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Diaphragme (organe)

muscle du corps humain

Diaphragme
Arc costal
Terminaison
( ), côte,
en

processus
xiphoïde,
vertèbre
lombaire,
vertèbre
thoracique
Artère Artère
péricardiaco
phrénique
Drainage Superior
veineux phrenic vein
( )
en

Nerf Nerf
phrénique
Actions Mouvement
inspiratoire
()
d

Identifiants
Nom Diaphragma
latin
MeSH D003964
TA98 A04.4.02.001
TA2 2327
FMA 13295

Le diaphragme, terme anatomique créé par Gérard de Crémone[1],


est un organe propre aux mammifères[2] constitué d'une cloison
musculo-aponévrotique faite de muscles squelettiques entourant
un centre tendineux unique, qui sépare la cavité thoracique des
cavités de l'abdomen (parfois regroupées sous le terme « cavité
abdominopelvienne » et comprenant la cavité abdominale vraie
ainsi que la cavité péritonéale derrière le péritoine).

Le rôle physiologique du diaphragme est fondamental dans la


ventilation pulmonaire des mammifères. Il est le plus volumineux
et le plus important des muscles inspiratoires : sa contraction, en
créant une dépression dans la cavité thoracique, permet l'entrée
d'air dans les voies respiratoires. Son relâchement permet à
l'inverse l'expiration passive. La contraction du diaphragme est
périodique et automatique [réf. nécessaire], sous contrôle d'efférences
provenant du tronc cérébral. Chaque contraction du diaphragme
initie un cycle respiratoire. La fréquence de sa contraction définit
la fréquence respiratoire. Il est possible de modifier
volontairement sa fréquence de contraction.

Anatomie
Le diaphragme constitue la face supérieure du caisson
abdominal.

Vue inférieure du diaphragme humain. 1 : processus xiphoïde du sternum ; 2 : faisceau musculaire de la portion sternale ; 3 : centre phrénique ; 4 : hiatus œsophagien ; 5 : ligament arqué
médian limitant l'hiatus aortique ; 6 : ligament arqué médial (arcade du muscle grand psoas) ; 7 : ligament arqué latéral (arcade du muscle carré des lombes) ; 8 : pilier tendineux gauche ; 9 :
pilier tendineux droit ; 10 : Hiatus costoxiphoïdien (fente de Larrey) ; 11 : hiatus de la veine cave inférieure ; 12 : hiatus costolombaire ; 13 : muscle carré des lombes ; 14 : muscle grand
psoas.

Constitution

Le diaphragme est un muscle digastrique formant une voûte


convexe à ventres opposés : constitué de deux coupoles, droite et
gauche, à convexité supérieure, il s'insère sur le contour de
l'ouverture inférieure du thorax. Il est relié par une dépression
fibreuse à concavité supérieure, le centre tendineux (ou centre
phrénique), en forme de trèfle.

Il est innervé par le nerf phrénique qui naît des racines cervicales
C3 C4 et C5.

Insertion

Les insertions sont de trois types :

sternales : par des faisceaux très courts, grêles. Ils délimitent la


fente de Marfan, et sont bordés par les faisceaux costaux ;
costales :
1. La face endothoracique des côtes,
2. Du 7e au 9e cartilage costal,
3. La 10e côte,
4. Sur l'arcade costale de la 1re côte flottante,
5. Sur l'arcade du carré des lombes (qui devient le ligament
arqué latéral),
6. Sur l'arcade du psoas (devenu ligament arqué médial
dans la nomenclature internationale) ;
vertébrales : naissent de piliers fibreux :
1. Le pilier musculaire droit : se détache du pilier tendineux
gauche en avant de la face antérieure de T12,
2. Le pilier musculaire gauche : se détache du pilier
tendineux droit en avant de la face antérieure de T12.

Les piliers tendineux droit et gauche s'insèrent sur les face


antérieures de vertèbres lombaires.

Le pilier droit est le plus puissant et le plus long, il s'insère sur


les corps vertébraux de T12 à L4 par des digitations.
Le pilier gauche s'insère sur les corps vertébraux de T12 à L3.
Au niveau de T12, les deux ligaments se recourbent vers la ligne
sagittale médiane et se rejoignent, formant ainsi le ligament
arqué médian.

S'organisent en piliers charnus droit et gauche. Les piliers fibreux


droit et gauche sont reliés par des fibres médiovertébrales de
Luschka.

