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CORRECTION SUJET EXAMEN GENEVO / GEPOPEVO Durée : 60 min

MR PAPE

1ère partie (200 points, 60 min): Sélection naturelle, modèle de spéciation et Théorie
synthétique de l’évolution
Répondez de façon très précise aux questions posées. Les réponses vagues ou hors‐sujet ne seront pas
notées. Les sous‐parties 1, 2 et 3 sont indépendantes.

1. Observez le document ci‐dessous puis répondez aux questions :

Soit une population diploïde à reproduction sexuée,


Soit un locus autosomal diallélique avec les allèles A et a,
Soit p et q les fréquences alléliques de A et a,
Soit les valeurs sélectives absolues :  2 (A/a) = 3,  1 (A/A) = 2 et  3 (a/a) = 1.

a. Donnez la définition de  ,wmoyenne et Δp.


Pour info :
 = valeur sélective d’un génotype
wmoyenne = valeur sélective moyenne de la population
Δp = pn+1 ‐ pn c'est‐à‐dire la variation de p d’une génération à l’autre sous l’effet de la sélection naturelle

Voir définition complète dans le cours.

b. Retrouvez le raisonnement de R.A. Fisher lorsqu’il propose que wmoyenne= p2 + 2pq + q2

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génotypes (A/A) (A/a) (a/a)

Fréquences alléliques p et q

Fréquences génotypiques p2 2pq q2


(H‐W)

Valeurs sélectives (fitness) ou ou ou


w(A/A) w(A/a) w(a/a)

Fréquences génotypiques p2 2pq q2


(Sélection)

w est la valeur sélective p2 + 2pq + q2 = w


moyenne de la population
qui peut être vue comme le
nombre d’œufs à l’origine
de la génération suivante.
C’est le taux d’expansion de
la population.

c. Pourquoi est‐il mentionné sur la représentation graphique que les hétérozygotes sont favorisés ?
Parce que la valeur sélective des hétérozygotes est supérieure à celles des classes de génotypes homozygotes.
Ceci étant dû à une reproduction différentielle en faveur des hétérozygotes.

d. Calculez la valeur de p pour Δp = 0 (avec p ≠ 0 et 1)


Je rappelle (vu en cours) que Δp = (pq/wmoyenne) (p ( 1 ‐  2) + q ( 2 ‐ 3)) et que p+q =1
Ceci signifie que pq/W est ≠ 0
Donc cela revient à poser (p ( 1 ‐  2) + q ( 2 ‐ 3)) = 0
En remplaçant par les valeurs numériques des valeurs sélectives, on obtient :
‐p + 2q =0
soit : –p + 2(1‐p) = 0 car p + q =1
soit p = 2/3

e. Comment appelle‐t‐on cette valeur de p pour laquelle Δp = 0? Expliquez pourquoi.


Cette valeur de p (=2/3) correspond à la valeur de péquilibre. En effet, la fréquence de l’allèle va se stabiliser à cette
valeur. Pour toute valeur de p < péquilibre, alors Δp>0, donc p tend vers péquilibre. Pour toute valeur de p > péquilibre,
alors Δp<0, donc p tend vers péquilibre. Ce point est très stable.

f. Calculez Δp pour p= 1/3. Commentez.


Un conseil : commencez par calculer wmoyenne
Lorsque p = 1/3 alors Δp = 1/9 (avec wmoyenne = 2)
On voit que Δp est positif donc p va augmenter jusqu’à atteindre péquilibre.

g. Donnez le nom de ce modèle d’action de la sélection naturelle et précisez si cette situation existe dans les
populations naturelles (un exemple sera le bienvenu).

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Ce modèle d’action de la sélection naturelle est appelé hétérosis et il est rencontré dans les populations
naturelles. (exemple de la phalène du bouleau, voir cours pour d’autres exemples)

2. Voici les données (tableau ci‐dessous) vues en cours concernant les travaux de B. Spassky sur des
populations de drosophiles d’Amérique Centrale.

Niveau de comparaison Id. Di.

I Populations locales 0.970 0.031

II Sous‐espèces 0.795 0.230


III Espèces naissantes 0.795 0.226
IV Espèces jumelles 0.563 0.581
V Espèces morphologiquement différentes 0.352 1.056

a. Dites à quoi correspondent Id. et Di.


Pour info :
Id = identité génétique
Di = distance génétique

Voir cours pour définitions complètes

b. Commentez les résultats obtenus.

Niveau I : populations locales (races géographiques), les populations ne présentent pas d’isolement
reproductif et sont identiques sur le plan génétique.
Niveau II : sous‐espèces (étape 1 de la spéciation) mise en place de MIR post‐zygotiques qui induisent une
stérilité « hydride ». La divergence génétique est sensible (23 loci/100.
Niveau III : semi‐espèces, mise en place de quelques MIRs prézygotiques qui ne nécessitent pas une
divergence génétique importante. Au cours de l’étape 1, l’isolement reproductif est un sous‐produit du
changement génétique, alors que pour l’étape 2 ce serait la sélection naturelle qui favoriserait les MIR
prézygotiques. Seuls quelques gènes qui affectent le comportement sexuel auraient besoin d’être modifiés
pour que la mise en place de MIR prézygotiques s’effectue.
Niveau IV : malgré leurs ressemblances morphologiques (espèces jumelles), les espèces continuent à
évoluer génétiquement (58%).
Niveau V : espèces morphologiquement différentes, une fois la spéciation terminée, les espèces continuent
à évoluer génétiquement (plus d’une substitution allélique par locus).

Pour l’isolement sexuel, la séparation se fait là : III/IV


Au niveau morphologie, la spéciation apparait là : IV/V
Pour la différenciation génétique, elle se réalise en deux étapes.

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c. A quel modèle de spéciation ces résultats se rapportent‐t‐ils ? Précisez.

Ces résultats se réfèrent au modèle de spéciation allopatrique par lente différenciation des races
géographiques. Le stade « race géographique » est un préliminaire nécessaire à la spéciation. L’isolement
spatial des populations est une condition essentielle au développement des barrières de reproduction.
Illustration avec le modèle de Mettler et Cregg.

3. Listez les propositions fondamentales de la Théorie synthétique de l’évolution (TSE).

Voir cours pour un listing complet.

Autre manière de présenter les propositions fondamentales de la TSE :


 Il faut un maintien du polymorphisme (la variation naturelle) à l’origine duquel sont les
mutations. Ce polymorphisme est à la base des processus évolutifs, puisque c’est au sein
de cette variation que peut s’opérer un tri.
 Seuls les traits héritables peuvent être soumis à l’évolution (le phénotype correspond à
l’expression du génotype dans un environnement donné).
 L’évolution porte aussi bien sur les caractères discontinus que les caractères continus ;
les caractères peuvent être codés par plusieurs gènes.
 Les mutations sont rares et insuffisantes pour expliquer, à elles seules, l’évolution. La
sélection naturelle, qui agit sur les variants, induit une évolution beaucoup plus rapide.
 Par ces processus évolutifs, les populations naturelles peuvent diverger à tel point que, si
elles perdent leur interfécondité, elles deviennent des espèces différentes.

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