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TRONC CÉRÉBRAL
ET CERVELET
4.1 Tronc cérébral : vue postérolatérale
4.2 Tronc cérébral : vue antérieure
4.3 Cervelet : caractéristiques externes
4.4 Cervelet : caractéristiques internes

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54 PRÉSENTATION DU SYSTÈME NERVEUX 4. Tronc cérébral et cervelet

Vue postéro-latérale

Thalamus
Pulvinar
Tractus optique
Glande pinéale Corps géniculé latéral
Corps géniculé médial
Bras des colliculi
supérieur et inférieur Pédoncule cérébral
Nerf trochléaire (IV)
Colliculi supérieurs
Protubérance (pont)
Colliculi inférieurs Nerf trigéminal (V)
Pédoncule cérébelleux supérieur
Voile médullaire supérieur Pédoncule cérébelleux moyen
Nerf vestibulo-cochléaire (VIII)
Éminence médiale
Nerf facial (VII)
Fosse rhomboïde Pédoncule cérébelleux inférieur
du 4e ventricule
Aire vestibulaire
Colliculus facial Olive
Tubercule cunéiforme Nerf hypoglosse (XII)
Tubercule gracile Nerf glosso-pharyngien (IX) et nerf vague (X)
Racines dorsales du Trigone de l’hypoglosse
1er nerf spinal (C1)
Trigone vagal
Faisceau cunéiforme Nerf accessoire (XI)
Faisceau gracile

FIGURE 4.1 TRONC CÉRÉBRAL : VUE POSTÉROLATÉRALE


L’ensemble du télencéphale, presque tout le diencéphale, et le cerve-
let ont été ôtés afin de montrer la face dorsale du tronc cérébral. Les PHYSIOPATHOLOGIE
trois pédoncules cérébelleux (supérieur, moyen, inférieur) sont sec- Le colliculus facial correspond à une surélévation du plancher du
tionnés et le cervelet a été ôté. Les racines dorsales sont les afférences 4e ventricule au niveau du pont, sous lequel sont situés le noyau abdu-
de la moelle spinale et les nerfs crâniens sont les afférences et les cens (nerf crânien VI) et les axones du noyau du nerf facial qui tournent
autour du noyau abducens. Une tumeur ou une autre lésion située sur
efférences du tronc cérébral. Le nerf trochléaire (IV paire crânienne)
un des côtés du plancher du 4e ventricule peut donner un déficit dans
est le seul nerf crânien à émerger de la face dorsale du tronc cérébral. le territoire des nerfs crâniens VI et VII, c’est-à-dire une paralysie des
Les tubercules et les trigones du plancher du 4e ventricule portent le regards latéral (droit latéral) et médial (interneurones du VI qui se pro-
nom des noyaux qui se trouvent immédiatement en dessous. jettent sur le noyau du III via le faisceau longitudinal médial) et une
Les colliculi supérieur et inférieur constituent la face dorsale du paralysie faciale ipsilatérale.
mésencéphale dorsal. Les noyaux géniculés médians et latéraux — Les pédoncules cérébelleux permettent le passage des voies afférentes
associés respectivement au traitement de l’information auditive et et efférentes cérébelleuses. Le pédoncule supérieur conduit les princi-
visuelle — sont situés à la partie la plus caudale du diencéphale. pales efférences destinées au noyau rouge et au thalamus (en particulier
au noyau ventrolatéral) ; le pédoncule inférieur conduit les principales
efférences aux noyaux vestibulaires et réticulaires ; enfin, le pédoncule
cérébelleux moyen conduit l’information véhiculée par les voies cor-
tico-ponto-cérébelleuses. Quant aux afférences, elles pénètrent dans
le cervelet essentiellement par le pédoncule cérébelleux inférieur mais
aussi partiellement par le pédoncule cérébelleux supérieur. Une lésion
de l’hémisphère cérébelleux latéral ou de ses pédoncules conduit
à des symptômes ipsilatéraux : l’ataxie d’un membre associée à une
hypotonie, une dysmétrie, un aspect décomposé lors des mouvements
impliquant plusieurs articulations, un tremblement d’intention, une
dysdiadococinésie (impossibilité d’effectuer les mouvements alternatifs
rapides) et l’incapacité d’amortir les gestes.
4. Tronc cérébral et cervelet PRÉSENTATION DU SYSTÈME NERVEUX 55

Insula
Tractus olfactif
Vue antérieure Substance perforée
antérieure
Chiasma optique
Corps mamillaire
Tige pituitaire
Tuber cinereum Lobe temporal
Nerf oculomoteur (III)
Tractus optique
Nerf trochléaire (IV)
Pédoncule cérébral Protubérance (pont)
Substance perforée Nerf trigéminal (V)
postérieure dans la fosse Nerf abducens (VI)
interpédonculaire
Nerf facial (VII)
Corps géniculé
Nerf vestibulo-cochléaire
latéral
(VIII)
Sillon basilaire
Flocculus
Pédoncule cérébelleux Plexus choroïde du 4e ventricule
moyen
au foramen de Luschka
Olive
Pyramide
Nerf glosso-pharyngien (IX)
Racines ventrales
du 1er nerf spinal (C1)
Nerf vague (X)
Décussation pyramidale Nerf hypoglosse (XII)
Nerf accessoire (XI)

