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Chapitre 3 EMF1
Chapitre 3 EMF1
Professeurs :
Haoudi Amina
Benyacoub Bouchra
EL-KHODARY Mohammed
La politique monétaire est une composante importante, au même titre que la politique
budgétaire, de la politique économique générale. Pour être efficace cette politique
économique doit être cohérente, ce qui signifie qu’il ne peut y avoir de politique monétaire
indépendante de l’ensemble de l’action économique des pouvoirs publics. De ce fait,
l’efficacité de la politique économique générale dépend étroitement de la bonne mise en
œuvre de la politique monétaire.
La politique monétaire est l’instrument par lequel, l’Etat agit sur la monnaie. Autrement dit,
c’est l’instrument par lequel l’ETAT régule et contrôle la quantité et le cout de la monnaie.
Elle permet donc à la banque centrale d’intervenir afin d’influer les évolutions de certaines
variables macroéconomiques afin de les adapter aux objectifs fixés.
On distingue trois niveaux au sein des dispositifs de la politique monétaire : les objectifs
finals, les objectifs intermédiaires (section 1) et les instruments (section 2). Enfin, il faut
savoir que la mise en œuvre de la politique monétaire se fait dans un environnement incertain
(section 3).
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Section 1 : Les objectifs de la politique monétaire
On distingue deux types d’objectifs au sein des dispositions de la politique monétaire. D’une
part, les objectifs finals déterminés et fixés par le gouvernement (ministre de l’économie et
des finances) et les objectifs intermédiaires choisis par la banque centrale et utilisés pour
surveiller périodiquement la conformité de la conduite de la politique monétaire aux objectifs
finals fixés par l’Etat.
Les objectifs finals représentent les buts ultimes poursuivis par la politique monétaire. Ce sont
des variables qui traduisent la fonction-objectif de l’Etat et qui ne sont pas du tout sous son
contrôle.
Les objectifs finals ont été regroupés par Nicolas Kaldor dans ce qu’il a appelé le « carré
magique ».
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- La stabilité des prix: la lutte contre l’inflation est devenue une priorité de la politique
économique, en particulier, dans le contexte de la mondialisation ;
- L’emploi: signifie la lutte contre le chômage et sa maitrise à un niveau très bas (<à
5%) (atteindre le plein emploi) ;
Ces quatre objectifs finals ne sont pas nécessairement compatibles les uns par rapport aux
autres. Les autorités chargées de la mise en œuvre de la politique monétaire doivent ainsi faire
face aux problèmes de choix de priorités et des instruments à mettre en place pour atteindre
les objectifs fixés. La croissance économique par exemple n’est pas totalement compatible
avec la stabilité des prix.
Puisque la banque centrale ne peut pas contrôler directement les objectifs finals, des objectifs
intermédiaires s’avèrent alors nécessaires.
L’absence de liens directs entre les instruments mis en place et la réalisation des objectifs
finals de la politique monétaire, a incité les autorités monétaires à intercaler entre eux des
objectifs intermédiaires.
Ces objectifs intermédiaires doivent avoir une relation causale avec les objectifs finals. Le
choix d’un objectif intermédiaire, par la banque centrale, comme variable opérationnelle
repose sur les critères suivants:
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- La prévisibilité de l’effet que les variables opérationnelles peuvent exercer sur les
objectifs finals ;
- Etre facilement observable et mesurable de manière sûre dans des délais rapides.
L’arbitrage entre les différents objectifs intermédiaires dépend de leur capacité à remplir
simultanément les trois conditions précitées.
Les objectifs intermédiaires sont au nombre de quatre : le taux d’intérêt, les agrégats
monétaires, le taux de change et le taux d’inflation.
Le taux d’intérêt est le cout de l’argent emprunté auprès des intermédiaires financiers ou sur
les marchés de capitaux. D’une manière générale, le taux d’intérêt est le résultat de l’offre et
de la demande des capitaux. Par ailleurs, les politiques fondées sur la maitrise du taux
d’intérêt sont d’inspiration keynésienne et elles ont eu beaucoup de succès entre la deuxième
guerre mondiale et le premier choc pétrolier.
