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l’eau mise à disposition du consommateur dans le réseau de distribution doit avoir été traitée
de façon à être « potable », c’est-à-dire répondre à la réglementation en vigueur pour les
eaux destinées à la consommation humaine.
3-2-1 Les paramètres organoleptiques
Les paramètres organoleptiques sont ceux que le consommateur perçoit
immédiatement avec les sens naturels : la couleur, l’odeur ou la saveur.
3-2-1-1 La couleur :
3-2-1-2 Odeur et saveur
3-2-2 Les paramètres physico-chimiques
La physico-chimie des eaux constitue un facteur de première d’importance pour la
structuration des communautés vivantes aquatiques. Les propriétés physico-chimiques de
l’eau doivent être conformes aux normes pour assurer certaines fonctions naturelles
(potentialités biologiques) et usages humains (eau potable, irrigation…)
3-2-2-1 La température
3-2-2-2 Le potentiel d’hydrogène (pH)
le pH oscille entre 6,5 et 8,5 (Potelon et al, 1998).
3-2-2-3 La conductivité électrique (CE)
La mesure de la conductivité permet d’évaluer la minéralisation globale de l’eau, sa valeur est
comprise entre 50 et 1500 μS/cm pour les eaux naturelles (Merabet, 2010).
3-2-2-4 L’oxygène dissous (O2)
3-2-2-5 Matières en suspension (MES)
3-2-2-6 La turbidité
3-2-2-7 La salinité
3-2-3 Les paramètres de pollutions
3-2-3-1 Ammonium (NH4+)
3-2-3-2 Nitrites (NO2-)
3-2-3-3 Nitrate (NO3-)
3-2-3-4 Phosphore (PO34-)
3-2-3-5 Matières organiques
3-2-3-6 Demande biochimique en oxygène (DBO5)
3-2-3-7 Demande chimique en oxygène (DCO)
Les eaux superficielles sont subdivisées en trois groupes de valeurs limites. A1, A2 et A3, qui
correspondent à des procédés de traitements types appropriés. Ces groupes correspondent à
trois qualités d'eaux superficielles différentes dont les caractéristiques physiques, chimiques et
microbiologiques sont indiquées dans le tableau
L’établissement d’une filière de traitement pour la production d’eau potable consiste toujours
à assembler, dans un ordre déterminé, un certain nombre de procédés (ou opérations unitaires)
de traitement des eaux, traditionnels et/ou avancés. Pour chacune des ressources dont on
dispose (eau souterraine, eau de surface courante ou stockée), on évalue :
1.Quantité : la « source » doit être capable de fournir, en toutes circonstances, la quantité
d’eau nécessaire. Dans les pays à précipitations très variables, il peut être nécessaire de
prévoir un barrage pour retenir pendant les périodes de pluies la quantité dont on aura besoin
en période sèche ; 2.Qualité de la ressource : la qualité de l’eau brute dont on dispose doit
être compatible avec la législation en vigueur dans certains pays. C’est pourquoi la filière
définitive ne peut être choisie qu’après avoir rassemblé le maximum de données analytiques
sur la ressource. Dans le cas d’une eau superficielle, sujette à des variations saisonnières,
plusieurs campagnes analytiques seront réalisées. Exemple : une directive européenne du 16
juin 1975 (75/440/CEE), a défini trois classes de qualité pour les eaux brutes superficielles
(A1 à A3), correspondant respectivement à trois filières-types de traitement T1 à T3 (que l’on
peut assimiler à une filtration directe pour T1, une clarification complète pour T2, une
clarification et un affinage pour T3), toutes terminées par une désinfection ; au-delà des
limites de la classe A3, l’eau brute ne peut être utilisée pour la production d’eau alimentaire,
sauf dérogation ; des limitations analogues sont imposées aux eaux souterraines.
3. Procédés D’autres critères peuvent ensuite entrer en ligne de compte, comme l’autonomie
des procédés, leur coût (stockage et transport de l’eau brute, traitement de l’eau, stockage et
distribution de l’eau traité). La protection de l’environnement est également un critère
important, en termes d’utilisation la plus faible possible de réactifs chimiques, de faible
dépense énergétique, de capacité à produire un minimum de déchets (boues, concentrats,
éluats de régénération, etc.) et d’encombrement au sol minimum. 4. Évolutivité Enfin, la
filière doit être choisie de façon à être évolutive compte tenu de la dégradation possible de la
qualité de la ressource, de l’augmentation de la demande en eau potable, par exemple par
l’accroissement de la population raccordée, et de l’évolution pro-bablement de plus en plus
fréquente de la réglementation, voire de la prise de conscience de nouveaux
problèmes.3. DIFFÉRENTES APPROCHES POUR DÉFINIR LA FILIÈRE
– un objectif de qualité peut être très souvent atteint par plu- sieurs procédés de traitement
(exemple : matières organiques, la plupart des métaux) et inversement, un seul procédé peut
conjointement éliminer (en partie ou en totalité) plusieurs paramètres ;
– certains composés sont formés pendant la désinfection et seule une minimisation de leur
formation lors du traitement peut être envisagée (exemple : THM, bromates, chlorites) ;
– enfin, d’autres substances peuvent être apportées par le réseau de distribution (plomb,
acrylamide, chlorure de vinyle, épi-chlorhydrine) et ne dépendent donc pas (ou peu) de la
filière.
