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PR AHMED SABBARI

ENCG-M
COMPTABILITE APPROFONDIE

CHAPITRE 4 : CAS SPECIFIQUES D’ENTREE D’IMMOBILISATIONS

I. ENTREES DES IMMOBILISATIONS ACQUISES PAR VOIE D’ECHANGE OU A TITRE GRATUIT


Ces immobilisations sont comptabilisées à leurs valeurs vénales. Il s’agit de la valeur
actuelle du bien cédé, présumée égale à celle du bien acquis. La valeur vénale est définie
comme « le montant qui pourrait être obtenu, à la date de clôture, de la vente d’un actif
lors d’une transaction conclue à des conditions normales de marché, nets des coûts de
sortie »

L’immobilisation reçue à titre gratuit provoque un enrichissement du patrimoine de


l’entreprise et doit être comptabilisée comme un produit non courant. Deux cas se
présentent :

1) Soit l’entreprise dispose d’un accord de vente irrévocable signé à l’occasion d’une
transaction. Cette transaction doit avoir été effectuée dans des conditions de
concurrence normale ou résulter d’un marché actif, c’est-à-dire qu’elle doit
intervenir entre des parties bien informées, indépendantes et consentantes ou
résulter d’un marché sur lequel les transactions sont fréquentes et les biens
comparables. Dans ce cas, ce prix est la meilleure indication de la valeur vénale d’un
actif.
2) Soit il n’existe ni accord de vente irrévocable, ni marché actif pour l’actif considéré.
Dans ce cas, la valeur vénale est estimée à partir de la meilleure information
disponible. Pour déterminer ce montant, l’entité tient compte de transactions
récentes portant sur des actifs similaires dans le même secteur d’activité.

Date de mise en service


2. Immobilisations HT
758. Autres produits non courants HT

Exemple : Si l’entreprise veut vendre une construction, elle peut se renseigner sur les
prix pratiqués pour des biens similaires qui dépendent bien souvent de l’emplacement
(quartier), du prix au m2, mais également de l’état du bien.
Pour la cession d’un bien mobilier, véhicule, machine, elle peut consulter les journaux
spécialisés ou annonces internet.

II. ENTREE DES ENSEMBLES IMMOBILIERS


Le coût d’acquisition d’un ensemble immobilier (ensemble composé par une construction
et son terrain) doit être ventilé car seule la fraction du prix correspondant à la construction
est amortissable.
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La répartition des frais entre le terrain et la construction n’est pas toujours évidente. Le
coût du terrain supporte le prix du terrain, les travaux de voirie… alors que la construction
génère le coût de l’immeuble, des honoraires d’architecte…

Les frais liés à la démolition d’un bâtiment préexistant sont enregistrés dans le coût de la
construction, sauf s’ils sont occasionnés pour rendre le terrain nu libre à la vente. Quant au
bâtiment, il sera comptabilisé en constructions si l’entreprise l’achète dans le but de le
détruire pour en reconstruire un autre. Si elle l’avait utilisée auparavant, la démolition serait
enregistrée comme une sortie d’immobilisation (658 - Autres charges non courantes mais
pas de 758- Autres produits non courants, puisqu’il n’y a pas de vente).

Les frais d’acquisition relatifs à un ensemble immobilier (droits d’enregistrement,


honoraires du notaire…) sont activables, mais dans ce cas il est indispensable de les
affecter proportionnellement à la valeur de chaque élément : terrain et construction.

Tableau récapitulatif du calcul des valeurs des éléments d’un ensemble immobilier :

Valeur d’entrée du - Prix d’achat HT du terrain net de rabais, remises et escomptes


terrain de règlement.
- Certaines redevances (redevance pour création de locaux à
usage de bureau ou de locaux de recherche).
- Participation pour la construction en surdensité et pour
dépassement du plafond légal de densité.
- Participation aux travaux de voierie effectués par la commune.
- Prix du droit au bail acquis pour pouvoir démolir les locaux et
libérer le terrain en vue d’édifier une construction.
- Frais destinés à rendre le terrain libre et nu (frais de démolition
de l’immeuble situé sur le terrain si le but est de rendre le terrain
nu sans reconstruction immédiate).
- Indemnité d’éviction et de résiliation du bail consenti sur le
terrain.

Valeur d’entrée de - Prix d’achat HT net de rabais, remises et escomptes de


la construction règlement.
- Certaines redevances (taxe locale d’équipement, taxe
départementale d’espace vert, taxe de transformation de
locaux d’habitation en locaux de bureaux).
- Prix du droit au bail de l’immeuble acheté.
- Frais destinés à la construction (travaux d’aménagement et
d’installation réalisés lors de l’achat), frais d’études et
honoraires architecte (travaux de terrassement et
d’assainissement d’un terrain dans le but de permettre d’y
construire), frais de démolition de l’immeuble situé sur le terrain
en vue d’une reconstruction immédiate.

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- Indemnité d’éviction de l’immeuble ou de résiliation de bail en


vue d’obtenir la libre disposition des locaux acquis.

Application :

Achat d’un ensemble immobilier le 01/01/N pour 3 000 000 DH (dont 500 000 DH pour
le terrain). Les droits d’enregistrement sont de 150 000 DH (non soumis à TVA), les
honoraires du notaire sont de 75 000 DH HT, l’indemnité d’éviction de l’immeuble est
de 250 000 DH, la participation aux travaux de voirie est de 200 000 DH.

TAF : Déterminer la valeur d’entrée de l’ensemble immobilier.

Eléments Construction Terrain


Prix d’achat Frais Prix d’achat Frais
et cout d’acquisition et cout d’acquisition
attribuables attribuables
Prix d’achat 2 500 000 500 000
Honoraires notaire 62 500 (1) 12 500 (3)
Droits d’enregistrement 125 000 (2) 25 000 (4)
Indemnité d’éviction 250 000
Participation aux travaux 20 000
de voirie
Total 2 750 000 187 500 520 000 37 500
(1) : 75 000 × 2 500 000 / 3 000 000 = 62 500
(2) : 150 000 × 2 500 000 / 3 000 000 = 125 000
(3) : 75 000 × 500 000 / 3 000 000 = 12 500
(4) : 150 000 × 500 000 / 3 000 000 = 25 000

III. ENTREE DES IMMOBILISATIONS ACQUISES PAR CONTRAT LIBELLE EN DEVISES


Une difficulté subsiste pour l’acquisition d’immobilisations libellées dans une devise
internationale. Le coût d’entrée des immobilisations incorporelles et corporelles et stocks
exprimé en monnaie étrangère est converti en monnaie nationale au cours du jour de
l’opération. En cas d’acquisition d’actif en monnaie étrangère, le taux de conversion utilisé
est le taux de change à la date d’entrée ou, le cas échéant, celui de la couverture1 si celle-ci

1 La couverture de change est un contrat ferme entre la banque et son client, qui permet au
client de figer, au moment de la conclusion de l’opération, le cours de change d’une devise
contre une autre, à une date future pour un montant défini. Il permet au client de figer et de
garantir au moment de la conclusion de l’opération, sans payer de prime, un cours d’achat /
de vente de ses devises pour une opération dont l’échéance et le montant sont déterminés.
Le cours garanti permet au client de bénéficier d’un report favorable de la devise pour
l’exportateur ou d’un déport favorable de la devise pour l’importateur.
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a été prise avant l’opération. Les frais engagés pour mettre en place les couvertures sont
également intégrés au coût d’acquisition.

La loi comptable marocaine prévoit que le coût d’acquisition de l’immobilisation est calculé
à partir du cours converti en DH au jour de l’opération. Cette valeur n’est pas modifiée
ultérieurement, même si le cours de la devise est fluctuant. Les amortissements et les
provisions sont calculés sur cette valeur.

Lorsqu’un crédit est accordé par le fournisseur, l’écart entre le cours du jour de facturation
et le cours effectif du paiement constitue un produit ou une charge (à caractère financier) :

§ La charge étant inscrite au débit du compte « 633. Pertes de change » qui enregistre
les pertes de change subies sur les opérations libellées en monnaie étrangère. La
perte de change liée à une augmentation d’une dette résulte de l’augmentation du
cours de la devise au jour du remboursement effectif par rapport au cours de la
devise au jour de la facturation. Le compte « 6331. Pertes de change propres à
l’exercice » est débité avec un compte de dette (1486, 4411, 4487 ou autre compte),
par le crédit d’un compte de trésorerie, pour constater le remboursement de la
dette et la perte de change y afférente.
§ Le produit est inscrit au crédit du compte « 733. Gains de change », Ce compte
enregistre les gains de change résultat des opérations libellées en monnaie
étrangère. Le gain de change correspondant à une diminution d’une dette, résulte
de la diminution du cours de la devise au jour du remboursement effectif par
rapport au cours de la devise au jour de la facturation. Le compte « 7331. Gains de
change propres à l’exercice » est crédité avec un compte de trésorerie, pour
constater le remboursement de la dette et les gains de changes correspondants,
par le débit du compte de la dette concernée (1481, 1486, 4411, 4487 …)

Il faut enfin noter que lorsque le règlement s’effectue sur plusieurs exercices, la perte
latente (différence entre le cours de l’inventaire et le cours de facturation) doit faire l’objet
d’une provision pour perte de change.

Exemple :
La société FARMA a acquis en Italie le 1er janvier N–2 un matériel d’une valeur de 65
000 € payable en deux fois (32 500 € le 1er janvier N–2 et 32 500 € le 1er juillet N–2).
Ce matériel a été revendu le 1er juillet N pour 38 000 €.
Cours de DH : au 1er janvier N–2: 0,094 € ; au 1er juillet N–2 : 0,09 € ; au 1er juillet N :
0,099€.
L’amortissement « comptable » est l’amortissement linéaire, la durée d’utilisation du
matériel étant de 10 ans.

