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Naomi Jean Mary

Sujet : L'Exploration des Dynamiques entre Féminisme, Féminité et Normes Sociales

dans le Contexte de la Justice et de la Violence en Criminologie Critique.

Problématique : Comment les normes sociales entourant la féminité influent-elles sur la

perception de la justice, et comment le féminisme en criminologie critique remet-il en

question ces normes dans le contexte de la violence?

Introduction :

Notre exploration des dynamiques entre féminisme, féminité et normes sociales dans le

contexte de la justice et de la violence s'inscrit au cœur de la criminologie critique, une

discipline qui vise à dévoiler les structures de pouvoir, les inégalités et les injustices

inhérentes au système judiciaire. Pour pleinement appréhender ce sujet, il est impératif de

plonger dans le contexte complexe qui façonne la perception de la justice face aux

crimes, en particulier ceux liés à la féminité.

Dans le paysage de la criminologie critique, où les inégalités systémiques et les

stéréotypes de genre persistent, la féminité devient un prisme à travers lequel les actes

criminels sont perçus et traités. Les normes sociales entourant la féminité, souvent

chargées de stéréotypes et d'attentes traditionnelles, imprègnent la manière dont la justice

est rendue. Ainsi, notre exploration trouve sa pertinence dans la quête fondamentale de la

criminologie critique : remettre en question les structures de pouvoir, dévoiler les

injustices et comprendre les mécanismes du système judiciaire.

Cette analyse sera enrichie par des exemples concrets d'affaires qui ont captivé l'attention

publique et illustré de manière frappante les dynamiques que nous examinerons. L'affaire

Cyntoia Brown révélera les défis persistants auxquels les femmes sont confrontées
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lorsqu'elles signalent des violences sexuelles. L'affaire Stanford (Brock Turner) et celle

de Jian Ghomeshi souligneront les disparités de genre dans la réponse judiciaire, tout en

mettant en évidence le rôle du féminisme dans la remise en question de ces normes.

Le choix du cadre théorique psychosocial et sociologique est stratégique. En intégrant des

concepts de socialisation de genre, d'identité sociale et de dynamiques de pouvoir, ce

cadre offre une perspective holistique. Il permet d'analyser les processus internes de

perception individuelle tout en situant ces expériences dans un contexte plus large de

dynamiques sociales et de relations de pouvoir.

Au cœur de notre exploration réside la question de recherche suivante : Dans quelle

mesure les constructions sociales de la féminité impactent-elles la réponse judiciaire aux

crimes, et comment les perspectives féministes en criminologie critique contribuent-elles

à reconfigurer ces normes dans la compréhension de la violence? Cette question guide

notre recherche, nous invitant à dévoiler les intrications complexes entre féminité, justice

et violence. À travers cette démarche, nous chercherons à comprendre et à transformer les

dynamiques inéquitables ancrées dans le système judiciaire, propulsant ainsi notre

exploration au cœur des enjeux cruciaux de la criminologie critique.

Contexte et Circonstances :

Le contexte de cette exploration réside dans les constructions culturelles de la féminité

qui ont persisté à travers les époques, dictant souvent les attentes et les réponses face à la

criminalité féminine. Les normes sociales entourant la féminité façonnent les perceptions

de la victimisation et de la culpabilité, créant un terrain fertile pour les inégalités dans le

système de justice. La dichotomie complexe entre l'idéal féminin et les réalités des
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femmes en tant que victimes ou auteures de crimes offre un terrain riche pour une analyse

critique.

Pertinence à la Criminologie Critique :

Cette étude est cruciale dans le cadre de la criminologie critique, qui vise à remettre en

question les structures de pouvoir et à explorer les injustices systémiques. En se

concentrant sur la féminité et le féminisme, elle aborde la manière dont les normes de

genre influencent la criminalisation et la victimisation. La criminologie critique offre un

prisme analytique pour comprendre comment ces normes perpétuent les inégalités et

comment les mouvements féministes contestent ces paradigmes.

Développement du Cadre Théorique Psychosocial et Sociologique :


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Au cœur de notre exploration des dynamiques entre féminisme, féminité et normes

sociales, le choix du cadre théorique psychosocial et sociologique se révèle essentiel pour

éclairer les mécanismes sous-jacents qui guident la perception de la justice et de la

violence dans le contexte de la criminologie critique.

