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Exercice 1
Chez l’Homme, le groupe sanguin MN est déterminé par un gène à deux allèles codominants M et N. Le
phénotype des individus d’une population d’aborigènes australiens et d’une population d’anglais a été
noté et les résultats sont donnés ci-après :
Groupes sanguins
[M] [MN] [N]
Aborigènes 22 216 492
Anglais 363 634 282
Exercice 2
Chez le moustique, il existe un gène de résistance aux insecticides correspondant à la modification de
la cible de certains composés toxiques: l’acétylcholinestérase. Le gène codant pour cette enzyme, dont
1
l’allèle sauvage est AceS , a en effet subi une mutation ponctuelle et présente un nouvel allèle AceR . Cet
allèle code pour une enzyme moins sensible à l’action de l’insecticide (Cette enzyme a pour rôle de re-
larguer et dégrader le médiateur acétylcholine dans l’espace inter-synaptique après le passage d’un influx
nerveux. Si elle est inhibée, l’influx nerveux circule en continu et l’insecte meurt). La mise au point d’un
test biochimique de l’activité acétylcholinestérase permet de distinguer les trois génotypes possibles. Par
exemple, dans une population de Camargue. Le génotypage de 416 individus récoltés en Camargue a
donné les résultats suivants :
Génotypes
AceS /AceS AceS /AceR ] AceR /AceR
Effectifs 220 130 66
Des marqueurs moléculaires très utilisés en génétique des populations : les VNTRs, encore
appelés les microsatelittes.
Les marqueurs microsatellites se situent dans des régions de l’ADN qui consistent en répétition de motif
de 1 à 6 nucléotides. Les microsatellites sont localisés à travers l’ensemble du génome nucléaire et
chloroplastique (parfois dans le génome mitochondrial).
La traduction anglaise est : Simple sequence repeats (SSRs), short tandem repeats (STRs) ou encore
Variable Number of Tandem Repeats (VNTRs).
Le polymorphisme de ses marqueurs est donc un polymorphisme de longueur.
La façon de révéler ce polymorphisme consiste à sélectionner et amplifier ses fragments par PCR puis à
faire migrer les amplicons par électrophorèse (gel ou capillaire).
Ind 1 − allele 2 AAG AAG AAG AAG AAG AAG AAG AAG AAG AAG AAG
Ind 2 − allele 1 AAG AAG AAG AAG AAG AAG AAG AAG AAG AAG AAG AAG
Ind 2 − allele 2 AAG AAG AAG AAG AAG AAG AAG AAG
Exercice 3
La suivante est une représentation schématique de la photographie d’un gel d’électrophorèse après mi-
gration des produits PCR. Deux locus microsatellites ont été amplifiés et les produits de la PCR ont été
placés sur le même gel. Le locus 1 présente des allèles dont la taille est comprise entre 90 et 98 paires de
bases. Le locus 2 présente des allèles dont la taille est comprise entre 150 et 160 paires de bases.
2
Pour chacun des 2 locus, déterminez le nombre d’allèles et calculez en les fréquences.
160
140
Taille
120
100
0 5 10 15 20 25
Individus
Exercice 4
Chez les escargots des bois européens (Cepaea nemoralis), la couleur de la coquille est déterminée par
un gène qui présente plusieurs allèles.
L’allèle codant pour la couleur marron (CM ) est dominant par rapport aux allèles codant pour les couleurs
rose (CR ) et jaune (CJ ).
Les raports de dominance sont les suivants : CM > CR > CJ .
Dans un échantillon d’une population de Cepaea, les phénotypes suivants sont obervés :
3
Couleur N
Marron 236
Rose 231
Jaune 33
Total 500
En supposant que cette population est à l’équilibre de Hardy-Weinberg, calculez les fréquences al-
léliques des allèles CM , CR , CJ .
Le modèle d’Hardy-Weinberg est central en génétique des populations. Il constitue la base de la dé-
marche de la discipline. La première étape de la démarche en génétique des populations revient à tester
si une population est à l’équilibre. Dans le cas où elle s’en écarte, les causes sont à rechercher dans les
hypothèses de départ.