- Le taux d’intérêt nominal (TIN) qui régit l’échange des unités monétaires ;
- Le taux d’intérêt réel (TIR) qui, quant à lui, régit l’échange des quantités de biens.
La relation entre les deux s’exprime de la manière suivante: TIN = TIR + Taux d’inflation.
Il faut rappeler que sous influence de la théorie keynésienne, l’objectif final des économies
développées était la croissance économique et la réduction du chômage. Le taux d’intérêt
nominal constituait alors l’objectif intermédiaire privilégie et adéquat pour atteindre cet
objectif final.
Le but des autorités monétaires est de trouver un taux d’intérêt le plus adéquat. En effet, des
taux d’intérêt élevés risquent d’affecter négativement l’investissement et par conséquent
compromettre la croissance économique. Ainsi, toute baisse des taux d’intérêt doit conduire à
la reprise de l’activité économique. Toutefois, des taux d’intérêt bas peuvent encourager les
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agents économiques à contracter plus de crédit ce qui augmentera, à court terme, leurs
pouvoirs d’achat et donc consommer plus ce qui aura comme conséquence immédiate une
hausse des prix ce qui peut aboutir, à terme, à des tensions inflationnistes ce qui n’est pas
nécessairement bon pour l’activité économique.
Avant le choc pétrolier des années 70, les taux d’intérêt étaient en partie des taux administrés
(fixés par la banque centrale). Mais depuis, ces taux administrés ont été abandonnés au profit
des taux de marché. Au Maroc, c’est suite au programme d’ajustement structurel (PAS) des
années 80 que la banque mondiale a forcé l’Etat marocain à mettre fin à la fixation des taux
d’intérêt par Bank Al Maghreb (BAM).
L’après du choc pétrolier a été caractérisé par une inflation importante. Pour lutter contre cette
hausse des prix, les monétaristes préconisent d’agir sur l’offre de monnaie. Cette vision
monétariste est fondée sur l’approche classique estimant que seul le contrôle de l’offre de
monnaie (la masse monétaire) permet de lutter contre la hausse des prix.
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l’économie) dont la progression non maitrisée est aussi dangereuse pour les équilibres que la
masse monétaire ou les placements liquides étant donné l’étroitesse de leurs relations.
Cependant, la maitrise de l’évolution des agrégats monétaires et/ou de crédit a parfois des
conséquences indésirables car s’ils permettent de contrôler l’inflation, ils peuvent impacter
négativement les taux d’intérêt et ainsi mettre à mal l’ensemble de l’économie y compris le
pouvoir d’achat des agents économiques.
En plus, la prolifération des titres et des produits de placements, à partir des années 80, a
rendu plus compliqué le recours aux agrégats monétaires comme objectif intermédiaire. Ce
constat a amené les autorités monétaires à chercher un autre objectif intermédiaire.
Le taux de change est le prix d’une monnaie exprimé en une autre monnaie. Il représente la
quantité d'une devise étrangère que l'on peut acquérir avec une unité d'une autre monnaie. Le
taux de change représente donc le lien entre la structure des prix et des couts monétaires d’un
pays par rapport au reste du monde.
Les pratiques en terme de taux change sont différentes selon les pays. Certains pays,
principalement les pays développés, ont adopté un taux de change libre ou totalement
convertible de leurs devises nationales. D’autres, parmi lesquels on trouve le Maroc, optent
pour un taux de change fixe ; sa valeur est déterminée par rapport à un panier de devises. Pour
le Maroc, le cours du Dirham repose sur une valeur pondérée entre l’Euro, le Dollar, le Yen et
le yuan, mais avec une surreprésentation de l’Euro et du Dollar. Cette pratique en termes d’un taux
de change fixe peut changer à partir de 2018 car le pays a démontré son envie de libéraliser
graduellement son taux de change.
