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Goffman

-Goffman fait partie de la deuxième école de Chicago, d’origine canadienne qui a fait une thèse sur un île dans un Archipel
Britannique : immersion de 12 mois au sein d’une communauté dont il a observé les interactions  microsociologie qui fait le
lien entre l’individu et la société : étudie des situations banales pour analyser les structures sociales.
-Il travaille sur la stigmatisation

-Goffman a un point commun avec Zimmel : il a étudié différents objets sociologiques. Il considère que l’objet socio par
excellence c’est les interactions en face à face. Toute interaction sociale est régie par un Ordre social ( ordre d’interactions ) qui
est au cœur de la sociologie Goffmaniene.

-Au-delà des situations banales étudiées, il considère que ce qui se dessine lorsque deux individus sont en face à face, il y’a un
ordre structurel où « les structures n’existent que pour autant qu’elles sont mises en œuvre à chaque instant par les acteurs
mais les acteurs ne peuvent eux-mêmes les mettre en œuvre que sur la base d’un sens commun guidant la conduite »  lien
mental entre société et individu de l’ordre de la cognition ce qui veut dire que dans chaque situation d’interaction, les possibilités
d’agir, de raisonner de chacun des individus sont structurées de manière collective : c’est la société qui définit la façon d’agir de
chacun des individus relevant du sens commun. Exemple : statut de l’étudiant et rôle de l’enseignant  attentes collectives
déployées par nous tous qui se matérialisent dans nos pratiques et dans nos comportements.

-Goffman étudie des petits groupes car il considère que la société est le reflet des petits groupes étudiés  ordre régulier : petit
groupe permet d’appréhender la société entière : la société est donc une structure provisoire que les individus réactivent dans
chaque interaction de face à face : mettre au jour les régularités qui appartiennent à la communauté / société globale. C’est un
schéma social qu’il appelle l’ordre de l’interaction.

-Il a publié un ouvrage « représentation de soi dans la vie quotidienne » et dans cet ouvrage, pour mettre au jour cet ordre
d’interaction, il recourt à la métaphore théâtrale et d’autre part à des analogies en empruntant la notion de rites ( registre
religieux ) .
Il considère que la vie sociale peut être comparée à une pièce théâtrale : sur cette scène, ces acteurs effectuent une
représentation face à un public en adoptant des discours et des attitudes dont l’objectif est de maitriser l’image de soi
( communication explicite / implicite ) transmise à autrui. Dans cette représentation, l’individu dispose d’outils. Ces outils sont :
-Le décor : lieu de l’interaction incluant les objets.
-Les coulisses : lieu où la représentation est suspendue.
-La façade personnelle : les individus vont chercher à sauver leur face à travers le langage non verbal et la communication
explicite. Comment ? préserver la valeur sociale qu’une personne revendique à travers la ligne d’action qu’elle adopte au cours
d’une interaction. Goffman nous dit que la face est diffuse dans les flux des évènements de la rencontre. ( Sauver la face :
maîtriser les attitudes. :exemple un élève qui s’ennuie et qui va focaliser toute son attention sur les expressions de son visage
pour paraître concentré ). La face = valeur sociale revendiquée + identité revendiquée qui va faire que nous nous comportons
de manière conforme, de manière normative socialement. Il y’a donc des images valorisantes de soi que l’on tente de
construire.

-Goffman s’inspire de la théorie des rôles qu’il reprend de Mid et de Park pour définir :
 un statut social : ensemble de droits + devoirs attachés de façon structurelle …
 Rôle social : type de conduite attendu de l’individu qui met en application ses droits et devoirs donc le rôle découle du
statut  jouer le rôle exigé mais pour bien jouer ce rôle, il faut que les individus obtiennent des infos pour situer leurs
partenaires de l’interaction. Les individus adoptent des modèles normalisés, stéréotypés conformes aux attentes
sociales. Ces masques sont pour Goffman notre vrai moi , le moi que nous voudrions être donc l’idée que nous avons
de notre rôle devient une partie intégrante de notre personnalité( seconde nature )  cadre normatif qui exige
certains comportements c’est ce qui fait qu’un rôle est défini comme un modèle d’action préétabli que l’on développe
durant une représentation et que l’on peut présenter ou utiliser dans d’autres occasions : rôle socialement acceptable
d’où l’idée de contrainte sociale.