Il est relativement simple de tester si une population est à l’équilibre d’Hardy-Weinberg (HW) pour
des caractères codominants car le calcul des fréquences alléliques est simple.
Le principe du test peut être résumé en 3 étapes:
1. A partir d’un échantillon d’individus issus d’une population, le dénombrement des effectifs géno-
typiques observés permet de calculer les fréquences alléliques observées.
2. Les valeurs des fréquences alléliques permettent de calculer les effectifs génotypiques attendus prédits
selon le modèle d’Hardy-Weinberg.
3. La comparaison des deux distributions d’effectifs par un test statistique du χ2 permet de décider
si les effectifs génotypiques observés sont conformes ou non aux prédictions du modèle d’HW.
4
(Effectifs Observés − Effectif théoriques)2
χ2 =
Effectifs théoriques
Table 1: Table de χ2
Exercice 5
Reprenez les données de l’exercice 1 et testez :
1. Si les effectifs des différents génotypes des populations anglaises et australiennes sont significative-
ment différents ou non
2. Si chacune des deux populations est à l’équilibre d’HW sur ce locus
Exercice 6
Une étude menée aux Etats-Unis a montré que 70 % des Nord-Américains peuvent percevoir le goût
amer de la phénylthiocarbamide alors que les individus restants ne lui trouvent aucun goût. La capacité
de déceler ce goût est sous le contrôle d’un locus à deux allèles dont l’un, l’allèle T , domine sur l’autre,
l’allèle t.
Exercice 7
Le gel d’électrophorèse présente les résultats du génotypage d’un marqueur microsatellite dans une pop-
ulation de rats noirs de Madagascar.
5
140
135
130
125
120
0 10 20 30 40 50 60
Suite de l’exercice 7
La figure ne montre qu’une petite partie des génotypes de l’échantillon de rats. Le nombre total
d’individus dont l’ADN a été analysé est égal à 1780 pour la colonie de rats d’Antananarivo. Les résultats
sont présentés dans le tableau :
Génotype 2424 2428 2432 2436 2828 2832 2836 3232 3236 3636
Effectif 568 230 240 235 108 68 85 72 83 91
Table 2: Effectif de 1780 rats noirs de Madagascar. L’écriture des génotypes a été simplifiée : le génotype
homozygote 124pb-124pb est reporté comme 2424.
3. Calculez les effectifs attendus des génotypes en considérant que la population est à l’équilibre.
4. Déterminez si la population est à l’équilibre d’HW pour ce locus.
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2 ECARTS A LA PANMIXIE
2.1 Accouplements préférentiels
Le régime d’accouplement des organismes ne respecte généralement pas l’hypothèse d’accouplements au
hasard assumée par le modèle d’Hardy-Weinberg. Dans les faits, de nombreux systèmes d’accouplement
chez les espèces créent des écarts aux prédictions du modèle d’Hardy-Weinberg que nous sommes en
mesure de prévoir. Nous avons ici une très bonne illustration de la pertinence du modèle d’HW : il
repose sur des hypothèses de fonctionnement fortes des populations mais chacune de ses hypothèses peut
être mise à l’épreuve et générer de nouvelles prédictions. Le modèle d’Hardy-Weinberg est ce qu’on ap-
pelle le modèle nul (null model) en génétique des populations car il prédit ce que l’on devrait observer
lorsqu’aucune force évolutive agit sur les fréquences alléliques et génotypiques.
Le terme "accouplement préférentiel" (assortative mating) est employé pour désigner les systèmes
d’accouplement non aléatoires. Ils peuvent être positif (reproduction entre apparentés) ou négatif (évite-
ment de la consanguinité, accouplement préférentiel entre génotypes/phénotypes différents).
Au niveau des individus, les accouplements consanguins augmentent la probabilité que la descendance
présente un génotype homozygote. Ceci résulte simplement du fait que deux individus apparentés ont
plus de chances de partager des allèles identiques que deux individus pris aléatoirement dans la popula-
tion.
Au niveau de la population, les accouplements consanguins augmentent la fréquence des génotypes
homozygotes - et donc diminue la fréquence des génotypes hétérozygotes - par rapport à ce qu’elle devrait
être si les accouplements se faisaient tous de manière aléatoire.