Cette approche, tout comme la précédente, bien que très utile, ne permet pas à elle seule de
préciser les filières de traitement.
La meilleure approche pour définir la filière la mieux adaptée consiste à classer les filières en
fonction de la qualité de la ressource en eau. Le problème majeur résidant dans le fait qu’il
existe de très nombreuses qualités d’eau brute et par voie de conséquence, de nombreuses
filières. Les eaux superficielles sont subdivisées en trois groupes de valeurs limites. A1, A2 et
A3, dont les caractéristiques physiques, chimiques et microbiologiques sont indiquées dans le
tableau 1. Ces groupes correspondent à des procédés de traitements types appropriés.
Catégorie A1
Catégorie A2
Catégorie A3
(1,2,3-cd) pyrène
5. Paramètres microbiologiques
1. Filières de traitement.............................................................................. G 1
172v2
2. — 3 1.1 Préparation d’une eau claire et
stable .......................................................
3. — 3 1.1.1 Eaux superficielles..............................................................................
4. — 3 1.1.2 Eaux souterraines ...............................................................................
5. — 3 1.2 Préparation d’une eau de qualité
potable .................................................
6. — 5 1.2.1 Problèmes liés aux eaux superficielles.............................................
7. — 5 1.2.2 Problèmes liés aux eaux souterraines ..............................................
—
8. 6 1.3 Traitements complémentaires spécifiques................................................
9. — 7 1.4 Synthèse des différentes chaînes de traitement
FILIÈRES DE TRAITEMENT
1.1 Préparation d’une eau claire et stable
Certains usages ne réclament qu’une eau débarrassée de tout ou partie de ses matières en
suspension, inertes ou vivantes, et stable à divers points de vue, c’est-à-dire non susceptible :
— de manifester des postprécipitations en cours d’utilisation ;
— de provoquer des interférences avec les matériaux de stockage et de distribution, du fait de
phénomènes de corrosion ou d’entartrage ;
— de subir des phénomènes de reviviscence bactérienne, algale ou animale, ce qui suppose en
même temps l’absence de substances chimiques susceptibles de servir de nutriments
(orthophosphates, nitrates) ou de réagir avec les produits désinfectants (exemple : ammonium
et chlore). En revanche, la pollution dissoute peut ne pas constituer un problème dans cette
catégorie d’usages. Dans de tels cas, les filières recommandées sont très différentes suivant
que la ressource est une eau superficielle ou une eau souterraine.
1.1.1 Eaux superficielles
Ce sont les eaux des rivières et des lacs naturels ou artificiels. Elles contiennent :
— des matières en suspension inertes (matières naturellement décantables et colloïdes stables
induisant une turbidité permanente) ;
— des êtres vivants microscopiques (virus, bactéries, microalgues, micro-invertébrés) ;
— des macromolécules colorées (acides humiques). En outre, il faut assurer :
— la stabilité biologique par une chloration, qui peut elle-même se subdiviser en une
préchloration au début (si la présence de trihalométhanes (THM) et autres sous-produits
chlorés ([G 1 171], § 2.1.1) dans l’eau traitée ne pose pas de problème) et une postchloration à
la fin de la filière ; si l’eau doit être envoyée dans un réseau complexe à long temps de séjour,
cette action chimique peut être complétée ou remplacée par une élimination biologique du
carbone organique dissous biodégradable (CODB) dans un affinage par O3 + CAG (voir §
1.2.1.1 et [G 1 171], § 3.3.3 pour l’explication des phénomènes) ;
— la stabilité chimique soit par une neutralisation finale de l’agressivité carbonique, soit par
une reminéralisation en début ou en fin de filière, soit par une décarbonatation à la chaux qui
peut être combinée ou consécutive à la clarification, le choix dépendant des caractéristiques
de l’eau brute et du type d’utilisation de l’eau traitée (le lecteur trouvera un développement de
ces types de traitement en [2] et [C 5 201] ou [44]).