Si l’on applique purement et simplement les règles du plan comptable, la valeur


d’acquisition du matériel est de 65 000/0,094 = 691489,362 DH, une perte de change
étant constatée au moment du second paiement. Au moment de la cession, il est dégagé
une perte résultant des fluctuations de l’euro sur la valeur comptable.

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Les écritures suivantes seront enregistrées en janvier N–2, juillet N–2 et juillet N:
1/1/N-2
2332 Matériel et outillage 691489,362
4481 Dettes sur acquisitions d'immobilisations 691489,362
Acquisition du matériel en Italie

4481 Dettes sur acquisitions d'immobilisations 345 744,681
5141 Banque 345 744,681
1er paiement : 32 500/0,094

1/7/N-2
5141 Dettes sur acquisitions d'immobilisations 345 744,681
633 Pertes de change 15 366,4301
512 Banque 361 111,111
Second paiement: 32 500/0,09

1/7/N
3481 Créances sur cessions d'immobilisations 383 838,384
7513 Produits des cessions des immobilisations 383 838,384
corporelles
Cession 38 000/0,099
6513 VNA des immobilisations corporelles cédées 492 424
(65 000€ – 65 000€ × 10 % × 2,5) / 0,099
633 Pertes de change 26 192
(65 000 € – 65 000 € × 10 % × 2,5) × (1/0,094
28332 – 1/0,099) 172 872
Amortissements du matériel et outillage
2332 65 000 € × 10 % × 2,5 / 0,094 691 489
Matériel et outillage
Cession 38 000/0,099

Application :

La société SALVEMA achète le 3 mai 2015 une machine d’une valeur de 100 000 $. Le
règlement s’effectue en deux paiements de 50 000 $ le 31 juillet 2015 et 15 février
2016. Les cours du dollar en DH sont les suivants :
- 3 mai 2005 : 1 DH = 0,14$.
- 31 juillet 2005 : 1 DH = 0,1 $
- 31décembre 2005 : 1 DH = 0,09 $.

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- 15 février 2006 : 1 DH = 0,11 $.

TAF : Enregistrer les écritures au 1er mai, 31 juillet, 31 décembre 2015 et au 2


janvier, 15 février 2016.

IV. ENTREE DES IMMOBILISATIONS DONT LE PRIX EST INDEXE


L’acquisition d’une immobilisation est parfois accompagnée de l’octroi d’un crédit de
longue durée par le fournisseur. Dans cette hypothèse, les annuités de paiement peuvent
faire l’objet d’une indexation. Il s’agit de l’existence d’une clause d'indexation de la dette.

Une clause d’indexation fait varier automatiquement le prix convenu au contrat en


fonction de l’évolution, en hausse ou en baisse, d’un indice choisi par les parties. En cas de
règlement différé avec indexation de la dette, les variations de l’indice retenu restent sans
influence sur la valeur d'entrée.

1. Règles d’évaluation

Le coût d’acquisition d’un bien acquis dans ces conditions doit être déterminé
conformément aux règles générales d’évaluation étant donné que les modalités de
règlement du prix demeurent sans incidence sur ce coût.

Les différences liées à la variation de l’index doivent être analysés comme des charges
financières rattachables, pour leurs parts respectives, aux différents exercices de paiement
du prix (respect de principe de spécialisation des exercices). Ainsi, l’éventuelle différence
entre le coût d’acquisition et prix effectivement payé doit s’analyser comme un
changement de montant de la dette et non comme un changement de la valeur d’entrée
de l’immobilisation (principe de coût historique).

2. Traitement comptable des différences d’indexation

Le plan comptable général ne donne aucune indication sur les modalités de traitement des
dettes indexées. Cependant l’application des principes comptables conditionne le
traitement de cette opération en trois phases :

1) Lors de son acquisition : la valeur d’entrée = le coût d’acquisition déterminé selon


les règles générales d’évaluation.
Ce coût est établi en particulier à partir du prix mentionné dans la facture ou le
contrat de vente, et selon le principe de coût historique, la modification de ce coût
est interdite.

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2) Ultérieurement : les différences qui apparaissent éventuellement du fait de


l’indexation font l’objet du traitement suivant :

A la clôture de chaque exercice : Les différences d’indexation sur les échéances


restant à payer sont prises en compte selon des modalités identiques à celle
applicables aux opérations en devises :

ü Les différences d’indexation-actif sont enregistrées dans un compte d’Ecart


de conversion actif « 272 - Augmentation des dettes de financement », elles
correspondent à des pertes potentielles. Ce compte enregistre à la clôture
de l’exercice, les pertes de changes latentes sur les dettes libellées en
monnaie étrangère portant sur une durée supérieure à 12 mois.

« 2720. Augmentation des dettes immobilisées » est débité à la clôture de


l’exercice, pour l’excédent du cours du 31/12 de l’exercice clos sur le cours du
jour de la naissance de la dette, par le crédit d’un compte de dette durable.
Les écarts de conversion – Actif constatés en fin d’année donnent toujours
lieu à constatation de provisions pour risques « 1518 - Autres provisions pour
risques » (principe de prudence).

A la réouverture des comptes, le compte « 2720. Augmentation des dettes


immobilisées » doit être crédité par le débit du compte crédité
précédemment (compte de dette durable) pour annuler la provision
constatée l’année précédente.

ü Les différences d’indexation-passif sont comptabilisées dans un compte


d’Ecart de conversion passif « 172 - Diminution des dettes de financement »,
elles correspondent à des gains latents. Ce compte enregistre, à la clôture
d’exercice, les gains de change latents sur les dettes libellées en monnaie
étrangère portant sur une durée supérieure à 12 mois.

« 1720. Diminutions des dettes de financement » est crédité à la clôture de


l’exercice, pour l’excédent du cours au jour de la naissance de la dette sur le
cours du 31/12 de l’année close, par le débit d’un compte de dette durable. A
la réouverture des comptes, le compte « 1720. Diminutions des dettes de
financement » doit être débité par le crédit du compte débité
précédemment (un compte de dette durable), pour annuler l’écriture
constatée l’année précédente.

3) A l’échéance de la dette : Les écarts de conversion étant annulés au début de


chaque exercice. Au cas particulier, le supplément de versement provenant de la
clause d’indexation doit être enregistré dans le compte « 63118 - autres intérêts des
emprunts et dettes ». Ce compte enregistre, entre autres, les intérêts versés ou à
versés sur les paiements tardifs des dettes.

Il convient également de reprendre la fraction de la provision pour risques puisqu’il


devient sans objet.

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Application :

La société X a acquis le 01/01/N un matériel d’une valeur (HT) de 1.000.000 DH, le


règlement doit être effectué selon les modalités suivantes :
- 250 000 (HT) à la livraison du bien.
- Le reste en 3 versements égaux, les 31/12/N, N+1, N+2.
Ces montants font l’objet d’une indexation.
Le 31/12/N+1, à la clôture de l’exercice, l’évolution de l’index (inflation) fait apparaître
que le montant du dernier versement devrait s’élever à 350 000.

TAF : présenter les écritures comptables en N, N+1, N+2, sachant que l’évolution de
l’index a conduit aux paiements suivants :
- 31/12/N : 300 000.
- 31/12/N+1 :300 000
- 31/12/N+2 : 370 000.

A l’année N :
01/01/N
2332 Matériel et outillage 1 000 000
34551 État, TVA récupérable sur immobilisations 200 000
1486 Fournisseurs d’immobilisations 900 000
5141 Banque 300 000
31/12/N
1486 Fournisseurs d’immobilisations 300 000
5141 Banque 300 000

EN 31/12/N+1 :
31/12/N+1
1486 Fournisseurs d’immobilisations 300 000
5141 Banque 300 000
2720 Augmentation des dettes de financement 50 000
1486 Fournisseurs d’immobilisation 50 000
6393 Dot aux provisions pour risques et charges financières 50 000
Autres provisions pour risques
1518 50 000

EN N+2 :
01/01/N+2
1486 Fournisseurs d’immobilisations 50 000
Augmentation des dettes de financement 50 000
31/12/N+2
1486 Fournisseurs d’immobilisations 300 000
6138 Autres intérêts et emprunts de dettes 70 000
5141 Banque 370 000
6393 Autres provisions pour risques 50 000
1518 Reprise sur provisions pour risques et charges 50 000

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V. IMMOBILISATIONS ACQUISES AVEC CLAUSE DE RESERVE DE PROPRIETE


Parmi les changements opérés dans le code des Obligations et des Contrats figure, en
bonne place l’ajout d’un nouveau type de vente qui est venu enrichir ce qui est appelé les
« espèces particulières de vente ». Parmi ces espèces particulières un nouveau type de vente
intègre le corpus juridique marocain sous l’appellation « vente avec clause de réserve de
propriété », l’objectif recherché étant d’améliorer l’environnement des affaires en donnant
aux entreprises un moyen de se couvrir contre les risques d’impayés générés par les
opérations de vente.

Il est possible désormais, lors d’une vente, d’insérer une clause de réserve de propriété
dans le contrat de vente qui permet au vendeur de retarder le transfert de la propriété du
bien vendu jusqu’au paiement intégral du prix par l’acheteur. Le vendeur est ainsi protégé
en cas de défaillance de l’acquéreur. Le vendeur reste donc propriétaire du bien jusqu’au
paiement en totalité de l’acheteur. La clause de réserve de propriété est donc une mesure
de protection, une garantie en cas de non-paiement.