Il existe une relation étroite entre le taux de change, la masse monétaire et le taux d’intérêt.
Ceci amène la banque centrale à le surveiller pour qu’il reste conforme aux orientations de la
politique monétaire dans son ensemble.
Il existe une forte corrélation entre le taux de change et le taux d’intérêt, car si le taux de
change varie cela implique une variation quasi immédiate du taux d’intérêt. En effet, toute
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sortie ou entrée de devises se traduit soit par une contraction, soit par une augmentation de la
masse monétaire. Ce qui impacte l’équilibre entre l’offre et la demande de monnaie (taux
d’intérêt).
Ainsi, dans les économies ouvertes, les deux objectifs intermédiaires, taux de change et taux
d’intérêt, ne peuvent être pris séparément l’un de l’autre. Une variation du taux de change a
des effets soient positifs (baisse du taux de change) soient négatifs (hausse du taux de change)
sur les exportations et l’emploi. Par exemple, une hausse du taux de change entraine une
hausse des prix des biens et services domestiques suite à l’accroissement des produits et
services importés (les importations deviennent moins chères). Enfin, une baisse du taux de
change peut avoir également quelques effets indésirables tels que l’augmentation de la facture
des importations ou encore l’alourdissement du poids de la dette extérieure du pays.
En général, un taux de change modéré d’une monnaie est bénéfique à la compétitivité de son
économie. Toutefois, les effets positifs de la baisse du taux de change ne sont pas
systématiques sauf si la demande étrangère est suffisamment élastique.
- Le régime flexible: dit aussi flottant, le prix de la monnaie est déterminé par le libre
jeu de l’offre et de la demande des devises sur les marchés de change. De ce fait, la
monnaie nationale peut s’apprécie ou se déprécie selon la conjoncture économique et
l’état de l’économie du pays tel que le solde de la balance des paiements et du niveau
des réserves extérieures.
Au Maroc, le marché de change, existant depuis 1996, ne s’est pas vraiment développé. Il
reste très petit et très étroit à cause du régime de change du dirham qui est toujours fixe. Sa
libéralisation éventuelle à moyenne terme peut lui permettre de jouer un rôle important à
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l’échelle nationale et internationale, d’autant plus que le Maroc cherche et ambitionne à ce
que la bourse de Casablanca devienne, dans les années à venir, un hub financier régional.
Le taux d’inflation peut être designer soit comme objectif final, soit comme objectif
intermédiaire. La désignation du taux d’inflation comme objectif intermédiaire a eu lieu suite
l’érosion monétaire d’après le premier choc pétrolier des années 70. En effet, à partir des
années 80, on a assisté à une perte de contrôlabilité de la croissance des agrégats monétaires et
à une instabilité de la demande de monnaie causée par les innovations financières et la
libéralisation des mouvements de capitaux. Cette situation a amené à utiliser le taux
d’inflation comme objectif intermédiaire et il a été utilisé principalement par les pays
développés et les pays émergents.
Les autorités monétaires peuvent soit déterminer une cible numérique, soit déterminer une
cible fluctuant dans un intervalle.
Une politique monétaire axée sur la poursuite d'une cible en matière d'inflation tend donc à
exercer un effet stabilisateur sur la croissance. Le maintien d'un taux d'inflation bas et stable,
encourage les investissements à long terme qui sont de nature à stimuler la croissance
économique future et la création d'emplois.
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économiques. Cette influence se traduit par la prise de décisions économiques, par les
particuliers, les entreprises et les pouvoirs publics, qui ont tendance à renforcer la capacité de
l'économie d'afficher une croissance soutenue non inflationniste.