Concepts du Cadre Théorique :

Pour comprendre ces mécanismes, nous nous appuyons sur plusieurs concepts clés. La

socialisation de genre, selon Sandra Lipsitz Bem, éclaire le processus par lequel les

individus internalisent les normes de genre. Ce concept nous aidera à analyser comment

ces normes influent sur la manière dont les individus perçoivent la justice et la violence.

L'identité sociale, théorisée par Henri Tajfel et John Turner qui s'inscrit dans la

perspective de l'étude des conflits intergroupes. Postule que la seule catégorisation en

deux groupes distincts entraîne la discrimination à l'encontre de l'exogroupe dans le but

de différentier son groupe (Frederic Autin s.d P.2), nous offre un prisme pour explorer

comment l'appartenance à des groupes sociaux, en l'occurrence les catégories de genre,

influe sur la perception de soi et sur la manière dont les individus interagissent avec la

société. (Frederic Autin s.d P.2), Cette perspective éclairera particulièrement la façon

dont l'identification à la féminité peut influencer les interactions avec le système

judiciaire.

La conception générale des rapports de force qui se dégage de l’analyse foucaldienne du

pouvoir a eu, dans les décennies qui l’ont suivie, une certaine résonance au sein des

théories féministes contemporaines et des cultural et gender studies.( Alex Gagnon.

2023. Paragr.9) En intégrant les dynamiques de pouvoir, inspirées par Michel Foucault,
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notre analyse prend en compte les relations de pouvoir dans le système judiciaire. Cette

perspective critique nous aidera à comprendre comment les normes de genre sont

influencées par des structures de pouvoir plus larges et comment ces structures se

manifestent dans le système judiciaire.

Justification du Choix du Cadre Théorique :

Le choix du cadre psychosocial s'explique par la nécessité d'analyser les mécanismes

internes de socialisation de genre. Les travaux de Carol Gilligan, notamment sur l'éthique

du care, d’où emerge la théorie psychologique du développement moral, qui stipule que

le degré le plus élevé de raisonnement moral met en œuvre des principes de justice

abstraits et impartiaux. (Patricia Paperman.2010. Paragr.5) enrichissent cette perspective

en mettant en lumière les différences dans les approches morales entre les genres.

En intégrant des concepts sociologiques, notre cadre offre une compréhension holistique

des dynamiques sociales. Les travaux d'Émile Durkheim, notamment sur la sociologie de

la déviance, seront pertinents pour situer les expériences individuelles dans un contexte

social plus large.

La théorie du patriarcat, patriarcat qui represente le système de structures et de relations

sociales dans lequel les hommes dominent et oppressent les femmes — repose sur six

structures : l'emploi, le travail domestique, la culture, la sexualité, la violence et

l'État.(Manon Tremblay 1993. P.2) de Sylvia Walby contribuera à contextualiser les

relations de genre dans le système judiciaire, soulignant les inégalités structurelles.


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Application du Cadre Théorique au Sujet :

En analysant les processus de socialisation de genre, nous explorerons comment les

normes de genre sont internalisées, influençant les comportements et les perceptions des

individus face à la justice. Les travaux de Bem et Gilligan éclaireront cette analyse.

En étudiant l'impact de l'identité sociale, nous utiliserons les concepts de Tajfel et Turner

pour comprendre comment l'identification à la féminité peut influencer la façon dont les

femmes interagissent avec le système judiciaire.

En examinant les relations de pouvoir dans le système judiciaire, inspirés par Foucault et

la théorie du patriarcat de Walby, nous comprendrons comment les structures de pouvoir

influent sur la manière dont la féminité est traitée dans le système judiciaire.

Ainsi, notre cadre théorique, nourri par des perspectives psychosociales et sociologiques,

offre une assise conceptuelle solide. En explorant ces concepts et théories, notre analyse

sera enrichie par une compréhension approfondie des mécanismes psychologiques et

sociaux à l'œuvre, éclairant ainsi les dynamiques entre féminité, justice et violence dans

le cadre de la criminologie critique


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Fondements Théoriques

Explication des principes de base de la criminologie critique :

La criminologie critique, ancrée dans la remise en question des structures de pouvoir,

explore les inégalités et les injustices inhérentes au système judiciaire. Les pionniers de

cette théorie, tels que Karl Marx et George Vold, ont jeté les bases en analysant les

relations de classe et de pouvoir comme moteurs de la criminalité. La criminologie

critique va au-delà de l'analyse des actes criminels pour dévoiler les mécanismes

structurels qui contribuent à la déviance.

