Vous êtes sur la page 1sur 121

UNIVERSITE OFFICIELLE DE MBUJIMAYI

U.O.M
Email : uom_mbm@yahoo.fr
B.P.2105/MBUJIMAYI

FACULTE DE MEDECINE

DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOMEDICALES

COURS D'HISTOLOGIE GENERALE

Par

Prof Dr Jean-Marie KABONGO MPOLESHA


1

INTRODUCTION

C’est l’étude de la structure des organismes vivants et des rapports structuraux et


fonctionnels entre leurs éléments constitutifs.

Elle est l’interface des sciences biologiques et médicales puisqu’elle se trouve à la


croisée des chemins entre la biochimie, la biologie moléculaire et la physiologie d’une part et
les processus pathologiques et leurs effets d’autre part.
On peut obtenir des échantillons des tissus humains (biopsies) de diverses régions de
l’organisme par des techniques rapides, inoffensives et l’indolores par exemple :
- la ponction des organes pleins (ponction – biopsie)
- l’endoscopie du tube digestif ou des cavités
- la canulation flexible des vaisseaux.

Les structures altérées par la maladie sont identifiées par la connaissance de l’aspect
histologique normal.
Pour comprendre les processus chimiques et physiologiques et avoir un aperçu de la façon
dont les anomalies de structures conduisent à des perturbations fonctionnelles et
biochimiques et sont la cause des maladies, les connaissances histologiques sont
essentielles.
L’histologie est donc une discipline incontournable, une science biologique et médicale
essentielle.

I.- TECHNIQUES UTILISÉES EN HISTOLOGIE ET BIOLOGIE CELLULAIRE

A.- Microscopie optique

Elle utilise des coupes minces pour étudier la morphologie des cellules. Ces coupes
sont obtenues par des prélèvements biopsiques conservés avec des fixateurs : formol ou le
liquide de Bouin. Le tissu est déshydraté, inclus dans la paraffine, coupé au microtome et
colorés à l’hématoxyline-éosine ou avec des colorants spéciaux. Les tissus peuvent être
inclus dans des résines acryliques ou époxy pour obtenir des coupes plus minces et plus de
détails qu’avec la paraffine.
Colorations usuelles en Histologie
- hématoxyline-éosine : elle combine 2 colorants, l’hématoxyline et l’éosine. L’hématoxyline
colore les noyaux en violet ou noir selon l’épaisseur de la coupe et la nature de
l’hématoxyline utilisée, tandis l’éosine colore en rose ou rouge la plupart des composants
cytoplasmiques.
- la méthode de Van Gieson : simple, elle colore en rouge rosâtre, le collagène, les fibres
élastiques en brun noir et en jaune le muscle.
- les trichromes : c’est une combinaison de trois colorants qui permettent de discriminer les
fibres du tissu conjonctif ou de soutien.
- la méthode à l’argent : colore les fibres de réticuline en noir.
- la méthode au periodic acid-Schiff (PAS): utilisée pour mettre en évidence différents
sucres, soit isolés comme le glycogène ou combinés comme les glycoprotéines. Elle visualise
aussi les membranes basales ainsi que les mucines neutres sécrétées par les cellules
épithéliales comme les cellules muqueuses de l’estomac.
2

- la méthode au bleu alcian : utilisée pour révéler les mucines acides sécrétées par les
cellules épithéliales et peut être associées au PAS pour distinguer les mucines neutres des
mucines acides.
- la méthode au May GrünWald_Giemsa réservée à l’examen des frottis sanguins et de la
moelle osseuse.
- la méthode de coloration de la myéline : plusieurs techniques sont utilisées à savoir la
cyanine monochrome sur des coupes en paraffine, des techniques utilisant l’hématoxyline
modifiée ainsi le tetroxyde d’osmium.
TRAITEMENT DES ECHANTILLONS
• Prélèvement Pour Examen Microscopique

Figure 1 : Cassettes et moules


Première étape

Déshydratation
– But : extraire de l’eau contenue
dans les tissus
– Moyens : à l’aide des bains d’alcool
(éthanol).

• Il existe plusieurs schémas :

– 1er schéma : 1 bain d’alcool 85, 2


bains d’alcool à 95 puis 2 bains
d’alcool à 100, 1 heure/bain
– 2ème schéma : 3 bains d’alcool à 95
puis 2 bains d’alcool à 100, 1
heure/bain
– 3ème schéma : 4 bains d’alcool à
95 , 1 heure/bain; (c’est le
schéma utilisé ici chez nous).

Figure 2 : A, Bains de méthanol ; B, autotechnicom


3

Eclaircissement
• But : faire partir la substance déshydratante (alcool).
• Moyens :
– 1er schéma : 3 bains de xylol 30 minutes/bain.
– 2ème schéma : 2 bains de xylol 30 minutes/bain (utilisé ici chez nous)

Figure 3:Bains de xylol

Imprégnation

• But : faire partir la substance


éclaircissant (xylol) et la A
remplacer par la paraffine
liquide (chauffée à 56C-60C)
qui pénètre dans tous les
pénètre dans tous les pertuis
du tissu.
• Moyen : séjour dans 2 bains
de paraffine liquide (56C-
60C) de 12 heures à 24
heures.

Figure 4 : Bain de paraffine liquide


4

Deuxième étape : Enrobage

• But : enrober les tissus dans un bloc de


paraffine qui sera coupé au microtome.

• Technique :
– mettre la paraffine liquide dans une
moule métallique
– placer l’échantillon dans la moule
contenant la paraffine avec la surface à
couper contre le fond da la moule.
– placer une cassette en plastic sur la
moule.
– refroidir sur la glace pour obtenir la
solidification de la paraffine.
retirer la cassette en plastic qui sera
collée au bloc de la paraffine solidifiée

Figure 5 : Enrobage

Troisième étape : Coupe au microtome

• Après avoir fixé la cassette avec


son bloc au support du microscope,
on réalise des coupes de 3 à 5µm
selon l’épaisseur souhaitée.
• Les segments des rubans obtenus
sont placés sur une lame couverte
d’albumine mélangée à un peu
d’eau. L’albumine permet de fixer le
ruban sur la lame et l’eau permet
l’étalement du ruban.

Figure 6 : A et B Coupe au microtome


5

Le microtome

Figure 7 : Microtome

Quatrième étape : Coloration


•Coloration de routine: hématoxyline éosine

1ère phase : Déparaffinage et réhydratation


•But : faire partir la substance d’inclusion et réhydrater le
tissu.
•Moyens :
•déparaffinage : 2 bains de xylol 5 minutes/bain
A
•réhydratation : 1 bain d’alcool absolu (100°) pendant
5 minutes.
•1 bain d’alcool à 95° pendant 5 minutes.
•Rincer à l’eau courante pendant 5 minutes.
2ème phase : Coloration proprement dite
•Bain d’hématoxyline de Harris pendant 2 minutes.
•Rincer dans l’eau courante rapidement.
•Bain d’alcool acide pendant 1 minutes (pour
décolorer). B
•Bain de carbonate de lithium pendant 1 minutes
(pour mordancer).
•Rincer à l’eau courante rapidement.
•Bain d’éosine à 0,1% pendant 2 minutes.
•Rincer rapidement à l’eau courante.
3ème phase : déshydratation
•Bain d’alcool à 95°rapidement.
• 2 bains d’alcool absolu (100°) rapidement.
•2 bains de xylol rapidement.

Figure 8: A, automate de coloration et B, bains de coloration


6

Cinquième étape : Montage au baume de Canada

RESINES ET MILIEUX D’INCLUSION HISTOLOGIQUES


(Permet d’avoir une consistance ferme de l’échantillon afin d’obtenir une meilleure coupe)
Inclusion en résine acrylique

Certaines résines sont utilisées comme milieu d’inclusion de manière identique à la


paraffine ; elles sont plus dures que la paraffine et constituent donc un meilleur support
pour la coupe et présentent deux avantages face à la paraffine :
- des coupes plus fines (1-2 µm d’épaisseur) peuvent être obtenues avec un
microtome spécial, ce qui permet une plus grande résolution et entraîne
l’observation de beaucoup de détails ;
- elles ne provoquent que très peu de rétrécissement du tissu, ce qui permet
d’effectuer des coupes de bonne qualité quand le matériel est très dur ; elles
peuvent donc être utilisées pour l’observation de coupes d’os minéralisé.

Inclusion en résine époxy

Les résines époxy sont les milieux d’inclusions les plus durs en histologie permettant
de réaliser à la fois des coupes fines de 0,5 à 1 µm pour la microscopie optique et des coupes
très ultrafines pour le microscope électronique.

- Coloration au bleu de toluidine

Le bleu de toluidine est l’un des rares colorants qui pénètrent les résines époxy pour
colorer les tissus, il met en évidence les cellules colorent les fibres sur les coupes fines.

B.- Microscopie électronique par transmission

Elle utilise un faisceau d’électrons à la place de la lumière.

Figure 9 : A et B, Microscope électronique


7

A B

Figure 10 : A et B, déshydratation avec acétone 50,70, 80, 100 %

A B

Figure 11 : A, déshydratation avec acétone + araldite 1+1 et B

A B
A

Figure 12: A, retrait de l’échantillon (verre comprenant les cellules) et


B, déterminer la face où se trouvent ces cellules avant d’entreprendre
l’enrobage

A B

Figure 13 : A, moules pour enrobage et B, placer l’échantillon (verre) dans


le godet

A B

Figure 14 : A, placer les moules au-dessus des échantillons et B, remplir


les moules d’araldite liquide
8

A
A

C
B
C

Figure 15: A et B, moules remplis d’araldite liquide et C, placer B et


BC dans le four (incubateur pour chauffer à plus de 56° C afin de
solidifier l’araldite et obtenir les blocs d’araldite

AA B

A
Figure 16: A, moule rempli d’aralditeB (solide) attaché au verre
(comprenant les cellules) et B, placer le A dans la bouteille d’azote
liquide pour séparer le moule du verre

A B B

Figure 17: A, moule et verre séparés; B, extraction des blocs


d’araldite du moule
9

A B

Figure
A 18: A, inscription du N° B d’identification sur le bloc extrait
du moule; B, coupes ultrafines au microtome

Figure 19: Contraste pour bien révéler les différentes structures


cellulaires et tissulaires

C.- Microscopie électronique à balayage

Elle utilise des fragments de tissus et non des coupes et permet une vue
tridimensionnelle de la surface des cellules ou des tissus.

Un petit fragment de tissu fixé est déshydraté puis recouvert d’une pellicule d’or. Un
faisceau d’électrons balaie l’échantillon et les électrons réfléchis en surface sont utilisés pour
en reconstruire une image à 3 dimensions.

Si des tissus vivants sont congelés puis cassés, les lignes de fractures suivent
préférentiellement les membranes cellulaires, dans des plans séparés ; ces plans peuvent
ensuite être examinés en utilisant le microscope à balayage. Cette technique ou
cryofracture fournit des renseignements sur les caractères de la surface des membranes
cellulaires.
D.- Histochimie

On utilise certains colorants pour localiser certaines substances sur les préparations
histologiques grâce à leur affinité pour des groupes chimiques spécifiques à l’intérieur des
molécules. On peut ainsi déceler les lipides par le noir soudan ou le rouge soudan, le red oil
O, les polysaccharides par le PAS (APS).
10

E.- Autoradiographie

On fournit des métabolites radioactifs aux tissus et les cellules qui les absorbent sont
mises en évidence en les mettant en contact avec une émulsion photographique.

F.- Immunohistochimie

Elle utilise des anticorps dirigés contre certaines molécules pour déceler leur présence
dans les coupes.

G.- Culture des cellules

Elle est utilisée dans la recherche et en pratique médicale son usage principal est
l’étude des chromosomes.

H.- Fractionnement cellulaire

Les cellules sont dissociées et les particules qui en résultent sont ensuite séparées pour
analyse de leurs fonctions et structures. Pour y arriver, les cellules dissociées subissent une
ultracentrifugation à grande vitesse dans des solutions de densité connues (centrifugation
différentielle à grande densité). C’est ainsi que l’on peut isoler des noyaux, les
mitochondries, le réticulum endoplasmique et les ribosomes sous forme relativement pure.

II.- ENSEIGNEMENT D'HISTOLOGIE

Ce cours occupe une place importante dans le cursus des études médicales
undergraduate (1er cycle) et dans la pratique médicale en général notamment en Anatomie
Pathologique où l’histologie est incontournable et essentielle car on ne peut pas parler du
pathologique sans savoir ce qui est morphologiquement normal.
Il est subdivisé en 2 parties:
- L'Histologie Générale
- L'Histologie Spéciale ou Systémique.

Nous parlerons en:


- Histologie Générale de:
Introduction Générale
Chapitre I : La Cellule
Chapitre II : Le Tissu Epithélial
Chapitre III: Le Tissu Conjonctif
Chapitre IV : Le Tissu Musculaire
Chapitre V : Le Tissu Nerveux
Chapitre VI : Le Sang

- Histologie Spéciale : nous parlerons des différents organes des différents systèmes du
corps humain.
11

II.- OBJECTIFS DE CE COURS

A.- OBJECTIFS GENERAUX

Apprendre à l’étudiant à connaître la structure microscopique du corps humain


normal.
Apprendre à l’étudiant à connaître la composition et la structure microscopique ou
histologique des différentes parties du corps humain normal donc en dehors de la maladie.
Lui apprendre que chacune des parties est constituées d’un assemblage de plus
petites parties appelées cellules ;
Que les cellules de même aspect morphologique et fonctionnel s’assemblent pour
constituer des ensembles appelés tissus et les différents tissus s’assemblent pour former les
organes et les organes se regroupent pour constituer les différents systèmes de l’organisme.

B.- OBJECTIFS SPECIFIQUES

1.- L’Histologie Générale

a. Partie théorique. Elle vise à:


- Apprendre aux étudiants la composition de la cellule, cette unité fonctionnelle
fondamentale de tout organisme vivant.
- leur apprendre la structure histologique des différents tissus constituant le corps
humain normal.

b. Partie Pratique permet de:


- Faire observer les aspects histologiques des différents types de cellules et des tissus.

2.- L’Histologie Spéciale

a. Partie Théorique. Elle vise à:


- leur apprendre la structure histologique des différents organes des différents
systèmes constituant le corps humain normal.
b. Partie Pratique apprend à :
- Faire observer les aspects histologiques des différents organes des différents
systèmes.
12

IERE PARTIE
CHAPITRE 1 : LA CELLULE

La cellule est l’unité fonctionnelle fondamentale de la plupart des êtres vivants.


Les cellules ont une structure de base commune ; elles ont de nombreux caractères en
commun indépendants de toute fonction spécialisée :
- une membrane externe, la membrane cellulaire ou plasmalemme entoure
chaque cellule et sépare son contenu le protoplasme, de son environnement et des
autres cellules.
- le cytoplasme des cellules est composé d’une solution de protéines,
d’électrolytes, des glucides etc. et contient des organites, des zones fonctionnelles
spécialisées, entourées par un système de membranes internes.
- la forme et la fluidité des cellules sont déterminées en partie par la disposition
des protéines filamenteuses (les filaments intermédiaires, actine et microtubules)
semblables à un échafaudage et constituant le cytosquelette.
Les principaux organites limités par une membrane sont : le noyau, les
mitochondries, le réticulum endoplasmique, l’appareil de Golgi, les vésicules, les
lysosomes et les peroxysomes

I.- FONCTIONS ET DIFFERENCIATION CELLULAIRES

Durant le processus de l'évolution, les cellules des métazoaires subissent graduellement


des modifications et se spécialisent. A travers le développement phylogénétique, les cellules
primitives indifférenciées présentent plusieurs activités fonctionnelles, chacune ayant une
petite efficacité, se transforment en une série de cellules différenciées collectivement capables
d'exercer quelques fonctions spécifiques avec une plus grande efficacité. Ce processus de
spécialisation est connu sous le nom de différenciation cellulaire.

Tableau 1 : Fonctions des cellules spécialisées

Fonctions Cellules spécialisées


Mouvement Cellules musculaires
Conductivité Cellules nerveuses
Synthèse et sécrétion des enzymes Cellules des acini pancréatiques
Synthèse et sécrétion de mucus Cellules des glandes muqueuses
Quelques cellules de la surrénale, des
Synthèse et sécrétion des stéroïdes testicules et des ovaires
Cellules des tubes rénaux et des glandes
Transport de Fer salivaires
Digestion intracellulaire Macrophages et quelques globules blancs
Transformation des stimuli physiques et
chimiques en influx nerveux. Cellules sensorielles
13

II.- COMPOSANTS CELLULAIRES

La cellule comprend 2 parties : Le cytoplasme et le noyau.

A.- Le cytoplasme
Entouré de la membrane plasmatique ou membrane cellulaire, le cytoplasme comprend
une matrice enrobant plusieurs structures classifiées en 3 groupes : organites, inclusions et
autres composants.
Les organites se retrouvent dans toutes les cellules eucaryotes et sont entourés d'une
membrane et contiennent des enzymes qui participent au métabolisme cellulaire. Ce sont des
composants cellulaires permanents et comprennent : le réticulum endoplasmique, les
mitochondries, l'appareil de Golgi et les lysosomes.

Figure 20: Schéma d’une cellule

Les inclusions sont des composants cytoplasmiques temporaires de certaines cellules et


sont habituellement des accumulations de pigments, des lipides, des protéines ou des hydrates
de carbone entourés ou non d'une membrane.
Les autres composants ont des structures et fonctions différentes.

Ils n'ont pas de membrane et ne participent pas aux activités métaboliques de la cellule. Il s'agit
du centriole, des microtubules et des filaments intermédiaires.

1.- La membrane cellulaire ou plasmalemme


La membrane externe, la membrane plasmique qui entoure chaque cellule et les
membranes qui délimitent les organites intracellulaires ont une structure de base
commune : une double couche ou une bicouche des lipides contenant des protéines
spécialisés et les glucides de surface. Chaque molécule de lipides membranaires possède
une extrémité hydrophile et une extrémité hydrophobe étant ainsi amphipathique. Les
membranes cellulaires mesurent de 7,5 nm à 10 nm d'épaisseur et ne sont en conséquence
visibles qu'au microscope électronique (m.e). Elle agit comme une barrière sélective régulant le
passage des matériaux dans et hors de la cellule et facilite le transport spécifique de certaines
substances à travers elle.
14

Figure 21: Membrane cellulaire

Ses lipides forment spontanément une bicouche dans l’eau, leurs extrémités
hydrophobes constituent une couche interne entre les groupes hydrophiles orientés vers
l’extérieur. Cette structure dans laquelle sont insérées les protéines membranaires lui
confère des propriétés importantes.

Figure 22: Molécule de lipide

- la membrane est fluide, permettant une diffusion latérale des protéines


membranaires et facilitant la morbidité de la cellule ;
- la composition polaire des lipides lui permet une perméabilité différentielle pour
diverses substances étant perméable à l’eau, l’oxygène et aux petites molécules
hydrophobes comme l’éthanol, mais virtuellement imperméable aux ions tels que le
Na+ et K+ ;
- les ruptures et déchirures de la membrane se réparent spontanément puisque la
nature polaire des lipides élimine les bords libres où des groupes hydrophobes
pourraient venir au contact de l’environnement aqueux ;
- les protéines membranaires sont disposées en vue d’un rôle fonctionnel dans les
processus comme le transport, l’activité enzymatique d’adhérence et les
communications de la cellule.
15

a.- Lipides Membranaires

Ils représentent 50 % de la masse des membranes cellulaires. Il en existe 3 catégories


majeures :
- Phospholipides : phosphatidylcholine ou lécithine, sphingomyéline,
phosphatidylsérine et phosphatidyléthanolamine ou cephaline. Ils fixent les
protéines enzymatiques ;
- Cholestérol ; il limite les mouvements des phospholipides adjacents et rend la
membrane moins fluide mais mécaniquement plus stable ;
- Glycolipides : situés sur la surface externe et seraient impliqués dans les
communications intercellulaires. Ils comprennent les galactocérébrosides et les
gangliosides.

b.- Protéines membranaires


Elles effectuent la plupart des fonctions cellulaires et leur nature varie en fonction du
type de la cellule. Ces protéines ont plusieurs fonctions :
- fixer les filaments du cytosquelette sur la membrane ;
- fixent la cellule à la matrice extracellulaire ;
- transporter les molécules dans ou hors de la cellule (protéines porteuses, protéines des
pompes et des canaux ioniques) ;
- agir comme récepteurs pour des signaux chimiques entre les cellules (récepteurs
d’hormone) ;
- possèdent une activité enzymatique spécifique.

c.- Glucides membranaires


Les membranes contiennent des résidus glucidiques, surtout confinés à la surface
opposée au cytoplasme. Ils sont aussi retrouvés sur la face liminale des systèmes
membranaires intracellulaires ainsi que sur la surface cellulaire où ils constituent le
glycolemme, glycocalyx ou cell coat. Les glucides sont mis en évidence par les lectines ou
galectines, protéines d’adhésion extraites des plantes et produites aussi par les cellules
humaines.

d.- Communication cellulaire


Les cellules des vertébrés et des invertébrés ne sont pas des unités indépendantes et
isolées, mais elles ont, entre elles, des communications permettant des échanges d'ions et des
macromolécules.

e. Transport vers l’intérieur ou l’extérieur de la cellule


Il se fait par le processus d’endocytose comprenant la pinocytose et la phagocytose
aboutissant à la formation de grosses vésicules, les endosomes. Les termes de pinocytose ou
potocytose sont utilisés lorsque la cellule absorbe un liquide ou encore des petites molécules
par l’intermédiaire des vésicules de petite taille de 5O nm, les pinosomes, tandis que ceux
d’endocytose et phagocytose correspondent à l’ingestion par la cellule de volumineuses
particules pour former les endosomes de plus de 350 nm de diamètre. L’exocytose est le
contraire de l’endocytose et correspond à la fusion d’une vésicule entourée d’une membrane
avec la membrane ou la surface cellulaire pour éliminer son contenu (les déchets).
16

Les deux principaux types de vésicules impliquées dans le transport des substances dans
et hors de la cellule dérivent des zones spécialisées de la membrane appelées puits recouverts
ou puits mantelés et cavéoles. Les puits mantelés sont recouverts par des protéines
particulières associées à la membrane et servent à ingérer les particules grâce à ces
récepteurs protéiques présents dans les membranes de la plupart des cellules. Les cavéoles
sont entourées d’une protéine appelée cavéoline et ont trois fonctions cellulaires
importantes :
- Potocytose : la cavéole reste à l’état d’invagination et ne forme pas de vésicules ;
- Transcytose : quelques cavéoles forment des vésicules incorporant du matériel qui
sera transporté à travers la cellule d’un pôle à un autre.
- Transduction du signal : certaines cavéoles concentrent des récepteurs qui vont
activer des seconds messagers pour assurer la transduction du signal (signalisation
intracellulaire).
Une fois le contenu de ces vésicules métabolisé, la membrane vésiculaire est
réincorporée à la surface cellulaire de sorte qu’il s‘établit en permanence un échange de
membrane ou un trafic membranaire entre l’intérieur et la surface de la cellule.

2.- Mitochondries

Ce sont des organites ovoïdes à paroi double membrane faite de 2 membranes, l'une
externe et l'autre interne projetant des crêtes à l'intérieur. Entre les 2 membranes se trouve la
chambre externe, tandis que les crêtes se projettent dans la chambre interne.

Les mitochondries sont le site principal de production d’ATP ; elles transforment avec
haute efficacité, l'énergie chimique des métabolites cytoplasmiques en énergie disponible
facilement accessible à la cellule. Cette énergie est stockée dans des substances riches en
énergie et représentées par l'Adénosine Triphosphate (ATP). L'ATP libère rapidement l'énergie
selon les besoins de la cellule pour exercer un travail donné. Le nombre des mitochondries et
des leurs crêtes sont proportionnel à l'intensité de l'activité cellulaire. Entre les crêtes se trouve
une matrice amorphe riche en protéines et ADN.
L’espace intermembranaire contient :
- des substrats du métabolisme diffusant au travers de la membrane externe ;
- de l’ATP synthétisée par la mitochondrie ;
- des ions, repris dans l’espace matriciel durant la phosphorylation oxydative.

Figure 23: A, schéma d’une mitochondrie et B, une


mitochondrie au microscope électronique
17

3-. Réticulum endoplasmique (R.E) et ribosomes

Ce sont des vésicules aplaties, rondes ou tubulaires anastomosées entre elles. On décrit le
réticulum endoplasmique rugueux ou granulaire et le réticulum endoplasmique lisse ou
agranulaire dont les membranes sont souvent en continuité avec la membrane nucléaire. Les
membranes du R.E. granulaire possèdent des ribosomes attachés à leur surface externe. Les
ribosomes peuvent être libres dans le cytoplasme ou groupés en de petits amas, les polyribo-
somes ou polysomes.

Le réticulum endoplasmique granulaire a pour fonction de synthétiser les protéines ainsi que
les glycoprotéines. Les ribosomes réagissent avec les colorants basiques tels que le bleu de
Méthylène et le bleu de toluidine de sorte que les zones du cytoplasme qui sont colorées par
ces colorants sont riches en ribosomes. Dans les glandes, ces régions correspondent à l'ergato-
plasme, dans les neurones aux corps de Nissl et dans les autres cellules aux corps ou
composants basophiles. Les ribosomes sont indirectement visualisés au microscope optique
par leurs caractéristiques tinctoriales (basophilie). Le terme Microsome utilisé en cytologie et
biochimie correspond aux vésicules provenant de la fragmentation du R.E. granulaire lors du
processus d'homogénéisation précédant la centrifugation différentielle.

Figure 25: Réticulum Figure 24: Schéma du réticulum


endoplasmique rugueux vu endoplasmique rugueux
au microscope électronique

Le R.E. lisse ou agranulaire ne contient pas de ribosomes. Il existe des intercom-


munications entre le R.E. rugueux et le R.E. lisse d'une part et le R.E. lisse et la membrane
nucléaire d'autre part.
Il est composé des membranes consistant en des tubules ou des citernes anastomosées.
Il est développé dans des cellules synthétisant les stéroïdes.
Le R.E. lisse est responsable de la conjugaison, oxydation et la méthylation employées
par les cellules pour neutraliser certaines hormones et des substances nocives.
18

Il participe dans le processus de la contraction de la cellule musculaire où il apparaît dans


une forme spéciale appelée réticulum sarcoplasmique qui est impliqué dans la séquestration et
la libération des ions calcium. Dans le foie, ce réticulum endoplasmique lisse est impliqué dans
la synthèse du glycogène et l'enzyme Glucose-6-phosphatase se retrouve dans sa membrane. Il
contient des enzymes nécessaires à tous les processus où il est impliqué. Il métabolise les
protéines synthétisées et il est le siège de synthèse des lipides et en particulier des
phospholipides membranaires. Les enzymes de synthèse des lipides sont situées à la surface
externe des membranes de ce R.E.lisse.

- Ribosome : chaque ribosome comprend 2 sous unités dont l’une petite fixant
l’ARN et l’autre volumineuse catalyse la formation des liaisons peptidiques. Ces
unités sont constituées d’ARN ribosomiques et de protéines spécifiques. La
quasi-totalité de l’ARN ribosomique est fabriqué dans le nucléole.

Figure 26: Noyau, réticulum


endoplasmique,endolysosomes, granules de sécrétion

4.- Appareil de Golgi

Il se retrouve dans presque toutes les cellules et se présente sous forme des vésicules
aplaties empilées les unes sur les autres avec des dilatations périphériques. Il joue un rôle dans
les processus de synthèse, de concentration et de stockage des produits de sécrétion de la
plupart des cellules glandulaires. La surface externe de cet appareil (face immature) reçoit les
vésicules de transfert venant du R.E., tandis que les granules de sécrétion se développent et
bourgeonnent sur la face opposée (face mature). C'est aussi le site d'addition des polysaccha-
rides aux protéines dans la formation des glycoprotéines. Cet appareil a 3 rôles :
- modification des macromolécules par addition de sucre pour former des
oligosaccharides,
- Protéolyse : modification protéolytique des peptides en leur forme active,
- triage des macromolécules dans les vésicules spécifiques.
19

5.- Vésicules

Ce sont des petits organites sphériques entourés d’une membrane. Elles se forment
par bourgeonnement des membranes préexistantes et possèdent 2 fonctions principales :
- elles transportent ou stockent des substances dans leur lumière
- elles permettent des échanges de membranes cellulaires entre les différents
compartiments de la cellule.
Les types principaux de vésicules sont :
- celles provenant de l’endocytose (pinocytose et phagocytose)
- vésicules de transport et de sécrétion dérivées de l’appareil de Golgi
- les vésicules de transport du R.E.
- les lysosomes
- les peroxysomes.

Système des vésicules acides

Lysosomes

Ce sont des vésicules ovoïdes entourées d'une membrane et contenant une variété
d'enzymes lytiques dont la fonction principale est la digestion intra-cytoplasmique. Ils sont
présents dans presque toutes les cellules mais surtout les cellules à activité phagocytaire telles
que les macrophages et les globules blancs. Ils contiennent les enzymes : phosphatase acide,
ribonucléase, désoxyribonucléase, cathepsines A, B et C, sulfatase et ß-glucuronidase agissant
généralement en pH acide. Les lysosomes sont habituellement sphériques et leur membrane
protège le cytoplasme contre la digestion par leurs enzymes. Les enzymes lysosomiales sont
apparemment synthétisées dans le R.E. rugueux et ensuite transférées à l'appareil de Golgi où
elles sont modifiées et stockées dans les lysosomes primaires.

Figure 27: Endocytose et autophagocytose

Lors d'une ingestion de matériel extracellulaire, la vacuole de pinocytose ou de phagocytose,


pinosome et phagosome s'accolent au lysosome primaire. Les membranes des lysosomes
primaires fusionnent avec celles des pinosomes ou des phagosomes pour former les lysosomes
secondaires ou endolysosomes: pinolysosomes ou phagolysosomes.
20

Après la digestion du contenu des lysosomes secondaires (endolysosomes), les


catabolites diffusent à travers la membrane limitante et entrent dans le cytoplasme. Les
déchets sont retenus dans des vésicules ou vacuoles sous formes des corps résiduels. Les corps
résiduels migrent vers la membrane cellulaire pour éliminer leur contenu dans le milieu
extracellulaire par exocytose ou clasmatose. Dans certaines cellules telles que les neurones, les
hépatocytes, les cellules musculaires cardiaques, les corps résiduels sont stockés dans le
cytoplasme sous forme de lipofuscine ou pigment d'âge. Les lysosomes peuvent digérer une
partie du cytoplasme ou certains organites endommagés, les lysosomes secondaires en
résultant s'appellent les autophagolysosomes. Dans certaines conditions pathologiques ou
lorsque les cellules sont endommagées, les lysosomes peuvent se rupturer et libérer leurs
enzymes et détruire les cellules, il s'agit donc de l'autolyse.

