Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
RÉSUMÉ
L’objectif de cet article de synthèse était d’appréhender le déclin en
mémoire épisodique au cours du vieillissement en termes de modifications
du comportement stratégique. Dans une première partie, nous avons
considéré les modifications du comportement stratégique en tant que
capacité limitée des adultes âgés à initier des processus contrôlés. Dans
la deuxième partie, nous avons adopté une perspective métamnésique en
rendant compte des difficultés liées à l’âge des processus de régulation
mnésique. Enfin, dans la conclusion nous avons abordé le déclin de
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
la mémoire épisodique selon une approche neuropsychologique telle
que l’altération du cortex frontal liée à l’âge semble impliquée dans
la diminution d’un ensemble de ressources cognitives nécessaires aux
processus stratégiques en mémoire.
ABSTRACT
The main goal of this work was to evaluate the age-related episodic memory deficit
in terms of strategic behavior impairment. Firstly, we considered the strategic behavior
impairment as an age-related limited capacity to initiate control processes. Secondly,
we adopted a metamnesic perspective by accounting for the age-related differences in
regulation processes. Finally, we concluded briefly by considering the episodic memory
deficit according to a neuropsychological approach suggesting that the age-related
prefrontal disorders are associated with a cognitive resources decrease that are necessary
to strategic processes in memory.
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
rappel libre, les participants ne disposent d’aucun indice associé à la
cible qui leur faciliterait la récupération de l’information. Ils doivent
donc initier des opérations de récupération pour accéder à l’information
stockée en mémoire. Au contraire, lors de tâches de rappel indicé et de
reconnaissance, la récupération des informations en mémoire est facilitée
par la présentation d’indices plus ou moins prégnants qui guident les
processus de récupération. Lors d’une tâche de rappel indicé, une partie
de l’information étudiée est représentée au moment du test (par exemple :
clé- ?), permettant d’indicer la récupération de l’information cible (par
exemple : clé-porte). Lors d’une tâche de reconnaissance, l’information
apprise est représentée entièrement au moment du test, mais mélangée à
des distracteurs qui n’ont pas été étudiés. La consigne est de reconnaître
l’information apprise parmi ces distracteurs. Cet effet plus marqué de l’âge
sur les tâches de rappel libre s’expliquerait en partie par une capacité limitée
à initier des processus contrôlés de récupération stratégique.
Les stratégies cognitives reflètent les « procédures ou ensemble de
procédures permettant aux individus d’atteindre leur but » (Lemaire
& Reder, 1999, p. 365). Rogers, Hertzog et Fisk, (2000) insistent sur
l’aspect volontaire et conscient du choix de la méthode que l’individu
adopte pour atteindre un but. Cet aspect particulier sous-tend l’idée qu’en
fonction du but à atteindre, de la nature de l’information à apprendre, des
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
1. SÉLECTION ET EXÉCUTION
DES STRATÉGIES D’ENCODAGE
Les stratégies d’encodage sont des opérations cognitives mises en œuvre
au moment de l’apprentissage et destinées à transformer les stimuli en
trace mnésique. Les stratégies d’élaboration à l’encodage figurent parmi
les stratégies les plus efficaces pour apprendre de nouvelles informations.
L’encodage élaboré est un encodage nécessitant la mise en relation de
l’information nouvelle à mémoriser avec les connaissances déjà contenues
en mémoire à long terme et notamment, en mémoire sémantique
(Lockhart & Craik, 1990). Il existe plusieurs façons d’examiner les effets
de l’élaboration à l’encodage sur les performances de mémoire. Une des
plus communes consiste à orienter l’attention des participants vers des
caractéristiques précises des informations à apprendre. Il s’agit dès lors
de manipuler les consignes d’apprentissage et/ou le matériel à mémoriser,
comme par exemple, proposer aux participants de produire l’information
à mémoriser ou encore manipuler le degré d’association inter-items dans
une liste de mots afin d’organiser l’apprentissage en différentes catégories.
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
adultes âgés ne profitent pas autant que les adultes plus jeunes du traitement
sémantique réalisé à l’encodage (Eysenck, 1974 ; Fay, Isingrini & Clarys,
2005 ; Froger, Taconnat, Landré, Beigneux & Isingrini, 2009 ; Mason,
1979 ; Taconnat & Isingrini 1995, expérience 1 ; Taconnat & Isingrini,
2004 ; Zelinski, Walsh & Thompson, 1978). Par exemple, lorsqu’on utilise
une tâche de « jugement d’agrément » qui consiste à demander aux
participants de juger si les mots cibles ont une connotation agréable ou
désagréable, on observe un effet d’interaction entre l’âge et la profondeur
du traitement sur les performances de mémoire (Eysenck, 1974 ; Mason,
1979 ; Taconnat & Isingrini, 1995, expérience 1 ; Taconnat & Isingrini,
2004 ; Zelinski et al., 1978). En revanche, d’autres études n’ont pas
montré d’effet d’interaction entre l’âge et le niveau du traitement sur
les performances de mémoire, même lorsqu’une tâche de rappel libre
était utilisée. Ces études mettent ainsi en évidence que dans certaines
conditions, les adultes âgés peuvent bénéficier autant que les adultes
jeunes de l’orientation sémantique du traitement donnée par la tâche au
moment de l’encodage. Ces contradictions peuvent être levées si l’on prend
en considération les différences liées à la méthodologie et au matériel
utilisés. Ainsi, les difficultés de traitement sémantique observées chez les
adultes âgés pourraient dépendre de la nature de la tâche d’orientation
accomplie au moment de l’encodage. Dans les conditions où la tâche est
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
susceptibles de provoquer une détérioration irréversible des capacités
de traitement. Les adultes âgés ne pourraient donc jamais tirer profit
d’une consigne proposant des stratégies à l’apprentissage pour améliorer
leur mémorisation puisqu’ils ne seraient plus en mesure d’effectuer
les traitements adéquats. Selon Craik (1983, 1986, 1990) et dans le
cadre du modèle du support environnemental, les adultes âgés auraient
des difficultés à traiter les informations efficacement si les processus
requis sont auto-initiés car ils sont fortement dépendants des ressources
attentionnelles, elles-mêmes déficitaires dans le vieillissement (Craik
& Byrd, 1982, Hasher & Zacks, 1988, Kim & Giovanello, 2011). En
revanche, les adultes âgés réussiraient aussi bien que les adultes jeunes
à condition que le traitement sémantique requis soit explicitement
dirigé par l’environnement (comme la consigne). Par exemple, lorsque
des participants ont pour consigne de produire un associé sémantique
pour chacun des mots à apprendre, le traitement sémantique est alors
directement dirigé par la tâche et la consigne représente alors un support
environnemental. Le support environnemental correspond à une aide
externe, fournie par l’environnement, (par ex., consigne, pense-bête, nature
de la tâche comme la reconnaissance vs. rappel libre, etc.) qui permet
d’améliorer les capacités d’apprentissage et/ou de récupération.
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
Taconnat, Baudouin, Fay, Vanneste, Clarys, Tournelle, & Isingrini, 2006).
En effet, les adultes jeunes mettraient en place de leur propre initiative un
traitement de nature sémantique, même lorsque la règle de production ne
les y oblige pas (comme par exemple la production de rimes qui implique
en premier lieu un traitement phonologique). Au contraire, les adultes plus
âgés auraient des difficultés à initier un traitement sémantique lorsque la
règle de production ne les y oblige pas (Taconnat & Isingrini, 2004a, exp.
3). En revanche, ils seraient tout à fait capables d’appliquer ce traitement
sémantique lorsque ce dernier est contraint par la réalisation de la tâche
(comme par exemple la production de synonymes qui implique en premier
lieu un traitement sémantique). En résumé, la production d’un traitement
sémantique non explicitement dirigé par la tâche est particulièrement
coûteuse en ressources cognitives, ce qui expliquerait l’effet différentiel de
l’âge sur le bénéfice de la production d’informations à l’encodage.
