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Pour chaque question, de nombreuses sous-questions sont possibles.

L’une d’entre elles


s’applique à presque toutes les questions : quelles critiques peut-on faire à tel ou tel auteur
(celui concerné par la question posée).

1. A partir de l’intervention de Mohamed Ali dans l’émission « Apostrophe » (voir


cours), détaillez les caractéristiques d’un rôle social et appliquez-les à l’échange.

Il y a 4 caractéristiques :
 Le rôle fonctionne comme un masque que l’on porte dans une situation, soit
par expérience, soit par attribution
 Le rôle est fait par la co-construction du masque, qui peut être déséquilibrée,
on peut s’arranger pour qu’une personne n’ait qu’un seul et unique masque et
par conséquent, tous les éléments de sa vie soient rattachés à cet unique masque
(ex : « il a une dégaine de prof, il marche comme un prof »)
 Les rôles permettent d’éviter le chaos social, ils permettent de maintenir un
ordre social, tant que chacun reste à sa place, respecte, correspond au rôle social,
attendu de lui, tout fonctionne pour le mieux du monde Þ La ligne de conduite,
attitude en lien et qui correspond au rôle social, qui induit une volonté de
maintenir un type de relation. C’est pour cela que lorsqu’un masque nous est
attribué, il y est difficile de s’en échapper.
 Un rôle prend sens dans une relation, par la présence de l’autre. Il permet
également de maintenir ces relations. Parfois on essaye d’entretenir ces relations
par des techniques d’interactions ; coercition intonation de voix et parfois, on
essaye de rompre ces interactions ; regarder sa montre, … On constate également
que certains rôles sont plus attribués que d’autre. Maintenir une situation, c’est
fabriquer une scène et des coulisses (et donc le masque) (une situation sans
coulisses est vue comme sectaire par Goffman car il voit une situation totalitaire
comme l’esclave qui n’est qu’esclave). Et ces derniers, risquent toujours de
renverser la scène et lorsque cela se produit, la personne sort de son rôle et elle
en est sanctionnée.

APPLICATION A L’ECHANGE

Le rôle social est un ensemble de comportements attendus dans une situation. Les rôles qui
nous sont attribués nous donne des règles à respecter. Les rôles peuvent nous être collés à
la peau ou alors on peut les coconstruire en prenant comme image un masque. Le rôle prend
son sens quand on veut maintenir une situation. Il peut se faire de manière formel ou
informel et il est incarné par des échanges de pouvoirs.

2. Comment se construit un statut social ? Que peut-on dire du passage du salariat de


« contrat » à « statut » ? Que changerait l’émergence d’un salariat étudiant ?

Un statut social se construit en étant validé par une institution ou organisation sociale qui
distribue les rôles aættendus. Le statut doit être validé, certifié par des diplômes faisant en
sorte que les personnes passent des épreuves durables inscrites dans la loi, elles doivent
également inclure un rapport social entre elles. Ce sont des rôles qui se sont solidifiés. Il

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s’appuie sur un ensemble d’éléments non-humains (objets) pour exister et survivre. Les
statuts préexistent mais sont historiquement construits.
Exemple : un salarié est un statut social car il est validé par une organisation (il a signé un
contrat avec l’entreprise qui font de lui un travailleur), il est certifié c’est-à-dire qu’il détient
un diplôme ou bien une formation et il existe un rapport social car sans l’employeur, il ne
pourrait être employé. Son statut social lui donne des rôles sociaux qui lui donne des
comportements à faire dans la situation où son statut : arrivé à l’heure, faire du bon travail
etc. Son statut s’appuie sur des objets tels que des machines, un bâtiment etc. et le statut de
salarié existait avant lui et perdurera dans le temps, même après lui.
CONTRAT A STATUS:
Le passage du salariat de "contrat" à "statut" peut s'expliquer par plusieurs facteurs sociaux
et politiques. Voici quelques éléments importants :
Lutte des travailleurs : Les mouvements syndicaux et les luttes des travailleurs ont joué un
rôle crucial dans l'établissement de droits sociaux et de statuts protecteurs. Ils ont
revendiqué des conditions de travail décentes, la sécurité de l'emploi, la protection contre
les licenciements abusifs, les congés payés, les avantages sociaux, etc.
Législation du travail : Les gouvernements ont élaboré des lois du travail pour réglementer
les relations de travail et garantir des droits fondamentaux aux travailleurs. Ces lois
établissent des normes minimales en matière de salaire, de durée du travail, de sécurité et
de santé au travail, de congés, de protection contre la discrimination, etc.
Protection sociale : Les statuts de salariat offrent souvent une protection sociale étendue
aux travailleurs, telle que l'accès à l'assurance maladie, à l'assurance chômage, à la retraite,
aux congés maternité et paternité, etc. Ces éléments contribuent à réduire l'insécurité
économique et sociale des travailleurs.
Évolution des relations de travail : Les transformations économiques, telles que l'essor des
grandes entreprises et l'évolution des modes de production, ont conduit à une
augmentation des travailleurs salariés et ont rendu nécessaire l'adoption de statuts de
salariat pour protéger les droits des travailleurs dans des contextes de plus en plus
complexes

Exemple : Nous possédons aussi un statut social, qui doit être validé par une institution. Mon
statut d’étudiant a été́ validé par l’institution de l’UMONS par l’inscription. Pour être validé,
un statut social doit être certifié. Ici, par un diplôme du secondaire qui a été́ précédé́ par des
examens. Le statut d’étudiant peut changer et évoluer : Avec un salaire étudiant, le statut
d’étudiant change car on revendique l’obligation de suivre des études. Nous ne sommes pas
libres. `

3. Qu’est-ce qu’un champ social ? Commentez leurs « autonomies relatives ».


Champ social est le rapport entre les institutions d’un même genre.
C’est Bourdieu qui a développé principalement la notion de champ social. Il prend l’image du
champ magnétique (du champ de force), il est rempli d'institutions et d’acteurs. Chacun
essaie de maintenir son champ social. Plusieurs institutions peuvent appartenir à un même
champ social. Une institutions ne s’institutionnalise jamais toute seule
Les champs sociaux peuvent être ;

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 En concurrence, menacée : par exemple deux universités pourraient être en
concurrence car l’université A a plus d’élèves, de financement etc. que
l’université B. Plus d’élève donc plus de thèses donc plus de financement donc
meilleurs profs donc meilleurs prestiges et donc meilleur financement -> plus de
concurrence et menace.
 En coopération : des champs peuvent s’allier pour combattre d’autres champs
(ex : le champ de l’économie voudrait soumettre le champ universitaire). Les
individus de ces institutions peuvent jouer de leurs positions pour tenter de
déstabiliser les dominants de l’autre champs ou chercher à modifier les règles
pour devenir dominant (je peux mobiliser la presse (champ du journalisme)
contre l’université en lui demandant de tenir compte de l’aura dans la presse des
chercheurs lors des engagements. Si je suis moi-même une telle aura, j’ai plus de
chance d’occuper une position centrale dans le champ transformé).
Le concept d'"autonomies relatives" dans le champ social fait référence à la capacité d'un
individu ou d'un groupe à agir et à exercer une certaine influence dans un contexte
donné. Cela signifie que les acteurs sociaux ne sont pas entièrement déterminés par les
structures sociales, mais qu'ils disposent d'une certaine marge de manœuvre pour
prendre des décisions, négocier et créer du changement.
Les "autonomies relatives" reconnaissent que les individus et les groupes sont influencés
par des facteurs sociaux, culturels, économiques et politiques, mais qu'ils peuvent
également exercer une certaine influence sur leur environnement et sur leur propre
destin. Ces "autonomies relatives" varient en fonction du pouvoir, des ressources, des
normes sociales et des contraintes institutionnelles spécifiques à un contexte donné.
Dans le champ social, les "autonomies relatives" peuvent se manifester de différentes
manières. Par exemple, les mouvements sociaux et les activistes peuvent mobiliser les
ressources et les réseaux pour promouvoir des changements sociaux. Les individus
peuvent également exercer leur autonomie en résistant aux normes sociales
dominantes, en formant des groupes d'appartenance, en défendant leurs droits et en
créant des espaces alternatifs.
Il est important de noter que ces "autonomies relatives" ne signifient pas une totale
indépendance ou liberté absolue. Les individus et les groupes sont toujours influencés
par les structures sociales plus larges et par les relations de pouvoir qui les traversent.
Néanmoins, le concept d'"autonomies relatives" reconnaît l'importance de la capacité
d'agir et de l'agency des acteurs sociaux dans la construction de la réalité sociale.

4. Pour Marx et Engels, l’expression « voile de la bourgeoisie » est importante. Que


signifie cette expression ? Quelles applications contemporaines peut-on en faire ?

Le voile de la bourgeoisie concerne le contexte selon lequel les bourgeois se voile la face en
ne se rendant pas compte qu’ils sont à l’origine, selon Marx et Engels, des conditions de
pauvreté du peuple.
Les classes dominantes ne voient pas les conditions de la pauvreté car ils essaient de soigner
ce qu’ils ont produits en oubliant que ce sont eux qu’ils l’ont produit mais il FAUT qu’ils
oublient si le capitalisme veut perdurer sinon les contradictions seraient trop fortes. Ils
veulent concilier les hautes valeurs du capitalisme et les effets concrets de celui-ci sur les

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personnes les plus pauvres. Les dominés eux voient l’ensemble, pas les dominants. (Simeni
demandera leurs avis aux torturés sur la torture = avis très important)
Les théories du XIXe et du XXe montrent que les problèmes sociaux, la pauvreté, les
maladies proviennent de la promiscuité de l’habitat de l’ouvrier urbain. Cette promiscuité
est analysée comme cause et conséquences de comportements sexuels débridés et donc de
naissances qui agrandissent la famille ne peuvent plus assurer des fonctions d’ordre ou des
comportements moraux dispositifs d’aide publique ou privée. Qui dit aide dit que ce sont les
pauvres eux-mêmes qui sont la cause de leur pauvreté donc c’est le versant charitable du
travail social qui est pointé par Marx et Engels.
Ce voile prend une forme physique et matérielle : les classes supérieures fuient les centres
ouvriers pour se réfugier dans des quartiers de vies éloignés. Ils construisent des quartiers
chics et donc des quartiers populaires, il est alors encore plus facile pour eux de penser que
la pauvreté vient des quartiers pauvres et non d’eux. Cette création accentue les quartiers
pauvres et éloigne encore la bourgeoisie de la réalité.
Il existe deux types de voiles :
➢ Le voile idéologique : il explique par exemple la pauvreté par la pauvreté. C’est à
dire que les pauvres sont pauvres et qu’ils sont responsables de leur situation. Les
bourgeois regardent de loin leur situation et ne comprennent pas qu’ils ont un
impact sur la situation.
➢ Le voile matériel : selon celui-ci, il faut une ségrégation socio-spatiale entre les
bourgeois et les pauvre. Ce qui amplifie les caractéristiques entre les deux.
Si on théorise, on se rend compte qu’il y a deux grandes formes de théories :
➢ Théories moralistes=les parents ne s’occupent pas bien de leurs enfants →
abandon de la religion → alcoolique (alcoolisme ↔ religion ↔ famille). La pauvreté
vient des gens.
➢ Théories hygiénistes = si les pauvres vivent aussi mal c’est parce qu’ils sont dans
une promiscuité physique → sexualité débridée → se reproduisent comme des lapins
→ ils savent plus gérer leur gosse → délinquance + maladies.
Les hygiénistes proposent des aménagements urbains pour aérer la ville +
développement d’un travail sociale avec des assistants sociaux (femmes des
bourgeois) afin de redresser le comportement des pauvres. En faisant cela, on les
aide mais on dit bien que c’est eux le problème. = aide charitable qui sous-entend
que le problème vient des pauvres eux-mêmes
C’est un voile car la bourgeoisie qui fait mine d’aider les pauvres, met
systématiquement hors de cause des questions qui lui sont propres.
→ pour Marx et Engels ces théories sont fausses.

En sociologie contemporaine c’est Donzelot qui fait un rapprochement en distinguant 3


phénomènes :
 La périurbanisation : les classes les plus aisées tendent à s’éloigner des
centres urbains et fabriquent des quartiers chics et donc appauvrissent les autres
quartiers = ségrégation socio- spatiale résidentielle.
 La gentrification : des groupes de jeunes aux revenus par encore élevés
s’installent en ville car ils sont intéressés par la possibilité de multiplicité des
projets mixité sociale mais il y a des limites : par exemple les écoles dans
lesquelles les enfants plus aisés seront en nombre limités et les écoles donc
appauvries et dites comme « mauvaises » comparées aux « bonnes » écoles.

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 La relégation : les enfants des classes populaires, devenus adultes, auront plus
de difficultés à se loger dans des quartiers centraux et donc chercheront d’autres
espaces plus lointains pour leur résidence.
Exemple : BXL à Saint-Josse où le loyer était très bas car c’étaient des personnes issues de
l’immigration qui y habitaient. Maintenant, les prix flambent car les personnes plus aisées s’y
installent => expulsion de la population de la classe inférieur vers l’extérieur mais pas en
périurbanisation.
Ce voile permet de lever de nouvelles analyses sociologiques : d’où parlez-vous ? Etes-vous
du côté bourgeois ou du côté pauvre ?

5. Comment évalue-t-on la mobilité sociale en sociologie statistique ? (Dessinez un


tableau type et expliquez le raisonnement).

En sociologie statistique, le principe de mobilité sociale est utilisé pour étudier les
changements de position sociale individuelle ou collective dans une société donnée. Il se
réfère à la possibilité pour les individus ou les groupes de passer d'une position sociale à une
autre, généralement mesurée en termes de classe sociale, de revenu, d'éducation ou
d'occupation.

La mobilité sociale peut être ascendante, descendante ou horizontale. La mobilité


ascendante se produit lorsque les individus ou les groupes passent à une position sociale
supérieure à celle de leurs parents ou de leur groupe d'origine. Par exemple, un individu issu
d'un milieu ouvrier qui devient médecin ou avocat connaît une mobilité sociale ascendante.
La mobilité descendante, quant à elle, se produit lorsqu'il y a une baisse de la position
sociale par rapport à la génération précédente. Par exemple, un individu issu d'une famille
aisée qui connaît des difficultés financières et se retrouve dans une situation de pauvreté
connaît une mobilité sociale descendante. Enfin, la mobilité horizontale se produit lorsqu'il y
a un changement de position sociale sans changement global dans la hiérarchie sociale. Par
exemple, un employé qui change d'entreprise pour un poste similaire dans la même
catégorie sociale connaît une mobilité sociale horizontale.

La mobilité sociale est étudiée en utilisant des données statistiques provenant d'enquêtes ou
de recensements. Les sociologues utilisent divers indicateurs pour mesurer la mobilité
sociale, tels que la corrélation entre la position sociale des individus et celle de leurs parents,
l'écart de revenu entre les différentes classes sociales, le pourcentage de personnes qui
changent de classe sociale au fil du temps, etc.

Le principe de mobilité sociale permet de mieux comprendre les dynamiques sociales au sein
d'une société, les possibilités de progression ou de régression sociale, et d'analyser les
facteurs économiques, éducatifs, culturels et institutionnels qui influencent la mobilité
sociale. Il met en évidence les inégalités sociales et les opportunités ou les barrières qui
existent dans une société donnée.

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6. Qu’est-ce que le rapport social principal dans une société capitaliste selon Marx ? A
partir de quelles « libérations » est-il né ?

C’est le rapport salarial qui est le principal pour Marx. Il considère le rapport
ouvrier/capitaliste réglé par le salariat comme central parce qu’il embarque toutes les autres
réalités avec lui (y compris les réalités non salariales : par exemple, le boulanger qui n’est pas
salarié voit ses conditions de vie dépendre du rapport salarial entre ouvriers et capitalistes ;
idem pour le paysan). Le mode de production capitaliste s’articule autour du rapport salarial
qui joue le rôle de moteur central. Le rapport salarial articule les relations entre ceux qui
détiennent les moyens de production (outils, terres et les matières premières) et ceux qui ne
les possèdent pas. Ces derniers ne possèdent alors qu’une chose : leur force de travail.
Le travail devient une marchandise, mais une marchandise spéciale car on ne la stocke pas et
donc on doit la vendre au jour le jour, ce qui laisse plus de marge de manœuvre à ceux qui
ne doivent pas travailler et peuvent se reposer sur des objets (Stocker du travail, ce serait
par exemple fabriquer une forme de sécurité sociale où l’on cotise en cas de problèmes de
vie ; cette forme n’existe pas du temps de Marx).
Donc le rapport social est « inégalitaire » ou plutôt implique une « domination ». Car une des
parties (les travailleurs) doivent tous les jours vendre leur force de travail alors qu’une autre
peut se reposer sur un stock d’objets (capitalistes), leur donnant plus de marge de
manœuvre (de temps).
L’originalité du rapport salarial vient alors du fait que c’est un contrat entre un
propriétaire des moyens de production, à savoir un propriétaire du capital, et un
travailleur libre qui n’a à vendre que sa force de travail. Cela s’inscrit donc dans un cadre
capitaliste où l’on retrouve un rapport marchand entre les deux parties avec comme
marchandise le travail.
Le capitalisme est né de différentes « libérations » historiques. Marx soutenait que le
système féodal qui prévalait auparavant a été remplacé par le capitalisme à la suite de
plusieurs transformations sociales, économiques et politiques. Ces libérations
comprenaient :

La libération des serfs : Avec la fin du servage, les serfs ont été libérés de la servitude
personnelle et ont pu se déplacer et rechercher un travail salarié.

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La révolution industrielle : L'émergence de la machine à vapeur et d'autres innovations
technologiques a conduit à la transformation de l'agriculture et de l'industrie, entraînant la
croissance de l'industrie manufacturière et la concentration des moyens de production entre
les mains des capitalistes.

La libération des paysans de leurs terres : L'expropriation des paysans de leurs terres
communes, souvent réalisée par des lois d'enclosure, les a forcés à quitter la campagne et à
se diriger vers les villes pour trouver du travail dans les usines.

Ces libérations ont créé les conditions préalables au développement du capitalisme en


permettant la formation d'une classe ouvrière disposée à vendre sa force de travail et une
classe capitaliste possédant les moyens de production.

Selon Marx, ce rapport social capitaliste est caractérisé par une exploitation économique
inhérente, dans laquelle les capitalistes extraient une plus-value du travail des travailleurs en
payant ces derniers moins que la valeur qu'ils ajoutent réellement aux produits. Cette plus-
value est ensuite utilisée par les capitalistes pour l'accumulation de capital, tandis que les
travailleurs sont maintenus dans une position de dépendance économique. Marx critiquait le
capitalisme en affirmant qu'il génère des inégalités sociales et économiques, aliène les
travailleurs de leur propre travail et crée des conditions de classe antagonistes.

7. Comment le prix du travail se détermine -t-il selon les sociologies du travail


marxiste ?

Selon les sociologies du travail marxistes, le prix du travail, c'est-à-dire le salaire, se


détermine principalement par la dynamique des rapports de classe et l'exploitation
capitaliste inhérente au système économique.