FIGURE 4.2 TRONC CÉRÉBRAL : VUE ANTÉRIEURE


Le lobe temporal gauche a été disséqué afin de montrer la face anté-
rieure (ou ventrale) du tronc cérébral. Les pédoncules cérébraux, PHYSIOPATHOLOGIE
extensions caudales du bras postérieur des capsules internes, véhi- Le nerf oculomoteur (III) émerge de la face ventrale du tronc cérébral
culent les fibres corticospinales et les fibres corticobulbaires qui vont, dans la fosse interpédonculaire, le long du bord médial du pédoncule
respectivement, de la capsule interne à la moelle spinale et au tronc cérébral. En cas d’hypertension intracrânienne dans les fosses antérieure
et moyenne, comme lors de la croissance d’une tumeur ou de la pré-
cérébral. La décussation des pyramides délimite le bulbe caudal de la
sence d’un œdème ou de tout autre processus occupant l’espace, le
moelle spinale cervicale. La XIe paire crânienne (ou nerf accessoire)
tronc cérébral peut faire hernie au travers de la tente du cervelet, expan-
est associée au bord latéral de la moelle spinale cervicale haute. Les sion rigide de la dure-mère. Cette hernie transtentorielle peut comprimer
XIIe (nerf hypoglosse), Xe (nerf vague) et IXe (nerf glossopharyngien) alors le III (pupille dilatée fixée ipsilatérale par lésion des fibres parasym-
paires crâniennes émergent du bord ventrolatéral de la moelle allon- pathiques et paralysie du regard médial par lésion des fibres motrices)
gée. Les VIe (nerf abducens), VIIe (nerf facial) et VIIIe (nerf vestibuloco- et le pédoncule cérébral du même côté, résultant en une paralysie de
chléaire) paires crâniennes émergent de la jonction entre la moelle l’hémicorps controlatéral.
allongée et le pont, tandis que le nerf trigéminé (V) émerge du bord Les pyramides de la medulla oblongata (ou pyramides bulbaires)
latéral du pont supérieur et le nerf oculomoteur (III) de la fosse interpé- contiennent les fibres de la voie corticospinale descendante issues,
donculaire de la partie médiale du mésencéphale caudal. Le nerf opti- en particulier, des cortex moteur et prémoteur ipsilatéraux. La plupart
que (nerf crânien II), le chiasma et le tractus optique, ou bandelette des fibres croisent au niveau de la décussation des pyramides (80 %),
optique, ainsi que le tractus olfactif (nerf crânien I) n’appartiennent descendant ainsi dans la moelle spinale controlatérale. Une occlusion
pas au système nerveux périphérique : ce sont des faisceaux ou tractus des branches supérieures de l’artère spinale antérieure ou des branches
de neurones appartenant au système nerveux central et dénommés paramédianes de l’artère vertébrale ipsilatérale peut donner : une lésion
« nerfs crâniens » par erreur par les anatomistes des siècles passés. de la pyramide, résultant en une hémiparésie controlatérale ; une lésion
du lemnisque médian ipsilatéral, résultant en une perte controlatérale de
la sensibilité épicritique fine et discriminative, de la pallesthésie (sensi-
bilité vibratoire) et de l’arthrokinésie (sens de position des articulations) ;
une lésion du nerf hypoglosse (XII), avec paralysie ipsilatérale de l’hémi-
langue qui dévie du côté déficitaire lorsqu’elle est tirée. L’ensemble de
ces symptômes constitue le syndrome de Déjerine. L’hémiparésie n’est
pas spastique (une lésion isolée des pyramides ne donne pas de spasti-
cité) et est caractérisée par une hypotonie modérée, une perte des mou-
vements fins et une réponse plantaire en extension (signe de Babinski).
Une lésion des autres systèmes descendants, du cortex moteur ou des
motoneurones de 1er ordre (motoneurones centraux) donnent une spasti-
cité. Ainsi, le terme de « syndrome du faisceau pyramidal » pour décrire
l’hémiplégie spastique ne correspond pas à la réalité anatomique.
56 PRÉSENTATION DU SYSTÈME NERVEUX 4. Tronc cérébral et cervelet