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
résultats sont moins unanimes. Certains travaux mettent en évidence que
la qualité de l’organisation sémantique des adultes âgés est équivalente
à celle d’adultes plus jeunes (par ex., Park, Smith, Dudley, & Lafronza,
1989 ; Luszcz, Roberts, & Mattiske, 1990 ; Bäckman & Larsson, 1992 ;
Bäckman & Wahlin, 1995 ; Kahana & Wingfield, 2000 ; Zacks, Hasher,
& Li, 2000 ; Sauzéon et al., 2001 ; Sauzéon, Claverie, & N’Kaoua, 2006),
tandis que d’autres montrent une altération de cette capacité au cours du
vieillissement (Denney, 1974 ; Taconnat et al., 2009 ; West & Thorn, 2001 ;
Zivian & Darjes, 1983). Une étude détaillée menée récemment (Taconnat
et al., 2009) peut aider à comprendre ces contradictions. Dans cette étude,
des adultes jeunes et âgés effectuaient une seule phase d’apprentissage
au cours de laquelle ils devaient étudier une liste de mots catégorisables.
Ils étaient ensuite invités à restituer cette liste de mots catégorisables au
cours de trois tâches de rappel libre consécutives. Des effets de l’âge ont
été observés sur les performances aux trois tâches de rappel libre et sur
l’indice d’organisation (ARC), mais uniquement lors du premier rappel
libre. Un examen plus détaillé du nombre de mots rappelés lors des deux
derniers essais révélait que l’augmentation des indices d’organisation chez
les participants âgés correspondait plutôt à un effet d’artefact. L’oubli des
mots isolés (c’est-à-dire les mots ni suivis ni précédés de mots appartenant
à la même catégorie sémantique) entre les rappels 1 et 2 et entre les rappels
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
1.3.2. Stratégie d’organisation subjective
La capacité à organiser des informations en mémoire peut également
s’effectuer à un niveau subjectif. Dans ce cas, on parlera plutôt
d’organisation épisodique puisqu’il est nécessaire de créer de nouvelles
associations entre les informations à apprendre, celles-ci n’entretenant
pas de relation sémantique préexistante. Pour mesurer la capacité
d’organisation subjective, les participants apprennent une liste de mots non
catégorisables puis effectuent plusieurs tâches de rappel libre successives.
Classiquement, les participants ont tendance à rappeler à la suite les mêmes
mots au cours des différents essais, même si ceux-ci n’entretiennent pas
entre eux des liens sémantiques évidents. Ces successions identiques de
mots restituées au fil des rappels reflètent l’organisation subjective. Celle-ci
est généralement associée à de meilleures performances en rappel et peut
être quantifiée par l’indice Pairwise Frequency (PF, Tulving, 1962). Cet
indice correspond à la mesure des items restitués par paires lors de rappels
successifs et ne prend pas en compte l’ordre de restitution des paires
d’un rappel à l’autre. Par exemple, si un participant restitue lors d’un
premier rappel les mots « cheval, armoire, montre, crayon », puis lors
d’un second rappel, les mots « cheval, armoire, montre, chemise . . . », il
aura restitué deux paires de mots qui figuraient déjà au premier rappel
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
caractéristiques qui lui sont liées, telles que des caractéristiques temporelles,
spatiales, perceptives ou encore conceptuelles (Hockley, 1991, 1992 ;
Hockley & Cristi, 1996 ; Zimmer, Mecklinger, & Lindenberger, 2006). Dans
ce contexte, des études ont montré qu’il était nécessaire de distinguer
le souvenir d’un simple événement, du souvenir des caractéristiques
contextuelles associées à cet événement (Chalfonte & Johnson, 1996 ;
Johnson & Chalfonte, 1994 ; Hockley, 1991, 1992 ; Hockley & Cristi, 1996 ;
Humphreys, 1976). C’est dans ce dernier cas que les adultes âgés sont les
plus limités. Il est en effet admis qu’ils ont plus de difficultés à rappeler
le contexte d’acquisition d’une information ou les caractéristiques qui
lui sont associées que l’information cible seulement (Plancher, Gyselinck,
Nicolas, & Piolino, 2010 ; Spencer & Raz, 1994 ; Zacks, Hasher, & Li,
2000). Chalfonte et Johnson (1996) suggèrent que les personnes âgées
présenteraient un déficit de binding ou un déficit d’association. En d’autres
termes, le déclin mnésique lié à l’âge serait en partie dû aux faibles
capacités des adultes âgés à former et encoder les traits caractéristiques
d’une information au sein d’une même représentation mnésique. Dans
ce contexte, Naveh-Benjamin (2000) a formulé l’hypothèse d’un déficit
associatif (ADH : Associative Deficit Hypothesis). Celle-ci suggère que la
diminution des performances liées à l’âge est plus marquée lors de tâches
nécessitant la récupération d’items associés entre eux que lors de tâches
nécessitant la récupération d’un item seul (Castel & Craik, 2003 ; Chalfonte
& Johnson, 1996 ; Mitchell, Johnson, Raye, Mather, & D’Esposito, 2000).
Ce déficit d’association lié à l’âge semble être un phénomène généralisé
puisqu’il touche tous types de matériel, comme l’association entre deux
items (mot-mot ou non mot-mot ; Naveh-Benjamin, Hussain, Guez, &
Bar-On, 2003), l’association entre deux images (Naveh-Benjamin, Guez,
Kilb, & Reedy, 2004), ou encore l’association entre un item et la couleur
de l’écran sur lequel il est présenté (Naveh-Benjamin, 2000). De façon
intéressante, Naveh-Benjamin, Brav et Levy (2007) ont montré que le
déficit associatif lié au vieillissement pouvait en partie s’expliquer par
la moindre capacité des personnes âgées à produire spontanément des
stratégies lors de l’encodage et/ou de la récupération. Dans cette étude,
les auteurs ont manipulé la condition d’encodage et la nature du test
de récupération. La condition d’encodage, comme facteur interindividuel,
variait selon trois modalités : une condition d’apprentissage intentionnel
sans consigne particulière, une condition avec une consigne incitant à
utiliser des phrases lors de l’apprentissage et une condition identique à la
précédente mais incitant également les participants à récupérer les phrases
élaborées lors de l’apprentissage. Après avoir étudié quarante paires de mots
ne présentant aucune relation sémantique, phonologique ni graphologique,
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
les participants étaient soumis à deux tests de reconnaissance. Dans le
premier, on présente une liste de mots dont certains ont été présentés
auparavant et d’autres non, et les participants doivent signaler les mots
appris. Dans le second, on présente des paires de mots apprises mélangées
à des paires de mots réarrangées, les participants doivent identifier les
paires initialement présentées. Les deux types de test étaient contrebalancés
entre les participants. Les principaux résultats ont montré des effets
d’interaction entre l’âge et le type de test, et entre l’âge, la condition
d’encodage et le type de test de récupération. L’effet d’interaction entre
l’âge et le type de test confirmait que les participants âgés présentaient
un déficit associatif car la différence de performance liée à l’âge était plus
importante lorsque les participants devaient reconnaître les paires de mots
plutôt que les mots seuls. En revanche, l’effet d’interaction entre l’âge, la
condition d’encodage et le type de test de récupération indiquait que le
déficit associatif des personnes âgées diminuait lorsque la consigne incitait
à élaborer des phrases pour apprendre les paires de mots. En outre, le
déficit associatif lié à l’âge n’apparaissait plus lorsque la consigne incitait à
utiliser des phrases à la fois à l’encodage et à la récupération. En résumé,
les modifications de la mémoire épisodique au cours du vieillissement
sembleraient liées à une diminution des capacités à associer au sein
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
plus durablement en mémoire et d’être plus facilement récupérés lors de
la phase de recherche en mémoire. Plus récemment, Stenberg (2006) a
montré que les images mentales étaient susceptibles de bénéficier d’un
meilleur encodage conceptuel que les mots. Contrairement à une stratégie
de construction de phrase, l’élaboration d’une image mentale implique de
façon automatique l’activation d’une grande quantité de détails associés
à l’image cible. Par exemple, lorsque l’on imagine le mot arbre, on peut
activer une représentation mentale d’un type d’arbre spécifique avec son
tronc, ses feuilles, ses fleurs, ses fruits, mais aussi, dans certains cas, le
contexte dans lequel il est visualisé. Généralement, lorsque les individus
élaborent une phrase, ils n’y intègrent pas automatiquement autant de
détails ou alors s’ils le font c’est de façon contrôlée et dans ce cas,
la longueur de la phrase n’est pas sans conséquence sur l’efficacité de
l’encodage. En d’autres termes, l’élaboration d’une image mentale implique
une seule représentation synthétique au sein de laquelle une quantité
importante d’informations est associée à la cible. En revanche, l’élaboration
d’une phrase, pour contenir autant d’informations qu’une image mentale,
implique l’accumulation de plusieurs unités verbales qui pourrait ralentir et
surcharger les traitements à l’encodage. Néanmoins, une information codée
à la fois avec un format verbal et un format imagé sera profondément et
durablement stockée en mémoire.