Selon Marx, le salaire des travailleurs dans une économie capitaliste est déterminé par la
lutte des classes entre les capitalistes et les travailleurs. Le salaire ne correspond pas à la
valeur réelle du travail fourni, mais plutôt à une partie de la valeur créée par le travailleur.
Marx utilise le concept de la plus-value pour expliquer l'origine de l'exploitation et la
formation des salaires.

La plus-value est la différence entre la valeur que les travailleurs produisent réellement
(valeur ajoutée) et le salaire qu'ils reçoivent en échange de leur travail. Marx soutient que
les capitalistes ont le contrôle des moyens de production et qu'ils exploitent les travailleurs
en les payant moins que la valeur réelle de leur travail. La différence entre la valeur ajoutée
par les travailleurs et le salaire qu'ils reçoivent est la plus-value qui revient aux capitalistes
sous forme de profit.

La détermination du salaire dans une perspective marxiste est donc influencée par des
facteurs tels que le rapport de force entre les classes sociales, le niveau d'organisation et de
mobilisation des travailleurs, ainsi que la régulation étatique du marché du travail.

Par ailleurs, Marx souligne également que la concurrence entre les travailleurs joue un rôle
dans la détermination des salaires. Lorsque l'offre de main-d'œuvre est abondante par

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rapport à la demande, les capitalistes ont plus de pouvoir de négociation et peuvent réduire
les salaires. Cela crée une pression à la baisse sur les salaires, en particulier pour les emplois
peu qualifiés et les travailleurs vulnérables.

En résumé, selon les sociologies du travail marxistes, le prix du travail, c'est-à-dire le salaire,
est déterminé par la lutte des classes, l'exploitation capitaliste et la concurrence entre les
travailleurs. Le salaire ne reflète pas la valeur réelle du travail, mais plutôt une part limitée
de la valeur créée par les travailleurs, tandis que la plus-value va aux capitalistes sous forme
de profit

8. Pour Marx, le « Le travail vivant nourrit le travail mort ». Développez et enchaînez


sur la diminution tendancielle du taux de profit. En quoi cela ne permet-il pas de « pensée
collective » ?

On peut apparenter cette phrase à celle-ci : “Une partie du travail devient de


l’investissement”. Le travail vivant concerne les travailleurs et le travail mort concerne les
machines et outillages, qui sont les moyens de production. Avec le temps, le travail vivant
nourrit le Capital. Une partie de la plus-value ne va pas aux salaires mais aux investissements
et on investit dans le travail mort ce qui fait baisser les salaire
Ce mécanisme est au cœur du mécanisme d’exploitation au sens de Marx. Qu’est-ce qui
caractérise le Capital ? C’est l’exploitation sans fin du Travail.
Chaque nouvelle quantité de travail produit un surplus qui est directement réinvesti dans du
Capital.
Exemple : un produit bon marché « CHEAP » est un produit bon marché car il a « économisé
du travail » et c’est le produit d’un renforcement du capital. Le produit bon marché n’est
donc pas nécessairement une bonne nouvelle pour les travailleurs même si cela ne semble «
pas cher ». En fait, c’est payé en amont par la classe des travailleurs qui a été exploitée pour
ce faire.
Chaque fois, sans arrêt, du travail vivant est transformé en « travail mort », et dans ce geste,
pas de répit, pas de possibilités de penser collectivement les conséquences, les productions
à venir. Seule la course entre capitalistes fait mine de « décider ».
Et une fois qu’un filon est épuisé, que tous les prix dans un secteur sont au prix plancher (à la
limite, il n’y a plus que des machines), il n’y a plus moyen d’exploiter le travail, c’est le
principe de la diminution tendancielle du taux de profit, le Capital se recycle dans un autre
secteur où il trouvera du travail à exploiter.
Dans ce processus de diminution tendancielle du taux de profit ce sont les entreprises qui
déterminent ce que sera le produit. On voit alors augmenter le nombre d’objets produits qui
dépendent du capital. Ces nouveaux objets produits augmentent la course du travail derrière
le capital. Ce n’est donc pas seulement un rapport économique ou de justice sociale mais
une question d’emprise politique sur le travail, c’est-à-dire, sur les activités humaines.

9. Comparez les modes de productions esclavagistes, capitalistes et agricoles.

Propriété des moyens de production : Les esclaves sont considérés comme des propriétés
des maîtres et sont utilisés comme force de travail.

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Division du travail : Les esclaves sont assignés à des tâches spécifiques en fonction de leurs
compétences ou attributions attribuées par les maîtres.

Rapport de production : Les esclaves sont contraints de travailler sans compensation


adéquate et sont soumis à l'exploitation et à la domination des maîtres.

Structure sociale : La société est divisée entre les maîtres esclavagistes qui possèdent les
esclaves et les esclaves qui sont considérés comme des biens.
Mobilité sociale : La mobilité sociale est extrêmement limitée pour les esclaves, car ils sont
considérés comme appartenant à leur statut social.

Mode de production capitaliste :


Propriété des moyens de production : Les moyens de production sont généralement détenus
par des individus privés ou des entreprises.
Division du travail : Il existe une division complexe du travail avec des travailleurs spécialisés
dans différents domaines.
Rapport de production : Les travailleurs vendent leur force de travail aux propriétaires des
moyens de production en échange d'un salaire. L'exploitation économique existe car les
travailleurs créent une valeur supérieure à leur salaire.
Structure sociale : La société est stratifiée entre les capitalistes qui détiennent les moyens de
production et les travailleurs qui sont dépendants de l'emploi salarié.
Mobilité sociale : La mobilité sociale est possible dans le capitalisme, bien que limitée. Les
individus peuvent changer de classe sociale en fonction de leur réussite économique, de leur
éducation et d'autres facteurs.

Mode de production agricole (pré-capitaliste) :


Propriété des moyens de production : Les terres agricoles et les outils sont généralement
détenus par des propriétaires fonciers ou des seigneurs.
Division du travail : Les tâches agricoles sont souvent réparties entre les paysans selon leur
statut social, leur expertise ou leurs obligations féodales.
Rapport de production : Les paysans cultivent les terres en échange d'une part de la
production qui revient aux propriétaires fonciers. Il existe une relation de dépendance et
d'exploitation féodale.
Structure sociale : La société est hiérarchisée, avec les propriétaires fonciers ou les seigneurs
au sommet et les paysans travaillant la terre.
Mobilité sociale : La mobilité sociale est généralement faible dans les systèmes agricoles pré-
capitalistes, car la position sociale est largement déterminée par la naissance et
l'appartenance à une classe.

Il est important de noter que ces modes de production peuvent coexister à différentes
époques et dans différentes régions, et qu'il existe des variations et des nuances au sein de
chaque mode de production. Les sociétés réelles peuvent également présenter des
combinaisons ou des hybridations de ces modes de production, en fonction de leur contexte
historique, économique et culturel.

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10. Quelles sont les grandes transformations du salariat contemporains selon trois
angles d’analyse du travail. Commentez et détaillez.

Les grandes transformations du salariat contemporain peuvent être analysées sous trois
angles d'analyse du travail, à savoir : la flexibilisation du travail, la précarisation de l'emploi
et la numérisation des activités professionnelles. Examinons ces transformations d'un point
de vue sociologique :

Flexibilisation du travail : Dans les sociétés contemporaines, on observe une augmentation


de la flexibilité du travail. Cela se manifeste par la généralisation des contrats de travail
temporaires, à temps partiel ou à durée déterminée. Les employeurs ont recours à des
formes d'emploi plus flexibles pour s'adapter aux fluctuations de la demande, réduire les
coûts salariaux et avoir une plus grande maîtrise sur la main-d'œuvre. Cela crée des
incertitudes et des instabilités pour les travailleurs, qui peuvent être confrontés à des
horaires de travail irréguliers, à des revenus fluctuants et à une insécurité professionnelle.

Précarisation de l'emploi : La précarisation de l'emploi est une autre tendance marquante du


salariat contemporain. Elle se caractérise par une augmentation des emplois à faible
rémunération, peu qualifiés et instables. Les travailleurs précaires sont souvent confrontés à
des contrats de travail précaires, à des conditions de travail difficiles, à une absence de
protection sociale et à une faible possibilité de progression de carrière. Cette précarité de
l'emploi contribue à la reproduction des inégalités sociales et à la fragilisation des
travailleurs.

Numérisation des activités professionnelles : Avec l'avènement des technologies de


l'information et de la communication, de nombreuses activités professionnelles sont
touchées par la numérisation. Cela se traduit par l'automatisation de certaines tâches,
l'introduction de nouvelles formes de travail à distance et l'émergence de nouvelles
plateformes de travail en ligne. Si cela peut offrir des avantages en termes de flexibilité et
d'accessibilité, cela peut également entraîner une dégradation des conditions de travail, une
intensification du travail et une surveillance accrue des travailleurs. De plus, la numérisation
peut contribuer à la polarisation du marché du travail en créant une demande croissante de
travailleurs hautement qualifiés, tandis que certaines catégories d'emplois moins qualifiés
deviennent obsolètes.

Ces transformations du salariat contemporain ont des conséquences sociales importantes.


Elles contribuent à la fragmentation et à l'individualisation des parcours professionnels, à
l'augmentation des inégalités économiques et sociales, ainsi qu'à une remise en question
des formes traditionnelles de solidarité et de protection sociale. Les sociologues
s'intéressent à ces phénomènes en analysant les dynamiques du marché du travail, les
relations d'emploi, les rapports de pouvoir entre employeurs et travailleurs, ainsi que les
politiques publiques visant à réguler et à encadrer le travail.

11. Qu’est-ce que la surexploitation ? Détaillez à partir d’exemples.

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On parle de surexploitation quand l’exploitation est beaucoup trop forte pour un salaire bas.
Ou alors, La surexploitation survient lorsqu’il y a une exploitation avec en plus, par moyen
indirect, une continuation de production car sinon ils ne peuvent vivre correctement.
Marx et Engels affirment que le capitalisme peut détruire les autres modes de production
par le marché en les inondant de produits qui demandent de la force de travail. Lorsque le
capitalisme s’impose c’est avec violence et prise de territoire (force les colonisés à vendre
leur force de travail). Ce sont des dispositifs hors marchés qui contribuent à créer du
marché : capture de main d’œuvre.
La capture de main-d’œuvre se fait en payant moins les travailleurs du pays d’origine =>
inégalité (racisme institutionnel) car il faut qu’ils soient inférieurs pour justifier cette
politique salariale. Mais il faut que ces travailleurs trouvent leurs ressources pour reproduire
la force de travail autre part que dans le salaire vu qu’on le diminue au point qu’ils ne
peuvent plus la reproduire avec ça, on parle alors d’économie domestique (= ensemble des
formes de travail précapitalistes : pas d’argent mais redistribution des surplus agricoles donc
la famille doit s’y mettre aussi). Il y a donc double exploitation : une exploitation classique et
une exploitation de l’ensemble de l’économie domestique (travail non payé des frères,
sœurs...).
Cela touche aussi les rapports sociaux aux non-humains car leur activité est capturée au
bénéfice de la production capitaliste : plus il y a de demande, plus il faut de ressources,
d’endroits, etc. La nature est alors considérée comme passive et disponible pour les
humains, il y a lors épuisement des ressources, destruction des systèmes vivants et les
humains sont devenus une force géologique (à relier avec Q. anthropocène).
⇒ Autre développement sous-question
Une comparaison avec l’esclave spécifie particulièrement ce point, celui de la « liberté » du
salarié. Le salarié n’est en rien un esclave et le capitaliste n’est en rien un maître. Pour
comparer les modes de production esclavagistes et capitalistes, il faut spécifier les
caractéristiques d’un mode de production.
Il faut regarder comment se répartissent les moyens de production (outils, usines), les objets
de production (ce qui est travaillé, les matières premières, la terre, etc.), la force de travail,
les produits, puis qui est responsable de la « reproduction » de la force de travail (que la
classe se reproduise par la natalité mais aussi que le travail se reproduise par la nourriture, le
repos, etc.).
En se vendant ou en étant vendu, l’on crée le rapport Maître/Esclave. Le Maître est
propriétaire de son esclave. S’il veut que son esclave vive, il doit entièrement subvenir à ses
besoins : ou le laisser cultiver un peu pour lui-même, ou le nourrir. Ou alors le remplacer, une
fois mort, par un autre esclave acheté sur le marché (si l’achat coûte moins cher).
Ce que fait l’esclave, c’est être directement vendu, lui et le travail qui en découle. Il est
entièrement vendu comme force de travail.
Le salarié lui est réputé « posséder », non pas son travail, ses produits, mais sa « force » de
travail. Il ne vend pas « son » travail parce que ça pourrait vouloir dire qu’il vend le produit de
son travail. Il vend sa force, c’est-à-dire qu’il se met en disponibilité de temps au service de
quelqu’un d'autre, pendant ce temps-là et pas une seconde de plus. Après, il est libre ; il se
débrouille. Il peut rejoindre les grandes tendances actuelles de l’industrie, quitter son
employeur appartenant à une industrie déclinante, etc. Le patron ne s’occupera pas de la «
reproduction de la force de travail ». En tant que « libre », c’est au travailleur de se «
débrouiller » en achetant des marchandises-objets grâce à son salaire obtenu car il a vendu
sa marchandise-travail.

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12. La conquête du Congo par la Belgique et la colonisation constituent un cas de
surexploitation. Et en quoi rapport de surexploitation et rapports sociaux racistes y sont-ils
liés ?

La conquête du Congo par la Belgique et la colonisation qui a suivi constituent en effet un


cas de surexploitation. Le rapport de surexploitation est lié aux rapports sociaux racistes
dans le contexte colonial. Voici comment ces concepts s'entrelacent :

Surexploitation :
La surexploitation se produit lorsque l'exploitation des travailleurs est excessive par rapport
à la rémunération qu'ils reçoivent. Dans le contexte colonial, la Belgique a exploité les
ressources naturelles et la main-d'œuvre du Congo pour enrichir l'économie belge. Les
travailleurs congolais ont été soumis à des conditions de travail extrêmement difficiles, avec
de longues heures de travail, des salaires bas, voire inexistants, et des traitements
inhumains.

Rapports sociaux racistes :


Les rapports sociaux racistes sont une caractéristique intrinsèque du système colonial. La
Belgique considérait les Congolais comme inférieurs sur le plan racial et justifiait ainsi leur
exploitation et leur traitement inéquitable. Le racisme institutionnel était utilisé pour
maintenir une hiérarchie sociale et économique inégalitaire, où les Belges se considéraient
comme supérieurs aux Congolais et justifiaient leur domination et leur oppression.

Lien entre surexploitation et rapports sociaux racistes :


Les rapports sociaux racistes jouent un rôle crucial dans la surexploitation coloniale. Voici
comment ils sont liés :

Inégalités salariales : Les travailleurs congolais étaient souvent payés beaucoup moins que
leurs homologues belges pour un travail similaire, voire pas du tout rémunérés. Cette
différence de rémunération était justifiée par des notions racistes d'infériorité des Congolais,
légitimant ainsi l'exploitation économique.

Économie domestique : Comme évoqué dans le contexte de la surexploitation, les


travailleurs congolais devaient trouver des moyens supplémentaires pour survivre et
maintenir leur force de travail, car les salaires bas ne suffisaient pas. Ils étaient contraints de
s'engager dans l'économie domestique, où ils devaient recourir à des formes de travail non
rémunéré, comme le travail agricole familial, pour subvenir à leurs besoins de base.

Double exploitation : Les travailleurs congolais étaient victimes d'une exploitation classique
sur leur lieu de travail, où ils étaient surexploités par les employeurs belges. En plus de cela,
ils étaient également exploités dans le cadre de l'économie domestique, où leur travail non
rémunéré était utilisé pour soutenir l'économie coloniale. Cela représentait une double
exploitation économique et renforçait les rapports sociaux racistes.

Ainsi, la surexploitation économique des travailleurs congolais dans le cadre de la


colonisation belge était étroitement liée aux rapports sociaux racistes qui justifiaient leur

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statut inférieur et leur traitement inéquitable. Cette combinaison de surexploitation et de
racisme institutionnel a permis à la Belgique de bénéficier économiquement du Congo au
détriment de la population congolaise.

13. Comment peut-on parler de surexploitation de la Terre ? Détaillez à partir de la


notion d’anthropocène.

SUREXPLOITATION DE LA TERRE
L’anthropocène est un terme utilisé par les géologues et les sociologues, même si les
géologues discutent encore de cette période. L’anthropocène est une ère
géologique/historique qui caractérise l’ensemble des évènements géologique depuis que les
activités humaines ont une incidence sur l’écosystème. L’anthropocène désigne surtout une
nouvelle ère qui aurait débuté avec la révolution industrielle et donc avec l’explosion du
capitalisme dans le monde.
Déforestation : L'augmentation de la demande en bois, en terres agricoles et en matières
premières a conduit à la destruction rapide des forêts dans de nombreuses régions du
monde. Cette déforestation massive entraîne la perte de biodiversité, l'érosion des sols et
contribue au changement climatique.
Surpêche : L'activité de pêche intense et non durable épuise les stocks de poissons dans les
océans, mettant en péril la survie de nombreuses espèces marines et perturbant les
écosystèmes marins.
Extraction minière : L'extraction minière à grande échelle, notamment pour des minéraux
tels que le charbon, le pétrole, l'or et le cuivre, a des conséquences néfastes sur
l'environnement. Elle provoque la destruction des habitats naturels, la contamination des
sols et des ressources en eau, ainsi que des émissions de gaz à effet de serre.
Utilisation intensive des ressources en eau : La surexploitation des nappes phréatiques et
des cours d'eau pour l'irrigation agricole, l'approvisionnement en eau potable et l'industrie
entraîne une diminution des réserves d'eau douce, ce qui peut entraîner des pénuries d'eau
et des déséquilibres écologiques.
Émissions de gaz à effet de serre : Les activités humaines, telles que la combustion des
combustibles fossiles et la déforestation, libèrent d'importantes quantités de gaz à effet de
serre dans l'atmosphère. Cela entraîne un réchauffement climatique rapide et des
perturbations des écosystèmes terrestres et marins.

14. Pourquoi certains auteurs utilisent-ils ou elles « capitalocène » ou


« plantationocène ». Développez.

L’anthropocène est un terme utilisé par les géologues et les sociologues, même si les
géologues discutent encore de cette période. L’anthropocène est une ère
géologique/historique qui caractérise l’ensemble des évènements géologique depuis que les
activités humaines ont une incidence sur l’écosystème. L’anthropocène désigne surtout une
nouvelle ère qui aurait débuté avec la révolution industrielle et donc avec l’explosion du
capitalisme dans le monde.
C’est pour cela que Malm propose le terme Capitalocène. Car la course au capital a induit
une nouvelle ère géologique avec l’exploitation en masse des ressources primaires.

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Anna Tsing, anthropologue, propose le terme de plantationocène. En effet, elle insiste sur les
opérations coloniales. L’anthropocène est causé selon elle par le système de la plantation. La
plantation recoupe trois opérations. La figure de la plantation coloniale de canne à sucre,
c’est
➢ La sélection d’un plan de canne qui peut se planter partout, celle dont on peut découper
les relations sociales à son environnement.
➢ Planter cette canne à sucre sur des sols extorqués et aplanis : détacher les sols de leur
environnement.
➢ Amener des forces humaines elles aussi détachées (esclavagisme).
Le plantationocène est alors la période de l’histoire actuelle selon des géologues depuis la
colonisation des Amériques qui est marqué par l’influence des hommes sur la biosphère et le
climat (différent de capitalocène qui considère le changement d’air au capitalisme).