On pense que les lysosomes ne sont qu’une partie du système des vésicules acides, groupe
des vésicules ainsi nommées car elles portent des H+ - ATPases membranaires qui peuvent
abaisser leur pH liminal à 5. Ce pH bas active les puissantes hydrolases acides, enzymes
provenant des vésicules bourgeonnant à partir de l’appareil de Golgi.

6. Péroxysomes ou corps microscopiques.

Isolé récemment des hépatocytes par centrifugation différentielle, ce sont des organites un peu
plus petits que les mitochondries et possèdent une simple membrane et dans certaines espèces
un matériel central électron-dense. Ils se retrouvent dans toutes les cellules animales et
végétales et sont doués d'une haute activité catalase, urate oxydase et D-amino-acide oxydase.
Ils sont impliqués dans l’oxydation de plusieurs substrats, en particulier la -oxydation de
très longues chaînes d’acides gras.

7.-Cytosquelette : Microtubules, Microfilaments et Filaments intermédiaires

En plus des organites, la matrice cytoplasmique renferme un réseau complexe comprenant les
microtubules, les microfilaments et les filaments intermédiaires. Ces structures donnent la
forme à la cellule et jouent un rôle important dans ses mouvements.
Plusieurs fonctions de la cellule sont remplies par un ensemble de protéines fibrillaire du
cytosol, les protéines du cytosquelette dont il existe 3 catégories basées sur la taille des
filaments.
- Microfilaments (5 nm de diamètre). Ils sont composés d’actine
- Filaments intermédiaires (10 nm de diamètre). Ils sont formés de 6 protéines qui
varient selon les types cellulaires
- Microtubules (25 nm de diamètre). Ils sont composés de 2 protéines de la tubuline.

Figure 28: Microtubule, Tubulines α β et


protofilaments
21

Ces protéines fibrillaires se fixent à la membrane plasmique et entre elles par ancrage
et par des protéines de jonction afin de construire un échafaudage tridimensionnel
dynamique dans la cellule.

a.- Microtubules

Ce sont des organites en forme de tige ou de pipe, d'une longueur variable allant jusqu'à
plusieurs micromètres. Les microtubules sont composés des sous-unités protéinacées appelées
tubulines consistant en 2 monomères non identiques dénommés tubulines α et β. Les
tubulines se regroupent en 13 protofilaments composant la paroi du microtubule et y sont
disposés parallèlement à sa longueur. Les microtubules jouent un rôle dans le développement
et le maintien de la forme de la cellule, c'est donc un élément du cytosquelette. Ils jouent aussi
un rôle dans le transport intracellulaire des autres organites. Les microtubules servent aussi de
base pour des organites complexes tels que les centrioles, cils et flagelles.
- Le centriole (Figure : est une structure cylindrique composée des microtubules hautement
organisés. Chaque centriole comprend 9 triplets de microtubules disposés en rayons de roue.
Les microtubules sont si rapprochés que les voisins partagent une paroi commune. Chaque
cellule a normalement une paire de centrioles.

Figure 29: a, b et c : Centriole

Avant chaque mitose chaque centriole se divise en deux et chaque paire se dirige au pôle
opposé de la cellule et devient le centre de développement du fuseau mitotique.

Les microtubules naissent dans une région particulière de la cellule (le centre
organisateur des microtubules) qui est une structure (le centrosome) basée sur un organite
composé de microtubules, le centriole. Le centrosome est constitué d’une parie de centriole
entourée par une zone de cytoplasme amorphe dense aux électrons qui agit comme un
centre de nucléation pour la polymérisation des microtubules. Ceux-ci irradient à partir du
centrosome selon une disposition en étoile appelle aster.
Le centriole joue deux rôles dans la cellule :
- il organise le réseau cytoplasmique des microtubules dans les cellules au repos et
dans les cellules en division
22

- il organise le développement des microtubules spécialisés dans les cils vibratiles.


- Les cils et les flagelles sont des structures de mobilité faites d'un noyau hautement
organisé de microtubules partant de la surface de la cellule. Ce noyau comprend 9
paires de microtubules entourant 2 tubules centraux. Cet ensemble s'appelle axonème.
Les 2 microtubules de chaque paire périphérique partagent une paroi commune faite
de 2-3 protofilaments tandis que les 2 microtubules centraux sont séparés l'un de
l'autre. Chaque paire est reliée à sa voisine par des ponts protéiques appelés nexines et
reliée la gaine centrale par un rayon radial ou pont radiaire.

Figure 30: a Centriole Figure 31: Centriole


vu au microscope
électronique

a.- Fonctions des microtubules :

- ils constituent un réseau ou le cytosquelette pour les compartiments limités par une
membrane ;
- ils forment le fuseau achromatique le long duquel se déplacent les chromosomes ;
- ils représentent la structure de base des cils et flagelle.

L’actine représente 5 % des protéines totales dans la plupart des types cellulaires.
C’est une protéine globulaire (actine G) qui se polymérise pour former des filaments (actine
F). Il existe 6 variétés isoformes de l’actine qui ont une distribution spécifique dans
différents types cellulaires, par exemple des isoformes réservées au muscle lisse ou au
muscle strié squelettique.
L’actine est un composant important du cytosquelette pour diverses raisons :
- les microfilaments d’actine, associés à d’autres protéines constituent une couche, le
cortex cellulaire située sous la membrane plasmique.
L’actine est disposée en réseau ferme grâce aux liens latéraux de protéines de
jonction dont la plus abondante est la filamine. Ce réseau résiste à des forces de
déformation soudaines mais permet des modifications de la forme cellulaire en se
remodelant grâce aux protéines qui scindent l’actine dont la mieux caractérisée est la
gelsoline qui détruit les réseaux d’actine en présence de fortes concentrations d’ions Ca++
dans le cytosol.
23

Les microfilaments d’actine apportent un soutien mécanique à la membrane


plasmique en se fixant à elle par l’intermédiaire des protéines d’ancrage dont les mieux
connues sont la spectrine et l’ankyrine dans les globules rouges, mais des protéines
analogues sont présentes dans la plupart des autres cellules. L’actine peut se lier à des
protéines transmembranaires dans certaines zones spécialisées de la membrane plasmique
appelées jonctions adhérentes ou contacts focaux.

L’actine forme des faisceaux rigides pour stabiliser les microvillosités des cellules et dans ces
faisceaux, elle s’associe à des petites protéines de liaison dont les plus abondantes sont la
fimbrine et la fascine.

Dans toutes les cellules, les microfilaments d’actine interagissent avec une protéine appelée
myosine pour produire une force motrice. La forme modifiée de myosine, la mini-myosine
se fixe à des organites cellulaires facilite le transport des vésicules le long des microfilaments
d’actine permettant à ces organites de se déplacer à l’intérieur de la cellule.

b.- Filaments intermédiaires


Ils entrent dans la constitution du cytosquelette et on en décrit 6 catégories principales qui
ont une distribution spécifique dans les différents types de cellules.

Tableau 2 : Filaments intermédiaires

FILAMENTS INTERMEDIAIRES TISSUS


Cytokératine Cellules épithéliales
Desmine Muscle
Protéine fibrillaire gliale acide Astrocytes
Neurofilaments Neurones
Lamine nucléaire Noyaux de toutes les cellules
Vimentine Membrane et tissus mésenchymateux

8.- Inclusions cytoplasmiques

Ce sont des composants transitoires du cytoplasme et sont composés essentiellement


des métabolites accumulés ou des dépôts de nature variée.

9-. Matrice ou cytosol

Le cytoplasme ou hyaloplasme est la matrice liquide de la cellule. Il contient les


constituants importants suivants :
- des protéines ou systèmes enzymatiques et non enzymatiques liées ou non aux
carbohydrates, aux sels minéraux et autres substances solubles ;
- des protéines filamenteuses constituant le cytosquelette y compris l’actine ;
- le glycogène et les lipides ;
- des ribosomes libres ou fixés sur la surface du réticulum endoplasmique rugueux.
24

B. Noyau

C'est une structure ronde (flèche bleue) ou allongée habituellement située au centre de
la cellule. Chez les mammifères son diamètre varie entre 5 et 10 μm. Il se compose de la
membrane nucléaire, de la chromatine, du nucléole et du nucléoplasme.

Figure 32: Noyau (flèche bleue) et


Nucléole (flèche noire)

1.- Membrane nucléaire

Au microscope optique elle apparaît comme une fine membrane (flèche noire) entourant
le noyau (flèche bleue). Au microscope électronique (m.e.) cependant, le noyau est entouré
d'une double structure consistant en 2 feuillets de 40-70 nm déterminant entre eux un espace
périnucléaire appelé citerne périnucléaire.

Au feuillet externe sont attachés des ribosomes et ce feuillet est souvent en continuité
avec le réticulum endoplasmique rugueux. La membrane nucléaire synthétise comme le R.E.
rugueux des chaînes polypeptidiques et les stocke dans la citerne périnucléaire. Le long de la
membrane nucléaire là où les 2 feuillets fusionnent, se trouvent des pores nucléaires couverts
seulement par une simple membrane jouant le rôle de diaphragme et fait des protéines
basiques.
La membrane ou feuillet interne contient des protéines membranaires, les servant de
points d’ancrage aux protéines fibrillaires, les lamines, protéines du cytosquelette.

2.- Chromatine

Le noyau renferme de l’ADN enroulé autour des protéines basiques, les histones pour
former les nucléosomes, structures globulaires périodiques ressemblant à des perles reliées
par un fil. Au m.e. on en distingue 2 types :
a.- Hétérochromatine: électron-dense donc opaque aux électrons au microscope
électronique (me) et apparaissant comme des granules grossiers ou des plaques visibles au
microscope (mo) après coloration appropriée à proximité de la membrane nucléaire et
correspond à la forme la plus condensée de l’ADN qui n’est pas en cours de transcription.

b.- Euchromatine: visible seulement au microscope électronique et apparaissant comme


un réseau lâche de fines fibrilles au microscope optique et correspond à l’ADN en cours de
transcription.
25

La chromatine est composée des bandes d'ADN liées à des histones (= protéines
basiques). On y trouve aussi de l'ARN (ARN messager, ribonucléique et de transfert). La
nucléoprotéine de la chromatine est enroulée et le degré d'enroulement varie avec l'activité
cellulaire. Dans les noyaux pâles (légèrement teintés) ayant peu d'hétérochromosome, une
grande surface d'ADN est disponible pour la transcription de l'information génétique, c'est le
contraire dans les noyaux foncés. En général, les cellules à noyau clair sont plus actives que
celles à noyau condensé.

Une étude minutieuse de la chromatine des mammifères a mis en évidence la présence


d'une masse d'hétérochromosome chez les femelles (femmes) uniquement. C'est la
chromatine sexuelle. Elle correspond à l'un des chromosomes X de la paire X de la femelle.
Chez l'homme, dans la cellule épithéliale, la chromatine sexuelle apparaît comme un petit
granule attaché à la membrane nucléaire, tandis que dans le polynucléaire neutrophile elle
apparaît comme une baguette de tambour.

3.- Nucléole

C'est une structure arrondie (flèche rouge), généralement basophile ou acidophile et


riche en ARN et protéines basiques (histones). Une cellule peut avoir un ou plusieurs nucléoles
de dimensions variables. Si la chromatine est fort condensée comme dans les lymphocytes, les
nucléoles deviennent peu visibles. La portion dense de la chromatine attachée au nucléole est
connue sous le nom de chromatine associée au nucléole (nucleolus associated chromatine). Le
nucléole se disperse avant la division cellulaire et réapparaît à la télophase. Au microscope
électronique le nucléole comprend 3 régions :

Figure 33: Nucléole (flèche rouge)


- la granulosa ou pars granulosa (composante granulaire dense) correspond à des
sous-unités des ribosomes en cours de maturation ou en partie constitués d’ARN ;
- la fibrosa ou pars fibrosa (composante fibrillaire dense région sombre), se colore
fortement contenant toutes principalement des granules ou filaments de
ribonucléoprotéines considérées comme précurseurs des ribosomes. Elle correspond à
des transcrits des gènes des ARN ribosomiaux qui commencent à se regrouper en
ribosomes ;
26

- la région chromosomique (centre fibrillaire) ou pars amopha: correspond à des


grandes boucles d’ADN en cours de transcription contenant les gènes de l’ARN
ribosomique) comprenant des filaments dispersés d'ADN. C'est dans la 3e région que
l'ARN est synthétisé puis transformée et stockée dans la fibrosa et dans la granulosa
avant d'être transféré dans le cytoplasme. Cette région est aussi nommée centre
organisateur du nucléole.

Ces zones dites centres organisateurs du nucléole renferment les protéines spécifiques
de l’ARN.

Les gros nucléoles sont rencontrés dans les cellules jeunes des proliférations actives, dans
les cellules synthétisant activement les protéines et dans les tumeurs malignes.

4.- Nucléoplasme

C'est une substance amorphe qui comble l'espace compris entre la chromatine, les
nucléoles dans le noyau et composé essentiellement des protéines.
La lame nucléaire maintient la forme du noyau et correspond à un réseau de protéines
filamenteuses, mesure 20 µm d’épaisseur et tapisse la membrane nucléaire interne. Elle est
constituée de tris protéines : les lamines A, B et C. Ces protéines constituent un échafaudage
qui soutient la membrane nucléaire, elle forme donc le cytosquelette du noyau.

III. LA DIVISION CELLULAIRE

Elle peut être observée au microscope optique et s'appelle mitose. Durant ce processus la
cellule mère donne naissance à 2 cellules-filles qui lui sont identiques avec un caryotype
identique. Une duplication longitudinale des chromosomes survient et ces derniers se
distribuent aux cellules-filles.
- L'interphase c'est la phase durant laquelle la cellule est au repos et ne se divise pas.
- La prophase est caractérisée par l'enroulement graduel de la chromatine du noyau,
donnant naissance à plusieurs corps en forme de baguette ou épingle à cheveu
intensément colorés, les chromosomes.
La membrane nucléaire est intacte et les chromosomes apparaissent enroulés dans le
noyau. Les centrioles subissent une duplication et chaque paire migre vers un pôle cellulaire.
Simultanément les microtubules du fuseau achromatique apparaissent entre les 2 paires de
centrioles.

Figure 34: Prophase


27

- La Prométaphase : la membrane du noyau se fragmente en de petites vésicules, ce qui


permet aux microtubules d’entrer en contact avec les chromosomes. Chaque
chromosome possède un kinétochore, un site de liaison de microtubules. Le
kinétochore se lie aux microtubules du fuseau.

Figure 35: Prométaphase


- la métaphase, la membrane nucléaire et le nucléole disparaissent. Les chromosomes
migrent vers la plaque équatoriale de la cellule où ils se divisent chacun
longitudinalement pour former 2 chromatides. Ces dernières s'attachent aux
microtubules du fuseau à une région électron-dense ressemblant à une plaque, le
centromère (kinétochore).

Figure 36: Métaphase

- A l'anaphase, les chromatides- sœurs se séparent l'une de l'autre et migrent aux pôles
opposés de la cellule le long des microtubules du fuseau.

Figure 37: Anaphase


28

- La télophase est caractérisée par la réapparition des noyaux dans les cellules-
filles. Les chromosomes reviennent à leur état semi-dispersé et les nucléoles, la
chromatine et la membrane nucléaire réapparaissent. Pendant ce temps la constriction
de la cellule mère se développe au niveau de sa plaque ou son plan équatorial jusqu'à la
division du cytoplasme et de ses organites en deux.

Figure 38: Anaphase

- La cytodiérèse : Les deux cellules filles se séparent grâce à la formation d’un


anneau de division constitué d’actine et situé immédiatement sous l’équateur de la
cellule en télophase.

Figure 39: Cytodiérèse

Les membranes sont mises ainsi en contact et fusionnent pour constituer deux cellules
filles distinctes. Le nucléole réapparaît dans la masse dense de chromatine de chaque nouveau
noyau.

LA MEIOSE ou mitose réductionnelle permet d’obtenir des gamètes au cours de la


reproduction.

IV. CYCLE DE LA CELLULE

Il comprend 2 étapes :
1. La mitose avec ses 4 phases et
2. l'interphase au cours de laquelle se produit la duplication de l'ADN.
Elle comprend 4 phases:
- G0 = phase de repos;
- G1 = la phase de présynthèse d'ADN et de synthèse d'ARN et des protéines, le volume
de la cellule réduit de moitié par la mitose se restaure, redevient normal.
- S: phase de synthèse et de duplication d'ADN;
29

- G2: phase de fin de duplication d'ADN et de production et d'accumulation d'énergie à


utiliser pour la mitose prochaine ainsi que de la reproduction des centrioles et
l'assemblage des tubulines dans les microtubules durant la mitose.

CYCLE DE LA CELLULE: CYCLINES ET KINASES DEPENDANT DES CYCLINES.

Le but ultime de tous les stimuli favorisant la croissance cellulaire est l’entrée des cellules
quiescentes dans le cycle cellulaire. La progression ordonnée des cellules au cours des
différentes phases du cycle cellulaire est orchestrée par les Cyclines, les kinases dépendant
de Cyclines (CDK) et leurs inhibiteurs. Les CDK contrôlent le déroulement du cycle cellulaire
par l’intermédiaire d’une phosphorylation des protéines qui sont nécessaires au passage à la
phase suivante du cycle cellulaire.

Tandis le gène p53 est pro-apoptotique, le gène Bcl2 est anti apoptotique. A cela il faut
ajouter l’action des lectines S actuellement appelées galectines.

La galectine 1 favorise et parfois inhibe la prolifération cellulaire mais la galectine 3 n'est pas
réputée influencer directement cette activité cellulaire. Chez l'homme, la galectine 1 induit
l'apoptose des cellules particulièrement des lymphocytes T activés et des thymocytes,
tandis que la galectine 3 est anti-apoptotique

Mllllllllllllllll ²

Figure 40: Cycle de la cellule, cyclines et CDK

Les CDK sont exprimées en permanence durant le cycle cellulaire mais sous forme
inactive ; par phosphorylation après liaisons avec les Cyclines elles sont activées. Les Cyclines
sont synthétisées durant les phases précises du cycle cellulaire et leur fonction est d’activer
les CDK. Les inhibiteurs des CDK bloquent ces dernières et représentent un autre moyen de
contrôle du cycle cellulaire. La transition de G1 à S est un point de contrôle important dans
l’horloge du cycle cellulaire. En effet, une fois que les cellules ont franchi ce cap, elles sont
obligées de poursuivre le cycle jusqu’à la phase S. Lorsqu’une cellule reçoit un signal de
croissance, les Cyclines D sont synthétisées au début de G1, elles se lient aux CDK4 et CDK6.
Plus tard en G1 sont synthétisées les Cyclines E, elles se lient aux CDK2.
30

Les complexes cyclines D/ CDK4, CDK6 et cycline E/ CDK2 phosphorylent la protéine du


rétinoblastome (pRb). La protéine pRb déphosphorylée se lie aux facteurs de transcription
E2F. La phosphorylation de pRb libère les protéines E2F qui en retour activent la
transcription de plusieurs gènes dont les produits de synthèse sont essentiels pour la
progression au cours de la phase S (DNA polymérases, thymidine kinase, dihydrofolate
réductase et d’autres enzymes). Le passage de S à G2 est facilitée par les cyclines A qui se
lient aux CDK1 et CDK2 qui phosphorylent les substrats qui ne sont pas connus. La cycline B
prend la relève et en formant le complexe avec CDK1 aide le passage de S à G2. Le complexe
cycline B/ CDK1 phosphoryle différentes protéines nécessaires au passage à la mitose.

Figure 41: Cycle de la cellule, CDK et INK

L’activité CDK est inhibée par les 2 familles des inhibiteurs des CDK, les CDKI dont l’une
comprend les protéines P21, P27 et P57 qui inhibent l’ensemble des CDK, tandis que l’autre
comprend les P15, P16, P18 et P19 possédant les effets inhibiteurs sélectifs sur les
complexes cyclines D/ CDK1 et cyclines D/ CDK6 et sont parfois appelées les protéines INK4
parce que inhibiteurs des CDK4 et CDK6. On comprend que les mutations qui altèrent
l’activité des cyclines et des CDK puissent favoriser la prolifération cellulaire. Les gènes des
cyclines D sont surexprimés dans beaucoup de cancers (ex. : cancers du sein, de l’œsophage
et du foie). Les mutations des cyclines B et E ainsi que des CDK sont également observées
dans certaines tumeurs malignes.
31

ETUDE DES TISSUS

Les tissus sont des structures formés par les collections des cellules à caractéristiques
morphologiques et fonctionnelles similaires. En dépit de sa complexité, le corps humain est fait
seulement de 4 types de tissus de base; il s'agit de : - tissu épithélial, - conjonctif, - musculaire et
nerveux. Ces tissus n'existent pas de façon isolés mais en association les uns avec les autres et
en proportions variables pour former les organes et systèmes de l'organisme.

Les cellules qui constituent les tissus peuvent être classifiées en cellules
parenchymatuses, responsables de la fonction du tissu et en cellules de soutien constituant
l'échafaudage pour le tissu

Le tissu conjonctif est caractérisé par l'abondance de la substance ou du matériel


intercellulaire produit par ses propres cellules; le tissu musculaire est composé des cellules
allongées ayant une fonction spéciale, la contraction; le tissu nerveux est fait des cellules à
prolongements cytoplasmiques partant du corps de la cellule et ayant les fonctions spéciales de
réception, de génération et de transmission des impulsions (influx) nerveuses.
32

CHAPITRE 2 : TISSU EPITHELIAL

I.- FONCTIONS ET DIFFERENCIATION CELLULAIRES


Les tissus épithéliaux sont composés des cellules polyédriques étroitement agrégées, ils
ont une très petite quantité de substance intercellulaire. L'adhésion entre ces cellules est très
forte. Donc, des nappes de cellules épithéliales couvrent les surfaces du corps et des cavités.

Les tissus épithéliaux ont les fonctions principales suivantes : couvrir et border les
surfaces (peau) - absorption (intestin) - sécrétion (cellules épithéliales des glandes) - sensation
(neuroépithélium) et contraction (cellules myoépithéliales).

Les épithéliums dérivent des tous les 3 feuillets embryonnaires. La plupart des épithéliums
bordant la peau, la bouche, le nez et l'anus dérivent de l'ectoderme. L'épithélium respiratoire,
digestif et celui des glandes digestives telles que le pancréas et le foie dérive de l'endoderme.
Les autres épithéliums (rein par ex) proviennent du mésoderme.

II.- CARACTERISTIQUES GENERALES DES EPITHELIUMS

A.- Formes

La forme et les dimensions des cellules épithéliales varient des cellules cylindriques
hautes aux cellules squameuses en passant par les formes intermédiaires. Leur forme
polyédrique commune est justifiée par leur juxtaposition dans les couches ou masses
cellulaires. Les noyaux présentent aussi des formes variant de sphérique à allongée ou
ellipsoïde. La forme du noyau correspond souvent à celle de la cellule. La cellule cubique a un
noyau sphérique, tandis que les cellules malpighiennes ont un noyau ellipsoïde horizontal. Le
grand axe du noyau est souvent parallèle à celui de la cellule. Etant donné que les limites
cellulaires ne sont pas toujours évidentes ou nettes, la forme du noyau est un indice indirect ou
une clé indirecte de la forme de la cellule.

B.- Présence de la lame basale

Tous les épithéliums ont sur leur surface basale, en contact avec le tissu conjonctif
sous-jacent, un feuillet continu d'une structure ;extra-cellulaire, la lame basale visible sauf rares
exceptions, au microscope électronique. Elle comprend le collagène (protéine) et quelques
polysaccharides. La lame basale a pour origine principale les cellules épithéliales. Dans la
plupart des épithéliums, les fibrilles de collagène et protéines polysaccharidiques constituent la
lame fibreuse ou réticulaire épaisse et visible au microscope optique. Les trois constituants, la
lame basale, les fibres réticulaires ainsi que la substance amorphe constitue la membrane
basale (flèche).

B
A

Figure 42: Epithélium et membrane basale


33

C.- La cohésion entre les cellules épithéliales

Ces cellules présentent une forte cohésion assurée spécialement par des structures
spéciales de jonction, les desmosomes ou macula adhérent.

Adhésion cellulaire

La cohérence ou cohésion des épithéliums repose sur l’adhésion des cellules


constitutives à la fois entre elles et à la matrice extracellulaire.

Ces adhésions reposent sur des protéines membranaires qui jouent le rôle de
molécules d’adhésion cellulaire (CAM) et des zones spécialisées de la membrane constituant
des jonctions cellulaires qui sont de 3 types :
- les jonctions serrées (occludens)
- les jonctions d’ancrage
- les jonctions communicantes.

JONCTIONS SERREES

Elles ont 2 fonctions essentielles :


 prévention de la diffusion des molécules entre deux cellules adjacentes, contribuant
ainsi à la fonction de la barrière des épithéliums
 prévention de la migration latérale des protéines membranaires spécialisées,
permettant ainsi la délimitation et le maintien de territoires membranaires
spécialisées.
La fonction d’occlusion est assurée par des protéines membranaires responsables des
cellules adjacentes.

A B

Figure 43: A et B, jonctions serrées

Au microscope électronique, une jonction serrée se présente comme une zone limitée
d’opposition étroite des membranes cellulaires adjacentes, d’où le nom de jonction serrée.

Les jonctions serrées sont particulièrement développées entre les cellules épithéliales
bordant l’intestin, où elles :
 empêchent les macromolécules digérées de passer entre les cellules
 limite l’aire spécialisée dans l’absorption à la région agricole.
34

JONCTIONS D’ANCRAGE

Elles unissent les cytosquelettes des cellules adjacentes à la matrice extracellulaire.


Elles confèrent une stabilité mécanique à des groupes de cellules qui fonctionnent de ce fait
comme des unités cohésives.
Certaines relient les réseaux ou desmosomes zonulaires et les contacts en foyers et les
filaments d’actine sont unis par des protéines liant l’actine (alpha actinine et vinculine) à une
protéine trans-membranaire du groupe des glycoprotéines de surface qui intervient dans les
mécanismes d’adhérence, la cadhérine.

Figure 44: Jonction Figure 45: Jonction d’ancrage


d’ancrage

D’autres relient les réseaux des filaments intermédiaires : ce sont ces desmosomes
maculaires et les hémidesmosomes.

A B

Figure 46: A, desmosomes et B, hémidesmosomes

Les contacts en foyer relient le réseau de filaments d’actine d’une cellule à la matrice
extracellulaire. Les faisceaux des filaments d’actine interagissent avec des protéines liant
l’actine (alpha actinine, vinculine et taline pour s’attacher à des protéines de liaison
transmembranaires correspondant à une classe de molécules d’adhérence, l’intégrine.

A
Figure 47: Contacts en foyer
35

Les jonctions communicantes

Il s’agit des zones spécialisées qui permettent le passage d’ions et de petites molécules
d’une cellule à une autre.

Figure 48: Jonctions communicantes

Au fort grossissement, on y voit de petites structures appelées connexons. Ce sont des


unités annulaires organisées en hexagones et distantes de centre à centre de 9 nm. Ils sont
cylindriques.

A ces structures jonctionnelles il faut ajouter les lectines S actuellement galectines. Les
galectines de type 1 et 3 jouent également des rôles fondamentaux sur la biologie d’un vaste
ensemble de types cellulaires. Ces fonctions se rapportent aussi bien à la prolifération qu’à
la mort cellulaire et aux propriétés d’adhésion. Les galectines se lient aux -galactosides
exprimés par de nombreuses molécules de la matrice extracellulaire incluant des intégrines,
des lectines de type I, la laminine, la fibronectine et d’autres encore ainsi qu’aux
galactolipides contenus dans la myéline.

Les galectines 1 et 3 sont exprimées dans beaucoup de tissus et y jouent plusieurs


fonctions entre autres l'induction de l'adhésion des cellules entre elles et celle entre les cellules
et la matrice extracellulaire. Les galectines 1 et 3 favorisent l’adhésion cellulaire mais elles
peuvent l'inhiber à forte concentration. La galectine 1 favorise et parfois inhibe la prolifération
cellulaire mais la galectine 3 n'est pas réputée influencer directement cette activité cellulaire.
Chez l'homme, la galectine 1 induit l'apoptose des cellules particulièrement des lymphocytes T
activés et des thymocytes, tandis que la galectine 3 est anti-apoptotique.
36

III.- SPECIALISATION DE LA SURFACE CELLULAIRE

A.- Microvillosités

Elles sont observées au niveau des cellules épithéliales absorbantes (intestin). Elles
correspondent à des multiples évaginations de la membrane cellulaire. Elles sont souvent
couvertes par une glycoprotéine, le costume cellulaire. Ces microvillosités augmentent la
surface de la cellule et ainsi l'absorption.

Figure 49: Microvillosités

B.- Stéréocils

Ce sont des longs processus immobiles au pôle apical des cellules bordant l'épididyme.

Figure 50: Microvillosités

C.- Cils et flagelles

Les cils sont des structures longues et mobiles à la surface de la cellule et de structure
différente des microvillosités. Au microscope électronique ils sont constitués d'une paire
centrale de microtubules entourée de 9 paires de microtubules périphériques et couverts par la
membrane cellulaire. Les cils sont insérés sur les corps basaux qui sont des structures denses
présentes au pôle apical juste sous la membrane cellulaire. Les flagelles chez l'homme sont
portés par les spermatozoïdes.
37

IV.- CLASSIFICATION DES EPITHELIUMS

Ils sont classifiés selon leurs structures et fonctions en 2 groupes principaux :


- épithélium de recouvrement et
- épithélium glandulaire.

A.- Epithélium de recouvrement

Ce sont des tissus dont les cellules sont organisées en couches couvrant la surface externe du
corps humain ou bordant ses cavités. Ils peuvent être classés morphologiquement selon le
nombre des couches cellulaires et la morphologie des cellules de la couche de surface.
Un épithélium simple comprend une couche des cellules, tandis qu'un épithélium stratifié en
comprend plusieurs.