Dans les études sur le vieillissement, l’effet du double codage n’est pas
toujours observé. En effet, lorsque l’on manipule le degré de concrétude
des mots à apprendre (c’est-à-dire, mots abstraits vs. mots concrets), les
participants âgés ne bénéficient pas autant que les participants jeunes
de la concrétude des mots pour améliorer leur performance mnésique
(Isingrini, Fontaine, Métras, Bonneau, & Rey, 1994 ; Plaie & Isingrini,
1999 ; Rissenberg & Glanzer, 1986 ; Winograd, Smith, & Simon, 1982
mais voir Mason & Smith, 1977 pour des résultats différents). En revanche,
lorsque l’on manipule la nature du matériel à apprendre (c’est-à-dire,
dessins vs. mots), les adultes âgés bénéficient autant que les plus jeunes
de l’apprentissage des dessins pour améliorer leur performance mnésique
(Cherry, et al., 2008 ; Park, Puglisi, & Sovacool, 1983 ; Rissenberg &
Glanzer, 1986 ; Winograd, et al., 1982). Ces résultats contradictoires
pourraient s’expliquer en termes de différence de processus mis en place
lors du traitement imagé de mots et lors du traitement imagé de dessins
(Paivio, 1986). Le codage imagé d’un dessin nécessiterait un traitement
représentationnel direct et relativement automatique du stimulus dans le
système de représentations imagées. Au contraire, le codage imagé d’un
mot, même à forte valeur d’imagerie, ferait appel à un traitement référentiel
indirect et contrôlé car il nécessiterait la mise en relation du système de
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
codage verbal et du système de codage imagé pour l’élaboration d’une
image mentale. Ce traitement référentiel, coûteux en attention, serait
difficile à initier pour les personnes âgées dont les ressources attentionnelles
sont déficitaires (Craik & Byrd, 1982 ; Hasher & Zacks, 1988, Kim &
Giovanello, 2011). De plus, ce déficit de traitement référentiel pourrait
s’accompagner d’un déclin des capacités de maintien temporaire d’une
image mentale et d’un ralentissement à générer des images mentales
(Dror & Kosslyn, 1994 ; Plaie & Thomas, 2008). Ainsi, la complexité des
traitements à mettre en œuvre lors du double codage d’une information
verbale pourrait rendre compte des difficultés des personnes âgées à utiliser
spontanément une stratégie d’élaboration d’image mentale lorsqu’une
information verbale est à apprendre (Dunlosky & Hertzog, 2001 ; Hulicka
& Grossman, 1967 ; Rowe & Schnore, 1971 ; Tournier & Postal, 2011).
Finalement, des travaux réalisés dans le but de comprendre les processus
cognitifs à l’origine des différences jeunes-âgés dans les capacités d’imagerie
mentale ont montré que la réduction de la mémoire de travail liée à l’âge
pouvaient expliquer ces différences (Briggs, Raz, & Marks, 1999 ; Bruyer &
Scailquin, 2000 ; Raz, Briggs, Marks, & Acker, 1999).
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
& Perlmutter, 1982 ; Flavell, 1979 ; Flavell & Wellman, 1977 ; Hultsch,
Hertzog, Dixon, & Davidson, 1988 ; Nelson & Narens, 1990). C’est à
partir de ces estimations issues de l’évaluation mnésique que le processus
de contrôle intervient. Le contrôle permet l’initiation d’une stratégie, son
maintien, son ajustement si nécessaire ou encore l’arrêt de cette stratégie
lorsque le but fixé est atteint (ici, le niveau de mémorisation désiré). Ainsi,
l’évaluation et le contrôle entretiennent une relation étroite et dynamique
puisque les connaissances sur l’état du système mnésique déterminent la
mise en œuvre de stratégies supposées être les plus adaptées à la tâche en
cours, permettant l’ajustement du comportement en vue d’atteindre le but
fixé.
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
la précision de ces jugements métamnésiques, on demande au participant
de prédire sa performance à un test de mémoire puis on compare cette
prédiction (c’est-à-dire, le jugement métamnésique) à la performance
effective de mémoire. La mesure obtenue permet de déterminer si l’individu
évalue avec justesse ses compétences mnésiques. On distingue plusieurs
mesures de jugements métamnésiques selon le moment où celui-ci est
effectué. Si les jugements métamnésiques sont émis sur l’ensemble des
items à apprendre, on parle de prédiction globale lorsqu’il est effectué avant
l’apprentissage et de postdiction lorsqu’il est effectué après l’apprentissage.
Classiquement, on demande au participant de prédire le nombre total
d’items qu’il pense pouvoir rappeler à partir d’une liste donnée. En
revanche, si les jugements métamnésiques sont émis sur chaque item, on
parle de prédiction item par item. Dans la littérature, on en distingue
principalement trois formes (Koriat, 2007) : les jugements d’apprentissage
(ou JOL, Judgment Of Learning), les jugements de sentiment de savoir (ou
FOK, Feeling Of Knowing) et les jugements de confiance ou de certitude
(ou JOC, Judgment Of Confidence). Le jugement d’apprentissage est une
prédiction de rappel qui s’effectue pendant ou après l’apprentissage. Pour
chaque item de la liste d’apprentissage, le participant doit estimer avec
quelle probabilité il pense pouvoir rappeler un item récemment appris. Le
sentiment de savoir est une prédiction de reconnaissance qui porte sur les
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
mnésiques. Ces processus se rapportent à la planification du comportement
et au contrôle de ce comportement lors de sa réalisation. La planification
concerne la mise en place de plans d’actions permettant la réalisation
de la tâche, tandis que le contrôle permet d’évaluer l’efficacité du plan
adopté et d’en changer si nécessaire au cours de la tâche. La régulation
mnésique correspond donc à la sélection, l’initiation, l’exécution et la
vérification de l’efficacité des stratégies choisies lors de l’encodage et/ou
de la récupération en offrant la possibilité à l’individu d’optimiser sa
performance. Le principal objectif des études ayant examiné les effets du
vieillissement sur les processus de contrôle est de déterminer si les adultes
âgés présentent un déficit de l’initiation et de la gestion des stratégies
mnésiques, et si ce dernier représente un facteur explicatif de leur déclin
en mémoire épisodique. Dans ce contexte, des travaux ont montré que le
vieillissement s’accompagnait de modifications au niveau de la régulation
mnésique se traduisant par des différences liées à l’âge sur la nature des
stratégies utilisées et sur l’adaptation des stratégies à la difficulté de la tâche
ou encore aux jugements métamnésiques.
