM). Ces contributions sont
également calculées sur la base des salaires bruts et sont destinées à soutenir le
développement des compétences des employés et à financer les dépenses liées à l'assurance
maladie.

Il est essentiel pour les entreprises de se conformer aux obligations de cotisations sociales
en effectuant les versements dans les délais fixés par les organismes compétents. Le non-
respect de ces obligations peut entraîner des sanctions financières et des problèmes juridiques
pour les entreprises.

Paragraphe 5 : Taxes spécifiques


En plus des impôts mentionnés ci-dessus, il existe d'autres taxes spécifiques qui
s'appliquent à certaines activités ou industries. Par exemple, la taxe sur les activités
touristiques est due par les établissements touristiques, la taxe sur les carburants est prélevée
sur les produits pétroliers utilisés pour les véhicules, et la taxe sur les véhicules est perçue lors
de l'immatriculation des véhicules.

Il est important de noter que chaque impôt et taxe a ses propres règles de calcul, de
déclaration et de paiement. Les entreprises sont tenues de se conformer aux dispositions
légales et réglementaires en vigueur et de respecter les délais de dépôt des déclarations
fiscales et de paiement des taxes. Le non-respect de ces obligations peut entraîner des
sanctions, telles que des amendes et des pénalités financières.

10
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième
Edition, 2007.
 NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.
25
Chapitre 2 : Les obligations fiscales des entreprises au Maroc et les
sanctions en cas de non-respect

Au Maroc, les entreprises sont tenues de respecter un ensemble d'obligations fiscales 11


dans le cadre de leur activité économique. Ces obligations fiscales sont essentielles pour
assurer la collecte des recettes publiques et garantir l'équité fiscale. En cas de non-respect de
ces obligations, des sanctions peuvent être imposées par l'administration fiscale.

Section 1 : Les obligations fiscales des entreprises au Maroc


Les entreprises établies au Maroc sont soumises à diverses obligations fiscales qu'elles
doivent respecter scrupuleusement.

La déclaration fiscale fait partie des obligations fiscales des entreprises au Maroc. Elle
consiste en la production et le dépôt de différentes déclarations fiscales requises par
l'administration fiscale. Ces déclarations permettent à l'entreprise de communiquer ses
informations financières et fiscales, ainsi que de calculer et de déclarer les montants d'impôts
dus.

En même temps que le dépôt de la déclaration de résultat fiscal, les entreprises doivent
déposer d’autres déclarations fiscales annuelles. Certaines de ces déclarations fiscales
annuelles sont obligatoires dans tous les cas. D’autres dépendent de situations particulières.

Cet article propose de passer en revue l’ensemble des déclarations fiscales annuelles en
expliquant dans quels cas ces déclarations sont obligatoires.

Cet article traite uniquement des obligations déclaratives en matière d’Impôt sur les
Société.

Par ailleurs, cet article traite uniquement des obligations déclaratives passibles de
pénalités en cas de non dépôt. Il ne traite, de ce fait, pas des obligations de versement à
savoir :

 Le paiement de l’acompte d’IS.

 La régularisation d’IS.
11
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième
Edition, 2007.
 NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.
26
 La cotisation minimale en terme d’IS.12

 La contribution des entreprises en matière de solidarité sociale.

Lorsqu’un contribuable est passible de l’un de ces paiements, le package de déclaration


doit comporter également les bordereaux de versement de ces impôts.

Paragraphe 1 : Notion d’obligations déclaratives


Le terme « obligations déclaratives » renvoie aux obligations qu’ont les contribuables de
procéder au dépôt de leurs déclarations. En effet, le code général des impôts met à la charge
des contribuables des obligations de déclaration. Ces obligations concernent le dépôt d’un
certain nombre de déclarations fiscales. En outre, elles concernent la mise en place des
systèmes nécessaires pour satisfaire ces obligations.

Ainsi, par exemple, l’article 145 du CGI, met à la charge des contribuables à l’IS
l’obligation de tenir une comptabilité. On peut, d’ailleurs, lire dans cet article que « Les
contribuables doivent tenir une comptabilité conformément à la législation et la
réglementation en vigueur, de manière à permettre à l’administration d’exercer les
contrôles prévus par le présent code. »

En outre, l’article suivant du CGI impose aux contribuables de disposer des pièces
justificatives à la base des écritures comptables.