C’est une grande dérogation au principe consacré par le code des Obligations et des
Contrats et selon lequel la propriété du bien est transférée à l’acheteur dès la conclusion
du contrat, peu importe que le vendeur soit payé ou non. Lorsque le prix du bien vendu
n’est pas payé en intégralité à la date d’échéance, le vendeur a le droit de récupérer le bien
dans les conditions convenues entre les parties.

Pour la réglementation comptable, les transactions assorties d’une clause de réserve de


propriété sont comptabilisées à la date de livraison du bien et non à celle du transfert de
propriété. Cela ne change donc rien sur la date d’inscription à l’actif ni à la date
d’amortissement qui reste la date de mise en service.

Donc la comptabilisation ne déroge pas à la procédure habituelle. Dans le bilan, les actifs
(immobilisations ou stocks) avec clause de réserve de propriété sont regroupés sur une
ligne distincte portant la mention : « dont… avec clause de réserve de propriété ». En cas
d’impossibilité d’identifier les biens, un renvoi au pied du bilan indique le montant restant
à payer sur ces biens.

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Application :

Afin d’adapter sa production aux nouveaux matériaux utilisés, une société A doit
moderniser son outil de production et investir dans de nouveaux équipements. Pour
cela, elle fait l’acquisition auprès de la société M d’une nouvelle machine à commande
numérique.

La nouvelle machine a été livrée et facturée par la société M le 30 juin N. Son prix
d’achat s’élève à 1000 000 DH HT, auxquels viennent s’ajouter des frais d’installation
pour 120 000 DH HT. En raison d’un retard de livraison, la Société A a bénéficié d’un
rabais de 2%, calculé sur le prix d’achat, hors installation. La facture mentionne
l’existence d’une clause de réserve de propriété. L’intégralité de la facture a été payée
le 30 septembre N.

La mise en service a eu lieu le 1er juillet N. La Société A envisage d’utiliser


l’immobilisation durant 5 ans. Elle retient un mode d’amortissement linéaire. Durant le
premier mois d’utilisation, la société a subi des pertes d’exploitation s’élevant à 50 000
DH.

Bien que le titre de propriété soit conservé par le vendeur (la société M) jusqu’au paiement
complet, l’entreprise A en maîtrise tout de même l’utilisation, bénéficie des avantages liés
à l’immobilisation et en assume les risques. Elle en a donc bien le contrôle. Ces nouveaux
équipements seront utilisés pour la production de nouveaux matériaux, il s’agit bien d’une
immobilisation corporelle qui doit être comptabilisée à l’actif de l’acheteur.

Le coût d’acquisition de la machine à commande numérique est le suivant.

Prix d’achat 1 000 000


- rabais - 20 000
+ frais d’installation +120 000
Total 1 100 000

Les pertes d’exploitation initiales ne doivent pas être incorporées au coût d’acquisition de
l’immobilisation.

Les enregistrements chez la société A (l’acheteur) sont les suivants :

30/6/N
2331 Installations techniques 1 100 000
34551 TVA récupérable /immobilisations 220 000
4481. Dettes sur acquisitions d'immobilisations 1 320 000
Facture n°…

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31/12/N
68112 Dotations aux amortissements sur 110 000
immobilisations corporelles
2833 Amortissements des installations techniques, 110 000
matériel et outillage
Enregistrement de l’amortissement (110 000 * 1/5* 6/12)

Lorsque plusieurs biens sont acquis ou produits conjointement pour un cout global, la
valeur d'entrée de chaque bien est ventilée à proportion de la valeur attribuée à chacun.
Ainsi, si l’on acquiert pour un prix global un ensemble immobilier, on doit distinguer, lors
de la comptabilisation, la valeur du terrain et celle de la construction.

Si l’on ne peut évaluer directement chaque élément, le cout d’un ou plusieurs des actifs est
évalué par référence à un prix de marché ou forfaitairement. Le cout des autres actifs
s’établit alors par différence. Pour les immobilisations acquises conjointement ou
produites conjointement, la valeur d’entée est déterminée à partir de leur coût global
d'achat ou de production, proportionnellement à la valeur relative qui peut être attachée
à chacune de ces immobilisations dès qu'elles peuvent être individualisées.

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VI. LES IMMOBILISATIONS FAISANT L'OBJET DE SUBVENTIONS


La particularité des subventions est leur caractère non remboursable. Elles sont acquises à
l’entreprise qui ne devra généralement pas les rembourser (sauf clause stipulant le
remboursement au donateur en cas de succès du projet). C’est la raison pour laquelle on
enregistre les subventions de fonctionnement en produit, ou en capitaux propres si elle
concerne des immobilisations. En fonction de leur nature, l’enregistrement comptable sera
différent.

Une immobilisation qui bénéficie alors d’un mode de financement privilégié accordé par un
organisme public ou semi-public, fait l’objet d’un cahier des charges qui prévoit les
modalités d’utilisation, d’amortissement ou de reversement. Ces Immobilisations sont à
enregistrer à leur coût d'acquisition ou à leur coût de production, sans déduction de la
subvention (portée au passif du bilan dans la rubrique " capitaux propres assimilés ").

1. GENERALITES
Le plan comptable général distingue trois types de subventions : les subventions
d’investissement, les subventions d’exploitation et les subventions d’équilibre. Le
traitement comptable des subventions dépend très généralement de leur objet ou finalité.

- Les subventions d’investissement permettent à l’entreprise « d’acquérir ou de créer


des valeurs immobilisées ou de financer des activités à long terme »
- Les subventions d’exploitation « permettent de compenser l’insuffisance de
certains produits d’exploitation ou de faire face à certaines charges d’exploitation
»
- Les subventions d’équilibre sont octroyées afin de « compenser, en tout ou partie,
la perte globale » de l’entreprise bénéficiaire.

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Subvention d’investissement Subvention d’exploitation Subvention d’équilibre

Objet Financement d’un investissement Compensation d’une insuffisance de Subvention permettant de compenser la
ou d’activités à long terme produits d’exploitation ou d’un excès perte qu’aurait supportée l’entité en
de charge l’absence d’aide

Nature comptable Capitaux propres assimilés Produits d’exploitation Produits non courants

(Bilan) (CPC) (CPC)

Possibilité d'étaler la OUI NON NON


subvention

Montant comptabilisé au crédit du


Traitement
comptable compte « 1311. Subventions
d'investissement reçues » Montant comptabilisé en produit au
Montant comptabilisé en produit au
compte « 716. Subventions
compte « 756. Subventions d’équilibre »
Etalement du produit par le biais du d’exploitation »
compte « 1319.Subventions
d'investissement inscrites au CPC »

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2. TRAITEMENT COMPTABLE DES SUBVENTIONS DE FONCTIONNEMENT


Les subventions de fonctionnement sont enregistrées en comptabilité lorsque la décision
de leur octroi est certaine sans attendre l'encaissement effectif.

La date d’enregistrement de la subvention peut différer selon l’existence ou non de clauses


dite résolutoire ou suspensive. Au cas où la subvention est accodrée à l'entreprise sous
réserve de remplir dans certain délai certaines conditions techniques, si les clauses prévues
dans le conrat ne sont pas respectées, il y a résolution du contrat avec restitution des
sommes obtenues d'où la necessité de constituer une provision pour risques et charges, la
restitution entraine la comptabilisation d'une charge de l'exercice et donc la reprise de la
provision constituée.

Le traitement comptable des subventions d’exploitation et des subventions d’équilibre


consiste à un enregistrement immédiat en produit - dès que le principe de leur versement
est acquis - sans possibilité d’étalement.

Les subventions d’exploitation correspondent à des produits d’exploitation. Elles sont


enregistrées dans un compte « 716. Subvention d’exploitation ». Ce compte enregistre les
subventions reçues auprès de l’Etat pour compenser certaines charges ou insuffisances de
recettes résultant d’une contrainte imposée par le pouvoir public (exemple : réduction du
prix de vente de certains produits).

Lors de la promesse d’octroi, le compte « 7161. Subventions d’exploitation reçues de


l’exercice » est crédité par le débit du compte « 34512. Subventions d’exploitation à recevoir
».

34512 Subventions d’exploitation à recevoir


7161 Subventions d’exploitation reçues de l’exercice

Par la suite, lors de l’encaissement de la subvention, le compte « 34512- Subventions


d’exploitation à recevoir » sera crédité (pour solde) par le débit d’un compte de trésorerie
(généralement le compte « 5141. Banques - soldes débiteurs »).

51xx Compte de trésorerie


34512 Subventions d’exploitation à recevoir

Si la subvention est encaissée le même jour de son octroi, le compte « 7161. Subventions
d’exploitation reçues de l’exercice » est crédité directement par le débit d’un compte de
trésorerie.

Les subventions d’équilibre correspondent à des produits non courants. Elles sont
enregistrées dans un compte « 756. Subvention d’équilibre ». Ce compte enregistre les
subventions reçues auprès de l’Etat (ou les collectivités) pour couvrir les pertes dues aux
activités non rentables exercées par l’entreprise, mais qui sont jugées nécessaires pour
l’intérêt général (il s’agit souvent des services non marchands …).
14
PR AHMED SABBARI
15

Lors de la promesse d’octroi et lorsqu’elles sont encore en attente d’encaissement, le


compte « 7561. Subventions d’équilibre reçues de l’exercice » est crédité par le débit du
compte « 34513. Subventions d’équilibre à recevoir ».

34513 Subventions d’équilibre à recevoir


7561 Subventions d’équilibre reçues de l’exercice

Par la suite, lors de l’encaissement de la subvention, le compte « 34513. Subventions


d’équilibre à recevoir » sera crédité (pour solde) par le débit d’un compte de trésorerie
(généralement le compte « 5141. Banques - soldes débiteurs »).