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
les stratégies internes font référence aux processus cognitifs initiés par
les individus pour optimiser l’encodage (c’est-à-dire, faire des images
mentales, organiser, répéter) ou la récupération (c’est-à-dire, retrouver le
contexte, faire la revue des événements d’une journée pour retrouver une
information particulière). L’effet différentiel du vieillissement sur ces deux
types de stratégies témoigne d’une relative prise de conscience chez les
adultes âgés de leur difficulté à utiliser des stratégies internes. En outre,
l’utilisation moins fréquente des stratégies internes peut être expliquée
en termes de diminution des ressources cognitives liée à l’âge, telles que
l’attention (Anderson & Craik, 2000), la mémoire de travail (Salthouse,
1990) ou encore les fonctions exécutives (West, 1996). Ces différentes
ressources cognitives sont nécessaires à la mise en place de stratégies
internes qui sont auto-initiées par les individus, tandis que les stratégies
externes sont peu coûteuses en ressources cognitives puisqu’elles reposent
sur des aides environnementales. Ainsi, l’augmentation de l’utilisation
des stratégies externes au cours du vieillissement correspondrait à
un processus d’adaptation que les adultes âgés mettraient en place
pour compenser leur déficit cognitif et plus spécifiquement leur déficit
mnésique.
Par ailleurs, la réduction de l’utilisation de stratégies internes de
mémoire ou l’utilisation inappropriée de stratégies pourrait également
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
à demander aux participants s’ils utilisent des stratégies pour mémoriser
les items proposés et si tel est le cas de préciser quel type de stratégie
(Dunlosky & Hertzog, 1998 ; Dunlosky et al., 2005 ; Richardson, 1998).
Cette verbalisation du comportement d’apprentissage peut être effectuée
après l’étude de chaque item ou à la fin de la liste des items à étudier.
Il semble que le moment où la verbalisation est effectuée ait un effet sur
les réponses des participants, en ce sens qu’une verbalisation effectuée à
la fin de la liste des items à étudier semble être moins précise qu’une
verbalisation après chaque item. Cet effet est plus important chez les
personnes âgées compte tenu de leur déficit mnésique (voir Dunlosky
& Hertzog, 2001 pour une étude comparative de ces deux méthodes de
verbalisation chez des adultes jeunes et âgés). La seconde méthode pour
mesurer directement les stratégies d’apprentissage consiste à examiner
la capacité à ajuster son comportement (mesurée par le temps d’étude
et/ou les traitements mis en place) à la nature de l’information ou aux
jugements métamnésiques. Dans un premier temps, nous présenterons
des travaux ayant examiné les effets de l’âge sur la capacité à adapter
ses stratégies d’apprentissage à la nature des informations à mémoriser,
puis dans un second temps des travaux ayant examiné les effets de l’âge
sur la capacité à adapter ses stratégies d’apprentissage aux jugements
métamnésiques.
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
l’existence d’un effet du vieillissement sur cette fonction essentielle liée à
la mémoire et d’en comprendre les déterminants. Le second est de tester
l’hypothèse métamnésique du vieillissement selon laquelle les modifica-
tions de la mémoire qui apparaissent au cours du vieillissement sont
en partie consécutives à une altération des processus métamnésiques de
régulation.
Dans une étude déjà ancienne, Sanders, Murphy, Schmitt et Walsh
(1980) ont observé que pour mémoriser une liste de mots catégorisables,
des adultes jeunes utilisaient une stratégie d’apprentissage sériel en début
de liste, puis adoptaient une stratégie de regroupement par catégories
lors de la progression de l’apprentissage. Comme nous l’avons vu dans la
première partie de cet article, l’organisation des informations en catégories
permet d’augmenter les performances en rappel de façon substantielle.
Au contraire, les adultes âgés ne changeaient pas de stratégie au cours de
la tâche et utilisaient essentiellement une stratégie d’apprentissage sériel,
et donc augmentaient moins leurs performances que les plus jeunes. Ces
résultats suggèrent que les personnes âgées présentent des difficultés dans
l’adaptation de leur comportement d’apprentissage car ils ne modifient
pas leurs stratégies au cours de la tâche en fonction de la nature des
informations.
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
et la condition d’apprentissage (temps limité vs. temps autogéré) sur
les mesures de mémoire indiquait que les participants âgés bénéficiaient
moins que les plus jeunes de la gestion de leur temps d’étude pour
augmenter leur performance de mémoire. Ces données confirment que les
personnes âgées adaptent moins bien leur comportement d’apprentissage
à la difficulté objective d’une tâche de mémoire et expliquent en partie
leur moindre performance mnésique. L’une des raisons pour lesquelles les
personnes âgées adaptent moins bien leur comportement d’apprentissage
pourrait provenir d’une diminution de la capacité à prendre en compte ses
propres jugements métamnésiques. Cette relation causale entre l’évaluation
mnésique (objective ou subjective) et l’adaptation du comportement est
illustrée par l’hypothèse du monitoring-affects-control (Nelson & Leonesio,
1988).
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
précision équivalente à celle des plus jeunes concernant les jugements
métamnésiques. En revanche, la corrélation entre le temps d’apprentissage
et les jugements métamnésiques obtenue chez les participants âgés était
plus faible que celle obtenue chez les plus jeunes. Ces résultats suggèrent
qu’en dépit de la capacité à juger précisément l’état d’un apprentissage,
les adultes âgés semblent éprouver des difficultés à utiliser leurs propres
jugements métamnésiques pour adapter leur stratégie de temps d’étude.
Ces auteurs proposent deux interprétations possibles. La première rend
compte de la difficulté des adultes âgés à spontanément mettre en place
la meilleure stratégie de temps pour l’étude des items jugés moins bien
appris, tandis que la seconde considère que les adultes âgés accorderaient
davantage de temps à la répétition des items déjà appris afin de les
maintenir en mémoire, et ceci au détriment des items moins bien
assimilés qui nécessiteraient davantage la mobilisation des ressources
cognitives.
D’autres auteurs parviennent à des conclusions similaires en utilisant
une mesure de jugement métamnésique différente. Par exemple, Souchay
et Isingrini (2004b) ont montré que le degré de sentiment de savoir
pouvait influencer le temps que les participants passaient à apprendre
les items cibles. Dans ce paradigme, on considère que les items qui ont
reçu un score faible en sentiment de savoir (les participants disent avoir
peu de chance de reconnaître cet item ultérieurement) seront étudiés plus
longtemps à l’essai suivant, et inversement pour les items ayant reçu un
score fort en sentiment de savoir. Dans leur étude, les auteurs confirment
une corrélation négative entre le score de sentiment de savoir et le temps
d’étude des items à l’essai suivant à la fois chez les adultes jeunes et
âgés, indiquant l’utilisation d’une stratégie efficace comme l’ajustement du
temps d’étude. Toutefois, cette relation était significativement plus faible
chez les participants âgés, montrant que ces derniers tenaient moins compte
de leur jugement métamnésique pour adopter une stratégie adéquate
(c’est-à-dire augmentation du temps d’étude à l’essai suivant lorsqu’un
item est considéré comme non mémorisé au premier essai). En accord avec
ces résultats, Froger et al. (2011) ont montré que des adultes âgés, en plus
d’estimer une tâche de mémoire plus difficile à réaliser que l’estimaient
des adultes plus jeunes, ne modifiaient pas leur temps d’étude ni selon la
nature de la tâche de mémoire ni selon leur propre jugement métamnésique
(mesuré par une prédiction globale). Globalement, bien que les personnes
âgées semblent relativement capables d’évaluer avec précision la difficulté
d’une tâche de mémoire à réaliser et/ou leurs compétences mnésiques,
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
ils semblent en revanche éprouver des difficultés à prendre en compte
leurs propres jugements métamnésiques pour adapter leur comportement
d’apprentissage.