Le ciblage de l’inflation, comme objectif intermédiaire, ne présente pas toujours que des
avantages, il peut présenter aussi quelques inconvénients:
- La concentration sur la maitrise de l’inflation pour seul objectif prive les autorités de
l’utilisation d’autres instruments pouvant agir plus efficacement sur certaines
situations imprévisibles affectant la conjoncture ;
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Section 2 : Les instruments de la politique monétaire
La Banque Centrale est une institution au-dessus de toutes les institutions bancaires. Elle est
chargée par le gouvernement d’un ou de plusieurs pays de mettre en œuvre des actions
relatives à la gestion de la politique monétaire. Elle joue d’importants rôles dans la vie
économique d’un pays ou d’une zone monétaire. Notamment, elle contrôle l’offre de la
monnaie et contribue ainsi à fixer les taux d’intérêt, supervise le fonctionnement des marchés
financiers, assure le respect des règlementations du risque (ratio de solvabilité) des institutions
financières (en particulier des banques de dépôts). Elle joue aussi le rôle de prêteur en dernier
ressort en cas de crise systémique.
Pour tenter de maîtriser l'évolution des objectifs intermédiaires, la banque centrale d’un pays
dispose d'un ensemble d’instruments ou moyens d'intervention, que l'on peut regrouper en des
catégories principales : les actions directes et les actions indirectes. Cette classification des
instruments de la politique monétaire a surtout une vocation didactique. En effet, les différents
instruments de la politique monétaire sont interdépendants et s’analysent à la lumière des
fondements théoriques de la politique monétaire dont ils relèvent.
La banque centrale peut recourir aux uns après les autres jusqu’à l’atteinte de l’objectif fixé.
Autrement dit, il n’y a aucun ordre préétabli dans le recours et l’utilisation des différents
instruments ; la banque centrale est libre de recourir à tel ou tel instrument en premier lieu peu
importe qu’il relève des actions directes ou indirectes.
Les actions directes sont celles qui obéissent aux directives des autorités monétaires (banque
centrale) et non pas aux conditions du marché. Pour mener à bien sa politique monétaire, la
banque centrale peut agir de façon directe sur:
- Le crédit ;
- Le taux d’intérêt ;
- Le taux de réescompte.
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2.1.1- L’action directe sur le crédit
L’action directe sur le crédit passe soit par son encadrement, soit par une politique sélective
de crédit.
L’encadrement de crédit consiste a fixé un plafond aux crédits distribués par les banques
durant une période déterminée. Cet aspect contraignant et dissuasif fait de lui un instrument
efficace et facile à mettre en œuvre. Cette action avait la faveur des banques centrales dans les
économies d’endettement. L’encadrement de crédit a perdu de son efficacité suite aux
innovations financières et aux mouvements de libéralisation des années 80. Au Maroc,
l’encadrement du crédit ne fait plus partie des instruments de la politique monétaire depuis
1991.
Les politiques sélectives de crédit consistent à réserver l’octroi de crédit, distribué par les
banques, à certains secteurs bien précis. La banque centrale ordonne aux banques
commerciales de n’accorder leurs crédits qu’aux acteurs économiques opérant ou qui veulent
investissent dans certains secteurs bien déterminés. Par cette action, la banque centrale donne
la priorité aux activités jugées nécessaires pour le développement du pays.
L’action directe de la banque centrale sur le taux d’intérêt (taux d’intérêt débiteur) consiste à
fixer son niveau de façon unilatérale par voie réglementaire. Le taux d’intérêt débiteur est
celui appliqué par les banques commerciales à leurs clients.
Selon le niveau de la masse monétaire, la banque centrale peut augmenter ou baisser le taux
d’intérêt selon l’objectif espéré. Par cette action directe sur le taux d’intérêt, la banque
centrale vise ainsi le contrôle indirect du niveau des crédits contractés par les agents non
financiers.
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2.1.3- L’action directe sur le taux de réescompte
Le réescompte est une opération qui consiste, pour une banque centrale, à acheter un effet
avant son échéance à une banque ou à un organisme financier qui l'a déjà escompté, en
remettant le montant de la créance, déduction faite du taux d'escompte officiel, appelé taux
de réescompte et fixé par la banque centrale.