Par ailleurs, la loi impose de procéder à plusieurs déclarations à plusieurs stades de la


durée de vie de l’entreprise. Ainsi, à titre d’exemple, le contribuable doit déposer :

 D’abord, une déclaration d’existence : Les contribuables doivent procéder à cette

déclaration à leur constitution, leur début d’activité

 Ensuite, une déclaration de changement de siège social ou de résidence

 Aussi, une déclaration de cessation d’activité : A l’occasion de l’arrêt ou de la

fermeture de l’activité ou de la liquidation de la société

12
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième
Edition, 2007.
 NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.
27
 Enfin, des déclarations deviennent obligatoires lors de la réalisation de certaines

transactions ou à l’occasion de certains événements spécifiques. Lorsque ces

déclarations interviennent à la fin de l’exercice comptable, on parle de déclarations

fiscales annuelles.

Paragraphe 2 : Déclarations fiscales annuelles


En premier lieu, il y a lieu de préciser que l’ensemble de ces déclarations fiscales 13
doivent se faire dorénavant de manière électronique. Les déclarations fiscales annuelles sont,
en effet, déposées via le portail SIMPL-IS.

1. Déclaration de résultat fiscal :

Les sociétés imposables à l’impôt sur les sociétés doivent déposer une déclaration
annuelle de résultat fiscal.

La loi impose le dépôt de cette déclaration même en cas d’exonération d’I.S.

Le délai de dépôt de cette déclaration expire dans les trois mois qui suivent la fin de
l’exercice.

Cette déclaration s’accompagne de la liasse fiscale de la société (communément appelée


« bilan annuel »).

Cette déclaration bien connue du public, est la base de calcul de l’impôt sur les sociétés.
Cependant, il y a lieu de noter que cette déclaration doit s’accompagner d’autres déclarations,
moins connues du public.

La déclaration annuelle doit s’accompagner :

 D’un état explicatif de l’origine du déficit.

 Et d’un état détaillé des ventes.

2. Déclarations fiscales annuelles des rémunérations versées à des tiers :

13
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième
Edition, 2007.
 NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.
28
Ces déclarations fiscales annuelles que l’on appelle communément « déclarations des
honoraires » accompagnent la liasse fiscale.

Cette obligation fiscale naît des dispositions de l’article 151 du code général des Impôt.
Ainsi, toute entreprise imposable à l’I.S. qui exerce une activité au Maroc, doit déposer cette
déclaration lorsqu’elle a alloué à des contribuables inscrits à la TP, à l’IS et/ou à l’IR des :

 Honoraires.
 Commissions et autres rémunérations de même nature.
 Rabais, remises et ristournes qu’elle a accordés après facturation.

Il est important de noter que cette déclaration 14 figure sans doute parmi les principales
sources de recoupement que l’administration fiscale effectue. Nous avons identifié,
d’expérience, deux types de recoupements :

 Comparaison interne : elle correspond à la comparaison entre le montant que


l’entreprise déclare à l’occasion de cette déclaration avec les sommes inscrites en tant
qu’honoraires au niveau de la comptabilité (source : détail du CPC) ;
 Comparaison externe : elle correspond à la comparaison entre le total des honoraires
déclarés par vos clients et le montant de votre chiffre d’affaires.

Il est important de noter que les honoraires que l’entreprise paye à des sociétés non
résidentes ne doivent pas figurer dans cette déclaration.

Enfin, précisons que cette déclaration comporte :

 les noms, prénoms ou raison sociale ;


 la profession ou nature de l’activité et l’adresse ;
 le numéro d’identification à la taxe professionnelle ou l’identification à l’impôt sur les
sociétés ou à l’impôt sur le revenu ;
 le numéro d’inscription à la caisse nationale de sécurité sociale ;
 le montant, par catégorie, des sommes allouées au titre des :
 honoraires ;
 commissions, courtages et autres rémunérations similaires ;
14
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième
Edition, 2007.
 NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.
29
 rabais, remises et ristournes accordés après facturation

3. Déclaration des rémunérations versées par des cliniques à des médecins :

L’article 151-II du code général des impôts15 précise que « Pour les médecins non
soumis à la taxe professionnelle, les cliniques et établissements assimilés sont tenus de
produire, en même temps que les déclarations (…), une déclaration annuelle relative aux
honoraires et rémunérations qu’ils leur ont versés. »

Cette déclaration doit comporter :

 les noms, prénoms et adresse personnelle ;


 la spécialité ;
 le lieu de travail et, le cas échéant, le numéro d’identification fiscale ;
 le nombre global annuel des actes médicaux ou chirurgicaux effectués par le médecin,
relevant de la lettre clé «K».

Par ailleurs, il est important de noter que cette déclaration est due également lorsque les
médecins sont soumis à la taxe professionnelle16.