Exemple : classe : prof / élève


 On essaie de maîtriser le rôle parfaitement mais ce n’est pas toujours le cas.
 Structure sociale : : l’espace social est composé de différents champs. L’individu à travers l’habitus incorpore des
structures sociales. Cet habitus s’actualise dans un champ => pour générer des pratiques, des stratégies propres à
ce champ ( hybridation)

Goffman parle de rite : en endossant un rôle, l’individu doit respecter le rôle que jouent les autres. Les rites représentent un
langage universel à travers lequel les individus peuvent effectuer des comportements possibles tout en gardant une réserve
secrète de comportement non effectué. D’ailleurs, Goffman recours au terme de rite « il existe une relation rituelle dès lors que
la société impose à ses membres une certaine attitude envers un certain objet, attitude impliquant un certain degré de respect
exprimé par un mode de comportement référé à cet objet ».
Il distingue également entre les rites positifs ( bonjour, merci ) et les rites négatifs ( échanges réparateurs à travers lesquels les
individus essaient de réparer la violation d’une règle de civilité ). Les interactions de face à face selon Goffman forment
représentation où il y’a confusion entre le rôle qu’on joue et le self ( le moi )  ce qui régit les relations entre les individus c’est
garder la face : on veut que la valeur que l’on prétend avoir soit maintenue  transmet une certaine image de nous-même.

Dans le texte Statut et Rôle, Le statut est classé sur une échelle de prestige, une échelle d’estime selon le degré de ses
performances, de ses valeurs  hiérarchisation des statuts : ranger les individus dans l’espace social.

Symboles statutaires auxquels s’associent des statuts d’estime, s’associent à des stéréotypes.
 Symboles statutaires permettent de catégoriser les individus  significations expressives : valeurs, centre d’intérêt…
 Symboles d’estime ( performance par rapport à l’idéal, de quelle manière et à quel point un individu est performant ) :
les militaires qui obtiennent des grades : estime, grade plus élevé  un colonel peut être moins estimé qu’un
capitaine du seul fait qu’il ait moins de grades
Goffman parle également de la misrepresentation : une représentation frauduleuse. Le statut occupé dans ce cas par l’individu
ne représente pas réellement son statut : il s’agit d’envoyer des signaux très stéréotypés aux autres.
Goffman rappelle qu’à chaque statut, il y’a profit de statut ( obligations et droits qui correspondent à ce statut )

Texte à lire : les symboles du statut de classe

Partie 2 : Stigmate

Étymologiquement, Stigmate correspond à la marque physique d’infamie ( un état de honte pour celui qui le porte ). Pour
Goffman, le stigmate est ce qui lors d’une interaction , affecte en la discréditant, l’identité sociale d’un individu. Les interactions
ont affaire avec l’identité personnelle et l’identité sociale de l’individu. Dans des groupes restreints, chaque individu est reconnu
comme étant unique ayant des signes patents qui contribuent à son identité avec une combinaison de faits biographiques. Ces
données constituent ce qu’est l’individu, son identité personnelle. Ces informations peuvent être rattachées au nom de l’individu
ou des aspects plus généraux.

Cette identité comprend 2 dimensions :

-Identité virtuelle ( sociale ) : identité imputée sur la base de l’apparence : c’est ce à quoi on s’attend
-Identité réelle ( personnelle ) : ce sont des éléments de statut et de caractères dont on pourrait montrer que ce sont de vraies
propriétés de l’individu. Ce sont des attributs prouvant qu’il les possède en fait : ce qu’est réellement l’individu.
 Ces 2 identités influent l’une sur l’autre. Il faut manier ces 2 identités : techniques de maniement qui peuvent conduire au
labyrintisme : quantité de choses à dire  intérioriser et distinguer 3 types de lieu :
- Lieu interdit : lieu où la personne discréditable est immédiatement rejeté ( exclusion de fait ou pas )
- Lieu polissé : lieu où les personnes normales connaissent le stigmate et le traitent avec politesse
- Lieu retiré : ouvert aux stigmatisés sans avoir à cacher leur stigmate

Le problème central des stigmatisés c’est celui de leurs places dans leur structure sociale. Au sein d’un groupe, la personne
stigmatisable recourt elle aussi à une stigmatisation des personnes stigmatisées. En fonction de ces lieux, les personnes
porteuses d’un stigmate doivent décider ou non de dissimuler son handicap.