51xx Compte de trésorerie


34513 Subventions d’équilibre à recevoir

Les subventions d’exploitation et d’équilibre, qualifiées de subventions de fonctionnement


par l’administration fiscale sont soumises à TVA dans deux cas précis :

- Si elles correspondent à une contrepartie d’un service rendu


- Ou si elles correspondent à un complément de prix d’une opération imposable à
TVA.

Exemple : Hespress reçoit le 15 septembre une notification de la mairie de Casablanca


d’une subvention de 60 000 DH. Celle-ci sera versée fin octobre. Le journal électronique
s’engage à insérer un encart sur les manifestations de la mairie en contrepartie.
L’opération est assujettie à TVA.

15/09/N
34512 Subventions d’exploitation à recevoir 60 000
7161.
Subventions d’exploitation reçues de l’exercice 50 000
(60 000/1,2)

Etat – TVA collectée 10 000

3. TRAITEMENT COMPTABLE DES SUBVENTIONS D’INVESTISSEMENT


Les subventions d’investissement sont des sommes d’argent allouées aux entreprises par
des tiers (Etat, collectivité, autres entreprises) à titre gratuit (sans contrepartie), et dans le
but de les aider à investir sur l’acquisition ou la production d’une immobilisation ou encore
le développement d’une activité durable. La logique de comptabilisation des subventions
d’investissement est l’étalement.

15
PR AHMED SABBARI
16

Le traitement comptable prévoit l’inscription de ces subventions - au fur et à mesure


qu'elles remplissent leur objet- dans les capitaux propres assimilés « 1311. Subventions
d’investissement reçues » avec la possibilité d’échelonner sur plusieurs exercices le produit
reçu. les subventions sont rapportées alors au résultat de l'exercice par le crédit du compte
« 7577-reprise sur subventions d'invetissement ».

Les subventions d’investissement ne sont généralement pas soumises à TVA.

A. La comptabilisation de la récéption de notification de subvention d’investissement

A la récéption de la notification de subvention (la promesse d’octroi), le compte « 1311.


Subventions d’investissement reçues » est crédité, par le débit du compte « 34511.
Subventions d’investissement à recevoir ».

34511 Subventions d’investissement à recevoir


1311 Subventions d’investissement reçues

A la réception de la subvention (déblocage des fonds), le compte « 34511. Subventions


d’investissement à recevoir » est crédité (pour solde) par le débit d’un compte de trésorerie
(généralement le compte « 5141. Banques - soldes débiteurs »)

51xx Compte de trésorerie


34511 Subventions d’investissement à recevoir

S’il n’y a pas eu de promesse et que l’octroi de la subvention s’est intervenu


immédiatement, alors le compte « 1311. Subventions d’investissement reçues » doit être
crédité directement par le débit d’un compte de trésorerie ou d’immobilisations ou de tiers.

Application :

Le 24 juin 2012 la société Virtus a acheté un matériel 2 000 000 DH, amorti en dégressif
sur 6 ans. La subvention accordée est de 40 %.

TAF : Enregistrer les opérations à l’acquisition ; en 2016 et en fin de contrat.

Application :

Une société va être subventionnée à hauteur de 30 % par la mairie pour un matériel


industriel d’un montant de 1 500 000 DH HT. La notification de l’attribution de la
subvention est reçue le 15 septembre N et encaissée le 15 octobre N. L’installation
technique sera acquise le 1er octobre N et amortie fiscalement sur une durée de 5 ans.

16
PR AHMED SABBARI
17

15/9/N
34511 Subventions d’investissement à recevoir 450 000
1311 Subventions d’investissement reçues 450 000
Notification de la subvention (1 500 000 *0,3)

01/10/N
2331 Installations techniques 1 500 000
34551 Etat - TVA récupérable sur immobilisations 300 000
4481 Dettes sur acquisition des immobilisations 1 800 000
Acquisition de l’immobilisation

15/10/N
5141 Banques 450 000
34511 Subventions d’investissement à recevoir 450 000
Encaissement de la subvention

Application :

La société WANDA a décidé de s’implanter à Marrakech et de favoriser l’emploi des


jeunes sans qualification. La mairie de Marrakech vote le 22 aout N l’octroi d’une
subvention de 400 000 DH à la société WANDA, dans le but de financer l’acquisition d’un
terrain à bâtir. Il n’y a pas de clause d’inaliénabilité.

Le terrain est acquis le 30 septembre N, pour un montant hors taxe de 550 000 DH HT. Il
est payé le 1er octobre par virement bancaire n° 1121253. La mairie débloque aussitôt la
subvention versée à la société WANDA par avis de crédit n° 266339912.

La société WANDA pratique le report échelonné de cette subvention au résultat.

Enregistrer au livre-journal de la société les écritures relatives :

1. à l’année N ;
2. au dernier exercice de report de la subvention au résultat.

B. L’étalement de la subvention d’investissement : imputation au résultat de l’exercice

Les modalités d’étalement de la subvention dépendent du caractère amortissable ou non


de l’immobilisation.

Ainsi, deux cas sont à prévoir selon que la subvention d’investissement finance une
immobilisation amortissable ou non. Mais dans tous les cas, le montant de la subvention
repris en résultat dépend du taux de subvention déterminé par le rapport
subvention/immobilisation.
17
PR AHMED SABBARI
18

Þ Cas des subventions finançant des immobilisations amortissables :

Lorsque la subvention d’investissement porte sur une immobilisation amortissable,


l’étalement de la subvention suit le même rythme que les amortissements constatés.
Autrement dit, la reprise de la subvention d’investissement qui finance une immobilisation
amortissable s’effectue sur la même durée et au même rythme que l’amortissement de la
valeur de l’immobilisation acquise ou produite au moyen de la subvention.

Fiscalement, le rythme de réintégration de la subvention est déterminé, pour chaque


exercice, par le rapport existant entre la dotation annuelle aux amortissements pratiqués
à la clôture de l’exercice concerné sur le prix de revient de cette immobilisation et ce même
prix de revient. En d’autres termes, un taux identique doit être utilisé à la fois pour le calcul
des annuités d’amortissement et la détermination de la part de la subvention à inclure
chaque année dans les résultats. La réintégration s’effectue dès l’exercice au cours duquel
est pratiquée la première annuité d’amortissement, indépendamment de la perception
effective de la subvention.

S’il s’agit d’une immobilisation amortissable décomposable, alors les subventions doivent
être ventilées proportionnellement entre les différents composants.

à la fin d'exercice, le compte « 1319- Subvention d'investissement inscrite au CPC » est


débité par le crédit du compte « 7577- Reprise sur subventions d’investissement de
l’exercice ».

1319 subvention d'investissement inscrite au CPC


7577 Reprise sur subventions d’investissement de l’exercice

Le compte « 7577- Reprise sur subventions d’investissement de l’exercice » permet de


réajuster les dotations aux amortissements comptabilisées pour une immobilisation qui a
été acquise en tout ou partie par une subvention d’investissement (reçue). Il s’agit de la
différence entre :

ü La dotation aux amortissements calculée sur le montant total de l’immobilisation


subventionnée.
ü La dotation calculée sur le montant de la subvention

18
PR AHMED SABBARI
19

Exemple : Une machine acquise pour 200 000 DH est subventionné à concurrence de
60%.

Si on prend un taux d’amortissement de 10% pour une année entière on obtient :

ü Dotation aux amortissements : (200000 x 10%) = 20000 DH


ü Dotation sur la subvention : (200000 x 10% x 60%) = 12000 DH

Dans ce cas l’entreprise ne bénéficiera que de 8000 DH de charge d’amortissement.


Cette écriture permet à l’entreprise de régulariser la charge d’amortissement passée
en comptabilité en en retranchant la fraction correspondant à la subvention.

1319 subvention d'investissement inscrite au CPC 12000


7577 Reprise sur subventions d’investissement de 12000
l’exercice

Les comptes 131 et 1319 sont soldés l'un par l'autre lorsque le crédit des premiers est égal
au débit du second.

En fin de cycle, on solde :

131 Subventions d’investissement


1319 Subventions d'investissement inscrites au
CPC

Application (suite):

Il faut à présent enregistrer les dotations aux amortissements du matériel technique


sachant que la réintégration de la subvention d’investissement se fait au prorata des
amortissements fiscaux.

Rappel : Taux d’amortissement dégressif (3-4 ans = 1,5 ; 5-6 ans = 2 ; > 6 ans = 3)

Pour les installations techniques d’une durée de 5 ans, on a donc 1/5 × 2 = 40 %.

Le tableau d’amortissement du matériel jusqu’à la cession se présente de la manière


suivante :

19
PR AHMED SABBARI
20

Valeur début Amortissement


Année Amortissement dégressif Amortissement linéaire
de période dérogatoire

N (3M) 1 500 000 1500000*40%*3/12=150000 1500000*20%*3/12=75000 75 000

N+1 1 350 000 1 350 000*40%=540 000 1500000*20%=300 000 240 000

N+2 810 000 810 000*40%= 324 000 1500000*20%=300 000 24 000

N+3
486 000 486 000*50%*3/12= 60 750 1500000*20%*3/12=75000 -14 250
(3M)

1 074 750 750 000 324 750

Les soldes sont donc les suivants :

VNA du matériel industriel (sur la base d’un amortissement linéaire) :

1.500.000 – (75.000 + 300.000 + 300.000 + 75.000) = 750.000

En cas de cession, il faut reprendre les amortissements dérogatoires.

Les amortissements dérogatoires ont un solde créditeur de :

75 000 + 240 000 + 24 000 – 14 250 =324 750

une fois la subvention d’investissement entièrement rapportée au compte de résultat,


il faut solder les comptes correspondants.