15. Comment le charbon, puis le pétrole se sont-ils imposés ? Quels en sont les
effets ?

Andréas Malm propose le terme capitalocène comme terme qui désigne une nouvelle ère
géologique qui serait liée à l’apparition du capitalisme. Il utilise le canevas marxiste et veut
trouver les causes dans l’histoire de ce phénomène : le charbon.
Tout d’abords, le charbon permet de décupler les forces énergétiques de surface qui
exploite les végétaux en pratiquant un capitalisme fossile (extraire un condensé naturel fait
par les végétaux), il permet également une gestion des temps de parcours en bateau et que
ceux-ci ne naviguent pas à vide. Le charbon fut à la base plus utilisé à partir du moment où le
bois se met à manquer. Les bateaux exportent des produits manufacturés anglais et
importent du charbon en provenance des colonies.
Il y a un concurrent au charbon qui est l’hydraulique (moins cher) mais les technologies
hydrauliques, comparé au charbon, ne se déplacent pas. Il faut donc faire déplacer la main
d’œuvre, on opte donc plus pour le charbon. Il permet également de faire avancer plus vite
les bateaux et donc de déplacer plus vite les ressources ainsi que les marchandises. Le
commerce et par conséquent le capitalisme grandit avec l’utilisation du charbon.
Le pétrole (Mitchell) permet que les choses deviennent plus fluides, il exige moins de
rassemblement de main-d’œuvre et donc des gains économiques. A contrario du charbon, il
permet cette fois plus de flexibilité du travail selon les besoins productifs. A nouveau, c’est
que le capitalisme a changé, les soucis se sont transformés à mesure que se relocalisaient
des luttes autour des mines.
Avec le pétrole (Mitchell), les choses deviennent plus « fluides » encore. Le pétrole exige
moins de rassemblement de main d’œuvre que le charbon et pourtant, les gains
économiques sont, au début, encore une fois marginaux...voire négatifs.
Il suffit de contrôler des sites de production et d’organiser le transport – pipelines, tankers,
puis de faire intervenir un nombre plus important de travailleurs différenciés -> ceci facilite
d’autant moins les solidarités.
Le pétrole est aussi moins exigeant en termes de nombre de travailleurs par énergie
potentielle produite. A contrario du charbon, il permet cette fois plus de flexibilité du travail
selon les besoins productifs. A nouveau, c’est que le capitalisme il a changé, les soucis se
sont transformés à mesure que se relocalisaient des luttes autour des mines.

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Le schéma de la dialectique marxiste (A-M-A) est alors insuffisant car il ne suffit pas de
contrôler les moyens de production et le capital pour résoudre le problème écologique.
Malm va alors proposer la théorie A-M-CO2/A’ en considérant qu’à chaque production de
capital, il dégage des formes de pollution matérialisées en CO2, qui, lui, concerne tout le
monde. La pollution tue beaucoup de personnes, les ressources deviennent rares, il faut aller
les chercher plus loin et pour ce faire il faut détruire des gens sur leur passage : les luttes
sociales sont des luttes écologiques à l’échelle planétaire.
Faire un lien avec la dialectique marxiste + expliquer son idée principale.

16. Qu’est-ce que le racisme environnemental ? Qu’est-ce que le racisme systémique.


Illustrez à partir de Razmig Keucheyan. Appliquez le au Covid 19.

On peut tourner la question dans ce sens : Qui subit les effets des destructions sans en tirer
de bénéfices particuliers ? ou encore Qui s’arroge le droit de détruire et de polluer ?
Il faut regarder où sont détruits les écosystèmes. Par exemple dans les « zones frontières »
aux confins du capitalisme. Ex Est du Congo. Modes de vie détruits par l’extraction et
l’ensemble des guerres, groupes armés. Zone dérégulée où plus simple de détruire. Au sein
de nos villes, gdes usines ou des usines de traitements de déchets.
Ce sont les personnes qui détiennent le pouvoir qui se permette de polluer car cette
pollution ne va pas se faire ressentir chez eux. En effet, la destruction lié au capitalisme est
beaucoup plus visible dans les pays ou quartiers défavorisés qui sont utilisés par exemple
pour l’extraction d’énergie comme les énergies fossiles. Les milieux les plus pollué sont
souvent les milieux les plus pauvres.
Keucheyan prend le cas des Etats-Unis. Il constate qu’aux USA, plus on a de chance de vivre
dans un milieu pollué, plus on a de chance d’être pauvre et plus on a de chance d’être
racisé.
Dans les villes, les latino-américains et les noirs ne subissent pas les mêmes effets quant à
leur surexposition à un environnement pollué. La raison est historique.
L’immigration latino a été fait dans des quartiers utilisés pour les mains d’œuvre
structurelle : elle subit donc des émissions industrielles en raison d’une intégration
subalterne dans le monde du travail.
L’exposition des noirs américains est liée au traitement des déchets urbains (endroits où on
brûle les déchets). La mobilisation de la main d’œuvre noire est différente de celle des latino
car elle est ponctuelle, intermittente, moins intégrée dans le monde industriel. Ils habitent
dans les zones pas chers, zones fuies par les autre groupes sociaux). Cela devient des
endroits où les entreprises les plus sales s’installent car ce sont des zones moins chères.
Cela est dû à la périurbanisation car ceux qui ont les moyens quittent ces centres pollués
pour s’installer là où il y a de l’air pur. Lorsqu’on est étranger on a moins de sous, donc on vit
dans des zones « pas chères ». Mais ces zones sont utilisées pour implanter de nouvelles
industries, ce qui pollue la terre et les premiers contacts sont ces personnes racisées.
Keucheyan parle de racisme systémique. Le racisme est systémique car il est un effet indirect
de la pollution car le prix foncier dépend fort des populations sur places. Si ce sont les
minorités raciales qui sont le plus en contact avec la pollution c’est parce que le prix de la
terre est plus bas → comme ça coûte moins cher, les entreprises vont se développer là (=
résultat stratégique).

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Si on reprend Malcolm Ferdinand, il définit le racisme structurel qui s’accompagne d’une
manière d’habiter la terre, il est marqué par un apartheid (séparation d’ethnie), il distribue
de l’air pur et l’air pollué selon les races construites.
D’un point de vue écologique, on peut prendre le cas de la pandémie de covid-19 car les
zones les plus pauvres qui sont aussi les zones les plus racisées sont plus touchés par le
covid. On peut parler alors de périurbanisation (Donzelot) car les personnes plus aisées
peuvent se permettre de partir vers des quartiers plus aérés tandis que les plus pauvres
vivent dans la promiscuité d’autrui. Le covid se déplace également plus vite dans les espaces
pollué et donc dans les espaces réduit. Il y a également le fait du type de travail, les moins
riches font moins d’études il y a alors des boulots qui se démarqueront lors du covid comme
le personnel de magasin par exemple qui devait assurer le service ou encore les transport en
commun comme le bus, le train ou le taxi. Cette différence de travail peut s’apparenter au
terme de gentrification (Donzelot). En effet, il existe des bonnes écoles et des mauvaises
écoles, les bonnes écoles étant fréquentées par les plus riches et les moins bonnes par les
plus pauvres. Un chemin se trace alors que nous ne sommes que des enfants car il y a une
séparation des classes.

17. Comment le capitalisme réagit-il aux crises et comment cela s’applique-t-il à la crise
environnementale selon Keucheyan ?

Razmig Keucheyan est un sociologue et philosophe français qui a étudié les relations entre le
capitalisme et les crises, y compris la crise environnementale. Selon Keucheyan, le
capitalisme réagit aux crises de manière spécifique, et cela s'applique également à la crise
environnementale. Voici quelques éléments clés de sa perspective :

Adaptation et résilience :
Keucheyan soutient que le capitalisme a une capacité remarquable à s'adapter aux crises. Il
met en évidence la résilience du système capitaliste, qui peut se réorganiser et trouver de
nouvelles voies pour maintenir sa dynamique économique. Dans le contexte de la crise
environnementale, cela se traduit par des ajustements et des réorientations pour intégrer
des pratiques commerciales et des technologies plus respectueuses de l'environnement.

Cooptation et greenwashing :
Keucheyan souligne également la tendance du capitalisme à coopter les discours et les
mouvements environnementaux afin de maintenir son hégémonie. Il fait référence au
"greenwashing", qui est une pratique consistant à promouvoir une image de responsabilité
environnementale sans remettre en question les structures fondamentales du capitalisme.
Cela peut prendre la forme de campagnes publicitaires écologiques, d'initiatives de
développement durable symboliques ou de partenariats avec des organisations
environnementales.

Marchandisation de l'environnement :
Un autre aspect mis en avant par Keucheyan est la tendance du capitalisme à chercher des
opportunités de profit à travers la marchandisation de l'environnement. Il observe que les
crises environnementales peuvent être transformées en occasions de créer de nouveaux
marchés, tels que le marché du carbone, où les droits d'émission peuvent être achetés et

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vendus. Cela permet aux acteurs capitalistes d'exploiter et de tirer profit des problèmes
environnementaux plutôt que de les résoudre fondamentalement.

Contestations et alternatives :
Enfin, Keucheyan reconnaît également l'existence de mouvements de contestation et
d'alternatives qui émergent face à la crise environnementale. Il souligne que ces
mouvements remettent en question les logiques capitalistes et proposent des alternatives
économiques et sociales, comme la décroissance, l'économie solidaire ou les initiatives
communautaires durables. Cependant, il reconnaît également les défis auxquels sont
confrontés ces mouvements dans la transformation structurelle du système capitaliste.

Dans l'ensemble, selon Keucheyan, le capitalisme réagit à la crise environnementale en


s'adaptant, en cooptant les discours écologiques, en marchandisant l'environnement et en
faisant face aux contestations et aux alternatives. Cependant, il souligne que ces réponses
peuvent être limitées et ne remettent pas nécessairement en question les fondements du
système capitaliste lui-même.

18. Silvia Federici nous introduit aux rapports sociaux de genre. Elle insiste sur la
domination dans les rapports de « reproduction ». De quoi s’agit-il ? Développez.

Selon elle, l’expropriation/la privatisation des terres est une attaque contre l’activité des
femmes en tant qu’activités reconnues comme intéressante. Elle avance aussi qu’il y a
appropriation des corps des femmes et accumulation primitive sur le corps des femmes.
Pour dévaloriser un travail il faut dénigrer les personnes qui le font. Ce type d’exploitation
salarial mène aux stéréotypes et la disqualification des femmes. En effet, dans la dernière
partie du moyen-âge, les salaires avaient augmenté car les serfs et paysans avaient des
parcelles de terres qu’ils pouvaient cultiver. Il y avait une division sexuelle du travail et
spécialisation féminines importantes.
Les communaux :
 Montrent et visibilisent le travail d’hommes et de femmes et leurs
productions
 Luttes sociales serfs s’organisent depuis
 Sur les terres communales, sociabilité entre femmes en entre femmes et
hommes : discussion, sur les luttes à mener => femmes comme actrices
politiques centrales.
 Les femmes déploient d’autres savoirs qu’agricoles : médicinaux,
contraception, sage-femme
La reproduction du groupe social paysan, les femmes y jouent un rôle plein et reconnu dans
la reproduction de la « communauté ».
à Rapport à la terre et aux genres sont liés.
Avec la privatisation des communs, la reproduction de la communauté se rétrécit à une
cellule familiale. Et cela délie les formes de solidarités entre femmes. Parallèlement, les
savoirs gynécologiques sont attaqués car au 16e,17e siècle, l’idée de l’Etat est d’empêcher la
contraception pour assurer la reproduction de la force de travail -> espionnage entre
femmes. Cela enclenche une individualité et une rivalité entre elles, il y a moins de
transmission, de la méfiance et donc des écarts écart avec les hommes de plus en plus
grand.

17
Au fond, la libération des terres (expropriation des terres), c’est une attaque permanente
contre l’activité et les femmes (le fait que les femmes aient une activité intéressante au sein
d’une société). C’est en exploitant le corps des femmes (sans passer par le salariat) que l’on
va retirer de la valeur qui est salariale (force de travail).
Qu’est-ce que les enclosures ont créé ? Plus de salaire masculin que féminin. Réduction des
cercles familiaux à un ménage, et salarisation de tout le monde, mais toute l’activité
domestique devient dévalorisée par rapport au salariat dans les usines. Cela a comme effet
de diviser les groupes dans les luttes : hommes et femmes. On enlève les terres communales
aux hommes et leur nouvelles terres communales sont le corps des femmes : augmentation
de viols etc.

19. En quoi les rapports de domination de genre sont-ils liés aux rapports particuliers à
la terre « capitaliste » (cf terres communales et privatisation) ?

Lorsque le travail des terres était principal, avant la privation des terres (Enclosure Acts), les
hommes ET LES FEMMES travaillaient dans les champs. Cela permettait aux femmes
d’échanger, de se regrouper dans les luttes à mener, il y avait une certaine solidarité
hommes/femmes, femmes/femmes. Cela permettait aussi l’apprentissage d’autres savoirs
(médical, sage-femme etc), il y a eu aussi transmission d’idée et partage de point de vue
politique, etc. Mais avec la privatisation des communs, la reproduction de la communauté se
rétrécit à une cellule familiale. Et cela délie les formes de solidarités entre femmes. Les
femmes se retrouvent cloisonnées à un terrain, elles travailleront de moins en moins dans
les champs pour être au final considérée que comme des machine à reproduire (la force de
travail).
Au fond, la libération des terres (expropriation des terres), c’est une attaque permanente
contre l’activité et les femmes (le fait que les femmes aient une activité intéressante au sein
d’une société). C’est en exploitant le corps des femmes (sans passer par le salariat) que l’on
va retirer de la valeur qui est salariale (force de travail).
Parallèlement, les savoirs gynécologiques sont attaqués car au 16ème et17ème siècle, l’idée
de l’Etat est d’empêcher la contraception pour assurer la reproduction de la force de travail -
> espionnage entre femmes. Cela enclenche une individualité et une rivalité entre elles, il y a
moins de transmission, de la méfiance et donc des écarts écart avec les hommes de plus en
plus grand.

20. A quelles transformation du rapport au corps correspond la transformation des


rapports de production et de reproduction capitalistes ?

Transformation du corps des femmes : S. Federici VOIR QUESTION 18 et 19


Pour qu’un corps corresponde au capitalisme, il doit être non rebelle et contrôlé. Il doit faire
l’objet d’un gouvernement intérieur, doit s’interdire des choses, doit être réglé comme une
horloge. Le corps des paysans devient un corps prolétaire contrôlés par la bourgeoisie ou la
noblesse. On commence alors à mettre des règles : contrôle des habillements (haine des
nudités qui déconcentreraient du travail), cadrage des sexualités (pour l’enfantement,
contre les dispersions des corps hors salariat) et promotion d’un nouveau corps-machine.
Il y a également les chasses aux sorcières. En effet, les sorcières sont des femmes qui sont
considérées comme anormale, ne rentrant pas dans le moule de la société. Souvent sans

18
enfant, on les considère comme un échec au niveau de la reproduction de la population. On
les chasse donc car elles sont considérées impropre à la société.
Et enfin la transformation des corps africains : entre les blancs et les Africains, on retrouve
cette dualité corps/esprit. Le colon est apte à améliorer les terres et les autres deviennent la
figure de la bestialité : déshumanisation. Pour justifier cela, ils utilisent l’excuse de
l’amélioration du monde, les colons mettent les autres sur la voie de la raison qui est la
leur.
Les formes d’accumulation primitive s’accompagnent d'idées de suprématie blanche et
masculine vis à vis de groupes à éduquer, à partir de 1492. Ces formes vont avec les formes
de résistances : guerres, fuites etc. Par la transformation des corps Africain, on peut aussi
dire l’esclavagisme : on les détache de leur environnement, on s’approprie leur terre et on
les utilise sur des bateaux pour exploiter leur force de travail. Ils deviennent des non-
humains et sont même vendus, ils sont des marchandises : on s’approprie leurs corps.

21. En quoi la chasse aux sorcières nous parle-t-elle de l’emprise du salariat.

Quand on parle de chasse aux sorcières, on parle d’une chasse d’une certaine catégorie de
femme. Pour que le travail fonctionne bien et qu’on fasse le plus de profit, il faut une main
d’œuvre, des corps, docile et non rebelle, qui rentre dans le moule du parfait travailleurs.
Cependant, les femmes qui sont chassées lors de chasse aux sorcières sont défini comme
décalées. Ce sont des femmes souvent assez pauvres, âgées, sans parents et non mariées.
Elles seraient impures et rebelles, donc ne conviennent pas au travail. Elle aurait une part de
leur âme qui serait démoniaque et incontrôlable, elles ne voudraient pas se reproduire ou
alors juste pour distraire les hommes. Elles se retrouvent donc bien loin du modèle de la
reproduction de la force du travail.
De plus elles possèderaient des dons magiques et ces dons sont un dangers pour plusieurs
aspects de la vie des travailleurs (ex : contrôle du temps, elles pourraient gâcher les
cultures). Cette magie tue l’industrie comme dirait le philosophe Bacon. Ces sorcières sont
accusées de faire des sabbats et de voler la nuit. Les sabbats sont des rassemblements la
nuit hors des heures de travail, en plus au lieu de reproduire la force de travail (dormir,
relations sexuelles en vues d’enfants), en plus sur des lieux éloignés, dans des forêts ex
communales. On les accusera même de cannibalisme.
On ne parle pas seulement de femmes car les esclaves ou immigrés sont aussi victimes elles
aussi de ce genre d’accusations.
Ce qu’on en tire alors de l’emprise du salariat c’est qu’il faut absolument rentrer dans un
moule pour travailler. Il ne faut pas broncher et juste travailler, si on veut procréer c’est pour
reproduire la force de travail. Les gens ne faisant pas partie de cela se retrouve mis de côté
voir chassés.

22. Comment penser les rapports de « race » à partir de la cale du navire négrier ?
Qu’est-ce que l’apartheid et où peut-il s’appliquer ? Et la ligne de couleur (Du Bois) ?

