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L'enfance, si l'on s'en tenait à l'étymologie, serait l'âge où celui qui doit devenir un homme
ne sait pas encore parler (du latin in-fans, non parlant). Mais le langage ordinaire a tendu de
plus en plus à prolonger la durée de la période à laquelle s’applique ce mot ; elle devrait
s'étendre, dit Littré, « depuis la naissance jusque vers la septième année » ; mais il ajoute
que la langue usuelle la porte « un peu au-delà, jusqu’à treize ou quatorze an » ; le
Dictionnaire de l'Académie dit : «jusqu'à douze ans ou environ ». Mais, quels sont les
caractères propres à l'enfance ?
Tous les caractères distinctifs de l'enfance, tous ceux en particulier dont l'éducation doit
tenir compte, dérivent de la définition même de l'enfance. La fonction essentielle de cet âge,
le peut se résumer en un seul mot ; c’est la période de la croissance, c'est-à-dire cette
période où l'individu, tant au physique qu'au moral, n'est pas encore, où il se fait, se
développe et se forme. Or, que faut-il pour qu'il y ait croissance? Que suppose
nécessairement ce phénomène chez l'être où il se produit? Deux conditions, toujours les
mêmes dans tous les domaines et sous les formes les plus diverses : d'une part la faiblesse,
de l'autre la mobilité. […]
Au physique, qu'est-ce que l'enfant? Le plus chétif des êtres, un petit corps que le moindre
choc peut briser, que la plus légère maladie met en péril, des muscles, des nerfs, des organes
qui sont de lait pour ainsi dire et qui ne se forment, ne se développent, ne se fortifient que
grâce à un entourage merveilleux de soins, de ménagements, de circonstances favorables,
d'influences protectrices. Et d'autre part, quelle rapidité de croissance, quelles merveilles
dans l'évolution de ce petit corps débile qui se déploie, se forme, s'aguerrit, grandit sans
qu'on sache comment, change à vue d'œil et est sans cesse en cours de rénovation. S'agit-il
de l'esprit? Ce sont les deux mêmes caractères. Quelque point de la période enfantine qu'on
veuille considérer, on se trouve toujours en présence d'une intelligence à la fois tellement
faible, tellement fragile, si nouvellement formée, de constitution si délicate, jouissant de
facultés si limitée. Et en même temps cette machine est toujours en mouvement ; elle se
crée en quelque sorte, de jour en jour, des rouages nouveaux ; elle ne s'arrête jamais. Enfin,
au moral, même faiblesse et même mobilité. Le bien ni le mal ne pénètrent d'ordinaire bien
avant dans cette nature incapable de grands efforts durables : les bonnes résolutions
s'oublient aussi vite qu'elles se prennent. Rien n'est jamais définitif. Tout se défait et se
refait sans cesse.
Le devoir de l'éducateur est de se rappeler en chacun des actes de l'éducation ce double
caractère de l'enfant qu'il entreprend de former. Qu'il s'agisse des sens, de l'intelligence ou
de la volonté, il sait qu'on lui a remis entre les mains le plus fragile des organismes, un
organisme à peine formé, si tendre et si mou qu'il faut toujours craindre d'en épuiser la sève,
d'en troubler la croissance en la voulant hâter. La première loi de la pédagogie est d'adapter
avec la plus grande exactitude à la mesure de l'enfant l'éducation qu'on lui donne.
Résumé :
Le mot enfance est sujet à une pluralité de définitions qui le rendent
problématique.
Qui dit enfance dit croissance qui est essentiellement faiblesse et mouvement.
Ainsi, l’enfant est naturellement impuissant physiquement, mentalement et
moralement mais toujours en mouvement lui permettant plus de force.
L’éducateur doit donc être attentif à cette nature double adoptant une
instruction qui épouse parfaitement les capacités limitées des enfants et suit
leur mouvement
69MOTS.

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