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CHAPITRE I- INTRODUCTION A LA CORROSION

I- DEFINITION

La corrosion est le phénomène suivant lequel les matériaux ont tendance sous
l’action ‘’d’agents atmosphériques’’ ou de ‘’réactifs chimiques’’, à retourner à
l’état originel, d’oxydes, de sulfures ou de carbonates plus stables par rapport au
milieu considéré, et ainsi à subir une détérioration de leurs propriétés. Ceci
résulte de l’instabilité thermodynamique, ce qui les rend impropre à l’usage
auquel ils sont destinés.

Ex: le fer redevient de l’oxyde de fer « rouille ».

Les métaux comme l'or, qui existent quelquefois à l'état pur dans la nature
ont une excellente résistance à la corrosion dans un environnement naturel.

• La corrosion des matériaux englobe: les matériaux métalliques ou non


(métaux-alliages), matières plastiques, bétons, bois, tissus.
• Les actions destructives ont plusieurs origines: physique, chimique,
électrochimique ou biologique…
• La destruction du matériau peut être totale ou partielle.
• La corrosion est dangereuse car conduit à: un endommagement de
l’ouvrage métallique, un arrêt de la production, des accidents de travail,
des dépenses excessives.

II- ENVIRONNEMENTS CORROSIFS

Les environnements corrosifs rencontrés dans les installations pétrolières


sont principalement:

• Les gaz de combustion (S02, S03, CO, C02, 02 + sels de vanadium) à haute
et basse température dans les fours et chaudières,
• Les acides naphténiques et les acides polythioniques.
• L'hydrogène et H2S sec ou humide à haute et basse température,
• L'eau, l'air, l'humidité, les sols, les vapeurs qui se condensent,
• Les acides minéraux (HCl, H2SO4) et les bases (NaOH, NH4OH),
• L'eau de mer (NaCl) et l'eau recirculée (bactéries).

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III- IMPORTANCE ET CÔUT DE L’ETUDEDE LA CORROSION

Chaque année, un quart de la production mondiale de l’acier est détruit par


la corrosion.

En France, la corrosion atteint 8 à 10% de la production annuelle d’acier, soit


2,5 millions de tonnes perdues par an pour une production de l’ordre de 28
millions.

IV- CLASSIFICATION DES PROCESSUS DE CORROSION

La corrosion d’un métal ou d’un alliage peut se développer suivant différents


processus qui caractérise chacun un type de corrosion.

chimique

électrochimique à développer

Corrosion biochimique

accompagnée d’une érosion ou cavitation

sous- contrainte

1- CORROSION CHIMIQUE

Il s’agit d’une réaction hétérogène entre une phase solide le métal, et une
phase gazeuse ou liquide.

Ex: Fe + 2HCl FeCl2 + H2

Il y aura donc passage des atomes de Fe, en ions Fe2+, en solution.

Dans le cas où le réactif est gazeux, ce type de corrosion est appelé


« corrosion sèche », et se manifeste généralement à haute température.

Ex: ˂Cr˃ + 3/2 O2 ˂Cr2O3˃

La corrosion purement chimique ne fait pas intervenir le passage d’un


courant électrique.

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2- CORROSION ELECTROCHIMIQUE

Ce type de corrosion se produit s’il existe des hétérogénéités « impuretés », soit


dans le métal et/ou dans le réactif. Il ya alors formation des piles locales avec
circulation de courant électrique entre microanodes et microcathodes. Les zones
constituants les anodes sont attaquées.

Schématisation du processus:
Hétérogénéité

Métal Réactif

Formation d’une micropile (ou pile locale)

Si un courant circule = Corrosion

Microanodes Microcathodes
(zones attaquées) (zones non attaquées)

On rencontre ce type de corrosion dans différents domaines:

• Eau douce : vannes d’irrigation, réservoirs,


• Eau de mer : installation pétrolières,
• Dans l’air toujours humide : constructions métalliques,
• Dans un béton armé poreux : augmentation du volume des armatures due
à l’oxydation qui fissurera puis éclatera le béton,
• Dans les appareillages de fabrication ou de stockage des produits
chimiques ou alimentaires.

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3- CORROSION BIOCHIMIQUE

C’est l’attaque bactérienne des matériaux en particulier dans les canalisations


enterrées (oléoducs, gazoducs) . Le mécanisme de ce mode de corrosion peut
être de plusieurs types:

• Chimique par production de substances corrosives telles que : CO2, H2S,


H2SO4, NH3, ou d’un acide organique.

Ex: on a observé des cas de corrosion dans les canalisations enterrées au


voisinage des joints contenant du soufre. Celui-ci permet le développement
de « colonies de thiobacilles » dont le métabolisme détermine la formation
d’acide sulfurique qui attaque le métal.

• Certaines bactéries peuvent réduire les ions sulfates contenus dans le sol.