C’est Malcom Ferdinand qui développe cette idée d’apartheid (livre : Une écologie
décoloniale. Penser l’écologie à partir d’un mon caribéen, Seuil, 2019). Son but est de lier
l’écologie aux rapports de race et de genre. Ce livre explique comment les rapports à la
terre qui se modifient chamboulent aussi les rapports de genre et de race. Il part de

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l’esclavage moderne, il part du fait que les esclaves africains sont comme une marchandise,
mis dans des bateaux dans des cales.
Il cherche à montrer que la mise en esclavage est comme un système de transformation
d’êtres humains en non humains (des marchandises) considérés comme inertes. Ils
deviennent des marchandises qu’il faut nourrir pour qu’elles ne meurent pas. Il met en
parallèle la terre traitée comme disponible : transformation du non humain en être inerte
disponible. La cale est pour Ferdinand l’acte fondateur du monde moderne.
La mise en cale devient une opération de transition (accumulation primitive) : les colons se
construisent un monde, se désignent habitants, font une écologie particulière avec la
plantation (Tsing). La mise en cale correspond à la fabrication d’un monde déshumanisé et
en même temps une coprésence proche du maître sans être reconnu comme humain.
Dans son livre, on nous parle du récit d’un ancien esclave Olaudah Equiano où on nous
explique comment les esclaves étaient traités et comment à partir du moment où ils se
retrouvent dans la cale, ils se retrouvent déshumanisé et battus comme du simple bétail. Les
personnes embarquées sur les bateaux ne sont plus considérées comme humain, ce n’est
pas la même race que ceux qui les emmène. L’esclave est alors vendu comme corps de
travail. La déshumanisation se fait ici par marchandisation du corps lui- même et c’est pour
cette raison qu’il est dans la cale.
C’est là qu’on voit le début d’un apartheid, les personnes misent en cales sont exclues de la
société, arrachées à chez elles. Ils deviennent des étrangers du monde, dès le moment où ils
seront considérés comme esclaves ils ne possèderont plus rien, ils seront considérés comme
des objets utiles. Il y aura des systèmes d’interdiction à propos de qui peut occuper quelle
place à quelle maison (même dans la maison du maître) permettant à la fois une coprésence
(travail et surveillance) et en même temps une séparation stricte (maisons, lieux des
plantations).
L’Apartheid est donc la séparation d’ethnie. On retrouvera celle-ci dans la ségrégation
urbaine avec ses interdictions explicites (ex : us, l’esclavage) et implicites (ex : la ségrégation
contemporaine/ la police). Racisme écologique : D’un côté, nous avons les blancs, la
distribution d’air sain, les natures vierges et de l’autre, la distribution d’air pollué, les
cratères des extractions minière et les usines = écologie apartheid.
Selon Du Bois, la "ligne de couleur" fait référence à la division sociale et raciale entre les
personnes en fonction de leur apparence physique, en particulier de la couleur de leur peau.
Il soutient que cette division est un élément central de l'expérience afro-américaine aux
États-Unis, où la société est structurée autour de la notion de race et où la couleur de peau
détermine souvent les opportunités, les privilèges et les traitements réservés aux individus.
Du Bois critique la manière dont la société américaine catégorise les individus en fonction de
la couleur de leur peau, créant ainsi une hiérarchie sociale injuste. Il explore également la
complexité des identités raciales et met en évidence les défis auxquels sont confrontées les
personnes de race mixte, qui se trouvent souvent sur la ligne de démarcation entre les
communautés noires et blanches.
La "ligne de couleur" selon Du Bois est donc un concept qui met en lumière les inégalités et
les préjugés raciaux qui découlent de la division sociale basée sur la couleur de peau. Cette
notion a joué un rôle important dans la réflexion sur le racisme et la lutte pour l'égalité
raciale aux États-Unis.

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23. Ruth Gilmoore propose une définition du racisme. Quelle est cette définition ?
Comment peut-on l’appliquer aux situations contemporaines.

Ruth Gilmore est un penseur afro-américain qui définit le racisme comme « la production et
l’exploitation sanctionnée par l’état ou extra légale, de la vulnérabilité à la mort prématurée
d’un groupe spécifique ». Il parle de la vulnérabilité à la mort par rapport aux thèmes
suivants : la violence policière et carcérale, la dimension écologique, le logement, la
dimension du travail et le diplôme légal.
Nous pouvons parler des cas de violence policière avec un des cas les plus connus de notre
époque qui est George Floyd. Dans ce cas des violences policières, nous pouvons constater
que de nombreuses personnes de couleurs sont plus facilement visé ou craint par les
autorités. Ils vont être plus souvent arrêtés, fouillés, interpellés que leurs homologues
blancs. Concernant la dimension écologique et du logement, on remarque que les personnes
noires n’ont pas toujours un accès aisé. Les logements sont moins disponibles pour les
personnes de couleur. Des personnes de couleur se voient refuser leur logement juste pour
une question de couleur de peau. Cela se ressent aussi au niveau de l’accès au travail ou à
l’éducation. Ce sont des notions qui rendent le quotidien dans les espaces publiques
différents selon de si on est blanc ou pas.
D’un point de vue écologique, on peut prendre le cas de la pandémie de covid-19 car les
zones les plus pauvres qui sont aussi les zones les plus racisées sont plus touchés par le
covid. On peut parler alors de périurbanisation (Donzelot) car les personnes plus aisées
peuvent se permettre de partir vers des quartiers plus aérés tandis que les plus pauvres
vivent dans la promiscuité d’autrui. Le covid se déplace également plus vite dans les espaces
pollué et donc dans les espaces réduit. Il y a également le fait du type de travail, les moins
riches font moins d’études il y a alors des boulots qui se démarqueront lors du covid comme
le personnel de magasin par exemple qui devait assurer le service ou encore les transport en
commun comme le bus, le train ou le taxi. Cette différence de travail peut s’apparenter au
terme de gentrification (Donzelot). En effet, il existe des bonnes écoles et des mauvaises
écoles, les bonnes écoles étant fréquentées par les plus riches et les moins bonnes par les
plus pauvres. Un chemin se trace alors que nous ne sommes que des enfants car il y a une
séparation des classes.

24. Max Weber pose l’énigme du capitalisme selon lui. Quelle est-elle ? Quel est
l’esprit du capitalisme ?

Max Weber explique que dans chaque grande œuvre sociologique il y a une énigme centrale,
ici il s’intéresse au capitalisme. Weber va chercher plusieurs causes au capitalismes car il n’y
a pas que la bourgeoisie qui selon lui précède le capitalisme. Il y ne peut pas y avoir un seul
genre de causes, il y en a plusieurs et elles sont contextuelles Il parle alors d’un esprit qui
permettrait l’expansion de ce dernier, une forme morale qui est inclue au capitalisme.
L’énigme de Weber est posée en quatre temps.
1. Dans la majorité des sociétés quand on a produit un peu plus que
d’habitude/surplus -> soit on le garde de côté s’il y a des difficultés à un moment,
soit on le consomme de manière rapide dans des fêtes.
2. Que ce soit dans n’importe quelle société, si tout le monde le fait c’est que
c’est normal.

21
3. Toutes les sociétés le font sauf une, en Occident, qui se met à faire autre
chose vers le 16ème / 17ème siècle -> elle investit le surplus (elle investit pour
faire de l’investissement) dans des
machines et organisent le travail de plus en plus « rationnellement » pour obtenir
encore plus.
4. Création d’un déplacement de regard/décalage mais ce n’est pas parce que
c’est spécifique que c’est fou, il faut juste essayer de le comprendre. Pour lui
investissement = rapport de force pour créer une classe sociale supérieure, il y a
aussi des causes matérielles.
5. Il faut donc parvenir à comprendre ce système « atypique » (aucune connotation
morale à cela pour Weber) qui n’est ni « général », ni « universel » mais situé dans
l’histoire et dans une culture particulière.
Cela aurait été jugé aberrant à une autre époque, il faut donc parvenir à comprendre ce
système atypique qui n’est ni général ni universel mais situé dans l’histoire et dans une
culture particulière.
La question est donc de chercher à rendre compte de l’expansion du capitalisme et de
certains ressorts de son fonctionnement. S’il y a une nature humaine pour les sociologues,
elle est avant tout un produit social.
Les matérialistes (héritiers de Marx) comprennent le produit social à partir du déploiement
des forces productives, des formes primitives et conflictuelles d’appropriation. Weber
cherche à prendre le contre- pied. Il y ne peut pas y avoir un seul genre de causes, il y en a
plusieurs et elles sont contextuelles. Si les groupes se sont engagés dans le capitalisme, c’est
qu’à la base l’engagement était donné par le déploiement d’une éthique, d’une morale... Il y
a donc une forme d’engagement des dominés dès le début pour que la domination tienne.
C’est le sens du mot esprit selon weber : le capitalisme qu’il est impossible de penser la
réussite du capitalisme dans penser qu’il ne soit doté d’un esprit. Ce n’est donc pas
l’accumulation primitive qui explique le capitalisme mais bien un esprit qui trouvera et
fabriquera son propre capital. Cet esprit trouvera et fabriquera son propre capital, c’est lui
qui explique le capitalisme.
Les idées et les valeurs ont des rôles sociaux : il faut qu’il y ait un minimum d’adhésion au
départ pour qu’une idée ou une valeur puisse prendre place. C’est ce qu’il explique avec le
capitalisme, ce n’est pas juste une oppression, il a fallu une adhésion pour qu’il puisse
évoluer.
Max Weber étudie la sociologie de la modernité.
Esprit du capitalisme :
Weber avance qu’une domination fonctionne si elle trouve des personnes susceptibles de s’y
confronter. Cette forme d’engagement des dominés dès le début pour que la domination
tienne est ce qu’il appelle l’esprit du capitalisme. Cet esprit trouvera et fabriquera son
propre capital, c’est lui qui explique le capitalisme. Les causes sont multiples et
contextuelles.
Il reprend le texte de Benjamin Franklin : cet esprit capitaliste est une morale : c’est la
promotion d’une façon de faire qui allie comportement et valeur.
Pour interpréter ce texte il faut comprendre que le temps c’est de l’argent et que le travail
devient du temps et de l’argent potentiel qui permet d’obtenir un crédit social. L’idée
principale est l’investissement pour l’avenir. Ce texte s’applique en fait à toutes les
dimensions de la vie. Ce mode de vie décrit par Franklin est l'idéal des capitalistes. Le but, la
fin ultime est d'augmenter son capital, de faire le plus de profits possibles, en cherchant à

22
baisser les coûts et a améliorer son chiffre d’affaires. Mais il faut le faire par le biais du
travail.
Le devoir de « faire fructifier » apparaît hautement plus valorisé que le bénéfice que l’on
pourrait tirer de l’argent ou de son travail. Ce texte est avant tout un texte contre la dépense
inutile d’argent et plus encore de temps.
Et c’est de là qu’on parle d’esprit de capitalisme étant donné que ce dernier ne fonctionne
que sur base du profit, des bénéfices et du travail. Le capitalisme nous pousse à toujours
plus travailler et à ne pas perdre de temps car justement le temps c’est de l’argent.
Le texte ne porte pas uniquement sur la dimension économique...dans toutes les dimensions
de la vie, il s’agit de faire fructifier son temps, ses expériences. C’est un texte moral avant
d’être économique. Ce n’est « ni bien ni mal » pour weber mais permet de démoraliser ceux
qui affirment béatement que le « capitalisme, c’est logique », etc. C’est aussi illogique ou
logique que n’importe quel autre mode de pensée et il s’agit d’en faire la sociologie, voire
l’anthropologie.

25. Pour Weber, le pouvoir ne se réduit jamais à une « pure oppression ». Commentez,
à l’aide du cours.

Le pouvoir n’est jamais une pure oppression car les gens acceptent de se confronter au
pouvoir. Il n’en est en rien une obligation. Weber avance qu’une domination fonctionne si
elle trouve des personnes susceptibles de s’y confronter. Si les groupes se sont engagés dans
le capitalisme, c’est qu’à la base l’engagement était donné par le déploiement d’une
éthique, d’une morale... Il y a donc une forme d’engagement des dominés dès le début pour
que la domination tienne.
Weber va identifier trois idéaux-types d’autorité :
 Autorité traditionnelle : se base sur l’ancienneté, le chef incarne le respect
des traditions et habitudes. C’est la tradition qui l’a fait chef (ex : un roi devient
roi par son père etc.)
 Autorité charismatique : le chef représente un caractère exceptionnel. Ce
type d’autorité est éphémère car il a tendance à être balayé par une chute de son
charisme (ex : de Gaule : Napoléon Bonaparte). Il s’oppose au premier : on ne suit
plus une action, un chef ou un dominant en vertu de l’habitude mais en vertu de
son caractère exceptionnel, c’est de part cette chose exceptionnel qu’on va le
légitimé.
 Autorité rationnelle-légale : se base sur les règles reconnues comme
légitimes au nom du fait qu’elles soient adoptées rationnellement selon une
procédure. Les dominants et dominés sont gouvernés et c’est aux règles que l’on
obéit (ex : états de droit, bureaucratie).
Ces trois formes s’opposent à l’idée selon laquelle la force ou la contrainte explique la
domination. Elles sont des idéals-typiques car dans la réalité il est possible qu’elles se
combinent mais Weber cherche à les analyser individuellement pour mieux les analyser. Les
cas-types sont donc très importants pour lui car ils permettent de rendre ces idéaux-types le
plus logique possible afin de les replonger dans le monde social.
La méthode de weber permet de chercher dans le monde social des originalités qui
n’existent peut-être pas telles qu'elles d’habitude mais qui semblent contenir des
caractéristiques très spécifiques que l’on retrouve ailleurs sous des formes amoindries. Il
faut les comparer.

23
S’il utilise ses 3 formes d’autorité,
 C’est pour se poser à l’idée qu’au fond, ce qui fait le pouvoir c’est la force
 On dirait que ce sont des mondes séparés mais ce n’en n’est pas, il tente de
rendre logique certains traits de type de domination
Selon Weber donc, contrairement à Marx, il dit que l’avènement de la classe bourgeoise
précède le capitalisme et donc ses manières ne sont pas données par le système de
production. Il n’y a pas qu’une seule cause et elles sont contextuelles. C’est là qu’il
développe l’idée de l’esprit du capitalisme Les idées et les valeurs ont des rôles sociaux : il
faut qu’il y ait un minimum d’adhésion au départ pour qu’une idée ou une valeur puisse
prendre place. C’est ce qu’il explique avec le capitalisme, ce n’est pas juste une oppression, il
a fallu une adhésion pour qu’il puisse évoluer. Cet esprit trouvera et fabriquera son propre
capital, c’est lui qui explique le capitalisme.
On peut alors dire que Weber pense que le pouvoir n’est pas une question d’oppression
mais se base plus sur un système de hiérarchie dans la société.

26. Pour Weber, quel est l’idéal-type de l’éthique protestante ? Comment fait-il le lien
avec l’esprit du capitalisme ?

A partir du texte de B. Franklin, weber va en tirer une conclusion : l’esprit du capitalisme


vient de plusieurs fils historiques et notamment de la rationalité religieuse propre à la
Reforme et au protestantisme (Franklin est protestant). Il y a donc un rapport entre esprit du
capitalisme et idées religieuses. Le capitalisme détient l’esprit et la morale de cet esprit du
capitalisme vient du protestantisme.
Le capitalisme est surtout présent en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis d'Amérique et en
Allemagne, trois pays qui ont en commun d’être majoritairement protestants. Cependant
l’un n’a pas engendré l’autre, c’est plus comme s’ils s’étaient rencontrés.
Cette forme de protestantisme se caractérise par sa croyance en la théorie de la
prédestination selon laquelle chacun est par avance prédestiné à la grâce ou à la damnation
sans qu’il ne puisse connaître et changer le choix divin. Chaque croyant est ainsi poussé à
adopter une conduite de vie où l’assiduité au travail de même que son organisation
méthodique et ascétique servent de moyens pour confirmer son salut.
Ainsi le calvinisme encourage un comportement économique nouveau, marqué par la
valorisation d’un ensemble de valeurs comme le goût de l’épargne, l’abstinence et le refus
du luxe, la discipline du travail et la conscience traditionnelle.
Le lien est donc facile à faire entre être protestant et le capitalisme. Un protestant est donc
la personne idéal pour faire fonctionner le capitalisme, elle ne se préoccupe que de
l’accumulation de capital.
L’éthique protestante aide le capitalisme, à la fabrication de son esprit, de sa morale :
 La valeur travail attache les ouvriers à leurs tâches sans perte de temps
 Ce travail peut être spécialisé ; s’adresse à la vocation de chacun ; peut être
libre
 L’argent peut et doit devenir capital pour la promotion de l’investissement
 La confiance en soi est un bon signe
 La comptabilité quotidienne des pertes et profits est moralement encouragée
dans les ménages
 L’entreprise devient impersonnelle et son bon ordre confirme la volonté de
dieu

24
 Contre le gaspillage de temps et d’argent
Ce capitalisme est un système qui contrôle les désirs et les maintient dans certaines bornes,
il s’agit d’une forme de contrôle social fort contre les aventuriers qui n’accepteraient pas cet
ordre moral.
Sous questions : c’est quoi au juste cet esprit ? Ça dit quoi de la méthode wébérienne ?
Quelles sont les « mauvaises explications » du rapport protestantisme/capitalisme selon
Weber ? ETC.
Sous question : la méthode wébérienne
La méthode : chercher ce qui peut se passer dans le for intérieur, la psychologie ou la
subjectivité des acteurs. Weber traite les valeurs des gens en essayant de ne pas prendre
position. C’est ce qu’il appelle neutralité axiologique = les valeurs sont objets de travail
sociologique et pour cette raison le travail sociologique implique de suspendre les jugements
de valeurs.
C’est une méthode historique dans laquelle il repère deux phénomènes qu’il construit
comme liés, se nourrissant mutuellement. Les causes d’un phénomène sont multiples et les
idées en font parties. Les idéaux-types servent à comprendre la spécificité des phénomènes
et leurs articulations. Tout système de pouvoir a besoin de modalités de justifications,
d’inventions éthiques etc. La pure violence ne suffit pas. Weber s’intéresse au moment
d’émergence, mais bien évidemment, tout évolue avec le temps. Les idées ne sont pas
cristallisées.
Sous question : les mauvaises explications
Il va dire que toute cette moralisation capitaliste est une chose, mais le fait qu’il se soit
rependu comme ça dans le monde social en est une autre, et ce n’est pas seul le texte de
Franklin qui a pu faire ça. Il va commencer en énonçant des explications mauvaises.
 Certaines personnes disent que si le protestantisme se lie au capitalisme c’est
parce qu’ils sont contre les institutions autoritaires (obliger d’aller à l’église
etc.).
 Les catholiques seraient plus durs et les protestants libres.
 Les catholiques seraient plus moraux, alors que pour le capitalisme ne
nécessiterait pas à la morale.
 Les protestants sont plus liés à la philosophie des lumières.
Weber va contredire ces explications de la manière suivante :
• Il dit que si les protestants se sont opposés à l’église, ce n’est pas juste une opposition au
pape comme d’habitude. Pourquoi ils se sont opposés ? Car l’église permettait de racheter
ces péchés si on avait de l’argent. On confond Dieu et l’église, ici c’est faire comme si l’église
se prenait pour Dieu. Racheter ses péchés c’est un risque de relâchement moral. Du point
de vue théologique, ce n’est pas le fait que le pape possède l’autorité qui choque, c’est sa
sainteté, faite comme s’il était sain. Ça entraine des risques que celui-ci soit adoré plus que
Dieu. Ils ne sont pas contre les institutions, mais il ne faut pas faire que Dieu = l’église, et ne
pas causer de relâchement moral, trop de truc à croire. Ce n’est pas un point de vue contre
les institutions autoritaires, et surtout pas plus libéral.
 Les protestants ne sont pas non plus, plus matérialistes. Ils sont tout aussi intéressés
par la moralité et les divinités.
 Les protestants ne sont pas moins moraux que les cathos, au contraire, c’est une des
raisons de leur lutte. Il dit en plus que le nombre de règles de moralités présentes dans la
secte protestante sont très nombreuses pour être un bon croyant.