Le taux de réescompte est donc le taux d’intérêt appliqué, par la banque centrale, aux banques
commerciales. Il est appelé aussi taux créditeur.
L’action directe sur le taux de réescompte permet à la banque centrale de maitriser la création
monétaire et limiter la faculté de mobilisation de la liquidité par les banques indépendamment
des conditions du marché.
Par cet instrument, la banque centrale agit indirectement sur le cout de financement et donc
sur le volume de crédit octroyé à l’économie. En augmentant ou en baissant le taux de
réescompte, la banque centrale amène les banques à augmenter ou à diminuer le taux d’intérêt
débiteur et par la à limiter ou à encourager le crédit.
La mise en place des actions indirectes nécessite, au préalable, l’existence d’un système
financier suffisamment développé et d’un marché monétaire bien structuré. On recense quatre
instruments indirects de la politique monétaire :
- Le taux directeur ;
- L’Open Market ;
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2.2.1- Le taux directeur
Le taux directeur est le taux d'intérêt fixé par une Banque centrale, taux auquel cette banque
centrale accorde des crédits à court terme aux banques commerciales. Le maniement du taux
directeur constitue l’action indirecte par excellence. Il représente l’indicateur de la politique
monétaire que compte suivre la banque centrale dans le proche avenir.
Le taux directeur est le taux à partir duquel sont calculés l’ensemble des taux d’intérêt (taux
de réescompte, taux de refinancement, taux d’intérêt débiteurs). Il impact donc le cout de
financement de l’ensemble des agents économiques y compris les institutions financières. Cet
impact permet à la banque centrale d’influencer indirectement les liquidités des banques et
volume de crédit octroyés par ces dernières en orientant vers le bas ou vers le haut le taux de
réescompte et le taux d’intérêt.
Les réserves obligatoires sont des avoirs en monnaie centrale que les banques commerciales
sont tenues de détenir à la banque centrale dans un compte bloqué non rémunérés ou à faible
rémunération. Au Maroc, ces réserves obligatoires sont rémunérées au taux de 0,75%.
Le montant des réserves obligatoires est déterminé par le taux des réserves obligatoires (r),
fixé par la banque centrale. Ainsi, une variation du taux de réserves obligatoires modifie la
liquidité bancaire et par conséquent les conditions du marché monétaire. En augmentant ou en
diminuant le taux des réserves obligatoires, la banque centrale réduit ou élargie la liquidité des
banques et donc affecte négativement ou positivement leur capacité d’octroi de crédit. Le
recours à cet instrument accroit davantage l’effet de la politique des taux d’intérêt et se
répercute sur la trésorerie des institutions financières qui sont souvent obligées de s’endetter
auprès de la banque centrale ou de vendre des titres sur le marché pour être en conformité
avec les dispositions de ce taux.
Cet instrument qui a le même impact sur la liquidité de la banque qu’un retrait de billets par
les ANF (préférence pour les billets : fuite naturelle) n’a pas uniquement pour objectif de
contrôler une partie des disponibilités bancaires mais également d’influencer les
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comportements des établissements bancaires qui doivent faire face à une fuite supplémentaire
qualifiée d’institutionnelle.
Le mode de calcul des réserves obligations est très variable. Leur montant peut être:
- Limité à l’ensemble des dépôts à vue des ANF chez la banque (c’est la règle) ;
- Étendu aux dépôts à terme si la banque centrale le juge nécessaire pour maitriser la
liquidité des banques ;
L’objectif principal de cet instrument est d’encourager les banques à développer des
ressources durables (capitaux propres). Toutefois, l’utilisation de cet instrument par la banque
centrale doit être fait avec beaucoup de précautions car variation brutale de ce taux entraine
une variation instantanée des taux d’intérêt ce qui affectera la distribution des crédits et peut
se répercuter gravement sur la conjoncture.