1.- L'épithélium simple peut être selon la forme des cellules, squameux (pavimenteux),
cubique ou cylindrique. L'endothélium des vaisseaux sanguins et lymphatiques est un
exemple d'épithéliums squameux simple de même que le mésothélium bordant les cavités
telles que la cavité thoracique et la cavité abdominale. Bien qu'au microscope optique, les
cellules mésothéliales et endothéliales présentent le même aspect, elles ne peuvent pas
être considérées comme le même type cellulaire localisé à des endroits différents.

Figure 51: a et b, épithélium pavimenteux simple

On sait qu'elles ne différent pas seulement par leur origine embryologique et l'ultra-
structure mais aussi par leur réponse à l'agression. Elles répondent différemment aux
agressions et produisent des différents types de tumeurs. Un exemple d'épithélium
cylindrique simple est l'épithélium de recouvrement intestinal.

Figure 52: a et b, épithélium cylindrique simple


38

2.- L'épithélium stratifié est classé selon la forme des cellules de sa couche superficielle. Il peut
être pavimenteux (squameux), cubique, cylindrique ou transitionnel.

[Type a
quote
from the
document
or the
summary
of an
Figure 53: a et b, épithélium pavimenteux
stratifié ou malpighien
interesti
ng point.
L'épithélium stratifié se retrouve principalement au niveau de la peau. YouCescancellules
forment plusieurs couches. Dans les couches proches des tissus adjacents les position
cellules sont
cubiques ou cylindriques, dans leurs couches adjacents, elles deviennent the text de
irrégulières
forme et progressivement aplaties au fur et à mesure qu'elles s'approchent de labox surface où
anywhere
elles sont minces et squameuses. La muqueuse stratifiée squameuse (pavimenteuse) ou
membrane muqueuse est une membrane épithéliale bordant une cavité humide in the(bouche,
document.
vésicule, vessie, intestins) contrairement à la peau dont la surface est sèche. Du point de vue
structural la membrane muqueuse est identique à l'épithélium pavimenteux Use the stratifié
Text Box
(squameux) ou malpighien kératinisé excepté le fait que dans le dernier, les cellules de
Tools tab
surface sont mortes et apparaissent comme des squames aplaties de kératine. to L'épithélium
change
cylindrique stratifié est rare et se retrouve dans l'organisme humain seulement the dans de
petites aires telles que la conjonctive de l’œil et les conduits de grandes glandes.
formattin
g of the
3.- L'épithélium transitionnel qui recouvre la vessie, l'uretère et la portion proximale pull de
l'urètre est caractérisé par la présence sur sa surface des cellules globuleuses qui quote
ne sont ni
squameuses ni cylindriques. Leur forme change avec le degré de distension de la vessie. text
box.]
4.- L'épithélium pseudo-stratifié est ainsi appelé parce que, bien que les noyaux paraissent
disposés en plusieurs couches, les cellules sont toutes attachées à la lame basale (membrane
basale), mais certaines n'atteignant pas la surface. Le mieux connu de ce type est l'épithélium
cylindrique cilié pseudo-stratifié des voies respiratoires.

5.- Les neuroépithéliums sont fait des cellules d'origine épithéliale avec des fonctions sensitives
ou sensorielles spéciales. Exemple : Papilles de goût de la langue.

Figure 54: a b et c, épithélium pseudostratifié cilié


39

6.- Les cellules myoépithéliales (flèche rouge) sont spécialisées dans la contraction. Exemple
celles des glandes salivaires, mammaires.

Figure 55: Épithélium

B.- EPITHELIUM GLANDULAIRE.

Ce sont des épithéliums fait des cellules spécialisées dans la production d'une sécrétion
différente par sa composition du sang ou du liquide intercellulaire. Ce processus s'accompagne
d'une synthèse des macromolécules généralement stockées dans les cellules sous forme des
granules sécrétoires dont la nature est variable: protéine (pancréas), lipides (surrénales et
glandes sébacées), ou complexes des protéines et les carbohydrates (glandes salivaires);
mélange des protéines, lipides et carbohydrates (seins). Des substances sont transférées du
sang à la glande (glandes sudoripares).

1.- Types de glandes


a.- Glandes unicellulaires.

Elles consistent en des cellules glandulaires isolées.


Ex: les cellules caliciformes de l'intestin grêle ou du tractus respiratoire.

A B
a a

Figure 56: A et B, Glande unicellulaire

b.- Glandes multicellulaires.

Elles sont composées des amas des cellules. La plupart des glandes sont multicellulaires.
Les glandes dérivent de l'invagination de l'épithélium recouvrant les membranes ou
l'épithélium de surface des muqueuses, par prolifération et invagination dans le tissu conjonctif
sous-jacent, suivie d'une différenciation. Les glandes multicellulaires ne sont pas simplement
des collections de cellules mais des organes bien structurés ayant une architecture ordonnée.
Elles sont entourées d'une capsule de tissu conjonctif d'où partent des septas fibreux la ou les
subdivisant en lobules. A travers ces septas, les vaisseaux sanguins et les nerfs entrent et se
subdivisent dans la glande.
40

Figure 57: Mécanisme de formation des glandes

Il existe les glandes exocrines et les glandes endocrines.

La sécrétion des glandes exocrines sera amenée par des structures appelées canaux ou
ductules, à l'épithélium de surface d'où proviennent ces glandes. Les glandes exocrines
possèdent une portion sécrétoire qui contient des cellules responsables du processus sécrétoire
et les canalicules ou ductules transportant la sécrétion à l'extérieur de la glande. Dans certaines
glandes les canaux excréteurs participent aussi à la régulation de la composition ionique des
sécrétions (glandes salivaires).

A B
a a
Figure 58: Glandes multicellulaires

Selon le mode par lequel les sécrétions quittent ou partent de la glande on distingue les
glandes mérocrines et holocrines. Dans les mérocrines (pancréas par exemple), les granules
sécrétoires quittent la cellule sans perte de substance ou de matériel cellulaire.

Figure 59: Glande méroocrine Figure 60: Glande holocrine

Dans les holocrines (exemple : glandes sébacées), le produit de sécrétion tombe avec
toute la cellule, processus entraînant la destruction de la cellule remplie de sécrétion. Dans le
type intermédiaire, la glande apocrine, le produit de sécrétion est déchargée avec la partie
apicale de la cellule, du cytoplasme qui se trouve ainsi décapité (glandes sudoripares).
41

Les glandes endocrines sont dépourvues de canaux excréteurs et leurs sécrétions sont
directement libérées ou déversées dans les vaisseaux sanguins.

Deux types de glandes endocrines sont décrits :


- Glande trabéculaire: les cellules agglomérées forment des cordons
anastomotiques entre les capillaires sanguins dilatés (surrénales, parathyroïdes et
du lobe
- antérieur de l'hypophyse).
- Glande vésiculaire: les cellules bordent une vésicule ou un follicule rempli de
matériel amorphe, acellulaire (ex : thyroïde).

Figure 61: Glande Figure 62: Glande


trabéculaire vésiculaire

Les glandes simples ont seulement un canalicule non ramifié, tandis que les glandes
composées ont des canalicules ramifiés à plusieurs reprises. L'organisation cellulaire de la
portion sécrétoire de la glande permet aussi de classifier les glandes.

Figure 63: a, b et c, Glande tubulaire simple

Les glandes simples peuvent être tubulaires et enroulées, tubulaires ramifiées, et


acinaires. Les glandes composées peuvent être tubulaires, acinaires ou tubuloacinaires.
Certains organes ont à la fois la fonction exo et endocrine et une seule cellule jouant les 2
rôles à la fois. Exemple : le foie ou l'hépatocyte secrète la bile dans les canaux biliaires et
secrète aussi les produits dans le torrent circulatoire. Dans d'autres, on trouve des cellules
spécialisées dans la sécrétion endocrine et d'autres dans la sécrétion exocrine. Ex: le pancréas
où les acini sécrètent les enzymes digestives dans l'intestin, tandis que les cellules α et ß des
îlots de Langerhans sécrètent respectivement le glucagon et l'insuline dans le sang.
42

V.- BIOLOGIE GENERALE DES EPITHELIUMS.

L'épithélium de surface repose sur la lame basale en dessous de laquelle se trouve la


lamina propria qui sert non seulement de support de l'épithélium mais le relie aux tissus
voisins. Le contact entre la lamina propria et l'épithélium est augmenté par la présence des
papilles.

A.- Nutrition et innervation.

Il n'y a pas de contact direct entre les cellules épithéliales et les vaisseaux sanguins. La nutrition
épithéliale se fait par diffusion des métabolites à travers la lame basale et à travers une partie
de la lamina propria. Cette diffusion est augmentée par les papilles qui accroissent la surface de
contact entre l'épithélium et la lamina propria. Les nerfs proviennent des terminaisons
nerveuses dérivant des réseaux riches en nerfs.

B.- Le renouvellement des cellules épithéliales.

Ces cellules se renouvellent continuellement par des mitoses. La vitesse de renouvellement


varie d'un type d'épithélium à l'autre: elle est rapide au niveau de l'intestin où elles se
renouvellent tous les 2-5 jours, ou lente au niveau du pancréas (tous les 50 jours). Dans les
épithéliums stratifiés ou pseudostratifiés, les mitoses surviennent dans la couche basale.

C.- Métaplasie.

Dans certaines conditions physiologiques ou pathologiques, un type simple d'épithélium peut


subir une série de transformations en un autre type d'épithélium. Ex.: Chez les fumeurs,
l'épithélium pseudostratifié des bronches peut devenir stratifié.
43

VI.- CONTROLE DE L'ACTIVITE GLANDULAIRE.

L'activité d'une glande dépend de 2 types de mécanismes :


- Le 1er est génétique et dépend de l'expression d'un ou de plusieurs gènes
favorisant la synthèse et la sécrétion des composés spécifiques ou des produits.
- Le second type de mécanisme est en rapport avec le contrôle exogène ou
environnemental. Les systèmes endocrine et nerveux sont les principaux
participants mais, l'un d'eux est plus important que l'autre. Ainsi la sécrétion
exocrine du pancréas dépend principalement de la stimulation par les hormones,
sécrétion de pancréozymine. Les glandes salivaires sont essentiellement sous
contrôle nerveux. Ces 2 contrôles surviennent par l'action des substances
chimiques, les médiateurs chimiques. Les neurotransmetteurs sont des médiateurs
produits par des cellules nerveuses, tandis que les hormones sont des facteurs de
contrôle produits par les glandes endocrines. Les médiateurs chimiques agissent par
l'un des 2 mécanismes suivants : dans le 1er cas, le médiateur entre dans la cellule,
réagit avec les récepteurs intracellulaires et active un ou plusieurs gènes initiant la
production des protéines spécifiques. Certaines hormones stéroïdes qui sont
capables de traverser facilement la membrane cellulaire à cause de leur structure
lipidique, sont douées de cette action. L'antibiotique, lactinomycine bloque la
synthèse d'ARN et est connu capable d'inhiber ce type d'activité messagère. Un
second mécanisme est en rapport avec une interaction du médiateur chimique avec
un récepteur situé à la surface de la membrane cellulaire. Ce 1er médiateur
chimique induit la synthèse d'un autre médiateur, le second médiateur initie une
série d'événements qui favorisent une activité cellulaire spécifique. Les hormones
protéiques ou polypeptidiques ne traversant pas la membrane cellulaire agissent
par le 2e mécanisme.

VII.- BIOLOGIE DES PRINCIPAUX TYPES DE

CELLULES EPITHELIALES.

Au fur et à mesure qu'elles se différencient, les cellules acquièrent les caractéristiques


morphologiques et physiologiques relatives aux fonctions qu'elles assument.

A.- Cellules transporteuses des ions.

Par transport actif: les cellules des tubules rénaux. Elles ont besoin de l'énergie pour ce
processus. Les ions les plus importants pour la balance ionique sont le Na+ et K+.

B.- Les cellules transportant par pinocytose

Dans la plupart des cellules de l'organisme la pinocytose permet le transport des


macromolécules à travers les membranes cellulaires. Cette activité est observée dans les
cellules endothéliales et mésothéliales.
44

C.- Cellules productrices des médiateurs chimiques

Le corps des vertébrés a plusieurs types de cellules dont la fonction principale est la
production des médiateurs chimiques de nature variable qui influencent l'activité des autres
cellules. Ces cellules sont classées en 3 groupes :
1.- Cellules neurocrines : elles libèrent des messagers ou médiateurs chimiques aux
interfaces où les extensions cytoplasmiques des cellules messagères approchent les cellules
cibles. Les neurones sont un exemple de ce type de messager, et le site où leur extension
assure le contact avec la cellule effectrice est appelé synapse.
2.- Cellules paracrines sécrètent un messager qui diffuse dans le fluide extracellulaire et agit
sur les cellules-cibles avoisinantes. Les mastocytes, un exemple de ce type de cellules
messagères, sécrètent l'histamine qui agit tout près des cellules endothéliales capillaires.
3.- Cellules endocrines sécrètent leurs substances messagères dans le sang qui l'amène
directement aux cellules cibles. La plupart des cellules endocrines produisent des composés
messagers stéroïdes ou protéiques. Cependant, quelques cellules endocrines produisent des
amines biologiquement actives. Les cellules messagères chimiques dérivent de chacun des 3
feuillets embryonnaires et résident dans une variété de tissus. Les cellules neurocrines sont
présentes dans le système nerveux et les mastocytes dans le tissu conjonctif. Cependant la
plupart des cellules messagères chimiques sont des constituants des épithéliums.

D.- Cellules synthétisent les protéines

Toutes les cellules produisent de petites quantités de protéines pour remplacer les
protéines cytoplasmiques perdues durant le renouvellement cellulaire normal. Quelques-unes
en produisent beaucoup conformément à leur différenciation. Elles se subdivisent en 2 classes :
- la 1ère classe comprend les cellules où les protéines sont libres dans le
cytoplasme, leur synthèse survient dans les polyribosomes libres (ou non fixés). Ex.:
Cellules musculaires striées et les érythroblastes.
- Dans la 2e classe, les protéines synthétisées sont séparées des autres
composants cytoplasmiques et stockées dans des vésicules.
- Ex.: Leucocytes, macrophages. La plupart des cellules libèrent leurs protéines
dans le milieu extracellulaire par le processus de sécrétion. Ex.: Fibroblastes,
plasmocytes, et les cellules des acini pancréatiques.

E.- Les cellules secrétant les polypeptides

Ce sont les cellules endocrines présentes dans beaucoup d'organismes des vertébrés.
Elles ont la capacité de concentrer dans leur cytoplasme, soit les amines telles que
l'épinéphrine, la norépinéphrine ou l'hydroxytryptamine ou des précurseurs à partir desquels
elles synthétisent ces amines. Elles manifestent aussi une forte activité aminoacide
décarboxylase, d'où le nom d'APUD cells (Amine precursor uptake and decarboxylation). En
plus de la synthèse des polypeptides à activité hormonale, les cellules APUD possèdent une
capacité manifeste ou latente de synthétiser les amines biogéniques.

F.- Cellules a glycoprotéine.


C'est surtout les cellules pancréatiques et les cellules caliciformes (goblet cells) de
l'intestin grêle.
45

G.- Cellules a mucus et sécrétion séreuse

Ce sont les cellules pancréatiques et les cellules caliciformes de l'intestin grêle. La cellule à
mucus est caractérisée par la présence de grandes quantités de sécrétions dans la plus grande
partie de la cellule et un noyau aplati à chromatine condensée à sa base. La cellule à sécrétion
séreuse à noyau rond euchromatique, entouré par le RE rugueux au 1/3 basal de la cellule avec
granules sécrétoires facilement colorables à l'apex.

H.- Cellules myoépithéliales

Plusieurs glandes (sudoripares, sein et glandes salivaires) contiennent un type spécial des
cellules dans leurs portions sécrétoires. Ces cellules sont étoilées avec un noyau central et des
longs prolongements cytoplasmiques attachés aux cellules sécrétrices par des desmosomes.
Elles sont localisées entre la membrane basale ou la lame basale et le pôle basal des cellules
sécrétrices. La présence des filaments similaires à ceux des muscles lisses suggèrent qu'elles
sont contractiles. Elles participent à l'activité sécrétoire de la glande.

I.- Cellules sécrétant les stéroïdes

Elles sont présentes dans des structures variables du corps.


(Ex : testicules, ovaires, surrénales). Ce sont des cellules endocrines spécialisées dans la
synthèse et le stockage des hormones stéroïdes. Elles ont les caractéristiques suivantes:
- Elles sont polyédriques ou rondes et acidophiles avec noyau central et un
cytoplasme toujours mais invariablement riche en lipides.
- Leur cytoplasme est exceptionnellement riche en réticulum endoplasmique lisse
ayant la forme des vésicules ou des tubules libres ou anastomosés.
- Les mitochondries sphériques ou allongées possèdent des crêtes tubulaires
plutôt que lamellaires ou en forme d'étagère.

VIII.- IMMUNOHISTOCHIMIE

Les cellules épithéliales présentent les caractéristiques suivantes à


l’immunohistochimie :
- expression des cytokératines, filaments intermédiaires
- expression d’une glycoprotéine de surface, l’antigène membranaire épithélial
(EMA)
- existence dans certains épithéliums, d’un produit cellulaire spécialisé
colorable, par exemple l’antigène spécifique de la prostate et la phosphatase
acide spécifique de la prostate dans les canaux et les acinus de cette glande,
thyroglobuline dans les cellules de la glande thyroïde et YY-énolase dans les
cellules des lignées neuroendocrines.
46

CHAPITRE 3 : LE TISSU CONJONCTIF

Le tissu conjonctif donne et maintien la forme du corps. Il comprend une matrice qui
sert à connecter et fixer les cellules et les organes et sert en outre de support au corps. A la
différence des autres types de tissus (épithélium, muscle et tissu nerveux), le tissu conjonctif
fonctionne premièrement à travers ses composants extracellulaires. En effet la majeure partie
du tissu conjonctif sa matrice extracellulaire, comprend des fibres de protéines, une substance
amorphe, et les liquides tissulaires. Les cellules spécifiques du tissu conjonctif sont enrobées
dans la matrice extracellulaire.

En termes de composition, le tissu conjonctif est subdivisé en 3 classes de composants :


- cellules ;
- fibres protéinacées et
- la substance fondamentale.
Le tissu conjonctif provient d'un tissu embryonnaire, le mésenchyme caractérisé par des
cellules étoilées et ramifiées enrobées dans une abondante substance amorphe intercellulaire.
Les cellules mésenchymateuses ont un noyau ovale à nucléole bien développé et une fine
chromatine. Le mésenchyme dérive du mésoderme.

I.- Composants du tissu conjonctif

A.- LES CELLULES

La spécialisation cellulaire du tissu conjonctif a donné naissance à plusieurs types de cellules


ayant chacun ses propres caractéristiques morphologiques et fonctionnelles.
Les cellules de soutien forment de cellules très différenciées à fonctions métaboliques
complexes et produisant une matrice extracellulaire qui détermine essentiellement les
caractéristiques physiques du tissu.
Il décrit cinq types de cellules de soutien, Il s'agit des fibroblastes, chondrocytes, ostéoblastes,
myofibroblastes et adipocytes.

1.- FIBROBLASTES
Ce sont les cellules les plus fréquemment rencontrées dans le tissu conjonctif. Elles sont
responsables de la synthèse de la substance amorphe intercellulaire. Il y a 2 types
morphologiques différents de fibroblastes et d'autres ont des caractéristiques intermédiaires.
La cellule jeune à activité synthétique intense est morphologiquement distincte du fibroblaste
quiescent éparpillé dans la matrice déjà synthétisée. Certains histologistes appellent la cellule
jeune fibroblaste et la cellule mature fibrocyte. Le fibroblaste présente de nombreux et
irréguliers prolongements cytoplasmiques ; son noyau est ovoïde, grand et clair avec une fine
chromatine et un nucléole apparent ; son cytoplasme est riche en R.E rugueux et son appareil
de Golgi développé. Le fibrocyte est une petite cellule tendant à être fusiforme et ayant peu de
prolongements cytoplasmiques. Il a un petit noyau sombre et allongé et un cytoplasme
acidophile. Le m.e montre que le fibrocyte a un réticulum endoplasmique rugueux peu
développé de même que l'appareil de Golgi par rapport à ceux du fibroblaste. Il peut, s'il est
bien stimulé, synthétiser des fibres et dans certaines circonstances, il peut prendre la forme et
l'apparence du fibroblaste (plaie cicatrisante). Les fibroblastes synthétisent les fibres collagènes
et élastiques de même que la substance amorphe intercellulaire (glycosaminoglycanes).
47

A B
a a
a a
Figure 64: A, fibroblastes et
a a fibres collagens; B,
fibrocyte
a et fibres collagènes a
a a
a a
a2.- MYOFIBROBLASTES. a
a
a
a
a Ils ressemblent aux fibroblastes après coloration à l’hématoxyline-éosine mais, ils
acontiennent des agrégats de filaments d’actine associés et de la myosine en vue d’une
a
afonction contractile. Ils produisent du collagène comme les fibroblastes et leurs propriétés
contractiles assurent la rétraction et la contraction du tissu fibreux cicatriciel jeune.
L’immunohistochimie les différencie des fibroblastes car les myofibroblastes sont actine
musculaire lisse + et desmine +. L’absence de la lame basale les distingue des myofibres
lisses.

3.- CHONDROCYTES

Sécrètent les composants de la matrice extracellulaire du cartilage.

4.- OSTEOBLASTES

Ils sécrètent les composants de la matrice extracellulaire de l'os.

5.- ADIPOCYTES

Ils sont particulièrement adaptés au stockage des lipides mais en plus de cette fonction
de réserve énergétique, ils ont un rôle de coussin protecteur.

On trouve en plus

6.- CELLULES DE REGENERATION

Certains auteurs pensent que chez l'adulte, certaines cellules gardent leur capacité des
cellules mésenchymateuse embryonnaires à donner naissance à n'importe quel type de cellules
conjonctives ou à une cellule musculaire. Ces cellules sont appelées cellules adventitielles,
similaires morphologiquement aux fibroblastes et se retrouvent le long des capillaires sanguins.

D'autres pensent que le nouveau tissu conjonctif dérive des cellules préexistantes telles
que les fibroblastes, les cellules musculaires lisses... qui gardent leur capacité à se diviser.
48

7.- MACROPHAGES.

Les macrophages se distinguent plus par leur capacité de pinocytose et phagocytose que
par leur morphologie variable selon leur état fonctionnel et leur localisation. Le macrophage
est soit fixe ou libre. Le macrophage libre migre par des mouvements amiboïdes. Le
macrophage fixe est fusiforme ou étoilé avec un noyau ovoïde à chromatine condensée. Dans
le conjonctif lâche, les macrophages sont morphologiquement similaires aux fibroblastes avec
lesquels on les confond. Le macrophage libre est plus actif en phagocytose que le macrophage
fixe. Il migre par des courtes et épaisses pseudopodes lui donnant une forme irrégulière. Son
noyau est rond avec une chromatine condensée. La m.e indique que la surface du macrophage
est irrégulière, sa membrane cellulaire contient des protrusions et des indentations. Ces cellules
possèdent des lysosomes primaires qui fusionnent avec les vacuoles de phagocytose pour
donner des lysosomes secondaires...

Les macrophages fixes et libres sont des phases différentes d'une même cellule et l'une
peut se transformer en l'autre. Ils jouent un rôle important dans la défense de l'organisme par
leur capacité de mouvement. Il phagocyte les débris cellulaires, des substances intercellulaires
altérées... S'ils rencontrent des gros corps étrangers, ils fusionnent pour former des cellules
géantes à corps étrangers à 100 ou plusieurs noyaux. Les macrophages sont le stade terminal
de la vie des monocytes, un type de leucocytes dérivant de la moelle osseuse (m.o.). Après
avoir quitté la moelle osseuse, les monocytes séjournent 8-74 heures dans le sang puis
traversent la paroi des veinules ou des capillaires pour entrer dans le tissu conjonctif où ils
deviennent des macrophages. Dans ce processus de transformation monocyte-macrophage, il y
a augmentation de la taille de la cellule, de l'appareil de Golgi et du nombre des lysosomes, des
microtubules et des microfilaments.

8.- MASTOCYTES

Il est grand est ovoïde. Son cytoplasme est bourré des granules basophiles. Son noyau est
rond et central et souvent camouflé ou voilé par les granules basophiles. Ils sont nombreux
dans certains types de tissu conjonctif mais difficiles à visualiser à l'HE. Le bleu de toluidine les
met en évidence en teintant leurs granules en pourpre-rougeâtre ou violet-rougeâtre. La
propriété des cellules à changer la couleur des colorants utilisés est appelée métachromasie.
Elle est due à la présence de nombreux groupes acides dans la structure amenant à une
coloration métachromatique. Les granules des mastocytes entourés d'une membrane
contiennent l'héparine, un glycosaminoglycane sulfaté, l'histamine et ECF-A (éosinophile
chemotactic factor of Anaphylaxis). Les mastocytes libèrent aussi le SRS-A (slow-reacting
substance of anaphylaxis). Leur surface contient des récepteurs spécifiques des IgE.

9.- LEUCOCYTES

a.- Eosinophiles

Il s'agit d'un globule blanc à cytoplasme bourré des granules éosinophiles, les lysosomes
et à noyau bilobé.
49

b.- Basophiles

Ce sont des leucocytes à cytoplasme bourré des granules similaires à ceux des mastocytes.

c.- Lymphocytes.

d.- Plasmocytes

Ce sont des cellules grandes et ovoïdes à cytoplasme basophile par richesse en réticulum
endoplasmique rugueux. Le noyau du plasmocyte est sphérique et a une hétèrochromatine
disposée en mottes périphériques séparées par des espaces clairs, lui donnant l'aspect en
damier ou du cadran d'une montre. Ils sont responsables de la synthèse des anticorps dans le
corps

B.- FIBRES

Il y a 4 types principaux de protéines de la matrice extracellulaire:


- fibres collagènes, fibres élastiques (élastine), la fibrilline et fibronectine.

1.- FIBRES COLLAGENES

Ce sont les plus nombreuses des fibres conjonctives. Les fibres collagènes fraîches sont
les cordons incolores mais si elles sont présentes en grand nombre, elles donnent au tissu une
teinte blanchâtre ou blanche par exemple dans les tendons et les aponévroses. Dans beaucoup
de parties du corps, les fibres collagènes sont disposées en bandes collagènes. Les fibres de
collagènes sont composées de fibrilles de 0,2 à 0,5 μm de diamètre. Le m.e montre que chaque
fibrille se compose de nombreux filaments dont le diamètre ne peut être précisé au
microscope. Chaque fibrille présente des bandes transversales caractéristiques ayant une
périodicité de 64 nm avec une séquence des bandes sombres et des bandes claires. Les bandes
sombres retiennent la plus grande partie du colorant utilisé en me car elles ont plus de radicaux
chimiques libres que les bandes claires. En plus des fibrilles d'une périodicité typique de 64 nm,
les fibrilles collagènes d'une périodicité d'approximativement 250 nm se rencontrent dans le
tissu conjonctif de l'oeil et dans le cartilage des personnes âgées. Ces fibrilles s'appellent
collagène fibreux à long espace.

A B
a a
Figure 65: A, fibroblastes et fibres collagènes et
fines striations transversales; B, fibres collagènes
et striations transversales
50

Au microscope optique les fibres collagènes sont acidophiles ou éosinophiles; elles se


colorent en rouge avec l'éosine, bleu avec le Trichrome de Mallory et en vert avec le trichrome
de Masson. Les principaux acides aminés composant le collagène sont : la glycine (33,5 %),
proline (12 %) et hydroxyproline (10 %) le reste est fait d'autres acides aminés. C'est la seule
protéine contenant beaucoup d'hydroxyproline, de sorte que la quantité de collagène dans un
tissu peut être appréciée par la teneur en hydroxyproline. Le collagène représente 30 % de
toutes les protéines du corps. Les sous-unités protéiques qui polymérisent pour former le
collagène sont appelées tropocollagène. Les fibres collagènes sont construites à partir des
précurseurs (chaînes ) assemblés pour former des structures rigides linéaires en triple
hélice, elles-mêmes assemblées en longs filaments. Il y a au moins 20 types de chaînes  qui
se combinent pour produire différentes formes de collagènes. Le collagène de type I, II et III
s’organisent comme une corde en fibrilles ; ce sont les types principaux de collagène
fibrillaires.

Les fibres de collagène résistent aux forces de tension dans les tissus, ce qui fait que
leur orientation et leurs liaisons interfibrillaires varient en fonction de l’environnement local.
Les fibres reticulaires (réticuline) sont de fines fibrilles de collagène type III. Ce sont des fibres
très fines ayant un diamètre comparable à celui des fibres collagènes et invisibles à l'H.E. Elles
sont fortement PAS + et argyrophiles et donc mises en évidence par imprégnation argentique,
elles apparaissent alors noires.

Figure 66: fibres réticulaires


colorées en noir

Leur argyrophilie et leur réaction PAS + s'expliquent par leur teneur élevée en héxoses : 6-
12% alors qu'il n'y en a que 1% dans le collagène. Les fibres réticulaires sont composées
principalement des protéines collagènes. Les microfibrilles minces présentent une périodicité
de 64 nm caractéristique du collagène, mais les fibres réticulaires ont un diamètre plus petit.

Ces fibres sont plus abondantes dans la charpente des organes hématopoïétiques (rate,
ganglions, moelle osseuse rouge) et constituent un réseau autour des cellules épithéliales des
organes tels que le foie, rein et glandes endocrines.

2.- LA FIBRILLINE

C’est une glycoprotéine récemment caractérisée et l’élément principal des


microfibrilles extracellulaires de 8-12 mm de diamètre constituant les fibres élastiques.
51

3.- LA FIBRONECTINE

C’est une glycoprotéine multifonctionnelle qui existe sous 3 formes principales :


- une protéine plasmatique circulante,
- une protéine attachée transitoirement à la surface de la plupart des cellules.
- des fibrilles insolubles, constituant une partie de la matrice extracellulaire,
formées de dimères de fibronectine liés les uns aux autres par des ponts
disulfures.

Son importance fonctionnelle tient à sa capacité d’adhérer à différents constituants


tissulaires car elle possède des sites liant le collagène et l’héparine et porte des molécules
d’adhésion.