4. Déclarations fiscales annuelles des produits des actions, parts sociales et revenus
assimilés :

Cette déclaration concerne les contribuables qui versent au cours d’une année :

 des dividendes
 d’autres produits des actions, parts sociales et revenus assimilés

En effet, ces contribuables doivent adresser à l’administration fiscale, en même temps


que la déclaration de résultat fiscal, une déclaration qui comporte :

15
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième
Edition, 2007.
 NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.
16
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième
Edition, 2007.
 NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.
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 l’identité de la société débitrice : nom, profession, adresse, nature d’activité, numéro
d’identification le cas échéant
 la raison sociale, l’adresse et le numéro d’identification fiscale de l’organisme
financier intervenant dans le paiement ;
 les éléments chiffrés de l’imposition :
 date de versement, de mise à la disposition ou d’inscription en compte des produits
distribués ;
 montant global des produits distribués ;
 date de la retenue à la source ;
 montant de l’impôt retenu à la source ou, le cas échéant, la référence légale
d’exonération ;
 l’identité des bénéficiaires des produits distribués, leur adresse ou leur numéro
d’identification fiscale.

Par ailleurs, lorsque le versement s’opère par le biais des intermédiaires financiers la
déclaration doit être souscrite par ces intermédiaires.

5. Déclaration des produits de placements à revenu fixe :

Cette déclaration concerne les contribuables qui versent des :

 Intérêts

 produits de placements à revenu fixe.

Lorsque le versement est opéré par le biais des intermédiaires financiers 17, la déclaration
susvisée doit être souscrite par ces intermédiaires.

6. Déclaration des rémunérations versées à des personnes non résidentes :

Cette déclaration concerne les contribuables résidant qui versent à une société étrangère
des rémunérations énumérées à l’article 15 du CGI.

17
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième
Edition, 2007.
 NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.
31
En effet, ces contribuables doivent adresser à l’administration fiscale, en même temps
que leur déclaration de résultat fiscal ou de revenu global, une déclaration comportant les
renseignements suivants :

 Premièrement, la nature et le montant des paiements passibles ou exonérés de l’impôt,


qu’ils ont effectués ;

 Deuxièmement, le montant des retenues y afférentes ;

 Finalement, la désignation des personnes bénéficiaires des paiements passibles de


l’impôt.

7. Déclarations fiscales annuelles – Télé déclaration :

Les contribuables soumis à l’impôt peuvent souscrire leurs déclarations auprès de


l’Administration fiscale par procédés électroniques.

La télé-déclaration est devenue obligatoire pour l’ensemble des sociétés depuis le 1er
janvier 2017.

Ces télé-déclarations produisent les mêmes effets juridiques que les déclarations
souscrites par écrit sur ou d’après un imprimé modèle.

Section 2 : Les sanctions en cas de non-respect des obligations fiscales


Au Maroc, le non-respect des obligations fiscales 18 des entreprises peut entraîner
différentes sanctions. Voici quelques-unes des sanctions possibles :

Paragraphe 1 : Pénalités financières


- Retard de paiement : En cas de non-paiement des impôts, taxes ou cotisations sociales
dans les délais prescrits, l'administration fiscale peut imposer des pénalités financières. Le
taux de ces pénalités varie en fonction de la nature de l'impôt concerné et de la durée du
retard. Par exemple, pour l'impôt sur les sociétés, la pénalité de retard est de 1% par mois de
retard, avec un maximum de 10% du montant de l'impôt dû.

18
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième
Edition, 2007.
 NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.
32
- Non-paiement : Si une entreprise ne paie pas ses impôts malgré les mises en demeure
de l'administration fiscale, des sanctions plus sévères peuvent être appliquées, telles que des
amendes et des poursuites judiciaires.

Paragraphe 2 : Majorations de retard


- Dépôt tardif des déclarations : Lorsque les déclarations fiscales ne sont pas déposées
dans les délais requis, des majorations de retard peuvent être imposées. Ces majorations
varient en fonction de la durée du retard et du type de déclaration. Par exemple, pour les
déclarations de TVA, la majoration de retard est de 0,5% par mois de retard, avec un
maximum de 25% du montant de la taxe due.

Paragraphe 3 : Contrôle fiscal approfondi


- En cas de soupçons de non-conformité fiscale, l'administration fiscale 19 peut décider
d'effectuer un contrôle fiscal approfondi de l'entreprise. Ce contrôle vise à vérifier la sincérité
des déclarations fiscales et la conformité aux obligations fiscales. Si des irrégularités sont
constatées, des redressements fiscaux peuvent être effectués, entraînant des rappels d'impôts
et des pénalités supplémentaires.