25
La question des lumières est beaucoup trop vague. Il y a plusieurs formes d’individualisme,
on n’a pas l’idée d’un individu libre libéré de Dieu.
Sous question : quel est cet esprit ? « Esprit du capitalisme »
Weber dit, contrairement à Marx, qu’il n’y a pas que l’avènement de la classe bourgeoise
précède le capitalisme et donc ses manières ne sont pas données par le système de
production. Il n’y a pas qu’une seule cause et elles sont contextuelles. C’est là qu’il
développe l’idée de l’esprit du capitalisme Les idées et les valeurs ont des rôles sociaux : il
faut qu’il y ait un minimum d’adhésion au départ pour qu’une idée ou une valeur puisse
prendre place. C’est ce qu’il explique avec le capitalisme, ce n’est pas juste une oppression, il
a fallu une adhésion pour qu’il puisse évoluer. Cet esprit trouvera et fabriquera son propre
capital, c’est lui qui explique le capitalisme.

27. Comment Weber utilise-t-il les idéaux-types de domination. Donnez un exemple


où s’appliqueraient ces méthodes. Sous-questions : ça marche comment, la domination, au
fait pour Weber ?

Weber va identifier trois idéaux-types de domination :


 Autorité traditionnelle : se base sur l’ancienneté, le chef incarne le respect des
traditions et habitudes. C’est la tradition qui l’a fait chef (ex : un roi devient roi
par son père etc.)
 Autorité charismatique : le chef représente un caractère exceptionnel. Ce type
d’autorité est éphémère car il a tendance à être balayé par une chute de son
charisme (ex : de Gaule ; Napoléon Bonaparte)
 Autorité rationnelle-légale : se base sur les règles reconnues comme légitimes
au nom du fait qu’elles soient adoptées rationnellement selon une procédure. Les
dominants et dominés sont gouvernés et c’est aux règles que l’on obéit (ex : états
de droit, bureaucratie).
Ces trois formes s’opposent à l’idée selon laquelle la force ou la contrainte explique la
domination. Elles sont des idéals-typiques car dans la réalité il est possible qu’elles se
combinent mais Weber cherche à les analyser individuellement pour mieux les analyser. Les
cas-types sont donc très importants pour lui car ils permettent de rendre ces idéaux-types le
plus logique possible afin de les replonger dans le monde social. La méthode de weber
permet de chercher dans le monde social des originalités qui n’existent peut-être pas telles
qu'elles d’habitude mais qui semblent contenir des caractéristiques très spécifiques que l’on
retrouve ailleurs sous des formes amoindries. Il faut les comparer.
Weber va utiliser ces idéaux types avec l’éthique protestante Voir question 26
Weber a utilisé le type idéal dans un sens spécifique. Pour lui, le type idéal est une
construction mentale, comme un modèle, permettant l'examen minutieux et la
caractérisation systématique d'une situation concrète. En effet, il a utilisé le type idéal
comme outil méthodologique pour comprendre et analyser la réalité sociale.

28. La sociologie du travail contemporaine mobilise Weber. Développez à partir


d’exemples issus de la sociologie du travail.

 Estéban Martinez: Il interrogee la manière par lesquels la disponibilité


temporelle est justifiée par des groupes de travailleurs différents. En effet, la

26
disponibilité temporelle est vocationnelle car il faut d’adonner à la tâche parce
que le travail est considéré comme une fin en soi. Dans la définition de la
profession d’infirmière, il y a la vocation. A contrario, les nettoyeuses ne forment
pas à proprement parler selon Beruf une profession car ce n’est pas une vocation,
elles le font par nécessité technique. A un tout autre niveau, les banquiers ne
justifient pas non plus une vocation mais bien une adhésion aux valeurs des
positions qu’ils visent à obtenir. Ces trois modes de mobilisation renvoient à des
conditions temporelles différentes : heures supplémentaires et heures de garde
pour les infirmières, horaires découpés pour les ouvrières et ne pas compter son
temps pour les cadres.

 Boltanski et Chiapello : Les deux auteurs vont tenter de comprendre comment


les transformations capitalistes ont suscité l’adhésion des groupes ? Pour eux
comme pour weber, l’appât du gain et les contraintes matérielles ne suffisent
pas. La contrainte doit être justifiée et intériorisée avec des arguments solides.
Selon eux, les cadres sont plus stratégiques car ils mettent en œuvre et
organisent le capitalisme. Ils sont à la fois salariés mais différent de ceux qu’ils
encadrent. Boltanski et Chiapello vont développer le concept de Cité (voir
question 30+31).

29. Pour Boltanski, le pouvoir suppose des formes d’adhésion. Commentez en


présentant les 6 Cités de Boltanski et Thévenot (trouvez un exemple concret où chacune
de ces cités est impliquée).

Boltanski et Chiapello tentent de comprendre comment les transformations du capitalisme


ont suscité l’adhésion des groupes. Dans leur ouvrage « De la justification » ils proposent
l’image des cités (système de conventions sociales). Ce sont 6 grands systèmes de valeurs
qui circulent, il appelle ça des cités, des « mondes ». Une cité c’est un principe de justice à un
moment donné qui permet de critiquer les autres/ça ressemble à un type d’autorité chez
Weber. Chaque cité s’appuie sur une notion de Grandeur, une image du Grand et des
manières de le devenir, ils en déterminent 6 :
 Cité inspirée : la valeur principale est l’état de grâce (on peut être touché par
l’esprit d’un saint et c’est ça qui fait que je suis au-dessus des autres dans cette
cité). Ça va se manifester par la sortie des habitudes. C’est pour éviter l’influence
des contraintes. L’originalité de Boltanski c’est qu’il prend des inspirations du
monde religieux aussi.
 Cité domestique : ressemble à la cité/autorité traditionnelle de Weber. La
grandeur est le respect d’une série de règles car elles sont traditionnelles. Ce qui
est important c’est le registre de dépendance personnelle : je fais ça car je
respecte ma mère, etc. La fidélité est importante, au plus on est fidèle aux aînés,
au plus on est grand dans la société.
 Cité du renom : le Grand est celui qui dispose de renommée, dépend de
l’opinion, du nombre de personnes qui vous estime. C’est évidemment plus
éphémère. Les Petits sont les ignorés.
 Cité civique : le grand est celui qui représente un collectif, une volonté
générale. Il s’agit d’un monde de procédures. Les Grands sont ceux qui défendent

27
un intérêt collectif supérieur et impersonnel. Les Petits personnalisent, font du
lobbying, etc.
 Cité marchande : réussir de la même façon que tout le monde, avec les
mêmes moyens de départ -> égalité des chances. Exemple : lui a été pris dans le
club de foot car c’est le fils de l'entraîneur = pas accepté dans cette cité. « Chacun
sur la même ligne de départ ».
 Cité industrielle : la valeur est de maîtriser son environnement. Exemple : tu
t’es super bien organisée même avec tout ce que tu avais. Il faut avoir une bonne
gestion du temps. On peut nous reprocher de s’être laissé dépasser par les
évènements. Dans cette cité, on peut nous former à gérer notre temps.

30. Quelles sont, selon Boltanski et Chiapello, les critiques usuellement formulées à
l’encontre du capitalisme ? Comment peut-on les regrouper ? Comment se sont –elles
articulées en mai 68 ?

Le capitalisme fordiste s’appuie sur deux cités : industrielle et civique. C’est par la
contestation que l’esprit du capitalisme et son organisation changent. En s’opposant au
processus capitaliste, les portes paroles doivent le justifier en termes de bien commun et
peut donc transformer les modes de réalisation et d’organisation.
Pour Boltanski et Chiapello, avant 1968, les « Cités » pouvaient répondre aux critiques. Le
capitalisme se présentant tour à tour comme « principe d’organisation industriel », « monde
inspiré », etc. Mais à partir de mai 1968, aucune des six cités ne permet de justifier le
néocapitalisme.
En 1968 il y a une rupture = plus du tout de réponses aux critiques. 2 critiques apparaissent à
la fois sociales et artiste. Double inquiétude qui apparait au sein des élites politiques :
démobilisation des futurs cadres car les enfants ne veulent plus reprendre les entreprises
familiales et démotivation ouvrières.
Les auteurs tentent de saisir les genres de critiques liés au capitalisme :
 La critique artiste : perte de sens et de créativité. = capitalisme comme source
d’inauthenticité de objets et des personnes + capitalisme comme source
d’oppression (contre la créativité).
 La critique socialiste : rejette le caractère immoral de l’égoïsme ou l’inégalité
moderniste = capitalisme comme source de misère + capitalisme comme source
d’égoïsme.
Comment les critiquent s’articulent 68 :
o Conjonction des deux critiques : dans les années 60-70 conjonction des
deux critiques : les étudiants manifestent pour avoir plus d’autonomie
dans les universités car ils ne pouvaient plus accéder aux emplois créatifs
(critique artiste) + mouvement ouvrier fort qui revendique une
augmentation de salaire (critique sociale).
o Réponse à la critique artiste : Par peur de grèves, manifestations etc,
les patrons enrichiront les tâches en répondant aux revendications
d’autonomie et de créativité en pointant la singularité. Ils permettront de
l’autocontrôle plutôt que d’assurer du contrôle : désorganisation de
l’appareil productif fordiste en insistant sur l’organisation des petits
ateliers.

28
o Analyse d’ouvrages de management : création de la cité par projet voir
question 31.

31. Comment naît la Cité par projets ? En quoi consiste-t-elle ?

Nous devons le concept de “cités” à Boltanski et Chiapello. Une cité c’est un principe de
justice à un moment donné qui permet de critiquer les autres/ça ressemble à un type
d’autorité chez Weber. Elles s’appuient sur une idée de la grandeur, une image du grand et
des manières codifiées de le devenir.
Il y en a d’abord 6 : voir question 29
Mais plus tard, ils vont créer une septième cité : la cité par projets. Elle naît grâce aux
critiques apportées au capitalisme.
Boltanski et Chiapello s’intéressent à l’analyse des valeurs contemporaines, donc à la
sociologie de la modernité, comme Weber. La question qu’ils se posent est la même que
celle posée par Weber : si le système capitaliste change, il faut encore saisir comment ces
transformations ont suscité l’adhésion des groupes sociaux, comment un nouveau discours
est devenu légitime. Ils s’intéressent donc au système capitaliste. Le capitalisme a la
particularité d’inquiéter mais il faut s’appuyer sur certaines formes d’inspirations, les
cités/valeurs par exemple. Le capitalisme s’est approprié ces systèmes de valeurs pour
s’appuyer dessus, se justifier de ce qu’il fait.
Le capitalisme est sujet à des critiques et il répond à ces critiques et se réadapte, il se
réapproprie les critiques qu’on lui a faites et du coup se transforme et s'adapte. Il y a 2
genres de critiques : sociale et artiste.
 La critique artiste : perte de sens et de créativité. = capitalisme comme source
d’inauthenticité de objets et des personnes + capitalisme comme source
d’oppression (contre la créativité).
 La critique socialiste : rejette le caractère immoral de l’égoïsme ou l’inégalité
moderniste = capitalisme comme source de misère + capitalisme comme source
d’égoïsme.
Pour Boltanski et Chiapello, avant 1968, les « Cités » pouvaient répondre aux
critiques. Le capitalisme se présentant tour à tour comme « principe d’organisation
industriel », « monde inspiré », etc. Mais à partir de mai 1968, aucune des six cités ne
permet de justifier le néocapitalisme. Ils vont analyser des discours de management
pour créer un nouveau monde et donc créé cette septième cité : la cité par projets.
L’analyse de ces discours de management permettent à Boltanski et Chiapello de proposer
une septième Cité, celle d’un « monde connexionniste » : celui de « réseau » est le plus
utilisé. Ce n’était pas le cas dans les années 60. Mais dans ces textes, la vie sociale est
également présentée ; elle est présentée comme une « multiplication de rencontres »
temporaires et réactivables, opérées à des distances sociales.➔« Être connecté est
important ».
On est loin de la présentation pyramidale de la vie sociale de la société salariale. Dans la
faculté « sociale » de faire des projets.
 Les connexions ne suffisent pas ; il faut un projet qui « capitalise » les
relations. Le « projet », dans cette littérature, c’est une manière de « se
connecter » - Be connected - pendant une période courte mais qui permet de «
capitaliser » des liens. -> les CV.

29
 Les projets doivent se succéder ; une structure sociale par projets semble être
défendue. La carrière suit les projets (versus la carrière linéaire de la société
salariale). C’est la base de la notion d'employabilité, de capacité de passer d’un
projet à un autre. Ou encore de « l’expérience » et des « expériences » qui se
succèdent contre le « diplôme » officiellement dévalorisé.
 Ce sont les facultés de « rencontres » qui en sont le cœur, le fait d’entretenir
des « relations sociales » ; Le Grand devient le « Faiseur de réseaux », celui qui «
fait médiation », rassemble, fait confiance.
 Mais alors, le « Grand » est celui qui est avant tout actif, dans sa vie au travail
comme hors « travail ». Ce n’est pas le travail qui le définit mais son activité. Au
plus les médiations sont nouvelles et improbables, au plus il est décrit comme «
créateur de richesse » si les liens ont prouvé leur « valeur » (liens probables/peu
fructueux ; probables/fructueux ; peu probables et peu fructueux du farfelu et
peu probables et fructueux du chef de projet audacieux).
En fait, toutes ces caractéristiques s’opposent aux Cités précédemment mobilisées par le
capitalisme. Ainsi, être « spontané » s’oppose au respect hiérarchique de la société
salariale ; de même, être maître de soi suppose également de ne pas respecter a priori ces
hiérarchies. Le Grand « suit ses intuitions », « contre la bureaucratie » sur base
d’informations dont il dispose grâce à toutes ses expériences sociales. Être mobile en soi est
une valeur, etc. La Justice sera déployée lorsque les Petits bénéficient de l’action des «
Grands » en vue d’accroître leur employabilité. Cette construction de la nouvelle forme de
Justice affirmée dans les livres de management, Boltanski et Chiapello la nomme « Cité par
projets ». Pour bien la définir, il faut la comparer :
 Cette Cité par projets n’est pas seulement la Cité inspirée ; elles se
ressemblent (créativité) mais ici la créativité est défendue comme « en relation
».
 Par rapport à la Cité marchande, l’anonymat n’est pas une valeur. Et l’on ne
sait pas trop ce que l’on va gagner d’un « projet ». De même, le « renom » est
important mais plutôt par le bouche- à-oreille et le carnet d’adresses que par le «
hit-parades » public.
 Les relations personnelles sont importantes comme dans la Cité domestique
mais sans la hiérarchie garantie ni liens obligatoires et la « fidélité » aux
supérieurs n’est pas une valeur.
 Quant à la Cité « industrielle », il s’y oppose presque à termes : se déplacer,
faire soi-même les
liens, défier les structures préétablies, inventer des relations, flexibilité, inventer des
règles, etc. Le Grand de la Cité industrielle est décrédibilisé dans la Cité par projets.
La Cité par projet est l’éthique du nouveau capitalisme. Elle correspond bien au
pendant moral d'une économie en « réseaux », de formes de mobilité des
entreprises et des statuts, de recul de l’institution du salariat.

32. En quoi peut-on dire que Boltanski s’inspire de Weber ?

Le livre de Boltanski et Chiapello s’appelle « le nouvel esprit du capitalisme » qui fait suite à
celui de Weber qui avait écrit « l’esprit du capitalisme ».
Question sur Weber -> lié à Boltanski et inversement.

30
Cadre général : Boltanski analyse des valeurs modernes (monde contemporain) -> sociologie
de la modernité comme Weber.
Sociologie de la critique : ce qui l’intéresse c’est quand les personnes n’arrêtent pas de se
critiquer car il y a une opposition de deux mondes et c’est comme ça qu’on analyse les
valeurs.
La question posée par Boltanski et Chiapello est la même que celle que Weber posait à
Marx : si le système capitaliste change, il faut encore saisir comment ces transformations ont
suscité l’adhésion des groupes sociaux, comment un nouveau discours est devenu légitime.
Ce discours est toujours un discours « moral », un discours qui engage un « sens de la justice
». Il faut donc saisir comme un nouveau discours a émergé au tournant des années 60-70.
En effet, tout comme pour Weber :
 L’appât du gain ne suffit pas ;
 Les contraintes objectives (matérielles) ne suffisent pas.
 La contrainte doit être « intériorisée » et « justifiée ».
 Les arguments doivent être robustes.
Boltanski s’inspire de Weber car il reprend aussi le concept des types d’autorité de Weber
mais en les mettant sous le nom de cités. Elles s’appuient sur une idée de la grandeur, une
image du grand et des manières codifiées de le devenir. Une cité c’est un principe de justice
à un moment donné qui permet de critiquer les autres/ça ressemble à un type d’autorité
chez Weber.
Parler des idéal-type de domination et des cités.

33. Durkheim oppose solidarités mécaniques et solidarités organiques. De quoi s’agit-


il ? Commentez à l’aide d’exemples issus des travaux de Durkheim et à l’aide d’exemples
contemporains. .

Solidarité organique
Au début de l’histoire, la division du travail est faible → tout le monde est capable de
faire ce que les autres font. Comme tout le monde a les mêmes capacités, on se voit
plus dans les autres (la passion du même) et on a besoin que les autres puissent faire
ce que l’on fait.
Conséquence : On se sent proche des autres car on fait la même chose. → forts
sentiments partagés = forte intégration sociale. ➔ Faible division → intégration
sociale forte → importance de la punition contre les autres formes d’originalité, qui
rappelle la nécessité d’être proche.
Solidarité mécanique
Quand une société atteint une démographie qui le permet, elle passe à une solidarité
mécanique. Les personnes ont des spécialités → beaucoup de spécialisations
différentes. La solidarité entre les individus vient du fait que sans les autres un
individu ne peut pas vivre (les personnes sont complémentaires). Le boulanger sent
qu’il a besoin du boucher et le boucher du boulanger. Cette solidarité est plus
indirecte. Dans ce type de société, chacun se sent unique, se sent individu =
sentiment d’individualisation (sacralisation de l’individu) → contrat pour survivre. Le
droit est civil pour la réparation d’un bien. Usages contemporains Intégration sociale
= partage de sentiment collectif à un moment donné. L’intégration n’est pas une
volonté individuelle, c’est un état de la société à un moment donné. Exemple des

31
parcours d’intégration. L’intégration dépend de ce que mettent des institutions à
disposition des gens.
Exemple : Comment une petite entreprise évolue dans le temps ? Au début de l’entreprise, il
y a une faible division du travail puis si l’entreprise grossit, la division augmente → les
rapports s’institutionnalisent, se formalisent. L’institution doit recréer cette intégration
sociale.

34. En quoi l’affirmation de Wilkinson selon laquelle les homicides sont plus répandus
dans les pays inégalitaires rencontre-t-elle les concepts d’intégration sociale et de
régulation sociale de Durkheim ? sous-questions possibles : si je dis que vous devez vous
intégrer à l’université, est-ce une question d’intégration sociale ?