Orifices du diaphragme (ou hiatus)


Le diaphragme est parsemé de 11 orifices dont 3 principaux[3] :

1. Hiatus aortique : constitué par le décollement de la face


circonférentielle de Th12 des piliers fibreux (formant ainsi le
ligament arqué médian). Il permet de laisser passer l'aorte,
qui de thoracique devient abdominale et le canal thoracique
(conduit lymphatique) ;
2. Hiatus œsophagien : constitué par les piliers charnus qui
proviennent eux-mêmes des piliers fibreux. Situé à hauteur
de Th10. Permet le passage de l'œsophage qui de thoracique
devient abdominal et les nerfs pneumogastriques = nerfs
vagues = Xe paire de nerfs crâniens (le droit en arrière le
gauche en avant) (repère 4 sur l'illustration) ;
3. Foramen de la veine cave inférieure = foramen quadrilatère,
ou hiatus tendineux. La veine cave inférieure et le nerf
phrénique droit passent de l'abdomen au thorax via cet
orifice tendineux, à hauteur de Th9 (repère 11 sur
l'illustration).

Mais aussi :

la fente de Larrey (ou trigone sterno-costal ou hiatus


costoxiphoïdien ou trigonum sternocostalis, ou encore fente
rétrosternale) : en avant du diaphragme (repère 10 sur
l'illustration). Il permet de faire communiquer le médiastin et le
diaphragme : il y a risque d'atteinte infectieuse à ce niveau
(hernies) ;
entre les faisceaux intercostaux : passage des nerfs
intercostaux ;
entre les piliers fibreux : passage du nerf grand splanchnique et
de la racine de la veine azygos ;
entre les piliers accessoires : passage du nerf petit
splanchnique et de la chaîne latérovertébrale.

Fonction
La contraction du diaphragme assure l'expansion de la cage
thoracique et crée une dépression dans les poumons, entraînant
une entrée d'air ou inspiration. L'expiration est passive, par
décontraction du diaphragme. Pour un ordre d'idée, lorsque le
diaphragme d'une personne s'abaisse de un cm, c'est 500 mL d'air
qui entrent dans ses voies respiratoires.

Mécanisme inspiratoire

Mécanisme de la respiration.
Le mécanisme d'inspiration se décompose en deux phases :

la phase abdominale :

elle résulte d'un aplatissement des coupoles, et d'un


abaissement du centre phrénique, les points fixes étant les
insertions sur la 10e côte, et a pour conséquence un appel d'air
au niveau des poumons. Le mouvement étant dirigé vers le bas,
les viscères abdominaux s'en trouvent comprimés : on observe
alors un « gonflement du ventre », le muscle abdominal
transverse jouant un rôle de contre appui ;
la phase thoracique :

le centre phrénique devient le point fixe alors que les fibres


continuent de se contracter en entraînant une élévation des
côtes basses (les côtes basses étant à la base dirigées vers le
bas, il suffit alors de les horizontaliser : c'est l'action du
diaphragme). Cette élévation augmente le diamètre transversal
et antéro-postérieur de la cage thoracique.

Pour que le centre phrénique devienne un point fixe lors de la


contraction du muscle diaphragme, il doit prendre appui sur la
masse viscérale qui a été préalablement comprimée lors de la
phase dite abdominale. Une autre manière d'obtenir un point
d'appui pour le centre phrénique est la position couchée sur le
ventre, c'est-à-dire en décubitus ventral, on a là aussi une
compression des viscères.
Mécanisme expiratoire

Au repos ou à faible activité, l'expiration est généralement passive


et se caractérise par un relâchement des muscles éventuellement
aidé par la gravité.

Il existe cependant des configurations organiques et contextes


divers rendant l'expiration active (exemple : phénomène « piston »
chez les macropodidés pendant la course[4]) voire explosive (en
particulier chez certains taxons marins comme les cétacés[5]).

Développement
Le diaphragme résulte de la fusion de quatre structures
embryonnaires :

le septum transversum qui sépare la cavité cœlomique en cavité


thoracique et cavité abdominale. Il aboutira au centre phrénique
tendineux ;
les membranes pleuro-péritonéales ;
le mésoderme para-axial de la paroi du tronc qui aboutira avec
les membranes pleuropéritonéales à la partie musculaire
périphérique ;
le mésenchyme œsophagien qui constituera les piliers du
diaphragme.

Exploration
La radiographie du thorax permet de visualiser les coupoles
diaphragmatiques et de voir s'il existe une ascension de l'une
d'elle. Elle est faite en fin d'inspiration mais peut être réalisée en
expiration profonde permettant de dépister une paralysie
diaphragmatique.

L'échographie permet d'en mesurer l'épaisseur ainsi que sa


mobilité[6].

L'IRM ou le scanner sont de bonnes modalités d'imagerie.

Les épreuves fonctionnelles respiratoires peuvent apprécier


certains indices de la fonction diaphragmatique, comme la
mesure de la pression maximale inspiratoire[7].