Paragraphe 4 : Suspension des avantages fiscaux


- Si une entreprise bénéficie d'avantages fiscaux spécifiques, tels que des exonérations
ou des réductions d'impôts, le non-respect des conditions liées à ces avantages peut entraîner
leur suspension ou leur annulation. Par exemple, si une entreprise bénéficie d'une exonération
d'impôt sur les sociétés dans une zone franche, mais ne respecte pas les conditions
d'éligibilité, l'administration fiscale peut révoquer l'exonération et réclamer les impôts dus.

Paragraphe 5 : Poursuites judiciaires


- Dans les cas les plus graves de fraude fiscale20, de dissimulation de revenus ou de non-
paiement intentionnel des impôts, l'administration fiscale peut engager des poursuites

19
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième
Edition, 2007.
 NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.

20
ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine », Deuxième
Edition, 2007.
 NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième Edition, 2008.

33
judiciaires contre l'entreprise. Si celle-ci est reconnue coupable, elle peut être condamnée à
des amendes et à d'autres sanctions pénales, telles que des peines de prison pour les dirigeants
responsables.

Il est important de noter que les sanctions spécifiques peuvent varier en fonction de la
législation fiscale en vigueur et de la gravité des infractions commises. Les autorités
marocaines encouragent le respect des obligations fiscales et mènent régulièrement des
campagnes de sensibilisation pour inciter les entreprises à se conformer à la loi. Il est donc
essentiel pour les entreprises d'accorder une attention particulière à leurs obligations fiscales
et de s'assurer d'une gestion rigoureuse de leur fiscalité en collaboration avec des
professionnels du domaine, tels que des experts comptables ou des avocats spécialisés en droit
fiscal.

34
PARTIE 2 : ANALYSE DES PRATIQUES FISCALES DES
ENTREPRISES AU MAROC

35
L'analyse des pratiques fiscales des entreprises au Maroc revêt une importance cruciale
pour comprendre leur comportement en matière d'imposition et évaluer l'efficacité du système
fiscal. Cette introduction vise à explorer cette thématique en mettant en évidence les pratiques
fiscales adoptées par les entreprises au Maroc. Nous examinerons les stratégies d'optimisation
fiscale, les dispositifs légaux et réglementaires qui les encadrent, ainsi que les implications
économiques et sociales de ces pratiques. Comprendre et analyser ces pratiques fiscales
permettra d'identifier les défis et les opportunités qui se posent en termes de collecte fiscale,
d'équité fiscale et de développement économique.

36
Chapitre 1 : les différentes stratégies fiscales adoptées par les
entreprises au Maroc

Les entreprises opérant au Maroc adoptent une gamme de stratégies fiscales dans le but
d'optimiser leur situation financière et de réduire leur charge fiscale. Ces stratégies, bien
qu'elles varient d'une entreprise à l'autre, visent généralement à tirer parti des dispositifs
fiscaux disponibles tout en respectant les lois et réglementations en vigueur. Examinons de
manière détaillée les différentes stratégies fiscales adoptées par les entreprises au Maroc. Bien
que l'optimisation fiscale soit une pratique courante, certaines stratégies fiscales agressives
peuvent présenter des risques et des enjeux pour les entreprises.

Section 1 : Les stratégies fiscales

Paragraphe 1 : Planification fiscale internationale


Les entreprises adoptent des stratégies de planification fiscale internationale pour
optimiser leur charge fiscale21 globale. Elles exploitent les différences dans les régimes
fiscaux des différentes juridictions afin de réduire leur imposition. Cela peut impliquer la
création de structures d'entreprise complexes, telles que des sociétés holdings, des succursales
à l'étranger ou des filiales dans des pays à fiscalité plus avantageuse. Ces stratégies permettent
aux entreprises de transférer des bénéfices vers des juridictions à faible imposition en utilisant
des mécanismes tels que les prix de transfert ou les redevances intragroupe.

Paragraphe 2 : Optimisation des déductions fiscales


Les entreprises cherchent à maximiser les déductions fiscales pour réduire leur base
imposable. Elles identifient les dépenses admissibles qui peuvent être déduites, telles que les
frais de recherche et développement, les dépenses de formation professionnelle, les intérêts
d'emprunts ou les dépenses en capital. En optimisant ces déductions, les entreprises peuvent
réduire leur charge fiscale et améliorer leur situation financière.