Durkheim s’intéresse au suicide comme un fait social. Pour trouver des explications au
suicide, il va prouver qu’il y a une responsabilité sociale derrière le suicide.
Définition du suicide : « Tout acte qui, en connaissance de cause, mène nécessairement à sa
propre mort. » Cette définition se démarque du sens commun, dans cette définition on peut
ramener des événements qui a priori ne sont pas un suicide (kamikaze) ou en exclure
d’autres (tentative de suicide). Il piste les faits sociaux grâce aux statistiques.
Indices sociaux du suicide :
 En fonction du cadre spatio-temporel → le suicide n’est pas la nature humaine
car son taux ne varierait pas autant en fonction des pays.
 Les raisons ne sont pas des causes biologiques, ni culturelles...
 On se suicide plus le jour (le matin et l’après-midi), plus la semaine que le
week-end que si on est un homme, le dimanche si on est une femme, plus dans
les heures de travail, ... = phénomènes car on ne connaît pas leurs causes.
 Le travail va être impliqué mais de manière indirecte dans les suicides.
Il exprime deux grands concepts :
 Intégration sociale : sentiment d’appartenance commune, partage d’affects,
etc.
 Régulation sociale : ensemble des normes officielles ou pas qui encadrent nos
comportements.
L’intégration social provoque plus ou moins de suicide chez la population. Moins
d’intégration sociale donne plus de suicide.

Wilkinson soutient que dans les sociétés où les écarts de richesse sont importants, les
disparités économiques créent des tensions et des frustrations au sein de la population. Cela
peut entraîner des sentiments d'injustice, de marginalisation et d'aliénation, en particulier
chez les groupes défavorisés. Ces tensions sociales et économiques peuvent alors se traduire
par une augmentation de la violence, y compris les homicides.

Selon Wilkinson, les pays inégalitaires tendent également à avoir des niveaux plus élevés de
problèmes sociaux tels que l'insécurité, la délinquance, la toxicomanie et les troubles
mentaux. Ces facteurs contribuent également à l'augmentation des taux d'homicides.

Exemple :
 Institution familiale (famille, marriage, enfants,ect): il regarde combine le
marriage préserve du suicide (coefficient statistique, le coefficient de

32
preservation). Le marriage semble protéger plus du suicide. Il permet une plus
grande intégration sociale. Une forte integration sociale permet de préserver du
suicide
 Problèmes sociaux et sanitaire = enfants places, maladies particulières,
délinquances, troubles psychiatriques seraient en line avec le suicide. Les
tensions sociales qui se manifestant avec des soucis sanitaires se manifestent plus
dans les pays ayant de grandes inégalités.
 Selon Wilkinson, il y a aussi un lien entre les problèmes socio-sanitaires et les
homicides = application des tensions sociales et des inégalités. Les homicides sont
plus nombreux dans les pays inégalitaires

35. Comment Durkheim explique-t-il les principales variations des taux de suicide des
sociétés modernes ?

Durkheim explique que le suicide dépend de deux choses principalement : l’intégration et la


régulation. Il est donc social, ce sont les psychologues qui disent que le suicide a une cause
individuelle. Il va dire que l’individualisme qui va provoquer un certain taux de suicide est un
marqueur de changement social. Il ne dit pas que c’est bien, mais il dit qu’il ne faut pas
moraliser et condamner. Il ajoute qu’il faut accompagner ses changements, il faut réguler
ces changements sociaux. Il faut réguler les organisations politiques et professionnelles. Il ne
faut pas forcément revenir au village mais soutenir les organisations de travailleurs qui font
que les gens peuvent avoir une nouvelle forme d’identification à un travail. Il défend une
sorte de manière de soutenir des formes d’organisations des organisations sociales,
syndicales, mutualistes...

Durkheim va alors s’intéresser au taux de suicide par an qui évolue de manière particulière. Il
y a donc autre chose que les simples manifestations individuelles. Pour une société donnée
on a des taux relativement linaire et stable par pays. Ce n’est pas une question de culture, ni
une question de pays ou de tendance naturelle.
Il va regarder toute une série d’indices :
 On se suicide plus le jour que la nuit
 On se suicide plus le matin et l’après-midi et moins entre midi et 14h
 On se suicide moins le week-end si l’on est un homme.
 Le suicide des femmes augmente le dimanche.
 Le suicide à la campagne augmente en juin et juillet alors qu’il diminue
nettement en août, en ville.
Il va alors en sortir plusieurs éléments. Il y a des différences selon les villes et les campagnes
car ils ont des activités différentes, les saisons exercent une influence aussi. On lie le suicide
à l’activité. C’est lié aux temporalités de l’activité mais Durkheim ne peut pas faire grand-
chose de ça, ce sont juste des hypothèses vagues. Mais il va retenir l’idée que le travail va
influer le taux de suicide.
Mais il y a aussi une autre affaire : on se suicide plus chez les protestants que chez les
catholiques. Dans les 2 cas le suicide est banni. En plus il compare le taux de suicide entre les
protestants anglais et d’autres pays, il est moins fort chez les protestants anglais. Leur
différence est que les protestants anglais ont une église structurée qui est une église

33
anglicane, il y a alors plus de sentiments d’intégrations. L’intégration est donc un élément
qui influe sur le taux de suicide.
Il va remarquer par la suite que la régulation a un effet sur le taux de suicide.

36. En quoi les variations et les types de suicides sont-ils liés à la division du travail
chez Durkheim ?

Selon Émile Durkheim, sociologue français du XIXe siècle, la division du travail est
étroitement liée aux variations et aux types de suicides. Dans son ouvrage "Le Suicide",
Durkheim soutient que la division du travail, en tant que caractéristique centrale de la
société moderne, influence profondément les taux de suicide.

Durkheim identifie trois types de suicides : le suicide égoïste, le suicide altruiste et le suicide
anomique. Chacun de ces types est associé à des conditions sociales spécifiques, et
Durkheim soutient que la division du travail joue un rôle crucial dans la création de ces
conditions.

Le suicide égoïste est associé à une intégration sociale faible. Il se produit lorsque les
individus se sentent isolés, déconnectés de la société et manquent de liens sociaux solides.
Selon Durkheim, la division du travail moderne, en séparant les individus et en créant des
interdépendances limitées, contribue à l'émergence de ce type de suicide. Lorsque les
individus sont principalement préoccupés par leurs propres intérêts et ne se sentent pas liés
aux autres membres de la société, le risque de suicide égoïste augmente.

Le suicide altruiste, en revanche, est associé à une intégration sociale excessive. Il se produit
lorsque les individus sont étroitement intégrés dans des groupes ou des institutions qui ont
une influence dominante sur eux. Dans de telles situations, les individus peuvent se sentir
obligés de se sacrifier pour le bien du groupe, de la famille ou de la société. La division du
travail peut favoriser ce type de suicide en créant des normes et des attentes fortes qui
imposent une pression sociale sur les individus pour qu'ils se conforment à des rôles
spécifiques. Par exemple, Durkheim soutient que les soldats qui se suicident pendant la
guerre peuvent être considérés comme des cas de suicide altruiste, car ils se sacrifient pour
l'unité et le bien-être du groupe.

Enfin, le suicide anomique est associé à une désorganisation sociale. Il se produit lorsque les
normes et les attentes sociales sont faibles ou en crise. La division du travail est également
liée à ce type de suicide. Selon Durkheim, lorsque la division du travail subit des
changements rapides ou est perturbée, les individus peuvent se sentir dépourvus de repères
et de direction. Les crises économiques, les changements sociaux rapides ou les périodes de
transition peuvent créer des sentiments d'incertitude et d'anomie, ce qui peut augmenter le
risque de suicide anomique.

En résumé, Durkheim soutient que la division du travail influe sur les variations et les types
de suicides en modifiant les niveaux d'intégration sociale, en imposant des normes sociales
spécifiques et en générant des périodes de désorganisation sociale. La division du travail
moderne, en fragmentant les individus et en réorganisant les relations sociales, peut
contribuer à l'émergence de la détresse sociale qui peut conduire au suicide.

34
37. Qu’est-ce que le suicide égoïste ? Comment Durkheim en développe-t-il la
sociologie ? Et son opposé ? Et les deux autres ?

Il dit que c’est quelqu’un qui n’arrive plus à sortir de lui-même. Il compare ça a un
philosophe mélancolique, qui se replie sur lui-même, même sa propre pensée n’a plus de
sens, c’est une maladie de la réflexion. Ça va donner quel type de scène de suicide ? C’est un
suicidé qui va se suicider dans le calme, pas de spectacles, il va même sortir un peu de son
corps, il est très zen.
Epistémocentrisme:
Durkheim donne une position très forte à la sociologie, tous les phénomènes sociaux
contraignent les individus et seuls les sociologues peuvent comprendre ses phénomènes
sociaux. Ça va avec le fait qu’il va très peu s’intéresser au discours des gens, on va chercher
tout de suite ce qu’il y a derrière. Il va disqualifier ce que les gens disent, il dit que les
croyances des gens sont un peu fausses, la sociologie peut trouver la vérité. Du coup les
outils qu’il utilisera seront les statistiques, les faits observables... qui contredisent la parole
des gens.
En contraste avec le suicide égoïste, Durkheim présente le suicide altruiste. Ce type de
suicide est associé à une intégration sociale excessive, où les individus sont fortement
intégrés dans des groupes ou des institutions qui exercent une influence dominante sur eux.
Dans de telles situations, les individus peuvent se sentir obligés de se sacrifier pour le bien
du groupe, de la famille ou de la société. Par exemple, Durkheim soutient que les soldats qui
se suicident pendant la guerre peuvent être considérés comme des cas de suicide altruiste,
car ils se sacrifient pour l'unité et le bien-être du groupe.

Le troisième type de suicide identifié par Durkheim est le suicide anomique. Il est associé à
une désorganisation sociale, où les normes et les attentes sociales sont faibles ou en crise. Le
suicide anomique se produit lorsque les individus se sentent dépourvus de repères et de
direction en raison de changements rapides dans la société, de crises économiques ou de
périodes de transition. L'anomie désigne un sentiment de désordre et d'incertitude qui peut
prédisposer les individus au suicide.

Ainsi, Durkheim propose une typologie des suicides qui reflète les différents niveaux
d'intégration sociale et les conditions sociétales qui peuvent influencer les comportements
suicidaires. Le suicide égoïste est lié à une faible intégration sociale, le suicide altruiste à une
intégration excessive et le suicide anomique à une désorganisation sociale. Cette approche
sociologique permet de comprendre comment les caractéristiques de la société peuvent
affecter les taux de suicide et mettre en évidence l'importance des liens sociaux dans la
prévention de ce phénomène

38. Durkheim fait des idéaux-types de l’expérience des suicidés (des genres de
suicides). Quels sont-ils ? Donnez des exemples contemporains.

Pour le suicide altruiste, on est très attaché au groupe, on a une forte intégration sociale,
cela veut dire qu’on se sacrifie presque pour le groupe. Ce type de suicide se remarque dans
les sociétés mécaniques. Durkheim parle de cas qui lui sont rapportés d’anthropologues etc :
des femmes en Inde qui se jettent dans le bucher de leur mari, des vieux malades qui vont se

35
laisser mourir, il pense aussi aux harakiris ou encore toute une série de suicides héroïques.
Dans le suicide altruiste, il y aura un grand spectacle pour le groupe. Il montre à leur groupe
leur geste héroïque, ils n’auront pas de haine contre cette société.
Le suicide fataliste on en parle très peu, il a peu de choses à en dire, on dit que c’est le
suicide de l’esclave, car il y a trop de régulation sociale. Une personne vivant dans une
société totalitaire, vu qu’il n’y a pas de liberté elle choisit la mort, car sentiment
d’emprisonnement (également pour un prisonnier)

On parle surtout du suicide égoïste. Il dit que c’est quelqu’un qui n’arrive plus à sortir de lui-
même. Il compare ça a un philosophe mélancolique, qui se replie sur lui-même, même sa
propre pensée n’a plus de sens, c’est une maladie de la réflexion. Ça va donner quel type de
scène de suicide ? C’est un suicidé qui va se suicider dans le calme, pas de spectacles, il va
même sortir un peu de son corps, il est très zen.
Le suicide anomique n’a pas de régulation ni d’intégration. C’est un suicide qui est lié aux
normes sociales, des lois, des balises sur lesquelles on s’appuie comme avoir un boulot. Elles
sont vécues comme extérieurs au groupe. Durkheim voit des taux de suicides qui
augmentent alors que les salaires augmentent, le nombre de machines à vapeur augmente
et le PIB augmente. On ne sait plus à quoi s’attendre pour avoir une vie digne, tout change
très vite, de plus en plus d’horizons s’ouvrent, on croit qu’on arrive à quelque chose mais
tout change, les balises changent constamment. Même dans des situations de progrès infini,
ça va avec un changement des normes qui peut mener à des augmentations de suicide. Le
suicide anomique est donc quand les perspectives sont trop changeantes, la régulation
sociale est trop faible. C’est un suicide relativement calme. C’est au nom du fait que des
normes qui sont changeables, se modifient rapidement, au nom du souvenir de ce que
pouvait être le groupe qui entraine le suicide.

39. Bourdieu part du plus intime, nos « goûts » censés être personnels. Or, ils sont
déterminés par la structure sociale. Illustrez cette affirmation en vous aidant du cours.

Pierre Bourdieu, un sociologue français du XXe siècle, s'est intéressé à la manière dont la
structure sociale influence nos comportements et nos goûts. Selon lui, la structure sociale
est primordiale pour comprendre nos actions, car elle détermine notre position objective au
sein de la société. Cette position objective englobe des aspects tels que la classe sociale, le
niveau d'éducation, l'occupation professionnelle, etc. Bourdieu s'inscrit ainsi dans la lignée
de penseurs comme Émile Durkheim et Karl Marx.

Bourdieu affirme que nos goûts et préférences sont fortement influencés par la structure
sociale à laquelle nous appartenons. Dans une société donnée, la structure sociale
détermine nos comportements, nos aspirations et nos choix culturels. Pour Bourdieu, il est
essentiel de comprendre la domination exercée par une classe sociale sur une autre
(concept issu de Marx). Cependant, il ajoute à cette domination économique une dimension
de domination culturelle, une manière de normaliser certains goûts et comportements.

Pour expliquer cette dynamique, Bourdieu utilise le concept de "la distinction". Selon lui, les
individus cherchent à se différencier socialement en adoptant des goûts et des pratiques
culturelles qui sont valorisés et perçus comme légitimes par les classes dominantes. Ces

36
goûts sont souvent assimilés à des formes de culture élitiste. Par conséquent, les personnes
appartenant à des classes sociales différentes auront des goûts différents, reflétant ainsi leur
position dans la structure sociale.

40. Comment les capitaux déterminent-ils la structure sociale ? (quels capitaux ? Quelle
structure sociale ? Pourquoi le terme de capital ?)

Dans la théorie de Bourdieu, les "capitaux" désignent les différentes ressources, formes de
pouvoir et avantages dont disposent les individus dans une société donnée. Ces capitaux
peuvent être de différentes natures et jouent un rôle crucial dans la détermination de la
structure sociale.

Bourdieu identifie plusieurs types de capitaux :

Le capital économique : Il fait référence aux ressources financières et matérielles telles que
la propriété, les biens, l'argent et les revenus. Le capital économique permet d'accéder à
certains privilèges et opportunités dans la société.

Le capital culturel : Il se subdivise en deux formes. Le capital culturel objectivé se réfère aux
biens culturels tangibles, tels que les livres, les œuvres d'art, les instruments de musique,
etc. Le capital culturel incorporé désigne les connaissances, les compétences et l'éducation
acquises par un individu au cours de sa socialisation. Le capital culturel permet de s'adapter
et de réussir dans différents domaines culturels.

Le capital social : Il concerne les réseaux de relations sociales, les contacts, les liens et les
affiliations d'un individu. Le capital social peut ouvrir des portes, offrir des opportunités
professionnelles, faciliter l'accès à des ressources et jouer un rôle clé dans la mobilité
sociale.

Le capital symbolique : Il renvoie à la reconnaissance et au prestige sociaux qu'un individu


peut obtenir dans une société donnée. Le capital symbolique est souvent lié à la réputation,
à l'estime sociale et aux symboles de statut.

La structure sociale, selon Bourdieu, est l'organisation hiérarchique des individus au sein de
la société, basée sur la distribution inégale des capitaux. La structure sociale se compose de
différentes classes sociales, groupes sociaux et hiérarchies qui déterminent les positions et
les opportunités des individus.

Le terme de "capital" est utilisé pour souligner que ces ressources et avantages peuvent être
mobilisés, accumulés, échangés et transmis dans une société donnée, tout comme le capital
économique peut être investi et générer des rendements. Bourdieu a adopté ce terme pour
mettre en évidence les dimensions économiques, culturelles et sociales des inégalités et des
relations de pouvoir qui façonnent la structure sociale.

41. Qu’est-ce qu’un habitus ? Comment Bourdieu développe-t-il cela ? Citez et


développez les trois grands habitus selon les positions sociales.

37
Bourdieu va s’inspirer des capitaux car il pense que ce sont eux qui vont déterminer nos
positions. Ces capitaux sont des positions qui vont déterminer notre habitus qui est notre
style. L’habitus c’est ce qui va organiser nos goût et notre vision du monde. Il va dire que nos
gouts sont bien des marqueurs de notre position dans la structure sociale. Les gouts et les
couleurs ne sont pas du tout anodins, c’est ce qui va créer des associations.
Un habitus est donc une disposition de comment on aime les gouts et les couleurs = styles
d’appréhension du monde.
Il existe trois types d’habitus :
 Dominante :
 Les dominants dominants : aisance = être au bon endroit au
bon moment, s’appuie sur une position objective. Ils sont loin par
rapport à la précarité. Il y a une distance à la nécessité qui est
présente. C’est par les gouts et les couleurs. C’est aimer l’art pour
l’art, et pas l’art figuratif, qui va s’opposer à l’art « ringard », c’est
important. Il part de l’art pour parler d’une esthétisation générale de
la vie. Le corps doit être mis à distance. On va plus utiliser des mots
d’esthétisation. Un habitus c’est des lignes, par exemple dans la
nourriture ne pas se nourrir pour se nourrir, mais pour quelque chose
de plus esthétique. Pareil dans le sport par exemple le golf. Il y a une
valorisation de la notion de fairplay, on vit pareil avec le foot (pas
pareil à Uccle ou à Molenbeek). Les dominants dominés seront pareils,
mais les dominants dominants vont aller encore plus dans les objets
très chers, des objets très développés avec des matériaux très chers ->
montrer qu’il y a de l’argent. Ils vont aussi aller dans les concerts les
plus chers etc.

