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4ème année 2017-2018 La cicatrisation dentinopulpaire Dr.N.

ALLAL

I. Introduction :

Supprimer la cause qui a fait naître une maladie est un objectif qui doit toujours être
recherché. En effet, le traitement " étiologique " peut souvent à lui seul entraîner la fin de la
maladie, dans la mesure où celle-ci n'a pas occasionné de lésions irréversibles capables
d'évoluer pour leur propre compte.
La guérison ou la cicatrisation pour l'ensemble pulpo-dentinaire correspond à une reprise de la
dentinogenèse appelée une thérapeutique " dentinogène ".

II. Le potentiel réparateur de la pulpe:


Il ne faut pas surestimer ou sous-estimer le potentiel réparateur du complexe dentino-pulpaire. En
effet, chaque dent possède a un temps donne, un pouvoir de cicatrisation et de réparation qui lui est
propre et limite. Plus le tissu pulpaire est jeune, plus le potentiel réparateur est grand.

Le potentiel réparateur de la pulpe diminue à chaque agression,


l’âge avançant

donc la réparation pulpaire dépend de : l’âge du patient, les pathologies générales


circulatoires, l’histoire dentaire de la dent , la symptomatologie pulpaire décrite par le
patient ,le type d’évolution de la carie dentaire, la surface préparée ,.

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III. LA CICATRISATION DENTINAIRE :


En réponse aux processus carieux, a l’attrition, à l’abrasion, a l’érosion, aux traumatismes ou
encore aux procédures de restauration dentaire, il existe une sécrétion de dentine tertiaire par
les odontoblastes. Un des aspects clé du succès des traitements restaurateurs est la capacité
d’utiliser la réponse réparatrice naturelle.
Le souci thérapeutique est de rendre à la pulpe sa stérilité et sa circulation sanguine pour que
la dentinogenèse reprenne son cours normal.
La différenciation cellulaire en nouveaux odontoblastes passe par le stade des fibroblastes du
parenchyme pulpaire ; mais cela a aussi pour effet d'engendrer une dégénérescence fibreuse
qui entraîne un vieillissement prématuré de la pulpe : guérir, c'est vieillir.

Depuis 1959 (Seltzer), on connaît les diverses étapes de l'élaboration de la dentinogenèse


réparatrice :
Fin de la réponse inflammatoire (après 3 jours) ;
Différenciation de nouveaux odontoblastes ;
Synthèse des granules cytoplasmiques précurseurs du collagène ;
Sécrétion des précurseurs du collagène : aminopolysaccharides non sulfatés
associés à des protéines ;
Sulfatation des aminopolysaccharides complexés à la protéine ;
Formation des fibrilles de collagène (matrice) ;
Attraction des sels minéraux (minéralisation).

Toute inhibition de la formation des fibrilles de collagène interdit la formation de dentine


réparatrice.

Svejda, desoncôté(1964), a montré par une méthode histochimique l'action enzymatique dans
les cellules de la pulpe. La blessure de la pulpe et son inflammation modifient l'activité
enzymatique. Après le coiffage et l'action irritante du produit de coiffage (hydroxyde de Ca)
sur la pulpe dénudée, toute activité enzymatique disparaît. Il faut attendre le septième jour
pour trouver un renouveau d'activité de la plupart des enzymes. Le vingt-huitième jour, il
existe la même activité enzymatique dans les cellules nouvellement différenciées et dans les
cellules originales. Pour l'auteur, cela indique la fin des processus cellulaires réparateurs.
Une publication de Stanley, White et Mac Cray (1966) a complété les études précédentes ;
elle porte sur la vitesse de la formation de la dentine réparatrice. Cette vitesse est intéressante
à connaître dans la mesure où l'on veut savoir combien de temps on doit laisser un pansement
pour obtenir le succès de l'intervention. L'étude de Stanley porte sur 108 dents humaines après
des préparations de cavités cervicales.

Voici les résultats :


La première dentine tertiaire apparaît peu avant le 13e jour postopératoire ;
Le taux de formation est le plus élevé entre le 27e et le 48e jour (3,5 μm par jour)
(1 mois à 1 mois 1/2 environ) ;
Il diminue à partir du 48e jour jusqu'à 0,74 μm par jour ;
Il a encore diminué jusqu'à 0,23 μm entre le 72e et le 132e jour (4 mois 1/2).
Donc, chez l'homme, deux semaines s'écoulent avant la formation de la première dentine
tertiaire ; c'est le temps pendant lequel se déroulent les étapes que Seltzer a énumérées.
A partir du 27e jour, quand l'activité enzymatique est redevenue normale, commence le
maximum d'activité dentinogénétique. Un mois et demi environ après l'intervention, la
dentinogenèse ralentit nettement pour reprendre progressivement sa vitesse normale.
C'est le temps minimum d'un coiffage de la dentine.

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Dentine réactionnelle, apposition sur la paroi de la chambre pulpaire : courbe de la


minéralisation, d'après Stanley, White et Mac Gray, avec superposition des résultats de Seltzer
et Svejda.

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