Paragraphe 3 : Exploitation des incitations fiscales


Le Maroc offre diverses incitations fiscales pour encourager l'investissement dans
certains secteurs ou régions spécifiques. Les entreprises peuvent bénéficier d'avantages

21
SAADANI.G, « Précis de droit fiscal marocain », Deuxième Edition, 2006

37
fiscaux tels que des réductions d'impôt, des exonérations fiscales ou des crédits d'impôt en se
conformant aux critères spécifiques établis par les autorités fiscales. Ces incitations visent à
stimuler la croissance économique, l'innovation et la création d'emplois dans des secteurs clés.

Paragraphe 4 : Utilisation de régimes fiscaux spécifiques


Le Maroc propose des régimes fiscaux spécifiques22 pour certaines industries ou
activités. Par exemple, il existe des régimes fiscaux spéciaux pour les sociétés exportatrices,
les sociétés offshore, les entreprises opérant dans les zones franches ou les zones industrielles.
Ces régimes offrent des avantages tels que des taux d'imposition réduits, des exemptions
fiscales ou des périodes d'exonération temporaires. Les entreprises peuvent choisir d'opérer
sous ces régimes afin de bénéficier de ces avantages fiscaux spécifiques.

Paragraphe 5 : Gestion des transferts de bénéfices


Les entreprises multinationales peuvent utiliser des stratégies de gestion des transferts de
bénéfices pour déplacer les bénéfices vers des juridictions à fiscalité plus favorable. Elles
ajustent les prix de transfert des biens, services, royalties ou frais de licence échangés entre
des entités liées afin de maximiser les avantages fiscaux. Cependant, ces pratiques doivent
être conformes aux principes de pleine concurrence et aux réglementations en matière de prix
de transfert pour éviter les risques de double imposition ou d'évasion fiscale.

Il est essentiel de souligner que ces stratégies fiscales doivent être mises en œuvre dans le
respect des lois et réglementations fiscales en vigueur. Les autorités fiscales marocaines sont
de plus en plus vigilantes pour prévenir l'évasion fiscale et garantir une imposition équitable
des entreprises. Elles renforcent les contrôles fiscaux, la transparence et la coopération
internationale pour lutter contre les pratiques fiscales abusives. Une analyse approfondie des
pratiques fiscales des entreprises au Maroc permettra de comprendre les enjeux liés à
l'imposition et de proposer des mesures visant à promouvoir une fiscalité équilibrée,
transparente et favorable au développement économique.

22
SAADANI.G, « Précis de droit fiscal marocain », Deuxième Edition, 2006

38
Section 2 : Les risques et les enjeux associés aux stratégies fiscales
agressives

Paragraphe 1 : Risques de conformité fiscale


Les entreprises doivent veiller à se conformer aux lois et réglementations fiscales 23 en
vigueur. L'utilisation de stratégies fiscales agressives peut augmenter les risques d'erreurs
dans les déclarations fiscales et de non-conformité aux obligations fiscales, ce qui peut
entraîner des sanctions financières et des litiges avec l'administration fiscale.

Paragraphe 2 : Risques de réputation


Les stratégies fiscales agressives peuvent être perçues comme éthiquement discutables
par le public, les clients et les partenaires commerciaux. Cela peut nuire à la réputation de
l'entreprise et entraîner des conséquences négatives, telles que des boycotts, des actions en
justice ou une perte de confiance.

Paragraphe 3 : Évolution de la législation fiscale


Les réglementations fiscales24 évoluent constamment, et les pratiques fiscales agressives
peuvent être remises en question ou être sujettes à des modifications législatives. Les
entreprises doivent surveiller les changements fiscaux et s'adapter en conséquence pour éviter
tout impact négatif sur leurs activités.

Paragraphe 4 : Risques de litiges fiscaux


L'utilisation de stratégies fiscales agressives peut augmenter les risques de litiges avec
l'administration fiscale. Les contrôles fiscaux et les contentieux peuvent entraîner des coûts
financiers et une perte de temps pour l'entreprise.

Il est important pour les entreprises d'évaluer soigneusement les risques et les avantages
des stratégies fiscales qu'elles adoptent, en tenant compte de leur situation spécifique, de leurs
obligations légales et de leur éthique professionnelle.

23
SAADANI.G, « Précis de droit fiscal marocain », Deuxième Edition, 2006

24
SAADANI.G, « Précis de droit fiscal marocain », Deuxième Edition, 2006

39
Chapitre 2 : les impacts de ces pratiques fiscales sur les finances
publiques marocaines

Les pratiques fiscales adoptées par les entreprises au Maroc ont des répercussions
significatives sur les finances publiques du pays. Ces impacts se manifestent à différents
niveaux et peuvent influencer les revenus de l'État ainsi que l'équilibre budgétaire. En
analysant les conséquences de ces pratiques fiscales, il est possible de mieux comprendre
comment elles affectent les finances publiques marocaines.