Les opérations d’Open Market sont des opérations de vente et d'achat de titres sur le marché
monétaire par la banque centrale. Elles agissent à la fois sur le montant de liquidité en
circulation et sur le montant de titres détenus dans le portefeuille de la banque centrale.
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des taux d’intérêt. Cette action a pour objectif de limiter le crédit en baissant la liquidité des
bancaires et en augmentant le cout de financement.
Dans le cas inverse (sous liquidité), la banque centrale, dans le but de relancer l’activité
économique, peut opter pour l’achat des titres dans l’objectif d’injecter de la liquidité dans le
marché. Cette action implique des conséquences inverses du cas de surliquidité. En bref, il va
stimuler le crédit.
Cet instrument se heurte néanmoins à certaines limites non négligeables qui peuvent remettre
en question son efficacité. Par exemple, lorsque la demande de crédit est inélastique par
rapport à son coût ; l’augmentation des taux d’intérêt, suite à la vente des titres par la banque
centrale, n’a aucun effet car les agents économiques continuent de s’endetter auprès des
banques malgré la hausse des taux d’intérêt.
Les opérations de refinancement consistent à satisfaire le besoin de liquidité des banques par
la banque centrale. La banque centrale, via les opérations de refinancement, vise
principalement à refinancer les banques mais seulement à court terme. A travers ces
opérations, la banque centrale, considérée comme le préteur en dernier ressort (fournisseur
ultime de liquidité), vise également la stabilisation financière du pays, c'est-à-dire le bon
fonctionnement des marchés de capitaux.
Les instruments que la banque centrale utilise et qui sont à son initiative sont:
- Les avances à sept jours sur appel d’offre: c’est la principale opération de
refinancement des banques et qui vise à orienter les taux interbancaire vers la cible
fixé. Le taux appliqué à ces avances est le taux directeur de la banque centrale ;
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- Les opérations de prise ou de mise en pension sur les bons de trésor et qui sont des
opérations de gré à gré, sans appel d’offre. Ces opérations consistent en l’engagement
respectif des banques commerciales et de la banque centrale de céder des titres en
plein propriété moyennant un engagement de rétrocession, à un prix déterminé à
l’avance. Le taux appliqué à ces opérations est plus élevé que celui appliqué aux
avances sur appel d’offre ;
- La banque centrale a prévu également des facilités permanentes sous forme d’avances
sur 24 heures qu’elle met à la disposition banques qui démontre un besoin ponctuel de
liquidités ;
- De même, la banque centrale accepte de placer chez elle pour 24 heures l’excédent de
la trésorerie bancaire.
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Section 3 : Les incertitudes de la politique monétaire
Il faut rappeler que le gouvernement et la banque centrale prennent leurs décisions dans un
monde plein d’incertitudes. La politique monétaire est donc tributaire d’un certain nombre
d’aléas qui laisse planer beaucoup d’incertitudes sur son efficience.
D’abord, la politique monétaire fait objet de controverse théorique entre ses partisans et ses
détracteurs. Ensuite, elle se heurte à certaines difficultés principalement d’ordre technique.
Enfin, elle présente certaines limites lorsqu’on se trouve dans une économie ouverte.
Les politiques d’inspirations keynésiennes, ayant comme objectif final le plein emploi, sont
favorables à l’intervention de l’Etat via la politique budgétaire. Ainsi, la politique monétaire
se limite à assurer des taux d’intérêt faibles facteur décisif et suffisant pour encourager
l’investissement et la croissance. En effet, selon cette vision, la politique monétaire se limite à
assurer la régulation de la masse monétaire permettant le maintien des taux d’intérêt
suffisamment bas, facteur selon Keynes pour stimuler l’économie.
L’apparition d’une inflation très élevée durant les années 70 a révélé les limites de la théorie
keynésienne et fait revenir au premier plan les analyses classiques avec la montée du
monétarisme. Pour lutter contre l’inflation et le chômage, les monétaristes recommande de
laisser faire le marché et donc le non intervention de l’Etat. La politique monétaire redevient
ainsi l’instrument de stabilisation et non plus la politique budgétaire.