Le compte subvention d’investissement a un solde débiteur de :

450.000 – 322 425 = 127 575 avec 322 425 = 1 074 750 × 30 %

Puisque la subvention est reprise sur la base des amortissements dégressifs mais en
tenant compte d’un taux de subvention de 30 %.

Fiscalement l’année d’acquisition compte pour une année complète même lorsqu’il y a
application de la règle du prorata. On a donc un plan d’amortissement sur 5 exercices.
L’année N+3 il reste donc deux années d’amortissement : le taux d’amortissement
linéaire devient supérieur au taux d’amortissement dégressif.

20
PR AHMED SABBARI
21

31/3/N+3
5141 Banques 360 000
7513 Produits des cessions des immobilisations 300 000
corporelles
4455 Etat, TVA facturée 60 000
Cession du matériel

6513 VNA des immobilisations corporelles cédées 750.000


28331 Amortissements des installations techniques 750.000
2331 Installations techniques 1.500.000
Sortie de l’immobilisation
1351 Provisions pour amortissements 324 750
7594 dérogatoires
Reprises non courantes sur provisions 324 750
réglementées
Reprise des amort dérogatoires

1319 subvention d'investissement inscrite au CPC 127 575


7577 Reprise sur subventions 127 575
d’investissement de l’exercice
Solde de la subvention d’investissement non
rapportée au résultat
1311 Subventions d’investissement 450.000
1319 Subventions d'investissement 450.000
inscrites au CPC
Solde des comptes de subvention

Þ Cas des subventions finançant des immobilisations non amortissables :

La reprise de la subvention d’investissement qui finance une immobilisation non


amortissable est étalée sur le nombre d’années pendant lequel l’immobilisation est
inaliénable2 aux termes du contrat. En cas d'absence de clause d'inaliénabilité (aucune
période d’inaliénabilité n’est fixé par l’Etat), ces subventions sont à rapporter au CPC pour
un somme déterminée en fonction du nombre d'année pendant 10 ans

2 La clause d'inaliénabilité est une disposition généralement prévue dans une libéralité
(donation, legs) et par laquelle le légataire ou donataire se voit interdire de transférer à un tiers
la propriété du bien. Cette clause doit être justifiée par un intérêt légitime et doit être limitée
dans le temps. Dans le domaine financier, une clause d'inaliénabilité prévoit que des
actionnaires ne puissent pas céder leurs titres à un tiers pendant un temps déterminé.
21
PR AHMED SABBARI
22

VII. LES IMMOBILISATIONS ACQUISES PAR UN CONTRAT DE LOCATION FINANCEMENT (EN


CREDIT-BAIL ET EN CESSION BAIL)

Les opérations de location-financement comprennent :

Þ Le crédit-bail mobilier
Þ Le crédit-bail immobilier
Þ La cession bail

Modalité de financement à moyen et long terme, le crédit-bail est un contrat de location


de biens mobiliers et immobiliers qui donne la faculté au preneur d’acquérir le bien loué,
moyennant un prix convenu à l’avance et tenant compte des sommes versées au titre des
loyers.

La cession bail concerne en général un immeuble : une entreprise propriétaire d’un


immeuble et souhaitant se procurer des liquidités cède le bien et devient locataire en
signant un contrat de crédit-bail avec le nouveau propriétaire.

1. ACQUISITIONS DES IMMOBILISATIONS EN CREDIT-BAIL (LEASING)

1.1. Généralités

Concrètement, l’opération de crédit-bail est une opération de location d’immeubles, de


fonds de commerce, de biens d’équipement ou de matériel d’outillage à une société de
crédit-bail ou à une banque (crédit-bailleur) qui en demeure propriétaire. Le locataire
(crédit-preneur) a la possibilité d’acquérir tout ou partie des biens loués (option d’achat),
moyennant un prix convenu à l’avance et tenant compte, au moins pour partie, des
versements effectués à titre de redevances de crédit-bail.

Il existe deux types de crédit-bail suivant la nature de bien proposé à la location :

Þ Le crédit-bail mobilier concerne la location par une entreprise de biens


d’équipements ou de matériel d’outillage à une société de crédit-bail. Celle-ci va
acheter le matériel à la place de l’entreprise et va lui louer sur une période
déterminée. Au terme de cette période, l’entreprise a la possibilité d’arrêter la
location ou de renouveler le contrat. Elle peut également décider d’exercer son
option d’achat pour acquérir le matériel pour le prix fixé à l’avance.
Þ Le crédit-bail immobilier concerne la location par une entreprise d’un immeuble à
un établissement financier propriétaire de biens immobiliers à usage professionnel.
Dans ce cas, la durée du contrat est généralement liée à la durée d’amortissement
du bien concerné. Tout comme dans le cas précédent, l’entreprise peut exercer son
option d’achat à l’expiration du contrat.

22
PR AHMED SABBARI
23

Sur le plan économique, le crédit-bail constitue un moyen de financement des acquisitions


d’immobilisations et de financement des investissements.

Sur le plan juridique, le crédit-bail est un contrat de location de biens permettant au


locataire d'acquérir ces biens, en fin de contrat, moyennant le paiement d'une valeur
résiduelle (option d’achat). Les sommes versées par l'utilisateur du bien constituent des
charges appelées redevances de leasing.

A la fin du contrat, le locataire dispose de trois possibilités :

ü Lever l'option d'achat. Ceci se fait contre paiement du prix prévu au contrat, le
locataire devient propriétaire du bien.
ü Restituer le bien. Le dépôt de garantie est alors remboursé au locataire ;
ü Signer un nouveau contrat de crédit-bail pour le même bien, le plus souvent assorti
de redevances plus faibles

L’avantage principal du crédit-bail pour le prêteur est qu’il dispose de la propriété du bien
tant que l’option d’achat n’a pas été levée. Il s’agit donc d’une garantie importante en cas
de défaillance du client.

Pour les entreprises, les avantages sont multiples. En particulier le crédit-bail permet de
prendre en compte la totalité de l’investissement, là où le financement bancaire classique
exige généralement un apport. Par ailleurs, elle permet à des entreprises qui n’auraient pas
accès à des financements traditionnels d’investir sans toucher à leur endettement ou à leur
trésorerie. Enfin, le risque à long terme est transmis au prêteur qui reste propriétaire et
dans le même temps, le locataire peut bénéficier en permanence de matériel performant.

1.2. Traitements comptables du financement par crédit-bail

Les opérations de crédit-bail donnent lieu à une analyse comptable spécifique dans les
livres du preneur, parfois influencée par des considérations fiscales.

Selon l’IASB, les transactions de l'entreprise doivent être enregistrées et présentées


conformément à leur nature et à la réalité financière sans s'en tenir uniquement à leur
apparence juridique. L’opération de crédit-bail qui est alors un moyen de financement
d’une acquisition d’immobilisation entraîne l’inscription de l’immobilisation à l’actif du bilan
du locataire utilisateur tandis qu’une dette financière est inscrite au passif (IAS 17).

Cependant, dans le traitement comptable actuel au Maroc, ce principe n'est pas appliqué,
en matière de crédit-bail. N'entrant pas dans le patrimoine de l’entreprise, l’approche
juridique de l’opération conduit à ne pas inscrire en immobilisation le bien loué, le
propriétaire étant toujours le bailleur. Donc les biens financés par un crédit-bail ne peuvent
figurer à l’actif de son bilan aussi longtemps que n'est pas levée " l’option d'achat ".
23
PR AHMED SABBARI
24

Pendant cette période, le bailleur reste propriétaire du bien. Ce dernier ne doit donc pas
être inscrit au bilan du locataire, ni faire l’objet d’amortissements de sa part s’il s’agit d’un
bien amortissable. La totalité des sommes versées par le locataire constitue une charge à
enregistrer dans le compte 6132 « redevances de crédit-bail ». Les enregistrements sont en
principe effectués pour le montant hors taxe dans la mesure où la TVA est récupérable.
Lorsque l’utilisateur devient propriétaire du bien en levant l’option d’achat dont il est
titulaire, le bien est alors inscrit en " immobilisations " pour le prix résiduel fixé dans le
contrat (ou conformément aux règles applicables en matière de détermination de la valeur
d’origine).

Les écritures comptables à enregistrer pour la comptabilisation d'un crédit-bail sont passer
à trois reprises :

Þ Lors de la conclusion du contrat de crédit-bail où il faut comptabiliser le paiement


du dépôt de garantie.
Þ Lors des paiements des redevances.
Þ Lors de la levée de l'option d'achat en fin de contrat.

A. Cas d’un financement par crédit-bail mobilier

è Lors de la conclusion du contrat de crédit-bail

Si le contrat prévoit un dépôt de garantie, obligatoirement hors TVA puisqu’il s’agit


d’opération financière, il s’enregistre dans le débit du compte « 2486- dépôts et
cautionnements versés ».

2486 Dépôts et cautionnements versés Garantie


5141 Banques Garantie

è Lors des paiements des redevances

La redevance qui est versée à chaque période (mois, trimestre, année) comprend le loyer
(qui équivaut à une dotation à l'amortissement du bien) et la rémunération de la somme

24
PR AHMED SABBARI
25

investie par la société de crédit-bail (qui équivaut à des intérêts). Or, Comptablement, une
seule écriture est nécessaire pour les constater.

Ces redevances versées par le preneur constituent alors des charges3 à enregistrer au débit
du compte « 61321- Redevances de crédit-bail (mobilier et matériel) » lorsqu’il porte sur un
bien meuble, ou au débit du compte « 6132 – Redevances de Crédit-bail » lorsqu’il porte sur
un bien immeuble.

A partir du 01/01/2008, les opérations de crédit-bail sont soumises au taux de 20%. Par
respect du principe fiscal : « l’accessoire suit le principal », la TVA ayant grevé les redevances
crédit-bail relatives au financement d’un bien n’ouvrant pas à déduction, n’est pas
déductible. Exemple : redevances leasing relatives aux voitures de tourisme où la TVA n’est
pas déductible.