Région paravermienne
Incisure cérébelleuse antérieure Lobe antérieur
Lobule quadrangulaire
Lobule central P Fissure primaire
a
V r Fissure horizontale
Ra
Partie Culmen e év Lobule simplex
supérieure r g e Hémisphère Lobe postérieur
du vermis Déclive m ir
i om latéral Fissure post-lunaire
s n ei Lobule semi-lunaire
Folium
n supérieur (ansiforme)
n
e Fissure horizontale
Incisure cérébelleuse postérieure Lobule semi-lunaire inférieur
Face inférieure Lobe antérieur
Partie Lobule central
supérieure Aile du lobule central
du vermis Supérieur
Lingula Pédoncules
Moyen
cérébelleux
Voile médullaire supérieur Inférieur
Lobe flocculo-
Flocculus nodulaire
4e ventricule Fissure postéro-latérale
(dorso-latérale)
Voile médullaire inférieur Fissure rétro-
Nodule tonsilaire
Partie Uvule Lobe postérieur
inférieure Tonsille cérébelleuse
du vermis Pyramide Lobule biventral (ou digastrique)
Tuber Fissure secondaire
Incisure cérébelleuse postérieure (post-pyramidale)
Fissure Fissure horizontale
prépyramidale Lobule semi-lunaire inférieur (caudal)

FIGURE 4.3 CERVELET : CARACTÉRISTIQUES EXTERNES


Ces illustrations en couleur représentent la face supérieure (dorsale) et
inférieure (ventrale) du cervelet. Les pédoncules cérébelleux ont été PHYSIOPATHOLOGIE
sectionnés afin de permettre cette vue. La face ventrale du cervelet cor- Le lobe antérieur du cervelet (paléocervelet) reçoit les afférences des
respond au toit du 4e ventricule. Les lobes antérieur, moyen et floccu- récepteurs de la proprioception de l’ensemble du corps, en particulier
lonodulaire du cervelet sont des subdivisions anatomiques classiques des membres, via les faisceaux spinocérébelleux. Cette région est essen-
dont les lésions donnent des syndromes bien caractérisés. Le vermis, tielle à la coordination des membres inférieurs. Il sert également à contrô-
la région paravermienne et les hémisphères latéraux sont des zones ler le tonus des membres via le noyau vestibulaire latéral. Chez certains
patients alcooliques, le cortex du lobe antérieur du cervelet dégénère :
corticales spécifiques qui se projettent de manière spécifique vers les
le patient présente alors un élargissement du polygone de sustentation
noyaux cérébelleux profonds (le vermis vers le noyau fastigial et le avec des troubles de l’équilibre et une ataxie mais sans dysfonction
noyau vestibulaire latéral, la région paravermienne vers les noyaux importante oculomotrice ou de dysarthrie. Reflétant la désinhibition du
globuleux et emboliforme, les hémisphères latéraux vers le noyau den- noyau vestibulaire latéral (qui a un contrôle dominant sur l’extension),
telé), relais avec les systèmes de motoneurones centraux régulant des la démarche tend à être un peu raide. L’épreuve talon-genou n’est pas
activités motrices spécifiques Ces rapports sont essentiels afin de com- très altérée lorsque le patient est en position allongée. Peu d’options
prendre comment les systèmes principaux de motoneurones centraux thérapeutiques sont disponibles devant cette symptomatologie.
sont coordonnés pour des tâches fonctionnelles spécifiques.
4. Tronc cérébral et cervelet PRÉSENTATION DU SYSTÈME NERVEUX 57

Coupe transversale au niveau du pédoncule cérébelleux supérieur

Pédoncule cérébral
Décussation des pédoncules
cérébelleux supérieurs Faisceau longitudinal médial

4e ventricule

Voile médullaire Pédoncule cérébelleux


supérieur supérieur

Noyau fastigial
Noyaux globuleux Lingula
Cortex cérébelleux
Noyau dentelé
Noyau emboliforme Vermis

FIGURE 4.4 CERVELET : CARACTÉRISTIQUES INTERNES


Les grandes subdivisions internes du cervelet sont montrées sur cette et des fibres grimpantes, qui représentent les afférences du cervelet.
section transverse. Le cortex cérébelleux (qui comprend trois couches) Ces afférences directes aux noyaux profonds permettent l’ajustement
recouvre le cervelet. Sa structure s’invagine en de nombreux replis. grossier des efférences aux motoneurones centraux, tandis que la bou-
La substance blanche, qui est la voie de passage des fibres afférentes cle des afférences au cortex cérébelleux repassant par les noyaux pro-
et efférentes du cortex cérébelleux, est enfouie profondément sous le fonds permet un ajustement fin du fonctionnement des motoneurones
cortex et abrite les noyaux cérébelleux profonds. Ces groupes cellulai- centraux. Les pédoncules cérébelleux sont en position médiale par
res reçoivent la majorité des efférences du cortex cérébelleux via les rapport aux noyaux cérébelleux. Ces faisceaux de fibres permettent la
axones des cellules de Purkinje et les collatérales des fibres moussues communication des fibres entre le tronc cérébral et le thalamus.

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