Glycoprotéines structurales extracellulaires

La laminine, l’entactine et la ténascine servent d’intermédiaire à l’interaction entre les


cellules et la matrice extracellulaire.

- Laminine

C’est une glycoprotéine sulfatée, un constituant majeur des membranes basales. Elle
est élaborée par la plupart des cellules épithéliales et endothéliales. C’est une molécule qui a
des sites de liaison pour les récepteurs cellulaires spécifiques (intégrines), l’héparane-sulfate,
le collagène de type IV et l’entactine.

- Entactine

C’est aussi une glycoprotéine sulfatée, composant de toutes les membranes basales et
qui se lie à la laminine. On pense qu’elle joue le rôle de protéine de liaison entre la laminine
et le collagène de type IV.

- Ténascine

C’est une glycoprotéine intracellulaire intervenant dans l’adhésion cellulaire. Elle est
exprimée surtout dans les tissus embryonnaires. On pense qu’elle joue un rôle important
dans les phénomènes de migration cellulaire lors du développement du système nerveux.

- Membrane Basale

C’est un feuillet spécialisé constitué de protéines de la matrice extracellulaire et des


glycosaminoglycanes. Elles agissent comme interface entre les cellules parenchymateuses et
les tissus de soutien.

Figure 67: la membrane basale


52

Les membranes basales sont constituées de cinq composants principaux : collagène de type
IV, laminine, héparane-sulfate, entractine et fibronectine synthétisé par les cellules
parenchymateuses. Elles contiennent en outre de nombreuses protéines mineures mal
caractérisées ainsi que les glycosaminoglycanes (GAGs).
La membrane basale a 3 fonctions principales :
- Elle constitue une interface entre les cellules parenchymateuses et la matière
extracellulaire moins spécialisée.
- Elle agit comme un tamis moléculaire (banière de perméabilité) portant des
pores dont la taille dépend de la charge et de l’arrangement spatial des
glycosaminoglycanes qui la constituent.
- Elle contrôle probablement l’organisation cellulaire et la différenciation par
l’interaction des récepteurs de surface cellulaire et molécules de la matière
extracellulaire.

ADHESION CELLULAIRE A LA MATRICE EXTRACELLULAIRE

Il existe des jonctions intercellulaires et des jonctions entre cellules et matrice


extracellulaire. Les dernières jonctions comprennent :
- Les hémidesmosomes qui amarrent les filaments intermédiares du cytosquelette
(l’actine) des cellules à la membrane basale.
- Les contacts localisé ou en foyer qui amarrent les filaments d’actine (le
cytosquelette) à la membrane basale grâce à la finbuline, et taline et aux récepteurs
de fibronectine.
- Les récepteurs de laminine qui amarrent les cellules à la membrane basale.
- Les glycoprotéines non-intégrines.

4.- FIBRES ELASTIQUES.

Elles se distinguent facilement des fibres collagènes parce qu'elles sont minces et sans
striations transversales. Elles se ramifient et s'unissent les unes aux autres pour former un
réseau irrégulier. Lorsqu'elles sont fraîches et en grande quantité elles apparaissent jaunes. Les
fibres élastiques prédominent dans le tissu élastique et sont connues comme les fibres jaunes
du tissu conjonctif, tandis que les fibres collagènes sont connues comme les fibres blanches. Les
fibres élastiques sont capables de se tendre d'une à 1,5 fois leur longueur sous l'action de
petites forces et de revenir à leur longueur initiale après cessation de ses forces. Les fibres
élastiques se colorent faiblement et irrégulièrement à l'hématoxyline-éosine (H.E.) et souvent
ne se colorent pas.

Figure 68: fibres élastiques


ondulantes
53

Les colorations sélectives mais non spécifiques sont : Résocine-fuscine, fuscine-aldehyde,


et orcéine donnant le pourpre ou le bleu foncé. La fibre élastique comprend une substance
amorphe, l'élastine entourée d'un manchon de fibrilles. L’élastine est une protéine
hydrophobe, qui s’assemble en filaments et en feuillets par réticulation. Elle constitue le
composant principal des fibres élastiques. Elle est aussi produite par les fibroblastes comme le
collagène.

C.- SUBSTANCE FONDAMENTALE

C'est une substance incolore, transparente et homogène. Elle remplit les espaces entre
les cellules et fibres conjonctives. Elle est visqueuse et agit comme une barrière à toute
pénétration de particules étrangères dans le tissu conjonctif. Sur les coupes histologiques
ordinaires, elle apparaît comme un matériel granulaire entre les cellules et les fibres
conjonctives. Sa nature chimique exacte n'est pas complètement connue mais elle est
essentiellement composée de glycosaminoglycanes (GAG) et des protéines complexes avec
carbohydrates comme protéoglycanes. Le terme mucopolysaccharides était utilisé pour
désigner les polysaccharides extraits du tissu conjonctif riche en héxosamines mais très
récemment, d'autres termes ont été introduits pour classifier ces substances: -
glycosaminoglycanes = polysaccharides contenant des sucres aminés,- galactosaminoglycanes
= polysaccharides contenant la galactosamine, - glucosaminoglucuronates = polysaccharides
contenant les sucres aminés et l'acide uronique,
glucosaminoglycanes = polysaccharides contenant la glucosamine, déoxyglu-
cosaminoglycanes... Les termes protéoglycanes, glycoprotéines, mucoprotéines sont utilisés
comme synonymes.

II.- HISTOPHYSIOLOGIE DU TISSU CONJONCTIF

Le tissu conjonctif a les fonctions de soutien (support), d'emballage ou empaquetage, de


stockage, de transport, de défense et de réparation. Les fonctions de soutien et d'emballage
sont évidentes: les tissus épithéliaux, musculaires et nerveux sont associées au tissu conjonctif
qui soutient et remplit les espaces entre leurs cellules. Les fibres conjonctives assurent la
fonction de soutien.
Les fibres collagènes constituent les tendons, aponévroses, capsules des organes et
méninges ainsi que les trabécules et les parois à l'intérieur des organes.

- Stockage.

Les lipides sont emmagasinés dans le tissu adipeux, qui est un tissu conjonctif. Le tissu
fibreux lâche stocke l'eau et les électrolytes ainsi qu'environ 1/3 des protéines du corps y
compris les protéines plasmatiques :

- Défense.

Plusieurs mécanismes de défense dépendent des cellules et des composants


intercellulaires du tissu conjonctif. Ce tissu comprend, les macrophages assurant la phagocytose
et les plasmocytes synthétisant les anticorps (Ac) spécifiques.
54

- Réparation.

Le tissu conjonctif joue un rôle important dans la phase de réparation de l'inflammation..

- Transport.

Il transporte les différents éléments par le sang à différents tissus ou organes.

III.- TYPES DE TISSU CONJONCTIF

Il y a plusieurs types de tissu conjonctif. Ils consistent en un assemblage des fibres,


cellules et de la substance fondamentale. Le nom donné à chaque type dénote soit du
composant prédominant ou de la structure caractéristique du tissu.
Tissu lâche
régulier
Fibreux
dense irrégulier
T. adipeux
Tissu T. élastique
conjonctif à
Tissu Conjonctif T.hématopoïétique
propriétés
spéciales (lymphatique et
T. muqueux

T. conjonctif de cartilage
soutien os

A.- TISSU FIBREUX


Ici aucun constituant ne prédomine.

1.- Tissu fibreux lâche

Sa composante majeure est la substance fondamentale amorphe. Il comprend les autres


composants du tissu conjonctif : les fibroblastes et les macrophages sont les plus nombreux
mais les autres types de cellules conjonctives sont aussi présents de même que les fibres
collagènes, élastiques et réticulaires en petite quantité. Ce tissu remplit les espaces entre les
gaines des fibres conjonctives et les muscles, supporte l'épithélium et forme une couche
encerclant les vaisseaux sanguins et lymphatiques. Il se retrouve principalement dans les
papilles dermiques, dans l'hypoderme, les séreuses pleurale et péritonéale et dans les glandes.
55

2.- Tissu fibreux dense.

Il est composé des mêmes éléments que le tissu conjonctif lâche mais il y a une nette
prédominance du collagène avec moins de cellules que le tissu conjonctif lâche. Les fibroblastes
sont les cellules les plus fréquentes. Il est dit irrégulier lorsque le collagène est arrangé en
bandes sans orientation définie. Ce tissu se rencontre dans le derme, la sous-muqueuse de la
paroi digestive et au niveau des capsules des organes tels que la rate. Le collagène du tissu
fibreux régulier est arrangé selon une orientation définie. Les tendons représentent ce type de
tissu. Le collagène s'y dispose en bandes parallèles séparées par une petite quantité de
substance amorphe et enveloppée par le tissu conjonctif lâche contenant vaisseaux et nerfs.
Extérieurement le tendon est entouré d'un manchon de tissu conjonctif dense fait de 2 couches
dans certains tendons, les 2 couches étant faites des cellules squameuses mésenchymateuses.
L'une des couches est fixée au tendon et l'autre garnit les structures voisines et entre les 2 se
trouvent une cavité contenant un liquide lubrifiant similaire à la synovie et permettant un
glissement facile du tendon.

A
a

Figure 69: fibroblastes et fibres collagènes

B.- TISSU ELASTIQUE

Il est fait des bandes des fibres élastiques épaisses avec une petite quantité de tissu
fibreux lâche autour de chacune d'elles. Entre les fibres élastiques on note des fibroblastes
aplatis semblables à ceux du tendon. L'abondance des fibres élastiques confère au tissu une
couleur jaune et une grande élasticité. On le retrouve dans les ligaments de la colonne
vertébrale et les ligaments suspenseurs du pénis.

Figure 70: fibres élastiques


56

C.- TISSU RETICULAIRE.

Il est fait des cellules réticulaires et des fibres réticulaires qu'elles synthétisent. Le tissu
réticulaire se rencontre dans les organes produisant les cellules sanguines (organes
hématopoïétiques) et constitue le réseau supportant les cellules libres de ces organes. Les
cellules réticulaires ont de longues extensions qui sont en contact avec les cellules voisines.
Leur noyau est grand avec une fine chromatine et un ou plusieurs nucléoles.

D.- TISSU MYXOIDE.

Il a une abondante substanceB fondamentale. Il est jaunâtre et contient des fibres


collagènes et peu de fibres élastiques
a ou réticulaires. Les cellules y sont principalement les
a
fibroblastes. Le tissu myxoïde est lea composant principal du cordon ombilical et est appelé
a dans la pulpe d'une dent jeune.
gelée de Whartin. Il se rencontre aussi
a
a
a

A
a
a
Figurea 71: A, fibroblastes et fibres collagènes et élastiques
a
E.- TISSU ADIPEUX.
a
a
a
C'esta un type spécial de tissu conjonctif dans lequel prédominent les adipocytes isolés ou
a
disposés en a lobules. Le tissu adipeux est dans l'organisme, l'un des organes les plus grands.
Chez l'hommea d'un poids normal, il représente 15-20% de son poids corporel et chez la femme
a
20-25% deason poids.
a
C'est un réservoir important d'énergie des mammifères parce qu'ils ont besoin
continuellement d'énergie, ainsi ils mangent de façon intermittente. Il existe 2 types de tissus
adipeux caractérisés par la structure de leurs cellules, la localisation, le contenu, la
vascularisation et les fonctions:

1.- Tissu adipeux uniloculaire, jaune, habituel, dont les cellules complètement développées,
contiennent une large vacuole centrale de graisse dans leur cytoplasme.

a.- Structure histologique


Ses cellules sont sphériques si elles sont isolées mais polyédriques dans le tissu adipeux
où elles sont empaquetées. Sur des coupes standard les cellules apparaissent comme des
anneaux minces de cytoplasme entourant des vacuoles laissées par les lipides enlevés par
l'alcool et le xylol, ce sont les cellules en bague à chaton. L'anneau peut se rompre, d'où la
distorsion de l'architecture. La portion épaisse du cytoplasme entourant le noyau contient
l'appareil de Golgi, les mitochondries d'aspect filamenteux ou ovoïde, un rare réticulum
endoplasmique rugueux et des ribosomes libres.
57

Le cytoplasme entourant la vacuole de lipide renferme le réticulum endoplasmique lisse


et quelques vacuoles de pinocytose. Le microscope électronique montre que l'adipocyte
renferme d'autres gouttelettes de lipides que celles vues au microscope optique. Ces
gouttelettes n'ont pas de membrane. Le tissu adipeux est vascularisé bien que les vaisseaux ne
soient pas apparents.

Les lipoblastes sont des cellules fusiformes dérivées du mésenchyme jeune et


contiennent de petites vacuoles de lipides. Ils se différencient en adipocytes.
Il possède les récepteurs pour l’hormone de croissance, l’insuline, les glucocorticoïdes, les
hormones thyroïdiennes et la noradrénaline qui modulent la mobilisation et la libération des
graisses. Il a un riche réseau capillaire sanguin et innervé par le système nerveux autonome.
Il est organisé en lobules séparés par des lames de tissus fibreux.

b.- Histophysiologie

Stockage des graisses mobilisables selon les besoins de l'organisme.

2.- Tissu adipeux multiloculaire, brun fait des cellules contenant de multiples vacuoles de
lipides et des mitochondries. Tous les 2 types de tissu adipeux contiennent un riche réseau
vasculaire sanguin.

Chez l'embryon humain et le nouveau-né, ce tissu est rencontré dans plusieurs parties du
corps et y reste contanné après la naissance. Il ne persiste probablement pas à l'âge adulte. Son
rôle parait limité aux 1ers mois de la vie post-natale, où il produit de la chaleur et protège le
nouveau-né contre le froid.
58

a.- Histologie

Ses cellules sont polygonales et plus petites que celles du tissu adipeux uniloculaire. Leur
cytoplasme contient de nombreuses gouttelettes de lipide de taille variable et nombreuses
mitochondries sphériques avec longues crêtes occupant leur largeur.
Le r. endoplasmique rugueux ou lisse n'est pas abondant. Ce tissu ressemble à une glande
endocrine parce que ses cellules prennent une disposition épithéliale des cellules
empaquetées, associées aux capillaires sanguins. Il est subdivisé par du tissu conjonctif en
lobules bien plus délimités que dans le tissu adipeux uniloculaire.

b.- Histophysiologie

Il sert à réchauffer le corps du nouveau-né surtout lorsqu'il est soumis à des basses
températures. Chez les animaux en fin d’hibernation, l'influx nerveux libère la norépinéphrine
dans le tissu adipeux. Cette substance active l'enzyme lipase hormone-sensitive présente dans
les adipocytes et entraînant l’hydrolyse des triglycérides en graisses acides et glycérol. La
consommation d'oxygène et la libération de la chaleur sont augmentées et entraînent
l'élévation de la température du tissu et le réchauffement du sang passant à travers lui (le
tissu). Le sang réchauffé circule à travers le corps, le rechauffe et amène les graisses acides non
métabolisés dans le tissu adipeux pour être utilisé par d'autres tissus, donc il métabolise les
graisses pour produire de la chaleur.

F.- LE CARTILAGE

C'est un type de tissu conjonctif dans lequel le matériel intercellulaire a une consistance
rigide mais moins résistante à la pression que l'os. Sa surface est élastique et lisse. Sa fonction
principale est de soutenir, de maintenir les tissus mous et de permettre grâce à sa surface lisse,
le mouvement de glissement au niveau des surfaces articulaires, facilitant ainsi le mouvement
des os. Il est essentiel au développement des os avant et après la naissance.
Comme tous les autres tissus conjonctifs, le cartilage contient beaucoup de matériel
intercellulaire, appelé matrice chondroïde ou cartilagineuse ayant des cavités occupées par les
cellules cartilagineuses, les chondrocytes synthétisant et maintenant la matrice. Le cartilage
comprend le collagène, les fibres élastiques et les glycosaminoglycanes en des proportions
variables selon le type de cartilage. Il est dépourvu des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Il
se nourrit par diffusion à partir des capillaires du tissu conjonctif et du fluide synovial.

1.- Types de Cartilage

a.- Cartilage Hyalin

Le cartilage hyalin frais est blanc bleuâtre et translucide. Il sert de squelette provisoire ou
temporaire à l'embryon jusqu'au moment où il sera remplacé par les os. Entre la diaphyse et
l'épiphyse des os longs se trouve le disque de cartilage hyalin servant à la croissance
longitudinale des os. Chez l'adulte, le cartilage hyalin se retrouve seulement au niveau de
l'arbre respiratoire (larynx, trachée, nez et bronches), sur le bout du cartilage costal et la face
articulaire des os. Le microscope électronique (m.e.) montre que, les fibrilles collagènes sont la
composante dominante de la matrice.
59

Dans une coupe histologique le collagène n'apparaît pas parce qu'il y existe sous forme de
fibrilles submicroscopiques et ont en plus un indice de réfraction proche de celui de la
substance amorphe dans laquelle elles sont enrobées. La matrice cartilagineuse contient le
collagène type II. Les glycosaminoglycanes sont les composants principaux de la matrice
cartilagineuse.

A B
a a
Figure 74: A et B cartilage hyalin

Dans le cartilage immédiatement autour de chaque chondrocyte, il existe une zone riche
en glycosaminoglycanes et pauvre en collagène appelée, la capsule et montrant une intense
basophilie, une métachromasie et une plus grande PAS positivité que dans les autres portions
de la matrice.

a.- Périchondre

Excepté le cartilage articulaire, les autres cartilages sont recouverts par un feuillet dense
de tissu conjonctif, le périchondre (flèche rouge) essentiel à la croissance et au maintien du
cartilage.

Figure 75: Chondroyte dans un chondroplaste


(flèche bleue) et périchondre (flèche rouge)

Il est fait des cellules ressemblant aux fibroblastes et considérées comme tel par certains
auteurs, tandis que d'autres considèrent que ce sont des cellules mésenchymateuses
indifférenciées qui peuvent se différencier directement en chondroblastes (flèche bleue).
60

b.- Chondrocytes

A la périphérie du cartilage hyalin, les chondrocytes présentent une forme ellipsoïde avec
le grand axe parallèle à la surface du cartilage. A l'intérieur, ils sont ronds et beaucoup se
disposent en lobules de plus de 8 cellules provenant des mitoses. Dans les coupes
histologiques, les cellules cartilagineuses et la matrice se rétractent de la capsule. Dans le corps
humain les lobules de chondrocytes remplissent les lacunes. Leur surface paraît régulière et
lisse au microscope optique, tandis qu'elle est irrégulière au m.e. où elles présentent des
protrusions et indentations augmentant les possibilités d'échange avec le milieu extracellulaire
étant donné qu'ils sont loin du courant sanguin. Les chondrocytes jeunes sont aplatis, tandis
que les vieux sont ronds et hypertrophiés. Ils sont riches en organites sécrétoires tels que le
réticulum endoplasmique rugueux et l'appareil de Golgi. Dans le cytoplasme des chondrocytes
matures on observe des accumulations de glycogène et des lipides.

b.- Cartilage Elastique

Il diffère du cartilage hyalin par sa teneur élevée en fibres élastiques. Les chondrocytes de
ce type sont similaires à ceux du type hyalin.

Site : lobule de l'oreille, conduits auditifs externe, trompe d'Eustache et épiglotte et certains
cartilages laryngés.

c.- Fibrocartilage

C'est un tissu à caractéristiques intermédiaires entre le tissu fibreux dense et le cartilage


hyalin.
Sites : disques intervertébraux, attachement de certains ligaments aux os, symphyse pubienne.

Les chondrocytes sont similaires à ceux des types précédents. Sa matrice est acidophile à cause
de la présence d'une abondante quantité de collagène. Les chondrocytes sont souvent disposés
en colonnes.

B
a

Aa
aa

Figure 76: A,fibrocartilage et B,


fibres collagènes(flèche bleue) et
matrice conjonctive (flèche rouge)
61

2.- Histogenèse

Le cartilage dérive du mésenchyme.

3.- Croissance

Sa croissance est attribuée à 2 processus :


- croissance interstitielle par division mitotique des chondrocytes préexistants
- différenciation des cellules du périchondre, des périchondrocytes.

4.- Régression
A la différence des autres tissus conjonctifs, le cartilage est fréquemment soumis à des
processus dégénératifs dont le plus fréquent est la calcification de la matrice précédée de
l'augmentation de volume des chondrocytes suivie de leur mort. La calcification survient
normalement dans certains cartilages dans le processus normal d'ossification.

5.- Régénération
A l'exception des enfants, le cartilage des adultes régénère difficilement et souvent
incomplètement.

G.- L'OS
Durant l'évolution, la protéine de structure de base, le collagène subit des modifications
à des degrés variables de rigidité, élasticité et de longueur selon les influences
environnementales et les fonctions requises par l'organisme.

L'os est l'un des tissus les plus durs de l'organisme. En tant que principal constituant du
squelette, il supporte les structures charnues, protège les organes vitaux tels que ceux contenus
dans la boîte crânienne et le thorax et renferme la moelle osseuse, l'usine des cellules
sanguines. En dehors de ces fonctions, les os forment un système de leviers qui multiplie les
forces générées par la contraction des muscles striés.

B
a

A
a

Figure 77: A, os long: épiphyse


et diaphyse; B, vascularisation
de l’os
62

L'os est composé d'un matériel intercellulaire calcifié, la matrice osseuse ou l’ostéoïde et de
différents types de cellules : les ostéocytes logés dans les lacunes de la matrice, les
ostéoblastes qui synthétisent les composants de la matrice osseuse et les ostéoclastes, qui
sont des cellules géantes impliquées dans la résorption et le remodelage de l'os.

Tous les os sont bordés extérieurement par le périoste et intérieurement par l'endoste.

1.- CELLULES OSSEUSES

a.- Ostéoblastes

Ils sont responsables de la synthèse des composants organiques de la matrice osseuse :


collagène et glycoprotéines.

Ils sont exclusivement localisés à la surface de l'os l'un à côté de l'autre à la manière des
cellules d'un épithélium simple. Ils peuvent être cuboïdes et basophiles. S'ils sont en activité
intense, ils s'aplatissent et deviennent moins basophiles. Ils présentent des prolongements
cytoplasmiques les mettant en contact avec les ostéoblastes voisins. Les lacunes et les
canalicules apparaissent parce que la matrice se forme autour des cellules et de leurs
prolongements.

Durant la synthèse de la matrice les ostéoblastes ont la structure des cellules synthétisant
les protéines pour exportation, avec un appareil de Golgi et un réticulum endoplasmique
rugueux bien développés. La matrice fraîchement synthétisée, non encore calcifiée et adjacente
aux ostéoblastes est appelée substance ostéoïde.

Le cytoplasme des ostéoblastes en activité renferme des granules qui sont probablement
des précurseurs des mucopolysaccharides neutres de la matrice.

A B
a a

Figure 78: A et B, trabécules osseuses, ostéoblastes


tout autour (flèches bleues) et ostéocytes (flèches
rouges)

b.- Ostéocytes

Ce sont des cellules matures encapsulées dans les lames de la matrice osseuse minéralisée.
63

Dans les canalicules irradiant de la lacune, les prolongements cytoplasmiques des ostéocytes
voisins se connectent les uns aux autres. Ces anastomoses fournissent ou assurent un courant
des ions et des petites molécules telles que les hormones contrôlant la croissance et le
développement de l'os. Le contact des prolongements assure un mécanisme par lequel les
nutriments et les métabolites peuvent passer entre les vaisseaux sanguins et les ostéocytes
distants.

c.- Ostéoclastes

Ce sont des cellules géantes nées de la fusion de plusieurs monocytes du sang. Ils sont logés
dans les lacunes de Howship. Cytologiquement, ils possèdent un cytoplasme acidophile, de
nombreux lysosomes. Le m.e. montre de multiples projections cytoplasmiques leur permettant
d'attraper facilement les petites particules ainsi soumises à l'activité enzymatique. Ces
projections augmentent la surface de résorption de l'os. Leur fonction principale est la
résorption de l'os.

Figure 79: ostéoclastes (flèche bleue)

2.- LA MATRICE OSSEUSE

La matière inorganique représente 50 % du poids sec de l'os. Le calcium, le phosphore


sont spécialement abondants mais on y trouve aussi le bicarbonate, le citrate, le magnésium et
le sodium.
La matière organique est composée de collagène (95 %) et de la substance amorphe
contenant les glycosaminoglycanes et les protéines. A cause de sa teneur en collagène, la
matrice osseuse décalcifiée est fortement teintée par les colorants du collagène. Elle est aussi
PAS + à cause de la présence de galactose, fructose et autres carbohydrates présents dans les
glycoprotéines. L'association du collagène et de l'hydroxyapatite est responsable de la
consistance dure de l'os.

3.- PERIOSTE ET ENDOSTE

Les surfaces interne et externe de l'os sont couvertes respectivement par le périoste et
l'endoste qui sont des feuillets de tissu conjonctif. La surface de l'os non couverte par du tissu
conjonctif ou par des ostéoblastes est exposée à la résorption par les ostéoclastes qui
apparaissent immédiatement dans ces régions.
64

Le périoste est une couche du tissu conjonctif dense extérieurement fibreuse cellulaire et
vasculaire près de la surface de la matrice de l'os. Les fibres de collagène qui pénètrent dans
l'os et fixent le périoste à l'os s'appellent les fibres de Sharpey. Les cellules du périoste
ressemblant morphologiquement aux fibroblastes sont capables de proliférer par mitoses et de
se différencier en ostéoblastes. Ces cellules jouent un rôle dans la croissance et la réparation de
l'os. L'endoste a la même composition et presque la même structure que le périoste mais ne
présente pas 2 couches comme le périoste. Le tissu conjonctif du périoste et endoste renferme
des vaisseaux sanguins qui par les canaux de Volkmann pénètrent dans l'os. La fonction
principale du périoste et de l'endoste est la nutrition de l'os et la production des ostéoblastes
pour sa réparation.

4.- TYPES D'OS

On distingue à la coupe transversale d'un os, une zone dense sans cavités, l'os compact et
une zone avec des cavités communicantes, l'os spongieux. Au microscope optique les
trabécules de l'os spongieux et l'os compacte ont la même structure histologique.

Dans les os longs, les extrémités ou épiphyses sont faites d'os spongieux couverts d'une
couche d'os compact. La partie cylindrique, la diaphyse est totalement faite de l'os compact et
d'une petite quantité d'os spongieux situé autour de la cavité médullaire. Les os courts ont
habituellement un noyau d'os spongieux recouvert d'os compact. Les os plats sont faits de 2
couches d'os compact appelées, plaques séparées par une couche d'os spongieux, appelée
diploé.

Figure 80: os spongieux

Les cavités de l'os spongieux ainsi que la cavité médullaire contiennent : la moelle
osseuse composée de 2 types : la moelle osseuse rouge où se forment les cellules sanguines et
la moelle osseuse jaune faite principalement de graisses.
Histologiquement il est décrit 2 types d'os : immature, primaire ou os tissé, et mature,
secondaire ou os lamellaire. Les 2 variétés ont les mêmes composants structuraux mais dans
l'os immature, les bandes de collagène sont disposées au hasard tandis que dans l'os mature
elles sont organisées en lamelles osseuses.

a.- Os primaire

Dans la formation de chaque os, ou dans le processus de réparation de l'os, c'est l'os
primaire ou immature qui apparaît d'abord, il est ensuite remplacé par l'os secondaire chez
l'adulte sauf à certains endroits comme au voisinage des sutures du crâne, dans les alvéoles
dentaires et à l'insertion de certains tendons.
65

A part les bandes de collagène irrégulière, l'os immature se caractérise par la faible
teneur en sels minéraux (il est radiotransparent) et a un plus haut pourcentage des ostéocytes
que dans l'os secondaire.

Figure 81: os haversien

b.- L'os secondaire

Retrouvé chez l'adulte, il est caractérisé par des fibres de collagène concentriquement
arrangées autour d'un canal vasculaire. Le complexe fait des lamelles conjonctives entourant un
canal contenant des vaisseaux sanguins, les nerfs et du tissu conjonctif lâche s'appelle le
système haversien ou ostéon. Entre les lamelles et occasionnellement dans les lamelles on
note des lacunes où sont logés les ostéocytes. Autour des lamelles ou autour des systèmes
haversiens il y a souvent en dépôt de matériel amorphe, la substance cimentante. L'os
secondaire contenant les systèmes haversiens est parfois appelé os haversien. Il se retrouve
dans les diaphyses.

Figure 82: Nutrition de l’os


66

Figure 83: Système haversien ou ostéon

Chaque système haversien est un long cylindre parallèle à l'axe de la diaphyse. Il consiste
en un canal central, le canal d'Havers entouré de 4-20 lamelles osseuses concentriques. Chaque
canal bordé d'endoste contient les vaisseaux sanguins, les nerfs et du tissu fibreux lâche. Les
canaux haversiens communiquent avec la cavité médullaire, avec le périoste et entre eux par
les canaux de Volkmann dépourvus de lamelles concentriques qu'ils semblent pénétrer.

Figure 84: Systèmes haversiens: coupe longitudinale

Durant la croissance de l'os et dans l'os adulte, il y a destruction et reconstruction


continues des systèmes haversiens. Un système haversien jeune a un grand canal d'Havers et
peu de lamelles concentriques.

Il existe 2 systèmes circonférenciels, l'un interne et l'autre externe avec le canal


médullaire comme centre.

Le système circonférenciel interne est juste autour du canal médullaire et comprend


moins de lamelles concentriques que l'externe situé juste en-dessous du périoste.

Entre les 2 systèmes on note beaucoup de systèmes haversiens ainsi que des groupes
triangulaires ou irréguliers de lamelles parallèles appelés systèmes intermédiaires ou
parallèles.
Ces systèmes sont faits des lamelles laissées par les systèmes haversiens détruits durant
la croissance de l'os.
67

5.- HISTOGENESE DE L'OS

L'os dérive de l'ossification intramembraneuse ou de l'ossification endochondrale.

a.- Ossification intramembraneuse


C'est la source de la plupart des os plats. Dans le tissu conjonctif, le point d'ossification est
appelé Centre d'ossification primaire. Le processus débute par la différenciation en
ostéoblastes, des groupes des cellules ressemblant aux fibroblastes.