Goffman nous dit qu’il y’a un stigmate quand il y’a un doute à propos de l’adéquation entre identité réelle et identité virtuelle
concernant ses attributs personnels. Ces caractéristiques vont opposer ces individus aux individus considérés comme
normaux.
Dans tous les cas de stigmate, on retrouve les mêmes traits sociologiques : « un individu qui aurait pu aisément se faire
admettre dans le cercle des rapports sociaux ordinaires possède une caractéristique telle qu’elle peut s’imposer à l’intention de
ceux d’entre nous qui le rencontrent nous détourner de lui détruisant ainsi les droit qu’il a vis à vis de nous , il possède un
stigmate d’avec ce à quoi nous nous attendons » => stigmates générateurs de situations sociales mixtes créatrices de malaise.
Exemple : lorsqu’une personne normale se trouve en présence d’une personne malvoyante
 Généralement, le malaise provient des personnes normales.
Les stigmates peuvent être perçus comme étant quelque chose d’extraordinaire par les autres ce qui peut être humiliant pour
les personnes stigmatisées
 Aux symboles de prestige s’opposent aux symboles de stigmate. Selon Goffman, le stigmate c’est un point de vue et que ce
n’est pas une caractéristique.

3 types de stigmate :
-Monstruosité du corps ( traits physiques : handicap )
-État de caractère ( alcoolique, homosexuel, passé judiciaire )
-Stigmates tribaux : la race, l’ethnie, sa lange, le fait d’avoir un accent, son quartier de résidence
 Ce sont des différences qui heurtent les attentes ordinaires et se distinguent selon qu’elles soient visibles ou pas ( être
dissimulées ou pas par l’individu ).
Lorsqu’un stigmate est visible, l’individu est systématiquement discrédité. En revanche pour un stigmate non visible, l’individu
est discréditable mais il a la capacité de le cacher : l’individu porteur de stigmate effectue un contrôle de l’information en
fonction du stigmate qu’il soit visible ou discréditable : L’individu met en place des stratégies ( stratégie de faux - semblant
dépendent de la + ou – visibilité du stigmate et de la + ou – capacité à le dissimuler ) :
 pour faire oublier son stigmate ou s’en servir ( par exemple : s’en servir pour obtenir des profits : si j’ai échoué
c’est parce que j’ai un handicap … )
 Mettre en avant ce qu’on a appris de ce stigmate : ce que la souffrance liée au stigmate nous apprend sur la vie
 mettre en avant les limites des individus normaux

6 stratégies :
1) cacher le stigmate
2) utiliser des désidentificateurs ( éléments qui contredisent l’information du stigmate : briser l’image cohérente
associée au stigmate et de jeter un certain doute sur l’identité virtuelle : utilisés de manière consciente pour brouiller
l’image )
3) Faire passer un stigmate pour un stigmate moins grave
4) Se confier aux personnes les plus susceptibles d’identifier le stigmate
5) Garder ses distances
6) Se dévoiler de manière volontaire et radicale : contrôler le bon déroulement de l’interaction

Syndrome de Cendrillon :
Rappel : Points de divergence entre Becker et Bourdieu :

Becker : Travail qualitatif


-Normes imposées par les entrepreneurs de la morale : influents
-Becker s’intéresse aux interactions sociales : ce ne sont pas les prédispositions acquises qui font que l’individu agisse de telle
manière, ce qui mène à la transgression ce sont les interactions sociales : deux individus présentant les mêmes dispositions,
l’un va commettre l’acte et l’autre pas : explication de chaque étape : pourquoi un individu continue dans la lignée déviante
( satisfaction )  carrière déviante
-Un individu est déviant car la société le considère de la sorte
-Peu intéressé des structures sociales : l’individu pris dans chacune des situations réagit en fonction de la situation

Bourdieu : Travail quantitatif


-Violence symbolique : naturalisation des différences : rapport du genre  symbolique car s’impose à nous de manière
naturelle
-Inculcation
Capital culturel : institutionnalisé, objectivé ( objets culturels => bibliothèque )

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