Introduction aux concepts clés de la théorie féministe en criminologie critique :

La théorie féministe en criminologie critique enrichit cette perspective en examinant les

expériences des femmes dans le système judiciaire. Des chercheuses telles que Carol

Smart et Meda Chesney-Lind ont mis en lumière les biais de genre, révélant comment le

système favorise souvent les hommes et victimise les femmes. Cette théorie met l'accent

sur la nécessité de comprendre la criminalité et la justice à travers le prisme du genre.

Discussion sur l'intersectionnalité et son rôle dans l'analyse des dynamiques entre

féminisme, féminité et normes sociales :

L'intersectionnalité, formulée par Kimberlé Crenshaw, est cruciale pour saisir les

multiples axes d'oppression. Dans notre contexte, elle souligne que les expériences des

femmes dans le système judiciaire sont façonnées non seulement par le genre, mais aussi

par d'autres aspects tels que la race, la classe sociale et l'orientation sexuelle. Cette

approche complexe offre une compréhension nuancée des dynamiques sociales.


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Influence des Normes Sociales sur la Réponse Judiciaire

Analyse des normes sociales entourant la féminité et leur impact sur la perception des

crimes commis par des femmes :

Les normes sociales imprègnent la manière dont la société perçoit la féminité, influençant

ainsi la réponse judiciaire. Les travaux de Sylvia Walby sur le patriarcat mettent en

évidence comment ces normes renforcent les inégalités de genre dans le système

judiciaire. Les femmes peuvent être stigmatisées et leurs actes criminels interprétés à

travers des lentilles stéréotypées.

Illustration de disparités de genre dans la réponse judiciaire :

Des études empiriques, comme celles menées par Frances Heidensohn, montrent que les

hommes sont beaucoup plus susceptibles de commettre des crimes que les femmes.

Diverses études ont été menées pour comprendre pourquoi cela pourrait être le cas.

Heidensohn cherche à l'expliquer en termes de la manière dont les filles et les femmes

sont contrôlées par les hommes, les laissant avec moins d'opportunités de commettre des

crimes. Cela est connu sous le nom de théorie du contrôle montrent que les femmes sont

souvent traitées de manière disproportionnée par rapport aux hommes dans le système

judiciaire.(S.A. Classic Sociology Texts: Frances Heidensohn "Women & Crime" (1985).

Paragr.2). L'affaire Cyntoia Brown est un exemple frappant, où une femme victime de

trafic sexuel a été condamnée à la prison à vie à l'âge de 16 ans. Cela souligne les défis

auxquels les femmes peuvent être confrontées lorsqu'elles signalent des violences

sexuelles.
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Le Rôle du Féminisme dans la Déconstruction des Normes de Genre

Exploration des efforts du féminisme pour remettre en question et déconstruire les

normes sociales de genre :

Les perspectives féministes, incarnées par des chercheuses comme Angela Davis, ont

joué un rôle essentiel dans la remise en question des normes sociales de genre. En se

penchant sur l'affaire Stanford (Brock Turner), où la sentence légère a suscité

l'indignation, on peut voir comment le féminisme appelle à des changements dans la

justice pour combattre les inégalités de genre.

Discussion sur la manière dont les perspectives féministes influent sur les politiques et

les pratiques judiciaires :

Les travaux de Judith Butler et d'autres féministes ont influencé les politiques et les

pratiques judiciaires. Les appels à une justice plus sensible au genre, à la reconnaissance

des violences basées sur le genre, et à la protection des droits des victimes sont autant de

manifestations de l'impact du féminisme sur la transformation du système.

Exemple : L'affaire Stanford (Brock Turner) et les réactions publiques soulignant la

nécessité de changements dans la justice :

L'affaire Stanford, où Brock Turner a reçu une peine légère malgré une agression

sexuelle, a suscité un tollé public. Les réactions soulignent la nécessité de réformes dans

la justice pour remédier aux failles qui permettent aux inégalités de genre de perdurer.