Section 1 : Perte de revenus fiscaux


Les pratiques fiscales25 adoptées par certaines entreprises au Maroc peuvent entraîner une
perte de revenus fiscaux pour les finances publiques. Voici quelques exemples des impacts
potentiels.

Paragraphe 1 : Évasion fiscale


L'évasion fiscale des entreprises au Maroc constitue une problématique préoccupante qui
a des répercussions significatives sur les finances publiques du pays. L'évasion fiscale se
réfère à l'utilisation de stratégies et de mécanismes légaux ou illégaux par les entreprises pour
réduire leur charge fiscale, en exploitant les failles du système fiscal. Au Maroc, plusieurs
facteurs contribuent à cette pratique, tels que la complexité du système fiscal, les possibilités
d'optimisation fiscale et l'existence de paradis fiscaux.

Les entreprises qui recourent à l'évasion fiscale au Maroc utilisent différentes méthodes
pour minimiser leurs impôts. Parmi les stratégies les plus couramment utilisées, on trouve les
prix de transfert, qui consistent à manipuler les prix des transactions entre des entités liées
pour déplacer les bénéfices vers des juridictions à faible fiscalité.

Les impacts de l'évasion fiscale des entreprises sur les finances publiques marocaines
sont considérables. Tout d'abord, cela entraîne une perte de revenus fiscaux substantielle pour
l'État, qui se traduit par une diminution des ressources disponibles pour financer les dépenses
publiques, notamment dans des domaines clés tels que l'éducation, la santé et les
infrastructures. De plus, cela crée un déséquilibre fiscal en plaçant une charge fiscale
disproportionnée sur les entreprises qui respectent leurs obligations fiscales, ce qui accentue
les inégalités économiques et sociales.

25
SAADANI.G, « Précis de droit fiscal marocain », Deuxième Edition, 2006

40
Afin de lutter contre l'évasion fiscale des entreprises au Maroc, il est essentiel que les
autorités prennent des mesures proactives. Cela inclut l'adoption de lois et de réglementations
plus strictes, renforçant les mécanismes de contrôle et de vérification fiscale, ainsi que la
promotion de la transparence fiscale et de la coopération internationale pour lutter contre les
pratiques fiscales abusives. De plus, la sensibilisation et l'éducation des entreprises et des
contribuables sur les conséquences de l'évasion fiscale peuvent contribuer à une plus grande
conformité fiscale et à une meilleure intégrité du système fiscal marocain.

Paragraphe 2 : La fraude fiscale


La fraude fiscale26 des entreprises au Maroc constitue un problème majeur qui a des
répercussions considérables sur les finances publiques du pays. La fraude fiscale se réfère aux
pratiques illégales mises en œuvre par les entreprises pour échapper au paiement de leurs
impôts légalement dus. Au Maroc, ces pratiques frauduleuses prennent diverses formes, telles
que la manipulation des déclarations de revenus, la dissimulation de bénéfices, l'utilisation de
fausses factures, la sous-évaluation des actifs ou la surévaluation des dépenses, entre autres.

Les entreprises qui se livrent à la fraude fiscale cherchent à réduire artificiellement leur
charge fiscale et à augmenter leurs bénéfices nets en évitant de payer les impôts requis par la
loi. Ces pratiques sont préjudiciables pour les finances publiques marocaines à plusieurs
égards. Tout d'abord, la fraude fiscale prive l'État de revenus importants qui pourraient être
utilisés pour financer des projets de développement, des services publics essentiels et des
programmes sociaux. Cela peut entraîner un déséquilibre budgétaire, une diminution des
investissements publics et un impact négatif sur la croissance économique.

Pour lutter contre la fraude fiscale27 des entreprises au Maroc, il est crucial que les
autorités renforcent les mesures de contrôle et de prévention, améliorent la coopération entre
les organismes fiscaux et les autres organismes de réglementation, et mettent en place des
sanctions dissuasives pour les contrevenants. De plus, la sensibilisation et l'éducation des
entreprises et du grand public sur les conséquences néfastes de la fraude fiscale peuvent
contribuer à une plus grande conformité fiscale et à une meilleure intégrité du système fiscal
marocain.