En cas de levée d’option avant l’expiration du délai de possession prévu, le preneur


supporte la TVA que la société du crédit-bail est tenue de verser au trésor. Cette dernière
est récupérable si elle remplit les conditions de déductibilité arrêtée par la loi.

61321 Redevances de crédit-bail (mobilier et matériel) HT


34552 Etat, TVA récupérable/charges TVA
5141 Banques TTC

è À la clôture de l’exercice

En fin d'exercice, les redevances qui devront être versées l'année suivante doivent être
inscrites au compte « 3491 - Charges constatées d'avance ». Cette écriture de la charge
constatée d’avance respecte le principe d’indépendance des exercices. Ce principe a pour
finalité d’imputer à un exercice toutes les opérations qui s’y rattachent et seulement celles-
ci.

Redevances payées d’avance :

3491 Charges constatées d’avance

61321 Redevances de crédit-bail (mob et mat)


Redevances payées en début de période

3Il existe cependant une exception concernant les véhicules de tourisme pris en crédit-bail. En
matière de crédit-bail ou de location de voitures particulières, les entreprises locataires de leurs
voitures particulières sont soumises, du point de vue fiscal, aux mêmes limites de déduction
que si elles en étaient propriétaires. Dans ce cas, la part du loyer non déductible correspond au
montant des amortissements qui ne seraient pas déductibles si l’entreprise était propriétaire, soit
actuellement limité à 20% de 300 000 dh (60 000 dirhams par an sur une période ne dépassant
pas cinq ans).
25
PR AHMED SABBARI
26

Redevances à terme échu :

61321 Redevances de crédit-bail (mobilier et matériel) HT


34552 Etat, TVA récupérable/charges TVA
4417 Fournisseurs- factures non parvenues TTC
Redevances payées en fin de période

Les redevances sont donc déductibles comptablement sur une durée différente des
amortissements fiscaux du bien. Toutefois, pour la Direction Générale des Impôts, il ne
peut y avoir de différence entre achat en propriété et une location. L'entreprise est obligée
d'opérer des réintégrations fiscales si la valeur du bien dépasse celle admise fiscalement.

è Lors de la levée de l'option d'achat en fin de contrat

Au terme du contrat de crédit-bail, le preneur a la possibilité de « lever l’option », c’est-à-


dire d’acquérir le bien loué moyennant le versement du prix convenu à la conclusion du
contrat. Il s’agit alors de constater l’acquisition d’une immobilisation.

Donc, à la levée de l’option d’achat, le titulaire du contrat de contrat de crédit-bail inscrit


l’immobilisation à l’actif du bilan pour un montant établi conformément aux règles
applicables en matière de détermination de la valeur d’entrée.

Le coût d’acquisition correspond au prix contractuel de cession, c’est-à-dire la valeur de


l’option d’achat. Celle-ci est amortissable, selon le système linéaire, sur la durée probable
d’utilisation du bien appréciée à la date de levée de l’option. Fiscalement, il en est de même.

La valeur résiduelle et l’option d’achat figurent normalement dans le contrat de crédit-bail.


Lorsque l’entreprise lève l’option d’achat, il convient de débiter le compte de la classe 2
(immobilisations) concerné pour le montant HT de l’acquisition, par le crédit d’un compte
de trésorerie (généralement 5141- banques).

2… Immobilisations HT
34551 Etat, TVA récupérable/immobilisations TVA
2486 Dépôts et cautionnements versés
5141 Banques TTC
Facture n°… − Levée d’option

Si l’entreprise restitue le bien, le dépôt de garantie lui est remboursé.

5141 Banque X
2486 Dépôts et cautionnements versés (solde) X
Restitution du dépôt de garantie

26
PR AHMED SABBARI
27

Si l’entreprise lève l’option, le mode d’amortissement pratiqué est le mode linéaire (bien
d’occasion). Si la durée normale d’utilisation du bien lors de la levée de l’option n’est pas
donnée, elle correspondra à la durée du bien qui aurait été pratiquée si l’entreprise en avait
été propriétaire, diminuée de la durée du crédit-bail.

APPLICATION 1: Le 15/10/N, une entreprise signe un contrat de crédit-bail relatif à


l’utilisation, pendant 3 ans, d’un matériel d’une valeur de 100 000 DH HT. Le dépôt de
garantie est de 5000 DH. La redevance mensuelle est fixée à 3200 DH HT et est versée en
début de période. La levée de l’option peut être réalisée au prix de 30 000 DH HT en fin de
contrat, le 15/10/N+3.

Comptabiliser les écritures à la signature du contrat, à la clôture de l’exercice N et à la levée


de l’option.

15/10
2486 Dépôts et cautionnements versés 5 000
5141 Banques 5 000
Versement du dépôt de garantie


61321 Redevances de crédit-bail (mobilier et matériel) 3 200
34552 Etat, TVA récupérable/charges 640
5141 Banques 3 840
Paiement de la redevance

31/12
3491 Charges constatées d’avance 1 600

61321 Redevances de crédit-bail (mob et mat) 1 600


Redevances payées en début de période (320 x 0,5)

15/10/N+3
2332 Matériel 30 000
34551 Etat, TVA récupérable/immobilisations 6 000
2486 Dépôts et cautionnements versés 5 000
5141 Banques 31 000
Facture n°… − Levée d’option

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PR AHMED SABBARI
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Application :

Une entreprise souscrit un contrat de crédit-bail mobilier sur une machine d’une valeur
de 750 000 DH HT. Sa durée de vie économique est de 10 ans et on considère qu’elle est
mise à disposition de l’entreprise le 1er août N. Il est prévu un paiement de 4 redevances
annuelles de 250 000 DH HT chacune, la première étant payée le 1er aout N.

Le contrat prévoit la possibilité de racheter la machine lors de la levée d’option au 1er


août N+4 pour un prix HT de 50 000 DH. (TVA 20%)

Considérons l’exercice N+2, les enregistrements comptables seront les suivants :

01/08/N+2
61321 Redevances de crédit-bail (mobilier et matériel) 250 000
34552 Etat, TVA récupérable/charges (25 000 *20%) 50 000
5141 Banque 300 000
ème
Paiement de la 3 redevance
31/12/N+2
3491 Charges constatées d’avance (25 000 *7/12) 145830
61321 Redevances de crédit-bail, mob et mat 145830
Une partie de la redevance a été payée au titre N+3

Application :

Le 1er avril N, la société CASA MAREE (spécialisée dans la production et la


commercialisation de coques de bateaux de pêches et de plaisance) souscrit un contrat
de crédit-bail portant sur une machine coupe bois d’une valeur de 250 000 DH HT. Cette
machine est mise immédiatement à sa disposition par la société de leasing, sa durée de
vie économique est de 10 ans. Le contrat prévoit le paiement de 7 redevances annuelles
de 50 000 DHHT chacune. Le prix d’achat fixé au contrat lors de la levée de l’option au
1er avril N+7 est de 10 000 DH HT.

1. Passer les enregistrements comptables de l’exercice N+4 (TVA de 20%)

Supposons que le 10-04/N+6 la société CASA MAREE lève l’option d’achat concernant la
machine coupe bois évoqué en haut.

2. Passer l’enregistrement comptable nécessaire.

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PR AHMED SABBARI
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01/04/N+4
61321 Redevances de crédit-bail, mob et mat 50000
34552 Etat, TVA récupérable/charges 10000
5141 Banques 60000
Paiement de la 5e redevance

Une partie de la redevance concerne l’exercice N+5, elle sera donc reportée de l’exercice
qui s’achève à l’exercice suivant (N+5), et ce en vertu du principe de spécialisation des
exercices.

31/12/N+4
3491 Charges constatées d’avance (50000*3/12) 12500

61321 Redevances de crédit-bail, mob et mat 12500

L’enregistrement comptable à la date de levée d’option d’achat est le suivant :

2332 Matériel et outillage 10000


34551 Etat, TVA récupérable/immobilisations 2000
5141 Banques 12000

Application :

Une entreprise de travaux publics a acquis le 01/juillet 2015 un camion en crédit-bail à


conditions suivantes :

ü Loyer mensuel de 12 000 DH HT payable à la fin de chaque mois.


ü La durée du contrat est de 5 ans
ü Le prix d’achat à la fin de la période est de 300 000 DH (valeur résiduel)

TAF :

1. Enregistrer au journal le versement de la 1ère redevance


2. Enregistrer au journal l’écriture d’acquisition lors de l’option d’achat

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PR AHMED SABBARI
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jj/mm/2015
61321 Redevances de crédit-bail, mob et mat 12 000
34551 TVA récupérable sur immobilisation 2 400
5141 Banque 14 400
Paiement de la 3ème redevance
31/06/2020
2340 Matériel de transport 300 000
34551 TVA récupérable sur immobilisation 60 000
5141 Banque 360 000
31/12/2013
61934. D.E.A. du matériel de transport 30 000
(300 000/5 * 6/12)
2834 Amortissement de matériel de transport 30 000

Application :

Un contrat de crédit-bail est conclu le 1er janvier 2000 pour une durée de 16 ans. La valeur
de l’ensemble immobilier dans les comptes du bailleur est de 23.700.000 DH (terrain
5.000.000 DH construction 18.700.000 DH). Les frais d’acquisition engagés par le bailleur
sont de 1.300.000 DH.

L’option d’achat est fixée à 2.500.000 DH. Le loyer annuel du crédit-bail s’élève à
2.740.000 DH, le taux d'intérêt est de 8 %).

TAF : Calculer la fraction non déductible des loyers.

