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Billault Alain. 18. Tomassi (Gianluigi), Luciano di Samosata, «Timone o il Misantropo » , introduzione, traduzione e
commento. In: Revue des Études Grecques, tome 125, fascicule 1, Janvier-juin 2012. pp. 320-321;
https://www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_2012_num_125_1_8086_t12_0320_0000_2
peut-être un certain esprit de notre temps, mais qui pose aussi la question du
rapport entre la littérature et l’histoire et celle de la possibilité d’une histoire
de la littérature. S. Tilg postule une anhistoricité et une insularité absolue de la
création littéraire, mais est-il bien sûr qu’elles correspondent à la réalité ? Il
paraît, d’autre part, habité par le souci d’éviter tout ce qui pourrait ressembler
au commencement d’une histoire du genre romanesque. En se concentrant sur
l’invention de Chariton, il donne une micro-lecture de son œuvre sans chercher
à la situer dans le paysage romanesque de l’Antiquité. Cette interprétation est
riche en analyse savantes et brillantes. Elle présente des orientations du plus
grand intérêt, en particulier la recherche d’une source latine pour un roman
grec et celle d’une influence d’Aristote (mais vient-elle de la Poétique, dont on
ne connaît pas de trace à l’époque impériale, ou du dialogue Sur les poètes ?)
sur la poétique romanesque. Elle comporte aussi des hypothèses plus qu’incer-
taines, comme celle qui attribue à Chariton la métamorphose romanesque, dans
une perspective hétérosexuelle, de l’histoire d’Harmodios et d’Aristogiton
racontée par Thucydide. On aura compris que l’inventivité herméneutique ne
manque pas à S.Tilg. Elle fait tout l’intérêt de son livre dont on n’a pas fini de
débattre.
Alain BILLAULT
19. MOGGI (Mauro) et OSANNA (Massimo), Pausania, Guida della Grecia, libro
IX, La Beozia, Fondazione Lorenzo Valla, Turin, 2010, in-8°, 475 p.
Cette édition du livre IX de Pausanias se distingue par son sérieux et son
érudition remarquable, dans la droite ligne des volumes déjà réalisés par les
deux mêmes auteurs, le livre VII consacré à l’Achaïe (2000), et le livre VIII
traitant l’Arcadie (2003). L’établissement du texte (avec quelques traits de
conservatisme : cf. D. KNOEPFLER, REG 2011, p. 373) et la traduction sont dus à
M. Moggi, la longue introduction et les notes sont partagées entre ce dernier, qui
s’est plutôt dédié aux aspects philologiques et historiques, et M. Osanna, qui a
traité plus particulièrement les données archéologiques. L’information est parfai-
tement à jour, très riche sans être pesante, ce qui fait de cet ouvrage une contribu-
tion indispensable aux études béotiennes, qui disposent désormais d’un excellent
outil de travail. Vingt-cinq cartes, une bibliographie pertinente et un index précis,
dû à E. De Luna et C. Zisa, agrémentent la consultation de l’ensemble.
François LEFÈVRE