26
SAADANI.G, « Précis de droit fiscal marocain », Deuxième Edition, 2006

27
SAADANI.G, « Précis de droit fiscal marocain », Deuxième Edition, 2006

41
Paragraphe 3 : Exonérations fiscales excessives
Bien que les exonérations fiscales puissent être utilisées pour stimuler certains secteurs
ou activités économiques, une mauvaise conception ou une utilisation excessive de ces
exonérations peut entraîner une perte de revenus fiscaux. Si les entreprises bénéficient
d'exonérations sans justifications solides ou sans réelle contrepartie économique, cela peut
affecter les finances publiques de manière significative.

Section 2 : Inégalités fiscales et distorsions économiques

Paragraphe 1 : Concentration des avantages fiscaux


Certaines pratiques fiscales peuvent favoriser les grandes entreprises et les secteurs
privilégiés, créant ainsi des inégalités fiscales. Cela signifie que certaines entreprises
bénéficient d'avantages fiscaux importants, tandis que d'autres entreprises plus petites ou des
secteurs moins privilégiés doivent supporter une charge fiscale plus lourde. Cela peut
entraîner une répartition inéquitable des charges fiscales et affecter la capacité de l'État à
financer les services publics essentiels.

Paragraphe 2 : Distorsions économiques


Lorsque certaines entreprises bénéficient d'avantages fiscaux 28 importants, cela peut
créer des distorsions sur le marché. Cela peut fausser la concurrence en donnant un avantage
déloyal à certaines entreprises, ce qui peut nuire aux entreprises concurrentes et entraver le
développement économique équilibré. Ces distorsions peuvent également entraîner une
inefficacité économique globale, ce qui peut affecter les recettes fiscales et les finances
publiques.

Il est essentiel pour les autorités fiscales marocaines de surveiller et d'évaluer


régulièrement les pratiques fiscales des entreprises afin de minimiser les pertes de revenus
fiscaux, de lutter contre la fraude fiscale et de promouvoir une répartition équitabl

Conclusion
28
SAADANI.G, « Précis de droit fiscal marocain », Deuxième Edition, 2006

42
En conclusion, l'imposition des entreprises au Maroc est un sujet complexe et crucial
pour l'économie du pays. Les entreprises sont soumises à diverses obligations fiscales et
doivent se conformer aux réglementations en vigueur. Les taxes, impôts et autres charges
fiscales sont des sources essentielles de revenus pour l'État, permettant de financer les
dépenses publiques et de soutenir le développement économique et social.

Cependant, des problématiques persistent en matière d'imposition des entreprises au


Maroc. Les stratégies fiscales adoptées par certaines entreprises peuvent conduire à une
érosion de la base fiscale, à une perte de recettes pour l'État et à une pression fiscale accrue
sur d'autres contribuables. De plus, le non-respect des obligations fiscales peut entraîner des
sanctions, des pénalités et des conséquences financières pour les entreprises.

Il est donc crucial de promouvoir la transparence fiscale, de renforcer les mécanismes de


contrôle et de lutter contre l'évasion fiscale pour garantir l'équité fiscale et la pérennité des
finances publiques. Les efforts doivent être faits pour sensibiliser les entreprises à
l'importance de la conformité fiscale et pour renforcer la coopération entre les autorités
fiscales et les entreprises afin de prévenir les pratiques fiscales abusives.

En outre, une réflexion continue sur le cadre légal et réglementaire de l'imposition des
entreprises est nécessaire pour s'assurer qu'il est adapté aux évolutions économiques et qu'il
encourage la croissance économique tout en préservant l'intérêt général.

En somme, l'imposition des entreprises au Maroc est un enjeu essentiel pour assurer la
stabilité financière de l'État et promouvoir un environnement fiscal équitable. La collaboration
entre les autorités fiscales, les entreprises et la société dans son ensemble est indispensable
pour relever les défis liés à l'imposition des entreprises et favoriser un développement
économique durable.

43
Bibliographie

Ouvrage :

 ABOU EL JAOUAD. Med, « Fiscalité Appliquée de l’entreprise marocaine »,


Deuxième Edition, 2007.
 NMILI. Med, « Les Impôts au Maroc : Techniques et Procédures », Deuxième
Edition, 2008.
 SAADANI.G, « Précis de droit fiscal marocain », Deuxième Edition, 2006

TÉSES :

 Tarik Laaziz, L'imposition des entreprises au Maroc, thèse dirigée par le Pr. Marie-
Christine Esclassan et soutenue à École doctorale de droit public et de droit fiscal
(Paris), le 03-10-2014.
 Farid Ziane, La fiscalité d'entreprise au Maroc : dysfonctionnements et imperfections,
thèse dirigée par le Pr. François-Paul Blanc à l'établissement Perpignan en 2005.