 Les dominants dominés (qui restent dominants !) vont plutôt


jouer autrement l’esthétisation de la vie, aller vers un ascétisme
aristocratique. C’est aller vers les formes et les gouts les plus épurés,
design, ça sera pareil avec la nourriture, on va valoriser l’aliment. Ils
ont un peu moins de capital éco de les dominants dominants, c’est
une bonne manière, tout en s’éloignant de la notion de besoin, de se
présenter. Le capital social joue à plein car ce sont des métiers où il y
a besoin d’avoir beaucoup de cahiers (architecte, notaires), il y aura
des clubs (lions club, Rothari club), il y a une barrière de prix dans ses
clubs qui empêchent tout le monde d’y entrer.
 Moyenne : Idéal type de la bonne volonté culturelle. On s’inquiète quand
même pas mal du future mais ce n’est pas trop présent. On ne peut pas se
permettre de transformer notre capital éco en culturel. On ne peut pas se
tromper dans nos dépenses. On va investir dans les diplômes, dans le scolaire
et celui des enfants. Ces gens ont des bonnes raisons de penser que c’est dans
le scolaire qu’ils pourront monter, ils vont se plier à la morale scolaire donc, à
ce sens de l’effort. La classe dominante ne doit pas se poser la question de
l’effort, or ici tout est centré autour de cette morale de l’effort. On va valoriser
l’épargne. On va aussi avoir ça dans l’investissement scolaire, les parents vont
dire à leurs enfants d’abord l’école avant les amis. C’est une classe sociale ou le
taux de fécondité est le plus bas. On fait peu d’enfants -> épargne, effort,

38
moralisation. On va critiquer les familles populaires -> ils font trop d’enfants,
c’est pour ça qu’ils ne s’en sortent pas, ils ont un comportement irresponsable
et ce n’est pas les injustices la cause. Ce n’est pas dans cette classe qu’on a le
plus d’amis. La sociabilité est choisie, s’il y en a trop ça distrait l’effort. La classe
moyenne doit être sûre de tout bien investir = essayer de mimer ce qu’on voit
qui réussit pour les dominants, on n’a pas le loisir de se tromper sur ses gouts
et tous. On va vers moins de risques quant aux gouts qu’on affiche, aux expos
qu’on va voir... Bourdieu parle d’hyper correction de la classe moyenne, ils vont
s’habiller classe mais la classe supérieure cherche déjà une originalité à ses
tenues, on fait attention à la radio qu’on écoute, à l’art qu’on aime, tout est
très scolaire, très classique, c’est une classe réactionnaire, elle regrette les
temps passés ou elle ne se sentait pas dépassée. Ils sont en retard d’une mode
mais vont prendre le train pour rattraper ça.

 Populaire : hédonisme réaliste, ça fait plaisir mais on sait qu’on ne peut pas
se payer plus. Bourdieu dit que l’habitus des classes populaires est l’hédonisme
réaliste. Les classes dominées vont se distinguées en disant qu’elles ne se
distinguent pas. Classe dans l’anti-distinction, essayer de vivre le moment
présent. Cette caractéristique va bien avec la position objective de cette classe
qui n’a pas la possibilité de se projeter. Elle a besoin d’une ambiance de
solidarité de voisins de travailleurs du même genre. 2ème chose, le corps se
montre fonctionnel. Les moyens prennent soins de leur corps avec le sport etc,
ici ils s’affirment comme fonctionnelles et ils le sont car c’est souvent des
métiers qui en dépendent, donc on ne doit pas faire trop de chichis avec notre
corps. Un corps dont la fonctionnalité serait insultée ça serait très grave. Dans
les sports on va mettre en scène ses corps, entremêler -> le rugby etc. La
nourriture, il y en aura tout le temps sur la table, en abondance, on ne mange
pas entrée plat dessert. Les horaires de travail ne sont pas les mêmes. Les
manières de parler ne sont pas les mêmes -> gêne quand ils doivent parler en
public avec d’autres classes, ils ne se sentent pas à leur place.

42. Qu’est-ce que la violence symbolique ? EN quoi participe-t-elle à la reproduction de


l’ordre social ?

La violence symbolique est un mode de vie selon lequel les classes dominantes ont les bons
modes de vie. C’est faire passer pour les dominants leurs propres gouts comme le bon gout
universel, ça suppose que c’est le produit d’une construction sociale entre dominants et
dominés. C’est parler du gout de la construction des autres, ce qu’on aime c’est ne pas aimer
le gout des autres => les autres groupes sont des groupes à éviter. Cette opération parle le
nom de violence symboliques.
Bourdieu va s’inspirer des capitaux car il pense que ce sont eux qui vont déterminer nos
positions. Ces capitaux sont des positions qui vont déterminer notre habitus qui est notre
style. L’habitus c’est ce qui va organiser nos goût et notre vision du monde. Il va dire que nos
gouts sont bien des marqueurs de notre position dans la structure sociale. Les gouts et les
couleurs ne sont pas du tout anodins, c’est ce qui va créer des associations.
Il y a trois types de capitaux et parmi ces trois types, on retrouve le capital culturel qui est le
plus important si l’on veut parler de reproduction sociale. Le culturel est très important car il

39
a une importance stratégique. C’est par ce capital qu’on apparait le plus aux autres, c’est
donc via celui-ci que les gens vont se reproduire. La reproduction sociale se font avec les
gouts et les couleurs, on se sent appartenir du même monde donc on se marie. Il va
naturaliser les différences de position dans le monde social. C’est une manière de naturaliser
les inégalités.

43. Bourdieu s’inspire du sociologue Veblen (consommation ostentatoire). Il développe


la notion de « capital culturel ». Pourquoi utilise-t-il le terme de « capital » ? A quoi sert le
capital culturel dans la théorie de la reproduction sociale de Bourdieu ?

Il va chercher chez Veblen un concept de consommation ostentatoire = on ne consomme pas


pour répondre à nos besoins 1ers, mais pour montrer, pour faite des signes sociaux. Pour
montrer quoi ? Qu’on dispose de beaucoup de...
 Temps = consommation liée aux loisirs, passer du temps à des loisirs qui ne
sont pas utiles, on monte que notre temps n’est pas fondamental pour notre
force de travail, arriver en retard, se montrer en peignoir à certaines heures...

 Espace = acheter, posséder toute une série de lieu qui ont une utilité très
vague, comme beaucoup de pièces dans une maison, c’est encore mieux si je vais
très peu dans ses pièces, il prend aussi l’exemple des grands jardins, qui ne
servent que de vue à l’aristocratie, c’est bien qu’on ne l’utilise pas, il ne faut pas y
planter des pommes de terre et des carottes.

 Argent = acheter toute une série d’objets très raffinés, une cuillère n’est pas
une simple cuillère, elle doit avoir quelque chose d’artistique.
Le type de valeur c’est de montrer qu’on n’est pas dans la classe sociale qui est en dessous
de nous. Le but c’est de créer un groupe, et si on ne sait pas répondre aux manières de ce
groupe alors on fait partie d’un autre groupe. On fait bouger les codes pour aussi maintenir
les barrières, on veut montrer qu’on ne fait pas parti d’un groupe social.
Bourdieu va s’inspirer des capitaux car il pense que ce sont eux qui vont déterminer nos
positions. Ces capitaux sont des positions qui vont déterminer notre habitus qui est notre
style. L’habitus c’est ce qui va organiser nos goût et notre vision du monde. Il va dire que nos
gouts sont bien des marqueurs de notre position dans la structure sociale. Les gouts et les
couleurs ne sont pas du tout anodins, c’est ce qui va créer des associations.
Il existe trois types de capitaux et ils ne sont pas toujours associé à de l’économie :
 Eco : A la fois nos métiers, nos revenus, mais aussi notre patrimoine, capital
soit inné, hérité, soit gagné au fur et à mesure de la vie.

 Sociaux : L’ensemble de nos relations, mais pas le même d’une personne à


une autre, important : le nombre de relation qu’on a avec des gens dans des
secteurs d’activité différents, et le fait de savoir si c’est nous qui sommes connus
ou si c’est nous qui connaissons. Avoir le ministre dans son téléphone c’est bien
mais c’est mieux si lui aussi connait notre nom.

 Culturels : Le culturel est très important car il a une importance stratégique.


C’est par ce capital qu’on apparait le plus aux autres, c’est donc via celui-ci que
les gens vont se reproduire. La reproduction sociale se font avec les gouts et les

40
couleurs, on se sent appartenir du même monde donc on se marie. Il va
naturaliser les différences de position dans le monde social. C’est une manière de
naturaliser les inégalités. Le capital culturel a 3 sous formes :
o Incorporée : ce dont on hérite très tôt, nos manières de marcher, de
parler, nos façons de tenir notre corps. Toutes ses manières font faire
gagner un temps dingue, notamment dans l’espace scolaire. L’école c’est
bcp plus que ce qu’on apprend. Le fait de se tenir d’une certaine manière
sur une chaise, avoir un certain vocabulaire favorisé par l’école, sentir au
ton de la voix ce que le prof insinue, c’est une affaire de code social. Notre
capital corporel incorporé est important s’il correspond à ce que les
institutions de pouvoir promeuvent. C’est sur des manières d’être qu’on
va aller dans le redoublement en 4-5ème primaire. Ce capital est très
important. Tout ça est incorporé par les groupes sociaux. Tout ça ne veut
pas dire que c’est mieux la culture des classes sup, mais ça va être
considéré comme « bon élève ». Notre capital « naturel » va dans
certaines situations ressortir, on va être géné d’être dans une situation, on
se demande ce qu’on fait là. On peut se dire, est-ce que je ne suis pas en
train de me trahir, trahir mes institutions de base ?

o Objectivée : Moins notre corps que notre familiarité avec certains


objets. Est-ce que on nous a montré certains objets, est ce qu’on avait une
bibliothèque ? Est-ce qu’on a été mis en familiarité avec des objets dit
légitimes, qualifiés selon un groupe ?
o Institutionnalisé: Le diplôme, le type qu’on a dépend du capital
incorporé et objectivé, l’institutionnalisé vient valider, certifier tout ça. Il y
a bien sur des crashs entre tout ça.

44. L’école de Chicago pose la migration comme centrale dans sa sociologie.


Commentez.

L’école de Chicago a comme centrale la migration car lors de sa naissance en 1952, la


population de Chicago a connu une croissance rapide due en partie à des naissances mais
surtout à cause d’un haut taux de migration tant interne qu’externe. Les gens viennent du
middle-ouest américain, il y a aussi des Irlandais, des Polonais, des gens juifs chrétiens, des
Belges connus dans les écrits de Chicago comme étant des concierges ou petits commis.
Il y aura des niches de métiers qui vont correspondre à des parcours migratoires différents.
Chicago est un immense centre de brassage migratoire, ce qui aura pour conséquence de
faire des associations entre les personnes qui migrent : la ségrégation.
On va thématiser la ségrégation. On parle de la mobilité. Les sujets de recherches sont très
multiples. Ils sont liés à des terrains :
 Le sociologue Trasher va étudier le Gang land = zone près de la gare de
Chicago faite de terrains vague. Zone pour toute une série de jeunes gens qui
vont faire dans ses zones de terrains vagues leurs petits coups auprès d’autres
groupes qui passent. Ce sont des urbains par excellence, ils se construisent des
territoires de la ville. Ces jeunes sont entre 2 âges, et sont dans des zones d’entre
2, sont dans l’entre 2 car ils viennent d’origines assez différentes. Ces gangs se
recomposent au fil des gouts, ils ne sont pas stables, le gang peut se morceler, le

41
leader peut changer. C’est une situation particulière qui montre une
caractéristique dans les modes vie urbaine, même si tout le monde n’est pas dans
ses gangs.

 Autre chose, le veto de kolosh fisen. Immigrants polonais.

 Autre étude les Hobo de Anderson, c’est des travailleurs intermittents noirs
américains qui
passent d’un travail à un autre, ils n’ont pas un emploi fixe, ils vont le long des rails des
chemins de fer d’un endroit à un autre. Ils se refont une vie en ville, avant ils étaient un peu
en entre 2 avec la campagne. Ils vivent dans les trains. La prison fait partie de leur territoire,
c’est en prison qu’ils vont faire des chansons. Ils ont des expressions culturelles
importantes.
On voit apparaitre également la question du territoire. Comment on se refait un territoire
dans une ville en mouvement avec des groupes qui arrivent et tout. Comment un groupe
arrive à construire des frontières, pour exister dans une ville en mouvement. Comment on
construit, organise, défend un territoire.
La base de l’organisation sociale c’est la désorganisation. C’est par là qu’il faut partir, puis de
la production d’ordre. On ne peut pas vivre dans la désorganisation mais c’est la base, ce qui
est central dans une ville c’est cette désorganisation. Il n’y a pas de ville sans mobilité des
activités etc. Comment arrive cette désorganisation ? Par les centres, image du centre de
Chicago, les trains, la gare. Un centre se défini par le fait qu’il y ait plusieurs logiques qui
s’entrelacent, ce n’est pas un KO mais une accumulation de logiques différentes. A l’époque
c’était les gares et les trains, c’est ça qui fait centre plus que les vieux centres historiques
européens. Ce qui intéresse ce n’est pas la ville mais le développement de centre d’affaires.
Sassan dit que beaucoup de villes sont comme ça, lieux où se croisent hauts cadres. Que-ce
qui se passe dans cette zone centrale ? Type d’échange social ? Dans cette zone centrale, il
n’y a pas forcément un groupe social et pas un autre, il n’appartient à aucun groupe en
propre. Dans le centre tout le monde est étranger les uns pour les autres. On a toute une
série de personnes venant de pleins de zones du monde et ayant pleins de boulots différents
(laveurs de vitres, cardes...). Il y a tellement de signes différents entre les gens qu’on s’y
arrête moins -> espace hétérogène. C’est assez commun de pouvoir être surpris par des
particularités => on s’y arrête moins.
Tim Cresswenn va parler dans « On the move », d’un aéroport. Il montre que cet aéroport
est un territoire qui convient particulièrement bien aux sans-abris. Il y a une ambiance qui
montre que leur position passe un peu plus inaperçue. Il prend l’exemple d’un sdf un peu
mal rasé, il dort sur le banc en mettant une pancarte « je prends le vol tata merci de me
réveiller ». Les sdf se vont territoire plus facilement ou les formes d’interconnaissances sont
plus importantes.
On ne fabrique pas ses territoires dans les centres, à part certains groupes comme les gangs
land ou encore des sdf qui trouvent dans le centre une occasion de pivoter. Mais il n’est pas
un endroit d’installation. Dans une perspective de mobilité ascendante, quand on vivait près
de la gare on va se déplacer et aller habiter à l’extérieur de la ville. Alors que dans les
quartiers aux abords du centre, le but est de se créer un territoire qui montre des sites
d’appartenance. Ces quartiers s’inscrivent dans le parcours d’intégration dans une ville, cette
présence sans que telle ou telle communauté...

42
On vit du temps ou les signes extérieurs ça a un effet sur les prix de l’immobilier, et donc les
groupes qui y habitent, on parle alors de ségrégation socio-spatial. Ça dégage une
atmosphère, une façon d’être qui nous fait ne pas nous sentir à notre place quand on ne fait
pas parti du quartier. Cette ambiance n’est pas anodine, c’est ce qui va continuer à en attirer
certains et à repousser d’autres, ça s’appuie sur la langue, des activités professionnelles...
Tous ses quartiers ne se construisent pas de manière définitive, c’est dynamique, il y a des
tensions entre les territoires.

45. Becker cherche à « décrire le déviant comme le normal ». Comment s’y prend-il,
notamment à propos de la carrière du fumeur ?

Pour lui une ville est avant tout toute une série de mondes sociaux, un monde social c’est un
groupe qui partage des valeurs communes. Un monde se crée des règles communes et en
même temps ses normes vont avec la création de déviances propres à ce monde-là.
On s’organise aussi autour d’une pratique : professionnelle, des conditions d’origines
semblables...qui est soutenue par les règles. Un monde social n’est pas homogène, il est très
hétérogène, il y a comme une division du travail à l’intérieur, organisée autour d’un trait
spécifique mais qui ne peut pas vivre sans toute une série de gens qui font des choses
différentes.
Ce sont les normes qui produisent la déviance. La déviance n’est pas tout à fait la
délinquance c’est la manière par laquelle la justice nous découvre comme déviant, c’est
l’institution qui fabrique le délinquant.
Ce à quoi Becker s’intéresse dans son livre « Outsider », c’est la question des « in » et des «
out ». On doit faire très attention, aller sur le terrain pour décrire ses frontières, il faut partir
de ses terrains plutôt que de considérer qu’il faut un point de vue extérieur et lointain, il va
aller au milieu des gens (pas comme Durkheim). Terrains = boites de nuits de jazz, les
fumeurs de marijuana.
Dans ce livre, il oppose 2 types de morale : la morale générale et la morale particulière. Il
faut étudier comment un groupe en particulier arrive à imposer une morale générale ? Il faut
analyser les réseaux de la morale générale. Pour qu’une morale générale s’impose, il faut
qu’un groupe particulier en fasse sa cause. Ceux qui ont voulu interdire le cannabis, ils ont
des motifs, les 1ère interdictions se font pour une lutte contre l’ivresse, puis d’autres types
de valeurs = aider ceux qui dépendent de quelque chose -> argument de protection de la
jeunesse. Le groupe fait passer ses valeurs en des valeurs d’intérêt général. C’est donc un
groupe particulier qui a sa morale générale et dans certains cas ces morales particulières
deviennent morales générales qui vont servir à « l’intérêt général ».
Il y a aussi des gens aux intérêts moins purs, il faut étudier les rapports entre eux et les
autres. Exemples : les juristes et l’interdiction du cannabis, en droit ça va se traduire par des
interdictions telles que « il ne faut pas avoir plus de 18grammes sur soi ». Quand il y a moral
générale, il y a toujours des gens qui s’y opposent.
Ce qui intéresse Becker, c’est d’analyser tous les groupes de la même manière, les déviants
comme les pas déviants, il va utiliser les mêmes concepts, il va les appliquer aux fumeurs de
marijuana. Il va s’intéresser aux carrières de déviants car c’est intéressant et en plus ça
montre toute la difficulté de faire une carrière quand le monde social extérieur n’y prépare
pas.

Comment on étudie une carrière ?

43
 Ça suppose des apprentissages de techniques. Si on veut devenir fumeur de
marijuana il faut
apprendre à ne pas crapoter etc. Il faut analyser ça sociologiquement. Il y a toujours
les autres du groupe déviant qui vont nous remettre sur le droit chemin « moi aussi
au début je crapotais, ne fait pas comme ça... ». C’est un apprentissage technique
 Il faut aussi apprendre les effets de ce qu’on fait, voir en tirant ce que ça fait,
voir le lien de cause à effet.
 Apprentissage affectif et discursif. Il faut apprendre à aimer les effets de ce
qu’on fait et apprendre à en parler. Ça veut dire quoi pour les fumeurs de
cannabis ? Rien ne prédispose d’aimer les effets, avoir des vertiges etc. Il faut
apprendre que c’est lié à ce qu’on vient de faire. Les autres nous le disent « haha
tu es défoncé, si t’es comme ça c’est parce que t’as fumé ». Il faut apprendre que
l’état bizarre dans lequel on est est chouette, sinon la carrière s’arrête. Les autres
nous aident pour ça, ça se fait par le passage par d’autres plus expérimenter pour
devenir un bon fumeur. Les autres montrent de l’intérêt aux sensations de
l’autres, ce qui fait qu’il s’y attache aussi.
 On se met à appartenir au groupe de fumeur de cannabis. L’appartenance au
groupe met des barrières avec le monde extérieur qui pourrait nuire à la pratique
: les policiers etc. Il faut aussi pouvoir se procurer ce cannabis -> ils vont chercher
sur les frontières du groupe. Ce groupe s’hiérarchise entre les plus expérimentés
et ceux qui le deviennent petit à petit et qui vont commencer à conseiller les
autres, leur transmettre la pratique.
 Dans le cas des fumeurs, le secret de la pratique doit se gérer avec le monde
extérieur. Appartenir à un groupe organisé, avoir des protections de frontière,
être caché mais on ne peut pas le faire tout le temps, on ne peut pas juste rester
entre fumeurs de marijuana, ils se demande comment apparaitre devant les
autres groupes en continuant la pratique (= en étant défoncé). On peut aussi
arrêter la pratique devant d’autres et d’autres encore vont revendiquer fièrement
leur pratique, dire que le cannabis peut avoir des effets positifs, que c’est moins
dangereux que l’alcool etc. Le but est de montrer que le groupe dit « déviant »
est plus civilisé que le groupe dit « normal ».