1.1.2 Eaux souterraines :
Dans ce domaine, le premier acte de traitement réside dans une bonne protection et une
exploitation raisonnée des nappes d’eau souterraine. Généralement claires à l’émergence, ces
eaux peuvent, en l’absence de traitement, engendrer des désordres par suite de la présence de
Fe2+, Mn2+, H2S (précipitations d’oxydes de fer et de manganèse ou de soufre colloïdal,
respectivement). En outre, elles peuvent présenter une forte agressivité carbonique et des
chiffres élevés de dureté, sels d’acides forts, ammonium, nitrates, silice, etc. Très souvent, il
faudra leur appliquer un traitement spécifique de tel ou tel des éléments qui viennent d’être
cités. Les plus importants sont décrits ci-après.
1.1.2.1 Déferrisation-démanganisation
Dans beaucoup d’eaux souterraines, on trouve du fer et du manganèse à l’état réduit
dissous (ions Fe2+ et Mn2+) à cause de l’absence d’oxygène dissous. ■
Traditionnellement, de telles eaux subissaient un traitement conventionnel physico-
chimique en deux étapes : — oxydation chimique par l’oxygène de l’air et
éventuellement oxydation complémentaire du manganèse par un oxydant plus fort
(O3, ClO2, KMnO4) ;
— filtration des précipités formés au cours de l’oxydation : Fe(OH)3 et MnO2. La filière était
donc essentiellement constituée d’une aération, suivie d’une filtration sur sable ; en France
elle était habituellement mise en œuvre suivant deux modalités :
— la déferrisation sous pression (figure 1), type de station convenant bien aux faibles et
moyens débits ; l’aération y est pratiquée dans une tour fermée, à cocourant d’air et d’eau et
remplie de pouzzolane pour assurer un meilleur contact, puis la filtration se fait dans des
filtres sous pression, lavés à l’air et à l’eau ;
— la déferrisation gravitaire, où l’aération se fait à l’air libre par pulvérisation, cascade, etc.,
et la filtration dans des filtres ouverts, métalliques ou en béton ; il faut alors effectuer un
double pompage et on réserve en général ce type de stations aux eaux très riches en CO2
(effet de désacidification) ou en H2S (effet de stripage), aux débits élevés, etc. Dans les deux
types de stations, la présence de manganèse dans l’eau brute implique l’introduction de
l’oxydant fort entre l’aération et la filtration. Ces stations conventionnelles présentaient des
performances limitées (vitesse admissible, longueur des cycles de filtration) et nombre d’entre
elles connaissaient des difficultés de fonctionnement, pour diverses raisons : complexation du
fer (cas le plus fréquent, l’agent complexant étant généralement la silice dissoute), problèmes
de cinétique d’oxydation (influence du pH) et de difficultés d’ajustement de la dose d’oxydant
complémentaire en cas de présence de manganèse à concentration variable, problèmes de
floculation du fer ou du manganèse oxydés, pouvant réclamer l’adjonction d’un floculant
et/ou une filtration multicouche. Beaucoup de ces problèmes pouvaient être résolus en mettant
en œuvre un oxydant fort (exemple : KMnO4) et/ou une coagulationfloculation ; mais la
solution optimale pouvait n’apparaître qu’après des essais sur station pilote, et l’ordre
d’introduction des réactifs jouait parfois un rôle important ; par ailleurs, il en résultait pour
l’exploitant un traitement plus complexe et plus coûteux. ■ Il a été découvert par la suite que
dans des conditions d’oxydation limitée, permettant de se placer à la frontière entre les formes
réduites (dissoutes) et les formes oxydées (précipitées) du fer et du manganèse, des bactéries
spécifiques se développaient et catalysaient l’oxydation de ces deux métaux, grâce à la
sécrétion d’enzymes ou de polymères extracellulaires. En même temps, les précipités formés
étaient plus compacts et, par conséquent, moins colmatants. Il en a découlé une nouvelle
génération de stations,
5. FILIÈRES DE TRAITEMENT POUR EAUX SUPERFICIELLES
5.1 Principaux problèmes rencontrés dans les eaux superficielles destinées à l'AEP
Pour les eaux superficielles (rivières et lacs naturels ou de barrage), la qualité est très rarement excellente, les problèmes
rencontrés sont de trois types :
problèmes courants d'origine naturelle (turbidité et MES, fer, manganèse, aluminium, MON, bactéries, algues, faible
minéralité) ;
problèmes de plus en plus fréquents d'origine anthropique (nitrates, pesticides, résidus pharmaceutiques,
perturbateurs endocriniens et autres micropolluants organiques, métaux, bactéries et virus pathogènes, matières
organiques issues des rejets urbains et industriels, etc.) ;
problèmes engendrés par le traitement et la distribution (THM, chlorites, bromates, plomb, acrylamide, chlorure de
vinyle, épichlorhydrine, etc.).