Pathologies connues
Hernie diaphragmatique
Plaie du diaphragme

Troubles du fonctionnement

paralysie diaphragmatique :
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Contraction diaphragmatique chronique ou syndrome chronique


d'hyperventilation, dit « maladie du soupir », aussi mal nommé
« spasmophilie » : ce syndrome est d'origine
psychosomatique [réf. nécessaire]. Il peut être lié au stress, à
l'angoisse, à un choc émotionnel, etc., et se traduit
physiologiquement par un « blocage » du diaphragme dont les
filaments d'insertion restent contractés.

Parallèlement au traitement de la cause du trouble


psychologique proprement dit, ce syndrome peut être apaisé
par l'apprentissage des techniques de la respiration abdominale
aussi utilisée en plongée, en chant, en travail scénique, en
musique instrumentale à vent, en arts martiaux, en yoga, en
sophrologie, en équitation centrée, etc. et qui consiste
principalement en un travail d'assouplissement et d'étirement
du diaphragme.

Traitement
Une rééducation du diaphragme peut être menée, dans le cas, par
exemple, d'une insuffisance cardiaque, permettant une
amélioration des symptômes et de la qualité de vie[8].

Une stimulation électrique, soit du nerf phrénique, soit du


diaphragme lui-même, semble être une modalité thérapeutique
prometteuse dans certaines indications[7].

Notes et références
1. (en) Luis-Alfonso Arráez-Aybar, José-L. Bueno-López et Nicolas
Raio, « Toledo School of Translators and their influence on
anatomical terminology », Annals of Anatomy - Anatomischer
Anzeiger, vol. 198,‎mars 2015, p. 21–33
(DOI 10.1016/j.aanat.2014.12.003 (https://dx.doi.org/10.1016/j.aan
, lire en ligne (https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S094
0960215000047)  [archive], consulté le 19 avril 2019)

2. « A new scenario of the evolutionary derivation of the


mammalian diaphragm from shoulder muscles » (https://onli
nelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/joa.12037)  [archive] (en)

3. Cours du Pr Canovas, Faculté de médecine de Montpellier


4. « How does a hopping kangaroo breathe? » (https://pubmed.n
cbi.nlm.nih.gov/21098392/)  [archive] (en)

5. « A review of cetacean lung morphology and mechanics » (ht


tps://www.researchgate.net/publication/256501867_A_review
_of_cetacean_lung_morphology_and_mechanics)  [archive] (en)

6. Vetrugno L, Guadagnin GM, Barbariol F, Langiano N, Zangrillo


A, Bove T, Ultrasound imaging for diaphragm dysfunction: a
narrative literature review (https://www.sciencedirect.com/scie
nce/article/pii/S1053077019300035)  [archive], J Cardiothorac
Vasc Anesth, 2019;33:2525-2536

7. Salah HS, Goldberg LR, Molinger J et al. Diaphragmatic


Function in Cardiovascular Disease (https://www.sciencedirec
t.com/science/article/pii/S0735109722066785)  [archive], J
Am Coll Cardiol, 2022;80:1647-1659
8. Azambuja AC, de Oliveira LZ, Sbruzzi G, Inspiratory muscle
training in patients with heart failure: what is new? Systematic
review and meta-analysis, Phys Ther (https://academic.oup.co
m/ptj/article/100/12/2099/5906049)  [archive],
2020;100:2099-2109

Voir aussi

Article connexe

Septum transverse

Liens externes

Notices d'autorité :
Bibliothèque nationale de France (http://catalogue.bnf.fr/ark:/1214
 ·
Bibliothèque du Congrès (http://id.loc.gov/authorities/sh85037585)
 · Gemeinsame Normdatei (http://d-nb.info/gnd/4079574-3)  ·
Bibliothèque nationale d’Israël (http://uli.nli.org.il/F/?func=find-b&loc
 · Bibliothèque nationale tchèque (http://aut.nkp.cz/ph205443)

Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :


Encyclopædia Britannica (https://www.britannica.com/science/dia

Ressources relatives à la santé :


GPnotebook (https://www.gpnotebook.co.uk/simplepage.cfm?ID=
 ·
FMA (http://fma.si.washington.edu/browser/#/?iri=http%3A%2F%2F
 · TA2 (https://ta2viewer.openanatomy.org/?id=2327)  ·
Uberon (http://purl.obolibrary.org/obo/UBERON_0001103)  ·
(en)  Medical Subject Headings (https://meshb.nlm.nih.gov/record/ui?u
 ·
(en)  NCI Thesaurus (https://ncit.nci.nih.gov/ncitbrowser/ConceptRepo
 ·
 TA98 (http://ifaa.unifr.ch/Public/EntryPage/TA98%20Tree/Entity
(la + en)

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