Les Sites WEB :

 https://www.tax.gov.ma/wps/portal/DGI/Vos-impots-procedures/Formulaires-fiscaux
 https://www.upsilon-consulting.com/2020/11/impot-sur-les-societes-au-maroc-
upsilon-consulting/.
 https://www.finances.gov.ma/fr/vous-orientez/Pages/vos-impots-en-
bref.aspx#:~:text=La%20taxe%20sur%20la%20valeur,'aux%20op%C3%A9rations
%20d'importation.
 https://www.upsilon-consulting.com/2021/02/contribution-sociale-de-solidarite-
2021/#:~:text=elle%20est%20calcul%C3%A9e%20sur%20la,r%C3%A9sultat%20net
%20de%2040%20MDH.
 https://www.cmconjoncture.com/conjoncture/actualites/droits-d-enregistrement-au-
maroc
 https://www.upsilon-consulting.com/category/fisc/

44
DEDICASE.................................................................................................................................4
REMERCIMENT.......................................................................................................................5
AVERTISSEMENT....................................................................................................................6
LISTE DES ABRÉVIATIONS...................................................................................................6
SOMMAIRE...............................................................................................................................8
INTRODUCTION......................................................................................................................9
PARTIE 1 : CADRE LEGALE ET REGLEMENTAIRE AU MAROC..............................14
Chapitre 1 : Les différentes taxes et impôts applicables aux entreprises au Maroc..........16
Section 1 : l'impôt sur les sociétés (IS) et La taxe sur la valeur ajoutée (TVA)............16
Paragraphe 1 : Impôt sur les sociétés (IS) :................................................................16
Paragraphe 2 : Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) :....................................................19
Section 2 : Les autres taxes et impôts applicables aux entreprises................................21
Paragraphe 1 : Taxe professionnelle (TP)..................................................................21
Paragraphe 2 : Contribution sociale de solidarité (CSS) :..........................................22
Paragraphe 3 : Droits d'enregistrement......................................................................23
Paragraphe 4 : Les cotisations sociales......................................................................24
Paragraphe 5 : Taxes spécifiques...............................................................................25
Chapitre 2 : Les obligations fiscales des entreprises au Maroc et les sanctions en cas de
non-respect.........................................................................................................................26
Section 1 : Les obligations fiscales des entreprises au Maroc.......................................26
Paragraphe 1 : Notion d’obligations déclaratives......................................................27
Paragraphe 2 : Déclarations fiscales annuelles..........................................................28
Section 2 : Les sanctions en cas de non-respect des obligations fiscales......................32
Paragraphe 1 : Pénalités financières...........................................................................32
Paragraphe 2 : Majorations de retard.........................................................................33
Paragraphe 3 : Contrôle fiscal approfondi..................................................................33
Paragraphe 4 : Suspension des avantages fiscaux......................................................33
Paragraphe 5 : Poursuites judiciaires.........................................................................34
PARTIE 2 : ANALYSE DES PRATIQUES FISCALES DES ENTREPRISES AU
MAROC................................................................................................................................35
Chapitre 1 : les différentes stratégies fiscales adoptées par les entreprises au Maroc.......37
Section 1 : Les stratégies fiscales...................................................................................37
Paragraphe 1 : Planification fiscale internationale.....................................................37

45
Paragraphe 2 : Optimisation des déductions fiscales.................................................37
Paragraphe 3 : Exploitation des incitations fiscales...................................................38
Paragraphe 4 : Utilisation de régimes fiscaux spécifiques.........................................38
Paragraphe 5 :Gestion des transferts de bénéfices.....................................................38
Section 2 : Les risques et les enjeux associés aux stratégies fiscales agressives...........39
Paragraphe 1 : Risques de conformité fiscale............................................................39
Paragraphe 2 : Risques de réputation.........................................................................39
Paragraphe 3 : Évolution de la législation fiscale......................................................39
Paragraphe 4 : Risques de litiges fiscaux...................................................................39
Chapitre 2 : les impacts de ces pratiques fiscales sur les finances publiques marocaines 40
Section 1 : Perte de revenus fiscaux..............................................................................40
Paragraphe 1 : Évasion fiscale...................................................................................40
Paragraphe 2 : La fraude fiscale.................................................................................41
Paragraphe 3 : Exonérations fiscales excessives........................................................42
Section 2 : Inégalités fiscales et distorsions économiques.............................................42
Paragraphe 1 : Concentration des avantages fiscaux.................................................42
Paragraphe 2 : Distorsions économiques...................................................................42
Conclusion................................................................................................................................43
Bibliographie.............................................................................................................................44

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