Pour les monétaristes, la demande de monnaie est stable dans le temps et par conséquent il
faut agir sur l’offre de monnaie, qualifiée ainsi comme la seule origine des perturbations
monétaires éventuelles, pour lutter contre l’inflation. Pour atteindre cet objectif, il faut mettre
en œuvre un taux d’accroissement constant de la masse monétaire et maintenir ce taux
quelque soit son cout en terme de sous emploi. La stabilité des prix sera un levier pour la
croissance et l’emploi.
D’autres théoriciens notamment les néoclassiques estiment que la politique monétaire ne peut
être efficace que si elle prend en compte les comportements individuels de l’ensemble des
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opérateurs économiques. Les anticipations des agents économiques faussent les calculs fait
par l’Etat atteindre ses objectifs.
La politique monétaire est mise en place pour atteindre des objectifs d’ordre intérieur et
extérieur. Elle se heurte cependant à certains obstacles dont les principaux sont d’ordre
technique comme les délais de transmission de la politique monétaire et l’instabilité de la
vitesse de circulation de la monnaie.
Les délais de transmission de la politique monétaire. On parle ici des délais qui séparent la
constatation d’un déséquilibre et le moment où les décisions prises produisent l’effet espéré
sur le phénomène ciblé. Ces délais sont plus au moins long et leur maitrise reste aléatoire
malgré un accès plus facile à l’information et à la collecte de données.
l’environnement intérieur, elle est impactée aussi par des éléments extérieur au pays. La
politique monétaire dépends donc du marché, de l’avis des agences de notation, des
mouvements de capitaux, des grandes institutions monétaires internationales (banque
mondiale, fonds monétaire international).
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Par exemple, la banque mondiale et le fonds monétaire international (FMI) influencent, de
façon directe ou indirecte, les décisions notamment monétaires des pays et plus
Concernant les agences de notations (exemple Moody’s, Standard and Poor’s), leurs
évaluations aux économies mondiales se concrétisent par l’octroi d’une note (appelée aussi
rating). Leurs notes ont, d’abord, un impact sur l’image du pays concerné et surtout elles ont
un impact très important sur le cout de financement (appelé aussi spread) lorsque les pays
cherchent à lever des fonds sur les places internationales. Ainsi, plus la note d’un pays est
élevée moins il paiera en terme de cout de financement. Autrement dit, le taux d’intérêt qui lui
sera appliqué, sur le marché international, sera moins cher que celui appliqué aux pays dont
les notes lui sont inférieures.
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Conclusion
Dans le cadre de la politique économique générale, l’Etat ou le gouvernement d’un pays fixe
les orientations majeures de la politique monétaire. La détermination des objectifs finals se
fait, en général, d’un environnement incertain ce qui rend l’atteinte de ces objectifs très
aléatoire. Autrement dit, le gouvernement ne peut pas contrôle ces objectifs.
Après la détermination des objectifs finals de la politique monétaire, l’Etat charge la banque
centrale de l’exécution cette politique monétaire. Pour mener à bien cette politique monétaire,
la banque centrale dispose de plusieurs instruments, quels soient directs ou indirects, qui lui
permettent d’atteindre les objectifs fixés par le gouvernement. La banque centrale peut
également recourir à la détermination des objectifs intermédiaires pour faciliter sa quête à la
recherche d’ l’obtention d’un objectif final bien précis.
Enfin, l’efficacité de la politique monétaire n’est une mince affaire car elle dépend de
plusieurs aléas et obstacles. Ces derniers peuvent être d’ordre intérieur et/ou extérieur en plus
d’obstacles d’ordre technique. Ainsi, la banque centrale doit prendre en compte et maitriser
tous les aspects techniques et économiques internes mais également l’impact du monde
extérieur notamment en cas de difficultés de financement.
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