46. Quels sont les éléments vous permettant de commenter la conception d’une
« sociologie de la morale » selon Becker ? Comment une morale s’instaure-t-elle ?

Tout d’abord, Becker est un sociologue de la déviance : ensemble de comportements qui


transgressent la morale. Il distingue deux types de morales :
 La morale générale : provient d’un monde et se répand. (= morale externe)
 Particulière : concernant le monde. (=morale interne)
Imposer une morale particulière en morale générale est un signe de pouvoir. Il analyse aussi
un type de personnes, les entrepreneurs de la morale : groupe qui tente de faire passer leur
moralité comme générale.
Le pouvoir constitue donc à imposer ce qui est déviant ou étiqueté comme tel. Plus les
acteurs détiennent ce pouvoir, plus ils peuvent imposer leurs normes aux autres groupes
sociaux. Pour organiser une morale, il faut des acteurs organisés :
 Les entrepreneurs de la morale plutôt sur de leurs faits et agissant pour des
raisons humanitaires

44
 Ils s’allient à des groupes moins purs
 Ainsi qu’à des juristes qui transformeront leur morale en loi.
Il faut distinguer deux normes (morale) auxquelles se plient les individus :
 D’un groupes social donné : si je suis dans une secte et que je prie tous les
jours, c’est parce que mon groupe me l’ « impose ». Si je transgresse cette norme,
je suis alors considérée comme déviante.
 D’un autre groupe social : d’autres groupes vont essayer de m’imposer leurs
normes dans l’intérêt général : durant le confinement on ne pouvait pas sortir,
c’est un groupe extérieur au miens qui l’a imposé (le gouvernement) dans
l’intérêt général de la population. Si je sors je suis vu comme déviant au nom du
groupe majoritaire (donc la police, le gouvernement etc.) mais aussi par le groupe
déviant qui sort aussi. Le groupe étiqueté peut alors accepter la norme ou
produire un contre discours : « l’immunité collective est la façon de combattre le
virus ».
Pour qu’une morale générale s’impose, il faut qu’un groupe particulier en fasse sa cause, ait
des motifs, apportent des valeurs qui deviennent valeurs d’intérêts général. Exemple du
cours : moi et mon groupe sommes contre les fumeurs de marijuana car cela dérange les
non-fumeurs, cela pourrait les tuer, etc. Il faudrait donc punir sévèrement ceux-ci car, dans
l’intérêt général, cela n’apporte rien de bien.

47. Comment Becker mobilise-t-il la notion de carrière ? Développez.

Pour Becker, une carrière est une séquence d'activités et d'expériences dans lesquelles un
individu s'engage au fil du temps. Il souligne que les carrières ne se limitent pas aux
professions traditionnelles, mais peuvent s'appliquer à toute activité structurée, qu'elle soit
licite ou illicite, conventionnelle ou marginale.

Dans le contexte de la déviance, Becker a proposé la théorie de l'étiquetage, selon laquelle


les individus deviennent des déviants en raison des réactions sociales négatives à leurs
comportements. Selon lui, une personne peut embrasser une identité déviante et poursuivre
une carrière déviante en réponse à l'étiquette qui lui est attribuée par la société. Par
exemple, un individu étiqueté comme criminel peut intégrer un réseau criminel, adopter des
comportements criminels et s'engager dans une carrière criminelle en raison des
opportunités et des attentes qui accompagnent cette étiquette.

Dans le domaine de la créativité artistique, Becker a appliqué le concept de carrière pour


comprendre comment les artistes développent leurs compétences et obtiennent une
reconnaissance. Il a souligné l'importance des réseaux sociaux, des relations et des
opportunités dans la construction d'une carrière artistique réussie. Selon Becker, les artistes
progressent en étant en interaction avec d'autres artistes, en obtenant des soutiens et en
naviguant dans les systèmes d'évaluation de l'art.

Becker a également utilisé la notion de carrière pour analyser les interactions sociales
ordinaires. Il a montré comment les individus construisent et maintiennent des carrières au
sein de leurs relations sociales, en développant des compétences spécifiques et en assumant
des rôles particuliers. Par exemple, dans un groupe d'amis, chaque personne peut occuper

45
un rôle spécifique, acquérir une expertise dans ce rôle et évoluer dans sa "carrière" sociale
en fonction de l'expérience accumulée.

En somme, Becker a mobilisé la notion de carrière pour mettre en évidence les trajectoires
d'engagement, de développement et d'évolution des individus dans divers domaines de la
vie sociale. Il a montré comment les carrières sont influencées par les interactions sociales,
les opportunités, les réseaux et les processus d'étiquetage. Cette approche permet de
comprendre comment les individus façonnent leur identité, développent des compétences
et s'insèrent dans des structures sociales spécifiques

48. Quels sont les processus de transformations de déviant en délinquant ?

Étiquetage et réaction sociale : Selon la théorie de l'étiquetage, lorsque la société ou les


autorités étiquettent un individu comme déviant, cela peut entraîner une réaction sociale
qui renforce et amplifie cette déviance. L'étiquetage peut conduire à l'internalisation de
cette identité déviante par l'individu, ce qui peut renforcer son engagement dans des
comportements délinquants.

Processus d'association : Les individus déviants peuvent entrer en contact avec d'autres
personnes déviantes ou délinquantes au sein de leur réseau social. Ces interactions peuvent
renforcer leurs comportements déviants et faciliter leur passage à la délinquance.
L'association avec des pairs délinquants peut normaliser et légitimer les comportements
délinquants, en fournissant des opportunités, des conseils et un soutien pour s'engager dans
des activités illégales.

Socialisation différentielle : La socialisation différentielle fait référence aux processus par


lesquels les individus acquièrent des normes, des valeurs et des comportements déviants ou
délinquants par le biais de l'apprentissage social. Des facteurs tels que l'exposition à des
modèles de comportement délinquants, l'influence de la famille, des pairs, des médias et du
quartier peuvent jouer un rôle dans la socialisation vers la délinquance.

Désorganisation sociale : Les environnements sociaux caractérisés par une désorganisation,


une instabilité ou des inégalités sociales peuvent favoriser la transition de la déviance à la
délinquance. Les facteurs tels que la pauvreté, le chômage, la marginalisation, l'absence de
contrôle social et les faibles opportunités peuvent accroître les chances pour les individus
déviants de devenir délinquants.

Processus de rationalisation : Certains individus peuvent s'engager dans des comportements


déviants de manière rationnelle, en pesant les coûts et les bénéfices potentiels. Ils peuvent
percevoir la délinquance comme une voie plus viable pour atteindre leurs objectifs ou
satisfaire leurs besoins, en particulier lorsqu'ils font face à des obstacles dans les voies
conventionnelles.

49. Comme Becker, Goffman mobilise la notion de « carrière ». Il l’applique aux


hôpitaux psychiatriques. Comment s’y prend-il ? (sous-question possible : comparaison

46
avec Becker). Pour Becker, il s’agit de traiter tout le groupe comme s’il était un groupe
professionnel : cela suppose des apprentissages.

Goffman va étudier les institutions totales (ou asiles) : lieux de résidence ou de travail où un
grand nombre d’individus, placés dans une même situation, coupé du monde extérieur pour
une période longue, mènent ensemble une vie recluse dont les modalités sont
minutieusement réglées (prison, couvents, hôpitaux psychiatriques).
Tout comme Becker, il va utiliser la notion de carrière cependant Goffman lui allie conditions
objectives (l’image de soi que l’on se construit) et subjectives (situations officielles, droit
etc.). La carrière s’applique aussi aux proches du malade car cela change leurs rôles. Il
distingue trois phases :
 Préhospitalière : le plus souvent ce sont les proches qui demandent
l’internement. Tout débute par un comportement scandaleux qui fait office de
déclencheur. Les agents doivent coopérer : le proche parent (celui sur lequel le
reclus peut compter le plus, le dernier à douter) ; le plaignant (celui qui constate
l’évènement et qui marquera l’entrée en carrière) ; les services et les agents (qui
amène le patient vers l’hôpital).
Le processus est le suivant : le parent presse le consultant (patient) d’aller consulter en
insistant sur le caractère exploratoire de la consultation mais en réglant tous les détails
de l’entrevue. Il devient le « responsable de fait » aux yeux du corps médical. Là, le
malade à confiance, il est accompagné. Lorsqu’il entrera à l’hôpital, le réseau disparaitra
ne restant plus que le directeur.
La carrière prend la forme suivante :
1. Des amis, familiers ou extérieurs, convainquent le consultant d’aller
voir un médecin généraliste avec pour objet la maladie mentale
éventuelle
2. Le médecin s’est entendu pour séparer les entrevues et le consultant
comprend qu’il sera dépossédé d’une partie de l’information. Cela aura
des répercussions : le proche-parent sera embrigadé et le patient
commencera à lui en vouloir : il a reconnu la folie devient un tier et on ne
peut pas réparer cela.
3. Chacun des médecins ne prend pas en charge les conséquences, il
envoie le patient d’un médecin à l’autre : médecin généraliste ->
psychologue -> psychiatre. On n’expliquera pas au patient ce qui pourrait
lui arriver en HP et, pour ne pas avoir de scène, on lui parle de façon
usuelle.
4. Le psychiatre peut légalement mandater pour ratifier la décision de
l’internement. Il donne le statut de « fou ».
5. Lorsqu’il arrive chez le directeur, l’ami ou le familier se charge du
traitement des affaires courantes du patient qui est alors sous tutelle. Le
personnel médical tentera de rassurer le proche- parent lui permettant de
déculpabiliser. Collaboration entre ces 2 acteurs.
6. Pour achever cette carrière, l’institution doit pouvoir affirmer qu’une
non prise en charge aurait été catastrophique. Elle va essayer d’écrire
l’histoire et en faire une part de l’expérience du patient : si vous êtes
interné, c’est que vous êtes « fou ».

47
- La phase hospitalière : le patient doit parler, il apprend le système de quartiers qui
fonctionnent à l’aide de privilèges. Il tente de maintenir une face sociale mais son dossier
peut ressurgir à tout moment. Il apprend la posture cynique à adopter : soit il provoquera
pour voir jusqu’où cela peut aller ; soit il se comportera comme il faut pour sortir plus vite.
- La phase post-hospitalière : la sortie n’en sera que plus difficile car il faudra
s’accoutumer à une nouvelle moralité. Dans un premier temps il continuera à mimer les
bons gestes auprès d’un entourage dont il se méfie.

Ajout personnel :
La prison comme exemple : à partir d’un acte considéré comme mal ou dangereux, la
personne sera jugée par toutes une série de juges, de candidats etc. qui finiront par prendre
la décision convenue. Il entrera donc en prison où il apprendra la notion de hiérarchie, de
quartiers également, les règles de là- bas (les anciens doivent se faire respecter, si tu as de
l’argent tu as le droit à des produits spéciaux, si tu es haut dans la hiérarchie il y aura aussi
des privilèges.) Il devra bien se conduire pour voir sa peine s’écourter ou bien ne pas
s’allonger. S’il ne respecte pas ces règles il se verra privé de privilèges ou encore sa peine
sera allongée.
Lors de la sortie du patient il devra (dans certains pays) faire face à de la réinsertion mais
une fois à l’extérieurs, ses démons ressurgiront probablement. Parfois même, il se sentira
mieux en prison qu’à l’extérieur et fera tout pour y rentrer.

50. Qu’est-ce qu’une institution totale ? Développez.

Institutions totales : lieux de résidence ou de travail où un grand nombre d’individus, placés
dans une même situation, coupé du monde extérieur pour une période longue, mènent
ensemble une vie recluse dont les modalités sont minutieusement réglées (prison, couvents,
hôpitaux psychiatriques).
Les caractéristique des institutions totales : c’est une structure entre 4 murs avec des
barrières et des obstacles matériels.
Toutes les fonctions sont dans le même espace minimal, même s’il y a des barrières et
frontières (prison : dans la prison même il y a les cellules, la cuisine, la cantine, la cours, la
laverie, salle de bain, infirmerie, magasin etc.).
Les besoins sont pris en charge, cela oblige la création d’un cadre avec des règles. Les cadres
sont composés de deux sortes de personnes : les surveillants et les surveillés. Les surveillant
servent à filtrer les échanges (=rapport de pouvoir) et à maintenir le reclus dans une certaine
ignorance des décisions qui le concerne (=rapport de savoir).
On coupe alors les reclus de leur culture préalable. Pour les couper du monde extérieurs on
régule : les corps (vêtements, cheveux), les objets (les chambres sont standardisées), la
bibliographie (=récit de soi) etc. Ils sont tous les mêmes (dans la théorie). Il y a des punitions,
des renforcements qui donnent des privilèges. On fait face donc à une déculturation pour
Goffman car le jeu social est réduit ou détruit. Si les règles ne sont pas assimilées ou
respectées, on les traite de fous.

51. Pourquoi les interactions entre « stigmatisés » et « normaux » (guillemets !!!) sont-
elles réputées difficiles pour Goffman ? Quelles en sont les conséquences possibles sur les
comportements possibles des stigmatisés ?

48
Nous quittons les univers totalitaires et parlons du rapport social qui nous fait réagir aux
stigmates. Stigmates = marques corporelles renvoyant à un statut moral. En voyant une
imperfection, on en suppose toute une série d’autres. Il faut s’intéresser aux interactions
entre une personne stigmatisée et une personne qu’il considère comme normale : prenons
un handicapé et une personne considérée comme normale. Il est difficile pour le stigmatisé
de savoir ce que pense vraiment l’autre, cela suppose :
 Les réussites d’un handicapé seront interprétées comme remarquables par le
normal
 Ses petits échecs seront justifiés par son stigmate.
Le stigmate perçu rend l’interaction difficile des deux côtés. Les normaux vont également se
demander que pense les stigmatisés d’eux. On perçoit qu’il est conscient et conscient que
nous sommes conscients : malaise.
En réaction, des groupes de stigmatisés peuvent se constituer. Le stigmatisé peut également
essayer d’apparaitre comme les autres mais avec une spécificité. Le groupe stigmatisé tente
à exiger de nouveaux droits, voire à se considérer moralement supérieur aux normaux.
Entre ces deux possibilités, le stigmatisé peut chercher à produire un dosage constant des
présentations de soi : ne pas dire que l’on est différent mais laisser voir. Ils sont donc
considérés comme « à aider ».
Pour ne pas offenser ou gêner le normal, le stigmatisé peut avoir à accepter de l’aide dont il
n’a pas besoin.
Pour Goffman nous sommes tous stigmatisables et nous cherchons tous à le dissimuler par
une série de moyens. Nous comptons sur la collaboration des autres pour ne pas nous forcer
à l’avouer = convenance. Dans ce livre, nous apprenons que les stigmatisés sont de fins
analystes sociaux de l’ensemble des micro- réactions sociales dont les normaux n’ont
conscience que lorsqu’ils se sentent un peu stigmatisés.
Exemple personnel : Je rencontre un homme en fauteuil roulant dans la rue. La personne ne
sait pas ce qui se passe dans ma tête quand je le vois, me dis-je « encore un handicapé ; oh
le pauvre ; rien ; il me fait penser a quelqu’un etc.). A l’inverse quand je le vois je me dis que
pense-t-il que je pense (« il me regarde super mal, encore un qui me juge ; as t’il pitié ? ». Il y
a donc malaise.
Si je suis dans une énorme montée, à pied cela me semble un peu dur mais faisable. Mais si
l’homme en fauteuil roulant y arrive alors je serais impressionné de sa performance, et s’il
n’y arrive pas alors je serai compréhensif « cela ne doit pas être facile à faire ». Si je vois qu’il
a du mal je pourrais considérer qu’il a besoin d’aide, j’irai donc pousser son fauteuil alors
que si ça tombe la personne n’a pas besoin d’aide et n’ose pas me dire non par gêne. Peut-
être qu’il ressent ça comme une insulte, comme un rabaissement de son égo « tu n’es pas
capable » et tu n’es vu comme pas capable. Si je ne lui propose pas, cela pourrait également
porter à confusion avec
Les gens en fauteuils roulant peuvent créer un groupe et exiger des droits : avoir une carte
de parking, avoir des réductions etc.

52. Quelles sont les manières de sauver la face selon Goffman ? Quel en est l’enjeu
social ? Par quelles techniques ? DETAILLEZ !

On ne cesse pas de coopérer pour tenter de sauver notre apparence sociale et celle des
autres.

49
Pour garder la face, il faut considérer deux choses : l’amour propre et la considération.
L’amour propre étant la manière par laquelle je me présente à l’autre et donc une manière
qui est admissible par la société. La considération est la manière par laquelle je soutiens les
autre dans la construction de leur face (=> de leur amour propre). Sans amour propre et
considération, pas de face possible. La face est importante car on sacralise l’individu et
insulter la face de l’autre est alors une « profanation ».
La face quand elle est la manière par laquelle on est valorisé par les autre selon la « ligne de
conduite » qu’ils nous attribuent. Les autres attendent de nous que nous agissions selon des
rôles qu’ils pensent être les nôtres. On cherche à maintenir une ligne de conduite stable
(respect des convenances).
Quand on dit qu’on perde la face c’est-à-dire qu’on sort de sa ligne de conduite. Il faut donc
conserver son masque et se surveiller constamment : l’amour propre devient une contrainte.
Si on reste sur notre ligne de conduite, on risque moins de choquer les autres, ce qui serait
un manque de considération pour autrui.
Il y a différentes technique de considération :
 Les rites d’évitement : il s’agit de s’empêcher de rentrer dans la sphère
individuelle de quelqu’un, de respecter une sorte d’intimité. Cela concerne le
corps mais aussi les effets personnels.
 Les rites de présentation : il s’agit de montrer qu’on porte de l’attention à
l’autre et qu’on le préserve. On attend en retour une réponse (don et contre-
don).
Les interactions associent ces 2 rites. L’évitement a pour but de laisser de la place tandis que
la présentation a pour but le rapprochement. Il s’agit d’échanges réciproques.
Il y a différents de tenue (= amour-propre) :
La tenue c’est notre « maintien », une manière privilégiée de soutenir notre amour propre. Il
faut apparaître comme « normal ». Une série de comportements qui importent peu mettent
en danger l’interaction entre individus qui réagissent aux signes extérieurs. L’ordre social est
menacé par de tels comportements. Nous dépensons beaucoup d’énergie pour maintenir
une certaine tenue.

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