Il y a donc 2 manières d’aborder l’effet de la consanguinité : au niveau des individus en analysant les
généalogies et les pédigrées, au niveau de la population en analysant les écarts aux prédictions d’HW,
notamment en terme de différence du taux d’hétérozygotie.
Le taux d’hétérozygotie, ou hétérozygotie, d’une population fait référence à la fréquence des hétérozy-
gotes. Elle peut être de deux types :
L’hétérozygotie attendue est également appelée diversité génétique de Nei (Nei’s gene diversity).
k
X k−1
X k
X
He = 1 − p2i = 2pi pj
i=1 i=1 j=i+1
Exercice 8
L’hétérozygotie attendue est appelée diversité génétique (de Nei) car elle renseigne à la fois sur le nombre
d’allèles et leur distribution dans les populations.
7
a1 a2 a3 a4
1 1.00 0.00 0.00 0.00
2 0.85 0.05 0.05 0.05
3 0.70 0.10 0.10 0.10
4 0.55 0.15 0.15 0.15
5 0.40 0.20 0.20 0.20
6 0.25 0.25 0.25 0.25
Les écarts aux attendus d’HW, le coefficient de consanguinité et l’indice de fixation sont tous inter-
reliés. Une façon de le mettre en évidence est de regarder comment la consanguinité réduit la proportion
d’hétérozygotes à chaque génération :
AA = p2 + f pq
Aa = 2pq − f 2pq
aa = q 2 + f pq
Aa = Ho = He (1 − f )
Ce qui donne :
Ho He Ho (He − Ho )
f =1− = − =
He He He He
Exercice 9
Exercice 10
Les systèmes d’accouplement ont comme conséquence de modifier les proportions des génotypes dans les
populations par rapport à ce qui est attendu à l’équilibre.
La reproduction clonale est un système de reproduction fréquent dans la nature, que ce soit la repro-
duction de nouveaux ramets chez les plantes (stolon des fraisiers) ou encore la parthénogenèse chez les
pucerons par exemple.
L’objectif de cet exercice est de simuler ce système d’accouplement et de déterminer si il influence les
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paramètres de diversité génétique.
Partons d’une population de X individus dont les génotypes sont présentés dans le tableau suivant.
La colonne "mult" correspond au nombre de fois que le génotype en question sera multiplié après repro-
duction clonale.
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Exercice 11
Cet exercice est issu des résultats publiés par Thomas D. ALS (National Institute of Aquatic Re-
sources, Technical University of Denmark) et 9 co-auteurs dans la revue Molecular Ecology en 2011 sous
le titre :
All roads lead to home: panmixia of European eel in the Sargasso Sea
Si les individus de toutes les populations se retrouvent au même endroit pour se reproduire, les condi-
tions de la panmixie devraient se retrouver dans chacune des populations d’adultes, quelque soit sa taille
ou sa position géographique.
C’est en partie pour répondre aux questions liées à cette hypothèse que les auteurs ont décidé d’utiliser
une approche de génétique des populations avec l’aide de 21 marqueurs moléculaires de type microsatel-
lites.
Les 4 figures suivante représentent des gels d’électrophorèse pour 1 des 21 locus pour 4 populations
d’anguille échantillonnées en France, en Suède, au Maroc et en Islande.
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Genotype Effectif
1 176184 2
2 180184 1
3 182182 2
4 182184 5
5 184184 39
6 184186 2
7 184194 1
11
Genotype Effectif
1 176184 1
2 182184 8
3 182186 2
4 184184 33
5 184186 6
12
Genotype Effectif
1 176184 1
2 182184 7
3 182186 1
4 184184 39
5 184186 3
13
Genotype Effectif
1 162184 1
2 182184 9
3 184184 39
4 184186 5
5 184188 1
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• Testez si les populations sont à l’équilibre d’Hardy-Weinberg sur ce locus (posez les hypothèses du
test, écrivez le tableau des effectifs attendus, calculez la statistique du test et concluez en vous
servant de la table qui se trouve dans le document)
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