La synthèse du matériel ostéoïde aboutit à l'encapsulation des ostéoblastes qui


deviennent des ostéocytes. Ces îlots de développement d'os s'appellent spicules. La fusion de
plusieurs spicules donne naissance aux trabécules d'os spongieux. Le tissu conjonctif restant
entre les spicules osseuses est pénétré par les vaisseaux sanguins et les cellules
mésenchymateuses indifférenciés qui donneront naissance aux cellules de la moelle osseuse.
Les cellules de la membrane conjonctive se divisent pour donner naissance aux ostéoblastes
responsables de la croissance continue des centres d'ossification. La fusion de ces centres
remplace le tissu conjonctif par du tissu osseux. Les fontanelles chez les nouveau-nés
correspondent au tissu conjonctif non ossifié.

b.- Ossification endochondrale


Elle a lieu dans une pièce de cartilage hyalin dont la forme ressemble au petit modèle de
l'os à former. C'est la source des os courts et longs. Elle consiste en 2 processus. Il se produit
d'abord une hypertrophie suivie d'une destruction des chondrocytes laissant des lacunes
séparées par des septas de la matrice cartilagineuse calcifiée.
Dans le second processus un bourgeon ostéogénique et des capillaires sanguins entrent dans
les espaces laissés par les chondrocytes dégénérés. Les cellules indifférenciées donnent
naissance aux ostéoblastes qui vont produire la matrice osseuse. De cette façon le tissu osseux
apparaît là où était le cartilage sans transformation du cartilage en tissu osseux; les septas du
cartilage calcifié servent de support pour le début de l'ossification. Les os longs se forment du
modèle cartilagineux avec bout renflé, l'épiphyse et la diaphyse. Le 1er tissu osseux à former
apparaît par ossification intra-membraneuse dans le périchondre entourant la diaphyse. Donc
un os creux cylindrique, le col de l'os est produit dans les parties profondes du périchondre
devenant ainsi le périoste.

c.- Consolidation d'une fracture

Après une fracture, la lésion vasculaire entraîne l'hémorragie avec la formation du clou
hémostatique. Il survient ensuite la destruction de la matrice osseuse et des cellules osseuses.

Durant la réparation, le clou hémostatique, les débris cellulaires et la matrice osseuse


endommagée sont enlevés. Le périoste et l'endoste autour de la fracture prolifèrent et leurs
fibroblastes forment un tissu cellulaire entourant la fracture et pénétrant les extrémités de l'os
fracturé. L'os immature se forme par ossification enchondrale, des petits fragments de cartilage
apparaissant dans le tissu conjonctif qui se développe dans le foyer de fracture et aussi par
ossification intramembraneuse. Ainsi apparaissent simultanément des foyers cartilagineux de
l'ossification intramembraneuse et de l'ossification enchondrale lors de la réparation d'une
fracture.
68

6.- HISTOPHYSIOLOGIE DE L'OS

a.- Support et protection


Les os forment le squelette et constituent un système de levier augmentant les forces
produites par la contraction des muscles squelettiques. Ils protègent les organes vitaux
(viscères intrathoraciques et le cerveau).

b.- Plasticité

c.- Réserve de calcium

7.- ARTICULATIONS.

a.- Synarthrose

1).- Synostose :

Les os sont unis entre eux par du tissu osseux. Pas de mouvement possible.
ex. les os du crâne.

2).- Synchondrose
Les os sont unis par du cartilage hyalin, mouvement limité: les côtes sont attachés au
sternum par le cartilage hyalin.

3).- Syndesmose
Quelques mouvements sont possibles. Les os sont unis par du tissu conjonctif. Ex.
l'articulation tibiofibulaire inférieure (tibiopéronière).

b.. Diarthroses
Ce sont les articulations unissant généralement les os longs et à grande mobilité.
69

CHAPITRE 4. TISSU MUSCULAIRE

Le muscle est responsable des mouvements du corps. Il consiste en des cellules


allongées caractérisées par la présence d'un grand nombre de filaments cytoplasmiques
contractiles. Les cellules musculaires sont d'origine mésodermique et leur différenciation
survient principalement par un processus graduel d'élongation avec synthèse simultanée des
protéines des filaments. Il existe 3 types de tissu musculaire :
- Muscle lisse consistant en une collection des cellules fusiformes qui au
microscope, ne présentent pas de striations. Leur contraction est lente et
involontaire;
- Muscle strié squelettique composé des paquets de très longues cellules
cylindriques multinucléés à striations transversales et à contraction rapide,
vigoureuse et volontaire;
- Muscle strié cardiaque à striations, transversales aussi et composé des cellules
allongées ou ramifiées parallèles entre elles. A leur jonction se trouve le disque
intercalé caractéristique du muscle cardiaque. Sa contraction est involontaire,
vigoureuse et rythmée.

Les cellules musculaires sont hautement différenciées et leurs composants sont


nommés selon leurs caractéristiques structurales. Ainsi, leur cytoplasme à l'exception de celui
des myofibrilles est appelé sarcoplasme, le réticulum endoplasmique lisse réticulium sarcoplas-
mique et leurs mitochondries appelées sarcosomes. Leur membrane cellulaire est appelée
sarcolemme. Ces cellules sont entourées par un tissu conjonctif externe, la lame basale et un
réseau de fibre de réticuline.

I.- MUSCLE STRIE SQUELETTIQUE

Le muscle strié squelettique consiste en de longues cellules multi nucléées de plus de 4 -


10 cm de long et 10-100 μm de diamètre appelé fibres musculaires. La multi nucléation résulte
de la fusion des myoblastes embryonnaires mononucléées, les cellules souches musculaires. Le
noyau ovale est périphérique sous le sarcolemme, position caractéristique permettant de
différencier le muscle squelettique du muscle cardiaque dont le noyau est central.

Figure 85: Une myofibre présentant une striation transversale


et de multiples noyaux périphériques
70

A.- Organisation du muscle strie squelettique

Les fibres musculaires composant les différents muscles sont arrangées en paquets réguliers
entourés d'un manchon de tissu conjonctif dense appelé épimysium. De l'épimysium partent
des fins septas fibreux qui s'enfoncent dans la masse musculaire et entourent des paquets de
fibres ou cellules musculaires appelés faisceaux musculaires.

Figure 86: coupe transversale d’un faisceau de muscle


strié squelettique; on note les myofibres coupées
transversalement (flèche bleue), l’endomysium (flèche
brune) et les vaisseaux sanguins (flèche verte)

Ces septas s'appellent périmysium. Chaque fibre musculaire est à son tour entourée par
une fine et délicate couche de tissu fibreux fait principalement de lame externe et de fibres de
réticuline et appelée endomysium.
L'épimysium, le périmysium et l'endomysium sont du véritable tissu fibreux fait de collagène,
des fibres élastiques, des fibroblastes et des vaisseaux sanguins. Le tissu conjonctif ne fixe pas
seulement les fibres musculaires entre elles mais permet aussi une liberté de mouvement
parmi elles et fixe aussi les muscles aux structures comme les tendons, le périoste, la peau et
les aponévroses qui viennent à leur contact. Les vaisseaux entrent dans le muscle par le tissu
conjonctif et y constituent un riche réseau capillaire entre les fibres musculaires et parallèles à
elles. On y trouve aussi des vaisseaux lymphatiques. Chaque fibre musculaire a normalement
sur sa surface, une terminaison nerveuse motrice, la plaque motrice.

Une coupe longitudinale d'une fibre musculaire colorée à l'H.E. montre des striations
transversales composées d'une alternance des bandes claires ou bandes I, isotropes, c'est-à-
dire qu'elles n'altèrent pas la lumière polarisée, et des bandes sombres ou bandes A,
anisotropes, biréfringentes en lumière polarisée. Chaque bande I est divisée en 2 par une ligne
transversale sombre, la ligne Z. La plus petite unité répétitive de l'appareil contractile, le
sarcomère s'étend d'une ligne Z à une autre ligne Z.

Figure 87: les myofibres montrant une striation


transversale correspondant à cette alternance des
bandes claires et sombres
71

Le sarcoplasme de chaque fibre musculaire est remplie de long filaments cylindriques,


les myofibrilles (± 1-2 μm) faites des sarcomères arrangés bout à bout. Le muscle entier
présente l'aspect strié transversalement. Vue de près la bande A présente en son centre une
autre bande faite de filaments épais, la bande H.
Les filaments de muscle strié contiennent 4 protéines principales: actine, tropomyosine,
troponine et la myosine. Les filaments minces comprennent 3 protéines: actine, tropomyosine
et la troponine tandis que le filament épais comprend principalement la myosine.

Figure 88: A, les myofibres montrant une alternance


des bandes claires et sombres; B, les sarcomères
entre 2 bandes H

A B
a a
Figure 89: A, un sarcomère montrant les filaments
minces d’actine occupant l’hémibande I et se
prolongeant dans la bande I et les filaments épais
de myosine dans A; B, 6 filaments minces d’actine
autour d’un filament épais de myosine

Du point de vue histologique, fonctionnel et histochimique il est décrit trois types de


fibres musculaires striées squelettiques :
- Fibres rouges : Ayant une teneur élevée en myoglobine et cytochrome
responsables de leur teint rouge. Elles se contractent plus faiblement que les fibres
blanches mais, sont capables d'une activité continue et vigoureuse. Leur énergie
provient de la phosphorylation oxydative et elles contiennent beaucoup de
mitochondries. Il s'agit chez l'homme, des longs muscles du dos.
- Fibres blanches : elles ont une faible teneur en myoglobine et en cytochrome et
peu de mitochondries. Chez l'homme les muscles extraoculaires en sont un
exemple. Elles se contractent rapidement mais ne peuvent pas supporter une
activité continue et vigoureuse.
- Fibres intermédiaires : à caractéristiques intermédiaires entre les 2 précédents
types. Chez l'homme les muscles striés sont composés d'un mélange des trois types
de fibres.
72

Autres composants du sarcoplasme :


- Glycogène : il s'y trouve en abondance;
- Myoglobine : figure similaire à l'hémoglobine et responsable de la coloration
rouge sombre du muscle. Elle est un dépôt d'oxygène.
Les cellules musculaires matures ont une quantité négligeable de réticulum
endoplasmique et des ribosomes.

b.- Structure neuromusculaire

1.- PLAQUE MOTRICE.

La jonction entre la terminaison du nerf moteur et la fibre musculaire squelettique


forme la plaque motrice ou synapse neuromusculaire. Au voisinage de la plaque motrice
l'axone se dépouille de sa gaine de myéline et de son endomètre; les extrémités des lamelles de
l'épithélium périneural s'arriment au sarcolemme de la fibre musculaire.
Au niveau de la plaque motrice, le sarcolemme et le bout terminal restent séparés par
une fente synaptique de 400 à 600 A. L'arborisation du bouton synaptique se loge dans des
dépressions du sarcolemme: les gouttières synaptiques. Le long de ces gouttières, le
sarcolemme forme des replis profonds, les plis post-synaptiques qui s'enfoncent dans le
sarcoplasme sous-jacent. Les gouttières synaptiques et les plis post-synaptiques constituent
l'appareil sous neural qui est rempli du matériel des lamelles basales de la fibre musculaire: il
s'agit d'un revêtement de nature glycoprotéique semblable au glycocalyx. Le bouton synaptique
est bourré de vésicules synaptiques; il contient aussi de nombreuses mitochondries mais il est
dépourvu des microfilaments et de microtubules. Les vésicules contiennent de la sarcocholine,
médiateur chimique de l'influx nerveux à ce niveau. Dans le sarcoplasme de l'appareil sous
neural, les mitochondries et les noyaux sont abondants; on y trouve aussi des ribosomes libres
et des citernes de réticulum endoplasmique rugueux qui interviendraient dans la synthèse des
récepteurs protéiques. Dans les plis post-synaptiques se trouve l'acétylcholinestérase.

Figure 90 : Schéma d’une synapse


73

L'acétylcholine libérée des vésicules synaptiques se fixe sur des récepteurs spécifiques
pour déclencher la dépolarisation de la membrane. Celle-ci se propage le long du sarcolemme,
atteint le système T et provoque une contraction. L'acétylcholine libérée est hydrolysée par
l'acétylcholinestérase de l'appareil sous neural.

2.- Fuseaux neuromusculaires.

Les fuseaux neuromusculaires sont des organes récepteurs isolés au sein des muscles par
une capsule conjonctive en continuité avec le périmysium. Il s'agit des faisceaux de 3 à 20 fibres
musculaires modifiées enveloppées d'un épais périmysium de tissu conjonctif lamellaire. Les
nerfs y participent en fournissant les terminaisons motrices (plaques motrices) et les
terminaisons sensitives. Chaque fuseau contient des fibres à poche nucléaire et de chaînes
nucléaires.

Les fibres à poche nucléaire possèdent un segment équatorial court et 2 longs segments
polaires. Le segment équatorial ou poche nucléaire est pauvre en myofibrilles et contient
plusieurs noyaux sphériques.

Les fibres à chaîne nucléaire présentent sur toute leur longueur une colonne centrale de
noyaux entourée d'un manchon cylindrique continu de myofibrilles. Les fibres nerveuses
perdent leur gaine de myéline en abordant le fuseau. Leur périmètre s'applique contre le
sarcolemme de la fibre fusorielle sauf dans la paroi médiane.

Les filets nerveux sensitifs sont de deux types. Ceux du groupe I ont un diamètre de 12 à
20 microns et une vitesse de conduction de 70 à 120 mètres par seconde. Ils se divisent en
plusieurs terminaisons dites, "réceptives primaires" ou terminaisons annulospirales qui
s'enroulent en spirale autour des poches nucléaires ou de la partie centrale des fibres à chaîne
nucléaire. Ceux du groupe II ont un diamètre de 5 à 12 microns et une vitesse de conduction de
30 à 70 mètres par seconde. Ils se divisent en terminaisons dites "réceptives secondaires"
(Terminaisons nervi-racemosae) situées soit au voisinage des poches nucléaires soit dans les
parties juxtamédianes des fibres à chaîne nucléaire.

Les files nerveux moteurs de type sigma (diamètre 12 à 13 microns, vitesse de conduction
70 mètres par seconde) se terminent tous sur les extrémités des fibres musculaires.

Les fuseaux neuromusculaires ont été comparés à des jauges de contrainte sensibles aux
variations et de tension qui surviennent dans le muscle. Leur mode de positionnement n'est pas
bien établi.

3.- Vaisseaux sanguins.

Les vaisseaux sanguins des muscles squelettiques cheminent le long du tissu conjonctif
et leur calibre diminue du périmysium vers l'endomysium. Ils doivent suivre dans leur
déplacement des structures qui s'allongent et se raccourcissent leur disposition spatiale en
"ressort" leur permet de s'adapter à cette situation.
74

4.- Base structurale et moléculaire de la contraction

Les éléments contractiles des cellules musculaires du squelette, les myofibrilles sont
des structures minces de 1 à 2 µm de diamètre. Elles sont composées d’un assemblage de
microfilaments (myofilaments) épais de myosine surtout et fins d’actine surtout. Chaque
myofibre contient des centaines de myofibrilles parallèles au grand axe de la cellule,
l’alternance des zones de myofilaments épais (bandes sombres A) et des myofilaments
minces (bandes claires ou I) justifiant l’appellation de muscle strié.

Le microscope électronique montre que les myofilaments fins et épais sont maintenus
par des plaques de protéines accessoires visibles sous forme de lignes qui divisent les
myofibrilles en unités fonctionnelles, les sarcomères. Le sarcoplasme, les mitochondries
(sarcosomes) et les autres constituants cellulaires sont entassés entre les myofibrilles on
retrouve une disposition régulière des protéines contractiles dans chaque sarcomère ;
chaque myofilament épais étant entouré par 6 myofilaments fins. La contraction se fait
lorsque les myofilaments épais et fins glissent les uns sur les autres. Elle s’accompagne d’une
diminution de la hauteur des bandes claires ou I, celle des bandes sombres ou A demeurant
inchangée.

A B
a a

Figure 92: A, un sarcomère montrant les filaments minces


d’actine occupant l’hémibande A et se prolongeant dans la
bande I et les filaments épais de myosine dans I; B, 6
filaments minces d’actine autour d’un filament épais de
myosine

Myofilaments fins

Ils ont 8 nm de diamètre et sont composés principalement d’actine, par polymérisation


de nombreuses molécules d’actine globulaire (actine G). Pour former un myofilament
complet, 2 myofilaments d’actine doivent être fixés par leur extrémité caudale sur les stries
Z à de l’-actinine et dirigés en sens opposé.

Myofilaments épais

Pour former un myofilament épais ou lourd 2 myofilaments de myosine sont fixés par
leur extrémité caudale de sorte qu’ils s’opposent, s’éloignent de la strie M située au milieu
de la bande H où les myofilaments fins ne chevauchent par les épais. Il existe divers types de
molécules (isoformes) de myosine dans les différents types de fibres musculaires.
75

Protéines accessoires

L’-actine maintient les myofilaments fins sous la forme d’un treillis sur la strie Z qui a
comme autres protéines : la filamine, l’amorphine et la protéine Z.
La myomésine fixe les filaments de myosine comme un treillis dans la région de la strie M.
La titine est une protéine élastique extrêmement longue parallèle aux myofilaments. Elle fixe
les extrémités des myofilaments épais à la strie Z maintenant leurs extrémités en registre
avec les treillis des myofilaments fins. Les filaments de desmine fixent les myofibrilles
adjacentes les unes aux autres et les maintiennent alignées. De plus ils fixent les myofibrilles
à la membrane cellulaire. La protéine C lie la myosine située dans 7 bandes parallèles à la
strie M, dans la 1ère moitié de la bande A.

Contraction

Les myofilaments d’actine glissent le long des myofilaments de myosine. Ce


mouvement est commandé par les têtes des molécules de myosine qui se lient à l’actine et,
par une série de mouvement de liaison et de séparation, « marchent » le long du
myofilament d’actine. L’énergie nécessaire à ses liaisons et à ces séparations répétées est
fournie par l’hydrolyse de l’ATP et on peut considérer la myosine comme une ATPase activée
par sa liaison avec l’actine. Le contrôle de la contraction musculaire est effectué par des
protéines se fixant sur l’actine et empêchant la contraction myosine – actine. Cet effet
inhibiteur est supprimé par une forte contraction d’ions Ca++ dans le cytoplasme cellulaire.

Le contrôle de la contraction musculaire

La tropomyosine, protéine longue en forme de bâtonnet s’enroule autour d’un


filament d’actine pour le stabiliser.

Le complexe de troponine, qui règle la liaison de l’actine et de la myosine, est fixé à la


tropomyosine troponine T ; I et C. La troponine T se lie au complexe de tropomyosine et
place le complexe sur le filament d’actine à l’endroit où l’actine se fixera à la myosine. La
troponine I empêche physiquement la liaison de la myosine à l’actine. La troponine C fixe les
ions Ca++ qui produisent une modification de la forme du complexe de troponine permettant
l’accès de la myosine au filament d’actine.

Excitation de la cellule musculaire et ions Ca++ intracellulaires

A la suite d’un signal neveux, l’excitation de la membrane de la myofibre est transmise


à l’intérieur de la cellule par une série de canaux limités par une membrane. (système de
tubules transverses ou tubules T) qui partent de la surface de la myofibre pour entourer
chaque myofibrille.

Le long de chaque tubule on trouve 2 portions du réticulum sarcoplasmique, appelées


citernes terminales, qui contiennent une forte concentration des ions Ca++ et possèdent des
canaux calciques dans leur paroi.
L’excitation de la membrane du système de tubules T provoque l’ouverture de ces canaux,
permettant ainsi aux ions Ca++ de se déverser dans le sarcoplasme.
76

Au repos, les myofibres contiennent peu d’ions Ca++ libres et l’accroissement brusque
des ions Ca++ libres du cytosol déclenche la concentration musculaire. Les pompes à Ca ++
ATPase de la membrane du réticulum sarcoplasmique pompent rapidement les ions Ca ++
(environs 30 ms) et la contraction cesse. L’association étroite entre le réticulum
sarcoplasmique et les tubules T apparaît sous forme de 3 tubules en coupe transversale
(triade membranaire).
Dans le muscle humain, une triade membranaire entoure myofibrille et il y a 2 triades par
sarcomère.

Figure 93 : Triade membranaire entourant


une myofibre

L’excitation de la membrane du système de tubules T provoque l’ouverture de ces


canaux, permettant ainsi aux ions Ca++ de se déverser dans le sarcoplasme.
Au repos, les myofibres contiennent peu d’ions Ca++ libres et l’accroissement brusque des
ions Ca++ libres du cytosol déclenche la concentration musculaire. Les pompes à Ca ++ ATPase
de la membrane du réticulum sarcoplasmique pompent rapidement les ions Ca++ (environs
30 ms) et la contraction cesse. L’association étroite entre le réticulum sarcoplasmique et les
tubules T apparaît sous forme de 3 tubules en coupe transversale (triade membranaire).
Dans le muscle humain, une triade membranaire entoure myofibrille et il y a 2 triades par
sarcomère.

II.- MUSCLE CARDIAQUE


La cellule musculaire cardiaque présente une striation transversale identique à celle du
muscle strié squelettique. Cependant, à la différence de la cellule musculaire striée squelettique
multinucléée, la cellule musculaire cardiaque contient 1 ou 2 noyaux situés au centre. Les
colonnes de cellules musculaires sont entourées par un délicat endomysium à travers lequel
cheminent les capillaires sanguins et lymphatiques.
77

Une caractéristique unique et distinctive du muscle cardiaque est la présence des lignes
sombres transversales, appelées disques intercalaires, qui traversent les chaînes des cellules
cardiaques à des intervalles irréguliers. Ce sont des complexes jonctionnels entre les cellules ou
myocytes cardiaques adjacents. Ces lignes peuvent être droites ou brisées. Dans la ligne brisée
on distingue une portion transversale (à angle droit) et une portion latérale aux fibres.

A B
a a
a a
a a
a a
a a
a a
a a
a
a
a
a C
a a
Figurea 95: a A et B, myofibres cardiaques
a
ramifiées a et anastomosées et C, fibres de
Purkinje amontrant un centre clair
a
a
Il y a 3 principalesa spécialisations jonctionnelles dans un disque:
- Facia adhérans : c'est la membrane prédominante de la partie transversale du
disque, elle sert de site d'insertion pour les filaments d'actine des sarcomères
terminaux. Elles représentent essentiellement les hémi-bandes Z.
- Macula adhérente (desmosomes) : fixe les cellules cardiaques ensemble (entre
elles) pour éviter la séparation sous l'effet des contractions. Sur les parties latérales,
les jonctions gap assurent la continuité des ions entre les cellules adjacentes. La
structure et la fonction des protéines contractiles sont virtuellement les mêmes que
dans le muscle squelettique.
- Le système tubule T et le réticulum sarcoplasmique ne sont pas aussi
régulièrement arrangés que dans le muscle squelettique. Les tubules T plus
nombreux et plus grands dans le muscle ventriculaire que dans le muscle
squelettique.

Les tubules cardiaques T sont rencontrés plus dans la bande Z que dans la jonction A-I
comme dans le muscle squelettique.
78

III.- MUSCLE LISSE

Il est composé des cellules fusiformes longues de 30-200 μm qui, à la section


transversale présentent un profil étroit (5-10 μm). Chaque cellule contient un noyau allongé
central. Aux pôles du noyau se trouvent de nombreuses mitochondries, un grand appareil de
Golgi et un réticulum endoplasmique rugueux bien développé.

Dans les faisceaux de muscle lisse, les cellules fusiformes se chevauchent les unes et les
autres le long de leur grand axe. Les cellules musculaires lisses sont entourées par une matrice
endomysiale dense correspondant à la lame basale alors que les faisceaux sont délimités par
un périmysium et le muscle lui-même recouvert d'un épimysium. Les fibres musculaires lisses
peuvent être éparpillées dans du tissu conjonctif d'un organe (prostate, vésicules séminales),
elles peuvent se grouper pour former un petit muscle comme le muscle arrecteur des poils ou
être la composante dominante d'un organe comme l'utérus. Dans un un faisceau les myofibres
lisses la lame basale unit une myofibre à sa voisine.
A la différence du muscle squelettique, la contraction du muscle lisse est relativement lente et
les cellules peuvent rester contractées pendant longtemps sans se fatiguer. Une cellule
musculaire lisse peut subir une contraction onduliforme ou partielle.

A B
a a
a a
Figure
a
96: A, coupe longitudinale a
des myofibres
lisses
a ; B, coupe transversale a des myofibres
lisses
a a
a a
a a
a
IV.- REGENERATION
a
a
a
a Le muscle cardiaque n'a plus de capacité de régénération au-delà de l'enfance de sorte
a lésion ou un dommage dans le muscle cardiaque est remplacé par une prolifération
qu'une
a
conjonctive formant une cicatrice myocardique.
Le muscle squelettique subit une régénération extensive bien que les noyaux du
myocyte ne soient pas capables de mitoses. Cette régénération se fait à partir des cellules
satellites qui sont des monocytes fusiformes logeant dans le manchon de la lame basale qui
entoure la myofibre mature.
Le muscle lisse est capable de régénération par des mitoses et assure ainsi le
remplacement des cellules endommagées.

Figure 97: Lame basale colorée en brun


79

CHAPITRE 5: TISSU NERVEUX

Il contient au moins 10 billions de neurones. Le tissu nerveux est distribué à travers le


corps comme un réseau de communication. Anatomiquement le système nerveux (SN) est
subdivisé en 2 systèmes : système nerveux central (SNC) comprenant le cerveau et la moelle
épinière et le système nerveux périphérique comprenant les nerfs et ganglions nerveux.

Figure 98: Schéma du système nerveux central

Histologiquement, le système nerveux comprend les cellules nerveuses ou neurones


présentant habituellement de nombreux prolongements et plusieurs cellules gliales
constituant la névroglie qui supporte et protège les neurones et participe à la nutrition et à la
défense du système nerveux. Dans le SNC, les corps des cellules nerveuses sont concentrés
dans des sites ou zones différentes de celle de leurs prolongements. Le cerveau et la moelle
épinière sont composés de la substance blanche et de la substance grise.

La substance grise (fraîche) contient principalement les corps des cellules nerveuses et
la microglie mais aussi un réseau compliqué de prolongements cytoplasmiques, tandis que la
substance blanche contient les fibres nerveuses.
80

I.- NEURONES.

Les neurones ou cellules nerveuses sont des unités anatomiques et fonctionnelles ayant
des caractéristiques morphologiques complexes. La plupart des neurones se composent de 3
parties :
- Les dendrites sont des multiples prolongements cytoplasmiques spécialisés dans la
réception des stimuli venant de l'environnement, des cellules épithéliales sensorielles,
ou d'autres neurones. Le corps de la cellule ou péricaryon représente le centre
trophique de toute la cellule nerveuse et est aussi un récepteur des stimuli.
- L'axone est un prolongement simple spécialisé dans la génération et la transmission
des impulsions nerveuses aux autres cellules (nerf, muscle et cellules glandulaires).
La partie distale de l'axone est habituellement ramifiée et constitue l'arborisation ou
ramification terminale. Chaque branche de la ramification se termine sur la cellule voisine ou
prochaine dans une dilatation appelée bulbe, qui facilite la transmission de l'information à la
cellule suivante de la chaîne.

Dendrites

Noyau

Soma

Axone
B
a
A Bouton terminal
a

Figure 99: A et B, Schéma d‘un neurone

Les neurones reçoivent habituellement l'information par les dendrites et les corps
cellulaires et la transmettent par les axones. Cette séquence est appelée polarisation dynami-
que.
Les neurones et leurs prolongements sont extrêmement variables de forme et de taille.
Les péricaryons peuvent être sphériques, ovoïdes ou angulaires en contours; certains sont très
grands, mesurant plus de 150 μm de diamètre, assez grand pour être visible à l’œil nu. D'autres
sont parmi les cellules les plus petites de l'organisme: il s'agit des péricaryons des cellules
granulaires du cervelet : 4-5 μm de diamètre.

Selon leur taille et leurs prolongements, la plupart peuvent être classées dans l'une des
catégories suivantes :
- Neurones multipolaires à plus de 2 prolongements, l'un étant l'axone et les
autres, les dendrites.
- Neurones bipolaires ayant un axone et une dendrite.
- Neurones pseudounipolaires ayant un seul prolongement près du péricaryon
mais se divisant en 2 branches par la suite, l'une allant vers une terminaison
périphérique et l'autre vers le système nerveux central (SNC).
81

La plupart des neurones sont multipolaires. Les bipolaires se rencontrent dans les
ganglions cochléaires et vestibulaires aussi bien que dans la rétine et la muqueuse olfactive. Les
neurones pseudounipolaires se retrouvent dans les ganglions spinaux qui sont des ganglions
sensitifs (sensoriels) localisés à la racine des nerfs spinaux et dans la plupart des ganglions
crâniaux. Les neurones peuvent aussi être divisés en neurones moteurs contrôlant les organes
effecteurs tels que les glandes exo et endocrines et les fibres musculaires et en neurones
sensitifs impliqués dans la réception des stimuli sensoriels (sensitifs) venant de l'environnement
et de l'intérieur du corps. Les inter-neurones établissent les relations entre les autres neurones
pour former des chaînes fonctionnelles ou circuits complexes.

Dans le SNC, les corps des cellules nerveuses sont localisés seulement dans la substance
grise. La substance blanche comprend les prolongements et non les péricaryons.

Dans le SN périphérique, les péricaryons se trouvent dans les ganglions et dans


certaines régions sensitives (rétine, muqueuse olfactive).

B
a
A a
Figure
a 100: A,
a
a
Différents
a types de
a neurones
a et B, neurone
a a
associé à la névroglie
a a
a
a
A.- Péricaryon ou soma aa
a
a
C'est la partie dua neurone contenant le noyau et le cytoplasme environnant des
a
prolongements. C'est d'abord le centre trophique mais il a aussi une fonction de réception. Le
a
péricaryon de la plupart des neurones reçoit un grand nombre des terminaisons nerveuses et
convoi les stimuli excitateurs ou inhibiteurs générés dans d'autres cellules nerveuses.

1.- Noyau

Souvent sphérique, inhabituellement grand, euchromatique (pâle) avec un nucléole


proéminent. Il est habituellement central. Les cellules binucléées se rencontrent dans les
ganglions sympathiques et sensitifs. La chromatine est fine (activité intense). Chez les femmes,
on observe un amas spécial de chromatine, entre le nucléole et la membrane nucléaire, c'est la
chromatine sexuelle qui représente le chromosome X inactif, demeurant condensé durant
l'interphase.
82

2.- Réticulum Endoplasmique rugueux

Le péricaryon contient un reticulum endoplasmique rugueux (r.e.r) hautement développé


et organisé en citerne parallèle entre lesquelles on note beaucoup de ribosomes libres. Après
coloration appropriée, le r.e et les ribosomes apparaissent comme des granules basophiles
appelés corps de Nissl abondants dans les grands neurones tels que les neurones moteurs. Une
blessure de l'axone ou l'épuisement du neurone dû à une stimulation forte ou prolongée, cause
la réduction du nombre des corps de Nissl. Cette altération est appelée Chromatolyse et
survient avec la migration simultanée du noyau vers la périphérie du péricaryon.