Application :

Le 01/10/N, l’entreprise ABCD lève l’option d’achat d’un contrat de leasing portant sur
une machine-outil.

ü Montant de l’option est de 80 000 DH HT


ü Dépôt de garantie versé au départ du contrat est de 10 000 DH
ü Le matériel sera amorti au taux linéaire de 10%

TAF : Enregistrer au journal les écritures nécessaires au titre de l’exercice N

30
PR AHMED SABBARI
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01/10/N
2332 Matériel et outillage 80 000
34551 TVA récupérable sur immobilisation 16 000

2486 Dépôt et cautionnement versés 10 000


5141 Banque 86 000
31/12/N
6193 DEA des immobilisations corp 2 000
28332 Amortissement du mat outill 2 000
80 000 x 10% x 3/12

Application :

Le 1er juillet 2008, la société Y lève l’option sur un crédit-bail portant sur un matériel
industriel. La valeur de l’option est de 300 000 DH. Un dépôt de garantie de 100 000 DH
avait été versé lors de la conclusion du contrat. La durée prévisionnelle d’utilisation du
matériel est estimée à 3 ans.

TAF : Comptabiliser l’entrée du matériel dans le patrimoine et son amortissement au


31/12/2008.

B. Cas d’un financement par crédit-bail immobilier

Il s’agit ici, de l’acquisition par l’intermédiaire d’une société de crédit-bail d’un ensemble
immobilier : terrain + constructions.

a) Règlement des redevances à l’échéance

Les redevances de leasing sont comptabilisées en charges durant la période de location et


à la levée de l'option d'achat, le montant de la valeur résiduelle4 est porté en
immobilisations estimant que ce n'est qu'à ce moment que l'entreprise devient
propriétaire du bien (la prééminence du droit sur la réalité économique).
Pour déterminer le montant du loyer non déductible, il faut :
Å D’abord diviser le loyer du crédit-bail en intérêt et amortissement du coût
d’acquisition (du terrain et de la construction) ;
Å Ensuite affecter l’amortissement du coût d’acquisition dans l’ordre suivant :

4 Ce montant est nettement inférieur à la valeur réelle du bien immobilier à sa date d'entrée à
l'actif et le calcul des amortissements se trouve faussé, puisque celui-ci se fera sur une durée de
20 ans sans tenir compte de la période d'utilisation (de location) déjà passée.
31
PR AHMED SABBARI
32

ü Frais supportés par le bailleur (déductibles),


ü Valeur de la construction (déductible),
ü Valeur du terrain (non déductible).

Application 8:

La société CASA MAREE signe le 1er avril N un contrat de crédit-bail immobilier avec une
société de crédit-bail concernant un ensemble immobilier composé de :

- Terrain (valeur d’origine) : 2.000.000 DH


- Construction (valeur d’origine) : 4.000.000 DH (durée de vie probable 15 ans).

Le contrat prévoit le paiement d’une redevance annuelle de 500.000 DH HT pendant 6


ans, le premier versement est à effectuer le 1er avril N.

Une levée de l’option est possible en fin de contrat, soit le 1er avril N+6, pour une somme
globale de 3.500.000 DH HT, à raison de 2.000.000 DH pour le terrain.

TAF : Passer les écritures comptables nécessaires

Comme le prix d’achat lors de la levée d’option est un prix global, on doit le ventiler entre
le terrain et la construction, et ce en procédant comme suit :

- La valeur affectée au terrain doit rester la même que celle enregistrée dans les livres
de la société CASA MAREE, soit donc : 2000.000 DH HT
- La valeur de la construction est ensuite estimée par différence entre le prix global du
contrat d’achat (lors de la levée d’option) et le prix du terrain :
3 500.000 – 2 000.000 = 1 500.000 DH HT

L’enregistrement comptable est le suivant :

01/04/N
6132 Redevances de crédit-bail 500 000
34552 Etat, TVA récupérable/charges 100 000
5141 Banques 600 000
Paiement de la 1e redevance

Une partie de la redevance concerne l’exercice N+1, elle sera donc reportée de l’exercice
qui s’achève (N) à l’exercice suivant (N+1), et ce en vertu du principe de spécialisation des
exercices.

32
PR AHMED SABBARI
33

31/12/N
3491 Charges constatées d’avance 125 000
6132 Redevances de crédit-bail 125 000
3/12 de la redevance payée concerne N+1

Cette opération est la même pour les 6 exercices.

b) À la clôture de l’exercice

Redevances payées d’avance :

3491 Charges constatées d’avance

61321 Redevances de crédit-bail (mob et mat)


Redevances payées en début de période

Redevances à terme échu :


61321 Redevances de crédit-bail (mobilier et matériel) HT
34552 Etat, TVA récupérable/charges TVA
4417 Fournisseurs- factures non parvenues TTC
Redevances payées en fin de période

Fiscalement, au moment de la levée de l’option, une réintégration est nécessaire pour


compenser le fait que le crédit-bail autorise une récupération plus rapide de
l’investissement par rapport à une acquisition traditionnelle d’immobilisation.

Le respect du principe de prudence est mis en évidence par l’écriture de la provision pour
impôts pour les sociétés soumises à l’IS. S’il est probable qu’une entreprise soumise à l’IS
lève l’option, une provision pour impôts est constatée sur la période de location afin
d’anticiper la forte charge d’impôt liée à l’acquisition de l’ensemble immobilier. En effet,
afin de limiter la déductibilité des redevances, qui comprennent une partie du prix d’achat
du terrain et un amortissement accéléré de la construction, suite à une durée de location
plus courte que la durée d’usage de la construction et à une option d’achat faible par
rapport à la valeur d’origine du bien, il est procédé, lors de la levée de l’option, à une
réintégration fiscale dès lors que la VNA fiscale de l’ensemble immobilier est supérieure à
la valeur de l’option:

33
PR AHMED SABBARI
34

La réintégration fiscale = VNA fiscale de l’ensemble immobilier

[Valeur d’origine du terrain + (Valeur d’origine de la


construction − Samortissements de la construction que
l’entreprise aurait pratiqués si elle en était propriétaire)]

- Valeur de l’option d’achat

- Loyers non déductibles

[VO du terrain − Prix de l’option d’achat (la réintégration


est de zéro si le prix du terrain est < au prix de l’option)]

Provision pour IS = (Réintégration fiscale x Taux d’IS) / Durée du contrat de


crédit-bail

65942 DNC pour plus-values en instance d'imposition


1551 Provisions pour impôt

Cette provision dont l’objet n’est pas déductible, elle n’est pas déductible fiscalement et
elle doit être reprise en totalité à la clôture de l’exercice de la levée de l’option d’achat.
« 75942- Reprises sur plus-values en instance d'imposition » est donc crédité.

En contrepartie de cette réintégration, l’amortissement peut être pratiqué par l’acquéreur,


non pas sur le prix d’achat mais sur la VNA dans les écritures de la société de crédit-bail.
L’objectif de l’administration fiscale à travers cette réintégration est de se prémunir contre
la sous-évaluation des biens qui découle du caractère négocié du prix de vente entre
l’acheteur et la société de crédit-bail.

c) La levée de l’option sur un crédit-bail immobilier

A la levée d’option d’achat, l’enregistrement comptable est identique au cas de la levée


d’option en matière de crédit-bail mobilier.

L’ensemble immobilier est enregistré en comptabilité pour le prix contractuel de cession,


c’est-à-dire la valeur de l’option d’achat. Une ventilation de cette dernière entre le terrain
et la construction s’avère nécessaire.

34
PR AHMED SABBARI
35

ü Valeur d’entrée du terrain correspond à la valeur du terrain dans les comptes du


bailleur ;
ü Valeur d’entrée de la construction sera égale à la valeur de l’option d'achat diminuée
de la valeur d’entrée du terrain.

La construction est amortissable, selon le système linéaire, sur la durée prévisionnelle


d’utilisation appréciée à la date de levée de l’option.

Pour l’exemple précédent, à la levée de l’option, le traitement est le suivant :

2310 Terrains 2 000 000


2320 Constructions 1 500 000
34551 Etat- TVA récupérable sur immobilisation 700 000

5141 Banques 4 200 000

Dans la pratique, le montant de la levée de l’option est souvent inférieur à la valeur initiale
du terrain. Si ce n’est pas le cas, la construction immobilisée est amortie sur sa durée
probable d’utilisation ou sur une durée résiduelle correspondant à la durée d’utilisation
initiale diminuée de la durée du bail.

Les amortissements de la construction sont déterminés comme suit :

Amortissement dérogatoire
Amortissement fiscal Amortissement comptable
Dotations Reprises

Base : VNA fiscale de la Base : valeur d’entrée de


construction l’immobilisation

Durée : Durée d’utilisation retenue à la levée de l’option ou


durée résiduelle.

Les écritures comptables sont les suivantes :

Annuité comptable :

31/12/
6191 DEA des immobilisations corporelles X
2832 Amortissements des constructions X
Annuité comptable

Annuité dérogatoire :

35
PR AHMED SABBARI
36

31/12/
65941 DNC aux amortissements dérogatoires x
1351 Provisions pour amortissements dérogatoires x
Annuité dérogatoire

Reprise de la provision pour IS :

31/12
1352 Provisions pour plus-values en X
instance d'imposition

75942 Reprises sur plus-values en instance d'imposition X

Informations à fournir dans l’annexe normale (crédit-bail mobilier et immobilier) :

Afin d’informer les tiers sur les engagements pris en matière de crédit-bail, les entreprises
doivent communiquer en annexe des informations concernant les contrats de crédit-bail.
Ces informations concernent :

- Valeur d’origine du bien


- Dotations théoriques aux è Cumulées à la fin de l’exercice précédent
amortissements : è De l’exercice
- Redevances versées : è Cumulées à la fin de l’exercice précédent
è De l’exercice
- Redevances restant à verser : è Jusqu’à un an
è De 1 an à 5 ans
è A plus de 5 ans
- Prix d’achat résiduel.

