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Rabut Isabelle. Sandrine Marchand, Sur le fil de la mémoire : Littérature taïwanaise des années 1970-1990, Lyon : Tigre
de papier, 2009. In: Études chinoises, vol. 31, n°1,2012. pp. 188-191;
https://www.persee.fr/doc/etchi_0755-5857_2012_num_31_1_1454_t12_0188_0000_2
du continent ne l’est-elle pas tout autant ?), laisse échapper ici ou là quelques
pétitions de principe sur lesquelles on aimerait en savoir davantage : « les
écrivains continentaux sont privés de langue littéraire […] dans le désir
qu’ils ont d’écrire la nostalgie du pays perdu. » (p. 338) ou bien : « L’absence
du sujet est significative dans les œuvres des écrivains taïwanais. » (p. 340).
Signalons pour finir quelques fautes matérielles et fautes de français
(« l’oubli, qui préfigure à la perte d’identité », p. 27-28 ; « l’image présentée
au lecteur est inconsciente au personnage de l’enfant », p. 96) ; des formules
un peu obscures, comme « La mise en condition d’un certain souvenir du
passé qui remonte à la surface avec intensité sans pouvoir s’apaiser dans
le récit » (p. 86), ou « (la littérature taïwanaise) force son indéfinissabilité »
(p. 340) ; quelques expressions chinoises mal rendues également, comme le
titre du recueil de Chu T’ien-wen Hua yi qian shen 花憶前身 (Une fleur se sou-
vient de ses vies antérieures, et non, comme il est écrit p. 98, Une fleur lui rappelle
sa vie antérieure) ou le mot panluanfan 叛亂犯, rebelles, séditieux plutôt que
traîtres (p. 224).
La démarche de Sandrine Marchand est originale. Elle fait découvrir
au lecteur de nombreux textes d’écrivains taïwanais, qu’elle évoque avec
intelligence et sensibilité. En revanche l’ouvrage se lit davantage comme une
réflexion sur la mémoire, nourrie d’exemples taïwanais, que comme une his-
toire de la littérature taïwanaise des années 1970 aux années 1990.
Isabelle Rabut (INALCO)