Ainsi, en intégrant ces arguments et exemples, notre analyse se construit autour du cadre

théorique, illustrant la manière dont la criminologie critique et la théorie féministe


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éclairent les dynamiques entre féminisme, féminité et normes sociales dans le contexte de

la justice.
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Conclusion

En conclusion, notre exploration des dynamiques entre féminisme, féminité, et normes

sociales dans le contexte de la criminologie critique a permis de mettre en lumière des

interconnexions complexes et essentielles.

Les fondements théoriques de la criminologie critique ont jeté les bases en analysant les

inégalités de pouvoir et les structures systémiques dans le système judiciaire. Cette

perspective s'est enrichie grâce à la théorie féministe, incarnée par des chercheuses telles

que Carol Smart et Meda Chesney-Lind, soulignant les biais de genre dans le traitement

des femmes par le système judiciaire.

L'introduction de l'intersectionnalité, formulée par Kimberlé Crenshaw, a renforcé notre

compréhension en soulignant que les expériences des femmes sont façonnées par

plusieurs axes d'oppression. Cette approche complexe a éclairé l'analyse des normes

sociales entourant la féminité et leur impact sur la réponse judiciaire.

En examinant les disparités de genre dans la réponse judiciaire, illustrées par des études

empiriques et l'affaire Cyntoia Brown, nous avons mis en évidence comment les femmes

font face à des défis spécifiques lorsqu'elles interagissent avec le système

judiciaire.(Clementine Rebilliat.2023 Paragr.1-3)

Le rôle du féminisme dans la déconstruction des normes de genre a été exploré à travers

les efforts d'Angela Davis et les idées de Judith Butler. Ces perspectives féministes ont eu

un impact concret sur les politiques et pratiques judiciaires, comme le montre l'affaire

Stanford (Brock Turner). (Jennie Suk Giersen. 2o23).


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En résumé, chaque sous-argument s'est intégré harmonieusement pour former un tableau

complet des dynamiques entre féminisme, féminité, et normes sociales dans le système

judiciaire. Les liens entre ces éléments ont été clairement démontrés, mettant en évidence

la manière dont les normes sociales influent sur la réponse judiciaire et comment le

féminisme s'efforce de transformer ces normes.

Enfin, pour la recherche future, notre exploration soulève des questions pertinentes.

Comment les dynamiques entre féminisme, féminité, et normes sociales évolueront-elles

dans un contexte sociétal en constante mutation? Quels sont les moyens les plus efficaces

pour intégrer les perspectives féministes dans les réformes judiciaires? Ces questions

ouvrent la voie à des recherches approfondies pour continuer à éclairer les enjeux

cruciaux dans la criminologie critique et la justice sociale.


Naomi Jean Mary

Bibliographie

Frederic Autin s.d, La théorie de l’identité sociale de Tajfel et Turner. Laboratoire


Savoirs, Cognition et Pratiques Sociales (EA 3815) Université de Poitiers – MSHS

Alex Gagnon, 2023 « Pouvoir », dans Anthony Glinoer et Denis Saint-Amand (dir.), Le
lexique socius, URL : http://ressources-socius.info/index.php/lexique/21-lexique/160-
pouvoir,

Patricia Paperman.2010. Éthique du care,un changement de regard sur la

vulnérabilité. Dans Gérontologie et société 2010/2 (vol. 33 / n° 133), pages 51 à 61

Manon Tremblay. 1993. Theorizing Patriarchy de Sylvia Walby, Oxford/Cambridge,

Basil Blackwell, 1990, 229 p. Societe Quebecoise de Sciences Politiques

Can J. Women & L. 1 (2000)

Girls in Conflict with the Law: Exploring the Construction of Female Delinquency in

Ontario, 1940-60

S.A Classic Sociology Texts: Frances Heidensohn "Women & Crime" (1985)

Clementine Rebilliat. 2023. Cyntoia Brown, esclave sexuelle condamnée pour s’être

défendue, est enfin libre. Paris Match

Jennie Suk Giersen. 2023. Revisiting the Brock Turner Case.


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