La divergence entre la position comptable et la position fiscale, a une double conséquence


: lors de la levée de l’option et à la clôture de l’exercice.

A Lors de la levée de l’option, les biens sont inscrits en comptabilité pour leur prix de
cession. Il faut réintégrer au résultat fiscal la différence entre le prix de la levée de
l’option et la valeur résiduelle dans les livres de la société immobilière.

Suite de l’exemple précédent :

Au 1er avril N+6, la société locataire lève l’option. La valeur résiduelle de l’ensemble
immobilier est, dans les livres de la société de crédit-bail, est :

36
PR AHMED SABBARI
37

Valeur résiduelle de l’ensemble immobilier = La valeur nette comptable - Prix de la


levée de l’option

= 4.400 000(1) – 3.500.000

= 900.000 DH réintégration fiscale

(1) (2.000.000+ 4.000.000) – (4.000.000/15) *6) = 4.400.000 DH

L’écriture déjà passée ne se trouve en aucun cas modifié. Cependant, les dispositions
fiscales peuvent faire apparaître une charge importante en fin de contrat. Pour y faire face,
l’entreprise a la possibilité de provisionner l’impôt supporté à la fin du contrat à chaque
clôture de l’exercice. Ceci permet ainsi un étalement de la charge sur la durée totale du
contrat de crédit-bail.

Cette provision étant destinée à faire face à un impôt non déductible est bien évidemment
elle-même non déductible fiscalement.

Ainsi, la société CASA MAREE pourrait passer à la clôture de chacun des six exercices de
paiement de redevance (de N à N+5) l’écriture suivante :

31/12/N...
65942 DNC pour risques et charges (900.000*3/12*31%) 69 750
1551 Provisions pour impôt 69 750

Cette provision doit être reprise en totalité à la clôture de l’exercice de la levée de l’option
d’achat. La reprise est fiscalement non imposable.

31/12/N+6
1551 Provisions pour impôt 279 000

75942 Reprises sur plus-values en instance d'imposition 279 000

Si le taux de l’IS évolue au cours du contrat, à chaque changement on doit ajuster la


provision : Calcul de la nouvelle dette d’IS, calcul des nouvelles dotations et ajustement des
provisions antérieures ((anciennes provision - nouvelles) * nombres d’années)5.

A A la clôture des exercices suivants, l’entreprise doit constater pour la construction


:

5 Une autre méthode consiste à étaler -en fin de contrat- la charge d’IS sur la durée
d’amortissement de l’immeuble estimée après la levée d’option. Fiscalement, le transfert n’est
pas un produit imposable et la dotation n’est pas une charge déductible.
37
PR AHMED SABBARI
38

ü Un amortissement pour dépréciation, calculé sur la valeur d’origine


comptable ;
ü Un amortissement dérogatoire égal à la fraction des loyers réintégrés,
amortis sur la durée d’utilisation.

La constatation d’un amortissement dérogatoire peut entraîner un montant


d’amortissement total supérieur à la valeur brute de la construction inscrite à l’actif du
bilan. Ces amortissements dérogatoires doivent être repris en totalité en cas de cession du
bien.

En suivant ces prescriptions, les écritures passées par la société CASA MAREE au 31/12/N+6
peuvent se présenter ainsi, si la société estime une durée probable d’utilisation de 10ans.

Amortissement pour dépréciation :


31/12/N+6
6191 DEA des immobilisations corporelles 125 000
2832 Amortissements des constructions 125 000
(1 500 000*1/9*9/12)

Amortissement dérogatoire :

31/12/N+6
65941 DNC aux amortissements dérogatoires 75 000
1351 Provisions pour amortissements dérogatoires 75 000
(900 000*1/9*9/12)

Ces enregistrements comptables, rapprochent la position comptable de la position fiscale,


il n’y a plus aucun retraitement fiscal à effectuer lors de la clôture des exercices ultérieurs,
jusqu’à la date de cession du bien. Ces dotations aux amortissements dérogatoires sont
fiscalement déductibles.

38
PR AHMED SABBARI
39

Application :

Un contrat de crédit-bail, d’une durée de 15 ans, portant sur un ensemble immobilier, est
signé le 01/01/N dans les conditions suivantes :

- Valeur du terrain : 4 00 000 DH HT

- Valeur de la construction : 3 000 000 DH HT

- Durée d’utilisation de la construction : 20 ans

- Redevance annuelle versée en début de période : 450 000 DH HT, levée de l’option
le 01/01/N+15 pour 250 000 DH. L’entreprise est soumise à l’IS ; le taux d’IS est de
20%.

TAF : Comptabiliser les écritures nécessaires en N et celles à la levée de l’option

Signature du contrat :
01/01/N
6132 Redevances de crédit-bail 450 000
34552 Etat, TVA récupérable/charges 90 000
5141 Banques 540 000
e
Paiement de la 1 redevance

Clôture de l’exercice :

Loyers non déductibles = 400 000 – 250 000 = 150 000

VNA fiscale de l’EI= 400 000 + [3 000 000 − (3 000 000 / 20) x 15] = 1 150 000

1 150 000 > 250 000 : réintégration fiscale = 1 150 000 – 250 000 – 150 000 = 750 000

Provision pour IS = (750 000 x 20 %) / 15 = 210 000 / 15 = 14 000


31/12/N
65942 DNC pour risques et charges 10 000
1551 Provisions pour impôt 10 000
Constatation de la provision pour impôt

Levée de l’option :

La valeur de l’option affectée en priorité au terrain est limitée à la valeur d’origine du


terrain. La valeur de construction est donc de zéro.

Amortissement de la construction sur la durée résiduelle (20 − 15 = 5 ans) :

750 000 / 5 = 150 000

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PR AHMED SABBARI
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Amortissement
Amortissement dérogatoire
Année Amortissement fiscal
comptable
Dotations Reprises

N+15 150 000 0 150 000

2310 Terrains 250 000


2320 Constructions 0
34551 Etat- TVA récupérable sur immobilisation 50 000

1486 Fournisseur d’immob 300 000


Facture n°…..

31/12/N+15
1551 Provisions pour impôt 150 000

75942 Reprises sur plus-values en instance d'imposition 150 000


Reprise de la provision sur impôts

31/12/N+15
65941 DNC aux amortissements dérogatoires 150 000
1351 Provisions pour amortissements dérogatoires 150 000
Annuité dérogatoire

2. ACQUISITION EN CESSION-BAIL (LEASE BACK)

a. Généralités

Une opération de cession bail (lease-back) est une opération qui consiste, pour une
entreprise, à vendre une immobilisation (généralement un immeuble) dont elle est
propriétaire à une société de crédit-bail immobilier et à conclure simultanément un contrat
de crédit-bail immobilier moyennant le versement de redevances. Elle devient ainsi
locataire de son ancien bien et en garde la jouissance.

L’avantage essentiel est de lui permettre de gagner en flexibilité. Elle peut disposer d’une
trésorerie immédiate qu’elle pourra déployer à des fins stratégiques sur d’autres
investissements. Autrement dit, cette opération présente un triple avantage pour
l’entreprise :
40
PR AHMED SABBARI
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ü Elle conserve la jouissance du bien ;


ü Elle procure à l’entreprise des liquidités par l’intermédiaire du prix de vente de
l’immobilisation (Variation du BFR) ;
ü Elle permet de réaliser un profit (plus-value de cession).

Quand on peut la pratiquer et la mener à son terme, l’opération de crédit-bail est une
excellente opération d’ingénierie financière.

b. Le traitement comptable et fiscal de l’opération

D’un point de vue comptable, l’entreprise n’étant plus propriétaire du bien, il convient de
constater la sortie du bien du patrimoine de l’entreprise (651 – 751).

Il est possible de retenir différentes approches de cette opération :

ü Selon une approche juridique, l’opération de cession-bail fait naître deux contrats
distincts : un contrat de cession et un contrat de crédit-bail. Selon cette position, les
différentes opérations doivent être constatées en comptabilité en fonction du
contrat auquel elles se rattachent. Dans ce cas, la plus-value (rattachée à l’opération
de cession de l’immobilisation) doit être portée au compte de résultat et imposée.
Une information devra être fournie dans l’annexe.
ü Selon une approche économique, l’opération de cession et l’opération de crédit-bail
constituent les deux volets d’une seule et unique opération. Dans ce cas, la plus-
value nette d’impôt n'est pas définitive et doit être inscrite dans un compte de
« produits constatés d’avance » afin de pouvoir être rattachée aux résultats futurs
pendant la durée du contrat de crédit-bail. Cet étalement de la plus-value viendra
alors compenser le supplément de charge que l’entreprise supportera au titre des
loyers de crédit-bail. (Solution choisie IAS 17)

D’un point de vue fiscal, l’analyse économique de l’opération n’est pas acceptée. Il convient
donc de neutraliser les écritures de reprise et d’étalement de la plus-value nette d’impôt
par une réintégration et une déduction extra-comptable.

Application :

La société Annibal cède le 2 janvier 2008 sous la forme d’une opération de cession-bail, un
immeuble acquis en 1997 pour une valeur de 11 000 000 DH et amorti à hauteur de 6 500 000 DH.

Le prix de vente est fixé à 13 500 000 DH. Elle reprend aussitôt ce bien en crédit-bail, moyennant
le versement de redevance annuelle de 1 700 000 DH pendant 15 ans.

TAF : Comptabiliser cette opération selon l’approche économique.

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PR AHMED SABBARI
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