3.- Appareil de Golgi

Il est localisé près et autour du noyau.

4.- Mitochondries

Elles sont petites et éparpillées dans le péricaryon et peu nombreuses alors qu'elles sont
abondantes dans les axones terminaux.

5.- Neurofilaments et microtubules

Les filaments intermédiaires appelés neurofilaments de 10 nm ainsi que les


microtubules se retrouvent dans le péricaryon et les prolongements neuronaux et en
abondance.

6.- Inclusions

Dans certaines régions du SNC, le péricaryon contient des granules brun foncé ou noir.
Ces granules se rencontrent dans les noyaux moteurs dorsaux du nerf vague, les ganglions
spinaux et sympathiques, la substance nigra du cerveau moyen et le locus ceruleus du plancher
du 4e ventricule. Ce pigment correspond à la mélanine et son rôle dans le cerveau est obscur.
Un autre pigment y rencontré est la lipofuscine qui est un pigment brun clair contenant les
lipides.

B.- Dendrites

La plupart des neurones possèdent de nombreuses dendrites qui augmentent


considérablement la surface de réception des neurones. Les dendrites font qu'un neurone peut
recevoir et intégrer les axones terminaux des autres cellules. A la différence des axones qui
maintiennent la même épaisseur d'un bout à l'autre, les dendrites deviennent plus minces au
fur à mesure des ramifications. La structure des dendrites est la même que celles du péricaryon
à part le fait qu'elles n'ont pas d'appareil de Golgi. Les corps de Nissl et les mitochondries y sont
présents sauf dans les dendrites les plus fines. Les neurofilaments et les microtubules y sont
nombreux.
83

C.- Axones

Chaque neurone a seulement un axone qui est un prolongement cylindrique dont la


longueur varie avec le type de neurone. Certains neurones ont un axone court, mais souvent il
s'agit des prolongements très longs. Par exemple, les axones des cellules motrices des nerfs
spinaux innervant les pieds peuvent avoir une longueur de plus de 100 cm (1 m ou 40"). Tous
les axones partent du péricaryon rarement, du pied de la dendrite principale à travers une
région pyramidale, le cône d'émergence qui peut être différencié de la dendrite par les traits
histologiques distinctifs suivant:

1) Le R.e granulaire et les ribosomes observés dans le péricaryon ne s'étendent pas dans le
cône d'émergence.
2) Dans le cône d'émergence, les microtubules sont arrangés en faisceau ou paquets. La
membrane plasmique de l'axone est appelée axolemme et son contenu axoplasme. Dans les
neurones à axones myélinisés, la portion de l'axone comprise entre le cône d'émergence et
le point d'où commence la myélinisation s'appelle, segment initial. A la différence des
dendrites, les axones gardent la même épaisseur et ne se ramifient pas. Parfois, l'axone,
juste après son départ de la cellule, donne naissance à une branche qui revient à la surface
du corps cellulaire. Dans le SNC, les axones donnent naissance à des branches
perpendiculaires appelées, les collatéraux.

L'axoplasme est pauvre en organites et contient peu de mitochondries, des


microtubules et des neurofilaments.

D.- Synapses

Lorsque les axones sont artificiellement stimulés, ils conduisent l'impulsion nerveuse
dans les 2 directions (sens) à partir du point de stimulation. L'influx dirigé vers le corps cellulaire
ne stimule pas les cellules voisines (neurones), seulement l'impulsion atteignant les
terminaisons des axones peut exciter le neurone suivant dans la chaîne. Cette polarisation
dynamique et la transmission de l'influx nerveux dépendent des structures hautement
spécialisées appelées synapses.
Une synapse se définit comme le site de contact d'un axone avec une dendrite ou un
péricaryon et très rarement avec l'axone d'un autre neurone. La plupart des synapses se font
entre un axone et une dendrite (axodendritique) ou entre un axone et le corps cellulaire
(axosomatique). Mais il y a aussi des synapses entre dendrites (dendrodendritiques) et entre
axones (axoaxoniques). Les terminaisons d'un nerf sur des cellules effectrices telles qu'une
glande ou des cellules musculaires sont aussi des synapses. Les synapses fonctionnent par
l'altération du potentiel des membranes des neurones.

Figure 101: Différents types de types de


synapses
84

L'influence d'une synapse particulière sur un neurone est liée à la distance qui le sépare
de l'axone. Par conséquent l'influence de l'information venant de l'extérieur sur l'activité
neuronale est intimement liée à la distribution et à la localisation aussi bien qu'au nombre des
synapses sur les dendrites et le corps de la cellule. Morphologiquement, plusieurs synapses
(types) peuvent être identifiées. Le bout terminal d'un axone peut former des expansions en
forme de bulbe, de panier ou de massue et appelée boutons terminaux. Très souvent la
branche de l'axone établit plusieurs synapses sur son parcours, dans ce cas il y a des varicosités
appelées boutons en passage le long de l'axone.

L'analyse d'une synapse au microscope électronique montre que c'est une région de
contact spécialisée, localisée, entre 2 cellules. Elle est composée d'une membrane terminale, la
membrane synaptique, d'un espace extracellulaire, l'intervalle synaptique et d'une
membrane post synaptique appartenant à une dendrite, au péricaryon, à un axone ou une
autre cellule. Au niveau d'une synapse, les membranes cellulaires de 2 neurones sont
habituellement séparées par un espace, l'intervalle synaptique de 20 nm. Ces membranes sont
fermement attachées ensemble au niveau de la région synaptique et dans certains cas, des
filaments denses forment des ponts entre elles. Les membranes cellulaires des 2 neurones sont
plus épaisses au niveau des régions pré et post synaptiques qu'ailleurs et montrent une
condensation du cytoplasme au voisinage des membranes synaptiques.
Ces dernières montrent des filaments semblables à ceux trouvés dans les desmosomes à leur
face interne. Le cytoplasme des boutons terminaux contient de nombreuses vésicules
contenant des neurotransmetteurs responsables de la transmission de l'influx nerveux à travers
la synapse. Ces médiateurs sont libérés au niveau de la membrane présynaptique et agissent
sur la membrane postsynaptique pour favoriser la transmission de l'influx nerveux à travers la
fente synaptique. On y note (au niveau du bouton terminal) de nombreuses mitochondries et
neuro-filaments. A part ces synapses chimiques il existe des synapses électriques où les
cellules nerveuses sont liées à une jonction qui permet le passage des ions d'une cellule à une
autre favorisant ainsi leur couplage électrique. Les synapses électriques sont moins nombreuses
que les chimiques.

B
A a
a
Figure 102: A, schéma d’une synapse et B, une synapse
vue au microscope électronique montrant de nombreuses
vésicules contenant le neurotransmetteur
85

II.- LA NEVROGLIE

Plusieurs types cellulaires rencontrés dans le SNC en association avec les neurones sont
classifiés comme la Névroglie ou les cellules gliales ayant des différences morphologiques et
fonctionnelles.

Les préparations histologiques à l'H.E. ne se prêtent pas à l'étude de la névroglie étant


donné que par cette coloration, seulement leurs noyaux sont visibles parmi les gros noyaux des
cellules nerveuses. Leurs prolongements cytoplasmiques ne se distinguent pas de ceux des
neurones. La névroglie joue un rôle important dans le fonctionnement du SN. Les colorations
spéciales argentiques ou à l'or sont nécessaires pour l'étude de la névroglie.
La névroglie comprend plusieurs variétés de cellules à savoir: Astrocytes,
oligodendrocytes, cellules microgliales et cellules épendymaires. Les astrocytes et les
oligodendrocytes constituent la macroglie. Les cellules nevrogliales sont considérées comme ne
générant pas des potentiels d'action et ne forment donc pas des synapses avec d'autres
cellules. Elles forment le manchon de myéline des axones et sont nécessaires à la maintenance
et la viabilité des neurones.

A.- Macroglie

1.- Astrocytes

Ce sont les cellules les plus grandes de la névroglie, elles ont de nombreux longs
prolongements. Un astrocyte a un noyau sphérique central légèrement teinté (pâle). Beaucoup
de leurs prolongements ont des pédicules étendues à leurs extrémités et qui s'attachent à la
paroi des capillaires sanguins. Ces pédicules appelés pieds vasculaires de la névroglie entourent
complètement les vaisseaux sanguins et forment un manchon autour des vaisseaux du réseau
nourricier. Les prolongements des astrocytes se retrouvent aussi à la surface du cerveau et de
la moelle épinière où ils forment une couche sous la pie-mère ; cette couche contenant aussi les
prolongements des autres cellules névrogliales, sépare le tissu conjonctif de la pie-mère des
cellules nerveuses.

Figure 103: Rapport neurones et


cellules névrogliales
86

Il y a 2 types d'astrocytes :

a.- Astrocytes protoplasmiques.

Ils ont un cytoplasme abondant granulaire et plusieurs prolongements ramifiés et plus


courts et plus épais que ceux des astrocytes fibreux. Leurs prolongements enveloppent la
surface des cellules nerveuses, les aires synaptiques et les vaisseaux sanguins.

b.- Astrocytes fibreux

Ils ont des prolongements longs et minces se ramifiant peu. Après coloration
argentique, leur cytoplasme montre un matériel très fibrillaire fait probablement d'une précipi-
tation de fins filaments, abondants dans le corps de la cellule et ses prolongements.

A B
a a
a
Figure 104: Névroglie comprenant lesa astrocytes
a
(flèches bleues) et oligodendrocytesaa (flèches rouges)
a
a a
a a
2.-aOligodendrocytes a
a
a
a Ils sont plus petits que les astrocytes et leurs prolongements sont courts et peu
a
nombreux.
a Ils sont présents et dans la substance grise et dans la blanche. Dans la substance
a
grise, ils sont au voisinage ou près du péricaryon. Les oligodendrocytes se disposent en rangée
a
autour des nerfs myélinisés, c'est leurs prolongements qui produisent la myéline, selon la m.e.
Les oligodendrocytes sont les analogues (homologues) des cellules de Schwann des nerfs
périphériques. Leur cytoplasme est électron-dense et contient beaucoup de mitochondries, des
ribosomes et des microtubules. Leur noyau est petit et condensé.

B.- Microglie

Le corps des cellules microgliales est petit, dense et allongé. Leur noyau est condensé et
allongé le long du grand axe de la cellule. Les cellules microgliales ont des prolongements courts
couverts de nombreuses petites expansions leur donnant l'aspect épineux. Ces cellules ne sont
pas nombreuses mais se retrouvent dans la substance grise et blanche.
87

C.- Cellules épendymaires

Elles dérivent de la lame interne du tube neural et gardent leur arrangement épithélial
pendant que les autres cellules dérivant de tube neural développent les prolongements et
donnent naissance aux neurones et à la névroglie. Les cellules épendymaires bordent les
ventricules et le canal épendymaire central de la moelle épinière et sont baignées par le liquide
céphalo-rachidien (LCR) remplissant ces cavités. Dans la vie embryonnaire, les cellules
épendymaires sont ciliées et on retrouve parfois ces cils chez l'adulte dans certaines parties du
revêtement ventriculaire. Dans certaines parties du SNC, les cellules épendymaires se
continuent avec les cellules cubiques des plexus choroïdes. Les pôles des cellules épendymaires
bordent les cavités cérébrales et médullaires, leur base consiste en des prolongements s'éten-
dant du centre du cerveau au tissu conjonctif périphérique. Comme conséquence, les prolonge-
ments des cellules s'étendent entre les neurones et constituent une matrice similaire aux
autres cellules gliales. Ces cellules s'organisent en épithélium cylindrique tapissant les cavités
du cerveau et de la moelle. Il s'agit d'un épithélium cylindrique stratifié. Le système nerveux est
en fait un épithélium complexe dérivé de l'épithélium cylindrique simple de la plaque neurale.

Cellules épendymaires

Canal épendymaire

Figure 105: Canal épendymaire

D.- Histophysiologie de la nevroglie

Le SNC est enveloppé par les méninges faits de tissu conjonctif. Une petite quantité de
tissu conjonctif pénétrant dans le tissu nerveux se trouve autour des vaisseaux sanguins de
grand calibre. En dépit de sa taille, le SNC est pauvre en tissu conjonctif et ses cellules
nerveuses et leurs prolongements sont supportés par la névroglie dont les astrocytes constitu-
ent la majeure partie. Les astrocytes par la présence des vésicules de pinocytose dans leurs
cytoplasmes semblent jouer le rôle de transport de substances des capillaires sanguins aux
neurones et vice-versa.

III.- FIBRES NERVEUSES

Les fibres nerveuses consistent en des axones enveloppés par un manchon spécial
d'origine endodermique. Les groupes de fibres nerveuses constituent des zones ou nappes de
cerveau, de moelle épinière et des nerfs périphériques. Les fibres nerveuses présentent des
différences dans leur enveloppe selon qu'elles font partie du système nerveux central ou du
système nerveux périphérique (SNP). La plupart des axones du tissu nerveux adulte sont
enveloppés d'un manchon fait d'une ou plusieurs couches cellulaires. Les nerfs périphériques
ont une gaine faite des cellules de Schwann ou neurilemme tandis que les fibres du SNC sont
entourées des oligodendrocytes.
88

Les axones de petit diamètre sont habituellement des fibres amyéliniques. Les axones
les plus gros sont enveloppés par plusieurs couches concentriques des cellules enveloppantes.
Quand les fibres nerveuses sont enveloppées par un manchon de myéline, elles sont dites
myélinisées.
La conduction de l'influx nerveux est plus rapide dans les axones de grand diamètre
avec épais manchon de myéline. Les fibres fraîchement myélinisés apparaissent comme des
tubes homogènes et luisants.

A.- Fibres myélinisées

Dans ces fibres le cytoplasme des cellules de Schwann s'enroule autour de l'axone. Dans
ce processus les couches des membranes des cellules du manchon s'unissent et forment un
complexe lipoprotéinique appelé "myéline" qui peut être enlevée par les techniques
histologiques de routine mais coloré en noir par le tetroxide d'osmium qui préserve la myéline :
Le manchon de myéline montre des interstices (vides), appelées nodules ou nœuds de Ranvier,
représentant les espaces entre 2 cellules de Schwann adjacentes le long de l'axone.
Dans le nodule ou nœud de Ranvier, la membrane de l'axone (axolemme) montre une
couche (feuillet) interne d'un matériel électron-dense formant un undercoat. La distance entre
2 nodules s'appelle l'internodule de myéline et correspond à une cellule de Schwann.
L'épaisseur de la myéline varie avec la longueur de l'axone mais, elle est constante sur toute la
longueur d'un axone donné. Au microscope optique le manchon de myéline montre des fentes
ou incisure de Schmidt-Lanterman connues actuellement comme des tunnels hélicoïdaux allant
de l'extérieur du manchon vers l'intérieur. Elles représentent des distensions dans les couches
ou feuillets de myéline, distensions causées par la présence du cytoplasme des cellules de
Schwann.

La myéline est composée des couches de lipides biomoléculaires, alternant avec les
couches de molécules de protéines parallèles à l'axone.

L'étude embryologique montre que la première étape de la formation de la myéline est


la pénétration de l'axone dans une gouttière du cytoplasme d'une cellule de Schwann. Les
bords de la gouttière s'accolent pour former le mésaxone de sorte que les cytoplasmes des 2
rebords fusionnent sur leur face externe. Le mésaxone s'enroule en suite plusieurs fois par un
processus non élucidé, autour de l'axone, le nombre de tours déterminant l'épaisseur du
manchon de myéline. Après cet enroulement, on peut alors noter un mésaxone externe et un
mésaxone interne. Les fentes de Schmidt-Lanterman sont des espaces dans lesquels se trouve
le cytoplasme des cellules de Schwann, séquestré lors de l'enroulement du mésaxone autour de
l'axone. Il n'y a pas de cellules de Schwann dans le SNC. La myéline est formée par les
prolongements des oligodendrocytes.
Les oligodendrocytes diffèrent des cellules de Schwann en ce que les prolongements
d'un seul oligodendrocyte peuvent envelopper des segments de plusieurs axones.
Les nodules de Ranvier peuvent être non couverts dans le SNC et les fentes de Schmidt-
Lanterman sont absentes.
89

Aa B

Figure 106: A, entrée d’un axone dans une gouttière d’une cellule
de Schwann, B et C, enroulement du cytoplasme, D, nœud de Ranvier
(flèche bleue), E et F, la myéline vue au microscope électronique

B.- Fibres amyéliniques.

Ces fibres se retrouvent dans le SNC comme dans le SNP. Dans le SNP tous les axones
amyéliniques sont enfouis dans des fentes simples des cellules de Schwann. Une cellule de
Schwann peut envelopper plusieurs axones amyéliniques. Une fibre amyélinique n'a pas de
nodules de Ranvier étant donné que les cellules de Schwann sont latéralement unies pour
former un manchon continu. Le SNC est riche en fibres amyéliniques et ces dernières ne sont
pas enveloppées et cheminent librement parmi les autres prolongements gliaux.
90

Axone

Cellule de
Schwann

Noyau

Figure 108: Axones dans des gouttières


simples d’une cellule de Schwann

IV.- Les nerfs.

Dans le SNP, les fibres nerveuses sont regroupées en paquets pour former les nerfs. A
l'exception de quelques fins nerfs fait de fibres amyéliniques, les nerfs ont un aspect blanchâtre
dû à leur teneur en myéline. Le stroma d'un nerf est fait d'un tissu fibreux dense, la coque
externe, l'épinèvre qui remplit aussi l'espace entre les paquets des fibres nerveuses. Chaque
paquet de fibres est entouré par le périnèvre fait des fibroblastes épithélioïdes. Le périnèvre
enveloppe un paquet de fibres enveloppées chacune par son endonèvre fait d'un feuillet de
tissu fibreux lâche.

Figure 109: Tronc nerveux comprenant des


faisceaux d’axones recouverts par le périnèvre,
axones à leur tour tapissés d’un endonèvre

B
a
A a
aFigure 110: Troncs nerveuxa recouverts par
a a
a
l’épinèvre a
a a
a a
a
a
a
a
a
a
91

Les nerfs assurent la communication entre les différents SN et les organes des sens et les
organes effecteurs (muscles, glandes ...)

Les nerfs contiennent des fibres afférentes amenant au SNC, l'information de l'intérieur
du corps et de l'environnement ainsi que les fibres efférentes amènent l'influx nerveux vers les
organes effecteurs commandés par ces centres. Les nerfs faits seulement des fibres sensitives
(afférentes) sont dits nerfs sensitifs et ceux ne comprenant que les fibres efférentes sont dits
nerfs moteurs. La plupart des nerfs contiennent les 2 types de fibres et sont dits nerfs mixtes.

V.- SYSTEME NERVEUX AUTONOME.

Il contrôle les muscles lisses, la sécrétion de certaines glandes et la modulation du


rythme cardiaque. Son rôle est d'ajuster certaines activités du corps pour maintenir
l'homéostasie. Bien que par définition ce système soit moteur, les fibres sensitives venant des
organes effecteurs accompagnent les nerfs du système autonome.

Ce terme autonome implique qu'il fonctionne indépendamment, ce qui n'est pas le cas,
il est soumis constamment à l'activité consciente. Ce concept autonome est principalement
fonctionnel.

Il est composé des collections des cellules nerveuses localisées dans le SNC, des fibres
partant du SNC via les nerfs crâniens ou spinaux et des ganglions nerveux situés le long (sur le
chemin) de ces fibres. Le terme autonome couvre tous les éléments nerveux impliqués dans la
fonction des viscères. Le 1er neurone est situé dans le SNC. Son axone forme synapse avec le 2e
neurone multipolaire situé dans le ganglion nerveux du SN périphérique autonome. Les axones
des 1er neurones sont appelés fibres préganglionnaires et les axones des seconds vers les
organes effecteurs sont dits fibres post-ganglionnaires.

Le médiateur chimique contenu dans les vésicules de toutes les terminaisons


nerveuses préganglionnaires et les parasympathiques post ganglionnaires est l'acétylcholine. Il
est libéré des terminaisons par l'influx nerveux. La surrénale est le seul organe recevant les
fibres préganglionnaires parce que la plupart de ses cellules après migration dans la glande, ne
se différencient pas en cellules ganglionnaires nerveuses mais en cellules sécrétrices. Le
système nerveux autonome se compose du système nerveux sympathique et du système
nerveux parasympathique.

A.- Système sympathique.

Le corps de la cellule nerveuse de ce système se trouve au niveau des segments


thoracique et lombaire de la moelle épinière. Les axones de ces neurones ou fibres
préganglionnaires quittent le SNC par les racines ventrales et les rameaux communicants des
nerfs thoraciques et lombaires. Le système sympathique est aussi appelé "division thoraco-
lombaire" du SN autonome. Les ganglions de ce système forme la chaîne latéro-vertébrale et
les plexus situés près des viscères. Le médiateur des fibres post-ganglionnaires est la
norépinephrine produite aussi par la médullosurrénale. La sécrétion surrénale a un effet
similaire à celui de la stimulation du SN sympathique.
92

B.- Systeme parasympathique.


Son neurone est situé dans la médullaire, le cerveau moyen et le segment sacré de la
moelle épinière. Les fibres préganglionnaires quittent ou passent par les 4 nerfs crâniens (III, VII,
IX, et X) et aussi par les 2 e, 3 e et 4 e nerfs sacrés. Ce système est aussi appelé "division cranio-
sacrée" du système nerveux autonome. Le 2e neurone se trouve dans un ganglion plus petit
que celui du sympathique et situé près ou dans l'organe effecteur, fréquemment dans sa paroi
(estomac, intestin...). Le médiateur chimique libéré par les fibres pré et post-ganglionnaires est
l'acétylcholine.
C.- Distribution.
La plupart des organes sont innervés par les 2 systèmes sympathique et
parasympathique. Généralement dans les organes où le sympathique est stimulateur, le
parasympathique est inhibiteur et vice-versa. Ex.: La stimulation du sympathique accélère le
rythme du cœur, tandis que celle du parasympathique le diminue. Dans certains cas l'activité
des 2 systèmes est complémentaire plutôt qu'antagoniste.
Ex : Quelques glandes salivaires, voient leur sécrétion augmentée si stimulées par les 2
systèmes à la fois plutôt que par un seul système séparément.

D.- Ganglions nerveux.


Une agrégation des corps des cellules nerveuses en dehors du SNC est appelée ganglion
nerveux. Ce sont des structures ovoïdes encapsulées par du tissu fibreux dense et associées
aux nerfs. Les ganglions intra-muraux sont très petits et consistent en quelques cellules
seulement et sont localisées dans les viscères, spécialement la paroi du tube digestif. Tous les
ganglions intra-muraux appartiennent au système parasympathique. Il est décrit 2 types de
ganglions nerveux sur base des différences morphologiques et de leur fonction:
- Ganglions cranio-spinaux ou ganglions de la corne postérieure (sensitifs) qui
apparaissent à la racine postérieure ou dorsale des nerfs spinaux.
- Ganglions autonomes associés aux nerfs du système autonome. Une capsule
conjonctive entoure chaque ganglion et se continue avec le tissu conjonctif du nerf, avec le
périnèvre et l'endonèvre des nerfs pré et post ganglionnaires. Dans chaque ganglion, le
corps du neurone est enveloppé par une couche de cellules cubiques appelées cellules
satellites enveloppées à leur tour par une fine couche du tissu conjonctif.
- Ganglions cranio-spinaux. Ils sont localisés dans les racines dorsales des nerfs spinaux et
le long de certains nerfs crâniens. Leur fonction est d'amener au SNC des impulsions ou
influx générés par divers récepteurs sensoriels. Les ganglions cranio-spinaux ont des
neurones pseudounipolaires dont le prolongement en T envoi une branche à la périphérie et
une autre au SNC. Les 2 branches du prolongement simple en T constituent l'axone et la
branche périphérique à ramifications dendritiques. Dans ce cas les dendrites ne sont pas des
expansions d'un péricaryon mais d'un axone. L'influx nerveux va directement au SNC sans
passer par le péricaryon qui n'a qu'un rôle exclusivement tropique et ne reçoit pas cet influx.
Le ganglion du nerf acoustique est seul à avoir des neurones bipolaires. Les ganglions cranio-
spinaux contiennent de petits corps cellulaires disposés l'un à côté de l'autre (15-30 μm de
diamètre et 120 μm de large). Ces corps cellulaires prédominent à la périphérie du ganglion
où ils forment la zone corticale pauvre en fibres nerveuses. Le centre du ganglion ou la
médullaire est riche en fibres nerveuses avec des péricaryons en groupes ou isolés. Dans une
coupe histologique, les péricaryons des neurones pseudounipolaires apparaissent comme
des corps globuleux. Le site d'émergence du prolongement simple n'est pas visible. Le
neurone montre les corps de Nissl et les gouttelettes de lipofuscine.
93

- Ganglions Autonomes

Ils ont l'aspect des dilatations en bulbe dans les nerfs autonomes et certains sont au sein de
certains organes spécialement dans leur paroi. Les ganglions intra-muraux sont dépourvus de
capsule conjonctive et leurs cellules sont soutenues par le stroma de l'organe où elles se
trouvent. Ils n'ont pas de zone corticale. Ces ganglions ont souvent des cellules ou neurones
multipolaires, étoilées dans les coupes histologiques. Les ganglions autonomes montant
comme les craniospinaux des neurones avec des fins corps de Nissl. Leurs neurones sont
enveloppés par une couche discontinue de cellules satellites. Dans les ganglions intra-muraux
peu de cellules satellites sont observées autour de chaque neurone.

Figure 111: Ganglion nerveux montrant ses


grosses cellules ganglionnaires nerveuses

VI.- SUBSTANCE BLANCHE ET SUBSTANCE GRISE.

Le SNC est composé de la substance blanche et de la substance grise. La substance


blanche contient les fibres nerveuses myélinisées et amyéliniques, les oligodendrocytes,
astrocytes fibreux et les cellules microgliales. La substance grise contient les péricaryons, les
fibres nerveuses amyéliniques et moins de fibres myélinisées, les astrocytes protoplasmiques,
oligodendrocytes et les cellules microgliales. La couleur caractéristique de la substance blanche
est due à la grande quantité de fibres myélinisées.
Dans des coupes transversales de la moelle épinière, la substance blanche se trouve en
périphérie et la grise au centre réalisant la forme d'un H. Dans la branche horizontale du H se
trouve une ouverture, le canal épendymaire central, reste du tube neural embryonnaire bordé
des cellules épendymaires. La matière grise des branches ventrales du H constituent les cornes
antérieures qui contiennent les neurones moteurs et constituent les cordons ou

Figure 112: Coupe transversale de la moelle


épinière
94

Le cervelet a 2 hémisphères séparés par le vermis. La surface du cervelet a plusieurs


sillons perpendiculaires au vermis et subdivisant l'organe en lobules ayant chacun une couche
superficielle de matière grise (le cortex) et un noyau de matière blanche. Dans la profondeur du
cervelet, dans la substance blanche, les noyaux de matière grise apparaissent encore.

Le cortex cérébelleux comprend 3 couches :


- une externe, la couche moléculaire ;
- une centrale, celle des cellules de Purkinje ;
- une interne, la couche granulaire ou la couche des grains dont les neurones sont les
plus petits du corps humain (5 μm de diamètre). Chaque cellule granulaire a 3 à 6 dendrites
et un axone. Les cellules de Purkinje sont grandes et leurs dendrites se divisent plusieurs
fois dans un plan réalisant l'aspect d'une hélice (ventilateur). La couche moléculaire a peu
de péricaryons et beaucoup de fibres nerveuses amyéliniques.
- Comme le cervelet, le cerveau aussi a un cortex de substance grise et une zone centrale
de substance blanche dans laquelle on trouve des noyaux de matière grise. La surface du
cerveau comprend des convolutions séparées par des sillons. La cytologie du cerveau varie
selon les régions. La majorité des cellules du cortex ont des péricaryons pyramidaux,
étoilées ou fusiformes.

Figure 113: Cortex cérébelleux, couche


moléculaire (flèche bleue), couche des cellules
de Purkinje (flèche rouge) et couche des grains
(flèche blanche)

Figure 114: Cortex cérébral


95

VII.- MENINGES.

Le SNC est protégé par le crâne et la colonne vertébrale et recouvert par des
membranes de tissu conjonctif appelées méninges nommées de l'extérieur vers l'intérieur : -
dure mère, - arachnoïde et pie-mère.

Figure 115: Schéma des méninges

VIII.- PLEXUS CHOROIDE

Ce sont des plis invaginés de la pie-mère pénétrant dans les ventricules (1e, 2e 3e et 4e).
Ils sont faits de tissu fibreux lâche et recouvert des cellules épithéliales cubiques ou cylindriques
du tube neural. Sa fonction principale est la sécrétion du LCR, liquide sécrété par les cellules
épithéliales recouvrant le plexus. Le LCR est important pour le métabolisme du SNC et
représente un instrument protecteur : c'est le coussin du SNC contre les traumatismes.

IX.- REGENERATION DES NERFS

Les Fibres peuvent régénérer à condition que les péricaryons demeurent vivants.
Après section d’un nerf musculaire par exemple, les axones et la myéline dégénèrent en
aval du point de section et sont éliminés par les lysosomes des cellules de Schwann et des
macrophages qui migrent dans le nerf. Le péricaryon accumule de grandes quantités de
neurofibrilles et de corps de Nissl, tandis que le noyau se déplace vers la périphérie. Le
péricaryon apparaît pâle et hypertrophié, avec un noyau excentré (chromatolyse).
Les cellules de Schwann prolifèrent et constituent des colonnes longitudinales de
cellules dans la partie distale du nerf endommagé. Dans la partie proximale, les axones
repoussent par bourgeonnement et progressent dans les colonnes ou cordons des cellules
de Schwann à la vitesse de 2 à 5 mm par jour, à condition que les 2 tranches de section du
nerf restent exactement en regard l’une de l’autre. Les fibres nerveuses atteignent
finalement le muscle, se remyélinisent et rétablissent l’innervation. Le péricaryon retrouve
ensuite son aspect normal.