En revanche, d’autres études ayant examiné l’effet de l’âge sur le
contrôle métamnésique rapportent des résultats plus nuancés. Les adultes
âgés auraient la capacité d’augmenter leur temps d’apprentissage dans les
mêmes proportions que des adultes plus jeunes. Ils pourraient également
tenir compte de leurs propres jugements métamnésiques pour adapter
certaines stratégies d’apprentissage. Par exemple, lorsqu’on demande aux
participants âgés d’augmenter leur temps d’étude, ils en sont tout à fait
capables (Murphy, Sanders, Gabriesheski, & Schmitt, 1981). De même,
lorsque les participants âgés ont pour consigne d’évaluer la qualité
d’apprentissage des items lors de la réalisation de la tâche, la différence de
temps d’étude entre les participants jeunes et âgés n’est plus significative
(Murphy, Schmitt, Caruso, & Sanders, 1987). Le même profil de résultats
était obtenu lorsqu’on mesurait le nombre de répétitions effectuées par
item à l’encodage. Ainsi, les participants jeunes effectuaient davantage de
répétitions que les participants âgés, mais lorsque la consigne incitait à
tester la qualité de l’apprentissage des items lors de la réalisation de la
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
support environnemental leur était fourni. Plus précisément, lorsqu’on leur
précisait l’efficacité des stratégies, les participants âgés ajustaient aussi bien
que les participants jeunes leur temps d’étude à la difficulté de la tâche.
De plus, ils optimisaient leur temps d’étude en augmentant l’utilisation
de stratégies efficaces (comme l’élaboration d’images mentales ou de
phrases) et en diminuant l’utilisation de stratégies moins efficaces (comme
les répétitions). Finalement, ils bénéficiaient de cet ajustement du temps
d’étude pour augmenter dans les mêmes proportions que les plus jeunes
leur rappel de mots faiblement associés.
En résumé, l’ensemble de ces résultats confirme que le vieillissement
s’accompagne d’un déficit du contrôle métamnésique qui expliquerait en
partie le déclin en mémoire épisodique lié à l’âge. Toutefois, certaines
études ont montré qu’il était possible d’améliorer les capacités de contrôle
métamnésique des personnes âgées lorsqu’elles étaient informées de la
nécessité de prendre en compte leurs propres jugements métamnésiques
et/ou lorsqu’elles prenaient conscience de l’efficacité de certaines méthodes
d’apprentissage. Ainsi avisées sur différentes techniques optimisant le com-
portement d’apprentissage, les personnes âgées présentent des ressources
cognitives suffisantes pour améliorer dans les mêmes proportions que des
adultes plus jeunes leur performance de mémoire.
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
d’apprentissage afin qu’ils adaptent leur comportement stratégique en
fonction de ce jugement métamnésique (par ex., Dunlosky, Kubat-Silman,
& Hertzog, 2003). Lorsque l’on offre ces possibilités, les adultes âgés sont
capables d’appliquer les mêmes stratégies d’encodage que des adultes plus
jeunes, permettant ainsi de compenser en partie leur déclin en mémoire
épisodique. Ainsi, lorsque l’on réduit la part de traitements auto-initiés,
on réduit par voie de conséquence la quantité de ressources cognitives
nécessaires à la mise en place de stratégies en tant que processus contrôlés
et/ou métamnésiques. Ces ressources cognitives semblent en partie gérées
par le cortex frontal, qui subit lui-même de façon précoce et sévère les effets
du vieillissement (Raz, et al., 2005 et voir pour revue Dennis & Cabeza,
2008). Selon Moscovitch et Winocur (1992, 2002) et en référence au modèle
neuropsychologique de la mémoire de Moscovitch (1989), le vieillissement
n’altérerait pas directement la mémoire épisodique sous-tendue par le
système temporal-hippocampique fonctionnant sur un mode associatif
et automatique, mais agirait sur les processus qui « travaillent avec la
mémoire épisodique » sous-tendus par le système frontal. Le système
frontal « travaille avec la mémoire » en organisant et en contrôlant
l’encodage et la récupération des informations par la sélection, l’initiation,
l’élaboration et l’exécution de stratégies adaptées à la nature de la tâche et
aux compétences de l’apprenant. Par ailleurs, le cortex frontal est largement
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
ces ressources cognitives, on peut citer la mémoire de travail (Bender &
Raz, 2012), l’intelligence fluide (Mata, Schooler & Rieskamp, 2007), les
processus attentionnels (Naveh-Benjamin, Craik, Guez, & Kreuger, 2005 ;
Taconnat & Isingrini, 2004a, expérience 4) ou encore la métamémoire
(Nelson & Narens, 1990 ; Souchay & Isingrini, 2004a). L’ensemble de
ces données confirme l’idée que l’altération spécifique et précoce du
cortex préfrontal au cours du vieillissement pourrait être à l’origine des
déficits cognitifs présents chez les adultes âgés (Raz, 2000). En effet,
le point commun entre ces différentes ressources cognitives est qu’elles
sont sous-tendues en partie par le cortex préfrontal (par ex., Nyberg,
Dahlin, Neely, & Bäckman, 2009, pour la mémoire de travail ; Duncan,
Emslie, Williams, Johnson, & Freer, 1996, pour l’intelligence fluide ;
Anderson, 2008 pour l’attention ; Pannu, & Kaszniak, 2005, pour la
métamémoire) et qu’elles sont toutes déficitaires dans le vieillissement.
Dans cette perspective, préciser la contribution de chacune de ces ressources
cognitives dans l’utilisation adaptée de stratégies mnésiques représente
une piste de recherche prometteuse dans la compréhension du déclin
de la mémoire épisodique au cours du vieillissement normal. À terme,
BIBLIOGRAPHIE
Anderson, V. (2008). Attention deficits and and metamemory. Psychology and Aging,
the frontal lobe. In Anderson, V., Jacobs, R., 27, 691-700.
& Anderson, P. J. (Eds.), Executive functions Bolla, K. I., Lindgren, K. N., Bonaccorsy,
and the frontal lobes: A lifespan perspective. C., & Bleecker, M. L. (1991). Memory
(pp. 317-344). Philadelphia, PA, US: Taylor complaints in older adults: Fact or fiction?
& Francis. Archives of Neurology, 48, 61-64.
Anderson, N. D., & Craik, F. I. M. (2000). Bouazzaoui, B., Fay, S., Taconnat, L.,
Memory in the aging brain. In F. I. M. Craik Angel, L., Vanneste, S., & Isingrini, M.
& E. Tulving (Eds.), The Oxford handbook (2012). Differential involvement of knowl-
of memory (pp. 411-426). Oxford: Oxford edge repersentation and executive con-
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
University Press. trol in episodic memory performance in
Angel, L., Fay, S., Bouazzaoui, B., & young and older adults. Canadian Journal
Isingrini, M. (2011). Two hemispheres of Experimental Psychology/Rrevue canadi-
for better memory in old age: Role of enne de psychologie expérimentale, doi :
executive functioning. Journal of Cognitive 10.1037/a0028517.
Neuroscience, 23, 3767-3777. Bouazzaoui, B., Isingrini, M., Fay, S., Angel,
Bäckman, L., & Larsson, M. (1992). Recall L., Vanneste, S., Clarys, D., & Taconnat,
of organizable words and objects in adult- L. (2010). Aging and self-reported internal
hood: Influence of instructions, retention and external memory strategy uses: The
interval, and retrieval cues. Journals of role of executive functioning. Acta Psycho-
Gerontology, 47, 273-278. logica, 135, 59-66.
Bäckman, L., & Wahlin, Â. (1995). In- Boucheron, C. (1995). Version française
fluences of item organizability and se- du M.I.A. (Metamemory in Adulthood).
mantic retrieval cues on word recall in (1995). European Review of Applied Psychol-
very old age. Aging and Cognition, 2, ogy, 45, 163-170.
312-325. Bousfield, W. A. (1953). The occurrence
Batt-Eisengart, I., & Lachman, M. E. of clustering in the recall of randomly
(2004). Attributions for memory perfor- arranged associates. Journal of General
mance in adulthood : Age differences and Psychology, 49, 229-240.
mediation effects. Aging, Neuropsychology, Braver, T., S., & West, R. (2008). Work-
and Cognition, 11, 68-79. ing memory, executive control, and aging.
Bender, A. R., & Raz, N. (2012). Age-related In Craik, F. I. M., & Salthouse, T. A.
differences in recognition memory for (Eds.), The handbook of aging and cogni-
items and associations: Contribution of tion. (pp 311-372). New York Psychology
individual differences in working memory Press.