SO42- + 8H S2- + 4H2O

V- LES FACTEURS DE LA CORROSION

La corrosion mettant en présence deux partenaires, le métal ou l’alliage et


le réactif, on conçoit quelle dépendra à la fois des caractéristiques du métal et
de celles du réactif.

Les facteurs de corrosion sont classés en quatre groupes principaux.


Facteurs définissant Facteurs Facteurs définissant Facteurs dépendent
les modes d’attaque métallurgiques les conditions du temps
d’emploi
- Concentration du -composition de - état de surface -vieillissement
réactif l’alliage -forme de pièces -tensions
- teneur en oxygène -procédé -emploi mécaniques
- pH du milieu d’élaboration d’inhibiteurs. -température
-additions -impuretés -modifications des
d’inhibiteurs -traitements revêtements
- température thermiques (trempe, protecteurs.
- pression. recuit)
-traitements
mécaniques(laminage,
emboutissage).

• Définissons quelques-uns de ces facteurs

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a. Concentration du réactif:

On ne peut pas savoir à priori si l’augmentation de la concentration d’un


réactif favorise ou au contraire diminue la vitesse d’attaque d’un métal.

Ex: l’attaque du zinc est 4 fois plus grande dans une solution aqueuse de KCl
0,1 N que dans la même solution à 10-4 N. Par contre le fer est attaqué dans
une solution 1N de HNO3, alors qui ne l’est pas dans une solution 12N, par
suite de la passivation du métal.

b. pH du milieu:
De nombreuses réactions chimiques ou électrochimiques intervenant dans les
phénomènes de corrosion, dépendent du pH de la solution. Pourbaix a établi des
diagrammes tension-pH qui délimitent différents domaines dans lesquels le métal est
corrodé, susceptible de se passiver ou stable vis-à vis du réactif. Ces diagrammes ne
donnent aucun renseignement sur: la vitesse de corrosion, l'influence d'impuretés ou
d'ions en solution dans l'eau, l'efficacité des films passifs en présence de C1-, S042-.

La figure ci-dessous représente le diagramme simplifié potentiel-pH du fer dans


l’eau à 25°C.

2,0

1,5
Corrosion

1,0 Fe3+
Fe(OH)3
E (V / ENH)

0,5 Passivation

Fe2+
0,0 Corrosion
Fe(OH)2
-0,5
Passivation
Fe Immunité
-1,0
0 2 4 6 8 10 12 14
pH

Digramme E-pH (Pourbaix) du fer dans H20 à 25°C.

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c. Etat de surface

La surface métallique joue un rôle important sur le comportement du métal vis-à-


vis de la corrosion. Toutes les caractéristiques de surface métallique sont désignées
sous le nom d’état de surface.

Ex:

• Caractéristiques cristallographiques: type de structure, dimension de grains)


• Caractéristiques chimiques: un métal contenant des atomes étrangers
s’attaque plus rapidement qu’un métal pur.
• Caractéristiques physiochimiques: Il existe toujours à la surface du métal
(sauf pour l’or et le platine), un film de nature variable (oxyde, par exemple),
et dont l’épaisseur peut aller de quelques Å à quelques µm (l’aluminium se
recouvre spontanément à l’air d’une couche d’alumine Al2O3 dont l’épaisseur
est de l’ordre de 0,1µm).
• Caractéristiques microgéométriques: les pointes ont une réactivité plus
grande que les régions planes. Il en résulte que la quantité du métal attaquée
est plus importante, que si la surface était plane, même si en chaque point la
réactivité est la même. De plus les creux peuvent être le siège de phénomènes
de corrosion par différence de concentration en oxygène du réactif.

d- La teneur en oxygène:

La vitesse et la forme de la corrosion de certains métaux dont le fer sont


fortement influencées par la teneur en oxygène de l’eau.

L'oxygène est un oxydant et un facteur de corrosion en ce sens qu’il


dépassive 1es cathodes en entretenant la réaction cathodique:

02 + 2H2O + 4 e- 4OH-

ce qui a comme conséquence de favoriser la réaction d'oxydation à l'anode, c'est-


à- dire la corrosion.

e- -L'eau:

La corrosion par 1'eau pure est possible mais sa vitesse de corrosion est très
faible ; l’eau pure étant peu dissociée, sa conductivité électrique est très faible,
d’autre part la seule espèce réductible est constituée par les ions (H+) provenant
de la dissociation de l’eau.
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VI-TYPES DE CORROSION

a. Corrosion uniforme ou généralisée


Dans ce type de corrosion, la surface du métal est attaquée de manière régulière. La
majeur partie de al surface métallique se comporte comme site anodique. La connaissance de
la vitesse de corrosion permet de calculer la durée de vie d’un ouvrage métallique. La
corrosion uniforme est décrite par la réaction suivante:
La réaction anodique correspond à la dissolution du métal:

M → M n+ + n e−

Le cation dissout peut ensuite se présenter sous différentes formes ou encore former des
liaisons plus complexes. La réaction cathodique, quant à elle, varie suivant la nature des
espèces oxydantes présentes en solution. Le phénomène cathodique le plus fréquemment
rencontré est la réaction de réduction du proton H+(ou H3O+) en milieu acide désaéré:

2H + + 2e− → H2 (gaz)

Dans un milieu acide aéré, la réaction cathodique est:


1
O2 + 2H + + + 2e− → H2 O
2

Dans les solutions aqueuses, neutres ou basiques, la réaction cathodique la plus importante est
la réduction de l’oxygène dissous :
1
O + H2 O + 2e− → 2OH −
2 2
Les ions Fe 2+ de la réaction anodique s’hydrolysent pour former de l’hydroxyde ferrique
Fe(OH) 3 selon :

Fe2+ + 2OH− → Fe (OH)2


{ 1 1
Fe(OH)2 + H2 O + O2 → Fe(OH)3
2 4

Le composé Fe(OH)3 qui se forme est alors très peu soluble et les produits de corrosion
peuvent s’accumuler à la surface des métaux.

Exemple:
-Zinc immergé dans une solution d’acide sulfurique diluée.
- Acier ordinaire en présence d'air humide ou dans l’eau de mer.

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prévention:

- Inspections régulières permettent d’éviter les catastrophes,


- On peut utiliser des revêtements (peintures), des inhibiteurs ou la protection
cathodique.

b. Corrosion galvanique

Elle apparait chaque fois qu’un couplage se forme entre deux métaux différents. Le
métal de plus bas potentiel dans la série galvanique relative au milieu considéré, est le siège
de la corrosion.

Ex :

- couplage de Fe-Zn dans l’eau de mer entraine la corrosion de Zn.

- Accouplement Fe/Cu/Bronze sur un tuyau d’eau chaude domestique.

Fe : anode

Cu , Bronze: cathode.

Prévention:

- Sélectionner des métaux très près les uns des autres dans l'échelle galvanique,
- Eviter de présenter une petite surface anodique en regard d'une grande surface
cathodique,
- Installer une électrode qui sera anodique par rapport aux deux autres métaux.

c. Corrosion par crevasse ou aération différentielle

Elle se manifeste sur les structures métalliques lorsque certaines parties de celle-ci
sont moins exposées à l’air que d’autres. Ce type de corrosion est généralement associé à la
présence de petits volumes de solution stagnant dans les trous, ou sous les dépôts. La partie la
moins exposée à l’air est le siège de la corrosion.

Exemples :

- cas d'une canalisation en cuivre amenant l'eau au contact d'un radiateur en fer : le fer
rouille au niveau de la jonction.

- cas d'une canalisation en fer enterrée dans deux sols de nature différente (argileux à
faible teneur en O2 et sablonneux à forte teneur en O2) : le fer rouille dans la zone argileuse.

Prévention:

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La prévention contre la corrosion caverneuse impose l’utilisation d’assemblages sans


interstices, soudés par exemples, le nettoyage des dépôts et l’utilisation de joints solides et
non poreux.

d. Corrosion par piqûres

Elle est localisée en certains points du métal. Elle peut progresser en profondeur. Elle
se manifeste essentiellement en présence d'ions chlorure. Les aciers inoxydables sont
particulièrement sensible à cette forme de corrosion. Elle peut être due à une discontinuité de
la couche d’oxyde du métal. Elle se présente sous forme de cavités de quelques dizaines de
µm de diamètre. Elle est rencontrée chez les métaux passivables.

Prévention:

- Choisir un alliage convenable résistant à la corrosion par piqûres dans le milieu


considéré.
- Désaérer les solutions chlorurées ou au moins en assurer par agitation une
concentration uniforme en oxygène dissous.
- Abaisser la température d’emploi.
- Appliquer une protection cathodique dans le milieu qui ne sont pas trop résistants, par
exemple l’eau de mer.

e. Corrosion sous contrainte (CSC)

Elle se manifeste sous forme de fissure. Il s’agit d’un type de corrosion tout à fait général qui
se produit sous l’action combinée d’une contrainte mécanique et d’un milieu corrosif
spécifique. Les pertes de poids des matériaux corrodés sont en général très faibles car la
corrosion est localisée.

1- Les facteurs de la CSC

Les contraintes d’origine interne: elles proviennent des opérations de la mise en


forme: laminage, filage, emboutissage, soudage, traitements thermiques (trempe).

Les contraintes d’origine externe: elles résultent des conditions d’emploi : traction,
cisaillement.

2- La nature du milieu environnant:

Il existe des milieux spécifiques qui déterminent la corrosion sous contrainte. Même les traces
d’éléments spécifiques sont dangereuses.

EX: Acier ordinaire: eau de mer ; alliage de titane: Cl-

Prévention:

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- Elimination ou diminution des contraintes par traitements thermiques.


- Elimination des ions agressifs spécifiques.
- Diminution de la température d’emploi.
- Utilisation de la protection cathodique.
- Utilisation des inhibiteurs de corrosion.

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