Figure 116: Schéma de la régénération d’un nerf


sectionné
96

CHAPITRE 6: LE SANG ET LES SYSTEMES DE DEFENSE

Le sang est un tissu composé par les érythrocytes ou globules rouges, les leucocytes ou
globules blancs et les plaquettes ou thrombocytes en suspension dans un milieu liquide. Il
circule dans les vaisseaux sanguins pour assurer le transport des métabolites et la
communication entre tous les autres tissus de l’organisme. Il distribue l’oxygène en provenance
des poumons et les nutriments en provenance de l’appareil gastro-intestinal. Il transporte le
gaz carbonique (dioxyde de carbone, CO2) rejeté par les tissus vers les poumons et les déchets
azotés vers les reins pour qu’ils soient excrétés. Il joue également un rôle essentiel dans la
fonction endocrine en transportant les hormones de leur site de synthèse vers les tissus cibles à
distance. Le volume sanguin chez l’homme est d’environ 5 l. On pensait auparavant que les
cellules sanguines remplissaient leurs fonctions principales à l’intérieur des vaisseaux ou de
l’appareil cardio-vasculaire mais dès qu’il a été possible de marquer les cellules avec une
substance radioactive et de suivre leurs migrations, on constata que les seuls érythrocytes et les
plaquettes remplissent leurs fonctions dans les limites du système vasculaire. Les leucocytes
ne sont présents que transitoirement dans le sang qui sert de véhicule pour leur transport et
leur dissémination. Ils traversent constamment les parois des capillaires et des veinules pour
devenir des cellules circulant dans le tissu conjonctif de l’organisme. que transitoirement.

Un tube contenant du sang montre, après sédimentation ou centrifugation,


3 fractions :
- la fraction inférieure représente 45 % du volume du sang total et correspond à
un empilement des globules rouges.
- La fraction intermédiaire, appelée "buffy coat", équivaut à 1 % du volume et
contient les globules blancs et les plaquettes sanguines.
- Le surnageant, environ 54 % du volume, forme le plasma.
Le sang circule à travers le corps sous l'action du cœur et des vaisseaux.

C'est dans ces organes que s'effectuent à travers des petits vaisseaux (les capillaires) les
échanges entre les éléments du sang et les cellules des tissus et des organes.

La morphologie des cellules sanguines est classiquement étudiée sur frottis coloré au
May-Grünwald-Giemsa. La technique consiste à étaler une goutte de sang sur une lame de
verre et à la colorer successivement à l'éosine, à l'azur et au bleu de méthylène. L'éosine colore
en rouge les éléments cytoplasmiques acidophiles; l'azur colore les grains dits azurophiles, le
bleu de méthylène colore en bleu les structures cytoplasmiques basophiles et le noyau, en
pourpre les structures métachromatiques.

HEMATOPOIESE

Cellules souches hématopoïétiques (CSH)

La formation des cellules sanguines dépend de ces cellules souches hématopoïétiques.


Leur prolifération et leur différenciation génèrent tous les types de cellules sanguines. La
population totale des cellules souches est petite et représente entre 1 sur 1000 et 1 sur 100
000 des cellules de la moelle osseuse.
97

Les cellules souches sanguines sont quiescentes la plupart du temps mais sont capables
de division pour répondre aux demandes de nouvelles cellules sanguines.
Les cellules souches sanguines qui sont en cycle peuvent soit subir des divisions d’auto-
renouvellement pour maintenir le pool des cellules souches ou subir des divisions de
différenciation pour donner naissance à des cellules qui prolifèrent et se différencient en
cellules souches de 4 types. Ces quatre types sont semblables en apparence ; elles ont un noyau
euchromatique, un nucléole proéminent et un cytoplasme intensément basophile en quantité
variable.

La rate de la souris joue un rôle semblable à celui de moelle osseuse de l’homme. Ceci a
permis de disposer d’un modèle expérimental qui a apporté la plus grande partie de nos
connaissances sur les cellules souches. Lorsqu’une souris est irradiée à une dose suffisante pour
empêcher la division, il est possible de lui injecter des cellules hématopoïétiques d’une souris
dysgénique (suffisamment proche pour éviter les problèmes de rejet). Les cellules injectées se
logent dans la rate où elles prolifèrent et se différencient. Après quelques jours on peut
observer la formation des colonies cellulaires nettement visibles. Le type cellulaire de chaque
colonie est examiné. Si toutes les lignées cellulaires sont représentées dans la colonie, la cellule
unique d’origine était une cellule souche hématopoïétique pluripotente (CSHP). Si la colonie
est faite seulement des neutrophiles et des monocytes à différents stades de développement,
la cellule souche d’origine était une cellule souche bipotente appelée : unité formant des
colonies granulo-monocytaires (CFU-GM). Si la colonie contient seulement les érythrocytes à
différents stades de développement, la cellule précurseur était une unité de formation de
colonie d’érythrocytes (CFU-E) et ainsi de suite pour les autres lignées.

L’analyse de la rate est la base de la terminologie largement utilisée actuellement pour


les différents types de cellules souches concernées : les CFU-E donnent naissance aux
érythrocytes, les CFU-GM formant les granulocytes et les monocytes, Les CFU-L formant les
lymphocytes et les CFU-Meg se développant en mégacaryocytes. Ces cellules souches ne
sont pas différentiables morphologiquement mais au cours de leur différenciation ultérieure,
chacune progresse par une série de stades intermédiaires qui sont alors morphologiquement
identifiables.

Aujourd’hui on sait que la dénomination des cellules souches s’appuie sur leur capacité
à former, en culture cellulaire, des colonies de cellules souches déterminées en cours de
différenciation, nommées CFU (colony forming units) ; les cellules souches sont nommées
CFC (colony forming cells).

Deux types de cellules souches multipotentes dérivent des cellules souches pluripotentes:
- les cellules progénitrices lymphoïdes, dont dérivent les lymphocytes B et T ;
- les cellules progénitrices granulocytaires /monocy-taires/mégacaryocytaires
(CFU-GEMM ou CFU-MIX) qui engendreront les différentes cellules sanguines.
Cinq types de cellules progénitrices déterminées dérivent des CFU-GEMM :

- les CFU-E (érythroïdes) qui aboutiront aux précurseurs des hématies ;


- les CFU-GM (granulocytes/monocytes) formant les granulocytes et les
monocytes en formant plusieurs sous-populations ds cellules progénitrices
spécifiques (CFU^G et CFU-M) ;
98

- les CFU-Eo qui aboutiront aux polynucléaires neutrophiles ;


- les CFU-Bas qui donneront les polynucléaires basophiles et
- les CFU-Még ou CFU-Mk qui aboutiront aux mégacaryocytes puis aux
plaquettes.

Figure 117: Schéma de l’hématopoïèse

A l’âge adulte, le niveau de production des cellules sanguines par la moelle suffit amplement
aux besoins normaux. Une pathologie de la moelle osseuse entraînera une insuffisance de
production de sorte qu’une hématopoïèse extramédullaire reprendrait au niveau de la rate
et du foie.

Figure 118: Différenciation des cellules


souches
99

Figure 120: Différenciation des différentes lignées


sanguines
100

I.- LES GLOBULES ROUGES

A.- Morphologie.

Les globules rouges ou érythrocytes sont des cellules anucléées, dépourvues


d'organites, ils contiennent un pigment respiratoire, l'hémoglobine.

Ils ont la forme d'un disque biconcave d'environ 7,5 microns de diamètre et de 1,5 à 2,5
microns d'épaisseur. Ils sont intensément colorés en rouge en périphérie, la coloration
diminuant progressivement vers la zone centrale; cette coloration est due à la forte
concentration de l'hémoglobine dissoute (35 %).

Cette lignée mégalocytaire disparaît durant la vie embryonnaire, mais elle réapparaît
chez l'adulte dans certaines formes d'anémie, notamment l'anémie dite pernicieuse.
101

La première phase de l'hématopoïèse est intra-embryonnaire. Elle se réalise dans divers


foyers du mésoderme intra-embryonnaire. Mais progressivement, elle se confine dans le
stroma mésodermique du foie vers le 3è mois et de la rate à partir du 5è mois. La deuxième
phase est donc essentiellement hépato-splénique. Il en sort des globules rouges plus petits que
les mégalocytes. Mais on trouve aussi des macrocytes, des mégacaryocytes et des cellules
souches des lymphocytes. L'hématopoïèse hépato-splénique régresse vers la fin de la période
fœtale, mais ne disparaît que dans les premiers jours de la vie extra-utérine.

L'hématopoïèse définitive débute vers le 4è mois de la vie intra- utérine, lorsque la


moelle osseuse et les ganglions lymphatiques sont formés. Après la naissance, les foyers
médullaires sont les seuls sites normaux d'érythropoïèse

La différenciation des cellules souches en globules rouges se caractérise par la


disparition du noyau et la transformation progressive du cytoplasme basophile en cytoplasme
acidophile, par disparition des ribosomes et synthèse de l'hémoglobine.
Il est généralement admis que l'hémocytoblaste est la cellule-souche de toutes les
cellules sanguines.
L'hémocytoblaste est une grande cellule indifférenciée (15 à 20 microns de diamètre), à
cytoplasme basophile et agranulaire. Il possède un noyau volumineux, ovale ou rond, d'aspect
réticulé et pourvu d'un ou deux nucléoles. La basophilie du cytoplasme est due à sa richesse en
ribosomes libres; les éléments membranaires y sont rares, on y trouve cependant un appareil
de Golgi et une paire de centrioles. Les hémocytoblastes se trouvent en petits amas dans la
moelle osseuse et sont doués d'un grand pouvoir mitotique.

La différenciation de l'hémocytoblaste en lignée érythrocytaire est sous l'action de


l'érythropoïétine, une hormone de nature glycoprotéique partiellement produite au niveau du
rein.

Figure 121: Différenciation de la lignée


érythrocytaire
102

Le proérythroblaste est la cellule la plus jeune de la lignée érythrocytaire; il ressemble à


l'hémocytoblaste. Il en diffère cependant par sa taille plus grande (20 microns), un noyau
sphérique plus vésiculeux muni d'un anneau hétérochromatique périphérique et d'un nucléole
plus développé; son cytoplasme est plus basophile par suite d'une synthèse accrue des A.

L'érythroblaste basophile est une cellule plus petite que le proérythroblaste (15 microns). Son
noyau est plus petit et plus dense, le nucléole n'est pas visible. Le cytoplasme est plus basophile
que celui des stades précédents, ce qui correspond à une accumulation des polyribosomes
engagés dans la synthèse de l'hémoglobine. Celle-ci y apparaît sous forme d'amas finement
granulaires entre les polyribosomes. La membrane plasmique montre des vésicules de
pinocytose. Ces vésicules contiennent de la féritine, source de fer dans la synthèse de
l'hémoglobine.

L'érythroblaste basophile se divise activement et se transforme progressivement en


érythroblaste polychromatophile.

L'érythroblaste polychromatophile est de taille plus réduite (10 microns). Son noyau est
dense, son cytoplasme gris-verdâtre par suite du mélange de l'acidophilie croissante de
l'hémoglobine et de la basophilie des ribosomes. C'est la dernière cellule de la lignée encore
capable de se diviser. Les divisions donnent des érythroblastes polychromatophiles (de réserve)
et d'autres cellules qui accumulent de l'hémoglobine au point où tout le cytoplasme devient
uniformément acidophile. Ces cellules sont des normoblastes.
Le normoblaste est une petite cellule (8 à 9 microns) à noyau fortement condensé et au
cytoplasme acidophile. En expulsant son noyau et divers organites, il se transforme en
réticulocyte ou érythrocytes jeunes et entre dans le circulation sanguine ; le noyau expulsé est
rapidement phagocyté par les macrophages associés au stroma de la moelle osseuse. Les
réticulocytes deviennent les érythrocytes.

B.- FONCTION.

L'hémoglobine fixe l'oxygène au niveau des capillaires pulmonaires et le transporte aux


tissus. Il y est distribué en échange de l'anhydride carbonique.

L'érythropoïèse est sous le contrôle de l'érythropoïétine. EIle est principalement


stimulée par la diminution de la pression partielle en oxygène. La formation des globules rouges
à partir de l'hémocytoblaste dure environ 3 jours, tandis que la durée de vie du globule rouge
est d'environ 120 jours.

II.- LES PLAQUETTES SANGUINES


Les plaquettes sanguines ou thrombocytes sont des disques cytoplasmiques libérés
dans le sang à partir des mégacaryocytes de la moelle. Elles interviennent dans l'arrêt de
l'hémorragie.

A.- Morphologie.

Les plaquettes sont des cellules anucléées spécifiques du sang des mammifères. Elles
ont la forme de disques biconcaves d'environ 3 microns de diamètre.
103

La coloration au May Grunwald-Giemsa y fait apparaître 2 zones. La zone centrale est


composée des granulations basophiles et est, pour cette raison appelée granulomère. La zone
périphérique est homogène et pâle et appelée hyalomère.

Le granulomère contient des mitochondries, des ribosomes, du collagène, des lipides,


des vésicules dilatées et 2 types de granules. Les uns sont complètement remplis d'un matériel
moyennement danse aux électrons; ils contiennent des hydrolases acides (phosphatase acide,
ß-glucuronidase) et sont de nature lysomiale. Les autres contiennent du matériel très dense
séparé de leur membrane par un halo. Leur fonction exacte n'est pas connue; ils pourraient
être le support de la thromboplastine, d'autres facteurs de coagulation ou des catécholamines.

Le hyalomère contient dans sa partie périphérique un anneau de microtubules, qui


maintiennent la forme de la plaquette. Ils contiennent aussi de petites vésicules et des
microfilaments; ceux-ci possèdent une protéine contractile, la C-thrombosthénine, responsable
du mouvement des plaquettes (formation des pseudopodes, rétraction du caillot). La
membrane plasmique est munie d'un fin glycocalyx, muni d'une autre protéine contractile, la
s-thrombosthénine. Dans les circonstances normales, on compte environ 180.000 à
380.000/mm3 de sang.

B.- Origine
Les plaquettes sanguines proviennent des mégacaryocytes. Les mégacaryocytes sont
des cellules géantes de la moelle osseuse. Elles ont un diamètre de 50 ou de plus de 100
microns, un noyau multilobé, un cytoplasme finement granulaire et légèrement basophile. Le
morcellement du cytoplasme commence par la formation des traînées de vésicules. Celles-ci,
par coalescence délimitent des canalicules membranaires qui fusionnent entre eux et avec la
membrane plasmique. Le cytoplasme est ainsi subdivisé en fragments qui se libèrent et
forment les plaquettes sanguines.

Les mégacaryocytes dérivent de l'hémocytoblaste par l'intermédiaire du


mégacaryoblaste. Celui-ci se caractérise par son volumineux noyau souvent muni d'incisures et
d'hétèrochromatine périphérique. Le noyau subit plusieurs divisions mitotiques sans
cytodiérèses ce qui aboutit à un noyau multilobé caractéristique du mégacaryocyte.

C. Fonction
Les plaquettes interviennent dans l'hémostase et libèrent la sérotonine et l'histamine.
Lors d'une lésion de la paroi d'un vaisseau sanguin, les plaquettes adhèrent aux fibres
collagènes mises à nu et s'empilent les unes sur les autres de façon à colmater la brèche. Cet
agrégat plaquettaire est le thrombus blanc ou clou plaquettaire, qui interrompt le saignement.
Il se fait par l'intermédiaire de la s-thrombosthénine du glycocalyx de la membrane plasmique.
Il est favorisé notamment par des phospholipides. Il s'agit des phospholipides des membranes
des organites (microsomes et membranes internes des mitochondries) à partir desquelles se
forment des acides gras poly-insaturés précurseurs des prostaglandines E (PGE). La
prostaglandine E2 (PGE2), synthétisée à partir de l'acide arachidonique stimule l'agrégation
plaquettaire. La prostaglandine E1 (PGE1), synthétisée à partir de l'acide dinome-gamma-
linoléique, est in vitro, un puissant inhibiteur de l'agrégation plaquettaire, induite par l'addition
d'adénosine disphosphate.
104

La formation du clou plaquettaire résulte donc de l'équilibre des effets antagonistes des PGE2
et PGE1. Notons que les acides arachidonique et dinone-gamma-linoléique sont des acides gras
essentiels fournis par l'alimention et stockés sous forme de phospholipides membranaires.
La barrière à l'hémorragie constituée par le thrombus blanc est ensuite consolidée par
l'apparition d'un réseau de fibres de fibrine. La fibrine est un polymère fibrillaire, elle provient
d'une chaîne de réactions biochimiques qui débute par l'activation de la thrombokinase, libérée
par les plaquettes et les tissus lésés. Il en résulte un réseau de fibrine, qui emprisonne dans ses
milles les plaquettes, les globules blancs et les globules rouges; cet ensemble forme le caillot
rouge. Dans ce réseau, les plaquettes émettent des longs pseudopodes filamenteux. Ceux-ci se
contractent et entraînent les fibres sur lesquelles ils s'appuient : c'est la rétraction du caillot.
Les plaquettes accumulent et véhiculent l'histamine et la sérotonine. Ces substances
jouent un rôle dans certains processus comme l'inflammation et l'allergie. Elles agissent
notamment sur les muscles lisses de la paroi des vaisseaux du tube digestif et de l'appareil
respiratoire. Parmi les effets de l'histamine, citons le relâchement des muscles lisses vasculaires
et la contraction des muscles lisses non vasculaires. La sérotonine provoque la contraction des
muscles lisses non vasculaires (contraction des bronchioles et augmentation du péristaltisme,
elle augmente la perméabilité capillaire; ces effets sur les muscles lisses de la paroi des
vaisseaux sanguins entraînent: - la rougeur; - la tumeur; - la douleur et la chaleur; il s'agit d'un
mécanisme général aspécifique.

Par contre, dans la réaction immunitaire, des substances chimiques spécifiques (les
anticorps) sont élaborées par les cellules spécialisées en réponse à la pénétration de l'agresseur
(antigène); ces substances sont dirigées contre l'agent extérieur dans une combinaison
stéréochimique.

D'après leur rôle dans la défense de l'organisme, les globules blancs peuvent être
classés en :
- système microphonique
- système macrophagique
- basophiles
- système lymphoïde.

D'après leur morphologie, ils sont divisés en :


- agranulocytes ou mononucléaire (monocytes et lymphocytes);
- granulocytes ou polynucléaires (neutrophiles, éosinophiles et basophiles).
Le nombre total des globules blancs est de 6.000 à 8.000/mm3 de sang.
Ce chiffre varie suivant les circonstances physiologiques ou pathologiques. Il est par exemple,
plus élevé au cours de la digestion, lors d'une invasion bactérienne; on parle alors de
leucocytose. Il est diminué en cas de leucopénie.

Les divers types de globules blancs existent en proportions déterminées dans le sang
normal. Leurs pourcentages respectifs constituent la formule leucocytaire. Celle-ci s'établit par
l'étude des frottis sanguins colorés. Chez l'adulte normal, la formule leucocytaire se présente de
la manière suivante :
- neutrophiles, 60 à 70 %,- éosinophiles, 2 à 4 %, - basophiles, 0,5 à 1 %
- monocytes, 3 % à 8 %, - lymphocytes 20 à 35 %;
105

III.- LE SYSTEME MICROPHAGIQUE.

A.- Neutrophiles

Le système microphagique comprend les polynucléaires neutrophiles et les


éosinophiles.

1.- Morphologie.

a.- Les neutrophiles ont un diamètre de 10 à 12 microns et sont les leucocytes les plus
nombreux (60 à 70%). Leur noyau est formé de plusieurs lobes réunis par de fins
étranglements; la chromatine est condensée contre l'enveloppe nucléaire et les nucléoles ne
sont pas apparents. Le nombre des lobes augmente avec l'âge de la cellule. En calculant le
pourcentage des noyaux à 1, 2, 3, 4, 5 lobes ou plus, on peut apprécier l'âge moyen d'une
population de neutrophiles: c'est la formule d'Arneth. Chez la femme, 3% de neutrophiles ont
sur un lobe, un appendice nucléaire en forme de baguette de tambour. Cet appendice est
formé par les chromosomes X et correspond au corpuscule de Barr.
Le cytoplasme est finement granulaire et contient 3 types de granules.
- Les granules azurophiles sont très denses et possèdent un diamètre de 0,6 à 0,8
microns. Ils contiennent la myélopéroxydase et des hydrolases acides (phosphatases acides,
arylsufatase, 5 nucléotidase, ß-galactosidase...).
Les granules azurophiles sont donc des lysosomes pourvus de myélopéroxydase. - Les granules
neutrophiles spécifiques sont les plus nombreux. Leur diamètre est de 0,3 à 0,5 microns. Ils sont
moins denses et contiennent de phosphatase, le lysozyme, la lactoferrine et divers substances
bactéricides; ils sont doués d'une grande activité antibactérienne.
Le 3è type de granule est une forme de bâtonnet de 0,1 à 0,3 microns de diamètre. Il contient
des enzymes lysosomiales mais est dépourvu de myélopéroxydase. Le cytoplasme contient en
outre du glycogène, quelques mitochondries, un appareil de Golgi, des citernes du réticulum
endoplasmique et des microtubules.

2.- Origine et évolution.

Les cellules de la lignée granulocytaire (neutrophiles, éosinophiles et basophiles) se


différencient dans la moelle osseuse à partir de l'hémocytoblaste. Celui-ci en se divisant
(probablement sous l'action d'une hormone, la leucopoïétine produit des myéloblastes dont la
structure est identique dans les 3 lignées granulocytaires.

Le myéloblaste est une cellule d'environ 10 microns. Son noyau volumineux contient 1
ou 2 nucléoles nettement visibles. Son cytoplasme basophile contient de nombreux
polyribosomes.

Le promyélocyte est la cellule la plus volumineuse de la lignée granulocytaire. Son


diamètre atteint 16 à 18 microns. Le noyau rond ou ovale contient un nucléole nettement
apparent, l'hétèrochromatine est confinée à la périphérique. Le cytoplasme basophile se
remplit de granules azurophiles. Le promyélocyte se divise et donne naissance aux myélocytes.
C'est au stade de myélocyte qu'apparaissent les granules propres à chaque type de cellules de
la lignée.
106

Le myélocyte neutrophile est une cellule plus petite (environ 12 microns). Le noyau
excentrique, est plus dense et dépourvu de nucléole; il tend à se segmenter en forme de fer à
cheval, ce qui souligne la tendance à la lobulation nucléaire caractéristique de ce type cellulaire.
Le cytoplasme contient, outre les granules azurophiles, les granules neutrophiliques
spécifiques. Au cours de la différenciation leur nombre augmente aux dépens des granules
azurophiles. La basophilie cytoplasme diminue. Le myélocyte neutrophile se divise et les
granules se partagent entre cellules-filles. Après cette mitose, le myélocyte se transforme en
métamyélocyte.
Le métamyélocyte neutrophile a un diamètre d'environ 10 microns. Le noyau dense
prend la forme de fer à cheval. Le cytoplasme montre, outre les granules neutrophiles (granules
primaires) et les granules neutrophiliques spécifiques (granules secondaires) un troisième type
de granule contenant des enzymes lysosomiales mais sans myélopéroxydase.

Figure 122: Différenciation de la lignée granulocytaire

La derrière étape de la différenciation se traduit par la lobulation nucléaire,


caractéristique du neutrophile. La transformation d'un myéloblaste en neutrophile dure
environ 7 jours.
Dès qu'ils sont formés, les granulocytes neutrophiles passent dans la circulation. Leur
transit dans le sang dure environ 8 à 12 heures chez l'homme. Leur activité dans les tissus cesse
après un ou deux jours. En cas d'infection, les neutrophiles quittent la moelle avant la fin de
leur maturation; ce qui se traduit par la présence dans le frottis sanguins des formes jeunes, les
métamyélocytes ou même les myélocytes neutrophiles.

3.- Fonctions

Les neutrophiles interviennent dans les réactions inflammatoires spécialement


provoquées par une invasion bactérienne.

La réaction inflammatoire (caractérisée par les 4 signes cardinaux: rougeur, tumeur,


chaleur et douleur) est déclenchée par l'activation de différentes substances et des cellules de
l'organisme, qui préexistent à l'état inflammatoire. Cette activation est réalisée par divers
facteurs. Notamment les microbes. Quel qu'en soit l'agent détonateur, la réaction
inflammatoire fait intervenir des cellules (globules blancs et celles du tissu conjonctif) et
facteurs humoraux, tels des médiateurs vaso-actifs.
107

Les signes cardiaux sont essentiellement la conséquence de la vasodilatation. Celle-ci


entraîne la rougeur et la chaleur par suite du ralentissement de la circulation sanguine dans le
lit capillaire, la tumeur par suite de l'augmentation des liquides extravasculaires ou œdème.
L’œdème à son tour, provoque la distension des tissus, qui stimule la douleur. La vasodilatation
entraîne aussi une modification de la répartition des cellules du sang, les globules rouges
occupent le centre tandis que les globules blancs se disposent à la périphérie. La traversée de la
paroi capillaire ou diapédèse permet aux globules blancs d'agir à l'endroit agressé. En
particulier, les neutrophiles sont les plus actifs. Ils s'appliquent d'abord contre l'endothélium
vasculaire et s'y déplacent par des mouvements amiboïdes. Un prolongement cytoplasmique
s'insinue entre deux cellules épithéliales et les écarte, le neutrophile s'attire à travers cet orifice
et quitte le capillaire.

Ce mouvement répond à un chimiotactisme induit par des leucotaxines. Celles-ci sont


des polypeptides libérés par les microbes, les tissus lésés (produits d'hydrolyse du collagène et
de la fibrine), par des facteurs sériques, et finalement à partir des neutrophiles en destruction.
Au niveau du foyer inflammatoire, les neutrophiles, grâce à l'arsenal enzymatique de leurs
granules, phagocytent et détruisent les bactéries. Le lysosozyme des granules secondaires
détruit la capsule polysaccharidique de certaines bactéries. La lactoferrine est bactéricide
lorsqu'elle n'est pas saturée en fer. La myélopéroxydase des granules azurophiles favorisent la
formation d'eau oxygénée (H2O2) très toxique pour les bactéries. Diverses enzymes
lysosomiales des granules primaires et tertiaires interviennent dans la digestion cellulaire; on
observe une dégranulation complète et la cellule n'est pas capable d'élaborer de nouveaux
granules. Les polynucléaires ne participent donc qu'une seule fois dans la digestion
intracellulaire au cours de leur existence. Les neutrophiles forts au combat, mélangés aux tissus
nécrosés et à l'exsudat, forment le pus.

B. EOSINOPHILES.

1.- morphologie.

Les éosinophiles forment de 2 à 4% des globules blancs. Leur taille atteint 12 microns. Le
noyau excentrique est formé de 2 lobes réunis par une mince bande. La chromatine est dense,
particulièrement contre l'enveloppe nucléaire. Le cytoplasme est rempli de granules de 0,5 à
0,8 microns colorables à l'éosine. Le granule éosinophile mûr est ovale et contient un
cristalloïde entouré d'une matrice amorphe. Le cristalloïde est de nature protéique et présente
des striations périodiques de 40 A; il a une teneur élevée en peroxydase. La matrice contient
des hydrolases acides, mais elle est dépourvue de lysosome et de substances bactéricides. Le
granule est donc de nature lysosomiale. On trouve dans le cytoplasme quelques citernes
allongées de réticulum endoplasmique rugueux, des ribosomes libres, des mitochondries.
L'appareil de Golgi est peu développé.

2.- Origine
Comme toutes les cellules de la lignée granulocytaire, les éosinophiles se développent
dans la moelle osseuse à partir d'un hémocytoblaste qui produit d'abord un myéloblaste; Celui-
ci donne naissance au promyélocyte éosinophile dont le cytoplasme contient des granules
azurophiles et des rares granules spécifiques immatures. Le granule éosinophile immature est
rond, homogène et peu dense.
108

Le myélocyte éosinophile contient un mélange de granules éosinophiles immatures et


de granules murs (ovales et possédant un cristalloïde), les granules azurophiles deviennent
rares. Le noyau ovoïde montre des blocs d'hétèrochromatine contre l'enveloppe nucléaire. Le
cytoplasme se caractérise en outre par la présence de longues citernes dilatées du réticulum
endoplasmique rugueux. Dans le métamyélocyte éosinophile, le cytoplasme s'est enrichi en
granules éosinophiles mûrs, le noyau qui présente un début de lobulation est repoussé à la
périphérie. Les éosinophiles adultes passent dans la circulation. En cas de besoin, ils quittent les
vaisseaux par diapédèse. Leur durée de vie ne dépasse pas deux jours, ils seront phagocytés par
les macrophages.

3.- Fonctions

Les éosinophiles interviennent dans les réactions inflammatoires déclenchées par des
facteurs immunitaires, tels les complexes antigènes anticorps, la rencontre d'un lymphocyte
sensibilisé avec son antigène. Ils phagocytent et détruisent les complexes antigènes-anticorps,
les anticorps impliqués sont les IgG ou les IgM à l'endroit où se forment ces complexes, les
mastocytes sécrètent de l'histamine. En détruisant ces complexes, les éosinophiles diminuent
l'intensité des réactions allergiques.

Le nombre des éosinophiles augmente dans certains processus allergiques et les


infestations parasitaires (verminoses, bilharziose vésicale, filarioses). Rappelons que, selon
Manson-Bar et Linard, le taux normal des éosinophiles se situe entre 5 et 10 % en zone
tropicale.

C. LES BASOPHILES.

1.- POLYNUCLEAIRES BASOPHILES OU GRANULOCYTES BASOPHILES.

a.- Morphologie

Les basophiles forment moins de 1% des globules blancs de la circulation. Ce sont des
cellules rondes de 10 à 20 microns de diamètre.

Le noyau au contour irrégulier est étranglé en 2 lobes. La chromatine est condensée


contre l'enveloppe nucléaire, le nucléole n'est pas visible.