Briggs, S. D., Raz, N., & Marks, W. Craik, F. I. M. (1983). On the transfer of
(1999). Age-related deficits in generation information from tempory to permanent
and manipulation of mental images: I. memory. Philosophical Transactions of the
The role of sensorimotor speed and work- Royal Society of London, B 302, 341-359.
ing memory. Psychology and Aging, 14, Craik, F. I. M. (1986). A functional account
427-435. of age differences in memory. In F. Lix
Bruce, P. R., Coyne, A. C., & Botwinick, J. & H. Hagendorf (Eds.), Human memory
(1982). Adult age differences in metamem- and cognitive capabilities, mechanisms, and
ory. Journal of Gerontology. 37, 354-357. performances (pp. 409-422). Amsterdam:
Bruyer, R., & Scailquin, J. C. (2000). Effects Elsevier Science.
of aging on the generation of mental Craik, F.I.M. (1990). Changes with normal
images. Experimental Aging Research, 26(4), aging: A functional view. In R.J. Wutman
337-351. et al. (Eds.), Advances in neurology, 51:
Buckner, R. L. (2003). Functional-anatomic Alzheimer’s disease (pp. 201-205). New
correlates of control processes in memory. York: Raven.
The Journal of Neuroscience, 23, 3999-4004. Craik, F. I. M., & Byrd, M. (1982). Aging
Bugaiska, A., Clarys, D., Jarry, C., Taconnat, and cognitive deficits: The role of atten-
L., Tapia, G., Vanneste, S., & Isingrini, M. tional resources. In F. I. M. Craik & S.
(2007). The effect of aging in recollective Trehub (Eds.), Aging and cognitive processes
experience: The processing speed and ex- (pp. 191-211). New York: Plenum.
ecutive functioning hypothesis. Conscious Craik, F. I. M., & Lockhart, R. S. (1972).
and Cognition: An International Journal, 16, Levels of processing: A framework for
797-808. memory research. Journal of verbal learning
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
Castel, A. D., & Craik, F. I. M. (2003). and verbal behavior, 11, 671-684.
The effects of aging and divided atten- Craik, F. I. M., & McDowd, J. M. (1987).
tion on memory for item and associative Age differences in recall and recognition.
information. Psychology and Aging, 18, Journal of Experimental Psychology. Learn-
873-885. ing, memory, and cognition, 13, 474-479.
Cavanaugh, J. C., & Perlmutter, M. (1982). Craik, F. I. M., & Tulving, E. (1975). Depth
Metamemory: A Critical Examination. of processing and the retention of words in
Child Development, 53, 11-28. episodic memory. Journal of Experimental
Cavanaugh, J. C., & Poon, L. W. (1989). Psychology: General, 104, 268-294.
Metamemorial predictors of memory per- Denney, N. W. (1974). Evidence for devel-
formance in young and older adults. Psy- opmental changes in categorization criteria
chology and Aging, 4, 365-368. for children and adults. Human Develop-
Chalfonte, B. L., & Johnson, M. K. (1996). ment, 17, 597-607.
Feature memory and binding in young Dennis, N. A., & Cabeza, R. (2008).
and older adults. Memory & Cognition, 24, Neuroimaging of healthy cognitive aging.Iin
403-416. Craik, F. I. M., & Salthouse, T. A. (Eds.), The
Cherry, K. E., Hawley, K. S., Jackson, E. handbook of aging and cognition (pp. 1-54).
M., Volaufova, J., Su, J. L., & Jazwinski, S. Psychology Press, New York and Hove.
M. (2008). Pictorial superiority effects in Dixon, R. A., Hertzog, C., & Hultsch,
oldest-old adults. Memory, 16, 728-741. D. F. (1986). The multiple relationship
Connor, L.T., Dunlosky, J., & Hertzog, C. among Metamemory in Adulthood (M.I.A)
(1997). Age-related differences in absolute scales and cognitive abilities in adulthood.
by not relative metamemory accuracy. Human Learnin: Journal of Practical Re-
Psychology and Aging, 12, 50-71. search & Applications, 38, 165-177.
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
ing knowledge about strategy effectiveness: Taconnat, L. (2012). Study time allocation
A componential analysis of learning about deficit of older adults: The role of envi-
strategy effectiveness from task experience. ronmental support at encoding? Psychology
Psychology and Aging, 15, 462-474. and Aging, 27, 577-588.
Dunlosky, J., & Hertzog, C. (2001). Froger, C., Sacher, M., Gaudouen, M.
Measuring strategy production during S., Isingrini, M., & Taconnat, L. (2011).
associative learning: The relative utility Metamemory judgments and study time
of concurrent versus retrospective allocation in young and older adults: Disso-
reports. Memory and Cognition, 29, ciatve effects of a generation task. Canadian
247-253. Journal of Experimental Psychology, 65,
Dunlosky, J., Hertzog, C., & Powell- 269-276.
Moman, A. (2005). The contribution of Froger, C., Taconnat, L., Landré, L.,
mediator-based deficiencies to age differ- Beigneux, K. & Isingrini, M. (2009).
ences in associative learning. Developmen- Levels of processing effect according to
tal Psychology, 41, 389-400. retrieval task in mild cognitive impairment
Dunlosky, J., Kubat-Silman, A., & Hertzog, and normal aging. Journal of Clinical and
C. (2003). Training monitoring skills im- Experimental Neuropsychology, 31, 312-321.
proves older adults’ self-paced associative Gershberg, F. B., & Shimamura, A. P.
learning. Psychology and Aging, 18, 340- (1995). Impaired use of organizational
345. strategies in free recall following frontal
Elliot, R. (2003). Executive functions and lobe damage. Neurpsychologia, 33,
their disorders. British Medical Bulleting, 1305-1333.
65, 49-59. Hasher, L., & Zacks, R. T. (1988). Work-
Eustache, F., & Desgranges, B. (2008). ing memory, comprehension, and aging:
MNESIS: Towards the integration of A review and a new view. In G. H.
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
versus remembering a solution, Journal of
of forgetting rates. Journal of Experimental Verbal Learning and Verbal Behavior, 22,
Psychology: Learning, Memory, and Cogni- 649-667.
tion, 18, 1321-1330. Johnson, M. K., & Chalfonte, B. L. (1994).
Hockley, W. E., & Cristi, C. (1996). Tests of Binding complex memories: The role of
encoding tradeoffs between item and asso- reactivationand the hippocampus. In D. L.
ciative information. Memory & Cognition, Schacter & E. Tulving (Eds.), Memory sys-
24, 202-216. tems (pp. 311-350). Cambridge, MA: MIT
Hulicka, I. M., & Grossman, J. L. (1967). Press.
Age group comparisons for the use of me- Kahana, A. J., & Wingfield, A. (2000). A
diators in paired-associate learning. Journal functional relation between learning and
of Gerontology, 22, 46-51. organization in free recall. Psychonomic
Hultsch, D. F. (1969). Adult age differences Bulletin and Review, 7, 516-521.
in the organization of free recall. Develop- Kausler, D. H. (1991). Eperimental psy-
mental Psychology, 1, 673-678. chology, cognition, and human aging (2nd
Hultsch, D. F., Hertzog, C., & Dixon, R. ed.), New-York, NY, US: Springer-Verlag
A. (1987). Age differences in metamemory: Publishing.
Resolving the inconsistencies. Canadian Kausler, D.H. (1994) Learning and memory
Journal of Psychology, 41, 193-208. in normal aging. San Diego: Academic
Hultsch, D. F., Hertzog, C., Dixon, R. Press.
A., & Davidson, H. (1988). Memory self- Kim, S. Y., & Giovanello, K. S. (2011).
knowledge and self-efficacy in the aged. In The effects of attention on age-related
M. L. Howe & C. J. Brainerd (Eds.), Cog- relational memory deficits: Ecidence from
nitive development in adulthood: Progress in a novel attention manipulation. Psychology
cognitive development research (pp. 65-92). and Aging, 26, 678-688.
Koriat, A. (2007). Metacognition and con- Luszcz, M. A., & Lane, A. P. (2008).
sciousness. In P. D. Zelazo, M. Moscovitch Executive function in cognitive neuropsy-
& E. Thompson (Eds.), Cambridge hand- chological, and clinical aging. In Hofer, S.
book of consciousness (pp. 289-325). New M., & Alwin, D. F. (Eds.), Handbook of
York: Cambridge University Press. cognitive aging: interdisciplinary perspectives
Kuhlmann, B. G., & Touron, D. R. (2011). (pp. 193-206). Sage Publications, London.
Older adult’s use of metacognitive knowl- Luszcz, M. A., Roberts, T. H., & Mattiske, J.
edge in source monitoring : Spared moni- (1990). Use of relational and item-specific
toring but impaired control. Psychology and information in remembering by older and
Aging, 26, 143-149. younger adults. Psychology and Aging, 5,
Lee, T., Crawford, J. D., Henry, J. D., Trollor, 242-249.
J., Kochan, N. A. . . . N. Brodaty, H. (2012). Mason, S. E. (1979). Effects of orienting
Mediating effects of processing speed and tasks on the recall and recognition per-
executive functions in age-related differ- formance of subjects differing in aging.
ences in episodic memory performance: Developmental Psychology, 15, 467-469.
A cross-validation study. Neuropsychology, Mason, S. E., & Smith, A. D. (1977).
26(6), 776-784. Imagery in the aged. Experimental Aging
Lemaire, P., & Siegler, R. S. (1995). Four Research, 3, 17-32.
aspects of strategic change: Contributions Mata, R., Schooler, L. J., & Rieskamp, J.
to children’s learning of multiplication. (2011). The aging decision maker: Cog-
Journal of Experimental Psychology: General, nitive aging and the adaptive selection
124, 83/97. of decision strategies. In Gigerenzer, G.,
Light, L. L. (1992). The organization of Hertwig, R., & Pachur, T. (Eds.), The
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
memory in old age. In F. I. M. Craik & T. foundations of adaptive behavior (455-473).
A. Salthouse (Eds.), The handbook of aging New York, NY, US: Oxford University Press.
and cognition (pp. 111-166). Hillsdale, N.J.: Matvey, G., Dunlosky, J., Shaw, R. J.,
Lawrence Erlbaum Associates. Parks, C., & Hertzog, C. (2002). Age-related
Lockhart, R. S., & Craik, F. I. M. (1990). equivalence and deficit in knowledge up-
Levels of processing: A retrospective com- dating of cue effectiveness. Psychology &
mentary on a framework for memory Aging, 17, 589-597.
research. Canadian Journal of Psychology, Mitchell, K. M., Johnson, M. K., Raye, C.
44, 87-112. L., Mather, M., & D’Esposito, M. (2000).
Loewen, E. R., Shaw, R. J., & Craik, F. I. M. fMRI evidence of age-related hippocampal
(1990). Age differences in components of dysfunction in feature binding in work-
metamemory. Experimental Aging Research, ing memory. Cognitive Brain Research, 10,
16, 43-48. 197-206.
Lovelace, E. A. (1990). Aging and metacog- Moscovitch, M. (1989). Confabulation and
nition concerning memory function. In the frontal systems: Strategic versus as-
E. A. Lovelace (Ed.), Aging and cognition: sociative retrieval in neuropsychological
Mental processes, self-awareness and inter- theories of memory. In Roediger, H. L.
ventions (pp. 157-187). Amsterdam: North- III., & Craik, F. I. M. (Eds.), Varieties of
Holland. memory and consciousness: Essays in honour
Luria, A. R. (1973). The frontal lobes and of Endel Tulving (pp-133-160). Hillsdale,
the regulation of behaviour. In Pribram, NJ, England: Lawrence Erlbaum Associates,
K. H. ; Luria, A. R. (Eds.), Psychophysiol- Inc.
ogy of the frontal lobes. Oxford, England: Moscovitch, M., & Winocur, G. (1992). The
Academic Press. neuropsychology of memory and aging. In
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
Journal of Psychology, 45, 255-287.
Naveh-Benjamin, M., Brav, T. K., & Paivio, A. & Csapo, K. (1969). Con-
Levy, O. (2007). The associative memory crete image and verbal memory codes.
deficit of older adults: The role of strategy Journal of Experimental Psychology, 80,
utilization. Psychology and Aging, 22, 279-285.
202-208. Pannu, J. K., & Kszniak, A. W. (2005).
Naveh-Benjamin, M., Craik, F. I. M., Guez, Metamemory experiments in neurological
J., & Kreuger, S. (2005). Divided attention poulations : A review. Neuropsychology
in younger and older adults: Effects of Review, 15, 105-130.
strategy and relatedness on memory perfor- Park, D. C., Puglisi, J. T., & Sovacool,
mances and secondary task costs. Journal of M. (1983). Memory for pictures,
Experimental Psychology, 31, 520-537. words, and spatial location in
Naveh-Benjamin, M., Guez, J., Kilb, A., & older adults : Evidence for pictorial
Reedy, S. (2004). The associative deficit of superiority. Journal of Gerontology, 38,
older adults: Further support using face- 582-588.
name associations. Psychology and Aging, Park, D. C., Smith, A. D., Dudley, W., &
19, 541-546. Lafronza, V. N. (1989). Effects of age and
Naveh-Benjamin, M., Hussain, Z., Guez, J., a divided attention task presented during
& Bar-On, M. (2003). Adult age differences encoding and retrieval on memory. Jour-
in episodic memory: Further support for nal of Experimental Psychology: Learning,
an Associative-Deficit Hypothesis. Journal Memory, and Cognition, 15, 1185-1191.
of Experimental Psychology: Learning, Mem- Parkin, A. J., & Walter, B. M. (1992).
ory, and Cognition, 29, 826-837. Recollective experience, normal aging, and
Nelson, T. O., & Leonesio, R. J. (1988). frontal dysfonction. Psychology and Aging,
Allocation of self-paced study time and the 7, 290-298.
Perlmutter, M., & Mitchell, D. B. (1982). Rissenberg, M., & Glanzer, M. (1986).
The appearance and disappearance of age Picture superiority in free recall : The effect
differences in adult memory. In F. I. M. of normal aging and primary degenerative
Craik & S. Trehub (Eds.), Aging and dementia. Journal of Gerontology,41, 94-71.
cognitive processes (pp. 127-144).New York: Rodrigues, J., Sauzéon, H., Raboutet, C., &
Plenum. N’Kaoua, B. (2010). Memory performance
Plaie, T., & Isingrini, M. (1999). Vieillisse- depending on task characteristics and cog-
ment et codage image en mémoire: Effet nitive aids: A-levels of processing approach
de la nature du stimulus, d’une consigne in young adults. European Review of Applied
d’imagerie et du temps de présentation. Psychology, 60, 55-64.
Archives de Psychologie, 67, 167-178. Roenker, D. L., Thompson, C. P., & Brown,
Plaie, T., & Thomas, D. (2008). Impli- S. C. (1971). Comparison of measures for
cations des processus d’imagerie mentale the estimation of clustering in free recall.
dans le déficit de codage imagé des infor- Psychological Bulletin, 76, 45-48.
mations verbales au cours du vieillissement Rogers, W. A., Hertzog, C., & Fisk, A. D.
normal. Canadian Journal of Experimental (2000). An individual differences analysis
Psychology, 62, 117-126. of ability and strategy influences : Age-
Ponds, R. W. H. M., & Jolles, J. (1996). The related differences in associative learning.
abridged Dutch metamemory in adulthood Journal of Experimental Psychology: Learn-
(MIA) Questionnaire: Structure and effects ing, Memory, and Cognition, 26, 359-394.
of age, sex, and education. Psychology and Rowe, E. J., & Schnore, M. M. (1971).