A B C

Figure 123: A, B et C, les basophiles

Le cytoplasme contient peu d'organites. Il est bourré de volumineux granules basophiles


(0,6 à 1,2 microns). Chez l'homme, ils sont uniformément denses aux électrons et
métachromatiques sur frottis classique. Cette métachromasie est due à la présence des
mucopolysaccharides acides. Dans certaines espèces animales comme le cochon d'Inde, on
rencontre aussi des granules à contenu cristalloïde ou d'aspect myélinique.
109

b.- Origine

Le basophile se développe dans la moelle osseuse à partir de l'hémocytoblaste. Celui-ci


donne d'abord un myéloblaste, puis un promyélocyte basophile. Le promyélocyte basophile se
transforme en myélocyte basophile lorsqu’apparaissent les granules spécifiques. Le myélocyte
basophile devient métamyélocyte basophile dont le noyau est fort incisé. Il passe dans le sang
et y vit de 10 à 15 jours.
c.- Fonction

Les granules des polynucléaires basophiles contiennent de l'histamine liée à l'héparine,


cette dernière est le mucopolysaccharide acide responsable de la métachromasie du basophile.
Leur fonction dans le sang est mal connue. Comme la composition de leurs granules est proche
de celles des mastocytes, on admet qu'ils jouent, dans l'inflammation, un rôle analogue à celui
des mastocytes. On sait d'ailleurs qu'ils quittent les vaisseaux par diapédèse et se retrouvent
dans le tissu conjonctif. Il est passible qu'ils s'y transforment en mastocytes.

2.- LES MASTOCYTES.

a.- MORPHOLOGIE.

Les mastocytes ou basophiles tissulaires sont des cellules rondes ou ovoïdes dont le
diamètre d'environ 20 à 30 microns. Ils se rencontrent surtout le long des vaisseaux de tous les
tissus conjonctifs en particulier du chorion des muqueuses digestives.

Leur noyau est petit par rapport au cytoplasme. Il est souvent masqué par des granules
spécifiques. La chromatine est condensée contre l'enveloppe nucléaire. Le cytoplasme est
bourré de volumineux granules basophiles (0,6 à 1,2 microns). Ceux-ci sont très denses et
peuvent contenir une inclusion cristalloïde. Les granules immatures, situés près de l'appareil de
Golgi, possèdent une matrice moins dense à l'intérieur de laquelle se trouve des amas ou des
débris de matériel plus dense. La membrane est hérissée de quelques courtes microvillosités.

b.- Origine

L'origine des mastocytes est mal connue. Pour les uns, les mastocytes dérivent des
basophiles sanguins après leur migration dans les tissus sanguins. Pour d'autres, ils n'ont aucun
rapport avec les basophiles et dérivent soit d'un lymphocyte, soit d'un monocyte, soit d'une
cellule mésenchymateuse.

c.- Fonction

Les mastocytes contiennent dans leurs granules, plusieurs médiateurs chimiques actifs
dans le processus inflammatoire, en particulier dans certains phénomènes d'immunité
immédiate. Les mieux connus de ces médiateurs sont les suivants :

- l'histamine qui, dans les mastocytes est liée à l'héparine;


- le SRS-A (slow-reacting substance of anaphylaxis), un lipide de poids moléculaire
d'environ 1000 μ;
110

- le ECF-A (eosinophile chemotoctic factor of anaphylaxis), un polypeptide de poids


moléculaire de 500 à 1000;
- des médiateurs vasoactifs comme la sérotonine (dans certaines espèces animales à
l'exclusion de l'homme) et certaines prostaglandines (PGE1 PGE2 alpha). Les phénomènes
d'immunité immédiate comme l'allergie ou le choc anaphylactique, se produisent de la
manière suivante.
Certains antigènes induisent la production par des cellules spécialisées (des
plasmocytes) des immunoglobuline E ou IgE. De tels antigènes sont appelés allergènes. Ils
correspondent à diverses substances inoffensives chez les personnes non prédisposées: des
aliments, des drogues, des venins d'insectes, des poussières de maison, de pollen etc...

Les IgE formés lors d'un premier contact avec l'allergène, se fixent par leur fragment Fc à
la surface des mastocytes. Lors d'une réintroduction de l'allergène, celui-ci se combine à l'IgE
fixé au mastocyte. Le complexe mastocyte IgE-allergène provoque une dégranulation brutale
de la cellule avec libération massive des médiateurs chimiques. La gravité et l'intensité des
manifestations qui en résultent sont très variables. Elles peuvent aller d'une simple réaction de
prurit (comme le cas d'allergie à la nivaquine) ou d'éternuement, jusqu'eu choc mortel par
collapsus vasculaire intense.

Certaines manifestations peuvent s'expliquer par des propriétés des médiateurs


chimiques des granules mastocytaires. L'histamine augmente la perméabilité capillaire par
disjonction des cellules endothéliales. Elle provoque aussi le relâchement des muscles lisses
vasculaires et la contraction des autres muscles lisses. Le SRS-A provoque, in vitro, la
contraction des muscles lisses et responsables des spasmes des muscles bronchiques.
L'infiltration des éosinophiles est due au facteur éosinophile (ECF-A). Les PGE2 et PGE2-alpha
ont des propriétés et allergogéniques. Les PGE1 diminuent les spasmes musculaires,
l'inflammation empêchent l'agrégation plaquettaire. Elles s'opposent aux effets des PGE2 et
PGE alpha. Les hémorragies rencontrées dans certaines réactions anaphylactiques pourraient
partiellement s'expliquer par les propriétés anticoagulantes de l'héparine.

3.- LE SYSTEME MACROPHAGIQUE.

L'étude des macrophages se heurte à une difficulté majeure: ces cellules n'ont ni
caractère morphologique spécifique ni localisation préférentielle. Cette difficulté disparaît si
l'on se réfère à leurs fonctions. En effet, il existe un ensemble des fonctions qui les
caractérisent. Aschoff, au début du siècle (1924) avait défini les macrophages comme cellules
capables de capter et d'accumuler de colorants vitaux tels le bleu trypan et le rouge, ou de
petites particules colorées à l'encre de Chine.

En tenant compte des investigations plus récentes, les macrophages se définissent


actuellement comme des cellules douées d'un grand pouvoir phagocytaire et muni d'un
système lysosomial très développé. Il a la propriété d'adhérer au verre, de se déplacer par
mouvements amiboïdes d'intervenir dans les réactions immunitaires. Excepté le pouvoir
d'adhérer au verre, aucune de ces propriétés n'appartiennent exclusivement aux macrophages
mais, aucune autre cellule ne les possède toutes ensemble.
111

a.- Morphologie

L'histiocyte ou macrophage du tissu conjonctif est une cellule polymorphe. Il peut être
ovale ou de contour irrégulier. Sa taille peut varier entre 15 à 20 microns. Le noyau est plus
petit et moins vésiculeux que celui du fibroblaste. Le cytoplasme hétérogène est acidophile et
contient de nombreux organites. Le métabolisme intense et la synthèse de nombreuses
enzymes se traduisent par la présence d'un grand nombre de mitochondries et d'un réticulum
endoplasmique bien développé. Les microtubules interviendraient dans la mobilité cellulaire.
L'appareil de Golgi est particulièrement développé. C'est à son niveau que se forment des
vésicules des granules denses, des lysosomes primaires. Pour les enzymes lysosomiales
signalons l'existence des lipases actives sur les lipoïdes des mycobactérie de la tuberculose et
de la lèpre, ces enzymes n'existent pas dans les granulocytes.

L'abondance de vésicules variées est caractéristique des macrophages. En périphérie se


trouvent de petites vacuoles de pinocytose. Ces vésicules ont l'aspect de phagosomes. Les
hétérophagosomes sont volumineux et contiennent un matériel fort hétéroclite: bactéries,
particules de poussière, complexes antigènes-anticorps, érythrocytes, débris cellulaires,
protéines...

Figure 124: Un macrophage avec son noyau


encoché

De grandes vacuoles d'autophagie peuvent apparaître surtout par stimulation par


certaines substances chimiques, comme la chloroquine.
Le cytoplasme peut en outre contenir des gouttelettes de lipides, des cristaux de féritine, des
figures melaniques qui, tous, sont le plus souvent des résidus de digestion cellulaire ou post-
lysosomes.
La membrane plasmique est ondulante, elle possède de nombreuses micro-villosités
hérissées de micropapilles. Elles permettent au macrophage de se fixer sur un support, qu'il soit
inerte comme le verre ou organique comme les éléments cellulaires ou fibrillaires. Cette
fixation exige la présence d'ions Ca++ ou Mg++.

L'ultra-structure des autres macrophages correspond au schéma général décrit ci-


dessus. Elle est liée à l'activité cellulaire et celle-ci est la même pour tous les macrophages. On
peut tout au plus observer des modifications cellulaires suivant l'état de stimulation. L'aspect
en microscopie optique varie cependant suivant la localisation et la spécialisation des tissus.
112

Le macrophage des organes lymphoïdes prend deux aspects: le macrophage à corps


tingibles et le macrophage dendritique. Le macrophage à corps tingibles contient des
corpuscules forts colorés qui correspondent à fragments nucléaires ou à d'autres particules
colorées phagocytées par la cellule. Il se rencontre surtout dans la médullaire des ganglions
lymphatiques et la pulpe rouge de la rate. Le macrophage dendritique se trouve uniquement
dans les centres germinatifs des follicules (nodules) lymphoïdes. Il possède de nombreux et
longs prolongements cytoplasmiques (dendrites) qui forment des intergitations avec les
prolongements similaires des macrophages voisins. Ces extensions cytoplasmiques offrent une
grande surface à laquelle peuvent adhérer les antigènes solubles.

Le macrophage alvéolaire ou cellule à poussière possède des pseudopodes plus ou


moins développés et une membrane ondulante bien visible en contraste de phase. Il capte et
phagocyte les poussières de l'air alvéolaire. Il se distingue nettement des autres macrophages
par son arsenal enzymatique plus important, notamment par la présence du lysozyme, sa
respiration aérobie.
Le macrophage hépatique ou cellule de Kupffer a un aspect fusiforme. Il est appliqué
contre les cellules endothéliales de sinusoïdes veineuses.
Le noyau fait sailli dans la lumière et le cytoplasme présent de nombreux prolongements. Les
lysosomes secondaires et les phagosomes contiennent de la féritine. Les cellules de Kupffer
accumulent le thorotrast et l'or colloïdal. Cette propriété a été utilisée pour obtenir l'image
scintigraphique du foie.

Les cellules de la microglie sont les macrophages du système nerveux central. On les a
longtemps crues d'origine nerveuse: leur origine monocytaire est actuellement démontrée et
elles n'apparaissent dans le substance grise et dans la substance blanche que lorsque les
vaisseaux pénètrent. Dans les conditions physiologiques, ce sont des petites cellules à longs
prolongements ramifiés colorables au carbonate d'argent. Le noyau est dense, le cytoplasme
peu abondant contient des granules opaques. Lors d'une lésion ou d'une inflammation, leur
taille augmente; elles acquièrent l'apparence des autres macrophages et entrent
éventuellement en mitose, migrent phagocytent.

Les cellules épithélioïdes sont des macrophages modifiés par un processus


inflammatoire chronique. Ce sont des grandes cellules fusiformes ou polyédriques juxtaposées,
ce qui leur confère un aspect épithélial. Elles se trouvent; par exemple dans les inflammations
d'origine tuberculeuse, syphilitique ou à corps étranger. Elles peuvent se diviser.

Les cellules géantes multinucléées sont formées par la fusion des macrophages. Elles
naissent autour d'un corps étranger trop volumineux pour être phagocyté par une seule cellule
ou en présence d'un agent pathogène très résistant comme la bacille de Koch. Les ostéoclastes
pourraient avoir la même origine. Ils ressemblent aux cellules géantes et possèdent une
membrane ondulante, la mobilité, l'affinité pour le rouge neutre, le pouvoir de phagocytose, la
richesse en phosphatase acide des macrophages. Plusieurs expériences suggèrent que les
ostéoclastes peuvent se former par fusion des monocytes, ceci s'observe au moins dans le cas
des fractures osseuses.
113

b. Origine
L'origine des cellules phagocytaires mononucléées est longtemps restée obscure. Selon
la théorie la plus ancienne, l'aspect de macrophage ne serait qu'un état acquis au cours de la
"transformation histiocytaire" par divers types cellulaires, tels les fibroblastes, les lymphocytes,
les monocytes, les cellules endothéliales, les cellules réticulées...
Les techniques de marquage des cellules à la thymidine tritiée et les cultures de la
moelle osseuse ont prouvé que les monocytes sanguins sont les seuls précurseurs des
macrophages tissulaires. Les monocytes dérivent des prononocytes, formés à partir de
l'hémocytoblaste de la moelle osseuse.

Le promonocyte est une cellule de 15 à 20 microns de diamètre. Le noyau est rond ou


ovale. La chromatine forme un fin réseau et les nucléoles sont bien visibles. Le cytoplasme est
abondant et basophile par suite de la présence de nombreux polyribosomes et de quelques
rares citernes de réticulum endoplasmique rugueux. L'appareil de Golgi est bien développé;
dans son voisinage s'observent de granules de 0,15 microns, à contour irrégulier et au contenu
plus dense au centre qu'en périphérie. Ces granules sont des grains azurophiles immatures. La
membrane plasmique présente de nombreuses expansions; alors que la membrane du
promyélocyte est lisse et les nombreux granules sont disposés dans tout le cytoplasme.
Le pronocyte donne naissance, par mitose, à deux monocytes. Le monocyte médullaire
est petit que le promonocyte. Dans le cytoplasme, les grains azurophiles mûrissent; leur
contenu devient homogène et dense, leur taille varie entre 0,1 et 0,5 microns. Après 1 à 3 jours
de séjour médullaire (du moins chez le rat) le monocyte passe dans la circulation périphérique.

Le monocyte a un diamètre de 9 à 12 microns dans la circulation; c'est la cellule la plus


volumineuse sur frottis coloré (jusqu'à 20 microns). Le noyau, habituellement excentrique est
ovale ou réniforme. La chromatine forme un réseau très lâche qui le distingue du lymphocyte,
un nucléole peut être visible dans 50 % des monocytes circulants. Le cytoplasme est abondant
et perd progressivement sa basophilie, il apparaît bleu mat et constellé de grains azurophiles.
L'appareil de Golgi est bien développé et paraît bourgeonner en nombreuses vésicules que l'on
retrouve dans le reste du cytoplasme. Les granules denses (graines azurophiles) sont plus
nombreux que dans les stades précédents: leur formation se poursuit dans le reste du
cytoplasme. Les mitochondries et quelques courtes citernes du réticulum endoplasmique
rugueux sont dispersées dans le cytoplasme. La membrane plasmique est hérissée de fins
prolongements.

Les grains azurophiles des monocytes sont des lysosomes primaires, ils contiennent des
hydrolases acides et de la peroxydase. En outre la réaction de la phosphatase acide est positive
dans les vésicules. Le monocyte contient donc deux sortes de lysosomes, les grains azurophiles
et les vésicules.
Les grains azurophiles sont utilisés durant la première phase de phagocytose dans les tissus et
ne se reforment plus.

Comme les autres leucocytes, le monocyte utilise le sang comme véhicule. Il y séjourne
environ 36 heures le quitte par un capillaire, pénètre dans un tissu et s'y transforme en
macrophage. Les expériences de marquage le prou-vent, lors que les monocytes marqués
diminuent dans la moelle, les monocytes marqués augmentent dans le sang et plus tard des
macrophages marqués apparaissent dans les tissus. Ils y séjournent environs deux mois.
114

Les macrophages circulent sous forme monocytes. Leur destinée finale est mal connue;
la plupart d'entre eux sont probablement éliminés dans les expectorations bronchiques et par
le tube digestif.

c. Fonction des macrophages

Les macrophages sont des cellules spécialisées dans la défense de l'organisme et


l'élimination des débris tissulaires.

1).- Défense de l'organisme.

Les macrophages interviennent dans deux mécanismes de défense. Dans


l'inflammation, ils agissent directement par leur capacité d'endocytose et secrètent des
substances bactéricides. Dans les processus immunologiques ils activent les lymphocytes
responsables des réponses immunitaires.

* LES LYMPHOCYTES.

Les lymphocytes sont les cellules du système immunitaire.

- Morphologie.

Les lymphocytes forment 20 à 35 % des globules blancs du sang. Ils sont classés d'après
leur taille en petits lymphocytes (6 à 10 microns).

Le petit lymphocyte est une cellule ronde, pauvre en organites cytoplasmiques et à


rapport nucléo-cytoplasmique élevé. Le noyau est généralement rond mais peut être échangé;
la chromatine uniformément dense masque le nucléole. Le cytoplasme peu abondant est
légèrement basophile. Il contient quelques grains azurophiles.

L'ultra-structure du lymphocyte est surtout caractérisée par l'abondance des ribosomes


libres. Quelques profils de réticulum endoplasmique rugueux sont éparpillés dans le
cytoplasme. Le centriole et un appareil de Golgi peu développé se trouvant près de l'échancrure
nucléaire. Les mitochondries sont rares et sont concentrés près de l'appareil de Golgi. On
trouve ainsi quelques granules de 0,2 microns dont certaines correspondent aux granules
azurophiles.

Le moyen et le grand lymphocyte sont des cellules dont le cytoplasme est plus
abondant. Le noyau tend à s'aplatir, la chromatine devient moins dense, 1 ou 2 nucléoles sont
visibles. Cette distinction de taille purement descriptive.

Les petits lymphocytes constituent déjà des populations différentes si l'on envisage leur
durée de vie définie comme l'intervalle de temps séparant deux mitoses); leur fonction
immunologique et leur localisation habituelle. Les lymphocytes moyens sont soit des
intermédiaires entre les cellules souches et les petits lymphocytes, soit des lymphocytes à peine
stimulés.
115

Le grand lymphocyte est un lymphoblaste ou un immunoblaste.

En effet les petits lymphocytes sont susceptibles de se différencier très rapidement en


réponse à un stimulus et d'acquérir les organites nécessaires à la manifestation de leurs
potentialités. Ils subissent alors la transformation blastique. Le lymphocyte activé augmente de
taille, son noyau s'accroît, la chromatine s'y disperse et des nucléoles s'y forment. Le
cytoplasme devient très basophile, des ribosomes s'y accumulent et ses contours de divisions
successives. Après quelques jours, en l'absence de nouveau stimulus, les cellules transformées
peuvent reprendre l'aspect d'un petit lymphocyte quiescent.
Le lymphocyte est une cellule mobile. Il adhère mal aux supports solides sur lesquels il
se déplace noyau en avant, laissant derrière lui un prolongement cytoplasmique rétréci,
l'uropode. La cellule prend alors l'aspect caractéristique de miroir à marche. C'est par l'uropode
que le petit lymphocyte entre en contact avec d'autres cellules.
- Origine.

L'hémocytoblaste est la cellule-souche de la lignée lymphoïde. Il apparaît d'abord dans


le sac vitellin et plus tard dans le foie.
Après la naissance on le trouve uniquement dans la moelle osseuse. L'hémocytoblaste se
transforme en lymphoblaste. Le lymphoblaste est une cellule de grande taille (14 à 20 microns
de diamètre). Il contient un noyau volumineux renfermant 1 à 2 nucléoles dans une chromatine
finement granuleuse. Le cytoplasme, très riche en ribosomes est réduit à une couronne
périnucléaire basophile. Ce lymphoblaste se divise plusieurs fois. Les cellules-filles diminuent de
taille.

Figure 125: Un lymphocyte avec son noyau rond


coiffé par une mince couche de cytoplasm

Les lymphocytes sont d'abord produits dans les organes lymphoïdes centraux (la moelle
osseuse et le thymus) puis dans les organes lymphoïdes périphériques (les ganglions
lymphatiques et la rate).

- Durée de vie.

La durée de vie des lymphocytes est l'intervalle de temps qui sépare 2 divisions
successives. Celle-ci a été établie grâce à l'utilisation des précurseurs radioactifs incorporés
dans l'ADN ou dans des cas fortuits d'anomalies de chromosomes repérables dans le temps. A
titre d'exemple, le Prof. H. Van Denberghe (1978) a rapporté le cas d'un chercheur
accidentellement irradié dans un réacteur nucléaire. Son caryotype montrait 15 ans plus tard
des anomalies chromosomiques incompatibles avec des mitoses. Ce qui signifie que ces
lymphocytes ne se sont jamais divisés depuis au moins 15 ans.
Par ailleurs, des études de cinétique cellulaire montrent que certains lymphocytes se divisent
tous les 4 à 5 jours.
116

Il existe donc 2 populations de petits lymphocytes. L'une est formée de cellules à vie
courte (en moyenne 13,5 jours chez l'homme) : leur différenciation, leur division et leur mort
sont rapides. Ces lymphocytes à vie courte sont directement engagés dans les réactions
immunitaires. L'autre population est faite de cellules à vie longue de quelques mois à plusieurs
années, parfois plus de 20 ans. Ces lymphocytes à vie longue sont porteurs de la mémoire
immunitaire".
L'effectif de chacune des populations des lymphocytes varie suivant les organes. La
moelle osseuse est dépourvue de lymphocytes à longue vie, on en trouve 50 % dans le thymus,
30 à 40% dans la rate, 70% dans le sang, 80 % dans les ganglions et 90 % dans le canal
thoracique.

- MIGRATION.
Les lymphocytes sont des cellules mobiles et se déplacent à plusieurs reprises entre les
différents compartiments du système lymphoïde. A cet effet, ils empruntent la voie sanguine et
la voie lymphatique. La migration se fait à sens unique par voie sanguine des organes
lymphoïdes centraux vers les organes lymphoïdes périphériques.

Des lymphoblastes de la moelle osseuse sont d'abord entraînés vers les organes
lymphoïdes centraux. Ils s'y divisent et reçoivent des "intructions" qui les transforment en
lymphocytes immunologiquement compétants. Ceux-ci quittent les organes lymphoïdes
centraux pour coloniser les organes lymphoïdes périphériques (rate, ganglions lymphatiques,
nodules lymphoïdes). Dans ces organes, ils se divisent aussi et subissent d'autres
transformations consécutives à une rencontre avec les antigènes. Certains de ces lymphocytes
quittent à leur tour les organes lymphoïdes périphériques. En quête des antigènes, empruntant
la voie lymphatique et la voie sanguine : ils maintiennent ainsi l'intégrité immunologique de
l'organisme. Ce phénomène appelé "recirculation des lymphocytes" sera développé dans
l'étude des organes lymphoïdes. Les déplacements des lymphocytes sont guidés par des
affinités tissulaires, qui les obligent à se fixer dans certains micro- environnement. Les
mécanismes qui gouvernent ce phénomène appelé "écotaxie" ne sont pas clairement établis. Ils
impliquent certainement le glycocalyx de la membrane plasmique des lymphocytes puisque
leur destruction enzymatique (par la neuraminidase) modifie l'écotaxie.
117

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ................................................................... 1
I.- TECHNIQUES UTILISÉES EN HISTOLOGIE ET BIOLOGIE CELLULAIRE 1
A.- Microscopie optique..................................................... 1
B.- Microscopie électronique par transmissionErreur ! Signet non défini.
C.- Microscopie électronique à balayageErreur ! Signet non défini.
D.- Histochimie .......................... Erreur ! Signet non défini.
E.- Autoradiographie ................. Erreur ! Signet non défini.
F.- Immunohistochimie .............. Erreur ! Signet non défini.
G.- Culture des cellules .............. Erreur ! Signet non défini.
H. Fractionnement cellulaire ..... Erreur ! Signet non défini.
IERE PARTIE ......................................................................... 12
CHAPITRE 1 : LA CELLULE .................................................... 12
I.- FONCTIONS ET DIFFERENCIATION CELLULAIRES ............. 12
TABLEAU 1 : FONCTIONS DES CELLULES SPECIALISEES ......... 12
II.- COMPOSANTS CELLULAIRES ........................................... 13
A.- Le cytoplasme............................................................ 13
B.- PROTEINES MEMBRANAIRES ......................................... 15
C.- GLUCIDES MEMBRANAIRES ........................................... 15
D.- COMMUNICATION CELLULAIRE ..................................... 15
2.- MITOCHONDRIES .......................................................... 16
3. RETICULUM ENDOPLASMIQUE (R.E) ET RIBOSOMES ....... 16
6. PEROXYSOMES OU CORPS MICROSCOPIQUES. ................ 20
MICROTUBULES, MICROFILAMENTS ET FILAMENTS INTERMEDIAIRES 20
FILAMENTS INTERMÉDIAIRES ............................................. 23
TISSUS ............................................................................... 23
8. INCLUSIONS CYTOPLASMIQUES ...................................... 23
9. MATRICE OU CYTOSOL ................................................... 23
B. Noyau .......................................................................... 24
3.- NUCLEOLE ..................................................................... 25
III. LA DIVISION CELLULAIRE2III. LA DIVISION CELLULAIRE02 III. LA DIVISION CELLULAIRE
............................................................................................. 26
IV. CYCLE DE LA CELLULE02 IV. CYCLE DE LA CELLULE ........ 28
CYCLE DE LA CELLULE: CYCLINES ET KINASES DEPENDANT DES CYCLINES 29
IIEME PARTIE : ................................................................... 30
IIEME PARTIE : ......................... ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
ETUDE DES TISSUS ............................................................. 31
CHAPITRE 2 : TISSU EPITHELIAL .......................................... 32
I.- FONCTIONS ET DIFFERENCIATION CELLULAIRES.............. 32
118

II.- CARACTERISTIQUES GENERALES DES EPITHELIUMS ....... 32


ADHESION CELLULAIRE ............................................................... 33
JONCTIONS SERREES .......................................................... 33
JONCTIONS D’ANCRAGE ..................................................... 34
IV.- CLASSIFICATION DES EPITHELIUMS ............................... 37
A.- EPITHELIUM DE RECOUVREMENT ............................................ 37
V.- BIOLOGIE GENERALE DES EPITHELIUMS. ........................ 42
A.- Nutrition et innervation. ............................................ 42
C.- Métaplasie.................................................................. 42
VI.- CONTROLE DE L'ACTIVITE GLANDULAIRE. ..................... 43
VII.- BIOLOGIE DES PRINCIPAUX TYPES DE CELLULES EPITHELIALES. 43
A.- Cellules transporteuses des ions. ............................... 43
B.- Les cellules transportant par pinocytose ................... 43
C.- Cellules productrices des mediateurs chimiques ........ 44
D.- Cellules synthétisent les protéines ............................. 44
E.- Les cellules secrétant les polypeptides ....................... 44
F. Cellules a glycoproteine. .............................................. 44
G. Cellules a mucus et secretion sereuse ......................... 45
H. Cellules myoepitheliales .............................................. 45
I. Cellules secretant les steroïdes ..................................... 45
VIII.- IMMUNOHISTOCHIMIE ............................................... 45
CHAPITRE 3 : LE TISSU CONJONCTIF .................................... 46
I.- COMPOSANTS DU TISSU CONJONCTIF ........................................ 46
- Laminine .................................................................. 51
- Entactine.................................................................. 51
- Ténascine ................................................................. 51
- Membrane Basale ......................................................... 51
ADHESION CELLULAIRE à la matrice extracellulaire........ 52
1.- FIBROBLASTES .............................................................. 46
C.- Substance fondamentale ........................................... 53
II.- HISTOPHYSIOLOGIE DU TISSU CONJONCTIF ................... 53
III.- TYPES DE TISSU CONJONCTIF ......................................... 54
C.- TISSU RETICULAIRE. ...................................................... 56
CHAPITRE 4. TISSU MUSCULAIRE ........................................ 69
I.- MUSCLE STRIE SQUELETTIQUE ........................................ 69
A.- Organisation du muscle strie squelettique ................ 70
AUTRES COMPOSANTS DU SARCOPLASME : ....................... 72
b.- Structure neuro-musculaire........................................ 72
2.- Fuseaux neuro-musculaires. ....................................... 73
3.- Vaisseaux sanguins. ................................................... 73
4.- Base structurale et moléculaire de la contraction ..... 74
Myofilaments fins ............................................................ 74
Myofilaments épais ......................................................... 74
Protéines accessoires....................................................... 75
Contraction ...................................................................... 75
Le contrôle de la contraction musculaire ........................ 75
II.- MUSCLES CARDIAQUES................................................... 76
119

III.- MUSCLE LISSE ................................................................ 78


IV.- REGENRATION ............................................................... 78
CHAPITRE 5: TISSU NERVEUX.............................................. 79
I.- NEURONES. ...................................................................... 80
A.- Pericaryon ou soma. .................................................. 81
B.- Dendrites. ................................................................... 82
C.- Axones. ....................................................................... 83
D.- Synapses..................................................................... 83
II.- LA NEVROGLIE. ............................................................... 85
A.- Macroglie. .................................................................. 85
B.- Microglie. ................................................................... 86
C.- Cellules ependymaires. ............................................... 87
D.- Histophysiologie de la nevroglie ................................ 87
III.- FIBRES NERVEUSES ........................................................ 87
A.- Fibres myélinisées ...................................................... 88
B.- Fibres amyeliniques. ................................................... 89
IV.- LES NERFS. ........................................................................ 90
V.- SYSTEME NERVEUX AUTONOME. ................................... 91
A.- Systeme sympathique. ............................................... 91
B.- Systeme parasympathique. ........................................ 92
C.- Distribution. ................................................................ 92
D.- Ganglions nerveux. .................................................... 92
VI.- SUBSTANCE BLANCHE ET SUBSTANCE GRISE. ................ 93
VII.- MENINGES. ................................................................... 95
VIII.- PLEXUS CHOROIDE ...................................................... 95
IX.- REGENERATION DES NERFS .......................................... 95
CHAPITRE 6 : LE SANG ET LES SYSTEMES DE DEFENSE......... 96
HEMATOPOIESE ................................................................... 96
I.- LES GLOBULES ROUGES ................................................... 99
A.- Morphologie. ............................................................ 100
B.- FONCTION. ............................................................... 102
II.- LES PLAQUETTES SANGUINES ....................................... 102
A.- Morphologie. ............................................................ 102
B.- Origine ...................................................................... 103
C. Fonction ..................................................................... 103
III.- LE SYSTEME MICROPHAGIQUE. ................................... 105
2.- LES MASTOCYTES. ......................................................... 109
a.- MORPHOLOGIE......................................................... 109
b.- Origine ...................................................................... 109
3.- LE SYSTEME MACROPHAGIQUE. .............................. 110
TABLE DES MATIERES ........................................................117

God’s Hope Company

Adresse : CA3J 276, Quartier Salongo Centre, Commune Lemba


120

Tél. : 0813822170/Olivierbadibanga2006@yahoo.fr

Vous aimerez peut-être aussi