Aging, 11, 324-332. Item concreteness and reported strategies
Raz, N. (2000). Aging of the brain and its in paired associate learning as a function of
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
impact on cognitive performance: Integra- age. Journal of Gerontology, 26(4), 470-475.
tion of structural and functional findings. Salthouse, T. A. (1990). Working memory
In F. I. M. Craik & T. A. Salthouse (Eds.), as a processing resource in cognitive aging.
The handbook of aging and cognition (2nd Developmental Review, 10, 101-124.
ed.) (pp. 1-90). Mahwah, NJ, US: Lawrence Sanders, R. E., Murphy, M. D., Schmitt, F.
Erlbaum Associates Publishers. A., & Walsh, K. K. (1980). Age differences
Raz, N., Briggs, S. D., Marks, W., & in free-recall rehearsal strategies. Journal of
Acker, J. D. (1999). Age-related deficits in Gerontology, 35, 550-558.
generation and manipulation of mental Sauzéon, H., Claverie, B., & N’Kaoua, B.
images: II. The role of dorsolateral pre- (2006). Age differences in the organization
frontal cortex. Psychology and Aging, 14, and acquisition-forgetting processes in a
436-444. multi-free-recall task. Current Psychology
Raz, N., Lindenberger, U., Rodrigue, K. Letters: Behaviour, Brain & Cognition, 18.
M., Kennedy, K. M., Head, D., Williamson, Sauzéon, H., N’Kaoua, B., & Claverie, B.
A., Dahle, C., Gerstorf, D., & Acker, J. D. (2001). The effect of self-generated categy
(2005). Regional brain changes in aging cues on organizated processing in the
healthy adults: general trends, individual recall performance of young, middle-old
differences and modifiers. Cerebral cortex, and old adults. Current Psychology Letter:
15, 1676-1689. Behaviour, Brain & Cognition, 5, 65-78.
Richardson, J. T. E. (1998). The availability Shimamura, A. P. (1995). Memory and
and effectiveness of reported mediators in frontal lobe function. In M. S. Gaz-
associative learning: A historical review and zaniga (Ed.), The cognitive neurosciences
an experimental investigation. Psychonomic (pp. 803-813). Cambridge, MA: MIT Press,
Bulletin & Review, 5, 597-614. 803-813.
Slamecka, J. & Graf, P. (1978). The gener- déficit de production dans l’élaboration
ation effect: delineation of a phenomenon, de traitement à l’encodage. Bulletin de
Journal of Experimental Psychology : Human Psychologie, XLVIII, 502-505.
Learning and Memory, 4, 592-604. Taconnat, L., & Isingrini, M. (2004).
Souchay, C. & Isingrini, M. (2004a). Age re- Mémoire, vieillissement et niveaux du
lated differences in metacognitive control: traitement : dissociation entre deux tâches
Role of executive functioning. Brain and d’orientation sémantique. Bulletin de Psy-
Cognition, 56, 89-99. chologie, 57, 6, 635-639.
Souchay, C., & Isingrini, M. (2004b). Taconnat, L., & Isingrini, M. (2004a). Cog-
Age-related differences in the relation be- nitive operations in the generation effect
tween monitoring and control of learning. on a recall test: Role of aging and divided
Experimental Aging Research, 30, 179-193. attention. Journal of Experimental Psychol-
Spencer, W. D., & Raz, N. (1994). Memory ogy: Learning, Memory and Cognition, 30, 4,
for facts, source, and context: Can frontal 827-837.
lobe dysfunction explain age related differ- Taconnat, L., Raz, N., Toczé, C., Bouazza-
ences? Psychology and Aging, 9, 149-159. oui, B., Sauzéon, H., Fay, S., & Isingrini, M.
Stenberg, G. (2006). Conceptual and per- (2009). Aging and organization strategies
ceptual factors in the picture superiority in free recall: The role of cognitive flexibil-
effect. European Journal of Cognitive Psy- ity. European Journal of Cognitive Psychol-
chology, 18, 813-847. ogy, Special Issue: Aging, Neuropsychology
Stuss, D. T., Craik, F. I. M., Sayer, L., and Cognition, 21, 347-365.
Franchi, D., & Alexander, M. P. (1996). Tournier, I., & Postal, V. (2011). Strategy
selection and aging : Impact of item
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
Comparison of older people and patients
with frontal lesions: Evidence from word concreteness in paired-associate task. Ag-
list learning. Psychology and Aging, 11, ing, Neurpsychology and Cognition, 18,
387-395. 195-213.
Taconnat, L. (2005). Apport du paradigme Tulving, E. (1962). Subjective organization
de production d’informations dans l’étude in fre recall of ‘unrelated’ words. Psycholog-
des dissociations entre les mesures de ical Review, 69, 344-354.
mémoire. L’Année Psychologique, 105, 521- Tulving, E. (1995). Organization of mem-
537. ory: Quo vadis? In M. S. Gazzaniga (Ed.),
Taconnat, L., Baudouin, A., Fay, S., Raz, N., The cognitive neuroscience (pp. 839-847).
Bouazzaoui, B., El-Hage, W., Isingrini, M., Cambridge: A Bradford book, The MIT
& Ergis, A. M. (2010). Episodic memory Press.
and organizational strategy in free recall in Verhaeghen, P., & Marcoen, A. (1994). The
unipolar depression: The role of cognitive production deficiency hypothesis revisited:
support and executive functions. Journal of Adult age differences in strategy use as a
Clinical and Experimental Neuropsychology, function of processing resources. Aging and
32, 719-727. Cognition, 1, 323-338.
Taconnat, L., Baudouin, A., Fay, S., West, R. L. (1996). An application of
Vanneste, S., Clarys, D., Tournelle, prefrontal cortex function theory to cog-
L., & Isingrini, M. (2006). Aging nitive aging. Psychological Bulletin, 120,
and implementation of encoding 272-292.
strategies: The role of executive functions. West, R. L., & Thorn, R. M. (2001).
Neuropsychology, 20), 658-665. Goal-setting, self-efficacy, and memory
Taconnat, L., & Isingrini, M. (1995). Mé- performance in older and younger adults.
moire et vieillissement : hypothèse d’un Experimental Aging Research, 27, 41-65.
Winograd, E., Smith, A. D., & Simon, E. W. & T. A. Salthouse (Eds.), Handbook of aging
(1982). Aging and the picture superiority and cognition (pp. 293-357). Mahwah, NJ:
effect in recall. Journal of Gerontology, 37, Lawrence Erlbaum Associates.
70-75. Zelinski, E. M., Walsh, D. A., & Thompson,
Witte, K. L., Freund, J. S., & Brown- L. A. (1978). Orienting task effects on EDR
Whistler, S. (1993). Adult age differences in and free recall in three age groups. Journal
free recall and category clustering. Experi- of Gerontology, 33, 239-245.
mental Aging Research, 19, 15-28. Zimmer, H. D., Mecklinger, A., & Lin-
Witte, K. L., Freund, J. S., & Sebby, R. denbergr, U. (2006). Introduction-Levels
A. (1990). Age differences in free recall of binding: types, mechanisms and func-
and subjective organization. Psychology and tions of binding in remaining. In Zimmer,
Aging, 5,307-309. H. D., Mecklinger, A., & Lindenber, U.
Woo, E., Schmitter-Edgecombe, M. & (Eds.), Handbook of binding and memory:
Fancher, J. B. (2008). Memory prediction Perspectives from cognitive neuroscience (pp.
accuracy in younger and older adults: A 3-24). Oxford, United Kingdom: Oxford
cross-sectional and longitudinal analysis. University Press.
Aging, Neuropsychology, and Cognition, 15, Zivian, M. T., & Darjes, R. W. (1983). Free
68-94. recall by in-school and out-school adults:
Zacks, R. T., Hasher, L., & Li, K. Z. H. Performance and metamemory. Develop-
(2000). Human memory. In F. I. M. Craik mental Psychology, 19, 513-520.
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)
© NecPlus | Téléchargé le 30/10/2023 sur www.cairn.info via BIU Montpellier (IP: 194.57.207.221)